Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-05-22
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 mai 1914 22 mai 1914
Description : 1914/05/22 (A34,N11976). 1914/05/22 (A34,N11976).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172142v
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Variétés Economiques et. Politiques
Le Pétrole au Mexique
et l'Anarchie Mexicaine
La prise de Tampico par les révolution-
naires « contitutionnalistes »> met au pre-
mier plan de l’actualité la question des pé-
troles mexicains. Bèaucoup de gens — et
non des moins bien renseignés — sont per-
suadés que le Standard oil trust a été le
véritable inspirateur de la politique des
Etats-Unis dans l’affaire mexicaine depuis
trois ans. C’est en effet quand on a com-
mencé à découvrir des puits de pétrole
dans la région de Tampico* et surtout quand
la politique nationaliste de Diaz a cherché
à en écarter les Américains, que le gouver-
nement de Washington s’est mis à soutenir
presque ostensiblement le&Madéristes. Et,
mut gemment, c’est quand Tampico a été
menacée directement par les « constitution-
nalistes » de (îàranza^gens peu sûrs, com-
me nous le montrerons tout à l’heure) que
le président Wilsôn s’est* décidé inopiné-
ment, pour une mauvaise querelle cfe pro-
tocole, à brusquer l’intervention militaire.
Qu’est-ce donc que ces champs de pétrole
du Mexique septentrional, et en quoi leur
importance justifle-t-elle une véritable guer-
re ? Indépendamment de tout point de vue
diplomatique, il y a là une question écono-
mique qu’il est intéressant d’élucider.
Le Mexique, jusqu’en 1911, n’occupait
dans la production mondiale du pétrole
qu’une place infime. Ën 1910, sur une pro-
duction totale de 327,474,304 barrels (le
barrel équivaut à peu près à 159 litres), le
Mexique ne figurait que pour 3,332,807
barrels, alors que le chiftre de la produc-
tion des Etats-Unis était de 209,557,248,
celui de la Russie 70,336,574, celui de la
Galicie 12,673,688, celui des Indes orienta-
les hollandaises 11,030,620, celui de la
Roumanie 9,723,866, celui de l’Inde
6,137,990. Le Mexique n’arrivait donc qu’au
septième rang.
Or, il y a trois ans, la situation changea
subitement du tout au tout. La découverte
quasi-sensationnelle des puits de la région
de Tampico, notamment des puits presque
merveilleux de Tuxpam, attira Tattention
'universelle sur cette partie, jusque-là rela-
tivement délaissée, du pays mexicain. En
1911, sur une production mondiale de
345,512,183 barrels, les Etats-Unis figu-
raient pour 220,449,391, la Russie pour
1)6,183,691, mais c’était désormais le Mexi-
que qui arrivait troisième, avec 14,051,643
barrels (1).
L’avenir du Mexique comme pays pro-
ducteur de pétrole semble donc considé-
rable, d’autant plus qu’on y est encore en
pleine période d’exploration. Les décou-
vertes de puits se sont succédées, depuis
Hp, avec une telle rapidité qu’une grande
quantité du produit des sondages se perd
faute d’installations suffisantes pour tout
recueillir. Les pipes Unes, les bateaux ré-
servoirs ne sont pas en assez grand nombre
pour faire face aux exigences, pour recueil-
lir et transporter toute la production. Le
rendement du puits, désormais célèbre, de
Tuxpam, s’est maintenu,, pendant plusieurs
semaines, à 100,000 barrels par jour l
La région pétrolifère de Tampico a la
forme d’un triangle bordé à ‘ l’est par le
Golfe du Mexique, à l’ouest par le plateau
central mexicain. Elle couvre 17,000 milles
carrés et comprend une vingtaine de
chtmps pétrolifères distincts. Lorsque
(JJ Comité central des heviUiret *x France, eir-
tiuRnre n* 4,608.
l’existence de ces sources quasi-miraculeu-’
ses se révéla, lé Trust du pétrole se préoc-,
cupa aussitôt de mettre la main sur elles :
il voulait, là comme ailleurs, créer un mo-
nopole de fait. Mais il ne put réaliser ce
programme, pareequ’ü se heurta à la con-
currence d’un puissant rival, la. Compania
de petroleo El A gui Ica, syndicat anglo-fran-
çais souvent dénommé groupe Pearson,
dont le chef actuel est lord Gowdray.
Avec un gouvernement mexicain sympa-
thique aux Etats-Unis le Standard OU eût
sans doute assez facilement obtenu le con-
trôle des richesses qu’il convoitait. Mais le
président Diaz (alors encore au pouvoir) et
son ministre Limantour, dont la politique
consistait à s’appuyer sur l’Europe contre
l’Amérique, réussirent à empêcher la main-
mise yankee. Le groupe Rockefeller s’est
sans doute taillé une part respectable, mais
il n’a pu évincer ses rivaux, qui se sont
établis en face de lui. Aujourd’hui même,
en pleine guerre civile, les deux influen-
ces, l'européenne et l’américaine, restent
en présence et ne travaillent pas dans le
même sen9.
L’Europe en effet se fût accomodée vo-
lontiers de Huerta. Mais les Etats-Unis,
par jalousie de son nationalisme, réel ou
supposé, ont systématiquement soutenu
contre lui ies« constitutionnalistes ». Grâce
à la neutralité ultra-bienveillante du gou-
vernement de Washington, les révolution-
naires ont pu s’approvisionner d’armes à
discrétion. C’est ainsi qu’ils ont pris tout le
Mexique septentrional, Torreon, Tampico,
Tuxpam.
Or ces singuliers alliés de la cause amé-
ricaine commencent à inspirer à leurs
commanditaires la plus grande méfiance.
C’est à juste titre. Le « général» Carranza,
le « général » Villa, son second, sont tout
simplement des bandits de grand chemin.
On pourrait dire d’eux que ce sont des bri-
gands d’opéra-comique s’ils n’avaient ac-
quis, dans ce Nouveau Monde si pratique,
une manière tout à fait businesslike de ran-
çonner leurs victimes. Lors de la prise de
• Torreon, le général Villa, au lieu de lâcher
bride à ses troupes affamées de pillage, a
au contraire établi un service d’ordre :
mais c’était pour convoquer les principaux
banquiers de la ville et leur extorquer une
rançon de 7,500,000 francs 1
On conçoit, dans ces conditions, que la
prise dé Tampico et de Tuxpam par de pa-
reils sauvages inquiète ceUx-là mêmes qui
les subventionnent. Pour le moment l’inter-
vention des Etats-Unis, en favorisant l’a-
vance des « constitutionnalistes », n’a fait
qu’aggraver encore la situation de fàit au
Mexique. C’est vraiment pitié de voir ce
pays, magnifique de richesse, ruiné par des
rivalités locales stupides, au simple béné-
fice de quelques individualités sans cons-
cience. Et c’est doublement pitié, si l’on
pense que le gouvernement de Washington
est largement responsable de cette anar-
chie. Pendant que les Huerta, les Carranza.
les Villa, les Zapata s’entredévorent, c’est
une part notable des ressources du monde
et qui est compromise et reste perdue pour
l’humanité civilisée.
ANDRÉ SIEGFRIED.
Le Conflit Mexico Américain
Le président Huerta ne démissionne pas
Mexico, 21 mai.
Le général Hnerta a lni-mème donné un
démenti formel à la nouvelle d’après laquel-
le les délégués mexicains & Niagara Fails
avaient reçu pouvoir d’offrir la démission
dn president Huerta, si besoin était. C’est ie
président Huerta qui a personneliement dé-
menti cette nouvelle.
ATTENTION
AUX ENFANTS !
