Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-05-25
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 mai 1914 25 mai 1914
Description : 1914/05/25 (A34,N11979). 1914/05/25 (A34,N11979).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1721450
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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La Vie Commerciale et Maritime
Les Arrivages de Blés
Une vingtaine de navires, presque tous
étrangers, viennent d’apporter au Havre
des cargaisons de blés. Huit cent mille
sacs environ ont été ou seront débarqués
eu un mois et seront, à bref délai, expédiés
un peu partout. C’est qu’il faut faire face,
dans notre pays comme dans bien d’autres
d’ailleurs, aux exigences d’une consomma-
tion d’autant plus gênée par les produc-
tions déficitaires de l’intérieur qu’elle a
tendance à s’accroître.
En France, on enregistre des différences
parfois énormes entre les chiffres de la
consommation et ceux de la récolte. Celle-
ci est pourtant relativement abondante
puisqu’aucun pays d’Europe — la Russie
exceptée — ne peut nous disputer la palme
pour la quantité et la qualité des blés,
La moisson frorqentière de 1913 a été,
selon les statistiques du ministère de l’agri-
culture, de plus de 86 millions de quin-
taux, se soldant néanmoins par un déficit
d’environ quinze millions de quintaux que
des arrivages doivent peu à peu combler
pour éviter sinon la famine tout au moins
les hausses de prix qui se produisent en fin
de campagne, comme c’est le cas en ce mo-
ment.
C’est là un fait périodique, car on signa-
lait ces jours-ci que, pendant les cent treize
dernières années, le prix du blé a été
soixante-six fois plus cher en mai et juin,
si bien que la hausse présente est bien
plus la confirmation d’un état chronique
qu’un motif d’alarme imprévu.
Ce sont les forts arrivages qui permet-
tront dé rétablir l’équilibre et empêcheront
heureusement d’atteindre des prix dé di-
sette. Depuis le mois d’août jusqu’à la fin
d’avril les importations se sont chiffrées
par 10,549,267 quintaux contre 6,385,711
en 1912-1913 et, en ce moment, les arri-
vages continuent sur une échelle plus im-
portante.
Nous restons ainsi tributaires de certains
pays, transitaires ou producteurs, et il nous «
faut bon gré mal gré nous tourner vers eux.
Anvers est, en Europe, le grand centre
d’attraction du commerce des blés. Il im-
porte pour approximativement huit cent
millions de francs de céréales de toutes
sortes par an qu'il déverse sur tous les mar-
chés du Continent.
Marseille a tenté, mais en vain, de riva-
liser avec le principal port belge.
Il y était presque parvenu pendant une
période. Durant la seconde moitié du KIX®
siècle, il avait occupé un des tout premiers
rangs. En 1881, son importation de blé at-
teignait 518,000 tonnes, à peine surpassé
par celle d’Anvers. Celui-ci était cepen-
dant demeuré l’approvisionneur de l’Eu-
rope septentrionale. A cette é poque-là Rot-
terdam importait la moitié moins et Gênes
seulement le dixième.
Mais en 1899, alors que l'importation
marseillaise gagnait péniblement quelques
milliers de tonnes, celle d’Anvers bondis-
sait de 114 0/0, celle de Rotterdam quadru-
plait et celle de Gênes sextuplait. Cette
prospérité des ports étrangers est princi-
palement due à l’ouverture de débouchés à
la suite de l’exécution dé travaux publics
— tels que création de Voies ferrées, creu-
sement de canaux, percement de tunnel, r
etc.
Marseille connut malgré tout, en 1910,
une meilleure ère. Il reçut 622,000 tonnes
c’est-à-dire 40 0/0 du total pour la France.
L’an dernier il améliora ses positions, enre-
gistrant 765,753 tonnes. Il reste néan-
moins une large marge pour les autres éta-
“blissements maritimes français désireux de
profiter, eux aussi, du mouvement com-
mercial résultant des inévitables importa-
tions.
Le port du Havre s’est préparé à disputer
à ses rivaux étrangers le trafic des blés. En
1902, il n’importait que 51,643 tonnes. Huit
ans après, les cent milles tonnes étaient
dépassées. Les années suivantes la progres-
sion persista, sauf de légers flottements.
En 1912, le chiffre de 118 266 tonnes était
atteint. L’aa.dernier le total aété de 155.798
tonnes.
Si nous examinons maintenant les pro-
venances nous voyons qu’à Marseille, en
1913, environ 45 0/0 des blés viennent de
Russie (mer Noire), 12 0/0 des Indes An-
glaises, 12 0/0 des Etats Unis, 10 0/0 d’Al-
gérie, 90/0 de la République Argentine,
6 0/0 de Roumanie et 6 0/0 de divers au-
tres pays,
Anvers a reçu, en 1912 (les chiffres dé-
taillés de 1913 ne sont pas encore arrêtés),
1,894,831 tonnes dont, approximativement,
29 0/0 de Roumanie, 22 0/0 de l’Argentine,
200/0 des Etats-Unis, 10 0/0 des Indes bri-
tanniques, 4 0/0 de Bulgarie, 4 0/0 du Ca-
nada, 3 0/0 d’Australie, 2 0/0 de Russie,
0,7 0/0 des Pays-Bas et 5,3 0/0 de diverses
autres provenances.
Au Havre, les arrivages pour 1913 étaient
d’environ 36 0/0 des Etat-Unis, 34 0/0
d’Australie, 18 0/0 de la République argen-
tine, 4 0/0 des Indes anglaises, 2 0/0 dû
Canada, 1 0/0 d’Allemagne, 1 0/0 d’Algé-
rie, 0.5 du Danemark, 0.5 d’Angleterre,
et 3 0/0 d’autres pays.
On voit par ces chiffres que le Havre re-
çoit directement des blés des principaux
pays producteurs. Et, puisque la France
est obligée d’en importer, il pourrait aug-
menter son trafic. Il n’est du reste pas
besoin de chercher à démontrer ici qu’il
est, dans certains cas, aussi bien placé que
Marseille et Anvers. Les faits se sont d’ail-
leurs chargés de le prouver.
Et la Chambre de commerce, à la suite
de l’encombrement de 1912 et en prévision
de l’accroissement des importations de cé-
réales, a amélioré tout récemment son ma-
tériel par l’achat d’élévateurs, offrant ainsi
de nouvelles facilités à un commerce qui
sera de plus en plus, pour notre cité, un
élément de richesse.
IL IIOLLÀÉVDER
iorl de H. Eugène Pluriel
Nous apprenons, avec une grande peine,
la mort de notre excellent ami M. Eugène
Pourtet, syndic de l’Association des Jour-
nalistes républicains français, secrétaire
du Syndicat de la Presse départementale et
membre de l'Association des Journalistes
parisiens.
M. Eugène Pourtet était âgé de 57 ans.
Il était correspondant parlementaire du
Petit Marseillais et l’un des principaux col-
laborateurs de notre distingué correspon-
dant parisien, M. Théodore Henry.
Les mérites professionnels de M. Eugène
Pourtet, qui étaient hautement appréciés
de tous ses confrères, lui avaient valu sa
nomination au grade de chevalier de là Lé-
gion-d’Honneur, en juillet dernier.
Nous adressons à la fàmille de M. Eugène
Pourtet et à notre collaborateur M. Théo-
dore Henry, l’expression de nos condoléan-
ces émues.
P. H.
LE PARTI CATHOLIQUE
demande le Havre-Eclair sous la
plume de M. Urbain Falaise. Dans
cet article d’hier, notre distingué con-
frère nous confirme,ce dont nous nous
doutions, qu'en notre aille l’unification
est faite entre libéraux et progressis-
tes ; il nous signale de plus, comme
une indication précieuse, l’effort tenté,
paraît-il, en Seine-ei-Oise pour l’unifi-
cation des progressistes et des mem-
bres de l’Alliance Démocratique, mais
il ajoute : « Nous devons seulement à
la vérité de dire qu’au Havre la néces-
sité de barrer la route aux émules des.
