Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 juin 1914 13 juin 1914
Description : 1914/06/13 (A34,N11998). 1914/06/13 (A34,N11998).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1721649
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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84- MMt — y H.M8 m Pages) S Mimes — IM1KW DP HTW — S tommes (g Pages) Samedi 15 Juin |<*(4
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Le Petit Havre
ORGANE REPUBLICAIN DEMOGRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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CHUTE DU MINISTÈRE
Le Ministère Ribot
devant les Chambres
Bien accueilli au Sénat, le Ministère est renversé
h la Chambre par 306 voix contre 262
Paris, 13 juin.
La séance quasi-historique est ter-
minée ; historique à tous égards ; his-
torique par l’importance exception-
nelle que lui a prêtée à l’avance l’opi-
nion publique, comme en témoigne
l’affluence sans exemple qui se pres-
sait autour de la Chambre ; histori-
que. par son résultat final qui ne s’é-
tait pas vu depuis une trentaine d’an-
nées (cabinet renversé dès après la lec-
ture de la déclaration ministérielle) ;
historique aussi par tous les faits de
l’Histoire parlementaire qui ont été
évoqués à la tribune.
Il faut dire tout de suite, en effet,
que M. Ribot a été victime de l’excès
de gloire que lui vaut sa longue car-
m rière qui se confond avec cette histoire.
Ce qui fait son honneur fait aussi
son point faible.
L’un de ses adversaires, M. Marcel
Sembat, d’autant plus redoutable qu'il
est plein d’esprit, l’a salué respectueu-
sement comme le « dernier des grands
parlementaires de la République » ; il
s’est empressé de rappeler les luttes
auxquelles il avait étémêlé aux époques
-OttCQjmxnjl T), nu S 1P.Â. LQLCVnst nn n Q-inJÏ m a p
l’autre jour, M. Ribot n’était pas
« (rès avatiçê ».
Avant M. Sembat, M. Augagneur
nous avait ramené jusqu’en i885, au
temps de Jules Ferrv et il a réussi à
faire vibrer la Chambre au souvenir
de l'injustice dont celui-ci avait été
victime.
Tout cela est bien loin, et M. Ribot
a eu raison de dire que c’est l’hon-
neur d’un homme politique que de sa-
voir reconnaître ses erreurs et de
s’adapter au cours des années, à l’évo-
lution générale et aux progrès iné-
luctables.
Mais qu'importe, l’effet était pro-
duit ; le président du Conseil a suc-
combé sous le poids de ce trop riche
passé.
Nous ajouterons respectueusement
qu’il était trop visible que ce passé
pesait, lourdement aussi sur ses pro-
pres épaules trop voûtées : M. Ribot
n’a plus les moyens physiques néces-
saires pour affronter, avec quelques
chances de succès, les assauts de l’op-
position.
En dehors du cas personnel de son
président, le piinistère a succombé par
suite du vice de constitution que nous
avions signalé en regrettant le refus
de MM. Viviani et Noulens ; après le
.. résultat des dernières élections, il était
. évidemment hardi de constituer un
. Cabinet où les partis avancés n’étaient
pas ^u tout représentes ; nous avions
o espéré que la haute autorité de M.
. Ribot parviendrait à surmonter cette
. difficulté, mais nous ne sommes pas
. troP surpris qu’il n’y ait point-réussi.
. M. Augagneur. s’adressant au prê-
- sident du Conseil, lui a déclaré :■
l « Nous ne discuterons pas votre pro-
, gramme, nous admettrons même en
; principe qu il soit celui du parti répu-
blicain, mais nous n’admettrons pas
qu’il soit appliqué par un ministère
J dont sont exclus les représentants de
. la majorité républicaine issue des
scrutins du a 6 avril et du io mai ».
I - C’est cet argument qui a été repris
dans t ordre du jour Dalimier et qui a
j porté irrésistiblement.
\ Ce qu’il y a eu de frappant, d’autre
' part, dans cette séance, c’est qu’il y
\ a peu été question de la loi de trois
\ ans .- les adversaires du cabinet ont
' surtout attaque M. Ribot sur le ter-'
l rain de la laïcité ; M. Ribot, lui-
t meme, a surtout justifié sa présence
ait' pouvoir jYitf' la situation, financière
très inquiétante à laquelle il y a ur-
, géïM£e de rr -etr ocrées, nrd
U était mieux qualifié que lui pour re-
’ mettre de l’ordre dans nos affaires.
. La nouvelle crise n’apporte pas pré-
f cisément le remède souhaite et c’est
pourquoi, si l on s eleve au-dessus des
questions de partis et si, dans l’intérêt
supérieur du pays,' on sait faire taire
moment ses préférences politiques,
même légitimes, on ne peut que déplo-
rer léchée de M. Ribot qui prolonge
un état d insécurité s’aggravant de
jour en jour.
R faudrait évidemment aux unifiés
une dose'd inconscience inimaginable
pour qq’ils se réjouissent uniquement
de leur triomphe d’aujourd’hui ; ren-
verser M .Ribot après avoir fait échouer
M. Viviani, ce n’est que faire oeuvre
destructive ; il est grand temps qu’on
s’arrête au bord du gouffre l
Conseil dès Ministres
Les ministres et sons-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, en Conseil, à l’Ely-
sée, sons la présidence de H. Raymond Poin-
caré.
La Déclaration Ministérielle
La première partie de la séance a été con-
sacrée à l’examen de la déclaration ministé-
rielle, dont communication a été donnée an
président de la République.
L’Emprunt
Dans la seconde partie de la séance, .le
Conseil arrêta définitivement les conditions
dn projet d’emprnnt qne le nouveau Cabinet
avait décidé de déposer sur le bureau de la
Chambre.
Impressions de Séance
(DS NOTAS CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 12 juin.'
Jamais on n’avait va à la Chambre nn si
grand empressement. Les tribunes sont bon-
dées. Depuis longtemps, du reste, toutes les
cartes de tribunes étaient distribuées à des
personnes désireuses d’assister à une séance
orageuse. On avait annoncé que celle d’au-
jourd’hui le serait certainement. Les cu-
rieux, moins favorisés, qui n’ont pas de
cartes, stationnent dans les salies d’attente
et même aux abords du Palais législatif.
Touteiois, l’ordre est absolu.
La plupart des ministres sont présents. M.
Ribot, très calme, reçoit avec amabi'ité les
poignées de mains qui lui sont données.^On
sent qu’il va remplir un devoir et qu’il n’y
faillira pas.
MM. Deicassé et Bourgeois l’assistent, l’an
à sa droite, l’autre à sa gauche. M. Bour-
geois, s’adressant à des amis qui le félicitent
de sa conduite courageuse, dit, avant que la
parole soit donnée au président du Conseil
pour la lecture de la déclaration : « Il parait
que nous ne sommes pas des républir
tains i »
Mais voilà M. Ribot à la tribune. On sait
que sa voix n’est pas très forte, elle porte
cependant et l’on entend son patriotique
langage sur tons les bmes de la Chambre et
dans les tribunes si mal placées de la
presse.
