Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-12
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 juin 1914 12 juin 1914
Description : 1914/06/12 (A34,N11997). 1914/06/12 (A34,N11997).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172163x
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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Variétés Economiques et Politiques
La Stagnation de la Production
de l’Or dans le Monde
La question de la production mondiale
de l’or est de nouveau à l’ordre du jour de-
puis la publication des statistiques du mé-
tal jaune pour 1913. Ces statistiques sont
intéressantes à connaître et surtout à situer
à leur place dans la production des trente
dernières années :
1883 500 millions de francs ; 1890 600
millions ; 1899 1.600 millions ; 19011.380
millions ; 1908 2.300 millions ; 1912 2.416
millions ; 1913 2.356 millions.
Le commentaire de ces chiffres est cu-
rieux à faire. Après un progrès énorme en-
tre 1885 et 1908, il y a stagnation incontes-
table depuis cette date et même tassement
depuis 1912. On peut du rester voir assez
clairement pourquoi il en est ainsi, en étu-
diant la répartition géographique de l’or.
Trois pays produisent, à eux seuls, plus
des deux tiers de l’or extrait dans le monde.
Ce sont le Transvaal, pour 910 millions de
francs ; les Etats-Unis, pour 440 millions ;
l’Australasie, pour 370 millions : soit en-
semble 1,620 millions sur 2,356 millions de
francs. Les producteurs venant ensuite sont
la Russie, le Mexique, le Canada, la Rho-
désie, les Indes anglaises,. l’Amérique du
Sud ; mais aucun de ces pays ne figure pour
plus de 60 millions, et à eux tous ils ne dé-
passent guère 500 millions.
Si l’on observe les tendances de la produc-
tion de l’or dans chaque pays depuis quel-
ques années, on remarque qu’il y a presque
partout recul. C’est au Transvaal que la
chose est la plus frappante : les chiffres de
1913 accusent une décadence certaine. La
cause est double. D’une part il semble bien
que les meilleures mines d’affleurement
commencent à s’épuiser ; de l’autre les
difficultés de main-d’oeuvre, qui sévissent
là-bas d’une façon chronique depuis quel-
que temps, sont un grave ohstacle. Il est
peu probable, dans ces conditions, que le
fléchissement cono te to ’ffodwinc-
jnent.
Aux Etats-Unis, même mouvement de
recul depuis 1911. L’Alaska ne tient pas
les promesses de la fin du siècle dernier.
Mais des efforts constants sont faits dans
l’Amérique du Nord, qui vraisemblable-
ment ne resteront pas sans récompense.
L’Australasie, elle, est en décadence depuis
1903, et quelle décadence î 2,533,000 on-
ces en 1913, au lieu de 4,318,000 en 1903.
Même constatation au Mexique, mais pour
des raisons politiques qui, on peut l’espé-
rer, ne seront pas éternelles. Le seul pays
en progrès marqué au point de vue de la
production de l’or est la Russie, à laquelle
on peut ajouter, comme réserve éventuelle
d'avenir, le Canada.
Le léger tassement auquel nous venons
de faire allusion passerait sans doute pres-
que inaperçu si le monde civilisé ne con-
sommait de plus en plus d’or. Les écono-
mistes qui font autorité, tels que M. Leroy-
Beaulieu à qui nous empruntons ces chif-
fres, estiment que plus de la moitié de l’or
produil sur la terre est absorbé par les ban-
ques. Ea politique actuelle des grandes^
banques nationales d'émission consiste à
accumuler l’or comme un trésor de guerre
ou comme une réserve pour les heures de
crise. La Banque de France et la Banque
impériale de Russie ont été les initiatrices
de ce mouvement. L’Allemagne, dès 1871,
avait pris la précaution d’enfermer dans la
tour de Spandau une somme de 200 mil-
lions, prise sur les cinq milliards français.
Mais, depuis deux ans, la Banque d’Empire
fait de violents efforts pour attirer, même
par les moyens les plus artificiels, des cen-
taines de millions d’or. Il n’est pas jusqu’à
l’Angleterre, jusque-là confiante surtout
dans ses moyens de crédit perfectionnés,
qui ne suive la filière et ne cherche à imi-
ter ses voisins.
A côté de cette cause d’absorption de
l’or, il en est une autre, beaucoup moins
connue. Dans tout l’Orient, les particu-
liers, rendus méfiants par de nombreuses
aventures malheureuses, ont pour tradi-
tion d’accumuler les métaux précieux :
c’est leur façon d’épargner ef l’équivalent
asiatique de notre vieux bas de laine. On
voit aux Indes des femmes dont les bras
sont couverts de bracelets et les doigts de
bagues, dix bracelets à chaque bras, deux
ou trois bagues à chaque doigt. Le spec-
tacle n’apparaît d’abord que comme pitto-
resque. Quand on totalise par des statisti-
ques, on s’aperçoit que des quantités
énormes d’or disparaissent ainsi. L’usage
de l’or dans les industries de luxe accapare
ce qui reste du stock disponible.
Nous sommes donc revenus, dans cës der-
nières années, à une conception de l’or qui
n’est plus tout à fait celle de la génération
précédente. Pendant longtemps en effet les
économistes ont enseigné que le stock d’or
de la Banque de France était trop considé-,
rable, qu’il correspondait à une perte d’in-
térêts. Certains le traitaient même de « ri-
dicule ». On avait une eohfiance illimitée
dans le perfectionnement des mécanismes
modernes du crédit, et l’on calculait, non
sans raison du reste, qu’avec le chèque et
les compensations de toute espèce, l’or de-
venait de moins en moins nécessaire.
Les brutales secousses, politiques et
économiques, des dernières années sem-
blent avoir ébranlé cette confiance. On sait
maintenant, par expérience, le rôle pri-
mordial des encaisses pendant les crises,
et nombreux sont les gens qui pensent
(non sans exagération du reste) qu’en
temps de guerre For serait la seule monnaie
efficace et acceptée de tous.
Voilà de quoi rendre sensible une dimi-
nution de la production mondiale de For.
-Sans qu’on puisse, à cet égard,, faire de
.pronostic certain, il. se souriait que le re-
cul de 1913, la stagnation des dernières
années marquent le début d’une période de
réaction. Il sere intéressant, s’il en est ain-
si, de voir si la diminution de For coïnci-
dera avec une diminution des prix. Cer-
tains économistes prétendent qu’il y aurait
là une relation de cause à effet. Sans nous
prononcer sur celte thèse, qui est vraisem-
blablement fort exagérée, contentons-nous
d’attendre les événements pour les observer
avec curiosité.
ANDRÉ SIEGFRIED.
La Démocratie Ilavraise a cru pouvoir an-
noncer, dans son numéro d’hier, qu’à la
prochaine séance du Conseil municipal, le
24 juin, M. Henri Génestal se démettrait,
pour raison de santé, de ses fonctions de
maire.
Cette nouvelle est en tout cas prématurée*'
avant que^M. Génestal ait fait connaître
officiellement la décision qu’il aurait l’in-
tention de prendre. D’ailleurs;" tant’ qu’il '
n’y a rien de définitif, ses amis aiment à
croire que son état de santé lui permettra*
de rester encore au poste qu’il occupe avec
tant de dignité et d’autorité, pour l’honneur
et le plus grand bien de notre cité.
ACCALMIE
Avant d’aller assister à la séance
de la Chambre qui s'annonce ora-
geuse, fai suivi quelque peu le « Con-
grès des Questions sociales », qui s'est
tenu dans notre ville. Je m'y suis re-
posé des querelles politiques et j’y ai
respiré l'air pur des principes.
Dans cette atmosphère salubre, tou-
tes les bonnes volontés peuvèrit facile-
ment se mettre d’accord en vue de
l’action sociale et morale. Il y avait
là des protestants venus de tous les
coins de l’horizon ecclésiastique et po-
litique, mais les plus modérés ser-
raient fraternellement la main aux
plus avancés, teintés d'hérésie et de
syndicalisme, dans un commun désir
du bien à accomplir.
