Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-05-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 mai 1914 04 mai 1914
Description : 1914/05/04 (A34,N11958). 1914/05/04 (A34,N11958).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172124x
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
l ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
v.
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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La Vie Commerciale et Maritime
Les Communications
Sous-Marines
Ces jours derniers, VEdomrd-Jeramec,
le vapeur câblier construit par les chan-
tiers de Graville, a pris la mer. II s’est ren-
du eu Angleterre. Et, bientôt, il reprendra
te large pour s’en aller dévider, au fonds
des océans, les câbles télégraphiques lovés
dans ses cuves. jP
Il établira ainsi de nouvelles lignes de
communication par lesquelles courront ces
câblogrammes qui, sans interruption, ali-
mentent l'insatiable presse d’information
et maintiennent en contact permanent les
grands marchés.
Si l’on est Usé ici sur l’utilité des câbles
on connaît moins l’importance des entre-
prises qui les fabriquent, les réparent ou
les exploitent. Il y a pourtant là, pour un
esprit curieux, un vaste champ d’observa-
jtipn, Que de progrès n’a-t-oa pas en efïet
réalisé depuis 4850, époque à laquelle
MM. Jacob and John Breit immergeaient le
premier câble sous le détroit de Douvres ?
Il en existe m aintenant plus de 2,000 dont
la longueur totale atteint presque 500,000
kilomètres.
: La construction de ces câbles est une
Industrie de précisian, peu développée en
France où sont installées deux compagnies
seulement : la Compagnie des Téléphones
ét la Compagnie Française des Câbles télé-
graphiques. d’est cette dernière qui a fait
construire au Havre ÏEdomrd-Jeramec.
Elle possède en outre le Oontre-Armral-
Cavfoet et le Pouyer-Quertier. La première
dispose du Françoù-Arago, en désarmement
dans le canal de Tancarville.
On s’imagine avec peine les difficultés
rencontrées pour la préparation des câbles.-
Il faut l’avoir suivie, comme je l’ai fait à
Éaiais dans l’une des deux seules usines
ira nçaises, pour s’en rendre compte. Sans
entrer dans le détail de la fabrication, qu’il
nous suffise de dire qu’elle exige un per-
sonnel d’élite. Rien que pour les raccords,
on doit avoir recours^ des jointoyeurs dont
le nombre ne dépasse pas, en :Traiïcc, la
demi-douzaine. Leur travail est excessive
ment méticuleux ; car la présence d’une
simple bulle d’air entre les âmes — les fils
*— des.câtiles ou dans les couches de gutta-
percha superposées suffirait pour que les
pressions rencontrées dans les grandes pro-
fondeurs fissent tout éclater.
La pose n’est pas moins une opération
délicate. Elle nécessite de la part des ingé-
nieurs, des officiers et des marins dès cable-
ships une liabileté professionnelle qui ne
s’acquiert que par une longue pratique. Elle
esteffectuée soit pour le compte de gouver-
nements. soit pour celui de Compagnies
privées. Quand dn jette un coup d’oeil sur
la carte générale des grandes communica-
tions télégraphiques, on constate que cette
pose s’est laite, depuis un demi-siècle,
dans une proportion colossale qui, tout en
augmentant encore, subira sans doute un
léger ralentissement, parce qu’on réussit,
surtout en ce moment, à multiplier le
rendement des fils conducteurs.
Rien que dans la région havraise, pour
citer un exemple connu, trois câbles à lon-
gue portée ont leur pojnt d’atterrissement.
L’un d’eux comprend même six fils conduc-
teurs. Un de ces câbles va du cap d’Antifer
à Londres. Sa longueur est de 260 kilomè-
tres. II appartient à l’État. Un autre met
également en communication Londres et le
Havre, mais il appartient à l’Anglo Ameri-
can Teiegraph G®. Enfin le troisième est
plongé entre le Havre et Waterville (Irlan-
de). Il appartient à la Commercial Gable G®.
Sa longueur est de 700 kilomètres.
Ces câbles bénéficient ici d’un mouve-
ment considérable. Non seulement le tran-
sit est élevé, mais encore les dépêches pro-
venant exclusivement du commerce local
ou à sa destination sont nombreuses. Sur
les 1,400 à 1,800 câblogrammes échangés
quotidiennement entre les Etats-Unis et la
France par le Havre (à ce chiffre s’ajoute
naturellement le trafic direct des Compa-
gnies privées) il faut compter, rien que
pour la place, réception et expédition en-
semble, entre 350 a 400 télégrammes par
jour.
Les Compagnies qui se partagent ee tra-
fic franco-américain sont : la Compagnie
Française des Câbles Télégraphiques, qui
est reliée avec le poste de Brest d’où par-
tent les câbles vers le Nouveau Monde;
l’Anglo American Teiegraph C®, dont le
bureau havrais envoie ses télégrammes sur
Londres, d’où ils sont envoyés à Valentia,
en Irlande et de là à travers l’Atlantique ;
la Commercial Cable Company qui, dans
son bureau du Havre, reçoit de toute l’Eu-
rope, sauf l’Angleterre, des télégrammes
à destination des Etats-Unis. Elle les di-
rige ensuite sur son poste de Waterville,
qui les transmet ensuite à New-York à
l’aide de ses cinq câbles transatlantiques.
II. serait impossible de dresser une statis-
tique très détaillée de ees câblogrammes
expédiés ou reçus sans dévoiler le chiffre
d’affaires des Compagnies. Mais on peut
dire que des milliers de mots sont lancés
par les câbles. Nous sommes loin en effet de
i’époqud{JL8->8 exactement) où fut posé le
premier entre l’Angleterre et ies Etats-Unis.
Un ce temps-là, il fallut trente heures pour
transmettre le message de 159 mots échangé
entre la reine Yictoria et le président Bu-
chanan. Aujourd’hui, ou parvient à trans-
mettre par un seul âl, en se servant d’ap-
pareils spéciaux, environ 159 mots à la mi-
nute. Par un câble à six fils on arrive à
passer, dans les deux sens simultanément,
de 35 à 49,000 mots à l’heure. _
De tels chiffres, bien qu’approximatifs,
suffisent, n’est-il pas vrai, à indiquer l’im-
portance que le trafic peut atteindre et ils
imontrent que le câble sous-marin joue dé-
sormais un rôle considérable dans les re-
lations internationales. Aussi, devait-on
signaler, d’une façon toute particulière, la
mise en service de l’Edouard-Jcrames qui,
concurremment avec les autres cableshipt,
s’en ira compléter le réseau de ces câbles
sous-marins qui, en réduisant les distances
et en apportant au négoce un auxiiiaire-
indispensable, rapprochent les peuples et
créent entre eux des liens de plus en plus
étroits.
H. HOLLAÊVDER,
Un Match sur l’Atlantique
Il est à nouveau question d’an match de
vitesse sur l’océan Atlantiqne. Un premier
câblogramme nous avait appris qu’il s’agis-
sait d’une lutte en perspective entre trois
des plus rapides steamers. Mais la nouvelle
ainsi présentée était exagérée, c’est du moins
ce que nous laisse supposer un câblogramme
d’hier parvenu à Londres.
C’est bien le 26 mat, comme nous l’avons
annoncé, qu’aurait lieu le départ de cette
épreuve. Elle mettrait en compétition le Mctu-
retania de la Compagnie Çunard, et de F®-
terland de laTfàmburg Âiherika Linie, lancé
à Hambourg le 3 avril dernier.
On dit que des paris importants, tout com-
me lors du match de 1906 entre La-Proeence
et le Deutschland, ont déjà été échangés.
Attendons toutefois d'autres précisions
avant de faire ies nô.res 1 H. H.
