Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-03
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 juin 1914 03 juin 1914
Description : 1914/06/03 (A34,N11988). 1914/06/03 (A34,N11988).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172154z
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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LA CRISE MINISTÉRIELLE
CHAMBRE
ET MINISTÈRE
La rentrée des Chambres, la démis-
sion du ministère, c’est beaucoup pour
une seule journée. Il semble qu'à dé-
faut d’autres motifs, M. Doumergue
ait voulu nous donner des émotions et
accabler les journalistes sous l’abon-
dance de copie.
Car il y a de quoi épiloguer t Pour-
quoi M. Doumergue a-t-il démis-
sionné ? Pourquoi n’a-t-il pas attendu
' au moins un premier débat qui au-
rait été, selon ses dires, une consécra-
tion de sa politique ? Qui sera son
successeur et qui seront les collègues
de celui-ci? Quelle sera l'orientation
du ministère, subversive, ou simple-
ment républicaine?
Je sors des couloirs de la Chambre
$t j’ai entendu, de parlementaires et
de journalistes, des propos tellement
Contradictoires que je renonce délibé-
rément à résoudre ces problèmes et à
faire mon petit prophète sur le nou-
veau ministère.
/iussi bien, l’exemple de M. Dou-
tneéglie me porte à penser que sans
doute le Cabinet en formation ne mé-
ritera ni l'excès d’honneur ni l'excès
de réprobation dont les uns ou les au-
tres le gratifient a l’avance : cela vous
rend philosophe que de voir les orga-
nes qui ont le plus combattu le défunt
ministère regretter sa disparition et
louer rétrospectivement lès qualités de
son chef 1
Du Cabinet de demain, je dirai seu-
lement, sans espoir d’apporter de
l’inédit, qu’il sera sans doute présidé
par M. Viviani, dont te souple talent?
permet, quant à présent, toutes les es-
pérances, celles des partis les plus
avancés, puisque, socialiste, il a voté
contre les trois ans; et d’autre part,
celles des républicains les plus raison-
nables, puisqu’il jouit de la faveur du
Président de la République et qu’il
était, disait-on, dans 4'qncien minis-
tère, « l’homme de FEiyè'ée ». En dé-
pit des postes éminents qu’il a déjà
occupés et dé certains discaiirsfa-
Tîieux, M. Viviani s’est réservé jusqu’ici
et a été plutôt avare en ces derniers
temps de propos sensationnels sur la
politique générale. S’il monte au pou-
voir, le moment sera venu pour lui de
jouer"sa partie décisive, et nous sau-
rons si nous avons un homme d’Etat
de plus, ou de moins.
Cela dit, nous quittons le domaine
des pures hypothèses pour entrer dans
celui des connaissances positives en
considérant ce gui s’est passé à la
•séance de rentrée et nous nous plai-
dons à constater que les faits ont don-
né raison ci nos prévisions optimistes
sur la nouvelle Chambre.
On nous disait avec des trémolos
dans la voix : a Ce sera la tyrannie
de- l’extrême-gauche, par l'union des
socialistes et des radicaux unifiés et
en face de ce bloc monstrueux, votre
Seul salut sera dans l’union avee les
républicains les plus pâles et avec la
Droite ». Nous ne voudrions pas faire
irrespectueusement une allusion au
dessin satirique que npus avons repro-
duit l’autre jour, mais nous nous dou-
tions bien que, si Arlequin il y a,
on ne nous avait pas tellement changé
notre Arlequin !
D’abord, la nouvelle Chambre a
tenu à affirmer qu’elle était solidaire
de la précédente et qu’elle avait à
coeur de reconnaître les éminents ser-
vices qui avaient été rendus à celle-ci,
et c’est pour cela qu'elle a réélu si
brillamment l'honorable M. Descha-
nél. L'élégance de ce geste nous ras-
sure tout de suite sur les horreurs que
devaient nous réserver les énergumè-
nes de la majorité.
Ensuite, l’échec de la candidature
Augagneur est venu apporter la con-
firmation décisive de notre affirmation
que le bloc unifié, socialistes et radi-
caux, n’était pas aussi compact qu’on
le prétendait : il n’a guère pu grou-
per plus de deux cents voix, ce qui
laisse une belle marge aux républi-
cains de gauche auxquels se joignent
tout naturellement les radicaux de
gouvernement. En réalité, le pivot de
la nouvelle chambre se trouve bien au
milieu de nos amis, d’aut&nt plus qu’à
la prochaine occasion, les radicaux
socialistes seront lâchés par _ les socia-
listes unifiés. L’essentiel est que notre
parti républicain se tienne étroite-
ment en contact avec notre peuple qui
veut des réformes et qui a une mé-
fiance irréductible pour les visées de
la Droite et de l’Eglise dont l’ombre
abrite celle-ci.
Qu’après cela, les hommes du gou-
vernement soient choisis ou non parmi
les nôtres, qu’importe ; nous nous
élevons au-dessus des ambitions per-
sonnelles ; la politique qui s’impo-
sera, un peu plus, tôt ou un peu plus
tard, aux ministres quels qu’ils soient,
sera la nôtre.
CA.SPAR-JOIID.VN.
U Rentrés Parleuitain
Les Groupes
Nous avons annoncé hier que MM. J aies
Siegfried et Paal B g ion se préoccupaient
de reconstituer l’union républicaine. C’est
là une erreur.
MM. Siegfried et Bignon avaient an con-
traire reçu d’un groupe' d’anciens membres
de la gauche démocratique la mission de se
concerter avec le groupe des « républicains
de gauche » pour constituer un groupe
unique.
La Déclaration des socialistes unifiés
%
Ainsi qae noos l’avons déjà dit, ie groupe
Eociaiiste unifié a rédigé une déclaration.
Voici le passage principal de ce document :
Partisan ptas que jamais de l’idée de la nation
armée et de son application intégrale, le groupe
combattra tout ministère qui se refusera à pro-
mettre et à préparer le retour rapide au service
de deux ans, par une organisation plus ration-
nelle et plus efficace de la défense nationale. Il
exigera aussi la réforme fiscale par l’impôt géné-
ral et progressif sur le revenu et sur le capital,
avec déclaration contrôlée.
Il est convaincu que la nécessité de la réforme
électorale par la proportionnelle exacte apparaît
maintenant aux yeux de. l’immense majorité des.
représentants du pays,comme au pays lui-même,
et qu’elle ne se heurtera plus à la résistance aveu-
gle d’une partie des républicains.
La déclaration est revêtue de cent signa-
tures.
Une Interpellation
M. BonyS30u, députe radical socialiste uni-
fié des Landes, a adressé la lettre suivante
an président de la Chambre :
Monsieur le président,
J’ai l'honneur de vous informer que j’interpel-
lerai M. le garde des sceaux sur la publication
dans le Figaro du réquisitoire de M. Lescouvé.
le lui demanderai en même temps quelle mesu-
re il compte prendre contre le magistrat qui l’a
rédigé, car le document ainsi publié n’est pis un
acte judiciaire, mais un pamphlet politique et un
acte de paitisan.
Dans les Milieux Parlementaires
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 2 juin.
Tonte l’après-midi des listes ministériel-
les ont continué à circuler. Il est mainte-
nant certain qae M. Viviani sera chargé de
former le prochain cabinet. Ii est certain
aussi qu’ii gardera, s’il aboutit, an certain
nombre de ministres actnels.
La grosse difficulté serait de trouver nn
ministre des affaires étrangères. M. Bour-
geois voudra-t-il, M. Ribot consentirait-il ?
