Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-04-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 avril 1914 13 avril 1914
Description : 1914/04/13 (A34,N11938). 1914/04/13 (A34,N11938).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172103v
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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Variétés énonomlaues et politiques
LA RÉPUBLIQUE
DES CAMARADES '’
Il existe un petit chef-d’oeuvre d’humour
et de psychologie électorale. C’est le Guide
du candidat, par Due Caroli, pseudonyme,
5i je ne me trompe, de feu Emmanuel Arè-
ne, de spirituelle mémoire. Le candidat est
pris dès son enfance, préparé, avec un sé-
rieux imperturbable, à sa future fonction-;
un chapitre particulièrement suggestif est
. intitulé « choix d’une opinion ». Mais le
four où, de candidat U devient député, Duo
Caroli l’abandonne !
C’est à peu près le moment où le prend
M. Robert de Jouvenel qui, sous ce titre : La
République des Camarades, nous donne au-
jourd’hui un véritable guide du député.
Peu de pages plus pénétrantes ont été écri-
tes sur le régime actuel.
Sous une forme ironique et cinglante,
c’est une analyse impitoyable et lumineuse
des rouages du système. L’ouvrage, qui
restera et qu’il faut lire, rappelle la ma-
nière d’Abel Hermant et celle des meilleurs
écrivains politiques du XVIIIe siècle.
« Michelet appelait la République une
grande amitié. Michelet était un poète et
les temps sont changés. La République n’est
plus qu’une grande camaraderie ». Tel est
le leit motiv du livre, et, pour qui connaît
de près nos moeurs politiques,' c’est bien
en effet par la camaraderie que le régime
est en train de perdre sa tenue et son équi-
libre. « C’est une vérité d’école qu’une dé-
mocratie repose sur le contrôle. Pour que
le contrôle existe, disait Montesquieu, il
faut que les pouvoirs soient séparés. Ea
principe, les pouvoirs continuent à être sé-
parés. Mais ils voisinent. Lç moins qu’on
puisse dire, c’est qu’ils ont pris l’habitude
de se rencontrer : à la Chambre, dans le
salon de la Paix, au Palais de justice, dans
la salle des Pas-perdus, et encore dans les
antichambres ministérielles, dans les salles
de rédaction, dans le monde et jusqu’au
pafé. Des rapports cordiaux sont nés. *
La conséquence, inquiétante et hélas
incontestable, de cet état de choses, c’est
que, selon le mot de M. de Jouvenel, « les
sanctions sont de pins en plus rares ».
* Sacs doute, explique-t-il, on interpelle
èncore, mais derrière chaque interpellation
il y a une combinaison qui se cache, ou
line ambition, qui se voit très bien. On
ne révoque plus. La presse hésite devant le
scandale, ménage ses am is, ses partisans et
ses clients. La justice est pleine d’arrière-
pensées. .. Ainsi a pu naître un régime
curieux, celui du bon plaisir, tempéré par
les relations »,
C’est à la Chambre des députés que ce
régime de camaraderie et de bon garçon-
flisme sévit le plus. Nous savons bien, sans
doute, que la chose n’est pas nouvelle, qu’il
y a eu de tout temps une différence d’at-
mosphère troublante entre la tribune et les
couloirs. Nous savons bien aussi que si les
députés n’ont « ni la même origine, ni les
mêmes facultés, ni les mêmes conceptions,
ils ont du moins le même état d’esprit».
Qui pourrait empêcher en effet qu’il se
forme, au Palais Bourbon comme dans tous
les milieux professionnels, une mentalité
spéciale aux députés ?
I (1) ROBERT DE AOUVEIVEL, la République des
Camarades (Besnara Grasset, éditeur).
Sans doute ! Mais il faut avouer que, de-
1 puis une dizaine d’années, le ton de la
Chambre a singulièrement changé :
« On peut se traiter à la tribune de re-
négat ou de péril national, sans que les re-
lations de couloirs en soient un instant
compromisés ». Cette observation est de
tous les temps et de tous les pays, mais
nos Chambres modernes ont perfectionné la
cordialité : « Quand deux députés d’opi-
nions irréconciliables se rencontrent pour
la première fois, ils s’appellent : mon cher
collègue. La seconde fois, ils se tutoient. »
La Chambre nommée en 191(1 a fait mieux
encore : « Lorsqu’en 1910, deux cent qua-
tre nouveaux députés pénétrèrent d’un
coup au Palais Bourbon, la première déci-
sion qu’ils prirent fut de supprimer le
« vous » de leurs rapports. »
Ce n’est pas la première fois qu’on se
tutoie dans nos Assemblées. En 1793, on
se tutoyait avant de s’envoyer mutuelle-
ment à la guillotine. « U’est le sang de
Danton qui t’étouffe 1 » lançait à Robes-
pierre un interrupteur; Et ce n’était pas
sans une certaine grandeur tragique. Au-
jourd’hui. le tutoiement parlementaire, au-
quel se refusent du reste un grand nombre
d’anciens, est surtout un peu vulgaire.
C’est affaire entre les intéressés, dira-
t-on ! — Peut-être. Cependant, la simple
correction ne devrait-t-elle pas suffire ?
N’y a-t-il même pas quelque péril à ce que
les relations entre adversaires atteignent à
la familiarité ? La conclusion de M. de Jou-
venel le laisse penser : « Il y a moins de
différence entre deux députés dont l’un est
révolutionnaire et l’autre ne l’est "pas,
qu’entre deux révolutionnaires dont l’un
est défffité et l’autre ne l’est pas. » Formule
humoristique et profonde, qui souligne, en
fin de compte, la ruine du système des
partis.
Plus de partis ! voilà bien en effet ce qùi
frappe dans l’histoire des deux dernières lé-
gislatures, surtout de la dernière. Jusqu’en
1906, les passions étaient violentes, les
partis tranchés, les groupes mêmes assez
nettement délimités. Mais, à partir de 1906,
les contours s’estompent,4es frontières se
font indécises ; chaque parti, chaque grou-
pe a ses dissidents, au moment même où il
est envahi par-des nouveaux venus, ses ad-
versaires d'hier ; chacun a beaucoup d’a-
mis parmi ses ennemis et beaucoup d’enne-
mis parmi ses amis. C’est le règne de la
camaraderie 1
A quelles compromissions politiques, à
quelle décadence parlementaire il a abouti,
c’est ce que chacun sait. Je ne voudrais ce-
pendant pas, après tant d’autres, crier
Haro ! La faute n’incombe pas uniquement
aux députés. Il faut reconnaître en effet que
si les partis se sont désagrégés au point de
devenir parfois indiscernables, c’est parce
qu’il n’y avait pas de vie politique intense
dans le pays. Après la période brûlante de
<( l’Affaire Dreyfus » et de la « Séparation »,
il y a eu comme une sorte de repos politi-
que, pendant lequel les anciennes formules
et les anciens drapeaux ne servaient plus
qu’imparfaitement.
C’est là, je crois, que réside la principale
cause du régimede la camaraderie. Que des
, problèmes vitaux pour l’avenir de la Répu-
blique viennent à se poser demain devant
l’opinion, et vous verrez aussitôt, c’est
certain, la configuration des partis se des-
siner de nouveau. Souhaitons que M. de
Jouvenel nous donne ce jour-là un nouveau
livre. Tout est à retenir dans les déposi-
tions d’un si remarquable témoin.
ANDRÉ SIEGFRIED.
LE SALON DEJA NATIONALE
LE VERNISSAGE
Les Artistes Normands
En ce dimanche de Pâques, tout ensoleillé,
tout embaumé des senteurs printanières, la
Société Nationale des Beaux-Arts ouvrait ses
portes pour le vernissage de son salon an-
nuel. Par ce temps radieux, cette solennité
artistique et mondaine fat particulièrement
brillante.
Pendant la jonrnée entière, les* salles du
Grand-Palais des Champs-Elysées f urent en-
vahies par une foule élégante et bigarrée,
fouie papillotante, bien plus préoccupée de
détailler les claires toilettes féminines, de se
montrer an passage les visages connus, que
de regarder les tableaux...
