Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-05-07
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 mai 1914 07 mai 1914
Description : 1914/05/07 (A34,N11961). 1914/05/07 (A34,N11961).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région-
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La \ie Artistique et Littéraire
L’ODÉON
Jamais la direction de l’Odéon n’avait
rencontré autant d’amateurs que depuis le
jpur où M. André Antoine fit officiellement
savoir qu’elle conduisait à la faillite. Il y a
comme cela de beaux courages et des inten-
tions généreuses que ravive l’espoir de
triompher où des esprits réputés ont échoué.
Les candidatures sont tombées en averse
sur le bureau ministériel. Chaque jour
apportait sa proposition nouvelle, son sys-
tème inédit, sa formule. Et chacune était
offerte comme la meilleure, bien entendu,
soutenue par une foi agissante et sincère
dans le succès ardemment escompté.
Tout en faisant la part de la fantaisie
parmi tant de projets divers, même en
mettant de côté les offres alléchantes de ce
candidat, qui acceptait de prendre l’Odéon
sans subvention, d’y recevoir le spectateur
sans loi demander de payer sa place — on
n’a pas dit s’il se proposait de le nourrir
pendant les entr’actes — il est resté un joli
choix de bonnes volontés qui se faisaient
fort de ramener en Odéonie les bravos de la
foule immense et les sourires de l’âge d’or.
L’âge d’or 1 A vrai dire, le vieux théâtre
n’en demande pas tant. L’âge d’argent lui
suffirait pourvu que cet argent lui permît
de poursuivre son oeuvre artistique à l’abri
des rudes soucis de la note à payer et que
les huissiers rencontrés dans le couloir du
Cabinet directorial fussent exclusivement
des huissiers à collier de chaîne, fonction-
naires de la maison, introducteurs des am-
bassadeurs du Succès.
L’ère serait aimable et douce. L’Odéon
pourrait en savourer d’autant plus le char-
me que le temps est déjà loin où ses joies
d’art ne se tempérèrent point des amertu-
mès de ia douloureuse.
Elle n’a rien d’impossible, au reste* cette
ère aimable, malgré l’éloquence d’une ex-
périence que l’Etat lui-même a dû suspen-
dre en fixant la clôture annuelle du théâtre
pn mois avant la date prévue. La gestion
lui coûtait trop cher.!
L’Odéon a sa raigon ' d’être, te second
« -Théâtre-Français »; est. la ; scène d’essai
toute indiquée pdtfr les jeunes, soit artis-
tes, soit auteurs. C’est une scène d’entraî-
nement et d’épreuve, où les talents se for-
ment et se sélectionnent. C’est une scène
qui peut et doit servir de scène de travail
et d'attente à des tempérament artistiques
que leur personnalité appellera un jour
ailleurs et mettra plus en vue.
L’Odéon a longtemps rempli ce pro-
gramme, et ses pensionnaires et lui-même
s’en sont bien trouvés. Les plus illustres
de nos comédiens ont fait leurs premiers
pas et conquis leurs premiers succès sur
les planches de la rive gauche.
Antoine avait entrevu pour l’Odéon des
.destinées plus hautes. Il y apportait ses
goûts, ses principes, ses vues sur le théâ-
tre et sur la fa(?on de le présenter. II ampli-
.fiait ùl’Odéon ses théories sur la mise en
scène, qu’il avait appliquées avec un suc-
cès inoublié à i’ancieu Théâtre Libre,
d’héroïque mémoire, au théâtre du boule-
yard de Strasbourg qui porte encore son
nom.
Et, de fait, en ces sept années de combat
^pre et pénible, il a réalisé des merveilles.
Ce fut un génial a encadreur » par les
soins ingénieux duquel, plus d’une fois, la
|)ièce ne fut plus qu’un prétexte à décor, à
costumes, à trucs inédits, un cinéma dans
son mouvement original, une chose plus
artificielle qu’artistique, une dispendieuse
fantaisie, quelquefois aussi une folie.
Certes, il a recréé des chefs-d’oeuvre de
notre art classique et l’oeuvre d’Antoine
est inséparable de l’évolution du genre dra-
matique de notre temps. La postérité re-
connaissante doit lui en tenir compte. S’il
a « découvert » des jeunes qui sont aujour-
d’hui des grands noms de notre théâtre, il
a aussi réveillé Shakespeare, lui a prêté*
une troupe active et sensible. Mais il a dé-
pensé avec une prodigalité excessive, une
confiance aveugle et un luxe inutile.
Les maigres profits d’un théâtre que son
éloignement,. en dépit du Métro, classe au,
rang du théâtre de quartier, sont allés au
décorateur, aux artistes sans pouvoir ac-
quitter complètement la dette. Et la situa-
tion s’est aggravée un peu plus chaque
année.
Antoine, le front dans son rêve étoilé,
marchait désormais sur un tapis de papier
timbré. Il a bien fallu s’arrêter un jour : la
paperasse bleue l’immobilisa.
Nous retrouverons l’homme. Il n’est point
de ceux qui se laissent abattre et le rôle
qu’il joua fut assez grand, assez rempli de
promesses encore, pour que l’on ne puisse
pressentir de voir un nouvel Antoine sur
une nouvelle scène, un Antoine assagi par
l’expérience, ou tout au moins l’admirable
et fécond artiste qu’il est, avec, à ses côtés,
le clairvoyant administrateur qu’il oublia
d’être.
Quant à l’Odéon, faisant d’un coeur léger
le sacrifice de ses illusions, il redeviendra
le théâtre d’an tan, l’école préparatoire de
la Comédie-Française, plus éprise d’art que
de splendeur matérielle, ce qui rie l’empê-
chera pas d’ailleurs de servir la gloire de
notre littérature dramatique par toutes ses
ressources d’ardeur et de jeunesse et, à
l’occasion, d’enrichir notre patrimoine in-
tellectuel par la révélation d’un chef-
d’oeuvre.
ALBERT-HERRENSCIIMIDT.
Le Cas de M. Bidault de Hsle
Avant l’anfiience publique d’hier le Con-
seil supérieur de la magistrature s’est oc-
.cupé, à huis clos, des poursuites discipli-
naires demandées par le garde des sceaux
centre M Biderulfde Via!©, -pcAsirtnnt de la
Chambre des appels correctionnels de la
Cour de Paris,
On sait que ces poursuites se rattachent à
l’aiiaire Rochette.
M. le premier président Beaudonin a pré-
sidé l’audience, qui a commencé à midi. M. le
procureur générai Sarrut occupait le siège
do ministère public, il était assisté de six
avocats généraux.
Comme il ne s’agit que de mesures prépa-
ratoires, M. Bidault de l’Isie n’a pas été con-
voqué devant la Cour. Celle-ci doit, en effet,
décider au préalable s’il y a lieu de délivrer
le permis de citer visant ce magistrat.
M. le conseiller Maillet a donné lecture de
son rapport, lequel est assez bref.
Après avoir pris scs réquisitions, le pro-
cureur général s’est retiré ainsi que les
membres du parquet, et tes trois chambres
de la Conr, réunies dans la vaste salle affec-
tée aux audiences de la chambre civile, dé-
: libérèrent sur ropporumité des poursuites.
La longueur inusitée de celte discussion
semble être de bon augure par M. Bidault de
lïsle.
LE MYSTÈRE DE LA GRAND’-PALUD
M. Goas, contrôleur des poudres, chargé
spécialement de la surveillance de l'nsine de
ia Graud'Païud a fait hier matin une déposi-
tion qui se résume ainsi :M. Cadiou réservait
à l’industrie privée la meilleure partie de Son'
coton et tâchait de taire passer ia mauvaise
qualité à l'Etat, d’où la nécessité de rejeter
quantité de ses fournitures.
Il avait été dit que Pierre avait rédigé le
rapport fait à l’administration supérieure par
M. Goas, mais ce dernier a nié.
Pierre, confronte, n’a fait aucune objec-
tion.
UN PARTI
QUI SE DESAVOUE :
La discipline républicaine est une
belle chose, mais faut-il vraiment |
l’admirer en présence de l'attitude des
radicaux qui se sont désistés à qui j
mieux mieux en faveur des socialistes ?
