Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-04-09
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 avril 1914 09 avril 1914
Description : 1914/04/09 (A34,N11934). 1914/04/09 (A34,N11934).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
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Le Petit Havre
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Bulletin de l'Etranger
La Nouvelle Politique
Extérieure de l'Italie
L’Italie, qui pendant les premières an-
nées du XXe siècle avait mené entre les
deux systèmes diplomatiques européens un
savant jeu de bascule, s’oriente décidément
aujourd’hui vers la Triple Alliance. A quoi
bon atténuer la gravité du fait par des phra-
ses faciles sur la communauté de civilisa-
tion latine, sur la parenté de race ? Mieux
vaut regarder ia réalité en face et tâcher de
comprendre les causes et les conséquences
de ce qu’on peut, sans exagération, appeler
la nouvelle politique extérieure de l’Italie.
Depuis la constitution de l’unité ita-
lienne, les rapports franco-italiens n’ont
jamais été d’une parfaite cordialité. Sans
parler du poids de la reconnaissance, tou-
jours lourd à porter pour l’obligé, l’Italie
n’a pour ainsi dire pas cessé de nous crain-
dre ou de nous jalouser. Il y eut d’abord, à
la fin de l’Empire et surtout au commence-
ment de la République,4a terreur d’un ré-
tablissement du pouvoir temporel avec le
concours français . quand nos voisins
voyaient se dessiner les chances d’une res-
tauration monarchique en France, ou sim-
plement s’affirmer les menaces cléricales
du 24 Mai et du 16 Mai, ils ne pouvaient
évidemment que se méfier de nous. Quand
la victoire républicaine des 363 eut écarté
ce péril, ce fut autre chose : le machiavé-
lisme de Bismarck nous poussait en Tuni-
sie, et il n’est pas excessif de dire que la
fureur italienne de ce fait dure encore.
C’est bien du reste ce qu’avait voulu l’Al-
lemagne, qui attirait ainsi, en 1883, l’Italie
dans la Triple-Alliance et l'y retient encore
aujourd’hui.
Mais la Triple Alliance, sous son ancien-
ne forme (car elle semble devoir en chan-
ger, et c’est le noeud de la situation ac-
tuelle), restait sans pouvoir et sans action
dans la Méditerranée. Triplicienne dans sa
politique continentale, l’Italie ne trouvait,
chez ses alliés, aucun appui dans sa politi-
que méditerranéenne. Pour s’emparer de la
Libye, traditionnel objet de son ambition de-
puis que la Tunisie lui avait échappé, force
lui était donc de s’entendre avec la France
et l’Angleterre. Ce fut l’origine des accords
par lesquels elle donnait à la France son
appui diplomatique au Maroc, en échange
de sa liberté d’action en Tripoli. De 1909
et surtout de 1904 à 1912, il. y eut en fait
une véritable amitié politique franco-ita-
lienne.' i
L’opinion française, pendant cette pé-
riode de détente, s’accoutuma un peu trop
vite à la pensée que l’Italie se détachait de
la Triplice. En réalité, l’Italie voyait sur-
tout dans ses accords méditerranéens l’ex-
pédient diplomatique d’un jour, destiné à
disparaître dès que le but serait atteint. La
guerre tripolitaine en effet n’était même
pas terminée que déjà la fragile amitié
franco-italienne avait vécu. D’accord avec
l’Angleterre, nous essayâmes bien de re-
nouveler sous une autre forme les anciens
accords marocain et tripolitain : il fut
sérieusement question, en 1912, de con-
clure une entente à trois, par laquelle la
France, l’Angleterre et l’Italie se fussent
garanti mutuellement leurs possessions
dans la Méditerranée. Mais le projet n’a-
boutit pas, probablement parce que l’Italie
entrevoyait, dès ce moment, l’activité pro-
chaine de la Triplice dans la Méditerranée.
C’çst en effet à l’Allemagne, non à la
France et à l’Angleterre, que le gouverne-
ment de Rome demande maintenant son
appui direct et effectif, soit pour la garan-
tie des conquêtes déjà faites, soit pour la
réalisation des nouvelles ambitions ita-
liennes qui se dessinent. La Triple Alliance
a été renouvelée, sans tirage, en 1912.
Malgré les inévitables et éternelles que
relies austro-italiennes, elle fait preuve en
ce moment d’un renouveau de vitalité.
Le programme de l’Italie n’est du reste
plus un mystère. La conquête de Tripoli
n’est pas considérée par elle comme le cou-
ronnement mais comme le début d’une po-
litique qu’on pourrait qualifier d’impéria-
lisme méditerranéen. Le marquis di San
Giuliano, ministre des affaires étrangères
(maintenu dans le nouveau cabinet Salan-
dra), s’en ést fait le plus actif avocat, et la
popularité dont il jouit dans les milieux
diplomatiques allemands prouve à quel
point il est étroitement d’accord avec ses
alliés. Non content de s’établir militaire-
ment en Lybie, l’Italie, que l’occupation de
l’Archipel a mise en goût, veut aujourd'hui
prendre pied en Asie-Mineure et acquérir
une place prépondérante dans la Méditer-
ranée orientale.
Tous les efforts de la diplomatie italienne
visent actuellement à obtenir, en échange
de l’évacuation des Iles, de larges avantages
économico-politiques en Turquie d’Asie.
La presse romaine ne cherche nullement à
dissimuler ni même à atténuer l’étendue de
ces ambitions : « Désormais, écrit le Cor-
riere délia Sera du 26 mars, les grandes
Puissances ont assumé dans l’Empire otto-
man des entreprises gigantesques. L’Italie
est arrivée la dernière dans cette concur-
rence économique, mais la situation qu’elle
occupe dans la Méditerranée, les exigences
mêmes de la politique mondiale l’obligent
à y prendre part. C'est pour nous une né-
cessité primordiale que de demander à
Constantinople quelque concession de la
nature de celles que les autres Etats ont
demandées et obtenues. L’influence alle-
mande à Constantinople devrait sur ce
point agir cordialement en notre faveur.
Nous avons maintes fois répété que notre'
pays doit faire d’Adaiia le centre d’une
sphère d’activité qui doit s’élargir de façon
à englober la Pamphylie et la Cilicie. Une
voie ferrée allant d’Adalia rejoindre la
grande ligne allemande à Érégli serait
d’une grande importance pour notre in-
fluence dans ces régions. »
Ainsi, il s’agit pour l’Italie de Se tailler
en Turquie une sphère d’influence. L’ap-
pel qu’elle adresse, dans ce but, à l’Alle-
magne n’est même pas déguisé : on deman-
de à l’Allemagne d’user de ses bons offices
à Constantinople où ses moyens d’action
sont puissants ; on lui demande aussi, bien
que la chose ne soit pas dite en toutes let-
tres, de prêter l’appui de sa force militaire
ou navale, en cas de -conflit méditerranéen
avec la France ou l’Angleterre.