Dans le cas où ni l’an ni l’autre n’accepte-
rait de faire partie du ministère Viviani.
sera-ce M. Pichon ou M. Viviani lui-même ?
Tous les noms sont prononcés.
Le vote de la Chambre élisant M.Deschanel
par 401 voix, et préférant MM. Ciémentèl
et Messimy aux deux candidats des radi-
caux unifiés aiguillerait la combinaison
nouvelle vers la gauche radicale et vers les
éléments modérés dé la majorité. M. Viviani
ne sa séparerait ni de MM. Péret,Fernand Da-
vid et Noulens, qui sont la droite du minis-
tère, ni de M. Bienvenu-Martin, qni a voté la
loi de trois ans an Sénat. M. Delcassé ira
presque certainement à la guerre. Pour la
marine, les noms de MM. Peytral, Henri-Mi-
chel, Boné de la Péreyre sont mis en avant.
M. Malvy garderait l’intérieur pour conten-
ter la fraction unifiée des radicaux.
Mais les difficultés surgissent à chaque
pas ; il faut contenter tout les groupes de la
majorité. Si la combinaison Viviani n’aboutit
pas rapidement, la crise peut être plus lon-
gue et très uifficile à résoudre.
T. H.
Dsjrnier Conseil de Cabinet
Les ministres ont tenu hier matin, à 9 h. 30,
an ministère des affaires étrangères, un nou-
veau Conseil de Cabinet, sons la présidence
de M. Doumergue. À t’issne de ce Conseil, la
noté suivante a été communiquée à la
presse :
Les ministres se sont réunis hier matin
et ce matin én Conseil dè Cabinet, au mi-
nistère des affaires étrangères, sous la pré-
sidence de M. Gaston Doumergue.
Ceïui-éi, au cours des deux réunions, à
rappelé à ses Collègues les conditions par-
ticulières dans lesquelles il avait accepté
de prendre le pouvoir au mois de décembre
dernier. Les difficultés de la situation poli-
tique alors existantes lui en avaient fait un
devoir. Tant que ces difficultés ont existé,
il ne s’est laissé rebuté par aucune d’elles,
soutenu par le sentiment du devoir répu-
blicain qui s’imposait et par la collabora-
tion loyale, confiante et dévouée de tous ses
collègues.
Il s’agissait de faire cesser la confusion
des partis, de mettre fin aux équivoques
d’une politique qui trouvait ses plus chauds
défenseurs à droite, d’en formuler et d’en
pratiquer une autre qui pût réaliser l’union
à gauche, de donner confiance au pays ré-
publicain et de permettre ainsi au suffrage
universel de se prononcer clairement lors
de la prochaine,consultation électorale.
Ce programme a été accompli. Une majo-
rité de gauche fortement accrue est arrivée
dans la nouvelle Chambre. Les équivoques
sont dissipées. Aücun doute ne peut exister
sur les intentions du pays. U veut aller à
gauche et voir pratiquer une politique qui
ne puisse trouver des concours que de ce
côté,
La situation, devenue claire à l’intérieur,
est bonne également au dehors. La politi-'
que extérieure de la France inspire toute
confiance par la droiture de ses intentions.
Tenant compte de ces faits, M. Gaston
Doumergue, en remerciant ses collègues
du concours si loyal et si affectueux qu’ils
lui ont prêté ainsi que de la confiance sans
réserves qu’ils n’ont cessé de lui témoi-
gner, leur a déclaré qu’il considérait que
sa tâche et celle du cabinet — tâche nette-
ment définie et limitée par les conditions
mêmes dans lesquelles elle avait été assu-
mée— était à son avis, terminée et qu’il
y avait lieu, en conséquence, de prier Mon-_
sieur le président de la République de
vouloir bien accepter la démission du ca-
binet.
4 Les collègues de M. Doumergue, notam-
ment M. René Viviani, M. Bienvenu Mar-
tin, M, Raoul Péret, ont fait valoir alors les
raisons de politique générale qui leur pa-
raissaient militer contre cette décision, si,
par ailleurs,'aucune raison de santé n’obli-
geait M. le président du Conseil à se dé -
mettre de ses fonctions.
Celui-ci, tout en indiquant que ces rai-
sons de santé pouvaient exister, a fait re-
marquer à ses collègues que ce n’était pas
en les invoquant qu’il tenait à justifier sa
façon de voir et sa décision, mais unique-
ment en s’appuyant sur les autres considé-
rations qu’il avait déjà développées.
Le Conseil s’est incliné alors devant ces
considérations et les ministres ont affec-
tueusement remercié M.Gaston Doumergue
de la cordiale confiance qu’il leqr avait tou-
jours témoignée.
A l’issue du Conseil, les ministres se sont
rendus à l’Elysée pour remettre leur démis-
sion au président de la République.
A l’Elysée
M. Poincaré a commencé hier après-midi
ses consultations en vue de la formation du
noûvean ministère.
Suivant l’usage il a convoqué tout d’abord
les présidents des Chambres. A une heure et
demie il a reçuM. Antonin Dubost, prési-
dent dn Sénat, et à trois heures M. Pant
Dsschanel, président de la Chambre.
Après les présidents des Chambres, M.
Poincaré conférera avec an certain nombre
de personnalités politiques ; il a l’intention
de se livrer à une très large consultation
pour suppléer aux indications dont, par
suite de i’absence d’un débat préalable à la
Chambre, il se trouve privé.
M. Doumergue et la Loi de trois ans
Le correspondant du Temps à Perpignan télé-
graphie a son jojirnai :
Npus avons pu interroger, hier, un familier
dn générai Joffre qui, oa ie sait, est origi-
naire des Pyrénées-Orie ntaies.
« Le généralissime, nous a déclaré notre
interlocuteur qui est de retour de Paris et
et qui est bien an-conrant de ses intentions,
donnerait immédiatement sa démission de
Chef d’état-major générai de l'armée si la
nouvelle Chambre mauifestait son intention
de revenir à la loi de deux aus. Le généra-
lissime Jaffré estime la loi de trois ans indis-
pensable à la sauvegarde et au salut de la
patrie.
» Cette decision, portée à la connaissance
du présidant dn Conseil, n’aurait pas été
sans influer sur M. Doumergue qui.
d’ailleurs, depuis son arrivée au quai d’Orsay, ;
était de plus en plus convaincu, lui aussi,
de la nécessité du maintien de la loi de trois
ans. >
Le nouveau Président du Conseil
ne serait désigné que jeudi
On assurait dans la soirée que les consul-
tations auxquelles va se livrer M. Poincaré
auront une certaine ampleur et qu’elles se
prolongeront vraisemblablement pendant
tonte la journée d’aujourd’hui.
Jeudi matin, le president de la République
devant assister aux obsèques de M. Henry
Roujon, ce n’est que dans l’après-midi de
jeudi que sera désigné le nouveau président
du Conseil.
M. Viviani, s’il est appelé, se proposerait,
dit-on, de réaliser une combinaison da large
nnion républicaine et ferait appel, par con-
séquent, à des personnalités prises dans les
differents groupes de ia majorité.
Oa lui prête toujours l’int9ntion d’offrir le
portefeuille des affaires étrangères à M. Léon
Bourgeois ou à sou défaut à M. Dupuy.
Le I»ort et la Ville
NOTRE RÉSEAU TÉLÉPHONIQUE
PU to Pflit Havre Ciicliê r,in ihtrrt
I-e Pylône téléphonique de la Bourse
Nos concitoyens, et tout particulièrement
ceux que leurs occupations quotidiennes ap-
pellent aux abords de ia Bourse, n’ont cer-
tainement pas été sans remarquer combieu
le réseau de fils téléphoniques qui s’irradiait
de ce monument, couvrant les places et les
maisons environnantes de faisceaux si ser-
rés que les ballonnets des enfants ne pou-
vaient lés traverser, s’éclaircissait de jour en
jour.
