Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-05-24
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 mai 1914 24 mai 1914
Description : 1914/05/24 (A34,N11978). 1914/05/24 (A34,N11978).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172144m
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
$4 AfHiêf —* 5 Ccnliflics —— EDFHftty PB MATffl — S Ccirtiiups (8 Paees) fthniincltâ 24 Mai IÜI4
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Adminlstratioa, Impressions et Annonces. TEL. 10.4?
SS, Rus Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
■RÉDACTEUR EN CHEF
3.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone t 14.SO
Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
• .AJSTWOÏÇCE®
AU HAVRE...77 BUREAU DU JOURNAL, 112, bouFde Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour Iss Annonças Judiciaires et légales |
ABONNEMENTS ITBOIS MOIS SIX MOIS UN AH
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,j « „ __ _ _
l’Oise et la Somme $ BO ® Fr. X 8 Fr.
Autres Départements 1 A Fr « « en •»<» »
Union Postale 1*0 » 'so Fr 40 »
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franco
AFFAIRES MUNICIPALES
inBiumi’iui«
LA CONSTRUCTION
D’UNE
ICÔLE PRATIQUE D'INDIISTRII
pour Jeunes Filles
| L’Ecole pratique de Commerce et d’In-
austrie de jeunes filles ouverte au Havre
eu octobre 1880. sous le nom d’Ecole d’ap-
prentissage, — et sur Finitiative de M. Ju-
les Siegfried qui était alors maire de notre,
ville,—fut l’un des premiers établissements
de cet ordre créés en France. À cette époque,
il n’existait en effet que deux écoles simi-
laires, l’une à Saint-Etienne, l’autre à Nan-
tes. Mais la nouvelle école répondait si
exactement au caractère et à l’activité de
notre population, elle complétait si bien
notre système d’enseignement que bientôt,
parallèlement à notre Ecole de garçons,
celle des jeunes filles prenait un essor des
plus rapides.
Rattachée au ministère du commerce, en
1892, elle comptait en 1909,210 élèves ; elle
en compte aujourd’hui 278 réparties dans
les différents cours de confection, lingerie,
repassage, broderie, modes, cuir d’art, et
dans les cours d’enseignement commer-
cial.
Or, depuis longtemps, l’école établie rue
du Lycée était devenue insuffisante, malgré
(Certains agrandissements successifs, et, en
1907, L’autorité supérieure signalait l’ur-
gence d’aménagements nouveaux si l’on
voulait que les cours d’hygiène, que les
cours de sciences et que les cours cqgimer-
ciaux fussent donnés en des conditions sa-
tisfaisantes.
On avait alors envisagé l’adjonction de
Bâtiments nouveaux à ceux qui existaient
déjà et même des plans et devis avaient été
dressés dont le total se montait à une dé-
pense de 50.000 flr. Mais comme, d’autre
part, il devenait indispensable de construire
*me nouvelle école de garçons, en ce quar-
tier compris entre la rue Thiébaut et le
cours de la République, le Conseil munici- {
pal, dans sa séance du 14 mai 1909, adopta
les conclusions du rapport qui lui fut pré-
senté au nom de la Commission spéciale
chargée d’établir un « programme de tra-
vaux devant pourvoir aux nécessités les
plus urgentes, aux améliorations indispen-
sables ». Et il classa en septième Yang un
article ainsi formulé : « Ecole primaire de
garçons ou Ecole pratique de commerce et
d’industrie pour jeunes filles, suivant dé-
cision à intervenir. »
La double question ainsi posée fut l’objet,
en Commission, d’une solution affirmative
et qui fut ratifiée par le Conseil en séance
du 15 avril 1910. Il fut ainsi décidé qu’une
nouvelle Ecole pratique de commerce et
d’industrie serait construite sur un terrain
situé rues Jules-Lecesne, Bonnivet et Thié-
baut, — terrain acquis des héritiers Dra-
raard et de Mme veuve d’Orfeuil,—et qu’une
école primaire de garçons serait installée
dans le local actuel de la rue du Lycée, au
moyen de transformations relativement peu
dispendieuses.
Le service de l’Architecture, chargé de
dresser les plans et devis, établit un pre-
mier projet qui s’élevait : pour la construc-
tion de l’Ecole, 4 411.400 fr. et pour le mo-
bilier, à 39.700 fr. ; soit un total général de
451.100 fr. On espérait d’ailleurs qu’une
subvention égale au quart de la dépense,
soit 112.500 fr., serait accordée par le mi-
nistère du Commerce, ce qui aurait ramené
la dépense à la charge de la Ville au chiffre
de 338.600 fr.
Mais il apparût bientôt que les plaps
primitifs devraient recevoir des développe-
ments nouveaux, afin d’assurer entière-
ment les différents services de cette Ecole
technique. Dans Pentrefaite, les prix des
mat^riauxetde la main-d’oeuvre subirent
des augmentations appréciables, et c’est
ainsi que le projet voté par le Conseil mu-
nicipal dans la séance du 28 juin 1911 s’é-
lève à 630.000 fr. D’autre part, les frais
d’acquisition du terrain nécessaires avaient
été de 131.730 fr. 18. La dépense totale
s’élèvera donc à 761.730 fr. 18, dont il y
aura lieu de déduire la participation de
l’Etat qui est de 190.000 fr.
La dépense restant à la charge de la ville
ressort donc, en chiffres ronds, à 570.000
francs. On sait qu’elle a été couverte par
voie d’emprunt et que la ville a été autori-
sée à contracter avec la Caisse nationâle
des retraites un emprunt de 719.000 fr. au
taux de 4 0/0, remboursable en 35 ans. Sur
cette somme, 149.000 fr. vont être affectés
à la mise en viabilité de ia rue d’Iéna et le
surplus, 570.000 fr. à la construction de la
nouvelle Ecole pratique .de Commerce et
d’industrie.
Edifiée sur le terrain situé à l’angle
des rues Thiébaut et Jules-Le-Cesne, la
nouvelle école se composera de deux corps
de bâtiments : l’un en façade sur la rue
Bonnivet, l’autre sur la rue Thiébaut avec
un léger retour sur la rue Jules-Le-Ce3ne.
L’entrée principale sera établie en pan cou-
pé, au carrefour même des deux rues. Cette
disposition a été adoptée afin que le bâti-
ment donnant sur la rue Bonnivet soit pro-
tégé contre les vents du Nord. Sa façade
sur la cour intérieure sera exposée au Sud.
Le bâtiment placé rue Thiébaut aura ses fa-
çades au S. O. et au S.E., et par là même
l’ensemble des constructions aura pour
avantage une situation tout à fait heureuse.
D’une façon générale, la distribution des
classes a (été prévue pour que chaque caté-
gorie d’enseignement se trouve groupée
dans tous les services. Tous les locaux sont
aérés et éclairés par de grandes baies et,
au point de vue de l’hygiène, l’installation
sera parfaite : water-closels, lavabos, chauf-
fage central 4 eau chaude, bains-douches
ont été prévus pour les maîtresses et les
élèves. Enfin les matériaux seront incom
bustibles et tout a été ménagé pour que,
en cas d’incendie, une évacuation rapide
soit assurée.
Nous ne saurions, dans les limites de cet
article, donner une description complète de
cette école dont les travaux viennent de
commencer et dont l’agencement, très ingé-
nieux et très pratique, fait grand honneur
4 M. de Cièrfayt, architecte de la Yilie. En
effet, il s’est placé surtout au point de vue j
utilitaire ; il a cherché 4 établir une cons-
truction répondant 4 sa destination, dans
les conditions les meilleures, plutôt qu’un
édifice d’un aspect décoratif.