Les socialistes et les radicaux unifiés font
entendre parfois des hou ! hou ! et des mur-
mures peu justifiés. Les centres applaudis-
sent, sans grand erdjKmsi/ui»;e Cépeadant; „>
Quand la déclaration parle aeRrfoi mili-
taire et de son maintien nécessaire, tandis
que de vifs applaudissements se font enten-
dre à gauche, au centre et à droite, plusieurs
socialistes unifiés dont M. Vaillant crient à
diverses reprises : a A bas la loi da trois
ans 1 »
Le passage relatif à la protection do l’école
laïque laisse la droite silencieuse, mais alors
un nouvel élu socialiste unifié, député très
obscur de Saiot-ûenis, s’adressant à ses coi-
lègues cléricaux : « Applaudissez mainte-
nant ! Pourquoi n’applaudissez vou3 pas ? »
M. Mitlevoye répond: «Nonsn’àpplaudissons
pas, mais nous voterons quand même ! »
En résumé, nous avons vu des déclarations
moins bien accueillies précédant un vote de
confhncean ministère.
On ne peut pas d re qne la dircassion de
l’interpellation générale qui a suivi ait été
bien brillante. M. Pueeh s’est montré fort
médiocre, nn peu dérouté, dès le début de
son discours, par une interruption de M.
Germain Périer qui lui a dit que si la compo-
sition du ministère ne lui plaisait pas c’était
parce qu’il n’en faisait pas partie.
C’était tellement la vérité que l’on a ri à
l’extrême-gauche, surtout à l’extrême-
éauche. -
L injustice de M. Augagneur a même dépltT
à ses amis. Il a reproché an cabinet -fa 1' pré-
sence de M. Dessoye, trop avancé, d’après
lui, pour se trouver avec ses collègues.
Et M. Dalimier qui a eu la prétention de
dicter leur devoir aux républicains en leur
donnant, sur un ton impératif, l’ordre de
voter contre le cabinet... Il n’a eu qn’on
mérite, celui d’être fort court.
M. Ribot, dont le caractère loyal, la pro-
fonde honnêteté, ne font donte pour per-
sonne, a tenu le langage qu’il devait tenir,
s’expliquant sur toutes les questions à l’or-
dre du jour.
Parfois le président du Conseil a été réel-
lement éloquent, mais la tâche était difficile
en présence de l'hostilité toujours croissante
des groupes de gauche.
Il est du reste à remarquer qu’aucun ora-
teur partisan dn gouvernement n’a pris la
parole et qne l’on a laissé le président du
Conseil lutter tout seul avec un conrage hé-
roïque.
Après une réponse de M. Sembat et une
intervention de M. Denys Cocbin, le prési-
dent a donné lecture de deux ordres du jour
l’un repoussé, l’autre accepté par M. Ribot
qui posa la question de confiance sur 1»
priorité sur l’ordre du jour Dalimier d’appa-
rence inoffensif, mais qni comportait nn.
blâme en réalité. Il a été battu et le Cabinet
est ailé donner sa démission au président de :
la République après cette séance dont les ré-
sultats feront une triste impression sur te
pays.
Quelques unifiés se sont retirés en criant :
« Démission ! » évidemment à l’adresse de
M. Poincaré. On n’en est, heureusement,
pas là.
*
* *
An Luxembourg, les sénateurs étaient ve-
nus nombreux pour entendre la lecture de
la déclaration ministérielle. Ici la bataille
était gagnée d’avance par le Cabinet, ou plus
exactement ne devait même pas s’engager.
C’est M. Peytral, ministre de l’intérieur,
qui a fait connaître cet important document
Très droit, l'allure jeune, la voix sonore, il
s'est merveilleusement acquitté de sa mis-
sion.
Les passages concernant la loi de trois ans
et le maintien de nos alliances ont été parti-
culièrement applaudis. On a remarqué l’en-
rhousiasme de M. Clémenceau ; M. Flalssiè-
rcs lui-même a joint son approbation à celle
de l’ancien président du Conseil.
Louons ja Chambre Haute de faire passer
avant la question de personne l’intérêt im-
médiat! delà nation, le maintien de sa puis-
sance et le rétablissement de ses bonnes fi-
nances.
Dans cette séance rapide, le Sênat~a~ üsA
son ordre du joar, décidant de voter le bud-
get à bref délai et d’examiner les proposi-
tions pour l’emprunt indispensable le plus
rapidement possible.
Le Sénat s’est ajourné à la semaine pro-
chaine, tandis que ses membres, inquiets de
ce qui se passait au Palais-Bourbon, étaient
allés prêter l’oreille aux vaines déclamations
des radicaux et des socialistes révolution-
naires réellement trop oublieux des terribles
leçons du passé.
Certainement l’échec du Cabinet Ribot
n’augmentera pas lear considération poor la
nouvelle Chambre.
T. H.
A LA ClI YAIIÎHi:
Sur le quai, dans les couloirs, dans ia salle,
jamais l’affluence n’a été aussi nombreuse.
Aux abords dn Palais-Bourbon, tout un flot
de personnes pressées essayent, à pin pwj
étt vain; et même munies de cartes, de pé-
nétrer dans- l’intérieur du Palais-Bourbon
pour se placer dans les galeries ou dans ie3
tribunes.
Dans la salle, les dépntés sont massés à
leurs bancs.
Au banc des ministres, on remarque au
début de la séance, MM. Ribot, Léon Bour-
geois, Delcassé, Clémente!, Cbantemps, Mau-
noury, Dariac, Margaine.
Dans la tribune diplomatique, MM. de
Schoen, ambassadeur d’Allemagne ; Tittoni,
ambassadeur d’Itaiie.
A deux heures, M. Paul Deschanel ouvre
la séance.
On valide d’abord quelques élections.
M. Ribot à la Tribune
Puis M. Ribot a la parole pour lire la dé-
claration ministérielle.
Déclaration du Gouvernement
Messieurs,
Les élections àJa Chambre des dépntés ont
montré qne ia France reste profondément
attachée anx institutions républicaines, qu’el-
le vent contfnuerdans la paix son évolntion
sociale et politique, qu’elle est prête à accep-
ter tous les sacrifices nécessaires pour gar-
der son rang de grande nation dans le
monde.
Gfefiayssi laborieux, si plein de ressort
dans les moments difficiles, a besoin d’un
gouvernement qni s’inspire avant tout des-
grands intérêts de la nation.
Le ministère qui se-présente devant vous,
composé de fermes républicains, ne recule
pas devant les difficultés de sa tâche ; il ne
peut, il ne veut vivre qu’avec la confiance
d’ane majorité républicaine dans les deux
Assemblées.
M.a Situation Winaneière :
rJEmprunt
L’état des finances du pays exige de notre
part et de celle des Chambres an effort éner-
gique et soutenu. Nous vous saisirons sans
delai d’un projet d’emprunt pour faire face
aux dépenses extraordinaires déjà faites ou
dès maintenant engagées de la guerre et de
la marine et de l’occupation du Maroc.
Nous demanderons au Sénat d’examiner
d’urgence pour les incorporer dans la loi de
finances, les dispositions votées à la fia de la
dernière législature par la Chambre des dé-
putés, à l’effet d’établir un impôt général sur
!e revenu. Nous pensons que ceux qui ont
l’aisance pu la richesse tiendront à honneur
de donner l’exemple, en prenant largement
leur part des charges militaires.
Nous vous proposerons dans !e projet de
budget de 191S les mesures nécessaires pour
•-compMtcr fora «««a^JU-Aastanratûm de nos
finances : mais dès maintenant nous tenons
à vous indiquer que nous ne ferons appel à
ancune majoration de taxe frappant les con-
sommations de première nécessité et les bois-
sons hygiéniques.
La progression inquiétante de nos dépen-
ses ne peut continuer sans an péril grave.