L’évolution politique de l’Italie ne peut
donc plus être mise en doute. Nous l’avions
prévue, ici même (1), dès l’époque de l’in-
cident du Manouba et surtout dès le jour
de l’occupation de Rhodes. L’apparition de
la Triplice dans la Méditerranée, avec des
forces navales qui seront bientôt redouta-
bles, rend inutile pour nos voisins le re-
nouvellement des fameux « tours de valse >,
d’il y a dix ans. L’Italie entend désormais
jouer en Orient son propre jeu, sans nous
et au besoin contre nous, comme l’Allema-
gne. Elle est plus foncièrement triplicienne
qu’elle ne l’a jamais été.
ANDRÉ SIEGFRIED.
(I) Voir le Petit Havre des 2 mars et 29 mai i912.
MAGISTRATS
INFLEXIBLES
Je me garde de couloir faire une
comparaison désobligeante pour les
magistrats de notre pays. Il a pu y
avoir des défaillances individuelles
dont V Etranger n’est certes pas exempt
plus que nous ; dans l’ensemble, notre
magistrature, que j’ai approchée de
près, tient une place des plus honora*
blés dans le monde.
Cependant; il me sera bien permis
de citer le cas de magistrats étran-
gers que j’ai connus personnellement
et qui, en ce moment même, expient
leur fermeté en prison.
Cela se passe en Finlande, dans ce
grand-duché qui est uni à la Ilussie
par le trône et pour tout ce qui regarde
la politique extérieure, mais qui est
autonome pour toutes ses affaires in-
térieures ; on sait que c’est un de ces
pays Scandinaves avec lesquels la Nor-
mandie a des liens si anciens.
Lorsqu’on parle de Russie, en
France, on touche toujours à une corde
sensible ; aussi, pour qu’on ne se mé-
prenne pas sur ma pensée, je dirai tout
de suite que je suis un partisan con-
vaincu de l’alliance ; mais cela ne
m’empêche pas de voir ce qui se passe
chez nos alliés, et notre pays n’aurait
aucun intérêt à être aveugle de ce
côté.
Le nationalisme qui sévit actuelle-
ment dans les sphères de la Cour a
amené le gouvernement à faire voter
par ses Chambres dociles des lois con-
traires à la constitution finlandaise
laquelle ne peut être modifiée qu’avec
le concours de la Diète de ce pays,
La Cour- d-Appel de Wiborg; une-
des principales villes de Finlande, fui
appelée à statuer sur l’application de
ces nouvelles dispositions ; ses mem-
bres savaient que leur opposition en-;
traînerait la destitution, l’amende, la
prison; mais ils savaient aussi que
sanctionner les mesures imposées
c’était souscrire à l’asservissement de
leur pays.
Ils tinrent à honneur de se réunir
tous en séance plénière pour décider
que seules avaient force de loi les_
dispositions prises conformément à la
constitution et pour rendre leur arrêt
d'après les anciennes lois finlandaises
qu’ils avaient dû jurer de respecter,
lors de leur installation comme ma-
gistrats.
Le résultat ne se fit, pas attendre :
les vingt-trois membres de, la Cour
d'Appel furent traduits devant le Tri-
bunal de Saint-Pétersbourg ; ce qui
constituait deux illégalités de plus car
de hatiis magistrats ne sauraient être
déférés devant un tribunal inférieur
et, de plus, les magistrats finlandais
ne relèvent que de la Cour suprême
de Finlande.
Quoi qu’il en soit, les membres de
la Cour ont été condamnés à la desti-
tution, à seize mois de prison et à
l’interdiction de toutes fonctions publi-
ques pendant dix ans; ils sont en
train de purger leur condamnation
.à Saint-Pétersbourg, au régime du
droit commun, sous la bure infamante
des prisonniers, dans la promiscuité
des pires criminels.
Je les ai connus à Wiborg même,
ces magistrats distingués, hommes du
monde très cultivés, parlant pour la
plupart le français ; la femme de l’un
d’eux m’écrivait dernièrement .- a Je
vais chaque dimanche à Saint-Péters-
bourg voir mon mari ;-on nous laisse
parler ensemble, pendant un certain
temps, à travers deux grilles,.. »
G es hommes ne se posent pas en
héros ; lorsque f étais en Finlande, ils
étaient déjà condamnés, et, sur le point
d’êtrer emprisonnés,. ils avaient l’air
d’avoir accomplir le devoir le plus
banal de leur charge. Ils ont trouvé
tout naturel de s'exposer à tout et de
tout perdre pour sauvegarder les, li-
bertés de leur pays : puissions-nous
en avoir quelques-uns de cette trempe
pour la sauvegardemorale du nôtre !
CASPAR-JORDAN.
Mous publions en seconde page une adresse
de sympathie envoyéè aux magistrats finlan-
dais.
AU MAROC
UNE ENTREVUE
(Fûfficiers Français ei Espagnols
L’entrevue da général Jordana, comman-
dant les forces espagnoles de Meiiila, avec le
général B iumgarten a eu lieu mardi.
Le général Banmgarten, accompagné du .
colonel d’Anselme et de deux officiers, s'est»
rendu en auto-mitrailleuse au gué de Mechra-
Satsaf, sur la Moulouïa, à 35 kilomètres de.
Berkane.
Le camp, organisé par les soins du colonel ;
Lacjoière, commandant du territoire, et da
colonel Régnault, commandant du cercle^,
offrait un aspect pittoresque avec les tentes*
des spahis, des tirailleurs, des chasseurs»
d’Afrique venus des garnisons voisines SUES
iiMonlouji. i
YërsTl heures les troupes prirent les ar-
mes. Le général Béumgarten se porta sur la*
rive de la Moulouïa tandis que les autos*
amenant de Mèlilia le général Jordana et lésa
officiers de sa suite descendirent la pente de <
Z thim. Au moment où- le général Jordana
débarqua sur la rive française les avions des
lieutenants Lalanne et Badisson passèrent
au-dessus des généraux français et espagnol,
les trompettes des chasseurs et des spahis
sonnèrent.
Le général Baumgarten salna le général
Jordana et loi présenta ses compliments de
bienvenue. Ses paroles furent traduites par
le lieutenant Decornis. Le général Jordona
répondit en espagnol ot l’interprète repro-
duisit ses remerciements. Les officiers mon-
tèrent à cheval et une brillante cavalcade
gravit le plateau où les troupes étaient ran-
gées. Le générai Jordana les passa en revue
et assista au défilé, puis il demanda à féli-
citer les aviateurs.
Un repas fat servi sous des tentes ornées
de tentures et de tapis indigènes. Le général
Jordana était accompagné au colonel d’état-
major Francisco Gomez Souza, de son aide
de camp !e capitaine Antonio de Giluentes,
et deux officiers.
Le général Banmgarten renouvela an gé-
néral Jordana son désir de resserrer en toute
occasion les liens entre les commandants
des deux territoires voisins afin d’aborder
l’étude des questions délicates de juridiction
on des formalités douanières qui peuvent
surgir avec une ferme volonté de les résou-
dre directement dans an large esprit de con-
ciliation.
Vers 3 heures, les officiers se séparèrent.
Le général Biumgarten reconduisit jusqu'au
ponton les officiers espagnols. \
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Bu S« Avi’il JLOJLA ’ .