Les plus notoires ont donné l’exemple :
M. Alfred Massé, ancien ministre du
cabinet Barthou, M. Dron, vice-prési-
dent de la Chambre, le général Per-
cin, sans parler de M. Ferdinand 1
Buisson dont nous avons déjà signalé
le cas ; la masse a suivi, en sorte que 1
le parti républicain radical et radical-
socialiste patronne en vue du second
tour de scrutin cinquante-deux socia-
listes unifiés, d’apres la liste publiée
hier dans le Radical.
Il va de soi que, abstraction faite
de quelques cas particuliers, le parti
socialiste ne lui rend pas la pareille ; ‘
si le concours des radicaux est efficace,
ils auront donc assuré le succès dit
socialisme, et c’est ici que cela devient
intéressant, - ou, pour mieux dire,
grave.
Les journaux de droite se réjouis-
sent de T effondrement du parti radi-
cal et se font des gorges chaudes de
son suicide par persuasion. Pour nous,,
nous ne trouvons prétexte ni à réjouis-
sance ni à plaisanterie dans ce desaveu
qu’un grand parti républicain se don-
ne à lui-même. Son attitude ne fait
qu’augmenter le gâchis politique dans
lequel nous vivons depuis, trop long-
temps déjà.
Les unifiés de Pau n’étaient pas des
nôtres, mais du moins l’unification
pouvait être une tentative intéressante
pour mettre de l’ordre dans les partis
et de la clarté dans la campagne élec-
torale. Nous sommes trop partisan de
la représentation proportionnelle pour
trouver mauvais que les radicaux se
soient organisés et délimités. Mais ils
ont des limites à gauche comme à
Argile, nous semble-t-il ; le collecti-
visme, si on le prend au sérieux, est
même une barrière autrement diffi-
cile à franchir que celle qui sépare les
radicaux des républicains de gauche
et qui consiste surtout dans la méthode
de gouvernement. Si on en doutait,
nous rappellerions simplement que ja-
mais le conflit avec les socialistes n’a
été aussi aigu qu’aux plus beaux temps
du radicalisme au pouvoir, sous Clé-
fnenceau.
Dès lors, à quoi bon s’unifier pour
se conf ondre ensuite avec des adver-
saires de la veille ; c’est une unifica-
tion dans le chaos qui nous prépare à
nouveau le « régime de l’incohéren-
ce » ; et que les socialistes eux-mêmes
y prennent garde : quand les radi-
caux n’auront plus besoin d’eux pour
se maintenir au pouvoir, ils les jette-
ront par dessus bord... et comment t
En attendant, ce sera le parti socia-
liste, si ses espoirs se réalisent, qui dic-
tera sa volonté au gouvernement radi-
cal et c’est là la grande erreur d’un
parti de gouvernement, de se mettre
sous la, coupe d’un parti d’opposition,
surtout lorsque la situation tant ex-
térieure qu’intérieure demande beau-
coup de circonspection et de pondéra-
tion: Nous n’avons aucune envie de
pousser les choses au noir; nous
n’avons aucun fétichisme pour la loi
de trois ans dont on fait le pivot de
ces élections et qui a ses défauts et est
sujette à révision comme tous les tra-
vaux législatifs ; nous ne suspectons
pas le patriotisme des dirigeants socia-
listes ; nous disons seulement ceci :
Quel que soit notre amour de la
caix, la situation de l’Europe est telle
que, malgré nous, nous sommes obli-
gés, pour le moment du moins, de ten-
dre à ün summum de force militaire ;
or, 1$ socialisme, s’il est précieux pour
faire entendre sans cesse la revendi-
cation idéale du droit, n’est pas qua-
lifié vjpur nous apporter les solutions
pratiques nécessaires ; en cette ma-
tière ses conseils, trop théoriques, ne
peuvent être que dangereux.
Cela dit, nous n’ignorons pas que
des fautes ont été commises, au cours
de la dernière législature, qui ont
contribué à jeter les radicaux entre
les bras des socialistes et, pour Vave-
nir, nous aspirons ardemment à un
gouvernement républicain qui sache
faire voter les lois républicaines par
une majorité républicaine.
CASPAR- JORDAN.
■m • un m i n m m ni i mnii i IIIIIIIIIM IW r~ aaawi
LA Comtesse Tiepelo
est-elle coupable?
La Justice dans ia Chambre Rouge
Comme nous l'avons dit avant hier, le
procès de la comtesse Tiepolo se poursuit au
milieu de l’attention passionnée de toute
l’Italie, et hier, comme c'est la coutume, les
jurés se sont rendus à San-Bemo, sur les
lieux mêmes du crime, moins d’ailleurs
dans l’espoir de découvrir un fait nouveau
que dans i’intention de vérifier les affirma-
tions de la comtesse sur les circonstances
de la tragédie.
Visite mélancolique s’il en fut nne ! Ima-
ginez, en effet* que les journalistes et les
jurés arrivèrent place Humbert-I«r, où se
trouve le pavillon dn crime, sous nne pluie
torrentielle, an milieu d’une foule énorme
que retenaient des carabiniers et qu’ils pé-
nétrèrent dans nne maison vide Où rien, de-
puis le jour du drame, n’a été changé.
Voici d’abord le salon, très simple, mais
qû’on sent arrangé par la main d’une femme
dégoût. Un piano, une vaste ^bergère, aux
murs dès vues de Venise peintes par la com-
tesse elle-même, Vénitienne qui aimait à se
souvenir de son pays, deux portraits d’en-
fants, et surtou deux admirables photogra-
phies de la comtesse, où la beauté volup-
taense de son visaga. étrange est rendue avec
nne vie intense et profonde.
Puis c’est le corridor, où l'on trouva le
corps de PoHimente, la chambre à coucher
de son amie où il vint, la chambre des en-
fants qui dormaient encore quand il fut
tué. C’est surtont dans la chambre de la
comtesse que les jurés s’arrêtèrent.-Tout
est dans le même état qne le matin où Poi-
limente entra près de celle qù’il aimait. Le
lit défait est encore froissé par la lotte de
l’homme et de la femme avant le meurtre,le
tiroir de la commode est toujours ouvert où
la comtesse prit son arme, et la porte du
cabinet de toilette est close où elle peignait
ses cheveux quand arriva le soldat.
Toate la scène tragique se reconstitue telle
que la comtesse l’a evoqnée. Il étajttrès tôt.
Elle se peignait. A la porte qui donne sur le
petit corridor, ou frappa. Quelqu’un ouvre.
Elle rentre dans la chambre. Elle voit l’or-
donnance qni l’implora, puis la menace, qui
se jette snr elle appuyée an lit. Là, ils se
battent. Elle échappe à son étreinte. Elle va
à la commode, sort son revolver. Lui, est re-
venu à la porte ouverte. Elle tire, il tombe
d .ns le corridor.
D’aiileurs, la femme Bozio, qoi fut une
des premières à l’endroit du crime, est ve-
nue confirmer, dans le pavillon, le rteit de
la comtesse.
Jurés et journalistes ont fonillé nn peu
dans tous les meubles.
Il n’y a pas eu d'audience dans l’après-
midi. Les débats vont reprendre.
Les Soldats Français
AU MAROC
Chute Mortelle d’Aviateur
Un radiotélégramme de Rabat annonce
que le lieutenant Saint-Lagne et le sapeur
Bonnereau-, pilotant un aéroplane, ainsi que -
le sergent Favre, montant un autre appa-
reil, étaient partis le 4 en reconnaissance <
vers Lalla-Itto.
Arrivé au terrain d’atterrissage, l’appareil
du lieutenant tomba de 400 mètres sur le ter-
rain rocheux. Le lieutenant a été tué ; le sa-
peur est indemne. Les obsèques doivent
avoir lien à Iuo.
Des Confins Marocains à Tunis en Avion
Une escadrille militaire, comprenant cinq
aéroplanes, avec leur plein d’essence et
d’huile, 30 kilos d’outils, des armes, des mu-
nitions et des provisions, a quitté l’aérodro-
me de Kassarath pour effectuer le raid Tu-
nis-Ouojda et retour qui a été préparé par le
capitaine Raimbert.
L’itinéraire passe par Aïn-Beïla, Siila,
Chellala, Le Kreider, Ondjiia, Bou-Denib,
Colomb-Béchar, Beni-Ounif, Aïn Seira, La-
ghouat, Bikra, Tozeur, Gibès, Sfax, Sousse
et Tunis, soit un total de 4,000 kilomètres.