Ajoutons toutefois que cette école, desti-
née 4 recevoir 600 élèves, présentera un
ensemble harmonieux, d’une élégance so-
bre, et qu’elle paraît réaliser vraiment
l’école technique modèle.
TH. VALLÉE.
L’Ingénieur Pierre
va être remis en liberté
Mme Pierre a été avisée hier matin par M®
Feillard, avocat de son fils, qneM.Gnifmard,
procureur de la République, venait de noti-
fier à la partie civile son intention de mettre
Pierre en liberté provisoire.
JEANNE D’ARC
Le « Comité du Souvenir de Jeanne
d’Arc » nous invite à Jêter aujourd'hui
la vierge lorraine et, bien qu’il ne
cache pas son inspiration catholique,
il espère grouper autour du nom qu’il
invoque « tous les bons Français » ;
nous ne saurions décliner l’honneur
d’une aussi bonne compagnie.
C’est le n j mai ij.3i que Jeanne
d’Arc s’entendit condamner à la pri-
son perpétuelle ; on sait, en effet,
qu'elle ne J ut brûlée, quelques jours
après, que par ruse, ruse indigne
s'ajoutant à son indigne condamna-
tion. Mais nous ne saydns pas très bien
pourquoi on a retend cette date du a4
mai pour célébrer la fête de l’héroïne,
d'autant plus que cette condamnation
a été prononcée dans des condi-
tions telles qu’elle est une pierre
d’achoppement pour l'Eglise qui pré-
conise cette solennité ; le rappel de cet
événement ne peut être qu'une occasion
de divisions et de discussions où l’in-
faillibilité ne sort.pas raffermie.
Je comprendrais mieux l’anniver-
saire du 8 mai, rappelant la déli-
vrance d’Orléans ; au souvenir de cet
épisode merveilleux de notre histoire,
tous les Français peuvent et doivent
sympathiser.
Tout est merveilleux dans la vie de
la bonne Lorraine ; trop, disent les
uns qui n’ont ni Joi ni imagination.
La délivrance d’Orléans tient à lu
jois du miracle et de la certitude la
plus positive ; c’est le point culminant
et cohvergent du rêve et de la réalité,
de la légende et de l’histoire.
Le 20 avril ijng, on armait et équi-
pait Jeanne, la fille des champs ; dix-
huit jours après les Anglais invincibles
qui assiégeaient Orléans étaient enplei-
ne défaite ! Le miracle est accompli;dé-
sormais Jeanne, sacrée grand capitai-
ne entraîne irrésistiblement les trou-
pes de Charles VII de victoires en. vic-
toires ; l'élan est donné, il ne s’arrête-
ra plus, même après la capture de la
v Pucelle d’Orléans » , même après sa
mort ; il ne s’arrêtera qu’apres Vex-
pulsion de France de tous les Anglais l
Le souvenir de Jeanne d’Arc a tra-
versé l’histoire, impérissable d’âge en
âge, d’autant qu’il avait tout pour sé-
duire les masses : le charme féminin,
l’attrait du merveilleux, l’exaltation
du patriotisme. Notre époque qui se
pique d'être celle de la raison et de
la science, aurait certes grand tort
de ne plus vibrer à un pareil souvenir ;
la raison qui dessécherait, à ce point,
en nous les sources d’émotivité serait
une raison meurtrière de toute inspi-
ration morale.
Sans nous arrêter au miracle qu’au
sens propre du mot. il plaît mainte-
nant à l'Eglise de célébrer en l’his-
toire de Jeanne, l ancienne hérétique,
relapse et excommuniée, nous nous
plaisons à remonter jusqu’à elle à tra-
vers toute la tradition de notre pars, a
nous sentir solidaire de ceux qui ont
fait son indépendance et sa grandeur
et à espérer que le patriotisme des gé-
nérations nouvelles, pour s’exprimer
en des formes différentes et moins bel-
liqueuses, ne sera pas indigne de ces
grands exemples du passé.
CASPAH-JOUDAN.
Le Président de la Réplipe
A LYON
Après la dure journée dé la veille, le pré-
dent de la République s’est reposé assez tard
hier matin.
II s’est rendu à 10 h. 1/2 à la Chambre de
commerce.
Au déjeuner qui lui a été offert par la
communauté commerciale, il a prononcé an
discours.
A deux heures, le président de la Républi-
que quitte le palais du commerce pour ren-
trer à la préfecture, d’oü il est reparti à trois
heures pour aller visiter l’Ecole de service
de santé militaire.
Aussitôt après cette visite, M. Raymond
Poiucare s’est rendu à l’Université où il a été
reçu par le recteur, entouré des membres du
Conseil supérieur de l’Université,des doyens
des différentes facultés, ainsi que des pro-
fesseurs. Au discours prononcé, par le rec-
teur, M. Raymond Poincaré a répondu en ces
termes :
Je vous remercie de vous être rappelé la mo"
desie part que j’ai prise à la fondation des uni-
versités. Les souvenirs que vous évoquez sont
parmi les meilleurs de ma vie politique. Je suis
lier d’avoir dirigé deux fois les services du mi-
nistère de l’insiruction publique. J’ai appris ainsi
a mieux connaître la France des penseurs, des
écrivains et des artistes ; j’ai appris à mieux ai-
mer aussi les maîtres qui se dévouent à l’éduca-
tion de la jeunesse.
Il a ensuite fait l’éloge de l’Université de
Lyon.
En quittant l’Université, le président de la
République a visité 1 Hôtel-Dieu.
« ATTENTION MX SB *
Nous avons rencontré, comme nons l’es-
ïpérions, ia plus grande bienveillance auprès
de l'Administration municipale et de la Com-
pagnie des tramways ponr ia pose de notre
pancarte soit sur les poteaux de la Compa-
gnie soit sur les réverbères.
La réalisation de notre projet, en pré-
voyant une vingtaine d’écriteaux de bonne
taille et faits pour attirer le pins possible
l'attention des chauffeurs, reviendra à envi-
ron 400 fraqycs.
Nous avons eu le plaisir de recevoir déjà
157 francs, d’après la première liste de sous-
cription ci-dessous ; nous aimons à croire
que nos concitoyens compléteront rapide-
ment la somme nécessaire, et cela sans dis-
tinction d’opinion.
Lé Havre-Eclatr d’hier a tenu à nous dire
que sa confiance en l'efficacité de l'avertisse-
ment proposé n’était que relative et qu’il
faudrait d'abord rë pécter tes arrêtés con-
cernant lr circulation. Nous n’avons pas,
hélas, l’illusion dé supprimer tout danger
par une sorte de formule magique et nous
souhaitons aussi, certes, une observation
pins scrupuleuse et plus judicieuse des rè-
gles’ de ta police du roulage; nous le disions,
en même temps que notre confrère, sous la
plume de notre collaborateur Albert Herrens-
chrnidt.
Mais nous pensons qne nous n’avons pas
à laisser à d’ingénieux industriels le mono-
pole dé l’idée généreuse reprise par notre
premier donateur et que ce qui se fait dans
certains villages, dans nn but intéressé, doit
être réalisé, sur de nouvelles bases, dans
une grande ville comme la nôtre. Nous sa-
vons bien que ces pancartes n’auront pas
longtemps le # cachet de la nouveauté » sur
nos voies ; si, du moins, elles peuvent, pen-
dant uae saison, contribuer à éviter certains
accidents particulièrement cruels, nous som-
mes surs que les pères de famille nous se-
ront reconnaissants de cet effort qui ne doit
certes pas dispenser de tout ce qui a déjà été
tenté en vue ae la sécurité de la circulation.
