Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-04-03
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 avril 1914 03 avril 1914
Description : 1914/04/03 (A34,N11928). 1914/04/03 (A34,N11928).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
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le Minime de Salaire
des Onvriers Miieers
la Commission des Mines de la Chambre
des députés a été saisie d’une proposition
de loi tendant à l’établissement d’un salaire
minimum pour tous les ouvriers employés
dans les mines et minières.
Ues ouvriers sont, on le sait, exposés à
■des risques professionnel»tout particuliers,
qui doivent évidemment leur garantir la
bienveillante attention des pouvoirs pu-
blics.
Et celle-ci s'est déjà manifestée à leur
égard par les lois sur les délégués à la sé-
curité, les caisses de secours, par les ef-
forts tentés pour l’amélioration de leurs
pensions de retraite, la garantie de leurs
vieux jours ainsi que la limitation de la
durée de leur travail.
Les mineurs sont loin de contester, du
reste, les bienfaits que, dès maintenant, ils
peuvent retirer de l’application de ces lois,
mais ils demandent au gouvernement et
aux Chambres de compléter leur oeuvre en
leur assurant la protection d’un salaire qui
leur coûte terriblement à gagner.
(Test à cette nouvelle réforme que la
Commission des Mines a donné son adhé-
sion, et, en son nom, M. Emile Basly, dé-
puté du Pas-de-Calais, et ancien ouvrier
mineur lui-même, vient de déposer sur le
bureau de la Chambra un rapport en ce
sens. | ..... ' ■' ' ' :
Il y déFend le principe même de l’établis-
sement d’un minimum de salaire, qui, dit-'
ii, « ne sera pas seulement la juste rétribu-
tion d’un travail particulièrement pénible
et dangereux, mais sera aussi une mesure
très sage susceptible d'atténuer dans une
large mesure les différends qui surgissent
trop souvent ».
Il tient ensuite à affirmer que cette me-
sure sur l’efficacité de laquelle la Commis-
sion des mines fonde grand espoir ne por-
tera pas atteinte à la liberté de l’industrie
privée.Il est évident,en effet,que les Compa-
gnies minières ne sauraient être assimilées
aux entreprises industrielles ordinaires, et,
de tout temps,'ljUpaneitieiit « icciafiie éf’
maintenu pour l’Etat le droit absolu d’inter-
vention directe dans leurs conditions de
travail et la réglementation de leur exploi-
tation.
Ayant ainsi établi les bases de la propo-
sition de loi qu’il soumet à l’approbation des
Chambres,M. Basly passe en revue,dans une
suite de chapitres d’une documentation sé-
rieuse, l’organisation du travail ""dans les
mines, où, dit-il, le sweating system sévit
dans toutp son âpreté, — la situation finan-
cière des Compagnies minières, les dan-
gers de la vie du mineur tant au point de
vue des accidents qu’à celui des maladies
professionnelles, — le caractère véritable-
ment démocratique de la réforme proposée,
>--et enfin l’état de la législation étrangère,
en Angleterre, en Allemagne, en Australie»
en Belgique et aux Etats-Unis.
Arrivant à ses conclusions, le député du
Pas-de-Calais expose que la Commission
des Mines n’a pas cru devoir adopter le
texte du projet de loi rédigé par les Con-
grès nationaux des mineurs, et que la loi
anglaise lui a paru répondre beaucoup
ffiîeux à ses préoccupations, ainsi qu’aux
besoins des travailleurs de la mine ; c'est
donc en s’inspirant du texte anglais qu’elle
a rédigé la proposition de loi soumise au-
jourd’hui aux délibérations du Parlement.
! Il ne se dissimule pas-que les dispositions
qu’elle contient ne seront pas sans soule-
ver de vives protestations parmi les adver-
saires de toute réglementation du travail ;
il n’en maintient pas moins que le mini-
mum de salaires sera, dans les mines, aussi
nécessaire que les délégués à la sécurité,
les caisses de retraites et de secours et la
limitation de la durée du travail. Ii le con-
sidère comme devant prévenir un grand
nombre des conflits qui, si souvent, s’élè-
vent entre les ouvriers mineurs et les com-
pagnies, et pouvant également contribuer
puissamment à protéger la race et à aug-
menter l’effort de production de l’ouvrier.
Et c’est pourquoi, en terminant, M.
Basly insiste chaleureusement auprès de
ses collègues pour qu’ils adoptent la pro-
position de loi de la Commission, et accom-
plissent ainsi ce qu’il n'hésite pas à appe-
ler a une oeuvre de prévoyance et de jus-
tice. »
Cette proposition spécifie expressément
l’établissement d’an minimum de salaire
légal pour tous les ouvriers employés dans
les mines et minières. Ce salaire serait
fixé, dans chaque arrondissement minéra-
logique ou groupement d’arrondissements
minéralogiques, par un Comité mixte de
24 membres élus pour quatre ans. La moi-
tié de ces membres serait désignée par les
Sociétés ayant le siège dans la région ;
l'autre moitié serait élue au scrutin de
liste par les ouvriers « travaillant au fond »,
français, et jouissant de leurs droits poli-
tiques à la condition qu’ils soient inscrits
sur la dernière feuille de paye effectuée
pour l’exploitatiou à laquelle ils sont occu-
pés avant l’arrêté de convocation des élec-
teurs.
Seraient éligibles, les électeurs ainsi fié-.
signés, et âgés de plus de 25 ans,— les-
anciens ouvriers domiciliés dans l’arron-
dissement minéralogique, à condition qu’il»
aient 25 ans accomplis, soient français,
jouissent de leurs droits politiques, qu’ils
aient travaillé au fond pendant au moins
cinq ans, et n’aient pas cessé d’y être em-
ployés depuis plus de dix ans, — et enfin les
délégués mineurs.
Chacun de ces Comités mixtes désigne-
rait un président en dehors de son sein, et
en cas de désaccord, le président serait
choisi par le ministre du travail.
En dehors de la fixation du minimum de
SalanEA ACS fl.nmit
borer un règlement contenant les conditions
relatives à la régularité et à la bonne qua-
lité du travail qui doit être accompli par
les ouvriers, el les conditions de déchéan-
ce de l’ouvrier du droit au salaire mini-
mum s’il ne se conforme pas à ces condi-
tions.
;0u le voit, cette proposition constitue
rait, si elle est adoptée par le Parlement,
une innovation considérable dans notre
législation, qui ne s’est encore sur aucun
terrain engagée si avant dans le champ de
la réglementation du travail»
Il sera donc nécessaire que toutes les
conséquences en soient bien pesées par le
législateur avant le vote, pour que la loi
— désirable à n’en pas douter au point de
vue des plus légitimes intérêts des ouvriers
mineurs — ne heurte point par autre part
ies conditions primordiales de la produc-
tion, et n’aille finalement ainsi à l’encontre
du but poursuivi.
F. POLET.
La Commission d’Enquêio sur l’Affaire Rssheüe
M. Escarguel, directeur de {'Indépendant
des Pyrénées-Orientales, a été entenda hier
aprè3-midi par une sous-commission de la
commission d’enquête sur l’affaire Rochette.
