Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-05-28
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 mai 1914 28 mai 1914
Description : 1914/05/28 (A34,N11982). 1914/05/28 (A34,N11982).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1721484
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
fl* mm» — fl* 11,98$ |8 Pages) 6 Centimes — ftHWI PB M4TW — S toffimt (à Pages» jeudi 28 w»i («qj
Administrateur • Délégué -Gérant
O. RANDOLET
Administration, Impressions et Annonces. TEL 10.47
35, Bue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
tl.-J. CASPAR - JORDAN
TélépUuae g K.SO
Saorétaire Général; TH. VALLÉE
lédactlon, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
ANNONCE®
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURMAL, 112, boul* de Strasoourg.
( L’AGENOE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARTS { seule chargée de recevoir ies Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois UN An
Le Havre, la Seine-Inférieure, i’Eure.i . _ „ _ „ _ „ „
l’Oise et la Sommé. 1 SO • Fr.
Autres Départements 6 Fr Miso — — ,
Union Postale MO » ï-o Fr. | 40 •
On s'abonna également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
La Vie Artistique et Littéraire
La Fragilité du Vers
Il est tout de même ua peu consolant de
penser qu’il y a aujourd’hui, en France, au
moins neuf cent dix-huit personnes qui ne
dédaignent pas d’écrire en vers.
Neuf cent dix-huit !...
Us étaient neuf cént dix-liuit joueurs de
lyre qui vinrent demander l’autre jour, à
l’Académie Clémence Isaurè, de Toulouse,
la palme glorieuse des Jeux floraux,
La Muse a du laisser tomber un regard
de béatitude sur ce presque millier d’en-
fants prodiges qui ouvertement, sans crain-
dre la risée, ni l’épigramme, ni l’ironie mé-
chante du réalismemoderne, habillèrent in-
génuement de mots sonores la sincérité de
leurs rêves bleus. Les braves coeurs I
Il faut dire en eflet, que les vers se por-
tent très peu en cette saison.
Amenez votre libraire dans un coin de
son temple, à l’abri de ses octavo. Interro-
gez-le. Avec un air de désolation peint sur
son visage d’ordinaire souriant de toute la
fraîcheur de ses nouvelles éditions, il vous
Confiera, à mi-voix, que le vers se vend pé-
niblement. qu'il se vend mal, que les poètes
sont gens malheureux et bien à plaindre.
Un esprit léger pourrait supposer que ces
petits bouquins où les lignes ne sont jamais
pleines, où les «huitpieds» s’avalent si
prestement, dans un coup d’oeil, s’adap-
taient à merveille à notre existence mo-
derne, à sa hâte de vivre, à son besoin inten-
sif de rapidité fiévreuse, de nourriture in-
tellectuelle quintessenciée. Il n’en est
rien.
Le vers demeure nu article de grand
luxe qui ne franchit pas la limite des céna-
cles, et comme le luxe devient très cher,
même-au sein des petites chapelles esthéti-
ques, il en résulte que la patiente élabora-’
tion des jongleursde rimes souffre plus que
jamais de la mévente. C’est dommage.
On peut dire Aes choses très raisonnables
par la forme de l’alexandrin. Des illustres
ont donné l'exemple. Leurs arrière-petits-
enfants glanent encore de temps à autre
dans un champ où* la divirm l’oésie fait
pousser pour eux des.j5p|s..d*Qt, ’
,Le Monsieur qui écrit en prenant soin de
discipliner les mots, do les associer avec
intelligence, de Les faire chanter avec es-
prit, de les mettre au service d'une belle
image ou à la défense d’une noble idée, ce ;
Monsieur-là n’est point forcément un subli-
me maniaque, inquiet de ne pas exprimer
Sa pensée comme la grande majorité de ses
voisins.
li s’offre tout simplement le plaisir per-
sonnel de célébrer son culte à l'Idéal, de
répondre à ses aspirations intiines, de lais-
ser parler le monde d’harmonies qui bouil-
lonne en lui, ou qui, plus naïvement, lui
glisse à l'oreille, en balbutiant, des musi-
ques qui ont un charme prenant et très
doux parce que c’est lui qui les invente. :
C’est un brave type de rêveur. Il passe
dans la vie avecune petite fleur bleue qu’il
soigne en pot, dans l'intimité de sa rêverie, 1
de toute sa ferveur d’artiste. Il dessine dans
la marge de son existence, souvent morne,
des paysages magnifiques qui illuminent
de leur féerie la banalité triste des jours
qui passent.
C’est un imaginatif attendri, créateur
d’illusion, un pêcheur de lune, une âme
délicate et sensible qui se grise d’une chan-
son. Il passe le meilleur de ses loisirs à
faire des mariages de rimes qu’il prévoit
naturellement féconds, heureux, prospè-
res, engendreurs de versiculets qui chan-
teront â leur tour la générosité des enthou-
siasmes et confieront leurs chers espoirs à
la frivolité d’un nuage qui passe.
Nous sommes les rimenrs, individus pervers
Qui font des vers d’amour pour l'amour seul des
[vers.
Ça n’oblige personne A mépriser la prose
Et ce n’est pas plus bêle, en somme, qu’autre
[chose...
C’est mon vieil ami Hugues Delorme qui
parle ainsi, avec toute la sagesse d’un rê-
veur dont la lyre est demeurée spirituelle
et digne, même quand elle est employée à
parer de paillettes l’ronie d’un couplet
de revue.
Créateur d’illusion charmante, grand
chasseur do chimères et fabricant de sym-
boles plus ou moins inédits, le poète s’était
mis en tête d’être aussi marchand eu mots
ouvragés et ciselés.
La vie moderne férocement pratique n’a
même plus le temps de s’arrêter au pied
des tours d’ivoire d’où les chanteurs persé-
vérants laissent tomber des vers eu bou-
quets.
Et puis, entre nous, je ne sais pas très
sûr que cette tour là soit vraiment d’ivoire.
L’amertume des temps a dû exercer de ce
côté ses déplorables contrefaçons. On m’a
assuré qu’elle n’était plus qu'en celluloïd
et que les rimes les plus millionnaires n’ar
rivaient pas toujours à payer la mansarde
et la pâture.
Nous n’en aurons que plus d’admiration
étonnée pour les neuf cent dix-huit aèdes
de Toulouse, pour la sérénité dé leur foi,
pour la constance de leur effort, même si
la grande majorité de ces chanteurs est
condamnée, pour vivre des vers, à mettre
sa Muse au service de la publicité d’une
eau purgative ou d'un nouveau rasoir mé-
canique.
Je n’oublierai jamais la mine épouvantée
d’un directeur à qui je présentais un jour
uni pièce de théâtre.
; ! Nom d’un petit bonhomme, j’avais ou
bliédevous prévenir 1... C’est en vers
votre machine î
— Hélas t
— Jusqu’à la fin?
— Jusqu’à la fia !
— Enfin donnez tout de même. Je vais
tenter un grand coup. Mais ça va être dur.
On va recopier-votre histoire en mettant lés
vers bout à bout.,..
— m
' — Us prendront cela pouf de la prose t
ALBERT-IIEBRENSCHMIDT.
A.TJ MAROC
La Libération do M. Monnier.
Nouvel incident
Tanger, 27 mal.
La libération de M. Monnter a été obtenne
sans Conditions, giâce à l’inflaence du drog-
manat de l’agença de France à Tanger, ainsi
qu’à celle du chérif d’Ouezzan.
Le chérif s’était fait accompagner par Abd-
el-K ider, interprète de M. Monnier.
Des brigands, furieux de voir M. Monnier
1 cr échapper sans qu’il en résulte aucun bé-
néfice pour eux, se sont précipités sur Abd-
el Kader et font fait prisonnier.
Le colonel espagnol Echagüe à Rabat
Rabat, 26 mil.
Le colonel Echagüe a visité aujourd'hui en
automobile, Rabat et lés environs. Il était
accompagné du capitaine Cimetière, du ser-
vice des renseignements. Iis ont pris de
nombreuses photographies.