P. H.
I™ Liste de Souscription
Anonyme..... JO —
Journal Le Petit Havre 60 —
Société des Grand Bazar et Nouvelles
Galeries..60 —
Anonyme 40 —
O. R....:.....;. 10 —
Anonyme.............. 10 —
RB.; g_
M. Grimbert t
Total. , ........... Fr. 157 —
<ëm§ëm
Au Hasard de la Route
Ph.ts J*»M4 Uëvee
ire
va
III
Jour de Marché
Une fois par semaine, la petite place sort
de sa torpeur.
Dès l’aube, dans un grand bruit de carrio-
les, de piaffements, deciaquements de fouet,,
le décor familier se dresse : les haliettes de
toiles, les tables du charcutier, l’étalage da
marchand de chaussures, celui du bimbe-
lottier, celui du brocanteur qui pro-
mène de marchés en marchés, depuis des
années, le « Napoléon à Sainte-Hélène » dans
son cadre doré et les débris d’un tourne-
broche.
Les bonnets blancs des marchandes ont
déjà dessiné des allées à travers lesquelles,
tout à l’heure, la fouie se pressera.
Mais c’est l'instant où les propos se font
encore familiers. Les figures amies se re-
trouvent de la sorte, chaque semaine, A la
place coutumière, réjouies et nettes, rdsées
par l’air frisquet du matin.
Les conversations s’échangent entre les
groupes. Sans en avoir l’air, avec ce déta-
chement apparent qui est au fond la malice
normande, on tâte les cours, on escompte.
On pleure misère : car il est bon de s’en-
traîner ainsi entre acteurs, avec une sincé-
rité plus ou moins relative, sur un sujet qui
devra être traité devant la cl entèle. II est
bon de,gémir entre soi, tout en palpant son
bas de laine, ne serait-ca que pour raffermir
la résolution bien arrêtée de riposter victo-
rieusement au # Pensez-vous, ma pauv’
mère 1 c’est bien trop cher 1 » qui sert d’or-
dinaire prologue aux transactions champê-
tres.
Ils s’alignent encore, les bonnets blancs, et
même les chapeaux à plumes. Le pays est
cossu. Des fermières des alentours ne dédai-
gnent pas de venir apporter les produits do
leur élevage, dans leurs beaux costumes du
dimanche. Il y a là des jaquettes de drap noir
à larges boutons de corozo, des corsages
roses raidis d’empois, et des fourrures attar-
dées d’hiver qui auraient la fantaisie d’an
paradoxe si elles ne trouvaient leur explica-
tion dans le goût d’une coquetterie qui s’in-
quiète peu de ia saison.
Dans ce milieu campagnard et pittoresque
où ia bonne âme de ia terre, simple et frus-
te met son reflet dans le paysage, sur les
mines rougeaudes, dans la forme archaïque
des propos, le marchand de nouveautés jette
une note spéciale.
Ce n’est pas le rural. Sa blouse profession-
nelle n’est qu’un vêtement d’emprunt. Elle
lui permet d’atteindre plus facilement l’ache-
Ciieuô Petit Havre
Sous les ar&Lj s’élève une rumeur confuso*
.versée de temps en temps par les cris de#
tailles qu’on emporte*
teur en se rapprochant de lul à la faveur dé
la tenue commune. La blouse se fait alors
familière et fraternelle. Elle sé mêle à la
foule et lui parlé en amie. Le commerce du
lainage et de la chaussure trouve en elfe une
collaboratrice,active merveiUeusement adap-
tée à la vente.
Point de grands mots inutiles, de boni-
ments emphatiques, de promesses excessi-
ves. Le marchand de noaveautés s’exprime
avec une autorité un peu solennelle mais qnl
souligne bien la conviction profonde de son
dire.
Lorsqu’il a proclamé la qualité très supé-
rieure du petit coupon qu’il propose à prix
doux, il s’arrête longuement et épie les visa-
ges. L’un après l’autre, sou oeil avisé les
observe. Il scrute et il interroge. II juge de
l’effet produit. J ■
L’impression causée nëst-effe pas assez
fQrie ? Il la renouvelle sous une autre forme,
sans perdre de son calme étudié. II. dit i « Je
n’ai jamais vendu une pareille occasion » et
il déroule quelque nouveaux mètres de
tissu. Il le fijit palper,il le drape sur sa jam-
be tendue :« Voyez plutôt la jupe qu’oa
peut faire avec cela ». Il insiste sur sa gran-
de largeur, sourit un peu à la pensée qu’oa
peut supposer eu lui un « petit débalëur ».
Et comme le client hésite encore, il fait uo
quart de tour sur lui-même, puis d’un grand
geste, désigne la roulotte:
— La maison est connue, d’ailleurs l...
***
Immense, lourde, massive sur ses petites
roues, la voiture, ses auvents levés, iivre aux
regards les trésors de son contenu. Uae
réelle ingéniosité la bourra des choses les
plus diverses. C’en tout un magasin qui cir-
cule ainsi par les routés et par tous les
temps.
Il semblerait qu’en ce fatras accamulé, I«
marchand arrivai à se perdre lui-même. Iî
n’est point cependant d’ordre plus précis m
plus méthodique. Les chaussures ont leur
coin, les toiles cirées ont le leur. Les laina-
ges et les cotonnades duement classées voisi-
nent avec le rayon de la bonneterie. L’hom-
me irait, les yeux fermés, chercher dans soa
casier et dans sa boîte la pointure demandée.
Ce capharnaüm apparent est, en réalité, le
mieux régjementé des étalages.
— Parfaitement, Madame, et vous serez
contente. C’est vendu 1... Une personne
aussi intelligente que vous ne devait pas res-
ter indifférente à tant d’avantages...
La phrase est jetée simplement, sans voa-
loir ê.re agressive à i’ég trd des autres. C’est
d’ailleurs ia seule concession que le mar-
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 23 MAI
Cotons i mai, hausse li points ; juillet,
hausse 6 points ; octobre, hausse 4 points.
Calée i hausse 1 à 3 points.
SEW-YORK, 23 MAI
(. N ion t. niemm
Cuivre Standard disp. — — 13 89
— juin .......... 13 89
Amalgamai. Clan... 73 1/4 72 1/4
*9*$ - 15 25
CHICAGO. 23 MAI
C. DU JOUR C. PBRCBD
81ê sur Juillet.... 8’ 1 2 87 1/2\
— Septembre 86 1.2 86 1/4
c&is sur Juillet.... 68 1/8 67 5/8
, — Septembre 67 1 4 66 » »
Saindoux sur. Juillet.... io 05 10 05
— Septembre 10 20 10 21
LE MYSTÈRE DE LA GRAND’PALUD
BREST. — II se confirme que l’ingéniecr
Pierre serait mis lundi en liberté provisoire.
Le juge d’instruction dit qu’il lui est im-
possible de terminer son instruction assez à
temps pour que la Chambre des mises en
accusation puisse statuer sur le renvoi de
1 affaire aux assises dô juillet, ce qui aug-
menterait de trois mois ia détention de l’in-
génieur.
L avocat déclare qù’il est persuadé que la
mise en liberté provisoire de l’ingenienr
Pierre sera prochainement suivie d’un non-
Le Président de la République
.A. LVOIST
LYON. — Le président de la Répnblique a
quitté les Facultés de médecine,des sciences,
des lettres et de droit pour se rendre à
l’Hôtel-Dien où il a visité les malades, hom-
mes et femmes.
M. Poincaré a été reçu par M. Tieriches,
président du conseil d’administration des
Hospices civils de Lyon.
A 7 heures a eu lieu un banquet de trois
cents couverts auquel ont assisté les minis-
tres, un grand nombre de notabilités de ia
ville, trente religieuses en coiffe blanche et
les aumôniers*
Le président de la République, prenant la
parole, a fait l'éloge, de l’administration des
etablissements hospitaliers de Lyon qui sont
restés digues de leurs glorieux sonvenirs.
