Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-03-31
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 mars 1914 31 mars 1914
Description : 1914/03/31 (A34,N11925). 1914/03/31 (A34,N11925).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172090h
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
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Le Petit Havre
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Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
ÜVTET-AAJS:
LONDRES, 30 Mars, Dépêche te 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BÀISSÇ
CUIVRE
Comptant.. ffn, n„ *64 18/- -/- 2/6
) mois - «65 2/6 -/- 3/9
ETAIiV |
Comptant.. « 172 10/- -/-i 38/-
mois calma «174 6/- -/- 37/6
FER
sbmptant. .1 calme. « 50/7 % -]- -/-
l mois ) 181/3 -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse,
lu 27 mars 1914.
NEW-YORK, 80 MARS
Cotons t mai, hausse 23 points; juillet,
hausse 9 points ; octobre, hausse 2 points.—
Soutenu.
Calée t hausse 13 à 13 points.
NEW-YORK, 80 MARS
!.. i vu nu i. wîcmsî
' ©«livre Standarif disp. 14 — 14 —
— avril 14 — 14 —
Amalgamât. 86p... 76»/» 75 3/8
Fer 13 28 15 25
CHICAGO, 80 MARS
C. DU JOUR C. PREGED
Blé sur...... Mai 95 1,8 93 1/8
— ...... Juillet..’.. 87 1/2 88 8 8
Maïs sur..... Mai....... f8 1/8 68 3 4
— Juillet.... 68 1/* 69 »»
Saindoux sur. Mai io 48 10 62
— Juillet.... 10 6Î 10 80
La Commission d'Enqnête
sur l'Affaire Rochelle
La Séance de l’après-midi
La Commission d’enquête a communiqué
le procès-verbal suivant :
« La Commission d’enquête sur l’affaire
Rochette a terminé ia discussion de ses con-
clusions ; elle en a- adopté les diverses par-
ties sous réserve de mise an point de quel-
ques paragraphes et de la révision à laquelle
H sera procédé dans la séance de l’après-
midi de demain. »
M. Jaurès, interrogé à l’issue de la séance,
t déclaré que tes conclusions seraient ren-
dues publiques demain et qu'il demanderait
qu’elles soient discutées jeudi.
Quant au débat; voici comment on procé-
derait;
La Chambre, saisie des conclusions de sa
Commission, devra les disenter.
Elles constatent nne série de faits qne la
Commission apprécie, mais il ne semble pas
gué {a Chambre puisse voter sur ces conclu-
sions: C’est sur un ordre du jour prësëÉté
pâr la Commission ou par des députés que
la Chambre aura à se prononcer après la dis-
cussion publique et la publication de tons les
éléments de l’enquête.
Les membres de la Commission d’enquête
observent toujours ia plus grande discrétion
sur les décisions qn’ils ont prises en ce qui
concerne les conclusions a soumettre à la
Chambre.
Signalons donc, avec toutes réserves, les
bruits mis eu circulation dans les couloirs et
d’après lesquels la Commission blâmerait
MM. Monis et Caillaux de lenr intervention
dans une affaire judiciaire et critiquerait M.
fiartbou pour avoir emporté un document
flui n’aurait jamais dû quitter la Chancelle-
rie et exprimant ses regrets d’avoir constaté
que des magistrats avaient obéi à des sug-
gestions venues dn dehors.
LE MEURTRE DE M. CALMETTE
L’Instruction
Les déclarations faites hier par les témoins
entendus par M. Boucard, au sujet du meur-
tre de M. Caimette, n’ont apporté aucun élé-
ment nouveau à l’enquête.
MM. Rouleau et Poitier, garçons dn Figaro,
opt affirmé qne le nom de Mme Caillaux ne
fut pas prononcé quand celle-ci fut intro-
duite dans le bnrean dn directeur du Figaro.
Mme Guillemard a déclaré que Mme Cail-
laux était très nerveuse depuis que le Figaro
avait commencé sa campagne et qu'elle re-
doutait la publication de certaines lettres in-
times.
M. PanI Bourget qui, comme on le sait, est
la dernière personne que M. Caimette vit
avant le drame, a fait dn drame nn récit
semblable à celui qn’il avait fait an commis-
saire de police.
GRAVES ACCIDENTS D’AVIATION
MAUBEUGE. — Hier soir, vers quatre heu-
res, l’adjudant aviateur Didier s’élevait sur
monoplan accompagné dn maître ouvrier
Eugène Niqnet.
Il venait d’effectuer trois tonrs an-dessus
flu champ d’aviation lorsqu’à cent mètres
de hauteur, après un virage sur la droite, son
appareil piqua vers le soi.
Le moteur disparut en terre ; le reste de
l’appareil fut réduit en miettes.
Le maître ouvrier était sans mouvement.
L’adjudant fnt relevé ayant seulement des
contusions à un oeil et à la jambe gauche.
Les médecins militaires arrivèrent sur le
champ d’aviation en automobile.
Us constatèrent que Niquet avait la che-
le droite fracturée et qu’il portait une bles-
sure à l’oeil gauche.
Le lieutenant aviatenr Rochette qui volait
en meme temps dit qu’un vent particulière-
ment défavorable se faisait sentir entre cent
et trois cents mètres de hauteur.
CALAIS. — Le sapenr Chausse et le mécani-
se? Durand, du centre d’aviation de Douai,
qui arrivaient hier après-midi,vers 3 heures,
sur un biplan ont été pris dans nn tourbil-
lon et ont fait une chnte à trois kilomètres à
VEst de Calais.
Les aviateurs sont indemnes, mais -leur
Appareil est complètement brisé.
STRASBOURG. — Hier après-midi, vers cinq
aeures, nn biplan de la station aéronauti-
que de Strasbourg, piloté par un capitaine
accompagné d’un lieutenant, s’était élevé à
One cinquantaine ne mètres an-dessns de
i aérodrome qnand tout à coup, l’appareil
capota et fut précipité sur le sol.
Le capitaine fut retiré mort des déhris de
I appareil ; le lieutenant a les deux jambes
jbnsées.
L L’appareil est rédait en miettes.
\«v5-m.omen^ où se produisait cet
accident, un monoplan qui atterrissait sur:
Je même aérodrôme a capoté, mais l’avia-
tear qui le pilotaiLn'a pas été, blessé^
ARMEE DE RESERVE
Les élèves officiers dont les noms suivent
ont été nommés sous-lieutenants de ré-
serve :
MM. Couturier, du 129«, passe an 9e batail-
lon de chasseurs ; Romain, du 129e, est affec-
té au A* d’infanterie ; de Larmaodie, du 129»,
est affecté au I29« ; Orine, da 67e, est affecté
au 129».
Ilffll
A LA CHAMBRE DES COMMUNES
LONDRES. — A la Chambre des communes,
M. Asquitb déclare que le roi approuve en-
tièrement son acceptation du portefeuille de
la guerre.
Le colonel Seely déclare qu’il a donné sa
démission de ministre de la guerre afla d’é-
viter toute apparence d’un marché entre nn
ministre et certains officiers.
Le colonel Seely continuera à appuyer la
politique actuelle du ministère.
M. Smith gccuse le gouvernement d’avoir
organisé contre l’ülster un complot naval et
militaire.
L’armée n’a fait que s’engager dans la voie
où elle a été poussée.
MYSTÉRIEUSE AGRESSION
STRASBOURG. — Com pie on avait tiré ven-
dredi, vers minuit;' la cloche du fort de
Kirchbach, situé à l’Est de Kehl, un sergent
du 136® d’infanterie, qui était de garde, ou-
vrit la porte du tort, croyant que c’était le
commandant qni revenait de la ville.
Un coup de feu fut alors tiré presque à
bout portant sur le sous-officier.
La Balle lui effl ;ura la poitrine. Le sergent
ayant fait quelques pas hors du fort pour
essayer de voir son agresseur, deux nou-
veaux coups de feu se firent entendre et il
fat atteint a l'aine, mais il ne tut pas blessé,
un projectile étant verni s’écraser contre
nne pièce de monnaie qu'il avait dans sa
poche.
Les patrouilles envoyées à la recherche de
l’agresseur revinrent - sans l'avoir découvert,
à cause de la profonde obscurité qui réguait
alors.
IW ' —
LES DIRIGEABLES ALLEMANDS
BERLIN.— Suivant la Taeglische Rundchau,'
le dirigeable Zeppelin-V, a fait hier un essai
avec nn appareil captant les gaz à ia sortie
dn moteur, ce qui supprime tout bruit et
perfhet au dirigeable de passer inaperçu par
un temps très obscur alors qu’anparavant,
on pouvait l’entendre à plus d’an kilométré,
LES AMÉLIORATIONS A LA DÉFENSE
NATIONALE EN RUSSIE
SAINT-PETERSBOURG. — Le ministre de la
guerre a dépose à la Douma le projet de loi
concernant les améliorations à apporter à la
défense nationale.