■ jfg&
CANDIDATS RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
lt{ Circonscription. d.u IJCavr©
JULES SIEGFRIED
ANCIEN BEXINESTKJE
DÉPUTÉ SORTANT
Circonscription tiu JHtavr©
PAUL CLOAREC
CAPITAINE DE FRÉGATE DE RÉSERVE
Aoeicn Directeur de la « Ligue Slarltime »
Circonscription du £Savre
GEORGES BUREAU
DÉPUTÉ SORTANT
L'AFFAIRE CALNiETTE
La Cittalioi ie II Baril al Caillas
KF. Joseph Caillanx est arrivé hier au Palais
à une heure et demie, fin compagnie de Mes
Adrien de Partimann et ramer, secrétaires
du bâtonnier Fernand Labori.
Introduit immédiatement dans le cabinet
de M. Boucard, juge d’instruction, M. Cail-
laux a tout d’abord demandé au magistrat à
compléter ses déclarations de la veille sur
an point spécial.
L'ancien président du Conseil avait indiqué
an cours dé sa déposition qu’il résultait des
faits portés par lui à la connaissance dn ma-
gistrat instructeur, qu’il était nettement éta-
bli qu’à aucun moment avant le drame, ni
sa femme, ni lui, n’avaient été préoccupés
de l’affaire Rochette, et que ce n’est donc
point pour éviter la publication du docu-
ment Fabre, comme on l’avait insinué un
instant, que Mme Caillaux a été le 16 mars
aù Figaro.Voici ce qui a été dit en substance,
à cet égard, par M- Caillanx, au juge d’ins-
truction :
« — 1» Je ne croyais pas à l’existence d’un
document officiel ou semi-officiel, puisque
le procureur général m’avait déclaré qu’il
n’y en avait pas.
» — 2» Nous pensions, ma femme et moi,
que s’il y avait publication d une note quel-
conque, elle aurait lieu dans un journal du
soir. On nous avait indiqué la Liberté on i'In-
transigeant. . .
» — 3» Si j’ignorais l’existence du docu-
ment, je connaissais, par contre, exactement
mon rôle dans cette affaire ; je l’avais conté
à ma temme bien des lois, une fois particu-
lièrement en présence de M. Pierre Mortier.
Elle m’avait dit : « Comment 1 c’est tout ça! »1
— « Oui, lui avais-j8 répondu, et je prédis
qne si l’on veut sortir cette affaire, elle se
retournera contre ceux q i ont essayé de
s’en faire une arme ». Je ne crois pas m’être
tout à fait trompé;..
» _ 40 En admettant même qne mes pré-
visiohs fassent hasardées, quelles ont été les
conclusions de la Commission d’enquête f
C’est qne rien n’entache ni ma probité ni
mon honneur ; je lui sais gré de l’avoir indi-
qué nettement. Le président da la Commis-
sion a simplement émis sur mon action unat
appréciation politique. Contré cette appré-
ciation, j’aurais protesté à la tribune, si dans
les circonstances actuelles uneréserva par-
ticulière ne m’était commandée. J’aurais dit.
que, ministre des finances, j’avais le devoir
d’informer mon président du Conseil des in-
convénients que pouvait présenter, pour le
marché des valeurs, certaine plaidoirie. J’au-
rais dit qne j’avais le droit de transmettre
nne sollicitation à mon chef. Abus d’influen-
ce 1 Non. Acte de gouvernement, tout sim-
plement.
» — S» Maintenant que l’on connaît la
vérité tout entière, à qui fera-t-on croire que
Mme Caillaux à fait le geste du 16 mars pour
éviter à son mari, quoi ? une discussion po-
litique. »
***
M. Caillanx ayant terminé sa déclaration,^
M. Boucard l’a confronté avec M. Barthon.
Cette confrontation s’est prolongée pendant
plus d’une heure. A trois heures, M. Bar-
thou est sorti le premier du cabinet dn juge.
11 a déclaré ceci :
faite, d’une politesse irréprochable. Sur la
réalité de notre conversation de janvier der-
nier, nous sommes d’accord, M. Caillanx et
moi. Nous le sommes moins en ce qui con-
cerne le sujet de cette conversation.
» J’ai dit â M. Caillanx qne j’avais rencon-
tré Mme Gueydan et qu’elle me paraissait
« trè3 montée contre lui ». A quelle date ai-
je ainsi rencontré Mme Gneydan ? M. Cafl-
laux croit qne C’était quelques jours avant
notre conversation. Or cette rencontre re-
montait à près d’an an.
» D’autre part, j’affirme que jamais Mme
Gneydan ne m’a la les lettres intimes, dont
j’ignorais d’aillenrs l’existence dernière-
ment encore ; et que, par conséquent, je
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LOMlRES, 8 Avril, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
'Comptant..) çaUe tes-/- 8/9 -/-
H mois.....) 166 6/- 2/6 -/-
ETAIN
Comptant 1167 10/- S/- -/-
3 mois calme £ igg g/_ -/-
FER
Comptant..j palma t Sl/3 -/- t d
8 mois i 161/0 -/- i d
rnx compares avec ceux de la deuxieme Course
du 7 avril m&.
NEW-YORK, 8 AVRIL
Cotons t mai, hausse 2 points ; juillet,
hausse 2 points ; octobre, hausse 1 point ;
janvier, inchangé. — Très sontenn.
Cotés i hausse 8 à 13 points.
NEW-YORK, 8 AVRIL
'. n JOSI .. ntciiMr
Cuivre Standard disp:, 14 12 14 12
— mai 44 12 14 12
Anmlgamat. COR,.. 76 3/4 77 1/4
AF** 13 25 15 28
CHICAGO. « AVRIL
J ’ G. DÛ JOUR C.'PRSnan
ÎBlêsur.,,... Mai 90 3/4 91 ui
t Y Juillet.,,- 85 1/2 87 3 8
] Mais sur.Mai t>9 t 8 68 i 8
y.y ..... Juillet.... 68 3/4 68 1/4
fSaMotU SOT. Mai........ 10 66 10 47
Juillet.,., 10 7* 40 66
LE CAS DE M. FABRE
A l’heure actuelle, deux points sont défi-
nitivement acquis : M. Herbaux est nommé
procureur générai près ia Cour d’appel de
Paris et M. Fabre passe comme conseiller à
la Cour de cassation.
Aucune décision ferme n’a encore été prise
an snjet de M. Bidault de l’Isle.Cette décision
sera prise aujourd’hui à la suite d'une entre-
vue que doit avoir M Bienvenu-Martin avec
M. Donmergue, président dn Conseil.
Ou bien, M. Bidault de i’Isle sera déféré an
Conseil supérieur de ia magistrature, ou bien
il recevra une lettre de blâme an sujet de
son attitude dans l’affaire Rochette.
Aviateurs Français
tués par des Marocains
Le ministère de la guerre communique la
note suivante :
Un capitaine aviateur et nn caporal se
rendant en avion de Casablanca à Fez, ie 3
avril, ont dû atterrir en cours de route par
suite d'an accident.
Leurs cadavres ont été retrouvés ie 6 par
des indigènes de ia vallée de l’Oued-Bou-
Regreg.
Les recherches ont continué hier, mais
on n’a pas encore trouvé de traces de l’appa-
reil,
Les aviatenrs, probablement obligés d’at-
terrir CD pleine campagne, se sont dirigés à
pied vers le poste le plus voisin et iis ont
été assassines par des rôdeurs.
On ne possède pas d’antres renseigne-
ments.
