Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 juin 1914 08 juin 1914
Description : 1914/06/08 (A34,N11993). 1914/06/08 (A34,N11993).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172159v
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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La Vie Commerciale et Maritime
LE HAVRE
Port Transatlantique
La destinée du Havre était d’être le grand
port transatlantique de la France. Il
deyenu ! Profitant de sa position maritime
exceptionnelle, de sa situation dans l’es-
tuaire d’un fleuve facilement navigable et
de sa proximité de Paris, des hommes avi-
sés et les différentes administrations qui se
sont succédé depuis sa fondation ont assuré
son développement progressif et l’ont sans
cesse tenu à la haüteur du rôle économique
de premier ordre qui lui était dévolu.
En tout temps, il est resté un établisse-
ment maritime modèle, malgré les audaces
déconcertantes de la construction navale
pHès exigenc e légitimes d’un négoce pro-
digieusement actif. Sou qulillage a été con-
stamment perfectionné et ses divers amé-
nagements ont subi des améliorations inin-
terrompues. Le programme de 1909, que
chacun connaît ici, est venu donner une
preuve éclatante de la prévoyance avec la-
quelle notre communauté commerciale
conçoit toujours les agrandissements du
port.
Ainsi, selon l’expression si juste de
M. Gabriel Hanotaux, l’histoire du Havre
apparaît comme une continuelle manifesta-
tion d’énergie.
II est donc utile que, de temps à autre,
des voix s’élèvent pour le répéter, non pas
seulement parmi nous — notre conviction
n’étant plus à faire — mais partout où nous
pouvons gagner des sympathies. Voilà
pourquoi nous tenons à rapporter aujour-
d'hui les échos d’une conférence faite par
M. Louis Brindeau.à Paris, devant les audi-
teurs de l’Institut maritime.
Connaissant en détail les travaux effec-
tués, il les a exposés avec une rare préci-
sion, Il a surtout insisté, et en cela il a eu
pleinement raison, sur les facilités d'accès
que rencontrent les grandes unités de la
flotte marchande à ja suite de dragages mé-
thodiquement poursuivis.
R a démontré que le transatlantique
France, malgré son énorme tirant d’eau dé
§ in. 10, pouvait, dans les fnaf'ées les plus
défavorables, entrer pendarit Ï0 heures par
jour et, aux périodes de morte eau pendant
49 heures. Fort à propos, il a ajouté
rait encore insuffisant et on a reconnu la
nécessité de porter par étapes, la profon-
deur d’abord à 9 puis à 11 mètres au-des-
sous du zéro des cartes. On obtiendra ainsi
dans les marées de vive eau des maxima do
17 m. 20 et de 19 m. 20 et des minima
9 m. 50 et de 11 m. 50 ; dans les marées de-
morte eau des maxima de 15 et de 17
mètres et des minima de 12 m. 50 et de
14 m. 50 ».
Aucun doute no pent subsister sur la né-i
cessité des approfondissements successifs, a-
t-it encore dit, même si l'on n’admet pas;
que les dimensions et le tirant d’eau des na-
vires doivent croître d’une façon constante.
---on a parlé de navirei do 4Ü0 mètres dï»
long 1 — Aussi bien il est tout au moins cer»-
tain que les tirants d’eau de 11m. i>0 et 13*
métrés afférents à des bâtiments de âûfl
mètres on de plus de 300 mètres seront pu*
chainement atteints. Il est même questiur 1
en ce moment, pour des raisons à la fo ss
économiques et nautiques, d'augmenter lé»
tirants d’eau sans accroître sensiblement les
longueurs.
£es principes posés, le conférencier a ré-
sumé le programme en cours, d’exécution.
« C’est un programme pouvant en outre
servir, a-t-ii rappelé, d’amorce à d’autres
ouvrages, notamment à des bassins à flot
qui pourront se développer plus tard le
long de l’estuaire de la Seine. Les résultats
qu’on doit en attendre ont été prédits l’été
dernier par le cl^de l’Etat. Posant la pre-
mière pierrenouveau ouvrages, M. Poincaré a pu dire
qut/Ptivenir du Havre apparaît comme à
uat jamais assuré, son établissement nouveau
graduellement extensible, lui donnant la cer-
titude de ne pas être pris au dépourvu par les
événements et de n’étre pas devancé par la
concurrence.'
« D’autre part, à quelques jours de dis-
tance, l’éminent président de la Compagnie
Transatlantique, M. Charles Roux, qui n’a
pas toujours été tendre pour le Havre, pou-
vait dire dans un banquet organisé à bord
de la France par la section havraise de la
Ligue Maritime qae le Havre serait, après
l’achèvement des travaux, le plus beau port
uansatlantique non seulement de l'Europe,
mais du monde. »
Ce sont des prévisions d’autant plus bel-
les que la richesse économique du Havre
ne dépend point exclusivement du trafic
transatlantique. Celui-ci est l’élément ser-
vant le plus à maintenir sa réputation
mondiale et le mouvement des marchan-
dises en est évidemment la partie la. plus
importante, mais celui des passagers est
pour le public, le mouyement qui frappe
davantage.
Rien qu’à ce point de vue là d’ailleurs,
le Havre a droit au titre de plus grand port,
transatlantique français. Ses progrès sont
énormes. Lé nombre des passagers embar-
qués et débarqués, — long-cours et cabo-
tage international compris, — qui était de
137,064 en 1908 fut, i’au dernier, d’après
les chiffres de la Chambre de commerce
de 235,130, — soit une augmentation d'ea-
viron cent mille passagers en six ans.
D’après les statistiques de-la Compagnie
Générale Transatlantique 90.442 passagers
ont été transportés sur ses bateaux en 1913
du Havre à New-York et 44.579 de New-
York au Havre. Les autres Compagniés,
ayant des agents sur notre place, ont trans-
porté de leur côté par voie directe ou indi-
recte, entre le Hàvre et l’Amérique du Nord,
plus de 20,000personnes.
En résumé, uniquement pour le trafic
américain, 170.000 . pas - £ s* s- dont
plus de 100.000 émigrés ont été embar-
qués ou débarqués ici, alors que les navi-
res étrangers n’ont assuré, à Cherbourg
port d’escale, qu’un mouvement annuel de
70,000 passagers. N’est-ce pas la confirma-
tion incontestable que le Havre demeure le
plus grand port transatlantique français,eu
attendant l’avenir encore plus brillant que
lui permet d’escompter le programme en-
cours d’exéculiou ?
IL HOLLAËNDER
HIIIII sagassi «m
La Suède ci la Triple-Alliance
L’AÙamaghe s’applique de plus en plus b
exciter contré la Russie la méfiance des.
Scandinaves et en particulier des Suédois, et?
s -s efforts ne se fout pas en pare perte.
On a beaucoup remarqué un tout récent
article publié à Stockholm par le professeur
Kjeller qui analyse avec éloge trois brochu-
res aile mandes où l’on cherche à dèm entrer
que l'intérêt de la S :èle est die sortir de sa
neutralité et de faire causa commune aveo
la Triplice.
Ce qui montre bien qae la campagne alle-
mande en Suède n’est pas sans uflet, c’est la
nouvelle, répandue par certains jonrnau®
que le rôiTJàsTavé, SctneUement en traite-
ment à Çarlstmd, se proposerait de rendra
visite le 12 juin, à l’archiduc François-Fèf*»
dinand en son châUau, au moment même 1
où l’emperear Guillaume y est attendu*
LA CRISE MINISTÉRIELLE
LA CRISE SE PROLONGE
Refus successifs de MM. Delcassé, Jean Dupuy et Peytral
M. Ribot est appelé
pans, minuit- g** |8S ^jjj8ux Parlementaires
Au banquet du Palais de Justice, à L
Rouen (qui, entre parenthèses, a été if* NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
admirablement réussi, abstraction , Nm par.g 7,-uin
Jaite del’absence de son principal at- JUe journée de crisea été très' pénibfe
trait, M. Poincaré) on entendait de poar M Poincaré- Tout d’abord,M. Delcassé,
tous cotes le propos suivant .- « Ce sur lequel tout le monde comptait et que
n’est pas la première Jois qu il y a , Pon considérait comme devant succéder à
une crise qui dure quelque peu et I M. Viviani, a fait défaut pour cause de santé.
vraiment notre ville est si près de Et ce n’est pas là un prétexte à tort invoqué
Paris que le président aurait bien pu ou une mauvaise raison, c’est la vérité. M.
s'absenter quelques heures, entre deux Delcassé, sontfrant d’nn anthrax, est hors
visites à recevoir l ou bien alors, c’est d’état de montrer 1 activité nécessaire.
que cela devient grave t » MM. Jean Dupuy 0t Peytral se smt ensuite
* f ... excuses, déclarant qu ils pouvaient accepter
In petto, j’étais bien porté à J aire un portefeuille,mais ne se croyaient pas suf-
le même raisonnement, en présence de fbamment désignés pour la présidence du
l’immense déconvenue des Rouennais. Conseil.
