Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-14
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 juin 1914 14 juin 1914
Description : 1914/06/14 (A34,N11999). 1914/06/14 (A34,N11999).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172165p
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
M* If H.ttJ (S Pages) S fosttaeg —WIM Ml liTH—S i'mtitm , i& Page») Dimanrfrf U Jitm M4
Adminiitrataor-Délégué-Gérant
O. RANDOLET
Adsimsiratioi, Impressions il insoseet. TÉL. 10.47
85, Bue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique ; RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN CHEF'
1.4. CASPAR - JORDAN
Téléphone a 14.80
Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
ABfyONOE§
AU HAVRE...T. BUREAU DU JOURNAL, 118, boul* de Strasoourg.
t L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS....;... J seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
4s PETIT HAVRE est désigné pour h» Annoncés Judiciaires st légales
ABONNEMENTS JTHOIS MOIS SIX MOIS UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,) » Kn A . u »
l’Oise et la Somme .H 4 *° • ® n‘
Autres Départements 1 8 Fr. XX SO 39 a
Union Postale IXO » (30 Fr. -4.0 >
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franoe
LE MINISTERE VIVIAN!
u Mismmwi au asm
Présidence du Conseil et Affaires MM.
étrangères.................... V1VIANI
Justice.. BIENVENU- MARTIN
Intérieur MAL VY
Finances NOULENS
Guerre.......................... MESSIMY
Marine GA UTHIER
Instruction publique.. AUGAGNEUR
Travaux publics, ... René RENOULT
Commerce et Postes .THOMSON
Agriculture . ... ;...' Fernand DA VID
Colonies RA YNA UD
Travail.... COUYBA
SOU§-SECÏtÉTARIAT@ Î
MM.
Guerre |Jf......... ||J LA URAINE
Beaux-Arts DALIMIER
Intérieur,.... JACQUIER
Marine Marchande AJ AM
Affaires étrangères1........... Abel FERRY
Le ministère Viviani est constitué
et même si nous avons certaines réser-
ves à Jaire, nous nous en réjouissons
sincèrement. Tout eu comprenant l’é-
chec de M. Ribot, nous avions retenu,
Mer, ses fortes paroles sjir IfCBépï^
financier et nous avions indique VUr-
gence qu’il y avait à y remédier en
TIC J) -A f rf
de crise qui durait depuis trop long-
temps déjà. Par la prompte décision
dont il a Jait preuve celte fois, M. Vi-
viani nous rassure et nous Jait espérer
que l’emprunt, désormais inéluctable,
qu’on le veuille ou non, sera voté à
temps, c'est-à-dire pour être émis au
10 juillet, date extrême avant la sta-
gnation des affaires durant la saison
(Tété,
Le ministère Viviani ressuscité était
bien la solution dont on parlait dans
les couloirs de la Chambre hier soir ;
on eut même la cruauté d’en parler
avant la chute de M. Rfbot, dès qu’il
fut visible qu’il h’avait pas l’oreille de
la Chambre ; on racontait que M.
Viviani se promenait avec sa nouvelle
liste toute prête dans sa poche et les
faits semblent maintenant donner rai-
son à ce bruit.
Cependant, on entendait une autre
rumeur d’après laquelle c'était M.
Combes lui-même qui devait être char-
gé de former le ministère; si M. Poin-
caré ne l’appelait pas à l’Elysée, ce
serait, disait-on, un défi qu'il jetterait
au parti radical, grand triomphateur
du jour. L’organe officiel du parti, Le
Radical, est venu confirmer expressé-
ment ces prétentions ; il a publié le
portrait de Vancien président du Con-
seil sous ce titre : « Le vainqueur
d’hier » et il lui a consacré son édi-
torial où il s’exprime ainsi : « L’échec
de.s combinaisons Viviani et Ribot rend
inévitable la combinaison (Combes. »
C'est seç et net, aussi quand JIOUS
-xtjriirrs nter mutin que déci-
dément M. Viviani avait accepté du
président de la République la mission
de former le Cabinet, nous n’étions
pas au bout de nos inquiétudes ; les ra-
dicaux unifiés ont manifesté leur in-
transigeance et leur force de cohésion
par l’incident Ponsot et Godard et,
plus encore, car leur vote unanime
d’avant-hier ; n’allaient-ils pas rendre
à nouveau impossible la tâche de M.
Viviani qui évidemment ne peut pas
gouverner sans eux?
Une première dépêche annonçant
que M. Combes avait refusé sèche-
ment d’entrer dans la combinaison,
par suite de divergences de vues sur
la question militaire, n’était pas très
rassurante sur ses intentions agres-
sives ; enfin, la liste du ministère qui
nous est parvenue dès six heures du
soir nous a prouvé que M. Viviani
avait su jouer de la difficulté et ren-
dre une certaine souplesse au parti
radical.
Sur dix-sept ministres ou sous-se-
crétaires d’Etat, il y a huit députés
radicaux-unifiés, dont M. Dalimier
quia porté l’attaque contre le minis-
tère Ribot au nom du parti ; ceci sem-
ble assurer à l’avance à M. Viviani le
concours de la majorité de ce groupe
et marquer en même temps une dé-
faite du combisme intransigeant, ce
qui n’est pas pour nous déplaire.
Nous n’osons croire que les radi-
caux-socialistes se soient déjà assagis,
pour avoir épuisé leur fougue contre
M. Ribot, mais nous saluons comme
un heureux présage que M. Viviani
ait été amené et ait réussi à former
sçn cabinet à l’encontre de M. Com-
bes sur le nom duquel les sectaires
paraissent devoir se compter.
Certes, les noms de MM. Malvy et
Augagneur ne nous remplissent pas
d’enthousiasme ; mais la présence de
l’honorable M. Noulens nous est un
gagé que les questions financières et
militaires seront abordées avec pru-
dence; d’autre part, en faisant appel
à quatre membres de la gauche radi-
cale ou républicains de gauehe, M-
Viviani a manifesté son intention
d’une politique de concentration répu-
blicaine qui est celle que nous avons
toujours préconisée. Nous saluons
donc son arrivée au pouvoir sans
parti-pris, l’attendant aux actes pour
le juger.
CASPAR-JORDAN.
Dans les Milieux Parlementaires
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 13 juin.
Tout le monde savait que M. Poincaré se-
rait obligé de faire appel de nouveau à M.
Viviani, si M. Ribot n’obtenait pas la majo-
rité devant la Chambre. Les radicaux le di-
saient hautement et les meneurs du parti ne
cessaient de le répéter à ceux de leurs coliè-r
gués qui manifestaient quelque scrupule
orieo.