M. Escarguei a déclaré qu’il confirmait
complètement la version qu’ii a donnée dans
son journal, mais qu’au nom du secret pro-
fessionnel il se retusait à divulguer la source
à laquelle il avait puisé ses renseignements.
Conclusions officielles
Je n’aurai pas d’amour-propre d’au-
teur et je m’empresserai de recon-
naître que mon modeste essai de l'au-
tre jour est éclipsé par la prose ma-
jestueuse de M. Jaurès, du moins par
ce qu’il en reste, si nous écoutons les
bruits de couloirs.
M. Maurice Barrés dit même, dans
sa protestation, que « ce texte a été
gâché, laminé, adultéré, démanti-
bulé. ». phrase par phrase et mot par
mot ». C’est un hommage indirect
rendu au président de la Commission
et nous nous y associerons avec M
Leboucq qui, tout en rejusant de votifr
les conclusions par égard pour M.
Briand, a reconnu l’impartialité avec
laquelle M. Jaurès a dirigé l’enquête.
Ce n’était certes pas une mince be-
sogne entre les radicaux désireux de
voiler le plus possible le rôle de MM.
Monis et Caillaux et les autres dési-
reux de ruiner un parti sous le dis-,
crédit, et aussi peut-être d’atteindre la
République elle-même par ricochet.
Il semble bien que la majorité était
pour l’indulgence la plus èmoliante
puisque M. Jaurès a dû, l’autre jour,
démissionné pendant une demi-heure
pour Jaire reconnaître son droit de
prononcer un blâme catégorique^
Il Jaut regretter que pour des rai-
sons d’opportunité « pour ne past som-
brer au port », a-t-il dit, il n’aiP'pas
eu cette fermeté jusqu’au bout et qù’il
ait accepté au dernier moment la sup-
pression de la phrase jinale de son
rapport qui lui donnait toute sa saveur;
« MM. Monis et Caillaux ne se sont
pas seulement exposés aux polémiques
des partis, mais au juste blâme de tous
les citoyens, en intervenant abusive-
ment dans le fonctionnement de la jus-
tice. » i
Incorporés ou non dans les conclu-
sions de la Commission, ces mots res-
teront comme des stigmates sur le
front des ministres qui les ont mé-
rités.
Quant au texte officiel lui-même, si
l’on tient compte des intérêts si opposés
qui ont présidé à son vote et des exi-
gences traditionnelles du langage
parlementaire, il Jaut reconnaître
qu’il h’est pas aussi indulgent que
d’aucuns le prétendent. En voici, pour
mémoire, les pasjages décisifs :
« La démarche de M. Caillaux et
llntervention de M. Monis ne sont ni
un acte de corruption,puisqu’ils étaient
personnellement désintéressés dans
l’affaire, ni un acte de forfaiture, puis-
que le procureur général déclarait àM.
Monis et que M. Bidault de l’Isle “dé-
clare aussi, soutenu en ce point par
tous les magistrats, que la remise ne
pouvait contribuer en quoi que ce soit
à la prescription. Mues elles constituent
le plus déplorable abus d’influence.
» Si fâcheuse que soit en elle-même
cette affaire, elle est surtout grave
comme symptôme. Elle révèle un mal
qui s’est manifesté d’ailleurs par bien
d’autres signes, et qui, si le pays ne
• réagit pas, ira se développant et s’ap.
profondissant dans tout 'le système
politique et social.
» Elle atteste chez les gouvernants
eux-mêmes le fléchissement du sens de
la règle, le dédain des procédures
normales et de l’indépendance des ma-
gistrats d’ailleurs trop dociles. Elle
révèle l’influence démesurée de la fi-
nance, même la plus basse, la confu-
sion de la finance, de la presse et du
pouvoir ».
L’essentiel est que la responsabilité
des politiciens qui nous ont valu toute
cette affaire soit reconnue ; le fait que
la Commission ait critiqué, non sans
raison, pour la plupart, le rôle d’au-
tres personnages et ministres ne dimi-
nue en rien la valeur de ce jugement.
Nous avons vu nous-mêmes, par
ailleurs, que chacun devait en prendre
pour son grade dans ce scandaleux
imbroglio.
Au total, nous aurions pu souhaiter
moins de pathos et plus de netteté en-
core, mais nous ne suivrons certaine-
ment pas M. Maurice Barrés et ses
amis, avoués ou non, qui s’indignent
de ce que les conclusions de la Com-'
mission n’apportent aucune sanction.
D’abord ces conclusions nepoavaient
légalement comporter aucune sanc-\
tion, du moins aucune sanction d’or-
drejudideàre comme le souhaiteraient
ceux qui crient le pïüsfort. La Cham-
bre, dans le moment d’affolement qui
suivit la révélation Barthou, avait
bien voté aù petit bonheur une propo-
sition de loi attribuant à la Comnfs-
sion d’enquête tous les pouvoirs du
juge d’instruction, mais le Sénat,
s’inspirant sagement du principe de la
séparation des pouvoirs, a montré les
périls que courraient les libertés in-
dividuelles si l’on, remettait aux mains
des délégués d’une assemblée politi-
qn-o p&rffUtsvtiim, d’/irres*
tation et d’inculpation.
Aussi le texte de loi adopté en fin
de compte accorde seulement à la Com-
mission le droit de citation avec les
sanctions y afférant.
Quant à l’article iy9 du Code pénal
dont M. Maurice Barrés réclame
l’application contre M. Monis, il ne
pourrait entrer en jeu qu’en ouvrant
une nouvelle porte à l’arbitraire ; en
voici le texte, pour fixer les idées :
Quiconque aura contraint ou tenté
de contraindre par voies de fait ou
menaces, corrompu ou tenté de cor-
rompre par promesses, offres, dons ou
présents, l’une des personnes de la
qualité exprimée en l’article 177 (Jonc-
naires de tous ordres), pour obtenir
soit une opinion favorable, soit des
procès-verbaux, états, certificats ou
éstimations contraires à la vérité, soit
des places, emplois, adjudications, en-
treprises ou autres bénéfices quelcon-
ques, soit tout autre acte du ministère
du fonctionnaire, agent ou préposé,
soit enfin l’abstention d’un acte qui
rentrait dans l’exercice de ses devoirs,
sera puni des mêmes peines que la
personne corrompue (dégradation ci-
vique et amende).
Commentant ce texte, qu’il ne cite
pas d’ailleurs. M. Barrés écrit dans
l'Echo de Paris, à propos du procureur
général Fabre «r Quand ce magis-
trat agit ainsi, je dis, moi : Ou bien il
y a des effets sans cause, ou bien il y
a eu ordre et menace. »
Ordre, tant que vous le voulez, M.
Barrés, mais sans être juriste, un
écrivain qui manie sa langue oomme
vous ne devrait pas, s'il est de bonne
foi, mettre sur le même pied ces mots.
ordre et menace qui ne sauraient avoir
le même sens. Votre meilleur témoin,
en cette affaire, M. Fabre, a déclaré
ceci :
« Le procureur général est un ma-
gistrat de nature particulière. Il a des
attributions judiciaires. Il en a aussi
d’administratives. Il représente le pou-
voir central. Il reçoit les ordres du
garde des sceaux et il est tenu de s’y
conformer.
