Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-05-30
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 mai 1914 30 mai 1914
Description : 1914/05/30 (A34,N11984). 1914/05/30 (A34,N11984).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Qneslinns sociales
LES MEDECINS
U WppMM des lois sociales
i,a question dé la participation du corps
médical â l’application des lois sociales est
une des plus graves et une des plus iutév
ressantes parmi celles qni sollicitent l'at-
tention Ses économistes et des sociologues.
Dans toutes les grandes nations qui ont,'
en ces dernières années, développé leurs
institutions d’assurance et d'assistance so-
ciales, il s'est, en effet, produit que des
conflits se sont élevés entre les associations
de médecins, défendant les intérêts profes-
sionnels de leurs adhérents, et les adminis-
trations publiques ou privées qui se trou-
vai nt appelées à organiser des services
médicaux en faveur de toute une masse po-
pulaire d’assistés ou d’assurés.
L’an dernier, notamment, chez nos voi-
sins anglais, M Lloyd George eut à comp-
ter avec une coalition de médecins syndi-
qués de tout le Royaume-Uni, qui exi-
geaient des honoraire^ supérieurs à ceux
qu’on leur offrait pour leur concours dans
l’application de la loi sur l’assurance so-
ciale contre l’in validité et le chômage.
Chez nous, combien de différends n'ont-
ils pas surgi entre les Sociétés dé secours
mutuels et les médecins, ou bien encore
entre ceux-ci et les administrations publi-
ques chargées d’organiser l’assistance mé-
dicale gratuite ?
Pour étudier équitablement tous les con-
flits qui peuvent éclater eu ces circonstan-
ces, M. Henry Cher on, lors de son passage
au ministère du travail, avait institué, par
décret en date du 1er juillet 1913. une Com-
mission spéciale composée d âdininistra-
leurs d’assurances, de mutualistes et de
représentants du corp* médical. La premiè-
re séance de cette Commission a eu lieu
récemment sous la présidence de M. Albert
Métin, qui spécifia que la tâché des com-
missaires serait d’étudier toutes les ques-
tions concernant la participation du corps,
médical à l’application des lois sociales et
qui exprima l’espoir qu’on parviendrait à
trouver, en toute occasion, une conciliation
équitable des intérêts professionnels des
médecins et des In térêts généraux de l'Etat
et de la masse dès-assurés -et- des - assistas.
Il n’en est pas moins vrai qiie dès l’abord;'
C’est-à-dire dès l’apparition du décret Ché-
ron, un différend s’était élevé ehlre le mi-
nistre du travail et les médecins au sujet
même du fonctionnement de cette Commis-
sion: et le 14 novembre 1913 l’Union des
Syndicats médicaux de France, réunie à
Paris en assemblée générale, refusa même,
et de la façon la plus catégorique et la plus
nette, d’envoyer aucun mandataire à la
Commission du ministère et invita ses
adhérents à ^abstenir de participer aux
■travaux de ladite Commission,
L’explication de ces votes se trouvait dans
ce faitque lesmédecinssyndiqués ont pensé
que celte Commission aurait pour but pri-
mordial et essentiel de faire une tarifica-
tion des honoraires médicaux. Gr. ils esti-
ment que leurs représentants se trouvent
sn trop petit nombre, en face des autres
commissaires non médecins, pour pouvoir
défendre efficacement les intérêts corpora-
tifs, Ils estiment, d'ailleurs, en principe,
que l’Etat n'a pas à intervenir entre les mé-
decins et les départements, communes, mu-
tualités où autres institutions ;que cette in-
tervention aboutirait à-taire du médecin un
fonctionnaire, ce dont on nê veut à aucun
prix.
Et il a ainsi été décidé, dès novembre
4913. que les-médecins syndiqués ne pour-
raient siéger à la Commission que si le mi-
nistre s’engageait à ce que la question des
honoraires médicaux n’y fût jamais soule-
vée ; en outre, on posait comme condition
à toute collabortition éventuelle que les dé-
légués médecins seraient toujours manda-
tés par l’Uniou des Syndicats médicaux,
que leur nombre serait augmenté, et qu’on
n’accepterait jamais de transiger sur ces
deux principes : le libre choix du médecin
et le tarif à la visite.
C'est animés de ces conceptions — qui
ne manquaient pas d’etre inquiétantes pour
ceux qui ont à coeur ia réalisation pratique
! des réformes sociales — que les représen-
tants des Syndicats médicaux ont abordé à
nouveau fexamen de la question dans le
Congrès qu’ils viennent de tenir à Paris;
| mais al. Albert Métin, ministre du travail,
avait fait informer les congressistes par le
docteur Labbé. sénateur, qu’il était disposé
à doubler le nombre des représentants des
médecins dans la Commission, et cette dé-
marche du ministre a permis très heureuse-
ment dé résoudre le conflit naissant et de
permettre au contraire l’établissement d’une
utile collaboration en vue de la confection
et de l’application des réformes sociales.
Au cours de l’entretien que les congres-
sistes ont eu jeudi matin, avec M. Albert
Métin, eu effet, celui-ci à pu détruire dans
l’esprit de ses visiteurs, les préventions
qui les avaient amenés à se livrer aux ma-
nifestations que nous avons dites.
Rappelant les lettres par-lui écrites aux
intéressés et le discours qu’il a prononcé le
3 avril dernier à l’inauguration de la Com-
mission, le ministre a précisé, une fois de
plus, que nul ne pouvait voir dans la créa-
tion et le fonctionnement de celie-ci au-
cune intention systématique hostile aux
intérêts du corps médical ; que, d’ailleurs,
deux autres Commissions, l'une à l’Inté-
rieur, l’autre au Travail, étaient déjà sai-
sies des questions de tarifs touchant l’as-
sistance médicale gratuite et les accidents
du travail, et qu’en ce qui concernait les
services mutualistes il n’était aucunement
projeté de « fonctionnariser » les médecins,
ni même de procéder à une tarification de ■
leurs honoraires, . , ;
A la suite de ces explications, les mem-
bres du Congrès ont,ainsi que nous l’avons
dit succinctement hier en une dépêché de
notre « Dernière Heure ». adopté à l’una-
nimité üiiç motion décidant qu’en présence
des déclarations du ministre du travail, il
y a intérêt pour les médecins à participer
aux travaux de la Commission à ia condi-
tion que tous les commissaires médecins
s’engagent à .démissionner en/bloc au cas
où on soulèverai! la question tarifs ; et que,
d’autre part, les Syndicats ont seuls qualité
pour juger de l’attitude ultérieure à pren-
dre.
En somme, Si enveloppée de réserves
qu’elle soit — et il nous sera bien permis
de dire que ces réserves sont vraiment
excessives — en somme, disons-nous,
cette décision met fin au conflit menaçant.
Et le ministre du Travail n’en a pas ca-
ché sa satisfaction :
« le suis très heureux de çet accord, a-
t—il dit à un de nos confrères. Seules des
prétentions injustifiées pouvaient i’empê-
cheh Je me réjouis de les avoir fait dispa-
raître. et de pouvoir compter maintenant
sur la collaboration du corps médical orga-
nisé pour étudier et faire aboutir, à bref
délai, devant le Parlement, les projets de
réformes sociales qui me tiennent tant à
coeur — et tout d’abord celui qui tend à
instituer l’assurance sociale contre le.ris-
que d’invalidité. »
Il n’est point besoin de démontrer que
cette collaboration peut et doit être dans
bien des cas la condition s bonne application des lois qui ont pour
but d’améliorer et d'humaniser la vie
sociale.
