Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-03-30
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 mars 1914 30 mars 1914
Description : 1914/03/30 (A34,N11924). 1914/03/30 (A34,N11924).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172089k
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
Win» — W* H >924 (€5 Pages) S Centimes — EfflTIOlV PP MATIN — S Centimes (€5 Pages) -lundi 50 Mars 1914
AdmiBÙtraleur - Délégué - Gérait
O. RANDOLET
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35, Rue Fontenelle, 35
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Téléphone « 14.80
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DEMIME SUBI
Pari», trois heures matin
M. KLOTZ A ABBEVILLE
t AMIENS. — M. Klolz, ancien ministre des
finances, a présidé hier le conçonrs agricole
d’Abbeville. -
Dans le discours qu’il a prononcé an ban-
quet qui a suivi le concours, M. Klotz a en-
gagé les agriculteurs à s’unir en vue de faire
triompher leurs revendications dans la ré-
forme det l’impôt.
Apres avoir parlé du dégrèvement de la
terre voté par le Parlement il a dit : « Nous
ne voplons pas que l'on nous reprenned’une
main ce que l’on nous à donné de l’antre en
nous obligeant à payer sous forme d impôt
sur les bénéfices agricoles ou sur les créan-
ces hypothécaires. »
ÉLECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL
Haute -Garonne
(Canton Sud de Toulouse)
MM. Raymond Leygues, sénateur, radical-
socialiste, 2,945 voix, élu ; fiessat, conseiller
municipal unifié, 2,400 voix. «
UN DISCOURS DE M. LUTAUD
LYON. — Dans «ne conférence qu’il a faite
hier au cours de la fête donnée par les As-
sociations d’anciens élèves des écoles làïques,
M. Lutaud, gouverneur général de l’Algérie,
a dit notamment que le vignoble algérien
qui s’est singulièrement amélioré depuis
quinze ans, assuré un précieux service a la
métropole dans les années de petite produc-
tion, mais qu’il ne peut porter concurrence
à nos vins de cru.
IA PROCHAINE ÉLECTION SÉNATORIALE
DANS LE PAS-DE-CALAIS
: ARRAS. — Les délégués sénatoriaux se sont
réunis hier à Saint-Pol. Ils ont à l’unani-
mité désigné M. Jonnart comme candidat
aux élections de dimanche pour pourvoir
au remplacement de M. Ringot, sénateur,
décédé.
CHEZ LES VIGNERONS AUBOÏS
TROYES. — Hier a eu lieu dans le canton
de Bar-sur-Aube l’élection d’un conseiller
général en remplacement de M. Messiret, dé-
cédé. _ -,
M. Rage, maire démissionnaire de Bar^sur-
Aube, a été élu malgré l’abstention complète
des communes de Çolombet le Sec, Fontaine
AtVoigny. . '
M. Rage a été invité à démissionner aujour-
d’hui, conformément aux décisions prises
lors d’nne précédente réunion électorale,
pour protester contre la loi de délimitation.
D’antre part, dans les huit communes du
Santon de Riceys où l’on devait procéder à
l’élection d’un conseiller d’arrondissement,
aucun bureau n’a pn être constitué.
COLLISIOME NAVIRES
FALMOUTH. — Trente-deux hommes d’équi-
page de la goélette Jeanne-d’Arc, de Fécamp,
filant à Terre-Neuve, ont été débarqués hier.
Pendant la nnit de samedi, nne collision
se produisit entre la goélette Jeanne-a'Arc et
le vapeur Victoria, de Glasgow, allant à Bor-
deaux.
On tenta de lancer un canot pour sauver
les marins français.
Deux hommes de l’équipage du vapeur
Victoria ont été tués.
Les Français se sont sauvés dans leur pro-
pre canot.
La goélette a été brûlée parce que l’on
craignait qn’elle ne constitue un danger
pour la navigation.
f Le Victoria est gravement endommagé.
UN GLISSEMENT^DE MONTAGNE
BRIVE. — A Noailhac, un glissement de
montagne s’étendant sur 15 hectares a ba-
layé des fermes et un certain nombre d’ha-
bitations.
Deux routes ont été coupées sur une lon-
gueur de huit cents mètres.
Les habitants ont abandonné leurs mai-
sons.
Il semble que ce glissement qui continue
jsoit dû à une secousse sismique.
Les autorités se sont rendnes sur les lieux.
UN ATTENTAT CONTRE UN ANCIEN
PRÉSIDENT DU NICARAGUA
MADRID — Un attentat a été commis hier
matin au village de Casatôrre, près de Bar-
celone, contre M. Zelagua, ex-président du
Nicaragua.
L’auteur de cet attentat, un nommé Rosas,
est entré dans la maison de l’ex-président
et arrivé en présence de celui-ci, lui a tiré à
bout portant, mais sans l’atteindre un coup
de revolver.
M. Zelagua ayant saisi le bras de son
agresseur, lui a arraché l’arme de la main.
Rosas, arrêté, a délaré qu’il avait voulu
tuer M. Zelagua parce que celui-ci avait
laissé exécuter un de ses oncles, alors qu’il
était président du Nicaragua.
GRAVE ACCIDENT D’AUTOMOBILE
BRUXELLES.- — D’après une dépêche reçue
par le Patriote, une automobile d'origine
française, a renversé, au hameau de Lorelte,
plusieurs personnes qui ont été grièvement
blessées.
Une fillette de dix ans a été tuée sur le
coup.
GUILLAUME II A CORFOU*
CORFOU. — Le yacht Hohenzollern est arrivé
Bur rade à dix heures du matin escorté de
deux cuirassés et d’un contre-torpilleur alle-
mand.
Le roi et la reine de Grèce se sont rendus
aussitôt à bord du yacht.
La rencontre des souverains a été emprein-
te d’une grande cordialité. Les souverains se
Je sont embrassés à plusieurs repris°s.
La famille royale hellénique a quitté le Ho-
henzoltern au bout d’une demi-heure. L'em-
pereur Guillaume est débarqué vers midi.
Le roi de Grèce portant l’uniforme de feld
maréchal, l’attendait au débarcadère ainsi
que les autorités grecques.
La population a fait une chaude ovation à
Guillaume II,
J_iA
Crise Economipe Brésilienne
Le Brésil est actuellement en pleine cri-
se économique et financière. Ses avocats
auprès de l’Europe vont partout répétant
que c’est la faute de la guerre balkanique,
coupable d’avoir resserré le crédit mondial.
En réalité, le Brésil paie une longue série
d’erreurs et d’imprudences, qui méritaient
une punition et devaient inévitablement la
provoquer. Si le grand public de l’épargne
s’est emballé dans ses placements brési-
liens, les sages ont prévu les difficultés
d’aujourd’hui. En quoi consistent-elles, à
quoi tiennent-elles ?
La première faute du Brésil, la plus gra-
ve, est d’avoir, en ces dernières années,
fait reposer toute sa vie économique sur
deux produits, le café et le caoutchouc. En
1912, sur un ensemble d’exportations de
1,882 millions de francs, le café figurait
pour 1,174 millions (62 0/0) et le caout-
chouc pour 495 millions de francs (26 0/0) ;
les deux chiffres réunis constituaient, à eux
seuls, 88 0/0 des exportations brésiliennes 1
La balancé commerciale du pays repose
donc entièrement sur les deux produits ; il
en est de même de l’équilibre budgétaire,
qui est étroitement solidaire de leur pros-
périté. La plus élémentaire prudence com-
mandait donc au Brésil/ comme à tous les
pays de monoculture, de ne pas adopter un
train de vie que la baisse du café et du
caoutchouc ne lui permettrait pas de sou-
tenir.
L’histoire des dernières années prouve
que ce raisonnement n’a pas été fait. Con-
fiants à juste titre dans l’immense richesse
naturelle de leur sol, mais trop oublieux
des faiblesses de leur équilibre économique,
les Brésiliens se sont lancés sans mesure
dans la mise en valeur de leur territoire.
Chemins de fer, ports, aménagement de vil-
les, casernes, palais, nouvelles industries,
ils ont voulu tout faire à la fois. Ce n’est
pas que les possibilités du pays ne justifias-
sent ce remarquable esprit d’entreprise,
mais les énormesirnmohyisationfl^de caj$i-_
taux qui en étaient la conséqueneé ne poü-
vaient comporter partout de bénéfices immé-
diats,: pendant la période de premier éta-
blissement et de mise en train, l’appel
constant au crédit était nécessaire. D’autre
part, toutes les créations étaient conçues
dans des proportions calculées sur un ma-
ximum de prospérité : que les prix du ca-
outchouc et du café se maintinssent, tout
restait facile. Mais que la baisse survînt,
que le crédit sc resserrât, c’était aussitôt la
gêne, la crise, l’impossibilité de continuer,
sans du reste que la richesse naturelle du
pays, ni son avenir lointain fussent le moins *
du monde pour cela mis en cause.