Nous avons reçu la lettre suivante,
que nous reproduisons en entier pour
lui laisser tout son intérêt
Emu par le triste accident survenu
dimanche dernier près de la rue du
Mont-Joly, j’ai pensé qu’une pancarte
portant les mots a attention aux en-
fants » serait utile à cet endroit dan-
gereux où déjà plusieurs accidents se
sont produits.
La Compagnie de tramways qui au-
torise la pose de pancartes « soyons,
bons envers les animaux » ne fera au-
cune difficulté pour en permettre la
pose sur un des poteaux situés près de
la halte, du Mont-Joly.
Convaincu aussi que votre journal
voudra bien faire les . démarches né-
cessaires pour rendre service à la
nombreuse population de ce quartier,
je vous envoie ci-joint un bon de vingt
francs pour l’achat de cette pancarte
et vous remerciant d’avance, je vous
prie d’agréer les civilités d’un lecteur,
père de famille, qui désire rester ano-
nyme.
Nous ne pouvons que souscrire à la
pensée généreuse de notre si discret
correspondant ; et puisqu'il J ait appel
à la bonne volonté de notre journal,
nous tenons à lui répondre qu’elle lui
est acquise et à provoquer, du même
coup, les concours qui nous sont néces-
saires pour mener à bonne fin cette
entreprise.
Nous disons « entreprise » parce
que nous voudrions profiter de l’occa-
sion qui nous est offerte pour généra-
liser le projet si judicieux de notre
sympathique lecteur et l’étendre à
toute notre villç.
Il est vrai que le carrefour du
Mont-Joly est iin des plus dangereux
et un de ceux où la population enfàn-
tine se rencontre le plus souvent, mais
tous les Haviais savent qu’il est bien
d’autres endroits où les enfants cou-
rent des risques particuliers * c’est
d’ailleurs, en thèse cgénérale, partout
où de larges voies incitent les automo-
bilistes à oublier qu’ils sont en ville et
à ne pas tenir compte des multiples
croisements■ qu’ils traversent. En tout
cas, on trouverait sans peine, nous di-
sent les gens les plus compétents, une
vingtaine d’emplacements nécessitant
les plaques dont nous préconisons
Vadoption.
«r Attention aux enfants l » L’idée
de notre correspondant est excellente
dans son expression même. Déjà bien
des écriteaux « préventifs » sont des-
tinés aux automobilistes, mais l’ac-
coutumance les a blasés, et ils ne les
lisent plus ; cette nouvelle Jormule fai-
sant appel directement à laJois à leur
prudence et à leur coeur, ne manquera
pas de les frapper, nous aimons à le
croire, car l’automobiliste, si c’est une
espèce dangereuse, est encore, nous
nous plaisons à le reconnaître, 'une
espèce humaine t
$ Il y a urgence à ce que nous agis-
sions, car avec la saison d’été qui vient,
les dangers augmentent tous les jours ;
j’ai eu le coeur serré, après l’accident
de dimanche dernier, lorsqu’on m’a
dit avec une mélancolique résignation :
« Ce sera maintenant comme cela tous
les jours de Jête l » Eh bien, non ! il
ne faut pas que ce soit l
Nous ferons toutes les démarches
nécessaires pour faire aboutir notre
projet, sûr d’ailleurs, à l’avance, de
la bienveillance des administrations
intéressées ; nous nous permettons de
compter sur nos lecteurs, et particu-
lièrement sur les propriétaires d’auto-
mobiles, pour couvrir les frais occa-
sionnés par la- pose et l’entretien des
plaques quiferont, au sens profond des
mots, la joie des enfants et la tran-
quillité des parents,
CASPAR-JORDAN.
Pons 1 donner le bon exemple, le Petit
Havre, ajoute dès à présent ans vingt francs
déjà versés, une souscription de einquante
francs.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant de
D03 démarches, de nos recettes, et aussi de
nos dépenses éventuelles.
LE PETIT HAVRE
&AJL Canada
Notre collaborateur, M. André Siegfried,
entreprend un voyage d’études au Canada
et aux Etats-Unis, pour préparer, à la de-
mande de ■l’éditeur, une troisième édition
de son livre : Le Canada, les deux races, qui
a établi sa réputation d’économiste.
Sa collaboration ne sera pas interrompue
par son voyage. Nous croyons au contraire
que.les lecteurs du Petit Havre pourront
avoir intérêt à être mis au courant par
M. André Siegfried de diverses questions
concernant cette Amérique du Nord qui
est, pour nous Havrais, une des raisons de
notre existence et de notre développement
économique.
Notre collaborateur compte passer une
quinzaine de jours dans l’Est canadien,
■puis une quinzaine aux Montagnes Rocheu-
ses,une quinzaine encore en Californie. U
pense revenir par la Colombie britannique
et l’Ouest canadien.
Au moment où l’ouverture du Canal de
Panama va réveiller et développer d’une
façon peut-être considérable la côte Pacifi-
que, au moment où l’Ouest canadien, mal-
gré une crise temporaire, se remet en va-
leur avec une rapidité toute américaine, au
moment où la question des rapports com-
merciaux et politiques du Canada et des
Etats-Unis est plus intéressante que jamais,
nous croyons qu’il sera précieux pour no-
tre journal d’être renseigné directement,
par un observateur des plus compétents,
écrivant de visu, sur ces différentes ques-
tions.
Le voyage de M. André Siegfried, bien
loin de nuire à notre rédaction, sera donc
l’occasion d’un enri-chissement pour nous.
P. H.
La Comtesse de Robien écrasée
par nn train
Mme la comtesse de Robien, née Margue-
nte-Hélène-M*rie de la Motte de Br tons de
Vauvert, a été écrasée la nuit dernière, à
deux heures, par un train, en g*re du Mans.
Mme de Robien venait d’arriver par le
train de Rennes ; elle traversait les voies
pour prendre le train d’Angers, lorsqu un
autre convoi, que l’on refoulait, l’a tampon-
née. Elle a eu le bassin fracturé et a suc-
combé immédiatement.
Son cadavre a été transporté à la morgue
de l’hospice du Mans. ... ,
La comtes»® de Robi«n, qui était agee de
cinquante-six ans, habitait ie château de
Boaucouzé (Maine et-Loire).
L’Escadrille de Douai évite Le Hasre
♦ ■■
IR SEUL AVIATEUR SE RISÔUE ; SON AVION CAPOTE
Le Pilote et son mécanicien sont sains et saufs
A QUAND UN TERRAIN D’ATTERRISSAGE?
L’ESCADRILLE VA-T-ELLE
ALLER AU HAVRE ?
Au lendemain de la belle revue de SHory,
organisée en l’honneur des souverains da-
nois, les avions qui avaient évolué au-dessus
de nos vaillantes troupes ont repris les airs
pour regagner leurs centres. L’escadrille de
Douai s’envola vers Evreux, prenant le che-
min des ecoliers. Sept avions atterrirent,
sans le moindre accident, à la station Bel-
lenger.
Trois d’entre eux, dont celui du caporal
Chaussé, reprirent la route de Douai. Les
quatre autres devaient faire escale à Rouen,
au Havre et au Crotoy, avant d’aller dans le
Nord. Les pilotes, ainsi que nous l’avons si-
gnalé, altèrent jusqu'à Rouen, où ils descen-
dirent mercredi, toujours sans incident, à
l’aérodrome du Madrillet, Et, hier matin, à
6 heures, l'heure était venue de se remettre
en route.
L’escadrille, réduite à quatre unités, allait-
elle s’eavoter vers Le Havre ? L-s aviateurs
restèrent indécis jusqu’à la dernière minute.