Le lieutenant Jolain est parti en avant
avec plusieurs automobiles, qui assureront
le ravitaillement de l’escadrille en cours de
route.
Un arrêt est prévu à Ocidjda, pour la véri-
fication des appareils avant leur retour.
Les cinq appareils sont montés par le lien-
tenant Ménard et son mécanicien Tbaiy, le
lieutenaat Chemin et son mécanicien Sam-
son, le lieutenant Battini, chef de l’escadrille
et son mécanicien Glimber, le maréchal des
logis Hurard et son mécanicien Livan, le
sergent Benoit et son mécanicien Alberola.
Après un vol d’essai, effectué par les lien-
tenants Ménard et Chentia, les cinq appa-
reils ont pris leur vol entre 5 heures 40 et
5 heures 55.
On croit que le raid, comprenant plusieurs
arrêts, durera environ une quinzaine de
jours.
Tués et blessés au combat
de Dar-el-Hadjamai
Nons avons relaté le brillant tait d’armes
de nos troup -s qui ont réussi, an combat de
Dar-el-Hadjamai, à mettre en échec le
Roghi.
Le ministère de la gnerre communique lé
nom des tues et blessés :
TUÉS
Le caporal Aupy, du 2e bataillon de sé-
négalais, de la Roche-Beau court (Dordogne).
Le soldat Mourouchon, du 4e zouaves, de
Fronsac (Gironde).
Le soldat Beaudrier, dn 4e zonaves, d’An-
gers.
Le légionnaire Bockle, du 2e étranger, de
Ptetteo (Wurtemberg)..
Le tirailleur Stephani, du Ier régiment de
Aït-Louba (AlgerL
Le tirailleur Abrôus, du 1er régiment
d’Alger.
Le sergent-major Bouchon, de l’infanterie
coloniale de Pans.
Le sergent Schelter, 2« étranger, de Hein-
richsgrun (Bohème).
Le soldat Slovinsky, 4e zonaves, de Roziè-
res-snr-Malines (Meurthe-et-Moselle).
Le soldat Bone, 4e zouaves, d’Angers.
Le soldat Sicard, 4e zouaves, de la Croix-
de-Savigny (Vienne)!
Le soldat Cazenand, 4® zonaves, de Saint-
De ais-d’An bierre (Puy - de-Dô me).
Le caporal Alloni, do 1er -tirailleurs, de
Nantes (Loire-Inférieure).
Le Roghi du Nord aurait été tué
Le bruit court an Maroc — et le général
Lyautey en a fait part au, gouvernement —
que le roghi anrait été assassiné par ses par-
tisans après sa défaite par les troupes du gé-
néral Gourand.
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A LA DOUMA
La Donma a discuté la motion des délé'
gués Efrémof, Mikouskoff et Tchei kheiozé
tendant à donner jeudi prochain la priorité
à ia discussion du projet de loi sor la liberté
de ia tribune parlementaire, actuellement
soumis à l’examen de la Commission judi-
ciaire de la Douma, et à prier cette Commis-
sion de tenir son rapport prêt à être lu ce
jonr-là.
La Douma a discuté en même temps la
motion de MM. Milioukoff, Kerenski, et
Tcberkheidzé, qui proposent de ne pas abor-
der la discussion du budget tant que le pro-
jet de loi sur la liberté de la tribune n’aura
pas acquis force de loi.
Les <ùux motions ont été repoussées.
Après qne le rapporteur eut déposé le
budget, le premier ministre monte a la tri-
bune. L'extrême gaoçhe l’y accueille avec
nn vacarme assourdissant, faisant claquer
les pupitres et criant : « Eu voilà assez !
Nous ne vous laisserons pas parler ». Las
rappels à l’ordre dn président restant sans
effet, ce dernier propose l'exclusion dorant
15 séances des 8 membres appartenant aux
partis social-démocrate et ouvrier. Chacun
des expulsés fait une déclaration à la tribu-
ne. Mais on ne permet pas à MM Shobeleff
et Tchenkeii de S’exprimer. M. Tchenkeli,
néanmoins, parvient a rester quelques ins-
tants à ia tribune, pois, de sa place, ii re-
fuse de quitter la salie des séances, malgré
l’ordre dn président. Il n’obéit pas davanta-
ge à la requête de l'huissier.
Le président déclare alors qn’il suspend la
séance afin de sauvegarder la dignité de la
Douma.
A la reprise de la séance, le socialiste
Tchenkeli, expalsé en raison dn vote de la
Chambre, refuse de nouveau de quitter la .
salle malgré l’ordre qui lui avait été donné.
Le président interrompt alors la séance. Le
questeur fait venir la garde. A son appari-
tion, le dépnté Tchenkeli abandonne sa
place en déclarant qu’il cède à la violence.
Après des discussions personnelles trois
antres socialistes sont encore. exclus pour
quinze séances. Les soldats sont obligés d’en
emmener deux de force.
La gauche continue à faire dn brnit si bien
qne c’est en vain que M. Goreruikine, prési-
dent dn Conseil, essaye pour la deuxième
fois de prendre la parole. Le président de la
Donma propose d’exclure pendant quinze
séances deux nouveaux groupes de députés
de l’exlrême-gauche. Celte proposition est
adoptée. Au total seize exclusions sont pro-
noncées. Les dépotés frappes quittent la
salle à la réapparition de ia garde.
C’est la première fois qne le . président 9
dû faire appel à la force armée pour l’ex-
pulsion de députés, depuis la constitution de
la Douma. Il en est résulté une certaine émo-
tion sur les bancs de ia Chambré et dans les
tribunes occupées par le pubiici
Enfin le président du Conseil des ministres
peut monter à la tribune et prononcer un
bref discours dans loquet il salue la Douma
et la prie d’accueillir ce salât avec ia même
bienveilance que celle avec laquelle il a lai- .
même accueilli le salut qni lui avait êl/‘
adressé par la Douma.
OFFICIERS PUNIS
M Viviani, ministre de la gnerre par inté*
rim en l’absence de M. Noulens, vient de
soumettre à la signature dn président de ia
République un décret mettant en non-acti-
vité par suspension d’emploi le lieutenant
Vienne et le sons-lientenant Gipon, du 2*
hussards, qni, pendant la période électorale,
se sont livrés à des actes de propagande
électorale à Verdun.
La non-activite est la position de l’officier
qni n’a pas momentanément d’emploi, mais
qni est susceptible d’être rappelé à l'activi-
té. Un officier peut être mis dans cette posi-
tion par mesure disciplinaire. L’officier en
non-activité par suspension d’emploi est re-
placé de droit à l’expiration dn temps fixé
par le décret qui i’a suspendu; lé temps
passé par lui en non-activité ne compte que
pour la retraite ou. la réforme. .Le droit à
l’avancement à l'ancienneté est suspendu
pendant le temps passé en non-activité par
suspension d’emploi. L’officier dans cette
position a droit anx deux cinquièmes de ia
solde de présence.
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
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LONDRES. 6 Mai. Dépêche de 4 h. 30
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8 mois..... facile ifflt W- -/- 20/-
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Comptant. .)pi.facile 1 sl> 3 ^ -/-
mois » Bt/7 Ü -f-
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NEW-YORK, 6 MAI
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Ver 15 25 45 7$
. CHICAGO. 6 MAI'
G. DO JOUR ■ G. PRRCRt*
Blé sur...... Juillet...» 85 5/8 85 5 8
— Septembre 81 5 8 at 3 8
Maïs snr..... Juillet.... «6( 4 66 i 8
— ..... Septembre 66 1/2 66 6/8
Sundoux sur. Juillet. to 17 10 10
Septembre m < ' s7
LES ESSAIS D'UN SOUS-MARIN
TOULON.— Le nouveau sous-marin Cou-
lomb a brillamment accomplir ses essais
d’endurance de 800 milles qn’il a fournis
en 73 heures, battant tons les records.
LES DEUX OFFICIERS FRAPPÉS PAR
LE MINISTRE DE LA GUERRE
Les deux officiers dn 2« hussards qni
étaient frappés de mise en non activité,
Font été, le lieutenant De Vienne, pour six
mois, et le sous-lieutenant Gipon, ponr trois
mois.