UN AGRESSEUR TENTE DESE SUICIDER
Hier soir, vers 7 heures, le nommé Paul
Banoit, 24 ans, comptable, marié sans en-
faut, demeurant 408, rue d’Angoulême, se
présentait chez Mme veuve Hélène Ron-
geaux, 54 ans, bijoutière, marchande de re-
connaissances de Mont-de-Piété, 66, rue de
Malte, et tirait snr elle des coups de revolver'
en disant : « Ton argent ? »
Mme Rougeaux, blessée légèrement à l'o-
reille droite, pat se saaver dans la me et ap-
pela an secours.
Comme des voisins arrivaient, Benoit se
voyant snr le point d’ètre pris, se tira an
coup de revolver à la tempe droite.
Il a été transporté à l’hôpital Saint-Lonis.
En outre du revolver dont il était porteur,
on a trouvé sur lui un casse-tête en ter.
ARRESTATION D’UNE
BANDE D’ANARCHISTES
Il y a quelques jours on arrêtait nn nom-
mé Jean Huss, 29 ans, se disant ébéniste, de-
meurant à Saint-Ouen, qui fut trouvé por-
teur d’un bracelet en platine, de perles, de
brillants, d’émeraudes, le tout valant envi-
ron quinze mille francs.
Ces bijoux provenaient d’an vol commis
le 23 mars au préjudice de Mlle Bobet, ar-
tiste lyrique, demeurant rue dn Ranelagh.
Huss appartenait à nne bande de malfai-
teurs qui fut en relations certaines avec la
bande Bonnot et C®.
Ses complices ont été arrêtés hier : ce sont
les nommés Fernand Kufher, 24 ans, né à
Orléans, et sa maîtresse la fille Baldaracchi,
17 ans ; Lefèvre dit Gendron, 27 ans, terras-
sier, originaire do Pas-de-Calais, et sa mai-
tresse*; enfin Henri dit ie Japonais.
Un autre membre de la bande, Bisté Ju-
liano Vincento, 32 ans, originaire d’Espagne,
a été arrêté hier soir, rue de la Roquette,
alors qu’il venait de tirer deux coups de re-
volver sur des passants et de blesser ân
genou droit nn inspecteur de police*
La bande était revenue d’Ostende, mardi,
en automobile, avec 8,000 francs de den-
telles.
(Goudron, ancien secrétaire d’un syndicat
dé mineurs du. Nord, entretenait des rela-
tions très suivies avec Broulchoux, le célè-
bre agitateur de Lens.
Tons ces individus sont connus comme
des anarchistes très dangereux.
UN MEURTRIER FAIT DES AVEUX
'Gaston Melean, arrêté mardi pour le meur-
tre de l'agent Rouglan^ a avoué hier avoir
participé à l’assassinat du rentier de Co-
lombes.
Il a fait le récit du crime auquel prit égale-
ment part le nommé Lucien Dewleschover,
son complice dans l’assassinat de l’agent
Rouglan.
La police a également mis en état d’arres-
tation un nommé Claude Carzan, père de la
maîtresse de Melean.
GRÈVE D’OUVRIERS TYPOGRAPHES
ARRAS.— Les ouvriers typographes de trois
imprimeries se sont mis en grève.
Iis réclament an salaire mmiman de Cinq
francs pour neuf heures de travail.
UNE BANDE DE MALFAITEURS
INTERNATIONAUX
' BERLIN. — La police a arrêté un Hongrois,
nomme Eugène Howardt, et huit de ses com-
plices par recel, qui feraient partie d’une
bande internationale de « percenrs de mu-
railles » ayant, ces derniers temps, dévalisé
plusieurs bijouteries en Allemagne, en Rou-
manie et, dit-on, à Paris et à Nice.
A L’ASSAUT DES RECORDS D’AVIATION
ETAMPES. — L'aviateur Poulet, montant nn
biplan, est parti hier soir pour tenter de
battre le record des 24 henres, détenu par
l’allemand Strefler avec 2,132 kilomètres.
Il a volé pendant douze heures entre Etam-
pes et Judy, près d'Orléans.
Il s’est arrêté vers 5 heures. Il recommen-
cera très prochainement sa tentative pour
battre le record des 24 heures.
MORT D’UN AVIATEUR BELGE
ANVERS. — L’aviateur Vershaeve, instruc-
teur militaire, volait hier après-midi au-
dessus d’un aérodrome.
Il était à 200 mètres de hauteur et exécu-
tait une descente à pic, le moteur en charge,
à la vitesse de ISO kilomètres à l’heure
quand un fort coup de vent se produisit.
Le pilote redressa trop tard son appareil
qui fot projeté sur le soi et brisé.
L’aviateur a le bassin fracturé ; il est mort
snr le coup.
EN ALSACE-LORRAINE
STRASBOURG. — On assure que la nomina-
tion du nouvean statthalter, qui doit succé-
der au comte de Wedel, est chose faite.
Le candidat dont il est question serait le
prince de Ratibor Corvey, qai occupe ac-
tuellement de modestes fonctions dans l’ad-
ministration prussienne.
LE ROI DE SUÈDE SERA OPÉRÉ
STOCKHOLM.— Le roi, qui ne s’est pas alité,
a préside, an château de Brottingholm, le
Conseil des ministres, probablement pour
constituer un gouvernement provisoire dont
le prince héritier aura la présidence.
Le roi se rendra à l’hôpital Sophie, fonda-
tion de la reine-mère, ou il sera, croit-on,
opéré aujourd'hui. .
LA LÉGION ÉTRANGÈRE
BERLIN. — Gu se rappelle qu’en février
dernier les journaux racontèrent qn’nn
jeune Allemand avait été enivré en Alsace-
Lorraine et entraîné à la Légion étrangère
par an racoleur français.
L’enquête officielle vient de démontrer
que cette histoire fut inventée de tontes Oiè-
çes par l’intéressé,
LES AÉRONAUTES ALLEMANDS
ARRÊTÉS EN RUSSIE
BERLIN. — La Nouvelle Correspondance Prus-
sienne dit qne l’empereur aurait personnel-
lement écrit an tsar pour lui demander
d’intervenir en faveur des trois aéronaute*
allemands arrêtés à Perm.
LA CHAMBRE DES COMMUNES
LONDRES. — La Chambre des commun*
s’est ajournée an 14 avril.
LIEUTENANT TURC TUÉ
PAR UN SOLDAT
CONSTANTINOPLE. — Le lieutenant II i lui bey,
qui avait l'habitude de maltraiter les soldats
F lacés sous ses ordres, vient d'être tné par
an à’enx.
L’ACTIVITÉ ANGLAISE EN CHINE
On télégraphie de Londres que selon uns
information communiquée à la presse, le
gouvernement anglais envoie en Chine et en
Sibérie des Commissions pour faire des étu-
des spéciales et rédiger des rapports sur les
possibilités de développer le commerce avec
ces pays.
D’autre part, d’après - l’agence d’Extrême-
Orient, l’Angleterre vient d’obtenir la con-
cession d’nn chemin de fer allant de Pékin à
Jéhol, ligne qui relierait ainsi la capitale à la
Mongolie tütérieure.
