Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-17
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 juin 1914 17 juin 1914
Description : 1914/06/17 (A34,N12002). 1914/06/17 (A34,N12002).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172168t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, ■ n
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Questions législatives
L’Enseignement techniqua
et commercial
' La Commission du commerce et de l’in-
dustrie, chargée par la dernière Chambre
d’étudier les diverses propositions de toi
relatives à l’organisation de l’enseignement
techniqne et commercial, a déposé, dans ta
séance du 2 avril dernier, un rapport sup-
plémentaire sur cette question.
Depuis la publication de divers rapports,
notamment sur le projet de M. Gustave
Dron et sur le projet de M. Jules Siegfried,
ia Commission avait été saisie de deux nou-
velles propositions de loi, l’une de M. Jules
Coûtant, l’autre de M. Louis Brunet.
M. Jules Goûtant, qni était dépnté socia-
liste de la lrB circonscription de Sceaux et
qui fut remplacé par son ùls M. Henri Coû-
tant, avait formulé une proposition origi-
nale : imposer à la force motrice employée
dans toutes les industries une taxe de un
franc par cheval-vapeur. Il voulait, disait-
il, en raison du prodigieux développement
du machinisme moderne, « créer un impôt
social frappant, non pas la production com- ;
merciale, mais seulement et proportionnel-
Icment la force scientifique qui se substitue ;
i l’effort musculaire de l’homme, au détri-1
ment du producteur immédiat : l’ouvrier
qui n’a que ses bras pour assurer sa subsis-
tance et celles des siens » .
Il attendait de cette taxe un produit de
14 millions, qu’il affectait à l’organisation
de l'enseignement technique (industriel,
commercial, agricole), afin d’aider aux
frais de première înstallwâôn et de premier |
établissement des écoles d’apprentissage;
pour les jeunes gens de l’un et l’autre sexe.
Mais la Commission a maintenu son texte
primitif sur l’établissement d’nne taxe
d’apprentissage. Elle a justement considéré !
qu’il était plus équitable de frapper seule-
ment les industriels et les commerçants qni
se refuseraient à former des apprentis, eu.
tenant compte du nombre des ouvriers eti
employés des deux sexes occupés dans les.
usines ou ateliers, comptoirs ou bureaux»
et du montant de ia patente. ■■■
Le produit de cette taxé, dit le rapport,
supplémentaire de M. Constant Verlot*
complété par les subventions de l’Etat et*
du département, servirait à aider les com-
munes pauvres dans leurs frais d’acquisi-
tion et d’installation du matériel et de l’oa-
filiage affectés à l’enseignement technique.
| La proposition de M. Louis Brunet, dépuw
té radical-socialiste de la Seine, qui n«
s’est pas représenté aux élections dernières*
et qui a été remplacé dans le, XIX* arron-
dissement de Paris par M. Lajarrige, com-.
portait deux titrés principaux. M. Louis
Brunet préconisait d’abord la création d’ate- j
iiers-écoles par les Syndicats ou groupe-!
ments professionnels patronaux et ouvriers*
il demandait la création d’une taxe perçue
par les municipalités sur les patrons ne
formant pas au moins 7 OfO d’apprentis —
soit un apprenti pour quatorze ouvriers.
Cette taxe aurait été proportionnelle au
nombre d’apprentis nécessaire à la *nrpo-
ration et à la patente de chaque imposé.
La Commission, après examen de ce
texte, a décidé, à l’unanimité, de maintenir
intégralement les dispositions qu’elle avait i
primitivement élaborées. Elle les considère j
comme étant assez souples pour concilier
tous les intérêts en présence, — et le projet:
de loi qu’elle présente à la Chambre repose
sur les principes suivants :
Les jeunes ouvriers et employés des
nw —i IIIHIIIIIIIWMIIIMI m ■■ IIUM isiuin TOTIWI
deux sexes, de l’industrie et du commercé,
doivent suivre, avant dix-huit ans révolus,
des cours de perfectionnement destinés à
compléter les connaissances acquises par
la pratique de leur métier ou profession.
Un diplôme de capacité ou un certificat
d’assiduité établira qu’ils ont reçu la for-
mation professionnelle prescrite.
Une taxe dite d’apprentissage sera insti-
tuée pour chaque profession intéressée.
Pour l’établissement de cette taxe, dont la
quotité et l’assiette seront déterminées an-
nuellement, il sera tenu compte : 1® du
nombre des ouvriers ou employés des deux
sexes occupés dans les usines, ateliers ou
bureaux ; 2® du montant de la patente.
Les industriels et les commerçants qui
formeront un nombre d’apprentis propor-
tionnel au nombre des ouvriers ou em-1
ployés occupés dans leurs usines ou ateliers
seront oxonérés de cette taxe.
La proposition envisage ensuite l’obliga-
tion des cours techniques, leur administra-
tion, leurs programmes. Nous reviendrons
avec quelques détails sur ces différents
points lorsque cette question de l’organisa-
tion de Renseignement technique, dont la
solution s’impose, reviendra devant la nou-
velle Chambre.
TH. VALLÉE.
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, en Conseil, à l’Elysée,
sous la présidence de M. Poincaré.
La Déclaration Ministérielle
Le Conseil a approuvé les termes de la dé-
claration ministérielle.
La situation extérieure
If. Viviani, président dn Conseil, minis-
tre des affaires étrangère, a entretenu ses
collègues de la situation extérieure.
Les conséquences de l'orage à Paris
M. Malvy, ministre de l’intérienr, a attiré
l’attention du Conseil sur les accidents qui.
se sont produits hier à Paris, à la suite de
forage, et snr la nécessité de prendre sans
retard des mesures pour en éviter le retour.
La Situation Financière
M. Nonlens, ministre des finances, a fait
au Conseil un exposé de la situation finan-
cière.
L’Emprunt ]
Une note communiquée dit que « sans'qùe
l’état de la Trésorerie exige impérieusement
nn emprunt immédiat, le ministre des finan-
ces a annoncé le dépôt d’nn projet d’em-
prunt du type 3 l/l 0/0 sur le bureau de la
Chambre aussitôt après la discussion dés
interpellations.
LE TOYASE EîT RUSSIE
DE M. P0IHCARÉ
Le programme du voyage de M. Poincaré
en Russie est arrêté, au moins dans les
grandes lignes. Le président, accompagné
an ministre des affaires étrangères, quittera
Paris le 16 juillet et s’embarquera a Cher-
bourg sur le cuirassé France, si l’achève-
ment de ce bâtiment le permet. L’escorte
comprendra les croiseurs Marseillaise et Ami-
ral-Aube.
Arrivant & Cronstadt, M. Poincaré passe-
ra, avec le tsar, la revne de ia flotte rnsse,
puis se rendra à Péterhof, où aura lien un
dîner de gala.
La deuxième jonrnée sera exclusivement
militaire, à Krasnoïé-Selo.
Le troisième jour, visite à Saint-Péters-
bourg ; dîner offert an tsar à l’ambassade de
France.