Franklin-Bouillon et des Thalamas n’a
point encore triomphé des préjugés
anticléricaux soigneusement entrete-
nus parle Petit Havre... Laissons donc
le temps J aire son oeuvre... »
Nous ne sommes point maître du
temps, mais pour tout ce qui dépend
de nous, nous devons, pour être franc,
ôter toute illusion à M. Urbain Fa-
laize, qui vraiment s’obstine, trop dans
cette idée d’une entente politique possi-
sible, bien que nous ne soyons pas in-
sensible à ce qu’elle,a de flatteur pour
nous /...
Puisque notre conjfrère nous repro-
che nos « préjugés anticléricaux »,
nous ne demandons pas mieux que de
nous expliquer une bonne fois sur ce
point. Nous le ferpns d’autant plus
volontiers, que nous nous flattons de
n’avoir aucun préjugé anticlérical, si
par là on entend une opposition systé-
matique à lajoi, à la religion, au ca-
tholicisme, opposition basée sur une
philosophie nécessairement matérialisé
te, négative et athée.
Le Catholicisme nous apparaît es-
sentiellement sous trois aspects dif-
férents qui règlent notre altitude à
son égard : D'abord c’est une religion
qui s’adresse au coeur et à la cons-
cience de l’homme privé ; nous n’avons
rien à reprocher à la foi, si seulement
elle est sincère ; nous savons quelle
est pour beaucoup une source de
consolation et. de vie morale et pela
nous suffit pour quelle soit infiniment
respectable.
Le Catholicisme est ensuite une théo-
logie et une organisation ecclésiasti-
que ; là, nous aurions beaucoup de cri-
tiques à adresser au système singu-
lièrement archaïque pour notre so-
ciété moderne ; toutefois ces critiques
n’intéresseraient qu’un cercle de spé-
cialistes, théologiens, philosophes,
historiens, ou de pratiquants convain-
cus, si le Catholicisme restait dans son
rôle religieux.
Mais le. Catholicisme, et c’est son
troisième aspect, prétend être une
église infaillible imposant sa loi à
toute la société humaine ; il ne lui suf-
fit pas d’entretenir la foi, il lui fàut
le gouvernement des âmes et, par
elles, le gouvernement da monde ; dès
lors, oui, nous nous dressons contre
lui, de toute notre caine, et nous nous méfions invincible-
ment et pour toujours d’unie soi-disant
république catholique.
Ce n’est donc pas aux catholiques
individuellement, même très croyants,
que nous en avons : il y en a, nous
en sommes convaincu, un grand nom-
bre dans les rangs républicains ; c’est
avec le ■ parti politique catholique
que nous ne voulons rien avoir de
commun ; ceux qui ont-jugê à propos
de se constituer en parti en tant que
catholiques ne peuvent pas, à moins
d’un pur non sens, ne pas avoir des
arrières-pensées inspirées de l’Eglise ;
or .l’Eglise, qui ën est encore à tant
d’égards au Moyen-Age, nous paraît,
comme puissance; politique, ce que le
monde moderne a le pliis à redouter,
M, Urbain Falaize nous dira : « Al-
lons donc 1 Vous savez bien que je
suis un démocrate autant que vous t »
Nous ne demandons pas mieux que de
le croire ; mais il nous permettra de
penser qu’il n’est pas le parti libéral à
lui tout seul ; et puis, nous connaissons
trop bien son ami, M. Marc Sangnier,
pour ne vas savoir que la démocratie
d’ait militant catholique est exposée à
de singulières fluctuations, selon le
vent qui souffle de Rome. Nous ne
voudrions pas être indiscret envers
notre confrère en lui demandant
jusqu’où il se sentira libre en face de
l’Eglise et de son pontife infaillible et
absolu. Nous ne voulons pas non plus
le pousser à des hérésies d’autant
qu’alors ce ne serait plus le Catholi-
cisme que nous aurions en face de nous
et que nous discuterions en dehors de
la réalité.
Que M. Urbain Falaize le veuille
ou non, la République représente le
principe de la liberté féconde, tandis
que l’Eglise représénte celui de l'au-
torité tyrannique ; la République re-
présente le principe de l’émulation
qu’est l’égalité, l'Eglise celui de la
hiérarchie déprimante ; la République
représente le principe de la large fra-
ternité humaine, supérieure à toute
chapelle, l’Eglise le principe d’exclu-
sion, qui limite la fraternité à ceux qui
-sont dans son sein. Oh 1 nous ne di-
sons pas que la République, surtout
l'actuelle, . soit une perfection, mais
elle est tournée vers l’avenir et elle a
toutes les possibilités en elle. L’Eglise
qui se croit parfaite est tournée, dans
sa perfection même, vers le passé ; elle
a lié le monde dans le Moyen-Age,
une fois pour toutes ; nous n’avons
plus rien à attendre d’elle t
Et voilà pourquoi, tout en étant
respectueux de toute croyance sincère,
nous ne nous unirons jamais à un parti
politique qui s’appuie sur l’Eglise ;
s’il plaît à certains républicains de le
faire, nous leur en laisserons toute la
responsabilité.
CASPAR JORDAN.
«a—ea
iiïiliasse Fraite-Rwi
Dmt l’exposé snr la politique étrangère
qu’il a fait samedi à la Douma, M. Sazonow a
déclaré que l’heureuse issue de la dernière
crise orientale est due en grande partie à
l’unité d’action dont a fait prenve le groupe
des puissances à laquelle appartient la Rus-
sie. Celle-ci continue à baser sa politique
étrangère sur l’alliance indissoluble avec la
France et sur son amitié avec l'Angleterre.
L’alliance franco-russe, depuis 20 ans qu’elle
existe, a donné suffisamment de preuves de
son action féconde. Les deux, peuples alliés
sa sont profondément pénétrés de la convic-
tion que leur alliance est indispensable et
prcfitable aux deux pays. La prochaine vi-
site du président de la République offrira
une nouvelle occasion de témoigner les sen-
timents cordiaux qui animent la France et
ta Rassie.
Conscients de la nécessité de Coordonner
leur politique pour que l’alliance soit forte
et féconde, les deux gouvernements sont en
contact permanent pour examiner en com-
mun toutes les questions qui les intéressent.
LES ÉVÉNEMENTS D’ALBANIE
LE PRINCE DE WIED
s’est réfugié à bord d’un Navire Italien
Les événements se précipitent à Durazzo.
Les insurgés s'avancent vers la capitale et il
semble qne tons les efforts tentés pour arrê-
ter leur marche ont échoaé. Quatre officiers
hollandais de la gendarmerie albanaise ont
été faits prisonniers par les rebelles. Le
prince Guillaume, sa famille et sa suite se
sont réfugiés à bord du croiseur italien Mtsu-
rata. Il serait dans la soirée redescendu à
terre pour parlementer avec les insurgés ;
mais il ne parait jpas qu'il y soit resté long-
temps. Voici d'ailleurs les dépêches reçues,
d’après leur date de réception :
Durazzo, le 13 mal (i heures après-midi).
Le ministère a présenté hier soir sa dé-
mission.
Il y a en hier soir nne fausse alerte .* par
suite d’un coup de fusil, parti accidentelle-
ment, pendant qn’nne sentinelle autrichien-
ne chargeait son arme. Les Malissores se
sont refusés à exécuter l’ordre de marche
contre les insnrgés, déclarant qne le bat de
leur présence est la protection dn prince.
La gendarmerie albanaise, commandée par
des officiers hollandais, marche contre les
insnrgés de Sciak, protégée par des canons
placés sur les collines de Dnrazzo. On entend
des coups de fusil et le crépitement des mi-
trailleuses dans la direction de àciak.
Les marins autrichiens et italiens sont as-
signés seulement à la défense de la famille
du prince.
Durazzo, 13 mai (3 heures après-midi).
Les insurgés avancent snr Dnrazzo.
Les souverains et leur suite se sont embar-
qués à bord da navire italien Misurata.
Durazzo, 23 mai (7 heures soir).
La Commission internationale s’est por-
tée, pour parlementer, à la rencontre des
insurgés.