M. Poincaré a ensuite adressé ses félicita-
tions au personnei si remarquable et si dé-
voué qui assure les différents services de ces
établissements : Chirurgiens, médecins,
pharmaciens, infirmières, servantes, ein-
ployés de tous ordres, qui déploient dans
leur tâche si difficile tant d’abnégation ét de
bonne grâce.
Le président a terminé en levant son verre
en l’honneur de tous ces braves gens et il a
bu au succès de leurs efforts et à la meil-
leure santé des malades.
M. Poincaré a ensuite regagné la préfec-
ture, au milieu des acclamations de ia foule
massée sur tout le parcours du cortège.
LE CONFLlflMEXICO^AMÉRICAIN
EL PASO. — On dit au quartier du général
Caranza que les-fédéraux ont pillé la ville de
Saltiüo avant de la quitter.
LfcS UUflSEILS GENERAUX
BOURGES. — Par douze voix contre une, le
Conseil général a voté un voeu tendant à
remplacer les quatre contributions directes
par un impôt progressif et global sur te re-
venu, suivant le projet voté en 1909 par les
chambres.,
VOYAGE AERIEN
BRUXELLES. — L’aviateur militaire danois
Capitaine Jacobsen, parti à 3 heures de l'aé-
rodrome de Rocquigny pour tenter le raid
Reims-Copenhague, a dû atterrir à 7 h. 30 à
1 aérodrome d’Ans, près de Liège.
L’aviateur a voulu reprendre son vol,
mais il en a été empêché par un vent très
violent qui 1 a obligé à regagner l’aérodrome
d’Aus.
Le capitaine Jacobsen compte faire escaie
à Cassel et à Hambourg.
UNE VICTOIRE FRANÇAISE
BRUXELLES.— Le steepie-chase militaire in-1
ternationai qui s’est disputé à Boistfort a été
gagné par le lieumuant français Lereverend
qui montait le cheval le Mesnu.
JSLTLT MABOC
Français enlevé par des Indigènes
TANGER. — Le français Monier parti anx
environs de Tanger pour acheter des ter 5
raies vers Djama-Mokra, à dix kilomètres de
Tanger, vient d’clre enlevé par des indi-
gènes.
Son domestique a pu s’enfuir. Il a prévenu
le chef de ia police qui a envoyé le lieute-
nant Alahoum avec vingt cavaliers sur les
lieux de l’enlèvement.
On croit que M. Monier a été enlevé ponr
permettre ae négocier le rachat des indigè-
nes retenus prisonniers à la casbah de Tan-
ger.
LIS AFFAIRES B'OEIMT
La Situation est grave à Durazzo
DURAZZO, 23 mai, 4 heures de l’après-midi.
— Le ministère a présenté sa démission.
Il a eu hier soir une fausse alerte par suite
d’un coup de fusil parti accidentellement
pendant qu’une sentinelle autrichienne
Chargeait son arme.
Les Malissores se sont refusés à exécuter
1 ordre de marcher contre les insurgés dé-
clarant que le but de leur présence est la
protection du prince.
La gendarmerie albanaise, commandée par
des officiers hollandais, marche contre les
insurges de Sciak, elle est protégée par des
canons placés sur les collines de Durazzo.
On entend des coups de fusils et le crépi-
tement des mitrailleuses dans la direction
de Sciak.
Les marins autrichiens et italiens ont pour
mission de défendre la famille du Prince.
DURAZZO, 6 heures de l’après-midi. — Les
insurgés avancent sur Durazzo.
VALONA, 7 heures du soir. — De graves
nouvelles parvenues de Durazzo alarment
vivement la population.
Des bandes armées sont en train de se
former et vont partir pour Durazzo.
CONDAMNÉ A LA
RÉCLUSION PERPÉTUELLE
QÛIMPER. — La Cour d’assises du Finistère
vient de condamner à la réclusion perpé-
tuelle le nommé Carillon, tisserand à Argoi,
qui avait été condamné en 1910 pour atten-
tat sur une fillette de douze ans.
Carillon se vengea en assommant, en juin
dernier, la mère de sa petite victime ainsi
qu'un bébé qu’elle tenait dans ses bras.
RÉUNION DU CABINET ANGLAIS
LONDRES. — Un. conseil de cabinet s’est
rénni d’urgence hier matin, sous la prési-
dence de M. Asqnith.
i La séance n’a pas duré plus d’une heure.
EXPLOITS DE SUFFRAGETTES
BALFRON. — Un veilleur de nuit a décou-
vert hier matin près de la conduite des Eaux
qui dessert Glasgow, deux bombes de fusées
à demi consumées.
Si l’explosion s'était produite, la moitié de
la ville ae Glasgow aurait été privée d’eau.
Dans le voisinage des bombes, le veilleur
de nuit a ramassé des publications suffragis-
tes. .
LONDRES. — Hier après-midi, une suffra-
gette a brisé à coups ae hachette une vitrine
du British Muséum qui renfermait nne mo-
mie.
Deux femmes ont été arrêtées.
EDIMBOURG. — Une suffragette a détruit à
coups de hachette un portrait du roi exposé
à l’Académie royale d’Ecosse.
La suffragette a été immédiatement arrê-
tée.
EXPLOSION DANS UNE USINE
DUREN (Allemagne) — Hier matin, une fa-
brique de coton-poudre a sauté à la suite de
ia déflagration d’une cartouche.
Des explosions successives ont ébranlé la
ville.— Des milliers de carreaux ont volé en
éclats ; de nombreuses toitures ont été en-
dommagées.
La fabrique est en partie détruite.
On a retiré des décombres an cadavre et
plusieurs blessés.
Un des blessés est décédé en arrivant à
l’hôpital.
On est encore sans nouvelles de deux
hommes.
On compte actuellement dix-sept blessés.
■ 'g» »
LA RÈYOLTE DE L'ULSTER
DUBLIN. — Le brnit se confirme que l’Al-
lemagne a fourni aux orangistes de f’Ulster
non seulement Ja majeure partie des armes
etdes munitions importées depuis deux mois,
mais aussi de nombreux instructeurs mili-
taires. Ceux-ci appartiennent ponr ia plu-
oartà la réserre de l’armée allemande, mai3
plusieurs servent encore daus l’active et ont
obtenu leur mise temporaire hors cadres en
vue de la mission qu’ils remplissent en
Irlande.
Tout d’abord, ces étrangers dissimulaient
leur qualité ; aujourd’hui, ils ne se gênent
plus pour dire qu’ils sont Allemands et
qu’ils viennent ici en service commandé.
Aussi se demande-t-on, même dans les mi-
lieux officiels — un peu inquiets de la tour-
nure que prennent les événements — st
l’on ne se trouve pas en présence des pre-
miers actes d'une instrasion saxonne cons-
ciemment favorisée par les irréductibles ds
i’Ulster.
NAUFRAGE D’UN BATEAU PHARE ?
HALIFAX (Nouvelle Ecoso). — On croit que
le bateau-phare qui allait de Glasgow à Ha-
lifax avec un équipage de 25 .hommes a dû
faire naufrage vendredi soir au milieu du
brouillard.
On a en effet recueilli en mer en vne ds
Litcomb, c’est-à-dire à cent milles à l’Est ds
Halifax, quelques épaves et les cadavres ds
trois marins portant une ceinture de sauve-
tage marquée « Halifax-Généraux 19 »,
DEUX AVIATEURS SE TUENT
OSNABRÜCK. — Un aéroplane, pris dans ntt
orage, est tombé d’une hauteur de 1,800
mètres.
Les deax officiers qui le montaient, le lien-
tenant Boder et le lieutenant Bernard ont
été tués sur le coup.
