Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-03-23
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 mars 1914 23 mars 1914
Description : 1914/03/23 (A34,N11917). 1914/03/23 (A34,N11917).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172082x
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
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Le Petit Havre
g ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTION
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35, Rue Fontenelle, 35
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Autres Départements.................... G Fr. i X 50 23 »
| Union Postale...- AO » 20 Fr. -ftO ».
ün s'abonne egalement, SANS FRAIS, dans tous les Sureaux de Poste de France
ELECTION AU CONSEIL GENERAL DU 4“ CANTON
%. .
Résultat dXL Scrutin de Ballottage du 22 Mars
BUREAUX DE YDTÇ’ Inscrits Votants MU Lîfiillt 4Tb
y"1” — T— * 1
Ecole rue Dumé-d’Aplemont, 3...........1.818 862 357 479 26
ECOle rue Clovis, 16 1.685 652 353 276 21
Ecole rue de l’Observatoire, 1. .*» 1.807 779 408 348 21
Ecole Maternelle rue Massillon. .................. 1.484 516 196 291 27
a / Centre 1.227 619 416 198 5
S j Neiges.. ...’ 461 178 85 88 5
S \ Acacias 1 ..i 732 313 . 186 119 3
TOTAUX.. .10.796 4.594 2.347 2.114 127
M. G. DEBREUILLE est élu.
| Remerciements
MES CHERS CONCITOYENS,
Je remercie bien sincèrement les électeurs républicains qui m’ont accorder
leurs suffrages.
■ Ils ont voulu affirmer, sur mon nom, une politique nettement républicaine
Bt démocratique; ils-ont voulu manifester leur volonté d’une administration pru-
dente et sage et d’une défense vigilante des intérêts du 4e Canton.
Je saurai me montrer digne de la confiance qui m’a été témoignée.
Vive la République! Vive le 4e Canton !
fiv DEBREUILLE JP
UNE PREMIERE VICTOIRE
M. Debreuiile, candidat de l’Union des
Uauches, a été élu conseiller général du
4® canton par 2,347 voix.
Ce résultat est une éclatante victoire pour
notre ami, pour la politique nettement
et fermemement républicaine que soutient
ce journal et pour l’Union des Gauches.
Depuis quelques années le 4* canton
était profondément troublé par les politi-
ciens de profession. Il semblait que ce
mandat de Conseiller général, si important
pour les intérêts havràis, n’était rien en
lui-même ; il ne paraissait être pour des
ambitieux de passage qu’un tremplin fait
tout au plus pour les porter à de plus hau-
tes destinées.
Les électeurs ont mis fin à cette situation
intolérable. Ils ne veulent plus que leur
canton deviennent une simple salle d’at-
tente pour candidats à la députation ou à
d’autres fonctions publiques et voilà pour-
quoi ils ont, avec un ensemble parfait, don-
né leurs suffrages à un homme qui a des
attaches profondes au milieu d’eux et qui
pourra consacrer à la défense de leurs in-
térêts tout le temps, toute l’énergip néces-
saires.
Nous n’aurons pas le triomphe cruel —
cependant on nous permettra de nous ré-
jouir du succès de notre candidat et de
tirer de cette victoire les leçons qu’elle
comporte.
Nous enregistrons d’abord la chute défi-
nitive du parti de la démagogie dans ce 4e
Canton dont ii entendait faire son fief — et
il faut dire qu’il tombe de haut 1
Il se croyait en effet et on le croyait si
bien le maître de cette position qu’aux der-
nières élections cantonales, il y a quelques
mois à peine, son candidat, M. Déliot
n’avait en face de lui d’autre concurrent
que M. Lartigue lui-même.
Premier retour des choses : il y a huit
jours M.Déliot est mis hors de combat et en
est réduit à ce désister en faveur de son
adversaire malheureux du mois d’août der-
nier.
Et cependant il était depuis sept ans
déjà le conseiller d’arrondissement de ce
même canton ; et cependant il était pré-
senté et soutenu par trois Comités, en tête
desquels celui de MM. Meyer.
L’influence sur les masses démocratiques
dont ces messieurs se targuaient se mesu-
re, tout compte fait, par les 800 voix ob-
tenues péniblement par leur candidat.
Us ont ainsi pu consulter la cote de leur
popularité et constater combien elle est
en baisse.
( Ils n’ont cependant pas voulu s’avouer
vaincus et, reniant leurs déclarations anté-
rieures, ils ont entrepris de recommencer
la lutte au profit du candidat socialiste-uni-
fié. Leur prestige déjà si bas ne s’accroîtra
ni de leur étrange volte-face ni de la nou-
velle défaite dont ils ont essuyé leur part.
Le prestige du socialisme d’ailleurs ne
s’accroîtra pas non plus de cette coalition
vaincue. Gomment désormais prendre au
sérieux l’intransigeance dogmatique sur
laquelle se fonde, soi-disant, la lutte de
classe, quand on voit le candidat socialiste
unifié passer sqps silence, au second tour,
les points essentiels de son programme
pour s’unir à des capitalistes notoires.
Contre cette coalition, M. Debreuiile se
présentait avec le programme très net de
l’Union des Gauches du Havre qui faisait
ainsi ses premières armes.
L’élection d’hier prouve que les idées
qu’elle représente et qu’elle défend corres-
pondent bien aux sentiments de la popula-
tion démocratique de notre cité ; c’est d’un
heureux présage pour l’avenir.
P. H.
IliïiM lira
Paris, trois heures matin
Aesmtt ... üaww
EMULERA® A SOISSONS
' SOISSONS. — Un nombreux public a assisté
hier après midi, dans l'immense hall da
Marché couvert, a la conférence de M. Miile-
rand et que présidait le maire de SOISSODS.
Avant que M. Miilerand prenne la parole,
M. Léon Bérard, ancien sous-secrétaire
d’Elat, qui l’accompagnait, a remercié ta po-
pulation de Soissons dn chaleureux accueil
réservé à M. Miilerand et à lui-même.
L’Orateur a fait ressortir l’instabilité dm
Gouvernement, due an mode actuel de re-
crutement de la Chambre,
j Des républicains comme MM. Panl-Bon-
•cour et Sembat ont dénoncé cette instabilité
^omme an danger.
' M. Bérard a ensuite déclaré que la politi-
que de concorde nationale que ses amis sou-
tiennent doit être une politique digne de»
destinées confondues de la République et de
là Patrie.
i M. Miilerand, prenant ensuite la parole, a>.
[d’abord constaté la gravité de l’henre.
j Les récents événements, a-t-il dit, sont
jdes symptômes ; il s’agit de choisir entre le
tfégimç de la elianiAlant celui de la loi. H
s’agit de savoir si la République est la pro-
priété d’une coterie et si les circonscriptions
sont des fiefs, et s’il suffit pour être traité de
réactionnaire, d’avoir l’audace de différer sur
tel ou tel point arec celui qui, passagère-
ment, représente nne circonscription et s’en
croit le maî£e.
Puis, M. Mifierand.au milieu de l’attention
générale, développe de nouveau, comme il
l’a déjà fait à Belfort, le programme de la
Fédération des Gauches.
il estime que la première réforme à ac-
complir est la réforme électorale qui doit
substituer à la lutte des personnes, la ba-
taille des idées et des principes.
Il proclame l’intangibilité de la loi de trois
ans qui fut nécessitée par la rupture de
l’équilibre entre les forces militaires de l’Al-
lemagne et les nôtres.
Nous ne pouvons accepter nne ruptnre
d’équilibre qui nous obligerait ou de nous
incliner devant les injonctions de nos voi-
sins on d’accepter d’avance nne lutte impos-
sible.
M. Miilerand développe ensuite le pro-
gramme social de son parti établi ponr
venir en aide à tons les travailleurs.
Pariant de ia réforme fiscale, l’oratenr
constate qn’on est d’accord sur le principe
de l’impôt sor le capital, mais qu’on diffère
sur les modalités de cet impôt.
Toutes les associations commerciales ont
protesté contre l’idée de la déclaration con-
trôlée. M. Miilerand a toujours été partisan
de l’impôt snr le revenu, mais il n’admet
pas nn saut dans Pinconnn. Il faut procé-
der par étapes et la première à accomplir,
ç’est le dégrèvement de la terre.
M. Miilerand termine en déclarant que
c’est nne République de sagesse, de pru-
dence, de raison qui, seule, peut et doit réa-
liser les progrès de tout genre inspirés par
l’idée républicaine.
En face des autres politiques, nous place-
rons, dit-il, et ferons triompher la politique
de réalisations démocratiques.
Une longne ovation est faite à l’orateur.
ÉLECTIONS AU CONSEIL GÉNÉRAL DE
LA SEINE-ET-OISE
PONTOISE. — M.Tisor, maire de Breancon,
progressiste, a été élu par 1,591 voix contre
1,016 à M. Lempereur, radical.