M. Viviani n’avait échoué,.aif dérSîer fflF"
raoat, q«e par suite de divergences avec MM.
Ponsot et Godart, dent ii avait demandé le
concours. Ceux-ci étaient très faciles à rem-
placer et les candidats ne manquaient pas
pour accepter les portefeuilles qu’ils avaient
ern devoir refuser.
Hier soir, on prétendait que, pendant que
M. Ribot faisait ses démarches, M. Viviani
n’en continua t pas moins les siennes, cer-
tain que le sénateur du Pas-de-Calais n’abou-
tirait pas. Cela avait été une désillusion pour
lui quand M. Ribot avait réussi à former son
cabinet, désillusion que M. Viviani n’a pas
dissimulée auprès de ses collègues de la
Chambre et qui l’a engagé à voter contre le
nouveau ministère, alors que par égard tout
au moins pour le président de la Républi-
que, il eût dû s’abstenir.
La visite que M. Viviani a faite auprès de
M. Combes n’était évidemment que de pure
forme. Il savait parfaitement que le vieux
pontife refuserait, mais ii ne s’attendait pas
à ce que ce refus fût aussi sec.
En effet, M. Combes n'a pas voulu avoir
une bien longue conversation avec le futur
président du Conseil. Il lui a déclaré tout de
suite qu’il ne devait pas compter sur lui et,
pour empçcher toute équivoque, s’est em-
pressé de communiquer lui-même une note
aux journaux annonçant qu’il restait fidèle
au programme de Pau, en ce qui concerne la
durée du service militaire, et que par consé-
quent il ne devait pas entrer dans la com-
binaison.
C’est fort net, il. Combes ne veut pas prê-
ter son concours à ceux qui se séparent
du parti radical unifié sur nne question
essentielle.
Om&sgure que M. Viviani s’est tronvé fort
marri de cette réponse et de la façon dont
ell& a été effectuée. Mais, cette fois, il était
trûj lancé pour recaler et aussi trop dési-
reux d’aboutir. Son ministère a donc été fait
définitivement et il est allé soumettre sa liste
&M. le président de la République qui ne
pouvait que donner son adhésion.
T. H.
La nouvelle Combinaison Viviani
Après avoir conféré, suivant l'usage, avec
les présidents des deux Chambres, le prési-
dent de la République a prié M. Viviani de
venir le voir. M. Viviani s’est rendu à l’Elysée
à onze heures. II a accepté la mission qui lui
était offerte de former le cabinet.
En quittant l’Elysée, M. Viviani est allé
déjeuner dans an restaurant près de la Ma-
deleine, ou il a rencontré M. Malvy.
Il en est sorti à 1 h. 40 et s’sst rendu chez
‘ lui, rue Clément-Marot, où MM. Raynaud,
Gauthier, Bienvenu-Martin, Fernand David,
; sont venus successivement le rejoindre.
Un peu plus tard, MM. Thomson, René
Renoult, Métin et Noulens arrivaient rue
Clément-Marot.
M. René Viviani a offert à M. Combes d’en-
trer dans sa combinaison ministérielle. L'en-
tretien a duré environ un quart d’heure.
L’ancien président du Conseil n’a pas ern
devoir accepter l’offre qui lui était faite.
A ce sujet la note suivante a été commu-
niquée :
« M. Viviani a rendu visite à midi à M.
Emile Combes pour lui offrir d’entrer dans
sa combinaison. L’ancien président du con-
seil n’a pas ern devoir accepter par suite de
sa divergence de vues arec M. Viviani sur ia
question militaire.
» M. Emile Combes reste en effet, fidèle,
sur la réduction de la durée du service mili-
taire, an programme de Pau ».
M. René Viviani s’est rendu à 3 h. 1/2 à
l'Elysée pour faire part à M. Poincaré de
l’hïuréuse issue de ses démarches.
Les décrets paraîtront ce matin à l'Officiel.
-- .Aîijourp’bui à li heures, M. Viviaui pré-
sentera ses collaborateurs à M. Poincaré.
LE NÈGRE ET LE CINËÏA'
Une curieuse affaire de chantage s’est ter-
minée par l’arrestation d’un jeune nègre
porteur de dépêches du nom de Henri Bur-
ton.
Depuis quelque temps, la Compagnie Ca-
nard recevait des lettres réclamant une
somme de 10,000 dollars, à défaut de quoi
l’un de ses grands paquebots devait sauter.
L’auteur de ia lettre ajoutait qu’il cacherait
de Ja dynamite dans le charbon, afin que le
bateau sautât en pleine mer.
Les.deux premières lettres furent dédai-
gnées par la Compagnie ; mais à la troisiè-
me, on décida d’arrêter le maître chanteur.
Les conditions étaient que le versement se-
rait fait par un agent do la Compagnie qui
devait prendre l’express de Buffalo et jeter à
point nommé le paquet contenant l’argent
lorsqu’il apercevrait, pendant le trajet, une
lueur de magnésium.
La Compegoie Cunard se fit représenter
par le cipitaiae de police Jones et nne es-
couade de détectives. L’expraasJüait à grande
allure quand on aperçut le signal annoncé.
Le paquet fut jeté, mais l’express stoppa et
les détectives descendirent. Le long de la
voie iis trouvèrent le nègre Barton serrant
le précieux paquet qu’il croyait contenir les
10,000 dollars. Ii avoua qu’il' n’avait aucun
complice et n’avait pas inventé son plan,
mais n’avait fait que suivre exactement nne
histoire vue au cinéma.
i—rnurMnaîiTTnirir Ttitrms
§mmmë ëêmêiM
Au Hasard de la Route
Phct? Petit Havre Cliché Petit Havre
LE ’VISÛTXX: PEESSOIE
■v
l’Ancêtre
— Souffrez que nous tassions, en passant,
la visite à l'ancêtre.
Mon hôte poussa devant moi la lourde
porte de chêne aux ferrures habillées de
rouit ie.
Dans la pânombredci cellier, sons les pous-
sières et les toile3 d’araignée, parmi un
amoncellement de .vieilleries qui tenaient
compagnie à ses, ans vermoulus, l'ancêtre
reposait dans le bel abandon de son rôle
désormais inutile.
Tout d’abord, te regard le voyait à peine.
Ce passage subit de la cour de ferme eoso-
isaiio*, a»mi oiieeurité
surprenait l'oeil et lui dérobait fa vue des
choses. Mais peu à peu les lignes se préci-
saient. Un rayon de lumière dorée se glis-
sait par un trou du chaume et faisait surgir
des charpentes. Puis les formes s’affirmaient
qui semblaient sortir de terre.
