Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-04-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 avril 1914 08 avril 1914
Description : 1914/04/08 (A34,N11933). 1914/04/08 (A34,N11933).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172098j
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
54“ Innée — JP H,933 (€5 Pages) 8 CentifBes EMTIflfl PP HATIPi -- 5 Centimes (6 Pages) ffcrcrtfl 8 Avril 1914
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O. RANDOLET *
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus tort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
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Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Téi. 7.60
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AU HAVRE.. ,BUREAU DU JOCBNAiu 1Ï2, bout* de Strasoourg
, ~CARENCE HAVAS. 8. place de la Bourse, es:
A PARIS. tfTTTT. I seule chargée de recevoir les Annonces poui
( le Journal.
Lt PETIT H A VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires tt légales
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, - Kn
l’Oise et U Somme . .. *, ’* BO ° Fr- Et.
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Union Postale.......>i 40 » SO Fr. 40 »
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
Questions Munieipsles
l’Affichage Electoral
r La campagne électorale législative est
ouverte depuis huit jours, et bientôt vont
paraître les professions de foi et les appels
des candidats et de leurs Comités. Mais
nous ne verrons plus désormais cette pro-
fusion d’affiches multicolores envahissant
tous les murs, tous les pals, toutes les clô-
tures, escaladant parfois même la façade
des maisons jusqu’au premier étage. Une
loi en effet vient d’être promulguée qui ré-
glemente l'affichage électoral ; elle com-
porte les dispositions suivantes :
Pendant la durée de la période électorale
de toutes les élections, dans chaque com-
mune, des emplacements spéciaux seront
réservés par l’autorité municipale pour
l’apposition des affiches. Dans chacun de
ces emplacements, une surface égale sera
attribuée à chaque candidat ou à chaque
liste de candidats. Le nombre maximum de
ces emplacements, en dehors de ceux éta-
blis à côté des sections de vote, est fixé à
cinq, dans les communes ayant 500 élec-
teurs et moins; à dix, dans les autres com-
munes, plus un emplacement par 3,000
électeurs ou fraction supérieure à 2,000
dans les communes ayant plus de 5,000
électeurs.
Tout affichage relatif à l’élection, même
par affiches timbrées, est interdit en de-
hors de cet emplacement ou sur l’emplace-
ment réservé aux autres candidats, et toute
personne contrevenant à ces dernières dis-
positions, : serait passible d’une amende dé
cinq à quinze francs par contravention. La
récidive entraînerait des poursuites correc-
tionnelles et l’amende serait de seize à cent
francs par contravention.
Dans le cas où les maires refuseraient ou
négligeraient de faire aménager les empla-
cements obligatoires — mais ceux-là seule-
ment — le préfet du département devrait
assurer immédiatement, par lui-même ou
par un délégué, l’application de la loi. De
plus, afin de sauvegarder les droits des can-
didats à la publicité, une circulaire minis-
térielle en date du 21 mars dernier stipule
que « si, par impossible, les candidats n’ob-
tenaient pas l’emplacement qui doit leur
être réservé auprès des sections de vote, ils
ne contreviendraient pas à la loi en affi-
chant aux abords de ces sections, en dehors
de tout emplacement »,
G’est en conformité de cette loi nouvelle
qu’un arrêté municipal, publié ces jours-
ci, vient d’indiquer, en ce qui concerne Le
Havre, les emplacements qui seront con -
cédés aux candidats. Ces emplacements
sont au nombre de quarante et sont pour-
vus chacun de cinq cadres. Ils sont situés,
pour la plupart, sur des murs d’écoles ou
d’édiüces communaux, et depuis quelques
jours les peintres sont venus et ont déli-
mité ces cadres à. l’aidé de grandes lignes
rouges. Cependant, en certains endroits où
les murs ne pouvaient ou ne devaient être
utilisés, de grands panneaux de bois ont été
apposés le long des grilles de clôture : ainsi
pour l’Hôtel de Ville et pour les écoles des
rues Frédéric-Bellanger, Amiral-Courbet,
de l’Observatoire et des Etoupi^res. Dans
tous les emplacements, les compartiments
réservés à chaque candidat ont, autant que
possible, quatre mètres carrés. En temps de
période électorale législative, ils sont attri-
bués suivant .l’ordre des déclarations de
candidatures, et, en temps d’élections mu-
nicipales ou autres, suivant l’ordre des de-
mandes à la mairie.
En même temps que de l’affichage électo-
ral,la Municipalité a dû se préoccuper -de la
question des « isoloirs ». Ils avaient déjà
été mis en usage, lors des récentes élec-
tions au Conseil général dans le 4e canton.
Les élections législatives ont rendu néces-
saire l’acquisition de 115 de ces « isoloirs »
dont nous avons naguère donné la descrip-
tion. Ils sont répartis entre les sections de
vote par groupes de quatre, cinq, six ou
sept, suivant le nombre des inscrits. Ils ont
coûté la somme totale de 4,565 francs, de
laquelle il convient de déduire une part
contributive de l’Etat de 1,770 francs.
Telles sont les dispositions qui ont été
prises par la Municipalité, en conformité
de la nouvelle loi électorale. Elles ne peu-
vent avoir pour résultat que de rendre
moins confuses les polémiques par affiches
et plus sincères les opérations du vole.
TII. VALLÉE.
L’AFFAIRE CALMETTE
DÉPOSITION DE 1. CAILLAI
M. Boucard, juge d’instruction, est arrivé
au Palais, à une heure. Il a bien voulu re-
cevoir plusieurs de nos confrères aussitôt et
démentir formellement la nouvelle qui ve-
nait de se répandre, à savoir que MM. Bar-
thou et Cailiaux, anciens présidents du Coa-
seil, avaient été controntés dans son cabinet.
A nne heure dix, quatre agents de la Sû-
reté sont introduits auprès du juge ; après
avoir pris des instructions, ils stationnaient
à la porte dn bureau du magistrat. Quelques
minutes plus tard, le brigadier Flory vient
les retrouver.
A une heare et demie exactement, M.
Joseph Cailiaux arrive en compagnie du bâ-
tonnier Fernand Labori et de M> Adrien de
Pachmann. Des agents de la Sûreté les sui ¬
vent.
M. Cailiaux donne tout d’abord an juge
quelques détails sur sa vie privée ; il indi-
que qu'il s’est marié pour la première fois
en août 1906, épousant Mme Gueydan, fem-
me divorcée de M. Du pré.
Après la chute du ministère Clémenceau, 1
survenue en juillet 1909, les difficultés du
ménage s’accentuèrent. Au mois de septem-
bre, comme M. Cailiaux était à Mamers avec
Mme Gueydan, an paquet de lettres lui tu-
rent dérobées la naît dans le tiroir' de son
bureau.
Deux de ces lettres étaient des lettres de
M. Cailiaux à Mme Bainouard, devenue plus.:
tard l’actuelle Mmè Cailiaux.
M. Cailiaux donne des détails précis snr
ces lettres : « L’one était écrite sur du pa-
pier à en-tête « Conseil général de la Sar-
the » ; celle-ci était très courte ; l’autre,
écrite sur du papier à en-iête de la Chambre
des députés, était un long exposé de seize
pages de ma vie intime depuis des années.
» J’y développais les raisons, dont les prin-
cipales étaient déduites de ma situation po-
iitiqne, qui m’interdisait de me dégager im-
médiatement des liens créés en 1906. »
Lorsque M. Cailiaux eut constaté que ces
deux lettres lui avaient été prises, il offrit à
sa femme, soit le divorce, soif une réconci-
liation, mais en mettant à l'une quelconque
de ces solutions une condition élémentaire :
la restitution des lettres dérobées.
Mme Gueydan accepta ia réconciliation.
Avant de brûler les lettres en présence de
M. Privat-Dsschaael, M. Cailiaux demanda à
sa femme d’attester qu’elle n’en avait gardé
ni photographie, ni copie*. Mme Gueydan af-
firma solennellement qu’elle n’avait absolu-
ment rien conservé.
Parlant de la réconciliation survenue, M.
Cailiaux s’exprime ainsi :
— M. Privat-Deschanel, qui a été le confi-
dent de toute cette période de ma vie, vous
dira, M. le juge, que c’est en absolue sincé-
rité que je m’étais réconcilié le 5 novembre
avec Mme Gueydan, écartant à ce moment
tout ce qn’il y avait d’autre dans ma vie, et
que mes résolutions ne se sont modifiées
que quelques mois plus tard, lorsqu’il m’est
apparu que je ne pouvais pas ne, pas intro-
duire une demande en divorce.