Ii s’agissait de remplacer le docteur Mé-
nard, radical, décédé,
LA SITUATION POLITIQUE é
EN ANGLETERRE
LONDRES. — M. Asqnith, premier ministre,
après avoir eu un long entretien avec l’ar-
chevêque de Cantorbéry, s’est rendu au Pa-
lais de Birmingham où il a conféré avèC le
rei ^pendant plus d’une heure.
Le chef de l’état-major de l’armée, Sir John
Fremli, était présent a la conférence.
Le ministre de ia guerre a été ensuite re-
çu par le roi.
CHUTE MORTELLE D'UN AVIATEUR
B ALE. — Au cours du meeting d’aviation,
alors que vers a heures et demie, l’aviateur
Borrer effectuait un dernier vol dans lequel
ii avait atteint nne hauteur assez considéra-
ble, on vit l’appareil «incliner fortement en
avant.
On ernt tout d’abord que l’aviateur voulait
effectuer le « looping » mais l’appareil con-
tinua sa chute et vint s'écraser sur le sol.
Le corps de Borrer fut dégagé, complète-
ment mutilé : la mort avait été instantanée.
Borrer qui était originaire de Soleure,
n’était âgé que de dix neuf ans ; il possédait
son brevet international et devait effectuer
la semaine prochaine des essais pour l’avia-
tion militaire. -
ACTES D’ANTHROPOPHAGIE
SÏDNEY. — Suivant des nouvelles reçues
dea Nouvelles-Hébrides, des indigènes du
Nord de l’îleMalekula ont assassiné et mangé
six instituteurs indigènes de la mission de la
Walla Island.
La Commission f Enquête
sur l’Affaire Reciietio
Ainsi que nous l’avons dit, la Commission
d’enquête sur l’affaire Rochette a continué
samedi ses travaux par l’audition de divers
témoins.
Nous publions ci dessous le texte de la
déposition de M« Maurice Bernard, avocat de
Rochette, et la controntation de MM. Monis
et Fabre.
Déposition as M* Maurice
Berttara, avocat (le StocUetle
M. Jaurès r Voulez-vous nous dire dans quel-
les conditions vous avez demandé et obtenu la
remise de l’affaire qui devait être plaidée le 27
avril ?
M. Bernard : J’ai éprouvé un sentiment de sur-
prise et d’indignation a la lecture de certaines dé-
positions publiées par les journaux. La déposi-
tion de M. Monis m’a fait éprouver une vive sur-
prise. Comment se fait-ii qu’un homme que je
n’ai jamais vu, qui ne m’a jamais parlé, avec qui
je n’ai jamais eu aucun rapport, ait pu mettre en
mouvement un appareil aussi formidable et vain-
cre tact de résistances t
J’en demeure confus 1
A côté de la surprise j’ai éprouvé un senti-
ment d’indignation a la leclure du rapport de M,
Fabre.
M. Fabre a osé dire que j’avais élevé une me-
nace, que j’avùs essayé sur lui une sorte d’inti-
midation Jo proteste avec la dernière énergie con-
tre l’attitude qui m’est imputée.
Avant de repondre à la question de M. le prési-
dent, je dois vous faire part des scrupules, des
méditations auxquelles je me suis livré depuis
deux jours. J'ai pensé, et d’autres ont peasé avec
moi, que le secret professionnel ne peut pas cou-
vrir toutes choses.
Il en est, comme les démarches que j’ai eu à
faire près le procureur général, auprès de M. Bioch-
Laroque et do M Bidautd de l’isle, qui touchent à
des mesures administratives et n’intéressent pas
le secret professionnel.
Le secret professionnel des fonctionnaires est
un secret dont ils peuvent être défiés par leurs
chefs, le secret professionnel de l’avocat est
d’une autre nature. Fersonne ne peut l’en
délier.
Si je laissais s’affaiblir ce principe en ma per-
sonne, je commettrais une faute d’ordre général.
Un jour, une personne dont je ne peux pas dire
le nom vint me trouver dans mon cabinet. Ge n’est
pas un homme politique ni un journaliste. 11 me
ait : « Vous pouvez demander la remise de l’af-
faire Rochette au procureur général. Elle est ac-
cordée d’avance. »
Je n’y croyais pas beaucoup. Je savais que le
procureur général avait apporté dans l’affaire Ro-
chette beaucoup d’ardeur. J’allai voir M. Fabre.
M. Fabre écrit dans son procès-verbal : « M*
Bernard se présenta, cédant aux sollicitations de
son ami le ministre des finances. Il me déclara
qu’il allait se porter malade. »
C’est tout a fait inexact ; j’ai lu dans les jour-
naux qu'un témoin entendu ce matin prétendait
que j’aurais déclaré à.plusieurs reprises que j’ac-
complissais uue mission qui m’était donnée par’
le président du Conseil et le ministre des finan-
ces.
' C’est absolument faux.
j’affirme sur l’honneur que, de près ou de loin,
ni directement ni indirectement, à aucun moment,
jamais M. Caillaux ne m’a prié de demander la re-
mise de l’affaire Rochette.
M. Fabre a dit dans sou procès-verbal que j’al-
lais me porter malade. C’est inexact.
’ Quand on me dit que la remise de l’affaire Ro-
chette était possible, celte remise concordait avec
mes convenances.
L’intérêt de Rochette s’alliait à ma convenance.
J’étais disposé, si la remise était possible, à la
solliciter.
Il pouvait être de l’intérêt de Rochette que le
rapport de M. de Follevlile fût officiel quand elle
est venue devant la cour en janvier ou février
19i2. j’avais dans mon dossier le rapport Folle-
ville.
Je me présentai donccbez le procureur général.
Je lui di$ : « Ii est possible que je ne puisse
plaider le 27 avril. Est-ce que vous voudrez con-
sentir à appuyer ma requête près le président de
la Chambre d’appel ? »
Il me parut gêné. La conversation se termina
par ces mots : « Voyez M. Bidault de l'Isle. »
J’écrivis à M. Bidault de l’Isle et je lui demandai
s’il pouvait remettre l'affaire Rochette à une date
postérieure à l’affaire Duez
M. Bidault de l’Isle me répondit, le 29 mars 1911,
par une lettre de refus conçue dans les termes les
plus courtois.
J’en ai ôté un peu mortifié. On m’avait fait faire
un pas de clerc.
J’allai voir M. Bloch-Laroque.
Je trouve une grave inexactitude dans le pro-
cès-verbal de M. Fabre. U dit que je suis revenu
le voir ce jour-là. Je suis convaincu que c’est
une erreur.
M. Fabre dit que J’étais violemment Irrité, que
j’ai fait connaître à mots couverts que j’étais au
courant de ta situation ; ce n’eat pas vrai ; je n’é-
tais que mécontent de la démarche qu’on m’avait
fait faire inutilement.
M. Fabre aurait dit que mon irritation aurait
été la cause de la détermination qu’il aurait prise.
Je proteste contre l’altitude qu’on me fait prendre.
Si M. Bioch-Laroque n’a pas dit qu’il n’y avait
rien de comminatoire dans mon attitude, je de-
mande à être confronté avec lui.
M. Fabre a. fait peser sur moi la cause de sa
détermination.
Il n’a pas parlé d’un coup de téléphone qu’il
avait reçu de M. le président du conseil au mo-
ment où je l’ai quitté.
M. Jaurès ; M. Bloch-Laroque a dit que vous
avez annoncé ce coup de téléphone.
M’ Maurice Bernard, : Je n’en ai aucun souve-
nir. S’il s’en souvient, il est possible qu’on en ait
parlé. Ce qu’a dit M. Bloch-Laroque avait un ca-
rac ère comminatoire.
Si une démarche d’un avocat chez un substitut
avait été faite en vue d’obtenir ce résultat, et si le
môme résultat devait être obtenu à ta suite d’un
ordre donné par un coup de téléphone du prési-
dent du conseil, je vous laisse deviner quelle de-
vait être pour le procureur général la cause de la
détermination qu’il allait prendre.
De menace, j’affirme qu'il n’y en a pas eu, ni de
près ni de loin.
fie qui sêst passé par la suite, je l’ai appris par
le prouf,s"Terbal de M. Fabre.
Il paraît "u’après toutes ces opérations,M. Bloch
me fif eherehe," dans le Palais sans me trouver.
Le jeudi 30 mars, au soir< je trouvai un petit
bleu.de M. Bloch-LStOQue, m invitant à passer
chez lui le lendemain, à partir de 1 heure. Le len-
demain, à midi, j’allai voir H. Bloch-Laroque. Il
me dit : « Allez demander la retüu^? a M. Bidault,
elle est accordée ». Je répondis : « AprJL’* ce dut
s’est passé hier, je ne ie ferai pas.» M. îJoch-
Laroque m’assura qu’elle serait accordée. Je
fusai toujours.
Comme M. Bloch-Laroque n’était pas parvenu à
me convaincre, je le vois encore, il me dit : « Je
vous le demande comme un service. Rendez-moi
ce service ». Et montrant la direction du cabinet,
il ajouta : « Vous me mettriez dans un mauvais
cas. »
Ainsi, à un jour d’intervalle. la veille même du
30 mars, et le jeudi 31 mars, les mêmes paroles
étaient prononcées par le procureur général à l’a-
dresse de M. Bidault de l'Isle pour lui demander
d’accorder la remise, et par son substitut, M.