Et bientôt, il parut dans tout son savou-
reux archaïsme, dans toute la délicieuse rus-
ticité de son grand corps disloqué, le doyen
du logis, le vieux des vieux, celui qui grinça
encore sous les mains des grands-pères, le
pressoir antique dont la roue à chevilles vit
passer dans les gémissements de son bois
noueux dans les cris secs de son hélice
tant de fruits mûrs, de générations et de
destin I
La meule l’avait suivi dans l’oubli. Elle
dressait encore ses axes primitifs, à peine
équarris, ses masses roulantes limées par
l’asage, lasses d’avoir valsé sar leur fosse de
pierre.
Et le vieux pressoir semblait moins seul,
dans ia détresse des décrépitudes, moins
perdu, moins oublié.
On eutdit qu’ii attendait encorarme-les-
tSitrytroSOTTUi pâstavsettt ia'puTpe mousseuse
des pommes et qa’il allait tout à coup re-
trouver une jeunesse nouvelle dans la bonne
odeur da fruit qu’on écrase, et qui rend
dans le sucré de ses pleurs un peu de 1 âme
mystérieuse de ia terre normande.
— C’est nn vieux souvenir de famille, me
dit mon hôte en me reconduisant. U tient
de la place, il est inutile, mais on le garde.
uni mu mmi—iimmnii m—i —MM——mw
Une marotte 1 II a pour nous le prix d’une
relique.
U est ainsi des choses qui font partie de la
famille. Une fidélité touchante les conserve
et les veille. Elles sont pareilles à ces vieux
serviteurs que la maison prend sous sa
garde et qui meurent an jour sous son toit,-
blanchis, parcheminés, auprès de l’âtre en-
core tiède, en remuant des cendres...
VI
Le Retour
—\J|pr
Les, gazettes ont annoncé l'aimable nou-
velle, ia rameur publique l’a colportée :1a
Fanfare a obtenu un premier prix de lecture
à vue, un prix de clarinette-solo et un se-
cond prix seulement ***—j’Mfaiù
lion.
Ce second prix a profondément ému les
amis restés au pays. Il a jeté un voile sur
l’éclat des autres lauriers, tempéré la joie,
glissé dans ('enthousiasme publia la mélan-
colie d’un regret.
Et voilà ce que le pays ne s’explique pas,
ne peut comprendre. Ce second prix
cache une violente injustice ou la détresse
d’une catastrophe. La Fanfare eh doit res-
sentir une peine amère. C'est comme une
insulte à la haute probité de sa conscience.
Ce second prix ne rime à rien. Dans les es-
prits, il a presque le mauvais air d’une dé-
faite.
Car enfin, ils avaient pour la réussite tous
les éléments dans leur jeu. Les « Trésors de
Goncolde » avaient été répétés longuement,
longuement, avec une patience attentive que
cuirassait le désir de vaincre.
De l’avis de tous, le morceau était bien
u enlevé », avec nne souplesse, une variété,
un ensemble que Messieurs les membres
honoraires s’accordèrent à trouver merveil-
leux.
Ii y avait surtout nne entrée de piston qui
sonnait large et nette, sonore et lumineuse,
et qui se soutenait, vaillante, jusqu’à la reprise
des saxophones. Le chef y comptait beau-
coup.
C’était, dans le flot harmonieux, comme
ane balise de sécurité, un passage de tout
repos, un instant de pare confiance pendant
lequel les autres reprenaient haleine et se
mouillaient discrètement les lèvres. Le di-
recteur en profitait ponr jeter nn petit coup
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 13 JUIN
Cotons : juillet, baisse 8 points ; août,
baisse 6 points ; octobre, baisse 3 points.
Colés t baisse 5 à 6 points.
NEW-YORK, 13 JUIN
c. H ion t. nicMir
Cuivre Standard disp. — — 13 62
— août 13 62
Amaigamat. (u|i... 71 1/2 71 g g
Fer.... il 14 73
CHICAGO, 13 JUIN
C. OU JOUR C. RRBCSn
Blé sar Juillet.... 8i 7/8 83 7 8
— Septembre 8î 3/4 82 l/S
Maïs sur Juillet.... 71»/» 70 3/8
— Septembre 68 »/» 67 B 8
Saindoux sur. Juillet 10(0 10 10
— Septembre to 25 10 27
ACCIDENT A UN « ZEPPELIN »
THIONVILLE. — Le Zeppelin-I a eu hier un
accident dans lequel il a en ses trois hélices
brisées.
Plusieurs hommes de l’équipage ont reça
de fortes contusions.
Là Zeppelin-lqai mesurait 142 mètres de
longueur et cubait 19,000 mètres avait été
mis en service en 1913.
LI inip mm
La Question de la Loi militaire
Oa sait que c’est sur la question de la loi
militaire que l’accord n’avait pu se faire lors
de ia première tentative de M. Viviani pour
constituer le cabinet.
Dans la formule primitive, M. Viviani affir-
mait son intenUon d’appliquer avec régula-
rité et loyauté la loi votée. Il ajoutait que le
gouvernement déposerait à bref délai des
projets sar la préparation militaire de ia
jeunesse et la réorganisation des réserves et
que c’est seulement un» fois ces mesures
appliquées et leur efficacité reconnue, que
le gouvernement pourrait proposer un allè-
gement des charges militaires.
MM Godart et Ponsot'ayant demandé la
suppression des mots : a Si ùn changement
dans les circonstances extérieures le per-
met », c’est à ce propos que l’accord n’ayant
pu se faire, la Cabinet Viviani ne put être
définitivement constitué.
Aujourd'hui, M. Viviani accepte que cet
acte soit légèrement modifié, ponrva que le
tond subsiste. Ii ne s’oppose pas, par consé-
quent, à ia suppression des mots « circons-
tances extérieures », si on leur substitue
une phrase anaiogae.
Ii a été convenu que le paragraphe en
question sera à peu près modifié ainsi ;
« C’est seulement quand ces projets au-
ront été votés, mis en vigueur, tenant compte
tout ensemble des résultats de l’expérience
et des exigences de la défense nationale, que
le gouvernement pourra proposer nn allè-
gement des charges militaires. »
M. Viviani rédigera anjourd’hui les antres
parties de là déclaration ministérielle con-
cernant notamment la réforme fiscale, la
situation financière, ia réforme électorale,
etc.
II en donnera lecture lundi à scs collè-
gues.
Le gouvernement se présentera mardi de-
vant les Chambres.