Notre devoir rigoureux sera de nous opposer
à tout crédit nouveau qui ne serait pas j us-j
tifie par une évidente nécessité. C'est seule-
ment par nn parti pris de sévère économie
qu’avec l’aide des plus-vaines et le supplé-
ment de ressources à tirer d’impôts nou-
veaux malheureusement indispensables,
nous pourrons sortir des embarras de la si-
tuation présente.
Notre effort ne tendra pas seulement à
limiter les dépenses, à réformer les anciens
impôts, mais aussi à inspirer an pays la con-
fiance si nécessaire au développement de ses
forces économiques, gage le plus sûr de
l’équilibre budgétaire.
* ^ ~ «JF./** , RA». #!*» an?
La loi sur la durée du service militaire,
votée dans la précédente législature après de
longs débats où toutes les opinions ont été
iibrement exposées, vient à peine d’entrer
en application. Elle ne peut être remise au-
jourd'hui en question. Les lois militaires
sont, de toutes les lois, celles qni ont le plu*
besoin de stabilité.
Si nous commettions la faute d’ébranter la
loi, alors qne rien n’est changé dans l’équi-
libre des forces militaires en Europe, nons
perdrions, en même temps que la sécurité
dont nous avons besoin, l’effet moral qu’ont
produit le vote de la loi et son acceptation
par le pays.
Nons vous demanderons de voter le pins
tôt possible une ioi sur la préparation mili-
taire ds la jeunesse. Nous prendrons, d’ac-
cord avec vous, les mesures nécessaires pour
donner une plus solide organisation aax ré-
serves qui sont une partie essentielle de la
force de l'arméo.
Nous veillerons à ce que 1’admlnistration
militaire fasse rendre à la loi tout ce qu'elle
peut donner, qn’elle ne néglige rien pour
mieux protéger la santé de nos soldats et
empêcher tout gaspillage des sommes consa-
crées à la défense nationale.
M.a M*oiilitgae extérieure
La politique extérieure de la France con-
tinuera à s’inspirer des mêmes vnes. Nous
nous servirons de la force que nous donnent
notre immuable alliance et notre entente
avec une nation.dont la précieuse amitié
nous est acquise pour contribuer autant qu’il
dépendra de nous à la paix générale. Notre
action sera d’autant plus efficace que notre
état militaire ne sera pas diminué. Dans
l’âpre concurrence des nations pour l’ex-
pansion de leur influence, nn grand pays
doit consacrer de jour en jour plus d’atten-
tion à sa politique extérieure, et redoubler
de vigilance et d’énergie poor défendre ses
intérêts et élargir ses positions.
MM Protection de l’JEcote ioïegue
Nous demanderons an Sénat de hâter le
vote du projet de loi ayant pour objet de
protéger l’école laïque contre des attaques
injustifiées, et de mieux en assurer ia fré-
quentation éa développant l’action des cais-
ses des écoles.
M,a réforme étectorate •«
Ea ce qui concerne la réforme électorale,
qui a si malheureusement divfsfcièSrëpuoii-
cains dans ia dernière législature, noire,
effort tendra à réaliser an accord nécessaire
entre eux et entre les deux Chambres. ,
M.e» réforme» sociale» . J
~-L’-en desyteveirs les plnrimportants d’un
gouvernement démocratique soucieux au -
maintien de la paix sociale est de travailler
au développement des institutions da pré-
voyance et d’assurance. Nous ne manque-
rons pas à ce devoir, non plus qu’à celui
d’entreprendre sérieusement la lutte contre
la tuberculose et contre l’acoolisme, non
seulement par des mesures directes, mais
aussi par la création d’habitations salubres,
qui est à nos yeux nne oeuvre de défense de
notre race contre les périls qui la menacent
et par conséquent une oeuvre de défense na-
tionale.
Dans (es questions de politique intérieure
notre direction se résume en ces trois ter-
mes : défense laïque, justice fiscale, justice
sociale.
AEgipel aux MSépubticain»
Vous savez maintenant dans quel esprit et
avec quelle foi républicaine et démocratique
nous entreprenons la tâche dont nous som-
mes chargés. Nous avons répondu sans fei-
blesse à L'appel qni nous a été fait dans des
circonstances difficiles. Nous avons pris nos
responsabilités : o’est à vous, messieurs, de
prendre les vôtres.
Nons adressons aux républicains des deux
Chambres l’appel le pins pressant. S’ils veu-
lent bien nous accorder leur confiance, nous
Dernière Heure t
PARIS. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 12 Juin, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE :
Comptant..) ca,me t64 17/6 t/3
*mois *62 10/- 1/3 -/-
ETAIN
Comptant .) * 139 10/- -/- 30/-
3 mois calme tW15/_
FER
Comptantcaljle 51/1 y3 -/- 1 % d
émois.....) 51/6 -/- ikd
Prix comparés avec ceiix de la deuxième Bourse
du U juin 1914.
NEW-YORK, 12 JUIN
Cotons t juillet, baisse 11 points ; août,
baisse S points ; octobre, baisse 8 points ;
janvier, baisse 6 points. — Soutenu.
Cafés i inchangé à hausse 2 points.
NEW-YORK, 12 JUIN
. ic ion rucuir
Cuivre Standard disp. 13 62 : 13 67
— août 13 62 13 67
Amalgamat. Cep... 71 5 8 * 71 3/4
Ser 14 73 14 75
CHICAGO, 12 JUIN
c. or tou» nç PRBCBII
Blé sur...... Juillet.... 83 7 8 81 3 8
— Septembre 82 lia 817/8
Mais sur Juillet 70 3 8 '70 7/8
„ — ...... Septembre 67 5 8 es t 4
Saindoux sur. Juillet:... to 10 10 12
T Septembre 10 27 to 27
LA
in mmiMiLLi
L’Impression à Paris
La nouvelle de la chute du ministère Ribot
a été connue sar les boulevards presque
aussitôt après la proclamation du scrutin.
Eile a causé une grosse émotion.
Dès sept heures, des camelots chargés de
« papier », sortaient avec les éditions spécia-
les des journaux du soir en criant les man-
chettes. Le public s’arrachait leurs numéros
et commentait diversement le YOte de là
Chambre.
LES Ministres démissionnaires à l’Elysée
L’entrevue du président de la République
et des ministres démissionnaires a dnrô un
quart d’heure environ.
M. Poincaré a remercié trè3 vivement M.
Rabot et tous ses collègues de ia collabora-
tion qu’ils lui avaient apportée. II a exprimé
tout particulièrement sa gratitude à M. Ri-
bot pour l’effort qu’il, avait tenté, malgré son
âge, dans des circonstances particulièrement
difficiles.
Les minisires se sont ensuite retirés, à
1 exception de MM. Ribot et Léon Bourgeois
qui ont eu une assez longue conversation
avec le président de la République.
Lorsque M. Ribot a quitté l’Elysée, des ca-
rieux qui stationnaient Faubourg Saint-Ho-
noré ont crié : « Vive Ribot 1 »
Les Votes de nos Députés
Dans le scrutin sur la priorité de l’ordre
du jour Dalimier, M. Nibelie a voté pour :
tous les autres députés do la Seine-Inférieure
ont voté contre.
Les Premières Consultations
de M. Poincaré
A l’issue de la séance, les ministres se
sont rendus à l’Elysée où ils ont remis leur
démission au président de la République.
M. Poincaré a accepté cette démission ; il
les a priés d’assurer l’expédition des affaires
courantes.
Le président de la République fera appe-
ler ce matin MM. Antonin Dubost, président
du Sénat et M. Paul Deschanel, président de
la Chambre, qu’il consultera sur ia situation
créée par la crise ministérielle.