U a d jeûné avec ie personnel civil de la
résidence et a assisté à un diner donné par
M. Titard, secrétaire général du protectorat.
Le général Lyautey est attendu demain.
It’ilCIDEHTJE COLOGNE
Notre Concitoyen, M. Sabathier,
raconte son arrestation
Uiclié Ft'.il ilXvrl
M. SABATHiER
On a vn, d'après lé récit que nous avons
publié hier, combien il peut t n coûter à des
Français, même les plus honorables, de re-
g.rder, mêm8 de loin, i’alterrissage d’nn
Zeppelin.
L’arrestation de MM. Ciément-Bayard, Sa-
bathter et Nicolas fera, on le sait, l’objet
d’une enquête officielle : il est donc néces-
saire de bien préciser les déclarations faites
par les victimes de celte mésaventure déplo-
rable, et voici celles COi fiées par notre con-
citoyen, M. S
pi es n’ajoutent que quelques détails à ce
que nous avons déjà dit ;
Le champ d'atterrissage, à Biokendo^f, cù
nous nous étions rendus pour voir le diri-
geable, est accessible à tout ie monde. Une
route le borde, mais aucune palissade, alt-
erne inscription n’en défendent l'entrée.
Mêlés aux curieux, nous assistâmes donc,
d’asstz iota, à la manoeuvre du dirigeable.
Quand ce fut fini, après avoir pris un rafraî-
chissement dans une auberge, nous nous
disposions à remonter dans notre voilure
pour regagner la gare, lorsque quatre poli-
ciers, qui devaient nous pister depuis Ham-
bourg, nous abordèrent.
L'un d’enx, dans un français très approxi-
matif, nous intima de les suivre à la préfec-
ture de police..
11 n’y avait rle i à rép'iquer ; les policiers
di posaient d’une voiture automobile. Je
montai dans leur véhicule avec M. N colas,
M. Ciément-Bayard et l’interprète sVmmar-
quèrent dans l'autre voiture, avec daux po-i
liciers.
Arrivés bientôt à Cologne, nous fûims re-
çus par le commissaire de police. Les agents
nous firent subir un premier ioterroga oire
d’identité, nous fouillèrent, nous r,tirant
to t ce que eon e tâtent noi poches, sauf un
mouchoir. Enfla, ils envovère u chercher
nos bagag*s à (n gire. Devant nous, ilseffec-
tnèrentun tri mi uitieux, .mettant de côté
les carnets, les p ipisrs, bref tout ce qui, à
leurs yeux, pouvait par >ître Compromettant;
Sur c»*s paquets, ils placèrent des fiches. J'ai
conserve, en souvenir, celle qui m'avait été
aff ct-e et que voici...
. Et M. Sabathier exhibe, en effet, un bout
de carton qui prouve qu’il a été arrêté pour
une « affaire penale ».
Tous quatre, nous lûmes, te soir, soumis
à un nouvel interrogatoire. A chacun de
nous on posa des questions identiques sur
le but d,ç notre voyage, sur ce que nous
avions Mt dans les diverses villes a’Allema-
gne où nous avions séjourné. C’e-t au cours
de qet- interrogatoire que j’ai acquis la certi-
tude que nous étions « niés » depuis Ham-
bourg au moins.
J’afsu depuis que les policiers avaient es-
sayé de soudoyer puis d'intimider notre in-
terprète autrichien. Iis commencèrent par 1
lui promettre une excellente place dans Ta
police allemande s’il consentait à dire la vé-
rité !.. . Iis lui annoncèrent ensuite que ses
clients allaient être relâchés et qu’il serait
retenu huit ou quinze jours pour ne pas
avoir voulu parler.
Au fur et à mesure que nous étions inter-
rogés, chacun de nous était conduit à la
prison centrale de Cologne. EU payant, nous
pûmes éviter l’horrible voiture cellulaire et
nous offrir une auto.
Ni mes compagnons ni moi ne pûmes fer-
mer l’oeil de la nuit. J’eus tout le loisir
d’examiner ma pris- n — une pièce de deux
mètres de large sur trois mètres cinquante
de liant, pourvue d’un lit de camp garni
d’une paillasse très dure et d’uneconverture
assez légère. Dans un coin, nn récipient de
nécessité et des brosses avec, écrites en
allemand, des instructions relatives à leur
usage., j
Le mai/n, vers six ou sept heures, le geô-
lier vint nous offrir dn café J’ea bus et le
trouvai exécrable. Puis il nous a parta un
potage très consistant, aux haricots et au
lard. Jeie g"û dont je mangeai une tranche. Ce lat ma
seule nourriture de la journée.
Le samedi, dans l’après-midi, nous étions
conduits devant le juge qui se borna à nous
annoncer qu'il allait nous remettre en libei té
pour la raison qu’il n’avait été trouvé, sur
nous, aucun croquis, aucun pian.
Le Président de la République
en Bretagne
Le président de la République quittera
Paris demain vendredi à 10 h 30 du matin,
par la garede3 Invalidés po .r effectuer un
voyage én Bretagne. Le chef de l E at sera
accompagne au cours de ce voyage par M.
Jacquier, sons-secrétaire d’Etat aux beaux-
arts, et non par M. Doum^rgue.
Le président de la République passera une
partie de i’après- midi de vendredi à Laval
où, après la présentation des autorités à la
préfecture, il inaugurera le nouveau ser-
vice des eaux de la ville, assistera à on vin
d honneur qui lui sera offert à l’hôtel de
ville et visitera l’hôpital. Le président de la
République repartira ie soir même pour Vi-
tré, dont il visitera également l’hôpital et où
il couchera.
Le lendemain, le train présidentiel quit-
tera Vitré à 8 heures da matin pour Fougè-
res. M. Ràynionu Poincaré ne fera, dans cette
ville, qu’un bref séjour, durant lequel il re-
cevra les fonctionnaires et les corps consti-
tués, et visitera uue exposition de la chaus-
sure installée à l’hôtel de ville, et l’Hôtel-
Di-u. Il repartira à il heures et demie de
Foi gères pour Saint-Malo. Le traia prési-
dentiel fera sur ce p rcours deux courts ar-
rêts officiels : à Autrain et à Dol. Il arrivera
à Saint-M lo à trois heures.
Après avoir reçu les membres du conseil
mun cipal, tes fonctionnaires et la munici-
palité de Southampton, le président de la
R publique se rendra en voiture à Paramé
qu’il visitera, puis à Saint-Servan, où il
s’embarquera pour Dinard. Après avoir visi-
té cette ville, M. Poincaré rentrera par mer
à Saint-Malo où il assistera ie soir à un ban-
quet.
Le président de la République couchera
dans soa train et se rendra dimanche matin
à Saint-Brieuc où il visitera l’hospice et ie
lycée. Il se rendra l’après-midi à Rennes, un
banquet lui sera offert dans ceite ville par le
conseil municipal et la chambre de com-
merce.
Lundi matin, M. Raymond Poincaré assis-
tera à Rennes à une fête universitaire et aux
séances d’iaauguration do l’Hôtel de Ville et
d'un groupe scolaire. Après un banquet clô-
turant ta 40e fête fédérale de gymnastique, le
présidant de la République visitera ITIôtel-
Di tu et se rendra au Champ-de-Mars, où il
assistera à un carrousel militaire et à des
manoeuvres de gymnastes.
M Rayai >nd Poincaré quittera Rennes à
6 heures du soir pour rentrer directement à
Paris.
—- ■■ ■ n— ssa —: ■ : -■ ; m;
M CONSEIL WÜHICIFAL
Séance du 27 Mai 1914
Présidence de m. GÉNE8TAL, Maire
Le Compte Administratif de 1913
Les Centimes additionnels pour application des lois sociales
U CRÉATION D'UN OFFICE PUBLIC D'HABITATIONS A BON MARCHÉ
L’OFFICE PUBLIC
d’Habitations à Bon Marché
Je me Jélicite d’avoir assisté à cette
séance da Conseil municipal où a été
votée la création d’un Office public
d’habitations à bon marché. C’est une
décision féconde qui donne une sorte
de consécration aux efforts privés qui
ont été Jaits jusqu’ici dans notre cité
et qui ne manquera pas d’avoir les
plus heureux résultats.
