Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-05-21
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 mai 1914 21 mai 1914
Description : 1914/05/21 (A34,N11975). 1914/05/21 (A34,N11975).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172141g
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
Um Année — N* H,078 (€5 Pages) S Centimes — 11HTPI Dû MATIN — 5 OnlimftS (G Pages) Jeudi 21 Mai 8^14
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La Vio Arlisliqne ri Littéraire
LES DEUX MANON
Le théâtre a ce pouvoir séduisant de
tous donner l’illusion de la vie et, par l'art
des mots, du costume, du décor, par révo-
cation du milieu, de ressusciter un instant
le passé. _ . , • -
Des héroïnes estompées par le temps,
images falotes au fond de nos souvenirs,
vaguement entrevues, ie plus souvent, par
nos imaginations nourries de lectures, ont
été ainsi ramenées au jour de la rampe par
la fantaisie d’un poète ou l’habileté d’un
dramaturge.
La scène leur a prêté une sorte de sur-
vie qui s’ingénia par l’artitlce dramatique
à prolonger l’autre au delà des , aimées de
silence et d'oubli.
Dès figures ont connu l’honneur pos-
thume des gloires renouvelées ; certai-
nes autres, moins notoires, une révélation
imprévue.
Il en est aussi qui, par le prestige du
théâtre, sortirent des nuages de la légende
et prirent tout à coup des lignes précises.
Une existence presque réelle leur vint du
fait de la matérialisation scénique.
Envers le plus grand nombre, surtout
lorsqu’il s’agit des femmes, l’auteur dra-
matique s’est généralement conduit en ga-
lant poète.
Il a retouché le portrait que lui léguait
l’histoire, il l’a paré, enjolivé au point d’en
modifier complètement le caractère. Il a
créé une nouvellé personnalité morale qui
a dû parfois à l’art la faveur de. subsister
dans la pensée plus longuemeut que le mo-
dèle original.
Manon Lescaut est de celles-là. Au moment
où la frivole amie de Prévost, harmonieu-
sement célébrée par le génie de Massenet,
vient de nous rendre sa visite annuelle,
notre curiosité indiscrète prendra peut-
être quelque intérêt à feuilleter des
pages jaunies, à rapprocher du personnage
élégant et sentimental qui pleure en disant
adieu à une petite table, l’étrange, pittores-
que et un peu effarante silhouette qui vécut
réellement, et dont les aventures amoureu-
ses inspirèrent te ropiancier a*ant d’en-
thousiâsmër lë musicien.
Il n’est plus de doute sur ce point, au-
jourd’hui : rhéroïnejle l’ajbbé_ Prévost ne
fût pas une créatToïrde son imagination.
Manon a existé; elle a aimé, elle a été
aimée.
• Elle s’appelait Manon Porcher. C'était
une peu recommandable personne, libre
dans ses moeurs et -dans ses propos, belli-
queuse et vindicative, une fille de galan-
terie facile dont le charme restait assez fort
cependant, en ses intermittences et ses ma-
noeuvres, pour que ceux qui l’approchèrent
fussent pris à son jeu perfide.
Des incidents divers la firent condamner
à la déportation.
Fouettée et marquée au feu à la suite de
nombreux vols, Manon Porcher était entrée
pour la quatrième fois à l’Hôpital général
en 1717. D’un coup de rasoir, elle avait en-
levé deux doigts à l’exempt qui l’arrêtait.
Un autre jour, elle mit le feu à son ca-
chot de la Salpêtrière, tenta de poignarder
la religieuse et menaça de mort quiconque
l’approcherait.
Manon faisait alors partie d’une bande de
filles, incarcérée en même temps qu’elle, et
qui avait fomenté une révolte dans la pri-
son. Il fallut la réduire par les armes,,,. .
La chronique a conservé les noms de
quelques-unes de cesdrôlesses : Marie-Anne
Fontaine, une épouvantable mégère de
trente-huit ans, déjà condamnée à la déten-
tion perpétuelle après de multiples assassi-
nats ; Marguerite de Valy, une larronessé
qui portait la fleur de lys et était acoquinée
avec une association de brigands et de faux
monnayeurs opérant dans la forêt de Saint-
Germain.
Tout ce gibier de geôle fût embarqué
pour la Louisiane à l’été de 1719.
Ori avait adjoint à ces doyennes treize
filles de leur acabit. La plus jeune, Marie-
Françoise de Jouy de Pasly, avait dix-sept
ans ; elle est qualifiée « une tireuse de cou-
teau sur tout le monde et une blasphéma-
trice ».
• Jeanne Vigneron, pour sa part, a comme
notice de renseignement « très dangereuse,
fille par le poison et la fausse monnaie ».
Ce furent là les authentiques compagnes
de Manon Lescaut. La précieuse cargaison
n’en fut. pas moins saluée avec une joie dé-
lirante par les colons de la Louisiane. Les
galantes personnes furent même mariées si
promptement, dit-on, que deux soupirants
faillirent se battre pour la dernière « qui
avait l’air d’un soldat » et qu’ils tirèrent au
sort.
Entre la Manon de Prévost, entre celle
de Massenet et la jeune femme.qui ser vi t de
modèle, il y a, comme on le voit, dès diffé-
rences asséz sensibles.
On a peine à retrouver, parée de tout
l’éclat dè sa grâce et de sa séduction, dans
les raffinements d’une élégance tapageuse,*
dans le charme félin de sa personne et la
fraîcheur de son aguichant sourire, la « fille
perdue » qui mit le feu à son cachot et se
précipita furieuse, pour tuer, uu poignard à
la main.
Mais par une piquante et jolie malice, la
postérité s’est montrée indulgente à l’égard
de l’âme perverse qui avait beaucoup aimé.
Le temps, qui sème, lui aussi, l’illusion,
l’a gentiment régénérée. La littérature a
substitué à la drôlesse authentique une
femme ardente et frivole, victime sympa-
thique d’une flamme inconstante mais sin-
cère en ses caprices et parfois généreuse
en ses fantaisies,
L’amour et l’art ont fait ce mîrâcle de
rejeter dans la nuit de l’oubfi d’où nous ve-
nons de la sortir cette figure a£|g vilaine de
basse courtisane pour ue dresser désormais
devantnos esprits que la « Cléopâtre en
paniè^WKjui fut chantée de toWèrSWeur
de son lyrisme par le poète des grandes
Amours,
ALUEUT-IIiamENSCHMIDT. .
Dis coups de Bevclver
contre une Sentinelle
L’une des sentinelles qni gardent l'ou-
vrage de Bois-sous-Roehes, près Dommartin
et Tout, a été attaquée la nuit par des rô-
deurs.
Ceux-ci tirèrent sur elle à dix reprises dit-
féreo es des coups de revolver. Le so dat ri-
posta par six coups de fën, mais il semble
que ce fut sans résultat, car les rondes im-
médiatement organisées ne firent découvrir
personne dans les alentours.
L’administration militaire se montre très
réservée sur ce grave attentat et se retuse à
communiquer tout autre détail.
D’antre part, on complète cette première
information par lë télégramme suivant :
C’est dans la nuit de dimanche à lundi que
se produisit l’agression contre la sentinelle
de la poudrière de Bois-sous-Roche, près du
fort de Viiley-le-Sec. Des individus inconnus,
munis de lanternes à acétylène, s’approchè-
rent de l’ouvrage et tirèrent un coup oe feu
sur ie factionnaire qui riposta et donna
l’alarme, Des fondes, immédiatement laites,
demeiirèrecit infructueuses.