L’ancien président du Conseil indique en-
suite les raisons pour lesquelles sa femme
craignait la publication de lettres intimes.
(Fo»’ la suite en Dernière Heure)
Les Mobiles du Meurtre
La déposition du président de la
République, fait sans précédent, place
l’affaire Calmette au premier plan de
l’actualité et jette delà lumière sur une
question que Von embrouillait à plaisir,.
Nous ne sommes pas suspects, ici, de
complaisance extrême pour M. Cail-
loux et nous avons stigmatiser en son
temps le crime de Mme Cailiaux; mais
nous ne considérerons jamais comme
desvertus républicaines ou autres la
partialité vis-à-vis d’un adversaire et
encore moins la volonté d’accabler
une femme en prison.
Mme Cailiaux, tentant d’expliquer
son acte, a déclaré au juge d’ins-
truction que la campagne du Figaro
lui avait fait craindre la publication
d’autres lettres intimes de son mari
et que c’est cela qui l’avait affolée.
Le Figaro proteste de la pureté des
intentions de son malheureux direc-
teur. J’avoue que cela ne me convainc
pas complètement et pour cause : ses
rédacteurs répètent maintenant à qui
mieux mieux, après M. Barthou,
que Calmette avait donné sa parole
d’honneur de ne pas publier le rap-
port Fabre et qu’il ne l’aurait pas
fait ; or, j’ai déjà eu l’occasion de,
rappeler que le lendemain même du
drame, le Figaro reconnaissait spon-
tanément que l’aboutissement logique
de la campagne était la publication de
ce document et que seule la mort
n’àvait pas laissé à son directeur « le
temps de le porter à la connaissance
du pays ». Mais, comme il est pénible
de supputer et de discuter les inten-
tions d’un mort, j’admets que la pu-
blication redoutée n’aurait pas eu lieu;
cela simplifie le débat et le ramène
M la question suivantey Mme .Cail-
taux avait-elle, oui ou non, quelques :
raisons pour croire à cette publication
éventuelle et s’en effrayer ? U me
paraît impossible de ne pas reconnaître
que oui.
Que l’on relise les articles dn Figaro,
en les approuvant ou non, etl’on verra
qu’il s’agissait de la campagne de
presse la plus implacable qui se soit
vue, que le but avoué était d’abattre
le ministre des Finances, par quel-
que moyen que ce soit.
Que l’on relise surtout le fameux
article du i3 mars contenant la non
moins fameuse lettre qui devait pro-
voquer le drame :
a Je dois donc me considérer, écrivait
Calmette, comme contraint, pour la
délivrance de mon pays, à dégager de
partout la vérité corrompue : cette vé-
rité, je la ramasse où elle se trouve, où
je puis, dans ces fouilles horribles de
choses vilaines... Donc, c’est une lettre
privée, très intimé qui établit la félonie
de M. Cailiaux... »
C’est l’application du principe de
l’Ordre des Jésuites : la fia justifie les
moyens et c’est l’aveu formel que les
armes du polémiste étaient bien des
lettres intimes et qu’il n’hésitait et
n’hésiterait pas à s’en servir, même au
prix de tous les scandales.
Dès lors comment Mme Cailiaux ne
se serait-elle pas attendue au pire ?
Sans doute, son mari redoutait aussi
la publication du rapport Fabre, mais
ce qu’ils redoutaient tous deux c’était
tout le déballage d’un passé ora-
geux sans qu’il nous soit possible de
faire un départ entre ce que leurs ap-
préhensions pouvaient avoir de politi-
que ou de strictement privé : Calmette
avait donné l’exemple de mélanger
tout çela.
On ne peut donc pas prétendre que
la déposition de Mme Cailiaux chez le
jugé d’instruction soit une explication
après coup; d’ailleurs le témoignage
du président de la République est venu
la confirmer solennellement en révé-
lant l’état d’esprit du couple Cailiaux
avant le drame.
Ce témoignage me laisse cependant
rêveiir : où en sommes-nous, mon Dieu,
qu’un ministre de notre République en
vienne à dire au chef de l’Etat qu’il va
tuer !...
Allons, il est temps que le pays réa-
gisse !
CASPAU-JORDAN.
Le cas de I. Fabre
M. Bienvenu-Martin a consacré hier toute
sa matinée à examiner les diverses sanctions
qu’il lui incomba de prendre comme minis-
tre de la justice, àla suite du débat qui a clos
samedi dernier ia séance de la Chambre.
Arrivé de bonne heure à la chancellerie,
le garde des sceaux a reçu tout d’abord quel-
ques personnalités politiques, parmi les-
quelles son collègue au commerce, M. Raoul
Pôret, avec lesquelles il s’est entretenu du
cas du procureur général Fabre. Il a pris en-
suite connaissance de nombreuses lettres
émanant de députés actuellement partis dans
leur circonscription. La plupart insistent
pour que la mise à la retraite du chef du
parquet de la Seine ne soit pas envisagée.
A dix heures, M. Bienvenu-Martin fit ap-
peler M Jules Ilerbaux, conseiller à la Cour
de cassation.
Vers il h: 1/2, M. Herbeux se rendait-à
l’invitation du garde des sceaux qui lui of-
frait d’abandonner la Cour suprême pour le
poste de procureur général.
M. Herbaux, tout en exprimant au minis-
tre combien il était sensible au témoiguage
de confiance qui lui était donné, objecta que
les hantes fonctions dont on voulait l’inves-
tir lui semblaient dépasser ses forces, et
qu’il lui apparaissait que parmi les mem-
bres de la Cour de cassation certains de ses
collègues étaient mieux qualifiés que lui
pour remplacer M. Fabre à ia tête du Par-
quet générai.
M. Bienvenu-Martin triompha de ces réser-
ves en insistant auprès de M. Ilerbaux, qui
à une heure et demie quittait ia chancellerie
après avoir déolaré'qu'en principe il accep-
tait le poste que le garde des sceaux avait
songé a lui confier.
Le remplacement de M. Fabre par M. Jules
Herbaux peut donc être considéré comme un
fait accompli, mais la nomination ne peut
être officielle qu’après que le pré3idénnt de
la République, actuellement à Eze, aura si-
gné le décret présenté par le ministre de la
jusli e.
M. Bienvenu-Martin ayant pourvu au rem-
placement de M, Fabre s’est occupé ensuite
de statuer sur le cas de ce haut magistrat. Il
semble dès à présent certain que se garde
des sceanx ait renoncé à la mise à la retraite,
mesure à laquelle le gouvernement avait
tout d’abord songé.
M. Fabre, en faveur duquel de nombreux
membres du Parlement sont intervenus, re-
cevrait une compensation à son déplacement.
Cette compensation consisterait dans l'attri-
bution d’un poste à la Cour de cassation.
Quoi qu’il en soit, en passant à la Cour de
cassation, M. Fabre subirait une diminution
de iraitement de sept mille trancs, le poste de
conseiller comportant un traitemeut de
18.000 francs au lieu des 23,000 francs qui
sont alloués au procureur général.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Du 26 Avril 1914
PREMIÈRE CIRCONSCRIPTION DU HAVRE
M. JULES SIEGFRIED
rend compte de son Mandat
SA CANDIDATURE EST ACCLAMÉE
La période électorale étant ouverte, le Co-
mité républicain de l’Union des Gauches
avait convoqué ses membres à la Lyre Ha-
vraise, en une réunion tenue hier soir, pour
entendre M. Jules Siegfried, député sortant,
rendre compte de son mandat, et pour s’oc-
cuper de l’élection législative du 26 avril,
dans la première circonscription du Havre.-
La réunion, très nombreuse, et compre-
nant plus de 400 électeurs, était présidée par
M. le Dr Vigne, ayant pour assesseurs MM.
E. Ramelot et René Coty.
Ea ouvrant la séancs, — et avant de don-
ner la parole à M. Jules Siegfried, l’éminent
débuté de la ire circonscription — le Prési-
dent tient à remercier l'assistance d’être ve-
nue en si grand nombre. Il tient aussi à re-
mercier de son dévouement et à féliciter de
son succès M.Debreuilie, candidat de l'Union
des Gauches aux dernières élections canto-
nales dn 4<> canton, ué premier résultat, si
brillant, est un encouragement pour tous les
bons républicains groupés autour du pro-
gramme de l’Union des Gauches, — et c'ast
aussi le gage de nouvelles victoires. (Applau-
dissements}.
