Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-05-09
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 mai 1914 09 mai 1914
Description : 1914/05/09 (A34,N11963). 1914/05/09 (A34,N11963).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172129t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
34“ Année ff <4,903 (Q Fages) S Centim^s — EDITION DU WATIîV — g renftm^s (S Pagesj Samedi 9 Wqj \m
Aflmînlstrateur - Délégué - Géras!
O. RANDOLET-
iÉMsIfütiai. Impressions it imm, TEL. 10.1?
85, Rue Fontanelle, 85
Adresse Télégraphique : RAND0LET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
U.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone t 14.80
Secrétaire Général : TH. VALLÉB
Rédaction, 35, rue Fonteneile - Tél. 7.60
ANNONCES
AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, boul* de Strasoourg.
{ L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS ? seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
L» PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS Mois six Mois UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,| m n r, . u
i l’Oise et la Somme J * » Fr. 18 W.
Autres Départements.................,..] O Fr. * * SO SS »
Union Postale ...1*0 » SO Fr. -40 *
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franoe
Qaestions sociales
LE PATRONAGE MATERNEL
Le grave problème de la dépopulation,
sur lequel M. le docteur Bertillon appelait,
mardi soir, l’attention de nos concitoyens;
et au sujet duquel notre rédacteur en chef
poussait, hier, un cri d’alarme, se pré-
sente sous un grand nombre d’aspects, qui
fous peuvent suggérer des solutions — par-
tielles bien entendu.
Et c’est ainsi que toute mesure prise en
faveur des mères et de la première enfance
intéresse directement le relèvement numé-
rique de la population, et présente à ce
point de vue un intérêt capital. .
De ce nombre est la loi d’assistance aux
femmes en couches, qui établit l’aide pour
toute femme privée de ressources pendant
une période de quatre semaines avant i’ac-
cbuchement et de quatre semaines après.
Le principe du repos obligatoire, qui se
trouve ainsi implicitement prescrit, n’a
pas été sans soulever de vives critiques,
mais il apparaissait basé sur l’observation
Scientifique, et il a été maintenu ; l'assis-
tance, c’est-à-dire l’allocation en argent ou
eu nature, a pour raison d’être la perte du
'salaire qu’entraîne le repos pendant huit
semaines.
Ces principes étant posés par la loi, les
modalités d’application en ont été définies
par un décret et plusieurs circulaires, qui
laissent pressentir que les cas différents et
particuliers seront nombreux, et on pour-
rait ajouter : si nombreux qu’on ne saurait
les prévoir tous. D’autre part, il est logi-
que et nécessaire de s’assurer que le paie-
ment de l’allocation est justifié. Il faut donc
organiser un contrôle, une surveillance
foute spéciale, qui devra, au besoin, se
transformer en une vigilante sollicitude,
en une aide éclairée.
Le décret a précisé ce que devrait être
«ette surveillance, pour l’organisation de
laquelle des emprunts nombreux ont ét£
faits à la loi sur l'assistance médicale gra-
tuite en ce qui touche l’intervention du
bureau d’assistaneq, C’est;'en effet; lui qui
est mis en jeu, au commencement de cha
que année, pour déessêriaMjstè ,desi bénéfi-
ciaires de la loi, jet belles des person-
nes ayant accepté la mission de surveillance
des assistés. Et c’est là un côté original de
la loi ; son application cesse d’être adminis-
trative en ee qui concerne la surveillance
et le contrôle de la loi.
Mais.cc système n’est pas sans présenter
des inconvénients : d’une part, dans bien
des cas, le bureau d’assistance a une exis-
tence plus théorique que réelle, et se con-
fond pratiquement avec Je bureau de bien-
faisance ; d’autre part, il sera peut-être
difficile, en bien des endroits, d’établir la
liste des personnes de bonne volonté, aptes
à remplir la mission de surveillance que la
loi a prévue ; il y aura même parfois dan-
ger, surtout dans les campagnes, de ren-
contrer des femmes dont la prétendue
science en matière de puériculture jouit
trop souvent d’une grande faveur auprès
des familles et dont les conseils se rencon-
trent trop fréquemment à l’origine des ma-
ladies des jeunes mères ou de celles des pe-
tits enfants.
Il ne faut pas exagérer le danger, mais
nous devons le signaler parce qu’il existe
très réellement.
D’un autre côté, en ce qui concerne l’al-
location, il importe de veiller à ce qu’elle
ne puisse pas être détournée de son objet.
La loi prévoit qu’elle peut être versée à un
Sers, pourvu des papiers nécessaires,
f/mment éviter qu’un mari débauché et
méconnaissant ses devoirs s’empare de
l’allocation que sa femme ne pourra, à
cause de son état, aller toucher, elle-
même V
La loi a fort heureusement ouvert la
porte à l’assistance privée, en permettant le
versement à des oeuvres qui font l’avance
aux intéressées.
Mais combien de Sociétés — parmi les
nombreuses institutions qui s’intéressent à
l’enfance, mutualités maternelles, consul-
tations de nourrissons, gouttes de lait, can-
tines maternelles, etc. — pourront vrai-
ment répondre à ce point de vue aux voeux
du législateur ? Combien voudront s’éloi-
gner du but précis dans lequel elles se sont
fondées, sortir du domaine d’action qu’elles
se sont tracé, modifier leurs traditions ? Et
ne conviendrait-il pas plutôt d’avoir recours
à des organismes nouveaux pour assurer le
meilleur fonctionnement de la loi, dans les
divers ordres d’idées que nous avons signa-
lés plus haut ?
C’est la question qu’étudie le docteur
Gustave Drouineau, membre du Gonseil
supérieur de l’Assistance publique,dans une
étude que publie la Revue Philanthropique.
Et il propose comme solution la création
de « patronages maternels », dont le rôle
serait de veiller à l’application de la loi
dans sa lettre, mais aussi et surtout dans
son esprit, de servir d’intermédiaire entre
les oeuvres, d’attirer l’attention de l’Assis-
tance publique ou de certaines oeuvres pri-
vées sur les progrès à accomplir dans tel ou
tel ordre d’idées et notamment pour facili-
ter la réalisation pratique des principes
émis dans le texte législatif ; qui seraient,
en quelque sorte, les metteurs en oeuvre de
la loi.
Celle-ci, du reste, est loin d’être parfaite
et M. Strauss, qui en est le père, a déclaré
lui-même qu’elle devrait être complétée,
améliorée, étendue, par exemple, aux vail-
lantes mères de famille qui ne travaillent
ni à l'atelier ni à domicile pour autrui,
parce qu’elles donnent tout leur temps aux
soins du ménage et à leurs enfants.
Ce serait encore le rôle de l’institution
proposée par M. Drouineau que d’envisager
ces modifications, ces perfectionnements et
d’en proposer la réalisation en s’appuyant
sur les données de l’expérience de tous les
jours. . , «
Les « patronages maternels » pourraient
ainsi faciliter grandement l’oeuvre d’assis-
tance maternelle et de protection de la pre-
mière enfance dont l’importance primor-
diale pour l’avenir même de la race n’est
pas à démontrer.
F,JPOLET.
Un incident de Frontière llalo-Suisse
La Tribune de Genèoe publie ce récit :
Le lieutenant-colonel Grimai, chef du
18» régiment d’infanterie alpine, tient de
faire en civil et accompagné d’an porteur,
soldat du 89e bataillon, ane reconnaissance
mouvementée au Simplon. Le premier inci-
dent fut provoqué par la présence sur terri-
toire suisse, à nn kilomètre de la frontière,
d’un officier et d’un soldat italiens armés de
revolvers. M. Grimm leur ayant demandé
s’ils taraient où ils se trouvaient, ie lieute-
nant lui répondit : a Certainement, je sais
en Suisse. D’ailleurs, poursuivit-il en cher-
chant son revolver, nous sommes deux. L’un
de noos est de trop ici. »
Mais M. Grimm s’arma le premier et re-
conduisit l’officier italien jusqu’à ia frontiè-
re, en ini interdisant tout geste suspect.
