Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-05
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 juin 1914 05 juin 1914
Description : 1914/06/05 (A34,N11990). 1914/06/05 (A34,N11990).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172156q
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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Variétés Economiques et Politiques
L’Eveil de la Démocratie
AU JTAUOIV
Depuis la mort du grand empereur Mutsu
Hito, survenue en août 1912, le Japon tra-
verse une crise politique intérieure dont il
est impossible de déguiser la gravité. Là
comme ailleurs — fait qui eût semblé in-
vraisemblable il y a dix ans — la tradi-
tion est battue en brèche, tandis qu’en face
du pouvoir absolu se dresse une jeune dé-
mocratie, ambitieuse et déjà violente, qui
refuse désormais de s’en remettre à d’autres
qu'à ses propres mandants pour déterminer
l’orientation politique du pays. Au moment
où la Chine vient de rejeter un régime im-
périal vingt fois séculaire, où l’Indo-Chine
et l’Inde sont travaillées de dangereux fer-
ments, cet éveil de la démocratie japonaise
révèle, dans tout l’Extrême-Orient, un état
dé trouble» d’instabilité, qui présage en
Asie l’avènement prochain d’un ordre nou-
veau. ;
Rappelons d’abord, en quelques mots,
l'iiistoire parlementaire dn Japon depuis
'deutf ans. En septembre 1912, le Cabinet
Sayonji, partisan d’une politique d’écono-
mie, c’est-à-dire antinalionaliste, tombait
sous le coup d’une intrigue militariste qui
lui substituait le ministère Katsura, tout
acquis à la cause des armements sur une
large échelle. Mais Katsura, n’ayant avec
lui ni ie Parlement, ni l’opinion, se benrta
à une opposition violente et môme, en fé-
vrier 1913, à l’émeute dans les rues de
Tokio. En vain le jeune empereur Joshi
Hito, dangereusement compromis dans
celte querelle, alla-t-il jusqu’à dissoudre
la Chambre. Le calme ne put renaître qu’a-
vec la chute de Katsura et l’avénement a’un
ministère de conciliation sous la présidence
de l’amiral Yamamoto. filais ce dernier
vient de succomber à son tour : quelle que,
fut sa relative modération, il u’a pir faire
Accepter à l’opinion sa politique militaire
çt navale, lin certain scandale financier,
dans lequel plusieurs amiraux étaient com-
promis, -a exagéré, encore les mauvaises
dispositions du pcùple à l’égard du haut
Commandement. D’autre part, l’annonce
d’un nouveau programme naval compre-
nant 8 croiseurs et 8 cuirassés, avec une
dépense de plus d’un milliard, a surexcité
le mécontentement d’une population déjà
écrasée d’impôts. Le nouveau président du
Conseil, comte Okuma, vétéran du libéra-
lisme japonais, est chargé maintenant de
remettre un peu d’ordre, surtout d’ordre
moral, dans ce désordre. Difficile pro-
gramme, car il s’agit eu somme, à regar-
der les choses de près, non d’une succes-
sion de crises ministérielles, mais d’une
véritable crise de régime.
Tout s’explique, si l’on veut se souvenir
.que le Japon n’a en réalité qu’une façade de
parlementarisme : les ministres n’y soni
responsables que devant l’empereur ; jus-
qu’à ces derniers événements les- cabinets
ne tombaient jamais devant les votes du
Parlement, mais devant des intrigues de
•cour, dues à la rivalité des vieux clans féo-
daux. La Révolution de 1869 n’a pas en
effet supprimé l’ancienne noblesse japo-
naise; elle n’a fait que la moderniser. Gom-
me les îords anglais du XIX' siècle, les sei-
gneurs japonais, s’adaptant merveilleuse-
ment aux circonstances nouvelles, ont su
rester, à côté dû "Mikado, les vrais maîtres
du Japon contemporain. Les quatre grands
plans, Satsuma, Cho-Chiu. Hizen et Tossa,
se sont donc, depuis quarante ans, disputé
le pouvoir. Derrière eux, le peuple et la
représentation parlementaire n’apparais-
saient guère qu’à l’état de comparses. Leur
oeuvre politique, du reste, n’a pas été sans
grandeur : c’est eux qui ont mené à bien les
deux grandes guerres d’où le Japon est sorti
puissance de premier ordre.
Mais la gloire se paieet les victoires attei-
gnent quelquefois les vainqueurs eux-
mêmes. L’effort militaire du Japon, dont
nous savons l’énormité, dépassait les forces
d’un peuple énergique, mais pauvre. Le
budget japonais, qui était de 68 millions de
yens (2 fr. 58) en 1894, est monté à 636 mil-
lions de yens en 1908et s’élevait à 57S mil lions
en 1913. Conséquence nécessaire: les impôts
sont écrasants et le coût de la vie en hausse
constante. Si le pays s'enrichissait rapide-
ment il n’y aurait que demi-mal ; mais la
balance commerciale est en déséquilibre
chronique, tandis que la balance des comp-
tes (rapport des dettes et des créances exté-
rieures) n’est pas plus favorable. Sans être
à proprement parler en voie d’appauvrisse-
ment, le Japon ne s’enrichit pas normale-
ment comme il le devrait.
C’est dans ces conditions que le peuple,
jusqu’alors si peu consulté, a fini par pro-
tester contre la charge qn’on lui impose et
que certains clans militaristes (le clan Sat-
suma surtout marin et le clan Cho-Chiu
surtout militaire) voudraient augmenter
encore. Le parti libéral, qui compte à la
Chambre 209 députés, représente cet es-
prit nouveau de résistance» et l’émeute de
février 1913, soulevée à son instigation ou
du moins sans sa désapprobation contre le
ministère Katsura, montre qu’il est en
étroit contact avec les éléments avancés de
l’opinion. Il est évident, désormais, que la
prétention des clans de faire et défaire les
ministères sans l’avis du Parlement ne sera
plus possible au Japon. Le régime parle-
mentaire avec responsabilité ministérielle
n’est pas inscrit dans la Constitutioa japo-
naise, mais il tend en fait à devenir une
réalité dans le vieil empire traditionnaliste
du Mikado.
Telle est sans doute la pensée du comte
Okuma, ce vétéran de la politique japo-
naise, qui le premier, dans son Cabinet de
1893. introduisit des parlementaires au mb
nistère. Il pourrait compter sur l’appui des
libéraux s’ii n’àvait voulu, dans une pen-
sée de concentration, faire place à l’élé-
ment Satsuma parmi ses collaborateurs. Son
ministère cesse dès lors d'être représentatif
de la majorité, et il est à craindre que
celle-ci ne s’en- venge en s’obstinant dans
son opposition.
Le Japon reste donc en pleine crise.
Vieille forteresse de l’absolutisme féodal, il
est menacé, lui aussi, par la marée partout
montante de la démocratie.
ANDIili S&3* v>l£D.
IVOS COUOTVIES
La Soumission des Hoilis
Le ministère des colonies vient d’ètre avi-
se (>ar an câblogramme du gouverneur de
l'Afrique occidentale française que le roi des
Hodis, accompagné de notables, s’est rendu
à Porto-Novo, où ii a livré de nombreuses
armes et a renouvelé les assurances de sou-
mission de tous les floltis.
On se rappelle que la tribu des Hoilis,
dont le territoire est situé au Nord de Sle
ti, près de la frontière de la Nigeria, avait
échappé jusqu’à présent à notre influence,
grâce aux marécages dont ce territoire est
environné. Ea janvier dernier, les Iloilis
avaient attaqué nn détachement français
commandé par le capitaine Agelini, et blesse
trois tirailleurs. Une operation de police
vient de les mettre à la raison et de leur im-
poser, en même temps que le payement de
l'impôt, la restitution de toutes leurs armes.
LE PACTE
Le souvenir de certains procédés
pour le moins regrettables nous avait
fait négliger jusqu’ici les attaques bi-
hebdomadaires de la Démocratie H.a-
vraise ; lapolémique est un, vrai plaisir,
à condition qu’elle ne dépasse pas cer-
taines limites. Cependant notre con-
frère a mis une telle persévérance à
dénoncer le « pacte » qui nous lie à
la Droite, paraît-il, que nous aurions
mauvaise grâce h le passer sous si-
lence, d'autant plus que nous vou-
drions faire nos lecteurs juges de l’es-
prit de suite et de logique de nos ad-
versaires de gauche.