Ils se souvenaient des accidents survenus,
huit jours plus, tôt,.à leurs camatales de
l’escadrille Voisin. Ceux-ci avaient, sans au-
cun ennoi, effectué une randonnée de 6.000
kilomètres et, eu arrivant au Havre, deux
d’entre eux avaient failli se tuer, laissant à
terre leurs appareils complètement détruits.
Pourquoi T C’est que, ni dans la plaine du
Hoc, ni à Bléville, ils n’avaient trouvé on
terrain d’atterrissage vraiment conveuable.
L'un des aviateurs s’était échoué sur nn
barrage et l’autre «‘était empêtré dans un
champ de blé.
Les pilotes de l’escadrille de Douai al-
laient-ils courir de pareilles mésaventures ?
Ils ne craignent certes pas le danger ; mais
ils n’aiment point détériorer leurs avions.
Ils se consultèrent. Et, finalement, hier ma-
tin, ils renoncèrent à se rendre an Havre.
Comme ils avaient mission de longer le
littoral, ils pointèrent sur Dieppe. Et, entre
sept heures et sept heures et demie, ils de-i-
eeùdaient sur le champ de manoeuvres de
cette ville, sans éprouver la plus petite dif-
ficulté.
Un Pilote ccu ageux : le caporal
Chaussé
A l’heure où ils prenaient leur essor, leur
camarade Chaussé, accompagué du mécani-
cien Durand, quittait ie Crotoy. II venait de
prendre, aux établissements Candroa, livrai-
son d’an biplan tout neuf et se tançait à la
poursuite des pilotes de son escadrille.
Il pensait les rejoindre an Havre. Son in-
tention était d’atterrir à Bléville. Il s’était
fait expliquer, par le brigad er Blot, blessé
jrudi dernier, les abords dn terrain.
— Fais attention, tu « casseras dn bois »,
lai avait-il dit.
— N’aie pas peur, lui avait répondu
Chaussé.-Ja veillerai au grain.
Il volait donc vers le Havre quand, en pas-
sant au-drssus de Dieppe, il aperçut ses ca-
marades Il plongea aussiôt vers le champ
de manoeuvres. Et, qu< lques secondes après,
il était en leur compagnie.
Tous ensemble, ils s’en furent vers nn res-
taurant champêtre. Après un repas plein
d'entrain, Chaussé dut, pour se conlorraer
aux ordres reçus, se remettre en marche
pour le Havre.
A î h. 45, son biplan bondit dans l’espace.
Il prit tout de suite do i’aititude et arriva
sans encombre an-dessus du Havre. Il était
environ 4 heures. Après avoir descendu de
2,000 mètres à 1.000 mètres, il décrivit une
large bonde de i’E»t a l’Ouest, et, à toute vi-
tesse, fila vers B'éviiie.
Comment allait-il atterrir T
L'Accident inévitable
Le pilote Chaussé découvrit ,v,ec peine les
hangars ne notre conci oyen Molon, Les
ayant aperçus après quelques minâtes d’ex-
pioration, il s’apprêta à descendre.
Mais soudain, alors qu’il venait de voir où
il lui serait possible de se p >ser, il constata
que des besiiaux le gênait. Craignant de tes
effaroucher, il obliqua, évitant un champ de
trèfle rouge. Mais hélas, il tomba dans nn
autre où la végétation était aussi abondante.
Les roues de l’avion furent pour ainsi dira
Calées et l’appareil piqua du nez, se retour-
nant presque aussitôt sens dessus dessous.
Sous le choc, la ceinture du caporal Chaus-
sé s’etait rompue et il fut projeté sur ie
sol. Le mécanicien Durand avait fait une
cabriole fantastique. Son siège s’était dé-
cloué et il était tombé sur le pian supérieur
renversé.
Les deux aviateurs restèrent une seconde
étourdis.
D'un coup d’oeil rapide, le mécanicien Du-
rand s’assura que ie réservoir n’éiait pas
crevé et, voyant qne son camarade se rele-
vait, il lui cria tout de suite :
— Nous l’avons échappé belle l
Les aviateurs examinèrent leur appareil :
l'hélice seule, ayant labouré la terre, était
cassée. Ni les plans, ni le train d’atterrissage,
rien n’était brisé.
Pendant qu’ils se préparaient à remettre
l’avion dans sa position normale, le chef
guetteur du sémaphore d’Octevillé, M. Noyer,
qui avait été, de loin, témoin do capotage,
téléphonait en hâte au Havre, redoutant un
terrible accident, et envoyait du secours.
Mds les aviateurs, aidés de quelques per-
sonnes accourues dès leur chute, avaient re-
levé leur avion et l’avaient amené devant les
hangars.
Immédiatement, à travers champs, ils
avaient gagné le sémaphore d’où ils télépho-
naient eux-mêmes aux bureaux de la place
et au garage Molon.
Le chef guetteur, très aimablement, lenr
offrit, après cette chaude alerte, des rafraî-
chissements qu’ils s’enipressèrént ' on sea
doute bien — d’accepter.
Peu après ils regagnèrent les hangars Où
M. Molon arrivait en aut* moBiie.
Notre sympathique concitoyen fit ouvrir
nn de ses hangars et l’avion y fat remisé.
Les deux aviateurs descendirent alors an
Havre, d'où ils télégraphièrent au centra
ae Douai poar qu’on leur envoie cette nuit
on • hejice de rechange et une autre petite
pièce du moteur.
Ils pensent qu’il leur sera possible de ré-
parer leur appareil dès aujourd’hui. Ils s’ea
iraient, dans ces conditions, vers six heures
du soir, pour Rouen.
A quand un Terrain
d’atterrissage 7
Le caporal Chaussé et son mécanicien na
nous ont pas caché l’ennui que leur causait
leur accident.
Ou conçoit dès lors qne les autres pilotes,
placés sous le commandement du capitaine
Péralda, aient renoncé à venir an Havre. Le
capotage, d’hier leur démontrera dn resta
qu’ils n’avaient pas tout à fait tort.
Est-il besoin, après cette sérié de chutes,
heureusement peu graves, d’insister à nou-
veau pour réclamer un terrain d’atterrissaga
pins spacieux T
A Bieviile et an Hoc il existe évidemment
desend’Oits où l’on peut descendre, mais
les abords sont hérissés d’obstacles.
Le caporal Chaussé, en nous disant l’ap-
préhension de ses camarades, nous confir-
mait encore hier qu’il aurait pu facilement
s’arrêter devant les hangars si, au dernier
moment, il n’avait point été gêné par des
bestiaux et plusieurs passants.
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 21 MAI
Culés i baisse G à 8 points.
HSW-YORK, 21 MAI
. k mut . mentir
Cuivre Standard disp. 13 89 13 89
juin 13 89 13 89
Ainalwauust. Cou... 72 18 73 3 8
ta 25 16 25
CHICAGO. 21 MAI
j ’*< OO» *RRCRI-
Blé sur Juillet.... 8*14 89 3 4
— Septembre 86 3 4 88 1/4
Maïs sur Juillet.... 67 t-8 67 S/8
— Septembre 65 3 4 66 5 8
Saindoux sur. Juillet..:. 10 12 10 15
— Soptembre 10 30 1 0 30
DÉMISSION DU MÂIRE DE NIMES
NÎMES — M. Vallette, maire de Nimçs, élu
léputô d’Alais, vient de donner sa démission
le maire. Néanmoins, M. Vallette reste con-
leiller municipal.
Il sera remplacé comme maire de Nîmes
?ar M. Castan, premier adjoint.
M. Bernard, adjoint an maire de Niraes,
Ru député du Vigan, a également donné sa
démission d’adjoint, mais reste également
conseiller municipal.
BLESSÉS PAR UNE EXPLOSION
VIENNE.—On mande de Poia qu’hier ma-
tin, par suite de l’éclatement d’un tuyau
d'eau de la chaudière arrière du navire école
des machinistes, six hommes ont été blessés.