Le président de la République ne procé-
dera vraisemblablement pas a d’autres con-
sultations que celles des présidents du Sénat
et de la Chambre.
C’est cet après-midi qu’il fera appeler le
nouveau personnage politique auquel i!
offrira la mission de constituer le cabinet.
On croit toujours que sou choix portera
sur M. Viviani.
M. Viviani serait chargé de former le
nouveau Cabinet
A l’issue de la séance de la Chambre, on
avait l’impression que c’est M. Viviani qui
sera chargé de former la nouveau Cabinet et
qn'il aboutira très rapidement.
Le Scrutin sur la priorité de l’Ordre dû
Tour Dalimier
Le bloc a été formé par les radicaux socia-
listes et les socialistes unifiés an moment du
scrutin, alors qne dans l’antre camp se pro-
duisaient des défections imprévues.
En effet, un certain nombre de membres
de la gauche radicale et de républicains de
gauche, sur le concours desquels le Gouver-
nement pensait être en droit de compter,
ont refusé de lai accorder leurs suffrages.
Ces députés seraient aü nombre d’une
trentaine environ. Ils se sont abstenns ou
même ont voté contre le Cabinet.
La priorité en favear de l’ordre du jour
Dalimier repoussé par le gouvernement, a
été votée par 336 voix contre 262.
Le nombre des votants était de 568 et la
majorité absolue de 285.
C’est ce vote qui a entraîné la retraite du
cabinet Ribot.
L’ordre du jour était ainsi conçu :
« La Chambre, respectueuse de la volonté
récemment exprimée par le suffrage univer-
sel ; résolue à ne donner sa confiance qu’à
un gouvernement capable de réaliser l’union
des forcés de gauche et repoussant toute ad-
dition, passe à l’ordre du jour. »
La majorité se décompose ainsi : socialis-
tes un fies, 401 ; républicains socialistes, 23 :
radicaux unifiés et radicaux, 178 ; non ins-
crits, 4 ; total : 306.
La minorité comprend : radicaux unifiés,
2 ; radicaux, 63 ; républicains sociaiites, 3 ;
républicains de gauche, 59 ; progressistes,
56 ; action libérale, 31 ; droite, 13 ; mn ins-
crits (presque tous élus avec nn programme
de droite), 36 ; total : 262.
En plus du président qui ne vote jamais,
il y a eu trente abstentions, savoir : radi-
caux, 15 ; radicaux unifiés, 6 ; républicains
socialistes, 3 ; républicains de gauche, 5 ;
non inscrits, 1 ; total, 30.
Enfin, nn député était absent par congé.
Comment se présenterait la nouvelle
combinaison Viviani
Avant même que le cabinet fut mis en mi-
norité, on avait l’impression dans les cou-
loirs de ia Chambre que si une nouvelle,
crise se produisait, M. Viviani serait appelé
à ia dénouer et que ses chances de succès
seraient cette fois plus grandes que précé-
demment.
Cette impression semble se confirmer et
l'on envisage comme très probable qne M.
Viviani sera mandé aujourd’hui à l’Elysée.
Si M. Viviani reçoit 1 offre de constituer le
cabinet, il voudra sans doute agir vite. La
situation Je commande et l’expérience prou-
ve que les négociations engagées en vue
d’ane combinaison ministérielle doivent,
ponr aboutir, être menées rapidement.
M. Viviani procédera donc rondement et il
ne faudrait pas être surpris de le voir le soir
même former le nouveau ministère.
Ses principaux collaborateurs sont d’ail-
lenrs _ ffa moins peut-on le croire — à peu
près choisis. Ce sont la plupart de ceux dont
il s’était assuré le concours lorsque le départ
de MM. Godart et Ponsot a fait échouer la
combinaison.
Rappelons qne dans cette combinaison, M.
Malvÿ restait a l’intérieur ; M. Bienvenu-Mar-
tin allait à la justice ; M. Noulens, aux finan-
ces ; M. Messimy, à la guerre ; M. Gauthier à
la marine ; M. Fernand David, anx travaux
publics ; M. Thomson, au commerce; M.
Raynaud, à l’agriculture; M.Renoult, à l’ins-
truction publique.
Deux sous-secrétaires d’Etat étaient choi-
sis : MM. Abel Ferry et Jacquier.
Il est certain que si le nonvean cabinet
devait être constitué sur des bases identi-
ques, la tâche du nouveau président dn Con-
seil serait simplifiée.
Il faut cependant prévoir que celui-ci de-
vrait tenir compte des indications qu’a pu
apporter au point de vue politique la séance
dbier.
On sait en effet qu’à la fin de la journée,
dans les conloirs, les députés radicaux uni-
fiés exprimaient l'e^noir de voir comprendre
dans la combinaison M. Emile Combes et un
ou plusieurs députés qui se sont signalés
dans la campagne menée contre le cabinet
Ribot.
Le nouveau Cabinet se présenterait
mardi devant les Chambres
Toujours dans l’hypothèse (qu’on doit,
malgré tout accueillir avec réserves, puisque
le chef de l’Etat n’a pas fait connaître son
sentiment) où M. Viviani serait Chargé de
constituer le cabinet, le nouveau ministère
se présenterait vraisemblablement mardi de-
vant Us Chambres.
Le débat inévitable snr la politique géné-
rale aura lieu le jour même et le projet
d’emprunt, dont l’urgence n’est pis à dé-
montrer, serait discuté 24 ou 48 heures
plus tard.
Manifestations à Paris
Vers neuf heures, une centaine de person-
nes s’étaient massées devant le transparent
du Malin, boulevard Poissonnièn - commen-
tant la chute da ministère.
Qoelques-uns des groupes paraissant plus
animés qne les autres, esquissèrent une ma-
nifestation en criant : « A bas la calotte i ».
Aussitôt, de la fouie, on répliqua par des
cris de « Vive Ribot !» a A bas Caillaux I ».
Une manifestation éclata ainsi et des coups
furent échangés, sans gravité toutefois.
Aucune arrestation n’a mèmè été opérée.
Le directeur de ia police municipale avait
organisé un service d’ordre qui a aisément
rétabli ie calme sur le boulqvard.
AU MAROC
Les Opérations contre les Zaïans
RABAT.— ^Oa reçoit les renseignements
suivants sur les opérations en cours daus la
région des Ziïans :
Le général Henrys a rejoint sans incident
ie9 juin, à midi, la colonne Ciaudei et s’est
rendu compte que les approvisionnements
étaient an complet. Les troupes se montrent
pleines d’enirain.
Dijns la soirée du 8 juin, des groupes en-
nemis sont ap paras sur les crêtes situées' à
l’Ouest du camp de l’oued Ifran. Iis ont été
dispersés sans difficulté. Le même jour l’es-
corte d’un convoi a dû ouvrir le fea sur des
cavaliers ennemis qui l’avaient attaqué et
qui ont été mis en déroute en laissant des
morts sur ie terrain. Nous avons eu un
mokhazni tué et deux cavaliers indigènes et
nn spahi légèrement blessés.
La nuit du 8 au 9 et la journée du 9, Pot
été absolument calmes. Selon certains ree|
seignements, M oha-0 d-Ha m mou aurait avéc
lai des détachements de cavaliers: bien mon-
tés et des fentassius bien armés, disciplinés
et organisés par des déserteurs des anciens
tabors révoltés.
La colonne Claudel doit camper dans la
soirée du 12 juin, sur la rire de i’Oum-er-
Rebia.