ON TROÜVET
LE PETIT HAVRE à Paris
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Bulletin de l'Etranger
La Nouvelle Politique
Extérieure de l'Italie
L’Italie, qui pendant les premières an-
nées du XXe siècle avait mené entre les
deux systèmes diplomatiques européens un
savant jeu de bascule, s’oriente décidément
aujourd’hui vers la Triple Alliance. A quoi
bon atténuer la gravité du fait par des phra-
ses faciles sur la communauté de civilisa-
tion latine, sur la parenté de race ? Mieux
vaut regarder ia réalité en face et tâcher de
comprendre les causes et les conséquences
de ce qu’on peut, sans exagération, appeler
la nouvelle politique extérieure de l’Italie.
Depuis la constitution de l’unité ita-
lienne, les rapports franco-italiens n’ont
jamais été d’une parfaite cordialité. Sans
parler du poids de la reconnaissance, tou-
jours lourd à porter pour l’obligé, l’Italie
n’a pour ainsi dire pas cessé de nous crain-
dre ou de nous jalouser. Il y eut d’abord, à
la fin de l’Empire et surtout au commence-
ment de la République,4a terreur d’un ré-
tablissement du pouvoir temporel avec le
concours français . quand nos voisins
voyaient se dessiner les chances d’une res-
tauration monarchique en France, ou sim-
plement s’affirmer les menaces cléricales
du 24 Mai et du 16 Mai, ils ne pouvaient
évidemment que se méfier de nous. Quand
la victoire républicaine des 363 eut écarté
ce péril, ce fut autre chose : le machiavé-
lisme de Bismarck nous poussait en Tuni-
sie, et il n’est pas excessif de dire que la
fureur italienne de ce fait dure encore.
C’est bien du reste ce qu’avait voulu l’Al-
lemagne, qui attirait ainsi, en 1883, l’Italie
dans la Triple-Alliance et l'y retient encore
aujourd’hui.
Mais la Triple Alliance, sous son ancien-
ne forme (car elle semble devoir en chan-
ger, et c’est le noeud de la situation ac-
tuelle), restait sans pouvoir et sans action
dans la Méditerranée. Triplicienne dans sa
politique continentale, l’Italie ne trouvait,
chez ses alliés, aucun appui dans sa politi-
que méditerranéenne. Pour s’emparer de la
Libye, traditionnel objet de son ambition de-
puis que la Tunisie lui avait échappé, force
lui était donc de s’entendre avec la France
et l’Angleterre. Ce fut l’origine des accords
par lesquels elle donnait à la France son
appui diplomatique au Maroc, en échange
de sa liberté d’action en Tripoli. De 1909
et surtout de 1904 à 1912, il. y eut en fait
une véritable amitié politique franco-ita-
lienne.' i
L’opinion française, pendant cette pé-
riode de détente, s’accoutuma un peu trop
vite à la pensée que l’Italie se détachait de
la Triplice. En réalité, l’Italie voyait sur-
tout dans ses accords méditerranéens l’ex-
pédient diplomatique d’un jour, destiné à
disparaître dès que le but serait atteint. La
guerre tripolitaine en effet n’était même
pas terminée que déjà la fragile amitié
franco-italienne avait vécu. D’accord avec
l’Angleterre, nous essayâmes bien de re-
nouveler sous une autre forme les anciens
accords marocain et tripolitain : il fut
sérieusement question, en 1912, de con-
clure une entente à trois, par laquelle la
France, l’Angleterre et l’Italie se fussent
garanti mutuellement leurs possessions
dans la Méditerranée. Mais le projet n’a-
boutit pas, probablement parce que l’Italie
entrevoyait, dès ce moment, l’activité pro-
chaine de la Triplice dans la Méditerranée.
C’çst en effet à l’Allemagne, non à la
France et à l’Angleterre, que le gouverne-
ment de Rome demande maintenant son
appui direct et effectif, soit pour la garan-
tie des conquêtes déjà faites, soit pour la
réalisation des nouvelles ambitions ita-
liennes qui se dessinent. La Triple Alliance
a été renouvelée, sans tirage, en 1912.
Malgré les inévitables et éternelles que
relies austro-italiennes, elle fait preuve en
ce moment d’un renouveau de vitalité.
Le programme de l’Italie n’est du reste
plus un mystère. La conquête de Tripoli
n’est pas considérée par elle comme le cou-
ronnement mais comme le début d’une po-
litique qu’on pourrait qualifier d’impéria-
lisme méditerranéen. Le marquis di San
Giuliano, ministre des affaires étrangères
(maintenu dans le nouveau cabinet Salan-
dra), s’en ést fait le plus actif avocat, et la
popularité dont il jouit dans les milieux
diplomatiques allemands prouve à quel
point il est étroitement d’accord avec ses
alliés. Non content de s’établir militaire-
ment en Lybie, l’Italie, que l’occupation de
l’Archipel a mise en goût, veut aujourd'hui
prendre pied en Asie-Mineure et acquérir
une place prépondérante dans la Méditer-
ranée orientale.
Tous les efforts de la diplomatie italienne
visent actuellement à obtenir, en échange
de l’évacuation des Iles, de larges avantages
économico-politiques en Turquie d’Asie.
La presse romaine ne cherche nullement à
dissimuler ni même à atténuer l’étendue de
ces ambitions : « Désormais, écrit le Cor-
riere délia Sera du 26 mars, les grandes
Puissances ont assumé dans l’Empire otto-
man des entreprises gigantesques. L’Italie
est arrivée la dernière dans cette concur-
rence économique, mais la situation qu’elle
occupe dans la Méditerranée, les exigences
mêmes de la politique mondiale l’obligent
à y prendre part. C'est pour nous une né-
cessité primordiale que de demander à
Constantinople quelque concession de la
nature de celles que les autres Etats ont
demandées et obtenues. L’influence alle-
mande à Constantinople devrait sur ce
point agir cordialement en notre faveur.
Nous avons maintes fois répété que notre'
pays doit faire d’Adaiia le centre d’une
sphère d’activité qui doit s’élargir de façon
à englober la Pamphylie et la Cilicie. Une
voie ferrée allant d’Adalia rejoindre la
grande ligne allemande à Érégli serait
d’une grande importance pour notre in-
fluence dans ces régions. »
Ainsi, il s’agit pour l’Italie de Se tailler
en Turquie une sphère d’influence. L’ap-
pel qu’elle adresse, dans ce but, à l’Alle-
magne n’est même pas déguisé : on deman-
de à l’Allemagne d’user de ses bons offices
à Constantinople où ses moyens d’action
sont puissants ; on lui demande aussi, bien
que la chose ne soit pas dite en toutes let-
tres, de prêter l’appui de sa force militaire
ou navale, en cas de -conflit méditerranéen
avec la France ou l’Angleterre.
L’évolution politique de l’Italie ne peut
donc plus être mise en doute. Nous l’avions
prévue, ici même (1), dès l’époque de l’in-
cident du Manouba et surtout dès le jour
de l’occupation de Rhodes. L’apparition de
la Triplice dans la Méditerranée, avec des
forces navales qui seront bientôt redouta-
bles, rend inutile pour nos voisins le re-
nouvellement des fameux « tours de valse >,
d’il y a dix ans. L’Italie entend désormais
jouer en Orient son propre jeu, sans nous
et au besoin contre nous, comme l’Allema-
gne. Elle est plus foncièrement triplicienne
qu’elle ne l’a jamais été.