Avouons que l’Europe a sa responsabi-
lité dans cet abus de l’appel fait au crédit.
Les Brésiliens ont emprunté à l’excès au
dehors, mais dans bien des cas nous som-
mes allés à leur rencontre. Pour l’appât
d’une commission dans le placement des"
titres les banques européennes se sont fai-
tes les intermédiaires de toutes sortes de
valeurs ; quant au public, il suffisait qu’on
fît miroiter à ses yeux un taux de 5 0/0,
il prenait tout, les yeux fermés. Le Brésil
n’a donc été retenu par personne dans la
voie dangereuse où il s’engageait, et il
s’est habitué peu à peu à cette idée qu’il
obtiendrait toujours, sur le vieux conti-
nent, crédit illimité.
Si encoré l’argent emprunté, soit par
l’Etat fédéral, soit par les provinces, soit
par les sociétés privées n'avait été employé
qu’en dépenses productives ! La vérité est
que, fort de ces facilités financières exces-
sives, le Brésil n’a cessé de jeter l’argent
par les fenêtres. Les dépenses somptuaires
se sont multipliées, le coulage est devenu
la règle, les déficits, acceptés d’avance,
prévus, renouvelés chaque année, à tous les
degrés de l’échelle, sont arrivés bien vite à
être chroniques. Pas une fois depuis 1908
le budget fédéral ne s’est soldé en équili-
bre 1 L’Etat brésilien, comme un particu-
lier qui vit au-dessus de ses moyens, n’a
pu joindre les deux bouts qu’en emprun-
tant.
Qu’on n’aille pas nous dire, après cela,
que le Brésil est victime des contingences
de la politique mondiale 1 La fragilité de
l’équilibre économique accepté par lui de-
vait le mettre à la merci du moindre acci-
dent. Cet accident s’est trouvé être la baisse
actuelle du café et du caoutchouc, coïnci-
dant avec une crise financière en Europe.
Quoi qu’il en soit,la mégalomanie du Brésil
ne pouvait durer : il mérite pleinement ce
qui lui arrive.
Ce. qui lui arrive — conséquence de la
baisse du café et du caoutchouc, ainsi que
du resserrement du crédit — c’est une sé-
rie de troubles économiques et financiers
s’engendrant mutuellement avec une iné-
luctable logiqü^ D’abord, les recettes bud-
gétaires étant basées principalement sur
les douanes, notamment sur les droits d’ex-
portation, le ralentissement du mouvement
commercial ébranle toute l’économie fi-
nancière du pays ; les budgets, qui étaient
déjà en déficit en temps de prospérité, le
sont bien davantage maintenant que cette
crise a éclaté, et c^çst justement l’heure où
les emprunts sont Revenus difficiles, pour
ne pas dire impossibles. L’Etat fédéral, les
diverses provinces endettées se demandent
avec inauiétade comm.00* par quels expé-
dients elles vont pouvoir faire face à leurs
engagements.
La deuxième conséquence des événements
et notamment de la chute des prix du café
et du caoutchouc, c’est la diminution des
exportations, entraînant non seulement un
déficit dans la balance commerciale, mais
un déficit dans la balance des paiements,
c’est-à-dire dans l'équilibre des créances et
des dettes du pays, La balance commerciale
a été nettement défavorable en 1913, les
importations étant de 1 milliard 700 millions
de francs et les exportations de 1 milliard
613 millions de francs, d’où nécessité d’une
sortie d’or de 85 millions. Ce ne serait pas
grave et cette sortie d’or resterait purement
fictive si le Brésil, comme la France par
exemple, était largement créditeur de l’é-
tranger. Malheureusement, c’est juste le
contraire qui est la réalité : le service de
la dette extérieure totale, celui des intérêts
ou dividendes payables à des obligataires
ou actionnaires au dehors comportent de
gros paiements qu’on peut évaluer annuel-
lement à 3 ou 400 millions de francs. Ajou-
tons à cela une centaine de millions que
les Brésiliens, qui ont l’argent facile, lais-
sent vraisemblablement dans les hôtels, les
magasins, les lieux de plaisir du vieux
continent,et nous nê nous étonnerons pas de
trouver une balance de paiements déficitai-
re d’environ un demi-milliard.
Les exportations d’or, dans ces condi-
tions, ne peuvent plus être évitées, et leur
conséquence naturelle et nécessaire c’est la
dépréciation du changé! Retardée quelque
temps par la caisse de conversion, cette
dépréciation a fini par se produire ; le mil-
reis brésilien, qui se tenait invariablement
à 16 d. ou un peu au-dessus, est descendu
aux environs de 15 d. C’est peu de chose
sans doute, mais le symptôme est inquié-
tant, si l’on réfléchit que Ja prospérité • des
dernières années reposait essentiellement,
au point de vue financier, sur la stabilité
duchange. il est évident en effet que les
paiements à exécuter au dehors, déjà fort
lourds, vont devenir de ce fait plus oné-
reux encore. La gravité de cette situation
n’a pas échappé aux milieux financiers eu-
ropéens ; Ja dégringolade des fonds brési-
liens a été générale ; le 4 0/j3 fédéral 1889,
qui valait plus de 87 francs en septembre
1912, ne se cote plus guère qu’aux envi-
rons de 74 1 Le public des porteurs a perdu
la foi.
Nous avons essayé de faire un tableau
équitable delà situation. Allons-nous con-
clure eu disant que tout est perdu, que le
Brésil est acculé à la faillite ? Ce serait ex-
cessif, car les ressources naturelles énor-
mes du pays restent là, comme un gage
d’avenir. Le présent surtout est obéré et il
s’agit d’une mauvaise,^.d’une très mauvaise
passe à traverser. Pour atténuer le dangèr
des sorties d’or, pour faire face coûte que
coûte à des échéances pressantes, le Brésil
trouvera certainement encore à emprunter,
mais à prix d’or et pas indéfmiment, car la
lune de miel est terminée. S’il veut remé-
dier d’une façon efficace au déficit de la
balance de ses paiements, il faudra surtout,
il faudra simplement qu’il adopte une poli-
tique de stricte économie, comme les gens
qui, ayant fait des folies, entreprennent de
se refaire! C’est, dit-on, le programme du
nouveau président M. Wenceslao Braz. S’il
le réalise, il aura rendu un inestimable ser-
vice, non seulement au Brésil, mais à ses
trop nombreux créanciers.
ANDRÉ SIEGFRIED.
Houielles Polltieiies
Elections Sénatoriales du 29 Mars I9U
ARlEfiE
MM. Pérès, ancien député républicain do
gauche 305 Elu.
Soula, maire de Pamiers 157 voix
Bordes-Pagès . 111 »
Il s’agissait do remplacer M. Bernière, séna-
teur, décédé.
"SÈIJVE
Premier tour
Inscrits : 1,032, — Votants : 1,022
Suffrages exprimés : 1,012. Majorité abs. : 507
MM. Charles Deloncle, député radical so-
cialiste 507 Elu.
Steeg, député, ancien mi-
nistre, rad. soc. 468 voix
Ernest Caron,cons. mun.,rép. 295 »
Lagneau, maire de Boulogne,
progr..................... 228 »
Sémanaz, maire du Pré-Saint-
Gervais, soc. unift 199 #
Chausse,conseiller municipal,
soc. unif. 159 » ;
Mering, maire de Courbevoie,
candidat des revendica-
tions des communes 67 »
Tardiveau, soc. indépendant. .. »
Ballottage pour le second tour.
Il s’agissait de remplacer MM. Alexandre Le-
fèvre et Bassinet, sénateurs, radicaux décédés.
M. Alexandre Lefèvre était sénateur depuis le
4 janvier 1891 et avait été réélu aux renouvelle-
ments de 1900 et 1909
M. Bassinet était sénateur depuis 1899 et avait été
réélu aux renouvellements de 1900 et 1909.
Mais d’autre part des protestations ont été
déposées. Elles portent sur l’interprétation
donnée à la loi dans les deux circonstances
suivantes :
Avec l’ancien mode de votation, chaque
électeur ne pouvait déposer dans l’urne
qu’an bulletin. Or aujourd’hui certains d’en-
tre enx ont mis denx bulletins da!ns l’enve-
loppe. Chaquerbnlletin ne portait d’aiiieurs
qu’un nom on était an balfetin blanc, mais
la question s’est posée de savoir si ces balle-
tins sont bons ou nais.
