Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-09
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 juin 1914 09 juin 1914
Description : 1914/06/09 (A34,N11994). 1914/06/09 (A34,N11994).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172160s
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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BULLETIN l)K i tTRVIVtiER
ta Politique mondiale
de l’Allemagne
(D'après on Arlieie de la KoelnisclieZeiluug)
La Kôlnisehe Zeitung a publié, il y a
quelque temp* (1er mai), un article extrê-
mement intéressant sur les tendances et
l’esprit de la politique extérieure alle-
mande. L’importante situation de ce jour-
nal, la portée de cet article qui semble un
examen de conscience (si l’on peut dire),
le grand intérêt qu’il y a pour des Fran-
çais à voir la politique internationale à
travers des lunettes allemandes, voilà au-
tant de raisons qui nous conseillent d’en
donner un résumé aux lecteurs du Petit
Havre.
Tout au premier rang des causes qui
poussent l’Allemagne à une politique d’ac-
tion mondiale, la KôlnUche Zeitung inscrit
tu argument d’ordre économique, évidem-
ment vrai et qui nous échappe trop souvent
quand nous envisageons l’attitude de nos
voisins. « Les inconvénients irrémédiables
de notre situation géographique, écrit-elle,
sont trop connus pour qu’il soit nécessaire
d’en parier : li faut que l’Etat allemand
soit assez puissant pour que la Nation alle-
mande puisse librement se procurer, dans
le Monde entier, les matières brutes néces-
saires à sa vie économique. » Nous saisis-
sons là une des préoccupations constantes
de l’Allemagne contemporaine. L’Angle-
terre est dans la terreur perpétuelle d’être
affamée, puisqu’elle dépend de l’étranger
pour sa subsistance. L’Allemagne éprouve
une crainte analogue, mais pour les ma-
tières premières nécessaires à son indus-
trie.
On sait l’énorme développement qu’a
pris l’Allemagne industrielle depuis la
Guerre de 1870, surtout dans les vingt-
cinq dernières années; Or ce développe-
ment ou plus exactement la continuation
de ce développement est devenu absolu,
ment nécessaire, non pas seulement à son
enrichissement, mais à son existence même.
On a. souvent expliqué que l’Allemagne
u’est pas, comme la France, dans un état
«^équilibre économique lui permettant de
vivre seule, par ses propres moyens, indé-
pendamment du reste du Mondé et en de-
hors de lui. Pour vivre, l’Allemagne a be-
soin d’importer des matières premières,
porter des produits manufacturés. Ses
ressources intérieures,, son marché inté-
rieur ne peuvent en aucun cas lui suffire.
Or, si elle est largement fournie de char-
bon, le minerai lui manque il lui faut
l’acheter audehors.Tout aussi bienquel’An-
gleterreet la France elle dépend de l’Améri-
que du Nord pour son coton, de l’Australife
ou de l’Amérique du Sud pour sa laine. Les
industries dérivées des divers métaux ont
pris chez elle une extension considérable :
or on sait qu’aujourd’hui il y a une vérita-
ble course internationale pour l’acquisi-
tion, pour la revendication, ponr le mo-
nopole des sources de ces métaux. Des
trusts nationaux ou internationaux sont
partout en voie de formation pour capter
les réserves précieuses de ia production mi-
nière future. Malheur à celui qui s’endort
dans la quiétude : il sera inévitablement
distancé.
Les* Allemands ne sont nullement fermés
à l’importance de cette question des réserves
de matière première : iis l’envisagent même
avec une sorte d’angoisse que nous ne de-
vons pas ignorer, car elle explique (sans les
justifier du reste) certaines brutalités de
leur politique. Il n’y a pas en effet que de
l'ambition dans l’audace et la rudesse de*
leurs prétentions ; il y a aussi une sorte
de crainte d’arriver trop tard dans la répar-
tition des. richesses mondiales encore libres.
De là cette singulière apparence de gens
qui ont l’air de se défendre au moment où
ils attaquent ët de se considérer comme des-;
victimes à l’heure même où ils réclament
indiscrètement leur part du gâteau I
U est vrai que les vainqueurs de 1870 se
sont attardés un peu trop longtemps dans
des préoccupations strictement européen-
nes. De quelque côté que nous nous tour-
nions, écrit la KôlnUche Zeitung, nous nous
heurtons à des territoires occupés par des
Puissances venues avant nous. » Que faire
donc désormais ? Le programme semble
net. Il consiste à prendre, à acheter, à
échanger tous les territoires susceptibles
d’être acquis ; et, en dehors d’acquisitions
territoriales proprement dites) il consiste
« à ne pas se laisser évincer de la concur-
rence économique sur les domaines com-
merciaux du Monde, sans avoir auparavant
usé de toutes nos forces, qui sont respectables.
C'est ce que le Maroc a enseigné une fois pour
toutes. » '
Le rappel contenu dans ce dernier mem-
bre de phrase n’a rien d’agréable, et il
montre que ce n’est pas aux procédés d’une
aimable persuasion que l’Allemagne comp-
te faire appel. Nous n’avons du reste qu’à
regarder autour de nous, dans toutes les
parties du monde, pour voir comment nos
voisins procèdent. Partout, ou presque, ils
ont ou prétendent avoir des intérêts éco-
nomiques pour la défense desquels ils font
appel à l’intervention de leurs consuls et
de leurs diplomates. Et partout où ils n’ont
pas d’intérêts économiques en jeu, ils en-
voient des consuls ou des diplomates pour
susciter la naissance de ces intérêts. «Dans
ce jeu serré, la politique et les affaires
sont si étroitement mêlées qu’elles sont à
vrai dire indiscernables.
On peut donc affirmer que l’Allemagne
ne se désintéressera plus d’aucune affaire
politique extra-européenne, quelle qu’elle
soit. Qu’il s’agisse de la Chine, de la Perse*
de la Turquie, de l’Afrique, du Mexique,
de l’Océanie, elle sera toujours prête à in-
tervenir dans un règlement quelconque, en
protestant : « Ne m’oubliez pas ! Je suis là ! »
En particulier, partout où il se trouvera des
ressources connues ou soupçonnées en ma-
tière de mines, on peut être sûr que te
gouvernement allemand, appuyant a de
toutes ses forces, qui sont respectables*
ses financiers, ses commerçants ou ses in-
dustriels sera au premier rang pour reven-
diquer sa part.
Cette politique mondiale, l’nne des plus
âpres que l’histoirè ait connues, ne se fait
pas en .cachette. Elle avoue son but ouver-
tement, et l’article de la Kolnische Zeitung
méritait d’être signalé pour sa franchise et
son évidente vérité.
ANDRÉ SIEGFRIED. ;
AU MAROC
- Une Embuscade meurtrière. — Six Morts
et sept Blessés
Rabat, 7 juin.
Une escorte de 38 hommes d’infanterie lé-
gère. d'Afrique.commandée par un sous-offi-
cier, qui accompagnait un groupe de télé-
graphistes rentrant à Tedders, a é*é attaquée
war uu fort parti de ZAans entre Ouïmes el
Tedders.
Nous avons eu 6 tués et 7 blessés.
L’ennemi, qui a subi des portes sérieuses
est en fuite. Les cavaliers d’un goum régio
1 nal se sont lances à sa poarsuite.