ANDRÉ SIEGFRIED.
(I) Voir le Petit Havre des 2 mars et 29 mai i912.
MAGISTRATS
INFLEXIBLES
Je me garde de couloir faire une
comparaison désobligeante pour les
magistrats de notre pays. Il a pu y
avoir des défaillances individuelles
dont V Etranger n’est certes pas exempt
plus que nous ; dans l’ensemble, notre
magistrature, que j’ai approchée de
près, tient une place des plus honora*
blés dans le monde.
Cependant; il me sera bien permis
de citer le cas de magistrats étran-
gers que j’ai connus personnellement
et qui, en ce moment même, expient
leur fermeté en prison.
Cela se passe en Finlande, dans ce
grand-duché qui est uni à la Ilussie
par le trône et pour tout ce qui regarde
la politique extérieure, mais qui est
autonome pour toutes ses affaires in-
térieures ; on sait que c’est un de ces
pays Scandinaves avec lesquels la Nor-
mandie a des liens si anciens.
Lorsqu’on parle de Russie, en
France, on touche toujours à une corde
sensible ; aussi, pour qu’on ne se mé-
prenne pas sur ma pensée, je dirai tout
de suite que je suis un partisan con-
vaincu de l’alliance ; mais cela ne
m’empêche pas de voir ce qui se passe
chez nos alliés, et notre pays n’aurait
aucun intérêt à être aveugle de ce
côté.
Le nationalisme qui sévit actuelle-
ment dans les sphères de la Cour a
amené le gouvernement à faire voter
par ses Chambres dociles des lois con-
traires à la constitution finlandaise
laquelle ne peut être modifiée qu’avec
le concours de la Diète de ce pays,
La Cour- d-Appel de Wiborg; une-
des principales villes de Finlande, fui
appelée à statuer sur l’application de
ces nouvelles dispositions ; ses mem-
bres savaient que leur opposition en-;
traînerait la destitution, l’amende, la
prison; mais ils savaient aussi que
sanctionner les mesures imposées
c’était souscrire à l’asservissement de
leur pays.
Ils tinrent à honneur de se réunir
tous en séance plénière pour décider
que seules avaient force de loi les_
dispositions prises conformément à la
constitution et pour rendre leur arrêt
d'après les anciennes lois finlandaises
qu’ils avaient dû jurer de respecter,
lors de leur installation comme ma-
gistrats.
Le résultat ne se fit, pas attendre :
les vingt-trois membres de, la Cour
d'Appel furent traduits devant le Tri-
bunal de Saint-Pétersbourg ; ce qui
constituait deux illégalités de plus car
de hatiis magistrats ne sauraient être
déférés devant un tribunal inférieur
et, de plus, les magistrats finlandais
ne relèvent que de la Cour suprême
de Finlande.
Quoi qu’il en soit, les membres de
la Cour ont été condamnés à la desti-
tution, à seize mois de prison et à
l’interdiction de toutes fonctions publi-
ques pendant dix ans; ils sont en
train de purger leur condamnation
.à Saint-Pétersbourg, au régime du
droit commun, sous la bure infamante
des prisonniers, dans la promiscuité
des pires criminels.
Je les ai connus à Wiborg même,
ces magistrats distingués, hommes du
monde très cultivés, parlant pour la
plupart le français ; la femme de l’un
d’eux m’écrivait dernièrement .- a Je
vais chaque dimanche à Saint-Péters-
bourg voir mon mari ;-on nous laisse
parler ensemble, pendant un certain
temps, à travers deux grilles,.. »
G es hommes ne se posent pas en
héros ; lorsque f étais en Finlande, ils
étaient déjà condamnés, et, sur le point
d’êtrer emprisonnés,. ils avaient l’air
d’avoir accomplir le devoir le plus
banal de leur charge. Ils ont trouvé
tout naturel de s'exposer à tout et de
tout perdre pour sauvegarder les, li-
bertés de leur pays : puissions-nous
en avoir quelques-uns de cette trempe
pour la sauvegardemorale du nôtre !
CASPAR-JORDAN.
Mous publions en seconde page une adresse
de sympathie envoyéè aux magistrats finlan-
dais.
AU MAROC
UNE ENTREVUE
(Fûfficiers Français ei Espagnols
L’entrevue da général Jordana, comman-
dant les forces espagnoles de Meiiila, avec le
général B iumgarten a eu lieu mardi.
Le général Banmgarten, accompagné du .
colonel d’Anselme et de deux officiers, s'est»
rendu en auto-mitrailleuse au gué de Mechra-
Satsaf, sur la Moulouïa, à 35 kilomètres de.
Berkane.
Le camp, organisé par les soins du colonel ;
Lacjoière, commandant du territoire, et da
colonel Régnault, commandant du cercle^,
offrait un aspect pittoresque avec les tentes*
des spahis, des tirailleurs, des chasseurs»
d’Afrique venus des garnisons voisines SUES
iiMonlouji. i
YërsTl heures les troupes prirent les ar-
mes. Le général Béumgarten se porta sur la*
rive de la Moulouïa tandis que les autos*
amenant de Mèlilia le général Jordana et lésa
officiers de sa suite descendirent la pente de <
Z thim. Au moment où- le général Jordana
débarqua sur la rive française les avions des
lieutenants Lalanne et Badisson passèrent
au-dessus des généraux français et espagnol,
les trompettes des chasseurs et des spahis
sonnèrent.
Le général Baumgarten salna le général
Jordana et loi présenta ses compliments de
bienvenue. Ses paroles furent traduites par
le lieutenant Decornis. Le général Jordona
répondit en espagnol ot l’interprète repro-
duisit ses remerciements. Les officiers mon-
tèrent à cheval et une brillante cavalcade
gravit le plateau où les troupes étaient ran-
gées. Le générai Jordana les passa en revue
et assista au défilé, puis il demanda à féli-
citer les aviateurs.
Un repas fat servi sous des tentes ornées
de tentures et de tapis indigènes. Le général
Jordana était accompagné au colonel d’état-
major Francisco Gomez Souza, de son aide
de camp !e capitaine Antonio de Giluentes,
et deux officiers.
Le général Banmgarten renouvela an gé-
néral Jordana son désir de resserrer en toute
occasion les liens entre les commandants
des deux territoires voisins afin d’aborder
l’étude des questions délicates de juridiction
on des formalités douanières qui peuvent
surgir avec une ferme volonté de les résou-
dre directement dans an large esprit de con-
ciliation.
Vers 3 heures, les officiers se séparèrent.
Le général Biumgarten reconduisit jusqu'au
ponton les officiers espagnols. \
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Bu S« Avi’il JLOJLA ’ .
■ jfg&
CANDIDATS RÉPUBLICAINS DE GAUCHE
lt{ Circonscription. d.u IJCavr©
JULES SIEGFRIED
ANCIEN BEXINESTKJE
DÉPUTÉ SORTANT
Circonscription tiu JHtavr©
PAUL CLOAREC
CAPITAINE DE FRÉGATE DE RÉSERVE
Aoeicn Directeur de la « Ligue Slarltime »
Circonscription du £Savre
GEORGES BUREAU
DÉPUTÉ SORTANT
L'AFFAIRE CALNiETTE
La Cittalioi ie II Baril al Caillas
KF. Joseph Caillanx est arrivé hier au Palais
à une heure et demie, fin compagnie de Mes
Adrien de Partimann et ramer, secrétaires
du bâtonnier Fernand Labori.