Regarder les tableaux, ce n’était guère fa-
cile, d’ailleurs, au milieu de cette cohue. J’ai
pu cependant noter, à votre intention, les
principaux envois des artistes normands.
M. Gaston Prunier expose de très beaux
paysagesf La Lande de Lescoff, h la pointe du
Raz (Finistère), un coin de la Forêt de bleu-
don, lo Vallée d'Arrasas, dans le Haut-Ara-
gon, et Pont d’Alcantara, à Tolède; M. René
Olivier, une Procession en FlandresM. Albert
Muiot, dés fleurs habilement traitées ; M. Le
Petit, trois paysages, Le Village au bord de
PEau, La Chaumière ariégeoise et le Repos sur
l’herbe; M. Maurice Conrant, des vues de
Honfleur, La Lieutenance, le Retour au port.
Le vieil hôpital et Matinée d'Elé ; M. Boutigny,
l’Intérieur de l’Eglise Saint-Etienne d’Eibeuf ;
M. Robert Vallin, un paysage d’Italie, Stia
aux sources de l’Arno ; R. Lecourt, Un Cheval
au plein atr et l’Intérieur d’une écurie ; E.
Cauvin, ia Place de l’Eglise à Citry.
A la sculptnre^j’at retevé un beau bronze,
Marocains en embuscade et un charmant buste
de jeune fille de M. Albert Muiot; à ia gra-
vure, deux belles planches de M. Le Petit, Le
vieux Ménage et La Rouleuse; parmi les des-
sins et aquarelles* de jolies fleurs de Mtle
Charlotte Nocq ; des annimaux,-très curieu-
sement observés, de M. Le Petit, Les oies, le
chien de garde et les canards ; des camélias
rouges, de Mlle Marie Bureau ; des Effets de
nige, dans les faubourgs parisiens et d’ex-
cebentes études espagnoles de M. Gaston
Prunier.
Mentionnons encore, à l’architecture, un
remarquable projet de M. Hamefet, la Caisse*
d’Epargne de Honfleur ; enfin, dans la section
des arts décorants, un carton de fresque-nm*
raie de M. Lecomte, d’un sentiment très dé-
coratif, et de précieux objets en corne cise-
lée ou incrustée de Mme André Mauger.
T. H.
- - M |
la Préparation du Budget de 1915
Bien qne le budget de 1914 ne soit pas en-
core voté par le Sénat et que sa promulga-
tion ne puisse intervenir an plus tôt avant
la fin du mois de juin, M. René Renoult vieni
de demander à tous les ministres de prépa-
rer leurs propositions de dépenses pou»
l’exercice 1915.
Il leur fait remarquer à cette occasion que
l’une des obligations essentielles de la pro-
chaine législature sera d’assurer le vote des
budgets à leur date normale et d’en rétablir
l’équilibra sur des bases sotides. « Le devoir
du gouvernement est donc, dit-il, de se met-
tre en mesure de déposer; aussitôt après le
rote du budget de 1914 le projet de budget
de 1915 et d’en marquer la préparation par
un eflort très énergique de modération et
d’économie. »
Le ministre des finances adresse en consé-
quence un pressant appel à tous ses collè-
gues, en les priant d’exercer sur les proposi-
aons de leurs services au contrôle et, éven-
,nettement, une compression très rigou-
’euse.
I ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
! ï ia LiüRIRIE fflTEBHÜTlSRRLE
I t®8, me Saint-Lazare, 408
(Immeuble de t’HOTEL TERMINUS) §
Btop épilogue d’un Grima
Las Deux Bagnards sont-ils innocents ?
Dans la soirée du 22 novembre 1908, le'
boaeur Durieux traversait la cour de son
habitation, à la Saboterie, bourgade des en-
virons de Reims. II faisait nuit noire : nne
lanterne à la main, Durienx se dirigeait vers
son écurie: il allait en ouvrir la porte quand,
à quelques mètres de lui, dans l’ombré, un
homme surgit.
Surpris, Durienx allait interpeller Fin-
connu : il n’en eut pas le temps. Un coup
de feu retentit. Atteint à la tête, le bonear
s’écroula sut le sol. La femme de Darieux
et des voisins qui avaient entendu la déto-
nation, vinrent à son secours, le relevèrent.
Deux heures plus tard, Durieux rendait le
dernier soupir.
La justice enquêta : on apprit que la fem-
me Darieux, -liée Henriette Secondé, avait
eu, avant le crime, de fréquentes disenssions
avec son mari et qne, de plas, elle recevait
fréquemment <,chez elle, en l’absence du
boneur, un nommé Eugène Delattre, bien
connu dans Ta région.
Les soupçons seprécisèrent ; à n'en pas
douter, les deux amants avaient voulu se dé-
barrasser du mari gênant. Le domestique,
présent ce jour-!à à ia Saboterie, avait fait le
gnet pendant qu’à coup de fusil Delattre
abattait son patron.
Il ne fallut pas moins de quatre ans pour
préciser les rôles de chacun d’eux. Enfin, le
22 février 1913, les trois accusés comparais-
saient devant la Cour d’assises de la Marne.
La femme Durienx et Delattre protestè-
rent de leur innocence, mais Ponchel avait
dit : « C’est Delattre qui a tiré ; moi, je fai-
sais simplement le guet. »
On lui tint compte de sa franchise ; H s’en
tira avec dix ans de travaux forcés. Delattre
fat condamné à perpétuité et Henriette Se-
condé à cinq ans de bagne.
Six mois plus tard, les trois condamnés
étaient dirigés sur la Guyane.
On pouvait penser qu’il ne serait plus -
parié du crime de la Saboterie, quand, il y
a deux jours, la famille de Ponchel reçut
cette lettre*dont nous respectons i’ortha-
graphe :
GUYANE FRANÇAISE
Pénitentier de Saint-Joseph
, A Saint-Joseph, le 13 février 1914.
Cher Cousins et Cousine
ïo vous envoie ces deux mots pour VOHS faire
savoir que je sois arrivé en tonne santé et j’es-
père-qüll etiïenr de même de votre côté, sar
Votre dernière lettre que vous mavais envoyez
•vous me demandiez pourquoi que j’avais pas dit
la vérité, ces que je nosez pas avoué mon acte
que j’avais fait, car. je n’est pas de complice ces
moi seul qui fit Pacte que Pon reproche envers
ces inocentj’espère que vous aurais la bonté d’en
faire pari à Marchando que ces moi seul qui et
l’auteur et que Henriette n’en et pour rien, dans
la maison de Delattre qu’il fut vendu j’ai jeté la
seconde cartouche dans le puits, je crois que
vous ferais le nécessaire pour retrouver cette
preuve de conviction, car J’ai jetté un peut de
mâchefer desus vous pouvais en faire par à Le-
noir de mon aveu et que ces doute ne plane plus
sur des inocent.
Chers Cousins et chère Cousine.
Je ne vois plus grand chosse à vous dire pour
le moment, je termine ma lettre en vous embras-
sant de tout coeur,
PONCHEL Henri Louis.
Répande moi de souite car je m’ennuie dé ne
pas s’avoir de nouvelle du .petit Eugène.
Eu même temps, le défenseur de Delattre
avait reçu une lettre de Ponchel dans la-
quelle celui-ci disait : s Je suis le seul meur-
trier de Durieux. Delattre et Henriette Secondé
n’y sont pour rien. »
L’avocat de Delattre s’est empressé de
transmettre cette lettre au parquet. IJ ÿ en
a joint une autre adressée du bagne par De-
lattre, lettre dans laquelle il dit qne Ponchet
a fait des aveux à des bagnards. H ajoute ;
C’est avec le fusil de Durieux que Ponchel il
tué son patron : pendant qu’on relevait le blessé,
■ il est rentré dans la maison et a remis le fusil en
place après avoir jeté la cartouche qui restait dans
un puits.