Bloch-Laroque, à moi, pour me décider à la de-
mander. Quand j’ai rappelé plus tard ce propos à
M. Bloch-Laroque, fi m’a dit qu’il ne s’en souve-
nait pas. Il y a eu deux entrevues entre M. Bioch-
Laroque et moi le jeudi 30. M. Bloch-Laroque n’a
jamais vu aucune menace. Ce même jeudi, fi a
enregistré la déclaration par laquelle je lui disais
que je ne demanderais plus la remise parce que
j’étais mécontent.
C’est a la suite de l’entrevue que M. Bloch-Laro-
que m’a adressé un télégramme pour me prier de
passer chez lui le lendemain.
Dans l’entrevue de jeudi, il y a deux parts. J’at
manifesté mon mécontentement pour la démarche
qu’on m’avait fait faire et j’ai dit que je ne de-
manderais plus la remisa. .
Le lendemain, vendredi, j’ai eu, appelé par lui,
une seconde conversation avec M. Bloch-Laro-
quo.
C’est à moi, l’avocat, qu’il a demandé de sollici-
ter la remise.
J’affirme aussi que, devant ma résistance, M.
Bloch-Laroque dit ;
« Je vous le demande comme un service, sans
cela vous me mettriez dans un mauvais cas. s
Puisqu’on m’affirmait que la remise était accor-
dée et qu’il n’y avait pas de mécompte à encou-
rir, j’ai écrit une nouvelle lettre à M. Bidault de
l’Isle. Celui-cijne répondit le 2 avril I9il,qu’après
réfl xion et qu’on présence de mon insistance,
comme toujours si courtoise, et en raison de mon
état de santé, il consentait à remettre l’affaire à
une date ultérieure.
La remise était ainsi accordée Je n’avais pas
demandé quelle serait i’écbéance de cette remise.
On m’accordait, sans que je le demandasse, une
remise pour fixation au t" décembre. L’affaire
faisait donc un bond du 27 avril 1911 à janvier
1912. La remise me fut offerte par M. Bidault de
l’Isle. Je n’étais pas à l’audience du 27 avril quand:
elle fut prononcée.
Je n’ai fait dans cette affaire que des dêmar^
ches compatibles avec ma profession.
M. Jaurès : Je remercie Me Maurice Bernard du
récit si circonstancié qu’il vient d’apporter. Je
m’excuse de le retenir un moment encore. If y a
un point sur lequel il importe qu’il n’y ait pas de
malentendu. Vous avez dit : « Je ne songeais pas
à demander une remise ». Vous aviez reçu la vi-
site de X..., qui vous avait dit : « Vous pouvez
demander la remise, elle sera accordée
Ne pourriez-vous dire qui ?
M‘ Maurice Bernard : C’est absolument impos-
sible. Je serais en faute si je ne gardais pas se-
cret le nom de cette personne qui est venue dans
mon cabinet d’avocat.
M. Jaurès: Cette personne ne pouvaient vous
avertir des intentions du parquet que si elle était
informée par le parquet de l’intention du prési-
dent de la cour et du procureur généraL Si la per-
sonne qui vous parlait ainsi ne pouvait vous
parler au nom du magistrat, qui donc avait qua-
lité pour faire savoir que la remise serait accor-
dée ? Du fait apporté par Me Maurice Bernard va
se dégager cette conclusion pour l’opinion que
l’émissaire inconnu qui est venu garantir l’octroi
de la remise, ne pouvant venir du camp des ma-
gistrats, est venue du camp des gouvernants. Je
laisse a M. Bernard le soin de décider s’il peut
nous donner sur ce point les moyens de faire la
lumière.
M’ Maurice Bernard : Lorsque j’ai eu l’honneur
de comparaître pour la première fois devant la
Commission, j’ai eu l’occasion de vous dire que
vous étiez une « sirène ». Je ne suis pas venu ici
sans avoir mûrement réfléchi. Je dis que quel-
qu’un qui n’appartieni pas au monde de la poli-
tique, ni au monde de la presse, ni au monde
gouvernemental, est venu m’apporter un avis.
Cette personne m’est apparue assez digne de foi
pour que j’aie fait la démarche auprès de M. Bi-
dault de l’isle. Je heurte la pensée de quelques-
uns qui ne savent pas la rigueur du devoir que
j'accomplis.
M Jaurès : Je pose pour le Parlement le pro-
blème dans ses termes logiques. M* Maurice Ber-
nard est un homme de grande expérience : il n’au-
rait pas tenté une démarche de cet ordre s'il n’a-
vait eu la pensée que la personne qui lui appor-
tait un renseignement sérieux avait qualité pour
le renseigner sur les dispositions de ceux, qui
pouvaient accorder. Elie ne pouvait avoir été
renseignée que par des magistrats ou par le gou-
vernement.
M. Jaurès : Comment pouviez-vous savoir
qu’un coup de téléphone allait être donné i
M° Maurice Bernard : J’ai dit que je ne m’en
souvenais pas. M. Bioch-Laroque dit que nous en
avions parlé. S’il l’a dit, c’est que la chose est
possible.
- M. Jaurès : Si la chose est possible, comment
pouvez-vous le savoir ? Vous ne pouvez le savoir
que si vous ôtiez en relation avec ceux qui pou-
vaient envoyer le coup de téléphone. Céia sup-
pose que vous aviez les renseignements possi-
bles.
Af< Maurice Bernard : Je déclare qu’il m’est im-
possible de répondre ni sur le fait ni sur les pos-
sibilités.
M. Jaurès : Veuillez nous expliquer par les dé-
tails la déposition de M. Caiiiaux où son rôle est
caractérise. Le prefftier point est que M. Du Mes-
nil est venu le trouver au début au ministère et
qu’il lui a demandé de votre part un entretien. Le
second point est que vous lui avez demandé de
vaincre les résistances éventuelles du Parquet à
la remise.
M" Maurice Bernard : Je dois dire que des con-
versations touchant l’affaire Rochette ont eu lieu
entre M. Caillaux et moi, elles sont rigoureuse-
ment couvertes par le secret professionnel.
- J’ai dit tout ce que je pouvais dire sans man-
quer à mon devoir.
M. Jaurès : Il y a auelaue chose qui ne rentre
[texte manquant]
L'Actualité Photographiquo
LA CAVALCADE DE BIENFAISANCE
Photo et Cliché Petit Havre
ÎLë Groupe dea Romanichels
(Voir l’Article en Chronique locale)
pas dans la sphère professionnelle de : ce
sont les conversations qu’il peut avoir , eues fpF
l’affaire avec des hommes politiques. Je demandé
si M. Caiiiaux a eu des souvenirs exacts ou
inexacts?
M. André Lefèvre : M. Caiiiaux nous a dit que
c’était pour rendre service à M* Maurice- Bernard
qu’il était intervenu auprès do M. Monis.
M. Jaurès : Je regrette que nous n’ayons pu ob-
tenir des communications plus étendues. Peut-être
- que M* Msurice Bernard, lorsqu’il verra les malen-
tendus auxquels .donnera lieu son témoignage in-
complet, éprouvera le besoin de revenir devant
nous.
M. Maurice Barrés : Vous attribuez au person-
nage X..., dont vous avez parié, un pouvoir
monstrueux. L’opinion publique va être amenée
à reconnaître dans ce X... votre client Ro-
chette. Alors, quelles suspicions allez vous dé-
chaîner ?
M’ Maurice Bernard : J’ai dit tout ce que je
croyais pouvoir dire.
MM. Monis et JFetbre confrontés
MM. Monis et Fabre, procureur général,
sont introduits.
M. Jaurès : La Commission désire vous enten-
dre pour éclaircir par des explications simulta-
nées les points qui sont restés en désaccord. Il y
a un point qui paraît hors de cause. C’est que le
document a été écrit à une date voisine de la re-
mise.
M. Monis, président du Conseil, a-t-il donné à
M. le procureur général des Injonctions, des indi-
cations impératives qui obligeaient ce magistrat a
s’incliner sous peine d’entrer en révolte contre
son chef ? Ou lui a-t-il simplement donné des
suggestions. Des témoins ont dit que, d’après des
propos ténus par le procureur général, les indi-
cations de M. Monis auraient été si pressantes
qu’elles auraient revêtu ta forme d’une menace.
M. Monis : J’ai raconté à la Commission les
conditions de mon entrevue avec M. Fabre, je
lui ai fait connaître la demande de renvoi. J’ai in-
diqué qu’avant tout la procédure devait être sau-
vegardée dans tous ses effets. J’ai affirmé la vo-
lonté du gouvernement. Aucune entrave ne fut
apportée à la marche de la justice.
M. Fabre : Je ne peux pas dire que la déclara-
tion m’a élé faite : je ne peux pas le nier non
plus. Je ne ma rappelle plus les termes. Ce que
l’ai retenu de l’entretien, ce n’était pas de voir si
la chose était juste, c’était un ordre.