Discours de M. Jules Siegfried
La parole étant donnée à M. Jules Siegfried
celui-ci fit un exposé des plus clairs, des
plus précis, des plus complets des travan x
de la dernière législature et des questions de
politique tant extérieure qu’intérieure qui
ont préoccupé et qui préoccupent encore
l’opinion à l’heure actuelle.
Politique Etrangère
La législature qui vient de se terminer —
plutôt mai que bien — dit M. Jules Siegfried,
a été fort troublée et, dès ses débuts,les rap-
ports entre la France et l’Allemagne ont été
très tendus. Aprè3 l’échèc des négociations
concernant la N’goko-Sanga et le chemin de
fer du Cameroun, Ja manifestation d’Agadir
faillit mettre le feu aux poudres. Heureuse-
ment qu’après de longues négociations on
put tomber d’accord et, par suite de conces-
sions territoriales qui lui furent faites an
Congo,.l’Allemagne nous laissa le3 mains li-
bres an Maroc. A partir de ce moment,notre
intervention dans ce grand et riche pays se
développa normalement et grâce à l’admi-
nistration à la fois énergique et prudente du
général Lyautey, grâce aussi à la valeur de
ses troupes qui se montent à plus de 30,000
hommes, 1a pacification fait de réels progrès.
Mais à peine cette question marocaine
était-elle arrangée qne la guerre des Bal-
kans se déclarait, risquant d'entraîner l'Eu-
rope dans une guerre générale. La sagesse
des grandes nations européennes put heu-
reusement éviter cette éventualités non sans
difficultés. Puis la rapidité des succès des
puissances balkaniques, et l’effondrement
imprévu de l’armée ottomane, amenèrent
une paix qui faillit encore être compromise
par les disputes des vainqueurs, dont la
Porte Ottomane sut habilement profiter pour
reprendre Andrinople.
Le3 craintes d’une conflagration générale
forent ainsi évitées. Toutefois, la constitu-
tion d’une puissance nouvelle, eu grande
partie slave, comprenant la Bulgarie, la
Serbie, la Grèce et le Monténégro ne fut pas
sans changer l’équilibre dans cette partie
orientale de l'Europe, au détriment de l’Au-
triche-Hongrie.
Les conséquences s’en firent bientôt sentir
et l’Allemagne, constatant l’affaiblissement
de son alliée principale et l’agrandissement
de la puissance slave, sentit le besoin d'aug-
menter ses forces militaires, ce qui eutponf
conséquence de nous obliger à suivre la mê-
me voie.
Service Militaire de 3 Ans
En effet l’Allemagne ayant augmenté la
nombre de ses troupes de 130.000 hommes,
se trouvait avoir 830.000 hommes, dont
220 000 sur notre frontière. Que devions-nous
faire t
Devions-nous rester avec notre armée de
530 000 hommes, dont une partie au mo-
ment du renvoi de la c’asse se composait de
jeunes recrues non encore entraînées ? Fal-
iait-il n’avoir, snr notre frontière de l’Est,
que trois corps d’armée et demi avec un effets
tif de 110.000 hommes ?
N’y avait-il pas là un danger considérable
et n’étions nous pas exposés à la première
explication, à l’invasion d’une armée enne-
mie deux fois pins nombreuse que ia nôtre,
avant que nos réserves aient pu rejoindre
leur corps ?
Il fallait à tout prix, sous peine d’une dé-
faite certaine, augmenter le nombre de nos
troupes de première ligne.
Etait-ce possible avec le service de 2 ans ?
Nos hommes de guerre les plus corn pétents
ne l’ont pas pensé, et en présence de notre
contingent quT, par suite de i’arrêt de l’ac-
croissement de notre popniation, est ioin
d'augmenter, ils n’ont trouvé d’autre moyen
de rétablir l’équilibre, que ie service de trois
ans égal pour tous.
Le gouvernement de M. Barthou l'a pro-
posé et la majorité du Parlement l’a voté :
nous aurons ainsi un corps d’armée de
plus qui sera placé sur la frontière de l’Est,
et une augmentation effective de notre ar-
mée de 200,000 hommes, qui en portera ia
montant total à près de 800,000 soldats.'
Dans ces conditions nous n’avôns rien à
craindre et nous sommes en mesure de ré-
pondre à toutes les éventualités. Sans douta
le sacrifice est lourd, mais le pays et parti-
culièrement notre jeunesse l’ont accepté
avec nn entrain, digne du plus grand éloge.
Je n’ai pas besoin de vous dire ajoute M.
Siegfried, que moi, Alsacien, qui ai va les
désastres de la guerre de 1870-1871, j’ai voté
la loi de 3 ans t
Situation financière
Malheureusement cette mesure de conser-
vation nationale a eu des répercussions fi-
nancières particulièrement lourdes. C’est
ainsi qne i’on évalue les dépenses militaires
annuelles à 200 millions et que, pour mettra
l’armement à la hauteur des circonstances
et pour construire les casernements nécessai-
res et pour réorganiser tous les services, une
dépense de 1.400 millions est prévue, réalisa-
ble en plusieurs années.
Il a fallu réorganiser aussi les cadres, et
relever les soldes d33 officiers, qui étaient
réellement insuffisantes.
M. Dumont, ministre des finances du ca-
binet Barthou, avait proposé, pour faire face
à ces dépenses ainsi qu'aux charges du Ma-
rocs, de faire un emprunt de fr. 1.300 millions
qui a été voté par la Chambre. Mais il de-
mandait en même temps que cet emprunt
fait en 3 0j0 fut exonéré de l’impôt sur la
revenu.
M. Cailiaux et le parti socialiste et radical-
socialiste s’y opposèrent et le gouvernement
posant la question de confiance sur ce point,
tut renversé, faisant place au ministère Dou-
mergue. — Celui-ci retira le projet d’em-
prunt.
Sur ces entrefaites, l’assassinat de M. Cal-
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
TVOETATJS:
LONDRES, 7 Avril, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant..) ferme *65 17/6. 1/3' -/-
Z mois..... * 66 2/6 -/- -F
ETAIN
Comptant.. * 167 8/- . -/- 40/-=-
-3 mois soutenu * 169 _/_ _j_ i0/-
FER
Comptant..] calme * 51/4 % -/- -/-
5 mois ) * 81/10 yt -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 6 avril 1914.
NEW-YORK, 7 AVRIL
Coton* : mai, hausse 23 points ; juillet,
hausse 21 points ; octobre, hausse 15 points ;
janvier, hausse 14 points. — Ferme.
Calés 1 baisse 4 à 7 points.
NEW-YORK, 7 AVRIL
t. « ion c. ruain;
Cuivre Standard disp. 14 12 14 12
— mai 14 12 14 12
Amalgamat. COJI.,, 77 1/4 76 7/8
fer 15 25 15 23
CHICAGO, 7 AVRIL
sïaréhé clos % cause des élections.
Le Voyage de M. Poincaré en Russie
SAINT-PÉTERSBOURG. — Les Novoie Wremia
annoncent que M. Poincaré arrivera le 9/22
juillet prochain à Cronstadt et fera en Ras-
sie nn séjoar de quatre jours.
LE CAS DE M. EABRE
On peut considérer comme certaine l’ac-
ceptation de M. Herbaux en ce qui concerne
le poste de procureur général à la Cour de
Paris.
M. Bienvenu-Martin a reçu hier après-midi
M. Fabre, procureur général, à qui il a an-
noncé son intention de lui enlever les fonc-
tions qu’il détient actuellement.
Le garde des sceanx paraît toutefois dis-
posé, contrairement aux intentions mani-
festées primitivement, à accorder des com-
pensations à M. Fabre.
II avait en l’idée de l’appeler an poste d’a-
vocat général près ia Cour de cassation, mais
M. Fabre a objecté qa’il lai serait difficile
d’accepter cette fonction qui le ferait en
quelque sorte le subordonné de magistrats
qu’il a eus autrefois sous ses ordres.
M. Bienvenu-Martin a alors décidé de nom-
mer M. Fabre soit premier président en pro-
vince, soit conseiller à la Conr de cassa-
tion.