Comme ponr tons les projets de ce genre,
son contenu est gardé secret.
Les journaux supposent qu’il s'agit d'une
demande de crédits importants.
Mais on a tout lieu de croire qu’en réalité,
il ne s’agit pas d’nne somme très élevée et
que ce n’est pas là encore le projet dont les
lignes générales ont dû être exposées aux
députés à la conférence secrète du i4 mars.
Le projet remis aujourd’hui a été transmis
à ia Commission deT’armée et de ia marine.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Combat entre Albanais et Epirotes
. VIENNE. — On mande de Valona à la Cor-
respondance Albanaise qu’an violent combat
a en lieu entre les Albanais et les Epirotes,
dans les districts de Koionia et de Korilza.
Les Epirotes ont subi de grosses pertes.
IT— • i ■—
GRÈVE DE MINEURS
BAMSLEY . — Les mineurs ont voté la grève
hier. Cela signifie que tous les ouvriers da
Yorkshire chômeront mercredi.
Quarante mille ouvriers ont déjà cessé le
travail.
UNE AFFAIRE D'ESPIONNAGE EN RUSSIE
La police russe vient de procéder à l’arres-
tation dn télégraphiste Sitkorsky, employé à
la station de Imerinka, près de Kief,à lasaite
de ia découverte à son domicile d’un appa-
reil de télégraphie sans fil perfectionné et
d’une grande puissance.
Sitkorsky a déclaré pour sa défense que
cet appareil était uniquement destiné à
la réception des communications météoro-
logiques sans fil de ia tour Eiffel. On soup-
çonne toutefois l’inculpé d’avoir fait cette
installation pour intercepter les télégram-
mes entre l'état-major général russe,à Saint-
Pétersbourg, et les autorités militaires de
.y
' venqUête a établi, en ontfe, que Sit-
korsky faisait ds freauents voyages à
j étranger, " - -
Les Routes de France
Il fut un temps — encore tout proche heu-
reusement — où la réputation des routes
de France était hors de contestation. Nulle
part n’existaient de chemins plus lisses,
mieux tracés et entretenus avec autant de,
soin. Quand débuta le tourisme automobile
notre pays en fut tout naturellement le
berceau. Les chauffeurs, épris de vitesse,
ne pouvaient en effet trouver ailleurs de
plus belles pistes pour s’élancer à toute
allure.
Les campagnes bénéficièrent surtout de
cet engouement.On assista, jusque dans les
moindres bourgades, à un réveil du com-
merce, à une renaissance des auberges qui
n’étaient plus guère fréquentées que par de
rares rouliers.
La circulation s'accrut tellement que les
routes devinrent bientôt encombrées et im-
praticables. Le tourisme s’implantait chez
nous, presque malgré nous. Et, peu à
peu, les fervents voyaient leur nombre
grossir. Ils étaient emportés sans toutefois
renoncer aux joies de iae vitesse, par le désir
d’aller partout, de tout voir, attirés irrésis-
tiblement parles beautés du pays.
Mais, hélas 1 les chaussées ne purent ré-
sister à l’assaut brutal des milliers de véhi-
cules qui les labouraient. Elles se trans-
formèrent, en maints endroits, en fondrières
inaccessibles. Et, au moment où, dans tous
les coins de France, on s’est mis en frais
pour recevoir les visiteurs, on craint que
ceux-ci n’osent plus affronter les écueils
des chemins.
La situation est critique. La renommée
de nos routes se ternit et l’industrie hôte-
lière— pour n’en citer qu’une — s’en alar-
me. Les touristes étrangers — pendant que
les français s’en vont au loin courir monts
et vaux — se plaignent : « Ne fermez pas
au tourisme l'accès de votre pays merveil-
leux, nous disent-iis. Prenez garde à vos
routes t » Leur conseil est inspiré par la
clairvoyance. Le suivrôns-nous avant que,
las de fa situation, ils s’eu aillent wcsjTau-
tres sites?
Rien n’est plus facile pourtant de leur
accorder un commencement de satisfaction.
On sait qu’à des besoins nouveaux doivent
correspondre des méthodes nouvelles ; en.
la circonstance iL s’agit do chercher le-
moyen de renforcer les empierrements par 1
un procédé quelconque. Et, pour arriver
à un résultat appréciable, il est de toute
évidence qu’il faut consentir quelques sa-
crifices pécuniaires.
Longtemps on s’est contenté, les routes
étant en bon état, d’un entretien léger. De
1881 à 1890 la dépense annuelle pour l’en-
tretien des voies nationales a été de 42 mil-
lions de francs. Et, en 1912, alors que le
trafic augmentait toujours et que de gros
camions à traction mécanique commen-
çaient à circuler, on fit encore des écono-
mies. La dépense pour cet exercice fut ra-
menée à 40 millions de francs. Cette som-
me, déjà trop faible, représenta un entre-
tien encore plus insuffisant que d’ordinaire
car le réseau routier s’était allongé d’un
millier de kilomètres.
Ainsi, à l’heure où il aurait fallu aug-
menter les crédits ils subissaient une ré-
duction. Gela était d’autant plus malencon-
treux qu’il se produisait une hausse impor-
tante et continue du prix des matériaux et
de la main-d’oeuvre. Dans ces conditions
les quarante millions consacrés à nos trente
huit mille kilomètres de routes nationales
ne représentaient plus la même somme de
travail utile qu’auparavant.
C’est donc une chance que l’état de via-
bilité ait quand mémo pu être maintenu.
Mais il y aurait danger à ajourner les ré-
fections devenues urgentes. Dans un rap
port récent sur le budget des travaux pu-
blics le mal â été dénoncé et l’on a constaté
que l’épaisseur moyenne des chaussées em-
pierrées diminuait de jour en jour, à tel
point que, sur certaines sections, les fon-
dations se trouvent sérieusement compro-
mises.
Dans beaucoup de départements les ingé-
nieurs signaient i’insuffisance des sommes
allouées et se déclarent impuissants à con-
jurer le mal menaçant. Get état de choses
n’a du reste pas manqué de provoquer, de
la part des populations intéressées, de vives
réclamations qui se sont traduites par des
voeux renouvelés des Conseils généraux et
des Syndicats d’initiative régionaux, ten-
dant à faire relever les crédits.
Gette augmentation est d'autant plus in-
dispensable que, lion seulement les indus-
tries tirant leurs gains, ou du moins une
partie d’entre eux, du trafic qui se fait sur
les routes pâtissent de l’inquiétude géné-
rale, mais encore, au point de vue straté-
gique, la situation actuelle est alarmante
Le ministre de la guerre l’a déclaré à plu
sieurs reprises.
L’état défectueux de diverses routes, no-
tamment dans la région, de l’Est, ne Aérait
pas sans présenter de graves inconvénients
pour les lourds transports que nécessite-
rait une mobilisation. On a donc réclamé
énergiquement le maintien de ces voies en
bonne condition de viabilité pour parer
ainsi à la raréfaction de la main-d’oeuvre
qui serait inévitable, en temps de guerre,
tant en vue de l’entretien des routes que de
l’extractiou des matériaux nécessaires à cet
entretien.' ’ . '.yÏ—
Ça présence de doléances motivées par
des préoccupations aussi hautes, chacun ne
doit-il pas accepter un sacrifice qui, d’ail-
lears, n’est pas au-dessus de nos forces ?
Tout le monde le comprend heureusement.
Un projet de loi, dont le but principal est
d’-ouvrir au budget du ministère des travaux
publics un chapitre spécial pour la réfec-
tion et la consolidation des routes nationa-
les, a, du reste, été déposé récemment au
Parlement qui lui a réservé le meilleur ac-
cueil.
Un vaste programme est envisagé. Il
comprend la remise en bon état, avec revê-
tements spéciaux, de dix mille kilomètres
de chaussées, moyennant une dépense to-
tale de 230 millions de francs.
Naturellement, l’exécution de ce projet
se fera par étapes afin d’éviter les nouvelles
hausses de prix qui seraient la conséquence
fatale de l’ouverture simultanée de trop
nombreux chantiers. L’administration aura,
grâce à la méthode préconisée, le temps
d’organiser ses services, d’acquérir le ma-
tériel indispensable, de susciter l’ouvertu-
re des carrières et vraisemblablement l’éta-
blissement d’usines pour le traitement des
matériaux d’après les meilleurs procédés.