Aussi tous ceux qui, comme nous, ont le
souci d’arriver à la réalisation de cet idéal
pourtant si simple, se féliciteroul avec le
ministre du travail de l’accord intervenu,
— et qui était nécessaire, — entre l’admi-
nistration et le corps médical.
F. POLET.
POLÉMIQUE
INDÉSIRABLE
J’ai reçu une visite qui m'a beau-
coup touché : c’est celle d’un lycéen
qui venait m’entretenir d’un regret-
table article paru dans l’un de nos
journaux hebdomadaires sous ce titre :
ce Avons-nous des Thalamus ? » et dont
on devine la tendance. Le numéro en
question de ce journal a été vendu et
distribué à profusion, principalement
aux abords du Lycée, de sorte qu’il a
provoqué une véritable émotion dans
notre établissement secondaire.
Mon jeune interlocuteur était au-
près de moi l’interprète de tout un
groupe des grands, c’est-à-dire des
rhétoriciens qui reçoivent les leçons des
trois projesseurs particulièrement vi-
sés. Ils avaient tenu à Jaire appel par
écrit à mon intervention et la lettre
qui m’a été remise portait dix-huit
signatures, sur une trentaine d'élèves,
si je ne me trompe, o Notre protesta-
tion, m’écrivent-ils, est' un démenti
formel à de honteuses calomnies ainsi
que l’expression de la reconnaissance-
que nous sommes heureux de témoi-
gner à nos professeurs. »
Je ne publierai pas lès noms, d’abord
parce qu'il vaut mieux que des lycéens
n’interviennent pas publiquement dans
nos débats; je sais que mes jeunes
amis comprendront celte réserve que
leur âge leur impose et nous impose.
D’autre part, des esprits malveillants
auraient beau jeu de tourner en ridi-
cule leur intervention juvénile, et enfin
je ne voudrais pas que leur geste gé-
néreux ait pour l'un ou l’antre d’entre
eux. une répercussion fâcheuse quel-
UUlUJUGa
Cela dit, je leur suis reconnaissant
d’avoir eu confiance en moi et d’avoir
pensé que je me ferais volontiers leur
interprète. En écoutant mort interlo-
cuteur indigné, tout rempli du Jeu
sacré de la jeunesse, je me reportais à
des années en arriéré, déjà lointai-
nes, où je frémissais aussi à la mdin-
dre injustice, où je ne doutais de rient
où je ne comprenais pas qu’être jeune
était un défaut impardonnable pour
agih 1 La vie nous a appris, à moi $
comme aux autres, qu’il faut atten-
dre, pour avoir le droit de s’indigner,
l’âge où on ne s'indigne plus l Ce-
pendant, il faut croire que mes facul-
tés émotives ne sont pat complètement
émoussées puisque ces jeunes gens ont *
senti qu’ils pouvaient venir vers moi ;
je lès remercie de ce témoignage indi-
rect qu’ils m’ont apporté, car rien ne
m’est plus précieux que de pouvoir
continuer à sympathiser avec la jeu-
nesse. (Pourvu qu après cela on ne me
prenne pas pour un vieux barbon !) j
Nos adversaires diront sans doute ’
que je suis moi-même un peu jeune, !
au Havre, pour démentir avec auto- i
rité les propos du Travailleur, pour ne |
pas le nommer ; mais j'ai, cependant, I
I un moyen de les contrôler personnel- i
! lement. Je sais que l'un des projes- j
seurs, pris le plus vivement à partie
parce qu’il est israëlite et républicain,
s’est borné, à la conférence Hayssen
qui est l’occasion de tout ce tapage, à
demander que la contradiction fût per-
mise afin de rétablir un peu d'ordre
dans la salle ;je sais, de plus,! qu’il a
été un des premiers à faire des réser-
ves sur les théories du professeur de
Bordeaux et sur sa façon de les pré-
senter. Le Travailleur a bien voulu
apprécier, avec une bienveillance dont
nous reconnaissons tout le prix, l’ar-
ticle du Petit Havre « propos de cette,
conférence ; eh bien, qu’il sache que
je l’ai écrit en grande partie pour
répondre à la légitime émotion qu’elle
avait causée chez les projesseurs de
notre Lycée. Je suis donc fondé à dire
que ses attaques ne reposent sur rien.
■En terminant, il nous plaît de rap-.,
procher de l*article de cet liebdoriia-j
daine atrabilaire une information pa-
rue dans la Libre Parole, toujours à
propos de M. Th. Ruyssen, et qui ne
provient certes pas des milieux les plus
aiancês du Havre, information dont
nous réprouvons d’ailleurs la tendance
nationaliste* mais qui se termine par
ces mots : « Les projesseurs du Lycée
du Havre ont tenu à affirmez en cette
occasion leurs sentiments patrioti-
ques. »
CASPAR-JORDAN.
aaagflWBB'iiiaiiuiiiMiii i iwrn
Le Président de la République
JE£TM BRETAGNE
Lo président dé'la République a quitté
P,rs», hu*r matin, à 10 heures 20, se rendant
en Bretag ’e.
M. Poincaré est accompagné par M. Jac-
quier, sous-secréiaire d'E at aux beaux-
arts. il sera rejoint dimanche, à Rennes, par.
M. Nouions, ministre de la guerre.
Après un court arrêt à Laval, pendant le-
quel M. Poincaré s’est rendu à l’Hôtel de
V ile et a inauguré le s-rvics des eaux, le
train présidentiel s’est dirigé sur Vitré.
Dm Cttople dais te Saint-Laurent’
Un transatlantique, 1* « Empress-of-Ireland », entre en
collision avec un vapeur charbonnier
±,000 VIOTII&OES
Dans lé Saint-Laurent, alors qoe le brouil-
lard, enveloppait tous les navires, deux stea-
mers, \'Ema> ess-of-lreland et le Storsla t sont
entrés eu collision. Les premiers ramotélé
grammes qui nous, parviennent noii- ap-
prennent, dans leur laconisme tragique,
tonte l’étendue de la catastrophe.
Le nombre exact des victimes est encore
inconnu, mais l’on craint d’avoir à déplorer
mille morts. Le paquebot Ëmpress-of Ireland
est en effet nn des plus grands transatlanti-
ques de ta Canadian Pacifie RO», et il avait à
bord de nombreux passagers. Ii a été abordé
par le Storstad, vapeur charbonnier, et, en
dix minutes, il disparaissait dans les flots.
On s’imagine, dans ces conditions, dans
quelle précipitation désordonnée dot s’ac-
complir le sauvetage.
C’est par un télégramme de Londres que
nous est parvenu la terrible nouvelle.
On indiquait qu’hier, vers 3 heures du
malin, la station radiotélégraphique de Fa-
ther-Point, dans l’estuaire du Sdnt-Laorent,
transmettait à la station centrale de Quebec
nn message d’après lequel il venait de rece-
voir le signal S O. S. transmis par le H. G.
L. B., ce qui signifiait a IEmpress-of-IreLand
en détresse ».
Le signal en question avait été également
reçu par le navire dn gonvernement cana»
dieo fEurêka, dn service fluvial, qui y avril
réoondu, mais presque immmediaiemenl
VEmpress-of Ireland avait cessé de re non'ire,
I Eutp-ess nf Ireuind se trouvait i ce moment
là. a 90 moies à l’Jî.tt d» Father Point.
■ L’Eurêka et le Lady-Evelyn s’talent im-
médiatement portés au secours du trans-
atlantique qni avait été abordé par nn char-
bonnier, le Storstad, entre 2 h. 1/2 et 3 heu-
res moins le quart du matin.