Peu après, M. Grimm et son compagnon
virent sortir d’un abri deux garde-frontières
armée de fnsiis, qui â’eftTuire'iït.
Enfin, troisième incident, le colonel Grimm
se promenant seul, aurait été ensuite assail-
li, inopinément par trois individus qui l’au-
raient ligoté et transporté en territoire ita-
lien. Il aurait été gardé tout l’après-midi, et
ensuite libéré sans explications ni excuses.
POUR
NOS PETITS SOLDATS
Nous venons d’avoir un cruel cha-
grin : nous avons vu arriver au Havre
un ami venu pour assister à l’agonie
d’un de ses fils, soldat dans un de nos
régiments.
C’était un beau garçon de vingt ans,
un de ces jeunes conscrits de la classe
IQT3 ; notre ami paye donc un lourd
tribut à la loi de trois ans. Cependant
il ne récrimine pas contre elle ; c’est
un ardent patriote ; il a plusieurs des
siens dans l’armée; il s'intéresse de
près aux choses militaires ; il est con-
vaincu qu’il était urgent que nous aug-
mentions considérablement notre force
armée. Peut-être, aurait-on pu, en
prenant d'autres mesures; nécessitant
sans doute plus de courage politique,
éviter l'incorporation des jeunes gens
de vingt ans, et cela dans des condi-
tions hâtives dont le milieu sanitaire
ne pouvait pas ne pas se ressentir. Là
encore, notre ami accepte, comme
nous-même, le fiait accompli, mais, de
grâce, que l’on veille sur nos petits
soldats et, pour compenser la nécessité
regrettable à laquelle on a été réduit,
qu'on leur donné au frioins, d’abord,
des médecins capables en nombre suffi-
sant.
Le père, en larmes, nous disait qu’il
se soumettait à cette épreuve comme à
un sacrifice pour la patrie, mais qu’il
voudrait au moins avoir cette consola-
tion que le cas de son enfant et la le-
çon à en tirer préservassent d’autres
pères du même sacrifice que la patrie
n’a pas intérêt à voir se renouveler.
Nous n’incriminons personne ; ce
sont les règlements généraux qui nous
paraissent déjectueux, qui ne sont pas
assez souples pour prévoir toutes les
précautions à prendre avec cette ma-
tière ëhcore délicate qu’est la chair
de nos jeunes soldats.
Nous ne prétendons pas « régle-
menter » nous-mêmê, du haut de notre
incompétence, et dire ce qu’il çqn-
viendrait de jaire ; mais, pour ne pas
rester dans le vague et à titre d’exem-
ple de ce qu’il Jaudrait ne pas jaire,
nous semble-t-il, nous citerons un Jait
précis :
Les soldats de la classe IQ T3 ont
droit à des congés plus longs que les
autres ; c’est très bien, mais on sait
bien que les permissionnaires n’em-
ploient pas leur temps à s’étendre sur
une chaise-longue ; dès lors pourquoi
commencer le peloton spécial des
élèves-caporaux, où Von le lendemain même de la rentrée à la
caserne? Pourquoi, dès le jour sui-
vant, faire une longue marche sous les
premières chaleurs du printemps, si pé-
nibles à supporter ?
Qu’on nous comprenne bien, nous ne
cherchons pas les. responsabilités ;
nous sommes même convaincu que les
supérieurs du jeune soldat dont nous
parlons, ont Jait tout leur devoir ;
nous demandons seulement qu’à l’ave-
nir, si notre désir ne se heurte pas à
des impossibilités, les règlements mili-
taires tiennent mieux compte. de la
sollicitude siTégitime dés paren ts pour
leurs enjants qu’ils sont prêts, sans
doute, à donner à la patrie, mais pour
la bonne cause.
Et maintenant, nous nous tournons
vers notre distinguéconfrère du Havre-
Eclair, M. Urbain Falaize, puisqu’il a
jugé à propos de critiquer, dans son
article d’hier les expressions que nous
employions l’autre jour au sujet de la
loi de trois ans. et nous lui posons la
question suivante :
Devons-nous avoir un tel « fétichis-
me » pour cette loi, que nous renon-
cions a tout droit d’examen et de con-
trôle, que nous nous interdisions désor-
mais de discuter des choses de l'armée,
que nous trouvions que tout est pour
le mieux dans le meilleur des mondes
et que nous voyions sans broncher
mourir nos enjants ?
Je sais bien que l’on nous dira que
ce n’est pas le moment de parler de
cela, alors que la loi militaire est si
vivement attaquée. Nous répondrons
qu’au contraire cette loi ne serait pas
discutée comme elle l’est, et M. Urbain
Falaize aura toute notre pensée, si le
zèle compromettant, et que l’on ne peut
croire désintéressé, de la Droite n’a-
vaitJait un instrument politique d’une
loi nationale qui devait être étudiée
librement et calmement et votée di-
gnement entre républicains bien péné-
trés de ce qu’ils doivent à la patrie.
CASPAR JORDAN.
La Question des Milices
devant le Reichstag
Au cours de la séance qui a en lieu hier, le
ministre de la guerre, général von Falken-
hayu, répond aux orateurs socialistes, qui
demandent la transformation de l’armée en
milice.
En réalité, dit-il, l’Allemagne, puisque
tous les Allemands sont soumis an devoir
militaire, a déjà une milice, adaptée, ii est
vrai, aux conditions allemandes, de même
que les milices étrangères répondent aux
conditions des autres pays.
Je ne veux pas critiquer les milices suis-
ses, mais il- est certain que le passage du
pied de paix au pied de guerre s’opère beau-
coup plus lentement ea Suisse que chez
nous et chez ceux de nos voisins avec les-
quelles nous pouvons éventuellement avoir
à combattre.
En outre, les troupes formées selon ce
système ne sont pas aussi rapidement prêtes
à porter les coups décisifs au pays ennemi
que nos troupes et que celles de nos voisins.
Les socialistes, dit le ministre, n’ignorent
pas cependant que la constitution militaire
d’un peuple doit répondre au caractère de
ce peuple et à celai du pays qu’il habite .et
que, sous-ce rappor te .peuple suisse et la
Suisse sont très a fferents de ce que Ton
trouve chfz nous. Les socialistes n’ignorent
pas non plus que i’Aiiemagae, en raison de
sa situation militaire, géograph que, politi-
que et économique, est absolument ooligée
de conduire une guerre qui lui serait décla-
rée par une offeusive foudroyante et qu’ii
Ini faut aussi avoir des troupes capables de
supporter des revers.
Iis n'ignorent pas que l’adoption en Alle-
magne du système proposé n’apporterait, au
point de vue financier, aucun soulagement,
mais au contraire des charges nouvelles.
Défendre c«tte thèse, c’est vouloir taire
une expérience qui serait désastreuse pour
l’Allemagne. (Vives approbations à droite).
Eiant donné, ajoute le ministre, ce qui se
passe chez ceux de nos voisins dont je par-
lais tout à l’neure, et où précisément le
service militaire vient d'ètre sensiblement
prolongé et les cadres de première ligne
beaucoup plus renforces que chez nous, je
dois déclarer qu’une telle conception est
tout simplement incompréhensible. Il y a
des théoriciens et des fa iatiqu/'S qui déten-
dent parfois des choses incompréhensibles.
(Applaudissements à droite. Protestations à
gauche).
L8 ministre termine sur ce point en af-
firmant sa conviction que, le jour est pro-
che où le peuple tout entier aura la même
opinion que lui sur ces fantaisies et ces chi-
mères.
LES "A COTÉ” DU CINÉMATOGRAPHE
H. Hermand et son
Si l’on peut regretter parfois que les repré-
sentations théâtrales, les conférences, com-
me aussi la littérature, subissent actuelle-
ment une sorte d’abandon de la part de
nombreux amateurs, il demeure certain,
indiscutable, que pour ia grande masse de
la population, pour la jeunesse notamment,
le cinématographe constitue au spectacle
véritablement attachant, par la variété des
sujets qu’il offre à la méditation de l’esprit
comme au délassement de ia pensée.