Les uns après les antres les fils de cuivre
qui anx beaux jours miroitaient au soleil,
disparaissent, les fuseaux s'éclaircissent, et
la solide charpente de fer qui leur sert de
concentration, telle une quenouille dont la
soie serait épuisée, apparait maintenant
presque dégarnie. Squelette sirurgique d’uu
être singulier qui perd de peu à peu ses
'écailles de faïence et sa toison cuprifère, elle
-étonne maintenant tous ceux qui la con-
templent et qui se demandent pourqnoi nn
tel être appuie ses longues pattes sur cet élé-
gant ensemble de maçonnerie ët de pierres
qne forme notre Bo r»e de Commerce.
Cela étonne celai qui pour la première fois
contemple l’édifice. Pour nous, plus habi-
tués à ce spectacle nous demandons pour-
quoi tes fils disparaissent alors qu’ii est no-
toire qne notre service téléphonique se dé-
veloppe avec Une rapidité extrême, et que
son développement constitue mèmè l’une
des principales raisons qui ont fait décider
de la création eu notre ville d'un nouvel
hôtel des Postes, Télégraphes et Téléphones.
Cette diminution dans le nombre de fils
aériens pariant de la Bourse a pour unique
raison leur remplacement par des fils sou-
terrains.
Nos lecteurs savent sans doute que le té-
léphone ne servit pas tout d’abord à relier
les particuliers les uns anx autres. Il ne fut
primitivement utilisé que pour remplacer
tes tuyaux acoustiques permettant dans cer-
tains bureaux on dans les grandes usines de
faire cômmnniquer aisément différents ser-
vices entre-eux.
Ce n’C3t que longtemps après sa réalisa-
tion pratique que, à l’exemple des nations
étrangères, de la Suède et de la Norwège no-
tamment où le téléphone a pris, dès la pre-
mière heure, une extension considérable,
que l’on songea en France à créer des organi-
sations capables d’assurer des relations té-
léphoniques de particulier à particulier.
Ce tut la Société Générale des Téléphones,
qui eut l’initiative de créer cette organisa-
tion dans notre cité, ainsi d’ailleurs qu’elle
venait de le laire dans d'autres grandes villes
de France.
Ella installa alors son agence dans l’im-
menble portant le n° 4 de la place de la
Sous-Préfecture (aujourd’hui place Carnot)
et occupa, si nos souvenirs sont exacts les
locaux que fa Société Générale pour ie Déve-
loppement du Commerce et de l’Industrie, a
pris récemment afin d’améliorer ses bu-
reaux.
Dans la cour de l’immeuble, on installa un
baraquement pour les appareils électriques,
dominant les toitures voisines, et c’est là qne
vinrent s’accrocher les premiers fils télé-
phoniques , de notre réseau urbain.
Le service, dont M. A. Moore fut à l’ori-
gine le directeur, s’ouvrit en 1883. L’année
suivante, la direction passa entre les mains
de M. G. Lormelet, qui devait la conserver
jusqu’au jour où le gouvernement décida
que l’exploitation des réseaux téléphoniques
serait assuré par une administration de
l’Etat, comme la poste et le télégraphe.
Depuis le Ier septembre 1889, le service
est effectué par les agents du gouverne-
ment.
Les facilités offertes par ce prodigieux or-
ganisme qu’est le téléphone le firent vive-
ment apprécier de ceux appelés à s’en ser-
vir, ties modifications dans les tarifs d’abon-
nement permirent à nu plus grand nombre
de l’utiliser et pan à peu le chiffre des abon-
nés s’aderut.
Les locaux de la place de la Sous-Préfec-
ture devinrent insuffisants et l’Administra-
tration ne pouvant songer à transporter ses
services téféphoniqaes a l’Hôtel des Postes
-r déjà insuffisant — dut recnercher un lo-
cal approprié.
Son choix se porta sur un vaste apparte-
ment situé an deuxième étage, à l’angle Sud-
Ouest de la Bourse, appartement qne venait
d’abaDdonner la Maison Mallet (aujourd’hui
Worms et 6e).
La pièce principale apparaissait spacieuse.
Plafonnée très haut, éclairée par de larges
baies, elle semblait devoir donner pendant
longtemps satisfaction aux exigences du ser-
vice.
Il n’en fut rien et, depuis longtemps, l’exi-
guïté des locaux ne permet plus d’assurer le
ionctionnement normal des communications
téléphoniques qu’avec des difficultés exces-
sives.
C’est ainsi que lorsque le Gouvernement
firit le service à sa charge, il n’y avait que
0 dames employées, alors qu'aujourd’imi
elles sont an nombre de 66.
• Encore,-iCe dernier chiffre est : il est si res-
treint en raison de ce que les locaux actuels
sont si exigus qu’il est impossible d’y placer
pins de personnel et que chaque dame doit
desservir denv cents abonnés, alors que nor-
malement elle ne devrait avoir à donner la,
communication qu’à cent numéros. )
SSSBëSBa
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX -
, LONDRES. - Juiu. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE .
ComptantftcUo. 162 S/- -/- 15/-
3 mois 1 £62 17/6 -/- 13/9
ETAIN
Comptant . £138 2/6 -/- 8/-
8 mois..... i faiWe £ tio-/- 8/-
FER
Comptant.. ferme 81/6 8 d -/-
3 mois.... ) 61/7 yt i y, d -/-
Prix comparés avec ceux de ia deuxieme Bourse
tu 29 mai 4914.
NEW-YORK, 2 JUIN
Cotons t juillet, baisse 14 points ; août,
baisse 15 points ; octobre, baisse 17 points ;
janvier, baisse 17 points. — A peine soutenu.
C»fé« t hausse 2 à 3 points.
NEW-YORK, 2 JUIN
. II ion . ntcmr
Cuivre Standard disp. 13 75 43 85
— août 13 75 43 85
Amalgamnt. Cop... 70 7/8 71 7 8
*>r 15 45 25
CHICAGO. 2 JUIN
C. r»C OU R . ORRCRO
Blé sur..;.,. Juillet.... 87 »/» 86 i /h
— Septembre 85 6 8 88 l &
liais sur..... Juillet.... 69 3 4 68 3 4
1 —- ....; Septembre 67 66 3 8
Baindoux sur. Juillet. .. * 9 97 9 82
s- Saotembre 40 16 9 97
Il CRISE MINISTERIELLE
Quels seront les Ministres de demain ?
Eu l’absence d'indications résultant d’an
vote da Parlement, le Président de la Répu-
blique a résolu de s’entretenir de la situation
avec quelques hommes politiques et c’est
seulement au plus tôt cet après-midi qu’il
fera appeler le personnage auquel il offrira
la mission de constituer le cabinet.
M. Poincaré n’a encore laissé pressentir à
personne ie choix qu’il sera amené à taire.
Il tant toutefois constater que les milieux
parlementaires inclinaient fortement hier,
dans les couloirs, à croire à la constitution
éventuelle d’un cabinet dont le chet serait
M. Viviani, ministre de l’instruction publi-
que dans le cabinet, Doumergue.
Et durant 1’après-midi d’hier, dans les cou-
loirs du Palais-Bourbon, on mettait en avant
les noms des futurs collaborateurs dn futur
président du Conseil avant même qne celui-
ci eût reçu l’investiture du chef de l’Etat.
