Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-03-21
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 mars 1914 21 mars 1914
Description : 1914/03/21 (A34,N11915). 1914/03/21 (A34,N11915).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1720805
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
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$\m Anne* — W If ,915 (6 Pages) § Centimes —■ EDITI01V PII MATIN — S Ceiifimes (S Pages) Samedi 21 fîars 1914
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Le plus fort Tarage des Journaux de la Région
jaafflBBgEaaegiSEffiggagfl^taaeflHsgsgaBaBBagiadiittEiggaissagMBg^wsaEamraaKBgrag^^
RÉDACTION-
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» 35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPIIOIVB t IV» Ÿ.CO
ANNONCES
' AU HAVRE , i BUREAU DU JOURNAL, 112, bouM de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS..,.r... < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ftg.. s 1] T S TROIS Mois Six MOIS UN AN j
1 Le Havre, la Seine-ieure, l’Eure,} - 3W s „ j
j l’Oise et la Somme i w lfr- 1 s Fr-
I Autres Départements......... O Fr. X1 50 îiîî »
| Union Postale 40 » »0 Fr. iO »
II On s'abonne également, SANS FHAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
lllll lllil
Paris, trois heures matin
"ÜEPECHES COMm£BCIÂLES
NEW-YORK, 20 MARS
Cotwaas t mars, bausse 23 points ; mai,
hausse 9 points ; juillet, hausse 9 points ;
octobre, hausse 6 points. — Soutenu.
Calés i haïsse 2 points à hausse 5 points.
NEW-YORK, 20 MARS
. m m .. rticiusi
Cuivre Standard disp. 13 97 14 —
avril 13 97 14 —
Aniuluuioat, Cou,.. 76 3 8 75 1-8
Fer 16 25 15 25
CHICAGO 20 MARS
C. DP .OUB C. PRRCRD
Blé sur Mai.93 3/4 93 7 8
_ Juillet.... 88 3/4 89 » »
Mais sur Mai *9 3 8 69 7 8
_ Juillet.... 69 1,8 69 8 8
Saindoux sur. Mai... ... 10 83 10 88
- Juillet.... . U i.8 11 03
L'AFFAIROOCIIETTE
La Commission d’enquête
Liste des magistrats que ia Commission
d’enquê e a décide d’entendre à la demande
de M. Fabre, procureur général :
MM. Lescouvé, Laurence, B irquier, Fran-
çois Boncet, Bloch Laroque, Scherblin, Cord.
A l'issue de la séance d liter soir, M. Jaurès
a déclaré que le véritable rôle do la Commis-
sion ne commencerait que lundi soir, après
l'audition de tous les témoins.
« Nous aurons alors, a-t-il dit, à rédiger
nos conclusions. C’est la seule chose inté-
ressante. »
Il a ajouté que la Commission convoque-
rait le secrétaire général dp Figaro pour sa-
voir comment le rapport Fabre était parve-
nn au Figaro.
. Un reuac eur du Figaro, présent an mo-
ment où M. Jaurès faisait cette déclaration,
a lait observer au president de la Commis-
sion d’enquête que l'enquête" sur ce point
serait vaine puisque seul M. Caimette aurait
pu répondre.
Une Déclaration de M. Delahaÿe
Le bruit ayant coura qu’à l'issue, de la
réunion de la Commission d’enqnête hier
matin, M. Delahaye avait serré la main de
M. Caillaux, le député de Maine-et-Loire a
déclaré :
« Quelques membres de la Commission
tenduem la main a M. Caillaux à la fin de
ses explications. J’étais à côté d’eux. M. Cail-
laux m’ayant tendu la main, je ne crus pas
devoir refuser de la lui serrer. M. Caillaux
est dans la douleur; je respecte sa douleur.»
M Delahaye a ajouté : « Les explications
de M. Caiba-.x n'ont pas modifié mon opi-
nion première. »
LE NOUVEAU MINISTRE DE LA MARINE
M. Gauthier s’est-rendu dans le courant de
i’après-midi au ministère de la marine où il
a eu un long entretien avec M. Monis.
C’e-t seulement aujourd'hui que M. Gau-
thier prendra possession des services de la
marine.
LES OBSÈQUES DE M. CALHETTE
Les Manifestations
Après avoir été dispersés place Cüchy et
rue d'Amsterdam, les auteurs des manifesta-
tions qui se sont produites à l'issue des ob-
sèques de M. Caimette, se sont rendus par
peti'S groupe, rue Caumartin, au siège de
l’Action Française.
lis ont ensuite quitté ce journal indivi-
duellement.
Un h imme avait tiré un coup de revolver.
On sait maintenant que i’tiomme qui a tiré,
est un inspecteur du service central de ia
Sûreté.
C**t inspecteur a fait usage de sou arme
lorsqu’il s’est vu entouré par les manifes-
tants.
Au cours de la bagarre it a été assez sé-
rieusement blessé ainsi qu’un de ses collè-
gues qui a été plus grièvement atteint.
DANS L’ARMÉE
Le colonel Eon, commanda '.e 129® régi-
ment d’infanterie, est nomme au comman-
dement, par intérim, de la 36® brigade d’in-
fanterie à Angers.
M. le lieutenant Chandelier, du 129® régi-
ment d’infanterie, a satisfait aux examens
d’admission de l’Ecole supérieure de guerre.
UN MANIFESTE DES POSTIERS
Le Syndica. des agents des P.T.Taiancé
hier soir une nouvelle protestation dans la-
quelle il regrette que la Chambre des dépo-
tes qui avait ete appelée mercredi matin à se
prononcer sur les chapitres du buuget des
Postes, ait ré-ervé-la question de l’unifica-
tion des frais de séjour.
Le Syndicat, après avoir indiqué qu’nn
commencement de 'manifestation s’est pro-
duit à ia recette principale de Paris, déclare
que les postiers sont résolus à poursuivre
'eu; 1 agitation pour obtenir satisfaction.
LE MAUVAIS TEMPS
VERSAILLES. — On annonce que l'ouragan
a fait d importants dégâts à l’aerodrome de
Viliacoublay, notamment au centre d’avia-
tion militaire.
Deux hangars et deux avions auraient été
détruits.
BREST.— Par suite de la tempête du \ord-
Ouest qui règne sur les côtes, aucun navire
n’est sorti hier dn port de Brest.
Un grand steamer pétrolier, le Jules-Henry,
parti de Brest mardi pour la Mer Noire, est
signalé, par télégraphié sans fil, comme se
trouvant dans une situation critique à 130
milles au large de Brest, par suito d’avaries
aur Tenu es à ses moteaffi.
ÉLECTION AU CONSEIL GENERAL DU 4“ CANTON
Scrutin de Ballottage du 22 Mars 1914
UNION DES GAUCHES DES 6 CANTONS DU HAVRE
(Sections du 4® Canton et de Graville-Sainte-Honorine)
G DEBREUILLE
Ancien Conseiller Municipal de Graville
cyiembre de la Commission Sanitaire de l’Arrondissement du Havre
CANDIDAT RÉPUBLICAIN DE GAUCHE
UN FEU DE POLEMIQUE
Notre article d’hier s ur « La Fin d’un
Parti » a porté, puisqu’il nous a valu la
lettre suivante :
Monsieur,
Vons frémissez d'indignation à l’idée que
le parti radical-socialiste du Havre a décidé
le désistement de Messieurs Deliot et Fauvel
en faveur du candidat socialiste Monsieur
Lartigue.