ON -TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i ia EiiÉpÉ psinpiiï
*08, rue Si-Lazure, ÎOS
(Immeuble de f HOTEL TERMINUS)
et dans les PRINCIPAUX KIOSQUES
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Adminlstratioa, Impressions et Annonces. TEL. 10.4?
SS, Rus Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
■RÉDACTEUR EN CHEF
3.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone t 14.SO
Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
• .AJSTWOÏÇCE®
AU HAVRE...77 BUREAU DU JOURNAL, 112, bouFde Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour Iss Annonças Judiciaires et légales |
ABONNEMENTS ITBOIS MOIS SIX MOIS UN AH
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,j « „ __ _ _
l’Oise et la Somme $ BO ® Fr. X 8 Fr.
Autres Départements 1 A Fr « « en •»<» »
Union Postale 1*0 » 'so Fr 40 »
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franco
AFFAIRES MUNICIPALES
inBiumi’iui«
LA CONSTRUCTION
D’UNE
ICÔLE PRATIQUE D'INDIISTRII
pour Jeunes Filles
| L’Ecole pratique de Commerce et d’In-
austrie de jeunes filles ouverte au Havre
eu octobre 1880. sous le nom d’Ecole d’ap-
prentissage, — et sur Finitiative de M. Ju-
les Siegfried qui était alors maire de notre,
ville,—fut l’un des premiers établissements
de cet ordre créés en France. À cette époque,
il n’existait en effet que deux écoles simi-
laires, l’une à Saint-Etienne, l’autre à Nan-
tes. Mais la nouvelle école répondait si
exactement au caractère et à l’activité de
notre population, elle complétait si bien
notre système d’enseignement que bientôt,
parallèlement à notre Ecole de garçons,
celle des jeunes filles prenait un essor des
plus rapides.
Rattachée au ministère du commerce, en
1892, elle comptait en 1909,210 élèves ; elle
en compte aujourd’hui 278 réparties dans
les différents cours de confection, lingerie,
repassage, broderie, modes, cuir d’art, et
dans les cours d’enseignement commer-
cial.
Or, depuis longtemps, l’école établie rue
du Lycée était devenue insuffisante, malgré
(Certains agrandissements successifs, et, en
1907, L’autorité supérieure signalait l’ur-
gence d’aménagements nouveaux si l’on
voulait que les cours d’hygiène, que les
cours de sciences et que les cours cqgimer-
ciaux fussent donnés en des conditions sa-
tisfaisantes.
On avait alors envisagé l’adjonction de
Bâtiments nouveaux à ceux qui existaient
déjà et même des plans et devis avaient été
dressés dont le total se montait à une dé-
pense de 50.000 flr. Mais comme, d’autre
part, il devenait indispensable de construire
*me nouvelle école de garçons, en ce quar-
tier compris entre la rue Thiébaut et le
cours de la République, le Conseil munici- {
pal, dans sa séance du 14 mai 1909, adopta
les conclusions du rapport qui lui fut pré-
senté au nom de la Commission spéciale
chargée d’établir un « programme de tra-
vaux devant pourvoir aux nécessités les
plus urgentes, aux améliorations indispen-
sables ». Et il classa en septième Yang un
article ainsi formulé : « Ecole primaire de
garçons ou Ecole pratique de commerce et
d’industrie pour jeunes filles, suivant dé-
cision à intervenir. »
La double question ainsi posée fut l’objet,
en Commission, d’une solution affirmative
et qui fut ratifiée par le Conseil en séance
du 15 avril 1910. Il fut ainsi décidé qu’une
nouvelle Ecole pratique de commerce et
d’industrie serait construite sur un terrain
situé rues Jules-Lecesne, Bonnivet et Thié-
baut, — terrain acquis des héritiers Dra-
raard et de Mme veuve d’Orfeuil,—et qu’une
école primaire de garçons serait installée
dans le local actuel de la rue du Lycée, au
moyen de transformations relativement peu
dispendieuses.
Le service de l’Architecture, chargé de
dresser les plans et devis, établit un pre-
mier projet qui s’élevait : pour la construc-
tion de l’Ecole, 4 411.400 fr. et pour le mo-
bilier, à 39.700 fr. ; soit un total général de
451.100 fr. On espérait d’ailleurs qu’une
subvention égale au quart de la dépense,
soit 112.500 fr., serait accordée par le mi-
nistère du Commerce, ce qui aurait ramené
la dépense à la charge de la Ville au chiffre
de 338.600 fr.
Mais il apparût bientôt que les plaps
primitifs devraient recevoir des développe-
ments nouveaux, afin d’assurer entière-
ment les différents services de cette Ecole
technique. Dans Pentrefaite, les prix des
mat^riauxetde la main-d’oeuvre subirent
des augmentations appréciables, et c’est
ainsi que le projet voté par le Conseil mu-
nicipal dans la séance du 28 juin 1911 s’é-
lève à 630.000 fr. D’autre part, les frais
d’acquisition du terrain nécessaires avaient
été de 131.730 fr. 18. La dépense totale
s’élèvera donc à 761.730 fr. 18, dont il y
aura lieu de déduire la participation de
l’Etat qui est de 190.000 fr.
La dépense restant à la charge de la ville
ressort donc, en chiffres ronds, à 570.000
francs. On sait qu’elle a été couverte par
voie d’emprunt et que la ville a été autori-
sée à contracter avec la Caisse nationâle
des retraites un emprunt de 719.000 fr. au
taux de 4 0/0, remboursable en 35 ans. Sur
cette somme, 149.000 fr. vont être affectés
à la mise en viabilité de ia rue d’Iéna et le
surplus, 570.000 fr. à la construction de la
nouvelle Ecole pratique .de Commerce et
d’industrie.
Edifiée sur le terrain situé à l’angle
des rues Thiébaut et Jules-Le-Cesne, la
nouvelle école se composera de deux corps
de bâtiments : l’un en façade sur la rue
Bonnivet, l’autre sur la rue Thiébaut avec
un léger retour sur la rue Jules-Le-Ce3ne.
L’entrée principale sera établie en pan cou-
pé, au carrefour même des deux rues. Cette
disposition a été adoptée afin que le bâti-
ment donnant sur la rue Bonnivet soit pro-
tégé contre les vents du Nord. Sa façade
sur la cour intérieure sera exposée au Sud.
Le bâtiment placé rue Thiébaut aura ses fa-
çades au S. O. et au S.E., et par là même
l’ensemble des constructions aura pour
avantage une situation tout à fait heureuse.
D’une façon générale, la distribution des
classes a (été prévue pour que chaque caté-
gorie d’enseignement se trouve groupée
dans tous les services. Tous les locaux sont
aérés et éclairés par de grandes baies et,
au point de vue de l’hygiène, l’installation
sera parfaite : water-closels, lavabos, chauf-
fage central 4 eau chaude, bains-douches
ont été prévus pour les maîtresses et les
élèves. Enfin les matériaux seront incom
bustibles et tout a été ménagé pour que,
en cas d’incendie, une évacuation rapide
soit assurée.
Nous ne saurions, dans les limites de cet
article, donner une description complète de
cette école dont les travaux viennent de
commencer et dont l’agencement, très ingé-
nieux et très pratique, fait grand honneur
4 M. de Cièrfayt, architecte de la Yilie. En
effet, il s’est placé surtout au point de vue j
utilitaire ; il a cherché 4 établir une cons-
truction répondant 4 sa destination, dans
les conditions les meilleures, plutôt qu’un
édifice d’un aspect décoratif.
Ajoutons toutefois que cette école, desti-
née 4 recevoir 600 élèves, présentera un
ensemble harmonieux, d’une élégance so-
bre, et qu’elle paraît réaliser vraiment
l’école technique modèle.
TH. VALLÉE.