LA CRISE MINISTÉRIELLE
gfr M
M. Ribot accepte de former le Ministère
pan*, 8jmn,ioh. 1/2 du soir. Qans les Milieux Parlementaires
M. Ribot inent de Sortir de l’Elysee
et a déclaré aux journalistes qui l'en-
touraient qu’il avait accepté la tfiission (DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
de former le cabinet. La journée d’au- '
jourd’hui, aura donc été meilleure que a s, ju .
celle d’hier et la situation s’éclaircit Après l’échec de M. Viviani et les refus
heureusement. successifs de MM. Jean Dupuy, Delcasséet
Déjà, hier après-midi, dans les cou- P- ytral, il semble que l’opinion générale se
loirs de la Chambre, on envisageait laisse aller à un pessimisme exagéré. La com-
avec une quasi certitude l’acceptation binaison Ribot peat d autant mieux réussir,
de l’ancien président du Conseil. Son ?00‘re 1 d® 8 milieuxparlemenlaires que
t ... ? . le sénateur du Pas-de-Calais agit avec une
autorité personnelle lui ouvrait beau- extrême prudence et S9 garde âen d’appe-
coup de portes ; les modérés saluaient qgr à lui des adversaires irréductibles de la
avec empressement son arrivée au pou- j0} de 3 ans comme MM. Godart et Poasot..
voir ; dans les milieux avancés même, M. Ribot paraît décidé à s’entourer d’hom-
se manifestait une certaine lassitude mes politiques connus et rompus aux affai-
et le désir d’en finir prédisposait cèr- res.
tains radicaux à la conciliation. II prendrait avec lui vraisemblablement
Mais il est vrai qu’à ce moment, il MM Viviani, Peytral, Delcassé, Nouions,
était surtout question d’une combinai- même M Bourgeois. Sa première
son Ribot-Viviani qui retiendrait la mettra à flot )es finances de l’Etat et de pro-
plupart des membres du Cabinet Dou* rintangibiJité de la lot de 3 ans.
mergue ; ce bruit avait été confirme a Le bloc des radicaux unifiés est loin d’ètne
un de nos amis par l’im des ministres compact comme semble le proclamer l’altà»
intéressés. Maintenant, il s’agit dune tude da MM. Godait et Ponsot.
autre combinaison : M. Ribot s’est en Nous savons de source très sûre que près
effet assuré le concours de MM. Bout- de la moitié des radicaux unifiés de la Cban>
geois, Delcassé. Jean Dupuy et Clé- b mentel et.dans ces conditions, M. Vi- «H**1* question du retour aux deux ans ne
viani a definitivement rejuse de faire Q^aut au Sénat, il est à l’unanimité, on
partie du ministère. . , . • presque, partisan de la nouvelle loi;* et le*
Sans doute, voilà reunis des noms présidant du Comité de la me de Valois,
de tout premier ordre et ce doit être Henry Michel, qui vota les 3 ans en juitte*
un réconfort pour M. Poincaré de voir dernier, n’a pas craint de nous renouvelé*
revenir dans ce Cabinet éventuel ceux tes patriotiques déclarations qu’il nous avaife
qui avaient décliné un peu hâtivement laites avant les vacances parlementaires.
l’honneur et aussi la responsabilité du Un ministère Ribot, composé d hommes
•_ comme ceux que nous venons de nomme*
- P A7 * ,, • « J. ne rencontrerait à gauche d’hostiliié sérieos*
N°as refrf*to™. csPendant la dls- que de la part des socialistes et de quefqnoi
pantion de M. Viviani qui, avec la g0jxante ou quatre-vingts radicaux.
modération et le sens des nécessites na- H pourrait compter sur les voix de l’im*»
tionales dont U a Jait preuve, aurait mense majorité du parti républicain et sur
assuré au ministère fie concours . de., d’approbation quasi unanime du pays.
nombreux radicaux plus préoccupés „
, des intérêts supérieurs du pays que _ ‘ *
des injonctions de la rue de Valois.
Mous souhaitons vivement que M. Ri- re8 Démarches ds M. Ribot
bot réussisse à combler ce vide pour . “
que l’insuffisance de voix à gauche ne M. Ribot, ainsi qu’on le sait, a été prié, di-
l’oblige pas à accepter le concours de fAEAEde^f^nsLuUAE^oas*
la Droite qui ne manquerait pas de le 6
lui jîiire payer et de chanter victoire y Hibot n’a pas encore accepté cette mis»
sur tous les tons l sipn, mais il a consenti, en faisant abstrao
Notre confrère, Urbain Falaize, qui tion de ses goût» personnels à recherche*
tient a mi tUlpmmp » croit nous cm- sincèr-meot les moyens de résoudre la crise
tient
barrasser en nous demandant dans le t,é très ré,olu à donner au président de 1*
Havre-Eclair si nous préférons le « ré- Répubdque son concours pour cette oeuvre
gime abject » au concours des libê- a«èc te très vif désir de réussir.
mn\- • nous vpnondrons tranaulllC— M.R*bot a commencé hier matin les visites
raux , nous reponarons iranquiue consultations qu’il a jugées nécessa*-
ment, comme ce petit garçon auquel res> [[ veut, suivant ses propres expressions*
on présentait deux alternatives égalé- f jre un inventaire de la situation politiques
ment désagréables et qui déclara : afin de se rendre compte des nécessités
ir Je préfère mon cheval mécanique »; qu’elle comporte et des moyens dy faire
quitte à être accusé d avoir aussi notre Dans (a matinée, il a rendu visite succès*
i dada, nous répéterons toujours que la SiVMlieat à MM. Antônin Dubo^t, president
République laïque doit être gouvernée du Swo t ; Paul Di«chanel, president de ta
par le parti républicain laïque. Chambre ; Gaston D*umergue, président dw
P NoJ^mnJco^aincufiunynU. *«■
1ère Ribot qui représenterait tous les L’après-midi, U est ailé conférer avec
. . éléments de la gauche, sauf ceux qui MM. Briand, Ùtdcassê, Viviani et Emile Com-
| se sont proclamés eux-mêmes incapa- bes.
blés de gouverner, grouperait une im- En sortant de chez M. Viviani, où, en com-
portante majorité qui le rendrait corn- X'NTII
pletement indépendant de ta Droite. Lètm Bourgeois, puis il s’est rendu chez M.
GASPAR-JORDAN. .Briand.
La Seconds Ligna do Haïra a Paris
LE RAPPORT I
Le rapport présenté par M. Pichery, au
nom de la Commission des Travaux Pu-
blics de la précédente législature, concer-
nant le Projet de loi relatif « à l’établisse-
ment du chemin de fer du Havre à la ligne
de Serquigny à Rouen, et d’un raccorde-
ment, à Poht-de-I’Arche, entre les lignes
de Serquigny à Rouen et du Havre à Pa-
ris », a été distribué ces jours-ci à la
Chambre des députés.
Ce rapport conclut en demandant au
gouvernement un complément d’études,
notamment en ce qui concerne la traversée
de la Seine, soit par viaduc, soit par sou-
terrain. Et voici les termes précis de cette
conclusion ;
Nous ne penson» pas qu’il faille aller aussi
loin que le propose le gouvernement. S’il
est indispensable et argent d’assurer an
Havre nn débouché certain et suffisant, ia
ligne projetée qui raliera ce port à la ligne
aooveÛMneat dédoublée Dieppe-Paris, et
pour laquelle l’Ouest-Etat achète des ter-
M*es, lui donnera cette sécurité.
De l’eKaoeen le p us attentif du dossier, il
résulte que ia dépense,évaluée à 88 millions,
peut, suivant la nature et les surprises du
terrain dm s la traversée de la Seine, attein-
dre on chiffre très supérieur.
Les éléments qrà vous sont soumis parais-
sent encore insuffisants pour vous permettre
da décider de ia traversée de la Seine, soit
par viaduc, soit par souterrain et, solvant lo
mode choisi, te tracé s'établit différemment.
On est on droit de se demander aussi si
toutes les précautions sont prises pour mé-
nager et réserver les intérêts présents com-
me à venir, q me bes que puissent être les
modifications apportées à ia navigation- du
port se Rouen.
Enfin nous posons cette question: quel
sera le développement du trafic entre le
Havre et la Basso-Nermandie, qui n'atteint
pas actuellement 200,000 tonnes.
