Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 juin 1914 16 juin 1914
Description : 1914/06/16 (A34,N12001). 1914/06/16 (A34,N12001).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172167f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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O. RANDQLET
(üùiriilii. Iiyriniiu K UMIMI. Ttl. lMf
£5» Rue Fontanelle, 85
Adressa Télégraphique : BANDOLET Sarre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN. ^
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Secrétaire Général: TH. VALLÈS
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II Autres Départements A jfr n » so 99 a
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BULLETIN PE L ÉTBANGER
LA LOI MILITAIRB
ET
LA PRESSE ÉTRANGÈRE
Nos journaux sont remplis des
'jours-ci d’appréciations plus ou moins
■jUHteuses de la presse étrangère. Que
aans un but de large information, les
revues de presse donnent une place de
plus en plus étendue aux journaux de
D’Etranger, rien de mieux. Que nous
élargissions notre horizon en nous
'intéressant à ce qui se passe et se dit
âu dehors, c’est par J ait. Nous avonsj
eu l’occasion d’indiquer, ici-même, à\
propos de l’ « Institut international
pour la diffusion des expériences so-
ciales » combien la connaissance des
choses deT Etranger pourrait nous être
utile, et c’est plus important encore en
politique qu’en sociologie. La diplo-
matie et la défense nationale exigent
une attention de tous les instants sur
la situation extérieure. Mais de là à
nous faire étrangers il y a loin t
j Lisons tout de suite que des jour-
naux de toutes nuances abusent de
ce jeu qui consiste à faire servir la
presse étrangère à leur politique*
et à leur polémique. Si le Temps
paraît se transformer en un organe
russe, l'Humanité nous sert vraiment
trop de copie allemande. Au lende-
main dé la constitution du cabinejb
Ribot, le Temps ne croyait pas pouvoir i
mieux faire spn éloge qu’en intitulants
son article de tête « Le ministère Ribot
et l’opinion étrangère », Au tendes
main de là chute, l'Humanité publiait
une correspondance de Berlin avec-
comme litre, en énormes caractères
« La victoire des gauches en France,
réjouit à Berlin,,, » ; il est vrai que'
le titre ajoutait : a. . . les amis de laJ
paix et les démocrates », mais c’était
quàrid même d’an effet pénible t
Le- grâce, qu’on nousr laisse choisir?
nos ministres, ou tés renverser, et déM
libérer de nos affaires, sans nous je4
ter à la tête, de droite et de gauche,^
des opinions judicieuses ou suspectes,
mais dont les. tenants manquent en,
tout cas de cette autorité élémentaire
que donne la qualité de citoyen.
Nos affaires intérieurs sont déjà as-
sez embrouillées pour que, par je ne
sais quelle déviation du patriotismes,
on n’y mêle pas les Etrangers, et puisji
c’est le cas où jamais de dire: conseilleurs ne sont pas les payeurs I »
i il est vrai que le Temps nous dé-,
clare que le problème militaire, qui
provoque toute cette campagne de'
presse, n’est pas d’ordre intérieur, i
Cptte affirmation dans cet organe sè-’
rieux, est faite pour troubler. Nous
ne nous arrêterons pas à ce qu’elle
peut avoir de choquant et de doulou-
reux pour hotre susceptibilité natio-
nale mais, en y regardant de près,
nous verrons Heureusement qu’elle est -
spécieuse.
Sans doute, le problème militaire'
n’est pas uniquement d’ordre intérieur
en ce sens que, nous l’avons dit, il
@nt dominé par les circonstances ex-'
’*prieures. Sans doute aussi, notre Al-
liance avec la Russie nous crée, com-
me tout contrat, certaines obligations
envers elle, de même que, nous aimons
à le croire, elle se sent liée envers
nous. Ces obligations se ramènent
évidemment à maintenir notre puis-
sance militaire enharmonie avec l’état
général de l’Europe ; elles ne peuvent
aller au delà et aucun traité secret ne
pourrait nous engager davantage sans
nous humilier et consacrer notre dé-
chéance.
Quand donc nous nous préoccu-
pons de maintenir notre puissance mi-
litaire par la loi de trois ans, ôu par
tout autre moyen, cela ne regarde et
ne peut regarder que nous-mêmes. Ce
serait nous faire injure que de pré-
tendre nous dicter lès modalités de
nos lois militaires" Certes les défen-
seurs de la loi de trois ans ont pour
eux les arguments les plus forts, mais,
avec ou sans des modifications, démo-
, cratiques de cette loi, nous avons la
naïveté de croire qu’il y a encore en
France assez de patriotisme et de com-
pétence pour assurer le maintien de la
défense nationale. , '
Pour tout dire, nous ne comprenons
pas qu’un grand organe,'soucieux de
la dignité de la France, connaissant
la situation respective des pays étran-
gers, puisse laisser croire que nous
ayons à recevoir de Russie des leçons
de technique militaire. Certes, l’em-
pire russe a fait de grands efforts en
ces dernières années, mais c’est préci-
sément parce qu'il n’est pas encore ou-
tillé comme les Etats de l’Europe cen-
trale que nous sommes sans cesse obli-
gés de nous tenir sur nos gardes.
L'Alliance est la base nécessaire de
notre politique étrangère et nous ne
devons rien faire pour ébranler les
sentiments d’amitié qui nous lient à la
Russie, mais encore faut-il que nous
conservions vis-à-vis d’elle notre rang
de grande puissance, seule maîtresse t
de ses destinées et gardienne, en Eu-'
rope, des traditions démocratiques.
GASPAR-JORDAN.
ÇËKÊÊÊÊÊÊMÊRSKBÊBÊÊSMBBÊBÊSS&BBSnRBBKÊÊÊUÊEÊÊÊÊÊÊBÊaÊÈBBÊk
Conseil cle Cabinet
La Déclaration Ministérielle
Les ministres ont tenu hier matin un Con-
seil de cabinet au ministère des affaires
étrangères. Ils se sont mis d’accord sar les
termes de la déclaration qui doit être lne
aujourd’hui aux Chambres et qui sera préa- !
lablement communiquée au président ae la
République dans an Conseil qai aura lieu
ce matin à l’Elysée.
Les ministres ont d’antre part réglé hier
matin les modalités de l’emprunt dont le
projet va être déposé sur le bureau de la
Chambre.
L’Examen de l’Emprunt
Le projet d’emprunt, quelle que soit l’ur-
gence qu’il y ait a le voter, ne pourra être
adopté par la Chambre avant un certain dé-
lai.
La Chambre ne" possède pas en effet à
l’henre présente l’organisme réglementaire :
nécessaire pour l’examen du projet de loi.
Il n'y a pins de commission de budget, celle-
ci ayant disparu avec la précédente législa-
ture, et il faut, par snite, nommer une com-
mission spéciale, dite commission des cré-
dits, chargée d’examiner tons les projets
financiers, en attendant i’institation d'une
nouvelle commission da budget.
Or, la Chambre n’a pas-même décidé soi-'
vant quel mode elle nommera ses grandes
commissions.
Le gouvernement va conférer avec M. Panl
Deschanel pour lui demander de consulter
la Chambre ie pins promptement possible
sur le système d’élection des commissions
et d’inviter l’Assemblée à nommer ensnite à
bref délai celle qui statuera sar l’emprunt.
Dans las Milieux Parlementaires
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
. paris, 18 juin.
Les couloirs de la Chambre ont été animés
toute la journée. Les radicaux se félicitent
de la formation du ministère Yiviani. Ce-
pendant un certain nombre d’intransigeants
regrettent que la déclaration ne mentionne
pas le retour immédiat à la loi de 2 ans, et
il est fort possible qu’une cinquantaine d’en-
tre eux se séparent dé la majorité et se ré-
fugient dans l’abstention, tout au moins le
premier jour,
Quant aux socialistes unifiés, Us déclarent
déjà la guerre au cabinet et vont sans doute
aller an scrutin avec l’extrême-droite.