Comme bien on le pense, la publication
de ces lettresjeanse un émoi énorme à la
Saboterie et dans toute la région.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
| Du S6 Avril 1914
1 CANDIDATS RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
Circonscription du Havre
JULES SIEGFRIED
ANCIEN ÏMOEBTISXJBJE
DÉPUTÉ SOR.T-A.ISrT
s® Circonscription du Havre
PAUL”CLOAREC
CAPITAINE DE FRÉGATE DE RÉSERVE
/Vhelen Directeur de la « Ligue Maritime ».•
' 'X2f
s® Ciifcous cription du Havre
GEORGES BUREAU
DÉPUTÉ - SORTANT
Senx Grandes Epreuves Sportives
I*e Prix du Président de la République, à Auteuil.
ha Course Cycliste Paris-Roubaix.
C’est par un temps vraiment magnifique
et sur lequel, on ne semblait pas devoir
compter durant toute la matinée que s’esl
dispnté, snr le champ de courses d’Auteuil,
le prix du président de ia République.
Cette grande manifestation hippique, créée
depuis une quinzaine d’années, exactement
en 1899, a toujours obtenu le plus chaleu-
reux accueil de la part de la population pa-
risienne, mais jamais, comme cette année,
le succès n’a été aussi vif. Mais c’est la pre-
mière fois, depuis plusieurs années, que le
président de la République n’a pu y assis-
ter.
Profitant de la douceur de la température,
les sportsmen, auxquels étaient venus se
joindre une quantité considérable de prome-
neurs qu’un beau spectacle attire toujours,
avaient envahi l’hippodrome de la butte
Mortemart.
Les différentes enceintes étaient absolu-
ment fondées ; la pelouse était noire de
monde et le pesage, qu’ane foule élégante
garnissait, offrait Lé plus joli coup d’oeil.
La partie technique était du plus haut in-
térêt, car le Prix Juigné et le Prix Turenue
encadraient de façon remarquable là grande
épreuve.
Sans être aussi nombreux que l’an der-
nier, les concurrents qui se sont mis en li-
gne ne, le cédaient en rien comme qualité à
ceux qui avaient disputé cette épreuve les
années précédentes et la course a offert un
excellent attrait.
Après le défilé traditionnel, les seize con-
currents se sont rangés sous les ordres du
starter, -
Après la haie finale, une lutte émouvante
s’engagea entre Aveyron et Boston IV, et
Aveyron l’emporta.
(Voir les résultats techniques en Chronique
sportive).
i C’était hier que se disputait Ta grand®
1 épreuve ann telle de Paris-Roubaix ; eiio
; marquait le début de la saison cycliste sur
route.
Cette année le lot des concurrents était
encore pins relevé que les années précéden-
tes. Tous les champions de la route s’étaient
fait inscrire.
La course se faisait cette année sur ma-
chines poinçonnées : la roue libre a été for-
mellement interdite.
Le départ a été donné au bas de la côte de
Suresne. Le contrôle avait été installé au
Mouiin-Rose, avenue de Versailles.
Après un dernier appel, les coureurs sa
rangèrent et à 7 h. 55 exactement le starter
donna le signal du départ.
Le peleton démarra à vive allure; em-
mené par Lapize et Vanhouwaert.
Beauvais. — Le premier peloton, composé
de 80 coureurs, passa au contrôle de Beau-
vais à 10 h. 25.
Lapize signa le premier, suivi de Crnppe-
landt, Faner, Léturgie, Garrigou, Emile Geor-
get, Doboc, Tronsselier, Vanhouwaert, Mé-
nager, Wirtz, Petit-Breton, Deruyten, Pélis-
sier, Mottiat. Tous les favoris étaient eh tête.
Roubaix. — Voici l’ordre des arrivées :
1. Crnppelandt -(à 4 h. 47), 2. Lugaet, 3.
Mottiat, 4.Egga, 5.Rossius, 6.Van Ilouwaert,
7. Vanderwelde, 8. Masselis (contesté), 9.
Wauters, 10. Vanlerberghe, 11. Vandénbçr-
ghe, 12. Georget, 13. Garrigou, 14. Derickx,
15. Benoist, 16. Vugé, 17. Fasserieu, 18.
Tronsselier, 19. Lauwers, 20. Guyot.
Lapize a abandonné à Hénin-Liétard.
Ce résultat causera quelques surprises
dans les milieux sportifs, car les grands fa-
voris sont battus par des hommes qui,
certes, ne manquent pas de qualité, mais ne
paraissaient pas de taille à triompher dans
cette importante épreuve.
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
FMORT-DE M. FUJALET
M. Pujalet.directenr de la Sûreté générale,
Sst mort hier des suites d’une opération
Chirurgicale.
M. Pujaiet était âgé de 46 ans.
LE BftfIQüET DE SOUILLAC
SOUILLAC. — Dès réception du télégramme
fie M. Douraergue acceptant la présidence
du grand banquet démocratique organisé
pour le 19 çoura’nt à Souillac en son hon-
neur, le conseil municipal ,a arrêté les dispo-
sitions définitives de cette manifestation.
Les adhésions affluent en grand nombre
pour ce b inqoet au cours duquel M. üou-
mergue doit prononcer un discours politique
EXPLOIT DE BANDITS
LORIENT.— Des malfaiteurs ont pénétré
en domicile de Mme Ollivo, femme d’un né-
gociant, exigeant de la malheureuse l’argent
que contenait le coffre-fort. Mme Ollivo op-
posa nne résistance acharnée, mais les ban-
dits la terrassèrent et labourèrent sou vi-
sage à cou ps’de soulier. La tête en sang, la
malhenrense se défendait encore lorsqu’un
agresseur lui passa une corde au cou et
l’étrangla.
Croyant l’avoir tuée, il mit le teu aux che-
veux de la victime qui, reprenant connais-
sance, poussa des appels désespérés, que les
voisins entendirent.
i Les misérables prirent la fuite. Mais, l’un:
d’eux, Charles Alecart, âgé de dix-sept ans,
employé de commerce, demeurant rue Ron-
deau, tomba aux maias des voisins qui (e
rouèrent de coups. Il fallut l’intervention
des agents pou? Vamnècher d’être tué,
L’AGRESSION CONTRE LE CURÉ
DE SAIHT-MAXEKT
AMIENS. — L’abbé Desachy, curé de Saint-
Maxent, qui fut victime d’un attentat, jeudi
soir, avait tout d’abord accusé un habitant
du pays avec lequel il était en mauvais ter-
mes, mais celui-ci a produit un alibi qui a
• été reconnu exact.
Hier, le prêtre qui a célébré la messe à
Saint-Maxent a In une lettre de l’abbé Desa-
chy dans laquelle celai-ci déclare qu’il croit
que nul habitant de la commune n’est ca-
pable a’avoir commis cet attentat.
L’état du blessé est satisfaisant. La fièvre
a diminué. '
On croit maintenant que le criminel pour-
rait bien être repliement une femme et non
un homme déguisé en femme.
UN ASSASSIN FAIT DES RÉVÉLATIONS
REIMS. — Quenardel. J’assassin de î’encais-
seur Labbé devait partir prochainement
pour la Guyane, mais au dernier moment il
fit des révélations sur les complices du cri-
me commis dans la forêt de Sénart en com-
pagnie de la bande Bonnot et snr plusieurs
autres crimes commis à Paris et à Bruxelles.
Lç Parquet a décidé de retenir le forçat à
la prison pour complément d’enquête.
UN ASSASSINAT A ÉPERNAY
EPERNAY.— Ûa a découvert dans la Marne,
à Jauigonne, le cadavre de M. Eugène Ri-
ganlt, dispara le 19 mars dernier dans des
conditions mystérieuses alors qu’il revenait
de rendre visite à sa mère.
L’autopsie a formellement conclu à on
assassinat,
MORT DE M. FERNAND FOREST
MONACO. — M. Fernand Forest, inventeur
d’un môteur à explosion, effectuait à Mo-
naco des essais de vitesse sur son bateau la
Gazelle, lorsqu’il fut pris d’un malaisé subit.
Transporté à terre, il expira peu après
d’une embolie au coeur.