Un Projet d’emprunt
M. René Renoult soumettra lundi à ses
collègues du Cabinet an projet d’emprunt
fixé à 900 millions, projet qu’il avait déjà
préparé alors qu’il était ministre des finan-
ces dans le Cabinet Doumergue.
M. René Renoult proposerait une émission
à 4 0,0 au taux de 99 francs.
ARRESTATION D’ÜN ESCROC
En vertu d’un mandat de M. Diolot, juge
d’instruction, la police judiciaire a arrêté
hier nn nommé Fernando Vierra, 18 ans,
qui, à l’aide de cartes de visite portant ie ti-
tre d’attaché au Consulat du Brésil au Havre,
a commis des escroqueries au préjudice de
divers hôteliers.
Il s’était en outre fiancé à nne jeune fille
très honorable du quartier de l’Opera qui fut
également victime de ses escroqueries.
Vierra, qui est né à Rio-de-Jmeiro, dit
être le fils adoptif de Ferras Candido ; il se
dit attaché au consulat général du Brésil au
Havre.
Ii est sous le coup d’un mandat d’amener
du juge d’instruction du Havre, mais il le
discute disant que l’affaire pour laquelle il
était inculpé dans cette ville, a été arrangée.
LE CONGRÈS INTERNATIONAL
TEXTILE
BLACKFELL (Angleterre). — Le Congrès
international des ouvriers de l’indnstrie tex-
tile, qui s’est terminé hier, a décidé de te-
nir à Lyon sa prochaine séance internatio-
nale.
LE CONGRÈS DES
« PETITES A » NORMANDES
CHERBOURG.— Hier s’est ouvert sous la pré-
sidence de M. Edouard Petit, le cinquième
congrès régional des « Petites A » laïques de
l'Académie de Caen.
Pius de cent sociétés y prenaient part.
Après la séance d’ouverture, les Commis-
sions se sont réunies.
Dans l’après-midi, an Théâtre, les rappor-
teurs ont présenté des voeu nombreux qai,
tous, ont été adoptés, notamment an de-
mandant qde les locaux scolaires soient ac-
cordés aux amicales, malgré les municipa-
lités, sur la seule autorisation préfectorale
et académique.
Le soir une représentation de gala a été
donnée au Théâtre.
Aujourd'hui dimanche, des excursions en
mer et à ia campagne réuniront les mem-
bres da congrès, puis dans l’après-midi,
séance solennelle de clôture et fête da nuit.
COLLISION DE NAVIRES
NEW-YORK. — A 200 milles environ deNan-
tucket, le vapeur Pretoria est venu pendant
la nuit, alors qu’an épais brouillard coavrait
la mer, frapper la coque du transatlantique
New-York qui a été percée, au deisus de sa
ligne de flottaison, d’un trou de douze pieds
de haut et quinze de large.
L’ancre du Pretoria est restée accrochée
dans le trou béant.
Les passagers réveillés par la violence du
choc, se précipitèrent en chemise sur le
pont. Quelques uns purent même toucher
de la main l’avant du Pretoria.
Il s’en est fallu de peu que les vigies ne
fussent écrasées.
Il n’v a eu ni morts ni blessés.
LES AFFAIRES DU MEXIQUE
MAZATLAN. — Vendredi soir, le transport
mexicain Guerrero a détroit, après an com-
bat qui a eu lieu aux environs de Guayamas.
ie vapeur constitutionnaliste Cutiacan.
GRAVE ACCIDENT D'AVIATION
NANCY — Un terrible accident s’est produit
à cinq heures et demie au centre d'aviation
de Toui.
Le brigadier aviateur Blot, du centre de
Dijon, ayant comme passager le sapeur avia-
teur Cheveau, pilotait un biplan qa’il devait
amener quelques jours plus tard an Camp
de Mailly. Il volait au-dessus d’an bois près
de Tout quand, dans un virage, à nne cin-
quantaine de mètres de hanteur, l’appareil
trop penché ne put se redresser, piqua du
nez et capota.
Le brigadier Blot fut tué sur le coup ; le
sapeur Cheveau retrouvé sous le moteur,'
avait des lésions internes, les jambes brisées
et la colonne vertébrale fracturée. L’état du
blessé est désespéré.
M. Bat était un pilote expérimenté : il ve-
nait d'effectuer une randonnée de trois mille
kilomètres.
VIOLENT INCENDIE A SYDNEY
SYDNEY. — Un incendie vient de détruire
trois gros appontements dont l’un était oc-
cupé par une compagnie allemande.
Une grande quantité de balles de laine ont
été consumées.
Les dégâts dépassent 2,300,000 irancs.
LIS AFFAIRES D’ORIEIT
La situation est tendue entre la Grèce
et la Turquie.
ATHÈNES. — La situation est toujours ten-
due et indécise dans l’attente d’une réponse
de ia Porte.
La Néa Hellas croit la guerre inévitable,
car eile estime que ie pouvoir central doit
compter avec les intransigeants comme.
Enver pacha et ne dispose pas de l’autorité
nécessaire pour ieposer ses volonté* au
pays.
La Néa Himera déclare que la cessation
des persécutions ne suffit plus pour donner
satisfaction à la Grèce qui demande, en plus,
entière réparation de tons les préjudices
qu’elle a subis et de sérieuses garanties pour
t’avenir. Le journal ajoute que le gouverne-
ment hellénique risque de tomber s’il ac-
cepte simplement les promesses et les assu-
rances turques.
Le même journal écrit qu’une guerre sur
mer avec la Turquie serait absolument indé-
pendante des prescriptions du traité de Bu-
carest et laisse intacte l’obligation commune
pour la Grèce et pour ses alliés et amis de ne
tolérer aucune violation à ce traité.
La Patrie dit que la Grèce, en taisant part
aux puissances du contenu de la note en-
voyée à la Porte, n'a pas demandé leor inter-
vention, les laissant j âges da bien-tondé des
revendications helléniques ainsi que des
conséquences qu’aurait le refus de la Porte
de prendre ces revendications en considéra-
tion.
