Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-04-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 avril 1914 16 avril 1914
Description : 1914/04/16 (A34,N11941). 1914/04/16 (A34,N11941).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1721060
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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ILI— ■ — — ;
PREMIÈRE CIRCONSCRIPTION DU HAVRE
Réunion Publique et Contradictoire
RUE EMILE-RENOUF.
MM. JULES SIEGFRIED & LE CHAPELAIN
exposent leurs Programmes
La Candidature Juins Siegfried
©st; acclamée
les électeurs du 1«' Canton étalent convo-
qués, hier soir, en réunion publique daos le
préan de l'Ecole maternelle rue Eraile-Re-
nouf, pour entendre M. Jules Siegfried, dé-
puté sortant, exposer son programme. M. Le
Chapelain, candidat socialiste unifié, s’étant
rendu à cette réunion, celie-ci est en fait de-
venue contradictoire. Au milieu d’un calme
parfait, les deux candidats ont pu exposer
leur programme. A la fin de la réunion, la
candidature de M. Jules Siegfried a été accla-
mée à une imposante majorité.
M. le Dr Vigné, en ouvrant la séance,
demande à l’assemblée de vouloir bien élire
son bureau. A ia presque unanimité, M. le
Dr Vigné est nommé président.
Celui-ci propose la nomination de denx
assesseurs et demande que,., par courtoisie
pour le candidat socialiste qui est présent,
un socialiste unifié soit nommé premier
assesseur. ..../•. ,
. L’assembiée se rend blén volontiers à ce
désir et M. Viandier est élu. Puis M. Cres-
sant est nommé second assesseur.
Le président ayant fait appel à l’assistance
pour que les candidats soient écornés atten-
tivement, M. Jules Siegfried prend le pre-
mier la parole.
Discours de M. iules Siegfried
M. Jules Siegfried dit tout d abord qu’ii est
heureux de se retrouver au milieu des élec-
teurs du 1er canton, où les affaires politiques
ont toujours été discutées dans les réunions
publiques avec le plus grand calme. Aussi
est-il assuré par avance que H. Le Chape-
lain et lui-même seront entendus de tous.
Puis, abordant son discours,jl rappelle que
nous avons traversé,en ces dernières années,
des moments difficiles, d'abord relativement
au Maroc, puis par suite de la guerre des
Balkans.
L'Affaire du Maroc
Au Maroc, ia situatioa s'améliore de plus
en plus et on peut espérer qae ia pacification
fera des progrès reguüers. Pour le moment,
nous sommes otiligés d’y avoir encore 50,000
nommes et d’y dépenser des sommes consi-
dérables. Mais le général Lyautey y fait une
politique habile, a ia fois ferme et conci-
liante, et les chemins de fer, dont on va
commencer bientôt ia construction, par la
ligne de Tanger à Fez, auront certainement
pour conséquence, en apportant le bien-être
dans le pays, d’y assurer ia paix. Le Maroc
est un pays très riche au point de vue agri-
cole, et un grand nombre de nos compatrio-
tes sont ailes déjà s'y établir.
Guerre des Balkans
La guerre des Balkans a failli provoquer
une guerre générale en Europe. Heureuse-
ment que la sagesse du gouvernement a per-
mis de l’éviter. Mais ies succès si rapides des
Bulgares, des Serbes et des Grecs, et l’effon-
drement de l’armée turque, que l'on croyait
excellente, ont apporté ae grandes modifica-
tions dans l’équilibre européen. L’Autriche-
Hongrie, qui avait des visees sur ia Macédoi-
ne et Salonique, fut devancée par les alliés,
et la formation de plusieurs états slaves,
ayant d’excellents soldats, fut nécessaire-
ment pour elle une cause d’affaiblissement.
L’Allemagne elle-même, préoccupée de cette
situation, sentit la nécessité d’augmenter son
armée, qu’elle porta en peu de temps à
850,000 hommes.
Service militaire de 3 ans
Pouvions-nous dans ces conditions conser-
ver le service de 2 ans qui ne nous donnait
que 550,000 hommes ? Pouvions-nous avoir
sur notre frontière de l’Est 3 corps f/2 d’ar-
mée avec un effectif de 110.000 soldats, alors
que l’Allemagne y avait massé près de
220,000 hommes, prêts à entrer en campa-
gne à ia première alerte.
li y avait là pour nous un danger réel.
Sans donte, on pouvait en quelques jours
appeler les réserves et porter nos compa-
gnies à 250 hommes, alors qn’elles n’avaient
en temps de paix qu’une Centaine d’hom-
mes ; mais en présence d'une armée enne-
mie ayant ses effectifs au complet, on ris-
quait d’être envahi au lendemain même
d’une déclaration de guerre, et troublé dans
la mobilisation. Dans ae pareilles conditions,
la défaite était à craindre et le gouverne-
ment qui n’avait pas oublié ies désastres de j
1870 pensa, avec raison, qu'il fallait réagir
immédiatement.
C’est ainsi qu’il proposa le retour au ser- J
vice de 3 ans, égal pourtous-- M. Siegfried,
n’hésita pas à le voter. Il n’avait pas .oublié,
; lui alsacien, la guerre de 1870 et i’annexion
de l’Alsace, et u- se souvenait que l’armée
prussienne était venue jusqu’à St-Romain.
Il fallait à tout prix éviter une pareille
éventualité. Sans doute le sacrificeest lourd
mais une invasion serait bien autrementrié-
sastreuse, et le pays du reste l’a bien com-
pris, et l’a accepté avec courage.
Notre jeunesse, surtout, a montré dans
cette occasion le plus noble patriotisme.
Notre armée se compose maintenant de
près de 800,000 hommes, et notre frontière
de l’Est a une couverture d’environ 200,000
hommes. Dans ces conditions nous pouvons
être tranquilles, d’autant plus que la Russie
notre ailiee a suivi notre exemple et que
son armée sur le pied de paix est aujour-
d’hui de 1,700,000 hommes.
Armés Navals
Mais, dit M. Siegfried, il ne suffit pas d’avoir
une armée nombreuse et aguerrie, il faut
aussi,quand on a un littoral aussi riche que
le nôtre, avoir une flotte gui puisse non seu-,
lement le défendre, mais encore attaquer
celui de l’adversaire.
Or an point de vue de la marine militaire,
la situation est la suivante : Nous avons
40 croiseurs et cuirassés et tes Allemands eu
ont 38, et si nous comparons ies flottes de la.
Triple-Entente avec celles de -la Triple Allian-
ce, nous trouvons les chiffres suivants :
Jaugeant
Tonneaux
Angleterre 88 cuirassés ou croiseurs f.161.000
France.... 40 » * » 315 000
Russie.... 20 a » 220.000
158 1.725.000
Par contre
Allemagne 38 cuirassés ou croiseurs 530.000
Italie* 22 » • 185.000
Autriche 10 » » 100.000
70 815.000
A ce point de vue, nous et nos alliés ou
amis, nous sommes heureusement dans nne
situation satisfaisante.
Situation Financière et Budget
M. Siegfried indique ensuite quelles sont
les répercussions sur le budget des modifi-
cations apportées à notre régime militaire et
maritime. Ces dépenses sont de deux sortes :
les dépenses extraordinaires pour l’arme-
ment, et le casernement des troupes, qui se
monteront successivement à 1,400 millions,
pour la gaerre, et à 400 millions pour la ma-
rine, et les dépenpenses annuelles qui peu-
vent être estimées ensemble à 300 millions.
Il sera nécessaire de faire face par un em-
prunt aux dépenses extraordinaires, et par
l’impôt aux dépenses ordinaires.
Mais ce ne sont pas là ies sentes augmen-
tations de dépenses, et lorsqu'on compare
les dépenses du Budget de 1914 avec celles
du Budget 1911, on constate que l'augmenta-
tion est de :
549 millions pour les dépenses militaires.