Pour ces raisons, nous estimons qu’il se-
rait prudent de réserver la question finan-
cière et la déclaration d’ntilité publique et
de demander au gouvernement nn complé-
ment d’études, notamment en ce qui con-
cerne ia traversée de ia Seine, soit par via-
duc, soit par sonterrain.
Ainsi le rapport de M. Pîohery ne nous
est guère favorable. Mais s’il renferme cer-
taines objections aussi inattendues que
contestables à Rétablissement d’une se-
conde ligne du Havre a Paris, avec traver-
sée de la Seine, s’il estime qu’il serait pru-
dent de réserver la question financière et la
déclaration d’utilité publique, il demande
cependant au gouvernement un complé-
ment d’études. — et paraît ainsi avoir l’in-
tuition de la fragilité de ses objections.
Du moins, grâce à l’articlé 18 du règle-
ment de là Chambre, le rapport de M. Pi-
chery. qui n’a pu être discuté avant la fin
de la dernière législature, pourra être re-
pris par les députés du Havre dès que les
grandes Commissions auront été reconsti-
tuées; ils pourront reporter l’affaire de-
vant la Commission des travaux publics.
***
Le rapport de M. Pichery constitue un
document volumineux. Il commence par
un historique de la question ; il continue
par Pexaroen-du projet du gouvernement
au point de vue financier, par des considé-
rations générales sur le port du Havre, suP
celui de Rouen, sur le mauvais état de ta
ligne actuelle. Il relate les diverses études
faites par les Commissions d’enquête, les
j délibérations prises successivement par les
)E M. PICHERY
i
Chambres de commerce intéressées, par les
Conseils municipaux de Rouen et du Havre
et contient les différentes études faites en
ce qui concerne le passage de la Seine soit
en viaduc, soit en tunnel par l'Administra-
tion des chemins de fer de l’Etat.
Nous ne saurions entrer dans tous les
détails de ce document, d’autant plus que
nos lecteurs ont été tenus au courant, d’une
façon très exacte, des diveres phases
de cette question . si intéressante pool'
notre ville et notre port. Mais une lecture
du rapport de M. Pichery nous les remettra
toutes en mémoire et ne laissera pas de
nous fournir l’occasion de renouveler cer-
taines remarques intéressantes déjà for
matées, et dont M. Pichery n’a certaine
ment pas tenu un compte suffisant en rédi
géant les conclusions de son rapport.
Dès 1871, le Conseil général de la Sein»
Inférieure se préoccupait déjà de la cons-
truction d’une ligne partant du Havre, dit»
Ligne du Sud-Ouest, et la Ville du Havre
s’y intéressait financièrement en 1872.
Le 20 août 1878, une décision ministé-
rielle chargeait le service des ponts ef
chaussées de l’Eure de l’étude d’un chemia
de fer de Pont-Audemer à Port-Jerôme,
avec bac à vapeur pour la traversée de la
Seine.
En juin 1879, une loi classait la ligne
dans le réseau d’intérêt générai avec l’hypo-
thèse d’un bac à vapeur.
Le 16 mars 1881. une Commission d’in*
pecteurs généraux, instituée par le minis-
tre, étudiait sur place la question de la
communication entre les denx rires de la
Seine, comme suite à une demande de la
Chambre de commerce du Havre, tendant À
obtenir la traversée da fleuve par viaduc.
Le 23 mai 1881. une lettre du ministre
approuvait l’avis émis par cette Commis-
sion, quant à la disposition entre les dé-
penses d'établissement, soit d’un viadua»
soit d’un tunnel, et les services à attendre
de ia ligne, et confirmant ies avantages pra-
tiques d’un bac porte-trains dont le ministre
prescrit l’étude.
Le 6 mars 1882, le service des ponts et
ehaussées de l’Eure adresse ün a vaut-projet
complémentaire avec bac à vapeur porte*
trains (coût 6,500,000 fr.) en faisant observer
que cette solution ne sera jamais que provi-
soire.
A la même date, une décision ministé-
rielle Intervint, prescrivant de nouvelles
éludes pour la traversée en tunnel ou en
viaduc.
Le 20 novembre 1883, une loi concède 1#
ligne à ia Compagnie de l’Ouest, à titre
éventuel, sous le nom de Chemin de fer dé
Pont-Audemer à Port-Jérôme, avec traver-
sée souterraine de la Seine et prolongement
jusqu’au Havre, par la vallée de la Seine et
raccordement vers Caudebec.
En 1886. le service des ponts et chaos**
sées de l’Eure présenta l’avant-projet d’une
ligne à voix unique, reliant Le Havre à
Pont-Audemer, comportant une traversée
demi-fluviale de 4.300 mètres entre Tan-
caryille et Quillebeuf. Cet avant-projet n’eul
aucune suite.
Le 29 juin 1891, le ministre demandait &
la Compagnie de l’Ouest une étude avec
traversée par viaduc.
En décembre 1892, la Compagnie de
l’Ouëst présente an nouvel avant projet
d’une ligne à double voie, avec traversée d#
la Seine en viaduc (1 travée centrale de 33®
mètres et 2 travées d’ancrage de 200 mè-
tres), près d’Aizier.
De 1892 à 1897, des conférences mixte*
ont lieu sur l’avant-projet. La ville d«
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES. 8 Juin. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS UAGSSS BAISSE
CUIVRE
Comptant. sontenu t Si 10/8 -/- 2 6
S mois 162 */6 -/- 2/S
ETAIN
Comptant . 113920/- -/-
t mois soutenu 1141 J/e ,J/6 -/-
FER
Comptant.. caj ne 81 /S -/- i 54 d
Imois.... i St/6 -/- t % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
IQ 6 juin fui., „ V' •
NEW-YORK, 8 JUIN
Cotona t juillet, hausse 3 points ; août,
Haï sse 7 points ; octobre, hausse 4 points;
janvier, hausse 3 points. — Soutenu.
C uiea t baisse i à 8 points.
NEW-YORK. 8 JUIN
' ' *» .001 . »ïtf.!#H
Cuivre Standard disp. 13 68 13 68
— août... 18 68 13 68
Amslyauist. COJI... 71 3 4 72 »/»
Ver 18 28 16 —
CHICAGO 8 JUIN
• i OITM
Blé sur...... Juillet.... 86 5 8 8fi 3/4
» Septembre 88 • » 88 1 4
Malt sur.'.... Juillet.... 71 4-8 70 3 4
— ...... Septembre 68 » » 67 i 8
Saindoux sac. JniUei . 10 il 10 07
» X Septembre! M Ai 10 25
LA
au mspmu
Les Dernières Visites de M. Ribot
Voici comment le sénateur du Pas-de-
Calais a terminé sa laborieuse journée :
A 8 heures, M. Ribot est allô en amomo
bile chez M. Delcassé, boulevard de Clichy.
M. Ribot-a quitté M. Delcassé à S b 20 ponr
se rendre ch*z M. Combes, où il est arrivé à
S h 40. M. Riuot s’est ensuite rendu à son
domicile, 6, rue de Tournon, où il a ren-
contre plusieurs personnalités politiques,
parmi lesquelles M. Clémwntel. .
A ce moment, M. Ribot faisait dire à M.
Poincaré qu'il lui donnerait une réponse
definitive à 9 h. 30 du soir.
A neut heures et demie exactement, M.
Ribot est arrive à l’Elysée. Il était âccom-
p-gné de son secrétaire. Il a été immédiate-
ment introduit auprès de M Poincaré.
Il a quitté l’Elysée à 10 h. 10.
Il a déclaré aux journalistes qu’il avait ac-
cepté de former le Cabinet.
La Tournés ds K Eibot
M. Ribot a poursuivi hier après-midi ses
démarchas en vue da constituer le nouveau
Cabinet. Il a vu de nouveau M. Léon Bour-
geois avec qui il avait eu une première en-
■ irevue le matin, puis MM. Viviani, Briand,
Jean Dupuy, D 'ICtssé, Combes.