Une Victoire Française
AU MAROC
LE CAMP DU RÛGIII EST DÉTRUIT
Nos troupes qai combattent si vaillam-
ment au Maroc viennent de remporter une
nouvelle victoire en enlevant à la baïon-
nette le camp du Roghi du Nord.
Cette nouvelle, réexpédié de Fez le 3 mai,
est arrivée hier à Tanger et est parvenue
en ces termes quelques heures après à Paris :
. Tanger, le 3 mai, réexpédié de Fez, le 2
mai. — La colonne du général Gouraud a
attaqué et détruit le camp du Roghi du Nord.
La montagne El-Hadjami a été prise d’as-
saut à ia baïonnete par nos troupes. Les
Marocains ont opposé une résistance achar-
née.
L'armée du Roghi a subi des pertes énor-
mes. Nous avons eu 9 morts et 25 blessés.
Le roghi était campé sur la riva droite de
l’oued Guergha, qui coule de l’est à l'ouest,
au nord de Fez. Il se trouvait avec son ar-
mée au nord-ouest de ia ville. Le général
Gouraud avait quitté le camp d’El-Arba de
Tissa dans la nuit du 20 au 30 avril, avec 23
compagnies d’intanterie, 12 pelotons de ca-
valerie et 6 sections d'artillerie.
La colonne s’était heurtée d’abord à quel-
ques groupes des Hayaïnas.Le !>• iiiant fait d’ar-
mes qu’elie vient d'accomplir à une cinquan-
taine de kilomètres de la zona espagnole, va ;
dégager du côté est la route de Taza et pré-
parer la jonction des troupes du général
Gouraud avec celles qni attendent du côté
algérien l'ordre de marcher et d’ouvrir la
route qui va de Fez à Oran.
L'inciflent ©te-Élite
LES TÉMOINS CHOISISSENT DES ARBITRES
Les témoins de MM. Joseph Cailiaux et
Louis d’Aillières se sont réunis hier mutin
chez M. Pascal Ceccaidi, 3, rue Dante, à Pa-
ris.
A l’issnè de la réunion, qni n'a pas duré
moins de deux heures, les témoins ont rédi-
gé et signé le procès verbal suivant.
« M. Joseph Cailiaux, ancien président du
dn Conseil, s’étant jugé offensé ainsi que les
électeurs qu’il représente par les remercie-
ments de son concurrent M. d'Aillières, a
chargé ses amis, MM. Ceccaldi, député, et le
général Daistein de lui en demander* répara-
tion. De.son côté, M. Louis d’Aillières. avo-
cat à ia Cour, conseiller général de la Strthe
a prié ses amis MM. le comte Ferrld^jLndre
dépoté de Nancy, et de la RoehefoiRMuld,
duc de Doudèauville, conseiller général de
la Sarthe, de le représenter.
» Les témoins de M. Cailiaux, après avoir
lu iss remerciements de M. L. d Adhères,
ont retenu les phrases suivantes qui pour
eux constituent ces injures:
» En le faisant, ils ont montré leur indé-
pendance et prouvé qu’il y a dans l’arron-
» Mamer3-on-'t>@rad)r0 ' lmposittt
d’hommes courageux et disposés à ne ja-
mais approuver ni le crime, ni les compro-
missions d’un ministre avec nn escroc.
» A ceux-là, je demeure entièrement dé-
voué et ils pourront toujours compter sur
moi. B
» Les témoins de M, d’Aillières ont répon-
du que ies termes dont s’est servi leur client,
ne contiennent d’injures ni pour M. Cailiaux
ni pour ses électeurs et qu'ils ies considè-
rent comme des laits d’ordre public.
» Ils ont demandé, n étant pas d’accord
avec les témoins de M. Cailiaux que des ar-
bitres fussent appelés à se prononcer sur le
point de savoir si les phrases incriminées
constituaient l’injgre qui pouvait être re-
tenue.
s Dans ces conditions, iis Ont remis Ienr
prochaine réunion à lundi matin, dix heu-
res, afin de statuer après la décision des
arbitres. »
Nous croyons savoir gne les témoins de
M. d’Aillières ont constitué comme arbitre
M. de Viüebois-Mure.iil, ancien député.
Les représentants de M. Cailiaux auraient
fixé leur choix sur le générai Dubail, qui
habite Versailles.
Un messager serait parti en automobile à
la recherche du génér I Dubail pour lui de-
mander s’il acceptait d'arbitrer le différend,
concurremment avec M. de Viilebois-Ma-
reuii.
LES HEROS DE LA MER
- sont fêtés à la Sorbonne
Là Société Centrale de Sanvetage des Nau-
frages a tenu son assemblée générale an-
nuelle hier, dans ie grand amphithéâtre de
la Sorbonne, sous la présidence de M. le
vice-amiral Duperré.
L’assistance y était des plus nombreuses et
des pins sympathiques.
A 2 h. i/2 le vice-amiral Duperré ouvrit
la séance ; il remercia M. le président de la
République et ies ministres qui ont bien
vonln se faire représenter, les Conseils géné-
raux, ies municipalités, ies Compagnies de
navigation, les courtiers maritimes, ia pres-
se, enfin tous ceux qni apportent à la Société
leur généreux concours.
Puis, il donne à M. le commissaire général
Sainte Claire Deville, qui expose la marche
et la situation financière de la Société de
Sauvetage dont les revenus permettent d’en-
tretenir le materiel et de faire face aux dé-
penses ordinaires ; mais qui, sans la géné-
rosité publique, sans les legs et les dons qni
ne lui ont jusqu’ici jamais tait défaut, serait
dans l’impossibilité de remplacer les vieux
canots, de perfectionner ses installations et
de réaliser' aucun progrès. Le rapporteur
financier fait connaître l’effort accompli
-cetteannée et qui consiste en la mise en ser-
vice de deux canots à vapeur et huit-canots
rames neufs ; eu l'inauguration de deux
nouvelles stations avec maison-abri et cale
devancement, et en l'amélioration de trois
anciennes stations, puis il cite les magnifi-
ques donations qui l’ont permis.
Mlle Snzanne Devoyod, ta charmante so-
cb'taire de la Comédie-Française, dit ensuite
d’une voix vibrante une belle et noble poé-
sie de M. A. Rouques : l’Appel du Large.
La parole est ensuite donnée à M. le vice-
amirai Touch.trd, ancien ambassadeur, ad-
ministrateur de la Société, qui, dans un fort
beau -discours, présente les lauréats.
,D’abprd le sous-patron Kersaho, de I’ite de
Croix, que l’amiral président reçoit aujour-
d'hui dans l’ordre national de la Lègion-
d'flonneur Kersaho a gagné sa croix en sau-
vant plus de cent personnes ; il a d’ailleurs
suivi le noble exemple de son ancien patron
Qameuen, chevalier de la Legion-d’Honnenr,
auquel i'Academie-Française a décerné der-
nièrement son grand-prix de vertu.
Puis ce sont les sauvetages en haute mer,
tous plus beaux les uns que les antres, ef-
fectués par des capitaines au long cours.
Celui qu’a accompli le capitaine Jaffré dn
qnatre-màts Loire, de Dunkerque, est-d’une
si grande beauté que le récit qu’en fait l’ora-
teur en émeut profondément l’assemblée.
v L’équipage du quatre-mâts Leure, recueillit
26 marins du trois-mâts anglais Dalgonar.