M. Monis : M. Fabre me dit que le renvoi no
présentait aucun inconvénient au point de vue de
la procédure, mais qu’il eu présentait un au point
de vue de l’opinion. J’ai dit : s’il en est ainsi,
voyoz le président, prenez son sentiment, on le
suivra. Je n’ai rien dit d’autre, je n’ai donné au-
cune espèce d’ordre. M. Fabre est sorti de chez
moi aussi libre qu’il y était entré.
M. Fabre : Je maintiens que j’ai reçu un ordre.
Je n’ai pas pu me tromper sur la pensée du pré-
sident du Conseil ni sur les paroles par lesquel-
les il m’a exprimé sa pensée.
Quand il m’a parlé du renvoi, j’ai protesté. J’ai
indiqué que cette mesure produirait au Palais un
effet déplorable, que je ns pouvais pas en pren-
dre l’initiative. J’ai même supplié le président du
conseil de laisser l’affaire suivre son cours. M. le
président du Conseil m’a répondu qu’il fallait que
la remise fut prononcée, que M. Caillaux la vou-
lait, que je devais la demander. îl a dit : un pro-
cureur général doit pouvoir obtenir de sa cour ce
qu’ii désire. Je suis parti avec l’impression que
c’était un ordre.
M. Monis : Non, c'est inexact. La remise était
demandée au nom d’un avocat, il n’était pas ques-
tion de Rochette.
La situation de demande de renvoi et la
liberté provisoire sont deux choses indépen-
dantes.
Le renvoi n’empêchait pas le procureur gé-
néral de présenter une requête pour faire
rapporter l’ordonnance de mise en liberté pro-
visoire.
Vous ne m’avez jamais parlé de Rochette.
M. Fabre : Comment voulez-vous que je vous
aie jamais parlé de Rochette puisqu'il s’agissait
d’affaires le concernant
M. Monis : Vous m’avez dit que le renvoi se-
rait mal interprété par l’opinion ; je vous, ai de-
mandé de prendre le président de la chambre des
appels correctionnels comme arbitre dans cette
question.
M. Jaurès : Le procureur général dit qu’il a vu
un ordre dans ees paroles : « Un procureur géné-
ral obtient toujours de ta cour ce qu'il veut. »
M. Monis : Je n'ai jamais tenu ce langage, il
ne peut ôlre celui d’un homme qui a été pendant
trois ans à la tête de la magistrature.
M. Jaurès : Il y a eu une seconde convoca-
tion.
M. Monis, à M. Fabre : Jo ne vous ai jamais*
revu.
M. Jaurès : Plusieurs témoins ont affirmé que,
quelques jours après, uu coup de téléphone de
vous appelait M. Fabre au ministère et qu’après
ce coup de téléphone, M. Fabre leur a manifesté
son émotion.
M. Fabre : A ce second coup, j’ai priéM. Bloch-
Laroque de venir et je lui ai ait pour la première
fols que j’avais des instructions formelles. On
s’est mis à la recherche de M’ Maurice Bernàrd et
j’ai fait appeler M. Bidault de l’Isle. A six heures
du soir, je suis retourné chez le président du
Conseil, a qui j’ai fait part du résultat de ma mis-
sion.
11 m’a remercié.
M. Monis : Si M. .Bidault avait fait valoir des*
difficultés, tout co serait arrêté là.
M. Jaurès à M. Fabre : No pouviez-vous pas
espérer si l’avis des magistrats était contraire de
faire revenir ■« nrAsidcct du C9AS&U sur SQO sen- •
timeat i v
M. Fabre : L’ordre avait été donné sur un tel
ton qu’il n’admettait pas de réplique.
.. M. Jaurès : Pourquoi avez vous attendu un deu-
xième C0UP de téléphone avant d’exécuter l’ordre î
M. FaOiV ■ J'hésitais.
M Monis ' 10 vous demandais-de prendre le
sentiment duprèsiw 111 de la chambre, quoi de plus
naturel ? - „ ,
M. Delahaye : On ne poSvê’* consulter le prési-
dent de la chambre- que sur î!nC Question de re-
mise, mais la remise avait pour êïei “ê permet-
tre à Rochette de continuer ses affaires,
Jf. Monis : J’ai dit au procureur gênérSÎ
pour les questions de convenance, j’accepîSÎS'
l’arbitrage du président.
M. Fabre : Entre le moment où Rochette a été
mis en liberté provisoire et celui.Qjà-
lé chez le président du Conseil, Rôebeilé*vaimd -
condamné à deux ans de prison. '
M. Monis : Vous ne m’avez pas dit un mot de
l’affaire.
M. Jaurès : Comment se fait-il que de ce pro-
cès-verbal où vous voulez établir ta raison de vo-
tre acte, l’intervention nouvelle de M. Monis par
la communication téléphonique mettant fin à vos
hésitations n’ait pas été mentionnée t
M. Fupre : Je ne pouvais pas tout mettre dans
une note. Le coup de téléphone a été un coup de
fouet me rappelant à la réalité.
M. Jaurès a M. Monis : Est-ce que vous avez
téléphoné ?
M. Monis : Je n’en sais rien.
M. Fabre : Je n’ai pas reconnu la voix du pré-
sident du Conseil. On m’a dit qu'il m’invitait à
passer au ministère dans la journée.
M. Monis : Je demande qu’on me donne acte
que ce n’est pas moi qui étais au téléphone.
M. Barrés : Nous ne pouvons rester sous l'im-
pression que ce coup de téléphone a élé une mys-
tification.
M. André Lefèvre : Est-il habituel que le prési-
dent du Conseil téléphone lui-même pour mander
le procureur général ?
M Franklin Bouillon : On a dit que ce coup de
téléphone était comminatoire.
M. Fabre : Pour moi qui savais de quoi il s’a-
gissait, ce coup a été comminatoire. J’en avais
l’impression. On me disait de passer dans la jour-
née au ministère de l’intérieur.
Quand un ministre m’appelle, ce n’est pas lui
qui téléphone.
if. Barrés : 11 s’agit là d’une question que seuls
connaissent le ministre elle procureur général.
A ce moment, il y a eu une intervention travail-
lant dans un sens favorable à Rochette. Nous
voyons Rochette disposant du téléphone du mi-
nistre.
if. Monis : Je reconnais là votre ingéniosité
d’esprit.
M. Barrés : On a disposé en cette circonstance
de votre téléphone pour agir sur le procureur.
if. Monis : On m’a accusé d’avoir envdyê un
message comminatoire, or, ce n’est pas moi qui
ai téléphoné.
M. le procureur général ne m’en a rien dit
quand il est venu me voir.
if. Jaui ès : Autant je puis comprendre ce qu’est
une communication comminatoire, autant je ne
peux comprendre^qu’un chef de cabinet emploie
vis-à-vis d’un procureur général un ton commina-
toire. m
M. Long : Je ne vois pas comment un procu-
reur général peut être rendu responsable d’ins-
tructions qu’il ne dépend pas de lui d’exécuter.
M. Fab/e : J’ai dit que le présiaent du Conseil
m’avait chargé d’insister près de M. Bidault de
l’Isle et qu’il voulait que le renvoi fût accordé.
M. Painlevé à if. Fabre : D’après M. le procu-
reur général, ce qui l’a déterminé, c’est le coup
de téléphone du président du Conseil. Dans son
procês-verb.al, il n'est pas question de cette
seconde instance du président du Conseil.
if. Fabre : Je n’ai jamais en la prétention de
mettre dans ma note tout ce qui s’éiait passé.
Quand j’ai été entendu, je vous ai donné des ex-
plications plus complètes.
if. Pain,evé : Est-ee à vous, esl-ee à M. Bloch-
Laroque que l’irritation de M* M. Bernard s’est
manifestée ?
if. Fabre : À moi, d’abord. A M. Bloch-Laroque
ensuite. Le soir, quand j’ai vu te nrésident du
Conseil, je lui ai dit que la remise avait été
acceptés.
if. A Lefèvre : Le seul fait d’une convocation
par téléphone, survenant trois jours après la con-
vocation précédente, ne devait-il pas ôlre considé-
ré par le procureur général comme une invitat’ia
à venir lui rendre compte ?
if. Monis : Ne me demandez pas d’interpréterua
coup de téléphone.
de la Presse
L’Argus de la Presse est le premier bureau
de coupures de journaux qui ait été fondé,
non seulement en France, mais à l’étranger ;
il est le plas considérable de tous.
L’Argus utilise près de 150 employés à Pa-
ris et plus de 300 à l’étranger ; l’Argus dé-
pouille quotidiennement plus de 14,000 jour-
naux et publications et envoie chaque jour
plus de 20,000 coupures de tons pays.
Les antres bureaux de coupures de jour-
naux de Paris, certains de Londres, de Ber-
lin et de New-York, ont été fondés par d’an-
ciens employés de l’Argus, qui les avait for-
més et éduqués.- „
Depuis sa fondation, l’Argus de la Presse a
envoyé plus de deux milliards de coupures,
dejournaux.