Cette indignation factice ne saurait trom-
per personne ; en effet : souvenez-vous de
la politique du bloc à laquelle vous avez
adhéré avec Waldeck-Roussean ; les socia-
listes étaient vos amis.
Plus tard avec Combes, nous les retrou-
vons à vos côtés ; et à ce moment-là vous
ne voyiez aucune compromission à en faire
vos alliés pour lutter comre ia Réaction.
Souvenez vous également des dernières
élections municipales. Dans vos colonnes fi
guraient les candidats socialistes unifiés à
côté de Monsieur Génestal.
Souvenez-vous enfin d'une note tonte ré-
cente parue dans lé Petit Havre, il y a à peine
quinze jours, et dans'laquelle vos amis re-
commandaient aux électeurs à» Graville, de
voter pour les socialistes unifiés, afin de
jouer un bon tour à ia municipalité radicale
de cette commnne.
A ces differents moments, il ne vous appa-
raissait pas que les socialistes fussent des
anti-patriotes et votre bienveillance leur
était acquise.
Aujourd'hui seulement et parce qne le
parti Radical observe une discipline de gau-
che, opposée à votre puîitique vacillante, il
vous vient à l’idée de lui reprocher le désis-
tement de ses candidats.
Certes je suis président de la « Fédération
Nationale des Sociétés do Préparation Mili-
taire de France et des Colonies ».
J’en suis très fier et ne me sens ni gêné,
ni compromis par l’attitude adoptée par les
Comités radicaux.
M Lartigue n’est pas un antipatriote et il
n’entend pas plus qne ses amis politiques
Combes, Lechapelain et Allan (que vous avez
patronnés) abandonner la defeuse du pays.
Je ne pais croire, en eff t, que, sous pré-
texte de « Proportionnelle », vous n’ayez pis
hésité à faire campagne dans le Petit Havre
pour des candidats aux sentiments anti-fran-
çais.
Vous le voyez, Monsieur le rédacteur, vos
lamentations ne -tromperont personne.
Nous n’avons en l’‘,«nAca que suivi votre
exemple, et »» jait esta >ez rare pour qu'il
ne nous oit pas reproctié.
Recevez Monfaite consternation.
LÉON MEYEH.
Nous insérons d’autant plus volontiers la
lettre de-M. Léon Meyer qu’elle ne nous
gène nullement.
Notre contradicteur nous rappelle le
temps de Waideck-Rousseau et de Combes,
et nous dit « qu’à ce moment-là nous
ne voyions aucune compromission à faire
des socialistes nos alliés pour lutter contre
la Réaction » (avec un grand R).
Nous ferons le plaisir à M. Léon Meyer
de lui donner raison puisqu’aussi bien
il prend la peine de justifier lui-même
notre attitude : pour lutter contre la réac-
tion, surtout lorsqu’elle se présente d’une
façon aussi absolue qu’il faille l’écrire avec
un grand R, nous avons été et nous se-
rons toujours partisan de l’union (ce qui né
veut pas dire fusion) de tous ceux qui pla-
cent la République au-dessus de leurs in-
térêts de parti. Si en ces dernières années
les socialistes, désormais unifiés, donnent
souvent le pas à leurs revendications de
classe, à l’époque où l’on nous reporte, les
Millerand, Briand, Viviani et Jaurès lui-
même, dont ils ne se séparaient pas, aban-
donnaient leur intransigeance pour la dé-
fense de la République.
Mais, heureusement, nous ne sommes plus
dans ces temps exceptionnels : nous avons
assez foi en la République pour la croire
définitivement assise et il s’agit unique-
ment désormais de savoir dans quel camp
républicain nous entendons combattre pour
le meilleur bien de notre pays.
Notre contradicteur joue sur les mots en
nous reprochant, à propos des élections
municipales, d’avoir fait figurer dans nos
oolonnes des candidats socialistes à côté de
M. Génestal.
Tous les Havrais savent qu’il s’agissait
là d’une application de la représentation
proportionnelle et que nous nous sommes
bornés à attribuer, pour le sesond tour, aux
candidats socialistes le nombre de sièges
. jgtU leur revenait d’après la consuttatiw
populaire du premier tour ; nous avions
d’ailleurs réservé, d’après les mêmes prin-
cipes d’équité, le nombre de sièges reve-
nant aux radicaux et radicaux-socialistes.
Quant aux élections municipales de Gra-
ville, voici la note à laquelle fait allusion
M. Léon Meyer, la seule que nous ayons
publiée :
« Le Comité républicain radical et radi-
cal socialiste de Graville-Sainte-Honorine
maintient, pour le deuxième tour de scru-
tin, sa décision de ne poser aucune candi-
dature et engage de nouveau tous les élec-
teurs ayant à coeur la défense des intérêts
communaux à ne pas voter pour les candi-
dats soutenus par la. Municipalité. »
Tout lecteur de bonne foi constatera que
l’assertion de notre contradicteur est abso-
lument inexacte et que nos amis se sont
contentés de pratiquer etjje recommander
l’abstention qui est de boûne règle en pa-
reil cas. ’ ‘ - -
Si M. Léon Meyer et ses amis avaient pu-
blié une note analogue à propos de l’élec-
tion présente, nous aurions compris leur
attitude et, en tout cas, nous n’aurions pas
eu à leur faire les critiques qu’ils nous re-
prochent.
M. Léon Meyer nous permettra de lui
dire, à ce propos, qu'il n’en n’est pas à une
inexactitude près et que c’est regrettable
parce que cela complique la polémique : il a
mal lu notre article d’hier; nulle part, nous
n’avons dit que M. Lartigue avait des sen-
timents antifrançais, ni même qu’il était
antipatriote ; c’est M. Déliot qui, tout ré-
cemment, dans i’organe même de M. Léon
Meyer,Ja Démocratie Havraise,comme nous le
rappelions, n’a cessé de répéter que ce can-
didat socialiste était antipatriote et lui a
même prêté, comme affilié à la G. G. T.,
des intentions malveillantesen cas de mo-
bilisation, ce qui est terriblement grave,
pour un employé des postes en particu-
lier.
Donc aucune des critiques de M. Léon
Meyer ne porte et sa lettre ne fait que
montrer plus encore le désarroi du parti
qu’il représente et sur la fia duquel il a
tort de croire que nous nous lamentons ?
Je crains qu’il ne nous prête ses propres
sentiments, car notre succès de dimanche
dernier, et celui de demain que nous pré-
pare l’effondrement des radicaux, nous
donnent une pleine sérénité d’esprit.
Pour en venir à M. Lartigue, il ne nous
reprochera pas, nous l’espérons, de le con-
sidérer comme fidèle aux principes collec-
tivistes, antimilitaristes et révolutionnaires
de son parti. Libre à ceux qui croient à
l’utopie socialiste, qui méconnaissent le
péril extérieur et les nécessités actuelles de
la défense nationale, qui approuvent la
violence pour les transformations nécessai-
res de la société, libre à eux de voter pour
le candidat imprévu de la bourgeoisie radi-
cale havraise.