H y a huit jours, la Démocratie Ha-
vraise nous accusait de tendre un
« piège grossier » à l’opinion par no-
tre polémique avec le Havre-Eclair, Le
ton de nos articles était un « ton de
comédie » et nous étions animé ti d’une
feinte indignation, d’ailleurs fort bien
concertée avec notre complice M.
Urbain Falaize ».
aujourd'hui, la Démocratie Havraise
nous reproche, à l’occasion de l’adhé-
sion de notre ami M. Jules Siegfried
au groupe des « Républicains de Gau-
che », de « renier » nos a alliés » de
la Droite dont notre conf rère prend
tout-à-coup la défense contre nous
avec une sympathie touchante.
Me voilà plongé dans un cruel em-
barras, moi qui « pontifie par ordre»,
toujours d’après les mêmes auteurs :
quand je combats la Droite est-ce que
je la sers, ou est-ce que je la trahis ?
Affreuse perplexité auprès de laquelle
ne compte pour rien la tempête sous
un crâne que Victor Hugo et le ciné-
matographe évoquaient naguère dans
dans notre ville.
Mais je m'aperçois que c’est l'idée de
pacte qu’a essayé de nous inculquer
la Démocratie Havraise qui me fait
écrire ces sottises ; supprimez le pacte,
et tout devient clair : nous avons tou-
jours combattu la Droite avant les élec-
tions, pendant I les élections, après les
élections tout simplement parce que
nous sommes fermement et avons tou-
jours été républicains de gauche.
Au moment où notre journal pre-
nait position en vue des élections, dès
février, nous avions publié un article-
programme intitulé « Nos traditions
et notre orientation » où nous disions :
n’y a pas de République, au sens pro-
fonddu mot, sànS laïcité... Nous sa-
vons bien que l’Action libérale ne dé-
sarme pas. qu’elle continue de lutter
avec énergie et persistance, et nous
sommes sur nos gardes. L'apaisement
qui livre les clefs de la place, l'apaise-
ment comme le voudrait la Droite n’est
pas dans notre programme ».
C’est ce que nous avons répété dix
fois depuis, sous différente,^ formes,
jusqu’à notre article d’avant-hier où
nous concluions,nos lecteurs se le rap-
pellent : « L'essentiel est que le
parti républicain se tienne étroitement
en contact avec notre peuple qui veut
des reformes et qui a une méfiance
irréductible pour les visées de la
Droite et de l'Eglise dont l’ombre
abrite celle-ci, »
’ En présence d'une ligne de conduite
aussi nette et aussi continue, s’il plaît
à la Démocratie Havraise de jeter un
défi au bon sens en 1 expliquant tour
à tour par une complicité occulte avec
la Droite ou par une trahison envers
celle-ci. tant pis pour elle et pour sa
bonne foi l
Il est vrai que notre confrère fait
bon marché de sa bonne foi puisque
dans son numéro d’hier il nous accuse
également « d’avoir injurié tour à tour
les principaux chef s du parti radical».
Certes, nops nous sentons libre de
critiquer des tendances et des procé-
dés de gouvernement qui ne sont pas
lep nôtres, mais nous défions qùi que
ce soit de citer une seule person-
nalité politique que nous ayons inju-
riée. Nous croyons avoir fait plutôt
preuve de libéralisme, par exemple en
déplorant l’échec d’un radical notoire
comme M. F. Buisson. Noire confrère
fèràlt bien aussi de ne pas oublier que
nous avons été un des rares organes,
rîon inféodés à la rue de Valois, qui
se soient montrés impartiaux dans
l’affaire Caillaux- Calmette.
En réalité, la Démocratie Havraise,
nous juge sur son propre exemple puis-
que, depuis des mois, elle ne cesse d’in-
jurier, numéro après numéro, l’hono-
rable M. Jules Siegfried « ce vieillard
octogénaire », comme elle ait et répète
gevec tant de délicâtesse. C’en est à un
tel point qu’il nous semble qu’en fait
de politique, cèqui nous sépare surtout
de nos adversaires de gauche, c’est cet
esprit haineux. C’est une triste beso-
gne que celle qui consiste à entretenir
les dissentiments et nous ne pouvons
pas né pas la déplorer en songeant à
certains républicains qu’elle risque de
déconcerter.
Certes, une politique qui s’abaisse à
être une entreprise sectaire de suspi-
cions et de dénigrement ne sera ja-
mais la nôtre, mais, nous élevant au-
dessus des querelles locales, nous comp-
tons bien que, même dans les rangs
radicaux, nombreux seront ceux qui,
répudiant de pareils procédés, donne-
ront la main aux républicains de gau-
che en vue d’une large et féconde poli- ■
tique d’union républicaine.
CASPAR-JORDAN.
~I“HIJUifrpnnwMTI TIMH I« fnnnnuiiTTITrmwmiririnriiïTrr^T^
Le Congrès de Y A s distance
Publique et Privée
La deuxième Assemblée gAtér&Ie du Con-
gres nation ai de l’*ssi*t«.nôe publique et pri-
vée a eu lieu mercredi. E'de a été consacrée
à la discussion di rapport de M. Gignoux,
vice-président de la C-mimi-sioa administra-
tive des hospices de Nîmes, sous ta réforme
de l'article 1er de la loi du 7 août 1851 (ad-
mission dans les hôpitaux des malades fran-
çais, étrangers à la commune).
M. Emile Loubet présidait, assisté de MM.
Hêbrard de Villeneuve et M isuer. Au cours
de la di c issioa, le rapporteur signala l'ano-
malie qui résulte de l'existence de l’article
1er fi loi de 1851 à côté de l’article 21 de
la loi du *5 1913. le premier imposant
aux hôpitaux l’obmga ion de recevoir, sans
garantie de payem«an et sans condition d’ori-
gine et de résidence, les individus malades
pendant leur passage dans la région où se
trouve l’hôpital, et Je second spécifiant, an
contraire,que l’hôpital pourra, dans le meme
cas exercer on lec-mrs en vue du recouvre-
ment des frais d’hospit jlisation contre la
commune d’origine ou de résidence habi-
tuelle.
La section de l’assistance a émis le voeu
que relativement à 1 application de la loi
a’assLtaoce aux vieillards, infirmes et incu-
rables, des pénalités sévères soient édictées
contre les postulants à l’ass-stance qui ont
fait de fausses déclarations pour dissimuler
leurs ressources et que les c-mdamnations,
en cette matièie. soient rendues publiques.
LA GRISE MIlISTilELLE
* (DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Dans Iss Milieux Parlementaires
Paris, 4 juin.
On assure que la crise ministérielle estsur
le point de se dénouer. M. Bourgeois, ap ôs
une conversation publique avec le p ésident
de la République, accepterait ie ministère
d'affaires étrangères et il semble que ce mi-
nistère là soit le pivot de la combinaison ac-
tuelle. Les uns bien renseignés prétendent
même que si M. Doumergue a quitté le pou-
voir, ce n’est pas tant à cause des difficultés
intérieures que des difficultés extérieures et
du mauvais vouloir de certaines grandes
puissances.
Au point de vue de la combinaisoa ébau-
chée, elle r e satisfait qu’à demi les radicaux
de la rue de-Vaiois et ie choix de M. Malvy,
notamment, n’est pas sans soulever de vives
récriminations. M. Milvy n’e»t pas tout le
parti radical unifié, et il semble que pour
rester à l'intérieur» ii ait cédé plusieurs por-
feuilles aux modéréî que les radicaux au-
raient trouvés intéressant de conserver.
Le choix de M. Peytral à la marine est très
bien accueilli, celui de M. Nouions aux finan-
cés ne soulève a. cune opposition, le rmni.s-
tère des finances étant aujourd’hui le minis-
tère dont personne ne désire la responsabi-
lité.