Les étrangers qui en ont fait la demande
ont été embarqaes à bord des navires ita-
liens. Les matelots sont rentrés à bord.
Un détachement de trente matelots ita-
liens reste à terre pour assurer la défense de
la légation italienne.
Durazzo, le 23 mal (8 heures soir).
Les insurgés ont fait prisonniers quatre
Officiers hollandais.
Les représentants des insnrgés sont arri-
vés à Durazzo avec la Commission interna-
tionale de contrôle ; ils ont demandé à avoir
un entretien avec le prince de Wîed ; celui-
ci est descendn à terre à sept heures du soir,
accompagaé de son état-major et de l’amiral
trifari,
Rome, 23 mal.
M. Aliotti, ministre d’Italie à Durazzo, a
adressé aa marquis de San-Giuliano la dé-
pêche suivante :
A la suite du combat engagé par la- gendarme-
rie, sous les ordres des officiers hollandais, et
dans lequel ceux ci restèrent tous prisonniers
des insurges avec leurs soldats, l’ordre fut donné
de suspendre le feu des batteries placées sur le
château, sur la ville et prés de la route de Tirana.
Vers 5 h. 30 de l’après-midi arrivèrent S Du-
razzo en toute bâte, quelques fuyards qui rappor-
tèrent qu’un petit nombre de nationalistes qui
avaient pris les armes pour le coup de main,
s’étaient dispersés,et que les insurgés marchaient
sur la ville En même temps arrivait la nouvelle
que la garde de Malissores catholiques compre-
nant environ 130 hommes, avec les doux prêtres
qui les guidaient, s’ôtait enfuie an premier coup
de fusil.
Les Grandes Puissances
doivent rétablir l’Ordre
Rome, 24 mai.
Le journal La Tribum de ce matin écrit :
. « L’Italie vent qne tontes les puissances si-
gnataires de l’acte de Londres interviennent
pour rétablir l’ordre. »
La Vita demande qne l’Albanie soit placée
sons le contrôle international pour rendre
inutile nne intervention isolée da l'Autriche
ou de l’Italie.
L'Insurrection s’étend
Durazzo, 24 mtf
-Les étrangers résidant à Dnrazzo ont été
embarqués a bord des navires italiens.
A Kavaïa, près de Dnrazzo, les insnrgés ont
désarmé les gendarmes.
A Tirana, 15.000 Albanais sont sous 1»
armes.
Dans tons les villages, on arbore le drapeau
tare. L’insurrection gagne dn terrain d’heure
en henre.
L’Impression à Vienne
On ne peot avoir encore des commentai-
res des incidents, mais on sait qne la nou-
velle qne Tirana était tombé aux mains des
insurgés a provoqué an certain tronble à
Vienne. L’opinion austro-hongroise, qui
voyait dans l’arrestation d’Euad Pacha on
signe de crise facilement vaincue, commen-
ce à croire aujourd'hui qne les affaires de
l’Albanie peuvent facilement dégénérer ea
problème menaçant pour la monarchie.
Les journaux semi-officienx, comme le
Deutsche» Yolksblait, affirment qn’nn échange
de vnes très vif a lien actuellement an sujet
de l’Albanie entre Rome et Vienne, dont te
résultat sera soumis à l’approbation des
puissances. Par contre, les journaux indé-
pendante, comme la N eue Presse, om
d’opposition, comme la Zéttf i’Arbeiter Zei-
tung, ne cachent plus leur anxiété devant iii
possibilité d'une intervention effective.
Les accusations de la presse italienne con-
tre l’Autriche-Hongrie d’avoir provoqué l’ar-
restation d’Essad Pacha ont causé,au premier
moment, une certaine Indignation à Vienne,
Aujourd'hui cependant les journaux expri-
ment à peine lenr mauvaise humeur ; ils
semblent croire que la situation est assez
difficile pour qu’il ne soit pas désirable de
l’envenimer par une polémique de presse.
L’affaire d’Essad Pacha elle-même a déjà
beaucoup perdu de son actualité ; ce qui se
passe autour de Tirana et de Durazzo mérité
plus d’attention, car lés dernières nouvelles
n’ont apporté aucune clarté sur la situation
réelle au prince en lace de l’insurrectioa
musulmane.
Suivant la Wiener Allgemeine Zeitung, le
Cabinet de Vienne donnera son adhésion à
l’envoi d'un contingent international de Sca-
tari à Durazzo, si tontes les puissances con-
sentent à cette mesure.
Les Journaux de Home
Le correspondant de la Tribum à Daraezo,
déclare que, par suite de son aventure mys-
térieuse, Essad Pacha incarne maintenant et
symbolise la cause et les droits dei musul-
mans.
Le Giornale d'Italie publie une dépêche da
Durazzo déclarant que leur autorité étant
limitée à Durazzo, le gouvernement albanais
et le prince de Wied sont absolument ita-
puisssants à dominer la situation qni est
très grave. Le Gtemale ajoute :
Le départ d’Essad Pacha a causé une émotion
très vive et profonde ; le monde musulman est
plus que jamais uni sur le nom d’Essad Pacha.
On assure que f Autriche s’emploie pour qsn
Bib-Doda, Chef des Mirdites, devienne ministre.
Cette entrée en scène des éléments non musul-
mans, sous l'égide de l’Autriche, constitue un gra-
ve danger.
/Voir les Dépêches de la nuit en « Dernière
Heure ».)
Un Mémoire de Victor Hugo
Le ring t-nenvième anniversaire de la inorl
de Victor Hugo a été, selon la tradition da
la Société Victor-Hugo, que préside M. Vic-
tor Margueritte, célébré hier après-midi an
Panthéon.
Une nombreuse assistance s'était réunis
devant le temple consacré k la mémoire da
nos hommes illustres, et à trois heures ta
vaste nef était à peu près remplie. La céré-
monie fut d’ailleurs assez brève : discours da
M. Victor Margueritte, ode de M. Alfred
Poizat, déclamée par M. Albert Lambert
fils.
Dernière Heure
PAR18, TROIS HEURES MATIN
LES ÉVÉNEMENTS D'ALBANIE
Interview il’Ëssad Pacha
ROME — Le correspondant de la Tribum à
Naples a interviewé hier soir Essad Pacha
avant que les nouvelles relatives aux der-
niers événements d’Albanie fussent connus.
Essad Pacha a déclaré qu’il avait accepté
d’être le fidèle serviteur du prince et qu'il
ne discutait pas la mesure prhe contre lui.
Le temps lui donnera raison. Pour le mo-
ment, il s’incline avec tranquillité devant la
destinée.
Les derniers événements ne peuvent pas
être considérés comme une révolte et ils
n’ont pas une telle importance.
JEssad Pacha depuis longtemps avait été
informé quequelqoes manifestations s'étaient
produites dans diverses localités, mais elles
n’étaient pas de nature à causer des préoc-
cupations dans an pays toujours agité.
En sa qualité de ministre intérimaire de
l’intérieur et de ministre de la guerre, il
s’efforça de prendre les mesures opportunes
mais son action fut entravée par la gendar-
merie albanaise dont les chefs croyaient que
Essad- pacha voulait se servir de l’armée
pour satisfaire ses ambitions.
Essad pacha informa de ses laite le prince
de Wied qni lui octroya un décret limitant
dans une certaine mesure les pouvoirs de la
gendarmerie hollandaise en matière d’ordre
puhUc en le priant toutefois de n’en faire
usage qu’en cas de nécessité absolue.
Ce decret fut saisi dans les papiers d’Essad
Pacha avec d’autres documents parmi les-
quels d’ailleurs, ü n’y a ritn de compro-
mettant,
Essad Pacha ignore d’une façon précise les
raisons pour lesquelles il a été exilé.
Les événements se précipitèrent si rapide-
ment que l’idée d’un complot contre le
Prince doit être considérée simplement com-
me ridicule.
Le Prince se promenait dans les propriétés
d’Essad pacha tant était grande sa confiance
en iui. Si Essad avait eu de mauvaises inten-
tions, un coup de fusil tiré d'un buisson au-
rait suffi. Mais le Priace pouvait avoir con-
fiance en Essad qui, au fond, était responsa-
ble de sa vie devant i’Europe.