CONSTANTINOPLE. — Le brait court dans
les miheax autorisés que la légation de
Grèce a remis hier soir à ia Porte une décla-
ration d’après laquelle le gouvernement
grec réclame le retour dans leurs villages
des réfugiés grecs se trouvant sur la côte
d'Asie Mineure ; la restitution de leurs biens
ainsi qu’an appui matériel pour eux — à
défaut de quoi, la Grèce déclinera toate
responsabilité quant aux conséquences d’an
refus.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIESDIRIE IHTEHHATI0MLE
108, rue 8t-Lazare, 109
(Immeuble ie (HOTEL TEHHIHUS)
et dans les PRINCIPAUX KIOSQUES
Adminiitrataor-Délégué-Gérant
O. RANDOLET
Adsimsiratioi, Impressions il insoseet. TÉL. 10.47
85, Bue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique ; RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN CHEF'
1.4. CASPAR - JORDAN
Téléphone a 14.80
Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
ABfyONOE§
AU HAVRE...T. BUREAU DU JOURNAL, 118, boul* de Strasoourg.
t L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS....;... J seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
4s PETIT HAVRE est désigné pour h» Annoncés Judiciaires st légales
ABONNEMENTS JTHOIS MOIS SIX MOIS UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,) » Kn A . u »
l’Oise et la Somme .H 4 *° • ® n‘
Autres Départements 1 8 Fr. XX SO 39 a
Union Postale IXO » (30 Fr. -4.0 >
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franoe
LE MINISTERE VIVIAN!
u Mismmwi au asm
Présidence du Conseil et Affaires MM.
étrangères.................... V1VIANI
Justice.. BIENVENU- MARTIN
Intérieur MAL VY
Finances NOULENS
Guerre.......................... MESSIMY
Marine GA UTHIER
Instruction publique.. AUGAGNEUR
Travaux publics, ... René RENOULT
Commerce et Postes .THOMSON
Agriculture . ... ;...' Fernand DA VID
Colonies RA YNA UD
Travail.... COUYBA
SOU§-SECÏtÉTARIAT@ Î
MM.
Guerre |Jf......... ||J LA URAINE
Beaux-Arts DALIMIER
Intérieur,.... JACQUIER
Marine Marchande AJ AM
Affaires étrangères1........... Abel FERRY
Le ministère Viviani est constitué
et même si nous avons certaines réser-
ves à Jaire, nous nous en réjouissons
sincèrement. Tout eu comprenant l’é-
chec de M. Ribot, nous avions retenu,
Mer, ses fortes paroles sjir IfCBépï^
financier et nous avions indique VUr-
gence qu’il y avait à y remédier en
TIC J) -A f rf
de crise qui durait depuis trop long-
temps déjà. Par la prompte décision
dont il a Jait preuve celte fois, M. Vi-
viani nous rassure et nous Jait espérer
que l’emprunt, désormais inéluctable,
qu’on le veuille ou non, sera voté à
temps, c'est-à-dire pour être émis au
10 juillet, date extrême avant la sta-
gnation des affaires durant la saison
(Tété,
Le ministère Viviani ressuscité était
bien la solution dont on parlait dans
les couloirs de la Chambre hier soir ;
on eut même la cruauté d’en parler
avant la chute de M. Rfbot, dès qu’il
fut visible qu’il h’avait pas l’oreille de
la Chambre ; on racontait que M.
Viviani se promenait avec sa nouvelle
liste toute prête dans sa poche et les
faits semblent maintenant donner rai-
son à ce bruit.
Cependant, on entendait une autre
rumeur d’après laquelle c'était M.
Combes lui-même qui devait être char-
gé de former le ministère; si M. Poin-
caré ne l’appelait pas à l’Elysée, ce
serait, disait-on, un défi qu'il jetterait
au parti radical, grand triomphateur
du jour. L’organe officiel du parti, Le
Radical, est venu confirmer expressé-
ment ces prétentions ; il a publié le
portrait de Vancien président du Con-
seil sous ce titre : « Le vainqueur
d’hier » et il lui a consacré son édi-
torial où il s’exprime ainsi : « L’échec
de.s combinaisons Viviani et Ribot rend
inévitable la combinaison (Combes. »
C'est seç et net, aussi quand JIOUS
-xtjriirrs nter mutin que déci-
dément M. Viviani avait accepté du
président de la République la mission
de former le Cabinet, nous n’étions
pas au bout de nos inquiétudes ; les ra-
dicaux unifiés ont manifesté leur in-
transigeance et leur force de cohésion
par l’incident Ponsot et Godard et,
plus encore, car leur vote unanime
d’avant-hier ; n’allaient-ils pas rendre
à nouveau impossible la tâche de M.
Viviani qui évidemment ne peut pas
gouverner sans eux?
Une première dépêche annonçant
que M. Combes avait refusé sèche-
ment d’entrer dans la combinaison,
par suite de divergences de vues sur
la question militaire, n’était pas très
rassurante sur ses intentions agres-
sives ; enfin, la liste du ministère qui
nous est parvenue dès six heures du
soir nous a prouvé que M. Viviani
avait su jouer de la difficulté et ren-
dre une certaine souplesse au parti
radical.
Sur dix-sept ministres ou sous-se-
crétaires d’Etat, il y a huit députés
radicaux-unifiés, dont M. Dalimier
quia porté l’attaque contre le minis-
tère Ribot au nom du parti ; ceci sem-
ble assurer à l’avance à M. Viviani le
concours de la majorité de ce groupe
et marquer en même temps une dé-
faite du combisme intransigeant, ce
qui n’est pas pour nous déplaire.
Nous n’osons croire que les radi-
caux-socialistes se soient déjà assagis,
pour avoir épuisé leur fougue contre
M. Ribot, mais nous saluons comme
un heureux présage que M. Viviani
ait été amené et ait réussi à former
sçn cabinet à l’encontre de M. Com-
bes sur le nom duquel les sectaires
paraissent devoir se compter.
Certes, les noms de MM. Malvy et
Augagneur ne nous remplissent pas
d’enthousiasme ; mais la présence de
l’honorable M. Noulens nous est un
gagé que les questions financières et
militaires seront abordées avec pru-
dence; d’autre part, en faisant appel
à quatre membres de la gauche radi-
cale ou républicains de gauehe, M-
Viviani a manifesté son intention
d’une politique de concentration répu-
blicaine qui est celle que nous avons
toujours préconisée. Nous saluons
donc son arrivée au pouvoir sans
parti-pris, l’attendant aux actes pour
le juger.
CASPAR-JORDAN.
Dans les Milieux Parlementaires
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 13 juin.
Tout le monde savait que M. Poincaré se-
rait obligé de faire appel de nouveau à M.
Viviani, si M. Ribot n’obtenait pas la majo-
rité devant la Chambre. Les radicaux le di-
saient hautement et les meneurs du parti ne
cessaient de le répéter à ceux de leurs coliè-r
gués qui manifestaient quelque scrupule
orieo.
M. Viviani n’avait échoué,.aif dérSîer fflF"
raoat, q«e par suite de divergences avec MM.