Il est à la fois récréatif et instractif. Nous
pourrions dire puissamment instractif, car,
sans lui, que de pays nos concitoyens n’au-
raient jamais admirés, que d’animaax dont
ils ignoraient le mode d'existence, que de
faits scientifiques iis ne connaîtraient pas
encore.
Ii est donc juste de rendre hommage à
ceux qui: comme Edison, Marey, Demeny,
Lumière ont eu l’heureuse pensée de créer
ces appareils merveilleux qui, aujourd’hui','
par le monde entier, font la joie ou provo-
quent l'admiration de tous ceux qui eu bé-
ncient.
Il est non moins juste de féliciter ceux qui
se sont employés à répandre i’nsage du ci-
nématographe, et en particulier les prati-
ciens qui, en perfectionnant Tes procédés
chronophotographiques, en améliorant les
appareils, en rendant pins précis les détails
de mise en scène, ont permis de rendre les
spectacles aussi attrayants qu’il est dési-
rable. y
A ces différents titres, il nous est particu-
lièrement agréable d’enregistrer la très gran-
de part qu’a prise en notre région, et no-
tamment en notre ville M. Hermand, ie
très actif directeur du Cinéma Orania Palhé.
M. Hermand fut en effet l’un des premiers
parmi ceux qui s’efforcèrent de répandre
dans le publie le goût des spectacles ciné-
matographiques.
Séduit par les beauté? de la photographie
et de l’électricité, il s'intéressa de bonne
heure aux perfectionnements de ces scien-
ces, et, alors qu’il accomplissait son service
militaire en mai 1897, ii installa à ses frais,
nn service de rayons X à l’hôpital militaire
de Soissons.
M. Dujardin-Beaumelz, médecin inspec-
teur, au cours d’une de ses tournées, appré-
cia l’initiative du jeune soldat et le fit venir
à Paris pour diriger l’installation dn service
de radiographie que le gouvernement réso-
lut alors d’établir au Vai-de-Grâce.
Rendu à la vie civile, M. Hermand devint
électricien, pnis s’occupa très activement de
cinématographie.
On nous rappelait récemment qne, non
content d’employer son activité en France,
il se tiouva être l’un des premiers, peut-être
Cliché et Photo Petit Baves
Appareil d’obturation
le premier, à faire connaître le cinémato-
graphe au Maroc. C'était en 1901. A cette
époque ie sultan Abd-ul-Aziz, instruit dci
merveilles que l’on réalisait avec la lumière
électrique, avait résolu d’employer ce mode
d’éclairage en son palais.
M. Hermand fut alors chargé d’en assurer
l'installation et dirigea la construction d’une
nsine d’énergie qui permit d’éclairer bril-
lamment la demeure du sultan.
Un fait assez divertissant, dont M. Her-
mand fut indirectement l’auteur, se pro-
duisit alors. Les journaux de l’époque Pont
signalé, sans eu indiquer la raison, eu rela-
tant qa’à Fez, l’on tirait des feux d’artifices
en plein jour.
Le fait est exact, mais mérite une explica-
tion.
Pour complaire au sultan, M. Hermand
avait fait monter par les ouvriers nn certain
nombre de pièces d’artifice et, pour qo’Abi-
ul-Az z prit pins d’agrément à la fête pyro-
technique, l’installateur avait fait relier les
diverses pièces avec un jeu de boutons élec-
triques qui devaient permettre au sultan
d’enflunmer lui-même les principaux mo-
tifs. Or il advint que vers quatre heures, les
grandes chaleurs étant passées, le sultan
ayant terminé sa sieste, vint voir l’instaila-
tion ; et, dans sa hâte d’apprécier la valeur
des merveilles qn’on lui. annonçât, ,se mit
à appuyer sur les boutons. Sa curiosité était
si vive qn’ii commença... par le bouquet.
-Mais M. Hermand devait lui fournir d’au-
tres satisfactions encore inédites en son loin-
tain séjour.
Disposant d’une force électrique, il imagi-
na de rompre la monotonie de l’exisierc»
des femmes du harem, en proposant au sul-
tan d’introduire les projections animées dans
le gynécée.
Bien que le sultan fut très, désireux de
profiter de représentations qui étaient déna-
turé à charmer ses heures d’oisiveté, ia dé-
cision se fit quelque peu attendre, car il ne
pouvait admettre qu’un autre homme, et
surtout au européen, pénétrât dans le ha-
rem.
L’entente se fit cependant, mais sons ré-
serve de conditions très sévères et d’installa-
tions tontes particulières destinées à empê-
cher l’opérateur de voir les favorites. Eut-il
voulu enfreindre la consigne, que deux sol-
dats, placés constamment à ses côtés, l’au-
raient rappelé an respect des engagements
pris, car ils avaient ordre formel de ie poi-
gnarder s’il s’était permis d’oublier ses en-
gagements.
L’application de cette mesure de rigueur
ne se posa point, car après avoir séjourné
pendant deux ans au Maroc, notamment à
Fez, à Rabat et même à Marrakeck, M. Har-
§ Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES. S Mai. Défiche de 4 h. SO
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant . np * 62 17/6 -/- 6/-
i mois ! 163 7/6 -/- 2/6
ETAIN
Comptant . t isi 40/- -/- 40/—
t mois faCile 1 183 7/6 -/- 12/6
FER
Comptant..jsoutenu *81/3 -/- -/-
mois.....) *61/6 -/T 1 d
Prix comparés avec ceux de la deuxièmeTJourse
lu 7 mai 1M4.
NEW-YORK, 8 MAI
Cotona s mai, baisse 1 point ; juillet,
baisse i point; octobre, baisse 4 points ;
janvier, baisse 5 points. — Soutenu.
Cutéa t hausse 10 points à baisse 5 points.
NEW-YORK, 8 MAI
t. n nn i. nicnm
Cuivre Standard disp. 13 62 13 62
— juin .......... 13 62 13 62
Amalgamai, top... 70 7 8 72 f 8
«■er 15 25 15 25
„ CHICAGO. 8 MAI;.
>. - ■ C. 00 JOUR* PRKCRO
Blé sur Juillet..;. 88 3/8 83 6 8
. — . ...... Septembre 84 1/2 84 s 8
Maïs sur..... Juillet.... 66 1 2 65 8 8
— Septembre 64 3/4 64 7 8
Saindoux sur. Juillet... 40 os loto
* -*» Septembre to 20 to 27
LE CONGRÈS FÉMINISTE DE ROME
Mme Jules Siegfried, Vice-Présidente du
Conseil International des Femmes
ROME. — Mme Joie' Siegfried vient d’être
nojriinee vice-présidente du non veau bu-
reau permanent du Conseil international des
Femmes. .
L’AFFAIRE CALMETTE
M. Boucard a entendu, hier après-midi, le
docteur Armand-Theophiie Gautier, dont la
déposition l’aura empêché, sans doute, de
communiquer le soir même, le dossier au
parquet.
M. Armand Théophile Gantier a raconté
que, se trouvant le soir de la mort de M.
Caimette, dans une sa le du restaarant
Maxim's,il a entendu au moment où la nou-
velle du crime circulait, un dîneur voisin,
M. Boyer, fonctionnaire dn ministère des
finances, dire : « Ce qui vient de se passer
ne me surprend pas. En effet.ee matin, Mme
Caillanx est venue au ministère, et elle a
du : «c II faut que cette campagne cesse, on
» bien je tuerai M. Caimette et mon mari se
» suicidera ensuite. »
M. Armand-Theophiie Gantier a indiqué
que deux de ses amis, MM. Daydé fils et che-
valet ont entendu les propos de M. Boyer.
La confrontation entre M. Boyer, sons-
chef de cabinet de M. Caiilaux, et MM. Che-
valet, Daydé et Armani-Theophlie Gautier a
en lien hier soir.