■m O» i. m«
CHUTE MORTELLE D’UN OFFICIER
MONTÉLIMAR. —.Le lieutenant Lachambre,
du 52« d'infanterie en garnison ici, comman-
dait à cheval sa compagnie en l’absence du
capitaine, lorsque sa monture s’emballa et
désarçonna son cavalier qui, tombant sur la
tête, se fit une fracture du crâne.
Le lieutenant Lachambre est mort à l’Hô-
pital.
LA SANTÉ DU ROI DE SUÈDE
STOCKHOLM. — Le dernier bulletin de santé
annonce que l’état du roi continue à s’amé-
liorer ; le souverain n’éprouve pins de souf-
frances ; il prend des aliments liquides en
plus grande quantité et quelques aliments
solides. Les forces du malade reprennent et
font espérer un prompt rétablissement.
. PANIQUE DANS UNE ÉGLISE
ROME. — A Portoferraïo (île d’E'be),
une panique s’est produite -dans la cathé-
drale de la ville où se trouvaient réunis pins
de 3,000 fidèles. La foule s’étant précipitée
vers les issues, plusieurs personnes ont
été blessées dans la mêlée. Un enfant est
mort étouffé.
BASILIQUE ITALIENNE PILLÉE
NAPLES.— La basilique de Saint-Panl,la plus
riche de la ville, et aussi la pins fréquentée,
a été pillée pendant la semaine.
Avant-hier, au moment oùla basilique était
comble, et pendant qne les cérémonies sa-
crées s’y déroulaient, les voleurs s’emparè-
rent de deux tableaux de très grande valeur
et d« divers autres objets prêçieux,
CONTRE L’ENVAHISSEMENT
DES CHINOIS EN RUSSIE
SAINT-PÉTERSBOURG.— Suivant des iDforma-
atîons de presse, le ministre de l’intérieur dé-
poserait sur le bureau de la Douma le projet
de loi destiné à enrayer l’immigration chi-
noise. Depuis quelque temps, eD effet, non
seulement la main-d’oeuvre chinoise aug-
mente dans les confins de ia Sibérie, mais
dans la plupart des grandes viiles de la
Russie d’Europe, on constaté nne augmenta-
tion des plus sensibles des Célestes vivant de
colportage.
^Suivant le projet de loi du ministre de
l’intérieur, les étrangers pénétrant en terri-
toire russe par la frontière d’Extrême-Orient
seront soumis à une taxe de 10 roubles sur
les passeports au lieu du droit de 5 roubles
exissant actnellement. Le projet prévoit éga-
lement des mesures pénales qui seront prises
contre tes sujets russes employant des étran-
gers qui ne pourraient pas payer un droit
d'immigration.
Enfin le projet de loi proposera nne régle-
mentation pour les frontières d’Extrême-
Orient suivant laquelle les immigrants de-
vront justifier de moyens d’existence.
LES RELATIONS AUSTRO-ALLEMANDES
VIENNE.— Le N eues Wiener Tagblatt apprend
de source diplomatique qu’il est question
d’une nouvelle entrevue entre les empe-
reurs Guillaume et François-Joseph. Il est
probable qne Guillaume IL après son sé-
jour à Corfou, partira pour Bucarest et Bu-
dapest, où il rencontrera l’emperenr Fran-
çois-Joseph à l’occasion de la réunion des.
Délégations. L’archiduc héritier François^
Ferdinand assistera à l'entrevne.
Le journal relève la haute importance po-
litique de cette rencontre venant après les
entretiens de Guillaume II avec les roisd’Ita-
lie, de Grèce et de Roumanie. Le jonrnal
ajoute que le ministre des affaires étrangè-
res de Grèce, M. Streil, viendrait à Bucarest
et que sa visite apporterait une clarté défini-
tive dans les rapports ftiRtf de U Roumanie
etlelaTripijçe4 :
•a8asaami«w'v,»TvwMiBaciAi.:ii»iittW?a-^8iMiBa>i!ft^i in«™m
Le Deutsches VolJcsbtatt croit savoir que
dans leur entrevue d’Abbàzzia le comte Ber-
chtold et ie marquis de San Ginliano s’occu-
peront snrtout de l’accord anstro-italien re-
latif à la Méditerranée ; car l’Italie, dit le
journal, en présence du développement de
la puissance de ia Grèce, a besoin de se pro-
téger. La question albanaise sera aussi dis-
entée en ce sens qne, si on désire voir le
jeune Etat maître de ses destinées, il s’agit
egalement de le soustraire à l’influence
d nne tierce puissance.
L’Autriche-Hongrie exprimera aussi le dé-
sir d’obtenir en Asie-Mineure nne zone d’in-
fluence commerciale, an moment où l’Italie
et l’Allemagne négocient le partage desdites
zones. Il sera enfin parié de l’irrédentisme
italien dans la monarchie, mais cette ques-
tion a tellement perdu de son acuité, qu’elle
ne troublera certainement pas i’intimité
toujours plus grande des rapports anstro-
italiens.
EN L’HONNEUR DU GÉNÉRAL EYDOUX
ATHÈNES.— La colonie française a offert nn
grand banqnet d’adieu au général Eydonx,
qui part jeudi prochain pour aller prendre
le commandement du corps d’armée de Nan-
tes.
De nombreux discours, célébrant l’oeuvre
accomplie par le général an cours de son
séjour en Grèce et la cordialité des relations
franco-hellènes, ont été prononcés durant
cette fête à laquelle assistaient tontes les no-
tabilités civiles et militaires d’Athènes.
TERRIBLE ACCIDENT D’AVIATION
ASPERN (Autriche-Hongrie). — An cours?
d’une expérience de parachute, Le Bonrhis
gui se trouvait à nne nantenr de 400 mètres
dans an appareil piloté par l’aviateur Le-
monnier, s’est lancé dans le vide avec un
parachute.
Précipité à terre Le Bonrhis s’est brisé les
deux pieds et s’est tait des lésions internes.
L’aéroplane est également tombé sur le
soi. L’aviateur qui avait sauté do Son appa-
reil s’esl grièvement Meesé.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Le Championnat de la Mer
MONTE-CARLO. — La plus importants
épreuve du meeting de canots automobiles,
organisée par l’International Sporting Club
de Monaco, est, sans contredit, ie Champion-
nat de ia Mer qni se disputait snr 200 kilo-
mètres, soit trente-deux tours de piste.
Cette compétition était ouverte a tous les
croisera.
Ont pris le départ : Vixim, Cokle-Shell,
Biondeau-Janvier, Furlana, Excetsidr, Vatapa,
Frya, Annette, J’en-Veux, Ol-Barbero, René,
Panhard-Tcltier, Flambeau. Le Sigma-Vl est
parti alors que les autres concurrents avaient
déjà parcouru un tonr et demi.
Le spectacle fourni par cetee armée d»
petits canots, merveilleax de rapidité, est
snperbe. Dès les premiers tours, le champ
s'éclaircit, des abandons se produisent.' Au
quart de l’épreuve, le lot est encore appré-
ciable, mais à mi-course, soit seize tour^ ds
piste, cent kilomètres, le nombre des con-
currents est considérablement réduit ; à ce
moment; Flambeau mène, à 1 h. 53 m. 32 s^>
suivi par le J’En-Veux, en 2 h. 58 s. Sigma-r*
Excelsioret CookU-Shell sont également e»
course.
La course se poursuit vive, acharnée, et
le Sigma produit toujours une impression
énorme, mais ne peut rattraper Flambeaut
qui franchit iâ ligne d'arrivée le premier»
gagnant ainsi ie Championnat de la Mer»
après avoir parcoura les 200 kilomètres en
3 henres 49 minâtes i seconde. Viennent
ensuite, dans l’ordre u Sigma, J’En-Veux,
Excelsior, Coockle-Shell.
Le Rallye aérien de Monaco
MONTE-CARLO. — L’aviateur Brindejonc des
Moulinais est reparti ponr Gcnes à 14 heures
33’ 10’’.
Garros est reparti ponr Marseille à 14 h.
13’ 55” pour le parcours Monaco-Bruxelles.
GÊNES — Brindejonc des Monlinais est ar-
rivé ea hydroplane devant Lido-Dalbaro A
17 h. 20’4” 2/5.