Essad pacha dit qu’il* envoya par deox fois
sa démission au prince, en raison de l’hosti-
lité des officiers hollandais.
II a ajouté que le3 récits des journaux au
sujet dts laits qui suivirent l’assaut sont
exacts.
Eu terminant, Essad pacha a montré l’im-
portance de la question religieuse dans les
derniers événements. ,
Il a déc aré que les na'ionalistes albanais
rêvant d’une Albanie libre de toute protec-
tion, sont hostiles à l’Italie et à i’Autricbe-
liongrie, mais ils sont une cinquantaine de
personnes et il n’y a pas lieu de s’en préoc-
cuper. Essad pacha croit que l’absence de
Turkhan pacha a contribué à hâter les évé-
nements. a
En ce qui concerne l’avenir, Essad pacha
a'déclaré ne pas pouvoir garantir que si les
persécutians qui s'exercent contre lui étaient
étendues à ses partisans, Il n’en résulterait
pas une rébellion générale qui compromet-
trait alors l’Albanie et le Prince.
laformé par le correspondant de la Trt-
buna que les insurgés s’étaient emparés de
Titana, Essad pacha s’est écrié : « C’est la fin
de l’Albanie 1 »
, Sur la demande du correspondant, il a
confirmé que plusieurs semaines avant les
derniers événements, le ministre de l’inté-
rieur reçut quelques protestations contre
l’accession au troue d’un prince chrétien, ac-
compagnées de menaces obscures dont il ne
tint pas compte.
Le Prince va parlementer
DURAZZO. — La nuit s’est passée très tran-
quillement.
On attend les parlementaires des insurgés
qui viendront conférer avec le prince.
Un détachement italien seul reste à terre
pour la protection da prince et des léga-
tions.
Les personnes qni s’étaient réfugiées sur
les navires ont débarqué pen après.
EXPÉRIENCE DE PARACHUTE
NEVERS. — Hier soir, à 6 heures, à l’aéoro-
drome de Nevers a eu lieu la réédition de la
sensationnelle expérience de paradante à
déclenchement automatique faite dimanche
dernier par Mme de Castella.
En raison de certains dissentiments surve-
nus entre l'inventeur du ' Système de para-
chute, M. de Castella, l’aviateur Peltier et le
mécanicien de ce dernier, c’est la jeune
femme de M. Peltier qui a accompli cette
fois l’expérience.
Devant une foule énorme et par un temps
splendide, ia jeune femme attachée sous le
tuselage du biplan, a été enlevée à miile'mè-
tres de hauteur, puis le parachute a été dé-
clenché.
Tout d’abord, Mme Peltier est tombée à
toute vitesse pendant une centaine de mètres,
pais le parachute s’étant déployé, la descente
s’est ralentie et, au bout de cinq minutes, la
jeune femme a touché terre très doucement
dans un pré voisin de l’aérodrome.
La foule l’a port ée en triomphe à travers
ta ville,
L’ABBÉ LEMIRE EST NOMMÉ NAIRE
D’HAZEBROUCK
HAZEBROUCK. — Hier matin, le nouveau
Conseil municipal s’est réuni à la mairie
pour procéder à son installation.
L’atibê Lemire a été nommé maire.
M. Henry Bonté, ex-gérant du Cri des
Flandres, a été nommé premier adjoint et
M. Louis Bonne, second adjoint.
ÉLECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL
LA ROCHELLE. — Hier ont eu lieu les élec-
tions au Conseil générai (scrutin de ballot-
tage).
Dans le canton Nord de Richefort,. M. Can-
otier, radical socialiste, a été élu.
Dans le canton Sud de Rochefort, M.
Pouzet, député, socialiste, a été élu.
ARRESTATION DE JEUNES BANDITS
AMIENS.—Les deux jeunes g ms qui ont tenté
d’assassiner nne débitante à Accoches, com-
mune de Mesnil-les-Saint-Pol, ont été arrê-
tés, hier s-près-midi, en gare d’Amiens au
moment où iis descendaient d'un traia arri-
vant de Doullens où ils avaient été signalés
par les inspecteurs de la brigade mobile
lancés à leur poursuite.
Ce sont les nommés Constant Maire, 19
ans, pupille de l’Assistance publique et Jo-
seph Legauit, également âgé de 19 ans ; tous
deux domestiques de ferme.
Ils avaient dépensé une partie des 80
francs volés à leur victime poar acheter des
vêtemehis neufs.
LES MANIFESTATIONS
EN L’HONNEUR DE JEANNE D’ARC
BAR LE-DUC. — Hier a été célébrée la fête
de Jeanne d’Arc.
Un certain nombre de maisons étaient pa-
voisées.
Un cortège est allé déposer des fleurs au
pied dé la statue de Jeanne d’Arç.
AU MAROC
Où est M. Monnier ?
TANGER. — Des indigènes venus à Tanger
disent que les indigènes qui s’étaient empa-
rés de M. Monnier, ont été pris par d’autres
indigènes qui les ramenèrent à Tanger avec
M. Monnier.
M. Monnier aurait été conduit à nne ving-
taine de kilomètres à l’intérieur du pays.
El Raisuli avec qui il était en relations,
ayant été prévenu, a fait savoir qu’il s’occu-
perait de le faire délivrer.
Quelques Escarmouches
OUDJDA. — Les colonnes Gouraud et les
groupes mobiles de Taza ont campé le 23 à
Tletat des Tsouls. Ils ont dû arriver hier au
camp de l’Oued Amelil.
. La journée de samedi a été marquée par
plusieurs incidents.
Un rezzou de trois cents cavaliers détachés
de la harka de Médian a opéré dans le trian-
gle Medlan-M'Sotm et Salsafat.
Un détachement a été immédiatement en-
voyé à sa poursnite.
Le lieutenant qni le commandait et qui
marchait en tâte a a son groupe, a été tue à
bout portant par des rôdeurs embusqués.
L’ennemi repoussé s’est entai emmenant
ses morte et ses blessés, mais laissant plu-
sieurs cadavres de chevaux sur le terrain.
D’autre part, des coups de feu ont été tirés
pendant la nuit sur le poste de Salsafat.
Une sentinelle a été tuée à la faveur de
l’obscurité par un malfaiteur qui s’était
glissé jusqu'au réseau de fils de fer entou-
rant le poste.
On annonce également qu’un convoi libre
a été attaqué près de Taourirt.
Deux cavaliers ont été tués, mais les pil-
lards u’ont pu emporter aucun bntin.
Quelques coups de feu ont été-tirés sur le
poste de Guercif.
Toutes les mesures ont été prises pour
D»rer éventuellement à un ÇOUD de main.
L’AVIATEUR HAMEL EST PERDU
LONDRES. — Six contre-torpilleurs et quel-
ques hydravions ont cherché pendant toute
là journée M. Gustave Hamel, qui est parti
du Crotoy samedi soir pour Londres.
Deux des hydravions ont fait naufrage par
suite de la houle. '
MANIFESTATION D’ÉTUDIANTS
EN ALSACE-LORRAINE
STRASBOURG. — Les étudiants alsaciens*
lorrains de l’Université de Strasbourg ont
donné hier une fête brillante à l’Orangerie,
en l’honneur d’un groupe de camarades
français ayant assisté au Cougrès internatio-
nal des étudiants, qui s’est tenu durant ht
semaine à Nancy.
Des fanfares alsaciennes et plusieurs artis-
tes ont prêté leur concours à cette fête, à
laquelle assistaient un grand nombre de per-
sonnalités alsaciennes.
La police a fait savoir qu’elle Interdisait
expressément de déposer des fleurs et de*
couronnes an pied dn monument de Kléber
et que dans le cas où le3 étudiante français
se livreraient à une manifestation de ce
genre, elle sévirait contre eux et contre les
étudiante alsaciens-lorrains.
LA PESTE AU JAPON
YOKOHAMA. — Deux cas de peste viennent
de so produire ici.