Le quatrième jour, retour à Cronstadt. Dî-
ner d’adieu à bord dn yacht impérial Stan-
dard. Le soir, départ pour Copenhague, où
le président s’arrêtera deux jours.
r
Le Ministère Viviani
devant le Parlement
L’ORDRE DU JOUR DE CONFIANCE EST VOTÉ
par 362 voix contre 139
. ' .: T.y tiédi .bARita' H ‘ cuciiù Peht Havre
M. RENÉ VIVIANI
Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères
Paris, 16 juin.
La séance est terminée, et la comé-
die aussi, soit dit sans irrespect, nous
avons enfin un ministère assuré l
M. Viviani a obtenu une importante
majorité de 36a voix contre i3g ;
même en déjalquant les votes de droite
qui se sont égarés sur l’ordre du jour
ae confiance, cela reste un beau suc-
cès.
Disons tout de suite que ce succès
s’est rapidement annoncé au cours de
la séance car la majorité a Jait un
chaleureux accueil au nouveau prési-
dent du Conseil ; autant elle était ré-
servée vendredi dernier, devant l’ho-
norable M. Ribot, autant elle s'est
montrée aujourd’hui prête à sé livrer.
M. Viviani a été d’ailleurs à la hau-
teur de la situation ; s'il est monté à
la tribune avec l'air las et détaché
qui lui est habituel et s’il a lu la dé-
claration ministérielle d’un ton volon-
tairement modéré et terne, il s’est tout
à coup animé pour répondre à M. Jau-
rès et il a prononcé un admirable dis-
cours qui a valu à ses interrupteurs
mfiTMiiffrumMiiHEiiiwiiisiiimii'i'niimiiHiiMi uMBiiinwmm iww IHM
cette apostrophe de M. Deschanel :
« Ayez donc au moins le respect du
talent l »
Tout l’intérêt de la séance a été en
effet dans le débat Viviani-Jaurès sur
la question militaire qui, cette fois,
n’a pas été éludée, et nous avons été
gâtés, dans cette joute oratoire, car
M. Jaurès a eu, de son côté, quelques-
unes de ces belles et amples périodes
dont il a le secret et qui émeuvent
amis et adversaires. M. Viviani lui ré-
pliquant a pu lui dire à un certain
moment : « Vous m’avez ému jusqu’au
fond de l’être, mais vous n’avez pasJait
fléchir ma volonté l »
Le président du Conseil avait su,
d’ailleurs, élever d’emblée le débat à
une hauteur où aucune mesquinerie
n’était possible : « Nous envisageons
les uns et les autres, avait-il dit, des
moyens différents de servir notre pays,
mais tous, ici, nous avons au coeur le
même amour de la Patrie t »
Aussi bien, pour les auditeurs non
prévenus, les thèses des deux adver-
saires en présence ne paraissaient-
elles pas, au premier abord, essentiel-
lement différentes : M. Jaurès recon-
naît que la loi de trois ans ne peut
pas être abrogée dès maintenant ; M.
Viviani, de son côté, a laissé espérer
quê lorsque certaines réjormes se se-
raient accomplies, dans les conditions
qu’il indique dans sa déclaration, que
l’on trouvera plus loin, on pourrait
envisager la réduction du temps de
service.
M. Marcel Sembat, dans une de ses
spirituelles interventions, a essayé de
préciser le conflit én disant que le re-
tour à la loi de deux ans devait sans
doute être « conditionné », mais qu’il
ne devait pas être « conditionnel ».
C’est un raisonnement ingénieux,
mais spécieux ; si une réduction du ser-
vice actif est conditionnée par l’état
de choses actuel et par les circonstan-
ces extérieures, comment peut-elle ne
pas être conditionnelle, car, qui est
maître des circonstances présentes ou
à venir ?
En réalité, tout ce qui sépare le
président du Conseil du leader socia-
liste est apparu d'une manière écla-
tante dans cette ferme et si nette dé-
claration qu’il a tenu à faire : « Si
j’ai l'honneur d’assumer le pouvoir en
Octobre igi5, je ne libérerai pas la
classe », déclaration qui a soulevé un
j toile général dans les rangs socialis-
j tes. Ainsi donc, c’est bien cette ques-
tion de la classe, que nous avions pré-
vue dans un article précédent, qui
divisait M. Viviani et l’extrême-gau-
che, dès avant la formation de son
ministère.
Nous ne répéterons pas ce que nous
avons écrit alors, mais, pour rester
dans le ton delà séance d’aujourd’hui,
nous dirons simplement qu’il est indi-
gne du caractère de M. Jaurès de ne
pas comprendre qu’aucun gouverne-
ment soucieux de la défense nationale,
ne puisse prendre l’engagement de
modifier la loi actuelle avant octobre
igi5, et que dès lors, c’est une élémen-
taire probité que de ne pas laisser
naître des espoirs dans l’esprit des
jeunes gens qui sont à la caserne.
Par sa déclaration, M. Viviani a
rassuré les esprits timorés, et il a
jgrôuvéquesi,à ses yeux la loi de
trois ans n^esi pas intangible, la dé-
fense nationale, elle, est intangible t
il. a prouvé du même coup son esprit
de gouvernement qui, quelle que soit
sa sympathie pour les idées les plus
hardies, ne pouvait pas ne pas le dres-
ser. dès le début, contre le Parti so-
cialiste.
Au lendemain des élections, on nous
menaçait de la tyrannie socialiste qui
entraînerait dans son orbite les radi-
caux unifiés, or, au premier contact
avec les nécessités gouvernementales, j
la rupture s’est faite ; quelques var-
gues comparses radicaux se sont bien
faits l’écho de M. Jaurès, mais leurs
voix se sont perdues dans le chaos
d’où elles sont sorties, et, au vote, le
Parti sociattste s’est trouvé à peu près
seul contre le ministère.
Nous ne prétendons pas que le socia-
lisme soit écrasé du coup ; non, il lai
reste de beaux jours dans l’opposition
intransigeante qui Jait son orgueil ;
mais ce qui nous paraît écrasé dans
l’oeuf, c’est le combismt renaissant ;
nous avons donc lieu de nous féliciter
de la journée d’hier.
CASPAR-JORDAN.
Impressions de Séance
(DB JKWM aoMJBKWMiR PAsnauLina)
Paris, 16 juin»
Il y a beaucoup de monde an Palais-Bour-
bon, mais infiniment moins qne pour la dé-
claration dn Cabinet Ribot.
Ce jour-là, on prévoyait nne issue tragi-
que à la discussion, on n’a pas ia même
crainte ou le même espoir à l’ouverture de
cette séance qui ne sera sans doute pas his-
torique bien que M. Jaurès ait déposé une
interpellation sur la politique générale dn
Cabinet qui doit se confondre avec celle de
M. Thierry-Gazes.
On a remarqué qne les députés sont entrés
lentement en séauce. Est ce qu’il y a eu des
conciliabules dans les couloirs intérieurs t
On parle d'un mot d’ordre de dignité et de
conciliation donné à tous les partis. Cela ne
nuirait pas en effet. Il est 8 h. 80 lorsque
M. Deschanel déclare que ia parole est > M.
le président du Conseil.