Aucune décision ferme n’a encore été
prise. Toutefois, il est vraisemblable que
c’est à la Cour de cassation que sera finale-
ment nommé M. Fabre. La question sera
tranchée aujourd'hui.
Quant à M. Bidault de l'Isle, il parait tou-
jours probable qu’il sera déféré au Conseil
supérieur jie la magistrature.
L'AFFAIRE GALM&TTE
La Déposition de 1. Cailiaux
Quelques mois après son divorce en octo-
bre 1911, alors que M. Cailiaux était président
dn Conseil, son chef de cabinet, M. Desclaux
entra un jour dans son cabinet pour l’infor-
mer que M. Vervoort, alors rédacteur au Gil
Blas avait été prié par Mrhe Gueydan de pu-
blier des lettres sur lesquelles il donna à M.
Cailiaux des détails qui se référaient exacte-
ment aux deux lettres qui avaient été sous-
traites et à la lettre parue dans le Figaro, le
13 mars.
M. Cadlaux indigna que dans son esprit,
les trois lettres faisaient nn bloc. M. Cail-
iaux se souvient très nettement d’avoir ré-
pondu à M. Desc-aux ; « Ce sont les lettres
qu’on m’a volées 1 » ajoutant : « La pubMca-
tion m’en serait fort pénible à cause de ienr
caractère intime—mais uniquement à cause
de cela. Je ne puis croire qu’il se trouve un
journaliste ayant quelque sentiment de son
devoir et de sa dignité et le respect de sa
profession, pour oser de pareilles armes ! »
M. Desclaux répondit qu’en tous cas, ni M.
Vervoort, ni M. Pierre Mortier, qui étaient
inconnus de M. Cailiaux à cette époque, ne
consentiraient à ce qu’on leur demandait.
Quelques semaines après cet incident, M.
Cailiaux se remariait et épousait Mme Ray-
noiiard et dans ce second mariage, il re-
trouvait le bonheur complet. '
« Ma femme, dit-il, fut la compagne la
pins tendre, ia plus attentive qui se put
voir, en même temps que l’assoeiee la plus
vigilante et la mieux informée. Nous vivions
dans une étroite intimité de coeur et d’es-
prit.
» Je sais le brnit qu’on a répandu sur la
prétendue désunion de notre mariage. Pério-
diquement, il nous en revenait des échos.
Nous comprenions bien ma femme et moi
que ces échos faisaient partie intégrante de
la campagne que certains organes de la
presse ayant en tête le Figaro menaient
contre moi 1 depuis deux ans et demi. Aussi,
n’y attachions nous aucune importance.
Combien de fois, Cft hiver, ne nous sommes
nous pas amusés ensemble des raqontarsqui
me représentaient comme le rival de M. Cal-
mette auprès d’une femme 1 »
A cet endroit, la déposition de M. Cailiaux
est interrompue pendant quelques instants.
M. Cailiaux rappelle ensuite l’accentuation
de la campagne menée conlre lui par le Fi-
garo, lorsqu’il reprit le pouvoir dans ie Cabi-
net Doumergue. Il n’a cependant jamais
donné à M. Calmette de motifs ue ressenti-
ments contre lui.
Pendant ces derniers roôis, ajoute-t-il, on
lui a offert à diverses reprises d’entrepren-
dre des campagnes contre M. Calmette ; on
lui a apporté des papiers, mais il à toujours
refusé.
M. Cailiaux indique que, dans l’affaire
Prieu, M. Calmette cherchait à susciter à
prix d’argent de faux témoignages contre
lui.
Il se réserve, sur ce point, de fournir an
juge les noms d’un certain nombre de té-
moins et d’indiquer la provenance et l’ori-
gine des fonds.
M. Cailiaux entretient ensuite le juge
d’instruction de la publication projetée de
certains documents relatifs à la politique ex-
térieure. Il-indique que c’est sur l’interven-
tion de M. Barthou que M. Calmette renonça
au dernier moment à là publication de C63
documents, publication qui aurait été de na-
ture à créer les plus graves complications
extérieures. Personnellement, il ne redoutait
pas cette publication. Le jour où le temps
aura fait son oeuvre, le jour où sera livré à
la publicité ce qu’il a écrit sur Agadir, tous
les citoyens rendront justice à son patrio-
tisme età*sa clairvoyance politique, pour ne
pas dire plus. Mais en nue telle matière,, les
hommes ne sont rien, le pays est tout. II
faut savoir se faire salir an besoin en silence
ponr le bien de la patrie.
M. Cailiaux dit que son indignation aug-
menta lorsqu’il apprit que M. Calmette allait
publier deux lettres intimes de lui, lettres
dans lesquelles des considérations politiques
étaient mêlées à an récit de vie intime.
Enfin, M. Caiilaax a redit l’état du surexci-
tation dans lequel était sa femme le 16 mars
et II a refait le récit du drame.
UNE INTERVIEW DE M. DOUMERGUE
BORDEAUX. — La France publie une inter-
view ne M. Doumergue.
Le président du conseil a déclaré qu’il ne
prononcerait pas de discours à la veille de3
élections, car il estime que tout a été dit.
Les militants ont assez de mémoire pour
répondre aux attaques passionnées do l’ad-
versaire ; iis n’ont qu’à relire la déclaration
ministérielle car tous les engagements pris
ont été tenus en trois mois et demi d’exerci-
ce du pouvoir.
. M. Doumergue a ensuite rappelé les di-
vers passages de la déclaration ministérielle.
Il a dit notamment que le cabinet a pris acte
de la nouvelle loi militaire comme a’un sa-
crifice imposé par les circonstances ; il en a
assuré l’application loyale par la loi des
soldes, la loi des cadres et le vote des cré-
dits nécessaires.
G’est parce que la volonté dn cabinet s’est
affirmée pour réaliser la réforme fiscale
qu’un a voulu l’anéantir, mais ie cabinet
est debout. ,
MORT DE M. ANTOINE PÈRIER
CHAMBÉRY. — M. Antoine Périer, sénateur
de la Savoie, ancien ministre de la justice,
est mort hier après-midi, à 4 heures.
Il a succombé sans agonie. II était malade
depuis quelques semaines, mais l’on espé-
rait que sa robuste constitution et les soins
dont il était entouré permettraient d’avoir
raison du mal. Malheureusement uns crise
d’urémie se déclarait et l’ancien ministre dn
cabinet Monis était emporté en quelques
heures.
ARRESTATION D’UN COULISSIER
En 1908, une vingtaine de financiers, com-
merçants et hommes d’affaires se groupè-
rent pour fonder une maison de coulisse au
capital de un million.
Cette maison fut constituée dans les for-
mes régulières et fut admise an Syndicat
des coulissiers.
Les commanditaires prirent pourgérant un
M. Félix Rousseau, dit Xaxier Rotfsseau. âgé
de 41 ans. Ronssean avait épousé il y a quel-
ques années Mlle Bsrthe Wormser, soeur de
Mmes Lattès, Leblanc et Renouit (femme du
ministre des finances).
Depuis longtemps, la famille de ce der-
nier n’avait plus de relations avec Rousseau,
contre qui sa femme a d’ailleurs formé une
demande de divorce.
Ces jours derniers, sur des plaintes éma-
nant des commanditaires, le Parquet char-
gea an expert d’examiner la comptabilité da
ia maison de coulisse.
L’expert releva des irrégularités à la suite
desquelles Rousseau a été arrêté hier et
écroué à la prison de la Santé.
L’Assassinat de M. Cadiou
Confrontation de Mme Cadiou
et de M. Pierre
BREST. — La déposition de Mme Cadiou a
duré quatre heures. ^
Mme Cadiou a confirmé qne son mari su
rendit à Landerneau le 18 décembre et qu’il
lui écrivit le 27 décembre qu’il rentrerait à
Paris probablement le 30 décembre.
Elle a déclaré ne pas être an courant des
affaires de son mari, mais elle l’entendit sou-
vent dire en parlant de l’usine :'« Cette af-
faire me tuera I »
II n’avait pas confiance en M. Pierre et
cherchait nn autre ingénieur pour le rem-
placer. âS&i-.
L’ingénieur Pierre a été ensuite confronté
avec Mme Cadiou.
M. Pierre a déclaré ne rien connaître du
crime.