Le brigadier Eberard, de la 3« batterie du
6« d’artillerie, chef de poste, après avoir re-
levé la sentinelle, resta avec le factionnaire
qu’il avait accompagné.
LA MAJORITÉ
DE DEMAIN
Nous avons reconnu, dès le lende-
main du second tour, que la situation
était difficile. Mais nous commençons à
nous apercevoir qu’elle n’est pas'diffi-
cile seulement pour nous. Le raisonne-
ment par lequel nous . tentions de
montrer qu’une majorité de gauche,
sans les extrêmes,' est à la fois dé-
sirable et possible s’en trouve renjorcé.
L’altitude des socialistes unifiés cons-
titue, à cet égard, une sorte de Jait
nouveau.
Quand on a su, le u mai dernier,
qu’il y .aurait plus de ioo socialistes
an Parlement et que les radicaux
unifiés revendiquaient de leur côté
(non sans une lourde exagération)
entre i5ô et 200 élus, chacun s’est mis
aussitôt à raisonner comme si l'alliance
des deux partis, en vue de la forma-
tion d’une majorité de gouvernement,
allait aboutir à la constitution d’un
bloc Compact. On imaginait déjà
M. Thomas ministre des finances,
M. Compère-Morel ministre de l'agri-
culture, les unifiés votant le budget,
concourant au maintien de l’ordre
public, jalsant décorer leurs amis et
désignant les candidats facteurs ou
cantonniers à la, «'bienveillante atten-
tion » des préjets.
Les deux derniers termes de ce pro-
gramme pourront sans doute être line
réalité (ce ne sera du reste pas la pre-
mière fois). Mais pour le reste, il faut
dès maintenant que la rue de Valois
commence à déchanter. Qu'on y ait eu
l’espoir d’introduire les socialistes au
ministère, c’est évident. Dajis un des
brillants articles dont il a le secret,
M. Pelletan le laisse clairement en-
tendre, tout en regrettant que l’offre
ait été repoussée. « Les socialistes,:
écrit-il dans le Matin du ig mai, sont
maîtres dé poser leurs conditions. Je
ne parle pas de la part de pouvoir
qu’ils seraient en droit de réclainer et
que, du côté radical, on ne leur refn-
serait pas : il est fort douteux qu’ils
soient disposés à l’accepter. »
Vous trouverez peut-être que le ton
est un peu humble ; mais l’humilité de
la rue de Valois vis-à-vis du socialisme
unifié est traditionnelle. Les socialis-
tes y sont si bien habitués qu’ils ne
prennent plus aucune précaution ora-
toire pour l’expression populaire, à ces Jaiseürs
de ministres qu’ils se garderont bien
de se compromettre avec eux. Lisez
l’article de M. Copipère-Morel, dans
Z’Humanité du 16 mai, intitulé : Res-
tons nous-mêmes. C’est tout un pro-
gramme, qui se résume, avec la plus
parjaite netteté dans ces deux lignes
de conclusion : «r Non, non, mille Jois
non. Pas de bloc! Pas de délégation
des gauches l Pas de participations
ministérielles! ».
Le tout est de sàvoir si M. Compère-
Morel, obligé du reste à la violence
par l’appoint d’extrême-droite auquel
il doit son élection, représente bien
l’opinion de tous {es socialistes parle-
mentaires. Nous serions tentés de peu-f
ser que oui. H y a sans doute, parmi
les 102 élus unifiés, un certain nom-
bre d'aspirants ministres, qui ne ré-
sisteraient pas à là séduction du porte-
Dernière Heure
FAR18, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES. 20 Mai. Deprrh de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSK
CUIVRE
Comptant. ferme *63 7/6 -/- -/-
îmois...;.) *64-/- •-/- -/-
ETAIN ■ i ,
Somptant..) *149 -/- -/*
3 mois )soutenu * 160 IS/- -/- S/-
FER
domptapt..) f^bie 81/- -/- 4 % d
) mois ) 81/1 y, -/- 3 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
la 19 mai l»i&.
NEW-YORK, 20 MAI
'Cotons s mai, hausse 12 points; juillet,
fausse 9 points ; octobre, hausse 16 points ;
janvier, hausse 17 points. — Ferme,
Coté* t baisse 1 à 4 point.
NEW-YORK, 20 MAI
. II MI i. ntctauî
■Suivre Standard disp. 13 89 13 92
— juin .......... 13 89 —*3 92
Amalgamat. CoJI. .. 73 3 8 73 1 8
Ver 16 25 15 25
CHICAGO. 20 MAI
C. on ,OGR G. PRBCBD
Blé sur..7... Juillet.... 89 3 4 88 3 4
— ...... Septembre 68 1/4 87 3 8
Maïs snr Juillet.... 67 5/8 67 3 8
— Septembre 66 5 8 66 1 8
îaindonx sar. Juillet...„ 10 15 *0 15
s».. Septembre*-. . 10 30 10 39
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
Le Conseil général des Ardennes a adopté
nn voeu tendajjt à accorder le droit de vote
pour les femmes en général et en particulier
le droit de vote et l’éligibilité des femmes
pour les fonctions municipales.
Le Conseil général de la Marne a adressé
ses félicitations au gouvernement.
Le Conseil général de la Meuse a émis un
voeu en faveur du ravitaillement des troupes
en manoeuvres à l’aide de viandes réfri-
gérées ou congelées.
Le Conseil général de la Hante-Vienne a
émis un voeu en faveur du retour à la loi de
deux ans et demandant que les dépenses
nécessitées par l’augmentation des arme-
ments soient couvertes par nn impôt spécial
sur la richesse, en attendant le vote de l’im-
pôt progressif et global, sur le revenu avec
déclaration contrôlée.
RÉUNION DU COMITÉ EXECUTIF
DU PARTI RADICAL
L8 bureau du Comité exécutif du parti
radical et radical socialiste a tenu une séan-
ce très importante;
C’était la première réunion depuis le scru-
tin de ballottage.
Après discussion et à l’nnanimité, ie bu-
reau a adopté la résolution suivante :
« Le bureau du Comité exécutif du parti
radical et radical socialiste, beureux de
constater le succès lors des dernières élec-
tions, du programme adopté par le Congrès
de Pau, affirme la nécessité de faire préva-
loir au Parlement, par l’enteiite des partis
de gauche, cette politique si clairement ex-"
posée par son président d’honnenr, M. Emile
Combes ; décide de demander à ses élus,
dans la prochaine séance plénière du Comité,
Jxée gu 3 juin de déterminer leur action
législative en vue de réaliser sans aucun
retard les articles essentiels de son pro-
gramme et tout d’abord la réforme fiscale
et l’organisation definitive de la nation
armée. »
EN FAVEUR D’HANS!
Le Comité de l’Association des Dessina-
teurs humoristes s’est réuni hier soir pour
envisager les moyens d’aider leur camarade
H-msi, tout en restant sur le terrain profes-
sionnel.
A l'issue de cette réunion, le communiqué
suivant a été fait à la presse :
« Les membres de l’Association des Dessi-
na te ura humoristes, émus par l’arrestation
de leur camarade Hansi. ont spontanément
décidé d’envoyer à M. Wiltz, père de leur
camarade, une lettre dans laquelle ils lui
expriment la part qu’ils prennent à son
affliction et leur très vive et très respec-
tueuse. sympathie. »
ARRESTATION D’UNE
BANDE DE VOLEURS
La police vient d’arrêter une b mue d’in-
dividus qui volaient des tri-porteurs dans
les 11e et 12« arrondissements.