Quant a nous, républicains convaincus,
mais clairvoyants et instruits des leçons du
passé, désireux que notre pays soit fort
pour qu’il reste dans le monde l’artisan des
progrès qui se réalisent par un labeur
parfois ingrat, le plus souvent sans éclat,
mais mûri, patient et persévérant, nous
demandons à tous nos amis de voter pout
M. G. Debreuille qui, dans la modestie
qu’on lui reproche sottement, représente
tout le sérieux de nos aspirations.
P. H.
P. S. — Après avoir écrit l’article ci-des-
sus, nous avons reçu de M. Déliot une au-
tre lettre qui, d’ailleurs, ne mérite aucun
commentaire ; mais comme il nous deman-
de de l’insérer « au même endroit, sous le
même titre et en même caractères » que
l’article auquel il prétend répondre; Les né-
oessités typographiques nous obligent à
reproduire plus loin les documents que
nous avons publié hier. Nos lecteurs, nous
excuseront, mais nous espérons du moins
que, pour cette lois,. M. Déliot aura toute
satisfaotioai.
Un Dernier Mot
CITOYENS !
Le scrutin auquel vous êtes appelés à participer dimanche prochain présente une
exceptionnelle importance;.
Deux candidats seulement restent en présence : le citoyen Debreuille, candidat
du parti républicain, et le citoyen Lartigue, candidat du parti socialiste.
Il s’agit donc de savoir si, après le Parti de la démagogie, le 4® canton va aller
plus loin encore, s’il va aller au Parti révolutionnaire. Il s’agit de savoir si, après avoir
fait l’expérience de la politique du gâchis, nous devrons faire encore l’expérience de la
politique du chambardement.
Vous connaissez le programme du Parti socialiste unifié : c’est le collectivisme,
c’est la lutte des classes, ce sont l’internationalisme et l’antimilitarisme.
Ses chefs ? c’est Jaurès qui en réponse aux formidables armements de l’Allema-
gne osait naguère proposer au Parlement français de réduire progressivement la durée
du service militaire à 6 mois 1 Naguère encore ce Parti appelait à son Comité directeur
le « sans-patrie » Hervé.
Pour tous les bons citoyens, pour tous les Républicains vraiment dignes de ce
nom, c’est un devoir absolu que d’empêcher ces dangereuses chimères de s’implanter
dans notre région de clair ban sens et de ferme patriotisme.
Aucun ne doit manquer à l’appel dimanche prochain.
Dans les temps troublés que nous traversons, plus que jamais il faut à notre pays
des administrateurs sérieux, réfléchis, pondérés ; il nous faut des représentants que
nous connaissions bien et en lesquels nous puissions mettre notre entière confiance.
M. Lartigue-ne nons»est connu que par les discours qu’il promène de réunion
en réunion. Havrais d’occasion, il n’est chez nous que de passage. Il y a été appelé, il y a
quelques mois, par les hasards de son avancement. Un noavel Avancement l’appellera
bientôt ailleurs. Et il partira pour ne plus jamais revenir.
Ainsi son coreligionnaire en socialisme, comme lui employé des Postes,
M. Combes est disparu du Havre un an à-peine après s’être fait nommer conseiller mu-
nicipal.
Voulez-vous, à bref délai, de nouvelles luttes électorales ? Voulez-vous sans
cesse changer de représentants ?
La population laborieuse de notre canton n’aspire-t-elle pas à plus de stabilité,
plus de paix et de calme ?
Voilà la question qui vous est soumise ; ,
Entre le Révolutionnaire internationaliste qui vous est étranger et inconnu et le
Républicain patriote qui est des vôtres depuis tantôt vingt ans, il n’est pas permis de
rester indifférent, il n’est pas permis de rester neutre. Il faut choisir. Votre choix ne
Saurait être douteux.
Sans vous soucier des pactes et des combinaisons de ceux qui font trop bon
marché du suffrage universel, vous irez dimanche prochain porter dans l’urne un bul-
letin de vote au nom de
G. DEBREUILLE
L’Union des Gauches des six Gantons du Eavre
(Sections du 4® Canton et de Graville-Sainte-Honorine)
M. IflimEDE jugé par M. DÉLIOT
ÉLECTEURS DU 4E CANTON!
Voici ce que vous disait M. Ch. Déliot au
moi» d’août 1913 ;
« Vous m’avez donné une immense majo-
rité contre le citoyen Lartigue, socialiste
unifié et antipatriote... Voyez quelle
responsabilité vous auriez si, grâce
à vous, pour la première fois au Ha-
vre, un révolutionnaire antipatriote
pénétrait au Conseil d’arrondisse-
ment. »
« Je continuerai à défendre vos intérêts
et votre politique sans compromission d’au-
cune sorte avec tes droites et les révolution-
naires. »
« Tel j’ai été dans le passé, tel je demeu-
rerai dans l’avenir. »
CH. DELIOT, (Démocratie Havraise,
n» du 7 août 1913).
c L’antre candidat, le citoyen Lartigue,
un jeune employé des postes, arrivé au Ha-
vre récemment, attend un avancement qui
l’obligera à vous quitter dans quelque
temps.
» Son seul titre est d’être membredu Parti
socialiste collectiviste révolutionnaire et
antipatriote.
» Certes, pour obtenir vos voix il se dé-
fendra d’être antipatriote ; mais ce qu’il ne
peut nier c’est qu’il est affilié à la C. G. T.
dont on connaît les intentions malveillantes
erî, cas démobilisation... Le citoyen Larlj-
gue he connaît rien aux intérêts du 4® Can-
ton. »
Ch. DÉLIOT (Démocratie Havraise,
10 août 1913).
Voici ce que vous dit M. Ch. Deliot au
au mois-de mars 1914 :
« Je prie les électeurs qui m’ont honoré
de leurs suffrages de vouloir bien les repor-
ter dimanche prochain sur le non* du
citoyen Lartigue. » i
ÇH. DELIOT, (Démocratie Havraise,
jdu 19 mars IMM*
Voici ce que nous écrit M. Déliot à la
date du 20 mars 1914 :
Monsieur le Rédacteur
du Petit Havre,
La section anonyme du 4e Canton de l’U-
nion des Gauches des six cantons du Havre,
furieuse de voir la partie perdue pour sou
candidat, m’adresse une nouvelle diatribe.
Elle oppose de façon jésuitique mon atti-
tude de l’année dernière à celle d’aujour-
d’hui et pour paraître avoir raison, elle ne
publie qu’un extrait de mon désistement
qui est ainsi conçu :
« Citoyens, je remercie bien sincèrement
les électeurs qui m’ont honoré de leur con-
fiance dans le scrutin de dimanche dernier.
» Suivant la discipline du parti et sou-
cieux d’assurer la continuation, dans le 4e
Canton, de la politique de Gauche sans
compromission, je prie les électeurs qui
m’ont accordé leurs suffrages de vouloir
bien les reporter, dimanche prochain, sur
nom du citoyen Lartigue, qui a obtenu un
plus grand nombre de voix que celui des
deux radicaux-socialistes le plus favorisé. »
Eh bien ! je vais lui démontrer que je
ne suis nullement en contradiction avec
moi-même :
En effet, l’année dernière, le citoyen
Lartigue avait tenu un propos qui m’autori-
sait à le croire révolutionnaire ; mais, peu-
dant toute la campagne que nous venons de
faire l’un contre l’autre, toujours, dans les
réunions publiques auxquelles M. De-
breuille, candidat des droites, n’a jamais
osé assister, il s'est déclaré évolutionniste et
j’ai cru devoir le reconnaître loyalement.