Oa se livrait au petit jeu des répartitions
de portefeuilles, mais c’est apporter beau-
coup de hâte i
Indiquons cependant, d’après les brnits re-
cueillis — mais en faisant toutes réserves à
ce sujet — que M. Viviani, s’il était chargé
de constituer le Cabinet, demanderait vrai-
semblablement à plusieurs de ses collègues
de conserver leurs fonctions : M. Malvy, à
l’intérieur ; M. Méfia, an travail ; M. Re-
nonlt, à l’agriculture ; M. Noulens quitterait
la guerre pour les fiances, it aurait sans
doute à la guerre comme successeur M. Mes-
simy.
MM. Clémentel-et de Monzie seraient solli-
cités de taire partie de ia combinaison pour
des portefeuilles noa encore déterminés.
Pour les affaires étrangères, M. Viviani son-
gerait à M. Dupuy. Deux sénateurs feraient
partie du cabinet : M. Pejtral, à la marine,
t M. Savary, à la justice. M. Yiviani pren-
drait la présidence du Conseil et l’instruc-
tion publique, à moins que la marche des
pourparlers ne l’amène à prendre les affaires
étrangères. Ces indications sont assurément
prématurées, M. Viviani ne pouvant faire et
n'ayant fait anenne offre.
Plusieurs de ces indications pourraient
néanmoins è re retenues si M. Poincaré fai-
sait appel à M. Viviani.
La question de la loi de trois antr
Du programme du nouveau cabinet, la
question la plus délicate reste celle de ia loi
de trois ans.
On cherche, sembie-t-il, parmi les parti-
sans de ia combinaison dont nous venons de
parler, nne formule indiquant à la fois l’im-
possibilité, dans les circonstances actuelles,
ne toucher à la toi de trois aus et la volonté
de rechercher nn ensemble de mesures et
notamment, par une meilleure préparation
militaire de la jeunesse, les moyens, lorsque
la siination extérieure le permettra, d’allé-
gér le fardeau des charges militaires.
*
* *
Le ministre de la guerre communique la
note suivante :
« Une information d’nn journal du soir
prête au général J offre une déclaration à la-
quelle il est totalement étranger.
» Si le général Joffre avait ea à feire con-
naître l’attitude qu’il tiendrait au cas où
une atteinte serait portée à la loi de trois
ans, c’est à son chef direct, au ministère de
ia guerre et an président da Conseil qa’ii
aurait exprimé ses sentiments, mais if ne
leur a fait aucune déclaration de ce genre. »
(Cette note vise la dépêche du correspon-
dant du Temps A Perpignan, que nous repro-
duisons d’autre part).
Les consultations de M. Poincaré
L’Agence Havas publie la note snivante :
Le président de la Répnbliqne a consulté
dans l’après-midi sur la situation politique
MM. Antonin Dnbost et Paul Deschanei.
M. Poincaré aura aujourd’hui mercredi des
entretiens avec quelques hommes politiques
avant de faire appeler le personnage auquel
ii offrira la mission de constituer le nouveau
cabinet.
L’AFFAIRE CALMETTE
La publication du réquisitoire
Les poursuites contre le « Figaro »
M. Kastler, juge d’instruction, a interrogé
hier M. Quintard, gérant du Figaro, pour-
suivi à la suite de la publication du réquisi-
toire du procureur de la République dans
l’affaire Caillaux.
M. Quintard a déclaré qn’il ne savait pas
qui avait apporté au journal le document
incriminé.
GRAVE EXPLOSION
Un tube d’acide carbonique a fait explo-
sion, hier soir, vers six heures, dans un des
ateliers de l’établissemeat Ztegier, 96, rue
des Boulets.
Trois ouvriers ont été blessés ; l’an â’enx
a succombé pea après l’accident.
LÉGION-D’HONNEUR
Par décret rendu sur la proposition du
ministre de la guerre, le capitaine Voisin, du
i«r groupe d’aviation, est nommé chevalier
de la Légion-d’Henneur, au titre de l’aéro-
nautique militaire.
* EN CORRECTIONNELLE
Le nommé Félix Rousseau, dit Xavier
Rousseau, qni détourna 259,000 francs an
préjudice d’ane maison de coulisse, est ren-
voyé devant ie tribunal correctionnel, sons
l’inculpation d’abus de confiance.
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
CARLSBAD. — Un accident de chemin de
fer s'est produit hier soir sur la ligne de
Prague à Pilsen.
Il v a quarante blessé*.
LES MUNICIPALITÉS ÉTRANGÈRES
A PARIS
Le président de ia République a reçu hier
après-midi les municipalités étrangères qui
se trouvent actuellement à Paris.
La„Municipalité de Paris a offert hier soir,
à l’Hôtel de Ville, un grand banquet en
i'honnenr des Municipalités étrangères.
La musique de la garde républicaine s’est
fait entendre au cours du banquet qui com-
prenait 500 convives.
Des toasts cordianx ont été échangés.
M. Chassaigne-Goyon, président du Conseil
municipal de Paris, a exprimé un voeu en
faveur de rétablissement d'un système de
relations permanentes entre toutes les Mu-
nicipalités.
FÉLICITATIONS AUX TROUPES
DU MAROC
MARSEILLE. — Le Conseil municipal vient
de voter une adresse de félicitations aux
troupes qui combattent actuellement au
Maroc.
UN DUEL AU SABRE
MADRID? — On annonce que MM. Soriano
et Maura, fils de l'ancien président du Con-
seil, se sont battus en duel, au sabre, hier
matin.
Les deux adver^ires ont été atteints an
front, mai3 leur blessure n’est pas grave.
Le duel était metivé par un incident snr-
venn ces jonrs derniers dans les couloirs
de la Chambre.
LA COMTESSE TIEP0L0
EST ACQUITTÉE
ROME. — La Cour d’assises d’Oneglia vient
d’acquitter la comtesse Tiepolo, accusée
d’avoir, en août 1911, tué le nommé Poli-
manti, ordonnance de son mari, officier de
l'armée italienne.
Selon la thèse de la défense, le menrtre re-
lève d’un cas de légitime défense car la
comtesse avait voulu sauvegarder son hon-
neur,
UNE AFFAIRE D’ESPIONNAGE
PORTSMOUTH. — Un nommé Samuel Mad-
dick, employé à l'arsenal naval, a été arrêté
hier matin sous l’inculpation d’espiohnage.
DANS LE GRAND ÉTAT-MAJOR
ALLEMAND
BERLIN. — Le lieutenant-colonel de Win-
terfeidt, attaché militaire à Paris, relevé de
ses touchons, est nommé chef de-division au
grand état-major général.
LA SITUATION AU MEXIQUE
MEXICO. — Un communiqué presque om-
ciéi est parvenu du quartier général du gé-
néral Carrauza à la presse américaine.
Ce communiqué déclare que les média-
teurs de Niagara-Falls paraissent ne pas sa
rendre compte de la situation au Mexique.
Les médiateurs, remarque le communi-
qué, considèrent le général Carranza comme
uue quantité négligeable, et pensent que
celui-ci est tenu d’adhérer a n’importa
quelle mesure que ia conférence décidera da
prendre.
Les médiateurs semblent ignorer qne les
rebelles ont presque accompli nne révolu-
tion conduisant à l’établissement d’nn gou-
vernement digne d'être reconnu par le
monde entier. Les rebelles sont capables de
régler le ■ problème mexicain seuls et en
quelques mois;' ils sont déjà maîtres des
deux tiers dn pays.