— 1
AGRESSION DANS UN TRAIN
TUNIS. — On mande de Meclàoui que le 17
courant, vers neuf heures et demie du soir,
an moment où un train circulant entre
Meclàoui et Sfax montait lentement nne
pente située à deux kilomètres environ de
Gafsa, trois indigènes, grâce an ralentisse-
ment du convoi, sautèrent dans le ionrgon
de qneue et assommèrent à coups de matra-
que M. Boyer, chet de train et le précipitè-
rent snr la voie.
Malgré ses blessures, M. Boyer put rega-
gner Gafsa et prévint les autorités.
L’agression avait été si rapide que le chef
de train ne pat fournir aucun signalement
des indigènes qni l’avaient attaqué ; il a DU,
toutefois, en griffer nn au visage.
Rien n’a été volé dans le fourgons
Jeuille. Mais les radicaux seraient
bien naïfs de croire qu’ils annexeront
une fraction quelconque du socialisme
parlementaire en appelant aux hon-
neurs deux ou trois de ses membres.
Ces derniers seront aussitôt jalousés,
excommuniés, voués â la même haine '
qni poursuit encore, après des années,
Millerqnd et Briand. Pourquoi du
reste rabaisser la question à une mes-
quine afiaire de portefeuilles et de ri-
valités personnelles. La vérité est tout
simplement que les socialistes, élus sur
un programme ou si l’on veut sur une
attitude de lutte de classes et de pro-
testation chronique contre tout ce qui
existe,.ne peuvent matériellement pas
s’associer régulièrement à l’oeuvre
d’une majorité de gouvernement.
Là conclusion, c’est que la majorité
d’extrême-gauche, dont au lendemain
du ballottage on nous a annoncé la
formation comme seule possible, n’a
aucune chance de solidité, Le minis-
tère Doumergue, qui ne peut compter
actuellement que sur cette majorité-
là, est Jort embarrassé. S’il fait une
politique de gouvernement, notam-
ment dans la question militaire, le
voilà immédiatement lâché par les 100
vpix socialistes ; et s’il se soumet hum-
blement à ces dernières, est-il bien
sûr de conserver avec lui tous les uni-
fiés de la rue de Valois eux-mêmes ?
La situation du cabinet est donc fort
délicate, d’autant plus que, par sa
faute du reste, il se trouve en présence
d’embarras financiers exceptionnels.
Le trésor est, en effet, dans un état
de pénurie absolument inouï,
La majorité d’extrême-gauche nous
paraît donc fort précaire et de moins
. en moins viable à mesure que les so-
cialistes, les uns après les autres, font
connaître leur répugnance à s’y ins-
crire,, On nous a reproché de diminuer
à l’excès le contingent radical unifié
et socialiste indépendant en l’estimant
4 à i3o sièges. Les discussions, déjà ai-
gres, entre unifiés socialistes et radi-
caux, nous font penser au contraire
de plu$ en plus que la rue de Valois
dura de graves mécomptes quand elle
voudra grouper son troupeau. La seule
unification sérieuse de notre histoire
parlementaire est celle des socialistes.
Par contre nous savons par expérience
comment on se fait inscrire à la rue
de Valois pour voter régulièrement
contre ses instructions — générale-
ment ridicules du reste. Soyez sûrs
qu’il en sera encore ainsi. Quand bien
même le groupe comprendrait i5o
élus, ce ne seront pas i5o voix votant
toutes dans le même sens.
Et nous en revenons alors à notre
idée qu'une majorité de gouvernement
ayant sa base à gauche, à Vexclusion
des révolutionnaires et des démago-
gues qui gravitent dans leur orbite,
ne manquera pas d’attirer autour de
son noyau un grand nombre de radi-
caux socialistes, unifiés ou non, ceux
qui, tout en étant démocrates, se re-
fusent à la révolution et à l'interna-
tionalisme. Si nous nous limitons réso-
lument sur notre droite, comme nous
l’avons soigneusement fait jusqu’ici,
nous retrouverons certainement, pour
une politique de laïcité, de réformes
et de déf ense nationale, ces majorités
de gauche qui tant de fois ont donné
à la France des ministères dont elle
n’a pas eu, en somme, à se plaindre.
P. H.
"MON VILLAGE’
par l’Oncle UANSI
üichê Petit Havre
Grâce à l’obligeance de l’éditeur, M. Floury, nous sommes neureux de reproduire uns
des plus jolies pages de l’album d’Hansi dont nous avons annoncé hier la sensationnelle
arrestation.
Cet ouvrage est exposé à notre vitrine et nos lecteurs pourront y voir des caricatures
assez vives de certains personnages teutonîques ; mais il n’en reste pas moins que c est
un. album pour enfants et que les autorités allemandes sont en train de se couvrir de
ridicule' en y voyant nn crime de haute trahison,
En FflVEUR U HflHSI
Çomm8 nous l’annoncions hier, la Société
des dessinateurs humoristes compte inter-
venir en faveur de l’artiste, alsacien îliusi,
qui est déféré à la cour de Leipzig, sous l'in-
culpation de haute trahison.
Les dessinateurs prendront les résolutions
nécessaires, dictées uniquement par le souci
de solidarité professionnelle. M. Maurice
Neumont, secrétaire général d8 la Société
des dessinateurs humoristes, dont Hansi est
membre actif, fera à ses confrères uae pro-
position qui sera probablement adoptée.
La Société composerait nn album qui
comprendrait des dessins et des peintures
inspirés par l’Alsace. L’album serait édité et
vendu dans le but soit d'assurer à la famille
de l’artiste alsacien la sécurité matérielle si
Hansi est condamné, soit d’offrir à celui-ci
une oeuvre d’art dans le cas où la cour im-
périale reconnaîtrait l’inanité de l’inculpa-
tion. -■ f'>; ™| ' | ' ■
En outre, les originaux de l’album consti-
tueront un salon qui se tiendra, dans un
mois environ, au siège de la Société des des-
sinateurs humoristes, rue de la Boétie, 64
bis. Iis seront également vendus au profit de
Hansi et de sa famille.
Le dessinateur Willette, interviewé par un
de nos confrères, lui a déclaré :
— « Nous avons nne arme terrible, la sa-
tire. Mais je ne crois pas que ce soit lejno-
ment de s’en servir. Nous risquerions d’irri-
ter davantage les persécuteurs de notre ami
d’Alsace et d’aggraver sa situation. Atten-
dons, en moruant de rage et d’impatience
notre crayon. Notre Intervention, actuelle-
ment, ce serait du poil à gratter jeté sur
l'Aile magne, „ .
» Je ne venx pas croire encore que Hansi
puisse être condamné pour Mon Village. Il y
a là-bas ün empereur qui a fait lui-même
ses preuves de dessinateur humoriste et.
jouit d’une certaine réputation de générosité.
Laissera-t-il 6e commettre celte gaffe colos-
saie t , . . ,
» Si Hansi est condamné, alors, oh ' alors,
nous dirons tout ce que nous avons snr le
coeur, et nous tuerons noî ennemis par le
ridicule, avec entrain, je vous l’assure. »
L'arrestation jPEssad Pacha
On mande de Durazzo, que le mouvement
de révolte ayant pris, ces jours derniers, un
caractère de p'us en plus menaçant, malgré
les efforts laits pour l’enrayer, et la marche
des rebelles contre Durazzo pendant la jour-
née ayant accentué le danger, Essad Pacha,
le prétendant turc, dont la complicité et la
doilbte jeu devenaient, dit-on; de plus en
plus manifestes, fit ses préparatifs pour être
prêt à toute éventualité.