Les deux navires accourus au secours pa-
rent sauver 420 personnes pour la plupart
des femmes et des enfants, qui forent im-
médiatement transportées et débarquées à
Rimouski.
Hit-r, dans l’après-midi, la co»fiematioa
officielle est arrivée, ne permettant pins de
douter de l’rtendue de la catastrophe qui
s’est produit-' à Father Po nt, ce qui permit,
malgré ia rapidité dés événements, de porter
secours à des centaines de nautrafes eide tes
d' har,nier à Rimotiski. petite vrtle de près
de 4.000 h.ibdants qui se trouve sur la rive
Sud de f'estuaire du Samt-Laurent, à 265 ki-
lomètres au Nord-Est de Québec.
C’est de cette petite ville que sont partie
dans ia journée, tes informations précisant
les oraonslan ‘e dn naufrage. Un des radio-
télégrames arrivés à New-Yo k d t que 1,00#
personnes ont péri et que400 personnes seu-
lement ont été sauvées.
LE NOUVEAU PARLEMENT
■HertLifiamànat ta ” I - Cllonè /'élit navre
MARIANNE : On a changé les morceaux, mais
, . ... c’est toujours un habit d’Arl-q dn.
C’est lundi prochain la rentrée des Chambies ; à celte,canon, et sauf le respect que
nous devons au Parlement, nos lenteurs nous excuseront de reproduire 1 amusant dessin
de notre spirituel confrère Le Cri de Parts, .
La Consternation
Aussitôt que la nouvelle a été connue dans
le» milieux maritimes, la consternation a été
générale.
Des scènes douloureuses se sont produites
à Liverpool, port d’atucue de VEmpress-of-
Irelnnd.
Unr foule nombreuse a assiégé les bnreanx
de la Compagnie à laquelle appar ient le
navire, afin de connaître les derniers rensei-
g ipmpnts rrçus.
v L'Empnss of Ireland avait à bord 77 passa-
gers de première classe, parmi lesquels fan-
Oien memwe du parlement anglais, Sir
Henry Seton-Kair ainsi que de nombreux
saluuses.
• Au Havre, les représentants de la Cana-
dian Pacific, MM. Hemu, Peron et G®, dont
les b»r pas hier, en d hors de la nouvelle de la ca-
tastrophe. reçu d indica-ion leur permettant
de savoir si, parmi le» passagers, se trou-
vent des Français et même de nos conci-
toyens. Il se pourrait que parmi les hommes
de l'équipage il y ait des cuisinier» fon çais,.
mais cette supposition demande confirma-
tion.
« L’Empress-cf-Irelacd »
L’Empress-of-lreland avait quitté Québec
ava-1 hier vers 4 hflures de l’apres-raidi.
C’est. Comme nous l’avons dit, un paquebot
de The Lanadian P c fie Rai way.
Il était as»ez semblable â Lu Prov nce.
C’était un magnifique navire à h-it ponts
et deux hélices, d’une jauge nette d» 8 028
tonneaux. Il avait été construit à.Glasgow
aux chantiers Fairfield et lancé le 27 jauvier
i906 e avait comme caracté’i isthmes princi-
pales : longueur, 167 mèlte» 3U : largeur,
20 mètres ; creux 11 mètres ; puissance de
machines, 18 000 H P., tonnage brut 14.500
tx : vitesse, 18 à 20 noe ds.
Avec ions les amenagement* du confort
moderne, il pouvait recevoir 310 pass»g rs
de première Classe, 468 de seconde et 494 de
troisième.
Le pont 8npérieur, qni servait de prome-
nade aux vc.yagfurs. s’étendait sur une lon-
gueur de 90 métrés, et le pont inférieur al-
lait de l’ayant à l’arrière du navire.
VEntpress-of Ireland était muni de signaux
phoniques sous-marins. H avait été do.é de-
puis de la T. S. F.
Ce navire qui faisait régulièrement les
vovases entre l'Auateterre et le Canada.
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES CO Ni MERCI A LES
METAUX
LONbRES. *9 Mai Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant. n„ *63-/- -/- 2/6
3 mois..... ? c 63 10/- -/- 5/-
ETAIS’ * '
Comptant . 1 1 143 -/- -/- 32 '6
3 mois faclle '* US -/r - -/- 32/6
FER
Comptant., terme I*17* & -/- * d
t mois.... 81/6 1 d -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 28 mai H14.
NEW-YORK, 29 MAI
Cotons t juillet, baisse 16 points ; août,
baisse 17 points ; octobre, baisse 10 points ;
janvier, baisse 16 points,
râlé» i hausse 4 à 9 points.
NEW-YORK, 29 MAI
i> .nn '«ternir
Cuivre Standard disp. 13 85 14 ■—
— juin , 43 85 14 —
àanaluamat. Cou,.. 72 5 8 72 3 4
per 15 25 15 25
CHICAGO. 29 MAI
. G,. .• OHR »RRC84*
Blé sur Juillet.... 86 3/4 87 t S
— Septembre 85 3 4 86 • »
Mais sur....'. Juillet. .. 67 3/4 67 5 8
-, ..... Septembre 68 3/4 «8 3 4
SslDdoux sur. Juillet... 9 70 9 2
- Septembre 9 87 9 87
NQT4» « Demain Fêta _
LE NAUFRAGE
de 1’ “Empress-of-Ireland"
PLUS SE 1,000 MORTS
Récits des Survivants
La Collision
RIMOUSKI. — Le naufrage de 1 ’Empress of-
Ireland, ,e pins désastreux qui se soit pro-
duit depuis celui du Titanic, est survenu à
i h. 45 du matin par nu épais brouillard, à
20 milles de Father Ppint, à la suite d'une
collision avec le navire charbonnier Stor-
stad. ’
LEmpress-of Ir-la^d coula en 10 minutes.
Il avait été evenire à bâbord, presque en
son milieu. H en est résulté une voie d’eau
énorme par laquelle la mer s’engouffrait
avec une telle rapidité que I’Emprcsof-
Ireland donna aussitôt de ta bande, laissant
entrevoir nn engloutissement très rapide.
- Il était matériellement impossible de met-
tre beaucoup de canots à ia mer.
Avant que la plupart des passagers aient
pu se rendre compte de ce qui venait d'ar-
river, les télégraphistes avaient envoyé à
plusieurs reprises, par r; dioié égramme le
signal de détresse « S-O-S » pour réclamer
des secours.
Le siynal fut recnei'Ii par le bateau-pi-
lote ühoite qui se trouvait à dix mtlies de
distance, puis par le bateau-poste Lady-
Evelyn.
Ces deux navires accoururent & ton’e va-
, oeur et auaaù Us arrivèrent «or les lieux, da
sinistre, ils ne trouvèrent que quelques ca-
nots de sauvetage que VEmpre.es ayait pu
mettre à la mer et qui contenaient des sur-
vivants.
Le capitaine Kendall qui, commandant le
bâtiment pour ta piemière fois, se trouvait'
au nombre des survivants. Il ava l été re-
cueilli au milieu des débris qui flottaient sur
l’eau, par un canot de sauvetage, quelques
minutes après la catastrophe.
339 survivants furent sauvés par le Lady
Eoelyn et 60 par l’Eurêka.
La plupart des passagers de ir® classe sem-
blent avoir péri.
Le médecin du bord, les deux télégraphis-
tes, le commandant en second, le premier
et le second mécaniciens, un maitre d’hôiel
ont été sauvés.
Le premier officier et un commissaire
sont parmi les manquants.