L’unanimité du Conseil prouve que
la Ville da Havre tient à être à l'avant- '
garde du progrès et que les divisions
politiques n’empêchent pas la collabo-
ration pour de bonnes actions à accom-
plir, et tout cela est réjouissant.
On nous permettra a ailleurs de dire
que notre cite se devait à elle-même
d’être parmi les premières à appliquer
la récente loi sur les habitations à bon
marché, puisque l’initiative même de
tout ce mouvement social est venu de
chef nous, en quelque sorte, en la per-
sonne de M. Jules Siegfried.
Le bienfait de ces actions pratiques
et utiles est vraiment de rapprocher
les extrêmes puisqu’api ès avoir rap-
pelé le nom, de l’honorable député,
je suis amené à citer, avec considéra-
tion également, celui de son adver-
saire aux dernières élections, M. Le
Chapelain.
En effet, si je me félicite d’avoir as-
sisté à la séance d’hier, c’est aussi par-
ce que j’ai eu le plaisir d’y entendre
un remarquable rapport présenté oar
le conseiller socialiste ; rapport qui té-
moigne non seulement de son dévoue-
ment naturel à la classe ouvrière,
mais aussi de sa compétence alimentée
aux bonnes sources.
Tout ce que M. Le Chapelain nous a
dit de l’influence décisive du logis sur
la santé, sur la sobriété, sur la mora-
lité et sur l’éducation des travailleurs,
sans parler de la dépopulation, nous
paraît porter le sceau de là vérité, à
tel point que nous serions tenté de voir
dans la question de l habitation le
noeud de la question sociale elle-
même.
Un de nos amis, trop ironique, ré-
sumait un jour ainsi les revendications
ouvrières : « L’automobile pour tous /»
Il avait tort, mats je dirais volontiers
« Une maison pour chacun ! »
CASPAR-JORBAN.
Le Conseil municipal s’est réuni hier soit
en séance extraordinaire. L’ordre do jour
étant très chargé, la séance s'est prolongée
jnsqu'à une heure tardive. Elle a du moins
été fort intéressante par quelques-uns des
rapports qui ont été las et qui ont donné
lien à des voies relatifs à l'application des
lois sociales. Ainsi, en ce qui concerne l’as-
sistance aax_ familles nombreuses, l'assis-
tance aux vieillards, — et particulière ment
on rapport de M. Le Chapelain, an nom de
la Commission d'iotêrè general, sur la créa-
tion, au Havre, d’un Office public d’Habi-
tations à bon marché.
La séance étant ouverte, l’appel nominal
fait constater la présence de M. Gênestai,
maire; de MM. Morgand, Ser urier, Vigné,
Jennequin. Bidour^au, Valentin, adjoints ;
de MM. Langlois, Basset, Coty, Maiiîari, de
G'andmaison, Àuger, Begouen - Demeaux,
Beurrier, Lang, Lenormana, Le Chapelain,
Coulon, Grenier-Lena trehand. Durand-Yiei,
Cberfils, Dero, Masselin, Brot, Deliot, Sala-
crou, Meyer, Allan.
Communications
M Genestal, maire, fait connaître qu«
I Administration a reçu un certain nom-
bre de communications dont les principales
sont les suivantes :
Remerciements
•
Mme Lamotte, veuve de M. Alphonse La-
motte, ancien directeur de l’Ecole des Beaux-
Arts et conservateur du M sée des Beaux-
Arts, a adressé une lettre dans laquelle elle
exprimes ses remerciements pour les témoi-
gnages de «ympathie qui lui ont été donnés
par le Conseil municipal et l’ad mini itrai ion,,
à l’occasion de ia mort da son regrette
mari.
Service de la Police sur les quais
Participation
M. Morgand, adjoint, expose que, pu
suite de la m se eu appliCâno i, à comptei
du iw janvier 1914, au règlement voté
par le Conseil nuniripal dans >a séance
du 28 décembre 1910, il est résulté uu relè-
vement de* traitements attribués au person-
nel de la pobee. En outre il a été reconnu
qu’il convenait de compter, pour chacun des
membres de ce personnel, en plus de son
conge normal, un» moyeone de 18 journées
d’indisponibilité par an. Enfin, un service
complémentaire de police, compose de 7 unî-
tes, a été créé à compter du 16 décembre
1913, et la dépense, jusqu'au 31 décembre, a
ete supportée intégralement par la Chambra
de Commerce, mais à titre excep: ionnei.
Ces divers éléments ont entraîné un ac-
croissement des dépenses' de gardiennage.
En ce qui commerce ia Chambre de com-
merce et la Vil ie, le coû; du service, qui
était précédemment de 41 282 fr. 54, sers
porté à 64.971 fr. 39.
L’augmentation provenant du relèvement
des traitements et dn calcul de 13 journées
d’indisponibilité a porté la dépense à 47 368
fr. 92. En y ajoutant le coût du nouveau *er-
vice supplémentaire de 7 unités, soit 17 602
fr. 37, le coût total s’élève à 64 971 fr. 29
M. le président de la Chambre de Com-
merce a fait connaître à l’administration mu-
nie pale que sa Compagnie consentait à
prendre à sa charge cette dépense jusqu’à
concurrence de 40.353 fr. 67, augmentant de
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN '
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LOIVBItES. 27 Mai. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant. fermo *63 2/6 -/- 1/3
3 mois..... * 63 17/6 -/- i/3
ETAIS
Comptant . *148 8/- -/- 3S/-
3 mois soutenu, £ 1B0 8/_ _f_ 3ÿf_
FER
Domptant..| caUle 81/1 «
I mois.... 81/6 8 d
Prix comparés avec ceux de ia deuxième Bourse
lu 26 mai isii.
NEW-YORK, 27 MAI
Cotons t mai, hausse 21 points ; juillet,
hausse 17 points; octobre, hansse 27 points;
anvier, hausse 30 points. — Ferme.
Café* « hausse 8 à ii points.
NEW-YORK. 27 MAT
B n Jonx i. KICIIIST
Cuivre Standard disp. 13 90 13 91
— juin 13 90 13 91
Amalgamât. Cep... 73 i 4 72 i 2
F®*1..........V 15 23 15 25
CHICAGO. 27 MAI
C. DÜ JOUR ï. PP.RCKf»
Blé sur...... Juillet.... 86 1/2 86 3 8
Septembre 88 1 2 88 t 2
Mais sur Juillet....: 67 3/4 67 â/4
. r*. Septembre 66 7/8 60 6 8
Saindoux sur. Juillet.... 9 §0 9
— Septembre _ 9 97 9 90
Le Président de la République
a échappé à un Attentat
LYON. — La veille de l’arrivée de M. Poin-
caré, la sûreté lyonnaise avait arrêté à Li-
meuest, un anarchiste nommé Péchoud. âgé
de trente ans, qui était porteur d’une bombe
ao picrate de potasse.
Une perquisition opérée an domicile de
cet individu amena la découverte d’une au-
tre bombe plus volumineuse et d’une grena-
de volée dans un arsenal.
Cette arrestation avait été tenue secrète,
pour n’alarmer ni le président, ni la popu-
lation.
Hier soir, on a fait exploser an parc d’ar-
tillerie les engins saisis.
Si les bombes avaient fait èxpiosion dans
la foule, elles auraient fait de nombreuses
victimes.
Péchoud qui a été déjà interné à l’asile
d’aliénés de B^on, a été mis à ia disposition
du juge d’instruction.
LA CONVOCATION*DE LA CHAMBRE
La présidence de la Chambre a lancé hier
à tons les députés la convocation pour la
seance de luodi 1er juin.