L'Argus édite : l’Argus des Revues, VArgus de
l’Officiel, l’Argus des Salons, les Archives de ta,
Press?, 4lÇ.. etc.
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ELECTION AU CONSEIL GENERAL DU 4“ CANTON
%. .
Résultat dXL Scrutin de Ballottage du 22 Mars
BUREAUX DE YDTÇ’ Inscrits Votants MU Lîfiillt 4Tb
y"1” — T— * 1
Ecole rue Dumé-d’Aplemont, 3...........1.818 862 357 479 26
ECOle rue Clovis, 16 1.685 652 353 276 21
Ecole rue de l’Observatoire, 1. .*» 1.807 779 408 348 21
Ecole Maternelle rue Massillon. .................. 1.484 516 196 291 27
a / Centre 1.227 619 416 198 5
S j Neiges.. ...’ 461 178 85 88 5
S \ Acacias 1 ..i 732 313 . 186 119 3
TOTAUX.. .10.796 4.594 2.347 2.114 127
M. G. DEBREUILLE est élu.
| Remerciements
MES CHERS CONCITOYENS,
Je remercie bien sincèrement les électeurs républicains qui m’ont accorder
leurs suffrages.
■ Ils ont voulu affirmer, sur mon nom, une politique nettement républicaine
Bt démocratique; ils-ont voulu manifester leur volonté d’une administration pru-
dente et sage et d’une défense vigilante des intérêts du 4e Canton.
Je saurai me montrer digne de la confiance qui m’a été témoignée.
Vive la République! Vive le 4e Canton !
fiv DEBREUILLE JP
UNE PREMIERE VICTOIRE
M. Debreuiile, candidat de l’Union des
Uauches, a été élu conseiller général du
4® canton par 2,347 voix.
Ce résultat est une éclatante victoire pour
notre ami, pour la politique nettement
et fermemement républicaine que soutient
ce journal et pour l’Union des Gauches.
Depuis quelques années le 4* canton
était profondément troublé par les politi-
ciens de profession. Il semblait que ce
mandat de Conseiller général, si important
pour les intérêts havràis, n’était rien en
lui-même ; il ne paraissait être pour des
ambitieux de passage qu’un tremplin fait
tout au plus pour les porter à de plus hau-
tes destinées.
Les électeurs ont mis fin à cette situation
intolérable. Ils ne veulent plus que leur
canton deviennent une simple salle d’at-
tente pour candidats à la députation ou à
d’autres fonctions publiques et voilà pour-
quoi ils ont, avec un ensemble parfait, don-
né leurs suffrages à un homme qui a des
attaches profondes au milieu d’eux et qui
pourra consacrer à la défense de leurs in-
térêts tout le temps, toute l’énergip néces-
saires.
Nous n’aurons pas le triomphe cruel —
cependant on nous permettra de nous ré-
jouir du succès de notre candidat et de
tirer de cette victoire les leçons qu’elle
comporte.
Nous enregistrons d’abord la chute défi-
nitive du parti de la démagogie dans ce 4e
Canton dont ii entendait faire son fief — et
il faut dire qu’il tombe de haut 1
Il se croyait en effet et on le croyait si
bien le maître de cette position qu’aux der-
nières élections cantonales, il y a quelques
mois à peine, son candidat, M. Déliot
n’avait en face de lui d’autre concurrent
que M. Lartigue lui-même.
Premier retour des choses : il y a huit
jours M.Déliot est mis hors de combat et en
est réduit à ce désister en faveur de son
adversaire malheureux du mois d’août der-
nier.
Et cependant il était depuis sept ans
déjà le conseiller d’arrondissement de ce
même canton ; et cependant il était pré-
senté et soutenu par trois Comités, en tête
desquels celui de MM. Meyer.
L’influence sur les masses démocratiques
dont ces messieurs se targuaient se mesu-
re, tout compte fait, par les 800 voix ob-
tenues péniblement par leur candidat.
Us ont ainsi pu consulter la cote de leur
popularité et constater combien elle est
en baisse.
( Ils n’ont cependant pas voulu s’avouer
vaincus et, reniant leurs déclarations anté-
rieures, ils ont entrepris de recommencer
la lutte au profit du candidat socialiste-uni-
fié. Leur prestige déjà si bas ne s’accroîtra
ni de leur étrange volte-face ni de la nou-
velle défaite dont ils ont essuyé leur part.
Le prestige du socialisme d’ailleurs ne
s’accroîtra pas non plus de cette coalition
vaincue. Gomment désormais prendre au
sérieux l’intransigeance dogmatique sur
laquelle se fonde, soi-disant, la lutte de
classe, quand on voit le candidat socialiste
unifié passer sqps silence, au second tour,
les points essentiels de son programme
pour s’unir à des capitalistes notoires.
Contre cette coalition, M. Debreuiile se
présentait avec le programme très net de
l’Union des Gauches du Havre qui faisait
ainsi ses premières armes.
L’élection d’hier prouve que les idées
qu’elle représente et qu’elle défend corres-
pondent bien aux sentiments de la popula-
tion démocratique de notre cité ; c’est d’un
heureux présage pour l’avenir.
P. H.
IliïiM lira
Paris, trois heures matin
Aesmtt ... üaww
EMULERA® A SOISSONS
' SOISSONS. — Un nombreux public a assisté
hier après midi, dans l'immense hall da
Marché couvert, a la conférence de M. Miile-
rand et que présidait le maire de SOISSODS.
Avant que M. Miilerand prenne la parole,
M. Léon Bérard, ancien sous-secrétaire
d’Elat, qui l’accompagnait, a remercié ta po-
pulation de Soissons dn chaleureux accueil
réservé à M. Miilerand et à lui-même.
L’Orateur a fait ressortir l’instabilité dm
Gouvernement, due an mode actuel de re-
crutement de la Chambre,
j Des républicains comme MM. Panl-Bon-
•cour et Sembat ont dénoncé cette instabilité
^omme an danger.
' M. Bérard a ensuite déclaré que la politi-
que de concorde nationale que ses amis sou-
tiennent doit être une politique digne de»
destinées confondues de la République et de
là Patrie.
i M. Miilerand, prenant ensuite la parole, a>.
[d’abord constaté la gravité de l’henre.
j Les récents événements, a-t-il dit, sont
jdes symptômes ; il s’agit de choisir entre le
tfégimç de la elianiAlant celui de la loi. H
s’agit de savoir si la République est la pro-
priété d’une coterie et si les circonscriptions
sont des fiefs, et s’il suffit pour être traité de
réactionnaire, d’avoir l’audace de différer sur
tel ou tel point arec celui qui, passagère-
ment, représente nne circonscription et s’en
croit le maî£e.
Puis, M. Mifierand.au milieu de l’attention
générale, développe de nouveau, comme il
l’a déjà fait à Belfort, le programme de la
Fédération des Gauches.
il estime que la première réforme à ac-
complir est la réforme électorale qui doit
substituer à la lutte des personnes, la ba-
taille des idées et des principes.
Il proclame l’intangibilité de la loi de trois
ans qui fut nécessitée par la rupture de
l’équilibre entre les forces militaires de l’Al-
lemagne et les nôtres.
Nous ne pouvons accepter nne ruptnre
d’équilibre qui nous obligerait ou de nous
incliner devant les injonctions de nos voi-
sins on d’accepter d’avance nne lutte impos-
sible.
M. Miilerand développe ensuite le pro-
gramme social de son parti établi ponr
venir en aide à tons les travailleurs.
Pariant de ia réforme fiscale, l’oratenr
constate qn’on est d’accord sur le principe
de l’impôt sor le capital, mais qu’on diffère
sur les modalités de cet impôt.
Toutes les associations commerciales ont
protesté contre l’idée de la déclaration con-
trôlée. M. Miilerand a toujours été partisan
de l’impôt snr le revenu, mais il n’admet
pas nn saut dans Pinconnn. Il faut procé-
der par étapes et la première à accomplir,
ç’est le dégrèvement de la terre.
M. Miilerand termine en déclarant que
c’est nne République de sagesse, de pru-
dence, de raison qui, seule, peut et doit réa-
liser les progrès de tout genre inspirés par
l’idée républicaine.
En face des autres politiques, nous place-
rons, dit-il, et ferons triompher la politique
de réalisations démocratiques.
Une longne ovation est faite à l’orateur.
ÉLECTIONS AU CONSEIL GÉNÉRAL DE
LA SEINE-ET-OISE
PONTOISE. — M.Tisor, maire de Breancon,
progressiste, a été élu par 1,591 voix contre
1,016 à M. Lempereur, radical.
Ii s’agissait de remplacer le docteur Mé-
nard, radical, décédé,
LA SITUATION POLITIQUE é
EN ANGLETERRE
LONDRES. — M. Asqnith, premier ministre,
après avoir eu un long entretien avec l’ar-
chevêque de Cantorbéry, s’est rendu au Pa-
lais de Birmingham où il a conféré avèC le
rei ^pendant plus d’une heure.