» Il est entre les mains du gouverne-
ment, et il doit obéir. Sans doute, ii
doit résister à une illégalité, mais hors
le cas exceptionnel qui ne s’est jamais
produit, il doit obéir. »
En donnant l’ordrîe à M. Fabre sous
une forme plus ou moins explicite,
d’accorder la remise demandée par
Rochette, M. Monis a commis le plus
déplorable abus d’influence ; mais il
avait le droit de donner un ordre au
Procureur général et n’avait pas be-
soin d’employer de menace pour cela.
Je m’étonne que les adversaires des
ministres en cause ne comprennent
pas qu’ils compromettent toute la force
de leurs attaques en employant les
procédés les plus sujets à caution.
Quant à l’abus d’influence s’il ne
tombe pas sous le coup de la loi, il
reste sous la vindicte de la Chambre
et de l’opinion publique et j’aime à
croire que ni l’une ni l’autre ne fail-
liront à leur devoir.
CASPAR-JORDAN.
LOtraTllEjlES CORTÈS
Le Message du Bol Alphonse EUX
Le roi Alphonse XIII a donné lecture, hier
après-midi, à l’ouverture des Cortès, d’un
message dont voici les passages essentiels :
« Le protectorat espagnol an Maroc nons a
é!é conféré par les traités signés entre les
différentes nations. C’est, pour l’Espagne, nn
droit historique et géographique. Le gouver-
nement se félicite du développement de no-
tre influence économique aü Maroc. »
Le discours de la couronne constate que
les relations avec les nations étrangères sont
très cordiales, et que les liens qni unissent
l’Espagne à la République française pour
nne mission commune de civilisation se res-
serrent chaque jour davantage an conrs de
l’action entreprise par ies deux peuples dans
les zones respectives de leur protectorat au
Maroc.
« Les gouvernements de l’Espagne et de la
France, dans l’action indépendante qui leur
est assignée par les traités, manifestent, par
dés démonstrations réciproques de considé-
ration et de concours amical, i’accord qni
existe entre enx.
» L’amitié qui nons lie à l’Angleterre est
aussi très solide. Notre gouvernement déli-
bère actuellement avec celui de S. M. bri-
tannique et celui de la République française
sur l’organisation à donner à la ville de Tan-
ger et à sa zone, et j’espère qne ies opinions
différentes qui se sont manifestées en cette
matière seront facilement conciliées. »
Piioto Lucien LEROUX CiîchS Vchi Bâvn
M. GUILLAUME
COMMISSAIRE X>EJ POLICE
dont les Obsèques ont eu lieu hier
L'Affaire Mette
A LA CHAMBRE
Impressions de Séance
|C1 NOTAS OORMSPONDANT PARTICCUZB)
Paris, 2 avril.
Jamais on n’avait vn pareille foule an Pa-
lais-Bourbon. Jamais débat parlementaire
ne provoqua nne telle curiosité dans le pu-
blic. Jamais on ne s’esf dispnté avec nn tet
acharnement les billets de tribunes. A elle
seule, ia questure aurait reçu près de vingt
mille demandes. Viogt mille 1 Presque au-
tant qne pour la revue de Longehamps.
Et, défalcation faite de cartes attribuées d'a-
vance, il n’y a pas plus de trois cents places
disponibles.
Bien avant l’heure fixée pour la séance,
les salles d’attente sont envahies par les qué-
mandeurs de billets dont le flot déborde
jusque sur les trottoirs du quai d’Orsay.
Dans la cour, où l’on ne pénètre qu’après
avoir montré patte blanche, c'est nne cohue
sans nom. Les porteurs de cartes, difficile-
ment maintenus par les gardiens du palais,
forment nne queue interminable comme on
en voit à l’Opéra les jours de ieprésentation
gratuite.
Déjà, d’ailleurs, les tribunes sont occupée#
par les femmes, les filles, les soeurs des mi-
nistres, des membres du bureau, des député»
influents, auxquelles des entrées de laveur
ont été réservées.
A l’ouverture des portes, c’est nne bous-
culade folle, une galopade à travers les cou-
loirs et les escaliers. Les premiers arrivés —
les pins agiles — s’emparent des quelques
places encore libres et ies portes se referment
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
( DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
fLONDRES, 2 Avril. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
| CUIVRE
Comptant. J ferme. 1 <58 17/8 3/9 -/-
«mois..,.. £66 2/6 2/6 -/-
ETAIN
Comptant.» 1171 S/- -/- 27/6
3 mois...,,.; soateni 1 £172 18/6 -/- 32,6
FER
Comptant J calJie £ 81/6 2 d -/-
8 mois ) £82/- 2d -/-
Prix comparés avec ceux de ia deuxième Bourse
du 1“ avril 1914.
NEW-YORK, 2 AVRIL
Cotons t mai, hausse 18 points ; juillet,
hausse 11 points; octobre, hausse 12 points ;
janvier, hausse 13 points. — Très soutenu.
’ Calé# 1 baisse 7 points à hausse 1 point.
NEW-YORK, 2 AVRIL
t. n su 1. rtttnnt
Cuivre Standard disp. 14 14 14 12
— mai 14 14 i4 12
Amalgamât. COJI».. 77 1/4 77 i/8
ïer , 16 25 16 25
■ CHICAGO. 2 AVRIL
C. DD JOUR 0. PRBCED •
Blé sur...... Mai 918/8 913 8
— ...... Juillet...87 1/2 87 »/»
Mais sur..... Mai 67 3 4 67 3/8
— Juillet.... 68 3 8 68 »/»
Saindoux sur. Mai....... 10 87 10 82
Juillet.... 10 77 10 70
'AB Paffi Républicain -Wiocralipe
UH DISCOURS DE M. LOUIS BARTHOU»
Hier soir, devant denx mille personnes,
M. Louis Barthon a exposé le programme
du Parti Républicain démocratique.
« Dès le début de son discours, l’ancien pré-
sident du Conseil dit qu’il n’apportera pas
l’écho des discussions passionnées et tragi-
ques qui se déroulent au dehors. Mais ii est
une limite que pour sa dignité il ne saurait
permettre â ses adversaires de franchir. Il a
été mêlé à ia discussion qui s’est engagée
devant ia Chambre. Il a en en dépôt un do-
cument. L’heure est venue où il a cru de-
voir le produire pour le Parlement et pour
l’opinion. Il l’a versé pour contribuer à faire
ia lumière; il l’a versé sans haine ; il a voulu
saluer la mémoire d’un homme qui a été
tué pour accomplir ce qu’ii considérait
comme nn devoir.
M. Barthou ne le regrette pas. Il a la certi-
tude d’avoir fait son devoir, rien que son
devoir.
M. Barthou dit que les événements récents
comportent deux leçons : la première est
que la finance est mêlée à la politique, l’ab-
sorbe et, si l’on n’y prenait pas garde, elle
finirait par la corrompre. Quand on est dans
la politique, il fant écarter de soi l’influence
funeste de la finance.
La seconde leçon est qn’il fant mettre fin à
-l’immixtion de la politique dans l'organisa-
tion judiciaire. Il fant qne la vie et les inté- ;
rôts des citoyens soient confiés à des main»
indépendantes.