De l’avis général, le Cabinet Yiviani aura
demain une majorité sérieuse. Cependant la
séance peut amener des surprises. On an-
nonce déjà que tout l’effort des socialistes
portera contre le nouveau ministre de l'ins-
truction publique, H. Augagneur, qui, dans
ie discours qu’il prononça à Lyon, samedi,
se déclarait partisan provisoire du statu quo,
en ce qui concerne les 3 ans.
On parle égaiemeat d’une intervention
probable de M. Ponsot, qui fit échouer la
première combinaison Yiviani et demeure
[ fidèle au programme de Pau.
Il mettrait en parallèle la déclaration de
M. Yiviani et celle de M. Ribot qui ne diffô-
. rent pas sensiblement, autant que les indis-
crétions permettent d’en jnger. Lui aussi
reprochera vraisemblablement an nouveau
grand-maître de l’Université de prouver une
fois de plus que la fréquentation du pouvoir
est le commencement de la sagesse..
T. H.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(SK NOTAI CORRESPONDANT FARTICULIRR]
Paris, 18 juin.
Le Sénat qui devait commencer aujour-
d’hui la discussion du budget, a tenu une
séance da pnre forme et s’est ajourné à
demain pour entendre la lecture de la dé-
claration du gouvernement. Dans les cou-
loirs, le ministère Yiviani est accueilli sans
malveillance. Pourtant la majorité semble
être vexée dn peu d’égard avec lequel la )
Chambre a culbuté un cabinet où cinq sé-
nateurs, parmi lesquels le président de la
Commission des finances, apportaient ie
poids de leur expérience et de leur autorité
On estime généralement que la présence de -
M. Ribot à la tète du gouvernement aurait
déplacé quinze ou vingt voix et amené le
vote de nmpôt sur !e;revenu incorporé dans
la loi de finances, tandis que M. Nouions va
retrouver la même majorité contre lut qtil
repoussa naguère le projet Caillaux. Un sé-
nateur disait spirituellement que c’étaient
toujours les anciens adversaires d’une ré-
forme qui la faisaient voter. M. Ribot aurait
mené à bien la réforme fiscale, nous ver-
rons d’ici une quinzaine si U. Nouions aura
le même succès. =
T. H.
Après la lecture à la Chambre de la décla-
ration ministérielle, deux interpellations sur
la politique générale du cabinet seront dé-
posées, i’une par M. Poirier de Narçay,
membre de la droite, et par M. Thierry-,
Cazes, radical unifié. Ce dernier demandera
au nouveau gouvernement pourquoi MM.
Ponsot et Godart se sont retirés de la pre-
mière combinaison Viviani. 4
;ï i&ê'- SENAT «|f|tr
Séance du 15 juin
. La séance est ouverte à deux henres, sous
la présidence de M. Antonin Dubost.
Validation d’élection - ,
L’élection de M. Jonnart dans le Pas-de-
Calais est validée.
Le Sénat, sar la proposition du président,
s’ajonrne ensuite à demain, 2 heures, pour
prendre communication de la déclaration
ministérielle.
La séance est levé8 à 3 h. 20.
Les Insurgés attaquent Durazzo
Le Colonel Thomson tué
Le baron Aliotti, ministre d’Ifa'ie à Du-
razzo, télégraphie à la date du 13 juin, à
8 h. 30 du matin :
L’attaque de Durazzo a commencé i quatre beu-
res da matia sur trois points différents. Vers six
heures, le colonel Thomson a, été tué. Les marins
(autrichiens et italiens) défendent les légations et
le palats -royal.
An moment où le baron Aliotti télégra-
phiait, on espérai! encore sanver la ville,
bien que l'attaque eût été assez violente pour
qu'on ait pu craindre que Durazzo ne tom-
bât aux mains des insurgés.
Les. télégrammes de ces derniers jours
étaient assez laconiques sur l’attitude des in-
surgés autour de. Durazzo. Ou savait seule-
ment que la Commission de contrôle avait
pins ou moins renoncé à poursuivre ses ef-
forts de médiation, et que ie prince Guii-
laume, d’accord avec son Cabinet, était dé-
cidé A la lutte à outrance, persuadé d’ail-
leurs d’un prompt et décisif succès.
La présence des Mirdites et Matissores ca-
tholiques avait, comme ou l’avait prévu,
exaspéré les insurgés musulmans, et sans
doute prévenus de [attaque qui se préparait
contre eux, attaque qui devait se faire de
trois côtés à la fois, ils ont pris les devants
et livré l’assaut à Durazzo.
Un télégramme de Rome â l’agence l'Infor-
mation annonce que la ville a été prise et que
le prince s’est embarqué sur un stationnaire
italien ; mais il ne faut accepter cette infor-
mation qne sons réserves, car il semble que
le seul télégramme direct arrivé de Durazzo
soit celui que le baron Aliotti a réussi à
transmettre, et que le fait de la fuite du
prince soit plutôt une déduction des milieux
politiques italiens.
Le colonel hollandais Thomson avait vu
son nom mêlé de façon très importante dans
toutes les affaires albanaises dès Téurore de
la vie de cette principauté.
Au début de mars dernier, il avait été
nommé commissaire extraordinaire albanais
des provinces du Sud, c’est-à-dire cette por-
tion de l’Epire que les Epirotes se refusaient
à livrer au gouvernement de Durazzo.
f L’ (t Edgar-Quinet e à Durazzo
Le gouvernement de la République fran-
çaise a décidé l’envoi de l’Edgar-Quinet à
Durazzo,
LA FÊTE DE LA JEUNESSE
' ?l:oto : t Cliché Petit Havre
M. Raymond GAUTHIER
Vainqueur du Concours scolaire de fleuHrt
• (T'oit' l’Article en 2» Page)
La Seconde Ligne da Havre à Paris
LE RAPPORT DE M. PICHERY ("
ÏII
Ainsi, de l’aveu de M. Piçhery et delà
Commission des travaux publics et des che-
mins de fer, la ligne actuelle à doubles
voies entre le Havre et Paris — même
améliorée dans ses ouvrages d’art et par Les
agrandissements prévus a la gare de Rouen,
— serait tout à fait insuffisante.
Nous le savions. Mais le rapport de M.
Pichery insiste encore sur les conséquences
de l’engorgement de la gare du Havre et
ses raisons militent trop en faveur de la
seconde ligne projetéepour que nous ne les
reproduisions pas ici.
Le Syndicat du commerce du coton du
Havre fait connaître, dit M. Pichery, que
l’engorgement de la gare de cette ville au-
rait pour résultat d’arrêter complètement et
presque immédiatement la plus grande
partie des filatures de France filant le coton
d’Amérique. En effet, la presque totalité des
importations de cette provenance se fait par
le port du Havre, et l’approvisionnement
des établissements industriels se fait par
expéditions mensuelles, de sorte que les
stocks dans les manufactures sont constam-
ment réduits à la quantité indispensable
pour en assurer la marche.
Au bout dé quinze jours environ, pres-
que toutes les usines travaillant le coton
des Etats-Uûis seraient arrêtées puisqu’il
n’existe aucun autre moyen d’expédition
par voie ferrée. D’ailleurs l’utilisation de
la batellerie fluviale ne serait pas d’une
ressource efficace, car ses moyens sont
limités. A ce sujet le rapport de M. Pichery
rappelle que, lors de la grève des chemi-
nots, plusieurs filatures furent arrêtées en
Normandie et que quelques-unes dans l’Est
ne marchèrent qu’en s’alimentant par des
importations de Brême.
