Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 juin 1914 04 juin 1914
Description : 1914/06/04 (A34,N11989). 1914/06/04 (A34,N11989).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172155b
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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Le PETIT Ht VRE est désigné pour tes Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS MOISJ SIX Mots UN A«
j Le Havre, la Seine-Iu/érieure, l’EureJ - ^
J| l’Oise et la Somme .( ’* BO ® Fr. a « ft.
Autres Départements j SPr s s -in -»-» ,
Il Union Postale |xo » CO Fr 40 »
|l On s'abonne egalement, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
!.» Vie ArlMiqitr cl iJHéraire
L’ART AUJILLAGE
Les musiciens sont rentrés dans leurs
foyers. Le bureau et l’usine ont repris le
ténor et le saxophone. Palmes et médailles
ont réintégré leurs'écrins tapisrés de pelu-
che. La bannière, sous sa housse grise, a
revu le coin poussiéreux de la salie des
répétitions, où ses ors se ternissent.
Après les émois du combat, les joies de
la victoire ou l’amertume de la déception,
c’est maintenant, pour de longues semai-
nes, le repos de la conquête ou le décou-
ragement de la désillusion.
Mais, reportez-vous quelques jours en
arrière. Revoyez le petit village engourdi
dans sa solitude, sa vie latente resserrée
entre l’épicerie-débit de tabac et la halle
du chemin de fer, sa place minuscule au
centre de laquelle se dresse une fontaine
de pierre effritée.
Tournez à droite, â l'angle du bourre-
lier, poussez une pointe sur la roule de
Parts, jusqu’à la Mairie-Ecole. C’est la,
dans la salle d’ordinaire consacrée aux
cérémonies publiques, célébrations de ma-
riage et réunions du Conseil municipal,
c’est là que pendant des soirs et des soirs,
à la lueur fumeuse de la lampe à pétrole,
l’orphéon a déchiffré le morceau imposé et
«'est efforcé d'en assimiler les vagues
beautés.
On n’a pas dit assez le dévouement du
jeune chef, son obstination persistante de
faire entrer dans ces cervelles d’hommes de
la terre une petite parcelle d’idéal- Car il
sut, ce maître, asservir des esprits peu
familiers avec les tâches intellectuelles
aux exigences du rythme et aux grandes
lois de l’harmonie.
La Société musicale trouve à la vîlle son
recrutement facile, bien qu’elle se plaigne
déjà de la désertion progressive et déplore
de voir la jeunesse préférer aux études ar-
tistiques la pratique intense du sport.
Mais le village, le village où les heures
sont lentes et bien remplies par la détente
de la rude besogne champêtre, où le caba ¬
ret est bien tentant avec ses parties de do-
minos entre les tasses de café, dans la fu-
mée âcre des pipés, le village où tout est à ,
la rriercï d’un potin, d'un racontar, d'une
arrçilié politique, d’une influence de parti,
d’un mot mal interprété, d’un amour-pro-
pre blessé, d’une vieille rancune.
Et cependant, deux fois par semaine, les
orphéonistes ont fidèlement rempli leurs
promesses. Le chef les a retrouvés à l’heure
dite, formés en cercle sous son bâton, trou-
peau docile aux signes du pasteur.
Et deux fois par semaine, avec une belle -
ardeur et un zèle confiant, ils ont repris,
repris, repris encore, le fameux choeur im-
posé. attentifs aux recommandations, sou-
cieux de se montrer digues du labeur di-
rectorial qu’ils inspirèrent, dignes du pays
qui va les suivre, dans la grande ville,
dignes de cette grande ville qui les recevra
et qu’ils imaginent comme une sorte de
Babylone lointaine où l’Art et le Plaisir,
durant trois jours, mèneront ia fête.
Revoyez le village en ces instants fié-
vreux des dernières répétitions orphéoni-
ques, à l’heure "où le maître adresse ses
suràrêmes conseils, appelle plus que jamais
l’aftention des barytons sur le passage diffi-
cile, les supplie de ne pas oublier un mou-
vement qu’il croit juste, original, person-
nel, et dont il attend beaucoup pour im-
pressionner favorablement le jury.
Considérez la somme d’efforts constants
et persévérants que ce travail a nécessitée,
pour le seul plaisir de l’Art pour l’Art,
fruste mais sincère, pour la simplegloire,
sans qu'on soit certain d’ailleurs que la gloi-
re viendra.
Notez qu’il a fallu tout d'abord, au plus*
grand nombre de ces chanteurs, inculquer
les notions élémentaires du solfège. Le
chef, l’instituteur du pays, a bien rencon-
tré quelques volontaires séduits par le goût
de la musique, disposés à s’y adonner. Mais
ces braves ignorent tout de la portée et de
la gamme, Les petits points noirs jetés sur
les lignes du papier sont encore pour eux
un mystère profond.
Leur généreux Mentor les a pris par la
main. Il a conduit avec des ménage-
ments infinis ces ignorances vers la lu-
mière.
Et certaines se sont cabrées, ont résisté, se
sont défilées en cours de route... Le Pierre
l’Ermite rural a vu ses amis le lâcher les
uns après les autres... et la Palestine est
bien loin encore.
Alors, il s’est armé d'un nouveau coura-
ge et a renouvelé sa tentative. Il est tout
simplement sublime.
J’ai visité naguère plusieurs écoles de
campagne, dans le pays belge, à Soignies,
à Braine-Ie-Comte, à Hal. J’y ai fait une
constatation intéressante : l’enseignement
de Part, et notamment de la musique, dès le
jeune âge.
En même temps qu’on apprend à l’enfant
à connaître ses lettres, parallèlement, on
l’initie à la connaissance des notes ; en
même temps qu’il apprend à épeler, il ap-
prend à déchiffrer. II sait presque en même
temps et aussi souplement lire et solfier.
L’idée est excellente et je m’étonne qufr
notre Université ne l’ait point encore adop-
tée. Ne cherchez pas ailleurs la cause de la
faveur marquée dont jouissent en Belgique
la musique et le chant vocal, la raison
déterminante du succès de ces grandes
sociétés orphéoniq ues qui restent les pre-
mières parmi les meilleures.
Le village français n’a point ces ressonr-
ces. Le petit résultat qu’il obtient, il le doit
à quelques initiatives individuelles, admi-
rables de dévouement, de foi ardente, de
simple et fraternelle,générosité.
Revoyez-le, ce petit village entretenant
au sein des rudes réalités de là terre, dans
un milieu souvent vulgaire, la petite*
flamme, vacillante et fragile d’un art qui
veut malgré tout vivre. Revoyez-le, pio-
chant son choeur après avoir conduit la '
charrue.
Et lorsque vous les retrouverez, ces sim-
ples, dans le cadre de la grande ville, dansj
la pompe parfois bouffonne d’un défilé* ,
traînantleursgros souliers ferrés sur uru
sol qui Ira intimide, en des mises diverses i
et pittoresques qui rappellent le clocher rus-
tique, vous les admirerez peut-être, mais
sûrement vous ne sourirez plus.
ALBERT-HERRENSCIIMIDT.
Inauguration du Monument Marey
U y a quelque temps, un juste hommage
euil rendu àM Marey, le regretté profes-
seur au Collège de France qui publia de re-
marquables études sur le vol des oiseaux.
Ses cendres étaient transférées dn Pére-La-M
chaise à Boulogne-sur-Seine dans l’institut
physiologique international qu*il fonda et
un Comité se formait sous la présidence de
M. Chauveau, membre de l'Institut, com-
mandeur de fa Légion-d’Honneur, pour éle-
ver un monument sur remplacement de sa
sépulture.
La cérémonie d’inauguration qui a eu lieu
bier après-midi étau honore# de la présence
de M. Raymond Poincaré,qu’accompagnaient
le général Beaudemouiin et le capitaine de
t régi te Grandclément.
Après une allocution de M. Dubois, le pré-
sident de la République a pris la parole.
La Crise literie
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
— ». •
Dans les Milieux Parlementaires
Paris, 3 juin.