Mais en arrivant quelques heures A 8 heures du soir, M. Poincaré recevait
après à Paris, j’ai tout à fait compris M. Doumergue à titre consultatif, Toutefois,
Tabstention de M. Poincaré, car, 11 e3t P01',mis d0 8? ™ ■£££*£
r . . . • cet entretien, M. le président de la Républt*
sans vouloir rien pousser au tragique, V n.a pas £lé ame£é à offrir au president
cela commence* en effet a devenir ^ sortant de reprendre le pouvoiF
assez grave. Après l échec de la com- de reconstituer son ministère.
binaison Viviani et le rejus, datant Après M. Doumergue est venu à l’Elysée
déjà d’hier soir, de M. Deschanel, le M. Ribot, qui est resté en conférence avec
président a vu successivement se dé■> M. Poincaré jusqu’à 7 heures dn soir.
rober devant lui MM. Delcassé, Jean 'Ou assure que M. Ribot, entendu d’abord
Dupuy et Peytral ; C’est beaucoup à titre consultatif, s’est vu offrir 1*
pour une seule journée. redoutablefission de> constituer le Cabinet
1 J et au il a réservé sa réponse. M. Ribot doit,
Nos lecteurs trouveront plus loin les & g|n toor, consulter ses amis.
dépêches qui expliquent, du moins , Malgré son âge, M. Ribot est encore aelif et
officiellement, ces rejus successifs ; ils vigoureux; et ce n’est pas lui, en tout cas,
y verront aussi qu’en fin décompté qui fera des restrictions sur la question mili-
M. Ribot a été appelé et a réservé sa taire. T H
réponse pour demain matin. A __ - * *
Je dois dire que l’émotion est assez ' « , ,, _ , _ , . «
vive à Paris ; on s’est jeté sur les jour- Delcassé pour raison dé Santé
nauxà un tel point que, de bonne heu- M. Delcassé, qui n’avait pu se rendre sa-
nn nt> frmionif tJnn 1P TVmns nnllo medi SOir à la COnvOCrtlOll du président
re, on ne trouvait plus te temps nulle d9 ,a uépubliqne, a d-finitiveaent décliné,
part - ; les deuxièmes éditions sont bipc matin, l’offre de constituer un Cabinet ;
criées à pleine gorge, et des camelots le députô de fArriôgè est, eu effr>t, retenu à
facétieux croient déjà pouvoir annon- la pbanibre par. une indisposition doulou-
cer « la démission de M. Poincaré » re^se'
pour corser la vente. M. Jean Dupuy se récusé'
Nous n’en sommes pas là, fort heu- M- Poincaré a fait appeler ensuite M. Jean
remuent : mai, lé président passe S
évidemment un mauvais quart d’heure rencontré avec M. Clémentel, député du
et peut-être regrette-t-il de ne pas pou- Prty-de Dôme, prié par M. Delcassé, dont il
voir faire appel à M. Poincaré: minis- l’ami, d’exposer au président de la Répu-
. - .• J blraue les raisons matérielles la mettant
tre des affaires étrangères, qui, de dans l’impossibilité de répondre actuel.e-
l aveu de beaucoup, aurait sans doute ment à l’appel du chef de l’Etat.
eu l’autorité nécessaire pour dénouer M. Pevtral appelé
la crise actuelle 1 ^ .
. , , M. Peytral, sénateur des Bouches-du-Rho-
Pour ce soir, les événements nous ne, est arrivé à l Eîysée à 1 h. 45
invitent plus que jamais à nous tenir M. Peyir il e3t sorti de l’E ysee à 3 heures.
sur la réserve, jusqu’à ce que, mieux Sou entretien avec le présideot de Repji-
. . y Y ’ . . biiane a duré plus d une heure. M. Peytral a
renseignes, nous ayons bien pu saisir q^ciaré :
la portée de ce qui se passe. Tout ce « j’ai refusé Toffre que m’a faite le prési-
qne nous pouvons faire, c’est de sou- dent de la République de constituer le Gabi-
haiter l’acceptation et le succès de net; ïoutfcf>84| ai ait que
K* J ,T _ J J- •*’ position potir entrer dans une combinaison
M. Ribot dont la grande dignité ministérielle si ma présence pouvait être»
honorerait notre pays et qui, sans utile.
être parmi les « purs ■», a donné assez » M. Poincaré m’a répondu qu’il se réser-
de gages au cours de sa longue car- vait dinsister de nouveau auprès de moi. »
rière, de son ferme attachement à nos Doumergue et Ribot à l’Elysée
institutions démocratiques, pour rai- M. Doumergue est arrivé à quatre heures
Mer d„ tous les republl- dix,-4 piad. à l’Elysée.
cains non sectaires. Ii est aussitôt introduit auprès de M. Poin-
caré.
r\oDin insni» - Après un assez long entretien, M. Dou-
liAbPAR JORDAN. mergue s’est retiré ; pen après, M. Ribot arri-
à l’Elysée.
Les Fis PréiÉfa î Rouen
Remplaçant, au dernier moment, M. Poincaré, Président de la
République, MM. Noulens, Ministre de la Guerre, et
Fernand David, Ministre des Travaux Publics, assistent
aux Grandes Fêtes de Tir et d’Equitation Militaire.
(De notre envoyé spècial)
Rouen, 7 juin.
Pour recevoir dignement le président de
la République, qui avait promis, pendaut
son court arrêt eu juillet dernier, alors qn’il
se rendait au Havre, de revenir visiter Rouen,
on avait transformé la gare de la rue Verte,
actuellement démantelée. La pioche du dé-
molisseur avait été dissimulée derrière des
tentures dorées. Les cours, maintenant spa-
cieuses, avaient été déblayées. Et, devant
une estrade tapissée de velonrs, des pi rres
toutes blanches avaient été placées pour être
scellées par M. Poincaré. Mais la truelle de
vermeil est restée douillettement posée sur
le coussin satiné de son écria...
Le président de la République est resté à
Paris!
On s’en doutait depuis la veille. Et, pour-
tant, la déception fut grande quand on re-
çut la confirmation definitive. Jusqu’à midi
on espéra malgré tont.
— M. Poincaré viendra, disait-on, officieu-
sement, si nne personnalité politique se
charge, dans la matinée, de constituer le mi-
nistère.
Et cette attente pesa. encore plus lourde-
ment sur toute la p irtie officielle.
Néanmoins, comme le ministre de la guer-
re, M. Noulens, et le ministre des travaux
publics, M. Fernand David devaient repré-
senter le président, quoique remplissant
leur fonction par intérim, le programmé ne
fut pas modifié.
A 10 heures, comme on l’avait annoncé, le
train ministériel — et non présidentiel — ar-
rivait en gare. M. Noulens descendit le pre-
mier snr le quai. D’un mot, il traduisit les
sentiments que chacun éprouvait :
— Nous sommes désolés I
Certes, tont le monde l’était : le président
de la République de n’avoir pn tenir ses
engagements, les ministres démissionnai-
res du contre-temps qui bouleversait lenrs
projets, les autorités locales de ne pouvoir
apporter l’hommage de leur attachement au
chef de l’Etat et la foule d’applaudir M. Poiu-
! caté.
MM. Noulens et Fernand David se renli-
rem dans le grand salon. Iis forent reçus
par MM. Brelet, préfet de la Seine-Inférieure;
Paul Bignon, president dn Conseil général ;
Leblouth maire de Rwuen^ Ndieliç, député
de la première circonscription’de Rouen ;
les sénateurs et députés de la Seine-Ihté-
rieure, tes officisrs de la garnison, le vice-
amiral Le Porti, préfet maritime de Cher-
bourg; les ingénieurs des chemins de l’Etat,
MM. Marcy, Léchât, Direz et Martin, et de
nombreuses personnalités.