L’exemple est contagieux et les ca-
tholiques, en la personne de M. Urbain
Falaise, n’ont pas voulu être en reste ;
notre conf rère, par son article d’iuer
sur la presse, s’est associé aux tra-
vaux du congrès avec un libéralisme
qui thonore. Du coup, j’ai été le voir,
gagné par ce besoin de large collabo-
ration ; mais, de grâce, ami lecteur,
ne le dites pas à la Démocratie Ha-
vraise, qui m’accuserait de je ne sais
quel noir complot contre la sûreté de
la République ; aussi bien, je vais vous
faire juge de ma démarche.
Comme on l a remarqué dans le
compte rendu de notre excellent col-
laborateur Polet, une des principales
séances du congrès a eu pour objet
« la presse, sa puissance pour le bien
et pour le mal. » Le rapporteur -était*
mon ami le professeur Viénot, de Pa-
ris, celui-là même qui a perdu na-
guère, dans des conditions si doulou-
reuses, son fils, jeune soldat au Havre,
et il me semble qu’il a fait preuve
d’un dévouement particulier pour les
causes sociales en revenant si tôt dans
notre ville où la plaie de son coeur ne
pouvait que se raviver.
M. Viénot a montré avec raison, en-
tré autres choses, tout le mal que fait
la presse à grdnd tirage en donnant
une place exagérée aux affaires scan-
daleuses et en faisant une publicité
aussi pernicieuse que gratuite aux
criminels dont elle publie avec com-
plaisance les portraits. C'est un des
souvenirs les plus pénibles de ma vie
d’avocat que cette question qui m’a
été posée à plusieurs reprises, non sans
orgueil, par de jeunes détenus :
« Est-ce que mon portrait est dans les
journaux? » M. Viénot a terminé en
faisant appel à la presse « honnête et
propre » pour réagir contre de pareils
procédés.
M. Urbain Falaize a répondu à cet
appel en s’associant aux critiques de
M. Viénot mais en ajoutant avec rai-
son qu’elles portaient surtout sur les
journaux de Paris et que naux provinciaux se montrent géné-
ralement préoccupés, sinon de mora-
liser, du moins de ne pas démorali-
ser leurs lecteurs ».
La formule de mon distingué con-
frère me parait excellente ; nous ne
pouvons guère « moraliser », nous qui
sommes mêlés à toute la vie quoti-
dtcnner;~foette non seulement de princi-
pes abstraits, mais surtout de réalités
pratiques avec lesquelles il nous est
impossible de ne pas compter ; on nous
traiterait vite de « raseurs » et on
nous laisserait tranquillement en de- ;
hors du mouvement de la cité, ce qui
n’augmenterait pas notre action l
Mais, certes, notre devoir impérieux
et notre désir le plus ferme est de ne
pas
Je sais bien que même cette vertu
toute passive ne nous est pas commode
et que nous aurons toujours besoin'
de l’indulgence des « purs » comme
M. Pourèsy, un des orateurs du Con-
grès et qui se fait, à travers toute la
France, l’apôtre de la moralité publi-
que. — Mais nous tenons à donner
une preuve précise de notre bonne vo-
lonté et voici le résultat de ma démar-
che auprès de M. Falaize : d’accord
avec le Havre-Eclair, nous ne publie-
rons plus de portraits de criminels,
sauf s’il s’agit de certains grands pro-
cès parisiens eu autres ou s’il est
utile de le faire pour la Justice.
Au banquet du Congres,M. Charles
Gide, professeur à la Faculté dé droit
de Paris, a déploré, avec un esprit
peut-être trop caustique, le peu de ré-
sultats pratiques auxquels aboutis-
saient les travaux oratoires de l’Asso-
ciation qa’il préside : nous aimons à1
croire qu’il estimera maintenant, que?
ses efforts et ceux de ses collègues
n’auront pas été tout à fait inutiles
dans notre ville 1
GASPAR-JORDAN.
Le Deuxième Coagrès
des Délégués Cantonaux:
LA PREMIÈRE SÉANCE
Un Discours de IVI. Dessoye
Le deuxième Coagrès de l’Union nationale
des délégués cantonaux s’est ouvert hier dans
l’hôtel de la Ligue de renseignement, sous
la présidence de M. Ferdinand-Dreyfus, sé-
nateur de Seine-et-Oise, président de l'Union
nationale, assistéde Mme Couion, présidente
du Comité des Dîmes de la Ligue de rensei-
gnement, et des présidents des Unions dé-
partementales des déiégnés cmtoaaux.
Le ministre de l’instruction publique, M.
Dessoye, accompagné de MM, Bayet, Poin-
caré et Lapie, directeurs an ministère, est
arrivé au moment où M. Bordier faisait un
remarquable exposé des questions relatives
à“la frèquentiou scolaire. Le ministre a pré-
sidé à la fin de la discussion.
La séance a été suivie d’un banquet, au-
quel assistaient deux cents délégués canto-
naux, institutrices et instituteurs.
M. Ferdinand-Dreyfus a souhaité la bien-
venue au ministre qui, en sa qualité de pré-
sident de la Ligue de l’enseignement, avait
si aimablement offert l’hospitalité do l'hôtei
de la ligue. Il lui a présenté les félicitations
des délégués et a ajouté que touscomptaient
sur lui pour la défense et le développement
de l’école laïque.
M. Dessoye, quand il s’est levé pour pren-
dre la parole, a été l’objet d’une chaleureuse
ovation.
Le ministre se dit heureux de ne voir que
dis amis autour de lui, et de leur affirmer
que les sentiments dn président de la Ligue
de l'enseignement — qu’il était, lorsqu’il a
en le plaisir d’offrir Fnospiiatité aux délé-
guas cantonaux de France — n'ont pas été
modifiés, depuis que le président de Ta ligue
a été chargé du ministère de l’instruction
publique. Tel il était hier, tel il est aujour-
d’hui, et tel il sera demain, si la fortune mi-
nistérielle lui sourit.
M. Dessoye regrette vivement que M. Vi-
viani, qui devait présider ce banquet, n’ait
pu y assister. Il eu aurait laissé la présiden-
ce avec joie à son éminent prédécesseur. Du
moins s’efforcera-t-il de continuer l’oeuvre
de ce dernier ; il défendra devant lé Parle-
ment les projets scolaires qu’ils ont prépa-
rés tous deux, avec le même coeur que les
aurait défendus M. Viviani.
La Seconds Ligna k Haïra a Paria
LE RAPPORT DE M. PICHERY
r x
Des études auxquelles il a été procédé
par l'Administration des chemins de fer de
l’Etat et dont le rapport de M. Pichery nous
donne le détail, il résulte que les dépenses
de l’exécution de la Ligne projetée pour re-
lier Le Havre à la ligne de Serquigny à
Rouen, avec traversée de la Seine en via-
duc, s’élèveraient à la somme de 85 mil-
lions, se répartissant ainsi ;
Etudes sur le terrain ..Fr, 137.500
Terrains, terrassements, dé-
viations, ouvrages d’art.. » 14.500.000
Grands viaducs » 41.880.000
Superstructure • 11.250.000
Raccordements avec la ligne
de Paris au Havre et avec
la ligne de Serquigny à
Rouen........ » 3.700.000
Matériel reniant » 1.860.000
Personnel et frais généraux
du réseau, 6 0/0 environ. • 4.451.500
Dépenses faites a ce jour sur
les crédits, d'études....... » 450.000
Contribution à l’établisse-
ment d’une gare de triage
an Havre....... » 6.751.000
Tolal général.........Fr. 85.000.000
Il a paru à la Commission (i) qu’il était
nécessaire de rechercher tout d’abord si
cette dépense était indispensable.