La colonne Cross a effeetné sans incident
l’étape de Fourhal à Matonrsgen et doit se
porter aujourd’hui, sur E -Zial, distant de
30 kilomètres dans la direction de 1 Est.
84- MMt — y H.M8 m Pages) S Mimes — IM1KW DP HTW — S tommes (g Pages) Samedi 15 Juin |<*(4
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OR t'abonne également, SAOS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
CHUTE DU MINISTÈRE
Le Ministère Ribot
devant les Chambres
Bien accueilli au Sénat, le Ministère est renversé
h la Chambre par 306 voix contre 262
Paris, 13 juin.
La séance quasi-historique est ter-
minée ; historique à tous égards ; his-
torique par l’importance exception-
nelle que lui a prêtée à l’avance l’opi-
nion publique, comme en témoigne
l’affluence sans exemple qui se pres-
sait autour de la Chambre ; histori-
que. par son résultat final qui ne s’é-
tait pas vu depuis une trentaine d’an-
nées (cabinet renversé dès après la lec-
ture de la déclaration ministérielle) ;
historique aussi par tous les faits de
l’Histoire parlementaire qui ont été
évoqués à la tribune.
Il faut dire tout de suite, en effet,
que M. Ribot a été victime de l’excès
de gloire que lui vaut sa longue car-
m rière qui se confond avec cette histoire.
Ce qui fait son honneur fait aussi
son point faible.
L’un de ses adversaires, M. Marcel
Sembat, d’autant plus redoutable qu'il
est plein d’esprit, l’a salué respectueu-
sement comme le « dernier des grands
parlementaires de la République » ; il
s’est empressé de rappeler les luttes
auxquelles il avait étémêlé aux époques
-OttCQjmxnjl T), nu S 1P.Â. LQLCVnst nn n Q-inJÏ m a p
l’autre jour, M. Ribot n’était pas
« (rès avatiçê ».
Avant M. Sembat, M. Augagneur
nous avait ramené jusqu’en i885, au
temps de Jules Ferrv et il a réussi à
faire vibrer la Chambre au souvenir
de l'injustice dont celui-ci avait été
victime.
Tout cela est bien loin, et M. Ribot
a eu raison de dire que c’est l’hon-
neur d’un homme politique que de sa-
voir reconnaître ses erreurs et de
s’adapter au cours des années, à l’évo-
lution générale et aux progrès iné-
luctables.
Mais qu'importe, l’effet était pro-
duit ; le président du Conseil a suc-
combé sous le poids de ce trop riche
passé.
Nous ajouterons respectueusement
qu’il était trop visible que ce passé
pesait, lourdement aussi sur ses pro-
pres épaules trop voûtées : M. Ribot
n’a plus les moyens physiques néces-
saires pour affronter, avec quelques
chances de succès, les assauts de l’op-
position.
En dehors du cas personnel de son
président, le piinistère a succombé par
suite du vice de constitution que nous
avions signalé en regrettant le refus
de MM. Viviani et Noulens ; après le
.. résultat des dernières élections, il était
. évidemment hardi de constituer un
. Cabinet où les partis avancés n’étaient
pas ^u tout représentes ; nous avions
o espéré que la haute autorité de M.
. Ribot parviendrait à surmonter cette
. difficulté, mais nous ne sommes pas
. troP surpris qu’il n’y ait point-réussi.
. M. Augagneur. s’adressant au prê-
- sident du Conseil, lui a déclaré :■
l « Nous ne discuterons pas votre pro-
, gramme, nous admettrons même en
; principe qu il soit celui du parti répu-
blicain, mais nous n’admettrons pas
qu’il soit appliqué par un ministère
J dont sont exclus les représentants de
. la majorité républicaine issue des
scrutins du a 6 avril et du io mai ».
I - C’est cet argument qui a été repris
dans t ordre du jour Dalimier et qui a
j porté irrésistiblement.
\ Ce qu’il y a eu de frappant, d’autre
' part, dans cette séance, c’est qu’il y
\ a peu été question de la loi de trois
\ ans .- les adversaires du cabinet ont
' surtout attaque M. Ribot sur le ter-'
l rain de la laïcité ; M. Ribot, lui-
t meme, a surtout justifié sa présence
ait' pouvoir jYitf' la situation, financière
très inquiétante à laquelle il y a ur-
, géïM£e de r
U était mieux qualifié que lui pour re-
’ mettre de l’ordre dans nos affaires.
. La nouvelle crise n’apporte pas pré-
f cisément le remède souhaite et c’est
pourquoi, si l on s eleve au-dessus des
questions de partis et si, dans l’intérêt
supérieur du pays,' on sait faire taire
moment ses préférences politiques,
même légitimes, on ne peut que déplo-
rer léchée de M. Ribot qui prolonge
un état d insécurité s’aggravant de
jour en jour.
R faudrait évidemment aux unifiés
une dose'd inconscience inimaginable
pour qq’ils se réjouissent uniquement
de leur triomphe d’aujourd’hui ; ren-
verser M .Ribot après avoir fait échouer
M. Viviani, ce n’est que faire oeuvre
destructive ; il est grand temps qu’on
s’arrête au bord du gouffre l
Conseil dès Ministres
Les ministres et sons-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, en Conseil, à l’Ely-
sée, sons la présidence de H. Raymond Poin-
caré.
La Déclaration Ministérielle
La première partie de la séance a été con-
sacrée à l’examen de la déclaration ministé-
rielle, dont communication a été donnée an
président de la République.
L’Emprunt
Dans la seconde partie de la séance, .le
Conseil arrêta définitivement les conditions
dn projet d’emprnnt qne le nouveau Cabinet
avait décidé de déposer sur le bureau de la
Chambre.
Impressions de Séance
(DS NOTAS CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 12 juin.'
Jamais on n’avait va à la Chambre nn si
grand empressement. Les tribunes sont bon-
dées. Depuis longtemps, du reste, toutes les
cartes de tribunes étaient distribuées à des
personnes désireuses d’assister à une séance
orageuse. On avait annoncé que celle d’au-
jourd’hui le serait certainement. Les cu-
rieux, moins favorisés, qui n’ont pas de
cartes, stationnent dans les salies d’attente
et même aux abords du Palais législatif.
Touteiois, l’ordre est absolu.
La plupart des ministres sont présents. M.
Ribot, très calme, reçoit avec amabi'ité les
poignées de mains qui lui sont données.^On
sent qu’il va remplir un devoir et qu’il n’y
faillira pas.
MM. Deicassé et Bourgeois l’assistent, l’an
à sa droite, l’autre à sa gauche. M. Bour-
geois, s’adressant à des amis qui le félicitent
de sa conduite courageuse, dit, avant que la
parole soit donnée au président du Conseil
pour la lecture de la déclaration : « Il parait
que nous ne sommes pas des républir
tains i »
Mais voilà M. Ribot à la tribune. On sait
que sa voix n’est pas très forte, elle porte
cependant et l’on entend son patriotique
langage sur tons les bmes de la Chambre et
dans les tribunes si mal placées de la
presse.
Les socialistes et les radicaux unifiés font
entendre parfois des hou ! hou ! et des mur-
mures peu justifiés. Les centres applaudis-
sent, sans grand erdjKmsi/ui»;e Cépeadant; „>
Quand la déclaration parle aeRrfoi mili-
taire et de son maintien nécessaire, tandis
que de vifs applaudissements se font enten-
dre à gauche, au centre et à droite, plusieurs
socialistes unifiés dont M. Vaillant crient à
diverses reprises : a A bas la loi da trois
ans 1 »
Le passage relatif à la protection do l’école
laïque laisse la droite silencieuse, mais alors
un nouvel élu socialiste unifié, député très
obscur de Saiot-ûenis, s’adressant à ses coi-
lègues cléricaux : « Applaudissez mainte-
nant ! Pourquoi n’applaudissez vou3 pas ? »
M. Mitlevoye répond: «Nonsn’àpplaudissons
pas, mais nous voterons quand même ! »
En résumé, nous avons vu des déclarations
moins bien accueillies précédant un vote de
confhncean ministère.