An bout de quelques minutes, iis montent
en voitare tandis que les clairons dn 39e son-
nent «aux champs ».
Le cortège s’ébranle, entre denx haies de
soldats du 39» et de cavaliers dn 7° chas-
seurs.
Un peloton de gendarmes précède le lan-
dau ministériel — la dan mont n’a pas sorti
— dans lequel ont pris place : MM. Noulens,
Brelet, préfet de la Seine Inférieure ; Le-
blond, maire de Rouen, et le colonel Par
quettB de la maison militaire de M. le prési-
dent de la République.
Ifn peloton de chassenrs vient ensuite,
précédant le deuxième landau occupé par
MM. Fernand David, ministre des travatra
publics.; Paul Bignon, président dn Cou sert
général ; Nibelle, député de Rouen, et bé-
verdiar, président de la Chambre de Com-
merce de Rouen.
Puis viennent dans la troisième voiture
MM. Fortier et Bandeau, sénateurs; M. de
FOUeviile, députe ;
Dans la quatrième : MM. Quesael et Rou-
land. sénateurs; Bouctot et de Ppmereu,dépu-
tés. —4)diis la cinquième : MM. de Bagaeux,
Lavoinne, Peyroux, députés.
Dans la sixième : MM. Ancel, dépoté ; le
général Valabrègue, le vice-amiral Le i*ord,
et Chargueraud.
Dans la 7« : MM. Fontaneilles, directeur
des chemins de fer an ministère des tra-
vaux publics : Claveille, directeur des che-
mins ae fer de l’Etat ; Robert,premier adjoint
et lechef dn cabinet dn ministredela guerre.
Dans la huitième : MM. Soulier, conseiller
général ; Desmonts, vice-président de la
Chambre de Commerce ; Liard, secrétaire
général de la Pretectnre, et le chef dn cabi-
net du ministre des travaux publics.
Dans la neuvième ; MM. Duchemin, deu-
xième adjoint ; Anquetil, vice-président de
la Chambre de Commerce ; le capitaine
Bourgine, et l’officier d’ordonnance du vice-
amiral Le Pord.
Le défilé commence par la rne Verte déco-
rée luxueusement avec des trophées, des
arcs de triomphe et une abondante et élé-
gante ornementation florale.
La fonle est immense. Elle sait que le pré-
sident n’est pas là, mais s’intéresse quand
même an dénié et applaudit les ministres an
passage.
Au coin du jardin Solférino, la musique du
129» se fait entendre. De la rue Thiers jus-
que la place Verdrei, les soldats du 129® pré-
sentent les armes et contiennent la foule de
plus eu plus enthousiaste. La pluie qui com-
mwaee à tomber ne la décontenance pis.
Elle reste sous l’averse et acclame toujours
chaleureusement.
Par la rue de Crosne et le boulevard Cau-
choise, le cortège arrive à l’Hôtel de la Pré-
fecture où la musique du 74® exécute la Mar*
teillaise.
A la Préfecture
Dans le salon de la Préfecture sont venus
se ranger tous les corps constitués. M. Paul
Bignon présente à M. Noulens ses collègues
du Conseil général.
Tuis les ministres saluent les magistrats
de la Cour d’appel, les membres du Conseil
municipal, les conseillers de préfecture et
les sous-préfets.
Dans un salon contigu, MM. Noulens e)
Fernand David reçoi vent le personnel des
Etablissements départementIUX, les inspec-
teurs du travail, les conseillers d’arrondissé-
ment.
En passant dans la rotonde,M.Maniez, rec-
teur de l’Académie de Caen, et M. Doiiveux
inspecteur d’académie, présentent les * pro-;
fosse urs de lycée.
Dans le quatrième salon, les conseillers
prud’hommes, les membres du Conseil
d’hygiène, les membres des Commissions
dép «rtemantales, 103 notaires, les avoués,
te» agents de change, les courtiers et les
officiers de pompiers sont réunis.
Les ministres saluent les officiers de la
garnison et remontent en voiture, en léger
retard snr l’horaire prévu. Les attelages
descendant an grand trot le boulevard Cau-
choise où sont alignés, étendards déployés,
les anciens combattants et les boy-scouts».
Vieux et jeunes s’inclinent devant le Minis-
tre de la Guerre, et, stoïquement, restent
■ à leur place tant que le cortège dure, quoi-
que la plaie tombe maintenant drue et froi-
de.
A la Chambre de Commerce
et au Port
Sur tous les qnais les carieux sont nom-
breux et des milliers de parapluie forment
nne sorte de vague qui ondule le long des
maisons.
Le cortège s’arrête devant le Palais des
Consuls, ou, dans la grande salle de la Bour-
se, les membres de la Chambre de Commer-
ce reçoivent les ministres. La réception ne
dare que quelques secondes car on ne peut
remettre au Ministre de la Guerre la plaquet-
te commémorative gravée au nom de Mi
Poincaré.
Aussitôt toutes les personnalités politiques
Dernière Heure
PAR18. TROIS HEURES MATIN
LA
nsi mrnmm
Les Consultations de H. Poincaré
Le président de la République a eu hier
après-midi avec M. Gaston Doumergue une
entrevue qui a duré nn peu plus d’une
heure.
En quittant l’Elysée, M. Doumergue a dé-
claré qu’il s’était entretenu avec le président
de la République, mais à titre pnrementcon-
sultatif et qu’il avait indiqué à M. Poincaré
_ qn’à son avis, N ne voyait que trois comb -
eaisons : combinaisons Viviani, Bourgeois et
Ribot.
A 5 heures et demie, M. Ribot est arrivé à
l’Elysée.
Le président de la République a en.une
longue conversation avec M. Ribot à qui it a
offert la mission de constituer le cabinet.
M. Ribot a réservé sa réponse jusqu’à ce
matin.
Le Président de la République a également
reçu hier, dans le courant de la journée,
MM. Clémentel et René Besnard.
M. Ribot confère aveo M. Clémentel
M. Ribo* a reçu hier soir M. Clémentel, dé-
puté, avec lequel il s’est longuement en-
tretenu.
Les Intentions de M. Ribot
M. Ribot est te sixième personnage politi-
que auquel s’est adressé le président de la
République pour former le Cabinet.
Il était, on le sait, indiqué par M. Doumer-
gne comme étant un des trois hommes qua-
lifiés dans les circonstances présentes, pour
lai succéder comme président du Conseil
(les deux autres tont MM. Bourgeois et Vi-
viani).
M. Bourgeois n’étant pas dans nn état de
santé qui lui permette d’assumer la prési-
dence dn Conseil avec la charge d’an minis-
tère et M. Viviani ayant échonédans les con-
ditionsque l’on sait, M. Poincaré a fait appel
à M. Ribot.
« Je vais tenter, a déclaré M. Ribot en
quittaat i’Elysée, Un essai sincère et loyal 1
de former le ministère. Sans doute, mon
état de santé n’est pas très brillant et exige-
des ménagements, mais j’estime que je ne<
puis refuser de faire l’eflort qui m’est de-
mandé. Je n’ai pii toutefois donner une ré-
ponse immédiate du président de la Répu-
blique. Je ne connais pas trè3 bien la Cham-
bre avec laquelle j’ai, depuis quelques an-
nées, perdu tout contact. Il me faut donc le
temps cAitudier la situation, de concert avec
des hommes politiques. C’est ce que je ferai
demain. »
Nous pouvons ajouter que M. Ribot a. Je
très vif -désir de réussir et a grand espoir de
réunir les concours nécessaires. Ce cabinet
serait un cabinet de gauche et comprendrait
certains membres dn cabinet démissionnai- 1
re, — M. Noulens, par exemple, — que M.
Ribot voudrait conserver an ministère de la
guerre, et M. Viviani.
M. Ribot ne voudrait pas prendre avec la
présidence du Conseil un ministère trop im-
portant an point de vue des affaires admi-
nistratives qui y sont Traitées. Il n’irait donc
ni aux affaires étrangères, ni aux finances,
ni à l’intérieur ; on pense qu’il se réserve-
rait le portefeuille de la jnstice.
A ses yenx, la question la plus urgente à
résoudre est la question financière à la-
quelle il s’attacherait plus particulièrement.