Eu conséquence, il portait à 89 hommes
sa garde du corps qui se composait d’ordi-
naire de quelques nommes seulement. C’est
ce fait, ainsi que des preuves de !a complici-
té d’Essad Pacha dans les derniers événe-
ments qui déterminèrent le prince à le des-
tituer.
Un officier hollandais, accompagné d’un
antre envoyé, furent chargés de transmettre
à Essad Pacha le message du prince d'Alba-
nie, dont le texte fut arrêté, après une lon-
gue délibération dans le palais du prince, eu
forme de décision-princière.
En même temps, EssadPicha était invité
à renvoyer sa garde renforcée et à livrer le»
armes dont celle-ci était munie.
On croit aujourd’hui qu’en demandant, il
jaune semaine, au prince Prink Bb Boda
l’envoi d’une lorce de3,000 hommes destinés
à prendre part à une expédition contré les
Epirotes, le prince de Wïed n’avait nulle-
ment envisagé le départ de ces troupes pour
l’Epire, mais avait tenu à s’assurer leur ap-
pui contre les partisans d’Essad Pacha.
D’autre part, les nouvelles de Tirana re-
çues ces jours derniers à Sculari montrent
la situation dans cette ville comme extrê-
mement tendue.
C’est ainsi que le consul d’Italie avait reçu
d’instituteurs italiens établis à Tirana de*
lettres demandant l’envoi d’urgence cia
moyens de protection.
Selon certaines indications, ce serait Fazil
?.oeha qui aurait démasqué les intrigues
d’Essad Pacha contre le prince.
En tout cas, d’après les renseignements
reçus à Durazzo, les partisans d’Essad Pacha
auraient arboré le drapeau turc à Tirana,
qui parait être le centre du mouvement in-
surrectionnel.
L’ACCIDENT DU GOUVERNEUR
DE LA GUADELOUPE
Une correspondance, privée de la Poiute-
à-Pitre annonçait que M. Merwart, gouver-
neur de la Guadeloupe, sa famille et son
chef de Cabinet ont été victimes d’arte ten-
tative d’empoisonnement, le 12 avril der-
nier, M. Meiwart aurait été gravement ma-
lade. >
Au ministère des colonies on a reçu des
renseignements mettant cette nouvelle au
poiat. Il ne s’agirait nullement d’une tenta-
tive d’empoisonnement, mais d’un accident.
Le gouverneur èt les siens ayant absorbé des
aliments avariés.
Aucun des malades n’a jamais été en dan-
ger des snites de cet accident.
ACCIDENT SUR UN
CONTRE-TORPILLEUR
BIZERTE. — On annonce qu’un accident
s’est produit dans la chaufferie arrière du
contre-torpilleur Renaudm. en manoeuvre.
Cinq hommes ont reçu des brûlures ; qua-
tre hommes ont succombé.
Le Renaudin est rentré à Bizerte.
UNE DÉLÉGATION TNGLAISE
EN ALLEMAGNE
BERLIN. — Une délégation des travailleurs
anglais est arrivée hier ; elle a été reçue au
Reichstag par le secrétaire d’Etat M. Del-
bruck. .
Le président de cette 1 délégation a dit que
ses camarades et lui sont venus pour expri-
mer leurs sentiments d’amitié et de sympa-
thie an peuple allemand.
M. Delbruck a répondu que cette déclara-
tion trouverait en Allemagne nn écho sym-
pathique. _
CHUTE D’AVIATEURS
LIUBIM (Russie). — L’aviateur militaire Al-
brecht ayant à bord de son appareil un sous-
offleier, a fait nne chute.
Les deux aviateurs ont été blessés griève-
ment
L’ARRESTATION D’ESSAD PACHA
DURAZZO. — D’après des [informations pui-
sées à une source officielle, les événements
de la journée de mardi peuvent se résumer
de la façon suivante :
A !a suite d’un mouvement insurrection-
nel qu nord-est de Durazzo qui s’était pro-
pagé jusqu'à Sctaiak, à douze kilomètres de
Durazzo, le Prince avait chargé du comman-
dement le major hollandais Siuyss.
Par mesure de précaution, Essad s’était
enfermé ie soir avec nne forte troupe d’hom-
mes armés dans sa maison où l’on trans-
porta dans le courant de la nuit de grandes
quantités de munitions.
Comme le major Sluyss estimait qu’en rai-
son de la situation troublée, l’attitude de Es-
sad n’était pas compatible avec le maintien
de ia sécurité et de l’Ordre, il somma à trois
heures du matin Essad pacha de disperser
sa garde et de livrer ses armes.
Essad, an lieu d’obéir à cette injonction, fit
commencer la fusillade.
Le major hollandais se vit obligé d’em-
ployer la force contre la position fortifiée de
Essad.
Après une fusillade nourrie de part et
d’antre, on fit intervenir les canons pour
produire un effet moral pJtes grand.
Dès le premier coap de tasil, des détac he-
ments de marins austro-nongrois et italiens
allient été débarqués. Ils prirent immédia-
tement possession auprès du Palais dn prince
pour le mettre à l’abri d’un coup de main,
pendant que des bandes de nationalistes ar-
més gardaientla ville.
Au dixième coup de canon, le drapeau
blanc fut hissé sur la maison de Essad. Un
détachement composé de marins austro-
hongrois et italiens alla chercher Essad
dans sa maison pour le conduire sur le
croiseur Sztgetvan, où il reste à la disposi-
tion du prince.
DURAZZO — Le Prince Guillaume a fait une
longue conférence à laquelle ont pris part le
chargé d’affa res d’Italie et le ministre d'Au-
triche-Hongrie. Il a été décidé que Essad,
après avoir signé, un engagement 4a nas
rentrer en Italie, sans permission, passerait
à bord du vapeur italien Benghazi et serait
dirigé sur. Brindisi. . ■ ;* .
Le vapeur Benghazi a quitté Durazzo à trou
heures.
DURAZZO. — Les matelots italiens et austro-
hongrois sont toujours à terre, sur la de
mande du prince et pour la seule protection
de la famille princière et des légations étran-
gères.
Le prince a communiqué hier matin an
ministre d’Autriche-Hongrie et au chargé
d’affaires italien qu’il avait décidé de main-
tenir dans lears tondions les ministres ac-
tuels pour la gestion des aff lires, jusqu’à la
formation du nouveau ministère dont Mufid
Bey assume la présidence et les affaires
étrangères. , J r‘„
Les deux diplomates ont répondu qu ils
n’avaient aucune objection à présenter.
ikU MAROC
X,es Récompenses
Suivant la Frange Militaire, le généri
Lyautey a demandé télégraphiquement aû
ministre de la gnerre nn certain nombre da
récompenses (inscription d’office an tableau
d’avancement et concours) pour les militai-
res grièvement blessés an cours des combats
des 10 et 12 mai.
Il aurait, en loutre, demandé la nomma»
tion an grade de général de division des gé»
néraux de brigade Baümgarten et Gouraud»
Les Espagnols au Maroc
MADRID. — Une dépêche officielle de Ceiï-
tat annonce que le fort Menisla a été atta-
qué.