En tous cas, entre le citoyen Lartigue,
dont je ne partage pas toutes les idées, et
M. Debreuille qui, après avoir été radical-
socialiste, est devenu centre gaucher et, en
plus, s’est distingué récemment par un haut
fait clérical, je n’ai pas hésité.
D’ailleurs, le Docteur Fauvel, autre can-
didat radical-socialiste, a agi comme moi.
La « pirouette » n’a donc été exécutée
que par M. Debreuille et si quelqu’un est
discrédité, ce n’est pas moi.
Donc, au lieu de m’attaquer à tort, le fa-
meux Comité, Section anonyme, aurait
mieux fait de songer à son malheureux
candidat et de se rappeler qu’on ne doit ja-
mais parier de corde dans la maison d’un
pendu.
Je vous prie, Monsieur le Rédacteur, de
vouloir b’ien insérer cette lettre an même
endroit, sous le même titre et en mêmes
caractères que Tarticle auquel je réponds
et d’agréer l’assurance de mes sentiments
distingués.
Ch. DÉLIOT,
Sbnseititt i’êtrondissmtnS Cdftfon» J
La Çttiiissioiî d'Enqiiîte
sur i’Alfaire Rochette
Sans pouvoir donner le compte-renda
complet du procès-verbal delà Commission
d’enquête qui a commencé hier ses travaux,
nous tenons cependant,da ns une affaire aussi
grave, à ne publier que des textes officiels
plutôt que de présenter un résumé. Voici
pour aujourd’hui les déclarations essentiel-
les faites au début de leurinterrogatoirepai
MM. Monis, Caillaux et Fabre. Nous don-
nerons la déposition de M. Bidault de liste
dès que l'Officiel nous sera parvenu.
fléjJBsffi'un de Ut. Utnnia
M. Mcnis. — Au mois da mars, dans les
quinze premiers jours du ministère, je reçus
la visite de M. le ministre des finances qui
me dit qu’il avait de la giatitude pour un
avocat et qu’il lui serait agréable de ia lui
prouver à l’occasion d'une demande de ren-
voi sollicitée par lut ao sujet de l’affaire Ro-
chette.
U ajouta que si le renvoi était refusé il fe-
rait une plaidoirie retentissante faisant al-
lusion à des émissions ayant entraîné des
pertes pour l’epargne qui n’avaient jamais
été poursuivies.
Il dit qu’il y avait à cela un intérêt politi-
que. Je mesuis renseigné auprès du procu-
reur général à lin d'ext-cubon.
Je lui ai exposé comment la demande
avait été présentée.
Je lui ai demandé quelle serait l’influence
du renvoi sar ia procedure. Je iui ai dit
qu’en aucun cas le gouvernement n’euten-
dait porter atteinte à son action.
Je vis iis en parlant ain i toutes les pres-
criptions possibles. M. le procureur général
me répondit que le renvoi ne pourrait avoir
- aucune influence sur les poursuites. Il a
ajoute cependant qu8 le renvoi pourrait être
mal interprété par l’opinion. J’ai dit alors ;
« La question du renvoi sera jugée par le
président de ia Chambre des appels ; il faut
le faire juge de la que-tion de convenance.
Voyez-le, suivez son avis. »
Donc pas de pression.
Quelques jours se passent, Le procureur
général revient me voir et me dit : « M. le
president a été d’avis d’accorder le renvoi et
le renvoi sera accordé à l’audience du 2Ï
avril pour une date que j’ai oubliée,mais qui
était très éloignée. » Je le lui fis remarquer,
Le procureur général répliqua que c’était
un effet du rôle de la cour de Paris. Je n’ai
jamais entendu parler de l’affaire depuis.
J’ai complètement oublié de reparler dp l’in-
cident à M. Caillaux, Il ne m'en a jamais re-
parlé non plus.
M. du Mesnil, du Rappel, me demanda un
jour si M. Caillaux m’avait parlé dé la de-
mande de renvoi de M® Maurice Bernard.
Cette demande se place entre les visites dé
M.le procureur général. Elle n’a eu aucun
eflet sur le renvoi. J'ai fait no acté pure-
ment administratif en pariant de la deman-
de de renvoi.
Il serait inadmissible que le gouverne»
ment eût songe à se servir de ses pouvoirs
administratifs pour obtenir une prescrip-
tion. Je suis tombé du pouvoir et j’ai du
faire une longue convalescence à la campa-
gne. Revena plus tard a Paris, j'ai trouvé
dans tes journaux mention du procès-verbal
dressé par le procureur générai. J’ai été in-
crédule.
Mandé devant votre Commission, j’ai ré-
pondu’ qu’elle n’avait pas juridiction sur
moi, que ces faits étaient couverts par le
secret professionnel.
On voulait exploiter ma comparution pour
me faire dire les conversations que j’avais
eues avec M. Caillaux. Je m’y suis refusé.
Le lendemain du jour ou la Chambre a
voté sur les conclusions de la Commission,
j’ai rencontré M. Briand au Sénat. Je l’ai prié
de se procurer les explications auprès da
procureur général sur là note dont on par-
lait.
M. Briand s’est montré évasif.
J’ai emporté l’impression que M. Briand
n’avait pas le document.
Lorsque M. Jaurès a expliqué la genèse de
i’afldire à la Chambre vendredi je suis allé
trouve® M. Bienvenu Martin et l’ai prie de
faire rechercher s’il y avait une pièce de ce
genre.
On n’en trouva pas au ministère.
Je Lui demandai de provoquer les explica-
tions du procureur generaL
J'en ai le résumé.
M. le procureur général aurait dit à M.
Bienvenu-Martin qu’il avait un carnet sur le-
quel il notait quotidiennement ce qn'ii fai-
sait. Quand M. Briand est arrivé au pouvoir
il l’a fait venir et lui a reproché d’avoir con-
senti le renvoi.
Pour se justifier le procureur général a dit
qu'il avait des notes faisant foi de son entre-
vue avec le président du Conseil.
M. Briand a demandé l’explication visée
sur ces notes.
Une copie en a été faite qui a été remise
à M. Briand. J’ai l'impression que le docu-
ment n’a été créé qu’a cette date.
Le procureur général a pu penser à ce
moment que le renvoi était pour quelque
Chose dans la prescription.
U a dû rédiger ie document pour se cou-
vrir.
Le document s’intitule procès verbal. Ce
n’est pas un procès-verbal Un procès-verbal
ne vaut que par la constatation des faits qui
sont portés sur l’original. Jamais je n’ai reçu
copie de ce document que je n'ai pas connu.
Si le procureur général avait eu le moin-
dre doute au sujet de la conversation que
j’avais eue avec lui, il m’aurait écrit une let-
tre pour me dire qu’il avait rempli ce qu’il
a appelé-un ordre. Ainsi il aurait fait naître
la contra fiction conformement à la pratique
des choses.
Le document porte Copie.
Je demande l’originai qui seul peut avoir
une.valeur et qui fixera sur le peut da sa-
voir s’il a été dressé le 22 mars 1911.
Je trouve dans fe premier paragraphe la
preuve que le document mtervienrâpres tes
événements.
Le procureur général se fait donner l’or-
dre d’accorder le renvoi le 27 avril à une
date qui serait postérieure à août et septem-
bre.
Je ne connaissais aucnne de ces dates.