Pendant trois jours et trois nuits, du 9 au 12
octobre 1913, la Loire dut suivre le navire
anglais, qui n’étad plus qu’une misérable
épave ballottée en plein Océan par une ef-
froyable tempête. Et ce fut seulement an
bout de la quatrième journée que ie second,
Cadic, pot atteindre le Dalgonar et arracher
ïffs n"âin'ragôs‘a ane'mort-certaine. — »
C’est aussi le capitaine Caussin, comman-
dant le transatlantique La-Touraine du port
du Havre; ses officiers, MM. Rousselot et
Izenic, et leurs matelots qui sauvaient 42
passagers du Volturno, ce paquebot qu’ils
avaient rencontre brûlant au milieu de
l’Atiamique.
Le 5 décembre, le trois-mâts norvégien
Nordenêtuit jeté à la côte près ae Dunkerque.
A bord du canot Amicia, le patron Cailliez,
luttant contre les lames qui brisaient tont,
réussit à s'approcher du trois-mâts et à sau-
ver l’équipage, c’est-à-dire yiagi-six person-
nes, y compris la temme et l’enfant au capi-
taine.
Cette année encore, le patron Aimable-
Delarue et les canotiers de l’ile Molène se
sont signalés par leur inlassable dévoue-
ment. Malgré un terrible vent debout, les
sauveteurs de Molène, qui avaient vu une
barque de pèche couler à pic à 3 milles de
leur île, s’étaient précipités au secours de
l'équipage. Lenva femmes avaient elles-ml- ‘
mes aidé à traîner le canot sur la grève et à
ie mettre à l’eau.
Aux côtés de ces vétérans de la vaillance, 1
on voyait aussi des adolescents et même des
enfants.
C'est ainsi que deux jeunes filles, Mlles
Marthe et Simone Brssière, âgées de dix-sept
et quinze ans, ayant sauvé un baigneur qui
se noyait sur la plage d’Ault, le 25 août der-
U Actualité Photographique
I/A GRANDISSEMENT DES CHANTIERS NORMAND
Cliché et Photo Petit HavrC
[mtnet&les qui doivent dispafraîfcue
nier, entendent proclamer leurs noms par
l'amiral Toochard.
Un enfant de quatorze ans, Georges Por-
rachia, de Paris, était monté avec sa soeur et
sept autres enfants dans un tombereau que
sonjropriétaire-jyonlaie tereminrplage 1
crEfables : la mer submergea subitement Ta
voiture. Le je me Porrachia se jeta à l’eau
pour aller chercher une périssoire, mais
les entants, affolés, firent chavirer l’esquif;
Porrachia saisit alors une fillette qu’il rame-
na au rivage ; puis, revenant an tombereau
il voulut sauver sa soeur. Ses forces le tra-
hirent et il allait couler à pic, lorsqu’on le se-
courut avec son fardeau qu’il n’avait pas
lâché.
Le jeune Pierre Cassac, de Brest, âgé de
douze ans, sauva en juillet, un capitaine
d’infanterie coloniale qui se noyait sur la
plage de Kermor. Un mousse de dix-sept
ans, ie jeune Quéré, sauva une fillette qui,
avec six autres personnes, se noyait dans
»de goulet de Fromentine, près de Douar-
nenez.
Cette fête, au cours de laquelle la musi-
que de la garde républicaine s’est fait en-
tendre, fut vraiment réconfortante.
i^s==s== _ -
| ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à ia LIBRDIRIE INTERNATIONALE
HOS, pue St-Lazare, 108
(Immeuble de MOTEL TE RH!NUS)
L’EXPLORATEUR MAWSON
ik Paris
L’explorateur Douglas Mawson. chef de
l’expédition antarctique australienne, est'
arrivé à Paris, venant de Toulon. M. Charles
Rabot, secrétaire générai de la Société de
géographie, était allé à sa rencontre à La-
roche. «i ... «A
A la gare de Lyon, la Société de géogra-
phie avait organisé une réception en l’hon-
neur du vaillant explorateur. *
Le docteur Mawson était accompagné de
Mme Mawson, du capitaine David, comman-
dant du navire Amore, et d’un membre de
l’expédition, M. Lean.
M. Charles Lallemand, membre de l'Insti-
tut, souhaita la bienvenue aux intrépides
explorateurs au nom de là Société de géogra-
phie.
M. Lallemand commença son disçonrs en
français et le termina en anglais.
Le docteur Mawson répondit par une
courte allocution dans laquelle il rendit
hommage à un dés premiers explorateurs
de ('Antarctique, le Français Dumont d’Ur-
viile.
Il rappela également la récente expédi-
tion du docteur Charcot.
Le docteur Douglas Mawson a quitté Paris
hier à midi, se rendant à Londres. Ce n’est
qu’au mois d’octobre prochain qu’il sera so-
lennellement reçu par la Société de géogra-
phie.
S Dernière Heure |
j PARIS, TROIS HEURES MATIN
L’Incident Cailiaux-d’Aillières
Les Arbitres considèrent l’Incident
comme clos
i Les arbitres choisis par les témoins de MM.
Cailiaux et d’Ail ières, le comte de Villehois-
Mareuil, pour M. d’Aillières ; le général Man-
gin, directeur d’artillerie, pour M. Cailiaux,
se sont réunis, hier soir, à 9 heures, au do-
micile du. comte de Yillebois-Mareuil, 122,
rue de Grenelle.
Les deux arbitres, après avoir entendu le
comte de LudfB, témoin de M. d’Adliéres et
M. Ceccaldi, témoin ae w. Cailiaux qui expo-
sèrent chacun Ienr point de-vue, conférèrent
jnsqu’à 11 h. 15 afin d’arrêter leu termes du
procès-verbal suivant :
« Les arbitres soussignés, après examen
du procès-verbal, considèrent que les phra-
ses incriminées sont injurienses. Toutefois,
les dé clarations des témoius de M- d’Aillières
leur paraissent établir que dans la phrase
de leur client, ni M. Cailiaux, ni ses élec-
teurs ne puuvaient être injuriés. Dans ces
conditions, ils estiment que les témoins pou-
vaient considérer l’incident comme clos,
i p Fait en double, à Paris, 3 mai 1914.
» GÉNÉRAL MANGIN,
» VICOMTE DE VILLEBOIS-MAREUIL B.
! Cç matin, à 10 heures, les témoins se réu-
niront à nouveau pour examiner sur ('indi-
cation qui vient de leur être fournie par les
arbitres, ia suite qu’il convient de donner à
laflaire.
Ajoutons que le général Dnbail, primitive-
ment désigne comme arbitre par M. Ceccaldi
fit, le,général Daistein avaient dû s’excuser,
des, manoeuvres militaires lés retenant en
proriaçe.
UN DISCOURS DE M. MILLERAND
Juvisv. — Au cours d’une réunion électo-
rale, M. Millerand, délégué de la Fédération
des Gauches, a prononcé un discours dans
lequel il a dit que trois questions ont été
posées au premier tour de ïérutia : le main-
tien delà toi do trois ans, la réforme fiscale
et la réforme électorale.
Sur ces trois points, le suffrage universel
a répondu avec netteté.
La réforme électorale a obtenu plus de
voix que jamais. Une protestation énorme
s’est élevée dans le pays contre cette idée
que ia sécurité des affaires pourrait être li-
vrée au fisc sous prétexte de réforme fiscale
qui tendrait à soumettre le citoyen français
à des mesures inquisitoriales et vexatoires.
Enfin la France, dans son ensemble, s’est
prononcée pour le maintien de la loi de
trois ans.
U s’agit, an second tour, d’achever cette
rouvre si bien commencée.
M Millerand s’e*t ensuite élevé contre
l'alliance entre radicaux et socialistes.
« Nous ne voulons pas, dit-il, de coalition
avec les partis de violence. Ce n’est pas en
effrayant le pays qn’on réalisera les réfor-
mes sociales si justes et si nécessaires.