Le bâtiment avait quitté Québec jendi, à
4 h. 20 de l’après-midi, à destination de Li-
verpool avec 177 passagers de lr® classe, 206
de 2®classe et 504 de 3® classe, ce nui, avec
l’équipage, faisait un total de i,200 per-
sonnes.
Parmi les manquants se tronvent de nom-
breux Anglais, dont M. Lawrence Irving. fus
dn célèbre aefour Irvmg, et sa femme; Sir
Henry Seton-Karr, avocat, ancien memb e
du Parlement, et 120 délégués de l’Armée
du Saint sur 140, qui se rendaient à Lon-
dres pour assister à une conférence inter-
nationale.
Les HescapSa
L’Empress of-Ireland se tronve à 19 brasses
dé to>>d.
Il a coulé si rapidement qne ceux des ras-
sagers qni ont été assi-z heureux pour trou-
ver place dans les ca ots de sauvetage,
étaient en chemise et a’avaient pu emporter
le moindre bagage.
L’état des rescapés est lamentah'e. Quel-
ques-uns ont les jambes ou les bras brisés ;
tous ont enduré de terr’bOs souffrances.
M G 'ssehn, avocat à Montreal, 8 est sauvé
en se cramponnant à Uu radeau.
Le Saint-Laurent est couvert d’Anavefcde
toutes sortes sur une étendue de plusieurs
centaines de milles*.
Le soleil a brillé pendant la màtméo et
quoique l’eau soit extrêmement fouide, l’air
X’est maintenu à une température pius éle-
vee.
Les Secours à Rimouski
RIMOUSKI. — Le capitaine, trop abattu, n’a
pu umuer de longues explications an sujet
du desastre.
Lès habitants de Rimouski se sont rendus
en silence dans les D >cks, où l’on a débar-
qué les morts et les »u> vivants.
Ils ont donné à ces derniers tous les soins
possibles.
Tous les médecins de la Tilfe étaient pré-
sents.
Un grand nombre de blessés ont été.trans-
portes dans des cliniques.
Les habitants ont apporté anx naufragés
des vô ements de toutes sortes.
Deux dét-ôis ont été établis, l'un aux Docks
et l'aoue à ia gare du c'ùmin de fer.
C’est dans ces derniers dépôts que l’on a
transporte ceux des naufragés qui n mt pu
trouver pl«ce dans les cliniques et les mai-
sons particulières.
Le sauvetage
RIMUJSKI. — VEurêka et (e Lady-Evelyn, en
ai>ivaut sur le deuxoe la cata»ir- plie, ont
assiste à un spec acle anal gue à ce ui que
virent les paquebots venus au secours du ï*-
tanic.
La mer était seulement pins calme.
A i'ei droit ou avmt co>.lé VEmpress of-
Ireland. ou apercevait des épaves et, parmi
elles, plusieurs chaloupes de sauvetage dans
lesquelles les survivants se tenaient s r és
les uns contre les au.res, les traits hagards et
poussant des gémissements.
Qu Iques infortunés étaient à Eugénie. I
P u des naufragés étaient en -tat de p iner.
Deux des rescapés, M. et Mme Brake, ont
raconte que, reveilles en sursaut par te’choo
et ne pouvant trouver de bateau de sauve-
tage, ils se jetèrent à a mer où ils furent
recueillit par une chaloupe du Lady-Evelyn.
‘ L’eau en pénétrant dans la chambre des
. machines orovonua ano terrible exQlosioo*
ce qni obligea plusieurs personnes à se jeter
à la mer.
C’est .ainst qne le commissaire adjoint santa
par dessus bord et fut recueilli par une cha-
loupe. .
Cette chaloupe qm portait le n® 3, resta
pendant quelque temps snr les lieux dq
naufragé et sauva le capitaine qui était cram-
ponné à nne epave.
Le capitaine avait santé à la mer au mo-
ment où son navire avait disparu.
Tous les Canots de sauvetage
n’ont pu être mis à l’Eau
RIM°USKI. — M Davis, de Montréal, l’un
de» ..r>iyants capable de fournir quelques
renseignements, dit que sa femme et lui fu-
rent reveilles par le choc. I'sne s’aperçurent
qu’il y avait nn accident que lorsque l’eau
entra dans leur cabine.
Ils montèrent sur le punt, mais (e navire
donn u tellement de >a bande qu’il était im-
possible de mettre un canot â la mer. Ils res-
tèrent sur le pont tandis que le navire s’en-
JfonÇ'iit dans Peau. Pris dans un tourbillon
au moment où disparaissait le bâ'imeot, ils
s’accrochèrent à une pièce de bots et purent
'ainsi être sauvés.
Ace moment, Mme Davis était évanouie.
M. Longlet, propiietaire d’un ranch, resta
assis sur la balustrade du pont pour atten-
dre l’eegloi tis»ement du navire. Il pat re-
monter a la surface et s'accrocha an rebord
d’une chaloupe, Il attendit ainsi d’être re-
cueilli par l’équipage da l‘Eurêka.
Un musicien de l'armée du Saint, se laissa
glisser le long du navire et desce' dit dois
l’ean. I< nagea alors dans la direct on u’uu
Laieau de sauvetage où il tut recueilli.
La « Storstad » eût avarié
SYDNEY (N -m vèffe-Ecosge, — Le Storstad
est eu état d arriver a Québec par ses pro-
pres movens.
Un radio-télégramme envoyé p^r le Lady
Evelyn qui lui sert d’e»Coi te dit que le Store-
t-id, quoique très gravement avarié, reste â
flot, g' àce a ses cloisons étanchés,
On annonce de Rimouski que le Storstad'
n'a aa’an très Délit nombre de survivants à
son bord, parmi lesquels plusieurs blessés i
il ramène egalement plusieurs morts.
Les Harts
MONTRÉAL.— Un des survivant* dn nan-
frag« d. VEmpress-of-Ireland a P-légr pmê
hier après-m■ iï à sa m i">n de -commerce
que le nombre des mons est de 1,030.
RIMOUSKI. — On craint maintenant que le
notuore ues morts ne depa»se miile.
R MOU’KI ■— On évalue maintenant à pin»
de IOI u* le nombre aes^morts
D’après la liste partielle d ssnrvivants éta-
blie à 2 heures de Papiès-midi. ildevienU
évident qu’il y a peu de passagers de l®*
classe qui ont été sauvés.
Le quartier général de l’Armée dn Salât a
Toronto donne la liste d»s morts de l’Armée
appartenant an groupe de Toronto qui se
trouvaient à bord ; on y relève le nom d’uutf
fillette de 8 ans.
Un Train d3 Secours dîralUe
QUÉBEC. — Un train spécial de seconrs nul
[ rameuait des survivants de VEmpr-ss-of-lre-
la«d a déraillé p3u do temps apres avoir
quitté Rimouski.^ -
On ne croit p is qn’il y a de ble*«é». ,
Ur< autre train a été iiumediateme.1*'
formé.
Las Tê'êgraph’sta
L*>s deux télégraphistes de VEmpress-af-
Ireland ont été sauves. Le second teiegra-
pfaiste arrivait pour prendre son service#
lorsque se produisit la coilision.il put en-
voyer nn télégramme san» fii à la station de
Fdth*r Point, pour demander da secours,
puis il se sauva en sautant dans nne cha-
iou pe. , , .
Les denx télégraphistes sont arrivés a BI-
moio-ki, à bord de I Bar ka.