M. Ribot s'est rendu à 9 h. 30 à l’Elysée. Il
a mis le président de la République au cou- j
I raut de ses démarches et a annoncé qu’il
acceptait officiellement de constituer le Ca-
binet. füavasi.
Les Collaborateurs probables de M. Eibot
Malgré les très vives insistances de M.
Ribot, M. Viviani a définitivement refosé le
portefeuille de l’iastriictiou publique qui lui
était éventuellement offert.
Par contre, M. Ribot s’est sssuré le con-
cours de MM. Léon Bourgeois qui, dans la
combinaison projetée, prendrait le porte-
feuille des affaires étrangères ; Delcassé,
Nonlens, Clémeaiel, Jean Dupuy.
M. Ribot conserve le ferme espoir d’abou-
tir.
Peut-être n’accepiera-t-il pas encore ce
soir, d’une façon ferma, la mission de cons-
tituer 1« ctbiaet, mais il pense pouvoir le
Lire officiellement demain matin et former
i<3 ministère demain soir.
Hue liste officieuse
A la dernière heure, on communiquait la
liste suivante :
Présidence dn Conseil et justice, M. Ribot;
affaires étrangères, M. Léon Bourgeois; inté-
rieur, M. Strauss on X... ; finances, M. Cté-
meirtel ; guerre, M. Noulens ; instruction
.•ublique, M. De*eoye ; .travaux publics, M
Jean Dupuy ; commerce, M. Chaotemps ;
agriculture, M. Raynaud ou X.. . ; coio» es,
M. Lebrun; travail, M. Reoé BesnardouX...
Il est question, comme sons-secrétaires
d’Etat, de MM. Nail, Maurice Maunoury et
Marc Reville.
ENTRE SUFFRAGETTES ET ÉTUDIANTS
DUBLIN. — Los étudiants du Trinity Col-
lege ont appliqué la peine du talion aux suf-
fragettes.
1*5,0et pénétré hier matin an siège social
de l’Association des suffragettes et ont jet*
par les fenêtres les tables et les chaises qui
se trouvaient dans ie >ocal.
Due bagarre s’e.tt alors produite entre par-
tisans des suffragettes et partisans des étu-
diantS.
D’autres étudiants ont escaladé le toit de
l’Hôtel de Ville, ont enlevé le drapean qu’ils
ont remplacé par l’emblème des suffraget-
tes.
Neuf arrestations ont été opérées.
LES EMBARRAS DE PARIS
Une excavation de six mètres da long, sur
trois mètres de large et trois de profondeur
s'ett produite hier soir place Saint-Philippe-
du-Roule.
(Jne automobile est tombée dans cette ex-
cavation et il n’a pas fallu moins de deux
heures de travail pour l’en retirer.
La circulation des tramways a été inter-
rompue du fait de cet accident et les lignes
d autobus ont dû être déviées.
Ii n’y a eu aucun accident de personnes.
L'ACCIDENT DE SÉZANNE
EPERNAT. — Li jeune M chou, une des
victime, ae l’accident de Sezanne, est mort
hier soir à l’hôpital où il avait été trans-
porté. _
LES MUNICIPALITÉS ÉTRANGÈRES
A LYON
LYON.— Hier matin, le Inaire de^Saint-
Pétersoourg, comte Tolstoï, et la délégation
russe, arrives en même temps qu’une délé-
gation des membres du Ceunty Council de
Londres, ont visité ies musées._
A ces hôtes étrangers s’ajouteront les
membres d’une délégation espagnole venant
de Madrid.
GRÈVE DE PÉCHEURS
CANNES. — Les pêcheurs de Cannes qui
avaient armé peur la pêshe aux anchois
Cent cinquante embarcations, viennent di-
se mettre en grève.
Ils refusent de pêcher si les industriels sa-
ieurs ne reviennent pas an prix de 6 francs
les 10 kilogrammes au lieu de 3 francs qu ns
proposent.
LES INCIDENTS D’ANCONE
ANCÔNE — Le jeune Pudinl qui avÿ& été
blesgé au çou- s des incidents de di-inanche
esfe mort hier après-midi.
Des manifestants ont frappé eî, blessé deux
t officiers.
AU MAROC
Une Rencontre
COLOM-BÉGHAR. — Une patrouille française
de oouze ui»haristes, circulant sur la rive
gauche de l’oued Dioora, à 200 kilomètres à
iT) est de Bmi-Abbê», a éfo attaquée pur un
ajioh de Bviabers qui s’était embusque dans
des baissons. f
Les Français ont en trois tués.
Le djicb a traversé à ia nage l’oued Daoura.
Ceiui-ci subissait actuellement une crue, la
poursuite des agresseurs a été rendue im-
passible. . . . . . .
Le djich a eu néanmoins trois tués et d»
nombreux blessés.
Le groupe mobile de Saouta s’est trans-
porté sur les lieux avec son commandant.
LES AFFAIRES ALBANAISES
DURAZZO. — La Commission composée de
quatre albanais et de trois italiens charge#
de l'è&amen des papiers dn colonel Murlc-
chio a terminé hier son travail.
L*s quatre albanais sont d’avis qn’tme let-
tre est de nature compromettante pour Mu-
ricefaio parce que son contenu a des rapports
moraux avec l’accusation dont le colonel
est l’objet. . ...
Les trois italiens ont, de leur côté, conclu
qu’il n’y a absolument rien de compromet-
tant pour MuriCchio. .
En <*a qui concerne le professeur Chinigo,
la Cotffinission est d’accord pour déclarer
que dans les papiers examinés, ne se trouve
rien de nature à le compromettre.
FERMETURE DES ÉCOLES GRECQUES
DE TURQUIE
CONSTANTINOPLE. — Les denx Conseils di
Patriarcat oecuménique ont décidé a I una
nimité, de fermer toutes les écoles et toute
les églises grecques ea Turquie,,
LE CONGRÈS DE L’INDUSTRIE LAITIÈRE
BERNE. — Le sixième congrès internatio-
nal 4e l’industrie laitière s’est o ivert hier à
l’exposition nationale, en présence de 88*
dele*ues. L’Allemagne. l’Autricbe-Hang fr*
la France, l'Italie, la Russie, les Etats Sud-
américsins et la Suisse avaient envoyé d’une
portantes délégations.
Le conseiller national, M. Jenny, prési-
dent du Comité do Congrès, et le conseiller
fédéral M. Sctmlthess, ont prononcé des dis-
cours de bienvenue.
Le barim Peers de Nieuport, de Belgiquq,
et ie jonkheer Michieis von Kossemich, do
Holland**, ont exprimé leurs remerciements
au nom des délégués étrangers.
Le Congrès doit durer plusieurs jours el
comprend quelques excursions et des visi*
les d/etablis-ements suisses d’industrie lai-
tière. '
UN BARBOUILLAGE QUI COUTE CHER
BERLIN. — Au cours de la « semaiae rou-
ge » organisée par la Sociai-Démocratie au
commencement de mars, trois ouvriers et
le patron d’hn estaminet avaient barDOuiiw
de peinture rouge, en quatorze endroits, le
monument de l’empereur Frédéric Ili» •’
Charlottenburg.
Le tribual correctionnel a condamné mer
trois des accuses â dix-huit mois de prison,
le quatrième à un an de la même peine.
Dans les attendus, il est dit qu’il ne s agit
pas là d’une farce de gamma, mais d ae
action mûrement réfléchie, conséquence de
(‘excitation continuelle de la Social-Demo-
cratie. ,
' LE CANAL DE PANAMA
PANAMA. — Le paquebot lAtuance jaugeant
quatre mille tonnes, a, pour la première
fois, franchi le canal de Panama en une
i heure et demie.