» Il y a une oeuvré essentielle à accomplir
pour la législature nouvelle. Il faut en finir
pour jamais avec la politique de clientèle,
avec cette confusion des pouvoirs qui abou-
tit au scandale dont nous avons été les té-
moins attristés.
B Le 10 mai, le pays dira qn’il a assez de ce
régime et qu’il veut que ta République soit
ce qu’elle doit êire par définition : le régime
de ta justice et de la liberté égales pour
tous, debarrassé des petites tyramies qui fi-
niraient par démolir la France et la Répu-
blique t »
L’orateur a été très applaudi,
1 L .\T,\ , _ -• "‘i
La Défaite du Roghi
Une dépêche Havas, datée de Rabat, con-
firme que la colonne du général Gouraud a '
attaqué le Roghi, l’a repoussé et l’a poursui-
vi. Elle a ensuite attaqué le camp du Roghi
établi au village d El Hadjami et l’a enlevé
dans une cliai g* à la baïonnette.
Le combat a été violent.
Nos troupes ont montré le plus grand cou-
rage. Elles ont eu neuf tués et vingt-cinq
blessés.
Les pertes do l’ennemi ont été considé-
rables.
DÉCOUVERTE DU CORPS
D’UN SOUS-LIEUTENANT
TOULON.— On a découvert hier à ia Garenne
le cadavre du sous-lieutenant Lenormand,
qui avait péri en c »mpagie du sous-lieute-
nant Souchier, de M. Sesset, de Paris et de
Mlle Ronlm, au cours d’une promenade
en mer accomplie dans la nuit du 18 au 19
avril dernier.
Le corps de M. Sesset et celui de Mlle Rou-
lin avaient été retrouvés le lendemain du
naufrage.
La famille de M. Lenormand a été pré-
venue.
SUICIDE D’UNE JEUNE FEMME
MENTON. — Hier soir, à 6 heures, aes pro-
meneurs ont découvert une jeune femme
correctement vêtue, dans le cimetière du
Château.
Cette femme était eu proie à des souffran-
ces atroces. Elle expira peu après.
On a trouvé sur elle une lettre dans la-
quelle elle déc'are se nommer Wanda de
Hoser, âgee de 30 ans, de Varsovie et être en
villégiature à Ospedaletti, en Italie.
Elle annonce qn’elle a mis fin à ses jours
sur la tombe de son père parce qu’elle se
sait atteinte d’une maladie incurable.
Le corps g été transporté à la morgue*
UN CENTENAIRE A LUE D’ELBE
PORTO-FERRAGO — Les fêles dn centenaire
de i’arriveé aè Napoléon à l’ile d’Elbe ont
commencé hier au milieu d’une nombreuse
affluence venue des communes de l’île et du
continent.
L’inauguration du monument du général
Dalesne qui fut gouverneur de l’ile d’Elbe
pendant les Cent jours, a eu lieu hier ma-
tin en présence de nombreuses notabilités.
Ou a ensuite procédé.à ia mairie à la re-
mise du buste de Napoléon.
Dans l’après-midi on a inanguré l’Exposi-
tion des souvenirs de Napoléou.
Le Conflit Mexico-Américain
Un Armistice
WASHINGTON. — Suivant une dépêche re-
çue par le departement de la marine, un
armistice aurait été conclu entre les Fédé-
raux et les Constitutionnalistes à Tampico.
MEXICO. — Le ministre de la guerre a or-
donne à tons les commandants des fédéraux
de suspendre les hostilités en raison de l’ar-
mistice.
Le Départ des Etrangers
MEXICO. — Un train bondé de sujets alle-
mands est parti pour la Yera-Craz.
L’ÉTAT DE SANTÉ DE
L’EMPEREUR D’AUTRICHE
VIENNE. — D’après le bulletin de santé pu-
blié hier soir concernant l’état de santé de
l’empëreur, l’état catarrhal est tout A fait
stationnaire.
Dans l’après-midi, l’empereur s’est pro-
mené pendant une heure dans la petite ga-
lerie
UNE FRANÇAISE ATTAQUÉE
DANS LA BANLIEUE DE TANGER
TANGER. — Une jeune Française, Mlle
Laure Erard,. âgée do 24 ans, originaire du
Doubs, était depuis cinq mois chez des pa-
rents a Tanger.
Hier après-midi, elle revenait à 4 h. 30
d’une promenade à cheval sur la route du
cap Spartel, accompagnée d’un domestique
arabe, également à cheval, lorsqu’elle fut
entourée par trois Arabes armés qui obligè-
rent l’une et l’autre à leur donner leurs
montures.
Le domestique prit peur et profita de
l’inattention des agresseurs pour s’enfuir à
toutes jambes. Les Arabes le poursuivirent
et tirèrent sur lui des coups de tusil, mais
sans l’atteindre.
Pendant ce temps, Mlle Erard était frus-
trée de sa montre, puis tes Marocains par-
taient avec les chevaux, pendant qu’en bra-
quant leurs fusils dans la direction de la
jeune fille, ils la contraignaient de rester sur
plÿce. .
Les Arabes éloignés, Mlle Erard revint à
Tanger, taisant dix kilomètres à pied.
Le commandant Toulat, chef du tabor de
la police française, averti par téléphone, a
envoyé snr les lieox des patrouilles de ca-
valiers avec mission de retrouver les agres-
seurs.
Bien qu’il s'agisse d’un fait isolé imputable
à des voleurs de chevanx, la nouvelle de
l’agression a produit à Tanger une certaine
émotion, la route du cap Spartel étant le
but de promenade de tous les cavaliers ;
Mile Erard a déclaré à la chancellerie n’avoir
subi aucun mauvais traitement.
LES EXPLOITS DE L’AVIATEUR
PÉGOUD
MÜNIËH. —■ Pégoud a fait hier une nouvelle
exhibition devant one assistance considé-
rable. , i,
L'aviateur a été longuement applaudi. _
L’EXPOSÉ DE M. SAZONOW
M. Nératof, adjoint du ministre des affai-
res étrangères, a confirmé à ia Douma, en
séance de la Commission budgétaire, que
M. Sazonow fera son exposé sur la situation
extérieure pendant ia discussion dn budget
de son département ; cette intention vient
d’être approuvée par l’empereur.
LA RECONSTITUTION DE LA FLOTTE
TURQUE
CONSTANTINOPLE. — Le vice-président du
Comité de la Flotte ottomane interviewé par
le correspondant de l’Agence Havas, a déclaré
qu’aetneftement le Comité possède 445,000
livres turques. Son revenn annuel qni était
de 55,000 livres, S9ra certainement doublé.
Chaque jour, le Comité reçoit de nombreux
télégrammes et des lettres prouvant l’en-
thousiame de la population de l’empire à
l’organisation d’nne paissante flotte.
Il y aurait nn mécontentement général si
le gouvernement négligeait cette organisa-
tion, non dans une idée de revanche, mais
simplement pour garantir la sécurité des.
côtes et veiller au développement de la ma-
nne marchande.
On apprend d’autre part que le grand v'zir
aurait fait aux ambassadeurs la déclaration
suivante :
« La Turquie est nn pays maritime ; elle
a donc besoin d’nne flotte poissante pour
défendre ses côtes. Le gouvernement est trèq
pacifique, mais tontes les commandes nava-
les grecques seront suivies d’une forte com-
mande navale ottomane.