Il proposerait, en conséquence, le vote
immédiat de l’empr.unt; il s’emploierait à
faire adopter l’impôt sur le revenu, incorpo-
ré dans le budget de 1914 et comprendrait
dans le b> dget de 1915 un impôt sur la ri-
chesse acquise.
Le nouveau cabinet ne reculerait pas s’il y
avait lieu, devant des mesures complémen-
taires, pour assainir la situation et remeCÏTe
de l’ordre dans nos finances.
Quant à la question militaire, M. Ribot esti-
me qu’elle ne se pose pas.
La loi est la loi. Le cabinet n’a qn’à l’ap-
pliquer comme l’a lait M. Doumergue, avec,
la meme loyauté.
M. Ribot emploiera la journée d’anjour-
d’hui lundi à taire on grand nombre de vi-
sites. Il verra notamment MM. Antonin Du-
tiost, Paul Deschanel, Gaston Doumergue.
Clemenceau, Leon Bouigeois, Delcassé, Côm-
bes, Briand, etc.
LA SANTÉ OEM- DELCASSÉ
M. Delcassé a été op Té hier de son
anthrax par le docteur Doyen.
M. Delcassé a toujours un peu de fièvre et
il tousse beaucoup des suites do son refroi-
dissement, mais soa état ne présente cepen-
dant pas de gravité.
1 '<8» -*
Mi DOUMER A L’ÉLYSÉE
La Visite n’a pas trait
à la-Crise ministérielle
M. Paul Donmer, sécateur de la Corse,
s’est présenté à 5 h. 30 à l'Elysée. Il n'y
est resté qu’ane dizaine de minutes seule-
ment.
Interrogé à sa sortie de l'Elysée, il a dé-
claré qu’il était venu pour tout autre chose
que ja crise ministerielle.
ON RETROUVE LE CORPS DE
L’AVIATEUR AG0STINELLI
NICE — Le corps de l’aviateur Altred Agos-
tinelii qoi s’était noyé il y a büit.jours en
tombant à la mer près d’Antibes, a été ré-
trouvé hier par des pêcheurs à 300 mètres
dn rivage, à mi-distance d’Antibes et de Ca-
gnes. •
UN BALLON FAIT EXPLOSION
, Soixante Personnes sont blessées
EPEBNAY.— Un balion qui devait être lancé
bit-r après-midi à l’occasion d’une tète locale
â Suzanne a fait explosion au moment où
l’aerostat allait quitter terre.
Une soixanlaine de personnes ont été bles-
sées ; 25 ont dû être transportées à l’hôpital. ,
Trois des blessées ont été très grièvement
atteints, notamment le pilote dn ballon, M.
Leprince que l’on a dégagé avec beaucoup
de peine des débris enflammés de son ballon. ;
Une quarantaine de personnes ont été plus
ou moins grièvement contusionnées.
Voici qneiques détails sur les circonstan-
ces dans lesquelles s’est produit cet acci-
dent :
Hier après-midi avait été organisé à Se-
zanne, sur le champ Benoist, une grande
' 1ère sportive.
Les diverses épreuves inscrites an pro-
gramme s’étaient déroulées sans incident et
i ôn allait lancer nn billon monté par l’ae-
ronaute Leprince.
Le gonflement était terminé. Un vent as-
sez violent sonfll -it. Neanmoins, M. Le-
prince était monié dans la nacelle et allait
donner le signal du « lâchez tout ! » quand
un coup de vent fit violemment pencher
l’aérostat vers le sol. Une large déchirure
se produisit dans l’enveloppe qui s’etait
accrochée à des arbres. Quelques, secondes
plus tard une formidable explosion se fit
entendre.
Le premier rang des, spectateurs fut litté
râlement « fauché ». En même temps, le
ballon faisait un bond dans l’air, mais re^
tombait quelques instants plus lard, au mi-
lieu de flammes immenses.
Ce fut dans la foule, une paniqne effroya-
ble. De tous côtes, les spectateurs s’en-
fuyaient en poussant des eris.
Le premier moment d’affolement passé,
on organisa les secours.
Après de longs efforts on réussit à dégager
M. Leprince qui éiaitentoui sous l’enveloppe
de son ballon en flammes.
M. Leprince, grièvement brû;é, fut trans-
porté en auto à l’hôpital de Sezanne où son
état tut considéré omme désespéré.
Les personnes blvaa^e&Eont presque tou-
tes atteintes à la tète, aux bras et aux jam-
bes. Ebes sont, on le sait, au nombre d’une
soixantaine, parmi lesquelles vingt-cinq,
après avoir reçu des soins des médecins de
la commune, durent être admises à l’hô- ital.
Parmi les blessés, se trouve notamment
un enfant de huit ans, nommé Michon, dont
l’étal inspire las pins vives inquiétudes.
Aussi lot après l’accident, tontes les ré-
jouissances organisées ont été décommandées
Le préfet de la Marne, avisé, a fait prendre
des nouvelles des blessés.
Une enquête a été ouverte par le juge de
paix et le commissaire de police de Suzanne,
. en même temps que le parquet d’Epernay
était prévenu.
L’espiosion a été si violente qu’un certain
nombre de baraques installées sur le champ
Benoist ont été renversées et que des pièces
de 1er du ballon ont été projetées, par des-
sus les maisons, à une cinquantaine de mè-
tres dn beu de l’accident.
Le champ Benffist est jonché de débris de
toutes sortes.
Le Comité des Eclaireurs de France, de
Sézanne, a annoncé que la fête qu’il avait
organisée pour le 5 juillet prochain, serait
donnée an bénéfice des victimes de le catas-
nophe.
A il heures dn soir, l’état de M Leprince
était resté stationnaire. Quant an jeune Mi-
chou, ses parents se tiennent en permanen-
ce à son chevet, à l’hôpital de Sézanne*
ÉLECTIONS MUNICIPALES A PARIS
il® ABtvtNüiiSEMENT (Quartier Saint-Ambroise)
MM. Lerch, socialiste unifié, 2,012 voix;
Lallemant, socialiste indépendant, 1,134
voix ; Verrière, Alliance democra iqoe, 872
voix; Batifoulier, libéral, 872 voix; Gty.
socialiste, 430 voix ; BinOt, républicain indé-
pendant, 237 voix ; Lecomte, 221 voix ; Baii-
gan, 90 voix ; Rimboid, 76 voix ; Genestex,
62 voix.
Il y a ballottage.
Il s’agissait de remplacer M. Gelez, décédé,
18® ARRONDISSEMENT (Quartier ae ia nonue
d’Or).
MM. Cellier, socialiste unifié, 2.922 voix s
Malingre, alliance démocratique, 1,705 voix;
Buisson, radical indépendant, 816 voix ; Tof-
fln, socialiste syndicaliste, 661 voix ; Robert»
libéral, 437 voix.
Il y a bal (otage.
Il s’agissait de remplacer M. Cachin, élu
député.
20® ARRONDISSEMENT (Quàrtief dn Père-La-
chaise) : ' . '
MM. Loyau, socialiste unifié, 3,817 voix :
Nourrisier, Alliance démocratique, i.684
voix ; Huart, radical unifié, 676 voix ; Bon»
oaud, libéral, 510 voix.*
Il y a ballottage.
Il s’agissait de remplacer M. Flandin, dé*
cédé. _
ELECTIONS MUNICIPALES
A MARSEILLE
MARSEILLE. — Il a été procédé hier à des
élections municlpiles ebmpiéraentatres pour
quatre sièges vacants au Conseil municipal
de Marseille à la suite de la démission de
M. Chanot, député non réélu, maire de Mar-
seille, et de trois autres conseillers qui
avaient également démissionné à la suite des
élections.
Deux listes étaient en présence : celle du
comité de l’Union républicaine, patronnée
par M. Eugène Pierre, premier adjoint et
celle de la coalition des républicains ayant
a sa tête M. Flaissières, sénateur, ancien
maire socialiste de Marseille.
La liste Flaissières a été élue avec près do
quatre mille voix de majorité.
Pendant toute la soiree, de nombreux
groupes de manifestants ont parcouru la
ville en chantant t'Internationale et en pous-
sant des cris divers.
L’AVIATEUR GIBERT A ANGOULÊME
ANGOULÊME. — Malgré un v*m violent,
Paviueur Gibert a exécuté hier après midi
devant Aine fouie considérable, une série
d’acrobéties aériennes. qu’il .a terminées en
boudant ULboucle à niusieors reprises.
