Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-04-11
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 avril 1914 11 avril 1914
Description : 1914/04/11 (A34,N11936). 1914/04/11 (A34,N11936).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1721013
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
(€3Pagea) 5 Câlines — BMTIflK tffi IB4TIK — S tournes (€5 Pages) Simili U itril |SM
Admlnislrateor-Délégué-Gérant
O. RANDOLET
Administration, Impressions it Annonces, TÊL. 10,47
35, Bue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus tort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
J.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone t 14,80
b'eorétaire Général; TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél, 7.60
iSxWK’OÎVCiJBS
AU HAVRE..77* BUREAU DU JOURNAL, 112, bouF de Strasnourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS..../T,. J seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal. ,
la PETIT HA VUE est désigné pour tes Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS MOIS SIX MOIS UN AN
Le Havre, la Seine-InférieUre, l’Eure, - Kn w. * « B.
l’Oise et la Somme 50 ° Fr- a ® Fr-
Union Postale 40 » 20 Fr. 4.0 »
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous tes Bureaux de Poste de Frar.ee
Bulletin politique
L’IEtivre de la Législature
ET LES JLECTIONS
C La législature est arrivée à son terme,
G’êSt le moment, an début de la période
électorale, de résumer ses tendances et son
oeuvre. Pour la netteté des positions à
prendre, quelques considérations, à ce
sujet, sont nécessaires;
La Chambre qui finit n’a pas eu de majo-
rité stable et organisée : elle a eu plusieurs
majorités diverses sur des questions diffé-
rentes.vD’où la difficulté d’analyser son es-
prit véritabhret de juger sainement la por-
tée de son action. Examinons tour à tour
son attitude dans les questions de la
réforme électorale, de la loi militaire, de
l’impôt sur le revenu, de la laïcité.
• La Réforme électorale a été votée par la
Chambre à une grosse majorité, composée
de la Droite, du Centre, d’une partie de la
Gauche et des socialistes. Majorité numé-
rique importante (une centaine de voix),
mais dont la composition disparate dimi-
nuait l’autorité : on n’imagine pas en effet
un ministère gouvernant avec un ensemble
de partisans aussi bariolé. Si l’on ajoute
que la grave question des « restes » n’était
pas sérieusement élucidée, on ne peut
s’étonner de la résistance du Sénat. La vé-
rité est que la question de principe reste
entière, avec toute sa force, mais que les
modalités d’application ne sont pas encore
au point d’une façon qui les rende entière-
ment satisfaisantes. Nous dirons notre pen-
sée en concluant que la R. P. n’est nulle-
ment une question du passé qu’il faut
abandonner, mais une question d’avenir
qu’il faut étudier encore.
C’est une majorité différente qui a voté
la loi de trois ans. Aux élections de 1910
on ne prévoyait pas que la question serait
posée : la loi de deux ans était populaire
(au moins par comparaison avec celle qui
l’avait précédée), elle avait été, en 1905,
approuvée par la presque unanimité du
Parlement ; nul ne songeait à une modifi-
cation dans le sens d’une aggravation. En
présence d’armements allemands qui rom-
paient un équilibre militaire dont dépend
la sauvegarde de la paix européenne, la
Chambre, bien que sans mandat explicite
sur le sujet, n’a pas hésité à se prononcer
pour l’augmentation de la durée du service.
C’est la plus belle page de la législature,
car il ne s’est pas agi (comme certains l’au-
raient voulu) d’une querelle de parti, mais
d’un acte national. Avant tout, que la
France vive! Tel a été l’argument suprême.
Nous regrettons qu’une partie importante
de la Gauche ne l’ait pas compris. Mais
nous constatons au moins que la plupart de
ses chefs responsables, le président du
Conseil en tête, M. Doumergue, ont voté
les trois ans. Nous constatons également
que la révolte de l’opinion, qu’on nous
avait annoncée, ne s’est pas produite. Sui-
vant la vigoureuse expression de Hervé,
« nos paysans aiment encore mieux les
trois ans que l’invasion ». Nous sommes
fiers, dans ce journal, de nous être associés
à cette campagne vraiment nationale. Mais
qu’il soit bien entendu que notre point de
Vue, dans l’affaire, est exclusivement na-
tional. Toutes nos sympathies vont à une
diminution du service militaire, dès qu’il
sera possible.
Sur l’impôt sur le revenu, c’est encore
nne majorité différente qui se révèle. L’im-
pôt sur le revenu a été, en 1906 et 1910,
préconisé par une grosse majorité des dé-
putés élus. Il y a un désir général d’une
refonte de nos contributions, qui se mani-
feste par l’importance des majorités parle-
mentaires toutes les fois qu’on vote sur
« l’ensemble ». Mais rien de vague comme
cette expression : l’impôt sur le revenu.
Nous avons expliqué ici-même, dans deux
articles, quels étaient, à cet égard, nos
principes. Nous voulons la justice fiscale,
mais nous sommes résolument opposés à ce
que, sous prétexte de réforme, l’inquisition
du fisc s’établisse dans nos moeurs politi-
ques. Sur ce point, à la suite de M. Jules
Siegfried, qui récemment encore, à la
Chambre, luttait contre les vexations de la
déclaration contrôlée, nous continuerons
de protester et la question sera posée de-
vant les électeurs. Ce n’est pas dans une
grande ville commerciale comme le Havre
que nous redoutons, dans l’espèce, de n’être
pas suivis.
Là division des partis sur la question de
la laïcité se présente enfin d’une façon dif-
férente encore. A l’exception de la Droite
pure et d’un petit groupe de violents à
l’Extrême-Gauche, il y a une volonté géné-
rale de maintenir sans aggravation et d’ap-
pliquer fermement les lois de laïcité exis-
tantes, mais sans vexations ni provocations
blessantes et surtout sans aucune pensée
de persécution ou d’intolérance.
Le caractère disparate des majorités par-
lementaires qui ont approuvé ces différents
points de vue souligne l’extrême confusion
actuelle de la vie politique française. La
R. P. a été votée par la coalition que nous
avons analysée plus haut ; la loi de trois
ans par le Centre, les éléments gouverne-
mentaux de la Gauche et la Droite ; l’im-
pôt sur le revenu par les socialistes, la
Gauche, une partie du Centre ; la politique
laïque enfin s'appuie sur le Centre et la
Gauche. C’est à ne pas s’y reconnaître, sur-
tout si l’on songe que la même législature
a soutenu tour à tour des ministères com-
me ceux de MM. Poincaré, Rriand et Bar-
thou et comme ceux de MM. Monis et Dou-
mergue.
La vérité est qu’il n’y a plus de partis
organisés ou plutôt que les vieux partis ne
répondent plus aux exigences actuelles.
Nous avons vu, depuis huit ans, trop de
députés socialistes ou même radicaux élus
par les voix de la Droite pour prendre au
sérieux certaines excommunications de la
rue de Valois. Nous avons aussi constaté
trop souvent que le fameux programme de
Pau est honteusement mis en poche par
ceux mêmes qui l’ont signé, dès l’instant
qu’ils sollicitent des voix. Le public, qui
est bon enfant mais qui n’est pas naïf et qui
finit par devenir sceptique, se lasse des
rodomontades de Comités. Il exige finale-
ment que l’intérêt de parti (légitime quand
il reste dans sa sphère) fasse place à l’inté-
rêt général et à l’intérêt national quand
c’est nécessaire. Il veut que ses élus de de-
main aient, sur les questions pendantes,
non pas des réponses de trompe-l’oeil mais
des solutions de gouvernement. Nous ap-'
prouvons entièrement cette manière de
voir, et c’est à 'ce point de vue que nous
essaierons de nous placer dans la période
électorale qui s’ouvre.