B Si la Grèce consent à limiter ses arme-
ments, le gouvernement ottoman est prêt à
limiter les siens. Dans le cas contraire, il
doit prendre des mesures de protection ga-
rantissant l’intégrité de l’empire:
» En agissant, autrement, il irait à l’ea-,
contre des sentiments de la nation. »
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La Vie Commerciale et Maritime
Les Communications
Sous-Marines
Ces jours derniers, VEdomrd-Jeramec,
le vapeur câblier construit par les chan-
tiers de Graville, a pris la mer. II s’est ren-
du eu Angleterre. Et, bientôt, il reprendra
te large pour s’en aller dévider, au fonds
des océans, les câbles télégraphiques lovés
dans ses cuves. jP
Il établira ainsi de nouvelles lignes de
communication par lesquelles courront ces
câblogrammes qui, sans interruption, ali-
mentent l'insatiable presse d’information
et maintiennent en contact permanent les
grands marchés.
Si l’on est Usé ici sur l’utilité des câbles
on connaît moins l’importance des entre-
prises qui les fabriquent, les réparent ou
les exploitent. Il y a pourtant là, pour un
esprit curieux, un vaste champ d’observa-
jtipn, Que de progrès n’a-t-oa pas en efïet
réalisé depuis 4850, époque à laquelle
MM. Jacob and John Breit immergeaient le
premier câble sous le détroit de Douvres ?
Il en existe m aintenant plus de 2,000 dont
la longueur totale atteint presque 500,000
kilomètres.
: La construction de ces câbles est une
Industrie de précisian, peu développée en
France où sont installées deux compagnies
seulement : la Compagnie des Téléphones
ét la Compagnie Française des Câbles télé-
graphiques. d’est cette dernière qui a fait
construire au Havre ÏEdomrd-Jeramec.
Elle possède en outre le Oontre-Armral-
Cavfoet et le Pouyer-Quertier. La première
dispose du Françoù-Arago, en désarmement
dans le canal de Tancarville.
On s’imagine avec peine les difficultés
rencontrées pour la préparation des câbles.-
Il faut l’avoir suivie, comme je l’ai fait à
Éaiais dans l’une des deux seules usines
ira nçaises, pour s’en rendre compte. Sans
entrer dans le détail de la fabrication, qu’il
nous suffise de dire qu’elle exige un per-
sonnel d’élite. Rien que pour les raccords,
on doit avoir recours^ des jointoyeurs dont
le nombre ne dépasse pas, en :Traiïcc, la
demi-douzaine. Leur travail est excessive
ment méticuleux ; car la présence d’une
simple bulle d’air entre les âmes — les fils
*— des.câtiles ou dans les couches de gutta-
percha superposées suffirait pour que les
pressions rencontrées dans les grandes pro-
fondeurs fissent tout éclater.
La pose n’est pas moins une opération
délicate. Elle nécessite de la part des ingé-
nieurs, des officiers et des marins dès cable-
ships une liabileté professionnelle qui ne
s’acquiert que par une longue pratique. Elle
esteffectuée soit pour le compte de gouver-
nements. soit pour celui de Compagnies
privées. Quand dn jette un coup d’oeil sur
la carte générale des grandes communica-
tions télégraphiques, on constate que cette
pose s’est laite, depuis un demi-siècle,
dans une proportion colossale qui, tout en
augmentant encore, subira sans doute un
léger ralentissement, parce qu’on réussit,
surtout en ce moment, à multiplier le
rendement des fils conducteurs.
Rien que dans la région havraise, pour
citer un exemple connu, trois câbles à lon-
gue portée ont leur pojnt d’atterrissement.
L’un d’eux comprend même six fils conduc-
teurs. Un de ces câbles va du cap d’Antifer
à Londres. Sa longueur est de 260 kilomè-
tres. II appartient à l’État. Un autre met
également en communication Londres et le
Havre, mais il appartient à l’Anglo Ameri-
can Teiegraph G®. Enfin le troisième est
plongé entre le Havre et Waterville (Irlan-
de). Il appartient à la Commercial Gable G®.
Sa longueur est de 700 kilomètres.
Ces câbles bénéficient ici d’un mouve-
ment considérable. Non seulement le tran-
sit est élevé, mais encore les dépêches pro-
venant exclusivement du commerce local
ou à sa destination sont nombreuses. Sur
les 1,400 à 1,800 câblogrammes échangés
quotidiennement entre les Etats-Unis et la
France par le Havre (à ce chiffre s’ajoute
naturellement le trafic direct des Compa-
gnies privées) il faut compter, rien que
pour la place, réception et expédition en-
semble, entre 350 a 400 télégrammes par
jour.
Les Compagnies qui se partagent ee tra-
fic franco-américain sont : la Compagnie
Française des Câbles Télégraphiques, qui
est reliée avec le poste de Brest d’où par-
tent les câbles vers le Nouveau Monde;
l’Anglo American Teiegraph C®, dont le
bureau havrais envoie ses télégrammes sur
Londres, d’où ils sont envoyés à Valentia,
en Irlande et de là à travers l’Atlantique ;
la Commercial Cable Company qui, dans
son bureau du Havre, reçoit de toute l’Eu-
rope, sauf l’Angleterre, des télégrammes
à destination des Etats-Unis. Elle les di-
rige ensuite sur son poste de Waterville,
qui les transmet ensuite à New-York à
l’aide de ses cinq câbles transatlantiques.
II. serait impossible de dresser une statis-
tique très détaillée de ees câblogrammes
expédiés ou reçus sans dévoiler le chiffre
d’affaires des Compagnies. Mais on peut
dire que des milliers de mots sont lancés
par les câbles. Nous sommes loin en effet de
i’époqud{JL8->8 exactement) où fut posé le
premier entre l’Angleterre et ies Etats-Unis.
Un ce temps-là, il fallut trente heures pour
transmettre le message de 159 mots échangé
entre la reine Yictoria et le président Bu-
chanan. Aujourd’hui, ou parvient à trans-
mettre par un seul âl, en se servant d’ap-
pareils spéciaux, environ 159 mots à la mi-
nute. Par un câble à six fils on arrive à
passer, dans les deux sens simultanément,
de 35 à 49,000 mots à l’heure. _
De tels chiffres, bien qu’approximatifs,
suffisent, n’est-il pas vrai, à indiquer l’im-
portance que le trafic peut atteindre et ils
imontrent que le câble sous-marin joue dé-
sormais un rôle considérable dans les re-
lations internationales. Aussi, devait-on
signaler, d’une façon toute particulière, la
mise en service de l’Edouard-Jcrames qui,
concurremment avec les autres cableshipt,
s’en ira compléter le réseau de ces câbles
sous-marins qui, en réduisant les distances
et en apportant au négoce un auxiiiaire-
indispensable, rapprochent les peuples et
créent entre eux des liens de plus en plus
étroits.
H. HOLLAÊVDER,
Un Match sur l’Atlantique
Il est à nouveau question d’an match de
vitesse sur l’océan Atlantiqne. Un premier
câblogramme nous avait appris qu’il s’agis-
sait d’une lutte en perspective entre trois
des plus rapides steamers. Mais la nouvelle
ainsi présentée était exagérée, c’est du moins
ce que nous laisse supposer un câblogramme
d’hier parvenu à Londres.
C’est bien le 26 mat, comme nous l’avons
annoncé, qu’aurait lieu le départ de cette
épreuve. Elle mettrait en compétition le Mctu-
retania de la Compagnie Çunard, et de F®-
terland de laTfàmburg Âiherika Linie, lancé
à Hambourg le 3 avril dernier.
On dit que des paris importants, tout com-
me lors du match de 1906 entre La-Proeence
et le Deutschland, ont déjà été échangés.
Attendons toutefois d'autres précisions
avant de faire ies nô.res 1 H. H.