Les Espagnols ont eu un lieutenant tué el
trois hommes blessés,
L’ennemi a été refoulé avec de grandes
pertes..
mamaiÊmmÊmiÊiÊmiÊÊmmÊÊÊÊmSÊÊÊÊSÊ!SÊÊÊÊÊÊÊSÊSÊlÊSSSBBÊÊÊBBSBSÊ
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La Vio Arlisliqne ri Littéraire
LES DEUX MANON
Le théâtre a ce pouvoir séduisant de
tous donner l’illusion de la vie et, par l'art
des mots, du costume, du décor, par révo-
cation du milieu, de ressusciter un instant
le passé. _ . , • -
Des héroïnes estompées par le temps,
images falotes au fond de nos souvenirs,
vaguement entrevues, ie plus souvent, par
nos imaginations nourries de lectures, ont
été ainsi ramenées au jour de la rampe par
la fantaisie d’un poète ou l’habileté d’un
dramaturge.
La scène leur a prêté une sorte de sur-
vie qui s’ingénia par l’artitlce dramatique
à prolonger l’autre au delà des , aimées de
silence et d'oubli.
Dès figures ont connu l’honneur pos-
thume des gloires renouvelées ; certai-
nes autres, moins notoires, une révélation
imprévue.
Il en est aussi qui, par le prestige du
théâtre, sortirent des nuages de la légende
et prirent tout à coup des lignes précises.
Une existence presque réelle leur vint du
fait de la matérialisation scénique.
Envers le plus grand nombre, surtout
lorsqu’il s’agit des femmes, l’auteur dra-
matique s’est généralement conduit en ga-
lant poète.
Il a retouché le portrait que lui léguait
l’histoire, il l’a paré, enjolivé au point d’en
modifier complètement le caractère. Il a
créé une nouvellé personnalité morale qui
a dû parfois à l’art la faveur de. subsister
dans la pensée plus longuemeut que le mo-
dèle original.
Manon Lescaut est de celles-là. Au moment
où la frivole amie de Prévost, harmonieu-
sement célébrée par le génie de Massenet,
vient de nous rendre sa visite annuelle,
notre curiosité indiscrète prendra peut-
être quelque intérêt à feuilleter des
pages jaunies, à rapprocher du personnage
élégant et sentimental qui pleure en disant
adieu à une petite table, l’étrange, pittores-
que et un peu effarante silhouette qui vécut
réellement, et dont les aventures amoureu-
ses inspirèrent te ropiancier a*ant d’en-
thousiâsmër lë musicien.
Il n’est plus de doute sur ce point, au-
jourd’hui : rhéroïnejle l’ajbbé_ Prévost ne
fût pas une créatToïrde son imagination.
Manon a existé; elle a aimé, elle a été
aimée.
• Elle s’appelait Manon Porcher. C'était
une peu recommandable personne, libre
dans ses moeurs et -dans ses propos, belli-
queuse et vindicative, une fille de galan-
terie facile dont le charme restait assez fort
cependant, en ses intermittences et ses ma-
noeuvres, pour que ceux qui l’approchèrent
fussent pris à son jeu perfide.
Des incidents divers la firent condamner
à la déportation.
Fouettée et marquée au feu à la suite de
nombreux vols, Manon Porcher était entrée
pour la quatrième fois à l’Hôpital général
en 1717. D’un coup de rasoir, elle avait en-
levé deux doigts à l’exempt qui l’arrêtait.
Un autre jour, elle mit le feu à son ca-
chot de la Salpêtrière, tenta de poignarder
la religieuse et menaça de mort quiconque
l’approcherait.
Manon faisait alors partie d’une bande de
filles, incarcérée en même temps qu’elle, et
qui avait fomenté une révolte dans la pri-
son. Il fallut la réduire par les armes,,,. .
La chronique a conservé les noms de
quelques-unes de cesdrôlesses : Marie-Anne
Fontaine, une épouvantable mégère de
trente-huit ans, déjà condamnée à la déten-
tion perpétuelle après de multiples assassi-
nats ; Marguerite de Valy, une larronessé
qui portait la fleur de lys et était acoquinée
avec une association de brigands et de faux
monnayeurs opérant dans la forêt de Saint-
Germain.
Tout ce gibier de geôle fût embarqué
pour la Louisiane à l’été de 1719.
Ori avait adjoint à ces doyennes treize
filles de leur acabit. La plus jeune, Marie-
Françoise de Jouy de Pasly, avait dix-sept
ans ; elle est qualifiée « une tireuse de cou-
teau sur tout le monde et une blasphéma-
trice ».
• Jeanne Vigneron, pour sa part, a comme
notice de renseignement « très dangereuse,
fille par le poison et la fausse monnaie ».
Ce furent là les authentiques compagnes
de Manon Lescaut. La précieuse cargaison
n’en fut. pas moins saluée avec une joie dé-
lirante par les colons de la Louisiane. Les
galantes personnes furent même mariées si
promptement, dit-on, que deux soupirants
faillirent se battre pour la dernière « qui
avait l’air d’un soldat » et qu’ils tirèrent au
sort.
Entre la Manon de Prévost, entre celle
de Massenet et la jeune femme.qui ser vi t de
modèle, il y a, comme on le voit, dès diffé-
rences asséz sensibles.
On a peine à retrouver, parée de tout
l’éclat dè sa grâce et de sa séduction, dans
les raffinements d’une élégance tapageuse,*
dans le charme félin de sa personne et la
fraîcheur de son aguichant sourire, la « fille
perdue » qui mit le feu à son cachot et se
précipita furieuse, pour tuer, uu poignard à
la main.
Mais par une piquante et jolie malice, la
postérité s’est montrée indulgente à l’égard
de l’âme perverse qui avait beaucoup aimé.
Le temps, qui sème, lui aussi, l’illusion,
l’a gentiment régénérée. La littérature a
substitué à la drôlesse authentique une
femme ardente et frivole, victime sympa-
thique d’une flamme inconstante mais sin-
cère en ses caprices et parfois généreuse
en ses fantaisies,
L’amour et l’art ont fait ce mîrâcle de
rejeter dans la nuit de l’oubfi d’où nous ve-
nons de la sortir cette figure a£|g vilaine de
basse courtisane pour ue dresser désormais
devantnos esprits que la « Cléopâtre en
paniè^WKjui fut chantée de toWèrSWeur
de son lyrisme par le poète des grandes
Amours,
ALUEUT-IIiamENSCHMIDT. .
Dis coups de Bevclver
contre une Sentinelle
L’une des sentinelles qni gardent l'ou-
vrage de Bois-sous-Roehes, près Dommartin
et Tout, a été attaquée la nuit par des rô-
deurs.
Ceux-ci tirèrent sur elle à dix reprises dit-
féreo es des coups de revolver. Le so dat ri-
posta par six coups de fën, mais il semble
que ce fut sans résultat, car les rondes im-
médiatement organisées ne firent découvrir
personne dans les alentours.
L’administration militaire se montre très
réservée sur ce grave attentat et se retuse à
communiquer tout autre détail.
D’antre part, on complète cette première
information par lë télégramme suivant :
C’est dans la nuit de dimanche à lundi que
se produisit l’agression contre la sentinelle
de la poudrière de Bois-sous-Roche, près du
fort de Viiley-le-Sec. Des individus inconnus,
munis de lanternes à acétylène, s’approchè-
rent de l’ouvrage et tirèrent un coup oe feu
sur ie factionnaire qui riposta et donna
l’alarme, Des fondes, immédiatement laites,
demeiirèrecit infructueuses.