-, L’aviateur a l’iatentioA. de repartir aujour-
d'hui.
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O. RANDOLET
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Variétés énonomlaues et politiques
LA RÉPUBLIQUE
DES CAMARADES '’
Il existe un petit chef-d’oeuvre d’humour
et de psychologie électorale. C’est le Guide
du candidat, par Due Caroli, pseudonyme,
5i je ne me trompe, de feu Emmanuel Arè-
ne, de spirituelle mémoire. Le candidat est
pris dès son enfance, préparé, avec un sé-
rieux imperturbable, à sa future fonction-;
un chapitre particulièrement suggestif est
. intitulé « choix d’une opinion ». Mais le
four où, de candidat U devient député, Duo
Caroli l’abandonne !
C’est à peu près le moment où le prend
M. Robert de Jouvenel qui, sous ce titre : La
République des Camarades, nous donne au-
jourd’hui un véritable guide du député.
Peu de pages plus pénétrantes ont été écri-
tes sur le régime actuel.
Sous une forme ironique et cinglante,
c’est une analyse impitoyable et lumineuse
des rouages du système. L’ouvrage, qui
restera et qu’il faut lire, rappelle la ma-
nière d’Abel Hermant et celle des meilleurs
écrivains politiques du XVIIIe siècle.
« Michelet appelait la République une
grande amitié. Michelet était un poète et
les temps sont changés. La République n’est
plus qu’une grande camaraderie ». Tel est
le leit motiv du livre, et, pour qui connaît
de près nos moeurs politiques,' c’est bien
en effet par la camaraderie que le régime
est en train de perdre sa tenue et son équi-
libre. « C’est une vérité d’école qu’une dé-
mocratie repose sur le contrôle. Pour que
le contrôle existe, disait Montesquieu, il
faut que les pouvoirs soient séparés. Ea
principe, les pouvoirs continuent à être sé-
parés. Mais ils voisinent. Lç moins qu’on
puisse dire, c’est qu’ils ont pris l’habitude
de se rencontrer : à la Chambre, dans le
salon de la Paix, au Palais de justice, dans
la salle des Pas-perdus, et encore dans les
antichambres ministérielles, dans les salles
de rédaction, dans le monde et jusqu’au
pafé. Des rapports cordiaux sont nés. *
La conséquence, inquiétante et hélas
incontestable, de cet état de choses, c’est
que, selon le mot de M. de Jouvenel, « les
sanctions sont de pins en plus rares ».
* Sacs doute, explique-t-il, on interpelle
èncore, mais derrière chaque interpellation
il y a une combinaison qui se cache, ou
line ambition, qui se voit très bien. On
ne révoque plus. La presse hésite devant le
scandale, ménage ses am is, ses partisans et
ses clients. La justice est pleine d’arrière-
pensées. .. Ainsi a pu naître un régime
curieux, celui du bon plaisir, tempéré par
les relations »,
C’est à la Chambre des députés que ce
régime de camaraderie et de bon garçon-
flisme sévit le plus. Nous savons bien, sans
doute, que la chose n’est pas nouvelle, qu’il
y a eu de tout temps une différence d’at-
mosphère troublante entre la tribune et les
couloirs. Nous savons bien aussi que si les
députés n’ont « ni la même origine, ni les
mêmes facultés, ni les mêmes conceptions,
ils ont du moins le même état d’esprit».
Qui pourrait empêcher en effet qu’il se
forme, au Palais Bourbon comme dans tous
les milieux professionnels, une mentalité
spéciale aux députés ?
I (1) ROBERT DE AOUVEIVEL, la République des
Camarades (Besnara Grasset, éditeur).
Sans doute ! Mais il faut avouer que, de-
1 puis une dizaine d’années, le ton de la
Chambre a singulièrement changé :
« On peut se traiter à la tribune de re-
négat ou de péril national, sans que les re-
lations de couloirs en soient un instant
compromisés ». Cette observation est de
tous les temps et de tous les pays, mais
nos Chambres modernes ont perfectionné la
cordialité : « Quand deux députés d’opi-
nions irréconciliables se rencontrent pour
la première fois, ils s’appellent : mon cher
collègue. La seconde fois, ils se tutoient. »
La Chambre nommée en 191(1 a fait mieux
encore : « Lorsqu’en 1910, deux cent qua-
tre nouveaux députés pénétrèrent d’un
coup au Palais Bourbon, la première déci-
sion qu’ils prirent fut de supprimer le
« vous » de leurs rapports. »
Ce n’est pas la première fois qu’on se
tutoie dans nos Assemblées. En 1793, on
se tutoyait avant de s’envoyer mutuelle-
ment à la guillotine. « U’est le sang de
Danton qui t’étouffe 1 » lançait à Robes-
pierre un interrupteur; Et ce n’était pas
sans une certaine grandeur tragique. Au-
jourd’hui. le tutoiement parlementaire, au-
quel se refusent du reste un grand nombre
d’anciens, est surtout un peu vulgaire.
C’est affaire entre les intéressés, dira-
t-on ! — Peut-être. Cependant, la simple
correction ne devrait-t-elle pas suffire ?
N’y a-t-il même pas quelque péril à ce que
les relations entre adversaires atteignent à
la familiarité ? La conclusion de M. de Jou-
venel le laisse penser : « Il y a moins de
différence entre deux députés dont l’un est
révolutionnaire et l’autre ne l’est "pas,
qu’entre deux révolutionnaires dont l’un
est défffité et l’autre ne l’est pas. » Formule
humoristique et profonde, qui souligne, en
fin de compte, la ruine du système des
partis.
Plus de partis ! voilà bien en effet ce qùi
frappe dans l’histoire des deux dernières lé-
gislatures, surtout de la dernière. Jusqu’en
1906, les passions étaient violentes, les
partis tranchés, les groupes mêmes assez
nettement délimités. Mais, à partir de 1906,
les contours s’estompent,4es frontières se
font indécises ; chaque parti, chaque grou-
pe a ses dissidents, au moment même où il
est envahi par-des nouveaux venus, ses ad-
versaires d'hier ; chacun a beaucoup d’a-
mis parmi ses ennemis et beaucoup d’enne-
mis parmi ses amis. C’est le règne de la
camaraderie 1
A quelles compromissions politiques, à
quelle décadence parlementaire il a abouti,
c’est ce que chacun sait. Je ne voudrais ce-
pendant pas, après tant d’autres, crier
Haro ! La faute n’incombe pas uniquement
aux députés. Il faut reconnaître en effet que
si les partis se sont désagrégés au point de
devenir parfois indiscernables, c’est parce
qu’il n’y avait pas de vie politique intense
dans le pays. Après la période brûlante de
<( l’Affaire Dreyfus » et de la « Séparation »,
il y a eu comme une sorte de repos politi-
que, pendant lequel les anciennes formules
et les anciens drapeaux ne servaient plus
qu’imparfaitement.
C’est là, je crois, que réside la principale
cause du régimede la camaraderie. Que des
, problèmes vitaux pour l’avenir de la Répu-
blique viennent à se poser demain devant
l’opinion, et vous verrez aussitôt, c’est
certain, la configuration des partis se des-
siner de nouveau. Souhaitons que M. de
Jouvenel nous donne ce jour-là un nouveau
livre. Tout est à retenir dans les déposi-
tions d’un si remarquable témoin.
ANDRÉ SIEGFRIED.
LE SALON DEJA NATIONALE
LE VERNISSAGE
Les Artistes Normands
En ce dimanche de Pâques, tout ensoleillé,
tout embaumé des senteurs printanières, la
Société Nationale des Beaux-Arts ouvrait ses
portes pour le vernissage de son salon an-
nuel. Par ce temps radieux, cette solennité
artistique et mondaine fat particulièrement
brillante.
Pendant la jonrnée entière, les* salles du
Grand-Palais des Champs-Elysées f urent en-
vahies par une foule élégante et bigarrée,
fouie papillotante, bien plus préoccupée de
détailler les claires toilettes féminines, de se
montrer an passage les visages connus, que
de regarder les tableaux...