L’ordre du jour de cette séance compren-
dra l’élection d’un president et de deux vi-
ce-présidents provisoires et l’installation du
président provisoire.
TABLEAUX D’AVANCEMENT
LIMOGES. — La France militaire annonce
que le» tableaux, d’avancement des officiers
de complément paraîtront vendredi matin,
29 juin courant et seront suivis immédiate-
ment des tableaux de concours pour la lé-
gion d’honneur et la médaille militaire.
M. CLÉMENT-BAYARD
AU QUAI D’ORSAY
M. Ciément-Bayard s’est rendn hier soir, à
6 h. 30, au ministère des affaires étrangères
pour remettre un rapport écrit sur les cir-
constances de son arrestation et celle de ses
compagnons.
UNE CHASSE AUX CONTREBANDIERS
ROCROI. — La douane à la frontière ayant
été prévenue qn’une automobile montée par
deux hommes masqués et chargée de contre-
bande avait franchi hier la frontière, allant
dans la direction de Rethel, ie lieutenant des
douanes Regnion-z et un sous-brigadier ré-
quisitionnèrent nne automobile et se mirent
à ia poursuite de la voiture.
Au Châtelet, près de Rethel, les douaniers
rejoignirent les fuyaids qui stationnaient
chez un aubergiste, lui-même contreban-
dier.
Alors que le lieutenant était ailé chercher
le maire pour opérer une perquisition, les
fraudeurs s’emparèrent du sous-brigadier
qu’ils ligotèrent et enfermèrent dans l’au-
berge. Puis ils s'enfuirent avec leur voiture.
Le douanier réussit à rompre ses entraves
et la poursuite recommença.
Le sons-brigadier ne pouvant atteindre les
fuyards tira des coups de revolver sous leur
voiture et en creva les pneus.
Les contrebandiers sautèrent à terre et
disparurent dans la campagne, mais an
douanier réassit à appréhender ie chauffeur
et put le maintenir jusqu’à l’arrivée du lieu-
tenant des douanes et les gendarmes.
La voiture contenait un chargement de
huit cents kilos de tabac et pour une somme
de cinq mille francs de dentelles.
Le chauffeur a été écroué à la prison de
Rocroi. . .
♦ . -
LE COMITÉ PERMANENT
FRANCO-ALLEMAND
Le Comité permanent institué pour la con-
férence franco-allemande de Berne l’année
dernière, se réunira samedi prochain à
Bâle.
UN BALLON BELGE
FRANCHIT LA FRONTIÈRE
MAUBEUGE. — Un ballon sphérique ayant à
bord n ois officiers beiges en tenue et un pi-
lote civil, a atterri à Vieureug, à 150 mètres
de la frontière.
Le commissaire de police et les officiers de
police ont examiné ies objets contenus dans
la nacelle, après quoi ies aéronautes ont pu
regagner la Belgique par chemin de fer.
UN VOEU ÉMIS PARLES INSTITUTEURS
DE MAINE-ET-LOIRE
ANGERS. — Les instituteurs et 103 institu-
trices de Maine-et-Loire réunis en assemblée
générale annuelle ont émis le voeu sui-
vant :
« Les instituteurs et les institutrices de
MaiDe-et-Loire émettent le voeu que le Parle-
ment vote dans un bref délai une loi orga-
nisant Ip service interclasses en le mettant
entièrement à la charge de l’Etat, du depar-
tement et des communes, afin que les insti-
tuteurs et les institutrices aient toute la quié-
tude et le repos nécessaire à l’accomplis-
sement de leur lâcha ».
UNE AFFAIRE A ÉCLAIRCIR
REIMS. — La Sûreté de Reims a arrêté hier
un individu nommé Giacomini, âgé de
30 ans, origina re de la Corse, dpnt les agis-
sements étaient surveillés depuis quelque
temps.
Des perquisitions opérées à son domicile et
dans la chambre de sa maîtresse ont amené
ia saisie de nombreux documents qui seront
examinés.
CONDAMNÉ A MORT
NANCY. — La Cour d’assises vient de con-
damner à mort le nommé Joseph Lagarde,
33 ans, originaire des Vosges, qui, le 23 mars
dernier, assassina pour le voler, un cafetier
de Maxeville.
Lagarde doit comparaître devant les assi-
ses des Vosges pour meurtre d’un colpor-
teur. *
ACCIDENTS MARITIMES
Le ministre des colonies a reçu les télé-
grammes suivants :
SAINT-PIERRE-ET MIQUELON, 26 mai. — Brick
goeleite Eioiie-ün-Mers, uiatriculé Cancale,
armateur Le Fronai, demeurant à Cancale,
coulé en mer le 17 mai, à minuit, suite abor-
dage avec trois-mâts B/iantis, du port de
Saint-Malo. Equipage sauvé et arrivé à Saint-
Pierre aujourd’hui.
SAINT-PIERRE ET-MIQUELON, 26 mai.— Long-
courrier &,ai i>-Amelie malriculé Bordeaux,
coule 3 mai par voie d’eau. Capitaine, trois
matelots et un passager arrivés à Montréal
par Corinthi n ; toutes auires personnes
sauvées et restées sur le navire pêcheur Saint-
Mathurin.
CIIERROURG. — Le bateau de plaisance Le-
Cygne, a bord duquel se trouvait le capitaine
au long cours Thin Animant, s’est échoué
sur la côte de Fermanville.
L'autorité maritime a tait faire des recher-
ches pour retrouver le corps du capitaine
qui s'est noyé.
LE CONGRÈS DES MÉDECINS
Le Congrès des médt cins praticiens fran-
çais vient de se prononcer contre le fonc-
tionnarisme médical et revendique le libre
choix du médecin et le tarif de la visite.
LA CRISE SARDINIÈRE
LORIENT. — Plusieurs usines de sardines
du Morbihan ont rouvert leurs portes.
Lès pêcheurs ont vendu tout leur poisson
et se montrent sali-faits des résultats de
cette première journée.
LA DISPARITION
DE L'AVIATEUR HAMEL
LONDRES. — Suivant une noie communi-
quée aux journaux, ia police de Southamp-
ton déclare qu’il n’y a rien de vrai dans le
bruit qui a couru hier après-midi qu'un
bateau de Bêche aurait recueilli l’aviateur
Hamel.
LES AFFAIRES D’ORIEIT
La Situation en Albanie
DURAZZO. — On annonce que sept cents
Albanais fidèles au gouvernement marchent
sur Kavaja.
Parmi ies insurgés, il y en a qui sont par-
tisans du prince ; un p lit groupe se pro-
nonce pour ie sultan, mais la grande majo-
rité reste irrésolue.
LES RÉSERVISTES RUSSES CONVOQUÉS
SAINT-PÉTERSB URG. — Un ordr. impérial
convoque pour une péru de dVxeicices, les
réservistes des classes 1967 et 1909 de l'in-
fanterie, de l’artillerie et du géuie, dans tons
les gouvernements de la Russie d’Europe et
de la Russie d’Asie.
Exception est faite ponr la circonscription
mi ihtire de Hazan, où sont seuls convoqués
ies réservistes de la classe 1907. La duree de
ces périodes d'exercices, dans toutes les cir-
conscriptions militaires, sera de six semai*
nés.
Elles auront principalement lieu à I’au
tomne, une fois les récoltes terminées.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Le Derby d’Epsom
LONDRES.— Le Daily Express se dit informa,
de la decouverte d’un complot de suffraget
tes, dont le but était de tuer Brakespear, 1(
cheval du roi George.
La police a pris les plus grandes précau<
tions contre tout attentat.
Les couleurs du soifÿerain n’ont pas triom-
phé à Epsom depuis le fameux D^-rhy qns
gagna, il y a cinq ans, Minoras, au roi
Edouard VIL Le roi tint à reconduire lui-
même, en simp e sportsman, le (vainqueur
au pesage et la fouie lui fil à cette occasion
une inoubliable ovatiôn.