C’est pourquoi il est question de limiter
provisoirement à huit millions la demande
de crédits annuels extraordinaires.
C’est une amorce opportune, car l’étran-
ger s’est organisé, ces dernières années,
pour créer et entretenir des roules, dans ie
but de détourner le mouvement dont nous
étions les principaux bénéficiaires. Le Par-
lement anglais, en 1909, a créé un office
spécial de la route, le Roai Board. Gette
institution, dotée de ressources importan-
tes. qui ne se sont pas élevées à moins de
trente millions dé francs en 1912, a pu faire
effectuer des travaux considérables. En Au-
triche, on consacre à l’entretien d’un kilo-
lomètre de roule cent francs de plus que
chez nous ; en Russie deux cents de plus,
et en Angleterre six cents de plus 1
Ces constatations sommaires ne mon-
trent-elles pas en façe de quel impérieux
devoir la France se trouve ? Et chaque jour
apparaît plus pressante la nécessité d’enga-
ger de nouvelles dépenses et de recourir à
des méthodes mieux adaptées aux circojs-^
Uinces afin d’atiirèr, de retenir' restôuris-’
tes étrangers dans notre beau pays et, par
à même, d’accroître la circulation sur route
qui nous a valu et nous apportera encore
prospérité et richesse.
IL HOLLAÊNDER.
■Un peu d’Histoire
Je ne suis certes pas un de con-
tempteurs du présent qui s’en vont par-
tout répétant : «r Autrefois cela ne se
passait pas comme cela ! » Mais j’aime
bien l’histoire ; elle repose parjôis
agréablement de l’actualité.
Cela se passait donc dans la seconde
moitié du XVII« siècle. Le bruit cou-
rait que des ministres et des financiers
s’entendaient comme larrons en foire
pour s’enrichir aux dépens du roi et
du pays, et le 5 septembre 1661 fut
arrêté Nicolas Fouquet, surintendant
des Finances, bouc émissaire de tonte
la « tourbe dorée » d'alors.
Il fut traduit devant la Chambre de
Justice établie depuis peu « pour la re-
cherche des abus et des màlversations
commises dans les finances ».
Louis XIV qu’il avait, on lésait,
blessé dans son orgueil, par son Juste
plus que royal, avait juré sa perte
et ne voulait rien moins qu’une con-
damnation capitale contre lui. Il fit
nommer comme rapporteur dans cette
ajjaire Olivier d’Ormesson, membre
de la Chambre de Justice, bien que
Fouquet, rèdoùtant la sévérité de ce
magistrat, l’eut fait récuser par sa
femme.
Or la sévérité connue d’Olivier d’Or-
messon n’était que de l’équité et il al-
lait bien le montrer. Il s’aperçut vite
que Fouquet était autant une vi chme
qu’un coupable et qu’il n’était sacrifie
que parce qu’il savait trop de choses
sur les gens en place. Le rapporteur
ne sefit pas faute de faire connàître
son avis, au grand déplaisir da roi et
de'son ministre Colbert.
Ils essayèrent d’abord indirecte-
ment de. le faire revenir sur son opinion
en le gagnant par des faveurs ; la
famille d’Ormessoh fut comblée d’hon-
neurs et le roi laissa même entendre à
Olivier qu’il serait un jour chancelier
s’il concluait à la peine de mort contre
le surintendant.
La séduction ne réussissant pas, on
eut recours à la pression ; le procureur
général Fabre, pardon Charnillart, à
la demande du ministre Modis, pardon
Colbert, invita Olivier d’Ormesson à
conférer avec lui afin que leurs con-
clusions ne fussent pas différentes. Le
rapporteur ne voulut point s’expliquer
« estant fort surpris qu’un procureur
général fat capable de faire une pro-
position de cette qualité... »
Après ta pression, la menace : Col-
bert se rendit chez le père d’Olivier,
André d’Ormesson^ doyen da Conseil
d’Etat, et lui exprima durement tout
le mécontentement du roi à l’égard de
son fils. Le père, de qui tenait le fils,
répondit simplement qu’il était bien
fâché que le roi n? fut pas satisfait de
la conduite d’Olivier, mais qu’il lui
avait toujours recommandé la crainte
de Dieu, le service du roi et de la jus-
tice, sans acception de personne.
Au roi lui-même, Olivier d’ Ormess on
répondit : o Sire, je ferai ce que mon
honneur et ma conscience me suggére-
ront ».
Apres la menace, la disgrâce, même
avant le dépôt du rapport : notre
héros fat privé de l’intendance de Sois- j
sons dont il bénéficiait. Cela lui mon-
trait ce qui l’attendait par la suite,
s’il persévérait dans son altitude.
Toute cette campagne d’intimidation ]
dura pendant les trois ans qu’il fallut I
pour l’instruction de l’affaire ; mais
rien n’y fit et le i3 décembre i66j, I
Olivier d’Ormesson, après un rapport I
modéré, conclut seulement à la confis- J
cation des biens et au bannissement. I
Le résultat prévu ne se fit pas at- J
tendre : trois ans après, jeune encore, I
le magistrat intègre devait abandonner |
définitivement le Parlement et la vie J
publique. Mais, à travers les âges, on J
se souvient encore de lui ; d’autres J
tomberont, sans doute, dans l’oubli de J
leur vivant même.. «
CASPAR-JORDAN. I
L’IMPOT
sur le CoiipitEil
On a distribué hier seulement à la Cham-
bre io rapport de là Commission de législa-
üa*> litoslu EUE Ut projet é'ablissanpun im-
pôt personnel sur le capital et sur l’enri-
chissement, dont certains demandent l’in-
corporation dans la loi de financés.
Le texte proposé par la Commission com-
porte ; fa personnalisé de l’impôt sur le ca-
pital, l’annualité de l’impôt, nn tarif pro-
gressif, ia déclaration contrôlée, et à défaut
de déclaration, la taxation, des déductions
pour les familles nombreuses, une taxe sur
i’earjehissement, etc.
L’impôt sur le capital est établi annuelle-
ment sur la valeur du capital des biens de
toute nature, meubles ou immeubles.-
Sont redevables de l’impôt « toutes lès
personnes de nationalité française on étran-
gère, dont les biens, meubles op immeubles
sont soumis aux droits de mutation à titre
gratuit en vertu des lois existantes »...
Sont affranchies da l'impôt les personnes
dont le capital ne dépasse pas 30,000 francs
Le taux de l’impôt est fixé par fractions dé
capital :
De 30,000 à 100,000. Ofr. 03 par 100 francs ; i
de 100,000 à 230,000, 0 fr. 10 par 100 francs ;
de 230,000 à 300,000, 0 fr. lo par 100 francs ;
de 500,000 à 1 million; 0 fr. 20 car 100 francs ;
au-dessus de 1 million, 0 fr.25"pir 100 francs.
Il est perçu en sus une taxe sur l’excédent
du capital imposable d’une année à l’antre.
Cette taxe est de i 0/0 pour la fraction d’en-
richissement entre 5,600 et 100,000 francs, de
2 0/0 pour la fraction entre 100 000 si 250,000,
de. 3 #0 pour la fraction de 250.000 à 500,000,
du 4 0/0 pour la fraction de 300,000 à i mil
lion, de 5 0/0 au-dessus de 1 million.
Chaque redevable possédant un capital de
plus de 30,000 franès souscrit une déclara-
tion du moniant total de sa fortune avec fa-
culté d’appuyer sa déclaration d’une estima-
tion détaillée. A cette déclaration l’enregis-
trement peut opposer un chiffre plus élevé.
A défaut de déclaration, 2e contribuable est
taxé d’office.
H est établi une taxe spéciale, égale à cinq
fois la taxe d’enrichissement, pour chaque
redevable, sur l’excédent net de sa succes-
sion par rapport au montant total du capital
pour lequel il a été imposé en dernier lieu
avant son décès.
mfmmm oes&soeimmi&msimws. mmmsamBÊUem
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
lr« NOTRE CORRESPONDANT PARRCUUSa)
Paris; 30 mars.
La question des emprunts étrangers, qni
avait déjà donne lieu à des débats fort ani-
més, notamment le jour où le Cabinet Dou-
mergue fit ses débats, est encore revenue
aujourd'hui devant la Chambre toujours
sous forme d’interpellation. Cette fois, c’est
de rompront chinois qu’il s’agissait, em-
prunt dont l’émission est ouverte et à propos
anquei riuterpellateur, M. Lefebvre du Prey,
mit personnellement en cause le président
du Conseil. L'escarmouche, à laquelle prit
part M Klotz, fut assez vive. Elle se termina
toutefois 1 sans dommage pour le Cabinet,
par l’adoption de l'ordre du jour pur et sim-
ple, anquei M. Doumerguo s’était rallié.