LES CANDIDATS A
L’ECOLE POLYTECHNIQUE
Les candidats à l’Ecole Polytechnique sont
informes que les ^compositions se feront à
Caen et à Rouen les 2, 3, 4, 5, 6 juin.
LE NOUVEAU DIRECTEUR DE L'ODÉOK
C’est pour une période de sept années qae
M. Paul Gavanlt a été nommé directeur de
l’Odéon.
DANS L’ARMÉE
Le lieutenant de réserve Croiset, dn 2e ré-
giment d'artillerie à pied au Havre, passe au
3 e régiment à pied.
ASSASSINS CONDAMNÉS
VERSAILLES. — La Cour d’as»i»es vient de
Onu idiuner à mort le nomme De Bruya, âgé
de 23 ans, et aux travaux forces ie nommé
Haonon, âgé de 29 ans, qui assassinèrent à
Argetiiaun, pour ia voler- l’ouvrier agnuote
JH-"* RdrtbeJ*'""
3PIdAlBrrJTJB
DU
Menat-Colonel il Fat) ie Clam
Le lientenant-colonel du Paty de Clam
vient de porter plainte entre les mains de
M, Roty, joge d’instruction, contre inconnu.
1® Pour avoir depnis moins de dix ans, à
Paris, commis les crimes de forfaitare et
usage de taux à son préjudice, en sous-
trayant des pièces dn dossier de procédure
et notamment l’original des états ae services
communiqués à son avocat avant la déci-
sion du 22 mars 1907 et leur avoir snbùitué
des pièces fausses on falsifiées, notamment
l’original des états de services certifié par ie
général Bouvier, le 31 mai 1912 ;
2° Pour avoir commis à son préjndice le
crime de détournement des pièces de son
dossier en original on en copie, notamment
des états de services argués ae taux ;
3° Ponr avoir soustrait de son dossier
toute trace de documents intéressant la sû-
reté extérieure de l’Etat dans des circons-
tances qu’il se propose d’exposer au magis-
trat instructeur.
Le lieutenant-colonel da Paty de Clam
déclaré se porter partie civile.
Il désigne comme témoins des faits, à dé-
faut dn défont ministre de ia guerre, géné-
ral Picqnart en exercice en 1907, MM. de
Mony, Aymond et Saint-Panl, conseillers
d’Etat ; les généraux Bouvier, Bourderiatt et
Graziani ; Te commandant Eveil lard ; les
deux militaires employés par le général
Bourderiatt pour l’établissement du docu-
ment secret disparu.
LE VOYAGE DES AVIONS EN AFRIQUE
CONSTANTINE. —Quatre des avions qui teu-4
tent le raid Tunis Oudjda ont atterri à Aïo*'
Beida. Ils ont ensuite repris leur vol ponr le^
Kreider.
La violence du veut les a contraints à at-
terri à M’Siia.
U a ment h» >*aHarr:.«ae.gjK'■ «
LE MYSTÈRE DE LA GRAND’PALUD
BREST. — M. Kervistin, ancien ouvrier, a
affirmé hier soir an juge d’instruction, de
façon formelle, que dans la matinée dn 30
décembre dernier, le directeur de l’usine de
ia Grand’Palud et l’ingénienr Pierre avaient
visité ensemble les autoclaves, puis qu’ils
avaient quitté, également ensemble, l’usine
vers onze heures, se dirigeant vers le
moulin.
Confronté avec le témoin, l’ingénienr a
nié energiquement avoir va M. Cadioa le
30 décembre. Il se rappelle seulement que
quelques jours auparavant, il visita les auto-
claves avec le directeur.
- M. K«rvistin est maintenant cultivateur à
Saint-Di vy. Il a déclaré qn’il n’a aucune haine
contre M. Pierre et qn’U a fait la même dé-
claration devant le commissaire de la brigade
mobile le 24 mars. Ii a comme point de re-
père de la visite des autoclaves par MM. Ca-
aiou et Pierre la date du lendemain de la
foire de Lesneven, à laquelle il se rendit et
qui eut lien le 29 décembre.
*
* *
BREST. — Le jnge d’instruction a entendu
hier après-midi plusieurs anciens ouvriers
de la Grand’ Palud.
Deux d’entre enx ont déclaré avoir M. Ca-
diou arriver à l’usine le 30 décembre, vers
9 heures du matin.
Le témoin Leochet a va le directeur en-
trer à l’usine et en repartir vers onze hen-
res, prenant la direction dn Pont et de la
route conduisant à Landerneau.
Aucan d’eux n’a vn M. Pierre. L’ingénienr
déclare toujours d’ailleurs, n’avoir pas ren-
contré M. Cadiou le 30 décembre.
UNE FÉMINISTE ARRÊTÉE
AMIENS. —Le Parquet vient de faire arr&ij
'ter Mile Marie Dauizard pour menaces aè
mort adressées à M. Binet, huissier.
Mlle Deiûzard, miltoaota féministe, se pré-
sentait à toutes lès élections et chaque tois
protestait énergiquement parce que l’on ne
i coxantait oas lea jnffram à son nom.
Les Explosions à bord du “GoMian”
NEW-YOHK. — Le capitaine du Columbium
raconte que l’incendie a été constaté diman-
che, à minuit, dans l’écoutille n® 5. L’alar-
me fut aussitôt donnée. Les tuyaux d’incen-
die lancèrent des torrents d’eau dans l’écon- -
tille, mais quelques minutes plus tard, se
produisaient de terribles explosions, qni fai-
saient sauter ia salie des machines.
Bientôt, toutes les écoutilles étaient dé-
traites jusqu’à l’appareil de télégraphie
sans fil.
L’équipage se réfugia alors à minuit et de-
mi dans les trois chaloupes dn bord et aban-
donna ie navire qui, de i’avant à l’arrière
n’était pins qu'un brasier.
Le cinquième mécanicien est mort dans
nne des chaloupes ; le second mécanicien a
été tué lors de ia première explosion et
l'homme chargé de faire fonctionner la ma-.
chine auxiliaire s’est noyé au moment d’at-
teindre une des chaloupes.
TERRASSIERS ENSEVELIS
YSSINGEAUX. — A Tiraoges, trois ouvriers
terrassiers occupés à creuser an tnnnel,
ont été ensevelis sons nn ébonlement.
Un ouvrier a éié tué ; ses deux camarades
ont été blessés mortellement.
CANONNIERS BLESSÉS
WIESBADEN.— Au cours d’exercices d’artil-
lerie sur le champ de manoeuvres de Pforz-
heim, nne pièce s’est renversée. Plusieurs
canonniers ont été blessés dont deux très
grièvement.
BATEAU DE PÊCHE CAPTURÉ
WILHELMSHAVKN.— Un vapsnr de pêche an-
glais, qui péchait dans tes eaux allemandes,
a été capturé t ar le sroisenr garde-pêche
fietm et amené à Wilhelmshaven.
y» «aaramn—B»——w&é&feftSiMSSI ggjSB ■u,8BBHcHBwywR*»
LIS AFFAIRES ÏÏ’ORIMT
En Boire
ATHÈNES. — Dans les combats an Nord
d’Argyrocastro qui viennent de prendre fin
sur la victoire des Epirotes, les pertes des
Albanais ont été considérables. '
Cinq cents Albanais ont été mis hors de
combat dans un engagement qni a en lieu 4
Codra. |
LES SOUVERAINS ALLEMANDS EN
ITALIE
GÈNES. — Les souverains allemands ont
débarqué à Portofino.
LE VOTE DES FEMMES EN ANGLETERRE
LONDRES.— La Chambre des Lords a re-
poussé par 104 voix contre 60, en seconde
lecture, une proposition de loi tendant à
accorder le droit de vote législatif à celles
des femmes inscrites snr les listes électoralea
ponr les affaires municipales.
LA GRÈVE DE LA MARINE MARCHANDE
EN ESPAGNE
BILBAO. — Pins de cent cinquante vapenrt
sont immobilisés par suite de la grève des
officiers mécaniciens à laquelle ont adhère
les matelots.
LE FERRÉOL. — La grève maritime est g*
nérale.
AÉROPLANES TRANSPARENTS ?