P. H.
LES AFFAIRES Dïï MAROC
Un Engagement Espagnol
Tanger, iO avril.
On annonce de Tetonan qa’ane reconnais-
sance partie de Lauxim pour Samsa a été
violemment attaquée par un gros détache-
ment de montagnards.Après un engagement
qui dura quelques hautes, les agresseurs re-
foulés prirent ta fuite dans diverses direc-
tions, Les Espagnols sont rentres au camp,
en ramenant quatre morts et neuf blessés.
DOGMATISME
Ne craignez rien. Ce n’est pas une
nouvelle « homélie » ; j'avoue cepen-
dant que cela se rattache à mon arti-
cle d’hier. A vrai dire, je n’étais pas
sans inquiétude en le relisant le ma-
tin (car j’ai la faiblesse de me lire,
dans le journal, pour voir « comment
ça fait » ). Je me disais : je vais être
pris à partie par les libres-penseurs
pour mes propos trop religieux, et par
les catholiques pour mes dangereuses
hérésies.
Or, c’est d’un troisième côté qu’est
venu l’attaque : j’ai reçu une longue
épitre d’un positiviste convaincu qui
me reproche courtoisement « de faire
célébrer par des positivistes athées la
mémoire du grand mort » dont je
parlais.
Cela m’a vexé doublement, d'abord
parce que j’ai beaucoup d’estime pour
mon correspondant, et puis parce que
je m’imaginais connaître un peu Au-
guste Comte. Mais, la vérité avant
tout, et je donnerai à mon contradic-
teur la satisfaction qu’il réclame en
lui concédant que son « maître » s’est
défendu d’être « athée » et que dans
le calendrier d’Auguste Comte le nom
de Jésus- Christ ne figure pas.
Cependant si mon correspondant a
raison, je crois que je n’ai pas tort non
plus ; sans vouloir entreprendre ici lin
débat « théologo-philosophique » qui
ne serait pas de mise, je rappellerai
deux faits qu’il ne contredira pas :
d’abord, les positivistes ne croient pas
en Dieu — d’autre part, le -fameux
calendrier des grands serviteurs de
l’humanité comprend les noms de
Saint Jean-Baptiste, de Saint Luc,
de Saint Jacques, de Saint Paul qui
comptent tous, si je ne m’abuse, parmi
les «..fondateurs, dit- Christianisme
selon l’expression que j’employais hier.
Mon erreur a été de ne pas parler
en positiviste orthodoxe ; je n’avais
songé qu’à m’inspirer d'un bon exem-
ple, mais, pour lés « purs », vous au-
riez le droit d’ajouter au calendrier
tous les grands petits hommes de notre
temps et tous les héros de l’antiquité,
mais pas Jésus-Christ, parce que le
« Maître » qui accueillait Promé-
thée, Sésostris et Abraham, considé-
rait le Christ comme une « insuffi-
sante fiction ». Avouerais-je que je
me doutais dès hier de mon hérésie,
mais je m’en consolais en parlant de
choses chrétiennes d’une façon tout
aussi peu orthodoxe.
Ce ne serait vraiment pas la peine
de nous être affranchis du dogmatisme
ecclésiastique pour retomber dans un
nouveau dogmatisme philosophique,
proclamé par quelque pape, fût-ce Au-
guste Comte l
Il est vrai que le dogmatisme est
une plaie qui s’étend partout, dans
notre pays, et dont nous pouvons dif-
ficilement nous guérir. Il semblerait\
presque que nous ne puissions progres-
ser qu’en passant d’un dogmatisme à
l’autre : ce qui nous séduit trop sou-
vent ce n’est pas une doctrine large,
mouvante et féconde comme la vie
elle-même, c’est une nouvelle doctrine
déjà rigide et fermée à substituer à
une autre jusqu’à ce qu’elle devienne
caduque à son tour.
Ce qui se passe dans le domaiqe de
la pensée, se retrouve également en
politique et dans la vie sociale : com-
bien de dogmes théoriques nous em-
pêchent de réaliser des réformes pra-
tiques ! Le dogme intangible de la dé-
mocratie, nous empêche de réaliser la
démocratie, car celle-ci a été faite
« Dieu » avant même d’avoir acquis
les qualités de l’homme. Il faudrait
cependant savoir si c'est une idole de-
vant laquelle nous devons nous pros-
i terner ou une forme supérieure d’hu-
manité à laquelle nous devons nous
■ élever par un laborieux effort d’édu-
cation mutuelle.
L’exemple le plus parfait du dog-
matisme que nous déplorons c’est le
socialisme ; si, renonçant à ses systè-
mes utopiques et intransigeants, il
avait employé ses trésors d’énergies
généreuses à la réalisation des mo-
destes progrès quotidiens, que n’au-
rait-ilfait depuis qu’il lutte /
Enfin, pour ne citer qu’un exemple
précis, si nos législateurs n’avaient
pas été hypnotisés par le dogme de
l’impôt sur le revenu avec déclaration
contrôlée, depuis longtemps déjà ils
auraient rénové notre système fiscal
dont l’iniquité ne fait doute pour per-
sonne ; étape par étape, avec la sûreté
que donne l’expérience, ils auraient
réalisé cette fameuse réforme que nous
sommes encore réduits à contempler
dans les nuées, comme les Tables de
la Loi, sur le Sinaï.
CASPAR-JORDAN. ,
LA
CÉCM® fies Accords Fraco-Tro
Les accords franco-turcs visant l’émission
de l’emprunt turc et certaines facilités don-
nées au gouvernement turc au point, de vne
financier,ainsi que les concessions de nature
économique accordées par le gouvernement
ottoman à des groupes français, ont été. pa-
raphés par M. Doumergue, président du
Conseil, ministre des affaires étrangères, et
par Djavid bey, ministre des finances de
l’empire ottoman, en présence de M. de
Margerie, directeur des affaires politiques et
commerciales, chef du cabinet du ministre,
q ui avait été chargé de suivre les négocia-
tions avec l’assistance de M. Ponsot, consul
de France.
La France obtient, par l'accord économi-
que qui vient d être conclu, lés concessions
de chemins de fer suivantes :
1» D’une voie fériée reliant Samsoun, Si-
vas, ICharpout et Arghana ;
2» D’une voie ferrée reliant Arghana, Bi-
tlis et Van. La voie ferrée française rencon-
trera à Arghana la voie ferrée allemande Ar-
ghana-Diarbekir ;
3° D'une voie ferrée reliant Trébizonde et
Erzeroum ;
4» D’une voie ferrée reliant Erzeroum, Er-
zinghian et Sirop ;
5» D’une voie ferrée partant d’un point
sur la ligne Samsoun-Sivas et allant à Kasta-
mouni.
Enfin, la Porte accorde la concession en
Syrie d’une voie ferrée allant de Rayak à
Ramleh, à mi-chemin de Jaffa et de Jérusa-
lem. On espère que le gouvernement britan-
nique consentira éventuellement à un em-
branchement avec le réseau égyptien.