Le passage s’est .effectué sans incidents
! AU MEXIQUE
s MEXICO. — Le btocus de Tampico est »ps-
Lpendu
Administrateur - Dél épié - Gênai
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BULLETIN l)K i tTRVIVtiER
ta Politique mondiale
de l’Allemagne
(D'après on Arlieie de la KoelnisclieZeiluug)
La Kôlnisehe Zeitung a publié, il y a
quelque temp* (1er mai), un article extrê-
mement intéressant sur les tendances et
l’esprit de la politique extérieure alle-
mande. L’importante situation de ce jour-
nal, la portée de cet article qui semble un
examen de conscience (si l’on peut dire),
le grand intérêt qu’il y a pour des Fran-
çais à voir la politique internationale à
travers des lunettes allemandes, voilà au-
tant de raisons qui nous conseillent d’en
donner un résumé aux lecteurs du Petit
Havre.
Tout au premier rang des causes qui
poussent l’Allemagne à une politique d’ac-
tion mondiale, la KôlnUche Zeitung inscrit
tu argument d’ordre économique, évidem-
ment vrai et qui nous échappe trop souvent
quand nous envisageons l’attitude de nos
voisins. « Les inconvénients irrémédiables
de notre situation géographique, écrit-elle,
sont trop connus pour qu’il soit nécessaire
d’en parier : li faut que l’Etat allemand
soit assez puissant pour que la Nation alle-
mande puisse librement se procurer, dans
le Monde entier, les matières brutes néces-
saires à sa vie économique. » Nous saisis-
sons là une des préoccupations constantes
de l’Allemagne contemporaine. L’Angle-
terre est dans la terreur perpétuelle d’être
affamée, puisqu’elle dépend de l’étranger
pour sa subsistance. L’Allemagne éprouve
une crainte analogue, mais pour les ma-
tières premières nécessaires à son indus-
trie.
On sait l’énorme développement qu’a
pris l’Allemagne industrielle depuis la
Guerre de 1870, surtout dans les vingt-
cinq dernières années; Or ce développe-
ment ou plus exactement la continuation
de ce développement est devenu absolu,
ment nécessaire, non pas seulement à son
enrichissement, mais à son existence même.
On a. souvent expliqué que l’Allemagne
u’est pas, comme la France, dans un état
«^équilibre économique lui permettant de
vivre seule, par ses propres moyens, indé-
pendamment du reste du Mondé et en de-
hors de lui. Pour vivre, l’Allemagne a be-
soin d’importer des matières premières,
porter des produits manufacturés. Ses
ressources intérieures,, son marché inté-
rieur ne peuvent en aucun cas lui suffire.
Or, si elle est largement fournie de char-
bon, le minerai lui manque il lui faut
l’acheter audehors.Tout aussi bienquel’An-
gleterreet la France elle dépend de l’Améri-
que du Nord pour son coton, de l’Australife
ou de l’Amérique du Sud pour sa laine. Les
industries dérivées des divers métaux ont
pris chez elle une extension considérable :
or on sait qu’aujourd’hui il y a une vérita-
ble course internationale pour l’acquisi-
tion, pour la revendication, ponr le mo-
nopole des sources de ces métaux. Des
trusts nationaux ou internationaux sont
partout en voie de formation pour capter
les réserves précieuses de ia production mi-
nière future. Malheur à celui qui s’endort
dans la quiétude : il sera inévitablement
distancé.
Les* Allemands ne sont nullement fermés
à l’importance de cette question des réserves
de matière première : iis l’envisagent même
avec une sorte d’angoisse que nous ne de-
vons pas ignorer, car elle explique (sans les
justifier du reste) certaines brutalités de
leur politique. Il n’y a pas en effet que de
l'ambition dans l’audace et la rudesse de*
leurs prétentions ; il y a aussi une sorte
de crainte d’arriver trop tard dans la répar-
tition des. richesses mondiales encore libres.
De là cette singulière apparence de gens
qui ont l’air de se défendre au moment où
ils attaquent ët de se considérer comme des-;
victimes à l’heure même où ils réclament
indiscrètement leur part du gâteau I
U est vrai que les vainqueurs de 1870 se
sont attardés un peu trop longtemps dans
des préoccupations strictement européen-
nes. De quelque côté que nous nous tour-
nions, écrit la KôlnUche Zeitung, nous nous
heurtons à des territoires occupés par des
Puissances venues avant nous. » Que faire
donc désormais ? Le programme semble
net. Il consiste à prendre, à acheter, à
échanger tous les territoires susceptibles
d’être acquis ; et, en dehors d’acquisitions
territoriales proprement dites) il consiste
« à ne pas se laisser évincer de la concur-
rence économique sur les domaines com-
merciaux du Monde, sans avoir auparavant
usé de toutes nos forces, qui sont respectables.
C'est ce que le Maroc a enseigné une fois pour
toutes. » '
Le rappel contenu dans ce dernier mem-
bre de phrase n’a rien d’agréable, et il
montre que ce n’est pas aux procédés d’une
aimable persuasion que l’Allemagne comp-
te faire appel. Nous n’avons du reste qu’à
regarder autour de nous, dans toutes les
parties du monde, pour voir comment nos
voisins procèdent. Partout, ou presque, ils
ont ou prétendent avoir des intérêts éco-
nomiques pour la défense desquels ils font
appel à l’intervention de leurs consuls et
de leurs diplomates. Et partout où ils n’ont
pas d’intérêts économiques en jeu, ils en-
voient des consuls ou des diplomates pour
susciter la naissance de ces intérêts. «Dans
ce jeu serré, la politique et les affaires
sont si étroitement mêlées qu’elles sont à
vrai dire indiscernables.
On peut donc affirmer que l’Allemagne
ne se désintéressera plus d’aucune affaire
politique extra-européenne, quelle qu’elle
soit. Qu’il s’agisse de la Chine, de la Perse*
de la Turquie, de l’Afrique, du Mexique,
de l’Océanie, elle sera toujours prête à in-
tervenir dans un règlement quelconque, en
protestant : « Ne m’oubliez pas ! Je suis là ! »
En particulier, partout où il se trouvera des
ressources connues ou soupçonnées en ma-
tière de mines, on peut être sûr que te
gouvernement allemand, appuyant a de
toutes ses forces, qui sont respectables*
ses financiers, ses commerçants ou ses in-
dustriels sera au premier rang pour reven-
diquer sa part.
Cette politique mondiale, l’nne des plus
âpres que l’histoirè ait connues, ne se fait
pas en .cachette. Elle avoue son but ouver-
tement, et l’article de la Kolnische Zeitung
méritait d’être signalé pour sa franchise et
son évidente vérité.
ANDRÉ SIEGFRIED. ;
AU MAROC
- Une Embuscade meurtrière. — Six Morts
et sept Blessés
Rabat, 7 juin.
Une escorte de 38 hommes d’infanterie lé-
gère. d'Afrique.commandée par un sous-offi-
cier, qui accompagnait un groupe de télé-
graphistes rentrant à Tedders, a é*é attaquée
war uu fort parti de ZAans entre Ouïmes el
Tedders.
Nous avons eu 6 tués et 7 blessés.
L’ennemi, qui a subi des portes sérieuses
est en fuite. Les cavaliers d’un goum régio
1 nal se sont lances à sa poarsuite.