Au Sénat, comme à la Chambre, l’impres-
sion générale est que l'emprunt sera la pre-
mière pensée du nouveau gouvernement,
ea même temps que le vote du budget. Quant
à la loi de 3 ans, il n’est même plus ques-
tion d’y toucher. .
Ou espère que la crise sera dénouée ce
s*ir môme et les amis de M. Viviani affir-
ment que le décret paraîtra demain matin.
Cela est fort probable, à moins que M. Bour-
geois, capricieux selon son habitude, ne
change d’avis au dernier moment.
A 6 heures, une rëstiion a en lieu au mi-
nistère de l’intvrieur à laquelle assistaient
MM. Viviani, Malvy et plusieurs de leurs
/■«iis parmi lesquels se trouvent sans doute
la plupart des membres, du futur cabinet.
Cette réunion précède la visite que M. Vivia-
ni doit faire au président, de la République
pour lui apporter sa réponse définitive. On
s'occupe de la toi puiitaire, de la réforme
fiscale et de la réforme électorale, les trois
questions du jour sur lesquelles on tâche de
se mettre d’accord en vue du programme
sunoistéïïcl.
Voici la liste qui semble à peu près arrê-
tée t f. -
Présidence du Conseil et
Instruction publique. M. Viviani,
Justice............... M. Savary.
Affaires étrangèies.... M. Léon Bourgeois.
Intérieur............. M. Malvy.
Ftnances............. M. Nouions.
Guerre..., M. Messimy.
Marine M Peytral.
Colonies M. Clementel.
Travail M Metin.
Commerce............. M. Fernand David.
dp riculture M. Raynaud.
Sous-secrétaires d’Etat :
Guerre..:. , M. Abel Ferry.
Finances M. D;
Marine ma ckande.... M Ajam.
Intérieur M. André Renard.
Beaux-Arts........... M Jacquier.
Des modifications ne peuvent avoir lien,
assure-t-on, que sur las ministères secondai-
res, les concours de MM. Bourgeois, Messimy
et Peytral étant définitivement acquis.
T, H.
La Combinaison Viviani
M. Viviani a commencé hier matin ia série
de consultations.
Dès avec M. Léon Bourgeois ; puis il a interrom-
pu ses visites ponr aller assister aux obsè-
ques de M. Henry -Donjon.
Il s’est ensuite rendu au ministère de l’in-
térieur où il a rencontré, d tns le cabinet d»
M. Malvy, M. Messrmy, ancien ministre ds la
guerre: ' .
Dansde reste de la journée, il s’est rendu
successivement chez MM. Emile Combes, Ri-
bot, Clemenceau, Briand et Caillaux, tous
anciens présidents du Conseil, afin de pren-
dre leur avis sur la situation politique.
A trois heures, M. Viviani eu ailé à l’Ely-
sée mettre le président de la République au
courant de ses démarches.
M. Viviani a quitté l'Elysée à 3 h. 1/2.
Selon certains renseignements, M Léon
Bourgeois aurait mis pour côndt ion expres-
se à son acceptation éventuelle, l’application
SHIS résections par le nouveau gouverne-
ment, de la loi de trois ans.
irr-~——nï~“i—r—rm iiinFirrrin-rTiTiiiiniiM I.HUI i ,i n m
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
lut fiimts ooaasiroNUAjn FAancuumj
Paris, 4 jui».
Si la séance de la Chambre a été aujour-
d’hui très paisib e, par contre les couloirs
sont loft animés.
Les députés, qui ont prononcé hier 527 va-
lidations, ne semblent p is disposes à faire
fonctionner ce que l’on a appelé ia guillo-
tine sèche Très peu d’élections seront vrai-
semblablement annulées. 20 dépotés vien-
nent encore d’être admis; parmi eux M.
Peyroux élu dans la 3« circonscription de
Rouen.
La seule élection, dont le rapport ait para
à l'Officiel dp ce matin et qui ait été réservée,
est ofe de la 1» circonscription de l’arrom»
discernent de Grasse.
M. Fayssat, concurrent de M. Ossola. nom-
mé au second tour, prétend qu'il eût dû être
proclamé élu au premier tour de scrutin. La
dernière élection validée a été celle de M.
Houbé dans la i» circonscription d’Alger» ce
qui porte à 556 le nombre des admissions.
Un incident s'est.produit à l’issue de cette
validation. M. Houbô ayant rencontré dans
le srton des quatre colonnes. M. Le Mon nie,
cliif adjoint du cabinet de M. Morris, alors
qu'il était ministre de la mâtine, lui a
reproché très vivement d’avoir fourni' con-
tre lui des doenraents à son concurrent M.
Béraud. Cette conversation n’a pas tardé à
dégénérer en altercation et des coups ont été
échangés. On assure que M. Le Moanic va
envoyer ses témoins à M. Houbé quoique ce
dernier ait une réputation de duelliste et
ait déjà tué au pittnlet nn adversaire dans
une rmcontre qui fit un certain bruit.
L/électfon du bunau définitif a tenu la
dernière partie de la séance. M. Dsscbanel a'
obtenu 41 i voix pour ia présidence soit dix
voixdeptus que pour ia présidence provi-
soire C’est le chiffre le plus élevé qu’un pré-
sident de la Chambre ait obtenu depuis vingt
ans. La nouvelle Chambre est maintenant
constituée.
T. H.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 4 juin
La séance est ouverte à 2 heures. M. Clé -
mentel présidé.
Ou valide une trentaine d'électiûns puis
on procède à ia nomination du bureau défi-
nitif.
Le scrutin est ouvert pour l'élection da
président.
L’Election du Bureau définitif
Les députes pre&ems pour le vo.e sont
beaucoup moins nombreux que lundi der-
nier.’
Malgré cela, M. Paul Deschanel obtient
plus de voix encore que pour i’election pro-
visoire.
Il est élu par 411 voix sur 435 votants. Ce
résultat a été accueilli par de vifs applau-
dissements.
Dernière Heure
PAFU8. TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
rETA.XJSZ •
LONDRES 4 Juin. Dépêche de 4 4. 30
i TON COURS HAUSSE BAISSE
1 CUIVRE
Comptant. | . c61 17/8 î/« -/-
3 mois if t 62 10/- , 2/6 . -/-
ETAIN ^
Comptant . t 150 -/- 90'- -/-
«mois irrégul. t ,45 î0,.
FER
Comptant.cai jje fil /3 -/- i d
t mois.... ) 6i/6 -/- I y2 d
NEW-YORK, 4 JUIN
Coton* t juillet, hausse 6 points ; août,
hausse 1 point; octobre, baisse 6 points ;
janvier, baisse 6 points. — Soutenu,
Calé* i hausse 10 à 14 points.
NEW-YORK. & JUIN
. it ion (. rticuu-
Cuivre Standard disp. 13 65 13 75
— août 13 65 13 75
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Fer 15 — 15 —
CHICAGO. 4 JUIN
. | G. OU -OCR PRRCRl»
Blé sur Juillet.... 86 7/8 87 7/8
— ...... Septembre 86 1 8 86 » »
Maïs sur Juillet..... e# 3 8 70 3 8
— Septembre 66 7 8 67 3 4
Saindoux ajr. Juillet.... 10 07 10 10
. Santembre 10 25 10 26
LA
Les Consultations de H. Viviani
L’Agence Havas publie la note suivante :
M. Viviani a constitué hier aorès-midi ses
consultations. 11 a vu successivement MM.
Combes, Ribot, Briand, Doumergue, Cail-
laux, Peyiral et Dupuy.
Il s’est rendu à sept heures à l'E’ysée et
après avoir fait part au président de la Ré-
publique de ses pourparlers, il lui a annon-
cé qu'ayant encore différentes. démarchés à
faire, ii ne serait pas en mesure de lui faire
connaître sa réponse définitive avant midi.
Après la visite de M Vde la République avait reçu M- L-on Bour-
geois avec lequel ii s’était très longuement
entretenu.
La Réponse de IL Viviani sera connue à
midi. — Sa combinaison serait en bonne
voie, mais U attend .l'acceptation de
K Léon Bourgeois,
Oa croyait généralement hier soir que M.