Sur la demande de l’avocat portant sut
l’intérêt que M. Pierre pouvait avoir à tuei
M. Cadiou, la veuve répondit : « Sans doute
par haine, puisque l'ingénieur avait déjà
dénoncé son patron l » _
L’ingénienr répondit alors quTl avait agi
ainsi pour dégager sa responsabilité dans ls|
fraudes commises par M- Cadiou,
Admiaislratear - Délégué - Gérant
O. RANDOLET *
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35, Rue Fontanelle, 35
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Le Petit Havre
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Rédaction, 35, rue Fontenelle - Téi. 7.60
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Lt PETIT H A VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires tt légales
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On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
Questions Munieipsles
l’Affichage Electoral
r La campagne électorale législative est
ouverte depuis huit jours, et bientôt vont
paraître les professions de foi et les appels
des candidats et de leurs Comités. Mais
nous ne verrons plus désormais cette pro-
fusion d’affiches multicolores envahissant
tous les murs, tous les pals, toutes les clô-
tures, escaladant parfois même la façade
des maisons jusqu’au premier étage. Une
loi en effet vient d’être promulguée qui ré-
glemente l'affichage électoral ; elle com-
porte les dispositions suivantes :
Pendant la durée de la période électorale
de toutes les élections, dans chaque com-
mune, des emplacements spéciaux seront
réservés par l’autorité municipale pour
l’apposition des affiches. Dans chacun de
ces emplacements, une surface égale sera
attribuée à chaque candidat ou à chaque
liste de candidats. Le nombre maximum de
ces emplacements, en dehors de ceux éta-
blis à côté des sections de vote, est fixé à
cinq, dans les communes ayant 500 élec-
teurs et moins; à dix, dans les autres com-
munes, plus un emplacement par 3,000
électeurs ou fraction supérieure à 2,000
dans les communes ayant plus de 5,000
électeurs.
Tout affichage relatif à l’élection, même
par affiches timbrées, est interdit en de-
hors de cet emplacement ou sur l’emplace-
ment réservé aux autres candidats, et toute
personne contrevenant à ces dernières dis-
positions, : serait passible d’une amende dé
cinq à quinze francs par contravention. La
récidive entraînerait des poursuites correc-
tionnelles et l’amende serait de seize à cent
francs par contravention.
Dans le cas où les maires refuseraient ou
négligeraient de faire aménager les empla-
cements obligatoires — mais ceux-là seule-
ment — le préfet du département devrait
assurer immédiatement, par lui-même ou
par un délégué, l’application de la loi. De
plus, afin de sauvegarder les droits des can-
didats à la publicité, une circulaire minis-
térielle en date du 21 mars dernier stipule
que « si, par impossible, les candidats n’ob-
tenaient pas l’emplacement qui doit leur
être réservé auprès des sections de vote, ils
ne contreviendraient pas à la loi en affi-
chant aux abords de ces sections, en dehors
de tout emplacement »,
G’est en conformité de cette loi nouvelle
qu’un arrêté municipal, publié ces jours-
ci, vient d’indiquer, en ce qui concerne Le
Havre, les emplacements qui seront con -
cédés aux candidats. Ces emplacements
sont au nombre de quarante et sont pour-
vus chacun de cinq cadres. Ils sont situés,
pour la plupart, sur des murs d’écoles ou
d’édiüces communaux, et depuis quelques
jours les peintres sont venus et ont déli-
mité ces cadres à. l’aidé de grandes lignes
rouges. Cependant, en certains endroits où
les murs ne pouvaient ou ne devaient être
utilisés, de grands panneaux de bois ont été
apposés le long des grilles de clôture : ainsi
pour l’Hôtel de Ville et pour les écoles des
rues Frédéric-Bellanger, Amiral-Courbet,
de l’Observatoire et des Etoupi^res. Dans
tous les emplacements, les compartiments
réservés à chaque candidat ont, autant que
possible, quatre mètres carrés. En temps de
période électorale législative, ils sont attri-
bués suivant .l’ordre des déclarations de
candidatures, et, en temps d’élections mu-
nicipales ou autres, suivant l’ordre des de-
mandes à la mairie.
En même temps que de l’affichage électo-
ral,la Municipalité a dû se préoccuper -de la
question des « isoloirs ». Ils avaient déjà
été mis en usage, lors des récentes élec-
tions au Conseil général dans le 4e canton.
Les élections législatives ont rendu néces-
saire l’acquisition de 115 de ces « isoloirs »
dont nous avons naguère donné la descrip-
tion. Ils sont répartis entre les sections de
vote par groupes de quatre, cinq, six ou
sept, suivant le nombre des inscrits. Ils ont
coûté la somme totale de 4,565 francs, de
laquelle il convient de déduire une part
contributive de l’Etat de 1,770 francs.
Telles sont les dispositions qui ont été
prises par la Municipalité, en conformité
de la nouvelle loi électorale. Elles ne peu-
vent avoir pour résultat que de rendre
moins confuses les polémiques par affiches
et plus sincères les opérations du vole.
TII. VALLÉE.
L’AFFAIRE CALMETTE
DÉPOSITION DE 1. CAILLAI
M. Boucard, juge d’instruction, est arrivé
au Palais, à une heure. Il a bien voulu re-
cevoir plusieurs de nos confrères aussitôt et
démentir formellement la nouvelle qui ve-
nait de se répandre, à savoir que MM. Bar-
thou et Cailiaux, anciens présidents du Coa-
seil, avaient été controntés dans son cabinet.
A nne heure dix, quatre agents de la Sû-
reté sont introduits auprès du juge ; après
avoir pris des instructions, ils stationnaient
à la porte dn bureau du magistrat. Quelques
minutes plus tard, le brigadier Flory vient
les retrouver.
A une heare et demie exactement, M.
Joseph Cailiaux arrive en compagnie du bâ-
tonnier Fernand Labori et de M> Adrien de
Pachmann. Des agents de la Sûreté les sui ¬
vent.
M. Cailiaux donne tout d’abord an juge
quelques détails sur sa vie privée ; il indi-
que qu'il s’est marié pour la première fois
en août 1906, épousant Mme Gueydan, fem-
me divorcée de M. Du pré.
Après la chute du ministère Clémenceau, 1
survenue en juillet 1909, les difficultés du
ménage s’accentuèrent. Au mois de septem-
bre, comme M. Cailiaux était à Mamers avec
Mme Gueydan, an paquet de lettres lui tu-
rent dérobées la naît dans le tiroir' de son
bureau.
Deux de ces lettres étaient des lettres de
M. Cailiaux à Mme Bainouard, devenue plus.:
tard l’actuelle Mmè Cailiaux.
M. Cailiaux donne des détails précis snr
ces lettres : « L’one était écrite sur du pa-
pier à en-tête « Conseil général de la Sar-
the » ; celle-ci était très courte ; l’autre,
écrite sur du papier à en-iête de la Chambre
des députés, était un long exposé de seize
pages de ma vie intime depuis des années.
» J’y développais les raisons, dont les prin-
cipales étaient déduites de ma situation po-
iitiqne, qui m’interdisait de me dégager im-
médiatement des liens créés en 1906. »
Lorsque M. Cailiaux eut constaté que ces
deux lettres lui avaient été prises, il offrit à
sa femme, soit le divorce, soif une réconci-
liation, mais en mettant à l'une quelconque
de ces solutions une condition élémentaire :
la restitution des lettres dérobées.
Mme Gueydan accepta ia réconciliation.
Avant de brûler les lettres en présence de
M. Privat-Dsschaael, M. Cailiaux demanda à
sa femme d’attester qu’elle n’en avait gardé
ni photographie, ni copie*. Mme Gueydan af-
firma solennellement qu’elle n’avait absolu-
ment rien conservé.
Parlant de la réconciliation survenue, M.
Cailiaux s’exprime ainsi :
— M. Privat-Deschanel, qui a été le confi-
dent de toute cette période de ma vie, vous
dira, M. le juge, que c’est en absolue sincé-
rité que je m’étais réconcilié le 5 novembre
avec Mme Gueydan, écartant à ce moment
tout ce qn’il y avait d’autre dans ma vie, et
que mes résolutions ne se sont modifiées
que quelques mois plus tard, lorsqu’il m’est
apparu que je ne pouvais pas ne, pas intro-
duire une demande en divorce.
L’ancien président du Conseil indique en-
suite les raisons pour lesquelles sa femme
craignait la publication de lettres intimes.