M. Barthon demande pour la magistrature
pins d’indépendance et nne rétribution pins
juste. ,
Fuis, l'orateur exoose le programme da
Parti Républicain Démocratique. Il faut, dit-
il, que la République vienne dn peuple, vive
par et pour le penple; il fant dire an peuple
la vérité, l’éclairer, le guider. Telle est la tâ-
che de l’Alliance démocratique.
M. Barthon déclare que le Parti Démocra-
tique impose deux conditions formelles à
l’investiture de ses adhérents.
«Nous sommes,dit-il, fermement attachés
aux lois scolaires et à ia Séparation des
Eglises et de l’Etat, non pas dans nne pensée
d’agression, mais pour la conservation des
conquêtes laïques.
« Nons demandons également à nos adhé-
rents da se prononcer nettement pour ia loi
de trois ans ».
An snjet de la réforme fiscale, M. Barthon
dit que le Parti Démocratise s’est toujours
opposé à la déclaration contrôlée.
Cela n’empêche, ajoate-t-il, qne la réforme
de l’impôt est nécessaire, ainsi que l’appli-
cation d’une large politique sociale.
M. Barthon déclare que le scrutin de liste
avec nne représentation équitable des mino-
rités, lui apparaît désormais comme une né-
cessité.
En terminant M. Barthon dit qu’il faut
choisir entre la politique nationale et la po-
litique de clientèle.
Le moyen le plus sûr de défendre la Répu-
blique, c’est a’en confondre les destines
avec celles d’ane France plus forte, prus
unie, plus glorieuse.
LE MEURTRE DE M- CALMETTE
A l’Instruction
An cours de sa déposition faite hier matin
à M. Boucard, M. Caillaux a déclaré qn’il
voniait réduire à néant les allégations dss
amis de M. Calmette qni prétendent faire
croire qn’à ancnn moment ce dernier n’en-
tra en relations avec Mme Gueydan pour
avoir les lettres qui lai avaient été volées.
Il vent également réfuter les allégations de
M« Louis Barthon, qni prétend-il, eut réelle-
ment une eajrerue aygç Mme Gaeydan qui
lui lut sous an bec de gaz les lettres qu’elle
avait en sa possession.
Pour terminer sa journée, M. Boncard a
entenda M. Cornu, maître d’hôtel de M.
Caillaux, qui lui fournit des renseignements
sur le déjeuner des deux époux le 16 mars,
jour-du drame.
Le déjeuner se passa dans de mauvaises
conditions, les deux époux ne mangeant pas.
Enfin, M. Pierre de Fouquières, sous chef
dn protocole, a déclaré, q ne ie jour dn dra-
me, il avait téléphoné à Mme Caillaux pour
lui demander à quelle heure, elle comptait,
ainsi que son mari, arriver à l’ambassade
d'Italie qui, ce soir-là, donnait nn grand dî-
ner. Mme Caillanx lui répondit en fixant
une heure. -
On sait que par la suite, Mme Caillaux té-
léphona à l’ambassade ponr ini annoncer
qu’elle ne pourrait assister au dîner.
AUTOUR DE L’AFFAIRE ROCHETTE
Le bruit a couru hier après-midi dam les
couloirs de la Chambre que M. Bienvenu-
Martin aurait manifesté l’intention de se dé-
mettre de ses fonctions de garde des sceaux
pour protester contre le passage des conclu-
sions de la Commission d’enquête sur l’af-
faire Rochette le visant.
Interrogé à ce sujet, M. Bienvenu-Martin a
-fait la déclaration suivante ;
« Ii est vrai que je ne parviens pas à m’ex-
pliquer pourquoi la Commission d’enquête
a jugé à propos de me mettre en causé. Mais
je ne me sens pas le moins du monde at-
teint par ses appréciations. Ma conscience
me dit que j’ai fait tout mon devoir. Je n’ai
donc aucune raison de me retirer ».
FAUX MONNAYEURS ARRÊTÉS
M. Valette, commissaire de police attaché
à la direction de la police judiciaire, a pro-
cédé hier â l’arrestation de Paul Antanme,
dit ie Grand Panl, âgé de 3i ans, anarchiste
militant, qui fusait partie, carait-iL de ia
bande Bonnot, et demeurait en compagnie
de sa maîtresse, Maria Stigler, dans une co-
quette villa sur la route de Presie à Saint-
Maurice.
An moment de son arrestation, Antanme
fat trouvé porteur d’un browning contenant
huit cartouches.
Cet individu fabriquait de ia fansse mon-
naie, notamment des pièces de deux et de
dix francs. Il exerçait cette industrie depuis
pins de six mois.
Trois de ses complices, les nommés Carai-
no, Pedro et Delono Lopez ont été arrêtés
hier matin, dans le quartier de la rue de
Bretagne, après nne nahile surveillance des
inspecteurs de M. Valette.
Au domicile dn Grand Panl, on a saisi nn
matériel complet de faux mounayeur. Le
creuset et les piles électrolyses étaient ca-
chés derrière an canapé dans le salon.
L’ASSASSINAT DE M. CADIOU
BREST. — L’avocat de M. Pierre a pris con-
naissance du dossier de l’affaire Cadion et
des conclusions dn procureur général reje-
tant la demande de mise en liberté provi-
soire de l'ingénieur.
Comme oes conclusions semblent négliger
les témoignages du 7 mars affirmant la pré-
sence de M. Cadion ie 1» janvier à Morlaix
et à Saint-Pol-de-Léon, comme d’antre part,
elles fixent en décembre l’assassinat de M.
Cadion, la défense va demander en raison
de l’importance des témoignages du 7 mars,
qne le juge entende de nouveaux témoins.
NOUVELLES MILITAIRES
Le général Bouchez, récemment désigné
pour commander par intérim la 32« division
d’infanterie, est relevé de ses fonctions d’ins-
pectenr général de la 3« Légion de gendarme-
rie.
Le général Gillet est chargé de l’inspection
générale de la 3» Légion de gendarmerie.
VAPEUR ÉCHOUÉ
LONDRES.— Une dépêche expédiée an Lloyd
annoncé que le vapeur français Normand
s’est échoué près de Carrck, dans le Pays do
Galles et est considéré comme perdu.
L’équipage est sauvé.
CHUTES D’AVIATEURS
MUNICH. — Dans nne chute au champ
d’aviation de Scbleissheira, le lieutenant
aviateur Lankmoyer s’est tué.
Le lieutenant Ruchti est grièvement blessé.
ANVERS. — Le lientenant aviateur Daume-
rie a fait hier une chute en évoluant sur le
champ d’aviation de Braschaet.
L’aviateur a été blessé aux jambes ; son
appareil est complètement détruit.
LA GARNISON DE SAVERNE
BERLIN. — Un journal de Berlin ayant an-
nonce l’envoi prochain de deux bitaillons
d’infanterie à Saverne pour remplacer les
denx bataillons du 99e, nne note officieuse
dément cette nouvelle et dit qu’il n’est pas
question de transférer de nouvelles troupes
a Saverne.
UN GÉNÉRAL FRANÇAIS A BUCAREST
BUCAREST. — Le général français Pelecier,
ancien commandant dn 12e corps, a fait avec
succès une conférence sur l’Ame du Soldai
français.