Le roi George et la reine Mary, accompa-
gnes de leurs invités, sont allés à Epsom, où
ia victoire est revenue à Durbar, cuevai Iran-/
çais.
Administrateur • Délégué -Gérant
O. RANDOLET
Administration, Impressions et Annonces. TEL 10.47
35, Bue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
tl.-J. CASPAR - JORDAN
TélépUuae g K.SO
Saorétaire Général; TH. VALLÉE
lédactlon, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
ANNONCE®
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURMAL, 112, boul* de Strasoourg.
( L’AGENOE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARTS { seule chargée de recevoir ies Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois UN An
Le Havre, la Seine-Inférieure, i’Eure.i . _ „ _ „ _ „ „
l’Oise et la Sommé. 1 SO • Fr.
Autres Départements 6 Fr Miso — — ,
Union Postale MO » ï-o Fr. | 40 •
On s'abonna également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
La Vie Artistique et Littéraire
La Fragilité du Vers
Il est tout de même ua peu consolant de
penser qu’il y a aujourd’hui, en France, au
moins neuf cent dix-huit personnes qui ne
dédaignent pas d’écrire en vers.
Neuf cent dix-huit !...
Us étaient neuf cént dix-liuit joueurs de
lyre qui vinrent demander l’autre jour, à
l’Académie Clémence Isaurè, de Toulouse,
la palme glorieuse des Jeux floraux,
La Muse a du laisser tomber un regard
de béatitude sur ce presque millier d’en-
fants prodiges qui ouvertement, sans crain-
dre la risée, ni l’épigramme, ni l’ironie mé-
chante du réalismemoderne, habillèrent in-
génuement de mots sonores la sincérité de
leurs rêves bleus. Les braves coeurs I
Il faut dire en eflet, que les vers se por-
tent très peu en cette saison.
Amenez votre libraire dans un coin de
son temple, à l’abri de ses octavo. Interro-
gez-le. Avec un air de désolation peint sur
son visage d’ordinaire souriant de toute la
fraîcheur de ses nouvelles éditions, il vous
Confiera, à mi-voix, que le vers se vend pé-
niblement. qu'il se vend mal, que les poètes
sont gens malheureux et bien à plaindre.
Un esprit léger pourrait supposer que ces
petits bouquins où les lignes ne sont jamais
pleines, où les «huitpieds» s’avalent si
prestement, dans un coup d’oeil, s’adap-
taient à merveille à notre existence mo-
derne, à sa hâte de vivre, à son besoin inten-
sif de rapidité fiévreuse, de nourriture in-
tellectuelle quintessenciée. Il n’en est
rien.
Le vers demeure nu article de grand
luxe qui ne franchit pas la limite des céna-
cles, et comme le luxe devient très cher,
même-au sein des petites chapelles esthéti-
ques, il en résulte que la patiente élabora-’
tion des jongleursde rimes souffre plus que
jamais de la mévente. C’est dommage.
On peut dire Aes choses très raisonnables
par la forme de l’alexandrin. Des illustres
ont donné l'exemple. Leurs arrière-petits-
enfants glanent encore de temps à autre
dans un champ où* la divirm l’oésie fait
pousser pour eux des.j5p|s..d*Qt, ’
,Le Monsieur qui écrit en prenant soin de
discipliner les mots, do les associer avec
intelligence, de Les faire chanter avec es-
prit, de les mettre au service d'une belle
image ou à la défense d’une noble idée, ce ;
Monsieur-là n’est point forcément un subli-
me maniaque, inquiet de ne pas exprimer
Sa pensée comme la grande majorité de ses
voisins.
li s’offre tout simplement le plaisir per-
sonnel de célébrer son culte à l'Idéal, de
répondre à ses aspirations intiines, de lais-
ser parler le monde d’harmonies qui bouil-
lonne en lui, ou qui, plus naïvement, lui
glisse à l'oreille, en balbutiant, des musi-
ques qui ont un charme prenant et très
doux parce que c’est lui qui les invente. :
C’est un brave type de rêveur. Il passe
dans la vie avecune petite fleur bleue qu’il
soigne en pot, dans l'intimité de sa rêverie, 1
de toute sa ferveur d’artiste. Il dessine dans
la marge de son existence, souvent morne,
des paysages magnifiques qui illuminent
de leur féerie la banalité triste des jours
qui passent.
C’est un imaginatif attendri, créateur
d’illusion, un pêcheur de lune, une âme
délicate et sensible qui se grise d’une chan-
son. Il passe le meilleur de ses loisirs à
faire des mariages de rimes qu’il prévoit
naturellement féconds, heureux, prospè-
res, engendreurs de versiculets qui chan-
teront â leur tour la générosité des enthou-
siasmes et confieront leurs chers espoirs à
la frivolité d’un nuage qui passe.
Nous sommes les rimenrs, individus pervers
Qui font des vers d’amour pour l'amour seul des
[vers.
Ça n’oblige personne A mépriser la prose
Et ce n’est pas plus bêle, en somme, qu’autre
[chose...
C’est mon vieil ami Hugues Delorme qui
parle ainsi, avec toute la sagesse d’un rê-
veur dont la lyre est demeurée spirituelle
et digne, même quand elle est employée à
parer de paillettes l’ronie d’un couplet
de revue.
Créateur d’illusion charmante, grand
chasseur do chimères et fabricant de sym-
boles plus ou moins inédits, le poète s’était
mis en tête d’être aussi marchand eu mots
ouvragés et ciselés.
La vie moderne férocement pratique n’a
même plus le temps de s’arrêter au pied
des tours d’ivoire d’où les chanteurs persé-
vérants laissent tomber des vers eu bou-
quets.
Et puis, entre nous, je ne sais pas très
sûr que cette tour là soit vraiment d’ivoire.
L’amertume des temps a dû exercer de ce
côté ses déplorables contrefaçons. On m’a
assuré qu’elle n’était plus qu'en celluloïd
et que les rimes les plus millionnaires n’ar
rivaient pas toujours à payer la mansarde
et la pâture.
Nous n’en aurons que plus d’admiration
étonnée pour les neuf cent dix-huit aèdes
de Toulouse, pour la sérénité dé leur foi,
pour la constance de leur effort, même si
la grande majorité de ces chanteurs est
condamnée, pour vivre des vers, à mettre
sa Muse au service de la publicité d’une
eau purgative ou d'un nouveau rasoir mé-
canique.
Je n’oublierai jamais la mine épouvantée
d’un directeur à qui je présentais un jour
uni pièce de théâtre.
; ! Nom d’un petit bonhomme, j’avais ou
bliédevous prévenir 1... C’est en vers
votre machine î
— Hélas t
— Jusqu’à la fin?
— Jusqu’à la fia !
— Enfin donnez tout de même. Je vais
tenter un grand coup. Mais ça va être dur.
On va recopier-votre histoire en mettant lés
vers bout à bout.,..
— m
' — Us prendront cela pouf de la prose t
ALBERT-IIEBRENSCHMIDT.
A.TJ MAROC
La Libération do M. Monnier.
Nouvel incident
Tanger, 27 mal.
La libération de M. Monnter a été obtenne
sans Conditions, giâce à l’inflaence du drog-
manat de l’agença de France à Tanger, ainsi
qu’à celle du chérif d’Ouezzan.
Le chérif s’était fait accompagner par Abd-
el-K ider, interprète de M. Monnier.
Des brigands, furieux de voir M. Monnier
1 cr échapper sans qu’il en résulte aucun bé-
néfice pour eux, se sont précipités sur Abd-
el Kader et font fait prisonnier.
Le colonel espagnol Echagüe à Rabat
Rabat, 26 mil.
Le colonel Echagüe a visité aujourd'hui en
automobile, Rabat et lés environs. Il était
accompagné du capitaine Cimetière, du ser-
vice des renseignements. Iis ont pris de
nombreuses photographies.
U a d jeûné avec ie personnel civil de la
résidence et a assisté à un diner donné par
M. Titard, secrétaire général du protectorat.
Le général Lyautey est attendu demain.