2(1 • » services civils, augmenta-
tions de traitements, etc.
144 » » pour les dépenses sociales.
49 » » pour la dette publique.
954 millions ensemble.
Ces dépenses, votées peut-être trop légère-
ment, ont mis notre Budget dans une situa-
tion difficile, et celui de 1914 gui n’est pas
encore voté présente nn déficit de 794 mil-
lions
Comment pourra-t-on le combler ? C’est-là
dit M. Siegfried, la question qui se posera
tout d'abord devant la nouvelle Chambre.
M. Dumont proposait de couvrir'ce déficit
par l’excédent du Hudget de 1912
pour 104 millions
Par des impôts nouveaux » 286 »
Par un emprunt pour les
dépenses du Maroc de » 404 «
794 millions
M. Caiilaux au contraire, ne voulait pas
faire d’emprunt et proposait de mettre dans
nn compte hors budget les dé-
penses dn Maroc 234 millions
De substituer tes recettes de 1913
à celle de la péhuitiône 186 »
De prendre l’excédent du Bud-
get de 1912 104 »
De rectifiai certains impôts pour 43 »
De faire des réductions de dé-
penses pour. 50 a
•Enfin d’emprunter en obliga-
tions à court terme.......... 177 »
794 millions*
La Commission du budget a adopté en-
grande partie Ce dernier projet, mais tons
ceux qui connaissent les questions financiè-
res se rendent compte, dit M. Siegfried, que
c'est ce qu’on appelle un budget d’expé-
dient.
La prochaine Chambre aura pour premier
devoir de mettre ordre à celà et de recher-
cher les moyens de rétablir l’équilibre, tant
pour le badget de 1914 que pour celui du.
1915.
Il y aura lieu, sans aucun donte, de voter
à la fois un projet complet d’impôt sur le
revenu, et, en même temps, ceci est indis-
pensable, la suppression du privilège des
bouilleurs de cru.
Cherté de la Vie
M. Sif gfried désire entretenir encore
l’assistance de deux questions qui lui
paraissent particulièrement importantes >: la
cherté de la vie et les moyens de la dimi-
nuer, et la situation du petit et moyen com-
merce.
Ce qui renchérit la vie, c’est d’une part le
prix élevé des loyers et d’une autre part le
coûtdn pain etae la viande. Oa calcule que
le logement absorbe en général 17 pour
cent de la dépense du ménage, et que l'ali-
mentation absorbe environ 60 pour eent,
laissant 23 pour cent pour le vêtement, le
chauffage, éclairage et les menus trais.
Le rôle de l’alimentation £3t donc considé-
rable et M. Siegtried ne voit pas de meilleur
moyen que de diminuer les droits de douane
sur les blés et snr les viandes frigorifiées.Grâce-,
à la suppression de ces droits les consom-
mateurs anglais sont dans de3 conditions
d’existence beaucoup meilleures que les nô-
tres,
Crédit du petit et moyen commerce
Quant au ommerce de détail, il est néces-
saire de s’en occuper avec soin, d’une pari
en révisant les patentes et en les rendant
plus conformes à l’importance des affaires et
a la somrae des bénéfices, et d’une autre
part en lui facilitant le crédit. — La Cham-
bre a voté dans les dernières séances une
loi sur le crédit au petit et au moyen com-
merce, et à la petite industrie.
Dans ce projet, les Banques populaires
sont avantagées et pourront certainement
être plus larges dans leurs crédits. L’Aile-
mague, à cet égard, est très en avance sur
nous, et M. Siegfried pense qu’il est absolu-
ment nécessaire que le Parlement fasse tous
ses efforts pour développer le grand et le
petit commerce, qni sont tous ies deux né-
cessaires à ia prospérité publique.
M. Siegfried ne voudrait pas abuser de la
parole, d’autant plus que l’Assemblée désire
entendre son honorable concurrent. Il s’ar-
rête, donc en disânt qu’il a l’intention d’avoir
uneréunion dans chaque canton, ce qui lui
permettra de s’entretenir avec ses électeurs
ae toutes les questions qui peuvent les in-
téresser, et que d’une antre part il se fera
un devoir de répondre à toutes les questions
que l’on voudra bien lui poser.
Le discours de M. Jules Siegfried est salué
de vifs applaudissements.
Discours de I. Le Chapelain
La parole étant ensuite donnée an candi-
dat socialiste unifié, celui-ci félicite l’as-
sistance dn calme avec lequel elle a écouté
son honorable adversaire. I! rend hommage
à la sincérité avec laquelle M. Siegtried a dé-
fendu ses opinions et ses doctrines.
M. Jules Siegfried s’est très vivement inté-
ressé à toutes les questions concernant le
port du Havre et son commerce. Avec non
moins de zèle, M. Le Chapelain se déclare
résolu à détendre ces intérêts économiques,
de même qu’il combattra, s’il est élu, pour
la réalisation de la ligne du Sud-Ouest.
Ainsi, d’une façon générale, snr ces points
spéciaux, aucune divergence de vues entre
les deux candidats.
Mais il existe des différences profondes en-
tre les conceptions politiques, économiques
et sociales des deux partis qu’ils représen-
tent, et M. Le Chapelain les souligne en dé-
clarant que le Parti républicain démocrati-
que auquel appartient M. Jules Siegfried,
non plus que le Parti radical et radical so-
cialiste, h’a apporté à la société contempo-
raine aucun changement profond. Il con-
teste l’efficacité des réformes accomplies, il
regrette que l’impôt sur le revenu et qae
l’impôt sur les fortunes, réalisés à l’étranger,
et notamment en Allemagne pour faire face
anx dépenses militaires dont a parlé M. Jules»
Siegtried, n’existent pas encore en France.
On soulève des objections à ces réformes,
on agite le spectre ae i’inquisitipn fiscale et
l’on fait appel au petit commerce que l’on
effraie tout en même temps en loi faisant
craindre cette inquisition. Or, c’e3t lui-même
qui sera le premier bénéficiaire de cette ré-
forme de l’impôt. Puis on saura désormais
où vont les gros bénéfices de ceux qui spé-
culent sur le trav ail des prolétaires.!
D’ailleurs, si les partis bourgeois ont ac-
compli quelques modestes réformes, c’est
qu’il leur fanait bien céder quelque chose
afin de conserver le pouvoir. Ce que veulent
les socialistes, c’est la diminution des heures
de travail, le mieux-être des ménages ou-
vriers, l’amélioration des logements, — tan-
dis que le régime capitaliste veut contraindre
la main-d’oeivre, opposer le machinisme à
cette main-d’oeuvre et le travail de la femme
et de l’enfant au travail de l’homme.
L’orateur se prononce ensuite en tavenr de
la doctrine collectiviste qa’il résume ; il ré-
clame pour les Syndicats le droit de ne
point se renfermer dans les questions pro-
fessionnelles, alors que les partis bourgeoi s
veulent rompre la solidarité syndicaliste. Il
prétend que si les doctrines socialistes n’ont ,
pas gain de cause, la réaction reparaîtra,
qu’elle amènera un coup d’état qui lui-mê-
me déchaînera l’émeute populaire.
M. Le Chapelain réclame {tour « les cama-
rades fonctionnaires », non seulement le
droit d’association, mais le droit syndical,
sans restriction anenne. il attaque très vive-
ment M. Briand pour son intervention dans
ia grève des cheminots.