« Dans ce but, dit M. Pichery, nous avons
établi par des statistiques fournies par la
Chambre de commerce, le service de la na-
vigation, celui de la Compagnie des che-
mins de fer de l’Ouest-Etat, le trafic actuel
du port et de la gare du Havre. Nous avons
recherché ensuite, par des moyennes dé-
cennales, la progression de ce trafic, puis le
développement certain qui résultera des
améliorations apportées au port par les tra-
vaux en cours d'exécution. Après avoir fait
la preuve de l’insuffisance prochaine de la
ligne actuelle, nous avons été amené à recon-
naître le mauvais état dans lequel elle se
trouvait, la vétusté des ouvrages d’art en-
tre le Havre et Rouen, dont certains mena-
çaient rüine. Il est certain qu'un grand port
comme Le Havre ne peut demeurer dans la
situation précaire, au. point de vue des voies
ferrées, où il se trouve actuellement. »
Lepbrtlîu Havre, constate le Rapport de
M. Pichery, se développe avec rapidité, tes
importations qui, en 1895, n’étaient que de
1.602 647 tonnes, ont été, en 1911, de
2.455.222 tonnes.
Les expéditions du Havre, par voie fer-
rée, suivent naturellement le mouvement
des importations : de 686 544 tonnes, en
1893, elles ont passé à 1.222.159 tonnes
en 1911.
Les exportations sont également en pro-
grès constant : en 1895, 642.705 tonnes:
en 1911, 827.178 tonnes.
De même que les expéditions suivent les
importations, les arrivages au Havre par
voie ferrée suivent les exportations : de
(i) Cette Commission des travaux publics, des
chemins de fer et des voies de communications
de l’ancienne Chambre était ainsi composée : MM.
Fernand Rabier, président ; Monestier, Slbifle,
Plichon, Tournade, ColJy, Gîoux, vice-présidents;
Marraine. Henri Roy, Armand Jdusselin, Python,
Fernand Brun, Emile-Favre, Péchadre, secrétai-
res ; Alasseur,. Aiuiol, Baduel. Bedouee, Paul Bi-
gnon, Ferdinand Bougère, Ceccaldi, Cbalamel, de
Gbappedelaibe (Côtes-du-Nord), Edmond Chspuis
(Jura), Pierre Charles (Côte-d’Or), Chaumol, Gro-
lard, Devèzo, Dior, Dubuisson, Fernand Engerand,
Eugène Cbanal, Emile Faure, Fourment, Germain
Péner (Saône-et-Loire), Victor Judet, Charles Le-
boucq, Joseph Lhoste (Seioe-eJ-Maruej, Mairat,
Maurice-Binder, Maurice Spronck, Mons, Pichery,
Dominique Pugiiesi-Conti (Corse).
316.134 tonnes en 1895, elles ont passe à
555.074 tonnes en 1911.
En examinant les chiffres qui précèdent,
M. Pichery constate que l’accroissement
moyen annuel des importations est de
51.000 tonnes ; celui des exportations par
voie ferrée de 45.000 tonnes.
« Admettons, dit-il, et c’est l’avis.de l’in-
génieur en chef, que le projet puisse être
réalisé au plus tôt en dix années, soit en
1924, nous devrions prévoir en suivan t cette
simple progression une augmentation de
510.000 tonnes sur le tonnage à expédier
par chemin de fer au départ du Havre et de
456.000 tonnes sur les arrivages. »
Mais ce dernier chiffre est-il assez élevé ?
« Il y a de très sérieuses raisons, conti-
nue M. Pichery, pour que le mouvement
aille en s’accélérant, si l’on envisage no-
tamment l’exécution des grands travaux
en cours, en vue de l’amélioration et de
l’extension du port, travaux devant avoir
pour effet de diminuer l’encombrement ac-
tuel et de permettre l’attributiou de places
à quai à des lignes de navigation régulières
qui en demandent vainement aujourd’hui. »
Ces travaux sont, en effet, très considé-
rables. Ils comportent, on le sait : le creu-
sement à la cote —6 m. 00 de la passe exté-
rieure et du nouvel avant-port (3.390.009
francs) r la construction de quais maritimes
sur le Nord du canal de Taucarville (6 mil-
lions 200.000 fr.) ; la construction d’un bas-
sin de marée et d’une forme de radoub
86.600.000 fr.) ; la construction d’un ap-
pontement à l’extrémité Est du Grand-Quai
(400.000 fr.) ; le creusement à la cote
—7 m. 50 de la passe extérieure de l’avant-
port (5.000.000 fr.) ; l’amélioration du bas-
sin-dock (2.750.000 fr.). Au total, ces tra-
vaux neufs autorisés de janvier 1908 à juin
1912 s’élèvent à la somme de 104.340.009 fr,
dont 51.320.000 fr. à couvrir par des fonds
du trésor et 50.020.000 fr. par des fonds de
créances (Ville du Havre, département de
la Seine-Inférieure, Chambre de Com-
merce).
Si, aux conditions qui précèdent, on ajoute
celles qui résultent du développement si
considérable et si rapide des Erats Unis, et
-de-Ffmveftace du canaLde.Paaama qui per-
mettra à une partie du commerce d'Extrê-
me-Orient de correspondre plus aisément
avec lé Havre, on est en droit de penser, dit
le rapport de M. Pichery, que ce ne sera
plus une augmentation de 510,000 tonnes
aux expéditions et 450,000 tonnes aux arri-
vages de la gare du Havre qu’il faudrait
prévoir, mais que les chiffres de 800,006 et
700.000 tonnes seraient plus près de l’exac-
titude.
On serait alors amené à établir ainsi qu’il
suit l’intensité de la ligne. Aux chiffres
précédemment indiqués pour 1911, expédi-
tions de la gare du Havre 1.227,159, arri-
vages 555.074, soit 1.782.233, il convien-
drait d’ajouter 800.000 tonnes aux expédi-
tions et 700.000 tonnes aux arrivages, soit
1.5OO.OO0 tonnes, et l’on arrive ainsi au
chiffre de (1.782.233 + 1.500.000 tonnes)
3.282.233 tonnes.
Un certain nombre de lignes dépassent
celte densité, mais la plupart de leurs trains
transportent des marchandises lourdes et
uniformes ; leur trafic régulier permet d’é-
viter les encombrements.
Le cas est tout différent pour les mar-
chandises importées par le Havre. Ëlles
sont variées, souvent périssable ou domma-
geables ; leur transport ne peut être qu’irré-
gulier, puisqu’il dépend des arrivées et des
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 11 Juin, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
Cl’IVttE
Comptant..) . 161 17/6 -/- 7/6
3 mois £ 62 10/- -/- 7/6
ETAÜV
Comptant 1141 -/- -/- . -/-
3 mois calme 114J i7y6
FER
Comptant /.j calne M/4 H -/- 1 « d
«mois....) 51/4 -/-x t % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
(u 10 juin i Mi.
NEW-YORK, 11 JUIN
CotoiiM i juillet, hausse 6 points ; août,
hausse 6 points ; octobre, hausse 7 points ;
janvier, hausse 8 points.
Café* i haïsse i à 3 points.
NEW-YORK, 11 JUIN
. ti not i. menu;
Cuivre Standard disp. 13 67 13 67
— août , 43 67 43 67
Amalgaïuat. Coji... 74 3/4 71 7 8
Ver... 4473 14 75
. CHICAGO,-11 JUIN
e. DU JOUR £. PRKCSi)
Blé sur Juillet.... 81 3 8 85 3 8
— ...... Septembre 8J 7/8 83 6 8
Mais sur Juillet.... 70 7/8 71 6,8
..... Septembre 68 1 4 69 1,4
Saindoux sar. Juillet.... 1012 toi)
— Septembre! 10 27 40 87
Lt HlAl RHIN
ïïn Conseil de Cabinet
Les ministres et sons-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier à cinq heures en Conseil de
cabinet, au ministère de la justice, sous la
présidence de M. Ri bot.
lisse sont entretenus de la déclaration
ministérielle dont les termes seront défini-
tivement arrêtés dans un Conseil des minis ¬
tres qui se tiendra ce matin à l’Elysée, sous
la présidence de M. Poincaré.
Cette déclaration sera lue aux Chambres
cet après-midi.
Le Conseil a décidé qne le projet d’em-
prunt sera déposé sur le bareau de la Cham-
bre aussitôt après le débat sur la politique
générale qui soivrâ la lecture de la déclara-
tion ministérielle.
Les modalités de l’emprunt seront fixées
lors du Conseil des ministres qai se tiendra
ca matin.