Administrateur • Délégué - Gérant
°. RANPOLET
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous tes Bureautéie Poste de Franco
La Vie Commerciale et Maritime
LE HAVRE
Port Transatlantique
La destinée du Havre était d’être le grand
port transatlantique de la France. Il
deyenu ! Profitant de sa position maritime
exceptionnelle, de sa situation dans l’es-
tuaire d’un fleuve facilement navigable et
de sa proximité de Paris, des hommes avi-
sés et les différentes administrations qui se
sont succédé depuis sa fondation ont assuré
son développement progressif et l’ont sans
cesse tenu à la haüteur du rôle économique
de premier ordre qui lui était dévolu.
En tout temps, il est resté un établisse-
ment maritime modèle, malgré les audaces
déconcertantes de la construction navale
pHès exigenc e légitimes d’un négoce pro-
digieusement actif. Sou qulillage a été con-
stamment perfectionné et ses divers amé-
nagements ont subi des améliorations inin-
terrompues. Le programme de 1909, que
chacun connaît ici, est venu donner une
preuve éclatante de la prévoyance avec la-
quelle notre communauté commerciale
conçoit toujours les agrandissements du
port.
Ainsi, selon l’expression si juste de
M. Gabriel Hanotaux, l’histoire du Havre
apparaît comme une continuelle manifesta-
tion d’énergie.
II est donc utile que, de temps à autre,
des voix s’élèvent pour le répéter, non pas
seulement parmi nous — notre conviction
n’étant plus à faire — mais partout où nous
pouvons gagner des sympathies. Voilà
pourquoi nous tenons à rapporter aujour-
d'hui les échos d’une conférence faite par
M. Louis Brindeau.à Paris, devant les audi-
teurs de l’Institut maritime.
Connaissant en détail les travaux effec-
tués, il les a exposés avec une rare préci-
sion, Il a surtout insisté, et en cela il a eu
pleinement raison, sur les facilités d'accès
que rencontrent les grandes unités de la
flotte marchande à ja suite de dragages mé-
thodiquement poursuivis.
R a démontré que le transatlantique
France, malgré son énorme tirant d’eau dé
§ in. 10, pouvait, dans les fnaf'ées les plus
défavorables, entrer pendarit Ï0 heures par
jour et, aux périodes de morte eau pendant
49 heures. Fort à propos, il a ajouté
nécessité de porter par étapes, la profon-
deur d’abord à 9 puis à 11 mètres au-des-
sous du zéro des cartes. On obtiendra ainsi
dans les marées de vive eau des maxima do
17 m. 20 et de 19 m. 20 et des minima
9 m. 50 et de 11 m. 50 ; dans les marées de-
morte eau des maxima de 15 et de 17
mètres et des minima de 12 m. 50 et de
14 m. 50 ».
Aucun doute no pent subsister sur la né-i
cessité des approfondissements successifs, a-
t-it encore dit, même si l'on n’admet pas;
que les dimensions et le tirant d’eau des na-
vires doivent croître d’une façon constante.
---on a parlé de navirei do 4Ü0 mètres dï»
long 1 — Aussi bien il est tout au moins cer»-
tain que les tirants d’eau de 11m. i>0 et 13*
métrés afférents à des bâtiments de âûfl
mètres on de plus de 300 mètres seront pu*
chainement atteints. Il est même questiur 1
en ce moment, pour des raisons à la fo ss
économiques et nautiques, d'augmenter lé»
tirants d’eau sans accroître sensiblement les
longueurs.
£es principes posés, le conférencier a ré-
sumé le programme en cours, d’exécution.
« C’est un programme pouvant en outre
servir, a-t-ii rappelé, d’amorce à d’autres
ouvrages, notamment à des bassins à flot
qui pourront se développer plus tard le
long de l’estuaire de la Seine. Les résultats
qu’on doit en attendre ont été prédits l’été
dernier par le cl^de l’Etat. Posant la pre-
mière pierre
qut/Ptivenir du Havre apparaît comme à
uat jamais assuré, son établissement nouveau
graduellement extensible, lui donnant la cer-
titude de ne pas être pris au dépourvu par les
événements et de n’étre pas devancé par la
concurrence.'
« D’autre part, à quelques jours de dis-
tance, l’éminent président de la Compagnie
Transatlantique, M. Charles Roux, qui n’a
pas toujours été tendre pour le Havre, pou-
vait dire dans un banquet organisé à bord
de la France par la section havraise de la
Ligue Maritime qae le Havre serait, après
l’achèvement des travaux, le plus beau port
uansatlantique non seulement de l'Europe,
mais du monde. »
Ce sont des prévisions d’autant plus bel-
les que la richesse économique du Havre
ne dépend point exclusivement du trafic
transatlantique. Celui-ci est l’élément ser-
vant le plus à maintenir sa réputation
mondiale et le mouvement des marchan-
dises en est évidemment la partie la. plus
importante, mais celui des passagers est
pour le public, le mouyement qui frappe
davantage.
Rien qu’à ce point de vue là d’ailleurs,
le Havre a droit au titre de plus grand port,
transatlantique français. Ses progrès sont
énormes. Lé nombre des passagers embar-
qués et débarqués, — long-cours et cabo-
tage international compris, — qui était de
137,064 en 1908 fut, i’au dernier, d’après
les chiffres de la Chambre de commerce
de 235,130, — soit une augmentation d'ea-
viron cent mille passagers en six ans.
D’après les statistiques de-la Compagnie
Générale Transatlantique 90.442 passagers
ont été transportés sur ses bateaux en 1913
du Havre à New-York et 44.579 de New-
York au Havre. Les autres Compagniés,
ayant des agents sur notre place, ont trans-
porté de leur côté par voie directe ou indi-
recte, entre le Hàvre et l’Amérique du Nord,
plus de 20,000personnes.
En résumé, uniquement pour le trafic
américain, 170.000 . pas - £ s* s- dont
plus de 100.000 émigrés ont été embar-
qués ou débarqués ici, alors que les navi-
res étrangers n’ont assuré, à Cherbourg
port d’escale, qu’un mouvement annuel de
70,000 passagers. N’est-ce pas la confirma-
tion incontestable que le Havre demeure le
plus grand port transatlantique français,eu
attendant l’avenir encore plus brillant que
lui permet d’escompter le programme en-
cours d’exéculiou ?
IL HOLLAËNDER
HIIIII sagassi «m
La Suède ci la Triple-Alliance
L’AÙamaghe s’applique de plus en plus b
exciter contré la Russie la méfiance des.
Scandinaves et en particulier des Suédois, et?
s -s efforts ne se fout pas en pare perte.
On a beaucoup remarqué un tout récent
article publié à Stockholm par le professeur
Kjeller qui analyse avec éloge trois brochu-
res aile mandes où l’on cherche à dèm entrer
que l'intérêt de la S :èle est die sortir de sa
neutralité et de faire causa commune aveo
la Triplice.
Ce qui montre bien qae la campagne alle-
mande en Suède n’est pas sans uflet, c’est la
nouvelle, répandue par certains jonrnau®
que le rôiTJàsTavé, SctneUement en traite-
ment à Çarlstmd, se proposerait de rendra
visite le 12 juin, à l’archiduc François-Fèf*»
dinand en son châUau, au moment même 1
où l’emperear Guillaume y est attendu*
LA CRISE MINISTÉRIELLE
LA CRISE SE PROLONGE
Refus successifs de MM. Delcassé, Jean Dupuy et Peytral
M. Ribot est appelé
pans, minuit- g** |8S ^jjj8ux Parlementaires
Au banquet du Palais de Justice, à L
Rouen (qui, entre parenthèses, a été if* NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
admirablement réussi, abstraction , Nm par.g 7,-uin
Jaite del’absence de son principal at- JUe journée de crisea été très' pénibfe
trait, M. Poincaré) on entendait de poar M Poincaré- Tout d’abord,M. Delcassé,
tous cotes le propos suivant .- « Ce sur lequel tout le monde comptait et que
n’est pas la première Jois qu il y a , Pon considérait comme devant succéder à
une crise qui dure quelque peu et I M. Viviani, a fait défaut pour cause de santé.
vraiment notre ville est si près de Et ce n’est pas là un prétexte à tort invoqué
Paris que le président aurait bien pu ou une mauvaise raison, c’est la vérité. M.
s'absenter quelques heures, entre deux Delcassé, sontfrant d’nn anthrax, est hors
visites à recevoir l ou bien alors, c’est d’état de montrer 1 activité nécessaire.
que cela devient grave t » MM. Jean Dupuy 0t Peytral se smt ensuite
* f ... excuses, déclarant qu ils pouvaient accepter
In petto, j’étais bien porté à J aire un portefeuille,mais ne se croyaient pas suf-
le même raisonnement, en présence de fbamment désignés pour la présidence du
l’immense déconvenue des Rouennais. Conseil.