D’autre part encore, d’une enquête effec-
tuée par la Commission chargée d’examiner
l’approvisionnement en blé et farines des
differentes places du marché français, il
résnlte que les blés importés par Le Havre
n’entrent que pour, une faible part dans
l’approvisionnement de la Seine-Inférieure,
mais, en cas de déficit de la récolte en
France, ils contribuent .à approvisionner les
autres départements de Normandie, les dé-
partements delà Seine, de la Seiue-et-Qise,
de la Sarlhe et même ceutf de l’Oise, de
l’Aisne el de la Seine-et-Marne,
Cés expéditions empruntent donc la voie
de Rouen. Et si une certaine quantité de
blé remonte la Seine par la batellerie, il de-
meure qu’en caS d’interruption de la navi-
gation sur le fleuve par suite des glaces,
des crues ou des inondations, ces charge-
ments de blé, comme lés autres marchandi-
ses dn trafic fluvial, seraient reportés'sur
la voie ferrée. Or la saison où cette éven-
tualité peut se produire est précisément
celle où le trafic par chemin de fer est
intense. Dans ces conditions, dit M. Pi-
chery, il n’est pas douteux que dans les
Eériodes où il est nécessaire d’importer du
lé, l’engorgement de la gare du navre
pourrait entraîner dans la circulation des
blés des retards fâcheux pour l’alimenta-
tion du pays.
*V
Si la ligne actuelle est insuffisante, au
Tfigard dû dêvelopperhenf du pôftau Havre
et de la progression du trafic par voie fer-
rée, elle est également en très mauvais état
et plusieurs de ses ouvrages d’art mena-
cent ruine. Des réparations, dit M. Pichery
en son rapport, sont constamment néces-
(1) Voir Le Petit Havre des 9 et 12 juin.
saires et souvent des accidents surviennent
au moment le plus imprévu.
, rappeler les plus récents ? En
1910, des éboulemenls se sont produits au
tunnel de Pissy-Poville et ont nécessité*
pour un temps assez long la suppression dé
1 une des deux voies de la ligne. Le mau-
vais état de la ligne s’est encore manifesté
au mois de septembre 1913, par l’éboule-
ment, à Rouen, du tunnel Beauvoisine.,
Aucun accident de personnes ne s’est pro-
duit, mais le trafic direct de marchandises
entre le Havre et Paris s’est trouvé co m-
plètement interrompu.
La situation précaire du Barre, qui n’est
relié avec Rouen et Paris que par une seule
ligne à grand, trafic, qui compte un nombre
excessif d'ouvrages d'art : ponts, viaducs,
tunnels en mauvais état, est de nouveau ap-
parue avec une évidence dont aucune des. con-
séquences ne saurait échapper.
«*•
Après avoir ainsi établi, d’une façon in-, '
discutable, la nécessité urgente de donner
au Havre une nouvelle voie ferrée, on au-
rait pu croire que M. Pichery se serait dé-,
claré en faveur d’une seconde ligne du Ha-
vre à Paris; avec traversée de la Seine, soit
en tunnel, soit en viaduc, ainsi que le com-
portait la proposition de loi déposée par le
Gouvernement.
En effet, 'l’adoption et l’exécution de
l’avant-projet comprenant une ligne par- -
tant du Havre, suivant le canal de Tancar-
ville et franchissant la Seine à Aizier, au-
rait pour avantage de décongestionner la
ligne actuelle et de maintenir les commu-
nications avec Paris, dans le cas où Fini
des nombreux tunnels ou viaducs viendrait
à faire défaut. Ainsi notre grand port trans-
atlantique ne risquerait plus d’être isolé du
reste de la France, par suite d’un incident
fortuit et toujours à redouter..
Or M. Pichery, ayant à conclure, s’est |
avisé tout à coup qu’il ne faudrait pas exa-
gérer la valeur des arguments i
lui-même défendus avec beaucoup dé' logi-
que et beaucoup dé force.
Une question primordiale se pose : oui
’dtnïbn, tm grand port comme le Havre
doit-il courir le risque, à tout instant,
d’être bloqué et de ne pouvoir expédier en ,
France lés matières premières nécessaires
à notre industrie ou les denrées nécessai-
res à i’aiimentaliôn du pays ?
Laissant là ce souci, l’nonorable rappor-
teur a consulté les statistiques de 1908. H
a trouvé que le trafic de la gare du Havre
avec celle de Rouen et avec les gares de la
section du Havre-Rouen était de 475,09i>
tonnes ; il a trouvé qu’entre le Havre et les
au-délà de Rouen vers Paris, le trafic était V,£
de 925,000 tonnes ; qu’entre Le Havre et ; ,
les au delà de Rouen vers Glos-Montfort; îè
trafic était seulement de 1.65,000 tonnes. .
Il a estimé que la masse principale do
trafic reste concentrée sur l’artère du Havre
à Paris et que le courant dévié vers l'Ouest
et le Sud-Ouest (courant que la Compagnie
de l’Ouest avait particulièrement en vue)
ne représente guère que la dixième partie
du total.
Et il en a conclu que, dans de telles con-
ditions, l’utilité n’apparaissait vraiment pas
d’engager une dépense de 73 millions et
peut-être davantage pour un trafic qui ne
dépassera pas 200,000 tonnes.
On lie saurait faire état de ce fait actuel
que le trafic entre Le Havre et la Basse-
Normandie n’atteint pas actuellement
200,000 tonnes. Gomme l’a fait observer très
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN y
DÉPÊCHES COMMERCIALES
MÉTAUX
! LONDRES, 15 Juin, Dépêche de 4 h. 30
-, TON COURS HAUSSE BAISSB
CUIVRE
domptant..) . 161 12/6 -/- 6/-
3 mois t62 8/- -/- B/-
| ETAIN
Comptant.. 1 136 10/- -/- 60/-
3 mois f8lble 1138 6/- -/- 60/-
i FER
ComptantcalJ16 81/1 yz -f- id
I mois ) Bl/i % -/- 1 % d
1 Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 12 juin 1914.
{ NEW-YORK, 15 JUIN
Cotons t juillet, baisse 18 points ; août,
baisse 18 points ; octobre, baisse 16 points ;
janvier, baisse 14 points. — A peine soutenu.
Calé* 1 hausse 3 à 5 points.
NEW-YORK, 15 JUIN
iif ■CRM 1,menât
Suivre Standard disp. 13 62 13 62
(f — août 13 62 13 62
Amalgama*. Cop... 71 1/4 71 1/2
18 _ 14 78
£ CHICAGO, 15 JUIN
F—
- J C. DD JOUE C. PRRCKD
[Blé snr..;... Juillet.... 84»'» 84 7/8
ii -t, Septembre 82»/» 82 3/4
Maïs snr..... Juillet.... 70 8/8 71 »/»
, — ..... 'Septembre 6T 8 8 68 »/»
lüft&ux sur. Juillet.... 10 18 10 10
., -f; Septembre. 10 31 . 10 23
LA DÉCLARATION MINISTÉRIELLE
La déclaration ministérielle qui sera lne
aujourd'hui aux Chambres sera très nette au
point de vue politique. Elle préconisera une
politique de gauche avec une majorité de
gauche. La question militaire est traitée com-
me nous l’avons déjà indiqué. La politique
laïque du nouveau cabinet est affirmée avec
force, de façon à ne permettre aucune équi-
voque. La politique sociale est également
soulignée nettement. Le cabinet marque sa
volonté, comme le cabinet Ribot, de tendre,
dans tontes ses initiatives, à une justice so-
ciale toujours plus étendue.
Les explications du nouvean Cabinet snr
la tâche fiscale et budgétaire à accomplir
sont des plus importantes. Comme le Cabi-
net Ribot, il demandera an Sénat d’incor-
porer dans le budget de 1914, en instance
devant le Sénat, le projet général d’impôt sur
le revenn voté par la précédente Chambre.
Cette incorporation devra être suivie dn
vote des dispositions de la réforme, qni sont
encore à l’étude devant la Commission sé-
natoriale.
On sait en effet que le projet d’impôt gé-
néral sur le revenu qui devra être incorporé
dans le budget de 1914 est an impôt de su-
perposition aux contributions directes exis-
tantes. Les dispositions qni resteront à exa-
miner et dont le Cabinet demandera le vote
visent an remplacement des contributions
directes existantes.