LA CRISE MINISTÉRIELLE
gfr M
M. Ribot accepte de former le Ministère
pan*, 8jmn,ioh. 1/2 du soir. Qans les Milieux Parlementaires
M. Ribot inent de Sortir de l’Elysee
et a déclaré aux journalistes qui l'en-
touraient qu’il avait accepté la tfiission (DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
de former le cabinet. La journée d’au- '
jourd’hui, aura donc été meilleure que a s, ju .
celle d’hier et la situation s’éclaircit Après l’échec de M. Viviani et les refus
heureusement. successifs de MM. Jean Dupuy, Delcasséet
Déjà, hier après-midi, dans les cou- P- ytral, il semble que l’opinion générale se
loirs de la Chambre, on envisageait laisse aller à un pessimisme exagéré. La com-
avec une quasi certitude l’acceptation binaison Ribot peat d autant mieux réussir,
de l’ancien président du Conseil. Son ?00‘re 1 d® 8 milieuxparlemenlaires que
t ... ? . le sénateur du Pas-de-Calais agit avec une
autorité personnelle lui ouvrait beau- extrême prudence et S9 garde âen d’appe-
coup de portes ; les modérés saluaient qgr à lui des adversaires irréductibles de la
avec empressement son arrivée au pou- j0} de 3 ans comme MM. Godart et Poasot..
voir ; dans les milieux avancés même, M. Ribot paraît décidé à s’entourer d’hom-
se manifestait une certaine lassitude mes politiques connus et rompus aux affai-
et le désir d’en finir prédisposait cèr- res.
tains radicaux à la conciliation. II prendrait avec lui vraisemblablement
Mais il est vrai qu’à ce moment, il MM Viviani, Peytral, Delcassé, Nouions,
était surtout question d’une combinai- même M Bourgeois. Sa première
son Ribot-Viviani qui retiendrait la mettra à flot )es finances de l’Etat et de pro-
plupart des membres du Cabinet Dou* rintangibiJité de la lot de 3 ans.
mergue ; ce bruit avait été confirme a Le bloc des radicaux unifiés est loin d’ètne
un de nos amis par l’im des ministres compact comme semble le proclamer l’altà»
intéressés. Maintenant, il s’agit dune tude da MM. Godait et Ponsot.
autre combinaison : M. Ribot s’est en Nous savons de source très sûre que près
effet assuré le concours de MM. Bout- de la moitié des radicaux unifiés de la Cban>
geois, Delcassé. Jean Dupuy et Clé- b
viani a definitivement rejuse de faire Q^aut au Sénat, il est à l’unanimité, on
partie du ministère. . , . • presque, partisan de la nouvelle loi;* et le*
Sans doute, voilà reunis des noms présidant du Comité de la me de Valois,
de tout premier ordre et ce doit être Henry Michel, qui vota les 3 ans en juitte*
un réconfort pour M. Poincaré de voir dernier, n’a pas craint de nous renouvelé*
revenir dans ce Cabinet éventuel ceux tes patriotiques déclarations qu’il nous avaife
qui avaient décliné un peu hâtivement laites avant les vacances parlementaires.
l’honneur et aussi la responsabilité du Un ministère Ribot, composé d hommes
•_ comme ceux que nous venons de nomme*
- P A7 * ,, • « J. ne rencontrerait à gauche d’hostiliié sérieos*
N°as refrf*to™. csPendant la dls- que de la part des socialistes et de quefqnoi
pantion de M. Viviani qui, avec la g0jxante ou quatre-vingts radicaux.
modération et le sens des nécessites na- H pourrait compter sur les voix de l’im*»
tionales dont U a Jait preuve, aurait mense majorité du parti républicain et sur
assuré au ministère fie concours . de., d’approbation quasi unanime du pays.
nombreux radicaux plus préoccupés „
, des intérêts supérieurs du pays que _ ‘ *
des injonctions de la rue de Valois.
Mous souhaitons vivement que M. Ri- re8 Démarches ds M. Ribot
bot réussisse à combler ce vide pour . “
que l’insuffisance de voix à gauche ne M. Ribot, ainsi qu’on le sait, a été prié, di-
l’oblige pas à accepter le concours de fAEAEde^f^nsLuUAE^oas*
la Droite qui ne manquerait pas de le 6
lui jîiire payer et de chanter victoire y Hibot n’a pas encore accepté cette mis»
sur tous les tons l sipn, mais il a consenti, en faisant abstrao
Notre confrère, Urbain Falaize, qui tion de ses goût» personnels à recherche*
tient a mi tUlpmmp » croit nous cm- sincèr-meot les moyens de résoudre la crise
tient
barrasser en nous demandant dans le t,é très ré,olu à donner au président de 1*
Havre-Eclair si nous préférons le « ré- Répubdque son concours pour cette oeuvre
gime abject » au concours des libê- a«èc te très vif désir de réussir.
mn\- • nous vpnondrons tranaulllC— M.R*bot a commencé hier matin les visites
raux , nous reponarons iranquiue consultations qu’il a jugées nécessa*-
ment, comme ce petit garçon auquel res> [[ veut, suivant ses propres expressions*
on présentait deux alternatives égalé- f jre un inventaire de la situation politiques
ment désagréables et qui déclara : afin de se rendre compte des nécessités
ir Je préfère mon cheval mécanique »; qu’elle comporte et des moyens dy faire
quitte à être accusé d avoir aussi notre Dans (a matinée, il a rendu visite succès*
i dada, nous répéterons toujours que la SiVMlieat à MM. Antônin Dubo^t, president
République laïque doit être gouvernée du Swo t ; Paul Di«chanel, president de ta
par le parti républicain laïque. Chambre ; Gaston D*umergue, président dw
P NoJ^mnJco^aincufiunynU. *«■
1ère Ribot qui représenterait tous les L’après-midi, U est ailé conférer avec
. . éléments de la gauche, sauf ceux qui MM. Briand, Ùtdcassê, Viviani et Emile Com-
| se sont proclamés eux-mêmes incapa- bes.
blés de gouverner, grouperait une im- En sortant de chez M. Viviani, où, en com-
portante majorité qui le rendrait corn- X'NTII
pletement indépendant de ta Droite. Lètm Bourgeois, puis il s’est rendu chez M.
GASPAR-JORDAN. .Briand.
La Seconds Ligna do Haïra a Paris
LE RAPPORT I
Le rapport présenté par M. Pichery, au
nom de la Commission des Travaux Pu-
blics de la précédente législature, concer-
nant le Projet de loi relatif « à l’établisse-
ment du chemin de fer du Havre à la ligne
de Serquigny à Rouen, et d’un raccorde-
ment, à Poht-de-I’Arche, entre les lignes
de Serquigny à Rouen et du Havre à Pa-
ris », a été distribué ces jours-ci à la
Chambre des députés.
Ce rapport conclut en demandant au
gouvernement un complément d’études,
notamment en ce qui concerne la traversée
de la Seine, soit par viaduc, soit par sou-
terrain. Et voici les termes précis de cette
conclusion ;
Nous ne penson» pas qu’il faille aller aussi
loin que le propose le gouvernement. S’il
est indispensable et argent d’assurer an
Havre nn débouché certain et suffisant, ia
ligne projetée qui raliera ce port à la ligne
aooveÛMneat dédoublée Dieppe-Paris, et
pour laquelle l’Ouest-Etat achète des ter-
M*es, lui donnera cette sécurité.
De l’eKaoeen le p us attentif du dossier, il
résulte que ia dépense,évaluée à 88 millions,
peut, suivant la nature et les surprises du
terrain dm s la traversée de la Seine, attein-
dre on chiffre très supérieur.
Les éléments qrà vous sont soumis parais-
sent encore insuffisants pour vous permettre
da décider de ia traversée de la Seine, soit
par viaduc, soit par souterrain et, solvant lo
mode choisi, te tracé s'établit différemment.
On est on droit de se demander aussi si
toutes les précautions sont prises pour mé-
nager et réserver les intérêts présents com-
me à venir, q me bes que puissent être les
modifications apportées à ia navigation- du
port se Rouen.
Enfin nous posons cette question: quel
sera le développement du trafic entre le
Havre et la Basso-Nermandie, qui n'atteint
pas actuellement 200,000 tonnes.