Regarder les tableaux, ce n’était guère fa-
cile, d’ailleurs, au milieu de cette cohue. J’ai
pu cependant noter, à votre intention, les
principaux envois des artistes normands.
M. Gaston Prunier expose de très beaux
paysagesf La Lande de Lescoff, h la pointe du
Raz (Finistère), un coin de la Forêt de bleu-
don, lo Vallée d'Arrasas, dans le Haut-Ara-
gon, et Pont d’Alcantara, à Tolède; M. René
Olivier, une Procession en FlandresM. Albert
Muiot, dés fleurs habilement traitées ; M. Le
Petit, trois paysages, Le Village au bord de
PEau, La Chaumière ariégeoise et le Repos sur
l’herbe; M. Maurice Conrant, des vues de
Honfleur, La Lieutenance, le Retour au port.
Le vieil hôpital et Matinée d'Elé ; M. Boutigny,
l’Intérieur de l’Eglise Saint-Etienne d’Eibeuf ;
M. Robert Vallin, un paysage d’Italie, Stia
aux sources de l’Arno ; R. Lecourt, Un Cheval
au plein atr et l’Intérieur d’une écurie ; E.
Cauvin, ia Place de l’Eglise à Citry.
A la sculptnre^j’at retevé un beau bronze,
Marocains en embuscade et un charmant buste
de jeune fille de M. Albert Muiot; à ia gra-
vure, deux belles planches de M. Le Petit, Le
vieux Ménage et La Rouleuse; parmi les des-
sins et aquarelles* de jolies fleurs de Mtle
Charlotte Nocq ; des annimaux,-très curieu-
sement observés, de M. Le Petit, Les oies, le
chien de garde et les canards ; des camélias
rouges, de Mlle Marie Bureau ; des Effets de
nige, dans les faubourgs parisiens et d’ex-
cebentes études espagnoles de M. Gaston
Prunier.
Mentionnons encore, à l’architecture, un
remarquable projet de M. Hamefet, la Caisse*
d’Epargne de Honfleur ; enfin, dans la section
des arts décorants, un carton de fresque-nm*
raie de M. Lecomte, d’un sentiment très dé-
coratif, et de précieux objets en corne cise-
lée ou incrustée de Mme André Mauger.
T. H.
- - M |
la Préparation du Budget de 1915
Bien qne le budget de 1914 ne soit pas en-
core voté par le Sénat et que sa promulga-
tion ne puisse intervenir an plus tôt avant
la fin du mois de juin, M. René Renoult vieni
de demander à tous les ministres de prépa-
rer leurs propositions de dépenses pou»
l’exercice 1915.
Il leur fait remarquer à cette occasion que
l’une des obligations essentielles de la pro-
chaine législature sera d’assurer le vote des
budgets à leur date normale et d’en rétablir
l’équilibra sur des bases sotides. « Le devoir
du gouvernement est donc, dit-il, de se met-
tre en mesure de déposer; aussitôt après le
rote du budget de 1914 le projet de budget
de 1915 et d’en marquer la préparation par
un eflort très énergique de modération et
d’économie. »
Le ministre des finances adresse en consé-
quence un pressant appel à tous ses collè-
gues, en les priant d’exercer sur les proposi-
aons de leurs services au contrôle et, éven-
,nettement, une compression très rigou-
’euse.
I ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
! ï ia LiüRIRIE fflTEBHÜTlSRRLE
I t®8, me Saint-Lazare, 408
(Immeuble de t’HOTEL TERMINUS) §
Btop épilogue d’un Grima
Las Deux Bagnards sont-ils innocents ?
Dans la soirée du 22 novembre 1908, le'
boaeur Durieux traversait la cour de son
habitation, à la Saboterie, bourgade des en-
virons de Reims. II faisait nuit noire : nne
lanterne à la main, Durienx se dirigeait vers
son écurie: il allait en ouvrir la porte quand,
à quelques mètres de lui, dans l’ombré, un
homme surgit.
Surpris, Durienx allait interpeller Fin-
connu : il n’en eut pas le temps. Un coup
de feu retentit. Atteint à la tête, le bonear
s’écroula sut le sol. La femme de Darieux
et des voisins qui avaient entendu la déto-
nation, vinrent à son secours, le relevèrent.
Deux heures plus tard, Durieux rendait le
dernier soupir.
La justice enquêta : on apprit que la fem-
me Darieux, -liée Henriette Secondé, avait
eu, avant le crime, de fréquentes disenssions
avec son mari et qne, de plas, elle recevait
fréquemment <,chez elle, en l’absence du
boneur, un nommé Eugène Delattre, bien
connu dans Ta région.
Les soupçons seprécisèrent ; à n'en pas
douter, les deux amants avaient voulu se dé-
barrasser du mari gênant. Le domestique,
présent ce jour-!à à ia Saboterie, avait fait le
gnet pendant qu’à coup de fusil Delattre
abattait son patron.
Il ne fallut pas moins de quatre ans pour
préciser les rôles de chacun d’eux. Enfin, le
22 février 1913, les trois accusés comparais-
saient devant la Cour d’assises de la Marne.
La femme Durienx et Delattre protestè-
rent de leur innocence, mais Ponchel avait
dit : « C’est Delattre qui a tiré ; moi, je fai-
sais simplement le guet. »
On lui tint compte de sa franchise ; H s’en
tira avec dix ans de travaux forcés. Delattre
fat condamné à perpétuité et Henriette Se-
condé à cinq ans de bagne.
Six mois plus tard, les trois condamnés
étaient dirigés sur la Guyane.
On pouvait penser qu’il ne serait plus -
parié du crime de la Saboterie, quand, il y
a deux jours, la famille de Ponchel reçut
cette lettre*dont nous respectons i’ortha-
graphe :
GUYANE FRANÇAISE
Pénitentier de Saint-Joseph
, A Saint-Joseph, le 13 février 1914.
Cher Cousins et Cousine
ïo vous envoie ces deux mots pour VOHS faire
savoir que je sois arrivé en tonne santé et j’es-
père-qüll etiïenr de même de votre côté, sar
Votre dernière lettre que vous mavais envoyez
•vous me demandiez pourquoi que j’avais pas dit
la vérité, ces que je nosez pas avoué mon acte
que j’avais fait, car. je n’est pas de complice ces
moi seul qui fit Pacte que Pon reproche envers
ces inocentj’espère que vous aurais la bonté d’en
faire pari à Marchando que ces moi seul qui et
l’auteur et que Henriette n’en et pour rien, dans
la maison de Delattre qu’il fut vendu j’ai jeté la
seconde cartouche dans le puits, je crois que
vous ferais le nécessaire pour retrouver cette
preuve de conviction, car J’ai jetté un peut de
mâchefer desus vous pouvais en faire par à Le-
noir de mon aveu et que ces doute ne plane plus
sur des inocent.
Chers Cousins et chère Cousine.
Je ne vois plus grand chosse à vous dire pour
le moment, je termine ma lettre en vous embras-
sant de tout coeur,
PONCHEL Henri Louis.
Répande moi de souite car je m’ennuie dé ne
pas s’avoir de nouvelle du .petit Eugène.
Eu même temps, le défenseur de Delattre
avait reçu une lettre de Ponchel dans la-
quelle celui-ci disait : s Je suis le seul meur-
trier de Durieux. Delattre et Henriette Secondé
n’y sont pour rien. »
L’avocat de Delattre s’est empressé de
transmettre cette lettre au parquet. IJ ÿ en
a joint une autre adressée du bagne par De-
lattre, lettre dans laquelle il dit qne Ponchet
a fait des aveux à des bagnards. H ajoute ;
C’est avec le fusil de Durieux que Ponchel il
tué son patron : pendant qu’on relevait le blessé,
■ il est rentré dans la maison et a remis le fusil en
place après avoir jeté la cartouche qui restait dans
un puits.