On ne peut pas d re qne la dircassion de
l’interpellation générale qui a suivi ait été
bien brillante. M. Pueeh s’est montré fort
médiocre, nn peu dérouté, dès le début de
son discours, par une interruption de M.
Germain Périer qui lui a dit que si la compo-
sition du ministère ne lui plaisait pas c’était
parce qu’il n’en faisait pas partie.
C’était tellement la vérité que l’on a ri à
l’extrême-gauche, surtout à l’extrême-
éauche. -
L injustice de M. Augagneur a même dépltT
à ses amis. Il a reproché an cabinet -fa 1' pré-
sence de M. Dessoye, trop avancé, d’après
lui, pour se trouver avec ses collègues.
Et M. Dalimier qui a eu la prétention de
dicter leur devoir aux républicains en leur
donnant, sur un ton impératif, l’ordre de
voter contre le cabinet... Il n’a eu qn’on
mérite, celui d’être fort court.
M. Ribot, dont le caractère loyal, la pro-
fonde honnêteté, ne font donte pour per-
sonne, a tenu le langage qu’il devait tenir,
s’expliquant sur toutes les questions à l’or-
dre du jour.
Parfois le président du Conseil a été réel-
lement éloquent, mais la tâche était difficile
en présence de l'hostilité toujours croissante
des groupes de gauche.
Il est du reste à remarquer qu’aucun ora-
teur partisan dn gouvernement n’a pris la
parole et qne l’on a laissé le président du
Conseil lutter tout seul avec un conrage hé-
roïque.
Après une réponse de M. Sembat et une
intervention de M. Denys Cocbin, le prési-
dent a donné lecture de deux ordres du jour
l’un repoussé, l’autre accepté par M. Ribot
qui posa la question de confiance sur 1»
priorité sur l’ordre du jour Dalimier d’appa-
rence inoffensif, mais qni comportait nn.
blâme en réalité. Il a été battu et le Cabinet
est ailé donner sa démission au président de :
la République après cette séance dont les ré-
sultats feront une triste impression sur te
pays.
Quelques unifiés se sont retirés en criant :
« Démission ! » évidemment à l’adresse de
M. Poincaré. On n’en est, heureusement,
pas là.
*
* *
An Luxembourg, les sénateurs étaient ve-
nus nombreux pour entendre la lecture de
la déclaration ministérielle. Ici la bataille
était gagnée d’avance par le Cabinet, ou plus
exactement ne devait même pas s’engager.
C’est M. Peytral, ministre de l’intérieur,
qui a fait connaître cet important document
Très droit, l'allure jeune, la voix sonore, il
s'est merveilleusement acquitté de sa mis-
sion.
Les passages concernant la loi de trois ans
et le maintien de nos alliances ont été parti-
culièrement applaudis. On a remarqué l’en-
rhousiasme de M. Clémenceau ; M. Flalssiè-
rcs lui-même a joint son approbation à celle
de l’ancien président du Conseil.
Louons ja Chambre Haute de faire passer
avant la question de personne l’intérêt im-
médiat! delà nation, le maintien de sa puis-
sance et le rétablissement de ses bonnes fi-
nances.
Dans cette séance rapide, le Sênat~a~ üsA
son ordre du joar, décidant de voter le bud-
get à bref délai et d’examiner les proposi-
tions pour l’emprunt indispensable le plus
rapidement possible.
Le Sénat s’est ajourné à la semaine pro-
chaine, tandis que ses membres, inquiets de
ce qui se passait au Palais-Bourbon, étaient
allés prêter l’oreille aux vaines déclamations
des radicaux et des socialistes révolution-
naires réellement trop oublieux des terribles
leçons du passé.
Certainement l’échec du Cabinet Ribot
n’augmentera pas lear considération poor la
nouvelle Chambre.
T. H.
A LA ClI YAIIÎHi:
Sur le quai, dans les couloirs, dans ia salle,
jamais l’affluence n’a été aussi nombreuse.
Aux abords dn Palais-Bourbon, tout un flot
de personnes pressées essayent, à pin pwj
étt vain; et même munies de cartes, de pé-
nétrer dans- l’intérieur du Palais-Bourbon
pour se placer dans les galeries ou dans ie3
tribunes.
Dans la salle, les dépntés sont massés à
leurs bancs.
Au banc des ministres, on remarque au
début de la séance, MM. Ribot, Léon Bour-
geois, Delcassé, Clémente!, Cbantemps, Mau-
noury, Dariac, Margaine.
Dans la tribune diplomatique, MM. de
Schoen, ambassadeur d’Allemagne ; Tittoni,
ambassadeur d’Itaiie.
A deux heures, M. Paul Deschanel ouvre
la séance.
On valide d’abord quelques élections.
M. Ribot à la Tribune
Puis M. Ribot a la parole pour lire la dé-
claration ministérielle.
Déclaration du Gouvernement
Messieurs,
Les élections àJa Chambre des dépntés ont
montré qne ia France reste profondément
attachée anx institutions républicaines, qu’el-
le vent contfnuerdans la paix son évolntion
sociale et politique, qu’elle est prête à accep-
ter tous les sacrifices nécessaires pour gar-
der son rang de grande nation dans le
monde.
Gfefiayssi laborieux, si plein de ressort
dans les moments difficiles, a besoin d’un
gouvernement qni s’inspire avant tout des-
grands intérêts de la nation.
Le ministère qui se-présente devant vous,
composé de fermes républicains, ne recule
pas devant les difficultés de sa tâche ; il ne
peut, il ne veut vivre qu’avec la confiance
d’ane majorité républicaine dans les deux
Assemblées.
M.a Situation Winaneière :
rJEmprunt
L’état des finances du pays exige de notre
part et de celle des Chambres an effort éner-
gique et soutenu. Nous vous saisirons sans
delai d’un projet d’emprunt pour faire face
aux dépenses extraordinaires déjà faites ou
dès maintenant engagées de la guerre et de
la marine et de l’occupation du Maroc.
Nous demanderons au Sénat d’examiner
d’urgence pour les incorporer dans la loi de
finances, les dispositions votées à la fia de la
dernière législature par la Chambre des dé-
putés, à l’effet d’établir un impôt général sur
!e revenu. Nous pensons que ceux qui ont
l’aisance pu la richesse tiendront à honneur
de donner l’exemple, en prenant largement
leur part des charges militaires.
Nous vous proposerons dans !e projet de
budget de 191S les mesures nécessaires pour
•-compMtcr fora «««a^JU-Aastanratûm de nos
finances : mais dès maintenant nous tenons
à vous indiquer que nous ne ferons appel à
ancune majoration de taxe frappant les con-
sommations de première nécessité et les bois-
sons hygiéniques.
La progression inquiétante de nos dépen-
ses ne peut continuer sans an péril grave.
Notre devoir rigoureux sera de nous opposer
à tout crédit nouveau qui ne serait pas j us-j
tifie par une évidente nécessité. C'est seule-
ment par nn parti pris de sévère économie
qu’avec l’aide des plus-vaines et le supplé-
ment de ressources à tirer d’impôts nou-
veaux malheureusement indispensables,
nous pourrons sortir des embarras de la si-
tuation présente.