M. Boyer a reconnu avoir tenu le propos
qu’on lui prête. .
« Mais, a-t-il ajouté, ces paroles, je ne les
ai pas entendues prononcer par Mme Cail-
laux ; elles résumaient des bruits oui cou-
raient au ministère. Il faut les comprendre
comme la traduction d’une impression. »
Quant à MM. Chevalet et Daydé, qni se
trouvaient ce soir-là en galante compagnie,
ayant copieusement soupé, ils ne se sou-
viennent que vaguement des conversations
tenues en iear présence;
HIU i «jgN Ml'
L’AFFAIRE GADIOU
Le Témoin Bossard
BREST.— Les ouvriers travaillant à bord du
navire eu réparations Gorbea-Mendi et quiont
dit que Bossard leur avait montré ie premier
janvier plusieurs billets de banque de cent'
francs, seront entendus aujourd’hui par ie
juge d’instruction.
Bossard ne parait qu’à moitié rassuré sur
son sort. Bien qu’en liberté provisoire, il 63t
toujours accusé de complicité d'assassinat.
Hier, il s'est occupe de rassembler les
preuves qui doivent permettre d’établir:
qu’ii était à Brest dans la matinée dn 30 dé-
cembre ; qu’il est parti par te ffam de
deux heures ; qu’il est descendu à la Forêt
pour se rendre à son domicile de Saint-Divy,
en passant par la Grand’Paiud.
Si Bossard recueille des témoignages for-
mels, ii sera étaoii qu’il n’a pu coopérer ou
assister à l’assassinat de M. Cadiou, puisque
l’accusation fixe l’heure du crime entre onze
heures et midi.
UN ACCIDENT DE TIR AUX ABORDS DU
CAMPDECHALONS
REIMS. — Un cultivateur, M. Eloi, accom-
pagne de son domestique! Pernet, ce idui-
sait une charrette de paiiie à Saint-Hitaire,
sur le territoire du camp de Châions, où ont
lieu actuellement des écoles à feu, quand un
obus vint éclater au-dessus de ia voiture..
Pernet fut très grièvement blesse à la tète;
il a été transporté à l’hôpital de Monrmeion.
Le chemin sam par la voiture ne se trou-
ve pas dans la zône dangereuse.
Les autorités militaires ont ouvert une en-
quête*
A. U N1AE.JMLOCS
Un Combat
OUDJDA. — Un djich d’nne centaine de ca-
valiers marocains a attaqué le 6 mai, près de
l’oued Melellou, une caravane composée de
six indigènes qui ont été tués après avoir
été dévalisés.
Le maghzen du poste de Gnercif, sous les
ordres du lieutenant Julia, s'est lancé à la
poursuite dès agresseurs qu’ii a rejoints au
bout d une vingtaine de kilomètres dans ia
montagne.
Un combat s'est alors engagé ; les dji-
cbeurs ont été dispersés. Ils ont emporté de
noufbreux morts et des blesses.
De noire côté, trois cavaliers du maghzen
ont été légèrement blessés.
Notre petite troupe est rentrée à Gaercif
avec ie cadavre d'un Marocain, un cheval,
des arme3 et des munitions.
A LA COUR DE CASSATION
Rejet de pou.voi d’un complice de Duez
La Chambre criminelle de la Cour de Cas-
sation vient de rejeter le pourvoi forme par
Martin Gauthier, le comp ice de Duez, qui
avait été condamné, en décembre drnier,
par la Cour d a^sises, de la Seine, à quatre
ans de prison pour détournements et escro-
queries dans ia liquidation des congréga-
tions.
L’ODYSSÉE D’UN CONDAMNÉ A MORT
VERSAILLES — Le nommé Jean Louis-Louis
comparaissait hier devant la cour d’assises
de Seine-et-Oise. Jean Louis-Louis, âgé de
44 ans, a été condamné à, mort par contu-
mace, en juillet 1901 II était accusé d’avoir
assassiné, le 27 novembre 1900, M. Bestault,
rentier à Boissy-ia-Rivière. Deux des compli-
ces de Lonis-Louis, les nommés Blazy et
Guiliossou, ont été également condamnés,
pnis grâciés et envoyés aux travaux forcés
a perpétuité, d’où ils fié sont évadés en
1903.
Sur 33 témoins alors cités, 13 sont morts,
19 seront entendus.
A 12 ans, Louis-Louis était envoyé dans
une maison de correction. Depuis, il a été
plusieurs lois condamné pour violence et
pour vol et accusé d’assassinat. Mais, la cul-
pabilité pour ce dernier crime n’ayant pas
été précisée, ii avait bénéficié d’un non
lieu.
Louis-Louis est un homme petit et trapu.
Il nie énergiquement ce qui lui est repro-
ché.
Pour se soustraire aux recherches de la
police, il a pris le nom de M. Jean Gouia,
commerçant. C’est sous ce nom, déciare-t-il,
qu’il a voté à Honfleur. Et qn’il s’est fait
condamner dernièrement à Evreux, ajoute
le président Coudert.
M. Perussel, procureur de la République,
occupe le siège du ministère public. Me Pé-
rinard défend l’accusé.
ACCIDENTS DE MINE
BÉZIERS.— Aux mines de Graissessac, un
mineur occupé à la fabrication des agglo-
mérés, M. Louis Vonlier.âgé de 24 ans, ayant
été happe par une courroie de transmission,
a été rejeté broyé snr le sol.
Le chef de poste Salies, âgé de 42 ans, a
été tué par un « coup de nune ».
A LA CHAMBRE ESPAGNOLE
Manifestation contre M. Ugarto
MADRID. — A la Chambre, au moment de
la discussion de l’inlerpeilation sur le che-
min de ter de Noguera à Pèllaresa, M. Ugar-
te, ministre des travaux publics, qui fut, en
qualité de rapporteur gênerai, rapporteur de
l'affaire Ferrer, a été violemment pris à par-
tie par les députés républicains qui ont crié
à plusieurs reprises : « Vive Ferrer l Le cou-
pable, l’assassin est sur ie banc des minis-
tres t »
Les députés de la majorité ayant protesté,
un violent tumulte s’est produit.
Mais devant l’impassibilité de M, Ugarte, le
calme s’esi oeu à »eu rétabli.
EXPLOSION D’UN BALLON MILITAIRE
ALLEMAND
BERLIN.— Le Lokal-Anzciger annonce qu’un
ballon militaire a fait explosion, hier à deux
heures de l’après-midi, pendant un orage,
près de Wunsdorf. On l’a vo de l’école de tir
de Zossen tomber par terre comme une co-
lonne de feu.
TREMBLEMENT DE TERRE EN SICILE
CÀTANE. — On a, ressenti jeudi soir une
secousse de tremblement de terre dans les
régions de Terbali, de Pennisi et d’Acireale.
De nombreuses maisons ont été rendues
inhabitables.
Les autorités se sont rendues sur les lieu*
et l’on va envoyer des tentes militaires ponr
loger les familles qui se trouvent sans abri.
TROUBLES EN ITALIE
ROME. — Les manifestations, provoquées
par les incidents qui se sont produit! le
premier mai à Trieste, entre Italiens et Slo-
vènes, continuent à travers l’Italie.
Des incidents assez graves se sont produits
à Milan où une centaine d’arrestations ont
été opérées. , JC *
A Catanzaro, plusieurs carabiniers et des
soldats ont été blessés.
A Messine, nn soldat a
blessé*
Plusieurs arrestations ont été opérées à
Vérone.
EN SERBIE
Entre Serbes et Macédoniens
SOFIA. — Ôa annonce, de bonne source,
qu’une bagarro sanglante se serait produite*
ces jours derniers, à Ristowatz, entre les
troupes de la garnison Serbe et des recrues
Macédoniennes dont 18 auraient été tuées.
La cause de cette bigarre serait le refus
des Macédoniens de prêter ie serment miii-i
taire. J
D’autres recrues macédoniennes auraient!