ON TROUVE
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La Vie Commerciale et Maritime
Les Arrivages de Blés
Une vingtaine de navires, presque tous
étrangers, viennent d’apporter au Havre
des cargaisons de blés. Huit cent mille
sacs environ ont été ou seront débarqués
eu un mois et seront, à bref délai, expédiés
un peu partout. C’est qu’il faut faire face,
dans notre pays comme dans bien d’autres
d’ailleurs, aux exigences d’une consomma-
tion d’autant plus gênée par les produc-
tions déficitaires de l’intérieur qu’elle a
tendance à s’accroître.
En France, on enregistre des différences
parfois énormes entre les chiffres de la
consommation et ceux de la récolte. Celle-
ci est pourtant relativement abondante
puisqu’aucun pays d’Europe — la Russie
exceptée — ne peut nous disputer la palme
pour la quantité et la qualité des blés,
La moisson frorqentière de 1913 a été,
selon les statistiques du ministère de l’agri-
culture, de plus de 86 millions de quin-
taux, se soldant néanmoins par un déficit
d’environ quinze millions de quintaux que
des arrivages doivent peu à peu combler
pour éviter sinon la famine tout au moins
les hausses de prix qui se produisent en fin
de campagne, comme c’est le cas en ce mo-
ment.
C’est là un fait périodique, car on signa-
lait ces jours-ci que, pendant les cent treize
dernières années, le prix du blé a été
soixante-six fois plus cher en mai et juin,
si bien que la hausse présente est bien
plus la confirmation d’un état chronique
qu’un motif d’alarme imprévu.
Ce sont les forts arrivages qui permet-
tront dé rétablir l’équilibre et empêcheront
heureusement d’atteindre des prix dé di-
sette. Depuis le mois d’août jusqu’à la fin
d’avril les importations se sont chiffrées
par 10,549,267 quintaux contre 6,385,711
en 1912-1913 et, en ce moment, les arri-
vages continuent sur une échelle plus im-
portante.
Nous restons ainsi tributaires de certains
pays, transitaires ou producteurs, et il nous «
faut bon gré mal gré nous tourner vers eux.
Anvers est, en Europe, le grand centre
d’attraction du commerce des blés. Il im-
porte pour approximativement huit cent
millions de francs de céréales de toutes
sortes par an qu'il déverse sur tous les mar-
chés du Continent.
Marseille a tenté, mais en vain, de riva-
liser avec le principal port belge.
Il y était presque parvenu pendant une
période. Durant la seconde moitié du KIX®
siècle, il avait occupé un des tout premiers
rangs. En 1881, son importation de blé at-
teignait 518,000 tonnes, à peine surpassé
par celle d’Anvers. Celui-ci était cepen-
dant demeuré l’approvisionneur de l’Eu-
rope septentrionale. A cette é poque-là Rot-
terdam importait la moitié moins et Gênes
seulement le dixième.
Mais en 1899, alors que l'importation
marseillaise gagnait péniblement quelques
milliers de tonnes, celle d’Anvers bondis-
sait de 114 0/0, celle de Rotterdam quadru-
plait et celle de Gênes sextuplait. Cette
prospérité des ports étrangers est princi-
palement due à l’ouverture de débouchés à
la suite de l’exécution dé travaux publics
— tels que création de Voies ferrées, creu-
sement de canaux, percement de tunnel, r
etc.
Marseille connut malgré tout, en 1910,
une meilleure ère. Il reçut 622,000 tonnes
c’est-à-dire 40 0/0 du total pour la France.
L’an dernier il améliora ses positions, enre-
gistrant 765,753 tonnes. Il reste néan-
moins une large marge pour les autres éta-
“blissements maritimes français désireux de
profiter, eux aussi, du mouvement com-
mercial résultant des inévitables importa-
tions.
Le port du Havre s’est préparé à disputer
à ses rivaux étrangers le trafic des blés. En
1902, il n’importait que 51,643 tonnes. Huit
ans après, les cent milles tonnes étaient
dépassées. Les années suivantes la progres-
sion persista, sauf de légers flottements.
En 1912, le chiffre de 118 266 tonnes était
atteint. L’aa.dernier le total aété de 155.798
tonnes.
Si nous examinons maintenant les pro-
venances nous voyons qu’à Marseille, en
1913, environ 45 0/0 des blés viennent de
Russie (mer Noire), 12 0/0 des Indes An-
glaises, 12 0/0 des Etats Unis, 10 0/0 d’Al-
gérie, 90/0 de la République Argentine,
6 0/0 de Roumanie et 6 0/0 de divers au-
tres pays,
Anvers a reçu, en 1912 (les chiffres dé-
taillés de 1913 ne sont pas encore arrêtés),
1,894,831 tonnes dont, approximativement,
29 0/0 de Roumanie, 22 0/0 de l’Argentine,
200/0 des Etats-Unis, 10 0/0 des Indes bri-
tanniques, 4 0/0 de Bulgarie, 4 0/0 du Ca-
nada, 3 0/0 d’Australie, 2 0/0 de Russie,
0,7 0/0 des Pays-Bas et 5,3 0/0 de diverses
autres provenances.
Au Havre, les arrivages pour 1913 étaient
d’environ 36 0/0 des Etat-Unis, 34 0/0
d’Australie, 18 0/0 de la République argen-
tine, 4 0/0 des Indes anglaises, 2 0/0 dû
Canada, 1 0/0 d’Allemagne, 1 0/0 d’Algé-
rie, 0.5 du Danemark, 0.5 d’Angleterre,
et 3 0/0 d’autres pays.
On voit par ces chiffres que le Havre re-
çoit directement des blés des principaux
pays producteurs. Et, puisque la France
est obligée d’en importer, il pourrait aug-
menter son trafic. Il n’est du reste pas
besoin de chercher à démontrer ici qu’il
est, dans certains cas, aussi bien placé que
Marseille et Anvers. Les faits se sont d’ail-
leurs chargés de le prouver.
Et la Chambre de commerce, à la suite
de l’encombrement de 1912 et en prévision
de l’accroissement des importations de cé-
réales, a amélioré tout récemment son ma-
tériel par l’achat d’élévateurs, offrant ainsi
de nouvelles facilités à un commerce qui
sera de plus en plus, pour notre cité, un
élément de richesse.
IL IIOLLÀÉVDER
iorl de H. Eugène Pluriel
Nous apprenons, avec une grande peine,
la mort de notre excellent ami M. Eugène
Pourtet, syndic de l’Association des Jour-
nalistes républicains français, secrétaire
du Syndicat de la Presse départementale et
membre de l'Association des Journalistes
parisiens.
M. Eugène Pourtet était âgé de 57 ans.
Il était correspondant parlementaire du
Petit Marseillais et l’un des principaux col-
laborateurs de notre distingué correspon-
dant parisien, M. Théodore Henry.
Les mérites professionnels de M. Eugène
Pourtet, qui étaient hautement appréciés
de tous ses confrères, lui avaient valu sa
nomination au grade de chevalier de là Lé-
gion-d’Honneur, en juillet dernier.
Nous adressons à la fàmille de M. Eugène
Pourtet et à notre collaborateur M. Théo-
dore Henry, l’expression de nos condoléan-
ces émues.
P. H.
LE PARTI CATHOLIQUE
plume de M. Urbain Falaise. Dans
cet article d’hier, notre distingué con-
frère nous confirme,ce dont nous nous
doutions, qu'en notre aille l’unification
est faite entre libéraux et progressis-
tes ; il nous signale de plus, comme
une indication précieuse, l’effort tenté,
paraît-il, en Seine-ei-Oise pour l’unifi-
cation des progressistes et des mem-
bres de l’Alliance Démocratique, mais
il ajoute : « Nous devons seulement à
la vérité de dire qu’au Havre la néces-
sité de barrer la route aux émules des.