Les passagers ne tarissent pas d’élogos a
Régira du capitaine et dn pi ote du leidy-
Evelyn et da capitaine de VEüreka. ainsi que
d« leurs équipages qni ont fait preuve de la.
ptus grande bravoure* ;
Administra tenr • Dflégoé - Gérant
°. RÀNDOLET
Aùiaistra(i«B, Impressions it Annoneas. TEL. 10.47
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Le Petit Havre
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Qneslinns sociales
LES MEDECINS
U WppMM des lois sociales
i,a question dé la participation du corps
médical â l’application des lois sociales est
une des plus graves et une des plus iutév
ressantes parmi celles qni sollicitent l'at-
tention Ses économistes et des sociologues.
Dans toutes les grandes nations qui ont,'
en ces dernières années, développé leurs
institutions d’assurance et d'assistance so-
ciales, il s'est, en effet, produit que des
conflits se sont élevés entre les associations
de médecins, défendant les intérêts profes-
sionnels de leurs adhérents, et les adminis-
trations publiques ou privées qui se trou-
vai nt appelées à organiser des services
médicaux en faveur de toute une masse po-
pulaire d’assistés ou d’assurés.
L’an dernier, notamment, chez nos voi-
sins anglais, M Lloyd George eut à comp-
ter avec une coalition de médecins syndi-
qués de tout le Royaume-Uni, qui exi-
geaient des honoraire^ supérieurs à ceux
qu’on leur offrait pour leur concours dans
l’application de la loi sur l’assurance so-
ciale contre l’in validité et le chômage.
Chez nous, combien de différends n'ont-
ils pas surgi entre les Sociétés dé secours
mutuels et les médecins, ou bien encore
entre ceux-ci et les administrations publi-
ques chargées d’organiser l’assistance mé-
dicale gratuite ?
Pour étudier équitablement tous les con-
flits qui peuvent éclater eu ces circonstan-
ces, M. Henry Cher on, lors de son passage
au ministère du travail, avait institué, par
décret en date du 1er juillet 1913. une Com-
mission spéciale composée d âdininistra-
leurs d’assurances, de mutualistes et de
représentants du corp* médical. La premiè-
re séance de cette Commission a eu lieu
récemment sous la présidence de M. Albert
Métin, qui spécifia que la tâché des com-
missaires serait d’étudier toutes les ques-
tions concernant la participation du corps,
médical à l’application des lois sociales et
qui exprima l’espoir qu’on parviendrait à
trouver, en toute occasion, une conciliation
équitable des intérêts professionnels des
médecins et des In térêts généraux de l'Etat
et de la masse dès-assurés -et- des - assistas.
Il n’en est pas moins vrai qiie dès l’abord;'
C’est-à-dire dès l’apparition du décret Ché-
ron, un différend s’était élevé ehlre le mi-
nistre du travail et les médecins au sujet
même du fonctionnement de cette Commis-
sion: et le 14 novembre 1913 l’Union des
Syndicats médicaux de France, réunie à
Paris en assemblée générale, refusa même,
et de la façon la plus catégorique et la plus
nette, d’envoyer aucun mandataire à la
Commission du ministère et invita ses
adhérents à ^abstenir de participer aux
■travaux de ladite Commission,
L’explication de ces votes se trouvait dans
ce faitque lesmédecinssyndiqués ont pensé
que celte Commission aurait pour but pri-
mordial et essentiel de faire une tarifica-
tion des honoraires médicaux. Gr. ils esti-
ment que leurs représentants se trouvent
sn trop petit nombre, en face des autres
commissaires non médecins, pour pouvoir
défendre efficacement les intérêts corpora-
tifs, Ils estiment, d'ailleurs, en principe,
que l’Etat n'a pas à intervenir entre les mé-
decins et les départements, communes, mu-
tualités où autres institutions ;que cette in-
tervention aboutirait à-taire du médecin un
fonctionnaire, ce dont on nê veut à aucun
prix.
Et il a ainsi été décidé, dès novembre
4913. que les-médecins syndiqués ne pour-
raient siéger à la Commission que si le mi-
nistre s’engageait à ce que la question des
honoraires médicaux n’y fût jamais soule-
vée ; en outre, on posait comme condition
à toute collabortition éventuelle que les dé-
légués médecins seraient toujours manda-
tés par l’Uniou des Syndicats médicaux,
que leur nombre serait augmenté, et qu’on
n’accepterait jamais de transiger sur ces
deux principes : le libre choix du médecin
et le tarif à la visite.
C'est animés de ces conceptions — qui
ne manquaient pas d’etre inquiétantes pour
ceux qui ont à coeur ia réalisation pratique
! des réformes sociales — que les représen-
tants des Syndicats médicaux ont abordé à
nouveau fexamen de la question dans le
Congrès qu’ils viennent de tenir à Paris;
| mais al. Albert Métin, ministre du travail,
avait fait informer les congressistes par le
docteur Labbé. sénateur, qu’il était disposé
à doubler le nombre des représentants des
médecins dans la Commission, et cette dé-
marche du ministre a permis très heureuse-
ment dé résoudre le conflit naissant et de
permettre au contraire l’établissement d’une
utile collaboration en vue de la confection
et de l’application des réformes sociales.
Au cours de l’entretien que les congres-
sistes ont eu jeudi matin, avec M. Albert
Métin, eu effet, celui-ci à pu détruire dans
l’esprit de ses visiteurs, les préventions
qui les avaient amenés à se livrer aux ma-
nifestations que nous avons dites.
Rappelant les lettres par-lui écrites aux
intéressés et le discours qu’il a prononcé le
3 avril dernier à l’inauguration de la Com-
mission, le ministre a précisé, une fois de
plus, que nul ne pouvait voir dans la créa-
tion et le fonctionnement de celie-ci au-
cune intention systématique hostile aux
intérêts du corps médical ; que, d’ailleurs,
deux autres Commissions, l'une à l’Inté-
rieur, l’autre au Travail, étaient déjà sai-
sies des questions de tarifs touchant l’as-
sistance médicale gratuite et les accidents
du travail, et qu’en ce qui concernait les
services mutualistes il n’était aucunement
projeté de « fonctionnariser » les médecins,
ni même de procéder à une tarification de ■
leurs honoraires, . , ;
A la suite de ces explications, les mem-
bres du Congrès ont,ainsi que nous l’avons
dit succinctement hier en une dépêché de
notre « Dernière Heure ». adopté à l’una-
nimité üiiç motion décidant qu’en présence
des déclarations du ministre du travail, il
y a intérêt pour les médecins à participer
aux travaux de la Commission à ia condi-
tion que tous les commissaires médecins
s’engagent à .démissionner en/bloc au cas
où on soulèverai! la question tarifs ; et que,
d’autre part, les Syndicats ont seuls qualité
pour juger de l’attitude ultérieure à pren-
dre.
En somme, Si enveloppée de réserves
qu’elle soit — et il nous sera bien permis
de dire que ces réserves sont vraiment
excessives — en somme, disons-nous,
cette décision met fin au conflit menaçant.
Et le ministre du Travail n’en a pas ca-
ché sa satisfaction :
« le suis très heureux de çet accord, a-
t—il dit à un de nos confrères. Seules des
prétentions injustifiées pouvaient i’empê-
cheh Je me réjouis de les avoir fait dispa-
raître. et de pouvoir compter maintenant
sur la collaboration du corps médical orga-
nisé pour étudier et faire aboutir, à bref
délai, devant le Parlement, les projets de
réformes sociales qui me tiennent tant à
coeur — et tout d’abord celui qui tend à
instituer l’assurance sociale contre le.ris-
que d’invalidité. »
Il n’est point besoin de démontrer que
cette collaboration peut et doit être dans
bien des cas la condition s
but d’améliorer et d'humaniser la vie
sociale.