En ce qui concerne les habitations ouvriè-
res, il considère que le projet de loi actuel-
lement soumis aux Chambres est toat à fait
insuffisant, que les municipalités auront les
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Du SG A.viril 1914
CANDIDATS RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
lre Circonscription d.u Tïavre
JULES SIEGFRIED
ANCIEN MINISTRE
DÉPUTÉ SORTANT
Se Circonscription du Havre
PAUL CLOAREC
CAPITAINE DE FRÉGATE DE RÉSERVE
Ancien Directeur de la « Ligue Maritime »
25e Circonscription du Havre
GEORGES BUREAU
DÉPUTÉ SORTANT
Président d’Honneur de la Société d’Encouragement à l'Agriculture de l’Arrondissement du Havre
bras liés, — ce qui n’exlste pas à l’étranger.
Pais il réclame :l’extension des régies muni-
cipales, en ce qui regarde les services pu-
blics, et la création de pbarmaeies, de bou-
cheries, de boulangeries municipales, car
c’est seulement par ce système, dit-il, que
l’on pourra abaisser le coût de la vie.
Au sujet des dépenses budgétaires et des
dépenses militaires, M. Le Chapelain ne nie
pas qn’un effort ait pu paraître nécessaire.
Mais il s’élève contre la loi de trois ans, il
préconise le système des réserves tél que
t’envisage M. Jaurès. Il ne croit pas d’ail-,
leurs à Ta possibilité d’un ;ï attaque brusquée
venant de l'Allemagne et compte snr le pro-
létariat allemand pour paralyser toute agres-
sion.
Ii accuse la classe capitaliste de vouloir
écraser le prolétariat par la guerre.
A ce moment, une notable partie de l’as-
sistance manifeste son impatience et, très
évidemment, la majorité de l’anditoire est
loin de partager ses théories.
Sur l’intervention énergique du docteur
Vigné, président, le calme se rétablit et M.
Le Chapelain conclut en disant que le prolé-
tariat doit faire un effort pour s’organiser ;
qu’il ne saurait obtenir aucune réforme des
détenteurs du pouvoir et que c’est pour cela
que les suffrages des travailleurs doivent
aller au candidat socialiste unifié.
Les partisans de M. Le Chapelain, en
petit nombre du reste, applaudissent.
LES ORDRES DU JOUR
Le président demande si quelque citoyen
désire prendre la parole.
Personne ne la réclamant, M. le docteur
Vigné donne lecture des deux ordres du
jour suivants qui lui ont été remis.
Le premier, favorable à la candidature de
M. Jules Siegfried, est ainsi conçu :
a Les électeurs de la 1» circonscription du
Havre réunis le 15 avril à l’école maternelle,
rue Emile-Renouf, an nombre de 400,
» Après avoir entendu les explications
franches et précises et le programme nette-
ment républicain du citoyen Jules Siegfried,
» Acclament sa candidature et s’engagent
à la faire triompher le 26 avril prochain ».
—Il lll l il— «|i||l|i|| ni |l|| l|,g ||»|I IF"
Le second, en faveur de M. Le Chape!aint
est ainsi rédigé :
« Les citoyens réunis an préau de l'Ecole
rue-Emile-Renouf, le 15 avril, au nombre
dé 400,
» Après avoir entendu le citoyen Siegfried
dans le compte-rendu de son mandat, et le
citoyen Le Chapelain dans l’exposé de son
programme socialiste et faire le procès de la
politique de réaction de l’Alliance démocra-
tique, s’engagent à faire triompher la can-
didature socialiste le 26 avril prochain,
» Se séparent aux cris de Vive la Répu-
blique laïque et sociale ».
La Candidature Jules Siegfried
acclamée
M. le docteur Vigné, président, met d’a-
bord aux voix le premier ordre du jour en
faveur de M. Jules Siegfried.
H est voté à une importante majorité.
A la contre-épreuve, une quinzaine de
mains se lèvent.
L’ordre du jour favorable à M. Le Chape-
lain est ensuite mis aux voix.
Une quinzaine d’électeurs seulement ma-
nifestent en sa faveur.
M. le Dr Vigné, président, déclare alors
que la candidature de M. Jules Siegfried a
été acclamée à une importante majorité.
La séance a pris fin dans un calme par-
fait.
RÉUNIONS PUBLIQUES
Une rénnion publique aura lien demain
vendredi 17 avril, à 8 h. 3/4, à l’Ecole rue
Dauphine. -
M. Jules Siegfried exposera son program-
me.
Les cartes d’électeurs seront exigées à
l’entrée.
***
On nous prie d’annoncer qu'ane réunion
publique et contradictoire aura lieu au
préau de l’Ecole, rue Jeau-Macé, le jeudi
16 avril, à 9 heures du soir.
Le citoyen Ch. Le Chapelain, candidat,
développera le programme du parti socia-
liste.
Dernière Heure I
PARIS, TROIS HEURES MATIN
.DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
- LOSBRES. 15 Avril. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSB BAISSB
| CUIVRE [
'.Comptant..f0rme *64 17/0 12/6 -/-
; 3 mois * 65 8/9 -/-
j ETAIN
(Comptant,. * 164 15/- -/- 25/-
13 mois ' ferme 4,66 ll/6 27/6
FER
Comptant.,,i calmft * 60/iOH */- -/-
■3 mois...,.’ *61/3 -/- id
; Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
idu 14 avril m&.
; NEW-YORK, 1B AVRIL
{ Coton» t mai, baisse 1 point ; juillet,
(hausse 1 point ; octobre, bansse 6 points ;
(janvier, hausse 3 points. — Soutenu.
i Café» t baisse 1 point & hausse 3 points.
NEW-YORK, IB AVRIL
; t. u mu i. ntcutii
Cuivre Standard disp. 13 85 13 85
— mai 13 85 13 85
Amalgamai, Cop,.. 73 1 8 73 1/2
Var IS 25 45 ®K
CHICAGO. 18 AVRIL
/ c. Dp iôüiï G-. FRdcan
Blé sur...,.’, Mal...,,,. 92 3/4 92*1/8
' — Juillet,..,- 86 3/4 86 5/8
Haïs sur...., Mal...’.... C8 < 4 67 5 8.
\ — ..... juillet.,... 68 5 8 65 5/8
-Saindoux sur. Mai....... 1032 1047
Juillet.... 10 60 10 66
RENFLOUEMENT DE TORPILLEUR
TOULON. — Le torpilleur 358, qui vient
d’être renfloué au cap Lardier, a été ramené
à Toulon, suspendu sous le vapeur La-Jou-
vence et remorqué par le vapeur Samson.
Une première visite du navire a eu lieu
dès le matin, afin de se rendre compte de
l’importance des réparations nécessaires.
L’AFFAIRE CALMETTE
M. Panl Fargue a déclaré à M. Boucard,
juge d’instruction, qu’ayant entendu dire
un jour dans la salle des Pas-Perdos du
Palais-Bourbon que Mme Gueydan avait un
dossier contre son ancien mari, il se pré-
senta chez elle, mais elle l'éconduisit, disant
qu’elle n’avait aucun dossier contre M. Caii-
laux.
M. Antoine de Fonvielle, mis en cause par
MM. Vidal et Labeyrie, a démenti formelle-
ment les allégations de ces deux témoins.
S'il s’est occupé de l’affaire Prieu, c’est
parce qu’un des héritiers Prieu était son cré-
ancier pour une très grosse somme.
M. Boucard a enfin entendu M. André Tes-
sier, percepteur, cité par la défense qui a
déclaré avoir entendu dire il y a trois mois
dans un groupe de journalistes au PaLais-
Bourbou que M. Caiilaux avait écrit des let-
tres intimes qui couraient les salles de ré-
daction et qu’on allait publier.
L’ASSASSINAT DE M- GADIOU
BREST. — M. Legall, receveur de l'Hospice
de Morlaix, a déclaré au juge d'instruction
avoir salué M. Cadiou, lë 1er janvier, à 7 h.
du soir, à la gare de Saint-Pol-de-Léon.
Suivant le témoin, M. Cadiou était vêtu
d’un costume cycliste. U était coiffé d’une
casquette et portait sur le bras nne pèlerine
de caoutchouc ; il avait sa bicyclette.