Tandis que les validations se poursuivent
à la tribune, dans les couloirs dn Palais-
Bourbon les députés radicaux unifiés les
pins marquants se livrent à une active pro-
pagande pour augmenter le nombre de leurs
adhérents. Armé d’une liste qu’il ne veut pas
clore sans combats, M. Franklin-Bouillon
court après les nouveaux députés pour leur
arracher leur adhésion au programme de
Paa. Les plus timides n’osent résister; et M.
Boisneuf, le nouveau député de la Guade-
loupe, appose son paraphe parmi tons ceux
des amis de MM. Caillanx et Ceccaldi. II s’a-
git, pour les radicaux unifiés, de réparer
leur échec d’avant-hier dans les: scrutins
pour les élections vice-présidentielles, et de
peser surles décisions de M. Yiviani, qui, à
leur gré, ferait une trop large part à l’élé-
ment modéré dans la constitution de son
ministère.
Le président de la République continue à
consulter les chefs du parti républicain.
Comme on te sait, il a en un assez long en-
tretien avec M. Peytral, qui est président de
la Commission des finances du Sénat.
Nous croyons savoir que M. Peytral ferait
partie de la prochaine combinaison, mais
avec un portefeuille autre que celui des fi-
nances, probablement la muriae ou les co-
lonies.
La difficulté est toujours de contenter les
radicaux unifiés qui sont le groupe le plus
nombreux de ia Cbambre, mais aux der-
nières nouvelles no comptent pourtant que
160 membres sur 602. Il faut compter aussi
avec les 200 radicaux et républicains de gau-
che non nnifiés, désunis, il est vrai, mais*
prêts à s'unir contre on ministère où une
large place ne lenr serait pas faite.
M. Poincaré a terminé ses consultations
sur ia constitution du cabinet en entendant ;
MM. Aimond, rapporteur général dn budget I
au Sénat, et Clémeutel, rapporteur général
du budget à la Chambre.
Il semble qu’il y ait eu unanimité à lui re-
commander M. Viviani comme" pouvant en-
treprendre ia formation d'un ministère.
On di| que M. Poincaré, se rangeant à cet
avis, fera appeler ce soir on demain nntin-
M, Viviani à l’Elysee. Toutefois celui-ci ma- 5
nifesterait actuellement de grandes hésita-,
tlons à cause de l’oppoiition de ia rue de
Valois.
M. Malvy aurait en 'dans la journée des
pourparlers avec les radicaux unifiés quh
n’auraient pas donné de résultat.
T. H.
Les Consultations de M. Poincaré
Les consultations poiitiqnes de M. Poin-
caré ont continué hier matin. Le président
de la Bepnbliqne a reçu, à neuf heures
trente, M. Léon Bourgeois, ancien président
dn Conseil, sénateur de la Marne, avec le-
quel Il a eu une conversation d’environ une
heure.
A dix heures quarante-cinq,M René Viviani
arrivait à l’Elysee et était immédiatement
introduit auprès du président de la Répu-
blique avec lequel il conterait encore à onze
heures.
M. Viviani, dn reste, comme M. LéonBonr-
geots, a été r--çu à titre purement consulta-
tif, et s’il doil.être charge de la mission de
former le cabinet ce ne sera qn’ultérieure-
ment. Dans l’après-midi, M. Poincaré est allé
à Bonlogne-sur-Seme pour assister à la céré-
monie d’inaagnration du monument du phy-
siologiste Marey.
De retour à l’Elysée, il a repris ses consul-
tations ét a fait mander M. Peytral, ancien
ministre des finances, president actnel de la
Commission sénatoriale des finances, qui a
été reçu à 3 h. t/2.
A 4 heures, M. Delcassé fut à son tour reçu
par M. Poincaré.
POLÉMIQUE
INDÉSIRABLE
Nous avons reçu la lettre qui suit
que nous publions sans commentaires
pour ne pas poursuivre cette « polémi-
que indésirable »; le rédacteur en chef
du Travailleur nous a d’ailleurs pré*
venu courtoisement qu’il cesserait de
son côté, sa campagne contre les pro-
fesseurs du Lycée. Cela nous suffit.
C.-J.
Havre, le 30 mai 1914.
Monsieur et cher confrère,
Voulez-vous me permettre de relever
deux passages de votre article d’aujourd’liui
intitulé « Polémique indésirable », concer-
nant un récent article du Travailleur inti-
tulé « Avons-nous des Thalamas ? »
Vous y reproduisez une phrase extrffitc
d’une lettre signée de dix-huit lycéens sur
trente qui composent la classe de Rhétorique
ou du moins appelée telle depuis qu’on a
rayé des programmes le cours de rhétorique
proprement dit : Cette phrase est ainsi con-
çue : mel à de honteuses calomnies... »
Vous la corroborez vers la fin : « Je suis
donc fondé à dire que ses attaques (celles du
Travailleur) ne reposent sur rien » écrivez-
vous.
Je dois à l'honneur du Travailleur, et au
mien propre, de protester immédiatement
contre cette double et tendancieuse affir-
mation.-.
Le Travailleur ne calomnie personne.
Mais quand des personnes, des professeurs
par exemple, chargées d’un service public
commettent des incorrections graves à no
tre sens, ce journal indépendant signale les
faits au nom des familles et de l’ensemble
des citoyens, , comme c’est son devoir strict,
en vue d’exèiter les coupables à plus de
retenue, quitte à faire la preuve de ses dires
devant la, Cour d'Âssises comme le permet le
Code en pareil cas.
Dans l’affaire qui motiva notre article et
le vôtre, le Travailleur n’a annoncé que des
faits exacts. Deux petites erreurs, étrangè-
res au fond du débat, s’y étaient seulement
glissées ; l’une concernant la présence à la*
réunion de la Lyre d’un professeur qui D’y!
était pas ; l’autre concernant des conféren-
ces à la Maison du Peuple, faite? par un au*
tre professeur.
Nous les avons reconnues loyalement
comme toujours.
Tous les autres faits sont confirmés par
une minutieuse contre-enquête et nous les
maintenons dans notre numéro de ce matin.
Nous sommes prêts à les prouver dès qu’on
le souhaitera à nos risques et périls.
Il est donc faux de dire que notre campa-
gne soit sans fondement. Et le Travailleur,
agissant au nom d’un grand nombre de fa-
milles catholiques, spiritualistes, patriotes,
qui confient leurs enfants au Lycée et que
le langage de certains professeurs offensait,
n’a fait que formuler des vérités incontes-
tables. Quant au patriotisme des profes-
seurs, nous ne l’avons jamais mis en doute;
mais nous avons cru que la façon un peu
spéciale et trop internationaliste dont cer-
tains le manifestaient en classe méritait
d'être relevée. « Maxitna debetur puero re-
verentia » ; telle opinion qui se formule
sans inconvénient entre agrégés,est suscep-
tible d’influencer déplorablement des cer-
veaux dé seize ans. J’ajoute que le Travail-
leur n’a jamais été vendu ni distribué aux
abords du, Lycée, mais seulement rue de
Paris et place de l‘Hôtei-de Ville, ie vendredi
22, de 6 a 8.
J’espère, mon cher confrère, que vous-
voudrez bien insérer celte nécessaire recti-
fication et vous prie d’agréer l’assurance de
mes sentiments confraternels.
Robert LEFEBVRE,
Rédacteur en chef du Travailleur. J
UN NAVIRE FRANÇAIS
Sons le Feu dos Mniionnaires Mens
A Tampico, assiégée par les rebelles, des protégés français embarquent
h bord du “ Texas ” de la Compagnie Générale Transatlantique.
“ Le steamer, avant de reprendre la mer, rencontre
des obstacles et est mitraillé par les insurgés.
Piiûio t Cllcliô Petit Havre
Le Commandant AUNAÏÏD
Ha steamer de la Compagnie Générale
Transatlantique, te Texas, attaché au port du
Havre, vient de jouer ua rôle particulière-
ment dangereux dans les récents événe-
ments du Mexique. Dans ia ville de Tampico,
bloquée par les troupes insurgées, ii a arra-
ché au carnage quatre-vingt cinq protégés
français.