Ensuite, la Chambre se trouve en présence
du projet d’impôt complémentaire sur le re-
vendront le gouvernement l'a saisie an len-
deiuain du vote récemment émis par le Sé-
nat. Aussitôt; deux motions préjudicielles
furent présentées, différentes dans la forme,
mais, en réalité, tendant au même but. La
première, émanant de M. Louis Dubois, était
une demande de renvoi à ia Commission,
en d’autres termes, une motion d’ajourne-
ment.
Celle de M. Klotz acceptait, demandait mê-
me qu’on discutât immédiatement le projet,
mais s'opposait à son incorporation dans la
loi de finances.
Or, c’est à cette incorporation snrtont que
lient le gouvernement, incorporation qni lui !
est imposée par M. J aurès et dont il fait nne !
question DOlitiaae. une question «mverne- !
mentale» . J
,M. Donmergue, qui a pris la parole aussi
tôt après M. Klotz, l’a déclaré dans un cou-
plet da vaillance que l'extrême-gauche t
bruyamment applaudi et dont la conclusion
a été que si l’incorporation n’était pas votée,
il ne conserverait pas une minute le pou-
voir.
A ce moment on a pu croire qu’une grands
bataille allait s’engager dans laquelle le sori
da Cabinet se trouverait en jeu.
Déjà, les radicaux unifiés escomptaient
une victoire ; quelques-nns même allaient
réclamer l’affichage dn discours de M. Don-
mergue, ce qui eut été tout de même un pen
excessif. Aussi se sont-ils trouvés tout pe-
nauds lorsque, successivement, MM. Louis
Dubois et Klotz ont retiré leur motion.
La question n’est donc pas tranchée ; elle
reviendra lorsque le projet sera voté — s’il
est voté — et c est alors que ia véritable ba-
taille sera reprisa.
Au Luxembourg, après avoir, une fois de
plus, modifié le projet relatif au secret du
vote et adopté divers crédits, le douzième
provisoire, entre autres, on a poursuivi le
débat sur la défense laïque.
T. H.
SENAT
Séance du 30 mars
! BosT^an<’ 0 ^ présidée par H ANTONIN DU
I » Le Président annonce à ses collègues la mort
I ae M. biresse, sénateur du Lot-et-Garonne, é
I prononce 1 éloge funèbre du défunt.
Adoption de divers projets de lois
| Le Sénat adopte, sur rapport de M. FLANDIY,
| le projet de loi portant prorogation pour quatre
I mois de la toi qui a maintenu aux administrations
I P11*',? 8 de 1 Algérie ie droit de répression des in»
I fractions spéciales à l’indigônat.
I II adopte ensuite sur le rapport de M BÉRARD.
l te projet de loi ajournant au <8 mai la première
I session de 1914 des Conseils généraux.
| Le Sénat prend en considération et renvoie à la
j Commission de la répression des fraudes la pro-
| P?5!llon do toi de M. Lucien Cornet, tendant à
I additionner de substances révélatrices les matfê-
I res grosses présentant une composition chimique
I permettant de les confondre avec le heurte de
] cacao.
I II, ddopte le projet de loi portant modification
I de la loi du 12 juillet 1909 autorisant l’emprunt do
r Congo français.
Le Sénat aborde l’examen d’un projet de toi con-
j cernani des ouvertures ou des annulations de crô-
I dits de lsna.
I La discussion générale est ouverte.
M. mou demande au ministre des finances s’il
I veut et s’il peut apporter le budget au Sénat
I avant que celui-ci enlre en vacances. La situation
I budgétaire actuelle, ajoule-t-il, est anarchique. Al-
tons-nous en sortir ?
r ; w yyvivvi; au nom de M. René Renoult, re-
lenu a la Chunbre des députés, dit que le gou-
vernement n’a aucun reproche a se faire puis-
que le budget a été déposé en novembre. Il es-
pere pouvoir apporter le budget prochainement
au Sénat.
M. PEYTRAL, président de la’ Commission des
finances, ait que celle-ci a examiné le budget
sans discontinuer, à mesure que la Chambre en
adoptait les chapitres ; dés que fa Cbambre aura
teiminé, le Sénat sera en mesure d’ouvrir ia dis-
cussion.
Apres ces observations les crédits sont votés
par 259 voix ; le Sénat vote aussi le douzième
provisoire de mars ainsi que la loi modifiée par
la Cbambre et relative au secret et 4 la liberté du
vole.
Puis on revient au projet de défense laïque
M. 1.0BERE défend son conire-projet maintenant
les Commissions scolaires.
Combattu par M. VJVIAM ce contre-projet est
repoussé par 202 voix contre 41.
M. UE L-isi tHZEI.LE en présente un nouveau
tendant a rendre obligatoire l’enseignement des
devoirs envers Dieu.
L’orateur s’élève contre les doctrines antiso-
ciales et antireligieuses qu’on répand sous pré-
texte de morale indépendante.
La suite de son discours est renvoyés à demain,
La séance est levée â 6 h. 15.
CHAMBRE DES DEPUTES
I Séance du 30 Mars
I La séance est ouverte à 2 h. 45 sous la prôsî-
J dence de M PAUL. DFSCHANEI,, président,
j M. LE PKÊSIDE.VT fait i’éioge de M. Charte*
I Cbabert, député de Vaience, décédé
Les Crédits pour le RUaroo
M. MESSIMY demande la discussion immédiate
I de son rapport sur les crédits additionnels aus
j crédits provisoires concernant les opèralions mi-
I Iitaires au Maroc. Il s’agit do 217 millions. Il*
1 sont votés sans débat.
I Les crédits sont votés par 443 voix contre T®,
L’Emprunt Chinois
M. LEFEBVUE DU PREY demande à interpeller
I sur les conditions dans lesquelles' doit avoir lieu
I l’émission do l’emprunt industriel de la Rôpubii-
| que chinoise qui doit avoir lieu le 7 avril.
I II demande ia discussion immédiate.
I M. DOUMEUGUE se déclare aux ordres de It
I Cbambre.
f La discussion immédiate est ordonnée,
j M. LEFEBVRE DU PREY déclare que lé pays est
j tenu de connaître tout ce qui se passe au point
| de vue financ er.
1 M. Lefebvre du Prey rappelle le coup de boursa
f sur la Rente. On n’a pas encore fait la lumière
I sur ce fait.. ■
I L’emprunt chinois de 160 millions est lancé
| par une publicité très grande, avec un luxe
| étonnant de prospectus, multipliant les garanties.
I On trouve, môme dans ces prospectus, un do-
| cument provenant du ministère des affaires élran-
I gères è? qui date du 12 mars, signé de M. Dou
I mergue lui même. C’est une lettre adresséo â U
[ Banque.
Aucune réserve dans celte lelîre sur les g*
J ranties, et l’impression qui reste, c’est que le goto
I vernement a l’air de garantir l’emprunt.
| M Lefebvre du Prey cite le Jo-iv riat des Débats
I qui a émis des doutes sur les garanties de l’em-
[ prunt.
Qu’est-ce-qua la Banque industrielle de Chine
qui lance t’affvire et à laquelle M. Doumerguo s
adressé sa lettre ?
C'est une Société au capital de 43 millions et qnj
est.toute entre les mains des fondateurs : M.C
André Bértbëlpt et Chartes Victor, qui se sont ré-
servés une majorité formidable.
M, DouuKKfiUE! président du Conseil, répond.
Il rapp -lie qu’il y a un an, la Chine a résolu da
faire appel au crédit pour une oeuvre de réorgani-
sation. . -
Dés qu’il a connu l’abus fait de la lettre écrit*
par lui, il a exigé qu’elle fût retirée du prospectus,
La banque, tout eo se réfèrent 4 des précédents,
s’est déclarée prête à lui donner satisfaction et 1*
retrait a eu lieu.
M. LEFEBVRE DU PREY : L’abus commis par la
banque d’émissions aurait dû faire l’objet d'una
protestation publique officielle.
Le président du Conseil a parlé d’nne lettre d*
M. Picbon, i’un de ses prédécesseurs.
' Cette lettre aurait ôté publiée dans les mêmei
conditions que celle de M. Doumergue.
Le fait est-inexact. Il s’agissait alors d'un em-
prunt en faveur duquel six puissances s’étaient
prononcées.
M. LEFEBVRE BU PREY regrette qu’on D’ail
fias pris les mêmes précautions qu’en 1913 pour
a garantie des souscripteurs.