Comme bien on le pense, la publication
de ces lettresjeanse un émoi énorme à la
Saboterie et dans toute la région.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
| Du S6 Avril 1914
1 CANDIDATS RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
Circonscription du Havre
JULES SIEGFRIED
ANCIEN ÏMOEBTISXJBJE
DÉPUTÉ SOR.T-A.ISrT
s® Circonscription du Havre
PAUL”CLOAREC
CAPITAINE DE FRÉGATE DE RÉSERVE
/Vhelen Directeur de la « Ligue Maritime ».•
' 'X2f
s® Ciifcous cription du Havre
GEORGES BUREAU
DÉPUTÉ - SORTANT
Senx Grandes Epreuves Sportives
I*e Prix du Président de la République, à Auteuil.
ha Course Cycliste Paris-Roubaix.
C’est par un temps vraiment magnifique
et sur lequel, on ne semblait pas devoir
compter durant toute la matinée que s’esl
dispnté, snr le champ de courses d’Auteuil,
le prix du président de ia République.
Cette grande manifestation hippique, créée
depuis une quinzaine d’années, exactement
en 1899, a toujours obtenu le plus chaleu-
reux accueil de la part de la population pa-
risienne, mais jamais, comme cette année,
le succès n’a été aussi vif. Mais c’est la pre-
mière fois, depuis plusieurs années, que le
président de la République n’a pu y assis-
ter.
Profitant de la douceur de la température,
les sportsmen, auxquels étaient venus se
joindre une quantité considérable de prome-
neurs qu’un beau spectacle attire toujours,
avaient envahi l’hippodrome de la butte
Mortemart.
Les différentes enceintes étaient absolu-
ment fondées ; la pelouse était noire de
monde et le pesage, qu’ane foule élégante
garnissait, offrait Lé plus joli coup d’oeil.
La partie technique était du plus haut in-
térêt, car le Prix Juigné et le Prix Turenue
encadraient de façon remarquable là grande
épreuve.
Sans être aussi nombreux que l’an der-
nier, les concurrents qui se sont mis en li-
gne ne, le cédaient en rien comme qualité à
ceux qui avaient disputé cette épreuve les
années précédentes et la course a offert un
excellent attrait.
Après le défilé traditionnel, les seize con-
currents se sont rangés sous les ordres du
starter, -
Après la haie finale, une lutte émouvante
s’engagea entre Aveyron et Boston IV, et
Aveyron l’emporta.
(Voir les résultats techniques en Chronique
sportive).
i C’était hier que se disputait Ta grand®
1 épreuve ann telle de Paris-Roubaix ; eiio
; marquait le début de la saison cycliste sur
route.
Cette année le lot des concurrents était
encore pins relevé que les années précéden-
tes. Tous les champions de la route s’étaient
fait inscrire.
La course se faisait cette année sur ma-
chines poinçonnées : la roue libre a été for-
mellement interdite.
Le départ a été donné au bas de la côte de
Suresne. Le contrôle avait été installé au
Mouiin-Rose, avenue de Versailles.
Après un dernier appel, les coureurs sa
rangèrent et à 7 h. 55 exactement le starter
donna le signal du départ.
Le peleton démarra à vive allure; em-
mené par Lapize et Vanhouwaert.
Beauvais. — Le premier peloton, composé
de 80 coureurs, passa au contrôle de Beau-
vais à 10 h. 25.
Lapize signa le premier, suivi de Crnppe-
landt, Faner, Léturgie, Garrigou, Emile Geor-
get, Doboc, Tronsselier, Vanhouwaert, Mé-
nager, Wirtz, Petit-Breton, Deruyten, Pélis-
sier, Mottiat. Tous les favoris étaient eh tête.
Roubaix. — Voici l’ordre des arrivées :
1. Crnppelandt -(à 4 h. 47), 2. Lugaet, 3.
Mottiat, 4.Egga, 5.Rossius, 6.Van Ilouwaert,
7. Vanderwelde, 8. Masselis (contesté), 9.
Wauters, 10. Vanlerberghe, 11. Vandénbçr-
ghe, 12. Georget, 13. Garrigou, 14. Derickx,
15. Benoist, 16. Vugé, 17. Fasserieu, 18.
Tronsselier, 19. Lauwers, 20. Guyot.
Lapize a abandonné à Hénin-Liétard.
Ce résultat causera quelques surprises
dans les milieux sportifs, car les grands fa-
voris sont battus par des hommes qui,
certes, ne manquent pas de qualité, mais ne
paraissaient pas de taille à triompher dans
cette importante épreuve.
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
FMORT-DE M. FUJALET
M. Pujalet.directenr de la Sûreté générale,
Sst mort hier des suites d’une opération
Chirurgicale.
M. Pujaiet était âgé de 46 ans.
LE BftfIQüET DE SOUILLAC
SOUILLAC. — Dès réception du télégramme
fie M. Douraergue acceptant la présidence
du grand banquet démocratique organisé
pour le 19 çoura’nt à Souillac en son hon-
neur, le conseil municipal ,a arrêté les dispo-
sitions définitives de cette manifestation.
Les adhésions affluent en grand nombre
pour ce b inqoet au cours duquel M. üou-
mergue doit prononcer un discours politique
EXPLOIT DE BANDITS
LORIENT.— Des malfaiteurs ont pénétré
en domicile de Mme Ollivo, femme d’un né-
gociant, exigeant de la malheureuse l’argent
que contenait le coffre-fort. Mme Ollivo op-
posa nne résistance acharnée, mais les ban-
dits la terrassèrent et labourèrent sou vi-
sage à cou ps’de soulier. La tête en sang, la
malhenrense se défendait encore lorsqu’un
agresseur lui passa une corde au cou et
l’étrangla.
Croyant l’avoir tuée, il mit le teu aux che-
veux de la victime qui, reprenant connais-
sance, poussa des appels désespérés, que les
voisins entendirent.
i Les misérables prirent la fuite. Mais, l’un:
d’eux, Charles Alecart, âgé de dix-sept ans,
employé de commerce, demeurant rue Ron-
deau, tomba aux maias des voisins qui (e
rouèrent de coups. Il fallut l’intervention
des agents pou? Vamnècher d’être tué,
L’AGRESSION CONTRE LE CURÉ
DE SAIHT-MAXEKT
AMIENS. — L’abbé Desachy, curé de Saint-
Maxent, qui fut victime d’un attentat, jeudi
soir, avait tout d’abord accusé un habitant
du pays avec lequel il était en mauvais ter-
mes, mais celui-ci a produit un alibi qui a
• été reconnu exact.
Hier, le prêtre qui a célébré la messe à
Saint-Maxent a In une lettre de l’abbé Desa-
chy dans laquelle celai-ci déclare qu’il croit
que nul habitant de la commune n’est ca-
pable a’avoir commis cet attentat.
L’état du blessé est satisfaisant. La fièvre
a diminué. '
On croit maintenant que le criminel pour-
rait bien être repliement une femme et non
un homme déguisé en femme.
UN ASSASSIN FAIT DES RÉVÉLATIONS
REIMS. — Quenardel. J’assassin de î’encais-
seur Labbé devait partir prochainement
pour la Guyane, mais au dernier moment il
fit des révélations sur les complices du cri-
me commis dans la forêt de Sénart en com-
pagnie de la bande Bonnot et snr plusieurs
autres crimes commis à Paris et à Bruxelles.
Lç Parquet a décidé de retenir le forçat à
la prison pour complément d’enquête.
UN ASSASSINAT A ÉPERNAY
EPERNAY.— Ûa a découvert dans la Marne,
à Jauigonne, le cadavre de M. Eugène Ri-
ganlt, dispara le 19 mars dernier dans des
conditions mystérieuses alors qu’il revenait
de rendre visite à sa mère.
L’autopsie a formellement conclu à on
assassinat,
MORT DE M. FERNAND FOREST
MONACO. — M. Fernand Forest, inventeur
d’un môteur à explosion, effectuait à Mo-
naco des essais de vitesse sur son bateau la
Gazelle, lorsqu’il fut pris d’un malaisé subit.
Transporté à terre, il expira peu après
d’une embolie au coeur.
■m O» i. m«
CHUTE MORTELLE D’UN OFFICIER
MONTÉLIMAR. —.Le lieutenant Lachambre,
du 52« d'infanterie en garnison ici, comman-
dait à cheval sa compagnie en l’absence du
capitaine, lorsque sa monture s’emballa et
désarçonna son cavalier qui, tombant sur la
tête, se fit une fracture du crâne.