Cet acte d’héroïsme, accompli sans fracas
par des officiers courageux émus de la dé-
tresse de gens menaces par un ennemi im-
placable, a déjà été porté à la connaissance
du pnblic par de breis télégrammes-; mais
ces premières informations, dont quelques-
nnes ont été inexactement reproduites, ne
nous ont pas permis de vivre, par la pensée,
ces heures, d'épouvante et de connaître toute
t’horrenr d’un des épisodes les plus tragi-
ques de l’interminable révolution mexi-
caine.
Nous allons essayer, d’après un témoin
oculaire, de dire ce que furent ces journées
sanglantes dans Tampico, cette cite de dix
mille habitants, située sur la rive gauche du
Rio Panuco.
Celte ville, centre d’inépuisables puits de
pétrole, est, comme le rappelait dernière-
ment ici M. André Siegfried,convoitée, depuis
longtemps par les amériéains, ou tout au
moins par le Standard otl ttruite sur le bord du Rio Panuco, bordée en
arrière par des lagunes. En face, sur l’au-
tre rive du fleure, s'élèrent d’immenses ré-
servoirs.
Le port, bien qu’à ses débats, a une im-
portance économique considérable et la
Compagnie Générale Transatlantique a dû,
en raison de l’accroissement du trafic, s’y as-
surer la collaboration d'un agent.
Celui-ci s’apprêtait à recevoir le Texas, le
23 avril, quand des rumeurs sinistres circu-
lèrent.
L’angoisse des Protégés Français
L’etterrescence était à son comble torque
le steamer accosta.
Sons les ordres du célèbre « général » Car.
ranza, un bandit de grand chemin, qui vient
de se taire proclamer pra-ident provisoire,
les rebelles, nommes la-bas les « consi du--
tionnalides ». entouraient la ville. Ils s’é-
taient approches jusqu'aux lagunes et
avaent donné 24 heures, au commandant de
la place pour qu’il la livre.
Le délai arrivait à expiration an débqt de
la soirée et on s’attendait à ce qiie les in-
surgés assaillent "les deux ponts, seuil
raojens d’accès dans Tampico par voie di
terre.
La population, affolée, courait de tous cA
tés. O lavait arme précipitamment toute»
les personnes en état de tenir une arme. Leé
fonctionn .ires, tout en remplissant les do
voirs de leur charge, a'Iaient et venaient,
comme les autres citoyens, le fusil sur l’é-
paule.
D'heure en d’heure la situation s’aggra-
vait, car des bruits de plus en plus pessi-
mistes circulaient. Tampico avait appris la
redditjr-n de la Vera-Cruz et, les lignes télé-
graphiques et té'éphouiques ayant étecoa-
pées, peu après, était maintenant sans com-
I munication.
On disait aussi qu’au moment où les ro-
i belles allaient commencer l’assaut, des tor-
pilleurs américains arriveraient pour f.cuit
ter leur mouvement. Ou voyait déjà les ca-
nons accomplissant leur oeuvre de destruc-
tion.
Aussi fût-ce la ruée vers le consnlat d<
France, dès qu’on apprit l’arrivée du Texas,
D’8~habitants voulaient m tire femmes ej
enfants à l’abri ; d’autres, à cause de leur si-
tuation politique qui les désignait à la fo-
reur des assaillants, tenaient à se cacher.
Les officiers, ayant descendu à terre tandis
qu’on débarquait les marchand ses, furent,,
entourés, le commandant, mis an coirant
des événements par l’agent de la C. G. T. et
le consul, consentit à embarquer les proté-
gés français qui ne pouvaient rester sans
danger à terre. Ils étaient au nombre d# 85,
dont 30 Syriens, ponr ia plupart femme, et
entants.
On voulut faire monter à bord un viens
Français établi depuis de longues années à
Tampico. Il s’y refusa.
Ayant embrassé sa femme, qn’il venait de
placer sons la protection da commandant, il
ait simplement :
— Mes trois garçons gardent an des ponts ;
je vais les rejoindre t
Et il se perdit dans la fonle.
La Ville va-t-elle brûler T
La défense était bien organisée. Mais le»
habitants prévoyaient on dur assaut et
s’étaient résignés à toutes les évenmalités.
Craignant surtout l’aitaque des torpilleurs
américains, ils avaient décidé, an cas où ces
bâtiments monteraient la rivière, de les
a embouteiller », et de crever et d’incendier
immédiatement les cent réservoirs de pé-
trole construits sur le bord du fleuve.
C’était, à n’en pas douter, sacifier nne
partie de la ville qui serait détruite par le
feu ; mais c’était plonger les navires assail-
lants dans une coulée de flammes.
Le commandant dn Texas, renseigné par
les autorités, se liât » d’appareiller. Mais le
courant était si rapide qu’il dut, pour éviter
un accident, mouiller au milieu du fleuve.
II ne pouvait songer sans inquiétude à des-
cendre lè Rio-Panuco, car il y a, de Tampico
au golfe du Mexique, près de sept milles et
il ri-quait de naviguer au milieu du pétrole
enflammé. If décida donc de se mettre &
l'abri en remontant le courant.
Dernière Heure
PAR88. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
IVTETALUX
LOXîiRlis. 3 Juin. Dépêche de 4 h. 90
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE — :
Comptant..) Miaie .46) tst- -/- 12'«
3 mois V"TU =•* 62 7/9 j -/- 12,6
ETAIN
Comptant . e (38 *8/- -/_
3 mois 80atenu t no 15 - -/- 15/.
FER
Comptant J caljle 6W» y, -/- t % d
J mois.... > 6t/7 >4 t k d
Prix comparés avec-ceux de la deuxième Bourse
Ju 2 juin’iM. ______
NEW-YORK, 8 JUIN
Cotons i juillet, baisse 8 points ; août,
baisse 6 points ; octobre, baisse 12 point- ;
janvier, baisse 11 points. — A peine soutenu.
Cafés i baisse 7 à 15 points.
NEW-YORK. S JUIN
. « ion ,. ntcim:
Cuivre Standard disp. 13 75 13 75
— août.,, 13 75 13 75
AmalgMiiat. Cep... 71 3,8 70 7/8
Ver..,. 15— 15 —
■ CHIPAGQ, 8 JUIN
C. DC .OHM 5. PRKCBIt
Blé snr Juillet...., 87 7-8 87 »/»
~ ...... Septembre 86»» 85 5 8
Man sut-Juillet.... 70 3 8 3 4
. “ Septembre 67 3 4 67 1/4
Saindoux sur. Juillet.... 10 10 9 97
A— Septembre! 10 25 10 i$
U KinERKUI
Las Consultations de M, Poincaré
L’Agence Havas publie la note suivante :
Le président de la République a continué
hier après-midi ses consultations sur la si-
tuation politique. Il s’est successivement en-
tretenu avec MM. Peyiral, Delcassé, Jean Dn-
puy. Clémente!, Cochery et Aimond. Enfin,
a T heures, il a fait appeler de nouveau M.
René Viviani à qui il a offert la mission de
constituer le Cabinet. -
M. Viviani a demandé à consulter ses amis
politiques avant de donner une réponse dé-
finitive. Il retournera à l’Elysée demain, à ia
fin de l’après-midi.
M. Viviani chargé
da constituer le Cabinet
Hier soir, M. Vivian! appelé à 7 heures à
l’Elysée en sortait trois quarts d'heure plus
tard ayant reçu les pouvoirs du chef de
l’Etat.
En vérité, M. Viviani n’avait pas accepté
officiellement ; suivant la formule, il deman-
dait à consulter ses amis, mais on ne donte
pas que le dépoté de la Creuse ne revienne
ce soir à l'Elysée poar informer le président
de la République qu’il accepte et que son
Cabinet est presque constitué
En quittant i’Etysée, M. Viviani s’est rendn
an ministère de l’intérieur où il a va M.
Malvy à qni il a demandé de garder son por-
tefeuille. H doit également voir quelques
amis oolitiaaes et il consultera À son tour
aujourd’hui, après avoir assisté aux obsè-
ques de M. Henry Roujon, des personnalités
marquantes du parti républicain : MM. Léon
Bourgeois, Ribot, Combes, Ctêmenceau, etc.