été egalement maltraitées pour le même mo-'
tif à Kraeoevatz.
Aflmînlstrateur - Délégué - Géras!
O. RANDOLET-
iÉMsIfütiai. Impressions it imm, TEL. 10.1?
85, Rue Fontanelle, 85
Adresse Télégraphique : RAND0LET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
U.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone t 14.80
Secrétaire Général : TH. VALLÉB
Rédaction, 35, rue Fonteneile - Tél. 7.60
ANNONCES
AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, boul* de Strasoourg.
{ L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS ? seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
L» PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS Mois six Mois UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,| m n r, . u
i l’Oise et la Somme J * » Fr. 18 W.
Autres Départements.................,..] O Fr. * * SO SS »
Union Postale ...1*0 » SO Fr. -40 *
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franoe
Qaestions sociales
LE PATRONAGE MATERNEL
Le grave problème de la dépopulation,
sur lequel M. le docteur Bertillon appelait,
mardi soir, l’attention de nos concitoyens;
et au sujet duquel notre rédacteur en chef
poussait, hier, un cri d’alarme, se pré-
sente sous un grand nombre d’aspects, qui
fous peuvent suggérer des solutions — par-
tielles bien entendu.
Et c’est ainsi que toute mesure prise en
faveur des mères et de la première enfance
intéresse directement le relèvement numé-
rique de la population, et présente à ce
point de vue un intérêt capital. .
De ce nombre est la loi d’assistance aux
femmes en couches, qui établit l’aide pour
toute femme privée de ressources pendant
une période de quatre semaines avant i’ac-
cbuchement et de quatre semaines après.
Le principe du repos obligatoire, qui se
trouve ainsi implicitement prescrit, n’a
pas été sans soulever de vives critiques,
mais il apparaissait basé sur l’observation
Scientifique, et il a été maintenu ; l'assis-
tance, c’est-à-dire l’allocation en argent ou
eu nature, a pour raison d’être la perte du
'salaire qu’entraîne le repos pendant huit
semaines.
Ces principes étant posés par la loi, les
modalités d’application en ont été définies
par un décret et plusieurs circulaires, qui
laissent pressentir que les cas différents et
particuliers seront nombreux, et on pour-
rait ajouter : si nombreux qu’on ne saurait
les prévoir tous. D’autre part, il est logi-
que et nécessaire de s’assurer que le paie-
ment de l’allocation est justifié. Il faut donc
organiser un contrôle, une surveillance
foute spéciale, qui devra, au besoin, se
transformer en une vigilante sollicitude,
en une aide éclairée.
Le décret a précisé ce que devrait être
«ette surveillance, pour l’organisation de
laquelle des emprunts nombreux ont ét£
faits à la loi sur l'assistance médicale gra-
tuite en ce qui touche l’intervention du
bureau d’assistaneq, C’est;'en effet; lui qui
est mis en jeu, au commencement de cha
que année, pour déessêriaMjstè ,desi bénéfi-
ciaires de la loi, jet belles des person-
nes ayant accepté la mission de surveillance
des assistés. Et c’est là un côté original de
la loi ; son application cesse d’être adminis-
trative en ee qui concerne la surveillance
et le contrôle de la loi.
Mais.cc système n’est pas sans présenter
des inconvénients : d’une part, dans bien
des cas, le bureau d’assistance a une exis-
tence plus théorique que réelle, et se con-
fond pratiquement avec Je bureau de bien-
faisance ; d’autre part, il sera peut-être
difficile, en bien des endroits, d’établir la
liste des personnes de bonne volonté, aptes
à remplir la mission de surveillance que la
loi a prévue ; il y aura même parfois dan-
ger, surtout dans les campagnes, de ren-
contrer des femmes dont la prétendue
science en matière de puériculture jouit
trop souvent d’une grande faveur auprès
des familles et dont les conseils se rencon-
trent trop fréquemment à l’origine des ma-
ladies des jeunes mères ou de celles des pe-
tits enfants.
Il ne faut pas exagérer le danger, mais
nous devons le signaler parce qu’il existe
très réellement.
D’un autre côté, en ce qui concerne l’al-
location, il importe de veiller à ce qu’elle
ne puisse pas être détournée de son objet.
La loi prévoit qu’elle peut être versée à un
Sers, pourvu des papiers nécessaires,
f/mment éviter qu’un mari débauché et
méconnaissant ses devoirs s’empare de
l’allocation que sa femme ne pourra, à
cause de son état, aller toucher, elle-
même V
La loi a fort heureusement ouvert la
porte à l’assistance privée, en permettant le
versement à des oeuvres qui font l’avance
aux intéressées.
Mais combien de Sociétés — parmi les
nombreuses institutions qui s’intéressent à
l’enfance, mutualités maternelles, consul-
tations de nourrissons, gouttes de lait, can-
tines maternelles, etc. — pourront vrai-
ment répondre à ce point de vue aux voeux
du législateur ? Combien voudront s’éloi-
gner du but précis dans lequel elles se sont
fondées, sortir du domaine d’action qu’elles
se sont tracé, modifier leurs traditions ? Et
ne conviendrait-il pas plutôt d’avoir recours
à des organismes nouveaux pour assurer le
meilleur fonctionnement de la loi, dans les
divers ordres d’idées que nous avons signa-
lés plus haut ?
C’est la question qu’étudie le docteur
Gustave Drouineau, membre du Gonseil
supérieur de l’Assistance publique,dans une
étude que publie la Revue Philanthropique.
Et il propose comme solution la création
de « patronages maternels », dont le rôle
serait de veiller à l’application de la loi
dans sa lettre, mais aussi et surtout dans
son esprit, de servir d’intermédiaire entre
les oeuvres, d’attirer l’attention de l’Assis-
tance publique ou de certaines oeuvres pri-
vées sur les progrès à accomplir dans tel ou
tel ordre d’idées et notamment pour facili-
ter la réalisation pratique des principes
émis dans le texte législatif ; qui seraient,
en quelque sorte, les metteurs en oeuvre de
la loi.
Celle-ci, du reste, est loin d’être parfaite
et M. Strauss, qui en est le père, a déclaré
lui-même qu’elle devrait être complétée,
améliorée, étendue, par exemple, aux vail-
lantes mères de famille qui ne travaillent
ni à l'atelier ni à domicile pour autrui,
parce qu’elles donnent tout leur temps aux
soins du ménage et à leurs enfants.
Ce serait encore le rôle de l’institution
proposée par M. Drouineau que d’envisager
ces modifications, ces perfectionnements et
d’en proposer la réalisation en s’appuyant
sur les données de l’expérience de tous les
jours. . , «
Les « patronages maternels » pourraient
ainsi faciliter grandement l’oeuvre d’assis-
tance maternelle et de protection de la pre-
mière enfance dont l’importance primor-
diale pour l’avenir même de la race n’est
pas à démontrer.
F,JPOLET.
Un incident de Frontière llalo-Suisse
La Tribune de Genèoe publie ce récit :
Le lieutenant-colonel Grimai, chef du
18» régiment d’infanterie alpine, tient de
faire en civil et accompagné d’an porteur,
soldat du 89e bataillon, ane reconnaissance
mouvementée au Simplon. Le premier inci-
dent fut provoqué par la présence sur terri-
toire suisse, à nn kilomètre de la frontière,
d’un officier et d’un soldat italiens armés de
revolvers. M. Grimm leur ayant demandé
s’ils taraient où ils se trouvaient, ie lieute-
nant lui répondit : a Certainement, je sais
en Suisse. D’ailleurs, poursuivit-il en cher-
chant son revolver, nous sommes deux. L’un
de noos est de trop ici. »
Mais M. Grimm s’arma le premier et re-
conduisit l’officier italien jusqu’à ia frontiè-
re, en ini interdisant tout geste suspect.
Peu après, M. Grimm et son compagnon
virent sortir d’un abri deux garde-frontières
armée de fnsiis, qui â’eftTuire'iït.