Ponsot et Godart, dent ii avait demandé le
concours. Ceux-ci étaient très faciles à rem-
placer et les candidats ne manquaient pas
pour accepter les portefeuilles qu’ils avaient
ern devoir refuser.
Hier soir, on prétendait que, pendant que
M. Ribot faisait ses démarches, M. Viviani
n’en continua t pas moins les siennes, cer-
tain que le sénateur du Pas-de-Calais n’abou-
tirait pas. Cela avait été une désillusion pour
lui quand M. Ribot avait réussi à former son
cabinet, désillusion que M. Viviani n’a pas
dissimulée auprès de ses collègues de la
Chambre et qui l’a engagé à voter contre le
nouveau ministère, alors que par égard tout
au moins pour le président de la Républi-
que, il eût dû s’abstenir.
La visite que M. Viviani a faite auprès de
M. Combes n’était évidemment que de pure
forme. Il savait parfaitement que le vieux
pontife refuserait, mais ii ne s’attendait pas
à ce que ce refus fût aussi sec.
En effet, M. Combes n'a pas voulu avoir
une bien longue conversation avec le futur
président du Conseil. Il lui a déclaré tout de
suite qu’il ne devait pas compter sur lui et,
pour empçcher toute équivoque, s’est em-
pressé de communiquer lui-même une note
aux journaux annonçant qu’il restait fidèle
au programme de Pau, en ce qui concerne la
durée du service militaire, et que par consé-
quent il ne devait pas entrer dans la com-
binaison.
C’est fort net, il. Combes ne veut pas prê-
ter son concours à ceux qui se séparent
du parti radical unifié sur nne question
essentielle.
Om&sgure que M. Viviani s’est tronvé fort
marri de cette réponse et de la façon dont
ell& a été effectuée. Mais, cette fois, il était
trûj lancé pour recaler et aussi trop dési-
reux d’aboutir. Son ministère a donc été fait
définitivement et il est allé soumettre sa liste
&M. le président de la République qui ne
pouvait que donner son adhésion.
T. H.
La nouvelle Combinaison Viviani
Après avoir conféré, suivant l'usage, avec
les présidents des deux Chambres, le prési-
dent de la République a prié M. Viviani de
venir le voir. M. Viviani s’est rendu à l’Elysée
à onze heures. II a accepté la mission qui lui
était offerte de former le cabinet.
En quittant l’Elysée, M. Viviani est allé
déjeuner dans an restaurant près de la Ma-
deleine, ou il a rencontré M. Malvy.
Il en est sorti à 1 h. 40 et s’sst rendu chez
‘ lui, rue Clément-Marot, où MM. Raynaud,
Gauthier, Bienvenu-Martin, Fernand David,
; sont venus successivement le rejoindre.
Un peu plus tard, MM. Thomson, René
Renoult, Métin et Noulens arrivaient rue
Clément-Marot.
M. René Viviani a offert à M. Combes d’en-
trer dans sa combinaison ministérielle. L'en-
tretien a duré environ un quart d’heure.
L’ancien président du Conseil n’a pas ern
devoir accepter l’offre qui lui était faite.
A ce sujet la note suivante a été commu-
niquée :
« M. Viviani a rendu visite à midi à M.
Emile Combes pour lui offrir d’entrer dans
sa combinaison. L’ancien président du con-
seil n’a pas ern devoir accepter par suite de
sa divergence de vues arec M. Viviani sur ia
question militaire.
» M. Emile Combes reste en effet, fidèle,
sur la réduction de la durée du service mili-
taire, an programme de Pau ».
M. René Viviani s’est rendu à 3 h. 1/2 à
l'Elysée pour faire part à M. Poincaré de
l’hïuréuse issue de ses démarches.
Les décrets paraîtront ce matin à l'Officiel.
-- .Aîijourp’bui à li heures, M. Viviaui pré-
sentera ses collaborateurs à M. Poincaré.
LE NÈGRE ET LE CINËÏA'
Une curieuse affaire de chantage s’est ter-
minée par l’arrestation d’un jeune nègre
porteur de dépêches du nom de Henri Bur-
ton.
Depuis quelque temps, la Compagnie Ca-
nard recevait des lettres réclamant une
somme de 10,000 dollars, à défaut de quoi
l’un de ses grands paquebots devait sauter.
L’auteur de ia lettre ajoutait qu’il cacherait
de Ja dynamite dans le charbon, afin que le
bateau sautât en pleine mer.
Les.deux premières lettres furent dédai-
gnées par la Compagnie ; mais à la troisiè-
me, on décida d’arrêter le maître chanteur.
Les conditions étaient que le versement se-
rait fait par un agent do la Compagnie qui
devait prendre l’express de Buffalo et jeter à
point nommé le paquet contenant l’argent
lorsqu’il apercevrait, pendant le trajet, une
lueur de magnésium.
La Compegoie Cunard se fit représenter
par le cipitaiae de police Jones et nne es-
couade de détectives. L’expraasJüait à grande
allure quand on aperçut le signal annoncé.
Le paquet fut jeté, mais l’express stoppa et
les détectives descendirent. Le long de la
voie iis trouvèrent le nègre Barton serrant
le précieux paquet qu’il croyait contenir les
10,000 dollars. Ii avoua qu’il' n’avait aucun
complice et n’avait pas inventé son plan,
mais n’avait fait que suivre exactement nne
histoire vue au cinéma.
i—rnurMnaîiTTnirir Ttitrms
§mmmë ëêmêiM
Au Hasard de la Route
Phct? Petit Havre Cliché Petit Havre
LE ’VISÛTXX: PEESSOIE
■v
l’Ancêtre
— Souffrez que nous tassions, en passant,
la visite à l'ancêtre.
Mon hôte poussa devant moi la lourde
porte de chêne aux ferrures habillées de
rouit ie.
Dans la pânombredci cellier, sons les pous-
sières et les toile3 d’araignée, parmi un
amoncellement de .vieilleries qui tenaient
compagnie à ses, ans vermoulus, l'ancêtre
reposait dans le bel abandon de son rôle
désormais inutile.
Tout d’abord, te regard le voyait à peine.
Ce passage subit de la cour de ferme eoso-
isaiio*, a»mi oiieeurité
surprenait l'oeil et lui dérobait fa vue des
choses. Mais peu à peu les lignes se préci-
saient. Un rayon de lumière dorée se glis-
sait par un trou du chaume et faisait surgir
des charpentes. Puis les formes s’affirmaient
qui semblaient sortir de terre.