Le gouvernement, dans la déclaration
qn’il fera à la Chambre, affirmera sa résolu-
tion de ne s’appuyer que sur une majorité
républicaine.
Si celle-ci lui fait défaut, il abandonnera
le pouvoir. »
En sortant du Conseil, M. Ciémentel s’est
exprimé en ces termes : « Nous sommes
prêts pour la bataille et nous y allons le fu-
sil sur l’épaule. »
Pendant qu’avait lien la délibération des
ministres, une vingtaine de photographes se
sont présentés an ministère de la justice et
ont demandé à photographier le président
dn Conseil et ses collaborateurs.
Les membres da Cabinet ont accédé à ce
désir et ils se sont groupés dans le jardin, où
les photographes et les cinématograpliistes
ont pu opérer à leur aise.
Ce que contiendra
la Déclaration Ministérielle
La déclaration ministérielle indique d’une
façon très nette ia volonté du gouvernement
de pratiquer une politique de gauche.
Elle constate que le pays a marqué aux
dernières élections son vif désir de réformes
et que lé Cabinet entend" s’y conformer.
C est un programme de réformes qu’il ap-
porte aux Chambres et c’est pour ie réaliser
que les hommes de gauche qui composent
ie ministère font appel à la majorité répu-
blicaine sans laquelle iis ne veulent ni ne
peuvent rester au pouvoir.
Nous avons fait connaître précédemment
le sens de la déclaration en ce qui concerne
la loi mililaire. Son statut ne peut être mo
difie alors que les circonstances qui Font
rendue nécessaire subsistent entières.
Le gouvernement annoncera le dépôt de
projets sur h préparation militaire do la
jeunesse et l’atiiisation des réserves.
La déclaration insiste sur l’urgence du
vote de l’emprunt.
Au point de vue fiscal, le gouvernement
prend rengagement de soufe nir devant le
Sénat l’incorporation dans le budget d > 1914
des dispositions relatives, à l’impôt sur le
revenu déjà votées par la Chambre. Le bud-
get de 1915 comprendra une série de mesu-
res qui en assureront Féqoilibre, sans qu’il
soit nécessaire de recourir à des surtaxes
sur les objets de première nécessité, ni sur
les boissons hygiéniques.
La partie de la déclaration exprimant les
vues du gouvernement sur l’application des
lois laïques est d’une absolue netteté.
En matière de lois sociales, le gouverne-
ment se prononceégalementen faveur d’une
législation destinée a établir plus de justice
sociale en même temps que plus de justice
fiscale.
Suivant l’nsage. 1^ déclaration fait allusion
au prix que U Franfcp attache à ses allian-
ces et ses amitiés dont,(le maintien contribua
à assurer la paix.
La déclaration ministérielle sera lue à ia
Chambre par M. Ribot, président du Conseil,
et au Sénat, par M. Peytral, ministre de l’in-
térieur.
Le sous-secrétariat des Beaux-Art»
Le conseil qui s’est tenu hier a décidé qu’il
serait statué ultérieurement sur la question
de savoir s’il convenait de maintenir le sous-
secrétariat des Beaux-Arts ou d’y substituer
une direction.
Au Sénat
On assure qu’aujourd’hui, ati Sénat, après
la lecture de la déclaratiou ministérielle, un
certain nombre de membres de la Haute-
Assemblée déposeront une motion de con-
fiance dans le gouvernement dont ie vote
interviendra plusieurs heures avant le vote
de la Chambre sur la politique générale.
M. Léon Bourgeois se rendra aujourd’hui
4 ia Chambre avec le président du Conseil,
afia d'intervenir dans la discussion de l'in-
terpellation sur la politique générale s’il
était mis en cause.
Au Ministère de l'Intérieur
M. Pyytral, préfet de PÀin, est nommé di-
recteur du personnel au ministère de i’inté-
rienr, en remplacement de M. Moruin, ap-
pelé à d’autres fonctions et nomme directeur
honoraire.
M. Morain sera prochainement appelé dans
une très importante'préfecture.
M, Brin, préfet de la Corse, est nommé
préiet du Loiret, en remplacement de M.
Poux-Lavilie, décédé.
. A.U MAROC
Les Opérations contre les Zaïans
MEMNEZ. — Le général Henrys, qui doit
prendre ie commandement des troupes opé-
rant contre les Zaïans, est parti hier malin
pour rejoindre ia colonne Claudel.
Le général est accompagné du colonel
E ghagne, officier d’ordonnance du roi d’Es-
pagne et de plusieurs officiers d'état-major.
UN DINER EH L’HONNEUR
DU CORPS DIPLOMATIQUE
Le président du Sénat et Mme Dubost ont
offert hier soir, an Petit Luxembourg, un dî-
ner de cent converts en i’bonnenr du corps
diplomatique.
Le président du Sénat avait à sa droite Mme
Titonni et à sa gauche Mme de Schoen ; Mme
Antonin Dubost avait à sa droite M. Titonni,
ambassadeur d’Italie, et à sa gauche M. de
Schoen, ambassadeur d’Allemagne.
Assistaient à ce diaer, les ambassadeurs
d’Espagne, de Turquie, des Etats-Unis ; les
ministres d3 la République Argentine, de
Roumanie, etc. ; ie président du Conseil et
Mme Ribot ; le ministre de l’intérieur et
Mme Pyytral ; le ministre de la marine et
Mme Chautemps ; le général Michel, gouver-
neur de Paris, etc.
Le dîner a été suivi d’une très brillante
réception.
DEUX ACCIDENTS A L’AÉRODROME
DE BUC
Bue. — L’aviateur Pelletier, qui montait
un biplan,.était parti pour lâcher un para-
chute quaffü, par suite d’une saute de vent,
son appareil tomba d’une trentaine de mè-
tres oie hauteur.
L’aviateur n'a pas été blessé, mais son ap-
pareil est complètement brisé.
L’aviateur Le Bourbis, qui voulait tenter
de boucler la boucle, est tombé par suite
(l’un remous, u’«.ie hauteur de cinquante
mètres. Il s’est fait quelques blessures légè-
res au visage et aux jambes.
I.' a reçu des soins à l’hôpital civil de Yer-
saiiiss.
»■ «» ■■
LES TROUBLES EN ITALIE
N APLES. — Les obsèques de i’ouvrier Saba-
teiii, tuéau cours des dernières bagarres,
ont eu lieu hier matin au milieu d’une af-
fluence considérable.
Des remis de justice qui s’étaient glissés
dans le cortège ont lancé des pierres contre
plusieurs magasins et sur des réverbères.
La cavalerie est intervenue.
Un vieillard, foulé aux pieds par les che-
vaux, a été tué..
Un manifestant et an soldat ont été bles-
sés.
Plusieurs arrestations ont été opérées.
DEUX BOMBES ÉCLATENT
A WESTMINSTER
Est-ce encore un Attentat des Suffragettes»
LONDRES. — Hier après-midi, vers 6 heures,
deux bombes ont éclaté près du maitre-autel
de l’abbaye do Westminster.
L’explosion a été si violente que les trot-
toirs entourant l’abbaye ont été fortement
ébranlés.
Dans l’intérieur de l’abbaye, le trône ser-
vant au couronnement des rois d’Angle-
terre a été endommagé, ainsi qne les mu-
railles.
L’abbaye a été immédiatement fermée.
Des femmes ont été arrêtées.
L’expiosion s’est produite au moment où
le ministre de l’intérieur annonçait à la
Chambre des Communes, qne le gouverne-
ment pourrait réunir des éléments de preu-
ves suffisants pour traduire devant les tri-
bunaux les militantes ainsi qne tes personnes
qui lear fournissent de l’argent.
UN BALLON ALLEMAND
ATTERRIT EN FRANCE
SEDAN. — Un b >lion allemand, parti de Co-
blcntz mercredi, a atterri hier à ia limile dot
départements de la Mease et des Ardennes,
près de Letanne.
Le ballon était monté par un avocat et
trois commerçants de Coblentz.
Les aéronautes, surpris par un orage,ne se
rendirent pas compte qn’ils se trouvaient en
territoire français.