A l’issue de cette conférence, le général a
été reçu en audience par le roi Carol.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Saris
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( le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pouf les Annonces Judiciaires et légales
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On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
le Minime de Salaire
des Onvriers Miieers
la Commission des Mines de la Chambre
des députés a été saisie d’une proposition
de loi tendant à l’établissement d’un salaire
minimum pour tous les ouvriers employés
dans les mines et minières.
Ues ouvriers sont, on le sait, exposés à
■des risques professionnel»tout particuliers,
qui doivent évidemment leur garantir la
bienveillante attention des pouvoirs pu-
blics.
Et celle-ci s'est déjà manifestée à leur
égard par les lois sur les délégués à la sé-
curité, les caisses de secours, par les ef-
forts tentés pour l’amélioration de leurs
pensions de retraite, la garantie de leurs
vieux jours ainsi que la limitation de la
durée de leur travail.
Les mineurs sont loin de contester, du
reste, les bienfaits que, dès maintenant, ils
peuvent retirer de l’application de ces lois,
mais ils demandent au gouvernement et
aux Chambres de compléter leur oeuvre en
leur assurant la protection d’un salaire qui
leur coûte terriblement à gagner.
(Test à cette nouvelle réforme que la
Commission des Mines a donné son adhé-
sion, et, en son nom, M. Emile Basly, dé-
puté du Pas-de-Calais, et ancien ouvrier
mineur lui-même, vient de déposer sur le
bureau de la Chambra un rapport en ce
sens. | ..... ' ■' ' ' :
Il y déFend le principe même de l’établis-
sement d’un minimum de salaire, qui, dit-'
ii, « ne sera pas seulement la juste rétribu-
tion d’un travail particulièrement pénible
et dangereux, mais sera aussi une mesure
très sage susceptible d'atténuer dans une
large mesure les différends qui surgissent
trop souvent ».
Il tient ensuite à affirmer que cette me-
sure sur l’efficacité de laquelle la Commis-
sion des mines fonde grand espoir ne por-
tera pas atteinte à la liberté de l’industrie
privée.Il est évident,en effet,que les Compa-
gnies minières ne sauraient être assimilées
aux entreprises industrielles ordinaires, et,
de tout temps,'ljUpaneitieiit « icciafiie éf’
maintenu pour l’Etat le droit absolu d’inter-
vention directe dans leurs conditions de
travail et la réglementation de leur exploi-
tation.
Ayant ainsi établi les bases de la propo-
sition de loi qu’il soumet à l’approbation des
Chambres,M. Basly passe en revue,dans une
suite de chapitres d’une documentation sé-
rieuse, l’organisation du travail ""dans les
mines, où, dit-il, le sweating system sévit
dans toutp son âpreté, — la situation finan-
cière des Compagnies minières, les dan-
gers de la vie du mineur tant au point de
vue des accidents qu’à celui des maladies
professionnelles, — le caractère véritable-
ment démocratique de la réforme proposée,
>--et enfin l’état de la législation étrangère,
en Angleterre, en Allemagne, en Australie»
en Belgique et aux Etats-Unis.
Arrivant à ses conclusions, le député du
Pas-de-Calais expose que la Commission
des Mines n’a pas cru devoir adopter le
texte du projet de loi rédigé par les Con-
grès nationaux des mineurs, et que la loi
anglaise lui a paru répondre beaucoup
ffiîeux à ses préoccupations, ainsi qu’aux
besoins des travailleurs de la mine ; c'est
donc en s’inspirant du texte anglais qu’elle
a rédigé la proposition de loi soumise au-
jourd’hui aux délibérations du Parlement.
! Il ne se dissimule pas-que les dispositions
qu’elle contient ne seront pas sans soule-
ver de vives protestations parmi les adver-
saires de toute réglementation du travail ;
il n’en maintient pas moins que le mini-
mum de salaires sera, dans les mines, aussi
nécessaire que les délégués à la sécurité,
les caisses de retraites et de secours et la
limitation de la durée du travail. Ii le con-
sidère comme devant prévenir un grand
nombre des conflits qui, si souvent, s’élè-
vent entre les ouvriers mineurs et les com-
pagnies, et pouvant également contribuer
puissamment à protéger la race et à aug-
menter l’effort de production de l’ouvrier.
Et c’est pourquoi, en terminant, M.
Basly insiste chaleureusement auprès de
ses collègues pour qu’ils adoptent la pro-
position de loi de la Commission, et accom-
plissent ainsi ce qu’il n'hésite pas à appe-
ler a une oeuvre de prévoyance et de jus-
tice. »
Cette proposition spécifie expressément
l’établissement d’an minimum de salaire
légal pour tous les ouvriers employés dans
les mines et minières. Ce salaire serait
fixé, dans chaque arrondissement minéra-
logique ou groupement d’arrondissements
minéralogiques, par un Comité mixte de
24 membres élus pour quatre ans. La moi-
tié de ces membres serait désignée par les
Sociétés ayant le siège dans la région ;
l'autre moitié serait élue au scrutin de
liste par les ouvriers « travaillant au fond »,
français, et jouissant de leurs droits poli-
tiques à la condition qu’ils soient inscrits
sur la dernière feuille de paye effectuée
pour l’exploitatiou à laquelle ils sont occu-
pés avant l’arrêté de convocation des élec-
teurs.
Seraient éligibles, les électeurs ainsi fié-.
signés, et âgés de plus de 25 ans,— les-
anciens ouvriers domiciliés dans l’arron-
dissement minéralogique, à condition qu’il»
aient 25 ans accomplis, soient français,
jouissent de leurs droits politiques, qu’ils
aient travaillé au fond pendant au moins
cinq ans, et n’aient pas cessé d’y être em-
ployés depuis plus de dix ans, — et enfin les
délégués mineurs.
Chacun de ces Comités mixtes désigne-
rait un président en dehors de son sein, et
en cas de désaccord, le président serait
choisi par le ministre du travail.
En dehors de la fixation du minimum de
SalanEA ACS fl.nmit
borer un règlement contenant les conditions
relatives à la régularité et à la bonne qua-
lité du travail qui doit être accompli par
les ouvriers, el les conditions de déchéan-
ce de l’ouvrier du droit au salaire mini-
mum s’il ne se conforme pas à ces condi-
tions.
;0u le voit, cette proposition constitue
rait, si elle est adoptée par le Parlement,
une innovation considérable dans notre
législation, qui ne s’est encore sur aucun
terrain engagée si avant dans le champ de
la réglementation du travail»
Il sera donc nécessaire que toutes les
conséquences en soient bien pesées par le
législateur avant le vote, pour que la loi
— désirable à n’en pas douter au point de
vue des plus légitimes intérêts des ouvriers
mineurs — ne heurte point par autre part
ies conditions primordiales de la produc-
tion, et n’aille finalement ainsi à l’encontre
du but poursuivi.
F. POLET.
La Commission d’Enquêio sur l’Affaire Rssheüe
M. Escarguel, directeur de {'Indépendant
des Pyrénées-Orientales, a été entenda hier
aprè3-midi par une sous-commission de la
commission d’enquête sur l’affaire Rochette.
M. Escarguei a déclaré qu’il confirmait
complètement la version qu’ii a donnée dans
son journal, mais qu’au nom du secret pro-
fessionnel il se retusait à divulguer la source
à laquelle il avait puisé ses renseignements.