(Fo»’ la suite en Dernière Heure)
Les Mobiles du Meurtre
La déposition du président de la
République, fait sans précédent, place
l’affaire Calmette au premier plan de
l’actualité et jette delà lumière sur une
question que Von embrouillait à plaisir,.
Nous ne sommes pas suspects, ici, de
complaisance extrême pour M. Cail-
loux et nous avons stigmatiser en son
temps le crime de Mme Cailiaux; mais
nous ne considérerons jamais comme
desvertus républicaines ou autres la
partialité vis-à-vis d’un adversaire et
encore moins la volonté d’accabler
une femme en prison.
Mme Cailiaux, tentant d’expliquer
son acte, a déclaré au juge d’ins-
truction que la campagne du Figaro
lui avait fait craindre la publication
d’autres lettres intimes de son mari
et que c’est cela qui l’avait affolée.
Le Figaro proteste de la pureté des
intentions de son malheureux direc-
teur. J’avoue que cela ne me convainc
pas complètement et pour cause : ses
rédacteurs répètent maintenant à qui
mieux mieux, après M. Barthou,
que Calmette avait donné sa parole
d’honneur de ne pas publier le rap-
port Fabre et qu’il ne l’aurait pas
fait ; or, j’ai déjà eu l’occasion de,
rappeler que le lendemain même du
drame, le Figaro reconnaissait spon-
tanément que l’aboutissement logique
de la campagne était la publication de
ce document et que seule la mort
n’àvait pas laissé à son directeur « le
temps de le porter à la connaissance
du pays ». Mais, comme il est pénible
de supputer et de discuter les inten-
tions d’un mort, j’admets que la pu-
blication redoutée n’aurait pas eu lieu;
cela simplifie le débat et le ramène
M la question suivantey Mme .Cail-
taux avait-elle, oui ou non, quelques :
raisons pour croire à cette publication
éventuelle et s’en effrayer ? U me
paraît impossible de ne pas reconnaître
que oui.
Que l’on relise les articles dn Figaro,
en les approuvant ou non, etl’on verra
qu’il s’agissait de la campagne de
presse la plus implacable qui se soit
vue, que le but avoué était d’abattre
le ministre des Finances, par quel-
que moyen que ce soit.
Que l’on relise surtout le fameux
article du i3 mars contenant la non
moins fameuse lettre qui devait pro-
voquer le drame :
a Je dois donc me considérer, écrivait
Calmette, comme contraint, pour la
délivrance de mon pays, à dégager de
partout la vérité corrompue : cette vé-
rité, je la ramasse où elle se trouve, où
je puis, dans ces fouilles horribles de
choses vilaines... Donc, c’est une lettre
privée, très intimé qui établit la félonie
de M. Cailiaux... »
C’est l’application du principe de
l’Ordre des Jésuites : la fia justifie les
moyens et c’est l’aveu formel que les
armes du polémiste étaient bien des
lettres intimes et qu’il n’hésitait et
n’hésiterait pas à s’en servir, même au
prix de tous les scandales.
Dès lors comment Mme Cailiaux ne
se serait-elle pas attendue au pire ?
Sans doute, son mari redoutait aussi
la publication du rapport Fabre, mais
ce qu’ils redoutaient tous deux c’était
tout le déballage d’un passé ora-
geux sans qu’il nous soit possible de
faire un départ entre ce que leurs ap-
préhensions pouvaient avoir de politi-
que ou de strictement privé : Calmette
avait donné l’exemple de mélanger
tout çela.
On ne peut donc pas prétendre que
la déposition de Mme Cailiaux chez le
jugé d’instruction soit une explication
après coup; d’ailleurs le témoignage
du président de la République est venu
la confirmer solennellement en révé-
lant l’état d’esprit du couple Cailiaux
avant le drame.
Ce témoignage me laisse cependant
rêveiir : où en sommes-nous, mon Dieu,
qu’un ministre de notre République en
vienne à dire au chef de l’Etat qu’il va
tuer !...
Allons, il est temps que le pays réa-
gisse !
CASPAU-JORDAN.
Le cas de I. Fabre
M. Bienvenu-Martin a consacré hier toute
sa matinée à examiner les diverses sanctions
qu’il lui incomba de prendre comme minis-
tre de la justice, àla suite du débat qui a clos
samedi dernier ia séance de la Chambre.
Arrivé de bonne heure à la chancellerie,
le garde des sceaux a reçu tout d’abord quel-
ques personnalités politiques, parmi les-
quelles son collègue au commerce, M. Raoul
Pôret, avec lesquelles il s’est entretenu du
cas du procureur général Fabre. Il a pris en-
suite connaissance de nombreuses lettres
émanant de députés actuellement partis dans
leur circonscription. La plupart insistent
pour que la mise à la retraite du chef du
parquet de la Seine ne soit pas envisagée.
A dix heures, M. Bienvenu-Martin fit ap-
peler M Jules Ilerbaux, conseiller à la Cour
de cassation.
Vers il h: 1/2, M. Herbeux se rendait-à
l’invitation du garde des sceaux qui lui of-
frait d’abandonner la Cour suprême pour le
poste de procureur général.
M. Herbaux, tout en exprimant au minis-
tre combien il était sensible au témoiguage
de confiance qui lui était donné, objecta que
les hantes fonctions dont on voulait l’inves-
tir lui semblaient dépasser ses forces, et
qu’il lui apparaissait que parmi les mem-
bres de la Cour de cassation certains de ses
collègues étaient mieux qualifiés que lui
pour remplacer M. Fabre à ia tête du Par-
quet générai.
M. Bienvenu-Martin triompha de ces réser-
ves en insistant auprès de M. Ilerbaux, qui
à une heure et demie quittait ia chancellerie
après avoir déolaré'qu'en principe il accep-
tait le poste que le garde des sceaux avait
songé a lui confier.
Le remplacement de M. Fabre par M. Jules
Herbaux peut donc être considéré comme un
fait accompli, mais la nomination ne peut
être officielle qu’après que le pré3idénnt de
la République, actuellement à Eze, aura si-
gné le décret présenté par le ministre de la
jusli e.
M. Bienvenu-Martin ayant pourvu au rem-
placement de M, Fabre s’est occupé ensuite
de statuer sur le cas de ce haut magistrat. Il
semble dès à présent certain que se garde
des sceanx ait renoncé à la mise à la retraite,
mesure à laquelle le gouvernement avait
tout d’abord songé.
M. Fabre, en faveur duquel de nombreux
membres du Parlement sont intervenus, re-
cevrait une compensation à son déplacement.
Cette compensation consisterait dans l'attri-
bution d’un poste à la Cour de cassation.
Quoi qu’il en soit, en passant à la Cour de
cassation, M. Fabre subirait une diminution
de iraitement de sept mille trancs, le poste de
conseiller comportant un traitemeut de
18.000 francs au lieu des 23,000 francs qui
sont alloués au procureur général.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Du 26 Avril 1914
PREMIÈRE CIRCONSCRIPTION DU HAVRE
M. JULES SIEGFRIED
rend compte de son Mandat
SA CANDIDATURE EST ACCLAMÉE
La période électorale étant ouverte, le Co-
mité républicain de l’Union des Gauches
avait convoqué ses membres à la Lyre Ha-
vraise, en une réunion tenue hier soir, pour
entendre M. Jules Siegfried, député sortant,
rendre compte de son mandat, et pour s’oc-
cuper de l’élection législative du 26 avril,
dans la première circonscription du Havre.-
La réunion, très nombreuse, et compre-
nant plus de 400 électeurs, était présidée par
M. le Dr Vigne, ayant pour assesseurs MM.
E. Ramelot et René Coty.
Ea ouvrant la séancs, — et avant de don-
ner la parole à M. Jules Siegfried, l’éminent
débuté de la ire circonscription — le Prési-
dent tient à remercier l'assistance d’être ve-
nue en si grand nombre. Il tient aussi à re-
mercier de son dévouement et à féliciter de
son succès M.Debreuilie, candidat de l'Union
des Gauches aux dernières élections canto-
nales dn 4<> canton, ué premier résultat, si
brillant, est un encouragement pour tous les
bons républicains groupés autour du pro-
gramme de l’Union des Gauches, — et c'ast
aussi le gage de nouvelles victoires. (Applau-
dissements}.