Franklin-Bouillon et des Thalamas n’a
point encore triomphé des préjugés
anticléricaux soigneusement entrete-
nus parle Petit Havre... Laissons donc
le temps J aire son oeuvre... »
Nous ne sommes point maître du
temps, mais pour tout ce qui dépend
de nous, nous devons, pour être franc,
ôter toute illusion à M. Urbain Fa-
laize, qui vraiment s’obstine, trop dans
cette idée d’une entente politique possi-
sible, bien que nous ne soyons pas in-
sensible à ce qu’elle,a de flatteur pour
nous /...
Puisque notre conjfrère nous repro-
che nos « préjugés anticléricaux »,
nous ne demandons pas mieux que de
nous expliquer une bonne fois sur ce
point. Nous le ferpns d’autant plus
volontiers, que nous nous flattons de
n’avoir aucun préjugé anticlérical, si
par là on entend une opposition systé-
matique à lajoi, à la religion, au ca-
tholicisme, opposition basée sur une
philosophie nécessairement matérialisé
te, négative et athée.
Le Catholicisme nous apparaît es-
sentiellement sous trois aspects dif-
férents qui règlent notre altitude à
son égard : D'abord c’est une religion
qui s’adresse au coeur et à la cons-
cience de l’homme privé ; nous n’avons
rien à reprocher à la foi, si seulement
elle est sincère ; nous savons quelle
est pour beaucoup une source de
consolation et. de vie morale et pela
nous suffit pour quelle soit infiniment
respectable.
Le Catholicisme est ensuite une théo-
logie et une organisation ecclésiasti-
que ; là, nous aurions beaucoup de cri-
tiques à adresser au système singu-
lièrement archaïque pour notre so-
ciété moderne ; toutefois ces critiques
n’intéresseraient qu’un cercle de spé-
cialistes, théologiens, philosophes,
historiens, ou de pratiquants convain-
cus, si le Catholicisme restait dans son
rôle religieux.
Mais le. Catholicisme, et c’est son
troisième aspect, prétend être une
église infaillible imposant sa loi à
toute la société humaine ; il ne lui suf-
fit pas d’entretenir la foi, il lui fàut
le gouvernement des âmes et, par
elles, le gouvernement da monde ; dès
lors, oui, nous nous dressons contre
lui, de toute notre
ment et pour toujours d’unie soi-disant
république catholique.
Ce n’est donc pas aux catholiques
individuellement, même très croyants,
que nous en avons : il y en a, nous
en sommes convaincu, un grand nom-
bre dans les rangs républicains ; c’est
avec le ■ parti politique catholique
que nous ne voulons rien avoir de
commun ; ceux qui ont-jugê à propos
de se constituer en parti en tant que
catholiques ne peuvent pas, à moins
d’un pur non sens, ne pas avoir des
arrières-pensées inspirées de l’Eglise ;
or .l’Eglise, qui ën est encore à tant
d’égards au Moyen-Age, nous paraît,
comme puissance; politique, ce que le
monde moderne a le pliis à redouter,
M, Urbain Falaize nous dira : « Al-
lons donc 1 Vous savez bien que je
suis un démocrate autant que vous t »
Nous ne demandons pas mieux que de
le croire ; mais il nous permettra de
penser qu’il n’est pas le parti libéral à
lui tout seul ; et puis, nous connaissons
trop bien son ami, M. Marc Sangnier,
pour ne vas savoir que la démocratie
d’ait militant catholique est exposée à
de singulières fluctuations, selon le
vent qui souffle de Rome. Nous ne
voudrions pas être indiscret envers
notre confrère en lui demandant
jusqu’où il se sentira libre en face de
l’Eglise et de son pontife infaillible et
absolu. Nous ne voulons pas non plus
le pousser à des hérésies d’autant
qu’alors ce ne serait plus le Catholi-
cisme que nous aurions en face de nous
et que nous discuterions en dehors de
la réalité.
Que M. Urbain Falaize le veuille
ou non, la République représente le
principe de la liberté féconde, tandis
que l’Eglise représénte celui de l'au-
torité tyrannique ; la République re-
présente le principe de l’émulation
qu’est l’égalité, l'Eglise celui de la
hiérarchie déprimante ; la République
représente le principe de la large fra-
ternité humaine, supérieure à toute
chapelle, l’Eglise le principe d’exclu-
sion, qui limite la fraternité à ceux qui
-sont dans son sein. Oh 1 nous ne di-
sons pas que la République, surtout
l'actuelle, . soit une perfection, mais
elle est tournée vers l’avenir et elle a
toutes les possibilités en elle. L’Eglise
qui se croit parfaite est tournée, dans
sa perfection même, vers le passé ; elle
a lié le monde dans le Moyen-Age,
une fois pour toutes ; nous n’avons
plus rien à attendre d’elle t
Et voilà pourquoi, tout en étant
respectueux de toute croyance sincère,
nous ne nous unirons jamais à un parti
politique qui s’appuie sur l’Eglise ;
s’il plaît à certains républicains de le
faire, nous leur en laisserons toute la
responsabilité.
CASPAR JORDAN.
«a—ea
iiïiliasse Fraite-Rwi
Dmt l’exposé snr la politique étrangère
qu’il a fait samedi à la Douma, M. Sazonow a
déclaré que l’heureuse issue de la dernière
crise orientale est due en grande partie à
l’unité d’action dont a fait prenve le groupe
des puissances à laquelle appartient la Rus-
sie. Celle-ci continue à baser sa politique
étrangère sur l’alliance indissoluble avec la
France et sur son amitié avec l'Angleterre.
L’alliance franco-russe, depuis 20 ans qu’elle
existe, a donné suffisamment de preuves de
son action féconde. Les deux, peuples alliés
sa sont profondément pénétrés de la convic-
tion que leur alliance est indispensable et
prcfitable aux deux pays. La prochaine vi-
site du président de la République offrira
une nouvelle occasion de témoigner les sen-
timents cordiaux qui animent la France et
ta Rassie.
Conscients de la nécessité de Coordonner
leur politique pour que l’alliance soit forte
et féconde, les deux gouvernements sont en
contact permanent pour examiner en com-
mun toutes les questions qui les intéressent.
LES ÉVÉNEMENTS D’ALBANIE
LE PRINCE DE WIED
s’est réfugié à bord d’un Navire Italien
Les événements se précipitent à Durazzo.
Les insurgés s'avancent vers la capitale et il
semble qne tons les efforts tentés pour arrê-
ter leur marche ont échoaé. Quatre officiers
hollandais de la gendarmerie albanaise ont
été faits prisonniers par les rebelles. Le
prince Guillaume, sa famille et sa suite se
sont réfugiés à bord du croiseur italien Mtsu-
rata. Il serait dans la soirée redescendu à
terre pour parlementer avec les insurgés ;
mais il ne parait jpas qu'il y soit resté long-
temps. Voici d'ailleurs les dépêches reçues,
d’après leur date de réception :
Durazzo, le 13 mal (i heures après-midi).
Le ministère a présenté hier soir sa dé-
mission.
Il y a en hier soir nne fausse alerte .* par
suite d’un coup de fusil, parti accidentelle-
ment, pendant qn’nne sentinelle autrichien-
ne chargeait son arme. Les Malissores se
sont refusés à exécuter l’ordre de marche
contre les insnrgés, déclarant qne le bat de
leur présence est la protection dn prince.
La gendarmerie albanaise, commandée par
des officiers hollandais, marche contre les
insnrgés de Sciak, protégée par des canons
placés sur les collines de Dnrazzo. On entend
des coups de fusil et le crépitement des mi-
trailleuses dans la direction de àciak.
Les marins autrichiens et italiens sont as-
signés seulement à la défense de la famille
du prince.
Durazzo, 13 mai (3 heures après-midi).
Les insurgés avancent snr Dnrazzo.
Les souverains et leur suite se sont embar-
qués à bord da navire italien Misurata.
Durazzo, 23 mai (7 heures soir).
La Commission internationale s’est por-
tée, pour parlementer, à la rencontre des
insurgés.
Les étrangers qui en ont fait la demande
ont été embarqaes à bord des navires ita-
liens. Les matelots sont rentrés à bord.
Un détachement de trente matelots ita-
liens reste à terre pour assurer la défense de
la légation italienne.