Conclusions officielles
Je n’aurai pas d’amour-propre d’au-
teur et je m’empresserai de recon-
naître que mon modeste essai de l'au-
tre jour est éclipsé par la prose ma-
jestueuse de M. Jaurès, du moins par
ce qu’il en reste, si nous écoutons les
bruits de couloirs.
M. Maurice Barrés dit même, dans
sa protestation, que « ce texte a été
gâché, laminé, adultéré, démanti-
bulé. ». phrase par phrase et mot par
mot ». C’est un hommage indirect
rendu au président de la Commission
et nous nous y associerons avec M
Leboucq qui, tout en rejusant de votifr
les conclusions par égard pour M.
Briand, a reconnu l’impartialité avec
laquelle M. Jaurès a dirigé l’enquête.
Ce n’était certes pas une mince be-
sogne entre les radicaux désireux de
voiler le plus possible le rôle de MM.
Monis et Caillaux et les autres dési-
reux de ruiner un parti sous le dis-,
crédit, et aussi peut-être d’atteindre la
République elle-même par ricochet.
Il semble bien que la majorité était
pour l’indulgence la plus èmoliante
puisque M. Jaurès a dû, l’autre jour,
démissionné pendant une demi-heure
pour Jaire reconnaître son droit de
prononcer un blâme catégorique^
Il Jaut regretter que pour des rai-
sons d’opportunité « pour ne past som-
brer au port », a-t-il dit, il n’aiP'pas
eu cette fermeté jusqu’au bout et qù’il
ait accepté au dernier moment la sup-
pression de la phrase jinale de son
rapport qui lui donnait toute sa saveur;
« MM. Monis et Caillaux ne se sont
pas seulement exposés aux polémiques
des partis, mais au juste blâme de tous
les citoyens, en intervenant abusive-
ment dans le fonctionnement de la jus-
tice. » i
Incorporés ou non dans les conclu-
sions de la Commission, ces mots res-
teront comme des stigmates sur le
front des ministres qui les ont mé-
rités.
Quant au texte officiel lui-même, si
l’on tient compte des intérêts si opposés
qui ont présidé à son vote et des exi-
gences traditionnelles du langage
parlementaire, il Jaut reconnaître
qu’il h’est pas aussi indulgent que
d’aucuns le prétendent. En voici, pour
mémoire, les pasjages décisifs :
« La démarche de M. Caillaux et
llntervention de M. Monis ne sont ni
un acte de corruption,puisqu’ils étaient
personnellement désintéressés dans
l’affaire, ni un acte de forfaiture, puis-
que le procureur général déclarait àM.
Monis et que M. Bidault de l’Isle “dé-
clare aussi, soutenu en ce point par
tous les magistrats, que la remise ne
pouvait contribuer en quoi que ce soit
à la prescription. Mues elles constituent
le plus déplorable abus d’influence.
» Si fâcheuse que soit en elle-même
cette affaire, elle est surtout grave
comme symptôme. Elle révèle un mal
qui s’est manifesté d’ailleurs par bien
d’autres signes, et qui, si le pays ne
• réagit pas, ira se développant et s’ap.
profondissant dans tout 'le système
politique et social.
» Elle atteste chez les gouvernants
eux-mêmes le fléchissement du sens de
la règle, le dédain des procédures
normales et de l’indépendance des ma-
gistrats d’ailleurs trop dociles. Elle
révèle l’influence démesurée de la fi-
nance, même la plus basse, la confu-
sion de la finance, de la presse et du
pouvoir ».
L’essentiel est que la responsabilité
des politiciens qui nous ont valu toute
cette affaire soit reconnue ; le fait que
la Commission ait critiqué, non sans
raison, pour la plupart, le rôle d’au-
tres personnages et ministres ne dimi-
nue en rien la valeur de ce jugement.
Nous avons vu nous-mêmes, par
ailleurs, que chacun devait en prendre
pour son grade dans ce scandaleux
imbroglio.
Au total, nous aurions pu souhaiter
moins de pathos et plus de netteté en-
core, mais nous ne suivrons certaine-
ment pas M. Maurice Barrés et ses
amis, avoués ou non, qui s’indignent
de ce que les conclusions de la Com-'
mission n’apportent aucune sanction.
D’abord ces conclusions nepoavaient
légalement comporter aucune sanc-\
tion, du moins aucune sanction d’or-
drejudideàre comme le souhaiteraient
ceux qui crient le pïüsfort. La Cham-
bre, dans le moment d’affolement qui
suivit la révélation Barthou, avait
bien voté aù petit bonheur une propo-
sition de loi attribuant à la Comnfs-
sion d’enquête tous les pouvoirs du
juge d’instruction, mais le Sénat,
s’inspirant sagement du principe de la
séparation des pouvoirs, a montré les
périls que courraient les libertés in-
dividuelles si l’on, remettait aux mains
des délégués d’une assemblée politi-
qn-o p&rffUtsvtiim, d’/irres*
tation et d’inculpation.
Aussi le texte de loi adopté en fin
de compte accorde seulement à la Com-
mission le droit de citation avec les
sanctions y afférant.
Quant à l’article iy9 du Code pénal
dont M. Maurice Barrés réclame
l’application contre M. Monis, il ne
pourrait entrer en jeu qu’en ouvrant
une nouvelle porte à l’arbitraire ; en
voici le texte, pour fixer les idées :
Quiconque aura contraint ou tenté
de contraindre par voies de fait ou
menaces, corrompu ou tenté de cor-
rompre par promesses, offres, dons ou
présents, l’une des personnes de la
qualité exprimée en l’article 177 (Jonc-
naires de tous ordres), pour obtenir
soit une opinion favorable, soit des
procès-verbaux, états, certificats ou
éstimations contraires à la vérité, soit
des places, emplois, adjudications, en-
treprises ou autres bénéfices quelcon-
ques, soit tout autre acte du ministère
du fonctionnaire, agent ou préposé,
soit enfin l’abstention d’un acte qui
rentrait dans l’exercice de ses devoirs,
sera puni des mêmes peines que la
personne corrompue (dégradation ci-
vique et amende).
Commentant ce texte, qu’il ne cite
pas d’ailleurs. M. Barrés écrit dans
l'Echo de Paris, à propos du procureur
général Fabre «r Quand ce magis-
trat agit ainsi, je dis, moi : Ou bien il
y a des effets sans cause, ou bien il y
a eu ordre et menace. »
Ordre, tant que vous le voulez, M.
Barrés, mais sans être juriste, un
écrivain qui manie sa langue oomme
vous ne devrait pas, s'il est de bonne
foi, mettre sur le même pied ces mots.
ordre et menace qui ne sauraient avoir
le même sens. Votre meilleur témoin,
en cette affaire, M. Fabre, a déclaré
ceci :
« Le procureur général est un ma-
gistrat de nature particulière. Il a des
attributions judiciaires. Il en a aussi
d’administratives. Il représente le pou-
voir central. Il reçoit les ordres du
garde des sceaux et il est tenu de s’y
conformer.