Le brigadier Eberard, de la 3« batterie du
6« d’artillerie, chef de poste, après avoir re-
levé la sentinelle, resta avec le factionnaire
qu’il avait accompagné.
LA MAJORITÉ
DE DEMAIN
Nous avons reconnu, dès le lende-
main du second tour, que la situation
était difficile. Mais nous commençons à
nous apercevoir qu’elle n’est pas'diffi-
cile seulement pour nous. Le raisonne-
ment par lequel nous . tentions de
montrer qu’une majorité de gauche,
sans les extrêmes,' est à la fois dé-
sirable et possible s’en trouve renjorcé.
L’altitude des socialistes unifiés cons-
titue, à cet égard, une sorte de Jait
nouveau.
Quand on a su, le u mai dernier,
qu’il y .aurait plus de ioo socialistes
an Parlement et que les radicaux
unifiés revendiquaient de leur côté
(non sans une lourde exagération)
entre i5ô et 200 élus, chacun s’est mis
aussitôt à raisonner comme si l'alliance
des deux partis, en vue de la forma-
tion d’une majorité de gouvernement,
allait aboutir à la constitution d’un
bloc Compact. On imaginait déjà
M. Thomas ministre des finances,
M. Compère-Morel ministre de l'agri-
culture, les unifiés votant le budget,
concourant au maintien de l’ordre
public, jalsant décorer leurs amis et
désignant les candidats facteurs ou
cantonniers à la, «'bienveillante atten-
tion » des préjets.
Les deux derniers termes de ce pro-
gramme pourront sans doute être line
réalité (ce ne sera du reste pas la pre-
mière fois). Mais pour le reste, il faut
dès maintenant que la rue de Valois
commence à déchanter. Qu'on y ait eu
l’espoir d’introduire les socialistes au
ministère, c’est évident. Dajis un des
brillants articles dont il a le secret,
M. Pelletan le laisse clairement en-
tendre, tout en regrettant que l’offre
ait été repoussée. « Les socialistes,:
écrit-il dans le Matin du ig mai, sont
maîtres dé poser leurs conditions. Je
ne parle pas de la part de pouvoir
qu’ils seraient en droit de réclainer et
que, du côté radical, on ne leur refn-
serait pas : il est fort douteux qu’ils
soient disposés à l’accepter. »
Vous trouverez peut-être que le ton
est un peu humble ; mais l’humilité de
la rue de Valois vis-à-vis du socialisme
unifié est traditionnelle. Les socialis-
tes y sont si bien habitués qu’ils ne
prennent plus aucune précaution ora-
toire pour
de ministres qu’ils se garderont bien
de se compromettre avec eux. Lisez
l’article de M. Copipère-Morel, dans
Z’Humanité du 16 mai, intitulé : Res-
tons nous-mêmes. C’est tout un pro-
gramme, qui se résume, avec la plus
parjaite netteté dans ces deux lignes
de conclusion : «r Non, non, mille Jois
non. Pas de bloc! Pas de délégation
des gauches l Pas de participations
ministérielles! ».
Le tout est de sàvoir si M. Compère-
Morel, obligé du reste à la violence
par l’appoint d’extrême-droite auquel
il doit son élection, représente bien
l’opinion de tous {es socialistes parle-
mentaires. Nous serions tentés de peu-f
ser que oui. H y a sans doute, parmi
les 102 élus unifiés, un certain nom-
bre d'aspirants ministres, qui ne ré-
sisteraient pas à là séduction du porte-
Dernière Heure
FAR18, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES. 20 Mai. Deprrh de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSK
CUIVRE
Comptant. ferme *63 7/6 -/- -/-
îmois...;.) *64-/- •-/- -/-
ETAIN ■ i ,
Somptant..) *149 -/- -/*
3 mois )soutenu * 160 IS/- -/- S/-
FER
domptapt..) f^bie 81/- -/- 4 % d
) mois ) 81/1 y, -/- 3 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
la 19 mai l»i&.
NEW-YORK, 20 MAI
'Cotons s mai, hausse 12 points; juillet,
fausse 9 points ; octobre, hausse 16 points ;
janvier, hausse 17 points. — Ferme,
Coté* t baisse 1 à 4 point.
NEW-YORK, 20 MAI
. II MI i. ntctauî
■Suivre Standard disp. 13 89 13 92
— juin .......... 13 89 —*3 92
Amalgamat. CoJI. .. 73 3 8 73 1 8
Ver 16 25 15 25
CHICAGO. 20 MAI
C. on ,OGR G. PRBCBD
Blé sur..7... Juillet.... 89 3 4 88 3 4
— ...... Septembre 68 1/4 87 3 8
Maïs snr Juillet.... 67 5/8 67 3 8
— Septembre 66 5 8 66 1 8
îaindonx sar. Juillet...„ 10 15 *0 15
s».. Septembre*-. . 10 30 10 39
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
Le Conseil général des Ardennes a adopté
nn voeu tendajjt à accorder le droit de vote
pour les femmes en général et en particulier
le droit de vote et l’éligibilité des femmes
pour les fonctions municipales.
Le Conseil général de la Marne a adressé
ses félicitations au gouvernement.
Le Conseil général de la Meuse a émis un
voeu en faveur du ravitaillement des troupes
en manoeuvres à l’aide de viandes réfri-
gérées ou congelées.
Le Conseil général de la Hante-Vienne a
émis un voeu en faveur du retour à la loi de
deux ans et demandant que les dépenses
nécessitées par l’augmentation des arme-
ments soient couvertes par nn impôt spécial
sur la richesse, en attendant le vote de l’im-
pôt progressif et global, sur le revenu avec
déclaration contrôlée.
RÉUNION DU COMITÉ EXECUTIF
DU PARTI RADICAL
L8 bureau du Comité exécutif du parti
radical et radical socialiste a tenu une séan-
ce très importante;
C’était la première réunion depuis le scru-
tin de ballottage.
Après discussion et à l’nnanimité, ie bu-
reau a adopté la résolution suivante :
« Le bureau du Comité exécutif du parti
radical et radical socialiste, beureux de
constater le succès lors des dernières élec-
tions, du programme adopté par le Congrès
de Pau, affirme la nécessité de faire préva-
loir au Parlement, par l’enteiite des partis
de gauche, cette politique si clairement ex-"
posée par son président d’honnenr, M. Emile
Combes ; décide de demander à ses élus,
dans la prochaine séance plénière du Comité,
Jxée gu 3 juin de déterminer leur action
législative en vue de réaliser sans aucun
retard les articles essentiels de son pro-
gramme et tout d’abord la réforme fiscale
et l’organisation definitive de la nation
armée. »
EN FAVEUR D’HANS!
Le Comité de l’Association des Dessina-
teurs humoristes s’est réuni hier soir pour
envisager les moyens d’aider leur camarade
H-msi, tout en restant sur le terrain profes-
sionnel.
A l'issue de cette réunion, le communiqué
suivant a été fait à la presse :
« Les membres de l’Association des Dessi-
na te ura humoristes, émus par l’arrestation
de leur camarade Hansi. ont spontanément
décidé d’envoyer à M. Wiltz, père de leur
camarade, une lettre dans laquelle ils lui
expriment la part qu’ils prennent à son
affliction et leur très vive et très respec-
tueuse. sympathie. »
ARRESTATION D’UNE
BANDE DE VOLEURS
La police vient d’arrêter une b mue d’in-
dividus qui volaient des tri-porteurs dans
les 11e et 12« arrondissements.