Après interrogatoire à Slenay, les aéronau-
tes oàt pu reprendre ie train a six Usures
pour Luxembourg.
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Variétés Economiques et Politiques
La Stagnation de la Production
de l’Or dans le Monde
La question de la production mondiale
de l’or est de nouveau à l’ordre du jour de-
puis la publication des statistiques du mé-
tal jaune pour 1913. Ces statistiques sont
intéressantes à connaître et surtout à situer
à leur place dans la production des trente
dernières années :
1883 500 millions de francs ; 1890 600
millions ; 1899 1.600 millions ; 19011.380
millions ; 1908 2.300 millions ; 1912 2.416
millions ; 1913 2.356 millions.
Le commentaire de ces chiffres est cu-
rieux à faire. Après un progrès énorme en-
tre 1885 et 1908, il y a stagnation incontes-
table depuis cette date et même tassement
depuis 1912. On peut du rester voir assez
clairement pourquoi il en est ainsi, en étu-
diant la répartition géographique de l’or.
Trois pays produisent, à eux seuls, plus
des deux tiers de l’or extrait dans le monde.
Ce sont le Transvaal, pour 910 millions de
francs ; les Etats-Unis, pour 440 millions ;
l’Australasie, pour 370 millions : soit en-
semble 1,620 millions sur 2,356 millions de
francs. Les producteurs venant ensuite sont
la Russie, le Mexique, le Canada, la Rho-
désie, les Indes anglaises,. l’Amérique du
Sud ; mais aucun de ces pays ne figure pour
plus de 60 millions, et à eux tous ils ne dé-
passent guère 500 millions.
Si l’on observe les tendances de la produc-
tion de l’or dans chaque pays depuis quel-
ques années, on remarque qu’il y a presque
partout recul. C’est au Transvaal que la
chose est la plus frappante : les chiffres de
1913 accusent une décadence certaine. La
cause est double. D’une part il semble bien
que les meilleures mines d’affleurement
commencent à s’épuiser ; de l’autre les
difficultés de main-d’oeuvre, qui sévissent
là-bas d’une façon chronique depuis quel-
que temps, sont un grave ohstacle. Il est
peu probable, dans ces conditions, que le
fléchissement cono te to ’ffodwinc-
jnent.
Aux Etats-Unis, même mouvement de
recul depuis 1911. L’Alaska ne tient pas
les promesses de la fin du siècle dernier.
Mais des efforts constants sont faits dans
l’Amérique du Nord, qui vraisemblable-
ment ne resteront pas sans récompense.
L’Australasie, elle, est en décadence depuis
1903, et quelle décadence î 2,533,000 on-
ces en 1913, au lieu de 4,318,000 en 1903.
Même constatation au Mexique, mais pour
des raisons politiques qui, on peut l’espé-
rer, ne seront pas éternelles. Le seul pays
en progrès marqué au point de vue de la
production de l’or est la Russie, à laquelle
on peut ajouter, comme réserve éventuelle
d'avenir, le Canada.
Le léger tassement auquel nous venons
de faire allusion passerait sans doute pres-
que inaperçu si le monde civilisé ne con-
sommait de plus en plus d’or. Les écono-
mistes qui font autorité, tels que M. Leroy-
Beaulieu à qui nous empruntons ces chif-
fres, estiment que plus de la moitié de l’or
produil sur la terre est absorbé par les ban-
ques. Ea politique actuelle des grandes^
banques nationales d'émission consiste à
accumuler l’or comme un trésor de guerre
ou comme une réserve pour les heures de
crise. La Banque de France et la Banque
impériale de Russie ont été les initiatrices
de ce mouvement. L’Allemagne, dès 1871,
avait pris la précaution d’enfermer dans la
tour de Spandau une somme de 200 mil-
lions, prise sur les cinq milliards français.
Mais, depuis deux ans, la Banque d’Empire
fait de violents efforts pour attirer, même
par les moyens les plus artificiels, des cen-
taines de millions d’or. Il n’est pas jusqu’à
l’Angleterre, jusque-là confiante surtout
dans ses moyens de crédit perfectionnés,
qui ne suive la filière et ne cherche à imi-
ter ses voisins.
A côté de cette cause d’absorption de
l’or, il en est une autre, beaucoup moins
connue. Dans tout l’Orient, les particu-
liers, rendus méfiants par de nombreuses
aventures malheureuses, ont pour tradi-
tion d’accumuler les métaux précieux :
c’est leur façon d’épargner ef l’équivalent
asiatique de notre vieux bas de laine. On
voit aux Indes des femmes dont les bras
sont couverts de bracelets et les doigts de
bagues, dix bracelets à chaque bras, deux
ou trois bagues à chaque doigt. Le spec-
tacle n’apparaît d’abord que comme pitto-
resque. Quand on totalise par des statisti-
ques, on s’aperçoit que des quantités
énormes d’or disparaissent ainsi. L’usage
de l’or dans les industries de luxe accapare
ce qui reste du stock disponible.
Nous sommes donc revenus, dans cës der-
nières années, à une conception de l’or qui
n’est plus tout à fait celle de la génération
précédente. Pendant longtemps en effet les
économistes ont enseigné que le stock d’or
de la Banque de France était trop considé-,
rable, qu’il correspondait à une perte d’in-
térêts. Certains le traitaient même de « ri-
dicule ». On avait une eohfiance illimitée
dans le perfectionnement des mécanismes
modernes du crédit, et l’on calculait, non
sans raison du reste, qu’avec le chèque et
les compensations de toute espèce, l’or de-
venait de moins en moins nécessaire.
Les brutales secousses, politiques et
économiques, des dernières années sem-
blent avoir ébranlé cette confiance. On sait
maintenant, par expérience, le rôle pri-
mordial des encaisses pendant les crises,
et nombreux sont les gens qui pensent
(non sans exagération du reste) qu’en
temps de guerre For serait la seule monnaie
efficace et acceptée de tous.
Voilà de quoi rendre sensible une dimi-
nution de la production mondiale de For.
-Sans qu’on puisse, à cet égard,, faire de
.pronostic certain, il. se souriait que le re-
cul de 1913, la stagnation des dernières
années marquent le début d’une période de
réaction. Il sere intéressant, s’il en est ain-
si, de voir si la diminution de For coïnci-
dera avec une diminution des prix. Cer-
tains économistes prétendent qu’il y aurait
là une relation de cause à effet. Sans nous
prononcer sur celte thèse, qui est vraisem-
blablement fort exagérée, contentons-nous
d’attendre les événements pour les observer
avec curiosité.
ANDRÉ SIEGFRIED.
La Démocratie Ilavraise a cru pouvoir an-
noncer, dans son numéro d’hier, qu’à la
prochaine séance du Conseil municipal, le
24 juin, M. Henri Génestal se démettrait,
pour raison de santé, de ses fonctions de
maire.
Cette nouvelle est en tout cas prématurée*'
avant que^M. Génestal ait fait connaître
officiellement la décision qu’il aurait l’in-
tention de prendre. D’ailleurs;" tant’ qu’il '
n’y a rien de définitif, ses amis aiment à
croire que son état de santé lui permettra*
de rester encore au poste qu’il occupe avec
tant de dignité et d’autorité, pour l’honneur
et le plus grand bien de notre cité.
ACCALMIE
Avant d’aller assister à la séance
de la Chambre qui s'annonce ora-
geuse, fai suivi quelque peu le « Con-
grès des Questions sociales », qui s'est
tenu dans notre ville. Je m'y suis re-
posé des querelles politiques et j’y ai
respiré l'air pur des principes.
Dans cette atmosphère salubre, tou-
tes les bonnes volontés peuvèrit facile-
ment se mettre d’accord en vue de
l’action sociale et morale. Il y avait
là des protestants venus de tous les
coins de l’horizon ecclésiastique et po-
litique, mais les plus modérés ser-
raient fraternellement la main aux
plus avancés, teintés d'hérésie et de
syndicalisme, dans un commun désir
du bien à accomplir.