La Porte accorde aussi des concessions
pour les ports de Jaffa, Caïfta et Tripoli
d’Asie sur la Méditerranée, et pour les ports
d’Inéboli et Héraclée sur la mer Noire.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
1>ÏI Avril J.911
CANDIDATS RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
l" Circonscription. dLu "Ktavre
JULES SIEGFRIED
AEWCÏEM MINI§TRE
DÉPUTÉ SOIUTATsTT
' "v ' V - •’
1 1 - ■ , •' 1 . , ■ 7 ' -i 1 ——^-3
S« Circonseripîioji d.u Havre
PAUL CLOAREC
CAPITAINE DE FRÉGATE DE RÉSERVE
Aneien Directenr cte la « Ligue Marîllme »
Circonscription du Havre
GEORGES BUREAU
DÉPUTÉ! SOPLTAINTT
Voyages et Villégiatures
de M. Poincaré
Nous avons dit à plusieurs reprises que le
président de la République, interrompant sa
villégiature à Eze-les-Pins, pour recevoir of-
ficiellement les souverains anglais, sera de
retour à Paris, le 20 avril. Mais il n’y fera
qu’un court séjour.
Après avoir pris part, le 26, au premier
tour de scrutin pour les élections législati-
ves, il repartira le lendemain pour Eze-les-
Pins.
Il quittera définitivement la Côte d’Aznr le
12 mai : il doit, en effet, être à Paris pour
l’arrivée du roi et de ia reine de Danemark
le 14 mai.
Dés que les souverains seront partis, M.
Poincaré entreprendra' une série de voyages
officiels en Fiance et à l’étcangsr.
Tout d’abord il ira à Lyon inaugurer
l’Exposition universeiie : son séjour durera
du 22 au 24 mai. De retour à Paris, il repa-
rtira presque aussitôt pour la Bretagne ou ii
demeurera 4 jours, visitant en automobile la
plupart des stations balnéaires de ia côte
septentrionale.
Après avoir tonché barre à Paris, M. Poin-
caré sera le 7 juin à Rouen, où il présidera
les têtes de l’Union des Sociétés d’équitation
militaire et le Concours national et interna-
tional de tir.
Vers la fia de juin —mais la date n’est
pas encore arrêtée définitivement— M. Poin-
caré doit visiter Epernay et y poser la pre-
mière pierre du notivel Hôtel de Ville ; il
profiterait de cette circonstance pour passer
quelques heures à Montmiraii qui célébre-
rait, à ce moment, l’anniversaire des com-
bats de la campagne de France.
Le voyage en Russie aura lieu dans ia se-
conde quinzaine de juillet.
Ensuite il prendra un pen de repos dans
sa propriété du « Clos » à Sampigny, qu’il
quittera à la fin d’août pour entreprendre
une randonnée en automobile dans ies Al-
pes, l’Ardèche et la Drôme. Cette excursion
durera 10 à 12 jours.
Enfin, vers la fin septembre, M. Poincaré
doit aller à Brest et à Lorient.
Tels sont les principaux voyages que le-
président effectuera d’ici l’automne pro-
chain.
1. Fabre est nommé Premier Présidant
A -N X SZ
- D’après le décret en préparation au minis-
tère de ia justice, qui pourvoit au remplace-
ment du procureur général à Paris, M. Fabre
est nommé premier présidant de ia Cour
d’appel d’Aix. C'est à cette Conr que M Fa-
bre a débuté dans ia magistrature comme
substitut du procureur de la Républiqué, il
y a trente-trois ans ; et c’est ce poste, entre
ceux qui lui avaient été proposés par le gar-
de des sceaux au cours de longs pourparlers
dont nous avons rendu compte, que M. Fa-
bre, qui est originaire d’Aix, a préféré.
M. Giraud, que remplace M. Fabre à la tête
de la Cour d’appel u’Aix, est nommé, d’au-
tre part, conseiller à la Cour de cassation ea
remplacement de M. Herbaux, nommé pro-
cureur général à Paris.
Ces nominations ne seront officielles que
dans quelques jours, les decrets concernant
cet important mouvement étant encore en
préparation à la chancellerie.
Quant à M. Bidault de l’Isle, président de
chambre à la Cour de Paris, il est déféré au
conseil supérieur de la magistrature.
Du Français flêsépilré mutile
des Moments à Min
Au cours de ia nuit de jeudi à vendredi,
quatre monuments de l’allée de ta Victoire,
à Berlin, ont été mutilés : les becs de plu-
sieurs aigles eu marbre faisant partie de
l'ornementation ont été gravement endom-
magés, et les débris en ont été réduits en
miettes.
On a arrêté un individu que l’on soup-
çonne d’êire l’auteur de cet attentat : ii
avait, en effet, à peu près au moment où
celui-ci fut commis, franchi la chaîne qui
entoura l’un des monuments. On a trouvé
snr lui une pierre de grosseur moyenne et
un couteau.
L’auteur présumé de cet acte de vanda-
lisme a été interrogé par le commissaire de
police et a déclaré se nommer Antoine As-
tier, né le 20 juin 1873 à Vitry, et être mé-
decin de la marine en retraite.
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
DÉPLACEMENTS MINISTÉRIELS
M. Raoul Péret, ministre dn commerce, est
parti hier soir pour la Vienne, se rendant
dans sa circonscription.
M. Malvy, ministre de l’intérieur, quittera
Paris aujourd’hui pour se rendre également
dans sa circonscription où il restera une hui-
taine de jours.
UN ANCIEN MÉDECIN MILITAIRE
EN COUR D’ASSISES
r ALGER. — On se rappelle le drame de Bli-
dah dans lequel, le 28 décembre 1912, i’an-
ciéu médecin militaire Battut tua un officier
de chasseurs d’Afrique, le lieutenant Gavet,
et ensuite sa propre femme.
La Cour d’assises vient de rendre son arrêt
dans cette affaire.
L’ancien médecin est condamné à 10 ans
do réclusion.
Le verdict a retenu le meurtre du lieute-
nant Gavet et répondu négativement pour le
meurtre de Mme Battut. Le jury a également
rejeté la préméditation.
La partie civile a obtenu le franc de dora-
mages-intéj’êts qu’elle réclamait au nom de
la famille Gavet.
UNE DISCUSSION ENTRE
DEUX ALLEMANDS ET UN SOLDAT
i REIMS. — Un cavalier du 16® dragons se
trouvait dans un café de Reims avec deux
Allemands nommés Karl Scharf et Cunéo
JVasserbos qui lui offraient de nombreuses
consommations. Soudain, une discussion
jSClata et les trois hommes furent conduits
{tu poste,
QB. assùra que l’enquête aurait établi aue
les deux Allemands avaient offert au mili-
taire de lui procurer les moyens de déserter
et que celui-ci s’était fâché, ce qui avait
amené l'incident.
L’enquête a également établi que ces Alle-
mands travaillaient dans nne fabrique alle-
mande installée à Reims depuis peu.
L’enqaêie se poursuit.
UN INCONNU TIRE SIX COUPS
DE REVOLVER SUR UN PRÊTRE
AMIENS. — Hier soir, l’abbé Desactiy, curé
de Saint-Maxent, rentrait à son presbytère,
en sortant d’un office ; ii venait de prendre
congé d’une paroissienne qui l’accompagnait,
lorsque soudain une antre femme se pré-
senta devant Iniet, sans mot dire, déchargea
sur lui six coups de revolver à bout por-
tant.
Le prêtre fut atteint à l'abdomen, à la poi-
trine, aux jambes et aux bras.
Les voisins s’empressèrent autour de lui
et le transportèrent dans sou appartement.
La meurtrière, profitant du désarroi, s’en-
tait.
Plusieurs médecins appelés près du blessé
ont jugé son état très grave.
L’extractiou des six balles n’a pu être
tentée.
Le Parquet d’Abbeville s’est transporté
sur les lieux du drame.
On a de sérieuses raisons de croire que le
meurtrier de M. Desachy est un homme qui
aurait pris un déguisement féminin pour
n’être pas reconnu.
On a retroavé les douilles des six cartou-
ches.