U est inadmissible que des banquiers se soient
servi du nom de M. le président an Conseil poste _
jtoumr plus de crédit à leur émission.
[texte manquant]
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Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
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LONDRES, 30 Mars, Dépêche te 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BÀISSÇ
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Comptant.. ffn, n„ *64 18/- -/- 2/6
) mois - «65 2/6 -/- 3/9
ETAIiV |
Comptant.. « 172 10/- -/-i 38/-
mois calma «174 6/- -/- 37/6
FER
sbmptant. .1 calme. « 50/7 % -]- -/-
l mois ) 181/3 -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse,
lu 27 mars 1914.
NEW-YORK, 80 MARS
Cotons t mai, hausse 23 points; juillet,
hausse 9 points ; octobre, hausse 2 points.—
Soutenu.
Calée t hausse 13 à 13 points.
NEW-YORK, 80 MARS
!.. i vu nu i. wîcmsî
' ©«livre Standarif disp. 14 — 14 —
— avril 14 — 14 —
Amalgamât. 86p... 76»/» 75 3/8
Fer 13 28 15 25
CHICAGO, 80 MARS
C. DU JOUR C. PREGED
Blé sur...... Mai 95 1,8 93 1/8
— ...... Juillet..’.. 87 1/2 88 8 8
Maïs sur..... Mai....... f8 1/8 68 3 4
— Juillet.... 68 1/* 69 »»
Saindoux sur. Mai io 48 10 62
— Juillet.... 10 6Î 10 80
La Commission d'Enqnête
sur l'Affaire Rochelle
La Séance de l’après-midi
La Commission d’enquête a communiqué
le procès-verbal suivant :
« La Commission d’enquête sur l’affaire
Rochette a terminé ia discussion de ses con-
clusions ; elle en a- adopté les diverses par-
ties sous réserve de mise an point de quel-
ques paragraphes et de la révision à laquelle
H sera procédé dans la séance de l’après-
midi de demain. »
M. Jaurès, interrogé à l’issue de la séance,
t déclaré que tes conclusions seraient ren-
dues publiques demain et qu'il demanderait
qu’elles soient discutées jeudi.
Quant au débat; voici comment on procé-
derait;
La Chambre, saisie des conclusions de sa
Commission, devra les disenter.
Elles constatent nne série de faits qne la
Commission apprécie, mais il ne semble pas
gué {a Chambre puisse voter sur ces conclu-
sions: C’est sur un ordre du jour prësëÉté
pâr la Commission ou par des députés que
la Chambre aura à se prononcer après la dis-
cussion publique et la publication de tons les
éléments de l’enquête.
Les membres de la Commission d’enquête
observent toujours ia plus grande discrétion
sur les décisions qn’ils ont prises en ce qui
concerne les conclusions a soumettre à la
Chambre.
Signalons donc, avec toutes réserves, les
bruits mis eu circulation dans les couloirs et
d’après lesquels la Commission blâmerait
MM. Monis et Caillaux de lenr intervention
dans une affaire judiciaire et critiquerait M.
fiartbou pour avoir emporté un document
flui n’aurait jamais dû quitter la Chancelle-
rie et exprimant ses regrets d’avoir constaté
que des magistrats avaient obéi à des sug-
gestions venues dn dehors.
LE MEURTRE DE M. CALMETTE
L’Instruction
Les déclarations faites hier par les témoins
entendus par M. Boucard, au sujet du meur-
tre de M. Caimette, n’ont apporté aucun élé-
ment nouveau à l’enquête.
MM. Rouleau et Poitier, garçons dn Figaro,
opt affirmé qne le nom de Mme Caillaux ne
fut pas prononcé quand celle-ci fut intro-
duite dans le bnrean dn directeur du Figaro.
Mme Guillemard a déclaré que Mme Cail-
laux était très nerveuse depuis que le Figaro
avait commencé sa campagne et qu'elle re-
doutait la publication de certaines lettres in-
times.
M. PanI Bourget qui, comme on le sait, est
la dernière personne que M. Caimette vit
avant le drame, a fait dn drame nn récit
semblable à celui qn’il avait fait an commis-
saire de police.
GRAVES ACCIDENTS D’AVIATION
MAUBEUGE. — Hier soir, vers quatre heu-
res, l’adjudant aviateur Didier s’élevait sur
monoplan accompagné dn maître ouvrier
Eugène Niqnet.
Il venait d’effectuer trois tonrs an-dessus
flu champ d’aviation lorsqu’à cent mètres
de hauteur, après un virage sur la droite, son
appareil piqua vers le soi.
Le moteur disparut en terre ; le reste de
l’appareil fut réduit en miettes.
Le maître ouvrier était sans mouvement.
L’adjudant fnt relevé ayant seulement des
contusions à un oeil et à la jambe gauche.
Les médecins militaires arrivèrent sur le
champ d’aviation en automobile.
Us constatèrent que Niquet avait la che-
le droite fracturée et qu’il portait une bles-
sure à l’oeil gauche.
Le lieutenant aviatenr Rochette qui volait
en meme temps dit qu’un vent particulière-
ment défavorable se faisait sentir entre cent
et trois cents mètres de hauteur.
CALAIS. — Le sapenr Chausse et le mécani-
se? Durand, du centre d’aviation de Douai,
qui arrivaient hier après-midi,vers 3 heures,
sur un biplan ont été pris dans nn tourbil-
lon et ont fait une chnte à trois kilomètres à
VEst de Calais.
Les aviateurs sont indemnes, mais -leur
Appareil est complètement brisé.
STRASBOURG. — Hier après-midi, vers cinq
aeures, nn biplan de la station aéronauti-
que de Strasbourg, piloté par un capitaine
accompagné d’un lieutenant, s’était élevé à
One cinquantaine ne mètres an-dessns de
i aérodrome qnand tout à coup, l’appareil
capota et fut précipité sur le sol.
Le capitaine fut retiré mort des déhris de
I appareil ; le lieutenant a les deux jambes
jbnsées.
L L’appareil est rédait en miettes.
\«v5-m.omen^ où se produisait cet
accident, un monoplan qui atterrissait sur:
Je même aérodrôme a capoté, mais l’avia-
tear qui le pilotaiLn'a pas été, blessé^
ARMEE DE RESERVE
Les élèves officiers dont les noms suivent
ont été nommés sous-lieutenants de ré-
serve :
MM. Couturier, du 129«, passe an 9e batail-
lon de chasseurs ; Romain, du 129e, est affec-
té au A* d’infanterie ; de Larmaodie, du 129»,
est affecté au I29« ; Orine, da 67e, est affecté
au 129».
Ilffll
A LA CHAMBRE DES COMMUNES
LONDRES. — A la Chambre des communes,
M. Asquitb déclare que le roi approuve en-
tièrement son acceptation du portefeuille de
la guerre.
Le colonel Seely déclare qu’il a donné sa
démission de ministre de la guerre afla d’é-
viter toute apparence d’un marché entre nn
ministre et certains officiers.
Le colonel Seely continuera à appuyer la
politique actuelle du ministère.
M. Smith gccuse le gouvernement d’avoir
organisé contre l’ülster un complot naval et
militaire.
L’armée n’a fait que s’engager dans la voie
où elle a été poussée.
MYSTÉRIEUSE AGRESSION
STRASBOURG. — Com pie on avait tiré ven-
dredi, vers minuit;' la cloche du fort de
Kirchbach, situé à l’Est de Kehl, un sergent
du 136® d’infanterie, qui était de garde, ou-
vrit la porte du tort, croyant que c’était le
commandant qni revenait de la ville.
Un coup de feu fut alors tiré presque à
bout portant sur le sous-officier.
La Balle lui effl ;ura la poitrine. Le sergent
ayant fait quelques pas hors du fort pour
essayer de voir son agresseur, deux nou-
veaux coups de feu se firent entendre et il
fat atteint a l'aine, mais il ne tut pas blessé,
un projectile étant verni s’écraser contre
nne pièce de monnaie qu'il avait dans sa
poche.
Les patrouilles envoyées à la recherche de
l’agresseur revinrent - sans l'avoir découvert,
à cause de la profonde obscurité qui réguait
alors.
IW ' —
LES DIRIGEABLES ALLEMANDS
BERLIN.— Suivant la Taeglische Rundchau,'
le dirigeable Zeppelin-V, a fait hier un essai
avec nn appareil captant les gaz à ia sortie
dn moteur, ce qui supprime tout bruit et
perfhet au dirigeable de passer inaperçu par
un temps très obscur alors qu’anparavant,
on pouvait l’entendre à plus d’an kilométré,
LES AMÉLIORATIONS A LA DÉFENSE
NATIONALE EN RUSSIE
SAINT-PETERSBOURG. — Le ministre de la
guerre a dépose à la Douma le projet de loi
concernant les améliorations à apporter à la
défense nationale.