Il s’entretiendra avec plusieurs hommes po-
litiques au concours desquels il compte éga-
lement faire appel.
La combinaison, sauf difficultés impré-
vues, serait près d’abontir.
Du programme du nouveau Cabinet, on ne
peut encore donner beaucoup de précisions.
Qn sait cependant, en ce qui concerne la loi
militaire, que le nouveau gouvernement en
poursuivra l’application loyale et déclarera
qu’on ne saurait, dans les circonstances pré-
sentes, y porter atteinte. Mais if indiquera
aussi que l’on doit se préoccuper immédia-
tement des mesures propres à alléger, dès
que la situation extérieure le permettra, les
charges militaires imposées à fa nation, me-
sures au premiei rang desquelles figure une
meilleure piéparation militaire de la" jeu-
nesse,
La formule a é’é à peu près arrêtée hier
dans une conversation entre MM. Viviani et
Vlessimy, ministre de ta guerre du nouveau
Cabinet.
La présence dans ce cabinet de M. Nou-
Iens, qui s’est prononcé avec une énergie et
une netteté qu’on a pas oubliées pour la loi
de trois ans, est nne garantie que cette loi,
si elje ne peut, être considérée comme in-
tangible au point de vue de l'avemr, con-
servera tons ses effets tant qus la situation
extérieure ne sera pas modifiée.
En outre, dans le prochain débat snr la
politique du cabinet, le gouvernement s’abs-
tiendra de toute promesse, de toute parole
de nature à laisser supposer à la classe sous
les drapeat-x qu’elle pourrait être libérée en
1915, c’est-à-dire au moment où jouera pour
la première fois la loi de trois ans.
Eu ce qni concerne t’emprunt, tout le
monde est à peu près d’accord sur la néces-
site de le faire sur une large bise et le plus
tôt p assible, de façon à éclairer la situation
financière.
MM. Peytral, Clémente!,Gochery et Aimond
ont insiste sur ce point dans leur entretien
avec le chef de l’Etat. M. Aimond, en particu-
lière s’est prononcé pour un empreint da
type 3 1/2 0/0. sans garantie, ponr i’avenir
de i immunité du coup-in.
Le nouveau ministère indiquera sa vo-
lonté de faire voter un impôt sur le capital
et de faite aboutir rapidement le projet
a impôt sur ie revenu.
La réforme électorale aura sa place dans
la déclaration ministérielle et répondant au
sentiment général, le cabinet manifestera
ion désir de trouver à ce sujet un terrain
d entente qui permettra d’aboutir.
Maintenant, quelle sera la répartition des
portefeuilles ? On ne peut encore le dire,
mais les indications données précédemment
paraissent devoir, pour un certain nombre,
se confirmer.
T attribués : l’intérieur, à M. Malvy ; les finan-
ces, à M. Noulens, et ia guerre, à M.Mess my.
M. Viviani désire vivement garder, avec la
présidence du Conseil, le ministère de l’ins-
ti uct on publique.
Pour les aflaires étrangères, M. Viviani ne
désespérait nullement hier soir d’avoir le
concours de M. Léon Bourgeois et, en tous
cas, celui de M. Jean Dupuy qui recevrait
1 oll e d’un autre portefeuille.
On continue à parler des autres noms
précédemment prononcés, mais avec quel-
ques modifications dans la reparution des
portefeuilles.
C’est ainsi que M. Clémentel n’irait paà
aux colonies, mais reviendrai à l’agriculture
qu’il occupa dans un précédant ministère.
Un détail intéressant : M. Viviani voudrait
que sept portefeuilles fussent, dans sa com-
binaison, attribués à des radicaux socialistes
unifiés.
Nous reproduisons, encore une fois et tou-
jours sous les réserves qui s’imposent, la
liste de répartition'qui semble devoir se
confirmer :
Présidence du Conseil et instruction pu-
blique, M. Viviani ; jintice, M. S ivary 1 ; anc-
res étrangères, M. Léon B -urgeois ou M.
Jean Dupuy; intérieur, M. Malvy; finances,
M. Noulens; guerre, M. Msssimy ; marine,
M. Petyral Qu X...; travaux publics, M.,S«tï
raut ou M. Jean Bupoy ; agriculture, M. Clé-
meulol ou M. Raynaud; commerce, M Thom-
son ou X.. travail, M. Melin; colonies.
M. Sarraut ou X..sous-secrétariats d’Etat :
a l'intérieur. M. R»nard ; à la guerre, M.
Maunoury, et aux beaux-arts, M. Jacquier.
Déclarations de M. Peytral
M. Peylr.il, retour da t’EIysee, est venu
dans les couloirs du Luxembourg où il a été
immédiatement entoure par ses collègues.
Nous lui avons demandé de nous d.re quel
avait été l’objet précis de son entretien avec
le président de la République.
M. Peytral nous a répondu : « Nons avons
passé en revue, le président et moi, les trois
grandes questions qui se posent devant l’opi-
nion publique : les questions financière, mi-
litaire et de ia réforme électorale.
» J’ai déclaré au président que de ces ques-
tions, une primait les autres, y compris la
question militaire : c'est ia question de nos
finances.
» Le gouvernement devra, dans le plus
bref délai possible, trouver one majorité an
Parlement pour sortir de la situation où
bous nons débattons. „
» Le président, a ajouté M. Peytral, m’a
para très surpris de ia d-mission du cabinet
Doumt-rgue. Il m’a déclaré que, n’avamreçu
aucune indication du côté de la ChSTubre, il
se voyait dans l’obligation de questionner un
très grand nombre d’hommes politiques
avant de charger l’un d’eux de constituer le
nouveau cabinet ».
D’autre part, on affirmait dans les couloirs
du Sénat que da«s ie cas probable où M.
Peytral ferait partie de la prochaine combi-
naison, c’est an ministère de ta marine et
non point aux finances qu’il préferait-aller.
(Bavas).
Au Comité Exécutif du Parti Eadioal
Le Comité exécutif du parti ra<-ica 1 et ra-
dical-socialiste s’est réuni hier soir sous ia
présidence de M. Michel, sénateur.
L'assistance, très nombreuse; comprenait
beaucoup de parlement, ires.
Su a donné lecture du rapport du bureau •
qui constate que 182 députes de la nouvelle
Chambre sont adhérents au parti. Puis ie
bureau a proposé l’ordre dn jour suivant :
« Lé Comité exécutif du parti radical et j
radical socialiste, résolu à faire appliquer,
dans son esprit comme dans sa leur#, le
programme de Pau approuvé par la m jorité
du corps électoral, invite ses élus à a 'accor-
der leur confiance qu’à un gouvernement
disposé à en poursuivre la réalisation avec
le conconts des groupes de gauche. Il lent
demande, parallèlement à l’effort continu de
laïcité, da prendre immédiatement les me-
sures nécessaires pour mettre en oeuvre la
conception de ia nation armée qui, impli-
quant une réduction du service actif, accroî-
tra en même temps la puissance défensive
dn pays ; d’assurer dans le vote du badge!
et de la loi de finances actuellement soumise
au Sénat, la couve; ture financière des nou-
velles dépenses militaires par des impôts sur
la richesse acquise et de rendre définitive la
disposition finale adoptée par ia Chambre en
1909. »
M. J.-B. Morin, dépoté du Cher, a proposé
d’ajouter après les mots « avec le concoure
des groupes de gauche » les mots suivants :
« à 1’exciusion des parlementaires ayant
appartenu à la Fédération dite des Gauches
et a l'Alliance démocratique ».
Après une discussion à laquelle ont prit
part MM. Sitnyan, Debierre et Lafferre, Tor-
dre du jour du Comité est adopte av. adjonction de M. Morin ratifiée comme suit ;
a a l’exclu-ion des parlementaires de la Fé-
dération des Gauches et de i’Alüaace démo-
cratique ».