Et bientôt, il parut dans tout son savou-
reux archaïsme, dans toute la délicieuse rus-
ticité de son grand corps disloqué, le doyen
du logis, le vieux des vieux, celui qui grinça
encore sous les mains des grands-pères, le
pressoir antique dont la roue à chevilles vit
passer dans les gémissements de son bois
noueux dans les cris secs de son hélice
tant de fruits mûrs, de générations et de
destin I
La meule l’avait suivi dans l’oubli. Elle
dressait encore ses axes primitifs, à peine
équarris, ses masses roulantes limées par
l’asage, lasses d’avoir valsé sar leur fosse de
pierre.
Et le vieux pressoir semblait moins seul,
dans ia détresse des décrépitudes, moins
perdu, moins oublié.
On eutdit qu’ii attendait encorarme-les-
tSitrytroSOTTUi pâstavsettt ia'puTpe mousseuse
des pommes et qa’il allait tout à coup re-
trouver une jeunesse nouvelle dans la bonne
odeur da fruit qu’on écrase, et qui rend
dans le sucré de ses pleurs un peu de 1 âme
mystérieuse de ia terre normande.
— C’est nn vieux souvenir de famille, me
dit mon hôte en me reconduisant. U tient
de la place, il est inutile, mais on le garde.
uni mu mmi—iimmnii m—i —MM——mw
Une marotte 1 II a pour nous le prix d’une
relique.
U est ainsi des choses qui font partie de la
famille. Une fidélité touchante les conserve
et les veille. Elles sont pareilles à ces vieux
serviteurs que la maison prend sous sa
garde et qui meurent an jour sous son toit,-
blanchis, parcheminés, auprès de l’âtre en-
core tiède, en remuant des cendres...
VI
Le Retour
—\J|pr
Les, gazettes ont annoncé l'aimable nou-
velle, ia rameur publique l’a colportée :1a
Fanfare a obtenu un premier prix de lecture
à vue, un prix de clarinette-solo et un se-
cond prix seulement ***—j’Mfaiù
lion.
Ce second prix a profondément ému les
amis restés au pays. Il a jeté un voile sur
l’éclat des autres lauriers, tempéré la joie,
glissé dans ('enthousiasme publia la mélan-
colie d’un regret.
Et voilà ce que le pays ne s’explique pas,
ne peut comprendre. Ce second prix
cache une violente injustice ou la détresse
d’une catastrophe. La Fanfare eh doit res-
sentir une peine amère. C'est comme une
insulte à la haute probité de sa conscience.
Ce second prix ne rime à rien. Dans les es-
prits, il a presque le mauvais air d’une dé-
faite.
Car enfin, ils avaient pour la réussite tous
les éléments dans leur jeu. Les « Trésors de
Goncolde » avaient été répétés longuement,
longuement, avec une patience attentive que
cuirassait le désir de vaincre.
De l’avis de tous, le morceau était bien
u enlevé », avec nne souplesse, une variété,
un ensemble que Messieurs les membres
honoraires s’accordèrent à trouver merveil-
leux.
Ii y avait surtout nne entrée de piston qui
sonnait large et nette, sonore et lumineuse,
et qui se soutenait, vaillante, jusqu’à la reprise
des saxophones. Le chef y comptait beau-
coup.
C’était, dans le flot harmonieux, comme
ane balise de sécurité, un passage de tout
repos, un instant de pare confiance pendant
lequel les autres reprenaient haleine et se
mouillaient discrètement les lèvres. Le di-
recteur en profitait ponr jeter nn petit coup
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 13 JUIN
Cotons : juillet, baisse 8 points ; août,
baisse 6 points ; octobre, baisse 3 points.
Colés t baisse 5 à 6 points.
NEW-YORK, 13 JUIN
c. H ion t. nicMir
Cuivre Standard disp. — — 13 62
— août 13 62
Amaigamat. (u|i... 71 1/2 71 g g
Fer.... il 14 73
CHICAGO, 13 JUIN
C. OU JOUR C. RRBCSn
Blé sar Juillet.... 8i 7/8 83 7 8
— Septembre 8î 3/4 82 l/S
Maïs sur Juillet.... 71»/» 70 3/8
— Septembre 68 »/» 67 B 8
Saindoux sur. Juillet 10(0 10 10
— Septembre to 25 10 27
ACCIDENT A UN « ZEPPELIN »
THIONVILLE. — Le Zeppelin-I a eu hier un
accident dans lequel il a en ses trois hélices
brisées.
Plusieurs hommes de l’équipage ont reça
de fortes contusions.
Là Zeppelin-lqai mesurait 142 mètres de
longueur et cubait 19,000 mètres avait été
mis en service en 1913.
LI inip mm
La Question de la Loi militaire
Oa sait que c’est sur la question de la loi
militaire que l’accord n’avait pu se faire lors
de ia première tentative de M. Viviani pour
constituer le cabinet.
Dans la formule primitive, M. Viviani affir-
mait son intenUon d’appliquer avec régula-
rité et loyauté la loi votée. Il ajoutait que le
gouvernement déposerait à bref délai des
projets sar la préparation militaire de ia
jeunesse et la réorganisation des réserves et
que c’est seulement un» fois ces mesures
appliquées et leur efficacité reconnue, que
le gouvernement pourrait proposer un allè-
gement des charges militaires.
MM Godart et Ponsot'ayant demandé la
suppression des mots : a Si ùn changement
dans les circonstances extérieures le per-
met », c’est à ce propos que l’accord n’ayant
pu se faire, la Cabinet Viviani ne put être
définitivement constitué.
Aujourd'hui, M. Viviani accepte que cet
acte soit légèrement modifié, ponrva que le
tond subsiste. Ii ne s’oppose pas, par consé-
quent, à ia suppression des mots « circons-
tances extérieures », si on leur substitue
une phrase anaiogae.
Ii a été convenu que le paragraphe en
question sera à peu près modifié ainsi ;
« C’est seulement quand ces projets au-
ront été votés, mis en vigueur, tenant compte
tout ensemble des résultats de l’expérience
et des exigences de la défense nationale, que
le gouvernement pourra proposer nn allè-
gement des charges militaires. »
M. Viviani rédigera anjourd’hui les antres
parties de là déclaration ministérielle con-
cernant notamment la réforme fiscale, la
situation financière, ia réforme électorale,
etc.
II en donnera lecture lundi à scs collè-
gues.
Le gouvernement se présentera mardi de-
vant les Chambres.
Un Projet d’emprunt
M. René Renoult soumettra lundi à ses
collègues du Cabinet an projet d’emprunt
fixé à 900 millions, projet qu’il avait déjà
préparé alors qu’il était ministre des finan-
ces dans le Cabinet Doumergue.