Viviani informerait le president de la Répu-
blique qu’il acceptait officiellement la mis-
sion de former le cabinet et que son cabinet
«erait constitué dans la nuit. Mais il n’en a
rien été car M. Viviani a réservé sa réponse
jasqu’à aujourd’hui, midi.
Certains eu ont conclu que M. Viviani
s’était heurté à.de graves difficultés et qbe le
succès de sa combinaison était grandement
compromis.
De bonne source on assure qu'il n’en est
riea mais eue M. Viviani tient beaucoup —
et cela se conçoit — à s’assurer la collabora-
tion de M, Léon Bourgeois.
O i assure que celui-ci, m tigré les invita-
tions pre-santes dont il est l'objet, n'a pas
encore d mué la réponse qu’on at end de lui
Il hésite en raison de son étatde santé et les
sollicitations de M. Viviani et celles si pres-
santes du président de la République n’ont
pu vaincre complètement sa résistance.Nous
disons a complètement » car M. Bourge ds.
profondément touché de ces sollicitations,
n’a pas maintenu catégoriquement son refus
primitif.
Il a consenti à réfléchir et à remettre à ce
malin sa réponse.
De son côte, M. Viviani a décidé d’attendre
cette décision pour rendre officielle son ac-
ceptation de former le Cabinet.
Nous ne reviendrons pas sur le détail des
démarchés faites hier parM. Viviani dont la
piup irt ont un caractère purement consul-
tatif. Notons seulement qu’à sa demande.
M, Leon Bourgeois s’est rendu à i’Eys-e et
que sa conversation avec M. Poincaré à la-
quelle a pus part, pendant la dernière demi
heuieM. Viviani, n’a pas duré moins de
deux heures.
La longueur même de cette conversation
indique que l’on doit conserver l’espoir d-
vo r M. Léoo Bourgeois revenir sur sa detei-
mination et prendre ie portefeuille des affai-
res étrangères.
Ajoutons qne si M. Léon Bourgeois refu-
sait, M. Viviani, convaincu de la nécessité,
au point de vue poétique, d’aboutir, n’aoan-
dounerait pas sa tâ-.-he. Il s’adresserait à M.
Jean Dupuy. Si M. Jean Dupuy se récusait
M. Viviani se résignerait à prendre Ini-même
les aff lires étrangères. Mais cette hypo:hè>e
n’est pas, à l'heure actuelle, sérieusement
envisagée.
En somme, les personnages dont l’entrée
dans le Cabinet Viviani semble certaine sont
MM. M4vy, Messimy, Peytral, Noulens, Ray-
naud. Metin.
M. J-an Dupuy, s’il ne vapasdu qnai d’Or-
say, serait sollicité d’accepter un antre por-
tefeuille.
Pour les antres départements ministériels,
on parie de M. Lebrun qui prendrait 1e por-
tefeuille des colonies ; M, René Renoult» oui
paierait des finances aux travaux publics ;
M. Thomson, qui prendrait le commercé.
M. Albert Sarraut a été pressenti pour le
por-eteuille des colonies, mais il s est ré-
cusé. Il a entrepris en Indochine une tâche
à 1 quelle il s'est consacré tout entier et
qu’il a à coeur d’acbever.'
Comment serait constitué le Ministère
Voici comment se présumerait la combi-
naison, sous rest-rve de» modifications pou-
vant résulter d’un refus de M. Léon fiour-
geis:
Présidence dn Conseil et Instruction pu-
blique, M. Viviani; Justice, M. D-puy ; Alfii-
r-s étrangères, M. Leon Bourgeois; intérieur,
M. Malvy ; Guerrë, M. Mrsstmy ; Marine, M.
Peytral ; Finances. M. Noulens ; Travaux pu-
blies M. René Renault ; Agriculture, M. R*y-
n-ud ; Comm rce. M. Thomson ; Travail, M.
Met«f» ; Colonies, M. Lebrun.
M Jacquier conserverait le sous-secrétariat
des B> a .x-Arts.
Pour ceux oe la Gnerre, de l’Intérieur et
des Finances, on par e dj MM. Maurice Mau-
noury, Rrnurd et Dumesnil.
Aucun choix n’est cependant encore arrê-
té.
Derniers bruits,-— M. Viviani prendra-t il
les Affaires Etrangères i
A la dernière heure, oa annonce que
M. M^tin ne conserverait pas dans la combi-
naison projeté» le ministère du travail ; ii
aurait pour successeur M. Golart, député du
Rhône.
D’autre part, il n’est plus certain que M
Viviani reste an minisiere de l’instruction
publique si M Léon Bourgeois refuse le porte-
feuille des affaires étrangères. Il së pourrait
finalement, contrairement aux prévisions
primitives, que M. Viviani prit le portefeuille
des aff lires étrangères, avec la présidence
dn Conseil.
Sans doute la tâche du président dn Con-
seil, lorsqu il est en même temps ministre
des affaires étrangères, est lourde, et l’on
sait qne, récemment, M. Doumergue a si-
gnalé les inconveniehts que présentait ce
cumul. Vais M. Viviani, «i cette éventualité
se réalisait, se déchargerait, assnre-t-on, sur
un sous-secrétariat d’Etat d’une partie de la
be»ognepurement administrative, de la ré-
ception toujours longue et absorbante des
parlementaires, etc.
Ce sous-secrétaire d’Etat serait M. Abel
Ferry, député des Vosges. _ ..t
Toujours dans l’hypothèse où M. Viviani
pisserait au quai d’Orsay, le portefeuille de
['instruction publique serait alors offert à un
membre emiuent du Sénat..
On considère comme à peu près certain
que ie Cabinet sera formé cet après-midi.
LE SOLDEUR GA»ZY
DÉNONCE SON MEURTRIER
Antoine Gauzy, dont l'etat est toujours
alarmant, vient de designer son meurtrier à
M Guillaume, commissaire divisionnaire du
4® district. C’est un nummé Mazoyer, né à
Nîmes, qui habite avenue Raspaii, a Gentilly,
et que G»uzy connaissait de longue date.
Le drame aurait pour cause une quesüon
d’intérêts.
Les recherches continnent afin de retrou-
ver ie nomme Mazoyer.
SANGLANTS INCIDENTS DE GRÈVE
BOHDEAI’X. — Au cours de la dernière nuit,
une qumzame de cbarbonaiers en grève ont
fait irruption dans nne misérable cabane si-
tuée près des Docks et dans laquelle cou-
chaient trois chargeurs de charbon qui n'ont
pas voulu adhérer à la grève. Ils {es ont as-
sommes à coups de gourdin, pnis, sous la
menace de revolvers, les ont obligés à leur
remettre tout l’argent qu’ils possédaient. Les
coupables disparurent ensuite.
Le moins grièvement biessédes trois hom-
mes put se traîner j usqu'à un poste de police
pour -y demander du secours.
On transporta les trois blessés à l’hôpitaB
Saint-André. Un des blessés a le crâne fendu*
ses deux camarades ont reçu des coups très
violents, mais leur vie n’est pas en danger.
Les auteurs de cette agression n’ont pas
encore été découverts.
TRAGIQUE CONSÉQUENCE
D’UN TERRIBLE ACCIDENT
A cinq heures et demie, hier après-midi,
le jeune Marsaud, âgé de 6 ans, demeurant
65, boulevard des Invalides, à Paris, ayant
été pris entre l’asceoseur et la cage de pro-
tection, a été transporté à l'hôpital des En-
fants malades, où il est mort en arrivant.
Lecorpsa ete alors ramené an domicile
de ses parents.
Lorsque le pè’-e de la petite victime a été
mis en présence du corps de son enfant, il
est mort subitement.
LES IMPORTATIONS DE
BESTIAUX EN BELGIQUE
BBUXELLES. — Le Moniteur annonce que
l'impu tmon des vaches et génisses venant
du département de la Seine-Inférieure, est
autorisée sous certaines conditions, à partir
du 15 juin courant.