Introduit immédiatement dans le cabinet
de M. Boucard, juge d’instruction, M. Cail-
laux a tout d’abord demandé au magistrat à
compléter ses déclarations de la veille sur
an point spécial.
L'ancien président du Conseil avait indiqué
an cours dé sa déposition qu’il résultait des
faits portés par lui à la connaissance dn ma-
gistrat instructeur, qu’il était nettement éta-
bli qu’à aucun moment avant le drame, ni
sa femme, ni lui, n’avaient été préoccupés
de l’affaire Rochette, et que ce n’est donc
point pour éviter la publication du docu-
ment Fabre, comme on l’avait insinué un
instant, que Mme Caillaux a été le 16 mars
aù Figaro.Voici ce qui a été dit en substance,
à cet égard, par M- Caillanx, au juge d’ins-
truction :
« — 1» Je ne croyais pas à l’existence d’un
document officiel ou semi-officiel, puisque
le procureur général m’avait déclaré qu’il
n’y en avait pas.
» — 2» Nous pensions, ma femme et moi,
que s’il y avait publication d une note quel-
conque, elle aurait lieu dans un journal du
soir. On nous avait indiqué la Liberté on i'In-
transigeant. . .
» — 3» Si j’ignorais l’existence du docu-
ment, je connaissais, par contre, exactement
mon rôle dans cette affaire ; je l’avais conté
à ma temme bien des lois, une fois particu-
lièrement en présence de M. Pierre Mortier.
Elle m’avait dit : « Comment 1 c’est tout ça! »1
— « Oui, lui avais-j8 répondu, et je prédis
qne si l’on veut sortir cette affaire, elle se
retournera contre ceux q i ont essayé de
s’en faire une arme ». Je ne crois pas m’être
tout à fait trompé;..
» _ 40 En admettant même qne mes pré-
visiohs fassent hasardées, quelles ont été les
conclusions de la Commission d’enquête f
C’est qne rien n’entache ni ma probité ni
mon honneur ; je lui sais gré de l’avoir indi-
qué nettement. Le président da la Commis-
sion a simplement émis sur mon action unat
appréciation politique. Contré cette appré-
ciation, j’aurais protesté à la tribune, si dans
les circonstances actuelles uneréserva par-
ticulière ne m’était commandée. J’aurais dit.
que, ministre des finances, j’avais le devoir
d’informer mon président du Conseil des in-
convénients que pouvait présenter, pour le
marché des valeurs, certaine plaidoirie. J’au-
rais dit qne j’avais le droit de transmettre
nne sollicitation à mon chef. Abus d’influen-
ce 1 Non. Acte de gouvernement, tout sim-
plement.
» — S» Maintenant que l’on connaît la
vérité tout entière, à qui fera-t-on croire que
Mme Caillaux à fait le geste du 16 mars pour
éviter à son mari, quoi ? une discussion po-
litique. »
***
M. Caillanx ayant terminé sa déclaration,^
M. Boucard l’a confronté avec M. Barthon.
Cette confrontation s’est prolongée pendant
plus d’une heure. A trois heures, M. Bar-
thou est sorti le premier du cabinet dn juge.
11 a déclaré ceci :
réalité de notre conversation de janvier der-
nier, nous sommes d’accord, M. Caillanx et
moi. Nous le sommes moins en ce qui con-
cerne le sujet de cette conversation.
» J’ai dit â M. Caillanx qne j’avais rencon-
tré Mme Gueydan et qu’elle me paraissait
« trè3 montée contre lui ». A quelle date ai-
je ainsi rencontré Mme Gneydan ? M. Cafl-
laux croit qne C’était quelques jours avant
notre conversation. Or cette rencontre re-
montait à près d’an an.
» D’autre part, j’affirme que jamais Mme
Gneydan ne m’a la les lettres intimes, dont
j’ignorais d’aillenrs l’existence dernière-
ment encore ; et que, par conséquent, je
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LOMlRES, 8 Avril, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
'Comptant..) çaUe tes-/- 8/9 -/-
H mois.....) 166 6/- 2/6 -/-
ETAIN
Comptant 1167 10/- S/- -/-
3 mois calme £ igg g/_ -/-
FER
Comptant..j palma t Sl/3 -/- t d
8 mois i 161/0 -/- i d
rnx compares avec ceux de la deuxieme Course
du 7 avril m&.
NEW-YORK, 8 AVRIL
Cotons t mai, hausse 2 points ; juillet,
hausse 2 points ; octobre, hausse 1 point ;
janvier, inchangé. — Très sontenn.
Cotés i hausse 8 à 13 points.
NEW-YORK, 8 AVRIL
'. n JOSI .. ntciiMr
Cuivre Standard disp:, 14 12 14 12
— mai 44 12 14 12
Anmlgamat. COR,.. 76 3/4 77 1/4
AF** 13 25 15 28
CHICAGO. « AVRIL
J ’ G. DÛ JOUR C.'PRSnan
ÎBlêsur.,,... Mai 90 3/4 91 ui
t Y Juillet.,,- 85 1/2 87 3 8
] Mais sur.Mai t>9 t 8 68 i 8
y.y ..... Juillet.... 68 3/4 68 1/4
fSaMotU SOT. Mai........ 10 66 10 47
Juillet.,., 10 7* 40 66
LE CAS DE M. FABRE
A l’heure actuelle, deux points sont défi-
nitivement acquis : M. Herbaux est nommé
procureur générai près ia Cour d’appel de
Paris et M. Fabre passe comme conseiller à
la Cour de cassation.
Aucune décision ferme n’a encore été prise
an snjet de M. Bidault de l’Isle.Cette décision
sera prise aujourd’hui à la suite d'une entre-
vue que doit avoir M Bienvenu-Martin avec
M. Donmergue, président dn Conseil.
Ou bien, M. Bidault de i’Isle sera déféré an
Conseil supérieur de ia magistrature, ou bien
il recevra une lettre de blâme an sujet de
son attitude dans l’affaire Rochette.
Aviateurs Français
tués par des Marocains
Le ministère de la guerre communique la
note suivante :
Un capitaine aviateur et nn caporal se
rendant en avion de Casablanca à Fez, ie 3
avril, ont dû atterrir en cours de route par
suite d'an accident.
Leurs cadavres ont été retrouvés ie 6 par
des indigènes de ia vallée de l’Oued-Bou-
Regreg.
Les recherches ont continué hier, mais
on n’a pas encore trouvé de traces de l’appa-
reil,
Les aviatenrs, probablement obligés d’at-
terrir CD pleine campagne, se sont dirigés à
pied vers le poste le plus voisin et iis ont
été assassines par des rôdeurs.
On ne possède pas d’antres renseigne-
ments.