Une Victoire Française
AU MAROC
LE CAMP DU RÛGIII EST DÉTRUIT
Nos troupes qai combattent si vaillam-
ment au Maroc viennent de remporter une
nouvelle victoire en enlevant à la baïon-
nette le camp du Roghi du Nord.
Cette nouvelle, réexpédié de Fez le 3 mai,
est arrivée hier à Tanger et est parvenue
en ces termes quelques heures après à Paris :
. Tanger, le 3 mai, réexpédié de Fez, le 2
mai. — La colonne du général Gouraud a
attaqué et détruit le camp du Roghi du Nord.
La montagne El-Hadjami a été prise d’as-
saut à ia baïonnete par nos troupes. Les
Marocains ont opposé une résistance achar-
née.
L'armée du Roghi a subi des pertes énor-
mes. Nous avons eu 9 morts et 25 blessés.
Le roghi était campé sur la riva droite de
l’oued Guergha, qui coule de l’est à l'ouest,
au nord de Fez. Il se trouvait avec son ar-
mée au nord-ouest de ia ville. Le général
Gouraud avait quitté le camp d’El-Arba de
Tissa dans la nuit du 20 au 30 avril, avec 23
compagnies d’intanterie, 12 pelotons de ca-
valerie et 6 sections d'artillerie.
La colonne s’était heurtée d’abord à quel-
ques groupes des Hayaïnas.Le !>• iiiant fait d’ar-
mes qu’elie vient d'accomplir à une cinquan-
taine de kilomètres de la zona espagnole, va ;
dégager du côté est la route de Taza et pré-
parer la jonction des troupes du général
Gouraud avec celles qni attendent du côté
algérien l'ordre de marcher et d’ouvrir la
route qui va de Fez à Oran.
L'inciflent ©te-Élite
LES TÉMOINS CHOISISSENT DES ARBITRES
Les témoins de MM. Joseph Cailiaux et
Louis d’Aillières se sont réunis hier mutin
chez M. Pascal Ceccaidi, 3, rue Dante, à Pa-
ris.
A l’issnè de la réunion, qni n'a pas duré
moins de deux heures, les témoins ont rédi-
gé et signé le procès verbal suivant.
« M. Joseph Cailiaux, ancien président du
dn Conseil, s’étant jugé offensé ainsi que les
électeurs qu’il représente par les remercie-
ments de son concurrent M. d'Aillières, a
chargé ses amis, MM. Ceccaldi, député, et le
général Daistein de lui en demander* répara-
tion. De.son côté, M. Louis d’Aillières. avo-
cat à ia Cour, conseiller général de la Strthe
a prié ses amis MM. le comte Ferrld^jLndre
dépoté de Nancy, et de la RoehefoiRMuld,
duc de Doudèauville, conseiller général de
la Sarthe, de le représenter.
» Les témoins de M. Cailiaux, après avoir
lu iss remerciements de M. L. d Adhères,
ont retenu les phrases suivantes qui pour
eux constituent ces injures:
» En le faisant, ils ont montré leur indé-
pendance et prouvé qu’il y a dans l’arron-
d’hommes courageux et disposés à ne ja-
mais approuver ni le crime, ni les compro-
missions d’un ministre avec nn escroc.
» A ceux-là, je demeure entièrement dé-
voué et ils pourront toujours compter sur
moi. B
» Les témoins de M, d’Aillières ont répon-
du que ies termes dont s’est servi leur client,
ne contiennent d’injures ni pour M. Cailiaux
ni pour ses électeurs et qu'ils ies considè-
rent comme des laits d’ordre public.
» Ils ont demandé, n étant pas d’accord
avec les témoins de M. Cailiaux que des ar-
bitres fussent appelés à se prononcer sur le
point de savoir si les phrases incriminées
constituaient l’injgre qui pouvait être re-
tenue.
s Dans ces conditions, iis Ont remis Ienr
prochaine réunion à lundi matin, dix heu-
res, afin de statuer après la décision des
arbitres. »
Nous croyons savoir gne les témoins de
M. d’Aillières ont constitué comme arbitre
M. de Viüebois-Mure.iil, ancien député.
Les représentants de M. Cailiaux auraient
fixé leur choix sur le générai Dubail, qui
habite Versailles.
Un messager serait parti en automobile à
la recherche du génér I Dubail pour lui de-
mander s’il acceptait d'arbitrer le différend,
concurremment avec M. de Viilebois-Ma-
reuii.
LES HEROS DE LA MER
- sont fêtés à la Sorbonne
Là Société Centrale de Sanvetage des Nau-
frages a tenu son assemblée générale an-
nuelle hier, dans ie grand amphithéâtre de
la Sorbonne, sous la présidence de M. le
vice-amiral Duperré.
L’assistance y était des plus nombreuses et
des pins sympathiques.
A 2 h. i/2 le vice-amiral Duperré ouvrit
la séance ; il remercia M. le président de la
République et ies ministres qui ont bien
vonln se faire représenter, les Conseils géné-
raux, ies municipalités, ies Compagnies de
navigation, les courtiers maritimes, ia pres-
se, enfin tous ceux qni apportent à la Société
leur généreux concours.
Puis, il donne à M. le commissaire général
Sainte Claire Deville, qui expose la marche
et la situation financière de la Société de
Sauvetage dont les revenus permettent d’en-
tretenir le materiel et de faire face aux dé-
penses ordinaires ; mais qui, sans la géné-
rosité publique, sans les legs et les dons qni
ne lui ont jusqu’ici jamais tait défaut, serait
dans l’impossibilité de remplacer les vieux
canots, de perfectionner ses installations et
de réaliser' aucun progrès. Le rapporteur
financier fait connaître l’effort accompli
-cetteannée et qui consiste en la mise en ser-
vice de deux canots à vapeur et huit-canots
rames neufs ; eu l'inauguration de deux
nouvelles stations avec maison-abri et cale
devancement, et en l'amélioration de trois
anciennes stations, puis il cite les magnifi-
ques donations qui l’ont permis.
Mlle Snzanne Devoyod, ta charmante so-
cb'taire de la Comédie-Française, dit ensuite
d’une voix vibrante une belle et noble poé-
sie de M. A. Rouques : l’Appel du Large.
La parole est ensuite donnée à M. le vice-
amirai Touch.trd, ancien ambassadeur, ad-
ministrateur de la Société, qui, dans un fort
beau -discours, présente les lauréats.
,D’abprd le sous-patron Kersaho, de I’ite de
Croix, que l’amiral président reçoit aujour-
d'hui dans l’ordre national de la Lègion-
d'flonneur Kersaho a gagné sa croix en sau-
vant plus de cent personnes ; il a d’ailleurs
suivi le noble exemple de son ancien patron
Qameuen, chevalier de la Legion-d’Honnenr,
auquel i'Academie-Française a décerné der-
nièrement son grand-prix de vertu.
Puis ce sont les sauvetages en haute mer,
tous plus beaux les uns que les antres, ef-
fectués par des capitaines au long cours.
Celui qu’a accompli le capitaine Jaffré dn
qnatre-màts Loire, de Dunkerque, est-d’une
si grande beauté que le récit qu’en fait l’ora-
teur en émeut profondément l’assemblée.
v L’équipage du quatre-mâts Leure, recueillit
26 marins du trois-mâts anglais Dalgonar.