DEUX AVIATEURS SE NOIENT
A SOUTHAMPTOR
SOUTHAMPTO.V.'— Deux lieutenants aviateurs
de U maraie sont tombés hier après-midi de
leur hydi-avion et se sont noyés au cours
d’une manoeuvre dans l’estnaire de Son-
thampton. ^
LE PROCÈS DU VOLEUR
DE LA « JOCONDE »
FLORENCE. — Pendant toute l’audience da
cette après-midi qui a duré cinq heures, le
défenseur de Perroggia a développé Catte
thèse que son client n’est pas tin vulgsire
voleur, car il n'a oerobé la Joconde qae pour
la ramener en Italie.
NOMINATION D'AVOUÉ .
M. Navarre est nommé avoué à YvetOt, en
remplacement de M. Lhermitte.
Administra!ear « Délégué - Gérant
O. RANDOLET
àdmmistratîoa. Impressions «t Annonces, TEL. 10.49
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Variétés Economiques et Politiques
L’Eveil de la Démocratie
AU JTAUOIV
Depuis la mort du grand empereur Mutsu
Hito, survenue en août 1912, le Japon tra-
verse une crise politique intérieure dont il
est impossible de déguiser la gravité. Là
comme ailleurs — fait qui eût semblé in-
vraisemblable il y a dix ans — la tradi-
tion est battue en brèche, tandis qu’en face
du pouvoir absolu se dresse une jeune dé-
mocratie, ambitieuse et déjà violente, qui
refuse désormais de s’en remettre à d’autres
qu'à ses propres mandants pour déterminer
l’orientation politique du pays. Au moment
où la Chine vient de rejeter un régime im-
périal vingt fois séculaire, où l’Indo-Chine
et l’Inde sont travaillées de dangereux fer-
ments, cet éveil de la démocratie japonaise
révèle, dans tout l’Extrême-Orient, un état
dé trouble» d’instabilité, qui présage en
Asie l’avènement prochain d’un ordre nou-
veau. ;
Rappelons d’abord, en quelques mots,
l'iiistoire parlementaire dn Japon depuis
'deutf ans. En septembre 1912, le Cabinet
Sayonji, partisan d’une politique d’écono-
mie, c’est-à-dire antinalionaliste, tombait
sous le coup d’une intrigue militariste qui
lui substituait le ministère Katsura, tout
acquis à la cause des armements sur une
large échelle. Mais Katsura, n’ayant avec
lui ni ie Parlement, ni l’opinion, se benrta
à une opposition violente et môme, en fé-
vrier 1913, à l’émeute dans les rues de
Tokio. En vain le jeune empereur Joshi
Hito, dangereusement compromis dans
celte querelle, alla-t-il jusqu’à dissoudre
la Chambre. Le calme ne put renaître qu’a-
vec la chute de Katsura et l’avénement a’un
ministère de conciliation sous la présidence
de l’amiral Yamamoto. filais ce dernier
vient de succomber à son tour : quelle que,
fut sa relative modération, il u’a pir faire
Accepter à l’opinion sa politique militaire
çt navale, lin certain scandale financier,
dans lequel plusieurs amiraux étaient com-
promis, -a exagéré, encore les mauvaises
dispositions du pcùple à l’égard du haut
Commandement. D’autre part, l’annonce
d’un nouveau programme naval compre-
nant 8 croiseurs et 8 cuirassés, avec une
dépense de plus d’un milliard, a surexcité
le mécontentement d’une population déjà
écrasée d’impôts. Le nouveau président du
Conseil, comte Okuma, vétéran du libéra-
lisme japonais, est chargé maintenant de
remettre un peu d’ordre, surtout d’ordre
moral, dans ce désordre. Difficile pro-
gramme, car il s’agit eu somme, à regar-
der les choses de près, non d’une succes-
sion de crises ministérielles, mais d’une
véritable crise de régime.
Tout s’explique, si l’on veut se souvenir
.que le Japon n’a en réalité qu’une façade de
parlementarisme : les ministres n’y soni
responsables que devant l’empereur ; jus-
qu’à ces derniers événements les- cabinets
ne tombaient jamais devant les votes du
Parlement, mais devant des intrigues de
•cour, dues à la rivalité des vieux clans féo-
daux. La Révolution de 1869 n’a pas en
effet supprimé l’ancienne noblesse japo-
naise; elle n’a fait que la moderniser. Gom-
me les îords anglais du XIX' siècle, les sei-
gneurs japonais, s’adaptant merveilleuse-
ment aux circonstances nouvelles, ont su
rester, à côté dû "Mikado, les vrais maîtres
du Japon contemporain. Les quatre grands
plans, Satsuma, Cho-Chiu. Hizen et Tossa,
se sont donc, depuis quarante ans, disputé
le pouvoir. Derrière eux, le peuple et la
représentation parlementaire n’apparais-
saient guère qu’à l’état de comparses. Leur
oeuvre politique, du reste, n’a pas été sans
grandeur : c’est eux qui ont mené à bien les
deux grandes guerres d’où le Japon est sorti
puissance de premier ordre.
Mais la gloire se paieet les victoires attei-
gnent quelquefois les vainqueurs eux-
mêmes. L’effort militaire du Japon, dont
nous savons l’énormité, dépassait les forces
d’un peuple énergique, mais pauvre. Le
budget japonais, qui était de 68 millions de
yens (2 fr. 58) en 1894, est monté à 636 mil-
lions de yens en 1908et s’élevait à 57S mil lions
en 1913. Conséquence nécessaire: les impôts
sont écrasants et le coût de la vie en hausse
constante. Si le pays s'enrichissait rapide-
ment il n’y aurait que demi-mal ; mais la
balance commerciale est en déséquilibre
chronique, tandis que la balance des comp-
tes (rapport des dettes et des créances exté-
rieures) n’est pas plus favorable. Sans être
à proprement parler en voie d’appauvrisse-
ment, le Japon ne s’enrichit pas normale-
ment comme il le devrait.
C’est dans ces conditions que le peuple,
jusqu’alors si peu consulté, a fini par pro-
tester contre la charge qn’on lui impose et
que certains clans militaristes (le clan Sat-
suma surtout marin et le clan Cho-Chiu
surtout militaire) voudraient augmenter
encore. Le parti libéral, qui compte à la
Chambre 209 députés, représente cet es-
prit nouveau de résistance» et l’émeute de
février 1913, soulevée à son instigation ou
du moins sans sa désapprobation contre le
ministère Katsura, montre qu’il est en
étroit contact avec les éléments avancés de
l’opinion. Il est évident, désormais, que la
prétention des clans de faire et défaire les
ministères sans l’avis du Parlement ne sera
plus possible au Japon. Le régime parle-
mentaire avec responsabilité ministérielle
n’est pas inscrit dans la Constitutioa japo-
naise, mais il tend en fait à devenir une
réalité dans le vieil empire traditionnaliste
du Mikado.
Telle est sans doute la pensée du comte
Okuma, ce vétéran de la politique japo-
naise, qui le premier, dans son Cabinet de
1893. introduisit des parlementaires au mb
nistère. Il pourrait compter sur l’appui des
libéraux s’ii n’àvait voulu, dans une pen-
sée de concentration, faire place à l’élé-
ment Satsuma parmi ses collaborateurs. Son
ministère cesse dès lors d'être représentatif
de la majorité, et il est à craindre que
celle-ci ne s’en- venge en s’obstinant dans
son opposition.
Le Japon reste donc en pleine crise.
Vieille forteresse de l’absolutisme féodal, il
est menacé, lui aussi, par la marée partout
montante de la démocratie.
ANDIili S&3* v>l£D.
IVOS COUOTVIES
La Soumission des Hoilis
Le ministère des colonies vient d’ètre avi-
se (>ar an câblogramme du gouverneur de
l'Afrique occidentale française que le roi des
Hodis, accompagné de notables, s’est rendu
à Porto-Novo, où ii a livré de nombreuses
armes et a renouvelé les assurances de sou-
mission de tous les floltis.