Le gouvernement complétera son oeuvre
fiscale en annonçant son intention de join-
dre an budget de 1913 un projet d’impôt sur
la richesse acquise.
La déclaration affirme la nécessité de réa-
liser d’urgence l’opération de l’empront. ,
Après un passage snr ia politique exté-
rieure, la déclaration se terminera par uns
appel très énergique à la majorité des répu-
blicains des deux Assemblées.
UNE TROMBE D'EAU SUS PARIS
Des excavations s’ouvrent, engloutissant une
auto et de nombreux passants
MOlFiTS I3T JBLJEISISËIS
Une trombe d’eau s’est abattue sur Paris
de cinq heures â sept heures et demie tandis
qne la tondre et la grêle faisaient rage.
Les quartiers St-Phüippe du Roule, Saint-
Augustin et de la gare Saint-Lazare ont été
particulièrement éprouvés.
Des effondrements du sol se sont produits
place Saint-Augustin, àn-dessus du Métro-
politain qui suit la rue de la Boetie, place
Saint-Philippe du Roule et au carrefour for-
mé par les rues Tronchet, Auber et le bon-
vard Hausmann. <
Place Saint-Augustin un taxi-auto a com-
plètement disparu dans l’excavation.
On aperçoit ie chauffeur et une main de
femme, mais l’on entend aucune plainte.
D’aillenrs un bloc de pierre est tombé sur
ie véhicule, ce qui rendra plus difficiles les
travaux de sauvetage. Une tapissière qni
passait an même endroit, a égaiemeat failli
disparaître ; ses deux roues d’arrière se sont
enfoncées dans le sol.
Au carrefonr formé par les rnes Tronchet
et Auber, la chaussée s’est brusquement en-
foncée, formant une excavation de 3 mètres
de large sur dix de longaeur. Par suite de la
rupture d’une grosse conduite d’eau, un vé-
ritable torrent s'engouffre dans l’excavation.
Voici, d’après des témoins, comment s’est
prddnit l’accident de la place Saint-Philippe-
au-Ronle :
Il était 6 heures 10 quand soudain ie bi-
tume se fendilla, les pavés de bois se dis-
joignirent. Un craquement se fit entendre et
la chanssée et le trottoir s’efiondrèrent. De
nombreuses personnes, qui s’ôtaient réfu-
giées sons la banne d’un marchand de vins,
tarent entraînées.
Le nombre des personnes disparues ne
peat être fixé. Il est impossible de descendre
dans l’excavation, celle-ci offrant an réel
danger. L’ean jaillit des condnites rompues
avec une-telle force que l’on craint que les
conduites de gaz ne fassent explosion. L’é-
lectricité et le gaz sont coupés ; les commu-
nications téléphoniques sont interrompues.
Le quartier est entièrement isolé.
Le préfet de la Seine s’est rendu snr les
lienx en compagnie du directeur dn service
des eanx. Les pompiers ont dû recourir à
des projecteurs puissants pour s’éclairer car
l’obscurité est complète.
Près les magasins du « Printemps », nne
conduite de gaz s'est rompae vers 8 heures
et les flammes ont jailli, s’élevant à la hau-
teur d’un troisième étage.
Les pompiers ont procédé à nne première
exploration des excavations, malgré le dan-
ger de nonveanx éboulements, mais ils n’ont
encore pu dégager aucune victime.
Cinq personnes tombent
dans une. excavation
Place Saint-Philippe-du-Roule, à l’angle
des rues de la Boëtie et du faubourg Saint-,
Honoré, s’est produit un ébonlement beau-
coup plus grave qu’à Saint-Augustin.
Une grande partie de la chaussée et tout
le trottoir ont été emportés.
La partie du trottoir qui se trouve devant
ia snccnrsale du Crédit Lyonnai s a complè-
tement disparu.
Cinq personnes qni passaient snr le trot-
toir ont été emportés et sont mortes, mais,
on ne croit pas qu’il y ait d’autres victimes
à cet endroit.
Les magasins sont éclairés au moyen de
lampes à pétrole et de bougies.
Deux immeubles qui s’élèvent à l’angle de
la me de la Boëtie ont été évacués par me-
sure de précaution.
Dès qu’ii a été informé de la gravité des
accidents survenus place Saint-Philippe-du-
Roule, ie président de la République a en-
voyé sur les lieux un officier de sa maison
militaire.
M. Malvy, ministre de l’intérienr, s’est
également rendu sur les lieux de l’accident.
L’Inondation s’étend
A la suite de la rupture d’une canalisation
d’ean passage Saint-Pierre-Amelot, les eanx
ont envahi les caves de nombreux immeu-
bles. Les pompiers travaillent aux travaux
de protection. Devant la gare dn Nord, à
i’angle de la me de Valenciennes, la foudre
est tombée snr un café dont la façade a été
incendiée. Une jenne fille qai se trouvait
près dn comptoir, a été renversée et assez
grièvement brûlée ; elle a été transportée à
l’Hôpital Lariboisière.
La Circulation interrompus
Fendant l’orage, la fondre a endommagé
le clocher de l’église roumaine de la rue
Jean-de-Beauvais.
Un égont a été crevé dans les travaux de
la ligne n» 8 dn Métro, rne de Rivoli, à la
hauteur dë ta grille des Feuillants.
La circulation des trains a dû être inter-
rompue.
Rne Boissy-d’Anglas les eanx ont égale-
ment occasionné de graves dégâts ; les chan-
tiers dn Métro sont complètement inondés.
Vers 7 heures et demie, une excavation
s’est également produite sur la chaussée eu
face le E» 80 dù boulevard Ney. Un égout
s’est engorgé et les eaux ont envahi la chaus-
sée où elles atteignent une hauteur de 60
centimètres.
M. Letort, entrepreneur du Nord-Sud., a
, eu neuf chevaux noyés daqg le souterrain à
la Porte de la Chapelle où l’eau atteint trois
mètres de hauteur.
Sur la voie du chemin de fer de ceinture,
à la gare de la Chapelle, l'eau a couvert 1rs
vous et la circulation a dû être suspendue.
Leux maçons sont tués
Vers 4 heures, la foudre est tombée sur un
bâtiment en construction appartenant à la -
Compagnie P.-L.-M.,’ à Choisy-le-Roi. Une
vingtaine d’ouvriers maçons occupaient ce
bâtiment. Deux d’entre"eux ont été tués sur
le coup ; huit de leurs camarades ont été .
grièvement blessés et ont été transportés à
l’hôpital de Choisy.
La fondre tombe sur un bateau
Au cours de l’orage, la foudre est tombées
sur un bateau de la Compagnie Parisienne
qui passait à la hauteur dn pont de l’Alma.
Plusieurs voyageurs ont été renversés, mais
n’ont pas été blessés.
La foudre est également tombée place de
l’Alma. Cinq ouvriers ont été brûles au vi-
sage, mais leur état ne présente pas de gra-
vité.
Les Travaux de déblaiement
A minuit, les travaux de déblaiera en’
continuaient, an milieu des plus grand?
dangers, mais les recherches n’avaient pa:
encore amené la découverte des victimes.
Les Victimes
Place Saint-Augustin, les travaux de dé-
blaiement sont poussés avec activité.
On a réussi à mettre au jour l’auto qui
était tombée dans i’excavaiion.
On a pu dégager ie cadavre dn chauffeur
èt celui de la voyageuse qui se trouvait dan*
le véhicule. La victime est une dame La-
vol te, habitant 23, avenue Friedland. Les
corps ont été transportés à ià caâroae de la
Pépinière. > ^VHr
On signale la disparition de deunenfants
nommés Caillot et Fabre, qui appartiennent
à ia maîtrise de la paroisse Saint-Philippe-
du-Ronle et qni sortaient de l’éjffisq au mO\
ment de l’accident.