Pendant trois jours et trois nuits, du 9 au 12
octobre 1913, la Loire dut suivre le navire
anglais, qui n’étad plus qu’une misérable
épave ballottée en plein Océan par une ef-
froyable tempête. Et ce fut seulement an
bout de la quatrième journée que ie second,
Cadic, pot atteindre le Dalgonar et arracher
ïffs n"âin'ragôs‘a ane'mort-certaine. — »
C’est aussi le capitaine Caussin, comman-
dant le transatlantique La-Touraine du port
du Havre; ses officiers, MM. Rousselot et
Izenic, et leurs matelots qui sauvaient 42
passagers du Volturno, ce paquebot qu’ils
avaient rencontre brûlant au milieu de
l’Atiamique.
Le 5 décembre, le trois-mâts norvégien
Nordenêtuit jeté à la côte près ae Dunkerque.
A bord du canot Amicia, le patron Cailliez,
luttant contre les lames qui brisaient tont,
réussit à s'approcher du trois-mâts et à sau-
ver l’équipage, c’est-à-dire yiagi-six person-
nes, y compris la temme et l’enfant au capi-
taine.
Cette année encore, le patron Aimable-
Delarue et les canotiers de l’ile Molène se
sont signalés par leur inlassable dévoue-
ment. Malgré un terrible vent debout, les
sauveteurs de Molène, qui avaient vu une
barque de pèche couler à pic à 3 milles de
leur île, s’étaient précipités au secours de
l'équipage. Lenva femmes avaient elles-ml- ‘
mes aidé à traîner le canot sur la grève et à
ie mettre à l’eau.
Aux côtés de ces vétérans de la vaillance, 1
on voyait aussi des adolescents et même des
enfants.
C'est ainsi que deux jeunes filles, Mlles
Marthe et Simone Brssière, âgées de dix-sept
et quinze ans, ayant sauvé un baigneur qui
se noyait sur la plage d’Ault, le 25 août der-
U Actualité Photographique
I/A GRANDISSEMENT DES CHANTIERS NORMAND
Cliché et Photo Petit HavrC
[mtnet&les qui doivent dispafraîfcue
nier, entendent proclamer leurs noms par
l'amiral Toochard.
Un enfant de quatorze ans, Georges Por-
rachia, de Paris, était monté avec sa soeur et
sept autres enfants dans un tombereau que
sonjropriétaire-jyonlaie tereminrplage 1
crEfables : la mer submergea subitement Ta
voiture. Le je me Porrachia se jeta à l’eau
pour aller chercher une périssoire, mais
les entants, affolés, firent chavirer l’esquif;
Porrachia saisit alors une fillette qu’il rame-
na au rivage ; puis, revenant an tombereau
il voulut sauver sa soeur. Ses forces le tra-
hirent et il allait couler à pic, lorsqu’on le se-
courut avec son fardeau qu’il n’avait pas
lâché.
Le jeune Pierre Cassac, de Brest, âgé de
douze ans, sauva en juillet, un capitaine
d’infanterie coloniale qui se noyait sur la
plage de Kermor. Un mousse de dix-sept
ans, ie jeune Quéré, sauva une fillette qui,
avec six autres personnes, se noyait dans
»de goulet de Fromentine, près de Douar-
nenez.
Cette fête, au cours de laquelle la musi-
que de la garde républicaine s’est fait en-
tendre, fut vraiment réconfortante.
i^s==s== _ -
| ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à ia LIBRDIRIE INTERNATIONALE
HOS, pue St-Lazare, 108
(Immeuble de MOTEL TE RH!NUS)
L’EXPLORATEUR MAWSON
ik Paris
L’explorateur Douglas Mawson. chef de
l’expédition antarctique australienne, est'
arrivé à Paris, venant de Toulon. M. Charles
Rabot, secrétaire générai de la Société de
géographie, était allé à sa rencontre à La-
roche. «i ... «A
A la gare de Lyon, la Société de géogra-
phie avait organisé une réception en l’hon-
neur du vaillant explorateur. *
Le docteur Mawson était accompagné de
Mme Mawson, du capitaine David, comman-
dant du navire Amore, et d’un membre de
l’expédition, M. Lean.
M. Charles Lallemand, membre de l'Insti-
tut, souhaita la bienvenue aux intrépides
explorateurs au nom de là Société de géogra-
phie.
M. Lallemand commença son disçonrs en
français et le termina en anglais.
Le docteur Mawson répondit par une
courte allocution dans laquelle il rendit
hommage à un dés premiers explorateurs
de ('Antarctique, le Français Dumont d’Ur-
viile.
Il rappela également la récente expédi-
tion du docteur Charcot.
Le docteur Douglas Mawson a quitté Paris
hier à midi, se rendant à Londres. Ce n’est
qu’au mois d’octobre prochain qu’il sera so-
lennellement reçu par la Société de géogra-
phie.
S Dernière Heure |
j PARIS, TROIS HEURES MATIN
L’Incident Cailiaux-d’Aillières
Les Arbitres considèrent l’Incident
comme clos
i Les arbitres choisis par les témoins de MM.
Cailiaux et d’Ail ières, le comte de Villehois-
Mareuil, pour M. d’Aillières ; le général Man-
gin, directeur d’artillerie, pour M. Cailiaux,
se sont réunis, hier soir, à 9 heures, au do-
micile du. comte de Yillebois-Mareuil, 122,
rue de Grenelle.
Les deux arbitres, après avoir entendu le
comte de LudfB, témoin de M. d’Adliéres et
M. Ceccaldi, témoin ae w. Cailiaux qui expo-
sèrent chacun Ienr point de-vue, conférèrent
jnsqu’à 11 h. 15 afin d’arrêter leu termes du
procès-verbal suivant :
« Les arbitres soussignés, après examen
du procès-verbal, considèrent que les phra-
ses incriminées sont injurienses. Toutefois,
les dé clarations des témoius de M- d’Aillières
leur paraissent établir que dans la phrase
de leur client, ni M. Cailiaux, ni ses élec-
teurs ne puuvaient être injuriés. Dans ces
conditions, ils estiment que les témoins pou-
vaient considérer l’incident comme clos,
i p Fait en double, à Paris, 3 mai 1914.
» GÉNÉRAL MANGIN,
» VICOMTE DE VILLEBOIS-MAREUIL B.
! Cç matin, à 10 heures, les témoins se réu-
niront à nouveau pour examiner sur ('indi-
cation qui vient de leur être fournie par les
arbitres, ia suite qu’il convient de donner à
laflaire.
Ajoutons que le général Dnbail, primitive-
ment désigne comme arbitre par M. Ceccaldi
fit, le,général Daistein avaient dû s’excuser,
des, manoeuvres militaires lés retenant en
proriaçe.
UN DISCOURS DE M. MILLERAND
Juvisv. — Au cours d’une réunion électo-
rale, M. Millerand, délégué de la Fédération
des Gauches, a prononcé un discours dans
lequel il a dit que trois questions ont été
posées au premier tour de ïérutia : le main-
tien delà toi do trois ans, la réforme fiscale
et la réforme électorale.
Sur ces trois points, le suffrage universel
a répondu avec netteté.
La réforme électorale a obtenu plus de
voix que jamais. Une protestation énorme
s’est élevée dans le pays contre cette idée
que ia sécurité des affaires pourrait être li-
vrée au fisc sous prétexte de réforme fiscale
qui tendrait à soumettre le citoyen français
à des mesures inquisitoriales et vexatoires.
Enfin la France, dans son ensemble, s’est
prononcée pour le maintien de la loi de
trois ans.
U s’agit, an second tour, d’achever cette
rouvre si bien commencée.
M Millerand s’e*t ensuite élevé contre
l'alliance entre radicaux et socialistes.
« Nous ne voulons pas, dit-il, de coalition
avec les partis de violence. Ce n’est pas en
effrayant le pays qn’on réalisera les réfor-
mes sociales si justes et si nécessaires.