Le fils de M. Le Gall, élève à l’Ecole de san-
té de.Bordeaux et Mlle Grass, de Saint-Pol,
qui accompagnaient M. J*e Gall,ont confirme
ces déclarations.
9
* *
BREST. — On annonce qu’un habitant de
Landernean possède et se dispose à produire
des lettres qui émaneraient de Mme Cadiou*
et qui laisseraient — dit-on — supposer que»
le directeur de la Grand’ Palud se serait sui-
cidé.
Ces faits seraient de nature à innocenter
l’ingénienr Pierre.
DRAME DE L'ALCOOLISME
FONTAINEBLEAU. — Un sieur Rousseau, ma-
çon, âge de 46 ans, rentrant ivre chez lui,
tenta d’étrangler sa femme.
Ses deux fils âges de 19 et 15 ans, étant
accoarus à l’appel de leur mère saisirent
leur père à la gorge et l’étranglèrent.
Les deux fils Rousseau ont été arrêtés,
LES CAMBRIOLEURS
SONT AUDACIEUX
BOURGES. — Des inconnus se sont intro-
duits la nuit dernière chez M. Guinon, con-
seiller à ia Cour d’appel, qui se trouve ac-
tuellement en vacances. lis ent visité toutes
les pièces et fouillé tous les meubles.
Oa ignore encore ce qu'ils ont pu em-
porter.
UN VOL DE DIAMANTS
ROME. — Une dépêche de Grosseto à la Tri- -
hum annonce que M. Hector Pacini, pro-
prietaire de bijouteries à Nice et à Vichy,,
vient d’être dévalisé, en chemin de fer, en-
tre Gênes et Rome, pendant son sommeil,
d’une valise contenant pour plus de 350,000
francs de diamants et de pierreries,
ACCIDENTS D’AUTOMOBILE
BORDEAUX. — Un chauffeur, nommé Don-
nât, âge de 21 ans, procédait à la mise au*
point de l’automobile de sou patron sur la»
route de Bordeaux à Toulouse, lorsqu’à pro-
ximité de Villenave-d’Ornon.nn pneu éclata»
La voiture, faisant alors une embardée, alla
se jeter contre nn arbre et le chauffeur fut-
tué net.
Un artilleur, qui passait à ce moment sur
ia route, fut grièvement blessé.
ARRAS.— Une automobile dans laquelle se
trouvait M. Briquet, député, a fait panache
dans un virage à la suite de la rupture d’une
rone.
M. Briquet a été blessé assez sérieusement
à la jambe droite.
Le chauffeur porte des blessures à la poi-
trine et à la tête.
DRAME DE LÀ MISÈRE
PrrmviERS — A Vrigny, une dame Royer,
âgée de 33 ans, mère de six enfants, s’est je-
tee dans une mare avec trois enfants.
L’uu d'enx a réussi à se sauver, mais les
deux autres et la mère se sont noyés.
Mme Royer était enceinte d’un septième
enfant.
Cet acte de désespoir a pour cause la mi-
sère.
FIN DE GRÈVE EN ANGLETERRE
LONDRES. — Les minears eu grève dans
le Yorkshire viennent de décider par 27.259
voix contre 11,398 de reprendre le travail.
L'HÉROÏSME D7N MÉCANICIEN
LONDRES. — Un mécanicien dn Furness
Railway, nommé William Mann, est resté à
son poste jusqu’à la gare de Furness Abbey,
alors que ses vêtements étaient en flammes.
Ea dépit de brûlures extrêmementgraves,
le mécanicien a ainsi conduit son train jus-
qu’à l’arrêt habituel ; mais lorsqu’il aban-
donna les manettes de sa machines, il s'éva-
nouit et l’on dut le transporter en toute hâte
\à l’hôoital. Son état est alarmant.
L'Incident Mexico-Américain
WASHINGTON. «*» Le président Wilson a dé-
: claré hier à plusieurs sénateurs et à un cer-
tain nombre de membres du Congrès que si
le général Hnerta n’accordait pas les répara-
tions demandées par les Etats-Unis, la pre-
mière mesnre du gouvernement pour mire
respecter ses droits serait la prise de posses-
sion de Tampico et de la Vera-Craz. ’
Un communiqué officiel faisant connaître
les intentions au gouvernement a été pu-
blié.
Il mentionne qu’ontre les arrestations des
marins, un fonctionnaire déharqné à Tam-
pico pour le courrier a été arrêté.
Les dépêches interceptées et de nombreu-
ses attaques contre les droitset ia dignité des
Etats-Unis sé sont maintes fois reproduites.,
LES ÉLECTIONS EN SUÈDE
STOCKHOLM. — Les résultats du scrutin sont
malmenant connus dans 20 circonscriptions
où 89 députés ont été nommés.
Sont élus : 37 partisans de la défense, 20
libéraux et 32 socialistes.
Les libéraux perdent 9 sièges, dont 7 sont
gagnés par les partisans de la défense et 2
par les socialistes.
Il reste à pourvoir 36 circonscriptions, qui
ont à élire 141 députés.
DE SAINT-PÉTERSBOURG A PÉKIN
EN AÉROPLANE
M. Qninton, président de la Ligue Nationa'
ie Aérienne, vient de se mettre en rapports
avec M. Nekludoff, président do l’Aéro-Ciub
de Russie, en vue de i'organisation d’un-raid
entre Saint-Pétersbourg et Pékin.
Ce raid serait entrepris par un aviateur
français sur nn appareil français.
Le parcours serait d’environ neuf mille
kilomètres.
Le raid aurait lieu au mois do juin, 1
LE TSAR IRAIT A LONDRES
LONDRES. — Le Standard croit savoir que is
tsar se rendra à Londres, prochainement.
Rien n'a été formellement organisé jus-
qu’à présent, pour ce voyage, qui n’est quê
ia conclusion logique de l’échange de visites
qni a commencé avec la venue à Londres,eu
juin dernier dernier, de M. Poincaré.
LE RALLYE AÉRIEN DE MONACO
MONTE-CARLO. — Sous réserve de l’homo-
logation des pouvoirs sportifs, les prix sui-
vants seraient accordés de droit :
Classement général : 1er prix, 25,000 fr.,’
Garros (meilleur temps de tous ies itinérai-
res) Monaco-Paris en 12 h. 14’ 21", don)
10 n. 52’ 53” de vol sur terre et 1 h. 41’ 27"
de voi sur mer (record).
2» prix, 10 000 fr„ Rénaux, sur appareil dt
pins de 25 mètres carrés de surlace, Paris-
Monaco en 53 h. 58’ 43”.
3* prix : Garros, Bruxelles-Monaco, es
12 h. 27’ 13”, dont 10 h. 7’ 18” de vol sut
terre (record).
Trois prix de 5,000 francs et dix prix d’iti/
néraire sont attribués à Garros et a Brinde-
jonc des Moulinais.
Le parcours italien n’est pas attribué.
Garros gagne en outre le prix du Président
de la République, de la Grande duchesse dé
Meckiembourg, du ministre de la marine et
de l’Aéro-Cinb de Belgique.
, i
ROME. — L’aviateur Brindejonc des Mouli-
nais a quitté Reme à 11 b. 50. Ii a atterri à
Padoue à 2 h. 50, mais en atterrissant il a
brisé son hélice.