Le commnniqné termine en demandant
l’élimination dn général Huerta.
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LA CRISE MINISTÉRIELLE
CHAMBRE
ET MINISTÈRE
La rentrée des Chambres, la démis-
sion du ministère, c’est beaucoup pour
une seule journée. Il semble qu'à dé-
faut d’autres motifs, M. Doumergue
ait voulu nous donner des émotions et
accabler les journalistes sous l’abon-
dance de copie.
Car il y a de quoi épiloguer t Pour-
quoi M. Doumergue a-t-il démis-
sionné ? Pourquoi n’a-t-il pas attendu
' au moins un premier débat qui au-
rait été, selon ses dires, une consécra-
tion de sa politique ? Qui sera son
successeur et qui seront les collègues
de celui-ci? Quelle sera l'orientation
du ministère, subversive, ou simple-
ment républicaine?
Je sors des couloirs de la Chambre
$t j’ai entendu, de parlementaires et
de journalistes, des propos tellement
Contradictoires que je renonce délibé-
rément à résoudre ces problèmes et à
faire mon petit prophète sur le nou-
veau ministère.
/iussi bien, l’exemple de M. Dou-
tneéglie me porte à penser que sans
doute le Cabinet en formation ne mé-
ritera ni l'excès d’honneur ni l'excès
de réprobation dont les uns ou les au-
tres le gratifient a l’avance : cela vous
rend philosophe que de voir les orga-
nes qui ont le plus combattu le défunt
ministère regretter sa disparition et
louer rétrospectivement lès qualités de
son chef 1
Du Cabinet de demain, je dirai seu-
lement, sans espoir d’apporter de
l’inédit, qu’il sera sans doute présidé
par M. Viviani, dont te souple talent?
permet, quant à présent, toutes les es-
pérances, celles des partis les plus
avancés, puisque, socialiste, il a voté
contre les trois ans; et d’autre part,
celles des républicains les plus raison-
nables, puisqu’il jouit de la faveur du
Président de la République et qu’il
était, disait-on, dans 4'qncien minis-
tère, « l’homme de FEiyè'ée ». En dé-
pit des postes éminents qu’il a déjà
occupés et dé certains discaiirsfa-
Tîieux, M. Viviani s’est réservé jusqu’ici
et a été plutôt avare en ces derniers
temps de propos sensationnels sur la
politique générale. S’il monte au pou-
voir, le moment sera venu pour lui de
jouer"sa partie décisive, et nous sau-
rons si nous avons un homme d’Etat
de plus, ou de moins.
Cela dit, nous quittons le domaine
des pures hypothèses pour entrer dans
celui des connaissances positives en
considérant ce gui s’est passé à la
•séance de rentrée et nous nous plai-
dons à constater que les faits ont don-
né raison ci nos prévisions optimistes
sur la nouvelle Chambre.
On nous disait avec des trémolos
dans la voix : a Ce sera la tyrannie
de- l’extrême-gauche, par l'union des
socialistes et des radicaux unifiés et
en face de ce bloc monstrueux, votre
Seul salut sera dans l’union avee les
républicains les plus pâles et avec la
Droite ». Nous ne voudrions pas faire
irrespectueusement une allusion au
dessin satirique que npus avons repro-
duit l’autre jour, mais nous nous dou-
tions bien que, si Arlequin il y a,
on ne nous avait pas tellement changé
notre Arlequin !
D’abord, la nouvelle Chambre a
tenu à affirmer qu’elle était solidaire
de la précédente et qu’elle avait à
coeur de reconnaître les éminents ser-
vices qui avaient été rendus à celle-ci,
et c’est pour cela qu'elle a réélu si
brillamment l'honorable M. Descha-
nél. L'élégance de ce geste nous ras-
sure tout de suite sur les horreurs que
devaient nous réserver les énergumè-
nes de la majorité.
Ensuite, l’échec de la candidature
Augagneur est venu apporter la con-
firmation décisive de notre affirmation
que le bloc unifié, socialistes et radi-
caux, n’était pas aussi compact qu’on
le prétendait : il n’a guère pu grou-
per plus de deux cents voix, ce qui
laisse une belle marge aux républi-
cains de gauche auxquels se joignent
tout naturellement les radicaux de
gouvernement. En réalité, le pivot de
la nouvelle chambre se trouve bien au
milieu de nos amis, d’aut&nt plus qu’à
la prochaine occasion, les radicaux
socialistes seront lâchés par _ les socia-
listes unifiés. L’essentiel est que notre
parti républicain se tienne étroite-
ment en contact avec notre peuple qui
veut des réformes et qui a une mé-
fiance irréductible pour les visées de
la Droite et de l’Eglise dont l’ombre
abrite celle-ci.
Qu’après cela, les hommes du gou-
vernement soient choisis ou non parmi
les nôtres, qu’importe ; nous nous
élevons au-dessus des ambitions per-
sonnelles ; la politique qui s’impo-
sera, un peu plus, tôt ou un peu plus
tard, aux ministres quels qu’ils soient,
sera la nôtre.
CA.SPAR-JOIID.VN.
U Rentrés Parleuitain
Les Groupes
Nous avons annoncé hier que MM. J aies
Siegfried et Paal B g ion se préoccupaient
de reconstituer l’union républicaine. C’est
là une erreur.
MM. Siegfried et Bignon avaient an con-
traire reçu d’un groupe' d’anciens membres
de la gauche démocratique la mission de se
concerter avec le groupe des « républicains
de gauche » pour constituer un groupe
unique.
La Déclaration des socialistes unifiés
%
Ainsi qae noos l’avons déjà dit, ie groupe
Eociaiiste unifié a rédigé une déclaration.
Voici le passage principal de ce document :
Partisan ptas que jamais de l’idée de la nation
armée et de son application intégrale, le groupe
combattra tout ministère qui se refusera à pro-
mettre et à préparer le retour rapide au service
de deux ans, par une organisation plus ration-
nelle et plus efficace de la défense nationale. Il
exigera aussi la réforme fiscale par l’impôt géné-
ral et progressif sur le revenu et sur le capital,
avec déclaration contrôlée.
Il est convaincu que la nécessité de la réforme
électorale par la proportionnelle exacte apparaît
maintenant aux yeux de. l’immense majorité des.
représentants du pays,comme au pays lui-même,
et qu’elle ne se heurtera plus à la résistance aveu-
gle d’une partie des républicains.
La déclaration est revêtue de cent signa-
tures.
Une Interpellation
M. BonyS30u, députe radical socialiste uni-
fié des Landes, a adressé la lettre suivante
an président de la Chambre :
Monsieur le président,
J’ai l'honneur de vous informer que j’interpel-
lerai M. le garde des sceaux sur la publication
dans le Figaro du réquisitoire de M. Lescouvé.
le lui demanderai en même temps quelle mesu-
re il compte prendre contre le magistrat qui l’a
rédigé, car le document ainsi publié n’est pis un
acte judiciaire, mais un pamphlet politique et un
acte de paitisan.
Dans les Milieux Parlementaires
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 2 juin.
Tonte l’après-midi des listes ministériel-
les ont continué à circuler. Il est mainte-
nant certain qae M. Viviani sera chargé de
former le prochain cabinet. Ii est certain
aussi qu’ii gardera, s’il aboutit, an certain
nombre de ministres actnels.
La grosse difficulté serait de trouver nn
ministre des affaires étrangères. M. Bour-
geois voudra-t-il, M. Ribot consentirait-il ?
Dans le cas où ni l’an ni l’autre n’accepte-
rait de faire partie du ministère Viviani.
sera-ce M. Pichon ou M. Viviani lui-même ?