Jusqu’à présent les recherches de la gen-
darmerie sont restées sans résultat.
Le criminel doit être nn habitant d’une
commune voisine ayant une vengeance à
.exercer contre le urètre*
A LA VERRERIE D’ALB!
ALBI. — Les trois délégués du personnel
qui ont assisté à l’assemblée générale des
actionnaires, le 5 avril dernier, rendront
compte dimanche prochain de leur mandat
à Albi.
Certains verriers auraient l’intention de
demander la démission des délégués du per-
sonnel au Conseil d’administration, afin de
provoquer une assemblée extraordinaire des
actionnaires susceptible de leur donner,
espèrent-ils, satisfaction plus complète.
LE CRIME D’ÉPINAL
NANCT. — Le carrier Emile La garde, arrêté
à Nancy sous l’inculpation d’avoir, en jan-
vier dernier, assassiné au Roulon, près d’Epi-
nal, l’encaisseur Panl Mougel, a subi, hier
matin, un nouvel interrogatoire.
Le juge d’instruction fui a fait connaî-
tre qa’il l’inculpait en outre de l’assassi-
nat du nommé Deleau, débitant à Maxér
ville, qui -fut tué et dévalisé le 23 mars
dernier.
De nombreux témoins avaieht déclaré
qu’un étranger, à mine patibulaire, avait
bu, pendant tonte la journée dn 23 mars,
dans le débit de M. Deleau. Ces témoihs
ont reconnu dans Lagarde le consomma-
teur qui disparut avant ia découverte du
crime.
L’inculpé nie ; mais on assure qu’il se-
rait bientôt confondu par des preuves maté-
rielles.
L’ASSASSINAT DE M- CADIOU
L’interrogatoire de l’Ingénieur
BREST. — Le juge d’instruction a longue-
ment interroge l’ingénieur Pierre sur sa vie
et ses antécédents.
L’ingénieur a rappelé qu’il est né en 1882
à Branville, dans l'Eure où ses parent3 diri-
gent une exploitation agricole. II a été reçu
eu d904 à l’Ecole Centrale et a obtenu son
diplôme. Il est entré ensuite dans un établis-
sement de Courbevoie. Enfin, il a été appelé
par li. Gadiou à l’usine de la Grand’Palud
en mars 1909 ; il a succédé à l’ingénieur al-
lemand Greiss qui lui a appris ies procédés
de blanchiment du coton. Ses appointements
étaient de 300 francs par mois, plus 1 et 1/2
0/0 sur les bénéfices,
Ea J9i2, l’ingénieur a songé à quitter
l’usine pour se marier, mais la jeune fille
qu’il aimait n’ayant pas voulu habiter la
Grand’Paiud, le mariage n’eut pas lieu. C’est
alors que l’ingénieur se lia avec Mlle Juiîa
Juzeau.
Son contrat devait expirer en février 4915
avec cette stipulation que pendant quinze
ans, il ne pourrait entrer dans une autre
usine de blanchiment du coton. Mais en dé-
cembre dernier, d’accord avec M. Gadiou, il
devait quitter l’usine de la Graud’Palud en
jaiilet prochain.
L’ESPIONNE ÉVâ HQRNETTER
CHERBOURG. — L’espionne allemande Éva
Horuetier a compara devant le juge d’ins-
truction .
Cette affaire viendra prochainement de-
vant le tribunal correctionnel.
TERRIBLE ACCIDENT D’AVIATION
DRESDE. — L’aviateur Reichelt ayant nne
dame comme passagère, est tombé à l’aéro-
drome de Kaditz, le moteur ayant fait explo-
sion.
Les deux personnes ont été tuées.
L’EXPLOSION DU DIRIGEABLE ITALIEN
MILAN. — L’ètat.des blessés dans l’acci-
dent du dirigeable Citta di Milano est satis-
faisant ; l’un d’eux reste toutefois dans nn
état désespéré.
De nombreux .curieux se sont rendus sur
les lieux de l’accident ; un service d’ordre a
dû être organisé.
Le major. Deifabro, commandant du diri-
geable, a dirigé les travaux de recherche des
débris de l’appareil détruit.
Le Comte de Turin est arrivé à Canin à
2 heures de l’après-midi avec un aide de
camp. Il s’est immédiatement rendu à Casci-
na-Novella, où il s’est entretenu longuement
avec le major Deifabro. Il s’est vivement
intéressé aux détails qui lui étaient donnés.
Il a examiné avec attention ies débris de l’ap-
pareil.
Le Prince est ailé ensuite à l’hôpital pônr
visiter les blessés qui y sont soignés, puis il
est reparti pour Milan.
Le dirigeable a été complètement démonté.
LIS AFFAIRES DE MAROC
L’Appareil des Aviateurs assassinés
est retrouvé
RABAT. — L’appareil du capitaine aviateur
Hervé a été retrouvé intact a vingt kilomè-
tres au Sud du poste de Tadders.
Un détachement a ramené l’aéroplane.
La Situation
FEZ. — Les nouvelles sont assez satisfai-
santes. Le calme règne autour de Zraka, ce-
pendant, l’ennemi est visible dans les envi-
rons.
La propagande dn Roghi continue avec
succès.
Au Nord de Fez, la situation est nn peu
troublée.
RABAT. — Le général Gonrand est parti
pour Fez hier soir.
Ou mande de Fez qu’à Brarka la situation
n’est pas changée.
L’ennemi surveille le poste.
Les groupes mobiles des commandants De
Rigouin et Petitdemange ont opéré leur jonc-
tion à Azroa.
Les régions traversées sont calmes.
Le groape du -commandant De Rigouin
partirait pour Tigrin où il camperait.
UNE GREVE A SALONIQUE
SALONIQUE. — La grève générale, compre-*
nant cinquante mille onvrlers employés à la-
fabrication des tabacs. « éclaté à Salônique,
Draina et Gavaila,
ALPHONSE XIII GRACIE
HUIT CONDAMNES A MORT
MADRID.,— Le roi Alphonse XIII, à l’occa-
sion du Vendredi-Saint, a gracié 8 condam-
nés à mort, 7 civils et un soldat indigène.
Ce dernier avait été condamné à la peine
capitale, pour avoir tué, à Melilla, un ser-
gent et nn caporal.
LES ÉVÉNEMENTS DU MEXIQUE*
ET L’ESPAGNE
MADRID. — M. Dato, président du Conseil,
recevant les journalistes, leur a déclaré que
si ia situation actuelle au Mexique se prolon-
geait, le gouvernement espagnol demande-
rait aux Cortès le vote des crédits nécessaires
an rapatriement des sujets espagnols qui le
désireraient.
tr -flgllt — ri
LES ARMEMENTS EN RUSSIE
SAINT-PÉTERSBOURG. — La Douma d’empire
a voté hier des crédits s’élevant à 10,033,519
roubles pour les travaux de construction à
effectuer dans les ports de gnerre, pour l’on-
tiliage des ateliers et l’étabiisssement da
docks à sec.
Elle a aussi voté à des conditions détermi-
nées des crédits s’élevant à 77,750,549 rou-
bles pour la construction de navires do
guerre et l’outiiiage des usines du ministère
de la marine en 1914, conformément an pro-
gramme concernant les constrnctious nava-
les à effectuer dans un délai de 5 ans. Elle
s’est ensuite ajournée an 23 avril.