On s'est en effet aperçu que le texte pri-
mitif de M- Morin pouvait avoir des consé-
quences inattendues et atteindre des per-
sonnalités du parti unifié qui, comme. Il
Caillaux, ont antrefois appartenu à l Allia»
Ce démocratique.
LES MUNICIPALITÉS ÉTRANGÈRES
A PARIS
A l’issue du banquet offert à la Tour Eiffel
par les municipalités françaises à leurs col»
lègues étrangers, une adresse de sympa bie
a été rédigée et envoyée par le bureau da
Conseil municipal de Paris aa moyen da
poste de télégraphie sans fil de la Tour Eiffel
à différentes municipalités étrangères.
Administrateur-Délégué -Gérant
O. RANDQLET
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Le Petit Havre
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Secrétaire Général ; TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rua Fontanelle - Tét. 7.G0
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!.» Vie ArlMiqitr cl iJHéraire
L’ART AUJILLAGE
Les musiciens sont rentrés dans leurs
foyers. Le bureau et l’usine ont repris le
ténor et le saxophone. Palmes et médailles
ont réintégré leurs'écrins tapisrés de pelu-
che. La bannière, sous sa housse grise, a
revu le coin poussiéreux de la salie des
répétitions, où ses ors se ternissent.
Après les émois du combat, les joies de
la victoire ou l’amertume de la déception,
c’est maintenant, pour de longues semai-
nes, le repos de la conquête ou le décou-
ragement de la désillusion.
Mais, reportez-vous quelques jours en
arrière. Revoyez le petit village engourdi
dans sa solitude, sa vie latente resserrée
entre l’épicerie-débit de tabac et la halle
du chemin de fer, sa place minuscule au
centre de laquelle se dresse une fontaine
de pierre effritée.
Tournez à droite, â l'angle du bourre-
lier, poussez une pointe sur la roule de
Parts, jusqu’à la Mairie-Ecole. C’est la,
dans la salle d’ordinaire consacrée aux
cérémonies publiques, célébrations de ma-
riage et réunions du Conseil municipal,
c’est là que pendant des soirs et des soirs,
à la lueur fumeuse de la lampe à pétrole,
l’orphéon a déchiffré le morceau imposé et
«'est efforcé d'en assimiler les vagues
beautés.
On n’a pas dit assez le dévouement du
jeune chef, son obstination persistante de
faire entrer dans ces cervelles d’hommes de
la terre une petite parcelle d’idéal- Car il
sut, ce maître, asservir des esprits peu
familiers avec les tâches intellectuelles
aux exigences du rythme et aux grandes
lois de l’harmonie.
La Société musicale trouve à la vîlle son
recrutement facile, bien qu’elle se plaigne
déjà de la désertion progressive et déplore
de voir la jeunesse préférer aux études ar-
tistiques la pratique intense du sport.
Mais le village, le village où les heures
sont lentes et bien remplies par la détente
de la rude besogne champêtre, où le caba ¬
ret est bien tentant avec ses parties de do-
minos entre les tasses de café, dans la fu-
mée âcre des pipés, le village où tout est à ,
la rriercï d’un potin, d'un racontar, d'une
arrçilié politique, d’une influence de parti,
d’un mot mal interprété, d’un amour-pro-
pre blessé, d’une vieille rancune.
Et cependant, deux fois par semaine, les
orphéonistes ont fidèlement rempli leurs
promesses. Le chef les a retrouvés à l’heure
dite, formés en cercle sous son bâton, trou-
peau docile aux signes du pasteur.
Et deux fois par semaine, avec une belle -
ardeur et un zèle confiant, ils ont repris,
repris, repris encore, le fameux choeur im-
posé. attentifs aux recommandations, sou-
cieux de se montrer digues du labeur di-
rectorial qu’ils inspirèrent, dignes du pays
qui va les suivre, dans la grande ville,
dignes de cette grande ville qui les recevra
et qu’ils imaginent comme une sorte de
Babylone lointaine où l’Art et le Plaisir,
durant trois jours, mèneront ia fête.
Revoyez le village en ces instants fié-
vreux des dernières répétitions orphéoni-
ques, à l’heure "où le maître adresse ses
suràrêmes conseils, appelle plus que jamais
l’aftention des barytons sur le passage diffi-
cile, les supplie de ne pas oublier un mou-
vement qu’il croit juste, original, person-
nel, et dont il attend beaucoup pour im-
pressionner favorablement le jury.
Considérez la somme d’efforts constants
et persévérants que ce travail a nécessitée,
pour le seul plaisir de l’Art pour l’Art,
fruste mais sincère, pour la simplegloire,
sans qu'on soit certain d’ailleurs que la gloi-
re viendra.
Notez qu’il a fallu tout d'abord, au plus*
grand nombre de ces chanteurs, inculquer
les notions élémentaires du solfège. Le
chef, l’instituteur du pays, a bien rencon-
tré quelques volontaires séduits par le goût
de la musique, disposés à s’y adonner. Mais
ces braves ignorent tout de la portée et de
la gamme, Les petits points noirs jetés sur
les lignes du papier sont encore pour eux
un mystère profond.
Leur généreux Mentor les a pris par la
main. Il a conduit avec des ménage-
ments infinis ces ignorances vers la lu-
mière.
Et certaines se sont cabrées, ont résisté, se
sont défilées en cours de route... Le Pierre
l’Ermite rural a vu ses amis le lâcher les
uns après les autres... et la Palestine est
bien loin encore.
Alors, il s’est armé d'un nouveau coura-
ge et a renouvelé sa tentative. Il est tout
simplement sublime.
J’ai visité naguère plusieurs écoles de
campagne, dans le pays belge, à Soignies,
à Braine-Ie-Comte, à Hal. J’y ai fait une
constatation intéressante : l’enseignement
de Part, et notamment de la musique, dès le
jeune âge.
En même temps qu’on apprend à l’enfant
à connaître ses lettres, parallèlement, on
l’initie à la connaissance des notes ; en
même temps qu’il apprend à épeler, il ap-
prend à déchiffrer. II sait presque en même
temps et aussi souplement lire et solfier.
L’idée est excellente et je m’étonne qufr
notre Université ne l’ait point encore adop-
tée. Ne cherchez pas ailleurs la cause de la
faveur marquée dont jouissent en Belgique
la musique et le chant vocal, la raison
déterminante du succès de ces grandes
sociétés orphéoniq ues qui restent les pre-
mières parmi les meilleures.
Le village français n’a point ces ressonr-
ces. Le petit résultat qu’il obtient, il le doit
à quelques initiatives individuelles, admi-
rables de dévouement, de foi ardente, de
simple et fraternelle,générosité.
Revoyez-le, ce petit village entretenant
au sein des rudes réalités de là terre, dans
un milieu souvent vulgaire, la petite*
flamme, vacillante et fragile d’un art qui
veut malgré tout vivre. Revoyez-le, pio-
chant son choeur après avoir conduit la '
charrue.
Et lorsque vous les retrouverez, ces sim-
ples, dans le cadre de la grande ville, dansj
la pompe parfois bouffonne d’un défilé* ,
traînantleursgros souliers ferrés sur uru
sol qui Ira intimide, en des mises diverses i
et pittoresques qui rappellent le clocher rus-
tique, vous les admirerez peut-être, mais
sûrement vous ne sourirez plus.
ALBERT-HERRENSCIIMIDT.
Inauguration du Monument Marey
U y a quelque temps, un juste hommage
euil rendu àM Marey, le regretté profes-
seur au Collège de France qui publia de re-
marquables études sur le vol des oiseaux.
Ses cendres étaient transférées dn Pére-La-M
chaise à Boulogne-sur-Seine dans l’institut
physiologique international qu*il fonda et
un Comité se formait sous la présidence de
M. Chauveau, membre de l'Institut, com-
mandeur de fa Légion-d’Honneur, pour éle-
ver un monument sur remplacement de sa
sépulture.
La cérémonie d’inauguration qui a eu lieu
bier après-midi étau honore# de la présence
de M. Raymond Poincaré,qu’accompagnaient
le général Beaudemouiin et le capitaine de
t régi te Grandclément.