Comme ponr tons les projets de ce genre,
son contenu est gardé secret.
Les journaux supposent qu’il s'agit d'une
demande de crédits importants.
Mais on a tout lieu de croire qu’en réalité,
il ne s’agit pas d’nne somme très élevée et
que ce n’est pas là encore le projet dont les
lignes générales ont dû être exposées aux
députés à la conférence secrète du i4 mars.
Le projet remis aujourd’hui a été transmis
à ia Commission deT’armée et de ia marine.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Combat entre Albanais et Epirotes
. VIENNE. — On mande de Valona à la Cor-
respondance Albanaise qu’an violent combat
a en lieu entre les Albanais et les Epirotes,
dans les districts de Koionia et de Korilza.
Les Epirotes ont subi de grosses pertes.
IT— • i ■—
GRÈVE DE MINEURS
BAMSLEY . — Les mineurs ont voté la grève
hier. Cela signifie que tous les ouvriers da
Yorkshire chômeront mercredi.
Quarante mille ouvriers ont déjà cessé le
travail.
UNE AFFAIRE D'ESPIONNAGE EN RUSSIE
La police russe vient de procéder à l’arres-
tation dn télégraphiste Sitkorsky, employé à
la station de Imerinka, près de Kief,à lasaite
de ia découverte à son domicile d’un appa-
reil de télégraphie sans fil perfectionné et
d’une grande puissance.
Sitkorsky a déclaré pour sa défense que
cet appareil était uniquement destiné à
la réception des communications météoro-
logiques sans fil de ia tour Eiffel. On soup-
çonne toutefois l’inculpé d’avoir fait cette
installation pour intercepter les télégram-
mes entre l'état-major général russe,à Saint-
Pétersbourg, et les autorités militaires de
.y
' venqUête a établi, en ontfe, que Sit-
korsky faisait ds freauents voyages à
j étranger, " - -
Les Routes de France
Il fut un temps — encore tout proche heu-
reusement — où la réputation des routes
de France était hors de contestation. Nulle
part n’existaient de chemins plus lisses,
mieux tracés et entretenus avec autant de,
soin. Quand débuta le tourisme automobile
notre pays en fut tout naturellement le
berceau. Les chauffeurs, épris de vitesse,
ne pouvaient en effet trouver ailleurs de
plus belles pistes pour s’élancer à toute
allure.
Les campagnes bénéficièrent surtout de
cet engouement.On assista, jusque dans les
moindres bourgades, à un réveil du com-
merce, à une renaissance des auberges qui
n’étaient plus guère fréquentées que par de
rares rouliers.
La circulation s'accrut tellement que les
routes devinrent bientôt encombrées et im-
praticables. Le tourisme s’implantait chez
nous, presque malgré nous. Et, peu à
peu, les fervents voyaient leur nombre
grossir. Ils étaient emportés sans toutefois
renoncer aux joies de iae vitesse, par le désir
d’aller partout, de tout voir, attirés irrésis-
tiblement parles beautés du pays.
Mais, hélas 1 les chaussées ne purent ré-
sister à l’assaut brutal des milliers de véhi-
cules qui les labouraient. Elles se trans-
formèrent, en maints endroits, en fondrières
inaccessibles. Et, au moment où, dans tous
les coins de France, on s’est mis en frais
pour recevoir les visiteurs, on craint que
ceux-ci n’osent plus affronter les écueils
des chemins.
La situation est critique. La renommée
de nos routes se ternit et l’industrie hôte-
lière— pour n’en citer qu’une — s’en alar-
me. Les touristes étrangers — pendant que
les français s’en vont au loin courir monts
et vaux — se plaignent : « Ne fermez pas
au tourisme l'accès de votre pays merveil-
leux, nous disent-iis. Prenez garde à vos
routes t » Leur conseil est inspiré par la
clairvoyance. Le suivrôns-nous avant que,
las de fa situation, ils s’eu aillent wcsjTau-
tres sites?
Rien n’est plus facile pourtant de leur
accorder un commencement de satisfaction.
On sait qu’à des besoins nouveaux doivent
correspondre des méthodes nouvelles ; en.
la circonstance iL s’agit do chercher le-
moyen de renforcer les empierrements par 1
un procédé quelconque. Et, pour arriver
à un résultat appréciable, il est de toute
évidence qu’il faut consentir quelques sa-
crifices pécuniaires.
Longtemps on s’est contenté, les routes
étant en bon état, d’un entretien léger. De
1881 à 1890 la dépense annuelle pour l’en-
tretien des voies nationales a été de 42 mil-
lions de francs. Et, en 1912, alors que le
trafic augmentait toujours et que de gros
camions à traction mécanique commen-
çaient à circuler, on fit encore des écono-
mies. La dépense pour cet exercice fut ra-
menée à 40 millions de francs. Cette som-
me, déjà trop faible, représenta un entre-
tien encore plus insuffisant que d’ordinaire
car le réseau routier s’était allongé d’un
millier de kilomètres.
Ainsi, à l’heure où il aurait fallu aug-
menter les crédits ils subissaient une ré-
duction. Gela était d’autant plus malencon-
treux qu’il se produisait une hausse impor-
tante et continue du prix des matériaux et
de la main-d’oeuvre. Dans ces conditions
les quarante millions consacrés à nos trente
huit mille kilomètres de routes nationales
ne représentaient plus la même somme de
travail utile qu’auparavant.
C’est donc une chance que l’état de via-
bilité ait quand mémo pu être maintenu.
Mais il y aurait danger à ajourner les ré-
fections devenues urgentes. Dans un rap
port récent sur le budget des travaux pu-
blics le mal â été dénoncé et l’on a constaté
que l’épaisseur moyenne des chaussées em-
pierrées diminuait de jour en jour, à tel
point que, sur certaines sections, les fon-
dations se trouvent sérieusement compro-
mises.
Dans beaucoup de départements les ingé-
nieurs signaient i’insuffisance des sommes
allouées et se déclarent impuissants à con-
jurer le mal menaçant. Get état de choses
n’a du reste pas manqué de provoquer, de
la part des populations intéressées, de vives
réclamations qui se sont traduites par des
voeux renouvelés des Conseils généraux et
des Syndicats d’initiative régionaux, ten-
dant à faire relever les crédits.
Gette augmentation est d'autant plus in-
dispensable que, lion seulement les indus-
tries tirant leurs gains, ou du moins une
partie d’entre eux, du trafic qui se fait sur
les routes pâtissent de l’inquiétude géné-
rale, mais encore, au point de vue straté-
gique, la situation actuelle est alarmante
Le ministre de la guerre l’a déclaré à plu
sieurs reprises.
L’état défectueux de diverses routes, no-
tamment dans la région, de l’Est, ne Aérait
pas sans présenter de graves inconvénients
pour les lourds transports que nécessite-
rait une mobilisation. On a donc réclamé
énergiquement le maintien de ces voies en
bonne condition de viabilité pour parer
ainsi à la raréfaction de la main-d’oeuvre
qui serait inévitable, en temps de guerre,
tant en vue de l’entretien des routes que de
l’extractiou des matériaux nécessaires à cet
entretien.' ’ . '.yÏ—
Ça présence de doléances motivées par
des préoccupations aussi hautes, chacun ne
doit-il pas accepter un sacrifice qui, d’ail-
lears, n’est pas au-dessus de nos forces ?
Tout le monde le comprend heureusement.
Un projet de loi, dont le but principal est
d’-ouvrir au budget du ministère des travaux
publics un chapitre spécial pour la réfec-
tion et la consolidation des routes nationa-
les, a, du reste, été déposé récemment au
Parlement qui lui a réservé le meilleur ac-
cueil.
Un vaste programme est envisagé. Il
comprend la remise en bon état, avec revê-
tements spéciaux, de dix mille kilomètres
de chaussées, moyennant une dépense to-
tale de 230 millions de francs.
Naturellement, l’exécution de ce projet
se fera par étapes afin d’éviter les nouvelles
hausses de prix qui seraient la conséquence
fatale de l’ouverture simultanée de trop
nombreux chantiers. L’administration aura,
grâce à la méthode préconisée, le temps
d’organiser ses services, d’acquérir le ma-
tériel indispensable, de susciter l’ouvertu-
re des carrières et vraisemblablement l’éta-
blissement d’usines pour le traitement des
matériaux d’après les meilleurs procédés.
C’est pourquoi il est question de limiter
provisoirement à huit millions la demande
de crédits annuels extraordinaires.