On se rappelle que la tribu des Hoilis,
dont le territoire est situé au Nord de Sle
ti, près de la frontière de la Nigeria, avait
échappé jusqu’à présent à notre influence,
grâce aux marécages dont ce territoire est
environné. Ea janvier dernier, les Iloilis
avaient attaqué nn détachement français
commandé par le capitaine Agelini, et blesse
trois tirailleurs. Une operation de police
vient de les mettre à la raison et de leur im-
poser, en même temps que le payement de
l'impôt, la restitution de toutes leurs armes.
LE PACTE
Le souvenir de certains procédés
pour le moins regrettables nous avait
fait négliger jusqu’ici les attaques bi-
hebdomadaires de la Démocratie H.a-
vraise ; lapolémique est un, vrai plaisir,
à condition qu’elle ne dépasse pas cer-
taines limites. Cependant notre con-
frère a mis une telle persévérance à
dénoncer le « pacte » qui nous lie à
la Droite, paraît-il, que nous aurions
mauvaise grâce h le passer sous si-
lence, d'autant plus que nous vou-
drions faire nos lecteurs juges de l’es-
prit de suite et de logique de nos ad-
versaires de gauche.
H y a huit jours, la Démocratie Ha-
vraise nous accusait de tendre un
« piège grossier » à l’opinion par no-
tre polémique avec le Havre-Eclair, Le
ton de nos articles était un « ton de
comédie » et nous étions animé ti d’une
feinte indignation, d’ailleurs fort bien
concertée avec notre complice M.
Urbain Falaize ».
aujourd'hui, la Démocratie Havraise
nous reproche, à l’occasion de l’adhé-
sion de notre ami M. Jules Siegfried
au groupe des « Républicains de Gau-
che », de « renier » nos a alliés » de
la Droite dont notre conf rère prend
tout-à-coup la défense contre nous
avec une sympathie touchante.
Me voilà plongé dans un cruel em-
barras, moi qui « pontifie par ordre»,
toujours d’après les mêmes auteurs :
quand je combats la Droite est-ce que
je la sers, ou est-ce que je la trahis ?
Affreuse perplexité auprès de laquelle
ne compte pour rien la tempête sous
un crâne que Victor Hugo et le ciné-
matographe évoquaient naguère dans
dans notre ville.
Mais je m'aperçois que c’est l'idée de
pacte qu’a essayé de nous inculquer
la Démocratie Havraise qui me fait
écrire ces sottises ; supprimez le pacte,
et tout devient clair : nous avons tou-
jours combattu la Droite avant les élec-
tions, pendant I les élections, après les
élections tout simplement parce que
nous sommes fermement et avons tou-
jours été républicains de gauche.
Au moment où notre journal pre-
nait position en vue des élections, dès
février, nous avions publié un article-
programme intitulé « Nos traditions
et notre orientation » où nous disions :
fonddu mot, sànS laïcité... Nous sa-
vons bien que l’Action libérale ne dé-
sarme pas. qu’elle continue de lutter
avec énergie et persistance, et nous
sommes sur nos gardes. L'apaisement
qui livre les clefs de la place, l'apaise-
ment comme le voudrait la Droite n’est
pas dans notre programme ».
C’est ce que nous avons répété dix
fois depuis, sous différente,^ formes,
jusqu’à notre article d’avant-hier où
nous concluions,nos lecteurs se le rap-
pellent : « L'essentiel est que le
parti républicain se tienne étroitement
en contact avec notre peuple qui veut
des reformes et qui a une méfiance
irréductible pour les visées de la
Droite et de l'Eglise dont l’ombre
abrite celle-ci, »
’ En présence d'une ligne de conduite
aussi nette et aussi continue, s’il plaît
à la Démocratie Havraise de jeter un
défi au bon sens en 1 expliquant tour
à tour par une complicité occulte avec
la Droite ou par une trahison envers
celle-ci. tant pis pour elle et pour sa
bonne foi l
Il est vrai que notre confrère fait
bon marché de sa bonne foi puisque
dans son numéro d’hier il nous accuse
également « d’avoir injurié tour à tour
les principaux chef s du parti radical».
Certes, nops nous sentons libre de
critiquer des tendances et des procé-
dés de gouvernement qui ne sont pas
lep nôtres, mais nous défions qùi que
ce soit de citer une seule person-
nalité politique que nous ayons inju-
riée. Nous croyons avoir fait plutôt
preuve de libéralisme, par exemple en
déplorant l’échec d’un radical notoire
comme M. F. Buisson. Noire confrère
fèràlt bien aussi de ne pas oublier que
nous avons été un des rares organes,
rîon inféodés à la rue de Valois, qui
se soient montrés impartiaux dans
l’affaire Caillaux- Calmette.
En réalité, la Démocratie Havraise,
nous juge sur son propre exemple puis-
que, depuis des mois, elle ne cesse d’in-
jurier, numéro après numéro, l’hono-
rable M. Jules Siegfried « ce vieillard
octogénaire », comme elle ait et répète
gevec tant de délicâtesse. C’en est à un
tel point qu’il nous semble qu’en fait
de politique, cèqui nous sépare surtout
de nos adversaires de gauche, c’est cet
esprit haineux. C’est une triste beso-
gne que celle qui consiste à entretenir
les dissentiments et nous ne pouvons
pas né pas la déplorer en songeant à
certains républicains qu’elle risque de
déconcerter.
Certes, une politique qui s’abaisse à
être une entreprise sectaire de suspi-
cions et de dénigrement ne sera ja-
mais la nôtre, mais, nous élevant au-
dessus des querelles locales, nous comp-
tons bien que, même dans les rangs
radicaux, nombreux seront ceux qui,
répudiant de pareils procédés, donne-
ront la main aux républicains de gau-
che en vue d’une large et féconde poli- ■
tique d’union républicaine.
CASPAR-JORDAN.
~I“HIJUifrpnnwMTI TIMH I« fnnnnuiiTTITrmwmiririnriiïTrr^T^
Le Congrès de Y A s distance
Publique et Privée
La deuxième Assemblée gAtér&Ie du Con-
gres nation ai de l’*ssi*t«.nôe publique et pri-
vée a eu lieu mercredi. E'de a été consacrée
à la discussion di rapport de M. Gignoux,
vice-président de la C-mimi-sioa administra-
tive des hospices de Nîmes, sous ta réforme
de l'article 1er de la loi du 7 août 1851 (ad-
mission dans les hôpitaux des malades fran-
çais, étrangers à la commune).
M. Emile Loubet présidait, assisté de MM.
Hêbrard de Villeneuve et M isuer. Au cours
de la di c issioa, le rapporteur signala l'ano-
malie qui résulte de l'existence de l’article
1er fi loi de 1851 à côté de l’article 21 de
la loi du *5 1913. le premier imposant
aux hôpitaux l’obmga ion de recevoir, sans
garantie de payem«an et sans condition d’ori-
gine et de résidence, les individus malades
pendant leur passage dans la région où se
trouve l’hôpital, et Je second spécifiant, an
contraire,que l’hôpital pourra, dans le meme
cas exercer on lec-mrs en vue du recouvre-
ment des frais d’hospit jlisation contre la
commune d’origine ou de résidence habi-
tuelle.
La section de l’assistance a émis le voeu
que relativement à 1 application de la loi
a’assLtaoce aux vieillards, infirmes et incu-
rables, des pénalités sévères soient édictées
contre les postulants à l’ass-stance qui ont
fait de fausses déclarations pour dissimuler
leurs ressources et que les c-mdamnations,
en cette matièie. soient rendues publiques.
LA GRISE MIlISTilELLE
* (DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Dans Iss Milieux Parlementaires
Paris, 4 juin.
On assure que la crise ministérielle estsur
le point de se dénouer. M. Bourgeois, ap ôs
une conversation publique avec le p ésident
de la République, accepterait ie ministère
d'affaires étrangères et il semble que ce mi-
nistère là soit le pivot de la combinaison ac-
tuelle. Les uns bien renseignés prétendent
même que si M. Doumergue a quitté le pou-
voir, ce n’est pas tant à cause des difficultés
intérieures que des difficultés extérieures et
du mauvais vouloir de certaines grandes
puissances.