Pour ces raisons, nous estimons qu’il se-
rait prudent de réserver la question finan-
cière et la déclaration d’ntilité publique et
de demander au gouvernement nn complé-
ment d’études, notamment en ce qui con-
cerne ia traversée de ia Seine, soit par via-
duc, soit par sonterrain.
Ainsi le rapport de M. Pîohery ne nous
est guère favorable. Mais s’il renferme cer-
taines objections aussi inattendues que
contestables à Rétablissement d’une se-
conde ligne du Havre a Paris, avec traver-
sée de la Seine, s’il estime qu’il serait pru-
dent de réserver la question financière et la
déclaration d’utilité publique, il demande
cependant au gouvernement un complé-
ment d’études. — et paraît ainsi avoir l’in-
tuition de la fragilité de ses objections.
Du moins, grâce à l’articlé 18 du règle-
ment de là Chambre, le rapport de M. Pi-
chery. qui n’a pu être discuté avant la fin
de la dernière législature, pourra être re-
pris par les députés du Havre dès que les
grandes Commissions auront été reconsti-
tuées; ils pourront reporter l’affaire de-
vant la Commission des travaux publics.
***
Le rapport de M. Pichery constitue un
document volumineux. Il commence par
un historique de la question ; il continue
par Pexaroen-du projet du gouvernement
au point de vue financier, par des considé-
rations générales sur le port du Havre, suP
celui de Rouen, sur le mauvais état de ta
ligne actuelle. Il relate les diverses études
faites par les Commissions d’enquête, les
j délibérations prises successivement par les
)E M. PICHERY
i
Chambres de commerce intéressées, par les
Conseils municipaux de Rouen et du Havre
et contient les différentes études faites en
ce qui concerne le passage de la Seine soit
en viaduc, soit en tunnel par l'Administra-
tion des chemins de fer de l’Etat.
Nous ne saurions entrer dans tous les
détails de ce document, d’autant plus que
nos lecteurs ont été tenus au courant, d’une
façon très exacte, des diveres phases
de cette question . si intéressante pool'
notre ville et notre port. Mais une lecture
du rapport de M. Pichery nous les remettra
toutes en mémoire et ne laissera pas de
nous fournir l’occasion de renouveler cer-
taines remarques intéressantes déjà for
matées, et dont M. Pichery n’a certaine
ment pas tenu un compte suffisant en rédi
géant les conclusions de son rapport.
Dès 1871, le Conseil général de la Sein»
Inférieure se préoccupait déjà de la cons-
truction d’une ligne partant du Havre, dit»
Ligne du Sud-Ouest, et la Ville du Havre
s’y intéressait financièrement en 1872.
Le 20 août 1878, une décision ministé-
rielle chargeait le service des ponts ef
chaussées de l’Eure de l’étude d’un chemia
de fer de Pont-Audemer à Port-Jerôme,
avec bac à vapeur pour la traversée de la
Seine.
En juin 1879, une loi classait la ligne
dans le réseau d’intérêt générai avec l’hypo-
thèse d’un bac à vapeur.
Le 16 mars 1881. une Commission d’in*
pecteurs généraux, instituée par le minis-
tre, étudiait sur place la question de la
communication entre les denx rires de la
Seine, comme suite à une demande de la
Chambre de commerce du Havre, tendant À
obtenir la traversée da fleuve par viaduc.
Le 23 mai 1881. une lettre du ministre
approuvait l’avis émis par cette Commis-
sion, quant à la disposition entre les dé-
penses d'établissement, soit d’un viadua»
soit d’un tunnel, et les services à attendre
de ia ligne, et confirmant ies avantages pra-
tiques d’un bac porte-trains dont le ministre
prescrit l’étude.
Le 6 mars 1882, le service des ponts et
ehaussées de l’Eure adresse ün a vaut-projet
complémentaire avec bac à vapeur porte*
trains (coût 6,500,000 fr.) en faisant observer
que cette solution ne sera jamais que provi-
soire.
A la même date, une décision ministé-
rielle Intervint, prescrivant de nouvelles
éludes pour la traversée en tunnel ou en
viaduc.
Le 20 novembre 1883, une loi concède 1#
ligne à ia Compagnie de l’Ouest, à titre
éventuel, sous le nom de Chemin de fer dé
Pont-Audemer à Port-Jérôme, avec traver-
sée souterraine de la Seine et prolongement
jusqu’au Havre, par la vallée de la Seine et
raccordement vers Caudebec.
En 1886. le service des ponts et chaos**
sées de l’Eure présenta l’avant-projet d’une
ligne à voix unique, reliant Le Havre à
Pont-Audemer, comportant une traversée
demi-fluviale de 4.300 mètres entre Tan-
caryille et Quillebeuf. Cet avant-projet n’eul
aucune suite.
Le 29 juin 1891, le ministre demandait &
la Compagnie de l’Ouest une étude avec
traversée par viaduc.
En décembre 1892, la Compagnie de
l’Ouëst présente an nouvel avant projet
d’une ligne à double voie, avec traversée d#
la Seine en viaduc (1 travée centrale de 33®
mètres et 2 travées d’ancrage de 200 mè-
tres), près d’Aizier.
De 1892 à 1897, des conférences mixte*
ont lieu sur l’avant-projet. La ville d«
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES. 8 Juin. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS UAGSSS BAISSE
CUIVRE
Comptant. sontenu t Si 10/8 -/- 2 6
S mois 162 */6 -/- 2/S
ETAIN
Comptant . 113920/- -/-
t mois soutenu 1141 J/e ,J/6 -/-
FER
Comptant.. caj ne 81 /S -/- i 54 d
Imois.... i St/6 -/- t % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
IQ 6 juin fui., „ V' •
NEW-YORK, 8 JUIN
Cotona t juillet, hausse 3 points ; août,
Haï sse 7 points ; octobre, hausse 4 points;
janvier, hausse 3 points. — Soutenu.
C uiea t baisse i à 8 points.
NEW-YORK. 8 JUIN
' ' *» .001 . »ïtf.!#H
Cuivre Standard disp. 13 68 13 68
— août... 18 68 13 68
Amslyauist. COJI... 71 3 4 72 »/»
Ver 18 28 16 —
CHICAGO 8 JUIN
• i OITM
Blé sur...... Juillet.... 86 5 8 8fi 3/4
» Septembre 88 • » 88 1 4
Malt sur.'.... Juillet.... 71 4-8 70 3 4
— ...... Septembre 68 » » 67 i 8
Saindoux sac. JniUei . 10 il 10 07
» X Septembre! M Ai 10 25
LA
au mspmu
Les Dernières Visites de M. Ribot
Voici comment le sénateur du Pas-de-
Calais a terminé sa laborieuse journée :
A 8 heures, M. Ribot est allô en amomo
bile chez M. Delcassé, boulevard de Clichy.
M. Ribot-a quitté M. Delcassé à S b 20 ponr
se rendre ch*z M. Combes, où il est arrivé à
S h 40. M. Riuot s’est ensuite rendu à son
domicile, 6, rue de Tournon, où il a ren-
contre plusieurs personnalités politiques,
parmi lesquelles M. Clémwntel. .
A ce moment, M. Ribot faisait dire à M.
Poincaré qu'il lui donnerait une réponse
definitive à 9 h. 30 du soir.
A neut heures et demie exactement, M.
Ribot est arrive à l’Elysée. Il était âccom-
p-gné de son secrétaire. Il a été immédiate-
ment introduit auprès de M Poincaré.
Il a quitté l’Elysée à 10 h. 10.
Il a déclaré aux journalistes qu’il avait ac-
cepté de former le Cabinet.
La Tournés ds K Eibot
M. Ribot a poursuivi hier après-midi ses
démarchas en vue da constituer le nouveau
Cabinet. Il a vu de nouveau M. Léon Bour-
geois avec qui il avait eu une première en-
■ irevue le matin, puis MM. Viviani, Briand,
Jean Dupuy, D 'ICtssé, Combes.