M. Viviani a lu ia déclaration Irôs simple-
ment, sans la moindre emphase, s’arrêtant
lorsqu’il était interrompu et reprenant en-
suite. Il y a une réflexion qu'il a dû enten-
dre presque constamment : « Mais c'est du
Ribot, du pur R.bot. » Et M. Deschanel a fini
par dire au milieu des rires : « Voilà une
observation qui a été faite p'us de vingt
fois. » M. Dedoiice criait pendant ce temps-
là : « Ce n'était pas la peine vraiment de
changer de gouvernement. »
M. Viviani, comme M. Djtimergue, a tenu
à-arn déclarer républicain, ce dont personne
ne doutait, il a parlé constamment de gou-
vernement républicain et de majorité répu-
blicaine. Cela ne pouvait qu'agacer M. B tu-
dry d’Asson fils aussi impétueux quo son
père. Il a réclamé violemment, ce qui lui a
valu ce conseil du président : « Monsieur
Baudry d’Asson, ne commencée pas déjà ».
Le passage qui a donné lieu au plus grand
tumulte est naturellement celai relatif à la
loi militaire. M. Viviani s’est exprimé avec
netteté et fermeté. Les droites et les centres
Ont applaudi avec ardeur, tandis queM. Vail-
lant répétait : « A bas les trois an»! A bas les
trois ans I » tout comme il l’avait fait en
présence de M. Ribot.
La phrase concernant le Sénat a été ac-
cueillie par les murmures des unifiés, sur-
tout des nouveaux veans qui ont été obligés
de se placer au-dessus de l’extrême droite,
se trouvant dans ('impossibilité de siège»
avec leurs coliegaes trop nombreux à gau-
che.
— A bas le Sénat t a dit M. Mayéras.
M. Deschanel fa rappelé à l’ordre en qua-
lifiant ce langage de déplorable.
~ En résumé, chaque parti a applaudi en
qni lui était agréable ou se trouvait dans son
programme et a protesté contre ce qui ne
lai plaisait pas. Bien entendu, les socialistes
unifiés se sont, comme toujours, distingués
par leur agitation et par leur violence.
M. Viviani ayant accepté la discussion im-
médiate de l’interpellation sur la politique
générale du,gouvernement, M. Thierry-Gazes
est monté aussitôt à la tribnne.
Nous n’étonnerons personne en disant que
l'honorable député du Gers ne s’est pas
montré fort éloquent. Il a récité son discours
eomme une leçon apprise et sans la moin-
dre conviction. B’aprôs lui, la principale
; préoccupation du gonvernement doit être
l’application dn programme de Pau, en ce
qui concerne surtout ia loi militaire. Périsse
la France, mais que le programme de Pan
soit respecté t
M. Jaurès s’est montré relativement modé-
ré. Il a demandé, pieu clairement d’ailleurs,
une politiqne de vigueur et de clarté. Ah I
si M- Ribot eût été encore au pouvoir il se
fût montré plus énergique et plus véhé-
ment I...
Gn ne peut pas dire qne M. Viviani n'ait
pas voulu contenter tont lé monde. On pré-
tend qn’il a surtout sacrifié ses amis, ce
n’est pas exact, mais il a fait de larges con-
cessions anx groupes dont il a dédaigné le
concours et cènx-ci s’en sont montrés très
reconnaissants,
HTHIMI 'ii'W WilMTiPTIimir ~lilniK *i»ryr7^WTP'yUlilKB'MMrîHKi' 'iiairi’iVïiingnrrFMrT»'
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
/ LONDRES, 16 Juin, Dépêche de 4 k. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE- ’
Comptant ..j „,mn. *61 10/- -/- 1/3
3 mois : c 68 3/6 -/- 1/3
ETAIN
Comptant.. * 136 S/- -/- B/-
3 mois..... 1 061, 1101 * 138 -/- -/- fi/-
FER
Comptant ..j 61/l Y* -h H d
î mois ji 61/4 % -/- 1 \ d
Prix comparés avec ceux de ia deuxième Bourse
lu 16 juin 1*14.
NEW-YORK, 19 JUIN
Cofens t juillet, baisse 9 points ; août,
baisse 8 points ; octobre, hausse 1 point ;
janvier, hausse 1 point. — A peine soutenu.
Calés t baisse 4 à 7 points.
N B W-YORK, 19 JUIN
i. n nn i. mtntr
Cuivre Standard disp. 13 59 13 63
— août 13 59 13 63
Amalgamat, Cou... 70 3 8 71 1/4
Ver 14 75 15 —
CHICAGO, 16 JUIN
S. »■ JOOB C. eRBCCR
Blé sur...... Juillet...K 83 1/4 84 »/»
Septembre! Si 1/3 83 »/»
Mais sur Juillet.... 70 S/S 70 5/8
■ — ..... Septembre 67 3 8 67 5 8
SaïBdonx sur. Juillet....' 10 05 lois
a.*A. Ji Septembre! 40 29 .1 10 32
APRÈS LA SÉANCE DE LA CHAMBRE
M. Jaurès s’est exprimé ainsi au sortir de
ia séance ;
Le gouvernement a le minimum d’autorité
qu’on ponvait ini attribuer. Quoi qu’il fasse,
il sera contraint, avant trois semaines, de
prendre nne antre attitude et d’évoluer. Il
lui sera impossible de grouper sur les trois
aDS une majorité républicaine, an lende-
main dn jonr où 830 voix, bien républicai-
nes celles-là, se sont groupées autour de
l’amendement Augagneur qui est absolu-
ment deuxanniste. Et pois, le suffrage uni-
versel s’est prononcé...
Avant les vacances, le gonvernement sera
obligé de s’expliquer à nouveau.
M. Franklin-Bouillon dit : Le sens de mon
intervention ? Il est très net. Je ne pouvais
faire autrement : si je l’avais fait c’aurait été
la scission du groupe radical-socialiste. La
bataille ne devait pas avoir lieu aujourd’hui.
Nous attendons le gonvernement à ses actes.
Mes amis et moi avons réservé l’avenir. J’ai
tout lieu de croire que cet avenir sera pro-
chain. -
En effet, d’après certains renseignements
complémentaires, 70 radicaux au plus au-
raient suivi M. Frankiin-Bouilloa dans son
vote contre le Cabinet.
LE VOTE SUR LA PRIORITÉ DE L’ORDRE
DU JOUR BRETON
La priorité en faveur de l’ordre dn jour
Breton, Treignier, Yerlot, d’Iriart d’Etche-
pare et Defreche a été votée par 368 voix
contre 139, sur SOI votants.
La majorité qui a donné sa confiance an<
cabinet sa compose de : radicaux unifiés,
144 ; radicaux non unifiés, 99 ; républicains
socialistes, 22; républicains de gauche et
gauche démocratique, 78 ; progressistes, 11 ;
non inscrits, 80 ; n’appartenant à aucun
groupe, 3 ; total : 368.
La minorité comprend : socialistes nnifiés,
101 ; parti ouvrier, 1 ; radicaux unifiés et radi-
caux, 17 ; droite et Action libérale, 17 ; pro-
gressistes, 1 ; non inscrits, 3 ; total : 139.
En dehors du président qui ne vote ja-
Ynais, il y a eu 93 abstentions, savoir : Ac-
tion liberale et droite, 36 ; radicaux, t ; ra-
dicaux unifiés, 7 ; républicains socialistes,4 ;
non inscrits, 16 ; progressistes,41 ; total: 93.
6 députés étaient absents par congé.