Enfin, troisième incident, le colonel Grimm
se promenant seul, aurait été ensuite assail-
li, inopinément par trois individus qui l’au-
raient ligoté et transporté en territoire ita-
lien. Il aurait été gardé tout l’après-midi, et
ensuite libéré sans explications ni excuses.
POUR
NOS PETITS SOLDATS
Nous venons d’avoir un cruel cha-
grin : nous avons vu arriver au Havre
un ami venu pour assister à l’agonie
d’un de ses fils, soldat dans un de nos
régiments.
C’était un beau garçon de vingt ans,
un de ces jeunes conscrits de la classe
IQT3 ; notre ami paye donc un lourd
tribut à la loi de trois ans. Cependant
il ne récrimine pas contre elle ; c’est
un ardent patriote ; il a plusieurs des
siens dans l’armée; il s'intéresse de
près aux choses militaires ; il est con-
vaincu qu’il était urgent que nous aug-
mentions considérablement notre force
armée. Peut-être, aurait-on pu, en
prenant d'autres mesures; nécessitant
sans doute plus de courage politique,
éviter l'incorporation des jeunes gens
de vingt ans, et cela dans des condi-
tions hâtives dont le milieu sanitaire
ne pouvait pas ne pas se ressentir. Là
encore, notre ami accepte, comme
nous-même, le fiait accompli, mais, de
grâce, que l’on veille sur nos petits
soldats et, pour compenser la nécessité
regrettable à laquelle on a été réduit,
qu'on leur donné au frioins, d’abord,
des médecins capables en nombre suffi-
sant.
Le père, en larmes, nous disait qu’il
se soumettait à cette épreuve comme à
un sacrifice pour la patrie, mais qu’il
voudrait au moins avoir cette consola-
tion que le cas de son enfant et la le-
çon à en tirer préservassent d’autres
pères du même sacrifice que la patrie
n’a pas intérêt à voir se renouveler.
Nous n’incriminons personne ; ce
sont les règlements généraux qui nous
paraissent déjectueux, qui ne sont pas
assez souples pour prévoir toutes les
précautions à prendre avec cette ma-
tière ëhcore délicate qu’est la chair
de nos jeunes soldats.
Nous ne prétendons pas « régle-
menter » nous-mêmê, du haut de notre
incompétence, et dire ce qu’il çqn-
viendrait de jaire ; mais, pour ne pas
rester dans le vague et à titre d’exem-
ple de ce qu’il Jaudrait ne pas jaire,
nous semble-t-il, nous citerons un Jait
précis :
Les soldats de la classe IQ T3 ont
droit à des congés plus longs que les
autres ; c’est très bien, mais on sait
bien que les permissionnaires n’em-
ploient pas leur temps à s’étendre sur
une chaise-longue ; dès lors pourquoi
commencer le peloton spécial des
élèves-caporaux, où Von
caserne? Pourquoi, dès le jour sui-
vant, faire une longue marche sous les
premières chaleurs du printemps, si pé-
nibles à supporter ?
Qu’on nous comprenne bien, nous ne
cherchons pas les. responsabilités ;
nous sommes même convaincu que les
supérieurs du jeune soldat dont nous
parlons, ont Jait tout leur devoir ;
nous demandons seulement qu’à l’ave-
nir, si notre désir ne se heurte pas à
des impossibilités, les règlements mili-
taires tiennent mieux compte. de la
sollicitude siTégitime dés paren ts pour
leurs enjants qu’ils sont prêts, sans
doute, à donner à la patrie, mais pour
la bonne cause.
Et maintenant, nous nous tournons
vers notre distinguéconfrère du Havre-
Eclair, M. Urbain Falaize, puisqu’il a
jugé à propos de critiquer, dans son
article d’hier les expressions que nous
employions l’autre jour au sujet de la
loi de trois ans. et nous lui posons la
question suivante :
Devons-nous avoir un tel « fétichis-
me » pour cette loi, que nous renon-
cions a tout droit d’examen et de con-
trôle, que nous nous interdisions désor-
mais de discuter des choses de l'armée,
que nous trouvions que tout est pour
le mieux dans le meilleur des mondes
et que nous voyions sans broncher
mourir nos enjants ?
Je sais bien que l’on nous dira que
ce n’est pas le moment de parler de
cela, alors que la loi militaire est si
vivement attaquée. Nous répondrons
qu’au contraire cette loi ne serait pas
discutée comme elle l’est, et M. Urbain
Falaize aura toute notre pensée, si le
zèle compromettant, et que l’on ne peut
croire désintéressé, de la Droite n’a-
vaitJait un instrument politique d’une
loi nationale qui devait être étudiée
librement et calmement et votée di-
gnement entre républicains bien péné-
trés de ce qu’ils doivent à la patrie.
CASPAR JORDAN.
La Question des Milices
devant le Reichstag
Au cours de la séance qui a en lieu hier, le
ministre de la guerre, général von Falken-
hayu, répond aux orateurs socialistes, qui
demandent la transformation de l’armée en
milice.
En réalité, dit-il, l’Allemagne, puisque
tous les Allemands sont soumis an devoir
militaire, a déjà une milice, adaptée, ii est
vrai, aux conditions allemandes, de même
que les milices étrangères répondent aux
conditions des autres pays.
Je ne veux pas critiquer les milices suis-
ses, mais il- est certain que le passage du
pied de paix au pied de guerre s’opère beau-
coup plus lentement ea Suisse que chez
nous et chez ceux de nos voisins avec les-
quelles nous pouvons éventuellement avoir
à combattre.
En outre, les troupes formées selon ce
système ne sont pas aussi rapidement prêtes
à porter les coups décisifs au pays ennemi
que nos troupes et que celles de nos voisins.
Les socialistes, dit le ministre, n’ignorent
pas cependant que la constitution militaire
d’un peuple doit répondre au caractère de
ce peuple et à celai du pays qu’il habite .et
que, sous-ce rappor te .peuple suisse et la
Suisse sont très a fferents de ce que Ton
trouve chfz nous. Les socialistes n’ignorent
pas non plus que i’Aiiemagae, en raison de
sa situation militaire, géograph que, politi-
que et économique, est absolument ooligée
de conduire une guerre qui lui serait décla-
rée par une offeusive foudroyante et qu’ii
Ini faut aussi avoir des troupes capables de
supporter des revers.
Iis n'ignorent pas que l’adoption en Alle-
magne du système proposé n’apporterait, au
point de vue financier, aucun soulagement,
mais au contraire des charges nouvelles.
Défendre c«tte thèse, c’est vouloir taire
une expérience qui serait désastreuse pour
l’Allemagne. (Vives approbations à droite).
Eiant donné, ajoute le ministre, ce qui se
passe chez ceux de nos voisins dont je par-
lais tout à l’neure, et où précisément le
service militaire vient d'ètre sensiblement
prolongé et les cadres de première ligne
beaucoup plus renforces que chez nous, je
dois déclarer qu’une telle conception est
tout simplement incompréhensible. Il y a
des théoriciens et des fa iatiqu/'S qui déten-
dent parfois des choses incompréhensibles.
(Applaudissements à droite. Protestations à
gauche).
L8 ministre termine sur ce point en af-
firmant sa conviction que, le jour est pro-
che où le peuple tout entier aura la même
opinion que lui sur ces fantaisies et ces chi-
mères.
LES "A COTÉ” DU CINÉMATOGRAPHE
H. Hermand et son
Si l’on peut regretter parfois que les repré-
sentations théâtrales, les conférences, com-
me aussi la littérature, subissent actuelle-
ment une sorte d’abandon de la part de
nombreux amateurs, il demeure certain,
indiscutable, que pour ia grande masse de
la population, pour la jeunesse notamment,
le cinématographe constitue au spectacle
véritablement attachant, par la variété des
sujets qu’il offre à la méditation de l’esprit
comme au délassement de ia pensée.