L— ■.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i U LIBMIRIE BTEBHBTIOMU
fOS, me St-Lazare, MOS
(Immeuble de r HOTEL TLR AU NOS)
Administrateur-Déléjraé-Gérant
O. RANDQLET
AdmioistratiOB. Iopressions it Annonces. TÉL. 10.47
35, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : EA1TD0LET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
J.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone e 11.90
Secrétaire Général : TH. VALLËE
Rédaction, 35, rue Fonteneiie - Tél. 7.60
AU HAVRE..... BUREAU DÜ JOURNAL, 112, bouM de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS........ < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
• La PETIT HAVRE est désigne pour les Annonce-, Judiciaires et légales [
ABONNEMENTS TROIS MOISJ SIX MOIS I UN AN |
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, « n p. » c. S
l’Oise et la Somme 4 &U ” Fr- * » |
Autres Départements j G Fr. 11 50 38 • I
Union Postale IAO » S O Fr. 40 » «
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franoe |j
ILI— ■ — — ;
PREMIÈRE CIRCONSCRIPTION DU HAVRE
Réunion Publique et Contradictoire
RUE EMILE-RENOUF.
MM. JULES SIEGFRIED & LE CHAPELAIN
exposent leurs Programmes
La Candidature Juins Siegfried
©st; acclamée
les électeurs du 1«' Canton étalent convo-
qués, hier soir, en réunion publique daos le
préan de l'Ecole maternelle rue Eraile-Re-
nouf, pour entendre M. Jules Siegfried, dé-
puté sortant, exposer son programme. M. Le
Chapelain, candidat socialiste unifié, s’étant
rendu à cette réunion, celie-ci est en fait de-
venue contradictoire. Au milieu d’un calme
parfait, les deux candidats ont pu exposer
leur programme. A la fin de la réunion, la
candidature de M. Jules Siegfried a été accla-
mée à une imposante majorité.
M. le Dr Vigné, en ouvrant la séance,
demande à l’assemblée de vouloir bien élire
son bureau. A ia presque unanimité, M. le
Dr Vigné est nommé président.
Celui-ci propose la nomination de denx
assesseurs et demande que,., par courtoisie
pour le candidat socialiste qui est présent,
un socialiste unifié soit nommé premier
assesseur. ..../•. ,
. L’assembiée se rend blén volontiers à ce
désir et M. Viandier est élu. Puis M. Cres-
sant est nommé second assesseur.
Le président ayant fait appel à l’assistance
pour que les candidats soient écornés atten-
tivement, M. Jules Siegfried prend le pre-
mier la parole.
Discours de M. iules Siegfried
M. Jules Siegfried dit tout d abord qu’ii est
heureux de se retrouver au milieu des élec-
teurs du 1er canton, où les affaires politiques
ont toujours été discutées dans les réunions
publiques avec le plus grand calme. Aussi
est-il assuré par avance que H. Le Chape-
lain et lui-même seront entendus de tous.
Puis, abordant son discours,jl rappelle que
nous avons traversé,en ces dernières années,
des moments difficiles, d'abord relativement
au Maroc, puis par suite de la guerre des
Balkans.
L'Affaire du Maroc
Au Maroc, ia situatioa s'améliore de plus
en plus et on peut espérer qae ia pacification
fera des progrès reguüers. Pour le moment,
nous sommes otiligés d’y avoir encore 50,000
nommes et d’y dépenser des sommes consi-
dérables. Mais le général Lyautey y fait une
politique habile, a ia fois ferme et conci-
liante, et les chemins de fer, dont on va
commencer bientôt ia construction, par la
ligne de Tanger à Fez, auront certainement
pour conséquence, en apportant le bien-être
dans le pays, d’y assurer ia paix. Le Maroc
est un pays très riche au point de vue agri-
cole, et un grand nombre de nos compatrio-
tes sont ailes déjà s'y établir.
Guerre des Balkans
La guerre des Balkans a failli provoquer
une guerre générale en Europe. Heureuse-
ment que la sagesse du gouvernement a per-
mis de l’éviter. Mais ies succès si rapides des
Bulgares, des Serbes et des Grecs, et l’effon-
drement de l’armée turque, que l'on croyait
excellente, ont apporté ae grandes modifica-
tions dans l’équilibre européen. L’Autriche-
Hongrie, qui avait des visees sur ia Macédoi-
ne et Salonique, fut devancée par les alliés,
et la formation de plusieurs états slaves,
ayant d’excellents soldats, fut nécessaire-
ment pour elle une cause d’affaiblissement.
L’Allemagne elle-même, préoccupée de cette
situation, sentit la nécessité d’augmenter son
armée, qu’elle porta en peu de temps à
850,000 hommes.
Service militaire de 3 ans
Pouvions-nous dans ces conditions conser-
ver le service de 2 ans qui ne nous donnait
que 550,000 hommes ? Pouvions-nous avoir
sur notre frontière de l’Est 3 corps f/2 d’ar-
mée avec un effectif de 110.000 soldats, alors
que l’Allemagne y avait massé près de
220,000 hommes, prêts à entrer en campa-
gne à ia première alerte.
li y avait là pour nous un danger réel.
Sans donte, on pouvait en quelques jours
appeler les réserves et porter nos compa-
gnies à 250 hommes, alors qn’elles n’avaient
en temps de paix qu’une Centaine d’hom-
mes ; mais en présence d'une armée enne-
mie ayant ses effectifs au complet, on ris-
quait d’être envahi au lendemain même
d’une déclaration de guerre, et troublé dans
la mobilisation. Dans ae pareilles conditions,
la défaite était à craindre et le gouverne-
ment qui n’avait pas oublié ies désastres de j
1870 pensa, avec raison, qu'il fallait réagir
immédiatement.
C’est ainsi qu’il proposa le retour au ser- J
vice de 3 ans, égal pourtous-- M. Siegfried,
n’hésita pas à le voter. Il n’avait pas .oublié,
; lui alsacien, la guerre de 1870 et i’annexion
de l’Alsace, et u- se souvenait que l’armée
prussienne était venue jusqu’à St-Romain.
Il fallait à tout prix éviter une pareille
éventualité. Sans doute le sacrificeest lourd
mais une invasion serait bien autrementrié-
sastreuse, et le pays du reste l’a bien com-
pris, et l’a accepté avec courage.
Notre jeunesse, surtout, a montré dans
cette occasion le plus noble patriotisme.
Notre armée se compose maintenant de
près de 800,000 hommes, et notre frontière
de l’Est a une couverture d’environ 200,000
hommes. Dans ces conditions nous pouvons
être tranquilles, d’autant plus que la Russie
notre ailiee a suivi notre exemple et que
son armée sur le pied de paix est aujour-
d’hui de 1,700,000 hommes.
Armés Navals
Mais, dit M. Siegfried, il ne suffit pas d’avoir
une armée nombreuse et aguerrie, il faut
aussi,quand on a un littoral aussi riche que
le nôtre, avoir une flotte gui puisse non seu-,
lement le défendre, mais encore attaquer
celui de l’adversaire.
Or an point de vue de la marine militaire,
la situation est la suivante : Nous avons
40 croiseurs et cuirassés et tes Allemands eu
ont 38, et si nous comparons ies flottes de la.
Triple-Entente avec celles de -la Triple Allian-
ce, nous trouvons les chiffres suivants :
Jaugeant
Tonneaux
Angleterre 88 cuirassés ou croiseurs f.161.000
France.... 40 » * » 315 000
Russie.... 20 a » 220.000
158 1.725.000
Par contre
Allemagne 38 cuirassés ou croiseurs 530.000
Italie* 22 » • 185.000
Autriche 10 » » 100.000
70 815.000
A ce point de vue, nous et nos alliés ou
amis, nous sommes heureusement dans nne
situation satisfaisante.
Situation Financière et Budget
M. Siegfried indique ensuite quelles sont
les répercussions sur le budget des modifi-
cations apportées à notre régime militaire et
maritime. Ces dépenses sont de deux sortes :
les dépenses extraordinaires pour l’arme-
ment, et le casernement des troupes, qui se
monteront successivement à 1,400 millions,
pour la gaerre, et à 400 millions pour la ma-
rine, et les dépenpenses annuelles qui peu-
vent être estimées ensemble à 300 millions.