CVst à la seconde visite que le procureur
général m’a fait connaître la date à laquelle
le renvoi serait prononce ainsi que ia date
de la remise.
Contrairement à ce qne le proenrenr géné-
rai affirme, il n’a pas élevé la moindre pro-
testation.
L J’avais le droit de loi demander cq que ja
lui ai demandé.
$\m Anne* — W If ,915 (6 Pages) § Centimes —■ EDITI01V PII MATIN — S Ceiifimes (S Pages) Samedi 21 fîars 1914
M—IHIMII imur i m — mu— iMrranirwmnMB'tfMwrlwwMnMmnrTnii i HIHHMIIII ii'mirimarumjirT—-—-"-iiw .iiTirrn'TrnnrtnpiMMiiiiitiisiii■
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Adresser tout ce qui concerne l'Administration
à M. 0. RANDOLET
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Le Petit Havre
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Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
» 35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPIIOIVB t IV» Ÿ.CO
ANNONCES
' AU HAVRE , i BUREAU DU JOURNAL, 112, bouM de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS..,.r... < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ftg.. s 1] T S TROIS Mois Six MOIS UN AN j
1 Le Havre, la Seine-ieure, l’Eure,} - 3W s „ j
j l’Oise et la Somme i w lfr- 1 s Fr-
I Autres Départements......... O Fr. X1 50 îiîî »
| Union Postale 40 » »0 Fr. iO »
II On s'abonne également, SANS FHAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
lllll lllil
Paris, trois heures matin
"ÜEPECHES COMm£BCIÂLES
NEW-YORK, 20 MARS
Cotwaas t mars, bausse 23 points ; mai,
hausse 9 points ; juillet, hausse 9 points ;
octobre, hausse 6 points. — Soutenu.
Calés i haïsse 2 points à hausse 5 points.
NEW-YORK, 20 MARS
. m m .. rticiusi
Cuivre Standard disp. 13 97 14 —
avril 13 97 14 —
Aniuluuioat, Cou,.. 76 3 8 75 1-8
Fer 16 25 15 25
CHICAGO 20 MARS
C. DP .OUB C. PRRCRD
Blé sur Mai.93 3/4 93 7 8
_ Juillet.... 88 3/4 89 » »
Mais sur Mai *9 3 8 69 7 8
_ Juillet.... 69 1,8 69 8 8
Saindoux sur. Mai... ... 10 83 10 88
- Juillet.... . U i.8 11 03
L'AFFAIROOCIIETTE
La Commission d’enquête
Liste des magistrats que ia Commission
d’enquê e a décide d’entendre à la demande
de M. Fabre, procureur général :
MM. Lescouvé, Laurence, B irquier, Fran-
çois Boncet, Bloch Laroque, Scherblin, Cord.
A l'issue de la séance d liter soir, M. Jaurès
a déclaré que le véritable rôle do la Commis-
sion ne commencerait que lundi soir, après
l'audition de tous les témoins.
« Nous aurons alors, a-t-il dit, à rédiger
nos conclusions. C’est la seule chose inté-
ressante. »
Il a ajouté que la Commission convoque-
rait le secrétaire général dp Figaro pour sa-
voir comment le rapport Fabre était parve-
nn au Figaro.
. Un reuac eur du Figaro, présent an mo-
ment où M. Jaurès faisait cette déclaration,
a lait observer au president de la Commis-
sion d’enquête que l'enquête" sur ce point
serait vaine puisque seul M. Caimette aurait
pu répondre.
Une Déclaration de M. Delahaÿe
Le bruit ayant coura qu’à l'issue, de la
réunion de la Commission d’enqnête hier
matin, M. Delahaye avait serré la main de
M. Caillaux, le député de Maine-et-Loire a
déclaré :
« Quelques membres de la Commission
tenduem la main a M. Caillaux à la fin de
ses explications. J’étais à côté d’eux. M. Cail-
laux m’ayant tendu la main, je ne crus pas
devoir refuser de la lui serrer. M. Caillaux
est dans la douleur; je respecte sa douleur.»
M Delahaye a ajouté : « Les explications
de M. Caiba-.x n'ont pas modifié mon opi-
nion première. »
LE NOUVEAU MINISTRE DE LA MARINE
M. Gauthier s’est-rendu dans le courant de
i’après-midi au ministère de la marine où il
a eu un long entretien avec M. Monis.
C’e-t seulement aujourd'hui que M. Gau-
thier prendra possession des services de la
marine.
LES OBSÈQUES DE M. CALHETTE
Les Manifestations
Après avoir été dispersés place Cüchy et
rue d'Amsterdam, les auteurs des manifesta-
tions qui se sont produites à l'issue des ob-
sèques de M. Caimette, se sont rendus par
peti'S groupe, rue Caumartin, au siège de
l’Action Française.
lis ont ensuite quitté ce journal indivi-
duellement.
Un h imme avait tiré un coup de revolver.
On sait maintenant que i’tiomme qui a tiré,
est un inspecteur du service central de ia
Sûreté.
C**t inspecteur a fait usage de sou arme
lorsqu’il s’est vu entouré par les manifes-
tants.
Au cours de la bagarre it a été assez sé-
rieusement blessé ainsi qu’un de ses collè-
gues qui a été plus grièvement atteint.
DANS L’ARMÉE
Le colonel Eon, commanda '.e 129® régi-
ment d’infanterie, est nomme au comman-
dement, par intérim, de la 36® brigade d’in-
fanterie à Angers.
M. le lieutenant Chandelier, du 129® régi-
ment d’infanterie, a satisfait aux examens
d’admission de l’Ecole supérieure de guerre.
UN MANIFESTE DES POSTIERS
Le Syndica. des agents des P.T.Taiancé
hier soir une nouvelle protestation dans la-
quelle il regrette que la Chambre des dépo-
tes qui avait ete appelée mercredi matin à se
prononcer sur les chapitres du buuget des
Postes, ait ré-ervé-la question de l’unifica-
tion des frais de séjour.
Le Syndicat, après avoir indiqué qu’nn
commencement de 'manifestation s’est pro-
duit à ia recette principale de Paris, déclare
que les postiers sont résolus à poursuivre
'eu; 1 agitation pour obtenir satisfaction.
LE MAUVAIS TEMPS
VERSAILLES. — On annonce que l'ouragan
a fait d importants dégâts à l’aerodrome de
Viliacoublay, notamment au centre d’avia-
tion militaire.
Deux hangars et deux avions auraient été
détruits.
BREST.— Par suite de la tempête du \ord-
Ouest qui règne sur les côtes, aucun navire
n’est sorti hier dn port de Brest.
Un grand steamer pétrolier, le Jules-Henry,
parti de Brest mardi pour la Mer Noire, est
signalé, par télégraphié sans fil, comme se
trouvant dans une situation critique à 130
milles au large de Brest, par suito d’avaries
aur Tenu es à ses moteaffi.
ÉLECTION AU CONSEIL GENERAL DU 4“ CANTON
Scrutin de Ballottage du 22 Mars 1914
UNION DES GAUCHES DES 6 CANTONS DU HAVRE
(Sections du 4® Canton et de Graville-Sainte-Honorine)
G DEBREUILLE
Ancien Conseiller Municipal de Graville
cyiembre de la Commission Sanitaire de l’Arrondissement du Havre
CANDIDAT RÉPUBLICAIN DE GAUCHE
UN FEU DE POLEMIQUE
Notre article d’hier s ur « La Fin d’un
Parti » a porté, puisqu’il nous a valu la
lettre suivante :
Monsieur,
Vons frémissez d'indignation à l’idée que
le parti radical-socialiste du Havre a décidé
le désistement de Messieurs Deliot et Fauvel
en faveur du candidat socialiste Monsieur
Lartigue.