BERLIN. — La Taegltsche Rumdchau annonça,
qu’un ingénieur allemand serait parvenu A
remplacer les tories des aéroplanes par uns
matière transparente anaiogae an celluloïd.
Les appareils seraient ainsi beaoconp
moins visibles et les tirs dirigés contra «a*
beaucoup pins difficiles*
orran-n
Administrateur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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La \ie Artistique et Littéraire
L’ODÉON
Jamais la direction de l’Odéon n’avait
rencontré autant d’amateurs que depuis le
jpur où M. André Antoine fit officiellement
savoir qu’elle conduisait à la faillite. Il y a
comme cela de beaux courages et des inten-
tions généreuses que ravive l’espoir de
triompher où des esprits réputés ont échoué.
Les candidatures sont tombées en averse
sur le bureau ministériel. Chaque jour
apportait sa proposition nouvelle, son sys-
tème inédit, sa formule. Et chacune était
offerte comme la meilleure, bien entendu,
soutenue par une foi agissante et sincère
dans le succès ardemment escompté.
Tout en faisant la part de la fantaisie
parmi tant de projets divers, même en
mettant de côté les offres alléchantes de ce
candidat, qui acceptait de prendre l’Odéon
sans subvention, d’y recevoir le spectateur
sans loi demander de payer sa place — on
n’a pas dit s’il se proposait de le nourrir
pendant les entr’actes — il est resté un joli
choix de bonnes volontés qui se faisaient
fort de ramener en Odéonie les bravos de la
foule immense et les sourires de l’âge d’or.
L’âge d’or 1 A vrai dire, le vieux théâtre
n’en demande pas tant. L’âge d’argent lui
suffirait pourvu que cet argent lui permît
de poursuivre son oeuvre artistique à l’abri
des rudes soucis de la note à payer et que
les huissiers rencontrés dans le couloir du
Cabinet directorial fussent exclusivement
des huissiers à collier de chaîne, fonction-
naires de la maison, introducteurs des am-
bassadeurs du Succès.
L’ère serait aimable et douce. L’Odéon
pourrait en savourer d’autant plus le char-
me que le temps est déjà loin où ses joies
d’art ne se tempérèrent point des amertu-
mès de ia douloureuse.
Elle n’a rien d’impossible, au reste* cette
ère aimable, malgré l’éloquence d’une ex-
périence que l’Etat lui-même a dû suspen-
dre en fixant la clôture annuelle du théâtre
pn mois avant la date prévue. La gestion
lui coûtait trop cher.!
L’Odéon a sa raigon ' d’être, te second
« -Théâtre-Français »; est. la ; scène d’essai
toute indiquée pdtfr les jeunes, soit artis-
tes, soit auteurs. C’est une scène d’entraî-
nement et d’épreuve, où les talents se for-
ment et se sélectionnent. C’est une scène
qui peut et doit servir de scène de travail
et d'attente à des tempérament artistiques
que leur personnalité appellera un jour
ailleurs et mettra plus en vue.
L’Odéon a longtemps rempli ce pro-
gramme, et ses pensionnaires et lui-même
s’en sont bien trouvés. Les plus illustres
de nos comédiens ont fait leurs premiers
pas et conquis leurs premiers succès sur
les planches de la rive gauche.
Antoine avait entrevu pour l’Odéon des
.destinées plus hautes. Il y apportait ses
goûts, ses principes, ses vues sur le théâ-
tre et sur la fa(?on de le présenter. II ampli-
.fiait ùl’Odéon ses théories sur la mise en
scène, qu’il avait appliquées avec un suc-
cès inoublié à i’ancieu Théâtre Libre,
d’héroïque mémoire, au théâtre du boule-
yard de Strasbourg qui porte encore son
nom.
Et, de fait, en ces sept années de combat
^pre et pénible, il a réalisé des merveilles.
Ce fut un génial a encadreur » par les
soins ingénieux duquel, plus d’une fois, la
|)ièce ne fut plus qu’un prétexte à décor, à
costumes, à trucs inédits, un cinéma dans
son mouvement original, une chose plus
artificielle qu’artistique, une dispendieuse
fantaisie, quelquefois aussi une folie.
Certes, il a recréé des chefs-d’oeuvre de
notre art classique et l’oeuvre d’Antoine
est inséparable de l’évolution du genre dra-
matique de notre temps. La postérité re-
connaissante doit lui en tenir compte. S’il
a « découvert » des jeunes qui sont aujour-
d’hui des grands noms de notre théâtre, il
a aussi réveillé Shakespeare, lui a prêté*
une troupe active et sensible. Mais il a dé-
pensé avec une prodigalité excessive, une
confiance aveugle et un luxe inutile.
Les maigres profits d’un théâtre que son
éloignement,. en dépit du Métro, classe au,
rang du théâtre de quartier, sont allés au
décorateur, aux artistes sans pouvoir ac-
quitter complètement la dette. Et la situa-
tion s’est aggravée un peu plus chaque
année.
Antoine, le front dans son rêve étoilé,
marchait désormais sur un tapis de papier
timbré. Il a bien fallu s’arrêter un jour : la
paperasse bleue l’immobilisa.
Nous retrouverons l’homme. Il n’est point
de ceux qui se laissent abattre et le rôle
qu’il joua fut assez grand, assez rempli de
promesses encore, pour que l’on ne puisse
pressentir de voir un nouvel Antoine sur
une nouvelle scène, un Antoine assagi par
l’expérience, ou tout au moins l’admirable
et fécond artiste qu’il est, avec, à ses côtés,
le clairvoyant administrateur qu’il oublia
d’être.
Quant à l’Odéon, faisant d’un coeur léger
le sacrifice de ses illusions, il redeviendra
le théâtre d’an tan, l’école préparatoire de
la Comédie-Française, plus éprise d’art que
de splendeur matérielle, ce qui rie l’empê-
chera pas d’ailleurs de servir la gloire de
notre littérature dramatique par toutes ses
ressources d’ardeur et de jeunesse et, à
l’occasion, d’enrichir notre patrimoine in-
tellectuel par la révélation d’un chef-
d’oeuvre.
ALBERT-HERRENSCIIMIDT.
Le Cas de M. Bidault de Hsle
Avant l’anfiience publique d’hier le Con-
seil supérieur de la magistrature s’est oc-
.cupé, à huis clos, des poursuites discipli-
naires demandées par le garde des sceaux
centre M Biderulfde Via!©, -pcAsirtnnt de la
Chambre des appels correctionnels de la
Cour de Paris,
On sait que ces poursuites se rattachent à
l’aiiaire Rochette.
M. le premier président Beaudonin a pré-
sidé l’audience, qui a commencé à midi. M. le
procureur générai Sarrut occupait le siège
do ministère public, il était assisté de six
avocats généraux.
Comme il ne s’agit que de mesures prépa-
ratoires, M. Bidault de l’Isie n’a pas été con-
voqué devant la Cour. Celle-ci doit, en effet,
décider au préalable s’il y a lieu de délivrer
le permis de citer visant ce magistrat.
M. le conseiller Maillet a donné lecture de
son rapport, lequel est assez bref.
Après avoir pris scs réquisitions, le pro-
cureur général s’est retiré ainsi que les
membres du parquet, et tes trois chambres
de la Conr, réunies dans la vaste salle affec-
tée aux audiences de la chambre civile, dé-
: libérèrent sur ropporumité des poursuites.
La longueur inusitée de celte discussion
semble être de bon augure par M. Bidault de
lïsle.
LE MYSTÈRE DE LA GRAND’-PALUD
M. Goas, contrôleur des poudres, chargé
spécialement de la surveillance de l'nsine de
ia Graud'Païud a fait hier matin une déposi-
tion qui se résume ainsi :M. Cadiou réservait
à l’industrie privée la meilleure partie de Son'
coton et tâchait de taire passer ia mauvaise
qualité à l'Etat, d’où la nécessité de rejeter
quantité de ses fournitures.
Il avait été dit que Pierre avait rédigé le
rapport fait à l’administration supérieure par
M. Goas, mais ce dernier a nié.
Pierre, confronte, n’a fait aucune objec-
tion.
UN PARTI
QUI SE DESAVOUE :
La discipline républicaine est une
belle chose, mais faut-il vraiment |
l’admirer en présence de l'attitude des
radicaux qui se sont désistés à qui j
mieux mieux en faveur des socialistes ?