Aussi tous ceux qui, comme nous, ont le
souci d’arriver à la réalisation de cet idéal
pourtant si simple, se féliciteroul avec le
ministre du travail de l’accord intervenu,
— et qui était nécessaire, — entre l’admi-
nistration et le corps médical.
F. POLET.
POLÉMIQUE
INDÉSIRABLE
J’ai reçu une visite qui m'a beau-
coup touché : c’est celle d’un lycéen
qui venait m’entretenir d’un regret-
table article paru dans l’un de nos
journaux hebdomadaires sous ce titre :
ce Avons-nous des Thalamus ? » et dont
on devine la tendance. Le numéro en
question de ce journal a été vendu et
distribué à profusion, principalement
aux abords du Lycée, de sorte qu’il a
provoqué une véritable émotion dans
notre établissement secondaire.
Mon jeune interlocuteur était au-
près de moi l’interprète de tout un
groupe des grands, c’est-à-dire des
rhétoriciens qui reçoivent les leçons des
trois projesseurs particulièrement vi-
sés. Ils avaient tenu à Jaire appel par
écrit à mon intervention et la lettre
qui m’a été remise portait dix-huit
signatures, sur une trentaine d'élèves,
si je ne me trompe, o Notre protesta-
tion, m’écrivent-ils, est' un démenti
formel à de honteuses calomnies ainsi
que l’expression de la reconnaissance-
que nous sommes heureux de témoi-
gner à nos professeurs. »
Je ne publierai pas lès noms, d’abord
parce qu'il vaut mieux que des lycéens
n’interviennent pas publiquement dans
nos débats; je sais que mes jeunes
amis comprendront celte réserve que
leur âge leur impose et nous impose.
D’autre part, des esprits malveillants
auraient beau jeu de tourner en ridi-
cule leur intervention juvénile, et enfin
je ne voudrais pas que leur geste gé-
néreux ait pour l'un ou l’antre d’entre
eux. une répercussion fâcheuse quel-
UUlUJUGa
Cela dit, je leur suis reconnaissant
d’avoir eu confiance en moi et d’avoir
pensé que je me ferais volontiers leur
interprète. En écoutant mort interlo-
cuteur indigné, tout rempli du Jeu
sacré de la jeunesse, je me reportais à
des années en arriéré, déjà lointai-
nes, où je frémissais aussi à la mdin-
dre injustice, où je ne doutais de rient
où je ne comprenais pas qu’être jeune
était un défaut impardonnable pour
agih 1 La vie nous a appris, à moi $
comme aux autres, qu’il faut atten-
dre, pour avoir le droit de s’indigner,
l’âge où on ne s'indigne plus l Ce-
pendant, il faut croire que mes facul-
tés émotives ne sont pat complètement
émoussées puisque ces jeunes gens ont *
senti qu’ils pouvaient venir vers moi ;
je lès remercie de ce témoignage indi-
rect qu’ils m’ont apporté, car rien ne
m’est plus précieux que de pouvoir
continuer à sympathiser avec la jeu-
nesse. (Pourvu qu après cela on ne me
prenne pas pour un vieux barbon !) j
Nos adversaires diront sans doute ’
que je suis moi-même un peu jeune, !
au Havre, pour démentir avec auto- i
rité les propos du Travailleur, pour ne |
pas le nommer ; mais j'ai, cependant, I
I un moyen de les contrôler personnel- i
! lement. Je sais que l'un des projes- j
seurs, pris le plus vivement à partie
parce qu’il est israëlite et républicain,
s’est borné, à la conférence Hayssen
qui est l’occasion de tout ce tapage, à
demander que la contradiction fût per-
mise afin de rétablir un peu d'ordre
dans la salle ;je sais, de plus,! qu’il a
été un des premiers à faire des réser-
ves sur les théories du professeur de
Bordeaux et sur sa façon de les pré-
senter. Le Travailleur a bien voulu
apprécier, avec une bienveillance dont
nous reconnaissons tout le prix, l’ar-
ticle du Petit Havre « propos de cette,
conférence ; eh bien, qu’il sache que
je l’ai écrit en grande partie pour
répondre à la légitime émotion qu’elle
avait causée chez les projesseurs de
notre Lycée. Je suis donc fondé à dire
que ses attaques ne reposent sur rien.
■En terminant, il nous plaît de rap-.,
procher de l*article de cet liebdoriia-j
daine atrabilaire une information pa-
rue dans la Libre Parole, toujours à
propos de M. Th. Ruyssen, et qui ne
provient certes pas des milieux les plus
aiancês du Havre, information dont
nous réprouvons d’ailleurs la tendance
nationaliste* mais qui se termine par
ces mots : « Les projesseurs du Lycée
du Havre ont tenu à affirmez en cette
occasion leurs sentiments patrioti-
ques. »
CASPAR-JORDAN.
aaagflWBB'iiiaiiuiiiMiii i iwrn
Le Président de la République
JE£TM BRETAGNE
Lo président dé'la République a quitté
P,rs», hu*r matin, à 10 heures 20, se rendant
en Bretag ’e.
M. Poincaré est accompagné par M. Jac-
quier, sous-secréiaire d'E at aux beaux-
arts. il sera rejoint dimanche, à Rennes, par.
M. Nouions, ministre de la guerre.
Après un court arrêt à Laval, pendant le-
quel M. Poincaré s’est rendu à l’Hôtel de
V ile et a inauguré le s-rvics des eaux, le
train présidentiel s’est dirigé sur Vitré.
Dm Cttople dais te Saint-Laurent’
Un transatlantique, 1* « Empress-of-Ireland », entre en
collision avec un vapeur charbonnier
±,000 VIOTII&OES
Dans lé Saint-Laurent, alors qoe le brouil-
lard, enveloppait tous les navires, deux stea-
mers, \'Ema> ess-of-lreland et le Storsla t sont
entrés eu collision. Les premiers ramotélé
grammes qui nous, parviennent noii- ap-
prennent, dans leur laconisme tragique,
tonte l’étendue de la catastrophe.
Le nombre exact des victimes est encore
inconnu, mais l’on craint d’avoir à déplorer
mille morts. Le paquebot Ëmpress-of Ireland
est en effet nn des plus grands transatlanti-
ques de ta Canadian Pacifie RO», et il avait à
bord de nombreux passagers. Ii a été abordé
par le Storstad, vapeur charbonnier, et, en
dix minutes, il disparaissait dans les flots.
On s’imagine, dans ces conditions, dans
quelle précipitation désordonnée dot s’ac-
complir le sauvetage.
C’est par un télégramme de Londres que
nous est parvenu la terrible nouvelle.
On indiquait qu’hier, vers 3 heures du
malin, la station radiotélégraphique de Fa-
ther-Point, dans l’estuaire du Sdnt-Laorent,
transmettait à la station centrale de Quebec
nn message d’après lequel il venait de rece-
voir le signal S O. S. transmis par le H. G.
L. B., ce qui signifiait a IEmpress-of-IreLand
en détresse ».
Le signal en question avait été également
reçu par le navire dn gonvernement cana»
dieo fEurêka, dn service fluvial, qui y avril
réoondu, mais presque immmediaiemenl
VEmpress-of Ireland avait cessé de re non'ire,
I Eutp-ess nf Ireuind se trouvait i ce moment
là. a 90 moies à l’Jî.tt d» Father Point.
■ L’Eurêka et le Lady-Evelyn s’talent im-
médiatement portés au secours du trans-
atlantique qni avait été abordé par nn char-
bonnier, le Storstad, entre 2 h. 1/2 et 3 heu-
res moins le quart du matin.