Après une allocution de M. Dubois, le pré-
sident de la République a pris la parole.
La Crise literie
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
— ». •
Dans les Milieux Parlementaires
Paris, 3 juin.
Tandis que les validations se poursuivent
à la tribune, dans les couloirs dn Palais-
Bourbon les députés radicaux unifiés les
pins marquants se livrent à une active pro-
pagande pour augmenter le nombre de leurs
adhérents. Armé d’une liste qu’il ne veut pas
clore sans combats, M. Franklin-Bouillon
court après les nouveaux députés pour leur
arracher leur adhésion au programme de
Paa. Les plus timides n’osent résister; et M.
Boisneuf, le nouveau député de la Guade-
loupe, appose son paraphe parmi tons ceux
des amis de MM. Caillanx et Ceccaldi. II s’a-
git, pour les radicaux unifiés, de réparer
leur échec d’avant-hier dans les: scrutins
pour les élections vice-présidentielles, et de
peser surles décisions de M. Yiviani, qui, à
leur gré, ferait une trop large part à l’élé-
ment modéré dans la constitution de son
ministère.
Le président de la République continue à
consulter les chefs du parti républicain.
Comme on te sait, il a en un assez long en-
tretien avec M. Peytral, qui est président de
la Commission des finances du Sénat.
Nous croyons savoir que M. Peytral ferait
partie de la prochaine combinaison, mais
avec un portefeuille autre que celui des fi-
nances, probablement la muriae ou les co-
lonies.
La difficulté est toujours de contenter les
radicaux unifiés qui sont le groupe le plus
nombreux de ia Cbambre, mais aux der-
nières nouvelles no comptent pourtant que
160 membres sur 602. Il faut compter aussi
avec les 200 radicaux et républicains de gau-
che non nnifiés, désunis, il est vrai, mais*
prêts à s'unir contre on ministère où une
large place ne lenr serait pas faite.
M. Poincaré a terminé ses consultations
sur ia constitution du cabinet en entendant ;
MM. Aimond, rapporteur général dn budget I
au Sénat, et Clémeutel, rapporteur général
du budget à la Chambre.
Il semble qu’il y ait eu unanimité à lui re-
commander M. Viviani comme" pouvant en-
treprendre ia formation d'un ministère.
On di| que M. Poincaré, se rangeant à cet
avis, fera appeler ce soir on demain nntin-
M, Viviani à l’Elysee. Toutefois celui-ci ma- 5
nifesterait actuellement de grandes hésita-,
tlons à cause de l’oppoiition de ia rue de
Valois.
M. Malvy aurait en 'dans la journée des
pourparlers avec les radicaux unifiés quh
n’auraient pas donné de résultat.
T. H.
Les Consultations de M. Poincaré
Les consultations poiitiqnes de M. Poin-
caré ont continué hier matin. Le président
de la Bepnbliqne a reçu, à neuf heures
trente, M. Léon Bourgeois, ancien président
dn Conseil, sénateur de la Marne, avec le-
quel Il a eu une conversation d’environ une
heure.
A dix heures quarante-cinq,M René Viviani
arrivait à l’Elysee et était immédiatement
introduit auprès du président de la Répu-
blique avec lequel il conterait encore à onze
heures.
M. Viviani, dn reste, comme M. LéonBonr-
geots, a été r--çu à titre purement consulta-
tif, et s’il doil.être charge de la mission de
former le cabinet ce ne sera qn’ultérieure-
ment. Dans l’après-midi, M. Poincaré est allé
à Bonlogne-sur-Seme pour assister à la céré-
monie d’inaagnration du monument du phy-
siologiste Marey.
De retour à l’Elysée, il a repris ses consul-
tations ét a fait mander M. Peytral, ancien
ministre des finances, president actnel de la
Commission sénatoriale des finances, qui a
été reçu à 3 h. t/2.
A 4 heures, M. Delcassé fut à son tour reçu
par M. Poincaré.
POLÉMIQUE
INDÉSIRABLE
Nous avons reçu la lettre qui suit
que nous publions sans commentaires
pour ne pas poursuivre cette « polémi-
que indésirable »; le rédacteur en chef
du Travailleur nous a d’ailleurs pré*
venu courtoisement qu’il cesserait de
son côté, sa campagne contre les pro-
fesseurs du Lycée. Cela nous suffit.
C.-J.
Havre, le 30 mai 1914.
Monsieur et cher confrère,
Voulez-vous me permettre de relever
deux passages de votre article d’aujourd’liui
intitulé « Polémique indésirable », concer-
nant un récent article du Travailleur inti-
tulé « Avons-nous des Thalamas ? »
Vous y reproduisez une phrase extrffitc
d’une lettre signée de dix-huit lycéens sur
trente qui composent la classe de Rhétorique
ou du moins appelée telle depuis qu’on a
rayé des programmes le cours de rhétorique
proprement dit : Cette phrase est ainsi con-
çue :
Vous la corroborez vers la fin : « Je suis
donc fondé à dire que ses attaques (celles du
Travailleur) ne reposent sur rien » écrivez-
vous.
Je dois à l'honneur du Travailleur, et au
mien propre, de protester immédiatement
contre cette double et tendancieuse affir-
mation.-.
Le Travailleur ne calomnie personne.
Mais quand des personnes, des professeurs
par exemple, chargées d’un service public
commettent des incorrections graves à no
tre sens, ce journal indépendant signale les
faits au nom des familles et de l’ensemble
des citoyens, , comme c’est son devoir strict,
en vue d’exèiter les coupables à plus de
retenue, quitte à faire la preuve de ses dires
devant la, Cour d'Âssises comme le permet le
Code en pareil cas.
Dans l’affaire qui motiva notre article et
le vôtre, le Travailleur n’a annoncé que des
faits exacts. Deux petites erreurs, étrangè-
res au fond du débat, s’y étaient seulement
glissées ; l’une concernant la présence à la*
réunion de la Lyre d’un professeur qui D’y!
était pas ; l’autre concernant des conféren-
ces à la Maison du Peuple, faite? par un au*
tre professeur.
Nous les avons reconnues loyalement
comme toujours.
Tous les autres faits sont confirmés par
une minutieuse contre-enquête et nous les
maintenons dans notre numéro de ce matin.
Nous sommes prêts à les prouver dès qu’on
le souhaitera à nos risques et périls.
Il est donc faux de dire que notre campa-
gne soit sans fondement. Et le Travailleur,
agissant au nom d’un grand nombre de fa-
milles catholiques, spiritualistes, patriotes,
qui confient leurs enfants au Lycée et que
le langage de certains professeurs offensait,
n’a fait que formuler des vérités incontes-
tables. Quant au patriotisme des profes-
seurs, nous ne l’avons jamais mis en doute;
mais nous avons cru que la façon un peu
spéciale et trop internationaliste dont cer-
tains le manifestaient en classe méritait
d'être relevée. « Maxitna debetur puero re-
verentia » ; telle opinion qui se formule
sans inconvénient entre agrégés,est suscep-
tible d’influencer déplorablement des cer-
veaux dé seize ans. J’ajoute que le Travail-
leur n’a jamais été vendu ni distribué aux
abords du, Lycée, mais seulement rue de
Paris et place de l‘Hôtei-de Ville, ie vendredi
22, de 6 a 8.
J’espère, mon cher confrère, que vous-
voudrez bien insérer celte nécessaire recti-
fication et vous prie d’agréer l’assurance de
mes sentiments confraternels.
Robert LEFEBVRE,
Rédacteur en chef du Travailleur. J
UN NAVIRE FRANÇAIS
Sons le Feu dos Mniionnaires Mens
A Tampico, assiégée par les rebelles, des protégés français embarquent
h bord du “ Texas ” de la Compagnie Générale Transatlantique.
“ Le steamer, avant de reprendre la mer, rencontre
des obstacles et est mitraillé par les insurgés.