Les plus notoires ont donné l’exemple :
M. Alfred Massé, ancien ministre du
cabinet Barthou, M. Dron, vice-prési-
dent de la Chambre, le général Per-
cin, sans parler de M. Ferdinand 1
Buisson dont nous avons déjà signalé
le cas ; la masse a suivi, en sorte que 1
le parti républicain radical et radical-
socialiste patronne en vue du second
tour de scrutin cinquante-deux socia-
listes unifiés, d’apres la liste publiée
hier dans le Radical.
Il va de soi que, abstraction faite
de quelques cas particuliers, le parti
socialiste ne lui rend pas la pareille ; ‘
si le concours des radicaux est efficace,
ils auront donc assuré le succès dit
socialisme, et c’est ici que cela devient
intéressant, - ou, pour mieux dire,
grave.
Les journaux de droite se réjouis-
sent de T effondrement du parti radi-
cal et se font des gorges chaudes de
son suicide par persuasion. Pour nous,,
nous ne trouvons prétexte ni à réjouis-
sance ni à plaisanterie dans ce desaveu
qu’un grand parti républicain se don-
ne à lui-même. Son attitude ne fait
qu’augmenter le gâchis politique dans
lequel nous vivons depuis, trop long-
temps déjà.
Les unifiés de Pau n’étaient pas des
nôtres, mais du moins l’unification
pouvait être une tentative intéressante
pour mettre de l’ordre dans les partis
et de la clarté dans la campagne élec-
torale. Nous sommes trop partisan de
la représentation proportionnelle pour
trouver mauvais que les radicaux se
soient organisés et délimités. Mais ils
ont des limites à gauche comme à
Argile, nous semble-t-il ; le collecti-
visme, si on le prend au sérieux, est
même une barrière autrement diffi-
cile à franchir que celle qui sépare les
radicaux des républicains de gauche
et qui consiste surtout dans la méthode
de gouvernement. Si on en doutait,
nous rappellerions simplement que ja-
mais le conflit avec les socialistes n’a
été aussi aigu qu’aux plus beaux temps
du radicalisme au pouvoir, sous Clé-
fnenceau.
Dès lors, à quoi bon s’unifier pour
se conf ondre ensuite avec des adver-
saires de la veille ; c’est une unifica-
tion dans le chaos qui nous prépare à
nouveau le « régime de l’incohéren-
ce » ; et que les socialistes eux-mêmes
y prennent garde : quand les radi-
caux n’auront plus besoin d’eux pour
se maintenir au pouvoir, ils les jette-
ront par dessus bord... et comment t
En attendant, ce sera le parti socia-
liste, si ses espoirs se réalisent, qui dic-
tera sa volonté au gouvernement radi-
cal et c’est là la grande erreur d’un
parti de gouvernement, de se mettre
sous la, coupe d’un parti d’opposition,
surtout lorsque la situation tant ex-
térieure qu’intérieure demande beau-
coup de circonspection et de pondéra-
tion: Nous n’avons aucune envie de
pousser les choses au noir; nous
n’avons aucun fétichisme pour la loi
de trois ans dont on fait le pivot de
ces élections et qui a ses défauts et est
sujette à révision comme tous les tra-
vaux législatifs ; nous ne suspectons
pas le patriotisme des dirigeants socia-
listes ; nous disons seulement ceci :
Quel que soit notre amour de la
caix, la situation de l’Europe est telle
que, malgré nous, nous sommes obli-
gés, pour le moment du moins, de ten-
dre à ün summum de force militaire ;
or, 1$ socialisme, s’il est précieux pour
faire entendre sans cesse la revendi-
cation idéale du droit, n’est pas qua-
lifié vjpur nous apporter les solutions
pratiques nécessaires ; en cette ma-
tière ses conseils, trop théoriques, ne
peuvent être que dangereux.
Cela dit, nous n’ignorons pas que
des fautes ont été commises, au cours
de la dernière législature, qui ont
contribué à jeter les radicaux entre
les bras des socialistes et, pour Vave-
nir, nous aspirons ardemment à un
gouvernement républicain qui sache
faire voter les lois républicaines par
une majorité républicaine.
CASPAR- JORDAN.
■m • un m i n m m ni i mnii i IIIIIIIIIM IW r~ aaawi
LA Comtesse Tiepelo
est-elle coupable?
La Justice dans ia Chambre Rouge
Comme nous l'avons dit avant hier, le
procès de la comtesse Tiepolo se poursuit au
milieu de l’attention passionnée de toute
l’Italie, et hier, comme c'est la coutume, les
jurés se sont rendus à San-Bemo, sur les
lieux mêmes du crime, moins d’ailleurs
dans l’espoir de découvrir un fait nouveau
que dans i’intention de vérifier les affirma-
tions de la comtesse sur les circonstances
de la tragédie.
Visite mélancolique s’il en fut nne ! Ima-
ginez, en effet* que les journalistes et les
jurés arrivèrent place Humbert-I«r, où se
trouve le pavillon dn crime, sous nne pluie
torrentielle, an milieu d’une foule énorme
que retenaient des carabiniers et qu’ils pé-
nétrèrent dans nne maison vide Où rien, de-
puis le jour du drame, n’a été changé.
Voici d’abord le salon, très simple, mais
qû’on sent arrangé par la main d’une femme
dégoût. Un piano, une vaste ^bergère, aux
murs dès vues de Venise peintes par la com-
tesse elle-même, Vénitienne qui aimait à se
souvenir de son pays, deux portraits d’en-
fants, et surtou deux admirables photogra-
phies de la comtesse, où la beauté volup-
taense de son visaga. étrange est rendue avec
nne vie intense et profonde.
Puis c’est le corridor, où l'on trouva le
corps de PoHimente, la chambre à coucher
de son amie où il vint, la chambre des en-
fants qui dormaient encore quand il fut
tué. C’est surtont dans la chambre de la
comtesse que les jurés s’arrêtèrent.-Tout
est dans le même état qne le matin où Poi-
limente entra près de celle qù’il aimait. Le
lit défait est encore froissé par la lotte de
l’homme et de la femme avant le meurtre,le
tiroir de la commode est toujours ouvert où
la comtesse prit son arme, et la porte du
cabinet de toilette est close où elle peignait
ses cheveux quand arriva le soldat.
Toate la scène tragique se reconstitue telle
que la comtesse l’a evoqnée. Il étajttrès tôt.
Elle se peignait. A la porte qui donne sur le
petit corridor, ou frappa. Quelqu’un ouvre.
Elle rentre dans la chambre. Elle voit l’or-
donnance qni l’implora, puis la menace, qui
se jette snr elle appuyée an lit. Là, ils se
battent. Elle échappe à son étreinte. Elle va
à la commode, sort son revolver. Lui, est re-
venu à la porte ouverte. Elle tire, il tombe
d .ns le corridor.
D’aiileurs, la femme Bozio, qoi fut une
des premières à l’endroit du crime, est ve-
nue confirmer, dans le pavillon, le rteit de
la comtesse.
Jurés et journalistes ont fonillé nn peu
dans tous les meubles.
Il n’y a pas eu d'audience dans l’après-
midi. Les débats vont reprendre.
Les Soldats Français
AU MAROC
Chute Mortelle d’Aviateur
Un radiotélégramme de Rabat annonce
que le lieutenant Saint-Lagne et le sapeur
Bonnereau-, pilotant un aéroplane, ainsi que -
le sergent Favre, montant un autre appa-
reil, étaient partis le 4 en reconnaissance <
vers Lalla-Itto.
Arrivé au terrain d’atterrissage, l’appareil
du lieutenant tomba de 400 mètres sur le ter-
rain rocheux. Le lieutenant a été tué ; le sa-
peur est indemne. Les obsèques doivent
avoir lien à Iuo.
Des Confins Marocains à Tunis en Avion
Une escadrille militaire, comprenant cinq
aéroplanes, avec leur plein d’essence et
d’huile, 30 kilos d’outils, des armes, des mu-
nitions et des provisions, a quitté l’aérodro-
me de Kassarath pour effectuer le raid Tu-
nis-Ouojda et retour qui a été préparé par le
capitaine Raimbert.