L’exemple est contagieux et les ca-
tholiques, en la personne de M. Urbain
Falaise, n’ont pas voulu être en reste ;
notre conf rère, par son article d’iuer
sur la presse, s’est associé aux tra-
vaux du congrès avec un libéralisme
qui thonore. Du coup, j’ai été le voir,
gagné par ce besoin de large collabo-
ration ; mais, de grâce, ami lecteur,
ne le dites pas à la Démocratie Ha-
vraise, qui m’accuserait de je ne sais
quel noir complot contre la sûreté de
la République ; aussi bien, je vais vous
faire juge de ma démarche.
Comme on l a remarqué dans le
compte rendu de notre excellent col-
laborateur Polet, une des principales
séances du congrès a eu pour objet
« la presse, sa puissance pour le bien
et pour le mal. » Le rapporteur -était*
mon ami le professeur Viénot, de Pa-
ris, celui-là même qui a perdu na-
guère, dans des conditions si doulou-
reuses, son fils, jeune soldat au Havre,
et il me semble qu’il a fait preuve
d’un dévouement particulier pour les
causes sociales en revenant si tôt dans
notre ville où la plaie de son coeur ne
pouvait que se raviver.
M. Viénot a montré avec raison, en-
tré autres choses, tout le mal que fait
la presse à grdnd tirage en donnant
une place exagérée aux affaires scan-
daleuses et en faisant une publicité
aussi pernicieuse que gratuite aux
criminels dont elle publie avec com-
plaisance les portraits. C'est un des
souvenirs les plus pénibles de ma vie
d’avocat que cette question qui m’a
été posée à plusieurs reprises, non sans
orgueil, par de jeunes détenus :
« Est-ce que mon portrait est dans les
journaux? » M. Viénot a terminé en
faisant appel à la presse « honnête et
propre » pour réagir contre de pareils
procédés.
M. Urbain Falaize a répondu à cet
appel en s’associant aux critiques de
M. Viénot mais en ajoutant avec rai-
son qu’elles portaient surtout sur les
journaux de Paris et que
ralement préoccupés, sinon de mora-
liser, du moins de ne pas démorali-
ser leurs lecteurs ».
La formule de mon distingué con-
frère me parait excellente ; nous ne
pouvons guère « moraliser », nous qui
sommes mêlés à toute la vie quoti-
dtcnner;~foette non seulement de princi-
pes abstraits, mais surtout de réalités
pratiques avec lesquelles il nous est
impossible de ne pas compter ; on nous
traiterait vite de « raseurs » et on
nous laisserait tranquillement en de- ;
hors du mouvement de la cité, ce qui
n’augmenterait pas notre action l
Mais, certes, notre devoir impérieux
et notre désir le plus ferme est de ne
pas
Je sais bien que même cette vertu
toute passive ne nous est pas commode
et que nous aurons toujours besoin'
de l’indulgence des « purs » comme
M. Pourèsy, un des orateurs du Con-
grès et qui se fait, à travers toute la
France, l’apôtre de la moralité publi-
que. — Mais nous tenons à donner
une preuve précise de notre bonne vo-
lonté et voici le résultat de ma démar-
che auprès de M. Falaize : d’accord
avec le Havre-Eclair, nous ne publie-
rons plus de portraits de criminels,
sauf s’il s’agit de certains grands pro-
cès parisiens eu autres ou s’il est
utile de le faire pour la Justice.
Au banquet du Congres,M. Charles
Gide, professeur à la Faculté dé droit
de Paris, a déploré, avec un esprit
peut-être trop caustique, le peu de ré-
sultats pratiques auxquels aboutis-
saient les travaux oratoires de l’Asso-
ciation qa’il préside : nous aimons à1
croire qu’il estimera maintenant, que?
ses efforts et ceux de ses collègues
n’auront pas été tout à fait inutiles
dans notre ville 1
GASPAR-JORDAN.
Le Deuxième Coagrès
des Délégués Cantonaux:
LA PREMIÈRE SÉANCE
Un Discours de IVI. Dessoye
Le deuxième Coagrès de l’Union nationale
des délégués cantonaux s’est ouvert hier dans
l’hôtel de la Ligue de renseignement, sous
la présidence de M. Ferdinand-Dreyfus, sé-
nateur de Seine-et-Oise, président de l'Union
nationale, assistéde Mme Couion, présidente
du Comité des Dîmes de la Ligue de rensei-
gnement, et des présidents des Unions dé-
partementales des déiégnés cmtoaaux.
Le ministre de l’instruction publique, M.
Dessoye, accompagné de MM, Bayet, Poin-
caré et Lapie, directeurs an ministère, est
arrivé au moment où M. Bordier faisait un
remarquable exposé des questions relatives
à“la frèquentiou scolaire. Le ministre a pré-
sidé à la fin de la discussion.
La séance a été suivie d’un banquet, au-
quel assistaient deux cents délégués canto-
naux, institutrices et instituteurs.
M. Ferdinand-Dreyfus a souhaité la bien-
venue au ministre qui, en sa qualité de pré-
sident de la Ligue de l’enseignement, avait
si aimablement offert l’hospitalité do l'hôtei
de la ligue. Il lui a présenté les félicitations
des délégués et a ajouté que touscomptaient
sur lui pour la défense et le développement
de l’école laïque.
M. Dessoye, quand il s’est levé pour pren-
dre la parole, a été l’objet d’une chaleureuse
ovation.
Le ministre se dit heureux de ne voir que
dis amis autour de lui, et de leur affirmer
que les sentiments dn président de la Ligue
de l'enseignement — qu’il était, lorsqu’il a
en le plaisir d’offrir Fnospiiatité aux délé-
guas cantonaux de France — n'ont pas été
modifiés, depuis que le président de Ta ligue
a été chargé du ministère de l’instruction
publique. Tel il était hier, tel il est aujour-
d’hui, et tel il sera demain, si la fortune mi-
nistérielle lui sourit.
M. Dessoye regrette vivement que M. Vi-
viani, qui devait présider ce banquet, n’ait
pu y assister. Il eu aurait laissé la présiden-
ce avec joie à son éminent prédécesseur. Du
moins s’efforcera-t-il de continuer l’oeuvre
de ce dernier ; il défendra devant lé Parle-
ment les projets scolaires qu’ils ont prépa-
rés tous deux, avec le même coeur que les
aurait défendus M. Viviani.
La Seconds Ligna k Haïra a Paria
LE RAPPORT DE M. PICHERY
r x
Des études auxquelles il a été procédé
par l'Administration des chemins de fer de
l’Etat et dont le rapport de M. Pichery nous
donne le détail, il résulte que les dépenses
de l’exécution de la Ligne projetée pour re-
lier Le Havre à la ligne de Serquigny à
Rouen, avec traversée de la Seine en via-
duc, s’élèveraient à la somme de 85 mil-
lions, se répartissant ainsi ;
Etudes sur le terrain ..Fr, 137.500
Terrains, terrassements, dé-
viations, ouvrages d’art.. » 14.500.000
Grands viaducs » 41.880.000
Superstructure • 11.250.000
Raccordements avec la ligne
de Paris au Havre et avec
la ligne de Serquigny à
Rouen........ » 3.700.000
Matériel reniant » 1.860.000
Personnel et frais généraux
du réseau, 6 0/0 environ. • 4.451.500
Dépenses faites a ce jour sur
les crédits, d'études....... » 450.000
Contribution à l’établisse-
ment d’une gare de triage
an Havre....... » 6.751.000
Tolal général.........Fr. 85.000.000
Il a paru à la Commission (i) qu’il était
nécessaire de rechercher tout d’abord si
cette dépense était indispensable.
« Dans ce but, dit M. Pichery, nous avons
établi par des statistiques fournies par la
Chambre de commerce, le service de la na-
vigation, celui de la Compagnie des che-
mins de fer de l’Ouest-Etat, le trafic actuel
du port et de la gare du Havre. Nous avons
recherché ensuite, par des moyennes dé-
cennales, la progression de ce trafic, puis le
développement certain qui résultera des
améliorations apportées au port par les tra-
vaux en cours d'exécution. Après avoir fait
la preuve de l’insuffisance prochaine de la
ligne actuelle, nous avons été amené à recon-
naître le mauvais état dans lequel elle se
trouvait, la vétusté des ouvrages d’art en-
tre le Havre et Rouen, dont certains mena-
çaient rüine. Il est certain qu'un grand port
comme Le Havre ne peut demeurer dans la
situation précaire, au. point de vue des voies
ferrées, où il se trouve actuellement. »
Lepbrtlîu Havre, constate le Rapport de
M. Pichery, se développe avec rapidité, tes
importations qui, en 1895, n’étaient que de
1.602 647 tonnes, ont été, en 1911, de
2.455.222 tonnes.