Cette indignation factice ne saurait trom-
per personne ; en effet : souvenez-vous de
la politique du bloc à laquelle vous avez
adhéré avec Waldeck-Roussean ; les socia-
listes étaient vos amis.
Plus tard avec Combes, nous les retrou-
vons à vos côtés ; et à ce moment-là vous
ne voyiez aucune compromission à en faire
vos alliés pour lutter comre ia Réaction.
Souvenez vous également des dernières
élections municipales. Dans vos colonnes fi
guraient les candidats socialistes unifiés à
côté de Monsieur Génestal.
Souvenez-vous enfin d'une note tonte ré-
cente parue dans lé Petit Havre, il y a à peine
quinze jours, et dans'laquelle vos amis re-
commandaient aux électeurs à» Graville, de
voter pour les socialistes unifiés, afin de
jouer un bon tour à ia municipalité radicale
de cette commnne.
A ces differents moments, il ne vous appa-
raissait pas que les socialistes fussent des
anti-patriotes et votre bienveillance leur
était acquise.
Aujourd'hui seulement et parce qne le
parti Radical observe une discipline de gau-
che, opposée à votre puîitique vacillante, il
vous vient à l’idée de lui reprocher le désis-
tement de ses candidats.
Certes je suis président de la « Fédération
Nationale des Sociétés do Préparation Mili-
taire de France et des Colonies ».
J’en suis très fier et ne me sens ni gêné,
ni compromis par l’attitude adoptée par les
Comités radicaux.
M Lartigue n’est pas un antipatriote et il
n’entend pas plus qne ses amis politiques
Combes, Lechapelain et Allan (que vous avez
patronnés) abandonner la defeuse du pays.
Je ne pais croire, en eff t, que, sous pré-
texte de « Proportionnelle », vous n’ayez pis
hésité à faire campagne dans le Petit Havre
pour des candidats aux sentiments anti-fran-
çais.
Vous le voyez, Monsieur le rédacteur, vos
lamentations ne -tromperont personne.
Nous n’avons en l’‘,«nAca que suivi votre
exemple, et »» jait esta >ez rare pour qu'il
ne nous oit pas reproctié.
Recevez Mon
LÉON MEYEH.
Nous insérons d’autant plus volontiers la
lettre de-M. Léon Meyer qu’elle ne nous
gène nullement.
Notre contradicteur nous rappelle le
temps de Waideck-Rousseau et de Combes,
et nous dit « qu’à ce moment-là nous
ne voyions aucune compromission à faire
des socialistes nos alliés pour lutter contre
la Réaction » (avec un grand R).
Nous ferons le plaisir à M. Léon Meyer
de lui donner raison puisqu’aussi bien
il prend la peine de justifier lui-même
notre attitude : pour lutter contre la réac-
tion, surtout lorsqu’elle se présente d’une
façon aussi absolue qu’il faille l’écrire avec
un grand R, nous avons été et nous se-
rons toujours partisan de l’union (ce qui né
veut pas dire fusion) de tous ceux qui pla-
cent la République au-dessus de leurs in-
térêts de parti. Si en ces dernières années
les socialistes, désormais unifiés, donnent
souvent le pas à leurs revendications de
classe, à l’époque où l’on nous reporte, les
Millerand, Briand, Viviani et Jaurès lui-
même, dont ils ne se séparaient pas, aban-
donnaient leur intransigeance pour la dé-
fense de la République.
Mais, heureusement, nous ne sommes plus
dans ces temps exceptionnels : nous avons
assez foi en la République pour la croire
définitivement assise et il s’agit unique-
ment désormais de savoir dans quel camp
républicain nous entendons combattre pour
le meilleur bien de notre pays.
Notre contradicteur joue sur les mots en
nous reprochant, à propos des élections
municipales, d’avoir fait figurer dans nos
oolonnes des candidats socialistes à côté de
M. Génestal.
Tous les Havrais savent qu’il s’agissait
là d’une application de la représentation
proportionnelle et que nous nous sommes
bornés à attribuer, pour le sesond tour, aux
candidats socialistes le nombre de sièges
. jgtU leur revenait d’après la consuttatiw
populaire du premier tour ; nous avions
d’ailleurs réservé, d’après les mêmes prin-
cipes d’équité, le nombre de sièges reve-
nant aux radicaux et radicaux-socialistes.
Quant aux élections municipales de Gra-
ville, voici la note à laquelle fait allusion
M. Léon Meyer, la seule que nous ayons
publiée :
« Le Comité républicain radical et radi-
cal socialiste de Graville-Sainte-Honorine
maintient, pour le deuxième tour de scru-
tin, sa décision de ne poser aucune candi-
dature et engage de nouveau tous les élec-
teurs ayant à coeur la défense des intérêts
communaux à ne pas voter pour les candi-
dats soutenus par la. Municipalité. »
Tout lecteur de bonne foi constatera que
l’assertion de notre contradicteur est abso-
lument inexacte et que nos amis se sont
contentés de pratiquer etjje recommander
l’abstention qui est de boûne règle en pa-
reil cas. ’ ‘ - -
Si M. Léon Meyer et ses amis avaient pu-
blié une note analogue à propos de l’élec-
tion présente, nous aurions compris leur
attitude et, en tout cas, nous n’aurions pas
eu à leur faire les critiques qu’ils nous re-
prochent.
M. Léon Meyer nous permettra de lui
dire, à ce propos, qu'il n’en n’est pas à une
inexactitude près et que c’est regrettable
parce que cela complique la polémique : il a
mal lu notre article d’hier; nulle part, nous
n’avons dit que M. Lartigue avait des sen-
timents antifrançais, ni même qu’il était
antipatriote ; c’est M. Déliot qui, tout ré-
cemment, dans i’organe même de M. Léon
Meyer,Ja Démocratie Havraise,comme nous le
rappelions, n’a cessé de répéter que ce can-
didat socialiste était antipatriote et lui a
même prêté, comme affilié à la G. G. T.,
des intentions malveillantesen cas de mo-
bilisation, ce qui est terriblement grave,
pour un employé des postes en particu-
lier.
Donc aucune des critiques de M. Léon
Meyer ne porte et sa lettre ne fait que
montrer plus encore le désarroi du parti
qu’il représente et sur la fia duquel il a
tort de croire que nous nous lamentons ?
Je crains qu’il ne nous prête ses propres
sentiments, car notre succès de dimanche
dernier, et celui de demain que nous pré-
pare l’effondrement des radicaux, nous
donnent une pleine sérénité d’esprit.
Pour en venir à M. Lartigue, il ne nous
reprochera pas, nous l’espérons, de le con-
sidérer comme fidèle aux principes collec-
tivistes, antimilitaristes et révolutionnaires
de son parti. Libre à ceux qui croient à
l’utopie socialiste, qui méconnaissent le
péril extérieur et les nécessités actuelles de
la défense nationale, qui approuvent la
violence pour les transformations nécessai-
res de la société, libre à eux de voter pour
le candidat imprévu de la bourgeoisie radi-
cale havraise.