UN AGRESSEUR TENTE DESE SUICIDER
Hier soir, vers 7 heures, le nommé Paul
Banoit, 24 ans, comptable, marié sans en-
faut, demeurant 408, rue d’Angoulême, se
présentait chez Mme veuve Hélène Ron-
geaux, 54 ans, bijoutière, marchande de re-
connaissances de Mont-de-Piété, 66, rue de
Malte, et tirait snr elle des coups de revolver'
en disant : « Ton argent ? »
Mme Rougeaux, blessée légèrement à l'o-
reille droite, pat se saaver dans la me et ap-
pela an secours.
Comme des voisins arrivaient, Benoit se
voyant snr le point d’ètre pris, se tira an
coup de revolver à la tempe droite.
Il a été transporté à l’hôpital Saint-Lonis.
En outre du revolver dont il était porteur,
on a trouvé sur lui un casse-tête en ter.
ARRESTATION D’UNE
BANDE D’ANARCHISTES
Il y a quelques jours on arrêtait nn nom-
mé Jean Huss, 29 ans, se disant ébéniste, de-
meurant à Saint-Ouen, qui fut trouvé por-
teur d’un bracelet en platine, de perles, de
brillants, d’émeraudes, le tout valant envi-
ron quinze mille francs.
Ces bijoux provenaient d’an vol commis
le 23 mars au préjudice de Mlle Bobet, ar-
tiste lyrique, demeurant rue dn Ranelagh.
Huss appartenait à nne bande de malfai-
teurs qui fut en relations certaines avec la
bande Bonnot et C®.
Ses complices ont été arrêtés hier : ce sont
les nommés Fernand Kufher, 24 ans, né à
Orléans, et sa maîtresse la fille Baldaracchi,
17 ans ; Lefèvre dit Gendron, 27 ans, terras-
sier, originaire do Pas-de-Calais, et sa mai-
tresse*; enfin Henri dit ie Japonais.
Un autre membre de la bande, Bisté Ju-
liano Vincento, 32 ans, originaire d’Espagne,
a été arrêté hier soir, rue de la Roquette,
alors qu’il venait de tirer deux coups de re-
volver sur des passants et de blesser ân
genou droit nn inspecteur de police*
La bande était revenue d’Ostende, mardi,
en automobile, avec 8,000 francs de den-
telles.
(Goudron, ancien secrétaire d’un syndicat
dé mineurs du. Nord, entretenait des rela-
tions très suivies avec Broulchoux, le célè-
bre agitateur de Lens.
Tons ces individus sont connus comme
des anarchistes très dangereux.
UN MEURTRIER FAIT DES AVEUX
'Gaston Melean, arrêté mardi pour le meur-
tre de l'agent Rouglan^ a avoué hier avoir
participé à l’assassinat du rentier de Co-
lombes.
Il a fait le récit du crime auquel prit égale-
ment part le nommé Lucien Dewleschover,
son complice dans l’assassinat de l’agent
Rouglan.
La police a également mis en état d’arres-
tation un nommé Claude Carzan, père de la
maîtresse de Melean.
GRÈVE D’OUVRIERS TYPOGRAPHES
ARRAS.— Les ouvriers typographes de trois
imprimeries se sont mis en grève.
Iis réclament an salaire mmiman de Cinq
francs pour neuf heures de travail.
UNE BANDE DE MALFAITEURS
INTERNATIONAUX
' BERLIN. — La police a arrêté un Hongrois,
nomme Eugène Howardt, et huit de ses com-
plices par recel, qui feraient partie d’une
bande internationale de « percenrs de mu-
railles » ayant, ces derniers temps, dévalisé
plusieurs bijouteries en Allemagne, en Rou-
manie et, dit-on, à Paris et à Nice.
A L’ASSAUT DES RECORDS D’AVIATION
ETAMPES. — L'aviateur Poulet, montant nn
biplan, est parti hier soir pour tenter de
battre le record des 24 henres, détenu par
l’allemand Strefler avec 2,132 kilomètres.
Il a volé pendant douze heures entre Etam-
pes et Judy, près d'Orléans.
Il s’est arrêté vers 5 heures. Il recommen-
cera très prochainement sa tentative pour
battre le record des 24 heures.
MORT D’UN AVIATEUR BELGE
ANVERS. — L’aviateur Vershaeve, instruc-
teur militaire, volait hier après-midi au-
dessus d’un aérodrome.
Il était à 200 mètres de hauteur et exécu-
tait une descente à pic, le moteur en charge,
à la vitesse de ISO kilomètres à l’heure
quand un fort coup de vent se produisit.
Le pilote redressa trop tard son appareil
qui fot projeté sur le soi et brisé.
L’aviateur a le bassin fracturé ; il est mort
snr le coup.
EN ALSACE-LORRAINE
STRASBOURG. — On assure que la nomina-
tion du nouvean statthalter, qui doit succé-
der au comte de Wedel, est chose faite.
Le candidat dont il est question serait le
prince de Ratibor Corvey, qai occupe ac-
tuellement de modestes fonctions dans l’ad-
ministration prussienne.
LE ROI DE SUÈDE SERA OPÉRÉ
STOCKHOLM.— Le roi, qui ne s’est pas alité,
a préside, an château de Brottingholm, le
Conseil des ministres, probablement pour
constituer un gouvernement provisoire dont
le prince héritier aura la présidence.
Le roi se rendra à l’hôpital Sophie, fonda-
tion de la reine-mère, ou il sera, croit-on,
opéré aujourd'hui. .
LA LÉGION ÉTRANGÈRE
BERLIN. — Gu se rappelle qu’en février
dernier les journaux racontèrent qn’nn
jeune Allemand avait été enivré en Alsace-
Lorraine et entraîné à la Légion étrangère
par an racoleur français.
L’enquête officielle vient de démontrer
que cette histoire fut inventée de tontes Oiè-
çes par l’intéressé,
LES AÉRONAUTES ALLEMANDS
ARRÊTÉS EN RUSSIE
BERLIN. — La Nouvelle Correspondance Prus-
sienne dit qne l’empereur aurait personnel-
lement écrit an tsar pour lui demander
d’intervenir en faveur des trois aéronaute*
allemands arrêtés à Perm.
LA CHAMBRE DES COMMUNES
LONDRES. — La Chambre des commun*
s’est ajournée an 14 avril.
LIEUTENANT TURC TUÉ
PAR UN SOLDAT
CONSTANTINOPLE. — Le lieutenant II i lui bey,
qui avait l'habitude de maltraiter les soldats
F lacés sous ses ordres, vient d'être tné par
an à’enx.
L’ACTIVITÉ ANGLAISE EN CHINE
On télégraphie de Londres que selon uns
information communiquée à la presse, le
gouvernement anglais envoie en Chine et en
Sibérie des Commissions pour faire des étu-
des spéciales et rédiger des rapports sur les
possibilités de développer le commerce avec
ces pays.
D’autre part, d’après - l’agence d’Extrême-
Orient, l’Angleterre vient d’obtenir la con-
cession d’nn chemin de fer allant de Pékin à
Jéhol, ligne qui relierait ainsi la capitale à la
Mongolie tütérieure.
ON TROÜVET
LE PETIT HAVRE à Paris
B la LIBHiSIRIE IHTEHHUTÎOMbE
108, rue $>t-Lazare, 108
{Immeuble de /'HOTEL TERHIHUS)
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