Les expéditions du Havre, par voie fer-
rée, suivent naturellement le mouvement
des importations : de 686 544 tonnes, en
1893, elles ont passé à 1.222.159 tonnes
en 1911.
Les exportations sont également en pro-
grès constant : en 1895, 642.705 tonnes:
en 1911, 827.178 tonnes.
De même que les expéditions suivent les
importations, les arrivages au Havre par
voie ferrée suivent les exportations : de
(i) Cette Commission des travaux publics, des
chemins de fer et des voies de communications
de l’ancienne Chambre était ainsi composée : MM.
Fernand Rabier, président ; Monestier, Slbifle,
Plichon, Tournade, ColJy, Gîoux, vice-présidents;
Marraine. Henri Roy, Armand Jdusselin, Python,
Fernand Brun, Emile-Favre, Péchadre, secrétai-
res ; Alasseur,. Aiuiol, Baduel. Bedouee, Paul Bi-
gnon, Ferdinand Bougère, Ceccaldi, Cbalamel, de
Gbappedelaibe (Côtes-du-Nord), Edmond Chspuis
(Jura), Pierre Charles (Côte-d’Or), Chaumol, Gro-
lard, Devèzo, Dior, Dubuisson, Fernand Engerand,
Eugène Cbanal, Emile Faure, Fourment, Germain
Péner (Saône-et-Loire), Victor Judet, Charles Le-
boucq, Joseph Lhoste (Seioe-eJ-Maruej, Mairat,
Maurice-Binder, Maurice Spronck, Mons, Pichery,
Dominique Pugiiesi-Conti (Corse).
316.134 tonnes en 1895, elles ont passe à
555.074 tonnes en 1911.
En examinant les chiffres qui précèdent,
M. Pichery constate que l’accroissement
moyen annuel des importations est de
51.000 tonnes ; celui des exportations par
voie ferrée de 45.000 tonnes.
« Admettons, dit-il, et c’est l’avis.de l’in-
génieur en chef, que le projet puisse être
réalisé au plus tôt en dix années, soit en
1924, nous devrions prévoir en suivan t cette
simple progression une augmentation de
510.000 tonnes sur le tonnage à expédier
par chemin de fer au départ du Havre et de
456.000 tonnes sur les arrivages. »
Mais ce dernier chiffre est-il assez élevé ?
« Il y a de très sérieuses raisons, conti-
nue M. Pichery, pour que le mouvement
aille en s’accélérant, si l’on envisage no-
tamment l’exécution des grands travaux
en cours, en vue de l’amélioration et de
l’extension du port, travaux devant avoir
pour effet de diminuer l’encombrement ac-
tuel et de permettre l’attributiou de places
à quai à des lignes de navigation régulières
qui en demandent vainement aujourd’hui. »
Ces travaux sont, en effet, très considé-
rables. Ils comportent, on le sait : le creu-
sement à la cote —6 m. 00 de la passe exté-
rieure et du nouvel avant-port (3.390.009
francs) r la construction de quais maritimes
sur le Nord du canal de Taucarville (6 mil-
lions 200.000 fr.) ; la construction d’un bas-
sin de marée et d’une forme de radoub
86.600.000 fr.) ; la construction d’un ap-
pontement à l’extrémité Est du Grand-Quai
(400.000 fr.) ; le creusement à la cote
—7 m. 50 de la passe extérieure de l’avant-
port (5.000.000 fr.) ; l’amélioration du bas-
sin-dock (2.750.000 fr.). Au total, ces tra-
vaux neufs autorisés de janvier 1908 à juin
1912 s’élèvent à la somme de 104.340.009 fr,
dont 51.320.000 fr. à couvrir par des fonds
du trésor et 50.020.000 fr. par des fonds de
créances (Ville du Havre, département de
la Seine-Inférieure, Chambre de Com-
merce).
Si, aux conditions qui précèdent, on ajoute
celles qui résultent du développement si
considérable et si rapide des Erats Unis, et
-de-Ffmveftace du canaLde.Paaama qui per-
mettra à une partie du commerce d'Extrê-
me-Orient de correspondre plus aisément
avec lé Havre, on est en droit de penser, dit
le rapport de M. Pichery, que ce ne sera
plus une augmentation de 510,000 tonnes
aux expéditions et 450,000 tonnes aux arri-
vages de la gare du Havre qu’il faudrait
prévoir, mais que les chiffres de 800,006 et
700.000 tonnes seraient plus près de l’exac-
titude.
On serait alors amené à établir ainsi qu’il
suit l’intensité de la ligne. Aux chiffres
précédemment indiqués pour 1911, expédi-
tions de la gare du Havre 1.227,159, arri-
vages 555.074, soit 1.782.233, il convien-
drait d’ajouter 800.000 tonnes aux expédi-
tions et 700.000 tonnes aux arrivages, soit
1.5OO.OO0 tonnes, et l’on arrive ainsi au
chiffre de (1.782.233 + 1.500.000 tonnes)
3.282.233 tonnes.
Un certain nombre de lignes dépassent
celte densité, mais la plupart de leurs trains
transportent des marchandises lourdes et
uniformes ; leur trafic régulier permet d’é-
viter les encombrements.
Le cas est tout différent pour les mar-
chandises importées par le Havre. Ëlles
sont variées, souvent périssable ou domma-
geables ; leur transport ne peut être qu’irré-
gulier, puisqu’il dépend des arrivées et des
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 11 Juin, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
Cl’IVttE
Comptant..) . 161 17/6 -/- 7/6
3 mois £ 62 10/- -/- 7/6
ETAÜV
Comptant 1141 -/- -/- . -/-
3 mois calme 114J i7y6
FER
Comptant /.j calne M/4 H -/- 1 « d
«mois....) 51/4 -/-x t % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
(u 10 juin i Mi.
NEW-YORK, 11 JUIN
CotoiiM i juillet, hausse 6 points ; août,
hausse 6 points ; octobre, hausse 7 points ;
janvier, hausse 8 points.
Café* i haïsse i à 3 points.
NEW-YORK, 11 JUIN
. ti not i. menu;
Cuivre Standard disp. 13 67 13 67
— août , 43 67 43 67
Amalgaïuat. Coji... 74 3/4 71 7 8
Ver... 4473 14 75
. CHICAGO,-11 JUIN
e. DU JOUR £. PRKCSi)
Blé sur Juillet.... 81 3 8 85 3 8
— ...... Septembre 8J 7/8 83 6 8
Mais sur Juillet.... 70 7/8 71 6,8
..... Septembre 68 1 4 69 1,4
Saindoux sar. Juillet.... 1012 toi)
— Septembre! 10 27 40 87
Lt HlAl RHIN
ïïn Conseil de Cabinet
Les ministres et sons-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier à cinq heures en Conseil de
cabinet, au ministère de la justice, sous la
présidence de M. Ri bot.
lisse sont entretenus de la déclaration
ministérielle dont les termes seront défini-
tivement arrêtés dans un Conseil des minis ¬
tres qui se tiendra ce matin à l’Elysée, sous
la présidence de M. Poincaré.
Cette déclaration sera lue aux Chambres
cet après-midi.
Le Conseil a décidé qne le projet d’em-
prunt sera déposé sur le bareau de la Cham-
bre aussitôt après le débat sur la politique
générale qui soivrâ la lecture de la déclara-
tion ministérielle.
Les modalités de l’emprunt seront fixées
lors du Conseil des ministres qai se tiendra
ca matin.
Le gouvernement, dans la déclaration
qn’il fera à la Chambre, affirmera sa résolu-
tion de ne s’appuyer que sur une majorité
républicaine.