Mais en arrivant quelques heures A 8 heures du soir, M. Poincaré recevait
après à Paris, j’ai tout à fait compris M. Doumergue à titre consultatif, Toutefois,
Tabstention de M. Poincaré, car, 11 e3t P01',mis d0 8? ™ ■£££*£
r . . . • cet entretien, M. le président de la Républt*
sans vouloir rien pousser au tragique, V n.a pas £lé ame£é à offrir au president
cela commence* en effet a devenir ^ sortant de reprendre le pouvoiF
assez grave. Après l échec de la com- de reconstituer son ministère.
binaison Viviani et le rejus, datant Après M. Doumergue est venu à l’Elysée
déjà d’hier soir, de M. Deschanel, le M. Ribot, qui est resté en conférence avec
président a vu successivement se dé■> M. Poincaré jusqu’à 7 heures dn soir.
rober devant lui MM. Delcassé, Jean 'Ou assure que M. Ribot, entendu d’abord
Dupuy et Peytral ; C’est beaucoup à titre consultatif, s’est vu offrir 1*
pour une seule journée. redoutablefission de> constituer le Cabinet
1 J et au il a réservé sa réponse. M. Ribot doit,
Nos lecteurs trouveront plus loin les & g|n toor, consulter ses amis.
dépêches qui expliquent, du moins , Malgré son âge, M. Ribot est encore aelif et
officiellement, ces rejus successifs ; ils vigoureux; et ce n’est pas lui, en tout cas,
y verront aussi qu’en fin décompté qui fera des restrictions sur la question mili-
M. Ribot a été appelé et a réservé sa taire. T H
réponse pour demain matin. A __ - * *
Je dois dire que l’émotion est assez ' « , ,, _ , _ , . «
vive à Paris ; on s’est jeté sur les jour- Delcassé pour raison dé Santé
nauxà un tel point que, de bonne heu- M. Delcassé, qui n’avait pu se rendre sa-
nn nt> frmionif tJnn 1P TVmns nnllo medi SOir à la COnvOCrtlOll du président
re, on ne trouvait plus te temps nulle d9 ,a uépubliqne, a d-finitiveaent décliné,
part - ; les deuxièmes éditions sont bipc matin, l’offre de constituer un Cabinet ;
criées à pleine gorge, et des camelots le députô de fArriôgè est, eu effr>t, retenu à
facétieux croient déjà pouvoir annon- la pbanibre par. une indisposition doulou-
cer « la démission de M. Poincaré » re^se'
pour corser la vente. M. Jean Dupuy se récusé'
Nous n’en sommes pas là, fort heu- M- Poincaré a fait appeler ensuite M. Jean
remuent : mai, lé président passe S
évidemment un mauvais quart d’heure rencontré avec M. Clémentel, député du
et peut-être regrette-t-il de ne pas pou- Prty-de Dôme, prié par M. Delcassé, dont il
voir faire appel à M. Poincaré: minis- l’ami, d’exposer au président de la Répu-
. - .• J blraue les raisons matérielles la mettant
tre des affaires étrangères, qui, de dans l’impossibilité de répondre actuel.e-
l aveu de beaucoup, aurait sans doute ment à l’appel du chef de l’Etat.
eu l’autorité nécessaire pour dénouer M. Pevtral appelé
la crise actuelle 1 ^ .
. , , M. Peytral, sénateur des Bouches-du-Rho-
Pour ce soir, les événements nous ne, est arrivé à l Eîysée à 1 h. 45
invitent plus que jamais à nous tenir M. Peyir il e3t sorti de l’E ysee à 3 heures.
sur la réserve, jusqu’à ce que, mieux Sou entretien avec le présideot de Repji-
. . y Y ’ . . biiane a duré plus d une heure. M. Peytral a
renseignes, nous ayons bien pu saisir q^ciaré :
la portée de ce qui se passe. Tout ce « j’ai refusé Toffre que m’a faite le prési-
qne nous pouvons faire, c’est de sou- dent de la République de constituer le Gabi-
haiter l’acceptation et le succès de net; ïoutfcf>84| ai ait que
K* J ,T _ J J- •*’ position potir entrer dans une combinaison
M. Ribot dont la grande dignité ministérielle si ma présence pouvait être»
honorerait notre pays et qui, sans utile.
être parmi les « purs ■», a donné assez » M. Poincaré m’a répondu qu’il se réser-
de gages au cours de sa longue car- vait dinsister de nouveau auprès de moi. »
rière, de son ferme attachement à nos Doumergue et Ribot à l’Elysée
institutions démocratiques, pour rai- M. Doumergue est arrivé à quatre heures
Mer d„ tous les republl- dix,-4 piad. à l’Elysée.
cains non sectaires. Ii est aussitôt introduit auprès de M. Poin-
caré.
r\oDin insni» - Après un assez long entretien, M. Dou-
liAbPAR JORDAN. mergue s’est retiré ; pen après, M. Ribot arri-
à l’Elysée.
Les Fis PréiÉfa î Rouen
Remplaçant, au dernier moment, M. Poincaré, Président de la
République, MM. Noulens, Ministre de la Guerre, et
Fernand David, Ministre des Travaux Publics, assistent
aux Grandes Fêtes de Tir et d’Equitation Militaire.
(De notre envoyé spècial)
Rouen, 7 juin.
Pour recevoir dignement le président de
la République, qui avait promis, pendaut
son court arrêt eu juillet dernier, alors qn’il
se rendait au Havre, de revenir visiter Rouen,
on avait transformé la gare de la rue Verte,
actuellement démantelée. La pioche du dé-
molisseur avait été dissimulée derrière des
tentures dorées. Les cours, maintenant spa-
cieuses, avaient été déblayées. Et, devant
une estrade tapissée de velonrs, des pi rres
toutes blanches avaient été placées pour être
scellées par M. Poincaré. Mais la truelle de
vermeil est restée douillettement posée sur
le coussin satiné de son écria...
Le président de la République est resté à
Paris!
On s’en doutait depuis la veille. Et, pour-
tant, la déception fut grande quand on re-
çut la confirmation definitive. Jusqu’à midi
on espéra malgré tont.
— M. Poincaré viendra, disait-on, officieu-
sement, si nne personnalité politique se
charge, dans la matinée, de constituer le mi-
nistère.
Et cette attente pesa. encore plus lourde-
ment sur toute la p irtie officielle.
Néanmoins, comme le ministre de la guer-
re, M. Noulens, et le ministre des travaux
publics, M. Fernand David devaient repré-
senter le président, quoique remplissant
leur fonction par intérim, le programmé ne
fut pas modifié.
A 10 heures, comme on l’avait annoncé, le
train ministériel — et non présidentiel — ar-
rivait en gare. M. Noulens descendit le pre-
mier snr le quai. D’un mot, il traduisit les
sentiments que chacun éprouvait :
— Nous sommes désolés I
Certes, tont le monde l’était : le président
de la République de n’avoir pn tenir ses
engagements, les ministres démissionnai-
res du contre-temps qui bouleversait lenrs
projets, les autorités locales de ne pouvoir
apporter l’hommage de leur attachement au
chef de l’Etat et la foule d’applaudir M. Poiu-
! caté.
MM. Noulens et Fernand David se renli-
rem dans le grand salon. Iis forent reçus
par MM. Brelet, préfet de la Seine-Inférieure;
Paul Bignon, president dn Conseil général ;
Leblouth maire de Rwuen^ Ndieliç, député
de la première circonscription’de Rouen ;
les sénateurs et députés de la Seine-Ihté-
rieure, tes officisrs de la garnison, le vice-
amiral Le Porti, préfet maritime de Cher-
bourg; les ingénieurs des chemins de l’Etat,
MM. Marcy, Léchât, Direz et Martin, et de
nombreuses personnalités.