C’est une amorce opportune, car l’étran-
ger s’est organisé, ces dernières années,
pour créer et entretenir des roules, dans ie
but de détourner le mouvement dont nous
étions les principaux bénéficiaires. Le Par-
lement anglais, en 1909, a créé un office
spécial de la route, le Roai Board. Gette
institution, dotée de ressources importan-
tes. qui ne se sont pas élevées à moins de
trente millions dé francs en 1912, a pu faire
effectuer des travaux considérables. En Au-
triche, on consacre à l’entretien d’un kilo-
lomètre de roule cent francs de plus que
chez nous ; en Russie deux cents de plus,
et en Angleterre six cents de plus 1
Ces constatations sommaires ne mon-
trent-elles pas en façe de quel impérieux
devoir la France se trouve ? Et chaque jour
apparaît plus pressante la nécessité d’enga-
ger de nouvelles dépenses et de recourir à
des méthodes mieux adaptées aux circojs-^
Uinces afin d’atiirèr, de retenir' restôuris-’
tes étrangers dans notre beau pays et, par
à même, d’accroître la circulation sur route
qui nous a valu et nous apportera encore
prospérité et richesse.
IL HOLLAÊNDER.
■Un peu d’Histoire
Je ne suis certes pas un de con-
tempteurs du présent qui s’en vont par-
tout répétant : «r Autrefois cela ne se
passait pas comme cela ! » Mais j’aime
bien l’histoire ; elle repose parjôis
agréablement de l’actualité.
Cela se passait donc dans la seconde
moitié du XVII« siècle. Le bruit cou-
rait que des ministres et des financiers
s’entendaient comme larrons en foire
pour s’enrichir aux dépens du roi et
du pays, et le 5 septembre 1661 fut
arrêté Nicolas Fouquet, surintendant
des Finances, bouc émissaire de tonte
la « tourbe dorée » d'alors.
Il fut traduit devant la Chambre de
Justice établie depuis peu « pour la re-
cherche des abus et des màlversations
commises dans les finances ».
Louis XIV qu’il avait, on lésait,
blessé dans son orgueil, par son Juste
plus que royal, avait juré sa perte
et ne voulait rien moins qu’une con-
damnation capitale contre lui. Il fit
nommer comme rapporteur dans cette
ajjaire Olivier d’Ormesson, membre
de la Chambre de Justice, bien que
Fouquet, rèdoùtant la sévérité de ce
magistrat, l’eut fait récuser par sa
femme.
Or la sévérité connue d’Olivier d’Or-
messon n’était que de l’équité et il al-
lait bien le montrer. Il s’aperçut vite
que Fouquet était autant une vi chme
qu’un coupable et qu’il n’était sacrifie
que parce qu’il savait trop de choses
sur les gens en place. Le rapporteur
ne sefit pas faute de faire connàître
son avis, au grand déplaisir da roi et
de'son ministre Colbert.
Ils essayèrent d’abord indirecte-
ment de. le faire revenir sur son opinion
en le gagnant par des faveurs ; la
famille d’Ormessoh fut comblée d’hon-
neurs et le roi laissa même entendre à
Olivier qu’il serait un jour chancelier
s’il concluait à la peine de mort contre
le surintendant.
La séduction ne réussissant pas, on
eut recours à la pression ; le procureur
général Fabre, pardon Charnillart, à
la demande du ministre Modis, pardon
Colbert, invita Olivier d’Ormesson à
conférer avec lui afin que leurs con-
clusions ne fussent pas différentes. Le
rapporteur ne voulut point s’expliquer
« estant fort surpris qu’un procureur
général fat capable de faire une pro-
position de cette qualité... »
Après ta pression, la menace : Col-
bert se rendit chez le père d’Olivier,
André d’Ormesson^ doyen da Conseil
d’Etat, et lui exprima durement tout
le mécontentement du roi à l’égard de
son fils. Le père, de qui tenait le fils,
répondit simplement qu’il était bien
fâché que le roi n? fut pas satisfait de
la conduite d’Olivier, mais qu’il lui
avait toujours recommandé la crainte
de Dieu, le service du roi et de la jus-
tice, sans acception de personne.
Au roi lui-même, Olivier d’ Ormess on
répondit : o Sire, je ferai ce que mon
honneur et ma conscience me suggére-
ront ».
Apres la menace, la disgrâce, même
avant le dépôt du rapport : notre
héros fat privé de l’intendance de Sois- j
sons dont il bénéficiait. Cela lui mon-
trait ce qui l’attendait par la suite,
s’il persévérait dans son altitude.
Toute cette campagne d’intimidation ]
dura pendant les trois ans qu’il fallut I
pour l’instruction de l’affaire ; mais
rien n’y fit et le i3 décembre i66j, I
Olivier d’Ormesson, après un rapport I
modéré, conclut seulement à la confis- J
cation des biens et au bannissement. I
Le résultat prévu ne se fit pas at- J
tendre : trois ans après, jeune encore, I
le magistrat intègre devait abandonner |
définitivement le Parlement et la vie J
publique. Mais, à travers les âges, on J
se souvient encore de lui ; d’autres J
tomberont, sans doute, dans l’oubli de J
leur vivant même.. «
CASPAR-JORDAN. I
L’IMPOT
sur le CoiipitEil
On a distribué hier seulement à la Cham-
bre io rapport de là Commission de législa-
üa*> litoslu EUE Ut projet é'ablissanpun im-
pôt personnel sur le capital et sur l’enri-
chissement, dont certains demandent l’in-
corporation dans la loi de financés.
Le texte proposé par la Commission com-
porte ; fa personnalisé de l’impôt sur le ca-
pital, l’annualité de l’impôt, nn tarif pro-
gressif, ia déclaration contrôlée, et à défaut
de déclaration, la taxation, des déductions
pour les familles nombreuses, une taxe sur
i’earjehissement, etc.
L’impôt sur le capital est établi annuelle-
ment sur la valeur du capital des biens de
toute nature, meubles ou immeubles.-
Sont redevables de l’impôt « toutes lès
personnes de nationalité française on étran-
gère, dont les biens, meubles op immeubles
sont soumis aux droits de mutation à titre
gratuit en vertu des lois existantes »...
Sont affranchies da l'impôt les personnes
dont le capital ne dépasse pas 30,000 francs
Le taux de l’impôt est fixé par fractions dé
capital :
De 30,000 à 100,000. Ofr. 03 par 100 francs ; i
de 100,000 à 230,000, 0 fr. 10 par 100 francs ;
de 230,000 à 300,000, 0 fr. lo par 100 francs ;
de 500,000 à 1 million; 0 fr. 20 car 100 francs ;
au-dessus de 1 million, 0 fr.25"pir 100 francs.
Il est perçu en sus une taxe sur l’excédent
du capital imposable d’une année à l’antre.
Cette taxe est de i 0/0 pour la fraction d’en-
richissement entre 5,600 et 100,000 francs, de
2 0/0 pour la fraction entre 100 000 si 250,000,
de. 3 #0 pour la fraction de 250.000 à 500,000,
du 4 0/0 pour la fraction de 300,000 à i mil
lion, de 5 0/0 au-dessus de 1 million.
Chaque redevable possédant un capital de
plus de 30,000 franès souscrit une déclara-
tion du moniant total de sa fortune avec fa-
culté d’appuyer sa déclaration d’une estima-
tion détaillée. A cette déclaration l’enregis-
trement peut opposer un chiffre plus élevé.
A défaut de déclaration, 2e contribuable est
taxé d’office.
H est établi une taxe spéciale, égale à cinq
fois la taxe d’enrichissement, pour chaque
redevable, sur l’excédent net de sa succes-
sion par rapport au montant total du capital
pour lequel il a été imposé en dernier lieu
avant son décès.
mfmmm oes&soeimmi&msimws. mmmsamBÊUem
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
lr« NOTRE CORRESPONDANT PARRCUUSa)
Paris; 30 mars.
La question des emprunts étrangers, qni
avait déjà donne lieu à des débats fort ani-
més, notamment le jour où le Cabinet Dou-
mergue fit ses débats, est encore revenue
aujourd'hui devant la Chambre toujours
sous forme d’interpellation. Cette fois, c’est
de rompront chinois qu’il s’agissait, em-
prunt dont l’émission est ouverte et à propos
anquei riuterpellateur, M. Lefebvre du Prey,
mit personnellement en cause le président
du Conseil. L'escarmouche, à laquelle prit
part M Klotz, fut assez vive. Elle se termina
toutefois 1 sans dommage pour le Cabinet,
par l’adoption de l'ordre du jour pur et sim-
ple, anquei M. Doumerguo s’était rallié.