» Il est entre les mains du gouverne-
ment, et il doit obéir. Sans doute, ii
doit résister à une illégalité, mais hors
le cas exceptionnel qui ne s’est jamais
produit, il doit obéir. »
En donnant l’ordrîe à M. Fabre sous
une forme plus ou moins explicite,
d’accorder la remise demandée par
Rochette, M. Monis a commis le plus
déplorable abus d’influence ; mais il
avait le droit de donner un ordre au
Procureur général et n’avait pas be-
soin d’employer de menace pour cela.
Je m’étonne que les adversaires des
ministres en cause ne comprennent
pas qu’ils compromettent toute la force
de leurs attaques en employant les
procédés les plus sujets à caution.
Quant à l’abus d’influence s’il ne
tombe pas sous le coup de la loi, il
reste sous la vindicte de la Chambre
et de l’opinion publique et j’aime à
croire que ni l’une ni l’autre ne fail-
liront à leur devoir.
CASPAR-JORDAN.
LOtraTllEjlES CORTÈS
Le Message du Bol Alphonse EUX
Le roi Alphonse XIII a donné lecture, hier
après-midi, à l’ouverture des Cortès, d’un
message dont voici les passages essentiels :
« Le protectorat espagnol an Maroc nons a
é!é conféré par les traités signés entre les
différentes nations. C’est, pour l’Espagne, nn
droit historique et géographique. Le gouver-
nement se félicite du développement de no-
tre influence économique aü Maroc. »
Le discours de la couronne constate que
les relations avec les nations étrangères sont
très cordiales, et que les liens qni unissent
l’Espagne à la République française pour
nne mission commune de civilisation se res-
serrent chaque jour davantage an conrs de
l’action entreprise par ies deux peuples dans
les zones respectives de leur protectorat au
Maroc.
« Les gouvernements de l’Espagne et de la
France, dans l’action indépendante qui leur
est assignée par les traités, manifestent, par
dés démonstrations réciproques de considé-
ration et de concours amical, i’accord qni
existe entre enx.
» L’amitié qui nons lie à l’Angleterre est
aussi très solide. Notre gouvernement déli-
bère actuellement avec celui de S. M. bri-
tannique et celui de la République française
sur l’organisation à donner à la ville de Tan-
ger et à sa zone, et j’espère qne ies opinions
différentes qui se sont manifestées en cette
matière seront facilement conciliées. »
Piioto Lucien LEROUX CiîchS Vchi Bâvn
M. GUILLAUME
COMMISSAIRE X>EJ POLICE
dont les Obsèques ont eu lieu hier
L'Affaire Mette
A LA CHAMBRE
Impressions de Séance
|C1 NOTAS OORMSPONDANT PARTICCUZB)
Paris, 2 avril.
Jamais on n’avait vn pareille foule an Pa-
lais-Bourbon. Jamais débat parlementaire
ne provoqua nne telle curiosité dans le pu-
blic. Jamais on ne s’esf dispnté avec nn tet
acharnement les billets de tribunes. A elle
seule, ia questure aurait reçu près de vingt
mille demandes. Viogt mille 1 Presque au-
tant qne pour la revue de Longehamps.
Et, défalcation faite de cartes attribuées d'a-
vance, il n’y a pas plus de trois cents places
disponibles.
Bien avant l’heure fixée pour la séance,
les salles d’attente sont envahies par les qué-
mandeurs de billets dont le flot déborde
jusque sur les trottoirs du quai d’Orsay.
Dans la cour, où l’on ne pénètre qu’après
avoir montré patte blanche, c'est nne cohue
sans nom. Les porteurs de cartes, difficile-
ment maintenus par les gardiens du palais,
forment nne queue interminable comme on
en voit à l’Opéra les jours de ieprésentation
gratuite.
Déjà, d’ailleurs, les tribunes sont occupée#
par les femmes, les filles, les soeurs des mi-
nistres, des membres du bureau, des député»
influents, auxquelles des entrées de laveur
ont été réservées.
A l’ouverture des portes, c’est nne bous-
culade folle, une galopade à travers les cou-
loirs et les escaliers. Les premiers arrivés —
les pins agiles — s’emparent des quelques
places encore libres et ies portes se referment
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
( DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
fLONDRES, 2 Avril. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
| CUIVRE
Comptant. J ferme. 1 <58 17/8 3/9 -/-
«mois..,.. £66 2/6 2/6 -/-
ETAIN
Comptant.» 1171 S/- -/- 27/6
3 mois...,,.; soateni 1 £172 18/6 -/- 32,6
FER
Comptant J calJie £ 81/6 2 d -/-
8 mois ) £82/- 2d -/-
Prix comparés avec ceux de ia deuxième Bourse
du 1“ avril 1914.
NEW-YORK, 2 AVRIL
Cotons t mai, hausse 18 points ; juillet,
hausse 11 points; octobre, hausse 12 points ;
janvier, hausse 13 points. — Très soutenu.
’ Calé# 1 baisse 7 points à hausse 1 point.
NEW-YORK, 2 AVRIL
t. n su 1. rtttnnt
Cuivre Standard disp. 14 14 14 12
— mai 14 14 i4 12
Amalgamât. COJI».. 77 1/4 77 i/8
ïer , 16 25 16 25
■ CHICAGO. 2 AVRIL
C. DD JOUR 0. PRBCED •
Blé sur...... Mai 918/8 913 8
— ...... Juillet...87 1/2 87 »/»
Mais sur..... Mai 67 3 4 67 3/8
— Juillet.... 68 3 8 68 »/»
Saindoux sur. Mai....... 10 87 10 82
Juillet.... 10 77 10 70
'AB Paffi Républicain -Wiocralipe
UH DISCOURS DE M. LOUIS BARTHOU»
Hier soir, devant denx mille personnes,
M. Louis Barthon a exposé le programme
du Parti Républicain démocratique.
« Dès le début de son discours, l’ancien pré-
sident du Conseil dit qu’il n’apportera pas
l’écho des discussions passionnées et tragi-
ques qui se déroulent au dehors. Mais ii est
une limite que pour sa dignité il ne saurait
permettre â ses adversaires de franchir. Il a
été mêlé à ia discussion qui s’est engagée
devant ia Chambre. Il a en en dépôt un do-
cument. L’heure est venue où il a cru de-
voir le produire pour le Parlement et pour
l’opinion. Il l’a versé pour contribuer à faire
ia lumière; il l’a versé sans haine ; il a voulu
saluer la mémoire d’un homme qui a été
tué pour accomplir ce qu’ii considérait
comme nn devoir.
M. Barthou ne le regrette pas. Il a la certi-
tude d’avoir fait son devoir, rien que son
devoir.
M. Barthou dit que les événements récents
comportent deux leçons : la première est
que la finance est mêlée à la politique, l’ab-
sorbe et, si l’on n’y prenait pas garde, elle
finirait par la corrompre. Quand on est dans
la politique, il fant écarter de soi l’influence
funeste de la finance.
La seconde leçon est qn’il fant mettre fin à
-l’immixtion de la politique dans l'organisa-
tion judiciaire. Il fant qne la vie et les inté- ;
rôts des citoyens soient confiés à des main»
indépendantes.