Entre les deu^tnnrs de scrutin une réu-
nion s’est tenue au cours de laquelle M. La-
gneau s’est désisté en faveur de M. Ernest
tiaron. M. Mering s’est désisté en faveur de
M. Steeg.
Restent donc candidats MM. Steeg, Séma-
naz et Ernest Caron.
Deuxième tour
Votants : 1,023
Suffrages exprimés : 1,022. Majorité abs. : 512
Ont obtenu : -
MM. Steeg 557 Elu.
Caron 279 voix
Semanaz .................v. 182 »
La proclamation des résultats du second
tour du scrutin a donné lieu à des manifes-
tations de la part des socialistes, qui ont
crié : « A bas les trois ans I » et ont chanté
l’Inter nationale. Des délégaés ont répondu en
chantant ta Marseillaise et en criant : « Vive
les trois ans I
L’animation s’est ponrsnivie snr la place
de l’Hôtel de Ville et a duré pins d’an quart
d’heure.
LE BUDGET DE 1914
AU SKJÏAT
La Commission des finances dn Sénat a
entendu samedi M. René Renault, ministre
des finances.
Le ministre s’est d’abord expliqné snr le
programme de 1,410 millions de dépenses
militaires votées par la Chambre. La Coni-
mission n’a pas admis la méthode financière
arrêtée par la Chambre, qui consistait à s’en
remettre à des lois ultérieures pour la créa-
tion des ressources nécessaires. Elle a re-
tranché du projet général nne somme d’en-
viron 500 millions ponr les dépenses effec-
tuées en 1913 et pour celles à effectuer en
1914 (casernement, matériel de guerre) ; ces
crédits seront présentés comme crédits sup-
plémentaires dans le cihier de 1913 et dans
le cahier de 1914. M. Milliès-Lacroix a été
chargé du rapport et le projet a été ren-
voyé à l’examen de la Commission de l’ar-
mée.
La Commission a ensuite approuvé les cré-
dits supplémentaires pour le Maroc sur
l’exercice 1913, qui seront présentés à la
Chambre mardi matin.
Dans un antre ordre de questions, et snr
les observations présentées par M. Rib ot, le
ministre s’est déclaré partisan de la réduc-
tion de 3 à 2 0/0 du droit de timbre sur les
valeurs étrangères jusqn'à l’application dn
régime nouveau. La Commission a, d’autre
part, maintenu la disjonction de l’amende-
ment Berry snr la taxe frappant les rouiot-
tiers. -
M- RenouK est intervenu encore auprès de
la Commission des finances afin qu’elle
veuille bien mettre le Sénat en mesure de
statuer snr les crédits relatifs à l’application
de la semaine anglaise dans les Établisse-
ments des finances et de la guerre.
Enfin la Commission a demandé an mi-
nistre quand il pensait envoyer le budget au
Sénat. M. Renoult a répondu qu’il n’était pas
maître des décisions de la Chimbre. Etant
donné les importantes questions qui restent
à examiner (lucorporation de l’impôt com-
plémentaire, impôt sur la rente, impôt sur
le capital), il lui paraît peu probable que la
Chambre puisse terminer son examen avant
mardi soir. D’un autre côté, les élections au-
ront lieu certainement le 26 avril, et le dé-
cret de convocation des électeurs paraîtra
dans le courant de cette semaine.
Devant cette situation, il est certain que la
Commission des finances du Sénat tend à
dégager sa responsabilité.
M. Aimond, rapporteur général, faisait avec
l’assentiment de ses collègues, la déclara-
tion suivante : « Si le budget n’est pas voté
avant les élections, et il est certain à l’heure
présente qu’il ne le sera pas, il faut que le
pays sache que la responsabilité n’en in-
combe pas au Sénat. Nous avons tait, à la
Commission sénatoriale, les efforts les plus
grands pour que le vote du budget ne souf-
frit aucun retard de notre fait. Nous avons
suivi pas à pas la discussion qui se poursui-
vait devant (a Chambre. Aussitôt le budget
d’un ministère voté, notre rapporteur spé-
cial établissait son rapport et nous ie faisait
approuver. C’est ainsi qu’en ce moment nous
sommes entièrement à jour. Quarante-huit
heures après que ia Chambre nous aura
transmis la loi budgétaire, nous pourrons
aborder la discussion en séance publique. li
importe que l’attitude du . Sénat en cette
question soit bien fixée. D’ailleurs, avant le
vote des trois douzièmes provisoires, nous
ferons à la tribune une déclaration eu ce
sens. »
L’AFFAIRE METTE
Vite finis le à VImprimerie Chttioc
Sur commission rogatoire de M.Bourgarel,
juge d’instruction, M. Darru, commissaire
aux délégations judiciaires, s’est transporté
dans les ateliers de l’imprimerie Cbaix, bou-
levard S iint-Michsi, et y a saisi l’épreuve « à
tierce» (c’est-à-dire la dernière épreuve avant
tirage) de l’ouvrage établi par les soins de
Rochette et intitulé : la Fortune immobilière
de la France de 1890 à 1910. Dix épreuves de
cet ouvrage, qui comprend 64 pages, furent
tirées et remises au financier en même temps
que son manuscrit.
M. Darru, avant de se retirer, a entendu le
prote di's établissements Cbaix, M. Allard,
qui lui a inidqué l’époque — c’est au mois de
février 1912 — à laquelle a été effectuée la
distribution des caractères ayant servi à la
composition du document. L’épreuve saisie a
été remise à M. Bourgarel, qui l’a fait dépo-
ser an greffe où elle restera à la disposition
de l’expert.
11 y a environ dix-huit mois, M. Darru, à
la requête de M. Bourgarel, s’était déjà occu-
pé de l’affaire. Il avait en effet ouvert une-
information contre MM. Carbonneau, Ro-
chette et Cie. Cette information avait trait à
l’affaire des Chemins de fer du centre mexi-
cain. Par ia suite, M. Carbonneau fut remi3
en liberté. II gagna le Mexique où, disait-il,
il avait nne créance importante à recouvrer.
Depuis on ne l’a plus revu.
lime ISodtelte egwitie MSercfs
Mme Rochette a quitté lundi dernier
Berck, où elle habitait avec ses trois filles,
depuis sept ans. Elle s’est rendue à Paris,
d’où elle a gagné Melun où habite le père de
Rochette. C’est chez celai-ci qu’elle s’est
installée, dans nne maison qne Rochette
avait fait construire, rae Saint-Louis, ponr
ses parents. De là Mme Rochette va presque
tons les jours à Chaton voir sa mère,
COMBAT AU MAROC
Une dépêche d’Oudjda dit que le camp de'
Zrarka, à 18 kilomètres de Souk-ei-Arba-de-
Tissa, après avoir repoussé dans la journée
du 25 mars nne attaque furieuse de contin-
gents Tsoni, Brane, Riata et Senadj a, a subi
a nouveau dans la nnit an violent assaat de
dissidents.
Les pertes des Marocains ont été considé-
rables. L’ennemi en déronte a laissé snr le
champ de bataille plus de cinquante cada-
vres et de nombreux blessés.
Notre victoire nous a malheureusement
coûté la mort d’an capitaine et d’an légion-
naire. Un lieutenant a été blessé.
La veille, nous avions en trois spahis tués
et sept blessés.
Le 26 mars, le détachement dn colonel Bo-
ieux, de i’infanterie coloniale, arrivait A
Zrarka, venant de Fez.
INFORMATIONS
La Mutualité commerciale
Le président de la République a assisté
hier après-midi, à la nouvelle Sorbonne, à
l’assemblée générale dn cinquantenaire de
la Mutualité commerciale, association de
prévoyance pour les employés du commerce
et de l'industrie.
A cette assemblée, qne présidait M. Raonl
Péret, ministre dn commerce, assistaient des
représentants de tons les membres dn gou-
vernement, des présidents dn Sénat et de la
Chambre des dépotés et de nombreux parle-
mentaires.
L’Epuration de Paris
L’épnration des divers qnartiers de Paris,
qne la police judiciaire s’est tracée comme
programme, continuera méthodiquement.
La nnit de samedi à dimanche encore,
denx importantes opérations de police ont
eu lieu, l’nne à Montmartre, l’antre dans le
quartier Saint-Gervais ; elles ont donné ton-
tes denx de fructueux résultats.
C’est par les soins du 7» district que la
râfle, ordonnée par le préfet de police, a été
effectuée. Le rendez-vous avait été fixé à mi-
nuit 45, au commissariat du quartier des
Grandes-Carrières, passage Tonrlaque. Sons
la condnite de MM. Dacrocq, commissaire
divisionnaire; Hussenet, commissaire ad-
joint; Ponce, inspecteur principal, etSiron,
officier de paix, nne cinquantaine d’inspec-
teurs et agents se dirigèrent vers la place
Ciichy.