L’Ingénieur Pierre
va être remis en liberté
Mme Pierre a été avisée hier matin par M®
Feillard, avocat de son fils, qneM.Gnifmard,
procureur de la République, venait de noti-
fier à la partie civile son intention de mettre
Pierre en liberté provisoire.
JEANNE D’ARC
Le « Comité du Souvenir de Jeanne
d’Arc » nous invite à Jêter aujourd'hui
la vierge lorraine et, bien qu’il ne
cache pas son inspiration catholique,
il espère grouper autour du nom qu’il
invoque « tous les bons Français » ;
nous ne saurions décliner l’honneur
d’une aussi bonne compagnie.
C’est le n j mai ij.3i que Jeanne
d’Arc s’entendit condamner à la pri-
son perpétuelle ; on sait, en effet,
qu'elle ne J ut brûlée, quelques jours
après, que par ruse, ruse indigne
s'ajoutant à son indigne condamna-
tion. Mais nous ne saydns pas très bien
pourquoi on a retend cette date du a4
mai pour célébrer la fête de l’héroïne,
d'autant plus que cette condamnation
a été prononcée dans des condi-
tions telles qu’elle est une pierre
d’achoppement pour l'Eglise qui pré-
conise cette solennité ; le rappel de cet
événement ne peut être qu'une occasion
de divisions et de discussions où l’in-
faillibilité ne sort.pas raffermie.
Je comprendrais mieux l’anniver-
saire du 8 mai, rappelant la déli-
vrance d’Orléans ; au souvenir de cet
épisode merveilleux de notre histoire,
tous les Français peuvent et doivent
sympathiser.
Tout est merveilleux dans la vie de
la bonne Lorraine ; trop, disent les
uns qui n’ont ni Joi ni imagination.
La délivrance d’Orléans tient à lu
jois du miracle et de la certitude la
plus positive ; c’est le point culminant
et cohvergent du rêve et de la réalité,
de la légende et de l’histoire.
Le 20 avril ijng, on armait et équi-
pait Jeanne, la fille des champs ; dix-
huit jours après les Anglais invincibles
qui assiégeaient Orléans étaient enplei-
ne défaite ! Le miracle est accompli;dé-
sormais Jeanne, sacrée grand capitai-
ne entraîne irrésistiblement les trou-
pes de Charles VII de victoires en. vic-
toires ; l'élan est donné, il ne s’arrête-
ra plus, même après la capture de la
v Pucelle d’Orléans » , même après sa
mort ; il ne s’arrêtera qu’apres Vex-
pulsion de France de tous les Anglais l
Le souvenir de Jeanne d’Arc a tra-
versé l’histoire, impérissable d’âge en
âge, d’autant qu’il avait tout pour sé-
duire les masses : le charme féminin,
l’attrait du merveilleux, l’exaltation
du patriotisme. Notre époque qui se
pique d'être celle de la raison et de
la science, aurait certes grand tort
de ne plus vibrer à un pareil souvenir ;
la raison qui dessécherait, à ce point,
en nous les sources d’émotivité serait
une raison meurtrière de toute inspi-
ration morale.
Sans nous arrêter au miracle qu’au
sens propre du mot. il plaît mainte-
nant à l'Eglise de célébrer en l’his-
toire de Jeanne, l ancienne hérétique,
relapse et excommuniée, nous nous
plaisons à remonter jusqu’à elle à tra-
vers toute la tradition de notre pars, a
nous sentir solidaire de ceux qui ont
fait son indépendance et sa grandeur
et à espérer que le patriotisme des gé-
nérations nouvelles, pour s’exprimer
en des formes différentes et moins bel-
liqueuses, ne sera pas indigne de ces
grands exemples du passé.
CASPAH-JOUDAN.
Le Président de la Réplipe
A LYON
Après la dure journée dé la veille, le pré-
dent de la République s’est reposé assez tard
hier matin.
II s’est rendu à 10 h. 1/2 à la Chambre de
commerce.
Au déjeuner qui lui a été offert par la
communauté commerciale, il a prononcé an
discours.
A deux heures, le président de la Républi-
que quitte le palais du commerce pour ren-
trer à la préfecture, d’oü il est reparti à trois
heures pour aller visiter l’Ecole de service
de santé militaire.
Aussitôt après cette visite, M. Raymond
Poiucare s’est rendu à l’Université où il a été
reçu par le recteur, entouré des membres du
Conseil supérieur de l’Université,des doyens
des différentes facultés, ainsi que des pro-
fesseurs. Au discours prononcé, par le rec-
teur, M. Raymond Poincaré a répondu en ces
termes :
Je vous remercie de vous être rappelé la mo"
desie part que j’ai prise à la fondation des uni-
versités. Les souvenirs que vous évoquez sont
parmi les meilleurs de ma vie politique. Je suis
lier d’avoir dirigé deux fois les services du mi-
nistère de l’insiruction publique. J’ai appris ainsi
a mieux connaître la France des penseurs, des
écrivains et des artistes ; j’ai appris à mieux ai-
mer aussi les maîtres qui se dévouent à l’éduca-
tion de la jeunesse.
Il a ensuite fait l’éloge de l’Université de
Lyon.
En quittant l’Université, le président de la
République a visité 1 Hôtel-Dieu.
« ATTENTION MX SB *
Nous avons rencontré, comme nons l’es-
ïpérions, ia plus grande bienveillance auprès
de l'Administration municipale et de la Com-
pagnie des tramways ponr ia pose de notre
pancarte soit sur les poteaux de la Compa-
gnie soit sur les réverbères.
La réalisation de notre projet, en pré-
voyant une vingtaine d’écriteaux de bonne
taille et faits pour attirer le pins possible
l'attention des chauffeurs, reviendra à envi-
ron 400 fraqycs.
Nous avons eu le plaisir de recevoir déjà
157 francs, d’après la première liste de sous-
cription ci-dessous ; nous aimons à croire
que nos concitoyens compléteront rapide-
ment la somme nécessaire, et cela sans dis-
tinction d’opinion.
Lé Havre-Eclatr d’hier a tenu à nous dire
que sa confiance en l'efficacité de l'avertisse-
ment proposé n’était que relative et qu’il
faudrait d'abord rë pécter tes arrêtés con-
cernant lr circulation. Nous n’avons pas,
hélas, l’illusion dé supprimer tout danger
par une sorte de formule magique et nous
souhaitons aussi, certes, une observation
pins scrupuleuse et plus judicieuse des rè-
gles’ de ta police du roulage; nous le disions,
en même temps que notre confrère, sous la
plume de notre collaborateur Albert Herrens-
chrnidt.
Mais nous pensons qne nous n’avons pas
à laisser à d’ingénieux industriels le mono-
pole dé l’idée généreuse reprise par notre
premier donateur et que ce qui se fait dans
certains villages, dans nn but intéressé, doit
être réalisé, sur de nouvelles bases, dans
une grande ville comme la nôtre. Nous sa-
vons bien que ces pancartes n’auront pas
longtemps le # cachet de la nouveauté » sur
nos voies ; si, du moins, elles peuvent, pen-
dant uae saison, contribuer à éviter certains
accidents particulièrement cruels, nous som-
mes surs que les pères de famille nous se-
ront reconnaissants de cet effort qui ne doit
certes pas dispenser de tout ce qui a déjà été
tenté en vue ae la sécurité de la circulation.
P. H.
I™ Liste de Souscription
Anonyme..... JO —
Journal Le Petit Havre 60 —
Société des Grand Bazar et Nouvelles
Galeries..60 —
Anonyme 40 —
O. R....:.....;. 10 —
Anonyme.............. 10 —
RB.; g_
M. Grimbert t
Total. , ........... Fr. 157 —
<ëm§ëm
Au Hasard de la Route
Ph.ts J*»M4 Uëvee
ire
va
III
Jour de Marché
Une fois par semaine, la petite place sort
de sa torpeur.