Le chef de l’état-major de l’armée, Sir John
Fremli, était présent a la conférence.
Le ministre de ia guerre a été ensuite re-
çu par le roi.
CHUTE MORTELLE D'UN AVIATEUR
B ALE. — Au cours du meeting d’aviation,
alors que vers a heures et demie, l’aviateur
Borrer effectuait un dernier vol dans lequel
ii avait atteint nne hauteur assez considéra-
ble, on vit l’appareil «incliner fortement en
avant.
On ernt tout d’abord que l’aviateur voulait
effectuer le « looping » mais l’appareil con-
tinua sa chute et vint s'écraser sur le sol.
Le corps de Borrer fut dégagé, complète-
ment mutilé : la mort avait été instantanée.
Borrer qui était originaire de Soleure,
n’était âgé que de dix neuf ans ; il possédait
son brevet international et devait effectuer
la semaine prochaine des essais pour l’avia-
tion militaire. -
ACTES D’ANTHROPOPHAGIE
SÏDNEY. — Suivant des nouvelles reçues
dea Nouvelles-Hébrides, des indigènes du
Nord de l’îleMalekula ont assassiné et mangé
six instituteurs indigènes de la mission de la
Walla Island.
La Commission f Enquête
sur l’Affaire Reciietio
Ainsi que nous l’avons dit, la Commission
d’enquête sur l’affaire Rochette a continué
samedi ses travaux par l’audition de divers
témoins.
Nous publions ci dessous le texte de la
déposition de M« Maurice Bernard, avocat de
Rochette, et la controntation de MM. Monis
et Fabre.
Déposition as M* Maurice
Berttara, avocat (le StocUetle
M. Jaurès r Voulez-vous nous dire dans quel-
les conditions vous avez demandé et obtenu la
remise de l’affaire qui devait être plaidée le 27
avril ?
M. Bernard : J’ai éprouvé un sentiment de sur-
prise et d’indignation a la lecture de certaines dé-
positions publiées par les journaux. La déposi-
tion de M. Monis m’a fait éprouver une vive sur-
prise. Comment se fait-ii qu’un homme que je
n’ai jamais vu, qui ne m’a jamais parlé, avec qui
je n’ai jamais eu aucun rapport, ait pu mettre en
mouvement un appareil aussi formidable et vain-
cre tact de résistances t
J’en demeure confus 1
A côté de la surprise j’ai éprouvé un senti-
ment d’indignation a la leclure du rapport de M,
Fabre.
M. Fabre a osé dire que j’avais élevé une me-
nace, que j’avùs essayé sur lui une sorte d’inti-
midation Jo proteste avec la dernière énergie con-
tre l’attitude qui m’est imputée.
Avant de repondre à la question de M. le prési-
dent, je dois vous faire part des scrupules, des
méditations auxquelles je me suis livré depuis
deux jours. J'ai pensé, et d’autres ont peasé avec
moi, que le secret professionnel ne peut pas cou-
vrir toutes choses.
Il en est, comme les démarches que j’ai eu à
faire près le procureur général, auprès de M. Bioch-
Laroque et do M Bidautd de l’isle, qui touchent à
des mesures administratives et n’intéressent pas
le secret professionnel.
Le secret professionnel des fonctionnaires est
un secret dont ils peuvent être défiés par leurs
chefs, le secret professionnel de l’avocat est
d’une autre nature. Fersonne ne peut l’en
délier.
Si je laissais s’affaiblir ce principe en ma per-
sonne, je commettrais une faute d’ordre général.
Un jour, une personne dont je ne peux pas dire
le nom vint me trouver dans mon cabinet. Ge n’est
pas un homme politique ni un journaliste. 11 me
ait : « Vous pouvez demander la remise de l’af-
faire Rochette au procureur général. Elle est ac-
cordée d’avance. »
Je n’y croyais pas beaucoup. Je savais que le
procureur général avait apporté dans l’affaire Ro-
chette beaucoup d’ardeur. J’allai voir M. Fabre.
M. Fabre écrit dans son procès-verbal : « M*
Bernard se présenta, cédant aux sollicitations de
son ami le ministre des finances. Il me déclara
qu’il allait se porter malade. »
C’est tout a fait inexact ; j’ai lu dans les jour-
naux qu'un témoin entendu ce matin prétendait
que j’aurais déclaré à.plusieurs reprises que j’ac-
complissais uue mission qui m’était donnée par’
le président du Conseil et le ministre des finan-
ces.
' C’est absolument faux.
j’affirme sur l’honneur que, de près ou de loin,
ni directement ni indirectement, à aucun moment,
jamais M. Caillaux ne m’a prié de demander la re-
mise de l’affaire Rochette.
M. Fabre a dit dans sou procès-verbal que j’al-
lais me porter malade. C’est inexact.
’ Quand on me dit que la remise de l’affaire Ro-
chette était possible, celte remise concordait avec
mes convenances.
L’intérêt de Rochette s’alliait à ma convenance.
J’étais disposé, si la remise était possible, à la
solliciter.
Il pouvait être de l’intérêt de Rochette que le
rapport de M. de Follevlile fût officiel quand elle
est venue devant la cour en janvier ou février
19i2. j’avais dans mon dossier le rapport Folle-
ville.
Je me présentai donccbez le procureur général.
Je lui di$ : « Ii est possible que je ne puisse
plaider le 27 avril. Est-ce que vous voudrez con-
sentir à appuyer ma requête près le président de
la Chambre d’appel ? »
Il me parut gêné. La conversation se termina
par ces mots : « Voyez M. Bidault de l'Isle. »
J’écrivis à M. Bidault de l’Isle et je lui demandai
s’il pouvait remettre l'affaire Rochette à une date
postérieure à l’affaire Duez
M. Bidault de l’Isle me répondit, le 29 mars 1911,
par une lettre de refus conçue dans les termes les
plus courtois.
J’en ai ôté un peu mortifié. On m’avait fait faire
un pas de clerc.
J’allai voir M. Bloch-Laroque.
Je trouve une grave inexactitude dans le pro-
cès-verbal de M. Fabre. U dit que je suis revenu
le voir ce jour-là. Je suis convaincu que c’est
une erreur.
M. Fabre dit que J’étais violemment Irrité, que
j’ai fait connaître à mots couverts que j’étais au
courant de ta situation ; ce n’eat pas vrai ; je n’é-
tais que mécontent de la démarche qu’on m’avait
fait faire inutilement.
M. Fabre aurait dit que mon irritation aurait
été la cause de la détermination qu’il aurait prise.
Je proteste contre l’altitude qu’on me fait prendre.
Si M. Bioch-Laroque n’a pas dit qu’il n’y avait
rien de comminatoire dans mon attitude, je de-
mande à être confronté avec lui.
M. Fabre a. fait peser sur moi la cause de sa
détermination.
Il n’a pas parlé d’un coup de téléphone qu’il
avait reçu de M. le président du conseil au mo-
ment où je l’ai quitté.
M. Jaurès ; M. Bloch-Laroque a dit que vous
avez annoncé ce coup de téléphone.
M’ Maurice Bernard, : Je n’en ai aucun souve-
nir. S’il s’en souvient, il est possible qu’on en ait
parlé. Ce qu’a dit M. Bloch-Laroque avait un ca-
rac ère comminatoire.
Si une démarche d’un avocat chez un substitut
avait été faite en vue d’obtenir ce résultat, et si le
môme résultat devait être obtenu à ta suite d’un
ordre donné par un coup de téléphone du prési-
dent du conseil, je vous laisse deviner quelle de-
vait être pour le procureur général la cause de la
détermination qu’il allait prendre.
De menace, j’affirme qu'il n’y en a pas eu, ni de
près ni de loin.
fie qui sêst passé par la suite, je l’ai appris par
le prouf,s"Terbal de M. Fabre.
Il paraît "u’après toutes ces opérations,M. Bloch
me fif eherehe," dans le Palais sans me trouver.
Le jeudi 30 mars, au soir< je trouvai un petit
bleu.de M. Bloch-LStOQue, m invitant à passer
chez lui le lendemain, à partir de 1 heure. Le len-
demain, à midi, j’allai voir H. Bloch-Laroque. Il
me dit : « Allez demander la retüu^? a M. Bidault,
elle est accordée ». Je répondis : « AprJL’* ce dut
s’est passé hier, je ne ie ferai pas.» M. îJoch-
Laroque m’assura qu’elle serait accordée. Je
fusai toujours.
Comme M. Bloch-Laroque n’était pas parvenu à
me convaincre, je le vois encore, il me dit : « Je
vous le demande comme un service. Rendez-moi
ce service ». Et montrant la direction du cabinet,
il ajouta : « Vous me mettriez dans un mauvais
cas. »
Ainsi, à un jour d’intervalle. la veille même du
30 mars, et le jeudi 31 mars, les mêmes paroles
étaient prononcées par le procureur général à l’a-
dresse de M. Bidault de l'Isle pour lui demander
d’accorder la remise, et par son substitut, M.