Durazzo, le 23 mal (8 heures soir).
Les insurgés ont fait prisonniers quatre
Officiers hollandais.
Les représentants des insnrgés sont arri-
vés à Durazzo avec la Commission interna-
tionale de contrôle ; ils ont demandé à avoir
un entretien avec le prince de Wîed ; celui-
ci est descendn à terre à sept heures du soir,
accompagaé de son état-major et de l’amiral
trifari,
Rome, 23 mal.
M. Aliotti, ministre d’Italie à Durazzo, a
adressé aa marquis de San-Giuliano la dé-
pêche suivante :
A la suite du combat engagé par la- gendarme-
rie, sous les ordres des officiers hollandais, et
dans lequel ceux ci restèrent tous prisonniers
des insurges avec leurs soldats, l’ordre fut donné
de suspendre le feu des batteries placées sur le
château, sur la ville et prés de la route de Tirana.
Vers 5 h. 30 de l’après-midi arrivèrent S Du-
razzo en toute bâte, quelques fuyards qui rappor-
tèrent qu’un petit nombre de nationalistes qui
avaient pris les armes pour le coup de main,
s’étaient dispersés,et que les insurgés marchaient
sur la ville En même temps arrivait la nouvelle
que la garde de Malissores catholiques compre-
nant environ 130 hommes, avec les doux prêtres
qui les guidaient, s’ôtait enfuie an premier coup
de fusil.
Les Grandes Puissances
doivent rétablir l’Ordre
Rome, 24 mai.
Le journal La Tribum de ce matin écrit :
. « L’Italie vent qne tontes les puissances si-
gnataires de l’acte de Londres interviennent
pour rétablir l’ordre. »
La Vita demande qne l’Albanie soit placée
sons le contrôle international pour rendre
inutile nne intervention isolée da l'Autriche
ou de l’Italie.
L'Insurrection s’étend
Durazzo, 24 mtf
-Les étrangers résidant à Dnrazzo ont été
embarqués a bord des navires italiens.
A Kavaïa, près de Dnrazzo, les insnrgés ont
désarmé les gendarmes.
A Tirana, 15.000 Albanais sont sous 1»
armes.
Dans tons les villages, on arbore le drapeau
tare. L’insurrection gagne dn terrain d’heure
en henre.
L’Impression à Vienne
On ne peot avoir encore des commentai-
res des incidents, mais on sait qne la nou-
velle qne Tirana était tombé aux mains des
insurgés a provoqué an certain tronble à
Vienne. L’opinion austro-hongroise, qui
voyait dans l’arrestation d’Euad Pacha on
signe de crise facilement vaincue, commen-
ce à croire aujourd'hui qne les affaires de
l’Albanie peuvent facilement dégénérer ea
problème menaçant pour la monarchie.
Les journaux semi-officienx, comme le
Deutsche» Yolksblait, affirment qn’nn échange
de vnes très vif a lien actuellement an sujet
de l’Albanie entre Rome et Vienne, dont te
résultat sera soumis à l’approbation des
puissances. Par contre, les journaux indé-
pendante, comme la N eue Presse, om
d’opposition, comme la Zéttf i’Arbeiter Zei-
tung, ne cachent plus leur anxiété devant iii
possibilité d'une intervention effective.
Les accusations de la presse italienne con-
tre l’Autriche-Hongrie d’avoir provoqué l’ar-
restation d’Essad Pacha ont causé,au premier
moment, une certaine Indignation à Vienne,
Aujourd'hui cependant les journaux expri-
ment à peine lenr mauvaise humeur ; ils
semblent croire que la situation est assez
difficile pour qu’il ne soit pas désirable de
l’envenimer par une polémique de presse.
L’affaire d’Essad Pacha elle-même a déjà
beaucoup perdu de son actualité ; ce qui se
passe autour de Tirana et de Durazzo mérité
plus d’attention, car lés dernières nouvelles
n’ont apporté aucune clarté sur la situation
réelle au prince en lace de l’insurrectioa
musulmane.
Suivant la Wiener Allgemeine Zeitung, le
Cabinet de Vienne donnera son adhésion à
l’envoi d'un contingent international de Sca-
tari à Durazzo, si tontes les puissances con-
sentent à cette mesure.
Les Journaux de Home
Le correspondant de la Tribum à Daraezo,
déclare que, par suite de son aventure mys-
térieuse, Essad Pacha incarne maintenant et
symbolise la cause et les droits dei musul-
mans.
Le Giornale d'Italie publie une dépêche da
Durazzo déclarant que leur autorité étant
limitée à Durazzo, le gouvernement albanais
et le prince de Wied sont absolument ita-
puisssants à dominer la situation qni est
très grave. Le Gtemale ajoute :
Le départ d’Essad Pacha a causé une émotion
très vive et profonde ; le monde musulman est
plus que jamais uni sur le nom d’Essad Pacha.
On assure que f Autriche s’emploie pour qsn
Bib-Doda, Chef des Mirdites, devienne ministre.
Cette entrée en scène des éléments non musul-
mans, sous l'égide de l’Autriche, constitue un gra-
ve danger.
/Voir les Dépêches de la nuit en « Dernière
Heure ».)
Un Mémoire de Victor Hugo
Le ring t-nenvième anniversaire de la inorl
de Victor Hugo a été, selon la tradition da
la Société Victor-Hugo, que préside M. Vic-
tor Margueritte, célébré hier après-midi an
Panthéon.
Une nombreuse assistance s'était réunis
devant le temple consacré k la mémoire da
nos hommes illustres, et à trois heures ta
vaste nef était à peu près remplie. La céré-
monie fut d’ailleurs assez brève : discours da
M. Victor Margueritte, ode de M. Alfred
Poizat, déclamée par M. Albert Lambert
fils.
Dernière Heure
PAR18, TROIS HEURES MATIN
LES ÉVÉNEMENTS D'ALBANIE
Interview il’Ëssad Pacha
ROME — Le correspondant de la Tribum à
Naples a interviewé hier soir Essad Pacha
avant que les nouvelles relatives aux der-
niers événements d’Albanie fussent connus.
Essad Pacha a déclaré qu’il avait accepté
d’être le fidèle serviteur du prince et qu'il
ne discutait pas la mesure prhe contre lui.
Le temps lui donnera raison. Pour le mo-
ment, il s’incline avec tranquillité devant la
destinée.
Les derniers événements ne peuvent pas
être considérés comme une révolte et ils
n’ont pas une telle importance.
JEssad Pacha depuis longtemps avait été
informé quequelqoes manifestations s'étaient
produites dans diverses localités, mais elles
n’étaient pas de nature à causer des préoc-
cupations dans an pays toujours agité.
En sa qualité de ministre intérimaire de
l’intérieur et de ministre de la guerre, il
s’efforça de prendre les mesures opportunes
mais son action fut entravée par la gendar-
merie albanaise dont les chefs croyaient que
Essad- pacha voulait se servir de l’armée
pour satisfaire ses ambitions.
Essad pacha informa de ses laite le prince
de Wied qni lui octroya un décret limitant
dans une certaine mesure les pouvoirs de la
gendarmerie hollandaise en matière d’ordre
puhUc en le priant toutefois de n’en faire
usage qu’en cas de nécessité absolue.
Ce decret fut saisi dans les papiers d’Essad
Pacha avec d’autres documents parmi les-
quels d’ailleurs, ü n’y a ritn de compro-
mettant,
Essad Pacha ignore d’une façon précise les
raisons pour lesquelles il a été exilé.
Les événements se précipitèrent si rapide-
ment que l’idée d’un complot contre le
Prince doit être considérée simplement com-
me ridicule.
Le Prince se promenait dans les propriétés
d’Essad pacha tant était grande sa confiance
en iui. Si Essad avait eu de mauvaises inten-
tions, un coup de fusil tiré d'un buisson au-
rait suffi. Mais le Priace pouvait avoir con-
fiance en Essad qui, au fond, était responsa-
ble de sa vie devant i’Europe.