Les deux navires accourus au secours pa-
rent sauver 420 personnes pour la plupart
des femmes et des enfants, qui forent im-
médiatement transportées et débarquées à
Rimouski.
Hit-r, dans l’après-midi, la co»fiematioa
officielle est arrivée, ne permettant pins de
douter de l’rtendue de la catastrophe qui
s’est produit-' à Father Po nt, ce qui permit,
malgré ia rapidité dés événements, de porter
secours à des centaines de nautrafes eide tes
d' har,nier à Rimotiski. petite vrtle de près
de 4.000 h.ibdants qui se trouve sur la rive
Sud de f'estuaire du Samt-Laurent, à 265 ki-
lomètres au Nord-Est de Québec.
C’est de cette petite ville que sont partie
dans ia journée, tes informations précisant
les oraonslan ‘e dn naufrage. Un des radio-
télégrames arrivés à New-Yo k d t que 1,00#
personnes ont péri et que400 personnes seu-
lement ont été sauvées.
LE NOUVEAU PARLEMENT
■HertLifiamànat ta ” I - Cllonè /'élit navre
MARIANNE : On a changé les morceaux, mais
, . ... c’est toujours un habit d’Arl-q dn.
C’est lundi prochain la rentrée des Chambies ; à celte
nous devons au Parlement, nos lenteurs nous excuseront de reproduire 1 amusant dessin
de notre spirituel confrère Le Cri de Parts, .
La Consternation
Aussitôt que la nouvelle a été connue dans
le» milieux maritimes, la consternation a été
générale.
Des scènes douloureuses se sont produites
à Liverpool, port d’atucue de VEmpress-of-
Irelnnd.
Unr foule nombreuse a assiégé les bnreanx
de la Compagnie à laquelle appar ient le
navire, afin de connaître les derniers rensei-
g ipmpnts rrçus.
v L'Empnss of Ireland avait à bord 77 passa-
gers de première classe, parmi lesquels fan-
Oien memwe du parlement anglais, Sir
Henry Seton-Kair ainsi que de nombreux
saluuses.
• Au Havre, les représentants de la Cana-
dian Pacific, MM. Hemu, Peron et G®, dont
les b»r
tastrophe. reçu d indica-ion leur permettant
de savoir si, parmi le» passagers, se trou-
vent des Français et même de nos conci-
toyens. Il se pourrait que parmi les hommes
de l'équipage il y ait des cuisinier» fon çais,.
mais cette supposition demande confirma-
tion.
« L’Empress-cf-Irelacd »
L’Empress-of-lreland avait quitté Québec
ava-1 hier vers 4 hflures de l’apres-raidi.
C’est. Comme nous l’avons dit, un paquebot
de The Lanadian P c fie Rai way.
Il était as»ez semblable â Lu Prov nce.
C’était un magnifique navire à h-it ponts
et deux hélices, d’une jauge nette d» 8 028
tonneaux. Il avait été construit à.Glasgow
aux chantiers Fairfield et lancé le 27 jauvier
i906 e avait comme caracté’i isthmes princi-
pales : longueur, 167 mèlte» 3U : largeur,
20 mètres ; creux 11 mètres ; puissance de
machines, 18 000 H P., tonnage brut 14.500
tx : vitesse, 18 à 20 noe ds.
Avec ions les amenagement* du confort
moderne, il pouvait recevoir 310 pass»g rs
de première Classe, 468 de seconde et 494 de
troisième.
Le pont 8npérieur, qni servait de prome-
nade aux vc.yagfurs. s’étendait sur une lon-
gueur de 90 métrés, et le pont inférieur al-
lait de l’ayant à l’arrière du navire.
VEntpress-of Ireland était muni de signaux
phoniques sous-marins. H avait été do.é de-
puis de la T. S. F.
Ce navire qui faisait régulièrement les
vovases entre l'Auateterre et le Canada.
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES CO Ni MERCI A LES
METAUX
LONbRES. *9 Mai Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant. n„ *63-/- -/- 2/6
3 mois..... ? c 63 10/- -/- 5/-
ETAIS’ * '
Comptant . 1 1 143 -/- -/- 32 '6
3 mois faclle '* US -/r - -/- 32/6
FER
Comptant., terme I*17* & -/- * d
t mois.... 81/6 1 d -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 28 mai H14.
NEW-YORK, 29 MAI
Cotons t juillet, baisse 16 points ; août,
baisse 17 points ; octobre, baisse 10 points ;
janvier, baisse 16 points,
râlé» i hausse 4 à 9 points.
NEW-YORK, 29 MAI
i> .nn '«ternir
Cuivre Standard disp. 13 85 14 ■—
— juin , 43 85 14 —
àanaluamat. Cou,.. 72 5 8 72 3 4
per 15 25 15 25
CHICAGO. 29 MAI
. G,. .• OHR »RRC84*
Blé sur Juillet.... 86 3/4 87 t S
— Septembre 85 3 4 86 • »
Mais sur....'. Juillet. .. 67 3/4 67 5 8
-, ..... Septembre 68 3/4 «8 3 4
SslDdoux sur. Juillet... 9 70 9 2
- Septembre 9 87 9 87
NQT4» « Demain Fêta _
LE NAUFRAGE
de 1’ “Empress-of-Ireland"
PLUS SE 1,000 MORTS
Récits des Survivants
La Collision
RIMOUSKI. — Le naufrage de 1 ’Empress of-
Ireland, ,e pins désastreux qui se soit pro-
duit depuis celui du Titanic, est survenu à
i h. 45 du matin par nu épais brouillard, à
20 milles de Father Ppint, à la suite d'une
collision avec le navire charbonnier Stor-
stad. ’
LEmpress-of Ir-la^d coula en 10 minutes.
Il avait été evenire à bâbord, presque en
son milieu. H en est résulté une voie d’eau
énorme par laquelle la mer s’engouffrait
avec une telle rapidité que I’Emprcsof-
Ireland donna aussitôt de ta bande, laissant
entrevoir nn engloutissement très rapide.
- Il était matériellement impossible de met-
tre beaucoup de canots à ia mer.
Avant que la plupart des passagers aient
pu se rendre compte de ce qui venait d'ar-
river, les télégraphistes avaient envoyé à
plusieurs reprises, par r; dioié égramme le
signal de détresse « S-O-S » pour réclamer
des secours.
Le siynal fut recnei'Ii par le bateau-pi-
lote ühoite qui se trouvait à dix mtlies de
distance, puis par le bateau-poste Lady-
Evelyn.
Ces deux navires accoururent & ton’e va-
, oeur et auaaù Us arrivèrent «or les lieux, da
sinistre, ils ne trouvèrent que quelques ca-
nots de sauvetage que VEmpre.es ayait pu
mettre à la mer et qui contenaient des sur-
vivants.
Le capitaine Kendall qui, commandant le
bâtiment pour ta piemière fois, se trouvait'
au nombre des survivants. Il ava l été re-
cueilli au milieu des débris qui flottaient sur
l’eau, par un canot de sauvetage, quelques
minutes après la catastrophe.
339 survivants furent sauvés par le Lady
Eoelyn et 60 par l’Eurêka.
La plupart des passagers de ir® classe sem-
blent avoir péri.
Le médecin du bord, les deux télégraphis-
tes, le commandant en second, le premier
et le second mécaniciens, un maitre d’hôiel
ont été sauvés.
Le premier officier et un commissaire
sont parmi les manquants.