LE VOTE DE NOS DÉPUTÉS
Scrntin sur la priorité à l'ordre dn jour
Breton-Treigniér.
Seine-Inférieure : MM. de Pomereu, Pey-
roux, de Bignenx, Ancel n’ont pas pris part
au vote ; tous les autres ont voté pouf.
DINER A L’AMBASSADE D’ESPAGNE
Le président de la République et Mme
Poincaré ont assisté hier soir à un dîner of-
fert en leur honneur par l’ambassadeur d’Es-
pagne.
Une réception fort brillante a suivi ce
diner.
LE GÉNÉRAL VALABRÈGUE AU
CONSEIL SUPERIEUR DE LA GUERRE
Le bruit avait courq que le général Sar-
rail, commandant le 6° corps, serait pro-
chainement nommé membre dn Conseil su-
périeur de la guerre et que le général Sau-
ret, qui commande nne division à Rennes,
serait appelé an commandement du 15®
corps, en remplacement du général Mercier-
Milon, passé dans la réserve.
Interrogé dans les couloirs de la Chambre,
M. Messimy, ministre de la guerre, adémenti
ce bruit.
Ce qui est exact, a dit le ministre de la
gnerre, c'est que le général Yalabrègue doit
entrer prochainement uo Conseil supérieur
de la gnerre et qu’il aura pour successeur le
général Sauret A ia tête du 3* corps.
LÉGION D’HONNEUR
M. Laurent, directeur des services agricoles
de la Seine-Inférieure à Rouen, est nommé
chevalier de la Légion-d’honneur, an titre
de l’Exposition de Gand.
DANS L’ARMÉE
L'Officiel publie nn décret nommant le
général de brigade Ronvier, chef de cabinet
du ministre de ia gnerre, directeur de l’in-
fanterie an Ministère de la guerre.
LA LOI DE TROIS ANS
AU PARLEMENT ANGLAIS
LONDRES. — A la Chambre de Communes,
an député a demandé si le gouvernement
anglais n’avait jamais exprimé officiellement
ou officieusement son avis sur la loi mili-
taire de trois ans en France.
Sir Edward Grey a répondu que la ques-
tion était posée en des termes si vagues
qu’il ne pouvait répondre que négative-
ment.
« Ce n’est pas l’affaire de la Grande-Bre-
tagne, dit-il, d’exprimer nne opinion quel-
conque au sujet ae ia loi militaire ds trois
ans en France. »
LA CRISE SARDINIÈRE
BREST. — Les marins pêcheurs de Concar-
neau viennent de faire apposer nne affiche
rédigée par les délégués au Congrès de Lo-
rient, représentant 36,000 pêcheurs. Cette
affiche déclare que les marins refusent le
mode de vente de la sardine an poids, ré
clamé par les usiniers,pour la raison que ce
mode leur porterait de graves préjudices.
Les usiniers déclarent avoir été dans la
nécessité d’imposer la vente au poids pour
obtenir leur compte exact.
La pêche a été très belle, hier, à Concar-
neau. Plus d’un million de sardines ont été
vendues an prix de onze francs le mille anx
marayeurset aux usiniers non syndiqués
qui, seuls, acceptent la vente au nulle.
LA CATASTROPHE DE PARIS
La situation reste la même à Saint-Phi-
lippe-du-Roule, place Saint-Augustin et
place dn Havre.
Les travaux ne peuvent être conduits que
très lentement en raison des dangers que
courent les ouvriers. Les recherches effec-
tuées n’ont amené la découverte d’aucun ca-
davre. ^
M. Lescouvé/procnreur de la République;
M. Boucard, juge d’instruction et le secré-
taire du Parquet sont venns faire des cons-
tatations.
Il y a pen de monde anx abords des exca-
vations. Le service d’ordre reste "neanmoins
assnré par des soldats d’infanterie et des
gardes municipaux.
M. Detheux, habitant Pantin, a fait con-
naître hier soir que sa soeur, Mme Dupuis,
demeurant à Chaville, n’a pas été ensevelie
dans l’excavation de Saint-Pbiiippe-da-Ronle,
ainsi qn’on le redoutait.
Un communiqué de l’Administration des
Postes dit que l’orage de mudi a cansé de
graves dégâts dans le réseau téléphonique
de Paris et que près de 3,000 abonnes se trou-
vent privés dé communications.
DÉCOUVERTE DE CARTOUCHES
DE DYNAMITE
AVESNES. — Un ouvrier maçon a trouvé
hier matin, dans la cave d’nne maison située
non loin de la caserne dn 84* d’infanterie,
nne caissette de neuf cartouches de dyna-
mite.
VIOLENT INCENDIE A LIÈGE
LIÈGE. — Hier après-midi, vers cinq heu-
res, un formidable incendie s’est déclaré
dans Rétablissement de la Linière, à Liège,
dans lequel se trouvaient environ trois cents
ouvriers et ouvrières.
Ce fut un sauve qui-pent général, mais à
cause de la famée, le personnel ne pat ga-
gner les étages inférieurs et dut se refagie r
sur les toitures.
Une femme et une fillette ont été tuées.
Il y a de nombreux blessée.
LE SIÈGE DE LA MAISON D’UNE FOLLE
Mlle Maignan, âgée de 46 ans, artiste pein-
tre, demeurant 53, avenue de Neuilly, s’est,
hier, an cours d’nne crise d’aliénation men-
tale, enfermée chez elle, pnis a menacé ses
voisins d’an revolver
Le commissaire de police informé, envoya
des agents, mais la démente les reçut à
coups de revolver. Fort heureusement, elle
ne blessa personne.
Le service du laboratoire municipal dut
intervenir. A l’aide de revolvers stupéfiants,
les inspecteurs parent enfin se rendre maî-
tres de Mlle Maignan qni fut alors dirigée
sur l’infirmerie spéciale du Dépôt.
LA SITUATION A DURAZZ0
DURAZZO. — Les insurgés se sont reîirés
snr toute la ligne, à 8 heures dn matin. La
situation est calme à Durazzo ; la population
est tranquille.
Il y a nne grande quantité de blessés et de
morts da côté des rebelles, mais les défen-
seurs de la ville ont aussi subi quelque*
pertes.
Autant qn’on l’a pn constater jusqu’ici, H
n’y a parmi les ressortissants autrichiens et
hongrois qn’un seul Hongrois légèrement
blessé.
VIENNE.— On mande de Dnrrazzo à la Cor-
respondance Albanatse que Achmed bey Mati,
après ia victoire snr les rebelles, a occupé
Tizana avec 1,500 hommes.
Une partie des rebelles qui ont été désar-
més, se sont déclarés pour le Prince.
Achmed bey Mati a demandé an Princa
d’accorder nne amnistie.
LES ORAGES
BÉZIERS.— Un violent orage s’est abattu
hier après-midi snr toute la région Nord de
Béziers.
La grêle qui est tombée en grandes quan-
tités a cansé beaucoup de dégâts.
TROYES.— La fondre est tombée au Camp
de Mailiy sur nne tente, tuant an soldat du
10® d’infanterie et blessant plusieurs de se^
rwfinwvte*.