Dès l’aube, dans un grand bruit de carrio-
les, de piaffements, deciaquements de fouet,,
le décor familier se dresse : les haliettes de
toiles, les tables du charcutier, l’étalage da
marchand de chaussures, celui du bimbe-
lottier, celui du brocanteur qui pro-
mène de marchés en marchés, depuis des
années, le « Napoléon à Sainte-Hélène » dans
son cadre doré et les débris d’un tourne-
broche.
Les bonnets blancs des marchandes ont
déjà dessiné des allées à travers lesquelles,
tout à l’heure, la fouie se pressera.
Mais c’est l'instant où les propos se font
encore familiers. Les figures amies se re-
trouvent de la sorte, chaque semaine, A la
place coutumière, réjouies et nettes, rdsées
par l’air frisquet du matin.
Les conversations s’échangent entre les
groupes. Sans en avoir l’air, avec ce déta-
chement apparent qui est au fond la malice
normande, on tâte les cours, on escompte.
On pleure misère : car il est bon de s’en-
traîner ainsi entre acteurs, avec une sincé-
rité plus ou moins relative, sur un sujet qui
devra être traité devant la cl entèle. II est
bon de,gémir entre soi, tout en palpant son
bas de laine, ne serait-ca que pour raffermir
la résolution bien arrêtée de riposter victo-
rieusement au # Pensez-vous, ma pauv’
mère 1 c’est bien trop cher 1 » qui sert d’or-
dinaire prologue aux transactions champê-
tres.
Ils s’alignent encore, les bonnets blancs, et
même les chapeaux à plumes. Le pays est
cossu. Des fermières des alentours ne dédai-
gnent pas de venir apporter les produits do
leur élevage, dans leurs beaux costumes du
dimanche. Il y a là des jaquettes de drap noir
à larges boutons de corozo, des corsages
roses raidis d’empois, et des fourrures attar-
dées d’hiver qui auraient la fantaisie d’an
paradoxe si elles ne trouvaient leur explica-
tion dans le goût d’une coquetterie qui s’in-
quiète peu de ia saison.
Dans ce milieu campagnard et pittoresque
où ia bonne âme de ia terre, simple et frus-
te met son reflet dans le paysage, sur les
mines rougeaudes, dans la forme archaïque
des propos, le marchand de nouveautés jette
une note spéciale.
Ce n’est pas le rural. Sa blouse profession-
nelle n’est qu’un vêtement d’emprunt. Elle
lui permet d’atteindre plus facilement l’ache-
Ciieuô Petit Havre
Sous les ar&Lj s’élève une rumeur confuso*
.versée de temps en temps par les cris de#
tailles qu’on emporte*
teur en se rapprochant de lul à la faveur dé
la tenue commune. La blouse se fait alors
familière et fraternelle. Elle sé mêle à la
foule et lui parlé en amie. Le commerce du
lainage et de la chaussure trouve en elfe une
collaboratrice,active merveiUeusement adap-
tée à la vente.
Point de grands mots inutiles, de boni-
ments emphatiques, de promesses excessi-
ves. Le marchand de noaveautés s’exprime
avec une autorité un peu solennelle mais qnl
souligne bien la conviction profonde de son
dire.
Lorsqu’il a proclamé la qualité très supé-
rieure du petit coupon qu’il propose à prix
doux, il s’arrête longuement et épie les visa-
ges. L’un après l’autre, sou oeil avisé les
observe. Il scrute et il interroge. II juge de
l’effet produit. J ■
L’impression causée nëst-effe pas assez
fQrie ? Il la renouvelle sous une autre forme,
sans perdre de son calme étudié. II. dit i « Je
n’ai jamais vendu une pareille occasion » et
il déroule quelque nouveaux mètres de
tissu. Il le fijit palper,il le drape sur sa jam-
be tendue :« Voyez plutôt la jupe qu’oa
peut faire avec cela ». Il insiste sur sa gran-
de largeur, sourit un peu à la pensée qu’oa
peut supposer eu lui un « petit débalëur ».
Et comme le client hésite encore, il fait uo
quart de tour sur lui-même, puis d’un grand
geste, désigne la roulotte:
— La maison est connue, d’ailleurs l...
***
Immense, lourde, massive sur ses petites
roues, la voiture, ses auvents levés, iivre aux
regards les trésors de son contenu. Uae
réelle ingéniosité la bourra des choses les
plus diverses. C’en tout un magasin qui cir-
cule ainsi par les routés et par tous les
temps.
Il semblerait qu’en ce fatras accamulé, I«
marchand arrivai à se perdre lui-même. Iî
n’est point cependant d’ordre plus précis m
plus méthodique. Les chaussures ont leur
coin, les toiles cirées ont le leur. Les laina-
ges et les cotonnades duement classées voisi-
nent avec le rayon de la bonneterie. L’hom-
me irait, les yeux fermés, chercher dans soa
casier et dans sa boîte la pointure demandée.
Ce capharnaüm apparent est, en réalité, le
mieux régjementé des étalages.
— Parfaitement, Madame, et vous serez
contente. C’est vendu 1... Une personne
aussi intelligente que vous ne devait pas res-
ter indifférente à tant d’avantages...
La phrase est jetée simplement, sans voa-
loir ê.re agressive à i’ég trd des autres. C’est
d’ailleurs ia seule concession que le mar-
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 23 MAI
Cotons i mai, hausse li points ; juillet,
hausse 6 points ; octobre, hausse 4 points.
Calée i hausse 1 à 3 points.
SEW-YORK, 23 MAI
(. N ion t. niemm
Cuivre Standard disp. — — 13 89
— juin .......... 13 89
Amalgamai. Clan... 73 1/4 72 1/4
*9*$ - 15 25
CHICAGO. 23 MAI
C. DU JOUR C. PBRCBD
81ê sur Juillet.... 8’ 1 2 87 1/2\
— Septembre 86 1.2 86 1/4
c&is sur Juillet.... 68 1/8 67 5/8
, — Septembre 67 1 4 66 » »
Saindoux sur. Juillet.... io 05 10 05
— Septembre 10 20 10 21
LE MYSTÈRE DE LA GRAND’PALUD
BREST. — II se confirme que l’ingéniecr
Pierre serait mis lundi en liberté provisoire.
Le juge d’instruction dit qu’il lui est im-
possible de terminer son instruction assez à
temps pour que la Chambre des mises en
accusation puisse statuer sur le renvoi de
1 affaire aux assises dô juillet, ce qui aug-
menterait de trois mois ia détention de l’in-
génieur.
L avocat déclare qù’il est persuadé que la
mise en liberté provisoire de l’ingenienr
Pierre sera prochainement suivie d’un non-
Le Président de la République
.A. LVOIST
LYON. — Le président de la Répnblique a
quitté les Facultés de médecine,des sciences,
des lettres et de droit pour se rendre à
l’Hôtel-Dien où il a visité les malades, hom-
mes et femmes.
M. Poincaré a été reçu par M. Tieriches,
président du conseil d’administration des
Hospices civils de Lyon.
A 7 heures a eu lieu un banquet de trois
cents couverts auquel ont assisté les minis-
tres, un grand nombre de notabilités de ia
ville, trente religieuses en coiffe blanche et
les aumôniers*
Le président de la République, prenant la
parole, a fait l'éloge, de l’administration des
etablissements hospitaliers de Lyon qui sont
restés digues de leurs glorieux sonvenirs.
M. Poincaré a ensuite adressé ses félicita-
tions au personnei si remarquable et si dé-
voué qui assure les différents services de ces
établissements : Chirurgiens, médecins,
pharmaciens, infirmières, servantes, ein-
ployés de tous ordres, qui déploient dans
leur tâche si difficile tant d’abnégation ét de
bonne grâce.