Tous les noms sont prononcés.
Le vote de la Chambre élisant M.Deschanel
par 401 voix, et préférant MM. Ciémentèl
et Messimy aux deux candidats des radi-
caux unifiés aiguillerait la combinaison
nouvelle vers la gauche radicale et vers les
éléments modérés dé la majorité. M. Viviani
ne sa séparerait ni de MM. Péret,Fernand Da-
vid et Noulens, qui sont la droite du minis-
tère, ni de M. Bienvenu-Martin, qni a voté la
loi de trois ans an Sénat. M. Delcassé ira
presque certainement à la guerre. Pour la
marine, les noms de MM. Peytral, Henri-Mi-
chel, Boné de la Péreyre sont mis en avant.
M. Malvy garderait l’intérieur pour conten-
ter la fraction unifiée des radicaux.
Mais les difficultés surgissent à chaque
pas ; il faut contenter tout les groupes de la
majorité. Si la combinaison Viviani n’aboutit
pas rapidement, la crise peut être plus lon-
gue et très uifficile à résoudre.
T. H.
Dsjrnier Conseil de Cabinet
Les ministres ont tenu hier matin, à 9 h. 30,
an ministère des affaires étrangères, un nou-
veau Conseil de Cabinet, sons la présidence
de M. Doumergue. À t’issne de ce Conseil, la
noté suivante a été communiquée à la
presse :
Les ministres se sont réunis hier matin
et ce matin én Conseil dè Cabinet, au mi-
nistère des affaires étrangères, sous la pré-
sidence de M. Gaston Doumergue.
Ceïui-éi, au cours des deux réunions, à
rappelé à ses Collègues les conditions par-
ticulières dans lesquelles il avait accepté
de prendre le pouvoir au mois de décembre
dernier. Les difficultés de la situation poli-
tique alors existantes lui en avaient fait un
devoir. Tant que ces difficultés ont existé,
il ne s’est laissé rebuté par aucune d’elles,
soutenu par le sentiment du devoir répu-
blicain qui s’imposait et par la collabora-
tion loyale, confiante et dévouée de tous ses
collègues.
Il s’agissait de faire cesser la confusion
des partis, de mettre fin aux équivoques
d’une politique qui trouvait ses plus chauds
défenseurs à droite, d’en formuler et d’en
pratiquer une autre qui pût réaliser l’union
à gauche, de donner confiance au pays ré-
publicain et de permettre ainsi au suffrage
universel de se prononcer clairement lors
de la prochaine,consultation électorale.
Ce programme a été accompli. Une majo-
rité de gauche fortement accrue est arrivée
dans la nouvelle Chambre. Les équivoques
sont dissipées. Aücun doute ne peut exister
sur les intentions du pays. U veut aller à
gauche et voir pratiquer une politique qui
ne puisse trouver des concours que de ce
côté,
La situation, devenue claire à l’intérieur,
est bonne également au dehors. La politi-'
que extérieure de la France inspire toute
confiance par la droiture de ses intentions.
Tenant compte de ces faits, M. Gaston
Doumergue, en remerciant ses collègues
du concours si loyal et si affectueux qu’ils
lui ont prêté ainsi que de la confiance sans
réserves qu’ils n’ont cessé de lui témoi-
gner, leur a déclaré qu’il considérait que
sa tâche et celle du cabinet — tâche nette-
ment définie et limitée par les conditions
mêmes dans lesquelles elle avait été assu-
mée— était à son avis, terminée et qu’il
y avait lieu, en conséquence, de prier Mon-_
sieur le président de la République de
vouloir bien accepter la démission du ca-
binet.
4 Les collègues de M. Doumergue, notam-
ment M. René Viviani, M. Bienvenu Mar-
tin, M, Raoul Péret, ont fait valoir alors les
raisons de politique générale qui leur pa-
raissaient militer contre cette décision, si,
par ailleurs,'aucune raison de santé n’obli-
geait M. le président du Conseil à se dé -
mettre de ses fonctions.
Celui-ci, tout en indiquant que ces rai-
sons de santé pouvaient exister, a fait re-
marquer à ses collègues que ce n’était pas
en les invoquant qu’il tenait à justifier sa
façon de voir et sa décision, mais unique-
ment en s’appuyant sur les autres considé-
rations qu’il avait déjà développées.
Le Conseil s’est incliné alors devant ces
considérations et les ministres ont affec-
tueusement remercié M.Gaston Doumergue
de la cordiale confiance qu’il leqr avait tou-
jours témoignée.
A l’issue du Conseil, les ministres se sont
rendus à l’Elysée pour remettre leur démis-
sion au président de la République.
A l’Elysée
M. Poincaré a commencé hier après-midi
ses consultations en vue de la formation du
noûvean ministère.
Suivant l’usage il a convoqué tout d’abord
les présidents des Chambres. A une heure et
demie il a reçuM. Antonin Dubost, prési-
dent dn Sénat, et à trois heures M. Pant
Dsschanel, président de la Chambre.
Après les présidents des Chambres, M.
Poincaré conférera avec an certain nombre
de personnalités politiques ; il a l’intention
de se livrer à une très large consultation
pour suppléer aux indications dont, par
suite de i’absence d’un débat préalable à la
Chambre, il se trouve privé.
M. Doumergue et la Loi de trois ans
Le correspondant du Temps à Perpignan télé-
graphie a son jojirnai :
Npus avons pu interroger, hier, un familier
dn générai Joffre qui, oa ie sait, est origi-
naire des Pyrénées-Orie ntaies.
« Le généralissime, nous a déclaré notre
interlocuteur qui est de retour de Paris et
et qui est bien an-conrant de ses intentions,
donnerait immédiatement sa démission de
Chef d’état-major générai de l'armée si la
nouvelle Chambre mauifestait son intention
de revenir à la loi de deux aus. Le généra-
lissime Jaffré estime la loi de trois ans indis-
pensable à la sauvegarde et au salut de la
patrie.
» Cette decision, portée à la connaissance
du présidant dn Conseil, n’aurait pas été
sans influer sur M. Doumergue qui.
d’ailleurs, depuis son arrivée au quai d’Orsay, ;
était de plus en plus convaincu, lui aussi,
de la nécessité du maintien de la loi de trois
ans. >
Le nouveau Président du Conseil
ne serait désigné que jeudi
On assurait dans la soirée que les consul-
tations auxquelles va se livrer M. Poincaré
auront une certaine ampleur et qu’elles se
prolongeront vraisemblablement pendant
tonte la journée d’aujourd’hui.
Jeudi matin, le president de la République
devant assister aux obsèques de M. Henry
Roujon, ce n’est que dans l’après-midi de
jeudi que sera désigné le nouveau président
du Conseil.
M. Viviani, s’il est appelé, se proposerait,
dit-on, de réaliser une combinaison da large
nnion républicaine et ferait appel, par con-
séquent, à des personnalités prises dans les
differents groupes de ia majorité.
Oa lui prête toujours l’int9ntion d’offrir le
portefeuille des affaires étrangères à M. Léon
Bourgeois ou à sou défaut à M. Dupuy.
Le I»ort et la Ville
NOTRE RÉSEAU TÉLÉPHONIQUE
PU to Pflit Havre Ciicliê r,in ihtrrt
I-e Pylône téléphonique de la Bourse
Nos concitoyens, et tout particulièrement
ceux que leurs occupations quotidiennes ap-
pellent aux abords de ia Bourse, n’ont cer-
tainement pas été sans remarquer combieu
le réseau de fils téléphoniques qui s’irradiait
de ce monument, couvrant les places et les
maisons environnantes de faisceaux si ser-
rés que les ballonnets des enfants ne pou-
vaient lés traverser, s’éclaircissait de jour en
jour.