— 1
AGRESSION DANS UN TRAIN
TUNIS. — On mande de Meclàoui que le 17
courant, vers neuf heures et demie du soir,
an moment où un train circulant entre
Meclàoui et Sfax montait lentement nne
pente située à deux kilomètres environ de
Gafsa, trois indigènes, grâce an ralentisse-
ment du convoi, sautèrent dans le ionrgon
de qneue et assommèrent à coups de matra-
que M. Boyer, chet de train et le précipitè-
rent snr la voie.
Malgré ses blessures, M. Boyer put rega-
gner Gafsa et prévint les autorités.
L’agression avait été si rapide que le chef
de train ne pat fournir aucun signalement
des indigènes qni l’avaient attaqué ; il a DU,
toutefois, en griffer nn au visage.
Rien n’a été volé dans le fourgons
Jeuille. Mais les radicaux seraient
bien naïfs de croire qu’ils annexeront
une fraction quelconque du socialisme
parlementaire en appelant aux hon-
neurs deux ou trois de ses membres.
Ces derniers seront aussitôt jalousés,
excommuniés, voués â la même haine '
qni poursuit encore, après des années,
Millerqnd et Briand. Pourquoi du
reste rabaisser la question à une mes-
quine afiaire de portefeuilles et de ri-
valités personnelles. La vérité est tout
simplement que les socialistes, élus sur
un programme ou si l’on veut sur une
attitude de lutte de classes et de pro-
testation chronique contre tout ce qui
existe,.ne peuvent matériellement pas
s’associer régulièrement à l’oeuvre
d’une majorité de gouvernement.
Là conclusion, c’est que la majorité
d’extrême-gauche, dont au lendemain
du ballottage on nous a annoncé la
formation comme seule possible, n’a
aucune chance de solidité, Le minis-
tère Doumergue, qui ne peut compter
actuellement que sur cette majorité-
là, est Jort embarrassé. S’il fait une
politique de gouvernement, notam-
ment dans la question militaire, le
voilà immédiatement lâché par les 100
vpix socialistes ; et s’il se soumet hum-
blement à ces dernières, est-il bien
sûr de conserver avec lui tous les uni-
fiés de la rue de Valois eux-mêmes ?
La situation du cabinet est donc fort
délicate, d’autant plus que, par sa
faute du reste, il se trouve en présence
d’embarras financiers exceptionnels.
Le trésor est, en effet, dans un état
de pénurie absolument inouï,
La majorité d’extrême-gauche nous
paraît donc fort précaire et de moins
. en moins viable à mesure que les so-
cialistes, les uns après les autres, font
connaître leur répugnance à s’y ins-
crire,, On nous a reproché de diminuer
à l’excès le contingent radical unifié
et socialiste indépendant en l’estimant
4 à i3o sièges. Les discussions, déjà ai-
gres, entre unifiés socialistes et radi-
caux, nous font penser au contraire
de plu$ en plus que la rue de Valois
dura de graves mécomptes quand elle
voudra grouper son troupeau. La seule
unification sérieuse de notre histoire
parlementaire est celle des socialistes.
Par contre nous savons par expérience
comment on se fait inscrire à la rue
de Valois pour voter régulièrement
contre ses instructions — générale-
ment ridicules du reste. Soyez sûrs
qu’il en sera encore ainsi. Quand bien
même le groupe comprendrait i5o
élus, ce ne seront pas i5o voix votant
toutes dans le même sens.
Et nous en revenons alors à notre
idée qu'une majorité de gouvernement
ayant sa base à gauche, à Vexclusion
des révolutionnaires et des démago-
gues qui gravitent dans leur orbite,
ne manquera pas d’attirer autour de
son noyau un grand nombre de radi-
caux socialistes, unifiés ou non, ceux
qui, tout en étant démocrates, se re-
fusent à la révolution et à l'interna-
tionalisme. Si nous nous limitons réso-
lument sur notre droite, comme nous
l’avons soigneusement fait jusqu’ici,
nous retrouverons certainement, pour
une politique de laïcité, de réformes
et de déf ense nationale, ces majorités
de gauche qui tant de fois ont donné
à la France des ministères dont elle
n’a pas eu, en somme, à se plaindre.
P. H.
"MON VILLAGE’
par l’Oncle UANSI
üichê Petit Havre
Grâce à l’obligeance de l’éditeur, M. Floury, nous sommes neureux de reproduire uns
des plus jolies pages de l’album d’Hansi dont nous avons annoncé hier la sensationnelle
arrestation.
Cet ouvrage est exposé à notre vitrine et nos lecteurs pourront y voir des caricatures
assez vives de certains personnages teutonîques ; mais il n’en reste pas moins que c est
un. album pour enfants et que les autorités allemandes sont en train de se couvrir de
ridicule' en y voyant nn crime de haute trahison,
En FflVEUR U HflHSI
Çomm8 nous l’annoncions hier, la Société
des dessinateurs humoristes compte inter-
venir en faveur de l’artiste, alsacien îliusi,
qui est déféré à la cour de Leipzig, sous l'in-
culpation de haute trahison.
Les dessinateurs prendront les résolutions
nécessaires, dictées uniquement par le souci
de solidarité professionnelle. M. Maurice
Neumont, secrétaire général d8 la Société
des dessinateurs humoristes, dont Hansi est
membre actif, fera à ses confrères uae pro-
position qui sera probablement adoptée.
La Société composerait nn album qui
comprendrait des dessins et des peintures
inspirés par l’Alsace. L’album serait édité et
vendu dans le but soit d'assurer à la famille
de l’artiste alsacien la sécurité matérielle si
Hansi est condamné, soit d’offrir à celui-ci
une oeuvre d’art dans le cas où la cour im-
périale reconnaîtrait l’inanité de l’inculpa-
tion. -■ f'>; ™| ' | ' ■
En outre, les originaux de l’album consti-
tueront un salon qui se tiendra, dans un
mois environ, au siège de la Société des des-
sinateurs humoristes, rue de la Boétie, 64
bis. Iis seront également vendus au profit de
Hansi et de sa famille.
Le dessinateur Willette, interviewé par un
de nos confrères, lui a déclaré :
— « Nous avons nne arme terrible, la sa-
tire. Mais je ne crois pas que ce soit lejno-
ment de s’en servir. Nous risquerions d’irri-
ter davantage les persécuteurs de notre ami
d’Alsace et d’aggraver sa situation. Atten-
dons, en moruant de rage et d’impatience
notre crayon. Notre Intervention, actuelle-
ment, ce serait du poil à gratter jeté sur
l'Aile magne, „ .
» Je ne venx pas croire encore que Hansi
puisse être condamné pour Mon Village. Il y
a là-bas ün empereur qui a fait lui-même
ses preuves de dessinateur humoriste et.
jouit d’une certaine réputation de générosité.
Laissera-t-il 6e commettre celte gaffe colos-
saie t , . . ,
» Si Hansi est condamné, alors, oh ' alors,
nous dirons tout ce que nous avons snr le
coeur, et nous tuerons noî ennemis par le
ridicule, avec entrain, je vous l’assure. »
L'arrestation jPEssad Pacha
On mande de Durazzo, que le mouvement
de révolte ayant pris, ces jours derniers, un
caractère de p'us en plus menaçant, malgré
les efforts laits pour l’enrayer, et la marche
des rebelles contre Durazzo pendant la jour-
née ayant accentué le danger, Essad Pacha,
le prétendant turc, dont la complicité et la
doilbte jeu devenaient, dit-on; de plus en
plus manifestes, fit ses préparatifs pour être
prêt à toute éventualité.