L’ACCIDENT DU ‘ RENAUDiN >
Voici les noms des hommes qui ont été
tnés dans l’accident du torpilleur Renaudin :
Abguilbem, quartier-maître chauffeur ;
Lenay, quartier-maître mécanicien ;
Gérai d, chauffeur breveté ;
Coran, matelot mécanicien.
Le Renaudin, remorqué par le Dehorter, est
rentré à Bizerte.
Les corps des victimes ont été déposés à
l’hôpital.
La cause probable de l’accident est un re-
tour de flammes.
ENFANTS TUÉS PAR
UNE AUTOMOBILE
REIMS. — Hier après-midi, sur le pont du
Canal, une automobile a renversé une voi-
ture d'enfant, contenant deux jumeaux. Uu
des bébés a été tué sur le coup; ie second
est dans nn état désespéré.
UN DRAME SUR LA ROUTE
ANGERS. — Hier matin, le docteur Fru-
chauü accompagné de son fils, soldat au
135* d’inianterie, et d’Qifetmi, se rendait en
automobile à Saint-Maïnurm pour visiter
des malades.
Sur la roule, ils croisèrent M. Baffour,
minotier à Saint-Mathurin, et M Bore, son
beau frère. , \ ■ , .
Cette rencontre réveilla des griefs existant
entre MM. Frachand et Baffour.
Une discussion s'engagea. M. Biffour, ir-
rité, prit un bâton et frappa l’ami du doc-
teur Fruchaud qui fut blessé à la tète.
M. Fruchaud fils, se jugeant en état de -lé-
gitime défense, sortit alors son revolver da
sa poche et fit feti à plusieurs reprises sur
MM. Baffour et Bore.
Ces derniers furent grièvement blessés ;
on dut les conduire dans une clinique où
une opération chirurgicale tut jugée néces-
saire.
M. Fruchaud et son fils se sont constitués
prisonniers.
COLLISION SUR LA MANCHE
LONDRES. — Par suite du brouillard intense
qui régnait hier matin sur la Manche une col-
lision se serait produite entre le vapeur Komo-
Maru et un bateau marchand. Les détails
manquent.
FIN DE GRÈVE
ALBI. — Dans une réunion tenne hier soir,
les mineurs ont décidé de reprendre provi-
soirement le travail, jusqu’à ce que l’admi-
nistration ait répondu aux demandes qui lui
ont été adressées.
LA QUESTION DU HOME RULE
LONDRES. — A la Chambre des communes,
nn de» chefs de l’opposition, M. Bonard Law,
ayant demandé l’ajournement de la discus-
sion dn Home Raie, M. Asqnith s’y est opposé
et la motion d’ajonrnement a été repoussée
par 286 voix contre 176.
Le speaker appel'e alors la discussion sur
le bilt du Home Raie en troisième lecture,
mais l’opposition fait nn tel-vacaima que le
speaker est obligé de suspendre la séance.
M. Asquith, le Cabinet et leurs partisans,
qui restent à leur place, sont l’objet d’une
bordée d’invectives de la part des membres
de l’opposition qui quittent la salle.
Quand M. Asquith et les ministres se reti-
rent à leur tour, leurs partisans les accla-
ment et agitent leurs mouchoirs.
L'AGITATION EN IRLANDE
DUBLIN. — La douane vient de saisir nn
chargement de baïonnettes destinées aux
volontaires de l’üister.
LIS AFFAIRES D’ÛRIMT
Bruits sans fondement
SALONIQUE. — Les bruit» relatifs à une pré-
tendue conspiration des Musulmans à Drama
sont sans fondement. ,
Quinze des musulmans poursuivis sous
l’inculpation d’avoir commis des crimes ont
déjà été acquittés.
Essad Pacha en Italie
NAPLES — Essad Paciu est arrivé hier soir
avec sa lemme, venant de Brindisi.
MANIFESTATION DE SUFFRAGETTES
LONDRES. — Les suffragettes ont tenté hier
après-midi de présenter au roi une pétition
en faveur du vote des femmes.
A son approche du Palais royal, la déléga-
tion a été dispersée par la police. Mrs Pan-
khurst qui se trouvait à ,1a tête des manifes-
tantes, a été de nouveau arrêtée.
Quarante sept arrestations ont été opérées.
LE TRANSATLANTIQUE « VATERLAND »
A LA DERIVE
NEW-YORK. — Le transatlantique Vater-
land, le plus grand bâtiment allemand qui
devait malcher avec le Maurelanut, est parti
à la dérive en entrant au port.
Après plusieurs heures de manoeuvres, on
a réussi à l’amener à quai.
LA TRAVERSÉE DE LA MANCHE
EN AEROPLANE
CALAIS.— L’aviateur anglais Roxland Ding,
ayant comme passagère la prinoesse alle-
mande Ludovic, a atterri à l’aérodrome, ve-
nant de Londres, via Douvres.
La passagère a pris le train pour Parts.
L’aviateur Diog compte regjgaer Londres
ce matin par la voie des airs.
DUEL G0IRAN-M0R0
Une rencontre à l’épéè entre le général
Go.ran, maire le Nice, ancien ministre de la
guerre, et M. Jean Moreau, directeur du Petit
Niçois, a eu lieu hier matin dans une pro-
priété de Ci miez.
Les témoins du maire de Nice étaient MM.
Berthet et Gibert, conseillers municipaux ;
ceux du directeur du Petit Niçois, MM. Qs-
sola, député, et Nari, avocat.
A la première reprise, le général Goiran a
été atteint d’une légère blessure au mollet
droit, qui a mis fin au combat. Les adver-
saires se sont réconciliés.
Le Conflit Mexico-Américain
La prise de Tepian
WASHINGTON — Le croiseur California &
fait savoir hier de M ,z>t au, par télégraphié
sans fil, qu’à la prise de Tepian, à trente
milles au nord de Guataldjera, les constitu-
tionnalistes ont eu 400 morts.
Ils marchent maintenant, au nombre de
cinq mille, contre Guataldjeara.
Leur artillerie coupe 'es lignes de commu-
nication des fédéraux et empêchent la circu-
lation des trains entre Manzanilio et Guatald-
jaiLe général Angelès annonce qne Saltilio a
été évacuée par les fédéraux.
UN GRAND INCENDIE EN RUSSIE
SAINT-PÉTERSBOURG. — Un incendie vient
de détruire trois ateliers de construction de
navires. . . ,
Le feu a réduit en cendres plusieurs navi-
res sur cale.
Les dégâts sont considérables.
L’incendie est attribué à une imprudence.
LA PESTE A BAKOU
BAKOU. — La peste a été officiellement
constatée à Bakou.
TROUBLES GRAVES
AU CONGO PORTUGAIS
ANVERS. — Selon une correspondance de
la Tribune Congolaise, la révolte au Congo
portugais continue du côté de San Salvador.
A ta fin dn mois d’avril, les indigènes ont
attaqué un village, près de Nokki, où ils ont
tué dix-huit Portugais et en ont blessé une.
trentaine.
Une canonnière a bombardé des villages.
Des femmes et des enfants ont été tués.
Des renforts sont attendus.
FORÊTS EN FEU AU JAPON
TOKIO. — L’incendie fore s lier qui sévit
dans la province de Kitani s’étend sur plus
de cent milie hectares.
Un* vent violent empêche la population de
lutter contre ie sinistre.
Treize personnes ont déjà péri.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Course cycliste Paris-Roubaix
LILLE. — Les premiers concurrents de la
course cycliste Paris-Roubaix (indépendants)
se sont classés dans l’ordre suivant t
1» Franck Henry, à 4 h. ai ; 2» Vandorhove
à 5 mètres»; 3» Bonnot, à 75 mètres.