Les uns après les antres les fils de cuivre
qui anx beaux jours miroitaient au soleil,
disparaissent, les fuseaux s'éclaircissent, et
la solide charpente de fer qui leur sert de
concentration, telle une quenouille dont la
soie serait épuisée, apparait maintenant
presque dégarnie. Squelette sirurgique d’uu
être singulier qui perd de peu à peu ses
'écailles de faïence et sa toison cuprifère, elle
-étonne maintenant tous ceux qui la con-
templent et qui se demandent pourqnoi nn
tel être appuie ses longues pattes sur cet élé-
gant ensemble de maçonnerie ët de pierres
qne forme notre Bo r»e de Commerce.
Cela étonne celai qui pour la première fois
contemple l’édifice. Pour nous, plus habi-
tués à ce spectacle nous demandons pour-
quoi tes fils disparaissent alors qu’ii est no-
toire qne notre service téléphonique se dé-
veloppe avec Une rapidité extrême, et que
son développement constitue mèmè l’une
des principales raisons qui ont fait décider
de la création eu notre ville d'un nouvel
hôtel des Postes, Télégraphes et Téléphones.
Cette diminution dans le nombre de fils
aériens pariant de la Bourse a pour unique
raison leur remplacement par des fils sou-
terrains.
Nos lecteurs savent sans doute que le té-
léphone ne servit pas tout d’abord à relier
les particuliers les uns anx autres. Il ne fut
primitivement utilisé que pour remplacer
tes tuyaux acoustiques permettant dans cer-
tains bureaux on dans les grandes usines de
faire cômmnniquer aisément différents ser-
vices entre-eux.
Ce n’C3t que longtemps après sa réalisa-
tion pratique que, à l’exemple des nations
étrangères, de la Suède et de la Norwège no-
tamment où le téléphone a pris, dès la pre-
mière heure, une extension considérable,
que l’on songea en France à créer des organi-
sations capables d’assurer des relations té-
léphoniques de particulier à particulier.
Ce tut la Société Générale des Téléphones,
qui eut l’initiative de créer cette organisa-
tion dans notre cité, ainsi d’ailleurs qu’elle
venait de le laire dans d'autres grandes villes
de France.
Ella installa alors son agence dans l’im-
menble portant le n° 4 de la place de la
Sous-Préfecture (aujourd’hui place Carnot)
et occupa, si nos souvenirs sont exacts les
locaux que fa Société Générale pour ie Déve-
loppement du Commerce et de l’Industrie, a
pris récemment afin d’améliorer ses bu-
reaux.
Dans la cour de l’immeuble, on installa un
baraquement pour les appareils électriques,
dominant les toitures voisines, et c’est là qne
vinrent s’accrocher les premiers fils télé-
phoniques , de notre réseau urbain.
Le service, dont M. A. Moore fut à l’ori-
gine le directeur, s’ouvrit en 1883. L’année
suivante, la direction passa entre les mains
de M. G. Lormelet, qui devait la conserver
jusqu’au jour où le gouvernement décida
que l’exploitation des réseaux téléphoniques
serait assuré par une administration de
l’Etat, comme la poste et le télégraphe.
Depuis le Ier septembre 1889, le service
est effectué par les agents du gouverne-
ment.
Les facilités offertes par ce prodigieux or-
ganisme qu’est le téléphone le firent vive-
ment apprécier de ceux appelés à s’en ser-
vir, ties modifications dans les tarifs d’abon-
nement permirent à nu plus grand nombre
de l’utiliser et pan à peu le chiffre des abon-
nés s’aderut.
Les locaux de la place de la Sous-Préfec-
ture devinrent insuffisants et l’Administra-
tration ne pouvant songer à transporter ses
services téféphoniqaes a l’Hôtel des Postes
-r déjà insuffisant — dut recnercher un lo-
cal approprié.
Son choix se porta sur un vaste apparte-
ment situé an deuxième étage, à l’angle Sud-
Ouest de la Bourse, appartement qne venait
d’abaDdonner la Maison Mallet (aujourd’hui
Worms et 6e).
La pièce principale apparaissait spacieuse.
Plafonnée très haut, éclairée par de larges
baies, elle semblait devoir donner pendant
longtemps satisfaction aux exigences du ser-
vice.
Il n’en fut rien et, depuis longtemps, l’exi-
guïté des locaux ne permet plus d’assurer le
ionctionnement normal des communications
téléphoniques qu’avec des difficultés exces-
sives.
C’est ainsi que lorsque le Gouvernement
firit le service à sa charge, il n’y avait que
0 dames employées, alors qu'aujourd’imi
elles sont an nombre de 66.
• Encore,-iCe dernier chiffre est : il est si res-
treint en raison de ce que les locaux actuels
sont si exigus qu’il est impossible d’y placer
pins de personnel et que chaque dame doit
desservir denv cents abonnés, alors que nor-
malement elle ne devrait avoir à donner la,
communication qu’à cent numéros. )
SSSBëSBa
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX -
, LONDRES. - Juiu. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE .
ComptantftcUo. 162 S/- -/- 15/-
3 mois 1 £62 17/6 -/- 13/9
ETAIN
Comptant . £138 2/6 -/- 8/-
8 mois..... i faiWe £ tio-/- 8/-
FER
Comptant.. ferme 81/6 8 d -/-
3 mois.... ) 61/7 yt i y, d -/-
Prix comparés avec ceux de ia deuxieme Bourse
tu 29 mai 4914.
NEW-YORK, 2 JUIN
Cotons t juillet, baisse 14 points ; août,
baisse 15 points ; octobre, baisse 17 points ;
janvier, baisse 17 points. — A peine soutenu.
C»fé« t hausse 2 à 3 points.
NEW-YORK, 2 JUIN
. II ion . ntcmr
Cuivre Standard disp. 13 75 43 85
— août 13 75 43 85
Amalgamnt. Cop... 70 7/8 71 7 8
*>r 15 45 25
CHICAGO. 2 JUIN
C. r»C OU R . ORRCRO
Blé sur..;.,. Juillet.... 87 »/» 86 i /h
— Septembre 85 6 8 88 l &
liais sur..... Juillet.... 69 3 4 68 3 4
1 —- ....; Septembre 67 66 3 8
Baindoux sur. Juillet. .. * 9 97 9 82
s- Saotembre 40 16 9 97
Il CRISE MINISTERIELLE
Quels seront les Ministres de demain ?
Eu l’absence d'indications résultant d’an
vote da Parlement, le Président de la Répu-
blique a résolu de s’entretenir de la situation
avec quelques hommes politiques et c’est
seulement au plus tôt cet après-midi qu’il
fera appeler le personnage auquel il offrira
la mission de constituer le cabinet.
M. Poincaré n’a encore laissé pressentir à
personne ie choix qu’il sera amené à taire.
Il tant toutefois constater que les milieux
parlementaires inclinaient fortement hier,
dans les couloirs, à croire à la constitution
éventuelle d’un cabinet dont le chet serait
M. Viviani, ministre de l’instruction publi-
que dans le cabinet, Doumergue.
Et durant 1’après-midi d’hier, dans les cou-
loirs du Palais-Bourbon, on mettait en avant
les noms des futurs collaborateurs dn futur
président du Conseil avant même qne celui-
ci eût reçu l’investiture du chef de l’Etat.