Ensuite, la Chambre se trouve en présence
du projet d’impôt complémentaire sur le re-
vendront le gouvernement l'a saisie an len-
deiuain du vote récemment émis par le Sé-
nat. Aussitôt; deux motions préjudicielles
furent présentées, différentes dans la forme,
mais, en réalité, tendant au même but. La
première, émanant de M. Louis Dubois, était
une demande de renvoi à ia Commission,
en d’autres termes, une motion d’ajourne-
ment.
Celle de M. Klotz acceptait, demandait mê-
me qu’on discutât immédiatement le projet,
mais s'opposait à son incorporation dans la
loi de finances.
Or, c’est à cette incorporation snrtont que
lient le gouvernement, incorporation qni lui !
est imposée par M. J aurès et dont il fait nne !
question DOlitiaae. une question «mverne- !
mentale» . J
,M. Donmergue, qui a pris la parole aussi
tôt après M. Klotz, l’a déclaré dans un cou-
plet da vaillance que l'extrême-gauche t
bruyamment applaudi et dont la conclusion
a été que si l’incorporation n’était pas votée,
il ne conserverait pas une minute le pou-
voir.
A ce moment on a pu croire qu’une grands
bataille allait s’engager dans laquelle le sori
da Cabinet se trouverait en jeu.
Déjà, les radicaux unifiés escomptaient
une victoire ; quelques-nns même allaient
réclamer l’affichage dn discours de M. Don-
mergue, ce qui eut été tout de même un pen
excessif. Aussi se sont-ils trouvés tout pe-
nauds lorsque, successivement, MM. Louis
Dubois et Klotz ont retiré leur motion.
La question n’est donc pas tranchée ; elle
reviendra lorsque le projet sera voté — s’il
est voté — et c est alors que ia véritable ba-
taille sera reprisa.
Au Luxembourg, après avoir, une fois de
plus, modifié le projet relatif au secret du
vote et adopté divers crédits, le douzième
provisoire, entre autres, on a poursuivi le
débat sur la défense laïque.
T. H.
SENAT
Séance du 30 mars
! BosT^an<’ 0 ^ présidée par H ANTONIN DU
I » Le Président annonce à ses collègues la mort
I ae M. biresse, sénateur du Lot-et-Garonne, é
I prononce 1 éloge funèbre du défunt.
Adoption de divers projets de lois
| Le Sénat adopte, sur rapport de M. FLANDIY,
| le projet de loi portant prorogation pour quatre
I mois de la toi qui a maintenu aux administrations
I P11*',? 8 de 1 Algérie ie droit de répression des in»
I fractions spéciales à l’indigônat.
I II adopte ensuite sur le rapport de M BÉRARD.
l te projet de loi ajournant au <8 mai la première
I session de 1914 des Conseils généraux.
| Le Sénat prend en considération et renvoie à la
j Commission de la répression des fraudes la pro-
| P?5!llon do toi de M. Lucien Cornet, tendant à
I additionner de substances révélatrices les matfê-
I res grosses présentant une composition chimique
I permettant de les confondre avec le heurte de
] cacao.
I II, ddopte le projet de loi portant modification
I de la loi du 12 juillet 1909 autorisant l’emprunt do
r Congo français.
Le Sénat aborde l’examen d’un projet de toi con-
j cernani des ouvertures ou des annulations de crô-
I dits de lsna.
I La discussion générale est ouverte.
M. mou demande au ministre des finances s’il
I veut et s’il peut apporter le budget au Sénat
I avant que celui-ci enlre en vacances. La situation
I budgétaire actuelle, ajoule-t-il, est anarchique. Al-
tons-nous en sortir ?
r ; w yyvivvi; au nom de M. René Renoult, re-
lenu a la Chunbre des députés, dit que le gou-
vernement n’a aucun reproche a se faire puis-
que le budget a été déposé en novembre. Il es-
pere pouvoir apporter le budget prochainement
au Sénat.
M. PEYTRAL, président de la’ Commission des
finances, ait que celle-ci a examiné le budget
sans discontinuer, à mesure que la Chambre en
adoptait les chapitres ; dés que fa Cbambre aura
teiminé, le Sénat sera en mesure d’ouvrir ia dis-
cussion.
Apres ces observations les crédits sont votés
par 259 voix ; le Sénat vote aussi le douzième
provisoire de mars ainsi que la loi modifiée par
la Cbambre et relative au secret et 4 la liberté du
vole.
Puis on revient au projet de défense laïque
M. 1.0BERE défend son conire-projet maintenant
les Commissions scolaires.
Combattu par M. VJVIAM ce contre-projet est
repoussé par 202 voix contre 41.
M. UE L-isi tHZEI.LE en présente un nouveau
tendant a rendre obligatoire l’enseignement des
devoirs envers Dieu.
L’orateur s’élève contre les doctrines antiso-
ciales et antireligieuses qu’on répand sous pré-
texte de morale indépendante.
La suite de son discours est renvoyés à demain,
La séance est levée â 6 h. 15.
CHAMBRE DES DEPUTES
I Séance du 30 Mars
I La séance est ouverte à 2 h. 45 sous la prôsî-
J dence de M PAUL. DFSCHANEI,, président,
j M. LE PKÊSIDE.VT fait i’éioge de M. Charte*
I Cbabert, député de Vaience, décédé
Les Crédits pour le RUaroo
M. MESSIMY demande la discussion immédiate
I de son rapport sur les crédits additionnels aus
j crédits provisoires concernant les opèralions mi-
I Iitaires au Maroc. Il s’agit do 217 millions. Il*
1 sont votés sans débat.
I Les crédits sont votés par 443 voix contre T®,
L’Emprunt Chinois
M. LEFEBVUE DU PREY demande à interpeller
I sur les conditions dans lesquelles' doit avoir lieu
I l’émission do l’emprunt industriel de la Rôpubii-
| que chinoise qui doit avoir lieu le 7 avril.
I II demande ia discussion immédiate.
I M. DOUMEUGUE se déclare aux ordres de It
I Cbambre.
f La discussion immédiate est ordonnée,
j M. LEFEBVRE DU PREY déclare que lé pays est
j tenu de connaître tout ce qui se passe au point
| de vue financ er.
1 M. Lefebvre du Prey rappelle le coup de boursa
f sur la Rente. On n’a pas encore fait la lumière
I sur ce fait.. ■
I L’emprunt chinois de 160 millions est lancé
| par une publicité très grande, avec un luxe
| étonnant de prospectus, multipliant les garanties.
I On trouve, môme dans ces prospectus, un do-
| cument provenant du ministère des affaires élran-
I gères è? qui date du 12 mars, signé de M. Dou
I mergue lui même. C’est une lettre adresséo â U
[ Banque.
Aucune réserve dans celte lelîre sur les g*
J ranties, et l’impression qui reste, c’est que le goto
I vernement a l’air de garantir l’emprunt.
| M Lefebvre du Prey cite le Jo-iv riat des Débats
I qui a émis des doutes sur les garanties de l’em-
[ prunt.
Qu’est-ce-qua la Banque industrielle de Chine
qui lance t’affvire et à laquelle M. Doumerguo s
adressé sa lettre ?
C'est une Société au capital de 43 millions et qnj
est.toute entre les mains des fondateurs : M.C
André Bértbëlpt et Chartes Victor, qui se sont ré-
servés une majorité formidable.
M, DouuKKfiUE! président du Conseil, répond.
Il rapp -lie qu’il y a un an, la Chine a résolu da
faire appel au crédit pour une oeuvre de réorgani-
sation. . -
Dés qu’il a connu l’abus fait de la lettre écrit*
par lui, il a exigé qu’elle fût retirée du prospectus,
La banque, tout eo se réfèrent 4 des précédents,
s’est déclarée prête à lui donner satisfaction et 1*
retrait a eu lieu.
M. LEFEBVRE DU PREY : L’abus commis par la
banque d’émissions aurait dû faire l’objet d'una
protestation publique officielle.
Le président du Conseil a parlé d’nne lettre d*
M. Picbon, i’un de ses prédécesseurs.
' Cette lettre aurait ôté publiée dans les mêmei
conditions que celle de M. Doumergue.
Le fait est-inexact. Il s’agissait alors d'un em-
prunt en faveur duquel six puissances s’étaient
prononcées.
M. LEFEBVRE BU PREY regrette qu’on D’ail
fias pris les mêmes précautions qu’en 1913 pour
a garantie des souscripteurs.
U est inadmissible que des banquiers se soient
servi du nom de M. le président an Conseil poste _
jtoumr plus de crédit à leur émission.
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