Eu conséquence, il portait à 89 hommes
sa garde du corps qui se composait d’ordi-
naire de quelques nommes seulement. C’est
ce fait, ainsi que des preuves de !a complici-
té d’Essad Pacha dans les derniers événe-
ments qui déterminèrent le prince à le des-
tituer.
Un officier hollandais, accompagné d’un
antre envoyé, furent chargés de transmettre
à Essad Pacha le message du prince d'Alba-
nie, dont le texte fut arrêté, après une lon-
gue délibération dans le palais du prince, eu
forme de décision-princière.
En même temps, EssadPicha était invité
à renvoyer sa garde renforcée et à livrer le»
armes dont celle-ci était munie.
On croit aujourd’hui qu’en demandant, il
jaune semaine, au prince Prink Bb Boda
l’envoi d’une lorce de3,000 hommes destinés
à prendre part à une expédition contré les
Epirotes, le prince de Wïed n’avait nulle-
ment envisagé le départ de ces troupes pour
l’Epire, mais avait tenu à s’assurer leur ap-
pui contre les partisans d’Essad Pacha.
D’autre part, les nouvelles de Tirana re-
çues ces jours derniers à Sculari montrent
la situation dans cette ville comme extrê-
mement tendue.
C’est ainsi que le consul d’Italie avait reçu
d’instituteurs italiens établis à Tirana de*
lettres demandant l’envoi d’urgence cia
moyens de protection.
Selon certaines indications, ce serait Fazil
?.oeha qui aurait démasqué les intrigues
d’Essad Pacha contre le prince.
En tout cas, d’après les renseignements
reçus à Durazzo, les partisans d’Essad Pacha
auraient arboré le drapeau turc à Tirana,
qui parait être le centre du mouvement in-
surrectionnel.
L’ACCIDENT DU GOUVERNEUR
DE LA GUADELOUPE
Une correspondance, privée de la Poiute-
à-Pitre annonçait que M. Merwart, gouver-
neur de la Guadeloupe, sa famille et son
chef de Cabinet ont été victimes d’arte ten-
tative d’empoisonnement, le 12 avril der-
nier, M. Meiwart aurait été gravement ma-
lade. >
Au ministère des colonies on a reçu des
renseignements mettant cette nouvelle au
poiat. Il ne s’agirait nullement d’une tenta-
tive d’empoisonnement, mais d’un accident.
Le gouverneur èt les siens ayant absorbé des
aliments avariés.
Aucun des malades n’a jamais été en dan-
ger des snites de cet accident.
ACCIDENT SUR UN
CONTRE-TORPILLEUR
BIZERTE. — On annonce qu’un accident
s’est produit dans la chaufferie arrière du
contre-torpilleur Renaudm. en manoeuvre.
Cinq hommes ont reçu des brûlures ; qua-
tre hommes ont succombé.
Le Renaudin est rentré à Bizerte.
UNE DÉLÉGATION TNGLAISE
EN ALLEMAGNE
BERLIN. — Une délégation des travailleurs
anglais est arrivée hier ; elle a été reçue au
Reichstag par le secrétaire d’Etat M. Del-
bruck. .
Le président de cette 1 délégation a dit que
ses camarades et lui sont venus pour expri-
mer leurs sentiments d’amitié et de sympa-
thie an peuple allemand.
M. Delbruck a répondu que cette déclara-
tion trouverait en Allemagne nn écho sym-
pathique. _
CHUTE D’AVIATEURS
LIUBIM (Russie). — L’aviateur militaire Al-
brecht ayant à bord de son appareil un sous-
offleier, a fait nne chute.
Les deux aviateurs ont été blessés griève-
ment
L’ARRESTATION D’ESSAD PACHA
DURAZZO. — D’après des [informations pui-
sées à une source officielle, les événements
de la journée de mardi peuvent se résumer
de la façon suivante :
A !a suite d’un mouvement insurrection-
nel qu nord-est de Durazzo qui s’était pro-
pagé jusqu'à Sctaiak, à douze kilomètres de
Durazzo, le Prince avait chargé du comman-
dement le major hollandais Siuyss.
Par mesure de précaution, Essad s’était
enfermé ie soir avec nne forte troupe d’hom-
mes armés dans sa maison où l’on trans-
porta dans le courant de la nuit de grandes
quantités de munitions.
Comme le major Sluyss estimait qu’en rai-
son de la situation troublée, l’attitude de Es-
sad n’était pas compatible avec le maintien
de ia sécurité et de l’Ordre, il somma à trois
heures du matin Essad pacha de disperser
sa garde et de livrer ses armes.
Essad, an lieu d’obéir à cette injonction, fit
commencer la fusillade.
Le major hollandais se vit obligé d’em-
ployer la force contre la position fortifiée de
Essad.
Après une fusillade nourrie de part et
d’antre, on fit intervenir les canons pour
produire un effet moral pJtes grand.
Dès le premier coap de tasil, des détac he-
ments de marins austro-nongrois et italiens
allient été débarqués. Ils prirent immédia-
tement possession auprès du Palais dn prince
pour le mettre à l’abri d’un coup de main,
pendant que des bandes de nationalistes ar-
més gardaientla ville.
Au dixième coup de canon, le drapeau
blanc fut hissé sur la maison de Essad. Un
détachement composé de marins austro-
hongrois et italiens alla chercher Essad
dans sa maison pour le conduire sur le
croiseur Sztgetvan, où il reste à la disposi-
tion du prince.
DURAZZO — Le Prince Guillaume a fait une
longue conférence à laquelle ont pris part le
chargé d’affa res d’Italie et le ministre d'Au-
triche-Hongrie. Il a été décidé que Essad,
après avoir signé, un engagement 4a nas
rentrer en Italie, sans permission, passerait
à bord du vapeur italien Benghazi et serait
dirigé sur. Brindisi. . ■ ;* .
Le vapeur Benghazi a quitté Durazzo à trou
heures.
DURAZZO. — Les matelots italiens et austro-
hongrois sont toujours à terre, sur la de
mande du prince et pour la seule protection
de la famille princière et des légations étran-
gères.
Le prince a communiqué hier matin an
ministre d’Autriche-Hongrie et au chargé
d’affaires italien qu’il avait décidé de main-
tenir dans lears tondions les ministres ac-
tuels pour la gestion des aff lires, jusqu’à la
formation du nouveau ministère dont Mufid
Bey assume la présidence et les affaires
étrangères. , J r‘„
Les deux diplomates ont répondu qu ils
n’avaient aucune objection à présenter.
ikU MAROC
X,es Récompenses
Suivant la Frange Militaire, le généri
Lyautey a demandé télégraphiquement aû
ministre de la gnerre nn certain nombre da
récompenses (inscription d’office an tableau
d’avancement et concours) pour les militai-
res grièvement blessés an cours des combats
des 10 et 12 mai.
Il aurait, en loutre, demandé la nomma»
tion an grade de général de division des gé»
néraux de brigade Baümgarten et Gouraud»
Les Espagnols au Maroc
MADRID. — Une dépêche officielle de Ceiï-
tat annonce que le fort Menisla a été atta-
qué.
Les Espagnols ont eu un lieutenant tué el
trois hommes blessés,
L’ennemi a été refoulé avec de grandes
pertes..
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