AtaiaiaMHr • DéUglé - Gif ul
O. RANDQLET
(üùiriilii. Iiyriniiu K UMIMI. Ttl. lMf
£5» Rue Fontanelle, 85
Adressa Télégraphique : BANDOLET Sarre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN. ^
Ï.-J. CASPAR * JoSoAit
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Secrétaire Général: TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue FonteneUe - Tél. 7.60
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AU HAVRE.7* BUREAU DO JOURNAL, 112, bout 1 de Strasoourg.
Î L’AGENCE HAVAS, 8, place dé la Bourse, est
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tu PETIT HAVRE est désigné peur tu Annonce* Judlolntro* et ligolii
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I Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, 1 « Rn „ _ "J, - L.
I l’Oiae et la Somme * ®° 9 fr. 18 n.
II Autres Départements A jfr n » so 99 a
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|[ On s’ebenne également, SANS FRAtS, dan» tous ta» Bureaux d» Poste do Franco
BULLETIN PE L ÉTBANGER
LA LOI MILITAIRB
ET
LA PRESSE ÉTRANGÈRE
Nos journaux sont remplis des
'jours-ci d’appréciations plus ou moins
■jUHteuses de la presse étrangère. Que
aans un but de large information, les
revues de presse donnent une place de
plus en plus étendue aux journaux de
D’Etranger, rien de mieux. Que nous
élargissions notre horizon en nous
'intéressant à ce qui se passe et se dit
âu dehors, c’est par J ait. Nous avonsj
eu l’occasion d’indiquer, ici-même, à\
propos de l’ « Institut international
pour la diffusion des expériences so-
ciales » combien la connaissance des
choses deT Etranger pourrait nous être
utile, et c’est plus important encore en
politique qu’en sociologie. La diplo-
matie et la défense nationale exigent
une attention de tous les instants sur
la situation extérieure. Mais de là à
nous faire
j Lisons tout de suite que des jour-
naux de toutes nuances abusent de
ce jeu qui consiste à faire servir la
presse étrangère à leur politique*
et à leur polémique. Si le Temps
paraît se transformer en un organe
russe, l'Humanité nous sert vraiment
trop de copie allemande. Au lende-
main dé la constitution du cabinejb
Ribot, le Temps ne croyait pas pouvoir i
mieux faire spn éloge qu’en intitulants
son article de tête « Le ministère Ribot
et l’opinion étrangère », Au tendes
main de là chute, l'Humanité publiait
une correspondance de Berlin avec-
comme litre, en énormes caractères
« La victoire des gauches en France,
réjouit à Berlin,,, » ; il est vrai que'
le titre ajoutait : a. . . les amis de laJ
paix et les démocrates », mais c’était
quàrid même d’an effet pénible t
Le- grâce, qu’on nousr laisse choisir?
nos ministres, ou tés renverser, et déM
libérer de nos affaires, sans nous je4
ter à la tête, de droite et de gauche,^
des opinions judicieuses ou suspectes,
mais dont les. tenants manquent en,
tout cas de cette autorité élémentaire
que donne la qualité de citoyen.
Nos affaires intérieurs sont déjà as-
sez embrouillées pour que, par je ne
sais quelle déviation du patriotismes,
on n’y mêle pas les Etrangers, et puisji
c’est le cas où jamais de dire:
i il est vrai que le Temps nous dé-,
clare que le problème militaire, qui
provoque toute cette campagne de'
presse, n’est pas d’ordre intérieur, i
Cptte affirmation dans cet organe sè-’
rieux, est faite pour troubler. Nous
ne nous arrêterons pas à ce qu’elle
peut avoir de choquant et de doulou-
reux pour hotre susceptibilité natio-
nale mais, en y regardant de près,
nous verrons Heureusement qu’elle est -
spécieuse.
Sans doute, le problème militaire'
n’est pas uniquement d’ordre intérieur
en ce sens que, nous l’avons dit, il
@nt dominé par les circonstances ex-'
’*prieures. Sans doute aussi, notre Al-
liance avec la Russie nous crée, com-
me tout contrat, certaines obligations
envers elle, de même que, nous aimons
à le croire, elle se sent liée envers
nous. Ces obligations se ramènent
évidemment à maintenir notre puis-
sance militaire enharmonie avec l’état
général de l’Europe ; elles ne peuvent
aller au delà et aucun traité secret ne
pourrait nous engager davantage sans
nous humilier et consacrer notre dé-
chéance.
Quand donc nous nous préoccu-
pons de maintenir notre puissance mi-
litaire par la loi de trois ans, ôu par
tout autre moyen, cela ne regarde et
ne peut regarder que nous-mêmes. Ce
serait nous faire injure que de pré-
tendre nous dicter lès modalités de
nos lois militaires" Certes les défen-
seurs de la loi de trois ans ont pour
eux les arguments les plus forts, mais,
avec ou sans des modifications, démo-
, cratiques de cette loi, nous avons la
naïveté de croire qu’il y a encore en
France assez de patriotisme et de com-
pétence pour assurer le maintien de la
défense nationale. , '
Pour tout dire, nous ne comprenons
pas qu’un grand organe,'soucieux de
la dignité de la France, connaissant
la situation respective des pays étran-
gers, puisse laisser croire que nous
ayons à recevoir de Russie des leçons
de technique militaire. Certes, l’em-
pire russe a fait de grands efforts en
ces dernières années, mais c’est préci-
sément parce qu'il n’est pas encore ou-
tillé comme les Etats de l’Europe cen-
trale que nous sommes sans cesse obli-
gés de nous tenir sur nos gardes.
L'Alliance est la base nécessaire de
notre politique étrangère et nous ne
devons rien faire pour ébranler les
sentiments d’amitié qui nous lient à la
Russie, mais encore faut-il que nous
conservions vis-à-vis d’elle notre rang
de grande puissance, seule maîtresse t
de ses destinées et gardienne, en Eu-'
rope, des traditions démocratiques.
GASPAR-JORDAN.
ÇËKÊÊÊÊÊÊMÊRSKBÊBÊÊSMBBÊBÊSS&BBSnRBBKÊÊÊUÊEÊÊÊÊÊÊBÊaÊÈBBÊk
Conseil cle Cabinet
La Déclaration Ministérielle
Les ministres ont tenu hier matin un Con-
seil de cabinet au ministère des affaires
étrangères. Ils se sont mis d’accord sar les
termes de la déclaration qui doit être lne
aujourd’hui aux Chambres et qui sera préa- !
lablement communiquée au président ae la
République dans an Conseil qai aura lieu
ce matin à l’Elysée.
Les ministres ont d’antre part réglé hier
matin les modalités de l’emprunt dont le
projet va être déposé sur le bureau de la
Chambre.
L’Examen de l’Emprunt
Le projet d’emprunt, quelle que soit l’ur-
gence qu’il y ait a le voter, ne pourra être
adopté par la Chambre avant un certain dé-
lai.
La Chambre ne" possède pas en effet à
l’henre présente l’organisme réglementaire :
nécessaire pour l’examen du projet de loi.
Il n'y a pins de commission de budget, celle-
ci ayant disparu avec la précédente législa-
ture, et il faut, par snite, nommer une com-
mission spéciale, dite commission des cré-
dits, chargée d’examiner tons les projets
financiers, en attendant i’institation d'une
nouvelle commission da budget.
Or, la Chambre n’a pas-même décidé soi-'
vant quel mode elle nommera ses grandes
commissions.
Le gouvernement va conférer avec M. Panl
Deschanel pour lui demander de consulter
la Chambre ie pins promptement possible
sur le système d’élection des commissions
et d’inviter l’Assemblée à nommer ensnite à
bref délai celle qui statuera sar l’emprunt.
Dans las Milieux Parlementaires
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
. paris, 18 juin.
Les couloirs de la Chambre ont été animés
toute la journée. Les radicaux se félicitent
de la formation du ministère Yiviani. Ce-
pendant un certain nombre d’intransigeants
regrettent que la déclaration ne mentionne
pas le retour immédiat à la loi de 2 ans, et
il est fort possible qu’une cinquantaine d’en-
tre eux se séparent dé la majorité et se ré-
fugient dans l’abstention, tout au moins le
premier jour,
Quant aux socialistes unifiés, Us déclarent
déjà la guerre au cabinet et vont sans doute
aller an scrutin avec l’extrême-droite.