Ils visitèrent successivement plusieurs
établissements mai famés du boulevard de
Ciichy et de la rae Lepic, opérant dans
chaque débit de nombreuses arrestations,
parlicuiièrement dans nn bar voisin de la
place Blanche, où les policiers trouvèrent
réunis nne vingtaine a’invidus en train
de se partager le butin d’an récent cam-
briolage.
L’opération ne prit fin qu’à trois heures du
matin. Les inspecteurs conduisirent alors
ienrs prisonniers au 7e district,, place Dan-
court, d’où ils fureut dirigés sur le Dépôt,
après avoir été fouillés minutieusement et
sommairement interrogés.
51 arrestations ont été maintenues pour
port d’armes prohibées (revolvers, couteaux
a crans d’arrêt, poinçons, etc.), infraction à
la loi sur les étrangers, vagabondage spé-
cial, etc. Parmi ces individus, 17 devront
répondre, en outre, à diverses inculpations
pour lesquel les ils étaient recherchés ; c’est
ainsi que l’uu d’eux est un évadé d’une co-
lonie pénitentiaire et deux antres sont l’ob-
jet d’an mandat d’arrêt pour tentative de
meurtre.
Un certain nombre de femmes qui accom-
pagnaient les individus arrêtés avaient été
amenées place Dancourt, mais elles ont été
relâchées hier matin, à l’exception de trois,
qui sont soupçonnées de se livrer au trafic
de la cocaïne.
Avisé que de nombreux individus, pour
la plupart étrangers, se réunissaient chaque
soir dans nn débit d’aiiures paisibles et mo-
destes, 6, rue de Sâvigaé, et y jouaient jus-
qu’à une heurs avancée de la nuit, M. Lespi-
ne, commissaire de police du quartier Saint-
Gervais, décida d’opérer une descente dans
l'établissement.
Il s’y présenta à une heure, accompagné
de l’inspecteur principal Nicolle, du briga- ,
dier Achurd, et de nombreux inspecteurs. Le
patron du café s'opposa en vain à l’entrée
des policiers.
Les inspecteurs le mirent en état d’arres-
tation, s’engagèrent dans un étroit escalier
en colimaçon, arrivèrent dans ùne salle très
exiguë, où se tenaient serrés les nns contre
les autres une quarantaine de joneurs, tort
occupés à une partie de « faro ».
Ceux-ci se Ilissèrent arrêter sans opposer
la moindre résistance ; menottes aux mains,
ils furent conduits au poste central du 4»
arrondissement, où l’on procéda à leur in-
terrogatoire, tandis que procès-verbal était
dressé contre ie propriétaire du débit.
La plupart des joueurs n’ayant pas fait
lenr déclaration d’étranger ont été consi-
gnés à la disposition de la j ustice.
Au cours de la perquisition qui a suivi la
descente, un revolver et deux couteaux à
cran d’arrêt, dont les propriétaires ont jugé
bon de garder l’incognito ont été trouvés
dans un coin de la salle de jeu.
La Distance parcourue
par les Aviateurs
A l’assemblée générale de l’Aéro Club, M.
Georges Besançon, secrétaire général, a lu
une intéressante statistique concernant
l’aviation en 1913.
— 13.040.000 kilomètres, a-t-il dit, ont été
parcourns en aéroplane l’année dernière,
contre 3.000.000 en 1912. Il y a donc, en une
année, une augmentation de 10 millions de
kilomètres volés.
An point de vue des heures de vols :
133.800 heures en 1913, contre 39.000 en 1912.
47.900 passagers n’ont pas craint d’affron-
ter l’air en 1913. Leur nombre avait été de
12.200 en 1912.
Depuis l’institution dn brevet de pilote,
l’Aéro Club a délivré 1.378 certificats.
Ces chiffres se rapportent à la fois à l’avia-
tion militaire et à l’aviation civile.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
lia LIBRAIRIE IHTEHMTIOMLE
108, pue St-Lazare, 108
(immeuble de f HOTEL TERMINUS)
A travers la ville
La DesMion des Rats
Photo et Cliehâ Petit livre
MORIN, le Chasseur de Rats
A plusieurs reprisés nous avons signalé
combien il était nécessaire, indispensable
que de toutes part3 s’organisât nne chasse
méthodique, constante, contre les rats dont
l’armée destructive semble se développer à
l’excès dans notre région.
Tout récemment nous avons en le plais’!
de constater que le service d’entretien des
jardins avait confié à M. Poutrel, demeu-
rant cours de la République, 156, le soin de
détruire les rats qui avaient établi leur quar-
tier général dans le square'Saint-Roch.
M. Poutrel, qui a étudié, observé les
moeurs des terribles rongeurs, a résolu de
les allécher, pendant plusieurs jours par
l’offre d’appâts de sa composilion, placés en
des endroits convenablement choisis.
Lorsqu’il est certain que les rats viennent
régulièrement manger les mets inollensifs,
il s’empresse de mettre aux mêmes places
d’autres appâts de même apparence, mais
dans lesquels il a introduit de ia strychnine,
poison violent.
L’on retrouve alors les animaux morts
dans les endroits où ils ont conta me de se
réfugier.
Mais l’emploi de ce poison ne va pas sans
inconvénient puisqu’il peut,! par accident,
entraîner la mort d’animaux domestiques
que l’on ne saurait véritablement vouloir
détruire.
M. le docteur Loir, directeur da Bureau
d’IIygiène, a donc pensé qu’il serait intéres-
sant de faire au Havre une expérience ra-
tionnelledes sérumsanlirabiqnesdont M.Paul
Noël, professeur d’entomologie agricole pré-
conise l’emploi.
M. Poutrel, qui a, dit-il l’inbitnde de so
servir également de ces sérnms, a été chargé
d’effectuer cette expérience.
Il a choisi pour cela le quartier des Aca-
cias où les rats sont fort nombreux, et c’est
le long du mur du cimetière où existent de
nombreuses « coulées » qne la tentative de
destruction par sérums va être tentée. Puisse-
t-elle donner d’heureux résultats.
Mais à côté de M. Poutre! notre ville comp-
te actuellement nn antre destructeur de rats,
dont l’activité et l’habileté ne sont pas sans
étonner ceux qui ont élé appelés à constater
le résultat de ses exploits raticidcs.
Nous voulons parler de M. Morin.
Si le premier est nn empoisonneur de rais,
le second mérite surtout le qualificatif da
chasseurs de rongeurs.
Comme le chasseur, il étudie les habitudes
des animaux, découvre ienrs pistes,surveille
leurs déplacements et les traque impitoya-
blement. Du chasseur, il a le calme, la téna-
cité, la vigilance.
Né à Lillebonne, M. Morin habite mainte-
nant Pont-Audemer, et en ces dernières an-
nées il s’est acquit une très juste renommée -
comme taupier.
Au cours du dernier hiver, il a détruit
dans le canton de QaiRebenf 574 taupes, uni-
quement en surveillant la marche souterrai-
ne de ces trog’oiytes et en les amenant an
jour d’an coup de louchet précis et rapide.
Mais le métier de taupier, même en ven-
dant les dépouilles des victimes aux grands
fourreurs, ne saurait nourrir son homme.
C’est poarquoi M. Morin résolut de se met-
tre chasseur de rats.
Déjà, alors qu’il taisait sou service militaire
au fort de Ste-Adresse, le canonnier Morin
s’était adonné à cette chasse, tout à la fois
Eour débarrasser le logis d’hôtes désagréa-
les et pour tromper l’ennui des heures de
repos.
Ayant épié longuement les habitudes des
rats habitant le fort, il avait repéré les issues
de leurs tanières, et nanti de simple laiton il
imagina de prendre les rats au collet, ainsi
que les braconniers font ponr les iapins.
Les rats ne sont-ils -pas eux aussi des ron-
geurs et leurs habitudes n’ont-elles pas beau-
coup d’analogie avec celles des lapins, qui,
comme eux, sont prolifiques à l’excès ?
Sa patience fut fréquemment, couronnés
de succès, et bien souvent les camarades da
M. Morin, amusés par cette chasse inédite, luj
prêtèrent un conconrs très actif.
Mhis, on conçoit que M. Morin, en entre-
prenant de détraire les rats qui infestent
villes et campagnes, ne pouvait songer à em- i
ployer le collet, instrument par trop enfan- I
tin et ne ponvant donner que des résultat* t
médiocres.