Discours de M. Jules Siegfried
La parole étant donnée à M. Jules Siegfried
celui-ci fit un exposé des plus clairs, des
plus précis, des plus complets des travan x
de la dernière législature et des questions de
politique tant extérieure qu’intérieure qui
ont préoccupé et qui préoccupent encore
l’opinion à l’heure actuelle.
Politique Etrangère
La législature qui vient de se terminer —
plutôt mai que bien — dit M. Jules Siegfried,
a été fort troublée et, dès ses débuts,les rap-
ports entre la France et l’Allemagne ont été
très tendus. Aprè3 l’échèc des négociations
concernant la N’goko-Sanga et le chemin de
fer du Cameroun, Ja manifestation d’Agadir
faillit mettre le feu aux poudres. Heureuse-
ment qu’après de longues négociations on
put tomber d’accord et, par suite de conces-
sions territoriales qui lui furent faites an
Congo,.l’Allemagne nous laissa le3 mains li-
bres an Maroc. A partir de ce moment,notre
intervention dans ce grand et riche pays se
développa normalement et grâce à l’admi-
nistration à la fois énergique et prudente du
général Lyautey, grâce aussi à la valeur de
ses troupes qui se montent à plus de 30,000
hommes, 1a pacification fait de réels progrès.
Mais à peine cette question marocaine
était-elle arrangée qne la guerre des Bal-
kans se déclarait, risquant d'entraîner l'Eu-
rope dans une guerre générale. La sagesse
des grandes nations européennes put heu-
reusement éviter cette éventualités non sans
difficultés. Puis la rapidité des succès des
puissances balkaniques, et l’effondrement
imprévu de l’armée ottomane, amenèrent
une paix qui faillit encore être compromise
par les disputes des vainqueurs, dont la
Porte Ottomane sut habilement profiter pour
reprendre Andrinople.
Le3 craintes d’une conflagration générale
forent ainsi évitées. Toutefois, la constitu-
tion d’une puissance nouvelle, eu grande
partie slave, comprenant la Bulgarie, la
Serbie, la Grèce et le Monténégro ne fut pas
sans changer l’équilibre dans cette partie
orientale de l'Europe, au détriment de l’Au-
triche-Hongrie.
Les conséquences s’en firent bientôt sentir
et l’Allemagne, constatant l’affaiblissement
de son alliée principale et l’agrandissement
de la puissance slave, sentit le besoin d'aug-
menter ses forces militaires, ce qui eutponf
conséquence de nous obliger à suivre la mê-
me voie.
Service Militaire de 3 Ans
En effet l’Allemagne ayant augmenté la
nombre de ses troupes de 130.000 hommes,
se trouvait avoir 830.000 hommes, dont
220 000 sur notre frontière. Que devions-nous
faire t
Devions-nous rester avec notre armée de
530 000 hommes, dont une partie au mo-
ment du renvoi de la c’asse se composait de
jeunes recrues non encore entraînées ? Fal-
iait-il n’avoir, snr notre frontière de l’Est,
que trois corps d’armée et demi avec un effets
tif de 110.000 hommes ?
N’y avait-il pas là un danger considérable
et n’étions nous pas exposés à la première
explication, à l’invasion d’une armée enne-
mie deux fois pins nombreuse que ia nôtre,
avant que nos réserves aient pu rejoindre
leur corps ?
Il fallait à tout prix, sous peine d’une dé-
faite certaine, augmenter le nombre de nos
troupes de première ligne.
Etait-ce possible avec le service de 2 ans ?
Nos hommes de guerre les plus corn pétents
ne l’ont pas pensé, et en présence de notre
contingent quT, par suite de i’arrêt de l’ac-
croissement de notre popniation, est ioin
d'augmenter, ils n’ont trouvé d’autre moyen
de rétablir l’équilibre, que ie service de trois
ans égal pour tous.
Le gouvernement de M. Barthou l'a pro-
posé et la majorité du Parlement l’a voté :
nous aurons ainsi un corps d’armée de
plus qui sera placé sur la frontière de l’Est,
et une augmentation effective de notre ar-
mée de 200,000 hommes, qui en portera ia
montant total à près de 800,000 soldats.'
Dans ces conditions nous n’avôns rien à
craindre et nous sommes en mesure de ré-
pondre à toutes les éventualités. Sans douta
le sacrifice est lourd, mais le pays et parti-
culièrement notre jeunesse l’ont accepté
avec nn entrain, digne du plus grand éloge.
Je n’ai pas besoin de vous dire ajoute M.
Siegfried, que moi, Alsacien, qui ai va les
désastres de la guerre de 1870-1871, j’ai voté
la loi de 3 ans t
Situation financière
Malheureusement cette mesure de conser-
vation nationale a eu des répercussions fi-
nancières particulièrement lourdes. C’est
ainsi qne i’on évalue les dépenses militaires
annuelles à 200 millions et que, pour mettra
l’armement à la hauteur des circonstances
et pour construire les casernements nécessai-
res et pour réorganiser tous les services, une
dépense de 1.400 millions est prévue, réalisa-
ble en plusieurs années.
Il a fallu réorganiser aussi les cadres, et
relever les soldes d33 officiers, qui étaient
réellement insuffisantes.
M. Dumont, ministre des finances du ca-
binet Barthou, avait proposé, pour faire face
à ces dépenses ainsi qu'aux charges du Ma-
rocs, de faire un emprunt de fr. 1.300 millions
qui a été voté par la Chambre. Mais il de-
mandait en même temps que cet emprunt
fait en 3 0j0 fut exonéré de l’impôt sur la
revenu.
M. Cailiaux et le parti socialiste et radical-
socialiste s’y opposèrent et le gouvernement
posant la question de confiance sur ce point,
tut renversé, faisant place au ministère Dou-
mergue. — Celui-ci retira le projet d’em-
prunt.
Sur ces entrefaites, l’assassinat de M. Cal-
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
TVOETATJS:
LONDRES, 7 Avril, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant..) ferme *65 17/6. 1/3' -/-
Z mois..... * 66 2/6 -/- -F
ETAIN
Comptant.. * 167 8/- . -/- 40/-=-
-3 mois soutenu * 169 _/_ _j_ i0/-
FER
Comptant..] calme * 51/4 % -/- -/-
5 mois ) * 81/10 yt -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 6 avril 1914.
NEW-YORK, 7 AVRIL
Coton* : mai, hausse 23 points ; juillet,
hausse 21 points ; octobre, hausse 15 points ;
janvier, hausse 14 points. — Ferme.
Calés 1 baisse 4 à 7 points.
NEW-YORK, 7 AVRIL
t. « ion c. ruain;
Cuivre Standard disp. 14 12 14 12
— mai 14 12 14 12
Amalgamat. COJI.,, 77 1/4 76 7/8
fer 15 25 15 23
CHICAGO, 7 AVRIL
sïaréhé clos % cause des élections.
Le Voyage de M. Poincaré en Russie
SAINT-PÉTERSBOURG. — Les Novoie Wremia
annoncent que M. Poincaré arrivera le 9/22
juillet prochain à Cronstadt et fera en Ras-
sie nn séjoar de quatre jours.
LE CAS DE M. EABRE
On peut considérer comme certaine l’ac-
ceptation de M. Herbaux en ce qui concerne
le poste de procureur général à la Cour de
Paris.
M. Bienvenu-Martin a reçu hier après-midi
M. Fabre, procureur général, à qui il a an-
noncé son intention de lui enlever les fonc-
tions qu’il détient actuellement.
Le garde des sceanx paraît toutefois dis-
posé, contrairement aux intentions mani-
festées primitivement, à accorder des com-
pensations à M. Fabre.
II avait en l’idée de l’appeler an poste d’a-
vocat général près ia Cour de cassation, mais
M. Fabre a objecté qa’il lai serait difficile
d’accepter cette fonction qui le ferait en
quelque sorte le subordonné de magistrats
qu’il a eus autrefois sous ses ordres.
M. Bienvenu-Martin a alors décidé de nom-
mer M. Fabre soit premier président en pro-
vince, soit conseiller à la Conr de cassa-
tion.
Aucune décision ferme n’a encore été
prise. Toutefois, il est vraisemblable que
c’est à la Cour de cassation que sera finale-
ment nommé M. Fabre. La question sera
tranchée aujourd'hui.
Quant à M. Bidault de l'Isle, il parait tou-
jours probable qu’il sera déféré au Conseil
supérieur jie la magistrature.