Aiministraleof • Délégué-Gérant
O. RANDOLET
4Mnistraüoï. Iipratois il Aimssees, TEL. 10.47
SB, Rue Fontenelle, 35
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Le Petit Havre
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Secrétaire Général : TH. VAL1ÉH
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t L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS.J seule chargée de recevoir les Annonces pour
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L» PETIT HAVRE est désigné peur les Annonces Judiciaires si légales
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, ■ n
l’Oise et la Somme * ® "• «■
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Union Postale 1*0 » 20 Fr. -AO »
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Questions législatives
L’Enseignement techniqua
et commercial
' La Commission du commerce et de l’in-
dustrie, chargée par la dernière Chambre
d’étudier les diverses propositions de toi
relatives à l’organisation de l’enseignement
techniqne et commercial, a déposé, dans ta
séance du 2 avril dernier, un rapport sup-
plémentaire sur cette question.
Depuis la publication de divers rapports,
notamment sur le projet de M. Gustave
Dron et sur le projet de M. Jules Siegfried,
ia Commission avait été saisie de deux nou-
velles propositions de loi, l’une de M. Jules
Coûtant, l’autre de M. Louis Brunet.
M. Jules Goûtant, qni était dépnté socia-
liste de la lrB circonscription de Sceaux et
qui fut remplacé par son ùls M. Henri Coû-
tant, avait formulé une proposition origi-
nale : imposer à la force motrice employée
dans toutes les industries une taxe de un
franc par cheval-vapeur. Il voulait, disait-
il, en raison du prodigieux développement
du machinisme moderne, « créer un impôt
social frappant, non pas la production com- ;
merciale, mais seulement et proportionnel-
Icment la force scientifique qui se substitue ;
i l’effort musculaire de l’homme, au détri-1
ment du producteur immédiat : l’ouvrier
qui n’a que ses bras pour assurer sa subsis-
tance et celles des siens » .
Il attendait de cette taxe un produit de
14 millions, qu’il affectait à l’organisation
de l'enseignement technique (industriel,
commercial, agricole), afin d’aider aux
frais de première înstallwâôn et de premier |
établissement des écoles d’apprentissage;
pour les jeunes gens de l’un et l’autre sexe.
Mais la Commission a maintenu son texte
primitif sur l’établissement d’nne taxe
d’apprentissage. Elle a justement considéré !
qu’il était plus équitable de frapper seule-
ment les industriels et les commerçants qni
se refuseraient à former des apprentis, eu.
tenant compte du nombre des ouvriers eti
employés des deux sexes occupés dans les.
usines ou ateliers, comptoirs ou bureaux»
et du montant de ia patente. ■■■
Le produit de cette taxé, dit le rapport,
supplémentaire de M. Constant Verlot*
complété par les subventions de l’Etat et*
du département, servirait à aider les com-
munes pauvres dans leurs frais d’acquisi-
tion et d’installation du matériel et de l’oa-
filiage affectés à l’enseignement technique.
| La proposition de M. Louis Brunet, dépuw
té radical-socialiste de la Seine, qui n«
s’est pas représenté aux élections dernières*
et qui a été remplacé dans le, XIX* arron-
dissement de Paris par M. Lajarrige, com-.
portait deux titrés principaux. M. Louis
Brunet préconisait d’abord la création d’ate- j
iiers-écoles par les Syndicats ou groupe-!
ments professionnels patronaux et ouvriers*
il demandait la création d’une taxe perçue
par les municipalités sur les patrons ne
formant pas au moins 7 OfO d’apprentis —
soit un apprenti pour quatorze ouvriers.
Cette taxe aurait été proportionnelle au
nombre d’apprentis nécessaire à la *nrpo-
ration et à la patente de chaque imposé.
La Commission, après examen de ce
texte, a décidé, à l’unanimité, de maintenir
intégralement les dispositions qu’elle avait i
primitivement élaborées. Elle les considère j
comme étant assez souples pour concilier
tous les intérêts en présence, — et le projet:
de loi qu’elle présente à la Chambre repose
sur les principes suivants :
Les jeunes ouvriers et employés des
nw —i IIIHIIIIIIIWMIIIMI m ■■ IIUM isiuin TOTIWI
deux sexes, de l’industrie et du commercé,
doivent suivre, avant dix-huit ans révolus,
des cours de perfectionnement destinés à
compléter les connaissances acquises par
la pratique de leur métier ou profession.
Un diplôme de capacité ou un certificat
d’assiduité établira qu’ils ont reçu la for-
mation professionnelle prescrite.
Une taxe dite d’apprentissage sera insti-
tuée pour chaque profession intéressée.
Pour l’établissement de cette taxe, dont la
quotité et l’assiette seront déterminées an-
nuellement, il sera tenu compte : 1® du
nombre des ouvriers ou employés des deux
sexes occupés dans les usines, ateliers ou
bureaux ; 2® du montant de la patente.
Les industriels et les commerçants qui
formeront un nombre d’apprentis propor-
tionnel au nombre des ouvriers ou em-1
ployés occupés dans leurs usines ou ateliers
seront oxonérés de cette taxe.
La proposition envisage ensuite l’obliga-
tion des cours techniques, leur administra-
tion, leurs programmes. Nous reviendrons
avec quelques détails sur ces différents
points lorsque cette question de l’organisa-
tion de Renseignement technique, dont la
solution s’impose, reviendra devant la nou-
velle Chambre.
TH. VALLÉE.
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, en Conseil, à l’Elysée,
sous la présidence de M. Poincaré.
La Déclaration Ministérielle
Le Conseil a approuvé les termes de la dé-
claration ministérielle.
La situation extérieure
If. Viviani, président dn Conseil, minis-
tre des affaires étrangère, a entretenu ses
collègues de la situation extérieure.
Les conséquences de l'orage à Paris
M. Malvy, ministre de l’intérienr, a attiré
l’attention du Conseil sur les accidents qui.
se sont produits hier à Paris, à la suite de
forage, et snr la nécessité de prendre sans
retard des mesures pour en éviter le retour.
La Situation Financière
M. Nonlens, ministre des finances, a fait
au Conseil un exposé de la situation finan-
cière.
L’Emprunt ]
Une note communiquée dit que « sans'qùe
l’état de la Trésorerie exige impérieusement
nn emprunt immédiat, le ministre des finan-
ces a annoncé le dépôt d’nn projet d’em-
prunt du type 3 l/l 0/0 sur le bureau de la
Chambre aussitôt après la discussion dés
interpellations.
LE TOYASE EîT RUSSIE
DE M. P0IHCARÉ
Le programme du voyage de M. Poincaré
en Russie est arrêté, au moins dans les
grandes lignes. Le président, accompagné
an ministre des affaires étrangères, quittera
Paris le 16 juillet et s’embarquera a Cher-
bourg sur le cuirassé France, si l’achève-
ment de ce bâtiment le permet. L’escorte
comprendra les croiseurs Marseillaise et Ami-
ral-Aube.
Arrivant & Cronstadt, M. Poincaré passe-
ra, avec le tsar, la revne de ia flotte rnsse,
puis se rendra à Péterhof, où aura lien un
dîner de gala.
La deuxième jonrnée sera exclusivement
militaire, à Krasnoïé-Selo.
Le troisième jour, visite à Saint-Péters-
bourg ; dîner offert an tsar à l’ambassade de
France.