LA SANTÉ DU ROI DE SUÈDE
STOCKHOLM. — On publie le bulletin de
santé suivant :
« Cette nnit, le roi a dormi trois henres. U
a éprouvé quelque souffrance, mais la cica-
trisation n’a pas été troublée. Le roi a pu
prendre sans Inconvénient de l’eau et an.
thé. a
Admlnislrateor-Délégué-Gérant
O. RANDOLET
Administration, Impressions it Annonces, TÊL. 10,47
35, Bue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus tort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
J.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone t 14,80
b'eorétaire Général; TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél, 7.60
iSxWK’OÎVCiJBS
AU HAVRE..77* BUREAU DU JOURNAL, 112, bouF de Strasnourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS..../T,. J seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal. ,
la PETIT HA VUE est désigné pour tes Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS MOIS SIX MOIS UN AN
Le Havre, la Seine-InférieUre, l’Eure, - Kn w. * « B.
l’Oise et la Somme 50 ° Fr- a ® Fr-
Union Postale 40 » 20 Fr. 4.0 »
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous tes Bureaux de Poste de Frar.ee
Bulletin politique
L’IEtivre de la Législature
ET LES JLECTIONS
C La législature est arrivée à son terme,
G’êSt le moment, an début de la période
électorale, de résumer ses tendances et son
oeuvre. Pour la netteté des positions à
prendre, quelques considérations, à ce
sujet, sont nécessaires;
La Chambre qui finit n’a pas eu de majo-
rité stable et organisée : elle a eu plusieurs
majorités diverses sur des questions diffé-
rentes.vD’où la difficulté d’analyser son es-
prit véritabhret de juger sainement la por-
tée de son action. Examinons tour à tour
son attitude dans les questions de la
réforme électorale, de la loi militaire, de
l’impôt sur le revenu, de la laïcité.
• La Réforme électorale a été votée par la
Chambre à une grosse majorité, composée
de la Droite, du Centre, d’une partie de la
Gauche et des socialistes. Majorité numé-
rique importante (une centaine de voix),
mais dont la composition disparate dimi-
nuait l’autorité : on n’imagine pas en effet
un ministère gouvernant avec un ensemble
de partisans aussi bariolé. Si l’on ajoute
que la grave question des « restes » n’était
pas sérieusement élucidée, on ne peut
s’étonner de la résistance du Sénat. La vé-
rité est que la question de principe reste
entière, avec toute sa force, mais que les
modalités d’application ne sont pas encore
au point d’une façon qui les rende entière-
ment satisfaisantes. Nous dirons notre pen-
sée en concluant que la R. P. n’est nulle-
ment une question du passé qu’il faut
abandonner, mais une question d’avenir
qu’il faut étudier encore.
C’est une majorité différente qui a voté
la loi de trois ans. Aux élections de 1910
on ne prévoyait pas que la question serait
posée : la loi de deux ans était populaire
(au moins par comparaison avec celle qui
l’avait précédée), elle avait été, en 1905,
approuvée par la presque unanimité du
Parlement ; nul ne songeait à une modifi-
cation dans le sens d’une aggravation. En
présence d’armements allemands qui rom-
paient un équilibre militaire dont dépend
la sauvegarde de la paix européenne, la
Chambre, bien que sans mandat explicite
sur le sujet, n’a pas hésité à se prononcer
pour l’augmentation de la durée du service.
C’est la plus belle page de la législature,
car il ne s’est pas agi (comme certains l’au-
raient voulu) d’une querelle de parti, mais
d’un acte national. Avant tout, que la
France vive! Tel a été l’argument suprême.
Nous regrettons qu’une partie importante
de la Gauche ne l’ait pas compris. Mais
nous constatons au moins que la plupart de
ses chefs responsables, le président du
Conseil en tête, M. Doumergue, ont voté
les trois ans. Nous constatons également
que la révolte de l’opinion, qu’on nous
avait annoncée, ne s’est pas produite. Sui-
vant la vigoureuse expression de Hervé,
« nos paysans aiment encore mieux les
trois ans que l’invasion ». Nous sommes
fiers, dans ce journal, de nous être associés
à cette campagne vraiment nationale. Mais
qu’il soit bien entendu que notre point de
Vue, dans l’affaire, est exclusivement na-
tional. Toutes nos sympathies vont à une
diminution du service militaire, dès qu’il
sera possible.
Sur l’impôt sur le revenu, c’est encore
nne majorité différente qui se révèle. L’im-
pôt sur le revenu a été, en 1906 et 1910,
préconisé par une grosse majorité des dé-
putés élus. Il y a un désir général d’une
refonte de nos contributions, qui se mani-
feste par l’importance des majorités parle-
mentaires toutes les fois qu’on vote sur
« l’ensemble ». Mais rien de vague comme
cette expression : l’impôt sur le revenu.
Nous avons expliqué ici-même, dans deux
articles, quels étaient, à cet égard, nos
principes. Nous voulons la justice fiscale,
mais nous sommes résolument opposés à ce
que, sous prétexte de réforme, l’inquisition
du fisc s’établisse dans nos moeurs politi-
ques. Sur ce point, à la suite de M. Jules
Siegfried, qui récemment encore, à la
Chambre, luttait contre les vexations de la
déclaration contrôlée, nous continuerons
de protester et la question sera posée de-
vant les électeurs. Ce n’est pas dans une
grande ville commerciale comme le Havre
que nous redoutons, dans l’espèce, de n’être
pas suivis.
Là division des partis sur la question de
la laïcité se présente enfin d’une façon dif-
férente encore. A l’exception de la Droite
pure et d’un petit groupe de violents à
l’Extrême-Gauche, il y a une volonté géné-
rale de maintenir sans aggravation et d’ap-
pliquer fermement les lois de laïcité exis-
tantes, mais sans vexations ni provocations
blessantes et surtout sans aucune pensée
de persécution ou d’intolérance.
Le caractère disparate des majorités par-
lementaires qui ont approuvé ces différents
points de vue souligne l’extrême confusion
actuelle de la vie politique française. La
R. P. a été votée par la coalition que nous
avons analysée plus haut ; la loi de trois
ans par le Centre, les éléments gouverne-
mentaux de la Gauche et la Droite ; l’im-
pôt sur le revenu par les socialistes, la
Gauche, une partie du Centre ; la politique
laïque enfin s'appuie sur le Centre et la
Gauche. C’est à ne pas s’y reconnaître, sur-
tout si l’on songe que la même législature
a soutenu tour à tour des ministères com-
me ceux de MM. Poincaré, Rriand et Bar-
thou et comme ceux de MM. Monis et Dou-
mergue.
La vérité est qu’il n’y a plus de partis
organisés ou plutôt que les vieux partis ne
répondent plus aux exigences actuelles.
Nous avons vu, depuis huit ans, trop de
députés socialistes ou même radicaux élus
par les voix de la Droite pour prendre au
sérieux certaines excommunications de la
rue de Valois. Nous avons aussi constaté
trop souvent que le fameux programme de
Pau est honteusement mis en poche par
ceux mêmes qui l’ont signé, dès l’instant
qu’ils sollicitent des voix. Le public, qui
est bon enfant mais qui n’est pas naïf et qui
finit par devenir sceptique, se lasse des
rodomontades de Comités. Il exige finale-
ment que l’intérêt de parti (légitime quand
il reste dans sa sphère) fasse place à l’inté-
rêt général et à l’intérêt national quand
c’est nécessaire. Il veut que ses élus de de-
main aient, sur les questions pendantes,
non pas des réponses de trompe-l’oeil mais
des solutions de gouvernement. Nous ap-'
prouvons entièrement cette manière de
voir, et c’est à 'ce point de vue que nous
essaierons de nous placer dans la période
électorale qui s’ouvre.
P. H.
LES AFFAIRES Dïï MAROC
Un Engagement Espagnol
Tanger, iO avril.