Notre effort ne tendra pas seulement à
limiter les dépenses, à réformer les anciens
impôts, mais aussi à inspirer an pays la con-
fiance si nécessaire au développement de ses
forces économiques, gage le plus sûr de
l’équilibre budgétaire.
* ^ ~ «JF./** , RA». #!*» an?
La loi sur la durée du service militaire,
votée dans la précédente législature après de
longs débats où toutes les opinions ont été
iibrement exposées, vient à peine d’entrer
en application. Elle ne peut être remise au-
jourd'hui en question. Les lois militaires
sont, de toutes les lois, celles qni ont le plu*
besoin de stabilité.
Si nous commettions la faute d’ébranter la
loi, alors qne rien n’est changé dans l’équi-
libre des forces militaires en Europe, nons
perdrions, en même temps que la sécurité
dont nous avons besoin, l’effet moral qu’ont
produit le vote de la loi et son acceptation
par le pays.
Nons vous demanderons de voter le pins
tôt possible une ioi sur la préparation mili-
taire ds la jeunesse. Nous prendrons, d’ac-
cord avec vous, les mesures nécessaires pour
donner une plus solide organisation aax ré-
serves qui sont une partie essentielle de la
force de l'arméo.
Nous veillerons à ce que 1’admlnistration
militaire fasse rendre à la loi tout ce qu'elle
peut donner, qn’elle ne néglige rien pour
mieux protéger la santé de nos soldats et
empêcher tout gaspillage des sommes consa-
crées à la défense nationale.
M.a M*oiilitgae extérieure
La politique extérieure de la France con-
tinuera à s’inspirer des mêmes vnes. Nous
nous servirons de la force que nous donnent
notre immuable alliance et notre entente
avec une nation.dont la précieuse amitié
nous est acquise pour contribuer autant qu’il
dépendra de nous à la paix générale. Notre
action sera d’autant plus efficace que notre
état militaire ne sera pas diminué. Dans
l’âpre concurrence des nations pour l’ex-
pansion de leur influence, nn grand pays
doit consacrer de jour en jour plus d’atten-
tion à sa politique extérieure, et redoubler
de vigilance et d’énergie poor défendre ses
intérêts et élargir ses positions.
MM Protection de l’JEcote ioïegue
Nous demanderons an Sénat de hâter le
vote du projet de loi ayant pour objet de
protéger l’école laïque contre des attaques
injustifiées, et de mieux en assurer ia fré-
quentation éa développant l’action des cais-
ses des écoles.
M,a réforme étectorate •«
Ea ce qui concerne la réforme électorale,
qui a si malheureusement divfsfcièSrëpuoii-
cains dans ia dernière législature, noire,
effort tendra à réaliser an accord nécessaire
entre eux et entre les deux Chambres. ,
M.e» réforme» sociale» . J
~-L’-en desyteveirs les plnrimportants d’un
gouvernement démocratique soucieux au -
maintien de la paix sociale est de travailler
au développement des institutions da pré-
voyance et d’assurance. Nous ne manque-
rons pas à ce devoir, non plus qu’à celui
d’entreprendre sérieusement la lutte contre
la tuberculose et contre l’acoolisme, non
seulement par des mesures directes, mais
aussi par la création d’habitations salubres,
qui est à nos yeux nne oeuvre de défense de
notre race contre les périls qui la menacent
et par conséquent une oeuvre de défense na-
tionale.
Dans (es questions de politique intérieure
notre direction se résume en ces trois ter-
mes : défense laïque, justice fiscale, justice
sociale.
AEgipel aux MSépubticain»
Vous savez maintenant dans quel esprit et
avec quelle foi républicaine et démocratique
nous entreprenons la tâche dont nous som-
mes chargés. Nous avons répondu sans fei-
blesse à L'appel qni nous a été fait dans des
circonstances difficiles. Nous avons pris nos
responsabilités : o’est à vous, messieurs, de
prendre les vôtres.
Nons adressons aux républicains des deux
Chambres l’appel le pins pressant. S’ils veu-
lent bien nous accorder leur confiance, nous
Dernière Heure t
PARIS. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 12 Juin, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE :
Comptant..) ca,me t64 17/6 t/3
*mois *62 10/- 1/3 -/-
ETAIN
Comptant .) * 139 10/- -/- 30/-
3 mois calme tW15/_
FER
Comptantcaljle 51/1 y3 -/- 1 % d
émois.....) 51/6 -/- ikd
Prix comparés avec ceiix de la deuxième Bourse
du U juin 1914.
NEW-YORK, 12 JUIN
Cotons t juillet, baisse 11 points ; août,
baisse S points ; octobre, baisse 8 points ;
janvier, baisse 6 points. — Soutenu.
Cafés i inchangé à hausse 2 points.
NEW-YORK, 12 JUIN
. ic ion rucuir
Cuivre Standard disp. 13 62 : 13 67
— août 13 62 13 67
Amalgamat. Cep... 71 5 8 * 71 3/4
Ser 14 73 14 75
CHICAGO, 12 JUIN
c. or tou» nç PRBCBII
Blé sur...... Juillet.... 83 7 8 81 3 8
— Septembre 82 lia 817/8
Mais sur Juillet 70 3 8 '70 7/8
„ — ...... Septembre 67 5 8 es t 4
Saindoux sur. Juillet:... to 10 10 12
T Septembre 10 27 to 27
LA
in mmiMiLLi
L’Impression à Paris
La nouvelle de la chute du ministère Ribot
a été connue sar les boulevards presque
aussitôt après la proclamation du scrutin.
Eile a causé une grosse émotion.
Dès sept heures, des camelots chargés de
« papier », sortaient avec les éditions spécia-
les des journaux du soir en criant les man-
chettes. Le public s’arrachait leurs numéros
et commentait diversement le YOte de là
Chambre.
LES Ministres démissionnaires à l’Elysée
L’entrevue du président de la République
et des ministres démissionnaires a dnrô un
quart d’heure environ.
M. Poincaré a remercié trè3 vivement M.
Rabot et tous ses collègues de ia collabora-
tion qu’ils lui avaient apportée. II a exprimé
tout particulièrement sa gratitude à M. Ri-
bot pour l’effort qu’il, avait tenté, malgré son
âge, dans des circonstances particulièrement
difficiles.
Les minisires se sont ensuite retirés, à
1 exception de MM. Ribot et Léon Bourgeois
qui ont eu une assez longue conversation
avec le président de la République.
Lorsque M. Ribot a quitté l’Elysée, des ca-
rieux qui stationnaient Faubourg Saint-Ho-
noré ont crié : « Vive Ribot 1 »
Les Votes de nos Députés
Dans le scrutin sur la priorité de l’ordre
du jour Dalimier, M. Nibelie a voté pour :
tous les autres députés do la Seine-Inférieure
ont voté contre.
Les Premières Consultations
de M. Poincaré
A l’issue de la séance, les ministres se
sont rendus à l’Elysée où ils ont remis leur
démission au président de la République.
M. Poincaré a accepté cette démission ; il
les a priés d’assurer l’expédition des affaires
courantes.
Le président de la République fera appe-
ler ce matin MM. Antonin Dubost, président
du Sénat et M. Paul Deschanel, président de
la Chambre, qu’il consultera sur ia situation
créée par la crise ministérielle.
Le président de la République ne procé-
dera vraisemblablement pas a d’autres con-
sultations que celles des présidents du Sénat
et de la Chambre.