Le quatrième jour, retour à Cronstadt. Dî-
ner d’adieu à bord dn yacht impérial Stan-
dard. Le soir, départ pour Copenhague, où
le président s’arrêtera deux jours.
r
Le Ministère Viviani
devant le Parlement
L’ORDRE DU JOUR DE CONFIANCE EST VOTÉ
par 362 voix contre 139
. ' .: T.y tiédi .bARita' H ‘ cuciiù Peht Havre
M. RENÉ VIVIANI
Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères
Paris, 16 juin.
La séance est terminée, et la comé-
die aussi, soit dit sans irrespect, nous
avons enfin un ministère assuré l
M. Viviani a obtenu une importante
majorité de 36a voix contre i3g ;
même en déjalquant les votes de droite
qui se sont égarés sur l’ordre du jour
ae confiance, cela reste un beau suc-
cès.
Disons tout de suite que ce succès
s’est rapidement annoncé au cours de
la séance car la majorité a Jait un
chaleureux accueil au nouveau prési-
dent du Conseil ; autant elle était ré-
servée vendredi dernier, devant l’ho-
norable M. Ribot, autant elle s'est
montrée aujourd’hui prête à sé livrer.
M. Viviani a été d’ailleurs à la hau-
teur de la situation ; s'il est monté à
la tribune avec l'air las et détaché
qui lui est habituel et s’il a lu la dé-
claration ministérielle d’un ton volon-
tairement modéré et terne, il s’est tout
à coup animé pour répondre à M. Jau-
rès et il a prononcé un admirable dis-
cours qui a valu à ses interrupteurs
mfiTMiiffrumMiiHEiiiwiiisiiimii'i'niimiiHiiMi uMBiiinwmm iww IHM
cette apostrophe de M. Deschanel :
« Ayez donc au moins le respect du
talent l »
Tout l’intérêt de la séance a été en
effet dans le débat Viviani-Jaurès sur
la question militaire qui, cette fois,
n’a pas été éludée, et nous avons été
gâtés, dans cette joute oratoire, car
M. Jaurès a eu, de son côté, quelques-
unes de ces belles et amples périodes
dont il a le secret et qui émeuvent
amis et adversaires. M. Viviani lui ré-
pliquant a pu lui dire à un certain
moment : « Vous m’avez ému jusqu’au
fond de l’être, mais vous n’avez pasJait
fléchir ma volonté l »
Le président du Conseil avait su,
d’ailleurs, élever d’emblée le débat à
une hauteur où aucune mesquinerie
n’était possible : « Nous envisageons
les uns et les autres, avait-il dit, des
moyens différents de servir notre pays,
mais tous, ici, nous avons au coeur le
même amour de la Patrie t »
Aussi bien, pour les auditeurs non
prévenus, les thèses des deux adver-
saires en présence ne paraissaient-
elles pas, au premier abord, essentiel-
lement différentes : M. Jaurès recon-
naît que la loi de trois ans ne peut
pas être abrogée dès maintenant ; M.
Viviani, de son côté, a laissé espérer
quê lorsque certaines réjormes se se-
raient accomplies, dans les conditions
qu’il indique dans sa déclaration, que
l’on trouvera plus loin, on pourrait
envisager la réduction du temps de
service.
M. Marcel Sembat, dans une de ses
spirituelles interventions, a essayé de
préciser le conflit én disant que le re-
tour à la loi de deux ans devait sans
doute être « conditionné », mais qu’il
ne devait pas être « conditionnel ».
C’est un raisonnement ingénieux,
mais spécieux ; si une réduction du ser-
vice actif est conditionnée par l’état
de choses actuel et par les circonstan-
ces extérieures, comment peut-elle ne
pas être conditionnelle, car, qui est
maître des circonstances présentes ou
à venir ?
En réalité, tout ce qui sépare le
président du Conseil du leader socia-
liste est apparu d'une manière écla-
tante dans cette ferme et si nette dé-
claration qu’il a tenu à faire : « Si
j’ai l'honneur d’assumer le pouvoir en
Octobre igi5, je ne libérerai pas la
classe », déclaration qui a soulevé un
j toile général dans les rangs socialis-
j tes. Ainsi donc, c’est bien cette ques-
tion de la classe, que nous avions pré-
vue dans un article précédent, qui
divisait M. Viviani et l’extrême-gau-
che, dès avant la formation de son
ministère.
Nous ne répéterons pas ce que nous
avons écrit alors, mais, pour rester
dans le ton delà séance d’aujourd’hui,
nous dirons simplement qu’il est indi-
gne du caractère de M. Jaurès de ne
pas comprendre qu’aucun gouverne-
ment soucieux de la défense nationale,
ne puisse prendre l’engagement de
modifier la loi actuelle avant octobre
igi5, et que dès lors, c’est une élémen-
taire probité que de ne pas laisser
naître des espoirs dans l’esprit des
jeunes gens qui sont à la caserne.
Par sa déclaration, M. Viviani a
rassuré les esprits timorés, et il a
jgrôuvéquesi,à ses yeux la loi de
trois ans n^esi pas intangible, la dé-
fense nationale, elle, est intangible t
il. a prouvé du même coup son esprit
de gouvernement qui, quelle que soit
sa sympathie pour les idées les plus
hardies, ne pouvait pas ne pas le dres-
ser. dès le début, contre le Parti so-
cialiste.
Au lendemain des élections, on nous
menaçait de la tyrannie socialiste qui
entraînerait dans son orbite les radi-
caux unifiés, or, au premier contact
avec les nécessités gouvernementales, j
la rupture s’est faite ; quelques var-
gues comparses radicaux se sont bien
faits l’écho de M. Jaurès, mais leurs
voix se sont perdues dans le chaos
d’où elles sont sorties, et, au vote, le
Parti sociattste s’est trouvé à peu près
seul contre le ministère.
Nous ne prétendons pas que le socia-
lisme soit écrasé du coup ; non, il lai
reste de beaux jours dans l’opposition
intransigeante qui Jait son orgueil ;
mais ce qui nous paraît écrasé dans
l’oeuf, c’est le combismt renaissant ;
nous avons donc lieu de nous féliciter
de la journée d’hier.
CASPAR-JORDAN.
Impressions de Séance
(DB JKWM aoMJBKWMiR PAsnauLina)
Paris, 16 juin»
Il y a beaucoup de monde an Palais-Bour-
bon, mais infiniment moins qne pour la dé-
claration dn Cabinet Ribot.
Ce jour-là, on prévoyait nne issue tragi-
que à la discussion, on n’a pas ia même
crainte ou le même espoir à l’ouverture de
cette séance qui ne sera sans doute pas his-
torique bien que M. Jaurès ait déposé une
interpellation sur la politique générale dn
Cabinet qui doit se confondre avec celle de
M. Thierry-Gazes.
On a remarqué qne les députés sont entrés
lentement en séauce. Est ce qu’il y a eu des
conciliabules dans les couloirs intérieurs t
On parle d'un mot d’ordre de dignité et de
conciliation donné à tous les partis. Cela ne
nuirait pas en effet. Il est 8 h. 80 lorsque
M. Deschanel déclare que ia parole est > M.
le président du Conseil.