Il sera nécessaire de faire face par un em-
prunt aux dépenses extraordinaires, et par
l’impôt aux dépenses ordinaires.
Mais ce ne sont pas là ies sentes augmen-
tations de dépenses, et lorsqu'on compare
les dépenses du Budget de 1914 avec celles
du Budget 1911, on constate que l'augmenta-
tion est de :
549 millions pour les dépenses militaires.
2(1 • » services civils, augmenta-
tions de traitements, etc.
144 » » pour les dépenses sociales.
49 » » pour la dette publique.
954 millions ensemble.
Ces dépenses, votées peut-être trop légère-
ment, ont mis notre Budget dans une situa-
tion difficile, et celui de 1914 gui n’est pas
encore voté présente nn déficit de 794 mil-
lions
Comment pourra-t-on le combler ? C’est-là
dit M. Siegfried, la question qui se posera
tout d'abord devant la nouvelle Chambre.
M. Dumont proposait de couvrir'ce déficit
par l’excédent du Hudget de 1912
pour 104 millions
Par des impôts nouveaux » 286 »
Par un emprunt pour les
dépenses du Maroc de » 404 «
794 millions
M. Caiilaux au contraire, ne voulait pas
faire d’emprunt et proposait de mettre dans
nn compte hors budget les dé-
penses dn Maroc 234 millions
De substituer tes recettes de 1913
à celle de la péhuitiône 186 »
De prendre l’excédent du Bud-
get de 1912 104 »
De rectifiai certains impôts pour 43 »
De faire des réductions de dé-
penses pour. 50 a
•Enfin d’emprunter en obliga-
tions à court terme.......... 177 »
794 millions*
La Commission du budget a adopté en-
grande partie Ce dernier projet, mais tons
ceux qui connaissent les questions financiè-
res se rendent compte, dit M. Siegfried, que
c'est ce qu’on appelle un budget d’expé-
dient.
La prochaine Chambre aura pour premier
devoir de mettre ordre à celà et de recher-
cher les moyens de rétablir l’équilibre, tant
pour le badget de 1914 que pour celui du.
1915.
Il y aura lieu, sans aucun donte, de voter
à la fois un projet complet d’impôt sur le
revenu, et, en même temps, ceci est indis-
pensable, la suppression du privilège des
bouilleurs de cru.
Cherté de la Vie
M. Sif gfried désire entretenir encore
l’assistance de deux questions qui lui
paraissent particulièrement importantes >: la
cherté de la vie et les moyens de la dimi-
nuer, et la situation du petit et moyen com-
merce.
Ce qui renchérit la vie, c’est d’une part le
prix élevé des loyers et d’une autre part le
coûtdn pain etae la viande. Oa calcule que
le logement absorbe en général 17 pour
cent de la dépense du ménage, et que l'ali-
mentation absorbe environ 60 pour eent,
laissant 23 pour cent pour le vêtement, le
chauffage, éclairage et les menus trais.
Le rôle de l’alimentation £3t donc considé-
rable et M. Siegtried ne voit pas de meilleur
moyen que de diminuer les droits de douane
sur les blés et snr les viandes frigorifiées.Grâce-,
à la suppression de ces droits les consom-
mateurs anglais sont dans de3 conditions
d’existence beaucoup meilleures que les nô-
tres,
Crédit du petit et moyen commerce
Quant au ommerce de détail, il est néces-
saire de s’en occuper avec soin, d’une pari
en révisant les patentes et en les rendant
plus conformes à l’importance des affaires et
a la somrae des bénéfices, et d’une autre
part en lui facilitant le crédit. — La Cham-
bre a voté dans les dernières séances une
loi sur le crédit au petit et au moyen com-
merce, et à la petite industrie.
Dans ce projet, les Banques populaires
sont avantagées et pourront certainement
être plus larges dans leurs crédits. L’Aile-
mague, à cet égard, est très en avance sur
nous, et M. Siegfried pense qu’il est absolu-
ment nécessaire que le Parlement fasse tous
ses efforts pour développer le grand et le
petit commerce, qni sont tous ies deux né-
cessaires à ia prospérité publique.
M. Siegfried ne voudrait pas abuser de la
parole, d’autant plus que l’Assemblée désire
entendre son honorable concurrent. Il s’ar-
rête, donc en disânt qu’il a l’intention d’avoir
uneréunion dans chaque canton, ce qui lui
permettra de s’entretenir avec ses électeurs
ae toutes les questions qui peuvent les in-
téresser, et que d’une antre part il se fera
un devoir de répondre à toutes les questions
que l’on voudra bien lui poser.
Le discours de M. Jules Siegfried est salué
de vifs applaudissements.
Discours de I. Le Chapelain
La parole étant ensuite donnée an candi-
dat socialiste unifié, celui-ci félicite l’as-
sistance dn calme avec lequel elle a écouté
son honorable adversaire. I! rend hommage
à la sincérité avec laquelle M. Siegtried a dé-
fendu ses opinions et ses doctrines.
M. Jules Siegfried s’est très vivement inté-
ressé à toutes les questions concernant le
port du Havre et son commerce. Avec non
moins de zèle, M. Le Chapelain se déclare
résolu à détendre ces intérêts économiques,
de même qu’il combattra, s’il est élu, pour
la réalisation de la ligne du Sud-Ouest.
Ainsi, d’une façon générale, snr ces points
spéciaux, aucune divergence de vues entre
les deux candidats.
Mais il existe des différences profondes en-
tre les conceptions politiques, économiques
et sociales des deux partis qu’ils représen-
tent, et M. Le Chapelain les souligne en dé-
clarant que le Parti républicain démocrati-
que auquel appartient M. Jules Siegfried,
non plus que le Parti radical et radical so-
cialiste, h’a apporté à la société contempo-
raine aucun changement profond. Il con-
teste l’efficacité des réformes accomplies, il
regrette que l’impôt sur le revenu et qae
l’impôt sur les fortunes, réalisés à l’étranger,
et notamment en Allemagne pour faire face
anx dépenses militaires dont a parlé M. Jules»
Siegtried, n’existent pas encore en France.
On soulève des objections à ces réformes,
on agite le spectre ae i’inquisitipn fiscale et
l’on fait appel au petit commerce que l’on
effraie tout en même temps en loi faisant
craindre cette inquisition. Or, c’e3t lui-même
qui sera le premier bénéficiaire de cette ré-
forme de l’impôt. Puis on saura désormais
où vont les gros bénéfices de ceux qui spé-
culent sur le trav ail des prolétaires.!
D’ailleurs, si les partis bourgeois ont ac-
compli quelques modestes réformes, c’est
qu’il leur fanait bien céder quelque chose
afin de conserver le pouvoir. Ce que veulent
les socialistes, c’est la diminution des heures
de travail, le mieux-être des ménages ou-
vriers, l’amélioration des logements, — tan-
dis que le régime capitaliste veut contraindre
la main-d’oeivre, opposer le machinisme à
cette main-d’oeuvre et le travail de la femme
et de l’enfant au travail de l’homme.
L’orateur se prononce ensuite en tavenr de
la doctrine collectiviste qa’il résume ; il ré-
clame pour les Syndicats le droit de ne
point se renfermer dans les questions pro-
fessionnelles, alors que les partis bourgeoi s
veulent rompre la solidarité syndicaliste. Il
prétend que si les doctrines socialistes n’ont ,
pas gain de cause, la réaction reparaîtra,
qu’elle amènera un coup d’état qui lui-mê-
me déchaînera l’émeute populaire.
M. Le Chapelain réclame {tour « les cama-
rades fonctionnaires », non seulement le
droit d’association, mais le droit syndical,
sans restriction anenne. il attaque très vive-
ment M. Briand pour son intervention dans
ia grève des cheminots.