Ne voulant pas employer le poison pal
crainte d’atteindre d’une façon intempestive
des animaux inoffensifs, il résolut de ruseï
avec les terribles rongeurs et de les prendra
au piège,-
AdmiBÙtraleur - Délégué - Gérait
O. RANDOLET
Aifminigipatina impressions et Annonces, TÉL. 10.17
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : IÎAND0LET Havre
Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
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Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
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AU HAVRE...W BUREAU DU JOURNAL, 112, boul 1 de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
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Union Postale fl O » Si O Fr. -40 »
On s'abonne ésalement. SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
DEMIME SUBI
Pari», trois heures matin
M. KLOTZ A ABBEVILLE
t AMIENS. — M. Klolz, ancien ministre des
finances, a présidé hier le conçonrs agricole
d’Abbeville. -
Dans le discours qu’il a prononcé an ban-
quet qui a suivi le concours, M. Klotz a en-
gagé les agriculteurs à s’unir en vue de faire
triompher leurs revendications dans la ré-
forme det l’impôt.
Apres avoir parlé du dégrèvement de la
terre voté par le Parlement il a dit : « Nous
ne voplons pas que l'on nous reprenned’une
main ce que l’on nous à donné de l’antre en
nous obligeant à payer sous forme d impôt
sur les bénéfices agricoles ou sur les créan-
ces hypothécaires. »
ÉLECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL
Haute -Garonne
(Canton Sud de Toulouse)
MM. Raymond Leygues, sénateur, radical-
socialiste, 2,945 voix, élu ; fiessat, conseiller
municipal unifié, 2,400 voix. «
UN DISCOURS DE M. LUTAUD
LYON. — Dans «ne conférence qu’il a faite
hier au cours de la fête donnée par les As-
sociations d’anciens élèves des écoles làïques,
M. Lutaud, gouverneur général de l’Algérie,
a dit notamment que le vignoble algérien
qui s’est singulièrement amélioré depuis
quinze ans, assuré un précieux service a la
métropole dans les années de petite produc-
tion, mais qu’il ne peut porter concurrence
à nos vins de cru.
IA PROCHAINE ÉLECTION SÉNATORIALE
DANS LE PAS-DE-CALAIS
: ARRAS. — Les délégués sénatoriaux se sont
réunis hier à Saint-Pol. Ils ont à l’unani-
mité désigné M. Jonnart comme candidat
aux élections de dimanche pour pourvoir
au remplacement de M. Ringot, sénateur,
décédé.
CHEZ LES VIGNERONS AUBOÏS
TROYES. — Hier a eu lieu dans le canton
de Bar-sur-Aube l’élection d’un conseiller
général en remplacement de M. Messiret, dé-
cédé. _ -,
M. Rage, maire démissionnaire de Bar^sur-
Aube, a été élu malgré l’abstention complète
des communes de Çolombet le Sec, Fontaine
AtVoigny. . '
M. Rage a été invité à démissionner aujour-
d’hui, conformément aux décisions prises
lors d’nne précédente réunion électorale,
pour protester contre la loi de délimitation.
D’antre part, dans les huit communes du
Santon de Riceys où l’on devait procéder à
l’élection d’un conseiller d’arrondissement,
aucun bureau n’a pn être constitué.
COLLISIOME NAVIRES
FALMOUTH. — Trente-deux hommes d’équi-
page de la goélette Jeanne-d’Arc, de Fécamp,
filant à Terre-Neuve, ont été débarqués hier.
Pendant la nnit de samedi, nne collision
se produisit entre la goélette Jeanne-a'Arc et
le vapeur Victoria, de Glasgow, allant à Bor-
deaux.
On tenta de lancer un canot pour sauver
les marins français.
Deux hommes de l’équipage du vapeur
Victoria ont été tués.
Les Français se sont sauvés dans leur pro-
pre canot.
La goélette a été brûlée parce que l’on
craignait qn’elle ne constitue un danger
pour la navigation.
f Le Victoria est gravement endommagé.
UN GLISSEMENT^DE MONTAGNE
BRIVE. — A Noailhac, un glissement de
montagne s’étendant sur 15 hectares a ba-
layé des fermes et un certain nombre d’ha-
bitations.
Deux routes ont été coupées sur une lon-
gueur de huit cents mètres.
Les habitants ont abandonné leurs mai-
sons.
Il semble que ce glissement qui continue
jsoit dû à une secousse sismique.
Les autorités se sont rendnes sur les lieux.
UN ATTENTAT CONTRE UN ANCIEN
PRÉSIDENT DU NICARAGUA
MADRID — Un attentat a été commis hier
matin au village de Casatôrre, près de Bar-
celone, contre M. Zelagua, ex-président du
Nicaragua.
L’auteur de cet attentat, un nommé Rosas,
est entré dans la maison de l’ex-président
et arrivé en présence de celui-ci, lui a tiré à
bout portant, mais sans l’atteindre un coup
de revolver.
M. Zelagua ayant saisi le bras de son
agresseur, lui a arraché l’arme de la main.
Rosas, arrêté, a délaré qu’il avait voulu
tuer M. Zelagua parce que celui-ci avait
laissé exécuter un de ses oncles, alors qu’il
était président du Nicaragua.
GRAVE ACCIDENT D’AUTOMOBILE
BRUXELLES.- — D’après une dépêche reçue
par le Patriote, une automobile d'origine
française, a renversé, au hameau de Lorelte,
plusieurs personnes qui ont été grièvement
blessées.
Une fillette de dix ans a été tuée sur le
coup.
GUILLAUME II A CORFOU*
CORFOU. — Le yacht Hohenzollern est arrivé
Bur rade à dix heures du matin escorté de
deux cuirassés et d’un contre-torpilleur alle-
mand.
Le roi et la reine de Grèce se sont rendus
aussitôt à bord du yacht.
La rencontre des souverains a été emprein-
te d’une grande cordialité. Les souverains se
Je sont embrassés à plusieurs repris°s.
La famille royale hellénique a quitté le Ho-
henzoltern au bout d’une demi-heure. L'em-
pereur Guillaume est débarqué vers midi.
Le roi de Grèce portant l’uniforme de feld
maréchal, l’attendait au débarcadère ainsi
que les autorités grecques.
La population a fait une chaude ovation à
Guillaume II,
J_iA
Crise Economipe Brésilienne
Le Brésil est actuellement en pleine cri-
se économique et financière. Ses avocats
auprès de l’Europe vont partout répétant
que c’est la faute de la guerre balkanique,
coupable d’avoir resserré le crédit mondial.
En réalité, le Brésil paie une longue série
d’erreurs et d’imprudences, qui méritaient
une punition et devaient inévitablement la
provoquer. Si le grand public de l’épargne
s’est emballé dans ses placements brési-
liens, les sages ont prévu les difficultés
d’aujourd’hui. En quoi consistent-elles, à
quoi tiennent-elles ?
La première faute du Brésil, la plus gra-
ve, est d’avoir, en ces dernières années,
fait reposer toute sa vie économique sur
deux produits, le café et le caoutchouc. En
1912, sur un ensemble d’exportations de
1,882 millions de francs, le café figurait
pour 1,174 millions (62 0/0) et le caout-
chouc pour 495 millions de francs (26 0/0) ;
les deux chiffres réunis constituaient, à eux
seuls, 88 0/0 des exportations brésiliennes 1
La balancé commerciale du pays repose
donc entièrement sur les deux produits ; il
en est de même de l’équilibre budgétaire,
qui est étroitement solidaire de leur pros-
périté. La plus élémentaire prudence com-
mandait donc au Brésil/ comme à tous les
pays de monoculture, de ne pas adopter un
train de vie que la baisse du café et du
caoutchouc ne lui permettrait pas de sou-
tenir.
L’histoire des dernières années prouve
que ce raisonnement n’a pas été fait. Con-
fiants à juste titre dans l’immense richesse
naturelle de leur sol, mais trop oublieux
des faiblesses de leur équilibre économique,
les Brésiliens se sont lancés sans mesure
dans la mise en valeur de leur territoire.
Chemins de fer, ports, aménagement de vil-
les, casernes, palais, nouvelles industries,
ils ont voulu tout faire à la fois. Ce n’est
pas que les possibilités du pays ne justifias-
sent ce remarquable esprit d’entreprise,
mais les énormesirnmohyisationfl^de caj$i-_
taux qui en étaient la conséqueneé ne poü-
vaient comporter partout de bénéfices immé-
diats,: pendant la période de premier éta-
blissement et de mise en train, l’appel
constant au crédit était nécessaire. D’autre
part, toutes les créations étaient conçues
dans des proportions calculées sur un ma-
ximum de prospérité : que les prix du ca-
outchouc et du café se maintinssent, tout
restait facile. Mais que la baisse survînt,
que le crédit sc resserrât, c’était aussitôt la
gêne, la crise, l’impossibilité de continuer,
sans du reste que la richesse naturelle du
pays, ni son avenir lointain fussent le moins *
du monde pour cela mis en cause.