M. Viviani a lu ia déclaration Irôs simple-
ment, sans la moindre emphase, s’arrêtant
lorsqu’il était interrompu et reprenant en-
suite. Il y a une réflexion qu'il a dû enten-
dre presque constamment : « Mais c'est du
Ribot, du pur R.bot. » Et M. Deschanel a fini
par dire au milieu des rires : « Voilà une
observation qui a été faite p'us de vingt
fois. » M. Dedoiice criait pendant ce temps-
là : « Ce n'était pas la peine vraiment de
changer de gouvernement. »
M. Viviani, comme M. Djtimergue, a tenu
à-arn déclarer républicain, ce dont personne
ne doutait, il a parlé constamment de gou-
vernement républicain et de majorité répu-
blicaine. Cela ne pouvait qu'agacer M. B tu-
dry d’Asson fils aussi impétueux quo son
père. Il a réclamé violemment, ce qui lui a
valu ce conseil du président : « Monsieur
Baudry d’Asson, ne commencée pas déjà ».
Le passage qui a donné lieu au plus grand
tumulte est naturellement celai relatif à la
loi militaire. M. Viviani s’est exprimé avec
netteté et fermeté. Les droites et les centres
Ont applaudi avec ardeur, tandis queM. Vail-
lant répétait : « A bas les trois an»! A bas les
trois ans I » tout comme il l’avait fait en
présence de M. Ribot.
La phrase concernant le Sénat a été ac-
cueillie par les murmures des unifiés, sur-
tout des nouveaux veans qui ont été obligés
de se placer au-dessus de l’extrême droite,
se trouvant dans ('impossibilité de siège»
avec leurs coliegaes trop nombreux à gau-
che.
— A bas le Sénat t a dit M. Mayéras.
M. Deschanel fa rappelé à l’ordre en qua-
lifiant ce langage de déplorable.
~ En résumé, chaque parti a applaudi en
qni lui était agréable ou se trouvait dans son
programme et a protesté contre ce qui ne
lai plaisait pas. Bien entendu, les socialistes
unifiés se sont, comme toujours, distingués
par leur agitation et par leur violence.
M. Viviani ayant accepté la discussion im-
médiate de l’interpellation sur la politique
générale du,gouvernement, M. Thierry-Gazes
est monté aussitôt à la tribnne.
Nous n’étonnerons personne en disant que
l'honorable député du Gers ne s’est pas
montré fort éloquent. Il a récité son discours
eomme une leçon apprise et sans la moin-
dre conviction. B’aprôs lui, la principale
; préoccupation du gonvernement doit être
l’application dn programme de Pau, en ce
qui concerne surtout ia loi militaire. Périsse
la France, mais que le programme de Pan
soit respecté t
M. Jaurès s’est montré relativement modé-
ré. Il a demandé, pieu clairement d’ailleurs,
une politiqne de vigueur et de clarté. Ah I
si M- Ribot eût été encore au pouvoir il se
fût montré plus énergique et plus véhé-
ment I...
Gn ne peut pas dire qne M. Viviani n'ait
pas voulu contenter tont lé monde. On pré-
tend qn’il a surtout sacrifié ses amis, ce
n’est pas exact, mais il a fait de larges con-
cessions anx groupes dont il a dédaigné le
concours et cènx-ci s’en sont montrés très
reconnaissants,
HTHIMI 'ii'W WilMTiPTIimir ~lilniK *i»ryr7^WTP'yUlilKB'MMrîHKi' 'iiairi’iVïiingnrrFMrT»'
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
/ LONDRES, 16 Juin, Dépêche de 4 k. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE- ’
Comptant ..j „,mn. *61 10/- -/- 1/3
3 mois : c 68 3/6 -/- 1/3
ETAIN
Comptant.. * 136 S/- -/- B/-
3 mois..... 1 061, 1101 * 138 -/- -/- fi/-
FER
Comptant ..j 61/l Y* -h H d
î mois ji 61/4 % -/- 1 \ d
Prix comparés avec ceux de ia deuxième Bourse
lu 16 juin 1*14.
NEW-YORK, 19 JUIN
Cofens t juillet, baisse 9 points ; août,
baisse 8 points ; octobre, hausse 1 point ;
janvier, hausse 1 point. — A peine soutenu.
Calés t baisse 4 à 7 points.
N B W-YORK, 19 JUIN
i. n nn i. mtntr
Cuivre Standard disp. 13 59 13 63
— août 13 59 13 63
Amalgamat, Cou... 70 3 8 71 1/4
Ver 14 75 15 —
CHICAGO, 16 JUIN
S. »■ JOOB C. eRBCCR
Blé sur...... Juillet...K 83 1/4 84 »/»
Septembre! Si 1/3 83 »/»
Mais sur Juillet.... 70 S/S 70 5/8
■ — ..... Septembre 67 3 8 67 5 8
SaïBdonx sur. Juillet....' 10 05 lois
a.*A. Ji Septembre! 40 29 .1 10 32
APRÈS LA SÉANCE DE LA CHAMBRE
M. Jaurès s’est exprimé ainsi au sortir de
ia séance ;
Le gouvernement a le minimum d’autorité
qu’on ponvait ini attribuer. Quoi qu’il fasse,
il sera contraint, avant trois semaines, de
prendre nne antre attitude et d’évoluer. Il
lui sera impossible de grouper sur les trois
aDS une majorité républicaine, an lende-
main dn jonr où 830 voix, bien républicai-
nes celles-là, se sont groupées autour de
l’amendement Augagneur qui est absolu-
ment deuxanniste. Et pois, le suffrage uni-
versel s’est prononcé...
Avant les vacances, le gonvernement sera
obligé de s’expliquer à nouveau.
M. Franklin-Bouillon dit : Le sens de mon
intervention ? Il est très net. Je ne pouvais
faire autrement : si je l’avais fait c’aurait été
la scission du groupe radical-socialiste. La
bataille ne devait pas avoir lieu aujourd’hui.
Nous attendons le gonvernement à ses actes.
Mes amis et moi avons réservé l’avenir. J’ai
tout lieu de croire que cet avenir sera pro-
chain. -
En effet, d’après certains renseignements
complémentaires, 70 radicaux au plus au-
raient suivi M. Frankiin-Bouilloa dans son
vote contre le Cabinet.
LE VOTE SUR LA PRIORITÉ DE L’ORDRE
DU JOUR BRETON
La priorité en faveur de l’ordre dn jour
Breton, Treignier, Yerlot, d’Iriart d’Etche-
pare et Defreche a été votée par 368 voix
contre 139, sur SOI votants.
La majorité qui a donné sa confiance an<
cabinet sa compose de : radicaux unifiés,
144 ; radicaux non unifiés, 99 ; républicains
socialistes, 22; républicains de gauche et
gauche démocratique, 78 ; progressistes, 11 ;
non inscrits, 80 ; n’appartenant à aucun
groupe, 3 ; total : 368.
La minorité comprend : socialistes nnifiés,
101 ; parti ouvrier, 1 ; radicaux unifiés et radi-
caux, 17 ; droite et Action libérale, 17 ; pro-
gressistes, 1 ; non inscrits, 3 ; total : 139.
En dehors du président qui ne vote ja-
Ynais, il y a eu 93 abstentions, savoir : Ac-
tion liberale et droite, 36 ; radicaux, t ; ra-
dicaux unifiés, 7 ; républicains socialistes,4 ;
non inscrits, 16 ; progressistes,41 ; total: 93.