On annonce de Tetonan qa’ane reconnais-
sance partie de Lauxim pour Samsa a été
violemment attaquée par un gros détache-
ment de montagnards.Après un engagement
qui dura quelques hautes, les agresseurs re-
foulés prirent ta fuite dans diverses direc-
tions, Les Espagnols sont rentres au camp,
en ramenant quatre morts et neuf blessés.
DOGMATISME
Ne craignez rien. Ce n’est pas une
nouvelle « homélie » ; j'avoue cepen-
dant que cela se rattache à mon arti-
cle d’hier. A vrai dire, je n’étais pas
sans inquiétude en le relisant le ma-
tin (car j’ai la faiblesse de me lire,
dans le journal, pour voir « comment
ça fait » ). Je me disais : je vais être
pris à partie par les libres-penseurs
pour mes propos trop religieux, et par
les catholiques pour mes dangereuses
hérésies.
Or, c’est d’un troisième côté qu’est
venu l’attaque : j’ai reçu une longue
épitre d’un positiviste convaincu qui
me reproche courtoisement « de faire
célébrer par des positivistes athées la
mémoire du grand mort » dont je
parlais.
Cela m’a vexé doublement, d'abord
parce que j’ai beaucoup d’estime pour
mon correspondant, et puis parce que
je m’imaginais connaître un peu Au-
guste Comte. Mais, la vérité avant
tout, et je donnerai à mon contradic-
teur la satisfaction qu’il réclame en
lui concédant que son « maître » s’est
défendu d’être « athée » et que dans
le calendrier d’Auguste Comte le nom
de Jésus- Christ ne figure pas.
Cependant si mon correspondant a
raison, je crois que je n’ai pas tort non
plus ; sans vouloir entreprendre ici lin
débat « théologo-philosophique » qui
ne serait pas de mise, je rappellerai
deux faits qu’il ne contredira pas :
d’abord, les positivistes ne croient pas
en Dieu — d’autre part, le -fameux
calendrier des grands serviteurs de
l’humanité comprend les noms de
Saint Jean-Baptiste, de Saint Luc,
de Saint Jacques, de Saint Paul qui
comptent tous, si je ne m’abuse, parmi
les «..fondateurs, dit- Christianisme
selon l’expression que j’employais hier.
Mon erreur a été de ne pas parler
en positiviste orthodoxe ; je n’avais
songé qu’à m’inspirer d'un bon exem-
ple, mais, pour lés « purs », vous au-
riez le droit d’ajouter au calendrier
tous les grands petits hommes de notre
temps et tous les héros de l’antiquité,
mais pas Jésus-Christ, parce que le
« Maître » qui accueillait Promé-
thée, Sésostris et Abraham, considé-
rait le Christ comme une « insuffi-
sante fiction ». Avouerais-je que je
me doutais dès hier de mon hérésie,
mais je m’en consolais en parlant de
choses chrétiennes d’une façon tout
aussi peu orthodoxe.
Ce ne serait vraiment pas la peine
de nous être affranchis du dogmatisme
ecclésiastique pour retomber dans un
nouveau dogmatisme philosophique,
proclamé par quelque pape, fût-ce Au-
guste Comte l
Il est vrai que le dogmatisme est
une plaie qui s’étend partout, dans
notre pays, et dont nous pouvons dif-
ficilement nous guérir. Il semblerait\
presque que nous ne puissions progres-
ser qu’en passant d’un dogmatisme à
l’autre : ce qui nous séduit trop sou-
vent ce n’est pas une doctrine large,
mouvante et féconde comme la vie
elle-même, c’est une nouvelle doctrine
déjà rigide et fermée à substituer à
une autre jusqu’à ce qu’elle devienne
caduque à son tour.
Ce qui se passe dans le domaiqe de
la pensée, se retrouve également en
politique et dans la vie sociale : com-
bien de dogmes théoriques nous em-
pêchent de réaliser des réformes pra-
tiques ! Le dogme intangible de la dé-
mocratie, nous empêche de réaliser la
démocratie, car celle-ci a été faite
« Dieu » avant même d’avoir acquis
les qualités de l’homme. Il faudrait
cependant savoir si c'est une idole de-
vant laquelle nous devons nous pros-
i terner ou une forme supérieure d’hu-
manité à laquelle nous devons nous
■ élever par un laborieux effort d’édu-
cation mutuelle.
L’exemple le plus parfait du dog-
matisme que nous déplorons c’est le
socialisme ; si, renonçant à ses systè-
mes utopiques et intransigeants, il
avait employé ses trésors d’énergies
généreuses à la réalisation des mo-
destes progrès quotidiens, que n’au-
rait-ilfait depuis qu’il lutte /
Enfin, pour ne citer qu’un exemple
précis, si nos législateurs n’avaient
pas été hypnotisés par le dogme de
l’impôt sur le revenu avec déclaration
contrôlée, depuis longtemps déjà ils
auraient rénové notre système fiscal
dont l’iniquité ne fait doute pour per-
sonne ; étape par étape, avec la sûreté
que donne l’expérience, ils auraient
réalisé cette fameuse réforme que nous
sommes encore réduits à contempler
dans les nuées, comme les Tables de
la Loi, sur le Sinaï.
CASPAR-JORDAN. ,
LA
CÉCM® fies Accords Fraco-Tro
Les accords franco-turcs visant l’émission
de l’emprunt turc et certaines facilités don-
nées au gouvernement turc au point, de vne
financier,ainsi que les concessions de nature
économique accordées par le gouvernement
ottoman à des groupes français, ont été. pa-
raphés par M. Doumergue, président du
Conseil, ministre des affaires étrangères, et
par Djavid bey, ministre des finances de
l’empire ottoman, en présence de M. de
Margerie, directeur des affaires politiques et
commerciales, chef du cabinet du ministre,
q ui avait été chargé de suivre les négocia-
tions avec l’assistance de M. Ponsot, consul
de France.
La France obtient, par l'accord économi-
que qui vient d être conclu, lés concessions
de chemins de fer suivantes :
1» D’une voie fériée reliant Samsoun, Si-
vas, ICharpout et Arghana ;
2» D’une voie ferrée reliant Arghana, Bi-
tlis et Van. La voie ferrée française rencon-
trera à Arghana la voie ferrée allemande Ar-
ghana-Diarbekir ;
3° D'une voie ferrée reliant Trébizonde et
Erzeroum ;
4» D’une voie ferrée reliant Erzeroum, Er-
zinghian et Sirop ;
5» D’une voie ferrée partant d’un point
sur la ligne Samsoun-Sivas et allant à Kasta-
mouni.
Enfin, la Porte accorde la concession en
Syrie d’une voie ferrée allant de Rayak à
Ramleh, à mi-chemin de Jaffa et de Jérusa-
lem. On espère que le gouvernement britan-
nique consentira éventuellement à un em-
branchement avec le réseau égyptien.
La Porte accorde aussi des concessions
pour les ports de Jaffa, Caïfta et Tripoli
d’Asie sur la Méditerranée, et pour les ports
d’Inéboli et Héraclée sur la mer Noire.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
1>ÏI Avril J.911
CANDIDATS RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
l" Circonscription. dLu "Ktavre
JULES SIEGFRIED
AEWCÏEM MINI§TRE
DÉPUTÉ SOIUTATsTT
' "v ' V - •’
1 1 - ■ , •' 1 . , ■ 7 ' -i 1 ——^-3
S« Circonseripîioji d.u Havre
PAUL CLOAREC
CAPITAINE DE FRÉGATE DE RÉSERVE
Aneien Directenr cte la « Ligue Marîllme »
Circonscription du Havre
GEORGES BUREAU
DÉPUTÉ! SOPLTAINTT
Voyages et Villégiatures
de M. Poincaré
Nous avons dit à plusieurs reprises que le
président de la République, interrompant sa
villégiature à Eze-les-Pins, pour recevoir of-
ficiellement les souverains anglais, sera de
retour à Paris, le 20 avril. Mais il n’y fera
qu’un court séjour.