L’itinéraire passe par Aïn-Beïla, Siila,
Chellala, Le Kreider, Ondjiia, Bou-Denib,
Colomb-Béchar, Beni-Ounif, Aïn Seira, La-
ghouat, Bikra, Tozeur, Gibès, Sfax, Sousse
et Tunis, soit un total de 4,000 kilomètres.
Le lieutenant Jolain est parti en avant
avec plusieurs automobiles, qui assureront
le ravitaillement de l’escadrille en cours de
route.
Un arrêt est prévu à Ocidjda, pour la véri-
fication des appareils avant leur retour.
Les cinq appareils sont montés par le lien-
tenant Ménard et son mécanicien Tbaiy, le
lieutenaat Chemin et son mécanicien Sam-
son, le lieutenant Battini, chef de l’escadrille
et son mécanicien Glimber, le maréchal des
logis Hurard et son mécanicien Livan, le
sergent Benoit et son mécanicien Alberola.
Après un vol d’essai, effectué par les lien-
tenants Ménard et Chentia, les cinq appa-
reils ont pris leur vol entre 5 heures 40 et
5 heures 55.
On croit que le raid, comprenant plusieurs
arrêts, durera environ une quinzaine de
jours.
Tués et blessés au combat
de Dar-el-Hadjamai
Nons avons relaté le brillant tait d’armes
de nos troup -s qui ont réussi, an combat de
Dar-el-Hadjamai, à mettre en échec le
Roghi.
Le ministère de la gnerre communique lé
nom des tues et blessés :
TUÉS
Le caporal Aupy, du 2e bataillon de sé-
négalais, de la Roche-Beau court (Dordogne).
Le soldat Mourouchon, du 4e zouaves, de
Fronsac (Gironde).
Le soldat Beaudrier, dn 4e zonaves, d’An-
gers.
Le légionnaire Bockle, du 2e étranger, de
Ptetteo (Wurtemberg)..
Le tirailleur Stephani, du Ier régiment de
Aït-Louba (AlgerL
Le tirailleur Abrôus, du 1er régiment
d’Alger.
Le sergent-major Bouchon, de l’infanterie
coloniale de Pans.
Le sergent Schelter, 2« étranger, de Hein-
richsgrun (Bohème).
Le soldat Slovinsky, 4e zonaves, de Roziè-
res-snr-Malines (Meurthe-et-Moselle).
Le soldat Bone, 4e zouaves, d’Angers.
Le soldat Sicard, 4e zouaves, de la Croix-
de-Savigny (Vienne)!
Le soldat Cazenand, 4® zonaves, de Saint-
De ais-d’An bierre (Puy - de-Dô me).
Le caporal Alloni, do 1er -tirailleurs, de
Nantes (Loire-Inférieure).
Le Roghi du Nord aurait été tué
Le bruit court an Maroc — et le général
Lyautey en a fait part au, gouvernement —
que le roghi anrait été assassiné par ses par-
tisans après sa défaite par les troupes du gé-
néral Gourand.
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La Donma a discuté la motion des délé'
gués Efrémof, Mikouskoff et Tchei kheiozé
tendant à donner jeudi prochain la priorité
à ia discussion du projet de loi sor la liberté
de ia tribune parlementaire, actuellement
soumis à l’examen de la Commission judi-
ciaire de la Douma, et à prier cette Commis-
sion de tenir son rapport prêt à être lu ce
jonr-là.
La Douma a discuté en même temps la
motion de MM. Milioukoff, Kerenski, et
Tcberkheidzé, qui proposent de ne pas abor-
der la discussion du budget tant que le pro-
jet de loi sur la liberté de la tribune n’aura
pas acquis force de loi.
Les <ùux motions ont été repoussées.
Après qne le rapporteur eut déposé le
budget, le premier ministre monte a la tri-
bune. L'extrême gaoçhe l’y accueille avec
nn vacarme assourdissant, faisant claquer
les pupitres et criant : « Eu voilà assez !
Nous ne vous laisserons pas parler ». Las
rappels à l’ordre dn président restant sans
effet, ce dernier propose l'exclusion dorant
15 séances des 8 membres appartenant aux
partis social-démocrate et ouvrier. Chacun
des expulsés fait une déclaration à la tribu-
ne. Mais on ne permet pas à MM Shobeleff
et Tchenkeii de S’exprimer. M. Tchenkeli,
néanmoins, parvient a rester quelques ins-
tants à ia tribune, pois, de sa place, ii re-
fuse de quitter la salie des séances, malgré
l’ordre dn président. Il n’obéit pas davanta-
ge à la requête de l'huissier.
Le président déclare alors qn’il suspend la
séance afin de sauvegarder la dignité de la
Douma.
A la reprise de la séance, le socialiste
Tchenkeli, expalsé en raison dn vote de la
Chambre, refuse de nouveau de quitter la .
salle malgré l’ordre qui lui avait été donné.
Le président interrompt alors la séance. Le
questeur fait venir la garde. A son appari-
tion, le dépnté Tchenkeli abandonne sa
place en déclarant qu’il cède à la violence.
Après des discussions personnelles trois
antres socialistes sont encore. exclus pour
quinze séances. Les soldats sont obligés d’en
emmener deux de force.
La gauche continue à faire dn brnit si bien
qne c’est en vain que M. Goreruikine, prési-
dent dn Conseil, essaye pour la deuxième
fois de prendre la parole. Le président de la
Donma propose d’exclure pendant quinze
séances deux nouveaux groupes de députés
de l’exlrême-gauche. Celte proposition est
adoptée. Au total seize exclusions sont pro-
noncées. Les dépotés frappes quittent la
salle à la réapparition de ia garde.
C’est la première fois qne le . président 9
dû faire appel à la force armée pour l’ex-
pulsion de députés, depuis la constitution de
la Douma. Il en est résulté une certaine émo-
tion sur les bancs de ia Chambré et dans les
tribunes occupées par le pubiici
Enfin le président du Conseil des ministres
peut monter à la tribune et prononcer un
bref discours dans loquet il salue la Douma
et la prie d’accueillir ce salât avec ia même
bienveilance que celle avec laquelle il a lai- .
même accueilli le salut qni lui avait êl/‘
adressé par la Douma.
OFFICIERS PUNIS
M Viviani, ministre de la gnerre par inté*
rim en l’absence de M. Noulens, vient de
soumettre à la signature dn président de ia
République un décret mettant en non-acti-
vité par suspension d’emploi le lieutenant
Vienne et le sons-lientenant Gipon, du 2*
hussards, qni, pendant la période électorale,
se sont livrés à des actes de propagande
électorale à Verdun.
La non-activite est la position de l’officier
qni n’a pas momentanément d’emploi, mais
qni est susceptible d’être rappelé à l'activi-
té. Un officier peut être mis dans cette posi-
tion par mesure disciplinaire. L’officier en
non-activité par suspension d’emploi est re-
placé de droit à l’expiration dn temps fixé
par le décret qui i’a suspendu; lé temps
passé par lui en non-activité ne compte que
pour la retraite ou. la réforme. .Le droit à
l’avancement à l'ancienneté est suspendu
pendant le temps passé en non-activité par
suspension d’emploi. L’officier dans cette
position a droit anx deux cinquièmes de ia
solde de présence.
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
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LONDRES. 6 Mai. Dépêche de 4 h. 30
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du 5 mai liai.
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Cuivre Standard disp. 13 62 13 70
— juin 13 62 /13 70
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— ..... Septembre 66 1/2 66 6/8
Sundoux sur. Juillet. to 17 10 10
Septembre m < ' s7
LES ESSAIS D'UN SOUS-MARIN
TOULON.— Le nouveau sous-marin Cou-
lomb a brillamment accomplir ses essais
d’endurance de 800 milles qn’il a fournis
en 73 heures, battant tons les records.
LES DEUX OFFICIERS FRAPPÉS PAR
LE MINISTRE DE LA GUERRE
Les deux officiers dn 2« hussards qni
étaient frappés de mise en non activité,
Font été, le lieutenant De Vienne, pour six
mois, et le sous-lieutenant Gipon, ponr trois
mois.
LES CANDIDATS A
L’ECOLE POLYTECHNIQUE
Les candidats à l’Ecole Polytechnique sont
informes que les ^compositions se feront à
Caen et à Rouen les 2, 3, 4, 5, 6 juin.