Piiûio t Cllcliô Petit Havre
Le Commandant AUNAÏÏD
Ha steamer de la Compagnie Générale
Transatlantique, te Texas, attaché au port du
Havre, vient de jouer ua rôle particulière-
ment dangereux dans les récents événe-
ments du Mexique. Dans ia ville de Tampico,
bloquée par les troupes insurgées, ii a arra-
ché au carnage quatre-vingt cinq protégés
français.
Cet acte d’héroïsme, accompli sans fracas
par des officiers courageux émus de la dé-
tresse de gens menaces par un ennemi im-
placable, a déjà été porté à la connaissance
du pnblic par de breis télégrammes-; mais
ces premières informations, dont quelques-
nnes ont été inexactement reproduites, ne
nous ont pas permis de vivre, par la pensée,
ces heures, d'épouvante et de connaître toute
t’horrenr d’un des épisodes les plus tragi-
ques de l’interminable révolution mexi-
caine.
Nous allons essayer, d’après un témoin
oculaire, de dire ce que furent ces journées
sanglantes dans Tampico, cette cite de dix
mille habitants, située sur la rive gauche du
Rio Panuco.
Celte ville, centre d’inépuisables puits de
pétrole, est, comme le rappelait dernière-
ment ici M. André Siegfried,convoitée, depuis
longtemps par les amériéains, ou tout au
moins par le Standard otl t
arrière par des lagunes. En face, sur l’au-
tre rive du fleure, s'élèrent d’immenses ré-
servoirs.
Le port, bien qu’à ses débats, a une im-
portance économique considérable et la
Compagnie Générale Transatlantique a dû,
en raison de l’accroissement du trafic, s’y as-
surer la collaboration d'un agent.
Celui-ci s’apprêtait à recevoir le Texas, le
23 avril, quand des rumeurs sinistres circu-
lèrent.
L’angoisse des Protégés Français
L’etterrescence était à son comble torque
le steamer accosta.
Sons les ordres du célèbre « général » Car.
ranza, un bandit de grand chemin, qui vient
de se taire proclamer pra-ident provisoire,
les rebelles, nommes la-bas les « consi du--
tionnalides ». entouraient la ville. Ils s’é-
taient approches jusqu'aux lagunes et
avaent donné 24 heures, au commandant de
la place pour qu’il la livre.
Le délai arrivait à expiration an débqt de
la soirée et on s’attendait à ce qiie les in-
surgés assaillent "les deux ponts, seuil
raojens d’accès dans Tampico par voie di
terre.
La population, affolée, courait de tous cA
tés. O lavait arme précipitamment toute»
les personnes en état de tenir une arme. Leé
fonctionn .ires, tout en remplissant les do
voirs de leur charge, a'Iaient et venaient,
comme les autres citoyens, le fusil sur l’é-
paule.
D'heure en d’heure la situation s’aggra-
vait, car des bruits de plus en plus pessi-
mistes circulaient. Tampico avait appris la
redditjr-n de la Vera-Cruz et, les lignes télé-
graphiques et té'éphouiques ayant étecoa-
pées, peu après, était maintenant sans com-
I munication.
On disait aussi qu’au moment où les ro-
i belles allaient commencer l’assaut, des tor-
pilleurs américains arriveraient pour f.cuit
ter leur mouvement. Ou voyait déjà les ca-
nons accomplissant leur oeuvre de destruc-
tion.
Aussi fût-ce la ruée vers le consnlat d<
France, dès qu’on apprit l’arrivée du Texas,
D’8~habitants voulaient m tire femmes ej
enfants à l’abri ; d’autres, à cause de leur si-
tuation politique qui les désignait à la fo-
reur des assaillants, tenaient à se cacher.
Les officiers, ayant descendu à terre tandis
qu’on débarquait les marchand ses, furent,,
entourés, le commandant, mis an coirant
des événements par l’agent de la C. G. T. et
le consul, consentit à embarquer les proté-
gés français qui ne pouvaient rester sans
danger à terre. Ils étaient au nombre d# 85,
dont 30 Syriens, ponr ia plupart femme, et
entants.
On voulut faire monter à bord un viens
Français établi depuis de longues années à
Tampico. Il s’y refusa.
Ayant embrassé sa femme, qn’il venait de
placer sons la protection da commandant, il
ait simplement :
— Mes trois garçons gardent an des ponts ;
je vais les rejoindre t
Et il se perdit dans la fonle.
La Ville va-t-elle brûler T
La défense était bien organisée. Mais le»
habitants prévoyaient on dur assaut et
s’étaient résignés à toutes les évenmalités.
Craignant surtout l’aitaque des torpilleurs
américains, ils avaient décidé, an cas où ces
bâtiments monteraient la rivière, de les
a embouteiller », et de crever et d’incendier
immédiatement les cent réservoirs de pé-
trole construits sur le bord du fleuve.
C’était, à n’en pas douter, sacifier nne
partie de la ville qui serait détruite par le
feu ; mais c’était plonger les navires assail-
lants dans une coulée de flammes.
Le commandant dn Texas, renseigné par
les autorités, se liât » d’appareiller. Mais le
courant était si rapide qu’il dut, pour éviter
un accident, mouiller au milieu du fleuve.
II ne pouvait songer sans inquiétude à des-
cendre lè Rio-Panuco, car il y a, de Tampico
au golfe du Mexique, près de sept milles et
il ri-quait de naviguer au milieu du pétrole
enflammé. If décida donc de se mettre &
l'abri en remontant le courant.
Dernière Heure
PAR88. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
IVTETALUX
LOXîiRlis. 3 Juin. Dépêche de 4 h. 90
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE — :
Comptant..) Miaie .46) tst- -/- 12'«
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Prix comparés avec-ceux de la deuxième Bourse
Ju 2 juin’iM. ______
NEW-YORK, 8 JUIN
Cotons i juillet, baisse 8 points ; août,
baisse 6 points ; octobre, baisse 12 point- ;
janvier, baisse 11 points. — A peine soutenu.
Cafés i baisse 7 à 15 points.
NEW-YORK. S JUIN
. « ion ,. ntcim:
Cuivre Standard disp. 13 75 13 75
— août.,, 13 75 13 75
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Ver..,. 15— 15 —
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Saindoux sur. Juillet.... 10 10 9 97
A— Septembre! 10 25 10 i$
U KinERKUI
Las Consultations de M, Poincaré
L’Agence Havas publie la note suivante :
Le président de la République a continué
hier après-midi ses consultations sur la si-
tuation politique. Il s’est successivement en-
tretenu avec MM. Peyiral, Delcassé, Jean Dn-
puy. Clémente!, Cochery et Aimond. Enfin,
a T heures, il a fait appeler de nouveau M.
René Viviani à qui il a offert la mission de
constituer le Cabinet. -
M. Viviani a demandé à consulter ses amis
politiques avant de donner une réponse dé-
finitive. Il retournera à l’Elysée demain, à ia
fin de l’après-midi.
M. Viviani chargé
da constituer le Cabinet
Hier soir, M. Vivian! appelé à 7 heures à
l’Elysée en sortait trois quarts d'heure plus
tard ayant reçu les pouvoirs du chef de
l’Etat.
En vérité, M. Viviani n’avait pas accepté
officiellement ; suivant la formule, il deman-
dait à consulter ses amis, mais on ne donte
pas que le dépoté de la Creuse ne revienne
ce soir à l'Elysée poar informer le président
de la République qu’il accepte et que son
Cabinet est presque constitué
En quittant i’Etysée, M. Viviani s’est rendn
an ministère de l’intérieur où il a va M.
Malvy à qni il a demandé de garder son por-
tefeuille. H doit également voir quelques
amis oolitiaaes et il consultera À son tour
aujourd’hui, après avoir assisté aux obsè-
ques de M. Henry Roujon, des personnalités
marquantes du parti républicain : MM. Léon
Bourgeois, Ribot, Combes, Ctêmenceau, etc.
Il s’entretiendra avec plusieurs hommes po-
litiques au concours desquels il compte éga-
lement faire appel.
La combinaison, sauf difficultés impré-
vues, serait près d’abontir.
Du programme du nouveau Cabinet, on ne
peut encore donner beaucoup de précisions.