M. Barthon demande pour la magistrature
pins d’indépendance et nne rétribution pins
juste. ,
Fuis, l'orateur exoose le programme da
Parti Républicain Démocratique. Il faut, dit-
il, que la République vienne dn peuple, vive
par et pour le penple; il fant dire an peuple
la vérité, l’éclairer, le guider. Telle est la tâ-
che de l’Alliance démocratique.
M. Barthon déclare que le Parti Démocra-
tique impose deux conditions formelles à
l’investiture de ses adhérents.
«Nous sommes,dit-il, fermement attachés
aux lois scolaires et à ia Séparation des
Eglises et de l’Etat, non pas dans nne pensée
d’agression, mais pour la conservation des
conquêtes laïques.
« Nons demandons également à nos adhé-
rents da se prononcer nettement pour ia loi
de trois ans ».
An snjet de la réforme fiscale, M. Barthon
dit que le Parti Démocratise s’est toujours
opposé à la déclaration contrôlée.
Cela n’empêche, ajoate-t-il, qne la réforme
de l’impôt est nécessaire, ainsi que l’appli-
cation d’une large politique sociale.
M. Barthon déclare que le scrutin de liste
avec nne représentation équitable des mino-
rités, lui apparaît désormais comme une né-
cessité.
En terminant M. Barthon dit qu’il faut
choisir entre la politique nationale et la po-
litique de clientèle.
Le moyen le plus sûr de défendre la Répu-
blique, c’est a’en confondre les destines
avec celles d’ane France plus forte, prus
unie, plus glorieuse.
LE MEURTRE DE M- CALMETTE
A l’Instruction
An cours de sa déposition faite hier matin
à M. Boucard, M. Caillaux a déclaré qn’il
voniait réduire à néant les allégations dss
amis de M. Calmette qni prétendent faire
croire qn’à ancnn moment ce dernier n’en-
tra en relations avec Mme Gueydan pour
avoir les lettres qui lai avaient été volées.
Il vent également réfuter les allégations de
M« Louis Barthon, qni prétend-il, eut réelle-
ment une eajrerue aygç Mme Gaeydan qui
lui lut sous an bec de gaz les lettres qu’elle
avait en sa possession.
Pour terminer sa journée, M. Boncard a
entenda M. Cornu, maître d’hôtel de M.
Caillaux, qui lui fournit des renseignements
sur le déjeuner des deux époux le 16 mars,
jour-du drame.
Le déjeuner se passa dans de mauvaises
conditions, les deux époux ne mangeant pas.
Enfin, M. Pierre de Fouquières, sous chef
dn protocole, a déclaré, q ne ie jour dn dra-
me, il avait téléphoné à Mme Caillaux pour
lui demander à quelle heure, elle comptait,
ainsi que son mari, arriver à l’ambassade
d'Italie qui, ce soir-là, donnait nn grand dî-
ner. Mme Caillanx lui répondit en fixant
une heure. -
On sait que par la suite, Mme Caillaux té-
léphona à l’ambassade ponr ini annoncer
qu’elle ne pourrait assister au dîner.
AUTOUR DE L’AFFAIRE ROCHETTE
Le bruit a couru hier après-midi dam les
couloirs de la Chambre que M. Bienvenu-
Martin aurait manifesté l’intention de se dé-
mettre de ses fonctions de garde des sceaux
pour protester contre le passage des conclu-
sions de la Commission d’enquête sur l’af-
faire Rochette le visant.
Interrogé à ce sujet, M. Bienvenu-Martin a
-fait la déclaration suivante ;
« Ii est vrai que je ne parviens pas à m’ex-
pliquer pourquoi la Commission d’enquête
a jugé à propos de me mettre en causé. Mais
je ne me sens pas le moins du monde at-
teint par ses appréciations. Ma conscience
me dit que j’ai fait tout mon devoir. Je n’ai
donc aucune raison de me retirer ».
FAUX MONNAYEURS ARRÊTÉS
M. Valette, commissaire de police attaché
à la direction de la police judiciaire, a pro-
cédé hier â l’arrestation de Paul Antanme,
dit ie Grand Panl, âgé de 3i ans, anarchiste
militant, qui fusait partie, carait-iL de ia
bande Bonnot, et demeurait en compagnie
de sa maîtresse, Maria Stigler, dans une co-
quette villa sur la route de Presie à Saint-
Maurice.
An moment de son arrestation, Antanme
fat trouvé porteur d’un browning contenant
huit cartouches.
Cet individu fabriquait de ia fansse mon-
naie, notamment des pièces de deux et de
dix francs. Il exerçait cette industrie depuis
pins de six mois.
Trois de ses complices, les nommés Carai-
no, Pedro et Delono Lopez ont été arrêtés
hier matin, dans le quartier de la rue de
Bretagne, après nne nahile surveillance des
inspecteurs de M. Valette.
Au domicile dn Grand Panl, on a saisi nn
matériel complet de faux mounayeur. Le
creuset et les piles électrolyses étaient ca-
chés derrière an canapé dans le salon.
L’ASSASSINAT DE M. CADIOU
BREST. — L’avocat de M. Pierre a pris con-
naissance du dossier de l’affaire Cadion et
des conclusions dn procureur général reje-
tant la demande de mise en liberté provi-
soire de l'ingénieur.
Comme oes conclusions semblent négliger
les témoignages du 7 mars affirmant la pré-
sence de M. Cadion ie 1» janvier à Morlaix
et à Saint-Pol-de-Léon, comme d’antre part,
elles fixent en décembre l’assassinat de M.
Cadion, la défense va demander en raison
de l’importance des témoignages du 7 mars,
qne le juge entende de nouveaux témoins.
NOUVELLES MILITAIRES
Le général Bouchez, récemment désigné
pour commander par intérim la 32« division
d’infanterie, est relevé de ses fonctions d’ins-
pectenr général de la 3« Légion de gendarme-
rie.
Le général Gillet est chargé de l’inspection
générale de la 3» Légion de gendarmerie.
VAPEUR ÉCHOUÉ
LONDRES.— Une dépêche expédiée an Lloyd
annoncé que le vapeur français Normand
s’est échoué près de Carrck, dans le Pays do
Galles et est considéré comme perdu.
L’équipage est sauvé.
CHUTES D’AVIATEURS
MUNICH. — Dans nne chute au champ
d’aviation de Scbleissheira, le lieutenant
aviateur Lankmoyer s’est tué.
Le lieutenant Ruchti est grièvement blessé.
ANVERS. — Le lientenant aviateur Daume-
rie a fait hier une chute en évoluant sur le
champ d’aviation de Braschaet.
L’aviateur a été blessé aux jambes ; son
appareil est complètement détruit.
LA GARNISON DE SAVERNE
BERLIN. — Un journal de Berlin ayant an-
nonce l’envoi prochain de deux bitaillons
d’infanterie à Saverne pour remplacer les
denx bataillons du 99e, nne note officieuse
dément cette nouvelle et dit qu’il n’est pas
question de transférer de nouvelles troupes
a Saverne.
UN GÉNÉRAL FRANÇAIS A BUCAREST
BUCAREST. — Le général français Pelecier,
ancien commandant dn 12e corps, a fait avec
succès une conférence sur l’Ame du Soldai
français.
A l’issue de cette conférence, le général a
été reçu en audience par le roi Carol.
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LE PETIT HAVRE à Saris
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SOS, rue St-Lazare, 108
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