De l’avis général, le Cabinet Yiviani aura
demain une majorité sérieuse. Cependant la
séance peut amener des surprises. On an-
nonce déjà que tout l’effort des socialistes
portera contre le nouveau ministre de l'ins-
truction publique, H. Augagneur, qui, dans
ie discours qu’il prononça à Lyon, samedi,
se déclarait partisan provisoire du statu quo,
en ce qui concerne les 3 ans.
On parle égaiemeat d’une intervention
probable de M. Ponsot, qui fit échouer la
première combinaison Yiviani et demeure
[ fidèle au programme de Pau.
Il mettrait en parallèle la déclaration de
M. Yiviani et celle de M. Ribot qui ne diffô-
. rent pas sensiblement, autant que les indis-
crétions permettent d’en jnger. Lui aussi
reprochera vraisemblablement an nouveau
grand-maître de l’Université de prouver une
fois de plus que la fréquentation du pouvoir
est le commencement de la sagesse..
T. H.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(SK NOTAI CORRESPONDANT FARTICULIRR]
Paris, 18 juin.
Le Sénat qui devait commencer aujour-
d’hui la discussion du budget, a tenu une
séance da pnre forme et s’est ajourné à
demain pour entendre la lecture de la dé-
claration du gouvernement. Dans les cou-
loirs, le ministère Yiviani est accueilli sans
malveillance. Pourtant la majorité semble
être vexée dn peu d’égard avec lequel la )
Chambre a culbuté un cabinet où cinq sé-
nateurs, parmi lesquels le président de la
Commission des finances, apportaient ie
poids de leur expérience et de leur autorité
On estime généralement que la présence de -
M. Ribot à la tète du gouvernement aurait
déplacé quinze ou vingt voix et amené le
vote de nmpôt sur !e;revenu incorporé dans
la loi de finances, tandis que M. Nouions va
retrouver la même majorité contre lut qtil
repoussa naguère le projet Caillaux. Un sé-
nateur disait spirituellement que c’étaient
toujours les anciens adversaires d’une ré-
forme qui la faisaient voter. M. Ribot aurait
mené à bien la réforme fiscale, nous ver-
rons d’ici une quinzaine si U. Nouions aura
le même succès. =
T. H.
Après la lecture à la Chambre de la décla-
ration ministérielle, deux interpellations sur
la politique générale du cabinet seront dé-
posées, i’une par M. Poirier de Narçay,
membre de la droite, et par M. Thierry-,
Cazes, radical unifié. Ce dernier demandera
au nouveau gouvernement pourquoi MM.
Ponsot et Godart se sont retirés de la pre-
mière combinaison Viviani. 4
;ï i&ê'- SENAT «|f|tr
Séance du 15 juin
. La séance est ouverte à deux henres, sous
la présidence de M. Antonin Dubost.
Validation d’élection - ,
L’élection de M. Jonnart dans le Pas-de-
Calais est validée.
Le Sénat, sar la proposition du président,
s’ajonrne ensuite à demain, 2 heures, pour
prendre communication de la déclaration
ministérielle.
La séance est levé8 à 3 h. 20.
Les Insurgés attaquent Durazzo
Le Colonel Thomson tué
Le baron Aliotti, ministre d’Ifa'ie à Du-
razzo, télégraphie à la date du 13 juin, à
8 h. 30 du matin :
L’attaque de Durazzo a commencé i quatre beu-
res da matia sur trois points différents. Vers six
heures, le colonel Thomson a, été tué. Les marins
(autrichiens et italiens) défendent les légations et
le palats -royal.
An moment où le baron Aliotti télégra-
phiait, on espérai! encore sanver la ville,
bien que l'attaque eût été assez violente pour
qu'on ait pu craindre que Durazzo ne tom-
bât aux mains des insurgés.
Les. télégrammes de ces derniers jours
étaient assez laconiques sur l’attitude des in-
surgés autour de. Durazzo. Ou savait seule-
ment que la Commission de contrôle avait
pins ou moins renoncé à poursuivre ses ef-
forts de médiation, et que ie prince Guii-
laume, d’accord avec son Cabinet, était dé-
cidé A la lutte à outrance, persuadé d’ail-
leurs d’un prompt et décisif succès.
La présence des Mirdites et Matissores ca-
tholiques avait, comme ou l’avait prévu,
exaspéré les insurgés musulmans, et sans
doute prévenus de [attaque qui se préparait
contre eux, attaque qui devait se faire de
trois côtés à la fois, ils ont pris les devants
et livré l’assaut à Durazzo.
Un télégramme de Rome â l’agence l'Infor-
mation annonce que la ville a été prise et que
le prince s’est embarqué sur un stationnaire
italien ; mais il ne faut accepter cette infor-
mation qne sons réserves, car il semble que
le seul télégramme direct arrivé de Durazzo
soit celui que le baron Aliotti a réussi à
transmettre, et que le fait de la fuite du
prince soit plutôt une déduction des milieux
politiques italiens.
Le colonel hollandais Thomson avait vu
son nom mêlé de façon très importante dans
toutes les affaires albanaises dès Téurore de
la vie de cette principauté.
Au début de mars dernier, il avait été
nommé commissaire extraordinaire albanais
des provinces du Sud, c’est-à-dire cette por-
tion de l’Epire que les Epirotes se refusaient
à livrer au gouvernement de Durazzo.
f L’ (t Edgar-Quinet e à Durazzo
Le gouvernement de la République fran-
çaise a décidé l’envoi de l’Edgar-Quinet à
Durazzo,
LA FÊTE DE LA JEUNESSE
' ?l:oto : t Cliché Petit Havre
M. Raymond GAUTHIER
Vainqueur du Concours scolaire de fleuHrt
• (T'oit' l’Article en 2» Page)
La Seconde Ligne da Havre à Paris
LE RAPPORT DE M. PICHERY ("
ÏII
Ainsi, de l’aveu de M. Piçhery et delà
Commission des travaux publics et des che-
mins de fer, la ligne actuelle à doubles
voies entre le Havre et Paris — même
améliorée dans ses ouvrages d’art et par Les
agrandissements prévus a la gare de Rouen,
— serait tout à fait insuffisante.
Nous le savions. Mais le rapport de M.
Pichery insiste encore sur les conséquences
de l’engorgement de la gare du Havre et
ses raisons militent trop en faveur de la
seconde ligne projetéepour que nous ne les
reproduisions pas ici.
Le Syndicat du commerce du coton du
Havre fait connaître, dit M. Pichery, que
l’engorgement de la gare de cette ville au-
rait pour résultat d’arrêter complètement et
presque immédiatement la plus grande
partie des filatures de France filant le coton
d’Amérique. En effet, la presque totalité des
importations de cette provenance se fait par
le port du Havre, et l’approvisionnement
des établissements industriels se fait par
expéditions mensuelles, de sorte que les
stocks dans les manufactures sont constam-
ment réduits à la quantité indispensable
pour en assurer la marche.
Au bout dé quinze jours environ, pres-
que toutes les usines travaillant le coton
des Etats-Uûis seraient arrêtées puisqu’il
n’existe aucun autre moyen d’expédition
par voie ferrée. D’ailleurs l’utilisation de
la batellerie fluviale ne serait pas d’une
ressource efficace, car ses moyens sont
limités. A ce sujet le rapport de M. Pichery
rappelle que, lors de la grève des chemi-
nots, plusieurs filatures furent arrêtées en
Normandie et que quelques-unes dans l’Est
ne marchèrent qu’en s’alimentant par des
importations de Brême.