An bout de quelques minutes, iis montent
en voitare tandis que les clairons dn 39e son-
nent «aux champs ».
Le cortège s’ébranle, entre denx haies de
soldats du 39» et de cavaliers dn 7° chas-
seurs.
Un peloton de gendarmes précède le lan-
dau ministériel — la dan mont n’a pas sorti
— dans lequel ont pris place : MM. Noulens,
Brelet, préfet de la Seine Inférieure ; Le-
blond, maire de Rouen, et le colonel Par
quettB de la maison militaire de M. le prési-
dent de la République.
Ifn peloton de chassenrs vient ensuite,
précédant le deuxième landau occupé par
MM. Fernand David, ministre des travatra
publics.; Paul Bignon, président dn Cou sert
général ; Nibelle, député de Rouen, et bé-
verdiar, président de la Chambre de Com-
merce de Rouen.
Puis viennent dans la troisième voiture
MM. Fortier et Bandeau, sénateurs; M. de
FOUeviile, députe ;
Dans la quatrième : MM. Quesael et Rou-
land. sénateurs; Bouctot et de Ppmereu,dépu-
tés. —4)diis la cinquième : MM. de Bagaeux,
Lavoinne, Peyroux, députés.
Dans la sixième : MM. Ancel, dépoté ; le
général Valabrègue, le vice-amiral Le i*ord,
et Chargueraud.
Dans la 7« : MM. Fontaneilles, directeur
des chemins de fer an ministère des tra-
vaux publics : Claveille, directeur des che-
mins ae fer de l’Etat ; Robert,premier adjoint
et lechef dn cabinet dn ministredela guerre.
Dans la huitième : MM. Soulier, conseiller
général ; Desmonts, vice-président de la
Chambre de Commerce ; Liard, secrétaire
général de la Pretectnre, et le chef dn cabi-
net du ministre des travaux publics.
Dans la neuvième ; MM. Duchemin, deu-
xième adjoint ; Anquetil, vice-président de
la Chambre de Commerce ; le capitaine
Bourgine, et l’officier d’ordonnance du vice-
amiral Le Pord.
Le défilé commence par la rne Verte déco-
rée luxueusement avec des trophées, des
arcs de triomphe et une abondante et élé-
gante ornementation florale.
La fonle est immense. Elle sait que le pré-
sident n’est pas là, mais s’intéresse quand
même an dénié et applaudit les ministres an
passage.
Au coin du jardin Solférino, la musique du
129» se fait entendre. De la rue Thiers jus-
que la place Verdrei, les soldats du 129® pré-
sentent les armes et contiennent la foule de
plus eu plus enthousiaste. La pluie qui com-
mwaee à tomber ne la décontenance pis.
Elle reste sous l’averse et acclame toujours
chaleureusement.
Par la rue de Crosne et le boulevard Cau-
choise, le cortège arrive à l’Hôtel de la Pré-
fecture où la musique du 74® exécute la Mar*
teillaise.
A la Préfecture
Dans le salon de la Préfecture sont venus
se ranger tous les corps constitués. M. Paul
Bignon présente à M. Noulens ses collègues
du Conseil général.
Tuis les ministres saluent les magistrats
de la Cour d’appel, les membres du Conseil
municipal, les conseillers de préfecture et
les sous-préfets.
Dans un salon contigu, MM. Noulens e)
Fernand David reçoi vent le personnel des
Etablissements départementIUX, les inspec-
teurs du travail, les conseillers d’arrondissé-
ment.
En passant dans la rotonde,M.Maniez, rec-
teur de l’Académie de Caen, et M. Doiiveux
inspecteur d’académie, présentent les * pro-;
fosse urs de lycée.
Dans le quatrième salon, les conseillers
prud’hommes, les membres du Conseil
d’hygiène, les membres des Commissions
dép «rtemantales, 103 notaires, les avoués,
te» agents de change, les courtiers et les
officiers de pompiers sont réunis.
Les ministres saluent les officiers de la
garnison et remontent en voiture, en léger
retard snr l’horaire prévu. Les attelages
descendant an grand trot le boulevard Cau-
choise où sont alignés, étendards déployés,
les anciens combattants et les boy-scouts».
Vieux et jeunes s’inclinent devant le Minis-
tre de la Guerre, et, stoïquement, restent
■ à leur place tant que le cortège dure, quoi-
que la plaie tombe maintenant drue et froi-
de.
A la Chambre de Commerce
et au Port
Sur tous les qnais les carieux sont nom-
breux et des milliers de parapluie forment
nne sorte de vague qui ondule le long des
maisons.
Le cortège s’arrête devant le Palais des
Consuls, ou, dans la grande salle de la Bour-
se, les membres de la Chambre de Commer-
ce reçoivent les ministres. La réception ne
dare que quelques secondes car on ne peut
remettre au Ministre de la Guerre la plaquet-
te commémorative gravée au nom de Mi
Poincaré.
Aussitôt toutes les personnalités politiques
Dernière Heure
PAR18. TROIS HEURES MATIN
LA
nsi mrnmm
Les Consultations de H. Poincaré
Le président de la République a eu hier
après-midi avec M. Gaston Doumergue une
entrevue qui a duré nn peu plus d’une
heure.
En quittant l’Elysée, M. Doumergue a dé-
claré qu’il s’était entretenu avec le président
de la République, mais à titre pnrementcon-
sultatif et qu’il avait indiqué à M. Poincaré
_ qn’à son avis, N ne voyait que trois comb -
eaisons : combinaisons Viviani, Bourgeois et
Ribot.
A 5 heures et demie, M. Ribot est arrivé à
l’Elysée.
Le président de la République a en.une
longue conversation avec M. Ribot à qui it a
offert la mission de constituer le cabinet.
M. Ribot a réservé sa réponse jusqu’à ce
matin.
Le Président de la République a également
reçu hier, dans le courant de la journée,
MM. Clémentel et René Besnard.
M. Ribot confère aveo M. Clémentel
M. Ribo* a reçu hier soir M. Clémentel, dé-
puté, avec lequel il s’est longuement en-
tretenu.
Les Intentions de M. Ribot
M. Ribot est te sixième personnage politi-
que auquel s’est adressé le président de la
République pour former le Cabinet.
Il était, on le sait, indiqué par M. Doumer-
gne comme étant un des trois hommes qua-
lifiés dans les circonstances présentes, pour
lai succéder comme président du Conseil
(les deux autres tont MM. Bourgeois et Vi-
viani).
M. Bourgeois n’étant pas dans nn état de
santé qui lui permette d’assumer la prési-
dence dn Conseil avec la charge d’an minis-
tère et M. Viviani ayant échonédans les con-
ditionsque l’on sait, M. Poincaré a fait appel
à M. Ribot.
« Je vais tenter, a déclaré M. Ribot en
quittaat i’Elysée, Un essai sincère et loyal 1
de former le ministère. Sans doute, mon
état de santé n’est pas très brillant et exige-
des ménagements, mais j’estime que je ne<
puis refuser de faire l’eflort qui m’est de-
mandé. Je n’ai pii toutefois donner une ré-
ponse immédiate du président de la Répu-
blique. Je ne connais pas trè3 bien la Cham-
bre avec laquelle j’ai, depuis quelques an-
nées, perdu tout contact. Il me faut donc le
temps cAitudier la situation, de concert avec
des hommes politiques. C’est ce que je ferai
demain. »
Nous pouvons ajouter que M. Ribot a. Je
très vif -désir de réussir et a grand espoir de
réunir les concours nécessaires. Ce cabinet
serait un cabinet de gauche et comprendrait
certains membres dn cabinet démissionnai- 1
re, — M. Noulens, par exemple, — que M.
Ribot voudrait conserver an ministère de la
guerre, et M. Viviani.
M. Ribot ne voudrait pas prendre avec la
présidence du Conseil un ministère trop im-
portant an point de vue des affaires admi-
nistratives qui y sont Traitées. Il n’irait donc
ni aux affaires étrangères, ni aux finances,
ni à l’intérieur ; on pense qu’il se réserve-
rait le portefeuille de la jnstice.
A ses yenx, la question la plus urgente à
résoudre est la question financière à la-
quelle il s’attacherait plus particulièrement.