Au point de vue de la combinaisoa ébau-
chée, elle r e satisfait qu’à demi les radicaux
de la rue de-Vaiois et ie choix de M. Malvy,
notamment, n’est pas sans soulever de vives
récriminations. M. Milvy n’e»t pas tout le
parti radical unifié, et il semble que pour
rester à l'intérieur» ii ait cédé plusieurs por-
feuilles aux modéréî que les radicaux au-
raient trouvés intéressant de conserver.
Le choix de M. Peytral à la marine est très
bien accueilli, celui de M. Nouions aux finan-
cés ne soulève a. cune opposition, le rmni.s-
tère des finances étant aujourd’hui le minis-
tère dont personne ne désire la responsabi-
lité.
Au Sénat, comme à la Chambre, l’impres-
sion générale est que l'emprunt sera la pre-
mière pensée du nouveau gouvernement,
ea même temps que le vote du budget. Quant
à la loi de 3 ans, il n’est même plus ques-
tion d’y toucher. .
Ou espère que la crise sera dénouée ce
s*ir môme et les amis de M. Viviani affir-
ment que le décret paraîtra demain matin.
Cela est fort probable, à moins que M. Bour-
geois, capricieux selon son habitude, ne
change d’avis au dernier moment.
A 6 heures, une rëstiion a en lieu au mi-
nistère de l’intvrieur à laquelle assistaient
MM. Viviani, Malvy et plusieurs de leurs
/■«iis parmi lesquels se trouvent sans doute
la plupart des membres, du futur cabinet.
Cette réunion précède la visite que M. Vivia-
ni doit faire au président, de la République
pour lui apporter sa réponse définitive. On
s'occupe de la toi puiitaire, de la réforme
fiscale et de la réforme électorale, les trois
questions du jour sur lesquelles on tâche de
se mettre d’accord en vue du programme
sunoistéïïcl.
Voici la liste qui semble à peu près arrê-
tée t f. -
Présidence du Conseil et
Instruction publique. M. Viviani,
Justice............... M. Savary.
Affaires étrangèies.... M. Léon Bourgeois.
Intérieur............. M. Malvy.
Ftnances............. M. Nouions.
Guerre..., M. Messimy.
Marine M Peytral.
Colonies M. Clementel.
Travail M Metin.
Commerce............. M. Fernand David.
dp riculture M. Raynaud.
Sous-secrétaires d’Etat :
Guerre..:. , M. Abel Ferry.
Finances M. D;
Marine ma ckande.... M Ajam.
Intérieur M. André Renard.
Beaux-Arts........... M Jacquier.
Des modifications ne peuvent avoir lien,
assure-t-on, que sur las ministères secondai-
res, les concours de MM. Bourgeois, Messimy
et Peytral étant définitivement acquis.
T, H.
La Combinaison Viviani
M. Viviani a commencé hier matin ia série
de consultations.
Dès avec M. Léon Bourgeois ; puis il a interrom-
pu ses visites ponr aller assister aux obsè-
ques de M. Henry -Donjon.
Il s’est ensuite rendu au ministère de l’in-
térieur où il a rencontré, d tns le cabinet d»
M. Malvy, M. Messrmy, ancien ministre ds la
guerre: ' .
Dansde reste de la journée, il s’est rendu
successivement chez MM. Emile Combes, Ri-
bot, Clemenceau, Briand et Caillaux, tous
anciens présidents du Conseil, afin de pren-
dre leur avis sur la situation politique.
A trois heures, M. Viviani eu ailé à l’Ely-
sée mettre le président de la République au
courant de ses démarches.
M. Viviani a quitté l'Elysée à 3 h. 1/2.
Selon certains renseignements, M Léon
Bourgeois aurait mis pour côndt ion expres-
se à son acceptation éventuelle, l’application
SHIS résections par le nouveau gouverne-
ment, de la loi de trois ans.
irr-~——nï~“i—r—rm iiinFirrrin-rTiTiiiiniiM I.HUI i ,i n m
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
lut fiimts ooaasiroNUAjn FAancuumj
Paris, 4 jui».
Si la séance de la Chambre a été aujour-
d’hui très paisib e, par contre les couloirs
sont loft animés.
Les députés, qui ont prononcé hier 527 va-
lidations, ne semblent p is disposes à faire
fonctionner ce que l’on a appelé ia guillo-
tine sèche Très peu d’élections seront vrai-
semblablement annulées. 20 dépotés vien-
nent encore d’être admis; parmi eux M.
Peyroux élu dans la 3« circonscription de
Rouen.
La seule élection, dont le rapport ait para
à l'Officiel dp ce matin et qui ait été réservée,
est ofe de la 1» circonscription de l’arrom»
discernent de Grasse.
M. Fayssat, concurrent de M. Ossola. nom-
mé au second tour, prétend qu'il eût dû être
proclamé élu au premier tour de scrutin. La
dernière élection validée a été celle de M.
Houbé dans la i» circonscription d’Alger» ce
qui porte à 556 le nombre des admissions.
Un incident s'est.produit à l’issue de cette
validation. M. Houbô ayant rencontré dans
le srton des quatre colonnes. M. Le Mon nie,
cliif adjoint du cabinet de M. Morris, alors
qu'il était ministre de la mâtine, lui a
reproché très vivement d’avoir fourni' con-
tre lui des doenraents à son concurrent M.
Béraud. Cette conversation n’a pas tardé à
dégénérer en altercation et des coups ont été
échangés. On assure que M. Le Moanic va
envoyer ses témoins à M. Houbé quoique ce
dernier ait une réputation de duelliste et
ait déjà tué au pittnlet nn adversaire dans
une rmcontre qui fit un certain bruit.
L/électfon du bunau définitif a tenu la
dernière partie de la séance. M. Dsscbanel a'
obtenu 41 i voix pour ia présidence soit dix
voixdeptus que pour ia présidence provi-
soire C’est le chiffre le plus élevé qu’un pré-
sident de la Chambre ait obtenu depuis vingt
ans. La nouvelle Chambre est maintenant
constituée.
T. H.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 4 juin
La séance est ouverte à 2 heures. M. Clé -
mentel présidé.
Ou valide une trentaine d'électiûns puis
on procède à ia nomination du bureau défi-
nitif.
Le scrutin est ouvert pour l'élection da
président.
L’Election du Bureau définitif
Les députes pre&ems pour le vo.e sont
beaucoup moins nombreux que lundi der-
nier.’
Malgré cela, M. Paul Deschanel obtient
plus de voix encore que pour i’election pro-
visoire.
Il est élu par 411 voix sur 435 votants. Ce
résultat a été accueilli par de vifs applau-
dissements.
Dernière Heure
PAFU8. TROIS HEURES MATIN
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LONDRES 4 Juin. Dépêche de 4 4. 30
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LA
Les Consultations de H. Viviani
L’Agence Havas publie la note suivante :
M. Viviani a constitué hier aorès-midi ses
consultations. 11 a vu successivement MM.
Combes, Ribot, Briand, Doumergue, Cail-
laux, Peyiral et Dupuy.
Il s’est rendu à sept heures à l'E’ysée et
après avoir fait part au président de la Ré-
publique de ses pourparlers, il lui a annon-
cé qu'ayant encore différentes. démarchés à
faire, ii ne serait pas en mesure de lui faire
connaître sa réponse définitive avant midi.
Après la visite de M V
geois avec lequel ii s’était très longuement
entretenu.
La Réponse de IL Viviani sera connue à
midi. — Sa combinaison serait en bonne
voie, mais U attend .l'acceptation de
K Léon Bourgeois,
Oa croyait généralement hier soir que M.
Viviani informerait le president de la Répu-
blique qu’il acceptait officiellement la mis-
sion de former le cabinet et que son cabinet
«erait constitué dans la nuit. Mais il n’en a
rien été car M. Viviani a réservé sa réponse
jasqu’à aujourd’hui, midi.
Certains eu ont conclu que M. Viviani
s’était heurté à.de graves difficultés et qbe le
succès de sa combinaison était grandement
compromis.
De bonne source on assure qu'il n’en est
riea mais eue M. Viviani tient beaucoup —
et cela se conçoit — à s’assurer la collabora-
tion de M, Léon Bourgeois.