Il est à la fois récréatif et instractif. Nous
pourrions dire puissamment instractif, car,
sans lui, que de pays nos concitoyens n’au-
raient jamais admirés, que d’animaax dont
ils ignoraient le mode d'existence, que de
faits scientifiques iis ne connaîtraient pas
encore.
Ii est donc juste de rendre hommage à
ceux qui: comme Edison, Marey, Demeny,
Lumière ont eu l’heureuse pensée de créer
ces appareils merveilleux qui, aujourd’hui','
par le monde entier, font la joie ou provo-
quent l'admiration de tous ceux qui eu bé-
ncient.
Il est non moins juste de féliciter ceux qui
se sont employés à répandre i’nsage du ci-
nématographe, et en particulier les prati-
ciens qui, en perfectionnant Tes procédés
chronophotographiques, en améliorant les
appareils, en rendant pins précis les détails
de mise en scène, ont permis de rendre les
spectacles aussi attrayants qu’il est dési-
rable. y
A ces différents titres, il nous est particu-
lièrement agréable d’enregistrer la très gran-
de part qu’a prise en notre région, et no-
tamment en notre ville M. Hermand, ie
très actif directeur du Cinéma Orania Palhé.
M. Hermand fut en effet l’un des premiers
parmi ceux qui s’efforcèrent de répandre
dans le publie le goût des spectacles ciné-
matographiques.
Séduit par les beauté? de la photographie
et de l’électricité, il s'intéressa de bonne
heure aux perfectionnements de ces scien-
ces, et, alors qu’il accomplissait son service
militaire en mai 1897, ii installa à ses frais,
nn service de rayons X à l’hôpital militaire
de Soissons.
M. Dujardin-Beaumelz, médecin inspec-
teur, au cours d’une de ses tournées, appré-
cia l’initiative du jeune soldat et le fit venir
à Paris pour diriger l’installation dn service
de radiographie que le gouvernement réso-
lut alors d’établir au Vai-de-Grâce.
Rendu à la vie civile, M. Hermand devint
électricien, pnis s’occupa très activement de
cinématographie.
On nous rappelait récemment qne, non
content d’employer son activité en France,
il se tiouva être l’un des premiers, peut-être
Cliché et Photo Petit Baves
Appareil d’obturation
le premier, à faire connaître le cinémato-
graphe au Maroc. C'était en 1901. A cette
époque ie sultan Abd-ul-Aziz, instruit dci
merveilles que l’on réalisait avec la lumière
électrique, avait résolu d’employer ce mode
d’éclairage en son palais.
M. Hermand fut alors chargé d’en assurer
l'installation et dirigea la construction d’une
nsine d’énergie qui permit d’éclairer bril-
lamment la demeure du sultan.
Un fait assez divertissant, dont M. Her-
mand fut indirectement l’auteur, se pro-
duisit alors. Les journaux de l’époque Pont
signalé, sans eu indiquer la raison, eu rela-
tant qa’à Fez, l’on tirait des feux d’artifices
en plein jour.
Le fait est exact, mais mérite une explica-
tion.
Pour complaire au sultan, M. Hermand
avait fait monter par les ouvriers nn certain
nombre de pièces d’artifice et, pour qo’Abi-
ul-Az z prit pins d’agrément à la fête pyro-
technique, l’installateur avait fait relier les
diverses pièces avec un jeu de boutons élec-
triques qui devaient permettre au sultan
d’enflunmer lui-même les principaux mo-
tifs. Or il advint que vers quatre heures, les
grandes chaleurs étant passées, le sultan
ayant terminé sa sieste, vint voir l’instaila-
tion ; et, dans sa hâte d’apprécier la valeur
des merveilles qn’on lui. annonçât, ,se mit
à appuyer sur les boutons. Sa curiosité était
si vive qn’ii commença... par le bouquet.
-Mais M. Hermand devait lui fournir d’au-
tres satisfactions encore inédites en son loin-
tain séjour.
Disposant d’une force électrique, il imagi-
na de rompre la monotonie de l’exisierc»
des femmes du harem, en proposant au sul-
tan d’introduire les projections animées dans
le gynécée.
Bien que le sultan fut très, désireux de
profiter de représentations qui étaient déna-
turé à charmer ses heures d’oisiveté, ia dé-
cision se fit quelque peu attendre, car il ne
pouvait admettre qu’un autre homme, et
surtout au européen, pénétrât dans le ha-
rem.
L’entente se fit cependant, mais sons ré-
serve de conditions très sévères et d’installa-
tions tontes particulières destinées à empê-
cher l’opérateur de voir les favorites. Eut-il
voulu enfreindre la consigne, que deux sol-
dats, placés constamment à ses côtés, l’au-
raient rappelé an respect des engagements
pris, car ils avaient ordre formel de ie poi-
gnarder s’il s’était permis d’oublier ses en-
gagements.
L’application de cette mesure de rigueur
ne se posa point, car après avoir séjourné
pendant deux ans au Maroc, notamment à
Fez, à Rabat et même à Marrakeck, M. Har-
§ Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES. S Mai. Défiche de 4 h. SO
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant . np * 62 17/6 -/- 6/-
i mois ! 163 7/6 -/- 2/6
ETAIN
Comptant . t isi 40/- -/- 40/—
t mois faCile 1 183 7/6 -/- 12/6
FER
Comptant..jsoutenu *81/3 -/- -/-
mois.....) *61/6 -/T 1 d
Prix comparés avec ceux de la deuxièmeTJourse
lu 7 mai 1M4.
NEW-YORK, 8 MAI
Cotona s mai, baisse 1 point ; juillet,
baisse i point; octobre, baisse 4 points ;
janvier, baisse 5 points. — Soutenu.
Cutéa t hausse 10 points à baisse 5 points.
NEW-YORK, 8 MAI
t. n nn i. nicnm
Cuivre Standard disp. 13 62 13 62
— juin .......... 13 62 13 62
Amalgamai, top... 70 7 8 72 f 8
«■er 15 25 15 25
„ CHICAGO. 8 MAI;.
>. - ■ C. 00 JOUR* PRKCRO
Blé sur Juillet..;. 88 3/8 83 6 8
. — . ...... Septembre 84 1/2 84 s 8
Maïs sur..... Juillet.... 66 1 2 65 8 8
— Septembre 64 3/4 64 7 8
Saindoux sur. Juillet... 40 os loto
* -*» Septembre to 20 to 27
LE CONGRÈS FÉMINISTE DE ROME
Mme Jules Siegfried, Vice-Présidente du
Conseil International des Femmes
ROME. — Mme Joie' Siegfried vient d’être
nojriinee vice-présidente du non veau bu-
reau permanent du Conseil international des
Femmes. .
L’AFFAIRE CALMETTE
M. Boucard a entendu, hier après-midi, le
docteur Armand-Theophiie Gautier, dont la
déposition l’aura empêché, sans doute, de
communiquer le soir même, le dossier au
parquet.
M. Armand Théophile Gantier a raconté
que, se trouvant le soir de la mort de M.
Caimette, dans une sa le du restaarant
Maxim's,il a entendu au moment où la nou-
velle du crime circulait, un dîneur voisin,
M. Boyer, fonctionnaire dn ministère des
finances, dire : « Ce qui vient de se passer
ne me surprend pas. En effet.ee matin, Mme
Caillanx est venue au ministère, et elle a
du : «c II faut que cette campagne cesse, on
» bien je tuerai M. Caimette et mon mari se
» suicidera ensuite. »
M. Armand-Theophiie Gantier a indiqué
que deux de ses amis, MM. Daydé fils et che-
valet ont entendu les propos de M. Boyer.
La confrontation entre M. Boyer, sons-
chef de cabinet de M. Caiilaux, et MM. Che-
valet, Daydé et Armani-Theophlie Gautier a
en lien hier soir.
M. Boyer a reconnu avoir tenu le propos
qu’on lui prête. .