It’ilCIDEHTJE COLOGNE
Notre Concitoyen, M. Sabathier,
raconte son arrestation
Uiclié Ft'.il ilXvrl
M. SABATHiER
On a vn, d'après lé récit que nous avons
publié hier, combien il peut t n coûter à des
Français, même les plus honorables, de re-
g.rder, mêm8 de loin, i’alterrissage d’nn
Zeppelin.
L’arrestation de MM. Ciément-Bayard, Sa-
bathter et Nicolas fera, on le sait, l’objet
d’une enquête officielle : il est donc néces-
saire de bien préciser les déclarations faites
par les victimes de celte mésaventure déplo-
rable, et voici celles COi fiées par notre con-
citoyen, M. S
pi es n’ajoutent que quelques détails à ce
que nous avons déjà dit ;
Le champ d'atterrissage, à Biokendo^f, cù
nous nous étions rendus pour voir le diri-
geable, est accessible à tout ie monde. Une
route le borde, mais aucune palissade, alt-
erne inscription n’en défendent l'entrée.
Mêlés aux curieux, nous assistâmes donc,
d’asstz iota, à la manoeuvre du dirigeable.
Quand ce fut fini, après avoir pris un rafraî-
chissement dans une auberge, nous nous
disposions à remonter dans notre voilure
pour regagner la gare, lorsque quatre poli-
ciers, qui devaient nous pister depuis Ham-
bourg, nous abordèrent.
L'un d’enx, dans un français très approxi-
matif, nous intima de les suivre à la préfec-
ture de police..
11 n’y avait rle i à rép'iquer ; les policiers
di posaient d’une voiture automobile. Je
montai dans leur véhicule avec M. N colas,
M. Ciément-Bayard et l’interprète sVmmar-
quèrent dans l'autre voiture, avec daux po-i
liciers.
Arrivés bientôt à Cologne, nous fûims re-
çus par le commissaire de police. Les agents
nous firent subir un premier ioterroga oire
d’identité, nous fouillèrent, nous r,tirant
to t ce que eon e tâtent noi poches, sauf un
mouchoir. Enfla, ils envovère u chercher
nos bagag*s à (n gire. Devant nous, ilseffec-
tnèrentun tri mi uitieux, .mettant de côté
les carnets, les p ipisrs, bref tout ce qui, à
leurs yeux, pouvait par >ître Compromettant;
Sur c»*s paquets, ils placèrent des fiches. J'ai
conserve, en souvenir, celle qui m'avait été
aff ct-e et que voici...
. Et M. Sabathier exhibe, en effet, un bout
de carton qui prouve qu’il a été arrêté pour
une « affaire penale ».
Tous quatre, nous lûmes, te soir, soumis
à un nouvel interrogatoire. A chacun de
nous on posa des questions identiques sur
le but d,ç notre voyage, sur ce que nous
avions Mt dans les diverses villes a’Allema-
gne où nous avions séjourné. C’e-t au cours
de qet- interrogatoire que j’ai acquis la certi-
tude que nous étions « niés » depuis Ham-
bourg au moins.
J’afsu depuis que les policiers avaient es-
sayé de soudoyer puis d'intimider notre in-
terprète autrichien. Iis commencèrent par 1
lui promettre une excellente place dans Ta
police allemande s’il consentait à dire la vé-
rité !.. . Iis lui annoncèrent ensuite que ses
clients allaient être relâchés et qu’il serait
retenu huit ou quinze jours pour ne pas
avoir voulu parler.
Au fur et à mesure que nous étions inter-
rogés, chacun de nous était conduit à la
prison centrale de Cologne. EU payant, nous
pûmes éviter l’horrible voiture cellulaire et
nous offrir une auto.
Ni mes compagnons ni moi ne pûmes fer-
mer l’oeil de la nuit. J’eus tout le loisir
d’examiner ma pris- n — une pièce de deux
mètres de large sur trois mètres cinquante
de liant, pourvue d’un lit de camp garni
d’une paillasse très dure et d’uneconverture
assez légère. Dans un coin, nn récipient de
nécessité et des brosses avec, écrites en
allemand, des instructions relatives à leur
usage., j
Le mai/n, vers six ou sept heures, le geô-
lier vint nous offrir dn café J’ea bus et le
trouvai exécrable. Puis il nous a parta un
potage très consistant, aux haricots et au
lard. Jeie g"û
seule nourriture de la journée.
Le samedi, dans l’après-midi, nous étions
conduits devant le juge qui se borna à nous
annoncer qu'il allait nous remettre en libei té
pour la raison qu’il n’avait été trouvé, sur
nous, aucun croquis, aucun pian.
Le Président de la République
en Bretagne
Le président de la République quittera
Paris demain vendredi à 10 h 30 du matin,
par la garede3 Invalidés po .r effectuer un
voyage én Bretagne. Le chef de l E at sera
accompagne au cours de ce voyage par M.
Jacquier, sons-secrétaire d’Etat aux beaux-
arts, et non par M. Doum^rgue.
Le président de la République passera une
partie de i’après- midi de vendredi à Laval
où, après la présentation des autorités à la
préfecture, il inaugurera le nouveau ser-
vice des eaux de la ville, assistera à on vin
d honneur qui lui sera offert à l’hôtel de
ville et visitera l’hôpital. Le président de la
République repartira ie soir même pour Vi-
tré, dont il visitera également l’hôpital et où
il couchera.
Le lendemain, le train présidentiel quit-
tera Vitré à 8 heures da matin pour Fougè-
res. M. Ràynionu Poincaré ne fera, dans cette
ville, qu’un bref séjour, durant lequel il re-
cevra les fonctionnaires et les corps consti-
tués, et visitera uue exposition de la chaus-
sure installée à l’hôtel de ville, et l’Hôtel-
Di-u. Il repartira à il heures et demie de
Foi gères pour Saint-Malo. Le traia prési-
dentiel fera sur ce p rcours deux courts ar-
rêts officiels : à Autrain et à Dol. Il arrivera
à Saint-M lo à trois heures.
Après avoir reçu les membres du conseil
mun cipal, tes fonctionnaires et la munici-
palité de Southampton, le président de la
R publique se rendra en voiture à Paramé
qu’il visitera, puis à Saint-Servan, où il
s’embarquera pour Dinard. Après avoir visi-
té cette ville, M. Poincaré rentrera par mer
à Saint-Malo où il assistera ie soir à un ban-
quet.
Le président de la République couchera
dans soa train et se rendra dimanche matin
à Saint-Brieuc où il visitera l’hospice et ie
lycée. Il se rendra l’après-midi à Rennes, un
banquet lui sera offert dans ceite ville par le
conseil municipal et la chambre de com-
merce.
Lundi matin, M. Raymond Poincaré assis-
tera à Rennes à une fête universitaire et aux
séances d’iaauguration do l’Hôtel de Ville et
d'un groupe scolaire. Après un banquet clô-
turant ta 40e fête fédérale de gymnastique, le
présidant de la République visitera ITIôtel-
Di tu et se rendra au Champ-de-Mars, où il
assistera à un carrousel militaire et à des
manoeuvres de gymnastes.
M Rayai >nd Poincaré quittera Rennes à
6 heures du soir pour rentrer directement à
Paris.
—- ■■ ■ n— ssa —: ■ : -■ ; m;
M CONSEIL WÜHICIFAL
Séance du 27 Mai 1914
Présidence de m. GÉNE8TAL, Maire
Le Compte Administratif de 1913
Les Centimes additionnels pour application des lois sociales
U CRÉATION D'UN OFFICE PUBLIC D'HABITATIONS A BON MARCHÉ
L’OFFICE PUBLIC
d’Habitations à Bon Marché
Je me Jélicite d’avoir assisté à cette
séance da Conseil municipal où a été
votée la création d’un Office public
d’habitations à bon marché. C’est une
décision féconde qui donne une sorte
de consécration aux efforts privés qui
ont été Jaits jusqu’ici dans notre cité
et qui ne manquera pas d’avoir les
plus heureux résultats.