Avouons que l’Europe a sa responsabi-
lité dans cet abus de l’appel fait au crédit.
Les Brésiliens ont emprunté à l’excès au
dehors, mais dans bien des cas nous som-
mes allés à leur rencontre. Pour l’appât
d’une commission dans le placement des"
titres les banques européennes se sont fai-
tes les intermédiaires de toutes sortes de
valeurs ; quant au public, il suffisait qu’on
fît miroiter à ses yeux un taux de 5 0/0,
il prenait tout, les yeux fermés. Le Brésil
n’a donc été retenu par personne dans la
voie dangereuse où il s’engageait, et il
s’est habitué peu à peu à cette idée qu’il
obtiendrait toujours, sur le vieux conti-
nent, crédit illimité.
Si encoré l’argent emprunté, soit par
l’Etat fédéral, soit par les provinces, soit
par les sociétés privées n'avait été employé
qu’en dépenses productives ! La vérité est
que, fort de ces facilités financières exces-
sives, le Brésil n’a cessé de jeter l’argent
par les fenêtres. Les dépenses somptuaires
se sont multipliées, le coulage est devenu
la règle, les déficits, acceptés d’avance,
prévus, renouvelés chaque année, à tous les
degrés de l’échelle, sont arrivés bien vite à
être chroniques. Pas une fois depuis 1908
le budget fédéral ne s’est soldé en équili-
bre 1 L’Etat brésilien, comme un particu-
lier qui vit au-dessus de ses moyens, n’a
pu joindre les deux bouts qu’en emprun-
tant.
Qu’on n’aille pas nous dire, après cela,
que le Brésil est victime des contingences
de la politique mondiale 1 La fragilité de
l’équilibre économique accepté par lui de-
vait le mettre à la merci du moindre acci-
dent. Cet accident s’est trouvé être la baisse
actuelle du café et du caoutchouc, coïnci-
dant avec une crise financière en Europe.
Quoi qu’il en soit,la mégalomanie du Brésil
ne pouvait durer : il mérite pleinement ce
qui lui arrive.
Ce. qui lui arrive — conséquence de la
baisse du café et du caoutchouc, ainsi que
du resserrement du crédit — c’est une sé-
rie de troubles économiques et financiers
s’engendrant mutuellement avec une iné-
luctable logiqü^ D’abord, les recettes bud-
gétaires étant basées principalement sur
les douanes, notamment sur les droits d’ex-
portation, le ralentissement du mouvement
commercial ébranle toute l’économie fi-
nancière du pays ; les budgets, qui étaient
déjà en déficit en temps de prospérité, le
sont bien davantage maintenant que cette
crise a éclaté, et c^çst justement l’heure où
les emprunts sont Revenus difficiles, pour
ne pas dire impossibles. L’Etat fédéral, les
diverses provinces endettées se demandent
avec inauiétade comm.00* par quels expé-
dients elles vont pouvoir faire face à leurs
engagements.
La deuxième conséquence des événements
et notamment de la chute des prix du café
et du caoutchouc, c’est la diminution des
exportations, entraînant non seulement un
déficit dans la balance commerciale, mais
un déficit dans la balance des paiements,
c’est-à-dire dans l'équilibre des créances et
des dettes du pays, La balance commerciale
a été nettement défavorable en 1913, les
importations étant de 1 milliard 700 millions
de francs et les exportations de 1 milliard
613 millions de francs, d’où nécessité d’une
sortie d’or de 85 millions. Ce ne serait pas
grave et cette sortie d’or resterait purement
fictive si le Brésil, comme la France par
exemple, était largement créditeur de l’é-
tranger. Malheureusement, c’est juste le
contraire qui est la réalité : le service de
la dette extérieure totale, celui des intérêts
ou dividendes payables à des obligataires
ou actionnaires au dehors comportent de
gros paiements qu’on peut évaluer annuel-
lement à 3 ou 400 millions de francs. Ajou-
tons à cela une centaine de millions que
les Brésiliens, qui ont l’argent facile, lais-
sent vraisemblablement dans les hôtels, les
magasins, les lieux de plaisir du vieux
continent,et nous nê nous étonnerons pas de
trouver une balance de paiements déficitai-
re d’environ un demi-milliard.
Les exportations d’or, dans ces condi-
tions, ne peuvent plus être évitées, et leur
conséquence naturelle et nécessaire c’est la
dépréciation du changé! Retardée quelque
temps par la caisse de conversion, cette
dépréciation a fini par se produire ; le mil-
reis brésilien, qui se tenait invariablement
à 16 d. ou un peu au-dessus, est descendu
aux environs de 15 d. C’est peu de chose
sans doute, mais le symptôme est inquié-
tant, si l’on réfléchit que Ja prospérité • des
dernières années reposait essentiellement,
au point de vue financier, sur la stabilité
duchange. il est évident en effet que les
paiements à exécuter au dehors, déjà fort
lourds, vont devenir de ce fait plus oné-
reux encore. La gravité de cette situation
n’a pas échappé aux milieux financiers eu-
ropéens ; Ja dégringolade des fonds brési-
liens a été générale ; le 4 0/j3 fédéral 1889,
qui valait plus de 87 francs en septembre
1912, ne se cote plus guère qu’aux envi-
rons de 74 1 Le public des porteurs a perdu
la foi.
Nous avons essayé de faire un tableau
équitable delà situation. Allons-nous con-
clure eu disant que tout est perdu, que le
Brésil est acculé à la faillite ? Ce serait ex-
cessif, car les ressources naturelles énor-
mes du pays restent là, comme un gage
d’avenir. Le présent surtout est obéré et il
s’agit d’une mauvaise,^.d’une très mauvaise
passe à traverser. Pour atténuer le dangèr
des sorties d’or, pour faire face coûte que
coûte à des échéances pressantes, le Brésil
trouvera certainement encore à emprunter,
mais à prix d’or et pas indéfmiment, car la
lune de miel est terminée. S’il veut remé-
dier d’une façon efficace au déficit de la
balance de ses paiements, il faudra surtout,
il faudra simplement qu’il adopte une poli-
tique de stricte économie, comme les gens
qui, ayant fait des folies, entreprennent de
se refaire! C’est, dit-on, le programme du
nouveau président M. Wenceslao Braz. S’il
le réalise, il aura rendu un inestimable ser-
vice, non seulement au Brésil, mais à ses
trop nombreux créanciers.
ANDRÉ SIEGFRIED.
Houielles Polltieiies
Elections Sénatoriales du 29 Mars I9U
ARlEfiE
MM. Pérès, ancien député républicain do
gauche 305 Elu.
Soula, maire de Pamiers 157 voix
Bordes-Pagès . 111 »
Il s’agissait do remplacer M. Bernière, séna-
teur, décédé.
"SÈIJVE
Premier tour
Inscrits : 1,032, — Votants : 1,022
Suffrages exprimés : 1,012. Majorité abs. : 507
MM. Charles Deloncle, député radical so-
cialiste 507 Elu.
Steeg, député, ancien mi-
nistre, rad. soc. 468 voix
Ernest Caron,cons. mun.,rép. 295 »
Lagneau, maire de Boulogne,
progr..................... 228 »
Sémanaz, maire du Pré-Saint-
Gervais, soc. unift 199 #
Chausse,conseiller municipal,
soc. unif. 159 » ;
Mering, maire de Courbevoie,
candidat des revendica-
tions des communes 67 »
Tardiveau, soc. indépendant. .. »
Ballottage pour le second tour.
Il s’agissait de remplacer MM. Alexandre Le-
fèvre et Bassinet, sénateurs, radicaux décédés.
M. Alexandre Lefèvre était sénateur depuis le
4 janvier 1891 et avait été réélu aux renouvelle-
ments de 1900 et 1909
M. Bassinet était sénateur depuis 1899 et avait été
réélu aux renouvellements de 1900 et 1909.
Mais d’autre part des protestations ont été
déposées. Elles portent sur l’interprétation
donnée à la loi dans les deux circonstances
suivantes :
Avec l’ancien mode de votation, chaque
électeur ne pouvait déposer dans l’urne
qu’an bulletin. Or aujourd’hui certains d’en-
tre enx ont mis denx bulletins da!ns l’enve-
loppe. Chaquerbnlletin ne portait d’aiiieurs
qu’un nom on était an balfetin blanc, mais
la question s’est posée de savoir si ces balle-
tins sont bons ou nais.