Après avoir pris part, le 26, au premier
tour de scrutin pour les élections législati-
ves, il repartira le lendemain pour Eze-les-
Pins.
Il quittera définitivement la Côte d’Aznr le
12 mai : il doit, en effet, être à Paris pour
l’arrivée du roi et de ia reine de Danemark
le 14 mai.
Dés que les souverains seront partis, M.
Poincaré entreprendra' une série de voyages
officiels en Fiance et à l’étcangsr.
Tout d’abord il ira à Lyon inaugurer
l’Exposition universeiie : son séjour durera
du 22 au 24 mai. De retour à Paris, il repa-
rtira presque aussitôt pour la Bretagne ou ii
demeurera 4 jours, visitant en automobile la
plupart des stations balnéaires de ia côte
septentrionale.
Après avoir tonché barre à Paris, M. Poin-
caré sera le 7 juin à Rouen, où il présidera
les têtes de l’Union des Sociétés d’équitation
militaire et le Concours national et interna-
tional de tir.
Vers la fia de juin —mais la date n’est
pas encore arrêtée définitivement— M. Poin-
caré doit visiter Epernay et y poser la pre-
mière pierre du notivel Hôtel de Ville ; il
profiterait de cette circonstance pour passer
quelques heures à Montmiraii qui célébre-
rait, à ce moment, l’anniversaire des com-
bats de la campagne de France.
Le voyage en Russie aura lieu dans ia se-
conde quinzaine de juillet.
Ensuite il prendra un pen de repos dans
sa propriété du « Clos » à Sampigny, qu’il
quittera à la fin d’août pour entreprendre
une randonnée en automobile dans ies Al-
pes, l’Ardèche et la Drôme. Cette excursion
durera 10 à 12 jours.
Enfin, vers la fin septembre, M. Poincaré
doit aller à Brest et à Lorient.
Tels sont les principaux voyages que le-
président effectuera d’ici l’automne pro-
chain.
1. Fabre est nommé Premier Présidant
A -N X SZ
- D’après le décret en préparation au minis-
tère de ia justice, qui pourvoit au remplace-
ment du procureur général à Paris, M. Fabre
est nommé premier présidant de ia Cour
d’appel d’Aix. C'est à cette Conr que M Fa-
bre a débuté dans ia magistrature comme
substitut du procureur de la Républiqué, il
y a trente-trois ans ; et c’est ce poste, entre
ceux qui lui avaient été proposés par le gar-
de des sceaux au cours de longs pourparlers
dont nous avons rendu compte, que M. Fa-
bre, qui est originaire d’Aix, a préféré.
M. Giraud, que remplace M. Fabre à la tête
de la Cour d’appel u’Aix, est nommé, d’au-
tre part, conseiller à la Cour de cassation ea
remplacement de M. Herbaux, nommé pro-
cureur général à Paris.
Ces nominations ne seront officielles que
dans quelques jours, les decrets concernant
cet important mouvement étant encore en
préparation à la chancellerie.
Quant à M. Bidault de l’Isle, président de
chambre à la Cour de Paris, il est déféré au
conseil supérieur de la magistrature.
Du Français flêsépilré mutile
des Moments à Min
Au cours de ia nuit de jeudi à vendredi,
quatre monuments de l’allée de ta Victoire,
à Berlin, ont été mutilés : les becs de plu-
sieurs aigles eu marbre faisant partie de
l'ornementation ont été gravement endom-
magés, et les débris en ont été réduits en
miettes.
On a arrêté un individu que l’on soup-
çonne d’êire l’auteur de cet attentat : ii
avait, en effet, à peu près au moment où
celui-ci fut commis, franchi la chaîne qui
entoura l’un des monuments. On a trouvé
snr lui une pierre de grosseur moyenne et
un couteau.
L’auteur présumé de cet acte de vanda-
lisme a été interrogé par le commissaire de
police et a déclaré se nommer Antoine As-
tier, né le 20 juin 1873 à Vitry, et être mé-
decin de la marine en retraite.
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
DÉPLACEMENTS MINISTÉRIELS
M. Raoul Péret, ministre dn commerce, est
parti hier soir pour la Vienne, se rendant
dans sa circonscription.
M. Malvy, ministre de l’intérieur, quittera
Paris aujourd’hui pour se rendre également
dans sa circonscription où il restera une hui-
taine de jours.
UN ANCIEN MÉDECIN MILITAIRE
EN COUR D’ASSISES
r ALGER. — On se rappelle le drame de Bli-
dah dans lequel, le 28 décembre 1912, i’an-
ciéu médecin militaire Battut tua un officier
de chasseurs d’Afrique, le lieutenant Gavet,
et ensuite sa propre femme.
La Cour d’assises vient de rendre son arrêt
dans cette affaire.
L’ancien médecin est condamné à 10 ans
do réclusion.
Le verdict a retenu le meurtre du lieute-
nant Gavet et répondu négativement pour le
meurtre de Mme Battut. Le jury a également
rejeté la préméditation.
La partie civile a obtenu le franc de dora-
mages-intéj’êts qu’elle réclamait au nom de
la famille Gavet.
UNE DISCUSSION ENTRE
DEUX ALLEMANDS ET UN SOLDAT
i REIMS. — Un cavalier du 16® dragons se
trouvait dans un café de Reims avec deux
Allemands nommés Karl Scharf et Cunéo
JVasserbos qui lui offraient de nombreuses
consommations. Soudain, une discussion
jSClata et les trois hommes furent conduits
{tu poste,
QB. assùra que l’enquête aurait établi aue
les deux Allemands avaient offert au mili-
taire de lui procurer les moyens de déserter
et que celui-ci s’était fâché, ce qui avait
amené l'incident.
L’enquête a également établi que ces Alle-
mands travaillaient dans nne fabrique alle-
mande installée à Reims depuis peu.
L’enqaêie se poursuit.
UN INCONNU TIRE SIX COUPS
DE REVOLVER SUR UN PRÊTRE
AMIENS. — Hier soir, l’abbé Desactiy, curé
de Saint-Maxent, rentrait à son presbytère,
en sortant d’un office ; ii venait de prendre
congé d’une paroissienne qui l’accompagnait,
lorsque soudain une antre femme se pré-
senta devant Iniet, sans mot dire, déchargea
sur lui six coups de revolver à bout por-
tant.
Le prêtre fut atteint à l'abdomen, à la poi-
trine, aux jambes et aux bras.
Les voisins s’empressèrent autour de lui
et le transportèrent dans sou appartement.
La meurtrière, profitant du désarroi, s’en-
tait.
Plusieurs médecins appelés près du blessé
ont jugé son état très grave.
L’extractiou des six balles n’a pu être
tentée.
Le Parquet d’Abbeville s’est transporté
sur les lieux du drame.
On a de sérieuses raisons de croire que le
meurtrier de M. Desachy est un homme qui
aurait pris un déguisement féminin pour
n’être pas reconnu.
On a retroavé les douilles des six cartou-
ches.
Jusqu’à présent les recherches de la gen-
darmerie sont restées sans résultat.
Le criminel doit être nn habitant d’une
commune voisine ayant une vengeance à
.exercer contre le urètre*
A LA VERRERIE D’ALB!