« Mais, a-t-il ajouté, ces paroles, je ne les
ai pas entendues prononcer par Mme Cail-
laux ; elles résumaient des bruits oui cou-
raient au ministère. Il faut les comprendre
comme la traduction d’une impression. »
Quant à MM. Chevalet et Daydé, qni se
trouvaient ce soir-là en galante compagnie,
ayant copieusement soupé, ils ne se sou-
viennent que vaguement des conversations
tenues en iear présence;
HIU i «jgN Ml'
L’AFFAIRE GADIOU
Le Témoin Bossard
BREST.— Les ouvriers travaillant à bord du
navire eu réparations Gorbea-Mendi et quiont
dit que Bossard leur avait montré ie premier
janvier plusieurs billets de banque de cent'
francs, seront entendus aujourd’hui par ie
juge d’instruction.
Bossard ne parait qu’à moitié rassuré sur
son sort. Bien qu’en liberté provisoire, il 63t
toujours accusé de complicité d'assassinat.
Hier, il s'est occupe de rassembler les
preuves qui doivent permettre d’établir:
qu’ii était à Brest dans la matinée dn 30 dé-
cembre ; qu’il est parti par te ffam de
deux heures ; qu’il est descendu à la Forêt
pour se rendre à son domicile de Saint-Divy,
en passant par la Grand’Paiud.
Si Bossard recueille des témoignages for-
mels, ii sera étaoii qu’il n’a pu coopérer ou
assister à l’assassinat de M. Cadiou, puisque
l’accusation fixe l’heure du crime entre onze
heures et midi.
UN ACCIDENT DE TIR AUX ABORDS DU
CAMPDECHALONS
REIMS. — Un cultivateur, M. Eloi, accom-
pagne de son domestique! Pernet, ce idui-
sait une charrette de paiiie à Saint-Hitaire,
sur le territoire du camp de Châions, où ont
lieu actuellement des écoles à feu, quand un
obus vint éclater au-dessus de ia voiture..
Pernet fut très grièvement blesse à la tète;
il a été transporté à l’hôpital de Monrmeion.
Le chemin sam par la voiture ne se trou-
ve pas dans la zône dangereuse.
Les autorités militaires ont ouvert une en-
quête*
A. U N1AE.JMLOCS
Un Combat
OUDJDA. — Un djich d’nne centaine de ca-
valiers marocains a attaqué le 6 mai, près de
l’oued Melellou, une caravane composée de
six indigènes qui ont été tués après avoir
été dévalisés.
Le maghzen du poste de Gnercif, sous les
ordres du lieutenant Julia, s'est lancé à la
poursuite dès agresseurs qu’ii a rejoints au
bout d une vingtaine de kilomètres dans ia
montagne.
Un combat s'est alors engagé ; les dji-
cbeurs ont été dispersés. Ils ont emporté de
noufbreux morts et des blesses.
De noire côté, trois cavaliers du maghzen
ont été légèrement blessés.
Notre petite troupe est rentrée à Gaercif
avec ie cadavre d'un Marocain, un cheval,
des arme3 et des munitions.
A LA COUR DE CASSATION
Rejet de pou.voi d’un complice de Duez
La Chambre criminelle de la Cour de Cas-
sation vient de rejeter le pourvoi forme par
Martin Gauthier, le comp ice de Duez, qui
avait été condamné, en décembre drnier,
par la Cour d a^sises, de la Seine, à quatre
ans de prison pour détournements et escro-
queries dans ia liquidation des congréga-
tions.
L’ODYSSÉE D’UN CONDAMNÉ A MORT
VERSAILLES — Le nommé Jean Louis-Louis
comparaissait hier devant la cour d’assises
de Seine-et-Oise. Jean Louis-Louis, âgé de
44 ans, a été condamné à, mort par contu-
mace, en juillet 1901 II était accusé d’avoir
assassiné, le 27 novembre 1900, M. Bestault,
rentier à Boissy-ia-Rivière. Deux des compli-
ces de Lonis-Louis, les nommés Blazy et
Guiliossou, ont été également condamnés,
pnis grâciés et envoyés aux travaux forcés
a perpétuité, d’où ils fié sont évadés en
1903.
Sur 33 témoins alors cités, 13 sont morts,
19 seront entendus.
A 12 ans, Louis-Louis était envoyé dans
une maison de correction. Depuis, il a été
plusieurs lois condamné pour violence et
pour vol et accusé d’assassinat. Mais, la cul-
pabilité pour ce dernier crime n’ayant pas
été précisée, ii avait bénéficié d’un non
lieu.
Louis-Louis est un homme petit et trapu.
Il nie énergiquement ce qui lui est repro-
ché.
Pour se soustraire aux recherches de la
police, il a pris le nom de M. Jean Gouia,
commerçant. C’est sous ce nom, déciare-t-il,
qu’il a voté à Honfleur. Et qn’il s’est fait
condamner dernièrement à Evreux, ajoute
le président Coudert.
M. Perussel, procureur de la République,
occupe le siège du ministère public. Me Pé-
rinard défend l’accusé.
ACCIDENTS DE MINE
BÉZIERS.— Aux mines de Graissessac, un
mineur occupé à la fabrication des agglo-
mérés, M. Louis Vonlier.âgé de 24 ans, ayant
été happe par une courroie de transmission,
a été rejeté broyé snr le sol.
Le chef de poste Salies, âgé de 42 ans, a
été tué par un « coup de nune ».
A LA CHAMBRE ESPAGNOLE
Manifestation contre M. Ugarto
MADRID. — A la Chambre, au moment de
la discussion de l’inlerpeilation sur le che-
min de ter de Noguera à Pèllaresa, M. Ugar-
te, ministre des travaux publics, qui fut, en
qualité de rapporteur gênerai, rapporteur de
l'affaire Ferrer, a été violemment pris à par-
tie par les députés républicains qui ont crié
à plusieurs reprises : « Vive Ferrer l Le cou-
pable, l’assassin est sur ie banc des minis-
tres t »
Les députés de la majorité ayant protesté,
un violent tumulte s’est produit.
Mais devant l’impassibilité de M, Ugarte, le
calme s’esi oeu à »eu rétabli.
EXPLOSION D’UN BALLON MILITAIRE
ALLEMAND
BERLIN.— Le Lokal-Anzciger annonce qu’un
ballon militaire a fait explosion, hier à deux
heures de l’après-midi, pendant un orage,
près de Wunsdorf. On l’a vo de l’école de tir
de Zossen tomber par terre comme une co-
lonne de feu.
TREMBLEMENT DE TERRE EN SICILE
CÀTANE. — On a, ressenti jeudi soir une
secousse de tremblement de terre dans les
régions de Terbali, de Pennisi et d’Acireale.
De nombreuses maisons ont été rendues
inhabitables.
Les autorités se sont rendues sur les lieu*
et l’on va envoyer des tentes militaires ponr
loger les familles qui se trouvent sans abri.
TROUBLES EN ITALIE
ROME. — Les manifestations, provoquées
par les incidents qui se sont produit! le
premier mai à Trieste, entre Italiens et Slo-
vènes, continuent à travers l’Italie.
Des incidents assez graves se sont produits
à Milan où une centaine d’arrestations ont
été opérées. , JC *
A Catanzaro, plusieurs carabiniers et des
soldats ont été blessés.
A Messine, nn soldat a
blessé*
Plusieurs arrestations ont été opérées à
Vérone.
EN SERBIE
Entre Serbes et Macédoniens
SOFIA. — Ôa annonce, de bonne source,
qu’une bagarro sanglante se serait produite*
ces jours derniers, à Ristowatz, entre les
troupes de la garnison Serbe et des recrues
Macédoniennes dont 18 auraient été tuées.
La cause de cette bigarre serait le refus
des Macédoniens de prêter ie serment miii-i
taire. J
D’autres recrues macédoniennes auraient!
été egalement maltraitées pour le même mo-'
tif à Kraeoevatz.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.04%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.04%.
- Collections numériques similaires Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BmLHav000"Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172129t/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172129t/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172129t/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172129t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172129t