O i assure que celui-ci, m tigré les invita-
tions pre-santes dont il est l'objet, n'a pas
encore d mué la réponse qu’on at end de lui
Il hésite en raison de son étatde santé et les
sollicitations de M. Viviani et celles si pres-
santes du président de la République n’ont
pu vaincre complètement sa résistance.Nous
disons a complètement » car M. Bourge ds.
profondément touché de ces sollicitations,
n’a pas maintenu catégoriquement son refus
primitif.
Il a consenti à réfléchir et à remettre à ce
malin sa réponse.
De son côte, M. Viviani a décidé d’attendre
cette décision pour rendre officielle son ac-
ceptation de former le Cabinet.
Nous ne reviendrons pas sur le détail des
démarchés faites hier parM. Viviani dont la
piup irt ont un caractère purement consul-
tatif. Notons seulement qu’à sa demande.
M, Leon Bourgeois s’est rendu à i’Eys-e et
que sa conversation avec M. Poincaré à la-
quelle a pus part, pendant la dernière demi
heuieM. Viviani, n’a pas duré moins de
deux heures.
La longueur même de cette conversation
indique que l’on doit conserver l’espoir d-
vo r M. Léoo Bourgeois revenir sur sa detei-
mination et prendre ie portefeuille des affai-
res étrangères.
Ajoutons qne si M. Léon Bourgeois refu-
sait, M. Viviani, convaincu de la nécessité,
au point de vue poétique, d’aboutir, n’aoan-
dounerait pas sa tâ-.-he. Il s’adresserait à M.
Jean Dupuy. Si M. Jean Dupuy se récusait
M. Viviani se résignerait à prendre Ini-même
les aff lires étrangères. Mais cette hypo:hè>e
n’est pas, à l'heure actuelle, sérieusement
envisagée.
En somme, les personnages dont l’entrée
dans le Cabinet Viviani semble certaine sont
MM. M4vy, Messimy, Peytral, Noulens, Ray-
naud. Metin.
M. J-an Dupuy, s’il ne vapasdu qnai d’Or-
say, serait sollicité d’accepter un antre por-
tefeuille.
Pour les antres départements ministériels,
on parie de M. Lebrun qui prendrait 1e por-
tefeuille des colonies ; M, René Renoult» oui
paierait des finances aux travaux publics ;
M. Thomson, qui prendrait le commercé.
M. Albert Sarraut a été pressenti pour le
por-eteuille des colonies, mais il s est ré-
cusé. Il a entrepris en Indochine une tâche
à 1 quelle il s'est consacré tout entier et
qu’il a à coeur d’acbever.'
Comment serait constitué le Ministère
Voici comment se présumerait la combi-
naison, sous rest-rve de» modifications pou-
vant résulter d’un refus de M. Léon fiour-
geis:
Présidence dn Conseil et Instruction pu-
blique, M. Viviani; Justice, M. D-puy ; Alfii-
r-s étrangères, M. Leon Bourgeois; intérieur,
M. Malvy ; Guerrë, M. Mrsstmy ; Marine, M.
Peytral ; Finances. M. Noulens ; Travaux pu-
blies M. René Renault ; Agriculture, M. R*y-
n-ud ; Comm rce. M. Thomson ; Travail, M.
Met«f» ; Colonies, M. Lebrun.
M Jacquier conserverait le sous-secrétariat
des B> a .x-Arts.
Pour ceux oe la Gnerre, de l’Intérieur et
des Finances, on par e dj MM. Maurice Mau-
noury, Rrnurd et Dumesnil.
Aucun choix n’est cependant encore arrê-
té.
Derniers bruits,-— M. Viviani prendra-t il
les Affaires Etrangères i
A la dernière heure, oa annonce que
M. M^tin ne conserverait pas dans la combi-
naison projeté» le ministère du travail ; ii
aurait pour successeur M. Golart, député du
Rhône.
D’autre part, il n’est plus certain que M
Viviani reste an minisiere de l’instruction
publique si M Léon Bourgeois refuse le porte-
feuille des affaires étrangères. Il së pourrait
finalement, contrairement aux prévisions
primitives, que M. Viviani prit le portefeuille
des aff lires étrangères, avec la présidence
dn Conseil.
Sans doute la tâche du président dn Con-
seil, lorsqu il est en même temps ministre
des affaires étrangères, est lourde, et l’on
sait qne, récemment, M. Doumergue a si-
gnalé les inconveniehts que présentait ce
cumul. Vais M. Viviani, «i cette éventualité
se réalisait, se déchargerait, assnre-t-on, sur
un sous-secrétariat d’Etat d’une partie de la
be»ognepurement administrative, de la ré-
ception toujours longue et absorbante des
parlementaires, etc.
Ce sous-secrétaire d’Etat serait M. Abel
Ferry, député des Vosges. _ ..t
Toujours dans l’hypothèse où M. Viviani
pisserait au quai d’Orsay, le portefeuille de
['instruction publique serait alors offert à un
membre emiuent du Sénat..
On considère comme à peu près certain
que ie Cabinet sera formé cet après-midi.
LE SOLDEUR GA»ZY
DÉNONCE SON MEURTRIER
Antoine Gauzy, dont l'etat est toujours
alarmant, vient de designer son meurtrier à
M Guillaume, commissaire divisionnaire du
4® district. C’est un nummé Mazoyer, né à
Nîmes, qui habite avenue Raspaii, a Gentilly,
et que G»uzy connaissait de longue date.
Le drame aurait pour cause une quesüon
d’intérêts.
Les recherches continnent afin de retrou-
ver ie nomme Mazoyer.
SANGLANTS INCIDENTS DE GRÈVE
BOHDEAI’X. — Au cours de la dernière nuit,
une qumzame de cbarbonaiers en grève ont
fait irruption dans nne misérable cabane si-
tuée près des Docks et dans laquelle cou-
chaient trois chargeurs de charbon qui n'ont
pas voulu adhérer à la grève. Ils {es ont as-
sommes à coups de gourdin, pnis, sous la
menace de revolvers, les ont obligés à leur
remettre tout l’argent qu’ils possédaient. Les
coupables disparurent ensuite.
Le moins grièvement biessédes trois hom-
mes put se traîner j usqu'à un poste de police
pour -y demander du secours.
On transporta les trois blessés à l’hôpitaB
Saint-André. Un des blessés a le crâne fendu*
ses deux camarades ont reçu des coups très
violents, mais leur vie n’est pas en danger.
Les auteurs de cette agression n’ont pas
encore été découverts.
TRAGIQUE CONSÉQUENCE
D’UN TERRIBLE ACCIDENT
A cinq heures et demie, hier après-midi,
le jeune Marsaud, âgé de 6 ans, demeurant
65, boulevard des Invalides, à Paris, ayant
été pris entre l’asceoseur et la cage de pro-
tection, a été transporté à l'hôpital des En-
fants malades, où il est mort en arrivant.
Lecorpsa ete alors ramené an domicile
de ses parents.
Lorsque le pè’-e de la petite victime a été
mis en présence du corps de son enfant, il
est mort subitement.
LES IMPORTATIONS DE
BESTIAUX EN BELGIQUE
BBUXELLES. — Le Moniteur annonce que
l'impu tmon des vaches et génisses venant
du département de la Seine-Inférieure, est
autorisée sous certaines conditions, à partir
du 15 juin courant.
DEUX AVIATEURS SE NOIENT
A SOUTHAMPTOR
SOUTHAMPTO.V.'— Deux lieutenants aviateurs
de U maraie sont tombés hier après-midi de
leur hydi-avion et se sont noyés au cours
d’une manoeuvre dans l’estnaire de Son-
thampton. ^
LE PROCÈS DU VOLEUR
DE LA « JOCONDE »
FLORENCE. — Pendant toute l’audience da
cette après-midi qui a duré cinq heures, le
défenseur de Perroggia a développé Catte
thèse que son client n’est pas tin vulgsire
voleur, car il n'a oerobé la Joconde qae pour
la ramener en Italie.
NOMINATION D'AVOUÉ .
M. Navarre est nommé avoué à YvetOt, en
remplacement de M. Lhermitte.
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