Il proposerait, en conséquence, le vote
immédiat de l’empr.unt; il s’emploierait à
faire adopter l’impôt sur le revenu, incorpo-
ré dans le budget de 1914 et comprendrait
dans le b> dget de 1915 un impôt sur la ri-
chesse acquise.
Le nouveau cabinet ne reculerait pas s’il y
avait lieu, devant des mesures complémen-
taires, pour assainir la situation et remeCÏTe
de l’ordre dans nos finances.
Quant à la question militaire, M. Ribot esti-
me qu’elle ne se pose pas.
La loi est la loi. Le cabinet n’a qn’à l’ap-
pliquer comme l’a lait M. Doumergue, avec,
la meme loyauté.
M. Ribot emploiera la journée d’anjour-
d’hui lundi à taire on grand nombre de vi-
sites. Il verra notamment MM. Antonin Du-
tiost, Paul Deschanel, Gaston Doumergue.
Clemenceau, Leon Bouigeois, Delcassé, Côm-
bes, Briand, etc.
LA SANTÉ OEM- DELCASSÉ
M. Delcassé a été op Té hier de son
anthrax par le docteur Doyen.
M. Delcassé a toujours un peu de fièvre et
il tousse beaucoup des suites do son refroi-
dissement, mais soa état ne présente cepen-
dant pas de gravité.
1 '<8» -*
Mi DOUMER A L’ÉLYSÉE
La Visite n’a pas trait
à la-Crise ministérielle
M. Paul Donmer, sécateur de la Corse,
s’est présenté à 5 h. 30 à l'Elysée. Il n'y
est resté qu’ane dizaine de minutes seule-
ment.
Interrogé à sa sortie de l'Elysée, il a dé-
claré qu’il était venu pour tout autre chose
que ja crise ministerielle.
ON RETROUVE LE CORPS DE
L’AVIATEUR AG0STINELLI
NICE — Le corps de l’aviateur Altred Agos-
tinelii qoi s’était noyé il y a büit.jours en
tombant à la mer près d’Antibes, a été ré-
trouvé hier par des pêcheurs à 300 mètres
dn rivage, à mi-distance d’Antibes et de Ca-
gnes. •
UN BALLON FAIT EXPLOSION
, Soixante Personnes sont blessées
EPEBNAY.— Un balion qui devait être lancé
bit-r après-midi à l’occasion d’une tète locale
â Suzanne a fait explosion au moment où
l’aerostat allait quitter terre.
Une soixanlaine de personnes ont été bles-
sées ; 25 ont dû être transportées à l’hôpital. ,
Trois des blessées ont été très grièvement
atteints, notamment le pilote dn ballon, M.
Leprince que l’on a dégagé avec beaucoup
de peine des débris enflammés de son ballon. ;
Une quarantaine de personnes ont été plus
ou moins grièvement contusionnées.
Voici qneiques détails sur les circonstan-
ces dans lesquelles s’est produit cet acci-
dent :
Hier après-midi avait été organisé à Se-
zanne, sur le champ Benoist, une grande
' 1ère sportive.
Les diverses épreuves inscrites an pro-
gramme s’étaient déroulées sans incident et
i ôn allait lancer nn billon monté par l’ae-
ronaute Leprince.
Le gonflement était terminé. Un vent as-
sez violent sonfll -it. Neanmoins, M. Le-
prince était monié dans la nacelle et allait
donner le signal du « lâchez tout ! » quand
un coup de vent fit violemment pencher
l’aérostat vers le sol. Une large déchirure
se produisit dans l’enveloppe qui s’etait
accrochée à des arbres. Quelques, secondes
plus tard une formidable explosion se fit
entendre.
Le premier rang des, spectateurs fut litté
râlement « fauché ». En même temps, le
ballon faisait un bond dans l’air, mais re^
tombait quelques instants plus lard, au mi-
lieu de flammes immenses.
Ce fut dans la foule, une paniqne effroya-
ble. De tous côtes, les spectateurs s’en-
fuyaient en poussant des eris.
Le premier moment d’affolement passé,
on organisa les secours.
Après de longs efforts on réussit à dégager
M. Leprince qui éiaitentoui sous l’enveloppe
de son ballon en flammes.
M. Leprince, grièvement brû;é, fut trans-
porté en auto à l’hôpital de Sezanne où son
état tut considéré omme désespéré.
Les personnes blvaa^e&Eont presque tou-
tes atteintes à la tète, aux bras et aux jam-
bes. Ebes sont, on le sait, au nombre d’une
soixantaine, parmi lesquelles vingt-cinq,
après avoir reçu des soins des médecins de
la commune, durent être admises à l’hô- ital.
Parmi les blessés, se trouve notamment
un enfant de huit ans, nommé Michon, dont
l’étal inspire las pins vives inquiétudes.
Aussi lot après l’accident, tontes les ré-
jouissances organisées ont été décommandées
Le préfet de la Marne, avisé, a fait prendre
des nouvelles des blessés.
Une enquête a été ouverte par le juge de
paix et le commissaire de police de Suzanne,
. en même temps que le parquet d’Epernay
était prévenu.
L’espiosion a été si violente qu’un certain
nombre de baraques installées sur le champ
Benoist ont été renversées et que des pièces
de 1er du ballon ont été projetées, par des-
sus les maisons, à une cinquantaine de mè-
tres dn beu de l’accident.
Le champ Benffist est jonché de débris de
toutes sortes.
Le Comité des Eclaireurs de France, de
Sézanne, a annoncé que la fête qu’il avait
organisée pour le 5 juillet prochain, serait
donnée an bénéfice des victimes de le catas-
nophe.
A il heures dn soir, l’état de M Leprince
était resté stationnaire. Quant an jeune Mi-
chou, ses parents se tiennent en permanen-
ce à son chevet, à l’hôpital de Sézanne*
ÉLECTIONS MUNICIPALES A PARIS
il® ABtvtNüiiSEMENT (Quartier Saint-Ambroise)
MM. Lerch, socialiste unifié, 2,012 voix;
Lallemant, socialiste indépendant, 1,134
voix ; Verrière, Alliance democra iqoe, 872
voix; Batifoulier, libéral, 872 voix; Gty.
socialiste, 430 voix ; BinOt, républicain indé-
pendant, 237 voix ; Lecomte, 221 voix ; Baii-
gan, 90 voix ; Rimboid, 76 voix ; Genestex,
62 voix.
Il y a ballottage.
Il s’agissait de remplacer M. Gelez, décédé,
18® ARRONDISSEMENT (Quartier ae ia nonue
d’Or).
MM. Cellier, socialiste unifié, 2.922 voix s
Malingre, alliance démocratique, 1,705 voix;
Buisson, radical indépendant, 816 voix ; Tof-
fln, socialiste syndicaliste, 661 voix ; Robert»
libéral, 437 voix.
Il y a bal (otage.
Il s’agissait de remplacer M. Cachin, élu
député.
20® ARRONDISSEMENT (Quàrtief dn Père-La-
chaise) : ' . '
MM. Loyau, socialiste unifié, 3,817 voix :
Nourrisier, Alliance démocratique, i.684
voix ; Huart, radical unifié, 676 voix ; Bon»
oaud, libéral, 510 voix.*
Il y a ballottage.
Il s’agissait de remplacer M. Flandin, dé*
cédé. _
ELECTIONS MUNICIPALES
A MARSEILLE
MARSEILLE. — Il a été procédé hier à des
élections municlpiles ebmpiéraentatres pour
quatre sièges vacants au Conseil municipal
de Marseille à la suite de la démission de
M. Chanot, député non réélu, maire de Mar-
seille, et de trois autres conseillers qui
avaient également démissionné à la suite des
élections.
Deux listes étaient en présence : celle du
comité de l’Union républicaine, patronnée
par M. Eugène Pierre, premier adjoint et
celle de la coalition des républicains ayant
a sa tête M. Flaissières, sénateur, ancien
maire socialiste de Marseille.
La liste Flaissières a été élue avec près do
quatre mille voix de majorité.
Pendant toute la soiree, de nombreux
groupes de manifestants ont parcouru la
ville en chantant t'Internationale et en pous-
sant des cris divers.
L’AVIATEUR GIBERT A ANGOULÊME
ANGOULÊME. — Malgré un v*m violent,
Paviueur Gibert a exécuté hier après midi
devant Aine fouie considérable, une série
d’acrobéties aériennes. qu’il .a terminées en
boudant ULboucle à niusieors reprises.
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