LE NOUVEAU DIRECTEUR DE L'ODÉOK
C’est pour une période de sept années qae
M. Paul Gavanlt a été nommé directeur de
l’Odéon.
DANS L’ARMÉE
Le lieutenant de réserve Croiset, dn 2e ré-
giment d'artillerie à pied au Havre, passe au
3 e régiment à pied.
ASSASSINS CONDAMNÉS
VERSAILLES. — La Cour d’as»i»es vient de
Onu idiuner à mort le nomme De Bruya, âgé
de 23 ans, et aux travaux forces ie nommé
Haonon, âgé de 29 ans, qui assassinèrent à
Argetiiaun, pour ia voler- l’ouvrier agnuote
JH-"* RdrtbeJ*'""
3PIdAlBrrJTJB
DU
Menat-Colonel il Fat) ie Clam
Le lientenant-colonel du Paty de Clam
vient de porter plainte entre les mains de
M, Roty, joge d’instruction, contre inconnu.
1® Pour avoir depnis moins de dix ans, à
Paris, commis les crimes de forfaitare et
usage de taux à son préjudice, en sous-
trayant des pièces dn dossier de procédure
et notamment l’original des états ae services
communiqués à son avocat avant la déci-
sion du 22 mars 1907 et leur avoir snbùitué
des pièces fausses on falsifiées, notamment
l’original des états de services certifié par ie
général Bouvier, le 31 mai 1912 ;
2° Pour avoir commis à son préjndice le
crime de détournement des pièces de son
dossier en original on en copie, notamment
des états de services argués ae taux ;
3° Ponr avoir soustrait de son dossier
toute trace de documents intéressant la sû-
reté extérieure de l’Etat dans des circons-
tances qu’il se propose d’exposer au magis-
trat instructeur.
Le lieutenant-colonel da Paty de Clam
déclaré se porter partie civile.
Il désigne comme témoins des faits, à dé-
faut dn défont ministre de ia guerre, géné-
ral Picqnart en exercice en 1907, MM. de
Mony, Aymond et Saint-Panl, conseillers
d’Etat ; les généraux Bouvier, Bourderiatt et
Graziani ; Te commandant Eveil lard ; les
deux militaires employés par le général
Bourderiatt pour l’établissement du docu-
ment secret disparu.
LE VOYAGE DES AVIONS EN AFRIQUE
CONSTANTINE. —Quatre des avions qui teu-4
tent le raid Tunis Oudjda ont atterri à Aïo*'
Beida. Ils ont ensuite repris leur vol ponr le^
Kreider.
La violence du veut les a contraints à at-
terri à M’Siia.
U a
LE MYSTÈRE DE LA GRAND’PALUD
BREST. — M. Kervistin, ancien ouvrier, a
affirmé hier soir an juge d’instruction, de
façon formelle, que dans la matinée dn 30
décembre dernier, le directeur de l’usine de
ia Grand’Palud et l’ingénienr Pierre avaient
visité ensemble les autoclaves, puis qu’ils
avaient quitté, également ensemble, l’usine
vers onze heures, se dirigeant vers le
moulin.
Confronté avec le témoin, l’ingénienr a
nié energiquement avoir va M. Cadioa le
30 décembre. Il se rappelle seulement que
quelques jours auparavant, il visita les auto-
claves avec le directeur.
- M. K«rvistin est maintenant cultivateur à
Saint-Di vy. Il a déclaré qn’il n’a aucune haine
contre M. Pierre et qn’U a fait la même dé-
claration devant le commissaire de la brigade
mobile le 24 mars. Ii a comme point de re-
père de la visite des autoclaves par MM. Ca-
aiou et Pierre la date du lendemain de la
foire de Lesneven, à laquelle il se rendit et
qui eut lien le 29 décembre.
*
* *
BREST. — Le jnge d’instruction a entendu
hier après-midi plusieurs anciens ouvriers
de la Grand’ Palud.
Deux d’entre enx ont déclaré avoir M. Ca-
diou arriver à l’usine le 30 décembre, vers
9 heures du matin.
Le témoin Leochet a va le directeur en-
trer à l’usine et en repartir vers onze hen-
res, prenant la direction dn Pont et de la
route conduisant à Landerneau.
Aucan d’eux n’a vn M. Pierre. L’ingénienr
déclare toujours d’ailleurs, n’avoir pas ren-
contré M. Cadiou le 30 décembre.
UNE FÉMINISTE ARRÊTÉE
AMIENS. —Le Parquet vient de faire arr&ij
'ter Mile Marie Dauizard pour menaces aè
mort adressées à M. Binet, huissier.
Mlle Deiûzard, miltoaota féministe, se pré-
sentait à toutes lès élections et chaque tois
protestait énergiquement parce que l’on ne
i coxantait oas lea jnffram à son nom.
Les Explosions à bord du “GoMian”
NEW-YOHK. — Le capitaine du Columbium
raconte que l’incendie a été constaté diman-
che, à minuit, dans l’écoutille n® 5. L’alar-
me fut aussitôt donnée. Les tuyaux d’incen-
die lancèrent des torrents d’eau dans l’écon- -
tille, mais quelques minutes plus tard, se
produisaient de terribles explosions, qni fai-
saient sauter ia salie des machines.
Bientôt, toutes les écoutilles étaient dé-
traites jusqu’à l’appareil de télégraphie
sans fil.
L’équipage se réfugia alors à minuit et de-
mi dans les trois chaloupes dn bord et aban-
donna ie navire qui, de i’avant à l’arrière
n’était pins qu'un brasier.
Le cinquième mécanicien est mort dans
nne des chaloupes ; le second mécanicien a
été tué lors de ia première explosion et
l'homme chargé de faire fonctionner la ma-.
chine auxiliaire s’est noyé au moment d’at-
teindre une des chaloupes.
TERRASSIERS ENSEVELIS
YSSINGEAUX. — A Tiraoges, trois ouvriers
terrassiers occupés à creuser an tnnnel,
ont été ensevelis sons nn ébonlement.
Un ouvrier a éié tué ; ses deux camarades
ont été blessés mortellement.
CANONNIERS BLESSÉS
WIESBADEN.— Au cours d’exercices d’artil-
lerie sur le champ de manoeuvres de Pforz-
heim, nne pièce s’est renversée. Plusieurs
canonniers ont été blessés dont deux très
grièvement.
BATEAU DE PÊCHE CAPTURÉ
WILHELMSHAVKN.— Un vapsnr de pêche an-
glais, qui péchait dans tes eaux allemandes,
a été capturé t ar le sroisenr garde-pêche
fietm et amené à Wilhelmshaven.
y» «aaramn—B»——w&é&feftSiMSSI ggjSB ■u,8BBHcHBwywR*»
LIS AFFAIRES ÏÏ’ORIMT
En Boire
ATHÈNES. — Dans les combats an Nord
d’Argyrocastro qui viennent de prendre fin
sur la victoire des Epirotes, les pertes des
Albanais ont été considérables. '
Cinq cents Albanais ont été mis hors de
combat dans un engagement qni a en lieu 4
Codra. |
LES SOUVERAINS ALLEMANDS EN
ITALIE
GÈNES. — Les souverains allemands ont
débarqué à Portofino.
LE VOTE DES FEMMES EN ANGLETERRE
LONDRES.— La Chambre des Lords a re-
poussé par 104 voix contre 60, en seconde
lecture, une proposition de loi tendant à
accorder le droit de vote législatif à celles
des femmes inscrites snr les listes électoralea
ponr les affaires municipales.
LA GRÈVE DE LA MARINE MARCHANDE
EN ESPAGNE
BILBAO. — Pins de cent cinquante vapenrt
sont immobilisés par suite de la grève des
officiers mécaniciens à laquelle ont adhère
les matelots.
LE FERRÉOL. — La grève maritime est g*
nérale.
AÉROPLANES TRANSPARENTS ?
BERLIN. — La Taegltsche Rumdchau annonça,
qu’un ingénieur allemand serait parvenu A
remplacer les tories des aéroplanes par uns
matière transparente anaiogae an celluloïd.
Les appareils seraient ainsi beaoconp
moins visibles et les tirs dirigés contra «a*
beaucoup pins difficiles*
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