Le président a terminé en levant son verre
en l’honneur de tous ces braves gens et il a
bu au succès de leurs efforts et à la meil-
leure santé des malades.
M. Poincaré a ensuite regagné la préfec-
ture, au milieu des acclamations de ia foule
massée sur tout le parcours du cortège.
LE CONFLlflMEXICO^AMÉRICAIN
EL PASO. — On dit au quartier du général
Caranza que les-fédéraux ont pillé la ville de
Saltiüo avant de la quitter.
LfcS UUflSEILS GENERAUX
BOURGES. — Par douze voix contre une, le
Conseil général a voté un voeu tendant à
remplacer les quatre contributions directes
par un impôt progressif et global sur te re-
venu, suivant le projet voté en 1909 par les
chambres.,
VOYAGE AERIEN
BRUXELLES. — L’aviateur militaire danois
Capitaine Jacobsen, parti à 3 heures de l'aé-
rodrome de Rocquigny pour tenter le raid
Reims-Copenhague, a dû atterrir à 7 h. 30 à
1 aérodrome d’Ans, près de Liège.
L’aviateur a voulu reprendre son vol,
mais il en a été empêché par un vent très
violent qui 1 a obligé à regagner l’aérodrome
d’Aus.
Le capitaine Jacobsen compte faire escaie
à Cassel et à Hambourg.
UNE VICTOIRE FRANÇAISE
BRUXELLES.— Le steepie-chase militaire in-1
ternationai qui s’est disputé à Boistfort a été
gagné par le lieumuant français Lereverend
qui montait le cheval le Mesnu.
JSLTLT MABOC
Français enlevé par des Indigènes
TANGER. — Le français Monier parti anx
environs de Tanger pour acheter des ter 5
raies vers Djama-Mokra, à dix kilomètres de
Tanger, vient d’clre enlevé par des indi-
gènes.
Son domestique a pu s’enfuir. Il a prévenu
le chef de ia police qui a envoyé le lieute-
nant Alahoum avec vingt cavaliers sur les
lieux de l’enlèvement.
On croit que M. Monier a été enlevé ponr
permettre ae négocier le rachat des indigè-
nes retenus prisonniers à la casbah de Tan-
ger.
LIS AFFAIRES B'OEIMT
La Situation est grave à Durazzo
DURAZZO, 23 mai, 4 heures de l’après-midi.
— Le ministère a présenté sa démission.
Il a eu hier soir une fausse alerte par suite
d’un coup de fusil parti accidentellement
pendant qu’une sentinelle autrichienne
Chargeait son arme.
Les Malissores se sont refusés à exécuter
1 ordre de marcher contre les insurgés dé-
clarant que le but de leur présence est la
protection du prince.
La gendarmerie albanaise, commandée par
des officiers hollandais, marche contre les
insurges de Sciak, elle est protégée par des
canons placés sur les collines de Durazzo.
On entend des coups de fusils et le crépi-
tement des mitrailleuses dans la direction
de Sciak.
Les marins autrichiens et italiens ont pour
mission de défendre la famille du Prince.
DURAZZO, 6 heures de l’après-midi. — Les
insurgés avancent sur Durazzo.
VALONA, 7 heures du soir. — De graves
nouvelles parvenues de Durazzo alarment
vivement la population.
Des bandes armées sont en train de se
former et vont partir pour Durazzo.
CONDAMNÉ A LA
RÉCLUSION PERPÉTUELLE
QÛIMPER. — La Cour d’assises du Finistère
vient de condamner à la réclusion perpé-
tuelle le nommé Carillon, tisserand à Argoi,
qui avait été condamné en 1910 pour atten-
tat sur une fillette de douze ans.
Carillon se vengea en assommant, en juin
dernier, la mère de sa petite victime ainsi
qu'un bébé qu’elle tenait dans ses bras.
RÉUNION DU CABINET ANGLAIS
LONDRES. — Un. conseil de cabinet s’est
rénni d’urgence hier matin, sous la prési-
dence de M. Asqnith.
i La séance n’a pas duré plus d’une heure.
EXPLOITS DE SUFFRAGETTES
BALFRON. — Un veilleur de nuit a décou-
vert hier matin près de la conduite des Eaux
qui dessert Glasgow, deux bombes de fusées
à demi consumées.
Si l’explosion s'était produite, la moitié de
la ville ae Glasgow aurait été privée d’eau.
Dans le voisinage des bombes, le veilleur
de nuit a ramassé des publications suffragis-
tes. .
LONDRES. — Hier après-midi, une suffra-
gette a brisé à coups ae hachette une vitrine
du British Muséum qui renfermait nne mo-
mie.
Deux femmes ont été arrêtées.
EDIMBOURG. — Une suffragette a détruit à
coups de hachette un portrait du roi exposé
à l’Académie royale d’Ecosse.
La suffragette a été immédiatement arrê-
tée.
EXPLOSION DANS UNE USINE
DUREN (Allemagne) — Hier matin, une fa-
brique de coton-poudre a sauté à la suite de
ia déflagration d’une cartouche.
Des explosions successives ont ébranlé la
ville.— Des milliers de carreaux ont volé en
éclats ; de nombreuses toitures ont été en-
dommagées.
La fabrique est en partie détruite.
On a retiré des décombres an cadavre et
plusieurs blessés.
Un des blessés est décédé en arrivant à
l’hôpital.
On est encore sans nouvelles de deux
hommes.
On compte actuellement dix-sept blessés.
■ 'g» »
LA RÈYOLTE DE L'ULSTER
DUBLIN. — Le brnit se confirme que l’Al-
lemagne a fourni aux orangistes de f’Ulster
non seulement Ja majeure partie des armes
etdes munitions importées depuis deux mois,
mais aussi de nombreux instructeurs mili-
taires. Ceux-ci appartiennent ponr ia plu-
oartà la réserre de l’armée allemande, mai3
plusieurs servent encore daus l’active et ont
obtenu leur mise temporaire hors cadres en
vue de la mission qu’ils remplissent en
Irlande.
Tout d’abord, ces étrangers dissimulaient
leur qualité ; aujourd’hui, ils ne se gênent
plus pour dire qu’ils sont Allemands et
qu’ils viennent ici en service commandé.
Aussi se demande-t-on, même dans les mi-
lieux officiels — un peu inquiets de la tour-
nure que prennent les événements — st
l’on ne se trouve pas en présence des pre-
miers actes d'une instrasion saxonne cons-
ciemment favorisée par les irréductibles ds
i’Ulster.
NAUFRAGE D’UN BATEAU PHARE ?
HALIFAX (Nouvelle Ecoso). — On croit que
le bateau-phare qui allait de Glasgow à Ha-
lifax avec un équipage de 25 .hommes a dû
faire naufrage vendredi soir au milieu du
brouillard.
On a en effet recueilli en mer en vne ds
Litcomb, c’est-à-dire à cent milles à l’Est ds
Halifax, quelques épaves et les cadavres ds
trois marins portant une ceinture de sauve-
tage marquée « Halifax-Généraux 19 »,
DEUX AVIATEURS SE TUENT
OSNABRÜCK. — Un aéroplane, pris dans ntt
orage, est tombé d’une hauteur de 1,800
mètres.
Les deax officiers qui le montaient, le lien-
tenant Boder et le lieutenant Bernard ont
été tués sur le coup.
ON -TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i ia EiiÉpÉ psinpiiï
*08, rue Si-Lazure, ÎOS
(Immeuble de f HOTEL TERMINUS)
et dans les PRINCIPAUX KIOSQUES
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.92%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.92%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172144m/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172144m/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172144m/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172144m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172144m
Facebook
Twitter