D’autre part encore, d’une enquête effec-
tuée par la Commission chargée d’examiner
l’approvisionnement en blé et farines des
differentes places du marché français, il
résnlte que les blés importés par Le Havre
n’entrent que pour, une faible part dans
l’approvisionnement de la Seine-Inférieure,
mais, en cas de déficit de la récolte en
France, ils contribuent .à approvisionner les
autres départements de Normandie, les dé-
partements delà Seine, de la Seiue-et-Qise,
de la Sarlhe et même ceutf de l’Oise, de
l’Aisne el de la Seine-et-Marne,
Cés expéditions empruntent donc la voie
de Rouen. Et si une certaine quantité de
blé remonte la Seine par la batellerie, il de-
meure qu’en caS d’interruption de la navi-
gation sur le fleuve par suite des glaces,
des crues ou des inondations, ces charge-
ments de blé, comme lés autres marchandi-
ses dn trafic fluvial, seraient reportés'sur
la voie ferrée. Or la saison où cette éven-
tualité peut se produire est précisément
celle où le trafic par chemin de fer est
intense. Dans ces conditions, dit M. Pi-
chery, il n’est pas douteux que dans les
Eériodes où il est nécessaire d’importer du
lé, l’engorgement de la gare du navre
pourrait entraîner dans la circulation des
blés des retards fâcheux pour l’alimenta-
tion du pays.
*V
Si la ligne actuelle est insuffisante, au
Tfigard dû dêvelopperhenf du pôftau Havre
et de la progression du trafic par voie fer-
rée, elle est également en très mauvais état
et plusieurs de ses ouvrages d’art mena-
cent ruine. Des réparations, dit M. Pichery
en son rapport, sont constamment néces-
(1) Voir Le Petit Havre des 9 et 12 juin.
saires et souvent des accidents surviennent
au moment le plus imprévu.
, rappeler les plus récents ? En
1910, des éboulemenls se sont produits au
tunnel de Pissy-Poville et ont nécessité*
pour un temps assez long la suppression dé
1 une des deux voies de la ligne. Le mau-
vais état de la ligne s’est encore manifesté
au mois de septembre 1913, par l’éboule-
ment, à Rouen, du tunnel Beauvoisine.,
Aucun accident de personnes ne s’est pro-
duit, mais le trafic direct de marchandises
entre le Havre et Paris s’est trouvé co m-
plètement interrompu.
La situation précaire du Barre, qui n’est
relié avec Rouen et Paris que par une seule
ligne à grand, trafic, qui compte un nombre
excessif d'ouvrages d'art : ponts, viaducs,
tunnels en mauvais état, est de nouveau ap-
parue avec une évidence dont aucune des. con-
séquences ne saurait échapper.
«*•
Après avoir ainsi établi, d’une façon in-, '
discutable, la nécessité urgente de donner
au Havre une nouvelle voie ferrée, on au-
rait pu croire que M. Pichery se serait dé-,
claré en faveur d’une seconde ligne du Ha-
vre à Paris; avec traversée de la Seine, soit
en tunnel, soit en viaduc, ainsi que le com-
portait la proposition de loi déposée par le
Gouvernement.
En effet, 'l’adoption et l’exécution de
l’avant-projet comprenant une ligne par- -
tant du Havre, suivant le canal de Tancar-
ville et franchissant la Seine à Aizier, au-
rait pour avantage de décongestionner la
ligne actuelle et de maintenir les commu-
nications avec Paris, dans le cas où Fini
des nombreux tunnels ou viaducs viendrait
à faire défaut. Ainsi notre grand port trans-
atlantique ne risquerait plus d’être isolé du
reste de la France, par suite d’un incident
fortuit et toujours à redouter..
Or M. Pichery, ayant à conclure, s’est |
avisé tout à coup qu’il ne faudrait pas exa-
gérer la valeur des arguments i
lui-même défendus avec beaucoup dé' logi-
que et beaucoup dé force.
Une question primordiale se pose : oui
’dtnïbn, tm grand port comme le Havre
doit-il courir le risque, à tout instant,
d’être bloqué et de ne pouvoir expédier en ,
France lés matières premières nécessaires
à notre industrie ou les denrées nécessai-
res à i’aiimentaliôn du pays ?
Laissant là ce souci, l’nonorable rappor-
teur a consulté les statistiques de 1908. H
a trouvé que le trafic de la gare du Havre
avec celle de Rouen et avec les gares de la
section du Havre-Rouen était de 475,09i>
tonnes ; il a trouvé qu’entre le Havre et les
au-délà de Rouen vers Paris, le trafic était V,£
de 925,000 tonnes ; qu’entre Le Havre et ; ,
les au delà de Rouen vers Glos-Montfort; îè
trafic était seulement de 1.65,000 tonnes. .
Il a estimé que la masse principale do
trafic reste concentrée sur l’artère du Havre
à Paris et que le courant dévié vers l'Ouest
et le Sud-Ouest (courant que la Compagnie
de l’Ouest avait particulièrement en vue)
ne représente guère que la dixième partie
du total.
Et il en a conclu que, dans de telles con-
ditions, l’utilité n’apparaissait vraiment pas
d’engager une dépense de 73 millions et
peut-être davantage pour un trafic qui ne
dépassera pas 200,000 tonnes.
On lie saurait faire état de ce fait actuel
que le trafic entre Le Havre et la Basse-
Normandie n’atteint pas actuellement
200,000 tonnes. Gomme l’a fait observer très
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN y
DÉPÊCHES COMMERCIALES
MÉTAUX
! LONDRES, 15 Juin, Dépêche de 4 h. 30
-, TON COURS HAUSSE BAISSB
CUIVRE
domptant..) . 161 12/6 -/- 6/-
3 mois t62 8/- -/- B/-
| ETAIN
Comptant.. 1 136 10/- -/- 60/-
3 mois f8lble 1138 6/- -/- 60/-
i FER
ComptantcalJ16 81/1 yz -f- id
I mois ) Bl/i % -/- 1 % d
1 Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 12 juin 1914.
{ NEW-YORK, 15 JUIN
Cotons t juillet, baisse 18 points ; août,
baisse 18 points ; octobre, baisse 16 points ;
janvier, baisse 14 points. — A peine soutenu.
Calé* 1 hausse 3 à 5 points.
NEW-YORK, 15 JUIN
iif ■CRM 1,menât
Suivre Standard disp. 13 62 13 62
(f — août 13 62 13 62
Amalgama*. Cop... 71 1/4 71 1/2
18 _ 14 78
£ CHICAGO, 15 JUIN
F—
- J C. DD JOUE C. PRRCKD
[Blé snr..;... Juillet.... 84»'» 84 7/8
ii -t, Septembre 82»/» 82 3/4
Maïs snr..... Juillet.... 70 8/8 71 »/»
, — ..... 'Septembre 6T 8 8 68 »/»
lüft&ux sur. Juillet.... 10 18 10 10
., -f; Septembre. 10 31 . 10 23
LA DÉCLARATION MINISTÉRIELLE
La déclaration ministérielle qui sera lne
aujourd'hui aux Chambres sera très nette au
point de vue politique. Elle préconisera une
politique de gauche avec une majorité de
gauche. La question militaire est traitée com-
me nous l’avons déjà indiqué. La politique
laïque du nouveau cabinet est affirmée avec
force, de façon à ne permettre aucune équi-
voque. La politique sociale est également
soulignée nettement. Le cabinet marque sa
volonté, comme le cabinet Ribot, de tendre,
dans tontes ses initiatives, à une justice so-
ciale toujours plus étendue.
Les explications du nouvean Cabinet snr
la tâche fiscale et budgétaire à accomplir
sont des plus importantes. Comme le Cabi-
net Ribot, il demandera an Sénat d’incor-
porer dans le budget de 1914, en instance
devant le Sénat, le projet général d’impôt sur
le revenn voté par la précédente Chambre.
Cette incorporation devra être suivie dn
vote des dispositions de la réforme, qni sont
encore à l’étude devant la Commission sé-
natoriale.
On sait en effet que le projet d’impôt gé-
néral sur le revenu qui devra être incorporé
dans le budget de 1914 est an impôt de su-
perposition aux contributions directes exis-
tantes. Les dispositions qni resteront à exa-
miner et dont le Cabinet demandera le vote
visent an remplacement des contributions
directes existantes.