M. René Renoult proposerait une émission
à 4 0,0 au taux de 99 francs.
ARRESTATION D’ÜN ESCROC
En vertu d’un mandat de M. Diolot, juge
d’instruction, la police judiciaire a arrêté
hier nn nommé Fernando Vierra, 18 ans,
qui, à l’aide de cartes de visite portant ie ti-
tre d’attaché au Consulat du Brésil au Havre,
a commis des escroqueries au préjudice de
divers hôteliers.
Il s’était en outre fiancé à nne jeune fille
très honorable du quartier de l’Opera qui fut
également victime de ses escroqueries.
Vierra, qui est né à Rio-de-Jmeiro, dit
être le fils adoptif de Ferras Candido ; il se
dit attaché au consulat général du Brésil au
Havre.
Ii est sous le coup d’un mandat d’amener
du juge d’instruction du Havre, mais il le
discute disant que l’affaire pour laquelle il
était inculpé dans cette ville, a été arrangée.
LE CONGRÈS INTERNATIONAL
TEXTILE
BLACKFELL (Angleterre). — Le Congrès
international des ouvriers de l’indnstrie tex-
tile, qui s’est terminé hier, a décidé de te-
nir à Lyon sa prochaine séance internatio-
nale.
LE CONGRÈS DES
« PETITES A » NORMANDES
CHERBOURG.— Hier s’est ouvert sous la pré-
sidence de M. Edouard Petit, le cinquième
congrès régional des « Petites A » laïques de
l'Académie de Caen.
Pius de cent sociétés y prenaient part.
Après la séance d’ouverture, les Commis-
sions se sont réunies.
Dans l’après-midi, an Théâtre, les rappor-
teurs ont présenté des voeu nombreux qai,
tous, ont été adoptés, notamment an de-
mandant qde les locaux scolaires soient ac-
cordés aux amicales, malgré les municipa-
lités, sur la seule autorisation préfectorale
et académique.
Le soir une représentation de gala a été
donnée au Théâtre.
Aujourd'hui dimanche, des excursions en
mer et à ia campagne réuniront les mem-
bres da congrès, puis dans l’après-midi,
séance solennelle de clôture et fête da nuit.
COLLISION DE NAVIRES
NEW-YORK. — A 200 milles environ deNan-
tucket, le vapeur Pretoria est venu pendant
la nuit, alors qu’an épais brouillard coavrait
la mer, frapper la coque du transatlantique
New-York qui a été percée, au deisus de sa
ligne de flottaison, d’un trou de douze pieds
de haut et quinze de large.
L’ancre du Pretoria est restée accrochée
dans le trou béant.
Les passagers réveillés par la violence du
choc, se précipitèrent en chemise sur le
pont. Quelques uns purent même toucher
de la main l’avant du Pretoria.
Il s’en est fallu de peu que les vigies ne
fussent écrasées.
Il n’v a eu ni morts ni blessés.
LES AFFAIRES DU MEXIQUE
MAZATLAN. — Vendredi soir, le transport
mexicain Guerrero a détroit, après an com-
bat qui a eu lieu aux environs de Guayamas.
ie vapeur constitutionnaliste Cutiacan.
GRAVE ACCIDENT D'AVIATION
NANCY — Un terrible accident s’est produit
à cinq heures et demie au centre d'aviation
de Toui.
Le brigadier aviateur Blot, du centre de
Dijon, ayant comme passager le sapeur avia-
teur Cheveau, pilotait un biplan qa’il devait
amener quelques jours plus tard an Camp
de Mailly. Il volait au-dessus d’an bois près
de Tout quand, dans un virage, à nne cin-
quantaine de mètres de hanteur, l’appareil
trop penché ne put se redresser, piqua du
nez et capota.
Le brigadier Blot fut tué sur le coup ; le
sapeur Cheveau retrouvé sous le moteur,'
avait des lésions internes, les jambes brisées
et la colonne vertébrale fracturée. L’état du
blessé est désespéré.
M. Bat était un pilote expérimenté : il ve-
nait d'effectuer une randonnée de trois mille
kilomètres.
VIOLENT INCENDIE A SYDNEY
SYDNEY. — Un incendie vient de détruire
trois gros appontements dont l’un était oc-
cupé par une compagnie allemande.
Une grande quantité de balles de laine ont
été consumées.
Les dégâts dépassent 2,300,000 irancs.
LIS AFFAIRES D’ORIEIT
La situation est tendue entre la Grèce
et la Turquie.
ATHÈNES. — La situation est toujours ten-
due et indécise dans l’attente d’une réponse
de ia Porte.
La Néa Hellas croit la guerre inévitable,
car eile estime que ie pouvoir central doit
compter avec les intransigeants comme.
Enver pacha et ne dispose pas de l’autorité
nécessaire pour ieposer ses volonté* au
pays.
La Néa Himera déclare que la cessation
des persécutions ne suffit plus pour donner
satisfaction à la Grèce qui demande, en plus,
entière réparation de tons les préjudices
qu’elle a subis et de sérieuses garanties pour
t’avenir. Le journal ajoute que le gouverne-
ment hellénique risque de tomber s’il ac-
cepte simplement les promesses et les assu-
rances turques.
Le même journal écrit qu’une guerre sur
mer avec la Turquie serait absolument indé-
pendante des prescriptions du traité de Bu-
carest et laisse intacte l’obligation commune
pour la Grèce et pour ses alliés et amis de ne
tolérer aucune violation à ce traité.
La Patrie dit que la Grèce, en taisant part
aux puissances du contenu de la note en-
voyée à la Porte, n'a pas demandé leor inter-
vention, les laissant j âges da bien-tondé des
revendications helléniques ainsi que des
conséquences qu’aurait le refus de la Porte
de prendre ces revendications en considéra-
tion.
CONSTANTINOPLE. — Le brait court dans
les miheax autorisés que la légation de
Grèce a remis hier soir à ia Porte une décla-
ration d’après laquelle le gouvernement
grec réclame le retour dans leurs villages
des réfugiés grecs se trouvant sur la côte
d'Asie Mineure ; la restitution de leurs biens
ainsi qu’an appui matériel pour eux — à
défaut de quoi, la Grèce déclinera toate
responsabilité quant aux conséquences d’an
refus.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIESDIRIE IHTEHHATI0MLE
108, rue 8t-Lazare, 109
(Immeuble ie (HOTEL TEHHIHUS)
et dans les PRINCIPAUX KIOSQUES
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.0%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.0%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172165p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172165p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172165p/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172165p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172165p