ALBI. — Les trois délégués du personnel
qui ont assisté à l’assemblée générale des
actionnaires, le 5 avril dernier, rendront
compte dimanche prochain de leur mandat
à Albi.
Certains verriers auraient l’intention de
demander la démission des délégués du per-
sonnel au Conseil d’administration, afin de
provoquer une assemblée extraordinaire des
actionnaires susceptible de leur donner,
espèrent-ils, satisfaction plus complète.
LE CRIME D’ÉPINAL
NANCT. — Le carrier Emile La garde, arrêté
à Nancy sous l’inculpation d’avoir, en jan-
vier dernier, assassiné au Roulon, près d’Epi-
nal, l’encaisseur Panl Mougel, a subi, hier
matin, un nouvel interrogatoire.
Le juge d’instruction fui a fait connaî-
tre qa’il l’inculpait en outre de l’assassi-
nat du nommé Deleau, débitant à Maxér
ville, qui -fut tué et dévalisé le 23 mars
dernier.
De nombreux témoins avaieht déclaré
qu’un étranger, à mine patibulaire, avait
bu, pendant tonte la journée dn 23 mars,
dans le débit de M. Deleau. Ces témoihs
ont reconnu dans Lagarde le consomma-
teur qui disparut avant ia découverte du
crime.
L’inculpé nie ; mais on assure qu’il se-
rait bientôt confondu par des preuves maté-
rielles.
L’ASSASSINAT DE M- CADIOU
L’interrogatoire de l’Ingénieur
BREST. — Le juge d’instruction a longue-
ment interroge l’ingénieur Pierre sur sa vie
et ses antécédents.
L’ingénieur a rappelé qu’il est né en 1882
à Branville, dans l'Eure où ses parent3 diri-
gent une exploitation agricole. II a été reçu
eu d904 à l’Ecole Centrale et a obtenu son
diplôme. Il est entré ensuite dans un établis-
sement de Courbevoie. Enfin, il a été appelé
par li. Gadiou à l’usine de la Grand’Palud
en mars 1909 ; il a succédé à l’ingénieur al-
lemand Greiss qui lui a appris ies procédés
de blanchiment du coton. Ses appointements
étaient de 300 francs par mois, plus 1 et 1/2
0/0 sur les bénéfices,
Ea J9i2, l’ingénieur a songé à quitter
l’usine pour se marier, mais la jeune fille
qu’il aimait n’ayant pas voulu habiter la
Grand’Paiud, le mariage n’eut pas lieu. C’est
alors que l’ingénieur se lia avec Mlle Juiîa
Juzeau.
Son contrat devait expirer en février 4915
avec cette stipulation que pendant quinze
ans, il ne pourrait entrer dans une autre
usine de blanchiment du coton. Mais en dé-
cembre dernier, d’accord avec M. Gadiou, il
devait quitter l’usine de la Graud’Palud en
jaiilet prochain.
L’ESPIONNE ÉVâ HQRNETTER
CHERBOURG. — L’espionne allemande Éva
Horuetier a compara devant le juge d’ins-
truction .
Cette affaire viendra prochainement de-
vant le tribunal correctionnel.
TERRIBLE ACCIDENT D’AVIATION
DRESDE. — L’aviateur Reichelt ayant nne
dame comme passagère, est tombé à l’aéro-
drome de Kaditz, le moteur ayant fait explo-
sion.
Les deux personnes ont été tuées.
L’EXPLOSION DU DIRIGEABLE ITALIEN
MILAN. — L’ètat.des blessés dans l’acci-
dent du dirigeable Citta di Milano est satis-
faisant ; l’un d’eux reste toutefois dans nn
état désespéré.
De nombreux .curieux se sont rendus sur
les lieux de l’accident ; un service d’ordre a
dû être organisé.
Le major. Deifabro, commandant du diri-
geable, a dirigé les travaux de recherche des
débris de l’appareil détruit.
Le Comte de Turin est arrivé à Canin à
2 heures de l’après-midi avec un aide de
camp. Il s’est immédiatement rendu à Casci-
na-Novella, où il s’est entretenu longuement
avec le major Deifabro. Il s’est vivement
intéressé aux détails qui lui étaient donnés.
Il a examiné avec attention ies débris de l’ap-
pareil.
Le Prince est ailé ensuite à l’hôpital pônr
visiter les blessés qui y sont soignés, puis il
est reparti pour Milan.
Le dirigeable a été complètement démonté.
LIS AFFAIRES DE MAROC
L’Appareil des Aviateurs assassinés
est retrouvé
RABAT. — L’appareil du capitaine aviateur
Hervé a été retrouvé intact a vingt kilomè-
tres au Sud du poste de Tadders.
Un détachement a ramené l’aéroplane.
La Situation
FEZ. — Les nouvelles sont assez satisfai-
santes. Le calme règne autour de Zraka, ce-
pendant, l’ennemi est visible dans les envi-
rons.
La propagande dn Roghi continue avec
succès.
Au Nord de Fez, la situation est nn peu
troublée.
RABAT. — Le général Gonrand est parti
pour Fez hier soir.
Ou mande de Fez qu’à Brarka la situation
n’est pas changée.
L’ennemi surveille le poste.
Les groupes mobiles des commandants De
Rigouin et Petitdemange ont opéré leur jonc-
tion à Azroa.
Les régions traversées sont calmes.
Le groape du -commandant De Rigouin
partirait pour Tigrin où il camperait.
UNE GREVE A SALONIQUE
SALONIQUE. — La grève générale, compre-*
nant cinquante mille onvrlers employés à la-
fabrication des tabacs. « éclaté à Salônique,
Draina et Gavaila,
ALPHONSE XIII GRACIE
HUIT CONDAMNES A MORT
MADRID.,— Le roi Alphonse XIII, à l’occa-
sion du Vendredi-Saint, a gracié 8 condam-
nés à mort, 7 civils et un soldat indigène.
Ce dernier avait été condamné à la peine
capitale, pour avoir tué, à Melilla, un ser-
gent et nn caporal.
LES ÉVÉNEMENTS DU MEXIQUE*
ET L’ESPAGNE
MADRID. — M. Dato, président du Conseil,
recevant les journalistes, leur a déclaré que
si ia situation actuelle au Mexique se prolon-
geait, le gouvernement espagnol demande-
rait aux Cortès le vote des crédits nécessaires
an rapatriement des sujets espagnols qui le
désireraient.
tr -flgllt — ri
LES ARMEMENTS EN RUSSIE
SAINT-PÉTERSBOURG. — La Douma d’empire
a voté hier des crédits s’élevant à 10,033,519
roubles pour les travaux de construction à
effectuer dans les ports de gnerre, pour l’on-
tiliage des ateliers et l’étabiisssement da
docks à sec.
Elle a aussi voté à des conditions détermi-
nées des crédits s’élevant à 77,750,549 rou-
bles pour la construction de navires do
guerre et l’outiiiage des usines du ministère
de la marine en 1914, conformément an pro-
gramme concernant les constrnctious nava-
les à effectuer dans un délai de 5 ans. Elle
s’est ensuite ajournée an 23 avril.
LA SANTÉ DU ROI DE SUÈDE
STOCKHOLM. — On publie le bulletin de
santé suivant :
« Cette nnit, le roi a dormi trois henres. U
a éprouvé quelque souffrance, mais la cica-
trisation n’a pas été troublée. Le roi a pu
prendre sans Inconvénient de l’eau et an.
thé. a
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.52%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.52%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k1721013/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k1721013/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k1721013/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k1721013
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k1721013
Facebook
Twitter