L'AFFAIRE GALM&TTE
La Déposition de 1. Cailiaux
Quelques mois après son divorce en octo-
bre 1911, alors que M. Cailiaux était président
dn Conseil, son chef de cabinet, M. Desclaux
entra un jour dans son cabinet pour l’infor-
mer que M. Vervoort, alors rédacteur au Gil
Blas avait été prié par Mrhe Gueydan de pu-
blier des lettres sur lesquelles il donna à M.
Cailiaux des détails qui se référaient exacte-
ment aux deux lettres qui avaient été sous-
traites et à la lettre parue dans le Figaro, le
13 mars.
M. Cadlaux indigna que dans son esprit,
les trois lettres faisaient nn bloc. M. Cail-
iaux se souvient très nettement d’avoir ré-
pondu à M. Desc-aux ; « Ce sont les lettres
qu’on m’a volées 1 » ajoutant : « La pubMca-
tion m’en serait fort pénible à cause de ienr
caractère intime—mais uniquement à cause
de cela. Je ne puis croire qu’il se trouve un
journaliste ayant quelque sentiment de son
devoir et de sa dignité et le respect de sa
profession, pour oser de pareilles armes ! »
M. Desclaux répondit qu’en tous cas, ni M.
Vervoort, ni M. Pierre Mortier, qui étaient
inconnus de M. Cailiaux à cette époque, ne
consentiraient à ce qu’on leur demandait.
Quelques semaines après cet incident, M.
Cailiaux se remariait et épousait Mme Ray-
noiiard et dans ce second mariage, il re-
trouvait le bonheur complet. '
« Ma femme, dit-il, fut la compagne la
pins tendre, ia plus attentive qui se put
voir, en même temps que l’assoeiee la plus
vigilante et la mieux informée. Nous vivions
dans une étroite intimité de coeur et d’es-
prit.
» Je sais le brnit qu’on a répandu sur la
prétendue désunion de notre mariage. Pério-
diquement, il nous en revenait des échos.
Nous comprenions bien ma femme et moi
que ces échos faisaient partie intégrante de
la campagne que certains organes de la
presse ayant en tête le Figaro menaient
contre moi 1 depuis deux ans et demi. Aussi,
n’y attachions nous aucune importance.
Combien de fois, Cft hiver, ne nous sommes
nous pas amusés ensemble des raqontarsqui
me représentaient comme le rival de M. Cal-
mette auprès d’une femme 1 »
A cet endroit, la déposition de M. Cailiaux
est interrompue pendant quelques instants.
M. Cailiaux rappelle ensuite l’accentuation
de la campagne menée conlre lui par le Fi-
garo, lorsqu’il reprit le pouvoir dans ie Cabi-
net Doumergue. Il n’a cependant jamais
donné à M. Calmette de motifs ue ressenti-
ments contre lui.
Pendant ces derniers roôis, ajoute-t-il, on
lui a offert à diverses reprises d’entrepren-
dre des campagnes contre M. Calmette ; on
lui a apporté des papiers, mais il à toujours
refusé.
M. Cailiaux indique que, dans l’affaire
Prieu, M. Calmette cherchait à susciter à
prix d’argent de faux témoignages contre
lui.
Il se réserve, sur ce point, de fournir an
juge les noms d’un certain nombre de té-
moins et d’indiquer la provenance et l’ori-
gine des fonds.
M. Cailiaux entretient ensuite le juge
d’instruction de la publication projetée de
certains documents relatifs à la politique ex-
térieure. Il-indique que c’est sur l’interven-
tion de M. Barthou que M. Calmette renonça
au dernier moment à là publication de C63
documents, publication qui aurait été de na-
ture à créer les plus graves complications
extérieures. Personnellement, il ne redoutait
pas cette publication. Le jour où le temps
aura fait son oeuvre, le jour où sera livré à
la publicité ce qu’il a écrit sur Agadir, tous
les citoyens rendront justice à son patrio-
tisme età*sa clairvoyance politique, pour ne
pas dire plus. Mais en nue telle matière,, les
hommes ne sont rien, le pays est tout. II
faut savoir se faire salir an besoin en silence
ponr le bien de la patrie.
M. Cailiaux dit que son indignation aug-
menta lorsqu’il apprit que M. Calmette allait
publier deux lettres intimes de lui, lettres
dans lesquelles des considérations politiques
étaient mêlées à an récit de vie intime.
Enfin, M. Caiilaax a redit l’état du surexci-
tation dans lequel était sa femme le 16 mars
et II a refait le récit du drame.
UNE INTERVIEW DE M. DOUMERGUE
BORDEAUX. — La France publie une inter-
view ne M. Doumergue.
Le président du conseil a déclaré qu’il ne
prononcerait pas de discours à la veille de3
élections, car il estime que tout a été dit.
Les militants ont assez de mémoire pour
répondre aux attaques passionnées do l’ad-
versaire ; iis n’ont qu’à relire la déclaration
ministérielle car tous les engagements pris
ont été tenus en trois mois et demi d’exerci-
ce du pouvoir.
. M. Doumergue a ensuite rappelé les di-
vers passages de la déclaration ministérielle.
Il a dit notamment que le cabinet a pris acte
de la nouvelle loi militaire comme a’un sa-
crifice imposé par les circonstances ; il en a
assuré l’application loyale par la loi des
soldes, la loi des cadres et le vote des cré-
dits nécessaires.
G’est parce que la volonté dn cabinet s’est
affirmée pour réaliser la réforme fiscale
qu’un a voulu l’anéantir, mais ie cabinet
est debout. ,
MORT DE M. ANTOINE PÈRIER
CHAMBÉRY. — M. Antoine Périer, sénateur
de la Savoie, ancien ministre de la justice,
est mort hier après-midi, à 4 heures.
Il a succombé sans agonie. II était malade
depuis quelques semaines, mais l’on espé-
rait que sa robuste constitution et les soins
dont il était entouré permettraient d’avoir
raison du mal. Malheureusement uns crise
d’urémie se déclarait et l’ancien ministre dn
cabinet Monis était emporté en quelques
heures.
ARRESTATION D’UN COULISSIER
En 1908, une vingtaine de financiers, com-
merçants et hommes d’affaires se groupè-
rent pour fonder une maison de coulisse au
capital de un million.
Cette maison fut constituée dans les for-
mes régulières et fut admise an Syndicat
des coulissiers.
Les commanditaires prirent pourgérant un
M. Félix Rousseau, dit Xaxier Rotfsseau. âgé
de 41 ans. Ronssean avait épousé il y a quel-
ques années Mlle Bsrthe Wormser, soeur de
Mmes Lattès, Leblanc et Renouit (femme du
ministre des finances).
Depuis longtemps, la famille de ce der-
nier n’avait plus de relations avec Rousseau,
contre qui sa femme a d’ailleurs formé une
demande de divorce.
Ces jours derniers, sur des plaintes éma-
nant des commanditaires, le Parquet char-
gea an expert d’examiner la comptabilité da
ia maison de coulisse.
L’expert releva des irrégularités à la suite
desquelles Rousseau a été arrêté hier et
écroué à la prison de la Santé.
L’Assassinat de M. Cadiou
Confrontation de Mme Cadiou
et de M. Pierre
BREST. — La déposition de Mme Cadiou a
duré quatre heures. ^
Mme Cadiou a confirmé qne son mari su
rendit à Landerneau le 18 décembre et qu’il
lui écrivit le 27 décembre qu’il rentrerait à
Paris probablement le 30 décembre.
Elle a déclaré ne pas être an courant des
affaires de son mari, mais elle l’entendit sou-
vent dire en parlant de l’usine :'« Cette af-
faire me tuera I »
II n’avait pas confiance en M. Pierre et
cherchait nn autre ingénieur pour le rem-
placer. âS&i-.
L’ingénieur Pierre a été ensuite confronté
avec Mme Cadiou.
M. Pierre a déclaré ne rien connaître du
crime.
Sur la demande de l’avocat portant sut
l’intérêt que M. Pierre pouvait avoir à tuei
M. Cadiou, la veuve répondit : « Sans doute
par haine, puisque l'ingénieur avait déjà
dénoncé son patron l » _
L’ingénienr répondit alors quTl avait agi
ainsi pour dégager sa responsabilité dans ls|
fraudes commises par M- Cadiou,
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