M. Ribot s'est rendu à 9 h. 30 à l’Elysée. Il
a mis le président de la République au cou- j
I raut de ses démarches et a annoncé qu’il
acceptait officiellement de constituer le Ca-
binet. füavasi.
Les Collaborateurs probables de M. Eibot
Malgré les très vives insistances de M.
Ribot, M. Viviani a définitivement refosé le
portefeuille de l’iastriictiou publique qui lui
était éventuellement offert.
Par contre, M. Ribot s’est sssuré le con-
cours de MM. Léon Bourgeois qui, dans la
combinaison projetée, prendrait le porte-
feuille des affaires étrangères ; Delcassé,
Nonlens, Clémeaiel, Jean Dupuy.
M. Ribot conserve le ferme espoir d’abou-
tir.
Peut-être n’accepiera-t-il pas encore ce
soir, d’une façon ferma, la mission de cons-
tituer 1« ctbiaet, mais il pense pouvoir le
Lire officiellement demain matin et former
i<3 ministère demain soir.
Hue liste officieuse
A la dernière heure, on communiquait la
liste suivante :
Présidence dn Conseil et justice, M. Ribot;
affaires étrangères, M. Léon Bourgeois; inté-
rieur, M. Strauss on X... ; finances, M. Cté-
meirtel ; guerre, M. Noulens ; instruction
.•ublique, M. De*eoye ; .travaux publics, M
Jean Dupuy ; commerce, M. Chaotemps ;
agriculture, M. Raynaud ou X.. . ; coio» es,
M. Lebrun; travail, M. Reoé BesnardouX...
Il est question, comme sons-secrétaires
d’Etat, de MM. Nail, Maurice Maunoury et
Marc Reville.
ENTRE SUFFRAGETTES ET ÉTUDIANTS
DUBLIN. — Los étudiants du Trinity Col-
lege ont appliqué la peine du talion aux suf-
fragettes.
1*5,0et pénétré hier matin an siège social
de l’Association des suffragettes et ont jet*
par les fenêtres les tables et les chaises qui
se trouvaient dans ie >ocal.
Due bagarre s’e.tt alors produite entre par-
tisans des suffragettes et partisans des étu-
diantS.
D’autres étudiants ont escaladé le toit de
l’Hôtel de Ville, ont enlevé le drapean qu’ils
ont remplacé par l’emblème des suffraget-
tes.
Neuf arrestations ont été opérées.
LES EMBARRAS DE PARIS
Une excavation de six mètres da long, sur
trois mètres de large et trois de profondeur
s'ett produite hier soir place Saint-Philippe-
du-Roule.
(Jne automobile est tombée dans cette ex-
cavation et il n’a pas fallu moins de deux
heures de travail pour l’en retirer.
La circulation des tramways a été inter-
rompue du fait de cet accident et les lignes
d autobus ont dû être déviées.
Ii n’y a eu aucun accident de personnes.
L'ACCIDENT DE SÉZANNE
EPERNAT. — Li jeune M chou, une des
victime, ae l’accident de Sezanne, est mort
hier soir à l’hôpital où il avait été trans-
porté. _
LES MUNICIPALITÉS ÉTRANGÈRES
A LYON
LYON.— Hier matin, le Inaire de^Saint-
Pétersoourg, comte Tolstoï, et la délégation
russe, arrives en même temps qu’une délé-
gation des membres du Ceunty Council de
Londres, ont visité ies musées._
A ces hôtes étrangers s’ajouteront les
membres d’une délégation espagnole venant
de Madrid.
GRÈVE DE PÉCHEURS
CANNES. — Les pêcheurs de Cannes qui
avaient armé peur la pêshe aux anchois
Cent cinquante embarcations, viennent di-
se mettre en grève.
Ils refusent de pêcher si les industriels sa-
ieurs ne reviennent pas an prix de 6 francs
les 10 kilogrammes au lieu de 3 francs qu ns
proposent.
LES INCIDENTS D’ANCONE
ANCÔNE — Le jeune Pudinl qui avÿ& été
blesgé au çou- s des incidents de di-inanche
esfe mort hier après-midi.
Des manifestants ont frappé eî, blessé deux
t officiers.
AU MAROC
Une Rencontre
COLOM-BÉGHAR. — Une patrouille française
de oouze ui»haristes, circulant sur la rive
gauche de l’oued Dioora, à 200 kilomètres à
iT) est de Bmi-Abbê», a éfo attaquée pur un
ajioh de Bviabers qui s’était embusque dans
des baissons. f
Les Français ont en trois tués.
Le djicb a traversé à ia nage l’oued Daoura.
Ceiui-ci subissait actuellement une crue, la
poursuite des agresseurs a été rendue im-
passible. . . . . . .
Le djich a eu néanmoins trois tués et d»
nombreux blessés.
Le groupe mobile de Saouta s’est trans-
porté sur les lieux avec son commandant.
LES AFFAIRES ALBANAISES
DURAZZO. — La Commission composée de
quatre albanais et de trois italiens charge#
de l'è&amen des papiers dn colonel Murlc-
chio a terminé hier son travail.
L*s quatre albanais sont d’avis qn’tme let-
tre est de nature compromettante pour Mu-
ricefaio parce que son contenu a des rapports
moraux avec l’accusation dont le colonel
est l’objet. . ...
Les trois italiens ont, de leur côté, conclu
qu’il n’y a absolument rien de compromet-
tant pour MuriCchio. .
En <*a qui concerne le professeur Chinigo,
la Cotffinission est d’accord pour déclarer
que dans les papiers examinés, ne se trouve
rien de nature à le compromettre.
FERMETURE DES ÉCOLES GRECQUES
DE TURQUIE
CONSTANTINOPLE. — Les denx Conseils di
Patriarcat oecuménique ont décidé a I una
nimité, de fermer toutes les écoles et toute
les églises grecques ea Turquie,,
LE CONGRÈS DE L’INDUSTRIE LAITIÈRE
BERNE. — Le sixième congrès internatio-
nal 4e l’industrie laitière s’est o ivert hier à
l’exposition nationale, en présence de 88*
dele*ues. L’Allemagne. l’Autricbe-Hang fr*
la France, l'Italie, la Russie, les Etats Sud-
américsins et la Suisse avaient envoyé d’une
portantes délégations.
Le conseiller national, M. Jenny, prési-
dent du Comité do Congrès, et le conseiller
fédéral M. Sctmlthess, ont prononcé des dis-
cours de bienvenue.
Le barim Peers de Nieuport, de Belgiquq,
et ie jonkheer Michieis von Kossemich, do
Holland**, ont exprimé leurs remerciements
au nom des délégués étrangers.
Le Congrès doit durer plusieurs jours el
comprend quelques excursions et des visi*
les d/etablis-ements suisses d’industrie lai-
tière. '
UN BARBOUILLAGE QUI COUTE CHER
BERLIN. — Au cours de la « semaiae rou-
ge » organisée par la Sociai-Démocratie au
commencement de mars, trois ouvriers et
le patron d’hn estaminet avaient barDOuiiw
de peinture rouge, en quatorze endroits, le
monument de l’empereur Frédéric Ili» •’
Charlottenburg.
Le tribual correctionnel a condamné mer
trois des accuses â dix-huit mois de prison,
le quatrième à un an de la même peine.
Dans les attendus, il est dit qu’il ne s agit
pas là d’une farce de gamma, mais d ae
action mûrement réfléchie, conséquence de
(‘excitation continuelle de la Social-Demo-
cratie. ,
' LE CANAL DE PANAMA
PANAMA. — Le paquebot lAtuance jaugeant
quatre mille tonnes, a, pour la première
fois, franchi le canal de Panama en une
i heure et demie.
Le passage s’est .effectué sans incidents
! AU MEXIQUE
s MEXICO. — Le btocus de Tampico est »ps-
Lpendu
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