Bloch-Laroque, à moi, pour me décider à la de-
mander. Quand j’ai rappelé plus tard ce propos à
M. Bloch-Laroque, fi m’a dit qu’il ne s’en souve-
nait pas. Il y a eu deux entrevues entre M. Bioch-
Laroque et moi le jeudi 30. M. Bloch-Laroque n’a
jamais vu aucune menace. Ce même jeudi, fi a
enregistré la déclaration par laquelle je lui disais
que je ne demanderais plus la remise parce que
j’étais mécontent.
C’est a la suite de l’entrevue que M. Bloch-Laro-
que m’a adressé un télégramme pour me prier de
passer chez lui le lendemain.
Dans l’entrevue de jeudi, il y a deux parts. J’at
manifesté mon mécontentement pour la démarche
qu’on m’avait fait faire et j’ai dit que je ne de-
manderais plus la remisa. .
Le lendemain, vendredi, j’ai eu, appelé par lui,
une seconde conversation avec M. Bloch-Laro-
quo.
C’est à moi, l’avocat, qu’il a demandé de sollici-
ter la remise.
J’affirme aussi que, devant ma résistance, M.
Bloch-Laroque dit ;
« Je vous le demande comme un service, sans
cela vous me mettriez dans un mauvais cas. s
Puisqu’on m’affirmait que la remise était accor-
dée et qu’il n’y avait pas de mécompte à encou-
rir, j’ai écrit une nouvelle lettre à M. Bidault de
l’Isle. Celui-cijne répondit le 2 avril I9il,qu’après
réfl xion et qu’on présence de mon insistance,
comme toujours si courtoise, et en raison de mon
état de santé, il consentait à remettre l’affaire à
une date ultérieure.
La remise était ainsi accordée Je n’avais pas
demandé quelle serait i’écbéance de cette remise.
On m’accordait, sans que je le demandasse, une
remise pour fixation au t" décembre. L’affaire
faisait donc un bond du 27 avril 1911 à janvier
1912. La remise me fut offerte par M. Bidault de
l’Isle. Je n’étais pas à l’audience du 27 avril quand:
elle fut prononcée.
Je n’ai fait dans cette affaire que des dêmar^
ches compatibles avec ma profession.
M. Jaurès : Je remercie Me Maurice Bernard du
récit si circonstancié qu’il vient d’apporter. Je
m’excuse de le retenir un moment encore. If y a
un point sur lequel il importe qu’il n’y ait pas de
malentendu. Vous avez dit : « Je ne songeais pas
à demander une remise ». Vous aviez reçu la vi-
site de X..., qui vous avait dit : « Vous pouvez
demander la remise, elle sera accordée
Ne pourriez-vous dire qui ?
M‘ Maurice Bernard : C’est absolument impos-
sible. Je serais en faute si je ne gardais pas se-
cret le nom de cette personne qui est venue dans
mon cabinet d’avocat.
M. Jaurès: Cette personne ne pouvaient vous
avertir des intentions du parquet que si elle était
informée par le parquet de l’intention du prési-
dent de la cour et du procureur généraL Si la per-
sonne qui vous parlait ainsi ne pouvait vous
parler au nom du magistrat, qui donc avait qua-
lité pour faire savoir que la remise serait accor-
dée ? Du fait apporté par Me Maurice Bernard va
se dégager cette conclusion pour l’opinion que
l’émissaire inconnu qui est venu garantir l’octroi
de la remise, ne pouvant venir du camp des ma-
gistrats, est venue du camp des gouvernants. Je
laisse a M. Bernard le soin de décider s’il peut
nous donner sur ce point les moyens de faire la
lumière.
M’ Maurice Bernard : Lorsque j’ai eu l’honneur
de comparaître pour la première fois devant la
Commission, j’ai eu l’occasion de vous dire que
vous étiez une « sirène ». Je ne suis pas venu ici
sans avoir mûrement réfléchi. Je dis que quel-
qu’un qui n’appartieni pas au monde de la poli-
tique, ni au monde de la presse, ni au monde
gouvernemental, est venu m’apporter un avis.
Cette personne m’est apparue assez digne de foi
pour que j’aie fait la démarche auprès de M. Bi-
dault de l’isle. Je heurte la pensée de quelques-
uns qui ne savent pas la rigueur du devoir que
j'accomplis.
M Jaurès : Je pose pour le Parlement le pro-
blème dans ses termes logiques. M* Maurice Ber-
nard est un homme de grande expérience : il n’au-
rait pas tenté une démarche de cet ordre s'il n’a-
vait eu la pensée que la personne qui lui appor-
tait un renseignement sérieux avait qualité pour
le renseigner sur les dispositions de ceux, qui
pouvaient accorder. Elie ne pouvait avoir été
renseignée que par des magistrats ou par le gou-
vernement.
M. Jaurès : Comment pouviez-vous savoir
qu’un coup de téléphone allait être donné i
M° Maurice Bernard : J’ai dit que je ne m’en
souvenais pas. M. Bioch-Laroque dit que nous en
avions parlé. S’il l’a dit, c’est que la chose est
possible.
- M. Jaurès : Si la chose est possible, comment
pouvez-vous le savoir ? Vous ne pouvez le savoir
que si vous ôtiez en relation avec ceux qui pou-
vaient envoyer le coup de téléphone. Céia sup-
pose que vous aviez les renseignements possi-
bles.
Af< Maurice Bernard : Je déclare qu’il m’est im-
possible de répondre ni sur le fait ni sur les pos-
sibilités.
M. Jaurès : Veuillez nous expliquer par les dé-
tails la déposition de M. Caiiiaux où son rôle est
caractérise. Le prefftier point est que M. Du Mes-
nil est venu le trouver au début au ministère et
qu’il lui a demandé de votre part un entretien. Le
second point est que vous lui avez demandé de
vaincre les résistances éventuelles du Parquet à
la remise.
M" Maurice Bernard : Je dois dire que des con-
versations touchant l’affaire Rochette ont eu lieu
entre M. Caillaux et moi, elles sont rigoureuse-
ment couvertes par le secret professionnel.
- J’ai dit tout ce que je pouvais dire sans man-
quer à mon devoir.
M. Jaurès : Il y a auelaue chose qui ne rentre
[texte manquant]
L'Actualité Photographiquo
LA CAVALCADE DE BIENFAISANCE
Photo et Cliché Petit Havre
ÎLë Groupe dea Romanichels
(Voir l’Article en Chronique locale)
pas dans la sphère professionnelle de : ce
sont les conversations qu’il peut avoir , eues fpF
l’affaire avec des hommes politiques. Je demandé
si M. Caiiiaux a eu des souvenirs exacts ou
inexacts?
M. André Lefèvre : M. Caiiiaux nous a dit que
c’était pour rendre service à M* Maurice- Bernard
qu’il était intervenu auprès do M. Monis.
M. Jaurès : Je regrette que nous n’ayons pu ob-
tenir des communications plus étendues. Peut-être
- que M* Msurice Bernard, lorsqu’il verra les malen-
tendus auxquels .donnera lieu son témoignage in-
complet, éprouvera le besoin de revenir devant
nous.
M. Maurice Barrés : Vous attribuez au person-
nage X..., dont vous avez parié, un pouvoir
monstrueux. L’opinion publique va être amenée
à reconnaître dans ce X... votre client Ro-
chette. Alors, quelles suspicions allez vous dé-
chaîner ?
M’ Maurice Bernard : J’ai dit tout ce que je
croyais pouvoir dire.
MM. Monis et JFetbre confrontés
MM. Monis et Fabre, procureur général,
sont introduits.
M. Jaurès : La Commission désire vous enten-
dre pour éclaircir par des explications simulta-
nées les points qui sont restés en désaccord. Il y
a un point qui paraît hors de cause. C’est que le
document a été écrit à une date voisine de la re-
mise.
M. Monis, président du Conseil, a-t-il donné à
M. le procureur général des Injonctions, des indi-
cations impératives qui obligeaient ce magistrat a
s’incliner sous peine d’entrer en révolte contre
son chef ? Ou lui a-t-il simplement donné des
suggestions. Des témoins ont dit que, d’après des
propos ténus par le procureur général, les indi-
cations de M. Monis auraient été si pressantes
qu’elles auraient revêtu ta forme d’une menace.
M. Monis : J’ai raconté à la Commission les
conditions de mon entrevue avec M. Fabre, je
lui ai fait connaître la demande de renvoi. J’ai in-
diqué qu’avant tout la procédure devait être sau-
vegardée dans tous ses effets. J’ai affirmé la vo-
lonté du gouvernement. Aucune entrave ne fut
apportée à la marche de la justice.
M. Fabre : Je ne peux pas dire que la déclara-
tion m’a élé faite : je ne peux pas le nier non
plus. Je ne ma rappelle plus les termes. Ce que
l’ai retenu de l’entretien, ce n’était pas de voir si
la chose était juste, c’était un ordre.