Entre les deu^tnnrs de scrutin une réu-
nion s’est tenue au cours de laquelle M. La-
gneau s’est désisté en faveur de M. Ernest
tiaron. M. Mering s’est désisté en faveur de
M. Steeg.
Restent donc candidats MM. Steeg, Séma-
naz et Ernest Caron.
Deuxième tour
Votants : 1,023
Suffrages exprimés : 1,022. Majorité abs. : 512
Ont obtenu : -
MM. Steeg 557 Elu.
Caron 279 voix
Semanaz .................v. 182 »
La proclamation des résultats du second
tour du scrutin a donné lieu à des manifes-
tations de la part des socialistes, qui ont
crié : « A bas les trois ans I » et ont chanté
l’Inter nationale. Des délégaés ont répondu en
chantant ta Marseillaise et en criant : « Vive
les trois ans I
L’animation s’est ponrsnivie snr la place
de l’Hôtel de Ville et a duré pins d’an quart
d’heure.
LE BUDGET DE 1914
AU SKJÏAT
La Commission des finances dn Sénat a
entendu samedi M. René Renault, ministre
des finances.
Le ministre s’est d’abord expliqné snr le
programme de 1,410 millions de dépenses
militaires votées par la Chambre. La Coni-
mission n’a pas admis la méthode financière
arrêtée par la Chambre, qui consistait à s’en
remettre à des lois ultérieures pour la créa-
tion des ressources nécessaires. Elle a re-
tranché du projet général nne somme d’en-
viron 500 millions ponr les dépenses effec-
tuées en 1913 et pour celles à effectuer en
1914 (casernement, matériel de guerre) ; ces
crédits seront présentés comme crédits sup-
plémentaires dans le cihier de 1913 et dans
le cahier de 1914. M. Milliès-Lacroix a été
chargé du rapport et le projet a été ren-
voyé à l’examen de la Commission de l’ar-
mée.
La Commission a ensuite approuvé les cré-
dits supplémentaires pour le Maroc sur
l’exercice 1913, qui seront présentés à la
Chambre mardi matin.
Dans un antre ordre de questions, et snr
les observations présentées par M. Rib ot, le
ministre s’est déclaré partisan de la réduc-
tion de 3 à 2 0/0 du droit de timbre sur les
valeurs étrangères jusqn'à l’application dn
régime nouveau. La Commission a, d’autre
part, maintenu la disjonction de l’amende-
ment Berry snr la taxe frappant les rouiot-
tiers. -
M- RenouK est intervenu encore auprès de
la Commission des finances afin qu’elle
veuille bien mettre le Sénat en mesure de
statuer snr les crédits relatifs à l’application
de la semaine anglaise dans les Établisse-
ments des finances et de la guerre.
Enfin la Commission a demandé an mi-
nistre quand il pensait envoyer le budget au
Sénat. M. Renoult a répondu qu’il n’était pas
maître des décisions de la Chimbre. Etant
donné les importantes questions qui restent
à examiner (lucorporation de l’impôt com-
plémentaire, impôt sur la rente, impôt sur
le capital), il lui paraît peu probable que la
Chambre puisse terminer son examen avant
mardi soir. D’un autre côté, les élections au-
ront lieu certainement le 26 avril, et le dé-
cret de convocation des électeurs paraîtra
dans le courant de cette semaine.
Devant cette situation, il est certain que la
Commission des finances du Sénat tend à
dégager sa responsabilité.
M. Aimond, rapporteur général, faisait avec
l’assentiment de ses collègues, la déclara-
tion suivante : « Si le budget n’est pas voté
avant les élections, et il est certain à l’heure
présente qu’il ne le sera pas, il faut que le
pays sache que la responsabilité n’en in-
combe pas au Sénat. Nous avons tait, à la
Commission sénatoriale, les efforts les plus
grands pour que le vote du budget ne souf-
frit aucun retard de notre fait. Nous avons
suivi pas à pas la discussion qui se poursui-
vait devant (a Chambre. Aussitôt le budget
d’un ministère voté, notre rapporteur spé-
cial établissait son rapport et nous ie faisait
approuver. C’est ainsi qu’en ce moment nous
sommes entièrement à jour. Quarante-huit
heures après que ia Chambre nous aura
transmis la loi budgétaire, nous pourrons
aborder la discussion en séance publique. li
importe que l’attitude du . Sénat en cette
question soit bien fixée. D’ailleurs, avant le
vote des trois douzièmes provisoires, nous
ferons à la tribune une déclaration eu ce
sens. »
L’AFFAIRE METTE
Vite finis le à VImprimerie Chttioc
Sur commission rogatoire de M.Bourgarel,
juge d’instruction, M. Darru, commissaire
aux délégations judiciaires, s’est transporté
dans les ateliers de l’imprimerie Cbaix, bou-
levard S iint-Michsi, et y a saisi l’épreuve « à
tierce» (c’est-à-dire la dernière épreuve avant
tirage) de l’ouvrage établi par les soins de
Rochette et intitulé : la Fortune immobilière
de la France de 1890 à 1910. Dix épreuves de
cet ouvrage, qui comprend 64 pages, furent
tirées et remises au financier en même temps
que son manuscrit.
M. Darru, avant de se retirer, a entendu le
prote di's établissements Cbaix, M. Allard,
qui lui a inidqué l’époque — c’est au mois de
février 1912 — à laquelle a été effectuée la
distribution des caractères ayant servi à la
composition du document. L’épreuve saisie a
été remise à M. Bourgarel, qui l’a fait dépo-
ser an greffe où elle restera à la disposition
de l’expert.
11 y a environ dix-huit mois, M. Darru, à
la requête de M. Bourgarel, s’était déjà occu-
pé de l’affaire. Il avait en effet ouvert une-
information contre MM. Carbonneau, Ro-
chette et Cie. Cette information avait trait à
l’affaire des Chemins de fer du centre mexi-
cain. Par ia suite, M. Carbonneau fut remi3
en liberté. II gagna le Mexique où, disait-il,
il avait nne créance importante à recouvrer.
Depuis on ne l’a plus revu.
lime ISodtelte egwitie MSercfs
Mme Rochette a quitté lundi dernier
Berck, où elle habitait avec ses trois filles,
depuis sept ans. Elle s’est rendue à Paris,
d’où elle a gagné Melun où habite le père de
Rochette. C’est chez celai-ci qu’elle s’est
installée, dans nne maison qne Rochette
avait fait construire, rae Saint-Louis, ponr
ses parents. De là Mme Rochette va presque
tons les jours à Chaton voir sa mère,
COMBAT AU MAROC
Une dépêche d’Oudjda dit que le camp de'
Zrarka, à 18 kilomètres de Souk-ei-Arba-de-
Tissa, après avoir repoussé dans la journée
du 25 mars nne attaque furieuse de contin-
gents Tsoni, Brane, Riata et Senadj a, a subi
a nouveau dans la nnit an violent assaat de
dissidents.
Les pertes des Marocains ont été considé-
rables. L’ennemi en déronte a laissé snr le
champ de bataille plus de cinquante cada-
vres et de nombreux blessés.
Notre victoire nous a malheureusement
coûté la mort d’an capitaine et d’an légion-
naire. Un lieutenant a été blessé.
La veille, nous avions en trois spahis tués
et sept blessés.
Le 26 mars, le détachement dn colonel Bo-
ieux, de i’infanterie coloniale, arrivait A
Zrarka, venant de Fez.
INFORMATIONS
La Mutualité commerciale
Le président de la République a assisté
hier après-midi, à la nouvelle Sorbonne, à
l’assemblée générale dn cinquantenaire de
la Mutualité commerciale, association de
prévoyance pour les employés du commerce
et de l'industrie.
A cette assemblée, qne présidait M. Raonl
Péret, ministre dn commerce, assistaient des
représentants de tons les membres dn gou-
vernement, des présidents dn Sénat et de la
Chambre des dépotés et de nombreux parle-
mentaires.
L’Epuration de Paris
L’épnration des divers qnartiers de Paris,
qne la police judiciaire s’est tracée comme
programme, continuera méthodiquement.
La nnit de samedi à dimanche encore,
denx importantes opérations de police ont
eu lieu, l’nne à Montmartre, l’antre dans le
quartier Saint-Gervais ; elles ont donné ton-
tes denx de fructueux résultats.
C’est par les soins du 7» district que la
râfle, ordonnée par le préfet de police, a été
effectuée. Le rendez-vous avait été fixé à mi-
nuit 45, au commissariat du quartier des
Grandes-Carrières, passage Tonrlaque. Sons
la condnite de MM. Dacrocq, commissaire
divisionnaire; Hussenet, commissaire ad-
joint; Ponce, inspecteur principal, etSiron,
officier de paix, nne cinquantaine d’inspec-
teurs et agents se dirigèrent vers la place
Ciichy.