Le lieutenant Lachambre est mort à l’Hô-
pital.
LA SANTÉ DU ROI DE SUÈDE
STOCKHOLM. — Le dernier bulletin de santé
annonce que l’état du roi continue à s’amé-
liorer ; le souverain n’éprouve pins de souf-
frances ; il prend des aliments liquides en
plus grande quantité et quelques aliments
solides. Les forces du malade reprennent et
font espérer un prompt rétablissement.
. PANIQUE DANS UNE ÉGLISE
ROME. — A Portoferraïo (île d’E'be),
une panique s’est produite -dans la cathé-
drale de la ville où se trouvaient réunis pins
de 3,000 fidèles. La foule s’étant précipitée
vers les issues, plusieurs personnes ont
été blessées dans la mêlée. Un enfant est
mort étouffé.
BASILIQUE ITALIENNE PILLÉE
NAPLES.— La basilique de Saint-Panl,la plus
riche de la ville, et aussi la pins fréquentée,
a été pillée pendant la semaine.
Avant-hier, au moment oùla basilique était
comble, et pendant qne les cérémonies sa-
crées s’y déroulaient, les voleurs s’emparè-
rent de deux tableaux de très grande valeur
et d« divers autres objets prêçieux,
CONTRE L’ENVAHISSEMENT
DES CHINOIS EN RUSSIE
SAINT-PÉTERSBOURG.— Suivant des iDforma-
atîons de presse, le ministre de l’intérieur dé-
poserait sur le bureau de la Douma le projet
de loi destiné à enrayer l’immigration chi-
noise. Depuis quelque temps, eD effet, non
seulement la main-d’oeuvre chinoise aug-
mente dans les confins de ia Sibérie, mais
dans la plupart des grandes viiles de la
Russie d’Europe, on constaté nne augmenta-
tion des plus sensibles des Célestes vivant de
colportage.
^Suivant le projet de loi du ministre de
l’intérieur, les étrangers pénétrant en terri-
toire russe par la frontière d’Extrême-Orient
seront soumis à une taxe de 10 roubles sur
les passeports au lieu du droit de 5 roubles
exissant actnellement. Le projet prévoit éga-
lement des mesures pénales qui seront prises
contre tes sujets russes employant des étran-
gers qui ne pourraient pas payer un droit
d'immigration.
Enfin le projet de loi proposera nne régle-
mentation pour les frontières d’Extrême-
Orient suivant laquelle les immigrants de-
vront justifier de moyens d’existence.
LES RELATIONS AUSTRO-ALLEMANDES
VIENNE.— Le N eues Wiener Tagblatt apprend
de source diplomatique qu’il est question
d’une nouvelle entrevue entre les empe-
reurs Guillaume et François-Joseph. Il est
probable qne Guillaume IL après son sé-
jour à Corfou, partira pour Bucarest et Bu-
dapest, où il rencontrera l’emperenr Fran-
çois-Joseph à l’occasion de la réunion des.
Délégations. L’archiduc héritier François^
Ferdinand assistera à l'entrevne.
Le journal relève la haute importance po-
litique de cette rencontre venant après les
entretiens de Guillaume II avec les roisd’Ita-
lie, de Grèce et de Roumanie. Le jonrnal
ajoute que le ministre des affaires étrangè-
res de Grèce, M. Streil, viendrait à Bucarest
et que sa visite apporterait une clarté défini-
tive dans les rapports ftiRtf de U Roumanie
etlelaTripijçe4 :
•a8asaami«w'v,»TvwMiBaciAi.:ii»iittW?a-^8iMiBa>i!ft^i in«™m
Le Deutsches VolJcsbtatt croit savoir que
dans leur entrevue d’Abbàzzia le comte Ber-
chtold et ie marquis de San Ginliano s’occu-
peront snrtout de l’accord anstro-italien re-
latif à la Méditerranée ; car l’Italie, dit le
journal, en présence du développement de
la puissance de ia Grèce, a besoin de se pro-
téger. La question albanaise sera aussi dis-
entée en ce sens qne, si on désire voir le
jeune Etat maître de ses destinées, il s’agit
egalement de le soustraire à l’influence
d nne tierce puissance.
L’Autriche-Hongrie exprimera aussi le dé-
sir d’obtenir en Asie-Mineure nne zone d’in-
fluence commerciale, an moment où l’Italie
et l’Allemagne négocient le partage desdites
zones. Il sera enfin parié de l’irrédentisme
italien dans la monarchie, mais cette ques-
tion a tellement perdu de son acuité, qu’elle
ne troublera certainement pas i’intimité
toujours plus grande des rapports anstro-
italiens.
EN L’HONNEUR DU GÉNÉRAL EYDOUX
ATHÈNES.— La colonie française a offert nn
grand banqnet d’adieu au général Eydonx,
qui part jeudi prochain pour aller prendre
le commandement du corps d’armée de Nan-
tes.
De nombreux discours, célébrant l’oeuvre
accomplie par le général an cours de son
séjour en Grèce et la cordialité des relations
franco-hellènes, ont été prononcés durant
cette fête à laquelle assistaient tontes les no-
tabilités civiles et militaires d’Athènes.
TERRIBLE ACCIDENT D’AVIATION
ASPERN (Autriche-Hongrie). — An cours?
d’une expérience de parachute, Le Bonrhis
gui se trouvait à nne nantenr de 400 mètres
dans an appareil piloté par l’aviateur Le-
monnier, s’est lancé dans le vide avec un
parachute.
Précipité à terre Le Bonrhis s’est brisé les
deux pieds et s’est tait des lésions internes.
L’aéroplane est également tombé sur le
soi. L’aviateur qui avait sauté do Son appa-
reil s’esl grièvement Meesé.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Le Championnat de la Mer
MONTE-CARLO. — La plus importants
épreuve du meeting de canots automobiles,
organisée par l’International Sporting Club
de Monaco, est, sans contredit, ie Champion-
nat de ia Mer qni se disputait snr 200 kilo-
mètres, soit trente-deux tours de piste.
Cette compétition était ouverte a tous les
croisera.
Ont pris le départ : Vixim, Cokle-Shell,
Biondeau-Janvier, Furlana, Excetsidr, Vatapa,
Frya, Annette, J’en-Veux, Ol-Barbero, René,
Panhard-Tcltier, Flambeau. Le Sigma-Vl est
parti alors que les autres concurrents avaient
déjà parcouru un tonr et demi.
Le spectacle fourni par cetee armée d»
petits canots, merveilleax de rapidité, est
snperbe. Dès les premiers tours, le champ
s'éclaircit, des abandons se produisent.' Au
quart de l’épreuve, le lot est encore appré-
ciable, mais à mi-course, soit seize tour^ ds
piste, cent kilomètres, le nombre des con-
currents est considérablement réduit ; à ce
moment; Flambeau mène, à 1 h. 53 m. 32 s^>
suivi par le J’En-Veux, en 2 h. 58 s. Sigma-r*
Excelsioret CookU-Shell sont également e»
course.
La course se poursuit vive, acharnée, et
le Sigma produit toujours une impression
énorme, mais ne peut rattraper Flambeaut
qui franchit iâ ligne d'arrivée le premier»
gagnant ainsi ie Championnat de la Mer»
après avoir parcoura les 200 kilomètres en
3 henres 49 minâtes i seconde. Viennent
ensuite, dans l’ordre u Sigma, J’En-Veux,
Excelsior, Coockle-Shell.
Le Rallye aérien de Monaco
MONTE-CARLO. — L’aviateur Brindejonc des
Moulinais est reparti ponr Gcnes à 14 heures
33’ 10’’.
Garros est reparti ponr Marseille à 14 h.
13’ 55” pour le parcours Monaco-Bruxelles.
GÊNES — Brindejonc des Monlinais est ar-
rivé ea hydroplane devant Lido-Dalbaro A
17 h. 20’4” 2/5.
-, L’aviateur a l’iatentioA. de repartir aujour-
d'hui.
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