» Il y a une oeuvré essentielle à accomplir
pour la législature nouvelle. Il faut en finir
pour jamais avec la politique de clientèle,
avec cette confusion des pouvoirs qui abou-
tit au scandale dont nous avons été les té-
moins attristés.
B Le 10 mai, le pays dira qn’il a assez de ce
régime et qu’il veut que ta République soit
ce qu’elle doit êire par définition : le régime
de ta justice et de la liberté égales pour
tous, debarrassé des petites tyramies qui fi-
niraient par démolir la France et la Répu-
blique t »
L’orateur a été très applaudi,
1 L .\T,\ , _ -• "‘i
La Défaite du Roghi
Une dépêche Havas, datée de Rabat, con-
firme que la colonne du général Gouraud a '
attaqué le Roghi, l’a repoussé et l’a poursui-
vi. Elle a ensuite attaqué le camp du Roghi
établi au village d El Hadjami et l’a enlevé
dans une cliai g* à la baïonnette.
Le combat a été violent.
Nos troupes ont montré le plus grand cou-
rage. Elles ont eu neuf tués et vingt-cinq
blessés.
Les pertes do l’ennemi ont été considé-
rables.
DÉCOUVERTE DU CORPS
D’UN SOUS-LIEUTENANT
TOULON.— On a découvert hier à ia Garenne
le cadavre du sous-lieutenant Lenormand,
qui avait péri en c »mpagie du sous-lieute-
nant Souchier, de M. Sesset, de Paris et de
Mlle Ronlm, au cours d’une promenade
en mer accomplie dans la nuit du 18 au 19
avril dernier.
Le corps de M. Sesset et celui de Mlle Rou-
lin avaient été retrouvés le lendemain du
naufrage.
La famille de M. Lenormand a été pré-
venue.
SUICIDE D’UNE JEUNE FEMME
MENTON. — Hier soir, à 6 heures, aes pro-
meneurs ont découvert une jeune femme
correctement vêtue, dans le cimetière du
Château.
Cette femme était eu proie à des souffran-
ces atroces. Elle expira peu après.
On a trouvé sur elle une lettre dans la-
quelle elle déc'are se nommer Wanda de
Hoser, âgee de 30 ans, de Varsovie et être en
villégiature à Ospedaletti, en Italie.
Elle annonce qn’elle a mis fin à ses jours
sur la tombe de son père parce qu’elle se
sait atteinte d’une maladie incurable.
Le corps g été transporté à la morgue*
UN CENTENAIRE A LUE D’ELBE
PORTO-FERRAGO — Les fêles dn centenaire
de i’arriveé aè Napoléon à l’ile d’Elbe ont
commencé hier au milieu d’une nombreuse
affluence venue des communes de l’île et du
continent.
L’inauguration du monument du général
Dalesne qui fut gouverneur de l’ile d’Elbe
pendant les Cent jours, a eu lieu hier ma-
tin en présence de nombreuses notabilités.
Ou a ensuite procédé.à ia mairie à la re-
mise du buste de Napoléon.
Dans l’après-midi on a inanguré l’Exposi-
tion des souvenirs de Napoléou.
Le Conflit Mexico-Américain
Un Armistice
WASHINGTON. — Suivant une dépêche re-
çue par le departement de la marine, un
armistice aurait été conclu entre les Fédé-
raux et les Constitutionnalistes à Tampico.
MEXICO. — Le ministre de la guerre a or-
donne à tons les commandants des fédéraux
de suspendre les hostilités en raison de l’ar-
mistice.
Le Départ des Etrangers
MEXICO. — Un train bondé de sujets alle-
mands est parti pour la Yera-Craz.
L’ÉTAT DE SANTÉ DE
L’EMPEREUR D’AUTRICHE
VIENNE. — D’après le bulletin de santé pu-
blié hier soir concernant l’état de santé de
l’empëreur, l’état catarrhal est tout A fait
stationnaire.
Dans l’après-midi, l’empereur s’est pro-
mené pendant une heure dans la petite ga-
lerie
UNE FRANÇAISE ATTAQUÉE
DANS LA BANLIEUE DE TANGER
TANGER. — Une jeune Française, Mlle
Laure Erard,. âgée do 24 ans, originaire du
Doubs, était depuis cinq mois chez des pa-
rents a Tanger.
Hier après-midi, elle revenait à 4 h. 30
d’une promenade à cheval sur la route du
cap Spartel, accompagnée d’un domestique
arabe, également à cheval, lorsqu’elle fut
entourée par trois Arabes armés qui obligè-
rent l’une et l’autre à leur donner leurs
montures.
Le domestique prit peur et profita de
l’inattention des agresseurs pour s’enfuir à
toutes jambes. Les Arabes le poursuivirent
et tirèrent sur lui des coups de tusil, mais
sans l’atteindre.
Pendant ce temps, Mlle Erard était frus-
trée de sa montre, puis tes Marocains par-
taient avec les chevaux, pendant qu’en bra-
quant leurs fusils dans la direction de la
jeune fille, ils la contraignaient de rester sur
plÿce. .
Les Arabes éloignés, Mlle Erard revint à
Tanger, taisant dix kilomètres à pied.
Le commandant Toulat, chef du tabor de
la police française, averti par téléphone, a
envoyé snr les lieox des patrouilles de ca-
valiers avec mission de retrouver les agres-
seurs.
Bien qu’il s'agisse d’un fait isolé imputable
à des voleurs de chevanx, la nouvelle de
l’agression a produit à Tanger une certaine
émotion, la route du cap Spartel étant le
but de promenade de tous les cavaliers ;
Mile Erard a déclaré à la chancellerie n’avoir
subi aucun mauvais traitement.
LES EXPLOITS DE L’AVIATEUR
PÉGOUD
MÜNIËH. —■ Pégoud a fait hier une nouvelle
exhibition devant one assistance considé-
rable. , i,
L'aviateur a été longuement applaudi. _
L’EXPOSÉ DE M. SAZONOW
M. Nératof, adjoint du ministre des affai-
res étrangères, a confirmé à ia Douma, en
séance de la Commission budgétaire, que
M. Sazonow fera son exposé sur la situation
extérieure pendant ia discussion dn budget
de son département ; cette intention vient
d’être approuvée par l’empereur.
LA RECONSTITUTION DE LA FLOTTE
TURQUE
CONSTANTINOPLE. — Le vice-président du
Comité de la Flotte ottomane interviewé par
le correspondant de l’Agence Havas, a déclaré
qu’aetneftement le Comité possède 445,000
livres turques. Son revenn annuel qni était
de 55,000 livres, S9ra certainement doublé.
Chaque jour, le Comité reçoit de nombreux
télégrammes et des lettres prouvant l’en-
thousiame de la population de l’empire à
l’organisation d’nne paissante flotte.
Il y aurait nn mécontentement général si
le gouvernement négligeait cette organisa-
tion, non dans une idée de revanche, mais
simplement pour garantir la sécurité des.
côtes et veiller au développement de la ma-
nne marchande.
On apprend d’autre part que le grand v'zir
aurait fait aux ambassadeurs la déclaration
suivante :
« La Turquie est nn pays maritime ; elle
a donc besoin d’nne flotte poissante pour
défendre ses côtes. Le gouvernement est trèq
pacifique, mais tontes les commandes nava-
les grecques seront suivies d’une forte com-
mande navale ottomane.
B Si la Grèce consent à limiter ses arme-
ments, le gouvernement ottoman est prêt à
limiter les siens. Dans le cas contraire, il
doit prendre des mesures de protection ga-
rantissant l’intégrité de l’empire:
» En agissant, autrement, il irait à l’ea-,
contre des sentiments de la nation. »
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