Quant a nous, républicains convaincus,
mais clairvoyants et instruits des leçons du
passé, désireux que notre pays soit fort
pour qu’il reste dans le monde l’artisan des
progrès qui se réalisent par un labeur
parfois ingrat, le plus souvent sans éclat,
mais mûri, patient et persévérant, nous
demandons à tous nos amis de voter pout
M. G. Debreuille qui, dans la modestie
qu’on lui reproche sottement, représente
tout le sérieux de nos aspirations.
P. H.
P. S. — Après avoir écrit l’article ci-des-
sus, nous avons reçu de M. Déliot une au-
tre lettre qui, d’ailleurs, ne mérite aucun
commentaire ; mais comme il nous deman-
de de l’insérer « au même endroit, sous le
même titre et en même caractères » que
l’article auquel il prétend répondre; Les né-
oessités typographiques nous obligent à
reproduire plus loin les documents que
nous avons publié hier. Nos lecteurs, nous
excuseront, mais nous espérons du moins
que, pour cette lois,. M. Déliot aura toute
satisfaotioai.
Un Dernier Mot
CITOYENS !
Le scrutin auquel vous êtes appelés à participer dimanche prochain présente une
exceptionnelle importance;.
Deux candidats seulement restent en présence : le citoyen Debreuille, candidat
du parti républicain, et le citoyen Lartigue, candidat du parti socialiste.
Il s’agit donc de savoir si, après le Parti de la démagogie, le 4® canton va aller
plus loin encore, s’il va aller au Parti révolutionnaire. Il s’agit de savoir si, après avoir
fait l’expérience de la politique du gâchis, nous devrons faire encore l’expérience de la
politique du chambardement.
Vous connaissez le programme du Parti socialiste unifié : c’est le collectivisme,
c’est la lutte des classes, ce sont l’internationalisme et l’antimilitarisme.
Ses chefs ? c’est Jaurès qui en réponse aux formidables armements de l’Allema-
gne osait naguère proposer au Parlement français de réduire progressivement la durée
du service militaire à 6 mois 1 Naguère encore ce Parti appelait à son Comité directeur
le « sans-patrie » Hervé.
Pour tous les bons citoyens, pour tous les Républicains vraiment dignes de ce
nom, c’est un devoir absolu que d’empêcher ces dangereuses chimères de s’implanter
dans notre région de clair ban sens et de ferme patriotisme.
Aucun ne doit manquer à l’appel dimanche prochain.
Dans les temps troublés que nous traversons, plus que jamais il faut à notre pays
des administrateurs sérieux, réfléchis, pondérés ; il nous faut des représentants que
nous connaissions bien et en lesquels nous puissions mettre notre entière confiance.
M. Lartigue-ne nons»est connu que par les discours qu’il promène de réunion
en réunion. Havrais d’occasion, il n’est chez nous que de passage. Il y a été appelé, il y a
quelques mois, par les hasards de son avancement. Un noavel Avancement l’appellera
bientôt ailleurs. Et il partira pour ne plus jamais revenir.
Ainsi son coreligionnaire en socialisme, comme lui employé des Postes,
M. Combes est disparu du Havre un an à-peine après s’être fait nommer conseiller mu-
nicipal.
Voulez-vous, à bref délai, de nouvelles luttes électorales ? Voulez-vous sans
cesse changer de représentants ?
La population laborieuse de notre canton n’aspire-t-elle pas à plus de stabilité,
plus de paix et de calme ?
Voilà la question qui vous est soumise ; ,
Entre le Révolutionnaire internationaliste qui vous est étranger et inconnu et le
Républicain patriote qui est des vôtres depuis tantôt vingt ans, il n’est pas permis de
rester indifférent, il n’est pas permis de rester neutre. Il faut choisir. Votre choix ne
Saurait être douteux.
Sans vous soucier des pactes et des combinaisons de ceux qui font trop bon
marché du suffrage universel, vous irez dimanche prochain porter dans l’urne un bul-
letin de vote au nom de
G. DEBREUILLE
L’Union des Gauches des six Gantons du Eavre
(Sections du 4® Canton et de Graville-Sainte-Honorine)
M. IflimEDE jugé par M. DÉLIOT
ÉLECTEURS DU 4E CANTON!
Voici ce que vous disait M. Ch. Déliot au
moi» d’août 1913 ;
« Vous m’avez donné une immense majo-
rité contre le citoyen Lartigue, socialiste
unifié et antipatriote... Voyez quelle
responsabilité vous auriez si, grâce
à vous, pour la première fois au Ha-
vre, un révolutionnaire antipatriote
pénétrait au Conseil d’arrondisse-
ment. »
« Je continuerai à défendre vos intérêts
et votre politique sans compromission d’au-
cune sorte avec tes droites et les révolution-
naires. »
« Tel j’ai été dans le passé, tel je demeu-
rerai dans l’avenir. »
CH. DELIOT, (Démocratie Havraise,
n» du 7 août 1913).
c L’antre candidat, le citoyen Lartigue,
un jeune employé des postes, arrivé au Ha-
vre récemment, attend un avancement qui
l’obligera à vous quitter dans quelque
temps.
» Son seul titre est d’être membredu Parti
socialiste collectiviste révolutionnaire et
antipatriote.
» Certes, pour obtenir vos voix il se dé-
fendra d’être antipatriote ; mais ce qu’il ne
peut nier c’est qu’il est affilié à la C. G. T.
dont on connaît les intentions malveillantes
erî, cas démobilisation... Le citoyen Larlj-
gue he connaît rien aux intérêts du 4® Can-
ton. »
Ch. DÉLIOT (Démocratie Havraise,
10 août 1913).
Voici ce que vous dit M. Ch. Deliot au
au mois-de mars 1914 :
« Je prie les électeurs qui m’ont honoré
de leurs suffrages de vouloir bien les repor-
ter dimanche prochain sur le non* du
citoyen Lartigue. » i
ÇH. DELIOT, (Démocratie Havraise,
jdu 19 mars IMM*
Voici ce que nous écrit M. Déliot à la
date du 20 mars 1914 :
Monsieur le Rédacteur
du Petit Havre,
La section anonyme du 4e Canton de l’U-
nion des Gauches des six cantons du Havre,
furieuse de voir la partie perdue pour sou
candidat, m’adresse une nouvelle diatribe.
Elle oppose de façon jésuitique mon atti-
tude de l’année dernière à celle d’aujour-
d’hui et pour paraître avoir raison, elle ne
publie qu’un extrait de mon désistement
qui est ainsi conçu :
« Citoyens, je remercie bien sincèrement
les électeurs qui m’ont honoré de leur con-
fiance dans le scrutin de dimanche dernier.
» Suivant la discipline du parti et sou-
cieux d’assurer la continuation, dans le 4e
Canton, de la politique de Gauche sans
compromission, je prie les électeurs qui
m’ont accordé leurs suffrages de vouloir
bien les reporter, dimanche prochain, sur
nom du citoyen Lartigue, qui a obtenu un
plus grand nombre de voix que celui des
deux radicaux-socialistes le plus favorisé. »
Eh bien ! je vais lui démontrer que je
ne suis nullement en contradiction avec
moi-même :
En effet, l’année dernière, le citoyen
Lartigue avait tenu un propos qui m’autori-
sait à le croire révolutionnaire ; mais, peu-
dant toute la campagne que nous venons de
faire l’un contre l’autre, toujours, dans les
réunions publiques auxquelles M. De-
breuille, candidat des droites, n’a jamais
osé assister, il s'est déclaré évolutionniste et
j’ai cru devoir le reconnaître loyalement.