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LE PETIT HAVRE à Paris
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
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Variétés Economiques et. Politiques
Le Pétrole au Mexique
et l'Anarchie Mexicaine
La prise de Tampico par les révolution-
naires « contitutionnalistes »> met au pre-
mier plan de l’actualité la question des pé-
troles mexicains. Bèaucoup de gens — et
non des moins bien renseignés — sont per-
suadés que le Standard oil trust a été le
véritable inspirateur de la politique des
Etats-Unis dans l’affaire mexicaine depuis
trois ans. C’est en effet quand on a com-
mencé à découvrir des puits de pétrole
dans la région de Tampico* et surtout quand
la politique nationaliste de Diaz a cherché
à en écarter les Américains, que le gouver-
nement de Washington s’est mis à soutenir
presque ostensiblement le&Madéristes. Et,
mut gemment, c’est quand Tampico a été
menacée directement par les « constitution-
nalistes » de (îàranza^gens peu sûrs, com-
me nous le montrerons tout à l’heure) que
le président Wilsôn s’est* décidé inopiné-
ment, pour une mauvaise querelle cfe pro-
tocole, à brusquer l’intervention militaire.
Qu’est-ce donc que ces champs de pétrole
du Mexique septentrional, et en quoi leur
importance justifle-t-elle une véritable guer-
re ? Indépendamment de tout point de vue
diplomatique, il y a là une question écono-
mique qu’il est intéressant d’élucider.
Le Mexique, jusqu’en 1911, n’occupait
dans la production mondiale du pétrole
qu’une place infime. Ën 1910, sur une pro-
duction totale de 327,474,304 barrels (le
barrel équivaut à peu près à 159 litres), le
Mexique ne figurait que pour 3,332,807
barrels, alors que le chiftre de la produc-
tion des Etats-Unis était de 209,557,248,
celui de la Russie 70,336,574, celui de la
Galicie 12,673,688, celui des Indes orienta-
les hollandaises 11,030,620, celui de la
Roumanie 9,723,866, celui de l’Inde
6,137,990. Le Mexique n’arrivait donc qu’au
septième rang.
Or, il y a trois ans, la situation changea
subitement du tout au tout. La découverte
quasi-sensationnelle des puits de la région
de Tampico, notamment des puits presque
merveilleux de Tuxpam, attira Tattention
'universelle sur cette partie, jusque-là rela-
tivement délaissée, du pays mexicain. En
1911, sur une production mondiale de
345,512,183 barrels, les Etats-Unis figu-
raient pour 220,449,391, la Russie pour
1)6,183,691, mais c’était désormais le Mexi-
que qui arrivait troisième, avec 14,051,643
barrels (1).
L’avenir du Mexique comme pays pro-
ducteur de pétrole semble donc considé-
rable, d’autant plus qu’on y est encore en
pleine période d’exploration. Les décou-
vertes de puits se sont succédées, depuis
Hp, avec une telle rapidité qu’une grande
quantité du produit des sondages se perd
faute d’installations suffisantes pour tout
recueillir. Les pipes Unes, les bateaux ré-
servoirs ne sont pas en assez grand nombre
pour faire face aux exigences, pour recueil-
lir et transporter toute la production. Le
rendement du puits, désormais célèbre, de
Tuxpam, s’est maintenu,, pendant plusieurs
semaines, à 100,000 barrels par jour l
La région pétrolifère de Tampico a la
forme d’un triangle bordé à ‘ l’est par le
Golfe du Mexique, à l’ouest par le plateau
central mexicain. Elle couvre 17,000 milles
carrés et comprend une vingtaine de
chtmps pétrolifères distincts. Lorsque
(JJ Comité central des heviUiret *x France, eir-
tiuRnre n* 4,608.
l’existence de ces sources quasi-miraculeu-’
ses se révéla, lé Trust du pétrole se préoc-,
cupa aussitôt de mettre la main sur elles :
il voulait, là comme ailleurs, créer un mo-
nopole de fait. Mais il ne put réaliser ce
programme, pareequ’ü se heurta à la con-
currence d’un puissant rival, la. Compania
de petroleo El A gui Ica, syndicat anglo-fran-
çais souvent dénommé groupe Pearson,
dont le chef actuel est lord Gowdray.
Avec un gouvernement mexicain sympa-
thique aux Etats-Unis le Standard OU eût
sans doute assez facilement obtenu le con-
trôle des richesses qu’il convoitait. Mais le
président Diaz (alors encore au pouvoir) et
son ministre Limantour, dont la politique
consistait à s’appuyer sur l’Europe contre
l’Amérique, réussirent à empêcher la main-
mise yankee. Le groupe Rockefeller s’est
sans doute taillé une part respectable, mais
il n’a pu évincer ses rivaux, qui se sont
établis en face de lui. Aujourd’hui même,
en pleine guerre civile, les deux influen-
ces, l'européenne et l’américaine, restent
en présence et ne travaillent pas dans le
même sen9.
L’Europe en effet se fût accomodée vo-
lontiers de Huerta. Mais les Etats-Unis,
par jalousie de son nationalisme, réel ou
supposé, ont systématiquement soutenu
contre lui ies« constitutionnalistes ». Grâce
à la neutralité ultra-bienveillante du gou-
vernement de Washington, les révolution-
naires ont pu s’approvisionner d’armes à
discrétion. C’est ainsi qu’ils ont pris tout le
Mexique septentrional, Torreon, Tampico,
Tuxpam.
Or ces singuliers alliés de la cause amé-
ricaine commencent à inspirer à leurs
commanditaires la plus grande méfiance.
C’est à juste titre. Le « général» Carranza,
le « général » Villa, son second, sont tout
simplement des bandits de grand chemin.
On pourrait dire d’eux que ce sont des bri-
gands d’opéra-comique s’ils n’avaient ac-
quis, dans ce Nouveau Monde si pratique,
une manière tout à fait businesslike de ran-
çonner leurs victimes. Lors de la prise de
• Torreon, le général Villa, au lieu de lâcher
bride à ses troupes affamées de pillage, a
au contraire établi un service d’ordre :
mais c’était pour convoquer les principaux
banquiers de la ville et leur extorquer une
rançon de 7,500,000 francs 1
On conçoit, dans ces conditions, que la
prise dé Tampico et de Tuxpam par de pa-
reils sauvages inquiète ceUx-là mêmes qui
les subventionnent. Pour le moment l’inter-
vention des Etats-Unis, en favorisant l’a-
vance des « constitutionnalistes », n’a fait
qu’aggraver encore la situation de fàit au
Mexique. C’est vraiment pitié de voir ce
pays, magnifique de richesse, ruiné par des
rivalités locales stupides, au simple béné-
fice de quelques individualités sans cons-
cience. Et c’est doublement pitié, si l’on
pense que le gouvernement de Washington
est largement responsable de cette anar-
chie. Pendant que les Huerta, les Carranza.
les Villa, les Zapata s’entredévorent, c’est
une part notable des ressources du monde
et qui est compromise et reste perdue pour
l’humanité civilisée.
ANDRÉ SIEGFRIED.
Le Conflit Mexico Américain
Le président Huerta ne démissionne pas
Mexico, 21 mai.
Le général Hnerta a lni-mème donné un
démenti formel à la nouvelle d’après laquel-
le les délégués mexicains & Niagara Fails
avaient reçu pouvoir d’offrir la démission
dn president Huerta, si besoin était. C’est ie
président Huerta qui a personneliement dé-
menti cette nouvelle.
ATTENTION
AUX ENFANTS !