Le bâtiment avait quitté Québec jendi, à
4 h. 20 de l’après-midi, à destination de Li-
verpool avec 177 passagers de lr® classe, 206
de 2®classe et 504 de 3® classe, ce nui, avec
l’équipage, faisait un total de i,200 per-
sonnes.
Parmi les manquants se tronvent de nom-
breux Anglais, dont M. Lawrence Irving. fus
dn célèbre aefour Irvmg, et sa femme; Sir
Henry Seton-Karr, avocat, ancien memb e
du Parlement, et 120 délégués de l’Armée
du Saint sur 140, qui se rendaient à Lon-
dres pour assister à une conférence inter-
nationale.
Les HescapSa
L’Empress of-Ireland se tronve à 19 brasses
dé to>>d.
Il a coulé si rapidement qne ceux des ras-
sagers qni ont été assi-z heureux pour trou-
ver place dans les ca ots de sauvetage,
étaient en chemise et a’avaient pu emporter
le moindre bagage.
L’état des rescapés est lamentah'e. Quel-
ques-uns ont les jambes ou les bras brisés ;
tous ont enduré de terr’bOs souffrances.
M G 'ssehn, avocat à Montreal, 8 est sauvé
en se cramponnant à Uu radeau.
Le Saint-Laurent est couvert d’Anavefcde
toutes sortes sur une étendue de plusieurs
centaines de milles*.
Le soleil a brillé pendant la màtméo et
quoique l’eau soit extrêmement fouide, l’air
X’est maintenu à une température pius éle-
vee.
Les Secours à Rimouski
RIMOUSKI. — Le capitaine, trop abattu, n’a
pu umuer de longues explications an sujet
du desastre.
Lès habitants de Rimouski se sont rendus
en silence dans les D >cks, où l’on a débar-
qué les morts et les »u> vivants.
Ils ont donné à ces derniers tous les soins
possibles.
Tous les médecins de la Tilfe étaient pré-
sents.
Un grand nombre de blessés ont été.trans-
portes dans des cliniques.
Les habitants ont apporté anx naufragés
des vô ements de toutes sortes.
Deux dét-ôis ont été établis, l'un aux Docks
et l'aoue à ia gare du c'ùmin de fer.
C’est dans ces derniers dépôts que l’on a
transporte ceux des naufragés qui n mt pu
trouver pl«ce dans les cliniques et les mai-
sons particulières.
Le sauvetage
RIMUJSKI. — VEurêka et (e Lady-Evelyn, en
ai>ivaut sur le deuxoe la cata»ir- plie, ont
assiste à un spec acle anal gue à ce ui que
virent les paquebots venus au secours du ï*-
tanic.
La mer était seulement pins calme.
A i'ei droit ou avmt co>.lé VEmpress of-
Ireland. ou apercevait des épaves et, parmi
elles, plusieurs chaloupes de sauvetage dans
lesquelles les survivants se tenaient s r és
les uns contre les au.res, les traits hagards et
poussant des gémissements.
Qu Iques infortunés étaient à Eugénie. I
P u des naufragés étaient en -tat de p iner.
Deux des rescapés, M. et Mme Brake, ont
raconte que, reveilles en sursaut par te’choo
et ne pouvant trouver de bateau de sauve-
tage, ils se jetèrent à a mer où ils furent
recueillit par une chaloupe du Lady-Evelyn.
‘ L’eau en pénétrant dans la chambre des
. machines orovonua ano terrible exQlosioo*
ce qni obligea plusieurs personnes à se jeter
à la mer.
C’est .ainst qne le commissaire adjoint santa
par dessus bord et fut recueilli par une cha-
loupe. .
Cette chaloupe qm portait le n® 3, resta
pendant quelque temps snr les lieux dq
naufragé et sauva le capitaine qui était cram-
ponné à nne epave.
Le capitaine avait santé à la mer au mo-
ment où son navire avait disparu.
Tous les Canots de sauvetage
n’ont pu être mis à l’Eau
RIM°USKI. — M Davis, de Montréal, l’un
de» ..r>iyants capable de fournir quelques
renseignements, dit que sa femme et lui fu-
rent reveilles par le choc. I'sne s’aperçurent
qu’il y avait nn accident que lorsque l’eau
entra dans leur cabine.
Ils montèrent sur le punt, mais (e navire
donn u tellement de >a bande qu’il était im-
possible de mettre un canot â la mer. Ils res-
tèrent sur le pont tandis que le navire s’en-
JfonÇ'iit dans Peau. Pris dans un tourbillon
au moment où disparaissait le bâ'imeot, ils
s’accrochèrent à une pièce de bots et purent
'ainsi être sauvés.
Ace moment, Mme Davis était évanouie.
M. Longlet, propiietaire d’un ranch, resta
assis sur la balustrade du pont pour atten-
dre l’eegloi tis»ement du navire. Il pat re-
monter a la surface et s'accrocha an rebord
d’une chaloupe, Il attendit ainsi d’être re-
cueilli par l’équipage da l‘Eurêka.
Un musicien de l'armée du Saint, se laissa
glisser le long du navire et desce' dit dois
l’ean. I< nagea alors dans la direct on u’uu
Laieau de sauvetage où il tut recueilli.
La « Storstad » eût avarié
SYDNEY (N -m vèffe-Ecosge, — Le Storstad
est eu état d arriver a Québec par ses pro-
pres movens.
Un radio-télégramme envoyé p^r le Lady
Evelyn qui lui sert d’e»Coi te dit que le Store-
t-id, quoique très gravement avarié, reste â
flot, g' àce a ses cloisons étanchés,
On annonce de Rimouski que le Storstad'
n'a aa’an très Délit nombre de survivants à
son bord, parmi lesquels plusieurs blessés i
il ramène egalement plusieurs morts.
Les Harts
MONTRÉAL.— Un des survivant* dn nan-
frag« d. VEmpress-of-Ireland a P-légr pmê
hier après-m■ iï à sa m i">n de -commerce
que le nombre des mons est de 1,030.
RIMOUSKI. — On craint maintenant que le
notuore ues morts ne depa»se miile.
R MOU’KI ■— On évalue maintenant à pin»
de IOI u* le nombre aes^morts
D’après la liste partielle d ssnrvivants éta-
blie à 2 heures de Papiès-midi. ildevienU
évident qu’il y a peu de passagers de l®*
classe qui ont été sauvés.
Le quartier général de l’Armée dn Salât a
Toronto donne la liste d»s morts de l’Armée
appartenant an groupe de Toronto qui se
trouvaient à bord ; on y relève le nom d’uutf
fillette de 8 ans.
Un Train d3 Secours dîralUe
QUÉBEC. — Un train spécial de seconrs nul
[ rameuait des survivants de VEmpr-ss-of-lre-
la«d a déraillé p3u do temps apres avoir
quitté Rimouski.^ -
On ne croit p is qn’il y a de ble*«é». ,
Ur< autre train a été iiumediateme.1*'
formé.
Las Tê'êgraph’sta
L*>s deux télégraphistes de VEmpress-af-
Ireland ont été sauves. Le second teiegra-
pfaiste arrivait pour prendre son service#
lorsque se produisit la coilision.il put en-
voyer nn télégramme san» fii à la station de
Fdth*r Point, pour demander da secours,
puis il se sauva en sautant dans nne cha-
iou pe. , , .
Les denx télégraphistes sont arrivés a BI-
moio-ki, à bord de I Bar ka.
Les passagers ne tarissent pas d’élogos a
Régira du capitaine et dn pi ote du leidy-
Evelyn et da capitaine de VEüreka. ainsi que
d« leurs équipages qni ont fait preuve de la.
ptus grande bravoure* ;
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