Oa se livrait au petit jeu des répartitions
de portefeuilles, mais c’est apporter beau-
coup de hâte i
Indiquons cependant, d’après les brnits re-
cueillis — mais en faisant toutes réserves à
ce sujet — que M. Viviani, s’il était chargé
de constituer le Cabinet, demanderait vrai-
semblablement à plusieurs de ses collègues
de conserver leurs fonctions : M. Malvy, à
l’intérieur ; M. Méfia, an travail ; M. Re-
nonlt, à l’agriculture ; M. Noulens quitterait
la guerre pour les fiances, it aurait sans
doute à la guerre comme successeur M. Mes-
simy.
MM. Clémentel-et de Monzie seraient solli-
cités de taire partie de ia combinaison pour
des portefeuilles noa encore déterminés.
Pour les affaires étrangères, M. Viviani son-
gerait à M. Dupuy. Deux sénateurs feraient
partie du cabinet : M. Pejtral, à la marine,
t M. Savary, à la justice. M. Yiviani pren-
drait la présidence du Conseil et l’instruc-
tion publique, à moins que la marche des
pourparlers ne l’amène à prendre les affaires
étrangères. Ces indications sont assurément
prématurées, M. Viviani ne pouvant faire et
n'ayant fait anenne offre.
Plusieurs de ces indications pourraient
néanmoins è re retenues si M. Poincaré fai-
sait appel à M. Viviani.
La question de la loi de trois antr
Du programme du nouveau cabinet, la
question la plus délicate reste celle de ia loi
de trois ans.
On cherche, sembie-t-il, parmi les parti-
sans de ia combinaison dont nous venons de
parler, nne formule indiquant à la fois l’im-
possibilité, dans les circonstances actuelles,
ne toucher à la toi de trois aus et la volonté
de rechercher nn ensemble de mesures et
notamment, par une meilleure préparation
militaire de la jeunesse, les moyens, lorsque
la siination extérieure le permettra, d’allé-
gér le fardeau des charges militaires.
*
* *
Le ministre de la guerre communique la
note suivante :
« Une information d’nn journal du soir
prête au général J offre une déclaration à la-
quelle il est totalement étranger.
» Si le général Joffre avait ea à feire con-
naître l’attitude qu’il tiendrait au cas où
une atteinte serait portée à la loi de trois
ans, c’est à son chef direct, au ministère de
ia guerre et an président da Conseil qa’ii
aurait exprimé ses sentiments, mais if ne
leur a fait aucune déclaration de ce genre. »
(Cette note vise la dépêche du correspon-
dant du Temps A Perpignan, que nous repro-
duisons d’autre part).
Les consultations de M. Poincaré
L’Agence Havas publie la note snivante :
Le président de la Répnbliqne a consulté
dans l’après-midi sur la situation politique
MM. Antonin Dnbost et Paul Deschanei.
M. Poincaré aura aujourd’hui mercredi des
entretiens avec quelques hommes politiques
avant de faire appeler le personnage auquel
ii offrira la mission de constituer le nouveau
cabinet.
L’AFFAIRE CALMETTE
La publication du réquisitoire
Les poursuites contre le « Figaro »
M. Kastler, juge d’instruction, a interrogé
hier M. Quintard, gérant du Figaro, pour-
suivi à la suite de la publication du réquisi-
toire du procureur de la République dans
l’affaire Caillaux.
M. Quintard a déclaré qn’il ne savait pas
qui avait apporté au journal le document
incriminé.
GRAVE EXPLOSION
Un tube d’acide carbonique a fait explo-
sion, hier soir, vers six heures, dans un des
ateliers de l’établissemeat Ztegier, 96, rue
des Boulets.
Trois ouvriers ont été blessés ; l’an â’enx
a succombé pea après l’accident.
LÉGION-D’HONNEUR
Par décret rendu sur la proposition du
ministre de la guerre, le capitaine Voisin, du
i«r groupe d’aviation, est nommé chevalier
de la Légion-d’Henneur, au titre de l’aéro-
nautique militaire.
* EN CORRECTIONNELLE
Le nommé Félix Rousseau, dit Xavier
Rousseau, qni détourna 259,000 francs an
préjudice d’ane maison de coulisse, est ren-
voyé devant ie tribunal correctionnel, sons
l’inculpation d’abus de confiance.
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
CARLSBAD. — Un accident de chemin de
fer s'est produit hier soir sur la ligne de
Prague à Pilsen.
Il v a quarante blessé*.
LES MUNICIPALITÉS ÉTRANGÈRES
A PARIS
Le président de ia République a reçu hier
après-midi les municipalités étrangères qui
se trouvent actuellement à Paris.
La„Municipalité de Paris a offert hier soir,
à l’Hôtel de Ville, un grand banquet en
i'honnenr des Municipalités étrangères.
La musique de la garde républicaine s’est
fait entendre au cours du banquet qui com-
prenait 500 convives.
Des toasts cordianx ont été échangés.
M. Chassaigne-Goyon, président du Conseil
municipal de Paris, a exprimé un voeu en
faveur de rétablissement d'un système de
relations permanentes entre toutes les Mu-
nicipalités.
FÉLICITATIONS AUX TROUPES
DU MAROC
MARSEILLE. — Le Conseil municipal vient
de voter une adresse de félicitations aux
troupes qui combattent actuellement au
Maroc.
UN DUEL AU SABRE
MADRID? — On annonce que MM. Soriano
et Maura, fils de l'ancien président du Con-
seil, se sont battus en duel, au sabre, hier
matin.
Les deux adver^ires ont été atteints an
front, mai3 leur blessure n’est pas grave.
Le duel était metivé par un incident snr-
venn ces jonrs derniers dans les couloirs
de la Chambre.
LA COMTESSE TIEP0L0
EST ACQUITTÉE
ROME. — La Cour d’assises d’Oneglia vient
d’acquitter la comtesse Tiepolo, accusée
d’avoir, en août 1911, tué le nommé Poli-
manti, ordonnance de son mari, officier de
l'armée italienne.
Selon la thèse de la défense, le menrtre re-
lève d’un cas de légitime défense car la
comtesse avait voulu sauvegarder son hon-
neur,
UNE AFFAIRE D’ESPIONNAGE
PORTSMOUTH. — Un nommé Samuel Mad-
dick, employé à l'arsenal naval, a été arrêté
hier matin sous l’inculpation d’espiohnage.
DANS LE GRAND ÉTAT-MAJOR
ALLEMAND
BERLIN. — Le lieutenant-colonel de Win-
terfeidt, attaché militaire à Paris, relevé de
ses touchons, est nommé chef de-division au
grand état-major général.
LA SITUATION AU MEXIQUE
MEXICO. — Un communiqué presque om-
ciéi est parvenu du quartier général du gé-
néral Carrauza à la presse américaine.
Ce communiqué déclare que les média-
teurs de Niagara-Falls paraissent ne pas sa
rendre compte de la situation au Mexique.
Les médiateurs, remarque le communi-
qué, considèrent le général Carranza comme
uue quantité négligeable, et pensent que
celui-ci est tenu d’adhérer a n’importa
quelle mesure que ia conférence décidera da
prendre.
Les médiateurs semblent ignorer qne les
rebelles ont presque accompli nne révolu-
tion conduisant à l’établissement d’nn gou-
vernement digne d'être reconnu par le
monde entier. Les rebelles sont capables de
régler le ■ problème mexicain seuls et en
quelques mois;' ils sont déjà maîtres des
deux tiers dn pays.
Le commnniqné termine en demandant
l’élimination dn général Huerta.
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LE PETIT HAVRE â, Paris
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108, rue 8t-t
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