Nous avons reçu la lettre suivante,
que nous reproduisons en entier pour
lui laisser tout son intérêt
Emu par le triste accident survenu
dimanche dernier près de la rue du
Mont-Joly, j’ai pensé qu’une pancarte
portant les mots a attention aux en-
fants » serait utile à cet endroit dan-
gereux où déjà plusieurs accidents se
sont produits.
La Compagnie de tramways qui au-
torise la pose de pancartes « soyons,
bons envers les animaux » ne fera au-
cune difficulté pour en permettre la
pose sur un des poteaux situés près de
la halte, du Mont-Joly.
Convaincu aussi que votre journal
voudra bien faire les . démarches né-
cessaires pour rendre service à la
nombreuse population de ce quartier,
je vous envoie ci-joint un bon de vingt
francs pour l’achat de cette pancarte
et vous remerciant d’avance, je vous
prie d’agréer les civilités d’un lecteur,
père de famille, qui désire rester ano-
nyme.
Nous ne pouvons que souscrire à la
pensée généreuse de notre si discret
correspondant ; et puisqu'il J ait appel
à la bonne volonté de notre journal,
nous tenons à lui répondre qu’elle lui
est acquise et à provoquer, du même
coup, les concours qui nous sont néces-
saires pour mener à bonne fin cette
entreprise.
Nous disons « entreprise » parce
que nous voudrions profiter de l’occa-
sion qui nous est offerte pour généra-
liser le projet si judicieux de notre
sympathique lecteur et l’étendre à
toute notre villç.
Il est vrai que le carrefour du
Mont-Joly est iin des plus dangereux
et un de ceux où la population enfàn-
tine se rencontre le plus souvent, mais
tous les Haviais savent qu’il est bien
d’autres endroits où les enfants cou-
rent des risques particuliers * c’est
d’ailleurs, en thèse cgénérale, partout
où de larges voies incitent les automo-
bilistes à oublier qu’ils sont en ville et
à ne pas tenir compte des multiples
croisements■ qu’ils traversent. En tout
cas, on trouverait sans peine, nous di-
sent les gens les plus compétents, une
vingtaine d’emplacements nécessitant
les plaques dont nous préconisons
Vadoption.
«r Attention aux enfants l » L’idée
de notre correspondant est excellente
dans son expression même. Déjà bien
des écriteaux « préventifs » sont des-
tinés aux automobilistes, mais l’ac-
coutumance les a blasés, et ils ne les
lisent plus ; cette nouvelle Jormule fai-
sant appel directement à laJois à leur
prudence et à leur coeur, ne manquera
pas de les frapper, nous aimons à le
croire, car l’automobiliste, si c’est une
espèce dangereuse, est encore, nous
nous plaisons à le reconnaître, 'une
espèce humaine t
$ Il y a urgence à ce que nous agis-
sions, car avec la saison d’été qui vient,
les dangers augmentent tous les jours ;
j’ai eu le coeur serré, après l’accident
de dimanche dernier, lorsqu’on m’a
dit avec une mélancolique résignation :
« Ce sera maintenant comme cela tous
les jours de Jête l » Eh bien, non ! il
ne faut pas que ce soit l
Nous ferons toutes les démarches
nécessaires pour faire aboutir notre
projet, sûr d’ailleurs, à l’avance, de
la bienveillance des administrations
intéressées ; nous nous permettons de
compter sur nos lecteurs, et particu-
lièrement sur les propriétaires d’auto-
mobiles, pour couvrir les frais occa-
sionnés par la- pose et l’entretien des
plaques quiferont, au sens profond des
mots, la joie des enfants et la tran-
quillité des parents,
CASPAR-JORDAN.
Pons 1 donner le bon exemple, le Petit
Havre, ajoute dès à présent ans vingt francs
déjà versés, une souscription de einquante
francs.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant de
D03 démarches, de nos recettes, et aussi de
nos dépenses éventuelles.
LE PETIT HAVRE
&AJL Canada
Notre collaborateur, M. André Siegfried,
entreprend un voyage d’études au Canada
et aux Etats-Unis, pour préparer, à la de-
mande de ■l’éditeur, une troisième édition
de son livre : Le Canada, les deux races, qui
a établi sa réputation d’économiste.
Sa collaboration ne sera pas interrompue
par son voyage. Nous croyons au contraire
que.les lecteurs du Petit Havre pourront
avoir intérêt à être mis au courant par
M. André Siegfried de diverses questions
concernant cette Amérique du Nord qui
est, pour nous Havrais, une des raisons de
notre existence et de notre développement
économique.
Notre collaborateur compte passer une
quinzaine de jours dans l’Est canadien,
■puis une quinzaine aux Montagnes Rocheu-
ses,une quinzaine encore en Californie. U
pense revenir par la Colombie britannique
et l’Ouest canadien.
Au moment où l’ouverture du Canal de
Panama va réveiller et développer d’une
façon peut-être considérable la côte Pacifi-
que, au moment où l’Ouest canadien, mal-
gré une crise temporaire, se remet en va-
leur avec une rapidité toute américaine, au
moment où la question des rapports com-
merciaux et politiques du Canada et des
Etats-Unis est plus intéressante que jamais,
nous croyons qu’il sera précieux pour no-
tre journal d’être renseigné directement,
par un observateur des plus compétents,
écrivant de visu, sur ces différentes ques-
tions.
Le voyage de M. André Siegfried, bien
loin de nuire à notre rédaction, sera donc
l’occasion d’un enri-chissement pour nous.
P. H.
La Comtesse de Robien écrasée
par nn train
Mme la comtesse de Robien, née Margue-
nte-Hélène-M*rie de la Motte de Br tons de
Vauvert, a été écrasée la nuit dernière, à
deux heures, par un train, en g*re du Mans.
Mme de Robien venait d’arriver par le
train de Rennes ; elle traversait les voies
pour prendre le train d’Angers, lorsqu un
autre convoi, que l’on refoulait, l’a tampon-
née. Elle a eu le bassin fracturé et a suc-
combé immédiatement.
Son cadavre a été transporté à la morgue
de l’hospice du Mans. ... ,
La comtes»® de Robi«n, qui était agee de
cinquante-six ans, habitait ie château de
Boaucouzé (Maine et-Loire).
L’Escadrille de Douai évite Le Hasre
♦ ■■
IR SEUL AVIATEUR SE RISÔUE ; SON AVION CAPOTE
Le Pilote et son mécanicien sont sains et saufs
A QUAND UN TERRAIN D’ATTERRISSAGE?
L’ESCADRILLE VA-T-ELLE
ALLER AU HAVRE ?
Au lendemain de la belle revue de SHory,
organisée en l’honneur des souverains da-
nois, les avions qui avaient évolué au-dessus
de nos vaillantes troupes ont repris les airs
pour regagner leurs centres. L’escadrille de
Douai s’envola vers Evreux, prenant le che-
min des ecoliers. Sept avions atterrirent,
sans le moindre accident, à la station Bel-
lenger.
Trois d’entre eux, dont celui du caporal
Chaussé, reprirent la route de Douai. Les
quatre autres devaient faire escale à Rouen,
au Havre et au Crotoy, avant d’aller dans le
Nord. Les pilotes, ainsi que nous l’avons si-
gnalé, altèrent jusqu'à Rouen, où ils descen-
dirent mercredi, toujours sans incident, à
l’aérodrome du Madrillet, Et, hier matin, à
6 heures, l'heure était venue de se remettre
en route.
L’escadrille, réduite à quatre unités, allait-
elle s’eavoter vers Le Havre ? L-s aviateurs
restèrent indécis jusqu’à la dernière minute.