Essad pacha dit qu’il* envoya par deox fois
sa démission au prince, en raison de l’hosti-
lité des officiers hollandais.
II a ajouté que le3 récits des journaux au
sujet dts laits qui suivirent l’assaut sont
exacts.
Eu terminant, Essad pacha a montré l’im-
portance de la question religieuse dans les
derniers événements. ,
Il a déc aré que les na'ionalistes albanais
rêvant d’une Albanie libre de toute protec-
tion, sont hostiles à l’Italie et à i’Autricbe-
liongrie, mais ils sont une cinquantaine de
personnes et il n’y a pas lieu de s’en préoc-
cuper. Essad pacha croit que l’absence de
Turkhan pacha a contribué à hâter les évé-
nements. a
En ce qui concerne l’avenir, Essad pacha
a'déclaré ne pas pouvoir garantir que si les
persécutians qui s'exercent contre lui étaient
étendues à ses partisans, Il n’en résulterait
pas une rébellion générale qui compromet-
trait alors l’Albanie et le Prince.
laformé par le correspondant de la Trt-
buna que les insurgés s’étaient emparés de
Titana, Essad pacha s’est écrié : « C’est la fin
de l’Albanie 1 »
, Sur la demande du correspondant, il a
confirmé que plusieurs semaines avant les
derniers événements, le ministre de l’inté-
rieur reçut quelques protestations contre
l’accession au troue d’un prince chrétien, ac-
compagnées de menaces obscures dont il ne
tint pas compte.
Le Prince va parlementer
DURAZZO. — La nuit s’est passée très tran-
quillement.
On attend les parlementaires des insurgés
qui viendront conférer avec le prince.
Un détachement italien seul reste à terre
pour la protection da prince et des léga-
tions.
Les personnes qni s’étaient réfugiées sur
les navires ont débarqué pen après.
EXPÉRIENCE DE PARACHUTE
NEVERS. — Hier soir, à 6 heures, à l’aéoro-
drome de Nevers a eu lieu la réédition de la
sensationnelle expérience de paradante à
déclenchement automatique faite dimanche
dernier par Mme de Castella.
En raison de certains dissentiments surve-
nus entre l'inventeur du ' Système de para-
chute, M. de Castella, l’aviateur Peltier et le
mécanicien de ce dernier, c’est la jeune
femme de M. Peltier qui a accompli cette
fois l’expérience.
Devant une foule énorme et par un temps
splendide, ia jeune femme attachée sous le
tuselage du biplan, a été enlevée à miile'mè-
tres de hauteur, puis le parachute a été dé-
clenché.
Tout d’abord, Mme Peltier est tombée à
toute vitesse pendant une centaine de mètres,
pais le parachute s’étant déployé, la descente
s’est ralentie et, au bout de cinq minutes, la
jeune femme a touché terre très doucement
dans un pré voisin de l’aérodrome.
La foule l’a port ée en triomphe à travers
ta ville,
L’ABBÉ LEMIRE EST NOMMÉ NAIRE
D’HAZEBROUCK
HAZEBROUCK. — Hier matin, le nouveau
Conseil municipal s’est réuni à la mairie
pour procéder à son installation.
L’atibê Lemire a été nommé maire.
M. Henry Bonté, ex-gérant du Cri des
Flandres, a été nommé premier adjoint et
M. Louis Bonne, second adjoint.
ÉLECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL
LA ROCHELLE. — Hier ont eu lieu les élec-
tions au Conseil générai (scrutin de ballot-
tage).
Dans le canton Nord de Richefort,. M. Can-
otier, radical socialiste, a été élu.
Dans le canton Sud de Rochefort, M.
Pouzet, député, socialiste, a été élu.
ARRESTATION DE JEUNES BANDITS
AMIENS.—Les deux jeunes g ms qui ont tenté
d’assassiner nne débitante à Accoches, com-
mune de Mesnil-les-Saint-Pol, ont été arrê-
tés, hier s-près-midi, en gare d’Amiens au
moment où iis descendaient d'un traia arri-
vant de Doullens où ils avaient été signalés
par les inspecteurs de la brigade mobile
lancés à leur poursuite.
Ce sont les nommés Constant Maire, 19
ans, pupille de l’Assistance publique et Jo-
seph Legauit, également âgé de 19 ans ; tous
deux domestiques de ferme.
Ils avaient dépensé une partie des 80
francs volés à leur victime poar acheter des
vêtemehis neufs.
LES MANIFESTATIONS
EN L’HONNEUR DE JEANNE D’ARC
BAR LE-DUC. — Hier a été célébrée la fête
de Jeanne d’Arc.
Un certain nombre de maisons étaient pa-
voisées.
Un cortège est allé déposer des fleurs au
pied dé la statue de Jeanne d’Arç.
AU MAROC
Où est M. Monnier ?
TANGER. — Des indigènes venus à Tanger
disent que les indigènes qui s’étaient empa-
rés de M. Monnier, ont été pris par d’autres
indigènes qui les ramenèrent à Tanger avec
M. Monnier.
M. Monnier aurait été conduit à nne ving-
taine de kilomètres à l’intérieur du pays.
El Raisuli avec qui il était en relations,
ayant été prévenu, a fait savoir qu’il s’occu-
perait de le faire délivrer.
Quelques Escarmouches
OUDJDA. — Les colonnes Gouraud et les
groupes mobiles de Taza ont campé le 23 à
Tletat des Tsouls. Ils ont dû arriver hier au
camp de l’Oued Amelil.
. La journée de samedi a été marquée par
plusieurs incidents.
Un rezzou de trois cents cavaliers détachés
de la harka de Médian a opéré dans le trian-
gle Medlan-M'Sotm et Salsafat.
Un détachement a été immédiatement en-
voyé à sa poursnite.
Le lieutenant qni le commandait et qui
marchait en tâte a a son groupe, a été tue à
bout portant par des rôdeurs embusqués.
L’ennemi repoussé s’est entai emmenant
ses morte et ses blessés, mais laissant plu-
sieurs cadavres de chevaux sur le terrain.
D’autre part, des coups de feu ont été tirés
pendant la nuit sur le poste de Salsafat.
Une sentinelle a été tuée à la faveur de
l’obscurité par un malfaiteur qui s’était
glissé jusqu'au réseau de fils de fer entou-
rant le poste.
On annonce également qu’un convoi libre
a été attaqué près de Taourirt.
Deux cavaliers ont été tués, mais les pil-
lards u’ont pu emporter aucun bntin.
Quelques coups de feu ont été-tirés sur le
poste de Guercif.
Toutes les mesures ont été prises pour
D»rer éventuellement à un ÇOUD de main.
L’AVIATEUR HAMEL EST PERDU
LONDRES. — Six contre-torpilleurs et quel-
ques hydravions ont cherché pendant toute
là journée M. Gustave Hamel, qui est parti
du Crotoy samedi soir pour Londres.
Deux des hydravions ont fait naufrage par
suite de la houle. '
MANIFESTATION D’ÉTUDIANTS
EN ALSACE-LORRAINE
STRASBOURG. — Les étudiants alsaciens*
lorrains de l’Université de Strasbourg ont
donné hier une fête brillante à l’Orangerie,
en l’honneur d’un groupe de camarades
français ayant assisté au Cougrès internatio-
nal des étudiants, qui s’est tenu durant ht
semaine à Nancy.
Des fanfares alsaciennes et plusieurs artis-
tes ont prêté leur concours à cette fête, à
laquelle assistaient un grand nombre de per-
sonnalités alsaciennes.
La police a fait savoir qu’elle Interdisait
expressément de déposer des fleurs et de*
couronnes an pied dn monument de Kléber
et que dans le cas où le3 étudiante français
se livreraient à une manifestation de ce
genre, elle sévirait contre eux et contre les
étudiante alsaciens-lorrains.
LA PESTE AU JAPON
YOKOHAMA. — Deux cas de peste viennent
de so produire ici.
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LE PETIT HA VRE à Paris
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108, rue St-I.a7.are, 108 7
(Immeuble de t’HOTEL TCR SI NUS)
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