L’unanimité du Conseil prouve que
la Ville da Havre tient à être à l'avant- '
garde du progrès et que les divisions
politiques n’empêchent pas la collabo-
ration pour de bonnes actions à accom-
plir, et tout cela est réjouissant.
On nous permettra a ailleurs de dire
que notre cite se devait à elle-même
d’être parmi les premières à appliquer
la récente loi sur les habitations à bon
marché, puisque l’initiative même de
tout ce mouvement social est venu de
chef nous, en quelque sorte, en la per-
sonne de M. Jules Siegfried.
Le bienfait de ces actions pratiques
et utiles est vraiment de rapprocher
les extrêmes puisqu’api ès avoir rap-
pelé le nom, de l’honorable député,
je suis amené à citer, avec considéra-
tion également, celui de son adver-
saire aux dernières élections, M. Le
Chapelain.
En effet, si je me félicite d’avoir as-
sisté à la séance d’hier, c’est aussi par-
ce que j’ai eu le plaisir d’y entendre
un remarquable rapport présenté oar
le conseiller socialiste ; rapport qui té-
moigne non seulement de son dévoue-
ment naturel à la classe ouvrière,
mais aussi de sa compétence alimentée
aux bonnes sources.
Tout ce que M. Le Chapelain nous a
dit de l’influence décisive du logis sur
la santé, sur la sobriété, sur la mora-
lité et sur l’éducation des travailleurs,
sans parler de la dépopulation, nous
paraît porter le sceau de là vérité, à
tel point que nous serions tenté de voir
dans la question de l habitation le
noeud de la question sociale elle-
même.
Un de nos amis, trop ironique, ré-
sumait un jour ainsi les revendications
ouvrières : « L’automobile pour tous /»
Il avait tort, mats je dirais volontiers
« Une maison pour chacun ! »
CASPAR-JORBAN.
Le Conseil municipal s’est réuni hier soit
en séance extraordinaire. L’ordre do jour
étant très chargé, la séance s'est prolongée
jnsqu'à une heure tardive. Elle a du moins
été fort intéressante par quelques-uns des
rapports qui ont été las et qui ont donné
lien à des voies relatifs à l'application des
lois sociales. Ainsi, en ce qui concerne l’as-
sistance aax_ familles nombreuses, l'assis-
tance aux vieillards, — et particulière ment
on rapport de M. Le Chapelain, an nom de
la Commission d'iotêrè general, sur la créa-
tion, au Havre, d’un Office public d’Habi-
tations à bon marché.
La séance étant ouverte, l’appel nominal
fait constater la présence de M. Gênestai,
maire; de MM. Morgand, Ser urier, Vigné,
Jennequin. Bidour^au, Valentin, adjoints ;
de MM. Langlois, Basset, Coty, Maiiîari, de
G'andmaison, Àuger, Begouen - Demeaux,
Beurrier, Lang, Lenormana, Le Chapelain,
Coulon, Grenier-Lena trehand. Durand-Yiei,
Cberfils, Dero, Masselin, Brot, Deliot, Sala-
crou, Meyer, Allan.
Communications
M Genestal, maire, fait connaître qu«
I Administration a reçu un certain nom-
bre de communications dont les principales
sont les suivantes :
Remerciements
•
Mme Lamotte, veuve de M. Alphonse La-
motte, ancien directeur de l’Ecole des Beaux-
Arts et conservateur du M sée des Beaux-
Arts, a adressé une lettre dans laquelle elle
exprimes ses remerciements pour les témoi-
gnages de «ympathie qui lui ont été donnés
par le Conseil municipal et l’ad mini itrai ion,,
à l’occasion de ia mort da son regrette
mari.
Service de la Police sur les quais
Participation
M. Morgand, adjoint, expose que, pu
suite de la m se eu appliCâno i, à comptei
du iw janvier 1914, au règlement voté
par le Conseil nuniripal dans >a séance
du 28 décembre 1910, il est résulté uu relè-
vement de* traitements attribués au person-
nel de la pobee. En outre il a été reconnu
qu’il convenait de compter, pour chacun des
membres de ce personnel, en plus de son
conge normal, un» moyeone de 18 journées
d’indisponibilité par an. Enfin, un service
complémentaire de police, compose de 7 unî-
tes, a été créé à compter du 16 décembre
1913, et la dépense, jusqu'au 31 décembre, a
ete supportée intégralement par la Chambra
de Commerce, mais à titre excep: ionnei.
Ces divers éléments ont entraîné un ac-
croissement des dépenses' de gardiennage.
En ce qui commerce ia Chambre de com-
merce et la Vil ie, le coû; du service, qui
était précédemment de 41 282 fr. 54, sers
porté à 64.971 fr. 39.
L’augmentation provenant du relèvement
des traitements et dn calcul de 13 journées
d’indisponibilité a porté la dépense à 47 368
fr. 92. En y ajoutant le coût du nouveau *er-
vice supplémentaire de 7 unités, soit 17 602
fr. 37, le coût total s’élève à 64 971 fr. 29
M. le président de la Chambre de Com-
merce a fait connaître à l’administration mu-
nie pale que sa Compagnie consentait à
prendre à sa charge cette dépense jusqu’à
concurrence de 40.353 fr. 67, augmentant de
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN '
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LOIVBItES. 27 Mai. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant. fermo *63 2/6 -/- 1/3
3 mois..... * 63 17/6 -/- i/3
ETAIS
Comptant . *148 8/- -/- 3S/-
3 mois soutenu, £ 1B0 8/_ _f_ 3ÿf_
FER
Domptant..| caUle 81/1 «
I mois.... 81/6 8 d
Prix comparés avec ceux de ia deuxième Bourse
lu 26 mai isii.
NEW-YORK, 27 MAI
Cotons t mai, hausse 21 points ; juillet,
hausse 17 points; octobre, hansse 27 points;
anvier, hausse 30 points. — Ferme.
Café* « hausse 8 à ii points.
NEW-YORK. 27 MAT
B n Jonx i. KICIIIST
Cuivre Standard disp. 13 90 13 91
— juin 13 90 13 91
Amalgamât. Cep... 73 i 4 72 i 2
F®*1..........V 15 23 15 25
CHICAGO. 27 MAI
C. DÜ JOUR ï. PP.RCKf»
Blé sur...... Juillet.... 86 1/2 86 3 8
Septembre 88 1 2 88 t 2
Mais sur Juillet....: 67 3/4 67 â/4
. r*. Septembre 66 7/8 60 6 8
Saindoux sur. Juillet.... 9 §0 9
— Septembre _ 9 97 9 90
Le Président de la République
a échappé à un Attentat
LYON. — La veille de l’arrivée de M. Poin-
caré, la sûreté lyonnaise avait arrêté à Li-
meuest, un anarchiste nommé Péchoud. âgé
de trente ans, qui était porteur d’une bombe
ao picrate de potasse.
Une perquisition opérée an domicile de
cet individu amena la découverte d’une au-
tre bombe plus volumineuse et d’une grena-
de volée dans un arsenal.
Cette arrestation avait été tenue secrète,
pour n’alarmer ni le président, ni la popu-
lation.
Hier soir, on a fait exploser an parc d’ar-
tillerie les engins saisis.
Si les bombes avaient fait èxpiosion dans
la foule, elles auraient fait de nombreuses
victimes.
Péchoud qui a été déjà interné à l’asile
d’aliénés de B^on, a été mis à ia disposition
du juge d’instruction.
LA CONVOCATION*DE LA CHAMBRE
La présidence de la Chambre a lancé hier
à tons les députés la convocation pour la
seance de luodi 1er juin.
L’ordre du jour de cette séance compren-
dra l’élection d’un president et de deux vi-
ce-présidents provisoires et l’installation du
président provisoire.