Qn sait cependant, en ce qui concerne la loi
militaire, que le nouveau gouvernement en
poursuivra l’application loyale et déclarera
qu’on ne saurait, dans les circonstances pré-
sentes, y porter atteinte. Mais if indiquera
aussi que l’on doit se préoccuper immédia-
tement des mesures propres à alléger, dès
que la situation extérieure le permettra, les
charges militaires imposées à fa nation, me-
sures au premiei rang desquelles figure une
meilleure piéparation militaire de la" jeu-
nesse,
La formule a é’é à peu près arrêtée hier
dans une conversation entre MM. Viviani et
Vlessimy, ministre de ta guerre du nouveau
Cabinet.
La présence dans ce cabinet de M. Nou-
Iens, qui s’est prononcé avec une énergie et
une netteté qu’on a pas oubliées pour la loi
de trois ans, est nne garantie que cette loi,
si elje ne peut, être considérée comme in-
tangible au point de vue de l'avemr, con-
servera tons ses effets tant qus la situation
extérieure ne sera pas modifiée.
En outre, dans le prochain débat snr la
politique du cabinet, le gouvernement s’abs-
tiendra de toute promesse, de toute parole
de nature à laisser supposer à la classe sous
les drapeat-x qu’elle pourrait être libérée en
1915, c’est-à-dire au moment où jouera pour
la première fois la loi de trois ans.
Eu ce qni concerne t’emprunt, tout le
monde est à peu près d’accord sur la néces-
site de le faire sur une large bise et le plus
tôt p assible, de façon à éclairer la situation
financière.
MM. Peytral, Clémente!,Gochery et Aimond
ont insiste sur ce point dans leur entretien
avec le chef de l’Etat. M. Aimond, en particu-
lière s’est prononcé pour un empreint da
type 3 1/2 0/0. sans garantie, ponr i’avenir
de i immunité du coup-in.
Le nouveau ministère indiquera sa vo-
lonté de faire voter un impôt sur le capital
et de faite aboutir rapidement le projet
a impôt sur ie revenu.
La réforme électorale aura sa place dans
la déclaration ministérielle et répondant au
sentiment général, le cabinet manifestera
ion désir de trouver à ce sujet un terrain
d entente qui permettra d’aboutir.
Maintenant, quelle sera la répartition des
portefeuilles ? On ne peut encore le dire,
mais les indications données précédemment
paraissent devoir, pour un certain nombre,
se confirmer.
T
ces, à M. Noulens, et ia guerre, à M.Mess my.
M. Viviani désire vivement garder, avec la
présidence du Conseil, le ministère de l’ins-
ti uct on publique.
Pour les aflaires étrangères, M. Viviani ne
désespérait nullement hier soir d’avoir le
concours de M. Léon Bourgeois et, en tous
cas, celui de M. Jean Dupuy qui recevrait
1 oll e d’un autre portefeuille.
On continue à parler des autres noms
précédemment prononcés, mais avec quel-
ques modifications dans la reparution des
portefeuilles.
C’est ainsi que M. Clémentel n’irait paà
aux colonies, mais reviendrai à l’agriculture
qu’il occupa dans un précédant ministère.
Un détail intéressant : M. Viviani voudrait
que sept portefeuilles fussent, dans sa com-
binaison, attribués à des radicaux socialistes
unifiés.
Nous reproduisons, encore une fois et tou-
jours sous les réserves qui s’imposent, la
liste de répartition'qui semble devoir se
confirmer :
Présidence du Conseil et instruction pu-
blique, M. Viviani ; jintice, M. S ivary 1 ; anc-
res étrangères, M. Léon B -urgeois ou M.
Jean Dupuy; intérieur, M. Malvy; finances,
M. Noulens; guerre, M. Msssimy ; marine,
M. Petyral Qu X...; travaux publics, M.,S«tï
raut ou M. Jean Bupoy ; agriculture, M. Clé-
meulol ou M. Raynaud; commerce, M Thom-
son ou X.. travail, M. Melin; colonies.
M. Sarraut ou X..sous-secrétariats d’Etat :
a l'intérieur. M. R»nard ; à la guerre, M.
Maunoury, et aux beaux-arts, M. Jacquier.
Déclarations de M. Peytral
M. Peylr.il, retour da t’EIysee, est venu
dans les couloirs du Luxembourg où il a été
immédiatement entoure par ses collègues.
Nous lui avons demandé de nous d.re quel
avait été l’objet précis de son entretien avec
le président de la République.
M. Peytral nous a répondu : « Nons avons
passé en revue, le président et moi, les trois
grandes questions qui se posent devant l’opi-
nion publique : les questions financière, mi-
litaire et de ia réforme électorale.
» J’ai déclaré au président que de ces ques-
tions, une primait les autres, y compris la
question militaire : c'est ia question de nos
finances.
» Le gouvernement devra, dans le plus
bref délai possible, trouver one majorité an
Parlement pour sortir de la situation où
bous nons débattons. „
» Le président, a ajouté M. Peytral, m’a
para très surpris de ia d-mission du cabinet
Doumt-rgue. Il m’a déclaré que, n’avamreçu
aucune indication du côté de la ChSTubre, il
se voyait dans l’obligation de questionner un
très grand nombre d’hommes politiques
avant de charger l’un d’eux de constituer le
nouveau cabinet ».
D’autre part, on affirmait dans les couloirs
du Sénat que da«s ie cas probable où M.
Peytral ferait partie de la prochaine combi-
naison, c’est an ministère de ta marine et
non point aux finances qu’il préferait-aller.
(Bavas).
Au Comité Exécutif du Parti Eadioal
Le Comité exécutif du parti ra<-ica 1 et ra-
dical-socialiste s’est réuni hier soir sous ia
présidence de M. Michel, sénateur.
L'assistance, très nombreuse; comprenait
beaucoup de parlement, ires.
Su a donné lecture du rapport du bureau •
qui constate que 182 députes de la nouvelle
Chambre sont adhérents au parti. Puis ie
bureau a proposé l’ordre dn jour suivant :
« Lé Comité exécutif du parti radical et j
radical socialiste, résolu à faire appliquer,
dans son esprit comme dans sa leur#, le
programme de Pau approuvé par la m jorité
du corps électoral, invite ses élus à a 'accor-
der leur confiance qu’à un gouvernement
disposé à en poursuivre la réalisation avec
le conconts des groupes de gauche. Il lent
demande, parallèlement à l’effort continu de
laïcité, da prendre immédiatement les me-
sures nécessaires pour mettre en oeuvre la
conception de ia nation armée qui, impli-
quant une réduction du service actif, accroî-
tra en même temps la puissance défensive
dn pays ; d’assurer dans le vote du badge!
et de la loi de finances actuellement soumise
au Sénat, la couve; ture financière des nou-
velles dépenses militaires par des impôts sur
la richesse acquise et de rendre définitive la
disposition finale adoptée par ia Chambre en
1909. »
M. J.-B. Morin, dépoté du Cher, a proposé
d’ajouter après les mots « avec le concoure
des groupes de gauche » les mots suivants :
« à 1’exciusion des parlementaires ayant
appartenu à la Fédération dite des Gauches
et a l'Alliance démocratique ».
Après une discussion à laquelle ont prit
part MM. Sitnyan, Debierre et Lafferre, Tor-
dre du jour du Comité est adopte av.
a a l’exclu-ion des parlementaires de la Fé-
dération des Gauches et de i’Alüaace démo-
cratique ».
On s'est en effet aperçu que le texte pri-
mitif de M- Morin pouvait avoir des consé-
quences inattendues et atteindre des per-
sonnalités du parti unifié qui, comme. Il
Caillaux, ont antrefois appartenu à l Allia»
Ce démocratique.
LES MUNICIPALITÉS ÉTRANGÈRES
A PARIS
A l’issue du banquet offert à la Tour Eiffel
par les municipalités françaises à leurs col»
lègues étrangers, une adresse de sympa bie
a été rédigée et envoyée par le bureau da
Conseil municipal de Paris aa moyen da
poste de télégraphie sans fil de la Tour Eiffel
à différentes municipalités étrangères.
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