Si celle-ci lui fait défaut, il abandonnera
le pouvoir. »
En sortant du Conseil, M. Ciémentel s’est
exprimé en ces termes : « Nous sommes
prêts pour la bataille et nous y allons le fu-
sil sur l’épaule. »
Pendant qu’avait lien la délibération des
ministres, une vingtaine de photographes se
sont présentés an ministère de la justice et
ont demandé à photographier le président
dn Conseil et ses collaborateurs.
Les membres da Cabinet ont accédé à ce
désir et ils se sont groupés dans le jardin, où
les photographes et les cinématograpliistes
ont pu opérer à leur aise.
Ce que contiendra
la Déclaration Ministérielle
La déclaration ministérielle indique d’une
façon très nette ia volonté du gouvernement
de pratiquer une politique de gauche.
Elle constate que le pays a marqué aux
dernières élections son vif désir de réformes
et que lé Cabinet entend" s’y conformer.
C est un programme de réformes qu’il ap-
porte aux Chambres et c’est pour ie réaliser
que les hommes de gauche qui composent
ie ministère font appel à la majorité répu-
blicaine sans laquelle iis ne veulent ni ne
peuvent rester au pouvoir.
Nous avons fait connaître précédemment
le sens de la déclaration en ce qui concerne
la loi mililaire. Son statut ne peut être mo
difie alors que les circonstances qui Font
rendue nécessaire subsistent entières.
Le gouvernement annoncera le dépôt de
projets sur h préparation militaire do la
jeunesse et l’atiiisation des réserves.
La déclaration insiste sur l’urgence du
vote de l’emprunt.
Au point de vue fiscal, le gouvernement
prend rengagement de soufe nir devant le
Sénat l’incorporation dans le budget d > 1914
des dispositions relatives, à l’impôt sur le
revenu déjà votées par la Chambre. Le bud-
get de 1915 comprendra une série de mesu-
res qui en assureront Féqoilibre, sans qu’il
soit nécessaire de recourir à des surtaxes
sur les objets de première nécessité, ni sur
les boissons hygiéniques.
La partie de la déclaration exprimant les
vues du gouvernement sur l’application des
lois laïques est d’une absolue netteté.
En matière de lois sociales, le gouverne-
ment se prononceégalementen faveur d’une
législation destinée a établir plus de justice
sociale en même temps que plus de justice
fiscale.
Suivant l’nsage. 1^ déclaration fait allusion
au prix que U Franfcp attache à ses allian-
ces et ses amitiés dont,(le maintien contribua
à assurer la paix.
La déclaration ministérielle sera lue à ia
Chambre par M. Ribot, président du Conseil,
et au Sénat, par M. Peytral, ministre de l’in-
térieur.
Le sous-secrétariat des Beaux-Art»
Le conseil qui s’est tenu hier a décidé qu’il
serait statué ultérieurement sur la question
de savoir s’il convenait de maintenir le sous-
secrétariat des Beaux-Arts ou d’y substituer
une direction.
Au Sénat
On assure qu’aujourd’hui, ati Sénat, après
la lecture de la déclaratiou ministérielle, un
certain nombre de membres de la Haute-
Assemblée déposeront une motion de con-
fiance dans le gouvernement dont ie vote
interviendra plusieurs heures avant le vote
de la Chambre sur la politique générale.
M. Léon Bourgeois se rendra aujourd’hui
4 ia Chambre avec le président du Conseil,
afia d'intervenir dans la discussion de l'in-
terpellation sur la politique générale s’il
était mis en cause.
Au Ministère de l'Intérieur
M. Pyytral, préfet de PÀin, est nommé di-
recteur du personnel au ministère de i’inté-
rienr, en remplacement de M. Moruin, ap-
pelé à d’autres fonctions et nomme directeur
honoraire.
M. Morain sera prochainement appelé dans
une très importante'préfecture.
M, Brin, préfet de la Corse, est nommé
préiet du Loiret, en remplacement de M.
Poux-Lavilie, décédé.
. A.U MAROC
Les Opérations contre les Zaïans
MEMNEZ. — Le général Henrys, qui doit
prendre ie commandement des troupes opé-
rant contre les Zaïans, est parti hier malin
pour rejoindre ia colonne Claudel.
Le général est accompagné du colonel
E ghagne, officier d’ordonnance du roi d’Es-
pagne et de plusieurs officiers d'état-major.
UN DINER EH L’HONNEUR
DU CORPS DIPLOMATIQUE
Le président du Sénat et Mme Dubost ont
offert hier soir, an Petit Luxembourg, un dî-
ner de cent converts en i’bonnenr du corps
diplomatique.
Le président du Sénat avait à sa droite Mme
Titonni et à sa gauche Mme de Schoen ; Mme
Antonin Dubost avait à sa droite M. Titonni,
ambassadeur d’Italie, et à sa gauche M. de
Schoen, ambassadeur d’Allemagne.
Assistaient à ce diaer, les ambassadeurs
d’Espagne, de Turquie, des Etats-Unis ; les
ministres d3 la République Argentine, de
Roumanie, etc. ; ie président du Conseil et
Mme Ribot ; le ministre de l’intérieur et
Mme Pyytral ; le ministre de la marine et
Mme Chautemps ; le général Michel, gouver-
neur de Paris, etc.
Le dîner a été suivi d’une très brillante
réception.
DEUX ACCIDENTS A L’AÉRODROME
DE BUC
Bue. — L’aviateur Pelletier, qui montait
un biplan,.était parti pour lâcher un para-
chute quaffü, par suite d’une saute de vent,
son appareil tomba d’une trentaine de mè-
tres oie hauteur.
L’aviateur n'a pas été blessé, mais son ap-
pareil est complètement brisé.
L’aviateur Le Bourbis, qui voulait tenter
de boucler la boucle, est tombé par suite
(l’un remous, u’«.ie hauteur de cinquante
mètres. Il s’est fait quelques blessures légè-
res au visage et aux jambes.
I.' a reçu des soins à l’hôpital civil de Yer-
saiiiss.
»■ «» ■■
LES TROUBLES EN ITALIE
N APLES. — Les obsèques de i’ouvrier Saba-
teiii, tuéau cours des dernières bagarres,
ont eu lieu hier matin au milieu d’une af-
fluence considérable.
Des remis de justice qui s’étaient glissés
dans le cortège ont lancé des pierres contre
plusieurs magasins et sur des réverbères.
La cavalerie est intervenue.
Un vieillard, foulé aux pieds par les che-
vaux, a été tué..
Un manifestant et an soldat ont été bles-
sés.
Plusieurs arrestations ont été opérées.
DEUX BOMBES ÉCLATENT
A WESTMINSTER
Est-ce encore un Attentat des Suffragettes»
LONDRES. — Hier après-midi, vers 6 heures,
deux bombes ont éclaté près du maitre-autel
de l’abbaye do Westminster.
L’explosion a été si violente que les trot-
toirs entourant l’abbaye ont été fortement
ébranlés.
Dans l’intérieur de l’abbaye, le trône ser-
vant au couronnement des rois d’Angle-
terre a été endommagé, ainsi qne les mu-
railles.
L’abbaye a été immédiatement fermée.
Des femmes ont été arrêtées.
L’expiosion s’est produite au moment où
le ministre de l’intérieur annonçait à la
Chambre des Communes, qne le gouverne-
ment pourrait réunir des éléments de preu-
ves suffisants pour traduire devant les tri-
bunaux les militantes ainsi qne tes personnes
qui lear fournissent de l’argent.
UN BALLON ALLEMAND
ATTERRIT EN FRANCE
SEDAN. — Un b >lion allemand, parti de Co-
blcntz mercredi, a atterri hier à ia limile dot
départements de la Mease et des Ardennes,
près de Letanne.
Le ballon était monté par un avocat et
trois commerçants de Coblentz.
Les aéronautes, surpris par un orage,ne se
rendirent pas compte qn’ils se trouvaient en
territoire français.
Après interrogatoire à Slenay, les aéronau-
tes oàt pu reprendre ie train a six Usures
pour Luxembourg.
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