Ils se souvenaient des accidents survenus,
huit jours plus, tôt,.à leurs camatales de
l’escadrille Voisin. Ceux-ci avaient, sans au-
cun ennoi, effectué une randonnée de 6.000
kilomètres et, eu arrivant au Havre, deux
d’entre eux avaient failli se tuer, laissant à
terre leurs appareils complètement détruits.
Pourquoi T C’est que, ni dans la plaine du
Hoc, ni à Bléville, ils n’avaient trouvé on
terrain d’atterrissage vraiment conveuable.
L'un des aviateurs s’était échoué sur nn
barrage et l’autre «‘était empêtré dans un
champ de blé.
Les pilotes de l’escadrille de Douai al-
laient-ils courir de pareilles mésaventures ?
Ils ne craignent certes pas le danger ; mais
ils n’aiment point détériorer leurs avions.
Ils se consultèrent. Et, finalement, hier ma-
tin, ils renoncèrent à se rendre an Havre.
Comme ils avaient mission de longer le
littoral, ils pointèrent sur Dieppe. Et, entre
sept heures et sept heures et demie, ils de-i-
eeùdaient sur le champ de manoeuvres de
cette ville, sans éprouver la plus petite dif-
ficulté.
Un Pilote ccu ageux : le caporal
Chaussé
A l’heure où ils prenaient leur essor, leur
camarade Chaussé, accompagué du mécani-
cien Durand, quittait ie Crotoy. II venait de
prendre, aux établissements Candroa, livrai-
son d’an biplan tout neuf et se tançait à la
poursuite des pilotes de son escadrille.
Il pensait les rejoindre an Havre. Son in-
tention était d’atterrir à Bléville. Il s’était
fait expliquer, par le brigad er Blot, blessé
jrudi dernier, les abords dn terrain.
— Fais attention, tu « casseras dn bois »,
lai avait-il dit.
— N’aie pas peur, lui avait répondu
Chaussé.-Ja veillerai au grain.
Il volait donc vers le Havre quand, en pas-
sant au-drssus de Dieppe, il aperçut ses ca-
marades Il plongea aussiôt vers le champ
de manoeuvres. Et, qu< lques secondes après,
il était en leur compagnie.
Tous ensemble, ils s’en furent vers nn res-
taurant champêtre. Après un repas plein
d'entrain, Chaussé dut, pour se conlorraer
aux ordres reçus, se remettre en marche
pour le Havre.
A î h. 45, son biplan bondit dans l’espace.
Il prit tout de suite do i’aititude et arriva
sans encombre an-dessus du Havre. Il était
environ 4 heures. Après avoir descendu de
2,000 mètres à 1.000 mètres, il décrivit une
large bonde de i’E»t a l’Ouest, et, à toute vi-
tesse, fila vers B'éviiie.
Comment allait-il atterrir T
L'Accident inévitable
Le pilote Chaussé découvrit ,v,ec peine les
hangars ne notre conci oyen Molon, Les
ayant aperçus après quelques minâtes d’ex-
pioration, il s’apprêta à descendre.
Mais soudain, alors qu’il venait de voir où
il lui serait possible de se p >ser, il constata
que des besiiaux le gênait. Craignant de tes
effaroucher, il obliqua, évitant un champ de
trèfle rouge. Mais hélas, il tomba dans nn
autre où la végétation était aussi abondante.
Les roues de l’avion furent pour ainsi dira
Calées et l’appareil piqua du nez, se retour-
nant presque aussitôt sens dessus dessous.
Sous le choc, la ceinture du caporal Chaus-
sé s’etait rompue et il fut projeté sur ie
sol. Le mécanicien Durand avait fait une
cabriole fantastique. Son siège s’était dé-
cloué et il était tombé sur le pian supérieur
renversé.
Les deux aviateurs restèrent une seconde
étourdis.
D'un coup d’oeil rapide, le mécanicien Du-
rand s’assura que ie réservoir n’éiait pas
crevé et, voyant qne son camarade se rele-
vait, il lui cria tout de suite :
— Nous l’avons échappé belle l
Les aviateurs examinèrent leur appareil :
l'hélice seule, ayant labouré la terre, était
cassée. Ni les plans, ni le train d’atterrissage,
rien n’était brisé.
Pendant qu’ils se préparaient à remettre
l’avion dans sa position normale, le chef
guetteur du sémaphore d’Octevillé, M. Noyer,
qui avait été, de loin, témoin do capotage,
téléphonait en hâte au Havre, redoutant un
terrible accident, et envoyait du secours.
Mds les aviateurs, aidés de quelques per-
sonnes accourues dès leur chute, avaient re-
levé leur avion et l’avaient amené devant les
hangars.
Immédiatement, à travers champs, ils
avaient gagné le sémaphore d’où ils télépho-
naient eux-mêmes aux bureaux de la place
et au garage Molon.
Le chef guetteur, très aimablement, lenr
offrit, après cette chaude alerte, des rafraî-
chissements qu’ils s’enipressèrént ' on sea
doute bien — d’accepter.
Peu après ils regagnèrent les hangars Où
M. Molon arrivait en aut* moBiie.
Notre sympathique concitoyen fit ouvrir
nn de ses hangars et l’avion y fat remisé.
Les deux aviateurs descendirent alors an
Havre, d'où ils télégraphièrent au centra
ae Douai poar qu’on leur envoie cette nuit
on • hejice de rechange et une autre petite
pièce du moteur.
Ils pensent qu’il leur sera possible de ré-
parer leur appareil dès aujourd’hui. Ils s’ea
iraient, dans ces conditions, vers six heures
du soir, pour Rouen.
A quand un Terrain
d’atterrissage 7
Le caporal Chaussé et son mécanicien na
nous ont pas caché l’ennui que leur causait
leur accident.
Ou conçoit dès lors qne les autres pilotes,
placés sous le commandement du capitaine
Péralda, aient renoncé à venir an Havre. Le
capotage, d’hier leur démontrera dn resta
qu’ils n’avaient pas tout à fait tort.
Est-il besoin, après cette sérié de chutes,
heureusement peu graves, d’insister à nou-
veau pour réclamer un terrain d’atterrissaga
pins spacieux T
A Bieviile et an Hoc il existe évidemment
desend’Oits où l’on peut descendre, mais
les abords sont hérissés d’obstacles.
Le caporal Chaussé, en nous disant l’ap-
préhension de ses camarades, nous confir-
mait encore hier qu’il aurait pu facilement
s’arrêter devant les hangars si, au dernier
moment, il n’avait point été gêné par des
bestiaux et plusieurs passants.
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 21 MAI
Culés i baisse G à 8 points.
HSW-YORK, 21 MAI
. k mut . mentir
Cuivre Standard disp. 13 89 13 89
juin 13 89 13 89
Ainalwauust. Cou... 72 18 73 3 8
ta 25 16 25
CHICAGO. 21 MAI
j ’*< OO» *RRCRI-
Blé sur Juillet.... 8*14 89 3 4
— Septembre 86 3 4 88 1/4
Maïs sur Juillet.... 67 t-8 67 S/8
— Septembre 65 3 4 66 5 8
Saindoux sur. Juillet..:. 10 12 10 15
— Soptembre 10 30 1 0 30
DÉMISSION DU MÂIRE DE NIMES
NÎMES — M. Vallette, maire de Nimçs, élu
léputô d’Alais, vient de donner sa démission
le maire. Néanmoins, M. Vallette reste con-
leiller municipal.
Il sera remplacé comme maire de Nîmes
?ar M. Castan, premier adjoint.
M. Bernard, adjoint an maire de Niraes,
Ru député du Vigan, a également donné sa
démission d’adjoint, mais reste également
conseiller municipal.
BLESSÉS PAR UNE EXPLOSION
VIENNE.—On mande de Poia qu’hier ma-
tin, par suite de l’éclatement d’un tuyau
d'eau de la chaudière arrière du navire école
des machinistes, six hommes ont été blessés.