En ce qui concerne les habitations ouvriè-
res, il considère que le projet de loi actuel-
lement soumis aux Chambres est toat à fait
insuffisant, que les municipalités auront les
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Du SG A.viril 1914
CANDIDATS RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
lre Circonscription d.u Tïavre
JULES SIEGFRIED
ANCIEN MINISTRE
DÉPUTÉ SORTANT
Se Circonscription du Havre
PAUL CLOAREC
CAPITAINE DE FRÉGATE DE RÉSERVE
Ancien Directeur de la « Ligue Maritime »
25e Circonscription du Havre
GEORGES BUREAU
DÉPUTÉ SORTANT
Président d’Honneur de la Société d’Encouragement à l'Agriculture de l’Arrondissement du Havre
bras liés, — ce qui n’exlste pas à l’étranger.
Pais il réclame :l’extension des régies muni-
cipales, en ce qui regarde les services pu-
blics, et la création de pbarmaeies, de bou-
cheries, de boulangeries municipales, car
c’est seulement par ce système, dit-il, que
l’on pourra abaisser le coût de la vie.
Au sujet des dépenses budgétaires et des
dépenses militaires, M. Le Chapelain ne nie
pas qn’un effort ait pu paraître nécessaire.
Mais il s’élève contre la loi de trois ans, il
préconise le système des réserves tél que
t’envisage M. Jaurès. Il ne croit pas d’ail-,
leurs à Ta possibilité d’un ;ï attaque brusquée
venant de l'Allemagne et compte snr le pro-
létariat allemand pour paralyser toute agres-
sion.
Ii accuse la classe capitaliste de vouloir
écraser le prolétariat par la guerre.
A ce moment, une notable partie de l’as-
sistance manifeste son impatience et, très
évidemment, la majorité de l’anditoire est
loin de partager ses théories.
Sur l’intervention énergique du docteur
Vigné, président, le calme se rétablit et M.
Le Chapelain conclut en disant que le prolé-
tariat doit faire un effort pour s’organiser ;
qu’il ne saurait obtenir aucune réforme des
détenteurs du pouvoir et que c’est pour cela
que les suffrages des travailleurs doivent
aller au candidat socialiste unifié.
Les partisans de M. Le Chapelain, en
petit nombre du reste, applaudissent.
LES ORDRES DU JOUR
Le président demande si quelque citoyen
désire prendre la parole.
Personne ne la réclamant, M. le docteur
Vigné donne lecture des deux ordres du
jour suivants qui lui ont été remis.
Le premier, favorable à la candidature de
M. Jules Siegfried, est ainsi conçu :
a Les électeurs de la 1» circonscription du
Havre réunis le 15 avril à l’école maternelle,
rue Emile-Renouf, an nombre de 400,
» Après avoir entendu les explications
franches et précises et le programme nette-
ment républicain du citoyen Jules Siegfried,
» Acclament sa candidature et s’engagent
à la faire triompher le 26 avril prochain ».
—Il lll l il— «|i||l|i|| ni |l|| l|,g ||»|I IF"
Le second, en faveur de M. Le Chape!aint
est ainsi rédigé :
« Les citoyens réunis an préau de l'Ecole
rue-Emile-Renouf, le 15 avril, au nombre
dé 400,
» Après avoir entendu le citoyen Siegfried
dans le compte-rendu de son mandat, et le
citoyen Le Chapelain dans l’exposé de son
programme socialiste et faire le procès de la
politique de réaction de l’Alliance démocra-
tique, s’engagent à faire triompher la can-
didature socialiste le 26 avril prochain,
» Se séparent aux cris de Vive la Répu-
blique laïque et sociale ».
La Candidature Jules Siegfried
acclamée
M. le docteur Vigné, président, met d’a-
bord aux voix le premier ordre du jour en
faveur de M. Jules Siegfried.
H est voté à une importante majorité.
A la contre-épreuve, une quinzaine de
mains se lèvent.
L’ordre du jour favorable à M. Le Chape-
lain est ensuite mis aux voix.
Une quinzaine d’électeurs seulement ma-
nifestent en sa faveur.
M. le Dr Vigné, président, déclare alors
que la candidature de M. Jules Siegfried a
été acclamée à une importante majorité.
La séance a pris fin dans un calme par-
fait.
RÉUNIONS PUBLIQUES
Une rénnion publique aura lien demain
vendredi 17 avril, à 8 h. 3/4, à l’Ecole rue
Dauphine. -
M. Jules Siegfried exposera son program-
me.
Les cartes d’électeurs seront exigées à
l’entrée.
***
On nous prie d’annoncer qu'ane réunion
publique et contradictoire aura lieu au
préau de l’Ecole, rue Jeau-Macé, le jeudi
16 avril, à 9 heures du soir.
Le citoyen Ch. Le Chapelain, candidat,
développera le programme du parti socia-
liste.
Dernière Heure I
PARIS, TROIS HEURES MATIN
.DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
- LOSBRES. 15 Avril. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSB BAISSB
| CUIVRE [
'.Comptant..f0rme *64 17/0 12/6 -/-
; 3 mois * 65 8/9 -/-
j ETAIN
(Comptant,. * 164 15/- -/- 25/-
13 mois ' ferme 4,66 ll/6 27/6
FER
Comptant.,,i calmft * 60/iOH */- -/-
■3 mois...,.’ *61/3 -/- id
; Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
idu 14 avril m&.
; NEW-YORK, 1B AVRIL
{ Coton» t mai, baisse 1 point ; juillet,
(hausse 1 point ; octobre, bansse 6 points ;
(janvier, hausse 3 points. — Soutenu.
i Café» t baisse 1 point & hausse 3 points.
NEW-YORK, IB AVRIL
; t. u mu i. ntcutii
Cuivre Standard disp. 13 85 13 85
— mai 13 85 13 85
Amalgamai, Cop,.. 73 1 8 73 1/2
Var IS 25 45 ®K
CHICAGO. 18 AVRIL
/ c. Dp iôüiï G-. FRdcan
Blé sur...,.’, Mal...,,,. 92 3/4 92*1/8
' — Juillet,..,- 86 3/4 86 5/8
Haïs sur...., Mal...’.... C8 < 4 67 5 8.
\ — ..... juillet.,... 68 5 8 65 5/8
-Saindoux sur. Mai....... 1032 1047
Juillet.... 10 60 10 66
RENFLOUEMENT DE TORPILLEUR
TOULON. — Le torpilleur 358, qui vient
d’être renfloué au cap Lardier, a été ramené
à Toulon, suspendu sous le vapeur La-Jou-
vence et remorqué par le vapeur Samson.
Une première visite du navire a eu lieu
dès le matin, afin de se rendre compte de
l’importance des réparations nécessaires.
L’AFFAIRE CALMETTE
M. Panl Fargue a déclaré à M. Boucard,
juge d’instruction, qu’ayant entendu dire
un jour dans la salle des Pas-Perdos du
Palais-Bourbon que Mme Gueydan avait un
dossier contre son ancien mari, il se pré-
senta chez elle, mais elle l'éconduisit, disant
qu’elle n’avait aucun dossier contre M. Caii-
laux.
M. Antoine de Fonvielle, mis en cause par
MM. Vidal et Labeyrie, a démenti formelle-
ment les allégations de ces deux témoins.
S'il s’est occupé de l’affaire Prieu, c’est
parce qu’un des héritiers Prieu était son cré-
ancier pour une très grosse somme.
M. Boucard a enfin entendu M. André Tes-
sier, percepteur, cité par la défense qui a
déclaré avoir entendu dire il y a trois mois
dans un groupe de journalistes au PaLais-
Bourbou que M. Caiilaux avait écrit des let-
tres intimes qui couraient les salles de ré-
daction et qu’on allait publier.