6 députés étaient absents par congé.
LE VOTE DE NOS DÉPUTÉS
Scrntin sur la priorité à l'ordre dn jour
Breton-Treigniér.
Seine-Inférieure : MM. de Pomereu, Pey-
roux, de Bignenx, Ancel n’ont pas pris part
au vote ; tous les autres ont voté pouf.
DINER A L’AMBASSADE D’ESPAGNE
Le président de la République et Mme
Poincaré ont assisté hier soir à un dîner of-
fert en leur honneur par l’ambassadeur d’Es-
pagne.
Une réception fort brillante a suivi ce
diner.
LE GÉNÉRAL VALABRÈGUE AU
CONSEIL SUPERIEUR DE LA GUERRE
Le bruit avait courq que le général Sar-
rail, commandant le 6° corps, serait pro-
chainement nommé membre dn Conseil su-
périeur de la guerre et que le général Sau-
ret, qui commande nne division à Rennes,
serait appelé an commandement du 15®
corps, en remplacement du général Mercier-
Milon, passé dans la réserve.
Interrogé dans les couloirs de la Chambre,
M. Messimy, ministre de la guerre, adémenti
ce bruit.
Ce qui est exact, a dit le ministre de la
gnerre, c'est que le général Yalabrègue doit
entrer prochainement uo Conseil supérieur
de la gnerre et qu’il aura pour successeur le
général Sauret A ia tête du 3* corps.
LÉGION D’HONNEUR
M. Laurent, directeur des services agricoles
de la Seine-Inférieure à Rouen, est nommé
chevalier de la Légion-d’honneur, an titre
de l’Exposition de Gand.
DANS L’ARMÉE
L'Officiel publie nn décret nommant le
général de brigade Ronvier, chef de cabinet
du ministre de ia gnerre, directeur de l’in-
fanterie an Ministère de la guerre.
LA LOI DE TROIS ANS
AU PARLEMENT ANGLAIS
LONDRES. — A la Chambre de Communes,
an député a demandé si le gouvernement
anglais n’avait jamais exprimé officiellement
ou officieusement son avis sur la loi mili-
taire de trois ans en France.
Sir Edward Grey a répondu que la ques-
tion était posée en des termes si vagues
qu’il ne pouvait répondre que négative-
ment.
« Ce n’est pas l’affaire de la Grande-Bre-
tagne, dit-il, d’exprimer nne opinion quel-
conque au sujet ae ia loi militaire ds trois
ans en France. »
LA CRISE SARDINIÈRE
BREST. — Les marins pêcheurs de Concar-
neau viennent de faire apposer nne affiche
rédigée par les délégués au Congrès de Lo-
rient, représentant 36,000 pêcheurs. Cette
affiche déclare que les marins refusent le
mode de vente de la sardine an poids, ré
clamé par les usiniers,pour la raison que ce
mode leur porterait de graves préjudices.
Les usiniers déclarent avoir été dans la
nécessité d’imposer la vente au poids pour
obtenir leur compte exact.
La pêche a été très belle, hier, à Concar-
neau. Plus d’un million de sardines ont été
vendues an prix de onze francs le mille anx
marayeurset aux usiniers non syndiqués
qui, seuls, acceptent la vente au nulle.
LA CATASTROPHE DE PARIS
La situation reste la même à Saint-Phi-
lippe-du-Roule, place Saint-Augustin et
place dn Havre.
Les travaux ne peuvent être conduits que
très lentement en raison des dangers que
courent les ouvriers. Les recherches effec-
tuées n’ont amené la découverte d’aucun ca-
davre. ^
M. Lescouvé/procnreur de la République;
M. Boucard, juge d’instruction et le secré-
taire du Parquet sont venns faire des cons-
tatations.
Il y a pen de monde anx abords des exca-
vations. Le service d’ordre reste "neanmoins
assnré par des soldats d’infanterie et des
gardes municipaux.
M. Detheux, habitant Pantin, a fait con-
naître hier soir que sa soeur, Mme Dupuis,
demeurant à Chaville, n’a pas été ensevelie
dans l’excavation de Saint-Pbiiippe-da-Ronle,
ainsi qn’on le redoutait.
Un communiqué de l’Administration des
Postes dit que l’orage de mudi a cansé de
graves dégâts dans le réseau téléphonique
de Paris et que près de 3,000 abonnes se trou-
vent privés dé communications.
DÉCOUVERTE DE CARTOUCHES
DE DYNAMITE
AVESNES. — Un ouvrier maçon a trouvé
hier matin, dans la cave d’nne maison située
non loin de la caserne dn 84* d’infanterie,
nne caissette de neuf cartouches de dyna-
mite.
VIOLENT INCENDIE A LIÈGE
LIÈGE. — Hier après-midi, vers cinq heu-
res, un formidable incendie s’est déclaré
dans Rétablissement de la Linière, à Liège,
dans lequel se trouvaient environ trois cents
ouvriers et ouvrières.
Ce fut un sauve qui-pent général, mais à
cause de la famée, le personnel ne pat ga-
gner les étages inférieurs et dut se refagie r
sur les toitures.
Une femme et une fillette ont été tuées.
Il y a de nombreux blessée.
LE SIÈGE DE LA MAISON D’UNE FOLLE
Mlle Maignan, âgée de 46 ans, artiste pein-
tre, demeurant 53, avenue de Neuilly, s’est,
hier, an cours d’nne crise d’aliénation men-
tale, enfermée chez elle, pnis a menacé ses
voisins d’an revolver
Le commissaire de police informé, envoya
des agents, mais la démente les reçut à
coups de revolver. Fort heureusement, elle
ne blessa personne.
Le service du laboratoire municipal dut
intervenir. A l’aide de revolvers stupéfiants,
les inspecteurs parent enfin se rendre maî-
tres de Mlle Maignan qni fut alors dirigée
sur l’infirmerie spéciale du Dépôt.
LA SITUATION A DURAZZ0
DURAZZO. — Les insurgés se sont reîirés
snr toute la ligne, à 8 heures dn matin. La
situation est calme à Durazzo ; la population
est tranquille.
Il y a nne grande quantité de blessés et de
morts da côté des rebelles, mais les défen-
seurs de la ville ont aussi subi quelque*
pertes.
Autant qn’on l’a pn constater jusqu’ici, H
n’y a parmi les ressortissants autrichiens et
hongrois qn’un seul Hongrois légèrement
blessé.
VIENNE.— On mande de Dnrrazzo à la Cor-
respondance Albanatse que Achmed bey Mati,
après ia victoire snr les rebelles, a occupé
Tizana avec 1,500 hommes.
Une partie des rebelles qui ont été désar-
més, se sont déclarés pour le Prince.
Achmed bey Mati a demandé an Princa
d’accorder nne amnistie.
LES ORAGES
BÉZIERS.— Un violent orage s’est abattu
hier après-midi snr toute la région Nord de
Béziers.
La grêle qui est tombée en grandes quan-
tités a cansé beaucoup de dégâts.
TROYES.— La fondre est tombée au Camp
de Mailiy sur nne tente, tuant an soldat du
10® d’infanterie et blessant plusieurs de se^
rwfinwvte*.
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