L’ACCIDENT DU ‘ RENAUDiN >
Voici les noms des hommes qui ont été
tnés dans l’accident du torpilleur Renaudin :
Abguilbem, quartier-maître chauffeur ;
Lenay, quartier-maître mécanicien ;
Gérai d, chauffeur breveté ;
Coran, matelot mécanicien.
Le Renaudin, remorqué par le Dehorter, est
rentré à Bizerte.
Les corps des victimes ont été déposés à
l’hôpital.
La cause probable de l’accident est un re-
tour de flammes.
ENFANTS TUÉS PAR
UNE AUTOMOBILE
REIMS. — Hier après-midi, sur le pont du
Canal, une automobile a renversé une voi-
ture d'enfant, contenant deux jumeaux. Uu
des bébés a été tué sur le coup; ie second
est dans nn état désespéré.
UN DRAME SUR LA ROUTE
ANGERS. — Hier matin, le docteur Fru-
chauü accompagné de son fils, soldat au
135* d’inianterie, et d’Qifetmi, se rendait en
automobile à Saint-Maïnurm pour visiter
des malades.
Sur la roule, ils croisèrent M. Baffour,
minotier à Saint-Mathurin, et M Bore, son
beau frère. , \ ■ , .
Cette rencontre réveilla des griefs existant
entre MM. Frachand et Baffour.
Une discussion s'engagea. M. Biffour, ir-
rité, prit un bâton et frappa l’ami du doc-
teur Fruchaud qui fut blessé à la tète.
M. Fruchaud fils, se jugeant en état de -lé-
gitime défense, sortit alors son revolver da
sa poche et fit feti à plusieurs reprises sur
MM. Baffour et Bore.
Ces derniers furent grièvement blessés ;
on dut les conduire dans une clinique où
une opération chirurgicale tut jugée néces-
saire.
M. Fruchaud et son fils se sont constitués
prisonniers.
COLLISION SUR LA MANCHE
LONDRES. — Par suite du brouillard intense
qui régnait hier matin sur la Manche une col-
lision se serait produite entre le vapeur Komo-
Maru et un bateau marchand. Les détails
manquent.
FIN DE GRÈVE
ALBI. — Dans une réunion tenne hier soir,
les mineurs ont décidé de reprendre provi-
soirement le travail, jusqu’à ce que l’admi-
nistration ait répondu aux demandes qui lui
ont été adressées.
LA QUESTION DU HOME RULE
LONDRES. — A la Chambre des communes,
nn de» chefs de l’opposition, M. Bonard Law,
ayant demandé l’ajournement de la discus-
sion dn Home Raie, M. Asqnith s’y est opposé
et la motion d’ajonrnement a été repoussée
par 286 voix contre 176.
Le speaker appel'e alors la discussion sur
le bilt du Home Raie en troisième lecture,
mais l’opposition fait nn tel-vacaima que le
speaker est obligé de suspendre la séance.
M. Asquith, le Cabinet et leurs partisans,
qui restent à leur place, sont l’objet d’une
bordée d’invectives de la part des membres
de l’opposition qui quittent la salle.
Quand M. Asquith et les ministres se reti-
rent à leur tour, leurs partisans les accla-
ment et agitent leurs mouchoirs.
L'AGITATION EN IRLANDE
DUBLIN. — La douane vient de saisir nn
chargement de baïonnettes destinées aux
volontaires de l’üister.
LIS AFFAIRES D’ÛRIMT
Bruits sans fondement
SALONIQUE. — Les bruit» relatifs à une pré-
tendue conspiration des Musulmans à Drama
sont sans fondement. ,
Quinze des musulmans poursuivis sous
l’inculpation d’avoir commis des crimes ont
déjà été acquittés.
Essad Pacha en Italie
NAPLES — Essad Paciu est arrivé hier soir
avec sa lemme, venant de Brindisi.
MANIFESTATION DE SUFFRAGETTES
LONDRES. — Les suffragettes ont tenté hier
après-midi de présenter au roi une pétition
en faveur du vote des femmes.
A son approche du Palais royal, la déléga-
tion a été dispersée par la police. Mrs Pan-
khurst qui se trouvait à ,1a tête des manifes-
tantes, a été de nouveau arrêtée.
Quarante sept arrestations ont été opérées.
LE TRANSATLANTIQUE « VATERLAND »
A LA DERIVE
NEW-YORK. — Le transatlantique Vater-
land, le plus grand bâtiment allemand qui
devait malcher avec le Maurelanut, est parti
à la dérive en entrant au port.
Après plusieurs heures de manoeuvres, on
a réussi à l’amener à quai.
LA TRAVERSÉE DE LA MANCHE
EN AEROPLANE
CALAIS.— L’aviateur anglais Roxland Ding,
ayant comme passagère la prinoesse alle-
mande Ludovic, a atterri à l’aérodrome, ve-
nant de Londres, via Douvres.
La passagère a pris le train pour Parts.
L’aviateur Diog compte regjgaer Londres
ce matin par la voie des airs.
DUEL G0IRAN-M0R0
Une rencontre à l’épéè entre le général
Go.ran, maire le Nice, ancien ministre de la
guerre, et M. Jean Moreau, directeur du Petit
Niçois, a eu lieu hier matin dans une pro-
priété de Ci miez.
Les témoins du maire de Nice étaient MM.
Berthet et Gibert, conseillers municipaux ;
ceux du directeur du Petit Niçois, MM. Qs-
sola, député, et Nari, avocat.
A la première reprise, le général Goiran a
été atteint d’une légère blessure au mollet
droit, qui a mis fin au combat. Les adver-
saires se sont réconciliés.
Le Conflit Mexico-Américain
La prise de Tepian
WASHINGTON — Le croiseur California &
fait savoir hier de M ,z>t au, par télégraphié
sans fil, qu’à la prise de Tepian, à trente
milles au nord de Guataldjera, les constitu-
tionnalistes ont eu 400 morts.
Ils marchent maintenant, au nombre de
cinq mille, contre Guataldjeara.
Leur artillerie coupe 'es lignes de commu-
nication des fédéraux et empêchent la circu-
lation des trains entre Manzanilio et Guatald-
jaiLe général Angelès annonce qne Saltilio a
été évacuée par les fédéraux.
UN GRAND INCENDIE EN RUSSIE
SAINT-PÉTERSBOURG. — Un incendie vient
de détruire trois ateliers de construction de
navires. . . ,
Le feu a réduit en cendres plusieurs navi-
res sur cale.
Les dégâts sont considérables.
L’incendie est attribué à une imprudence.
LA PESTE A BAKOU
BAKOU. — La peste a été officiellement
constatée à Bakou.
TROUBLES GRAVES
AU CONGO PORTUGAIS
ANVERS. — Selon une correspondance de
la Tribune Congolaise, la révolte au Congo
portugais continue du côté de San Salvador.
A ta fin dn mois d’avril, les indigènes ont
attaqué un village, près de Nokki, où ils ont
tué dix-huit Portugais et en ont blessé une.
trentaine.
Une canonnière a bombardé des villages.
Des femmes et des enfants ont été tués.
Des renforts sont attendus.
FORÊTS EN FEU AU JAPON
TOKIO. — L’incendie fore s lier qui sévit
dans la province de Kitani s’étend sur plus
de cent milie hectares.
Un* vent violent empêche la population de
lutter contre ie sinistre.
Treize personnes ont déjà péri.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Course cycliste Paris-Roubaix
LILLE. — Les premiers concurrents de la
course cycliste Paris-Roubaix (indépendants)
se sont classés dans l’ordre suivant t
1» Franck Henry, à 4 h. ai ; 2» Vandorhove
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