L’ASSASSINAT DE M- GADIOU
BREST. — M. Legall, receveur de l'Hospice
de Morlaix, a déclaré au juge d'instruction
avoir salué M. Cadiou, lë 1er janvier, à 7 h.
du soir, à la gare de Saint-Pol-de-Léon.
Suivant le témoin, M. Cadiou était vêtu
d’un costume cycliste. U était coiffé d’une
casquette et portait sur le bras nne pèlerine
de caoutchouc ; il avait sa bicyclette.
Le fils de M. Le Gall, élève à l’Ecole de san-
té de.Bordeaux et Mlle Grass, de Saint-Pol,
qui accompagnaient M. J*e Gall,ont confirme
ces déclarations.
9
* *
BREST. — On annonce qu’un habitant de
Landernean possède et se dispose à produire
des lettres qui émaneraient de Mme Cadiou*
et qui laisseraient — dit-on — supposer que»
le directeur de la Grand’ Palud se serait sui-
cidé.
Ces faits seraient de nature à innocenter
l’ingénienr Pierre.
DRAME DE L'ALCOOLISME
FONTAINEBLEAU. — Un sieur Rousseau, ma-
çon, âge de 46 ans, rentrant ivre chez lui,
tenta d’étrangler sa femme.
Ses deux fils âges de 19 et 15 ans, étant
accoarus à l’appel de leur mère saisirent
leur père à la gorge et l’étranglèrent.
Les deux fils Rousseau ont été arrêtés,
LES CAMBRIOLEURS
SONT AUDACIEUX
BOURGES. — Des inconnus se sont intro-
duits la nuit dernière chez M. Guinon, con-
seiller à ia Cour d’appel, qui se trouve ac-
tuellement en vacances. lis ent visité toutes
les pièces et fouillé tous les meubles.
Oa ignore encore ce qu'ils ont pu em-
porter.
UN VOL DE DIAMANTS
ROME. — Une dépêche de Grosseto à la Tri- -
hum annonce que M. Hector Pacini, pro-
prietaire de bijouteries à Nice et à Vichy,,
vient d’être dévalisé, en chemin de fer, en-
tre Gênes et Rome, pendant son sommeil,
d’une valise contenant pour plus de 350,000
francs de diamants et de pierreries,
ACCIDENTS D’AUTOMOBILE
BORDEAUX. — Un chauffeur, nommé Don-
nât, âge de 21 ans, procédait à la mise au*
point de l’automobile de sou patron sur la»
route de Bordeaux à Toulouse, lorsqu’à pro-
ximité de Villenave-d’Ornon.nn pneu éclata»
La voiture, faisant alors une embardée, alla
se jeter contre nn arbre et le chauffeur fut-
tué net.
Un artilleur, qui passait à ce moment sur
ia route, fut grièvement blessé.
ARRAS.— Une automobile dans laquelle se
trouvait M. Briquet, député, a fait panache
dans un virage à la suite de la rupture d’une
rone.
M. Briquet a été blessé assez sérieusement
à la jambe droite.
Le chauffeur porte des blessures à la poi-
trine et à la tête.
DRAME DE LÀ MISÈRE
PrrmviERS — A Vrigny, une dame Royer,
âgée de 33 ans, mère de six enfants, s’est je-
tee dans une mare avec trois enfants.
L’uu d'enx a réussi à se sauver, mais les
deux autres et la mère se sont noyés.
Mme Royer était enceinte d’un septième
enfant.
Cet acte de désespoir a pour cause la mi-
sère.
FIN DE GRÈVE EN ANGLETERRE
LONDRES. — Les minears eu grève dans
le Yorkshire viennent de décider par 27.259
voix contre 11,398 de reprendre le travail.
L'HÉROÏSME D7N MÉCANICIEN
LONDRES. — Un mécanicien dn Furness
Railway, nommé William Mann, est resté à
son poste jusqu’à la gare de Furness Abbey,
alors que ses vêtements étaient en flammes.
Ea dépit de brûlures extrêmementgraves,
le mécanicien a ainsi conduit son train jus-
qu’à l’arrêt habituel ; mais lorsqu’il aban-
donna les manettes de sa machines, il s'éva-
nouit et l’on dut le transporter en toute hâte
\à l’hôoital. Son état est alarmant.
L'Incident Mexico-Américain
WASHINGTON. «*» Le président Wilson a dé-
: claré hier à plusieurs sénateurs et à un cer-
tain nombre de membres du Congrès que si
le général Hnerta n’accordait pas les répara-
tions demandées par les Etats-Unis, la pre-
mière mesnre du gouvernement pour mire
respecter ses droits serait la prise de posses-
sion de Tampico et de la Vera-Craz. ’
Un communiqué officiel faisant connaître
les intentions au gouvernement a été pu-
blié.
Il mentionne qu’ontre les arrestations des
marins, un fonctionnaire déharqné à Tam-
pico pour le courrier a été arrêté.
Les dépêches interceptées et de nombreu-
ses attaques contre les droitset ia dignité des
Etats-Unis sé sont maintes fois reproduites.,
LES ÉLECTIONS EN SUÈDE
STOCKHOLM. — Les résultats du scrutin sont
malmenant connus dans 20 circonscriptions
où 89 députés ont été nommés.
Sont élus : 37 partisans de la défense, 20
libéraux et 32 socialistes.
Les libéraux perdent 9 sièges, dont 7 sont
gagnés par les partisans de la défense et 2
par les socialistes.
Il reste à pourvoir 36 circonscriptions, qui
ont à élire 141 députés.
DE SAINT-PÉTERSBOURG A PÉKIN
EN AÉROPLANE
M. Qninton, président de la Ligue Nationa'
ie Aérienne, vient de se mettre en rapports
avec M. Nekludoff, président do l’Aéro-Ciub
de Russie, en vue de i'organisation d’un-raid
entre Saint-Pétersbourg et Pékin.
Ce raid serait entrepris par un aviateur
français sur nn appareil français.
Le parcours serait d’environ neuf mille
kilomètres.
Le raid aurait lieu au mois do juin, 1
LE TSAR IRAIT A LONDRES
LONDRES. — Le Standard croit savoir que is
tsar se rendra à Londres, prochainement.
Rien n'a été formellement organisé jus-
qu’à présent, pour ce voyage, qui n’est quê
ia conclusion logique de l’échange de visites
qni a commencé avec la venue à Londres,eu
juin dernier dernier, de M. Poincaré.
LE RALLYE AÉRIEN DE MONACO
MONTE-CARLO. — Sous réserve de l’homo-
logation des pouvoirs sportifs, les prix sui-
vants seraient accordés de droit :
Classement général : 1er prix, 25,000 fr.,’
Garros (meilleur temps de tous ies itinérai-
res) Monaco-Paris en 12 h. 14’ 21", don)
10 n. 52’ 53” de vol sur terre et 1 h. 41’ 27"
de voi sur mer (record).
2» prix, 10 000 fr„ Rénaux, sur appareil dt
pins de 25 mètres carrés de surlace, Paris-
Monaco en 53 h. 58’ 43”.
3* prix : Garros, Bruxelles-Monaco, es
12 h. 27’ 13”, dont 10 h. 7’ 18” de vol sut
terre (record).
Trois prix de 5,000 francs et dix prix d’iti/
néraire sont attribués à Garros et a Brinde-
jonc des Moulinais.
Le parcours italien n’est pas attribué.
Garros gagne en outre le prix du Président
de la République, de la Grande duchesse dé
Meckiembourg, du ministre de la marine et
de l’Aéro-Cinb de Belgique.
, i
ROME. — L’aviateur Brindejonc des Mouli-
nais a quitté Reme à 11 b. 50. Ii a atterri à
Padoue à 2 h. 50, mais en atterrissant il a
brisé son hélice.
L— ■.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i U LIBMIRIE BTEBHBTIOMU
fOS, me St-Lazare, MOS
(Immeuble de r HOTEL TLR AU NOS)
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