TABLEAUX D’AVANCEMENT
LIMOGES. — La France militaire annonce
que le» tableaux, d’avancement des officiers
de complément paraîtront vendredi matin,
29 juin courant et seront suivis immédiate-
ment des tableaux de concours pour la lé-
gion d’honneur et la médaille militaire.
M. CLÉMENT-BAYARD
AU QUAI D’ORSAY
M. Ciément-Bayard s’est rendn hier soir, à
6 h. 30, au ministère des affaires étrangères
pour remettre un rapport écrit sur les cir-
constances de son arrestation et celle de ses
compagnons.
UNE CHASSE AUX CONTREBANDIERS
ROCROI. — La douane à la frontière ayant
été prévenue qn’une automobile montée par
deux hommes masqués et chargée de contre-
bande avait franchi hier la frontière, allant
dans la direction de Rethel, ie lieutenant des
douanes Regnion-z et un sous-brigadier ré-
quisitionnèrent nne automobile et se mirent
à ia poursuite de la voiture.
Au Châtelet, près de Rethel, les douaniers
rejoignirent les fuyaids qui stationnaient
chez un aubergiste, lui-même contreban-
dier.
Alors que le lieutenant était ailé chercher
le maire pour opérer une perquisition, les
fraudeurs s’emparèrent du sous-brigadier
qu’ils ligotèrent et enfermèrent dans l’au-
berge. Puis ils s'enfuirent avec leur voiture.
Le douanier réussit à rompre ses entraves
et la poursuite recommença.
Le sons-brigadier ne pouvant atteindre les
fuyards tira des coups de revolver sous leur
voiture et en creva les pneus.
Les contrebandiers sautèrent à terre et
disparurent dans la campagne, mais an
douanier réassit à appréhender ie chauffeur
et put le maintenir jusqu’à l’arrivée du lieu-
tenant des douanes et les gendarmes.
La voiture contenait un chargement de
huit cents kilos de tabac et pour une somme
de cinq mille francs de dentelles.
Le chauffeur a été écroué à la prison de
Rocroi. . .
♦ . -
LE COMITÉ PERMANENT
FRANCO-ALLEMAND
Le Comité permanent institué pour la con-
férence franco-allemande de Berne l’année
dernière, se réunira samedi prochain à
Bâle.
UN BALLON BELGE
FRANCHIT LA FRONTIÈRE
MAUBEUGE. — Un ballon sphérique ayant à
bord n ois officiers beiges en tenue et un pi-
lote civil, a atterri à Vieureug, à 150 mètres
de la frontière.
Le commissaire de police et les officiers de
police ont examiné ies objets contenus dans
la nacelle, après quoi ies aéronautes ont pu
regagner la Belgique par chemin de fer.
UN VOEU ÉMIS PARLES INSTITUTEURS
DE MAINE-ET-LOIRE
ANGERS. — Les instituteurs et 103 institu-
trices de Maine-et-Loire réunis en assemblée
générale annuelle ont émis le voeu sui-
vant :
« Les instituteurs et les institutrices de
MaiDe-et-Loire émettent le voeu que le Parle-
ment vote dans un bref délai une loi orga-
nisant Ip service interclasses en le mettant
entièrement à la charge de l’Etat, du depar-
tement et des communes, afin que les insti-
tuteurs et les institutrices aient toute la quié-
tude et le repos nécessaire à l’accomplis-
sement de leur lâcha ».
UNE AFFAIRE A ÉCLAIRCIR
REIMS. — La Sûreté de Reims a arrêté hier
un individu nommé Giacomini, âgé de
30 ans, origina re de la Corse, dpnt les agis-
sements étaient surveillés depuis quelque
temps.
Des perquisitions opérées à son domicile et
dans la chambre de sa maîtresse ont amené
ia saisie de nombreux documents qui seront
examinés.
CONDAMNÉ A MORT
NANCY. — La Cour d’assises vient de con-
damner à mort le nommé Joseph Lagarde,
33 ans, originaire des Vosges, qui, le 23 mars
dernier, assassina pour le voler, un cafetier
de Maxeville.
Lagarde doit comparaître devant les assi-
ses des Vosges pour meurtre d’un colpor-
teur. *
ACCIDENTS MARITIMES
Le ministre des colonies a reçu les télé-
grammes suivants :
SAINT-PIERRE-ET MIQUELON, 26 mai. — Brick
goeleite Eioiie-ün-Mers, uiatriculé Cancale,
armateur Le Fronai, demeurant à Cancale,
coulé en mer le 17 mai, à minuit, suite abor-
dage avec trois-mâts B/iantis, du port de
Saint-Malo. Equipage sauvé et arrivé à Saint-
Pierre aujourd’hui.
SAINT-PIERRE ET-MIQUELON, 26 mai.— Long-
courrier &,ai i>-Amelie malriculé Bordeaux,
coule 3 mai par voie d’eau. Capitaine, trois
matelots et un passager arrivés à Montréal
par Corinthi n ; toutes auires personnes
sauvées et restées sur le navire pêcheur Saint-
Mathurin.
CIIERROURG. — Le bateau de plaisance Le-
Cygne, a bord duquel se trouvait le capitaine
au long cours Thin Animant, s’est échoué
sur la côte de Fermanville.
L'autorité maritime a tait faire des recher-
ches pour retrouver le corps du capitaine
qui s'est noyé.
LE CONGRÈS DES MÉDECINS
Le Congrès des médt cins praticiens fran-
çais vient de se prononcer contre le fonc-
tionnarisme médical et revendique le libre
choix du médecin et le tarif de la visite.
LA CRISE SARDINIÈRE
LORIENT. — Plusieurs usines de sardines
du Morbihan ont rouvert leurs portes.
Lès pêcheurs ont vendu tout leur poisson
et se montrent sali-faits des résultats de
cette première journée.
LA DISPARITION
DE L'AVIATEUR HAMEL
LONDRES. — Suivant une noie communi-
quée aux journaux, ia police de Southamp-
ton déclare qu’il n’y a rien de vrai dans le
bruit qui a couru hier après-midi qu'un
bateau de Bêche aurait recueilli l’aviateur
Hamel.
LES AFFAIRES D’ORIEIT
La Situation en Albanie
DURAZZO. — On annonce que sept cents
Albanais fidèles au gouvernement marchent
sur Kavaja.
Parmi ies insurgés, il y en a qui sont par-
tisans du prince ; un p lit groupe se pro-
nonce pour ie sultan, mais la grande majo-
rité reste irrésolue.
LES RÉSERVISTES RUSSES CONVOQUÉS
SAINT-PÉTERSB URG. — Un ordr. impérial
convoque pour une péru de dVxeicices, les
réservistes des classes 1967 et 1909 de l'in-
fanterie, de l’artillerie et du géuie, dans tons
les gouvernements de la Russie d’Europe et
de la Russie d’Asie.
Exception est faite ponr la circonscription
mi ihtire de Hazan, où sont seuls convoqués
ies réservistes de la classe 1907. La duree de
ces périodes d'exercices, dans toutes les cir-
conscriptions militaires, sera de six semai*
nés.
Elles auront principalement lieu à I’au
tomne, une fois les récoltes terminées.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Le Derby d’Epsom
LONDRES.— Le Daily Express se dit informa,
de la decouverte d’un complot de suffraget
tes, dont le but était de tuer Brakespear, 1(
cheval du roi George.
La police a pris les plus grandes précau<
tions contre tout attentat.
Les couleurs du soifÿerain n’ont pas triom-
phé à Epsom depuis le fameux D^-rhy qns
gagna, il y a cinq ans, Minoras, au roi
Edouard VIL Le roi tint à reconduire lui-
même, en simp e sportsman, le (vainqueur
au pesage et la fouie lui fil à cette occasion
une inoubliable ovatiôn.
Le roi George et la reine Mary, accompa-
gnes de leurs invités, sont allés à Epsom, où
ia victoire est revenue à Durbar, cuevai Iran-/
çais.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k1721484/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k1721484/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k1721484/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k1721484
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k1721484