Ils visitèrent successivement plusieurs
établissements mai famés du boulevard de
Ciichy et de la rae Lepic, opérant dans
chaque débit de nombreuses arrestations,
parlicuiièrement dans nn bar voisin de la
place Blanche, où les policiers trouvèrent
réunis nne vingtaine a’invidus en train
de se partager le butin d’an récent cam-
briolage.
L’opération ne prit fin qu’à trois heures du
matin. Les inspecteurs conduisirent alors
ienrs prisonniers au 7e district,, place Dan-
court, d’où ils fureut dirigés sur le Dépôt,
après avoir été fouillés minutieusement et
sommairement interrogés.
51 arrestations ont été maintenues pour
port d’armes prohibées (revolvers, couteaux
a crans d’arrêt, poinçons, etc.), infraction à
la loi sur les étrangers, vagabondage spé-
cial, etc. Parmi ces individus, 17 devront
répondre, en outre, à diverses inculpations
pour lesquel les ils étaient recherchés ; c’est
ainsi que l’uu d’eux est un évadé d’une co-
lonie pénitentiaire et deux antres sont l’ob-
jet d’an mandat d’arrêt pour tentative de
meurtre.
Un certain nombre de femmes qui accom-
pagnaient les individus arrêtés avaient été
amenées place Dancourt, mais elles ont été
relâchées hier matin, à l’exception de trois,
qui sont soupçonnées de se livrer au trafic
de la cocaïne.
Avisé que de nombreux individus, pour
la plupart étrangers, se réunissaient chaque
soir dans nn débit d’aiiures paisibles et mo-
destes, 6, rue de Sâvigaé, et y jouaient jus-
qu’à une heurs avancée de la nuit, M. Lespi-
ne, commissaire de police du quartier Saint-
Gervais, décida d’opérer une descente dans
l'établissement.
Il s’y présenta à une heure, accompagné
de l’inspecteur principal Nicolle, du briga- ,
dier Achurd, et de nombreux inspecteurs. Le
patron du café s'opposa en vain à l’entrée
des policiers.
Les inspecteurs le mirent en état d’arres-
tation, s’engagèrent dans un étroit escalier
en colimaçon, arrivèrent dans ùne salle très
exiguë, où se tenaient serrés les nns contre
les autres une quarantaine de joneurs, tort
occupés à une partie de « faro ».
Ceux-ci se Ilissèrent arrêter sans opposer
la moindre résistance ; menottes aux mains,
ils furent conduits au poste central du 4»
arrondissement, où l’on procéda à leur in-
terrogatoire, tandis que procès-verbal était
dressé contre ie propriétaire du débit.
La plupart des joueurs n’ayant pas fait
lenr déclaration d’étranger ont été consi-
gnés à la disposition de la j ustice.
Au cours de la perquisition qui a suivi la
descente, un revolver et deux couteaux à
cran d’arrêt, dont les propriétaires ont jugé
bon de garder l’incognito ont été trouvés
dans un coin de la salle de jeu.
La Distance parcourue
par les Aviateurs
A l’assemblée générale de l’Aéro Club, M.
Georges Besançon, secrétaire général, a lu
une intéressante statistique concernant
l’aviation en 1913.
— 13.040.000 kilomètres, a-t-il dit, ont été
parcourns en aéroplane l’année dernière,
contre 3.000.000 en 1912. Il y a donc, en une
année, une augmentation de 10 millions de
kilomètres volés.
An point de vue des heures de vols :
133.800 heures en 1913, contre 39.000 en 1912.
47.900 passagers n’ont pas craint d’affron-
ter l’air en 1913. Leur nombre avait été de
12.200 en 1912.
Depuis l’institution dn brevet de pilote,
l’Aéro Club a délivré 1.378 certificats.
Ces chiffres se rapportent à la fois à l’avia-
tion militaire et à l’aviation civile.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
lia LIBRAIRIE IHTEHMTIOMLE
108, pue St-Lazare, 108
(immeuble de f HOTEL TERMINUS)
A travers la ville
La DesMion des Rats
Photo et Cliehâ Petit livre
MORIN, le Chasseur de Rats
A plusieurs reprisés nous avons signalé
combien il était nécessaire, indispensable
que de toutes part3 s’organisât nne chasse
méthodique, constante, contre les rats dont
l’armée destructive semble se développer à
l’excès dans notre région.
Tout récemment nous avons en le plais’!
de constater que le service d’entretien des
jardins avait confié à M. Poutrel, demeu-
rant cours de la République, 156, le soin de
détruire les rats qui avaient établi leur quar-
tier général dans le square'Saint-Roch.
M. Poutrel, qui a étudié, observé les
moeurs des terribles rongeurs, a résolu de
les allécher, pendant plusieurs jours par
l’offre d’appâts de sa composilion, placés en
des endroits convenablement choisis.
Lorsqu’il est certain que les rats viennent
régulièrement manger les mets inollensifs,
il s’empresse de mettre aux mêmes places
d’autres appâts de même apparence, mais
dans lesquels il a introduit de ia strychnine,
poison violent.
L’on retrouve alors les animaux morts
dans les endroits où ils ont conta me de se
réfugier.
Mais l’emploi de ce poison ne va pas sans
inconvénient puisqu’il peut,! par accident,
entraîner la mort d’animaux domestiques
que l’on ne saurait véritablement vouloir
détruire.
M. le docteur Loir, directeur da Bureau
d’IIygiène, a donc pensé qu’il serait intéres-
sant de faire au Havre une expérience ra-
tionnelledes sérumsanlirabiqnesdont M.Paul
Noël, professeur d’entomologie agricole pré-
conise l’emploi.
M. Poutrel, qui a, dit-il l’inbitnde de so
servir également de ces sérnms, a été chargé
d’effectuer cette expérience.
Il a choisi pour cela le quartier des Aca-
cias où les rats sont fort nombreux, et c’est
le long du mur du cimetière où existent de
nombreuses « coulées » qne la tentative de
destruction par sérums va être tentée. Puisse-
t-elle donner d’heureux résultats.
Mais à côté de M. Poutre! notre ville comp-
te actuellement nn antre destructeur de rats,
dont l’activité et l’habileté ne sont pas sans
étonner ceux qui ont élé appelés à constater
le résultat de ses exploits raticidcs.
Nous voulons parler de M. Morin.
Si le premier est nn empoisonneur de rais,
le second mérite surtout le qualificatif da
chasseurs de rongeurs.
Comme le chasseur, il étudie les habitudes
des animaux, découvre ienrs pistes,surveille
leurs déplacements et les traque impitoya-
blement. Du chasseur, il a le calme, la téna-
cité, la vigilance.
Né à Lillebonne, M. Morin habite mainte-
nant Pont-Audemer, et en ces dernières an-
nées il s’est acquit une très juste renommée -
comme taupier.
Au cours du dernier hiver, il a détruit
dans le canton de QaiRebenf 574 taupes, uni-
quement en surveillant la marche souterrai-
ne de ces trog’oiytes et en les amenant an
jour d’an coup de louchet précis et rapide.
Mais le métier de taupier, même en ven-
dant les dépouilles des victimes aux grands
fourreurs, ne saurait nourrir son homme.
C’est poarquoi M. Morin résolut de se met-
tre chasseur de rats.
Déjà, alors qu’il taisait sou service militaire
au fort de Ste-Adresse, le canonnier Morin
s’était adonné à cette chasse, tout à la fois
Eour débarrasser le logis d’hôtes désagréa-
les et pour tromper l’ennui des heures de
repos.
Ayant épié longuement les habitudes des
rats habitant le fort, il avait repéré les issues
de leurs tanières, et nanti de simple laiton il
imagina de prendre les rats au collet, ainsi
que les braconniers font ponr les iapins.
Les rats ne sont-ils -pas eux aussi des ron-
geurs et leurs habitudes n’ont-elles pas beau-
coup d’analogie avec celles des lapins, qui,
comme eux, sont prolifiques à l’excès ?
Sa patience fut fréquemment, couronnés
de succès, et bien souvent les camarades da
M. Morin, amusés par cette chasse inédite, luj
prêtèrent un conconrs très actif.
Mhis, on conçoit que M. Morin, en entre-
prenant de détraire les rats qui infestent
villes et campagnes, ne pouvait songer à em- i
ployer le collet, instrument par trop enfan- I
tin et ne ponvant donner que des résultat* t
médiocres.
Ne voulant pas employer le poison pal
crainte d’atteindre d’une façon intempestive
des animaux inoffensifs, il résolut de ruseï
avec les terribles rongeurs et de les prendra
au piège,-
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