C’est cet après-midi qu’il fera appeler le
nouveau personnage politique auquel i!
offrira la mission de constituer le cabinet.
On croit toujours que sou choix portera
sur M. Viviani.
M. Viviani serait chargé de former le
nouveau Cabinet
A l’issue de la séance de la Chambre, on
avait l’impression que c’est M. Viviani qui
sera chargé de former la nouveau Cabinet et
qn'il aboutira très rapidement.
Le Scrutin sur la priorité de l’Ordre dû
Tour Dalimier
Le bloc a été formé par les radicaux socia-
listes et les socialistes unifiés an moment du
scrutin, alors qne dans l’antre camp se pro-
duisaient des défections imprévues.
En effet, un certain nombre de membres
de la gauche radicale et de républicains de
gauche, sur le concours desquels le Gouver-
nement pensait être en droit de compter,
ont refusé de lai accorder leurs suffrages.
Ces députés seraient aü nombre d’une
trentaine environ. Ils se sont abstenns ou
même ont voté contre le Cabinet.
La priorité en favear de l’ordre du jour
Dalimier repoussé par le gouvernement, a
été votée par 336 voix contre 262.
Le nombre des votants était de 568 et la
majorité absolue de 285.
C’est ce vote qui a entraîné la retraite du
cabinet Ribot.
L’ordre du jour était ainsi conçu :
« La Chambre, respectueuse de la volonté
récemment exprimée par le suffrage univer-
sel ; résolue à ne donner sa confiance qu’à
un gouvernement capable de réaliser l’union
des forcés de gauche et repoussant toute ad-
dition, passe à l’ordre du jour. »
La majorité se décompose ainsi : socialis-
tes un fies, 401 ; républicains socialistes, 23 :
radicaux unifiés et radicaux, 178 ; non ins-
crits, 4 ; total : 306.
La minorité comprend : radicaux unifiés,
2 ; radicaux, 63 ; républicains sociaiites, 3 ;
républicains de gauche, 59 ; progressistes,
56 ; action libérale, 31 ; droite, 13 ; mn ins-
crits (presque tous élus avec nn programme
de droite), 36 ; total : 262.
En plus du président qui ne vote jamais,
il y a eu trente abstentions, savoir : radi-
caux, 15 ; radicaux unifiés, 6 ; républicains
socialistes, 3 ; républicains de gauche, 5 ;
non inscrits, 1 ; total, 30.
Enfin, nn député était absent par congé.
Comment se présenterait la nouvelle
combinaison Viviani
Avant même que le cabinet fut mis en mi-
norité, on avait l’impression dans les cou-
loirs de ia Chambre que si une nouvelle,
crise se produisait, M. Viviani serait appelé
à ia dénouer et que ses chances de succès
seraient cette fois plus grandes que précé-
demment.
Cette impression semble se confirmer et
l'on envisage comme très probable qne M.
Viviani sera mandé aujourd’hui à l’Elysée.
Si M. Viviani reçoit 1 offre de constituer le
cabinet, il voudra sans doute agir vite. La
situation Je commande et l’expérience prou-
ve que les négociations engagées en vue
d’ane combinaison ministérielle doivent,
ponr aboutir, être menées rapidement.
M. Viviani procédera donc rondement et il
ne faudrait pas être surpris de le voir le soir
même former le nouveau ministère.
Ses principaux collaborateurs sont d’ail-
lenrs _ ffa moins peut-on le croire — à peu
près choisis. Ce sont la plupart de ceux dont
il s’était assuré le concours lorsque le départ
de MM. Godart et Ponsot a fait échouer la
combinaison.
Rappelons qne dans cette combinaison, M.
Malvÿ restait a l’intérieur ; M. Bienvenu-Mar-
tin allait à la justice ; M. Noulens, aux finan-
ces ; M. Messimy, à la guerre ; M. Gauthier à
la marine ; M. Fernand David, anx travaux
publics ; M. Thomson, au commerce; M.
Raynaud, à l’agriculture; M.Renoult, à l’ins-
truction publique.
Deux sous-secrétaires d’Etat étaient choi-
sis : MM. Abel Ferry et Jacquier.
Il est certain que si le nonvean cabinet
devait être constitué sur des bases identi-
ques, la tâche du nouveau président dn Con-
seil serait simplifiée.
Il faut cependant prévoir que celui-ci de-
vrait tenir compte des indications qu’a pu
apporter au point de vue politique la séance
dbier.
On sait en effet qu’à la fin de la journée,
dans les conloirs, les députés radicaux uni-
fiés exprimaient l'e^noir de voir comprendre
dans la combinaison M. Emile Combes et un
ou plusieurs députés qui se sont signalés
dans la campagne menée contre le cabinet
Ribot.
Le nouveau Cabinet se présenterait
mardi devant les Chambres
Toujours dans l’hypothèse (qu’on doit,
malgré tout accueillir avec réserves, puisque
le chef de l’Etat n’a pas fait connaître son
sentiment) où M. Viviani serait Chargé de
constituer le cabinet, le nouveau ministère
se présenterait vraisemblablement mardi de-
vant Us Chambres.
Le débat inévitable snr la politique géné-
rale aura lieu le jour même et le projet
d’emprunt, dont l’urgence n’est pis à dé-
montrer, serait discuté 24 ou 48 heures
plus tard.
Manifestations à Paris
Vers neuf heures, une centaine de person-
nes s’étaient massées devant le transparent
du Malin, boulevard Poissonnièn - commen-
tant la chute da ministère.
Qoelques-uns des groupes paraissant plus
animés qne les autres, esquissèrent une ma-
nifestation en criant : « A bas la calotte i ».
Aussitôt, de la fouie, on répliqua par des
cris de « Vive Ribot !» a A bas Caillaux I ».
Une manifestation éclata ainsi et des coups
furent échangés, sans gravité toutefois.
Aucune arrestation n’a mèmè été opérée.
Le directeur de ia police municipale avait
organisé un service d’ordre qui a aisément
rétabli ie calme sur le boulqvard.
AU MAROC
Les Opérations contre les Zaïans
RABAT.— ^Oa reçoit les renseignements
suivants sur les opérations en cours daus la
région des Ziïans :
Le général Henrys a rejoint sans incident
ie9 juin, à midi, la colonne Ciaudei et s’est
rendu compte que les approvisionnements
étaient an complet. Les troupes se montrent
pleines d’enirain.
Dijns la soirée du 8 juin, des groupes en-
nemis sont ap paras sur les crêtes situées' à
l’Ouest du camp de l’oued Ifran. Iis ont été
dispersés sans difficulté. Le même jour l’es-
corte d’un convoi a dû ouvrir le fea sur des
cavaliers ennemis qui l’avaient attaqué et
qui ont été mis en déroute en laissant des
morts sur ie terrain. Nous avons eu un
mokhazni tué et deux cavaliers indigènes et
nn spahi légèrement blessés.
La nuit du 8 au 9 et la journée du 9, Pot
été absolument calmes. Selon certains ree|
seignements, M oha-0 d-Ha m mou aurait avéc
lai des détachements de cavaliers: bien mon-
tés et des fentassius bien armés, disciplinés
et organisés par des déserteurs des anciens
tabors révoltés.
La colonne Claudel doit camper dans la
soirée du 12 juin, sur la rire de i’Oum-er-
Rebia.
La colonne Cross a effeetné sans incident
l’étape de Fourhal à Matonrsgen et doit se
porter aujourd’hui, sur E -Zial, distant de
30 kilomètres dans la direction de 1 Est.
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