M. Monis : M. Fabre me dit que le renvoi no
présentait aucun inconvénient au point de vue de
la procédure, mais qu’il eu présentait un au point
de vue de l’opinion. J’ai dit : s’il en est ainsi,
voyoz le président, prenez son sentiment, on le
suivra. Je n’ai rien dit d’autre, je n’ai donné au-
cune espèce d’ordre. M. Fabre est sorti de chez
moi aussi libre qu’il y était entré.
M. Fabre : Je maintiens que j’ai reçu un ordre.
Je n’ai pas pu me tromper sur la pensée du pré-
sident du Conseil ni sur les paroles par lesquel-
les il m’a exprimé sa pensée.
Quand il m’a parlé du renvoi, j’ai protesté. J’ai
indiqué que cette mesure produirait au Palais un
effet déplorable, que je ns pouvais pas en pren-
dre l’initiative. J’ai même supplié le président du
conseil de laisser l’affaire suivre son cours. M. le
président du Conseil m’a répondu qu’il fallait que
la remise fut prononcée, que M. Caillaux la vou-
lait, que je devais la demander. îl a dit : un pro-
cureur général doit pouvoir obtenir de sa cour ce
qu’ii désire. Je suis parti avec l’impression que
c’était un ordre.
M. Monis : Non, c'est inexact. La remise était
demandée au nom d’un avocat, il n’était pas ques-
tion de Rochette.
La situation de demande de renvoi et la
liberté provisoire sont deux choses indépen-
dantes.
Le renvoi n’empêchait pas le procureur gé-
néral de présenter une requête pour faire
rapporter l’ordonnance de mise en liberté pro-
visoire.
Vous ne m’avez jamais parlé de Rochette.
M. Fabre : Comment voulez-vous que je vous
aie jamais parlé de Rochette puisqu'il s’agissait
d’affaires le concernant
M. Monis : Vous m’avez dit que le renvoi se-
rait mal interprété par l’opinion ; je vous, ai de-
mandé de prendre le président de la chambre des
appels correctionnels comme arbitre dans cette
question.
M. Jaurès : Le procureur général dit qu’il a vu
un ordre dans ees paroles : « Un procureur géné-
ral obtient toujours de ta cour ce qu'il veut. »
M. Monis : Je n'ai jamais tenu ce langage, il
ne peut ôlre celui d’un homme qui a été pendant
trois ans à la tête de la magistrature.
M. Jaurès : Il y a eu une seconde convoca-
tion.
M. Monis, à M. Fabre : Jo ne vous ai jamais*
revu.
M. Jaurès : Plusieurs témoins ont affirmé que,
quelques jours après, uu coup de téléphone de
vous appelait M. Fabre au ministère et qu’après
ce coup de téléphone, M. Fabre leur a manifesté
son émotion.
M. Fabre : A ce second coup, j’ai priéM. Bloch-
Laroque de venir et je lui ai ait pour la première
fols que j’avais des instructions formelles. On
s’est mis à la recherche de M’ Maurice Bernàrd et
j’ai fait appeler M. Bidault de l’Isle. A six heures
du soir, je suis retourné chez le président du
Conseil, a qui j’ai fait part du résultat de ma mis-
sion.
11 m’a remercié.
M. Monis : Si M. .Bidault avait fait valoir des*
difficultés, tout co serait arrêté là.
M. Jaurès à M. Fabre : No pouviez-vous pas
espérer si l’avis des magistrats était contraire de
faire revenir ■« nrAsidcct du C9AS&U sur SQO sen- •
timeat i v
M. Fabre : L’ordre avait été donné sur un tel
ton qu’il n’admettait pas de réplique.
.. M. Jaurès : Pourquoi avez vous attendu un deu-
xième C0UP de téléphone avant d’exécuter l’ordre î
M. FaOiV ■ J'hésitais.
M Monis ' 10 vous demandais-de prendre le
sentiment duprèsiw 111 de la chambre, quoi de plus
naturel ? - „ ,
M. Delahaye : On ne poSvê’* consulter le prési-
dent de la chambre- que sur î!nC Question de re-
mise, mais la remise avait pour êïei “ê permet-
tre à Rochette de continuer ses affaires,
Jf. Monis : J’ai dit au procureur gênérSÎ
pour les questions de convenance, j’accepîSÎS'
l’arbitrage du président.
M. Fabre : Entre le moment où Rochette a été
mis en liberté provisoire et celui.Qjà-
lé chez le président du Conseil, Rôebeilé*vaimd -
condamné à deux ans de prison. '
M. Monis : Vous ne m’avez pas dit un mot de
l’affaire.
M. Jaurès : Comment se fait-il que de ce pro-
cès-verbal où vous voulez établir ta raison de vo-
tre acte, l’intervention nouvelle de M. Monis par
la communication téléphonique mettant fin à vos
hésitations n’ait pas été mentionnée t
M. Fupre : Je ne pouvais pas tout mettre dans
une note. Le coup de téléphone a été un coup de
fouet me rappelant à la réalité.
M. Jaurès a M. Monis : Est-ce que vous avez
téléphoné ?
M. Monis : Je n’en sais rien.
M. Fabre : Je n’ai pas reconnu la voix du pré-
sident du Conseil. On m’a dit qu'il m’invitait à
passer au ministère dans la journée.
M. Monis : Je demande qu’on me donne acte
que ce n’est pas moi qui étais au téléphone.
M. Barrés : Nous ne pouvons rester sous l'im-
pression que ce coup de téléphone a élé une mys-
tification.
M. André Lefèvre : Est-il habituel que le prési-
dent du Conseil téléphone lui-même pour mander
le procureur général ?
M Franklin Bouillon : On a dit que ce coup de
téléphone était comminatoire.
M. Fabre : Pour moi qui savais de quoi il s’a-
gissait, ce coup a été comminatoire. J’en avais
l’impression. On me disait de passer dans la jour-
née au ministère de l’intérieur.
Quand un ministre m’appelle, ce n’est pas lui
qui téléphone.
if. Barrés : 11 s’agit là d’une question que seuls
connaissent le ministre elle procureur général.
A ce moment, il y a eu une intervention travail-
lant dans un sens favorable à Rochette. Nous
voyons Rochette disposant du téléphone du mi-
nistre.
if. Monis : Je reconnais là votre ingéniosité
d’esprit.
M. Barrés : On a disposé en cette circonstance
de votre téléphone pour agir sur le procureur.
if. Monis : On m’a accusé d’avoir envdyê un
message comminatoire, or, ce n’est pas moi qui
ai téléphoné.
M. le procureur général ne m’en a rien dit
quand il est venu me voir.
if. Jaui ès : Autant je puis comprendre ce qu’est
une communication comminatoire, autant je ne
peux comprendre^qu’un chef de cabinet emploie
vis-à-vis d’un procureur général un ton commina-
toire. m
M. Long : Je ne vois pas comment un procu-
reur général peut être rendu responsable d’ins-
tructions qu’il ne dépend pas de lui d’exécuter.
M. Fab/e : J’ai dit que le présiaent du Conseil
m’avait chargé d’insister près de M. Bidault de
l’Isle et qu’il voulait que le renvoi fût accordé.
M. Painlevé à if. Fabre : D’après M. le procu-
reur général, ce qui l’a déterminé, c’est le coup
de téléphone du président du Conseil. Dans son
procês-verb.al, il n'est pas question de cette
seconde instance du président du Conseil.
if. Fabre : Je n’ai jamais en la prétention de
mettre dans ma note tout ce qui s’éiait passé.
Quand j’ai été entendu, je vous ai donné des ex-
plications plus complètes.
if. Pain,evé : Est-ee à vous, esl-ee à M. Bloch-
Laroque que l’irritation de M* M. Bernard s’est
manifestée ?
if. Fabre : À moi, d’abord. A M. Bloch-Laroque
ensuite. Le soir, quand j’ai vu te nrésident du
Conseil, je lui ai dit que la remise avait été
acceptés.
if. A Lefèvre : Le seul fait d’une convocation
par téléphone, survenant trois jours après la con-
vocation précédente, ne devait-il pas ôlre considé-
ré par le procureur général comme une invitat’ia
à venir lui rendre compte ?
if. Monis : Ne me demandez pas d’interpréterua
coup de téléphone.
de la Presse
L’Argus de la Presse est le premier bureau
de coupures de journaux qui ait été fondé,
non seulement en France, mais à l’étranger ;
il est le plas considérable de tous.
L’Argus utilise près de 150 employés à Pa-
ris et plus de 300 à l’étranger ; l’Argus dé-
pouille quotidiennement plus de 14,000 jour-
naux et publications et envoie chaque jour
plus de 20,000 coupures de tons pays.
Les antres bureaux de coupures de jour-
naux de Paris, certains de Londres, de Ber-
lin et de New-York, ont été fondés par d’an-
ciens employés de l’Argus, qui les avait for-
més et éduqués.- „
Depuis sa fondation, l’Argus de la Presse a
envoyé plus de deux milliards de coupures,
dejournaux.
L'Argus édite : l’Argus des Revues, VArgus de
l’Officiel, l’Argus des Salons, les Archives de ta,
Press?, 4lÇ.. etc.
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