Le gouvernement complétera son oeuvre
fiscale en annonçant son intention de join-
dre an budget de 1913 un projet d’impôt sur
la richesse acquise.
La déclaration affirme la nécessité de réa-
liser d’urgence l’opération de l’empront. ,
Après un passage snr ia politique exté-
rieure, la déclaration se terminera par uns
appel très énergique à la majorité des répu-
blicains des deux Assemblées.
UNE TROMBE D'EAU SUS PARIS
Des excavations s’ouvrent, engloutissant une
auto et de nombreux passants
MOlFiTS I3T JBLJEISISËIS
Une trombe d’eau s’est abattue sur Paris
de cinq heures â sept heures et demie tandis
qne la tondre et la grêle faisaient rage.
Les quartiers St-Phüippe du Roule, Saint-
Augustin et de la gare Saint-Lazare ont été
particulièrement éprouvés.
Des effondrements du sol se sont produits
place Saint-Augustin, àn-dessus du Métro-
politain qui suit la rue de la Boetie, place
Saint-Philippe du Roule et au carrefour for-
mé par les rues Tronchet, Auber et le bon-
vard Hausmann. <
Place Saint-Augustin un taxi-auto a com-
plètement disparu dans l’excavation.
On aperçoit ie chauffeur et une main de
femme, mais l’on entend aucune plainte.
D’aillenrs un bloc de pierre est tombé sur
ie véhicule, ce qui rendra plus difficiles les
travaux de sauvetage. Une tapissière qni
passait an même endroit, a égaiemeat failli
disparaître ; ses deux roues d’arrière se sont
enfoncées dans le sol.
Au carrefonr formé par les rnes Tronchet
et Auber, la chaussée s’est brusquement en-
foncée, formant une excavation de 3 mètres
de large sur dix de longaeur. Par suite de la
rupture d’une grosse conduite d’eau, un vé-
ritable torrent s'engouffre dans l’excavation.
Voici, d’après des témoins, comment s’est
prddnit l’accident de la place Saint-Philippe-
au-Ronle :
Il était 6 heures 10 quand soudain ie bi-
tume se fendilla, les pavés de bois se dis-
joignirent. Un craquement se fit entendre et
la chanssée et le trottoir s’efiondrèrent. De
nombreuses personnes, qui s’ôtaient réfu-
giées sons la banne d’un marchand de vins,
tarent entraînées.
Le nombre des personnes disparues ne
peat être fixé. Il est impossible de descendre
dans l’excavation, celle-ci offrant an réel
danger. L’ean jaillit des condnites rompues
avec une-telle force que l’on craint que les
conduites de gaz ne fassent explosion. L’é-
lectricité et le gaz sont coupés ; les commu-
nications téléphoniques sont interrompues.
Le quartier est entièrement isolé.
Le préfet de la Seine s’est rendu snr les
lienx en compagnie du directeur dn service
des eanx. Les pompiers ont dû recourir à
des projecteurs puissants pour s’éclairer car
l’obscurité est complète.
Près les magasins du « Printemps », nne
conduite de gaz s'est rompae vers 8 heures
et les flammes ont jailli, s’élevant à la hau-
teur d’un troisième étage.
Les pompiers ont procédé à nne première
exploration des excavations, malgré le dan-
ger de nonveanx éboulements, mais ils n’ont
encore pu dégager aucune victime.
Cinq personnes tombent
dans une. excavation
Place Saint-Philippe-du-Roule, à l’angle
des rues de la Boëtie et du faubourg Saint-,
Honoré, s’est produit un ébonlement beau-
coup plus grave qu’à Saint-Augustin.
Une grande partie de la chaussée et tout
le trottoir ont été emportés.
La partie du trottoir qui se trouve devant
ia snccnrsale du Crédit Lyonnai s a complè-
tement disparu.
Cinq personnes qni passaient snr le trot-
toir ont été emportés et sont mortes, mais,
on ne croit pas qu’il y ait d’autres victimes
à cet endroit.
Les magasins sont éclairés au moyen de
lampes à pétrole et de bougies.
Deux immeubles qui s’élèvent à l’angle de
la me de la Boëtie ont été évacués par me-
sure de précaution.
Dès qu’ii a été informé de la gravité des
accidents survenus place Saint-Philippe-du-
Roule, ie président de la République a en-
voyé sur les lieux un officier de sa maison
militaire.
M. Malvy, ministre de l’intérienr, s’est
également rendu sur les lieux de l’accident.
L’Inondation s’étend
A la suite de la rupture d’une canalisation
d’ean passage Saint-Pierre-Amelot, les eanx
ont envahi les caves de nombreux immeu-
bles. Les pompiers travaillent aux travaux
de protection. Devant la gare dn Nord, à
i’angle de la me de Valenciennes, la foudre
est tombée snr un café dont la façade a été
incendiée. Une jenne fille qai se trouvait
près dn comptoir, a été renversée et assez
grièvement brûlée ; elle a été transportée à
l’Hôpital Lariboisière.
La Circulation interrompus
Fendant l’orage, la fondre a endommagé
le clocher de l’église roumaine de la rue
Jean-de-Beauvais.
Un égont a été crevé dans les travaux de
la ligne n» 8 dn Métro, rne de Rivoli, à la
hauteur dë ta grille des Feuillants.
La circulation des trains a dû être inter-
rompue.
Rne Boissy-d’Anglas les eanx ont égale-
ment occasionné de graves dégâts ; les chan-
tiers dn Métro sont complètement inondés.
Vers 7 heures et demie, une excavation
s’est également produite sur la chaussée eu
face le E» 80 dù boulevard Ney. Un égout
s’est engorgé et les eaux ont envahi la chaus-
sée où elles atteignent une hauteur de 60
centimètres.
M. Letort, entrepreneur du Nord-Sud., a
, eu neuf chevaux noyés daqg le souterrain à
la Porte de la Chapelle où l’eau atteint trois
mètres de hauteur.
Sur la voie du chemin de fer de ceinture,
à la gare de la Chapelle, l'eau a couvert 1rs
vous et la circulation a dû être suspendue.
Leux maçons sont tués
Vers 4 heures, la foudre est tombée sur un
bâtiment en construction appartenant à la -
Compagnie P.-L.-M.,’ à Choisy-le-Roi. Une
vingtaine d’ouvriers maçons occupaient ce
bâtiment. Deux d’entre"eux ont été tués sur
le coup ; huit de leurs camarades ont été .
grièvement blessés et ont été transportés à
l’hôpital de Choisy.
La fondre tombe sur un bateau
Au cours de l’orage, la foudre est tombées
sur un bateau de la Compagnie Parisienne
qui passait à la hauteur dn pont de l’Alma.
Plusieurs voyageurs ont été renversés, mais
n’ont pas été blessés.
La foudre est également tombée place de
l’Alma. Cinq ouvriers ont été brûles au vi-
sage, mais leur état ne présente pas de gra-
vité.
Les Travaux de déblaiement
A minuit, les travaux de déblaiera en’
continuaient, an milieu des plus grand?
dangers, mais les recherches n’avaient pa:
encore amené la découverte des victimes.
Les Victimes
Place Saint-Augustin, les travaux de dé-
blaiement sont poussés avec activité.
On a réussi à mettre au jour l’auto qui
était tombée dans i’excavaiion.
On a pu dégager ie cadavre dn chauffeur
èt celui de la voyageuse qui se trouvait dan*
le véhicule. La victime est une dame La-
vol te, habitant 23, avenue Friedland. Les
corps ont été transportés à ià caâroae de la
Pépinière. > ^VHr
On signale la disparition de deunenfants
nommés Caillot et Fabre, qui appartiennent
à ia maîtrise de la paroisse Saint-Philippe-
du-Ronle et qni sortaient de l’éjffisq au mO\
ment de l’accident.
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