En tous cas, entre le citoyen Lartigue,
dont je ne partage pas toutes les idées, et
M. Debreuille qui, après avoir été radical-
socialiste, est devenu centre gaucher et, en
plus, s’est distingué récemment par un haut
fait clérical, je n’ai pas hésité.
D’ailleurs, le Docteur Fauvel, autre can-
didat radical-socialiste, a agi comme moi.
La « pirouette » n’a donc été exécutée
que par M. Debreuille et si quelqu’un est
discrédité, ce n’est pas moi.
Donc, au lieu de m’attaquer à tort, le fa-
meux Comité, Section anonyme, aurait
mieux fait de songer à son malheureux
candidat et de se rappeler qu’on ne doit ja-
mais parier de corde dans la maison d’un
pendu.
Je vous prie, Monsieur le Rédacteur, de
vouloir b’ien insérer cette lettre an même
endroit, sous le même titre et en mêmes
caractères que Tarticle auquel je réponds
et d’agréer l’assurance de mes sentiments
distingués.
Ch. DÉLIOT,
Sbnseititt i’êtrondissmtnS Cdftfon» J
La Çttiiissioiî d'Enqiiîte
sur i’Alfaire Rochette
Sans pouvoir donner le compte-renda
complet du procès-verbal delà Commission
d’enquête qui a commencé hier ses travaux,
nous tenons cependant,da ns une affaire aussi
grave, à ne publier que des textes officiels
plutôt que de présenter un résumé. Voici
pour aujourd’hui les déclarations essentiel-
les faites au début de leurinterrogatoirepai
MM. Monis, Caillaux et Fabre. Nous don-
nerons la déposition de M. Bidault de liste
dès que l'Officiel nous sera parvenu.
fléjJBsffi'un de Ut. Utnnia
M. Mcnis. — Au mois da mars, dans les
quinze premiers jours du ministère, je reçus
la visite de M. le ministre des finances qui
me dit qu’il avait de la giatitude pour un
avocat et qu’il lui serait agréable de ia lui
prouver à l’occasion d'une demande de ren-
voi sollicitée par lut ao sujet de l’affaire Ro-
chette.
U ajouta que si le renvoi était refusé il fe-
rait une plaidoirie retentissante faisant al-
lusion à des émissions ayant entraîné des
pertes pour l’epargne qui n’avaient jamais
été poursuivies.
Il dit qu’il y avait à cela un intérêt politi-
que. Je mesuis renseigné auprès du procu-
reur général à lin d'ext-cubon.
Je lui ai exposé comment la demande
avait été présentée.
Je lui ai demandé quelle serait l’influence
du renvoi sar ia procedure. Je iui ai dit
qu’en aucun cas le gouvernement n’euten-
dait porter atteinte à son action.
Je vis iis en parlant ain i toutes les pres-
criptions possibles. M. le procureur général
me répondit que le renvoi ne pourrait avoir
- aucune influence sur les poursuites. Il a
ajoute cependant qu8 le renvoi pourrait être
mal interprété par l’opinion. J’ai dit alors ;
« La question du renvoi sera jugée par le
président de ia Chambre des appels ; il faut
le faire juge de la que-tion de convenance.
Voyez-le, suivez son avis. »
Donc pas de pression.
Quelques jours se passent, Le procureur
général revient me voir et me dit : « M. le
president a été d’avis d’accorder le renvoi et
le renvoi sera accordé à l’audience du 2Ï
avril pour une date que j’ai oubliée,mais qui
était très éloignée. » Je le lui fis remarquer,
Le procureur général répliqua que c’était
un effet du rôle de la cour de Paris. Je n’ai
jamais entendu parler de l’affaire depuis.
J’ai complètement oublié de reparler dp l’in-
cident à M. Caillaux, Il ne m'en a jamais re-
parlé non plus.
M. du Mesnil, du Rappel, me demanda un
jour si M. Caillaux m’avait parlé dé la de-
mande de renvoi de M® Maurice Bernard.
Cette demande se place entre les visites dé
M.le procureur général. Elle n’a eu aucun
eflet sur le renvoi. J'ai fait no acté pure-
ment administratif en pariant de la deman-
de de renvoi.
Il serait inadmissible que le gouverne»
ment eût songe à se servir de ses pouvoirs
administratifs pour obtenir une prescrip-
tion. Je suis tombé du pouvoir et j’ai du
faire une longue convalescence à la campa-
gne. Revena plus tard a Paris, j'ai trouvé
dans tes journaux mention du procès-verbal
dressé par le procureur générai. J’ai été in-
crédule.
Mandé devant votre Commission, j’ai ré-
pondu’ qu’elle n’avait pas juridiction sur
moi, que ces faits étaient couverts par le
secret professionnel.
On voulait exploiter ma comparution pour
me faire dire les conversations que j’avais
eues avec M. Caillaux. Je m’y suis refusé.
Le lendemain du jour ou la Chambre a
voté sur les conclusions de la Commission,
j’ai rencontré M. Briand au Sénat. Je l’ai prié
de se procurer les explications auprès da
procureur général sur là note dont on par-
lait.
M. Briand s’est montré évasif.
J’ai emporté l’impression que M. Briand
n’avait pas le document.
Lorsque M. Jaurès a expliqué la genèse de
i’afldire à la Chambre vendredi je suis allé
trouve® M. Bienvenu Martin et l’ai prie de
faire rechercher s’il y avait une pièce de ce
genre.
On n’en trouva pas au ministère.
Je Lui demandai de provoquer les explica-
tions du procureur generaL
J'en ai le résumé.
M. le procureur général aurait dit à M.
Bienvenu-Martin qu’il avait un carnet sur le-
quel il notait quotidiennement ce qn'ii fai-
sait. Quand M. Briand est arrivé au pouvoir
il l’a fait venir et lui a reproché d’avoir con-
senti le renvoi.
Pour se justifier le procureur général a dit
qu'il avait des notes faisant foi de son entre-
vue avec le président du Conseil.
M. Briand a demandé l’explication visée
sur ces notes.
Une copie en a été faite qui a été remise
à M. Briand. J’ai l'impression que le docu-
ment n’a été créé qu’a cette date.
Le procureur général a pu penser à ce
moment que le renvoi était pour quelque
Chose dans la prescription.
U a dû rédiger ie document pour se cou-
vrir.
Le document s’intitule procès verbal. Ce
n’est pas un procès-verbal Un procès-verbal
ne vaut que par la constatation des faits qui
sont portés sur l’original. Jamais je n’ai reçu
copie de ce document que je n'ai pas connu.
Si le procureur général avait eu le moin-
dre doute au sujet de la conversation que
j’avais eue avec lui, il m’aurait écrit une let-
tre pour me dire qu’il avait rempli ce qu’il
a appelé-un ordre. Ainsi il aurait fait naître
la contra fiction conformement à la pratique
des choses.
Le document porte Copie.
Je demande l’originai qui seul peut avoir
une.valeur et qui fixera sur le peut da sa-
voir s’il a été dressé le 22 mars 1911.
Je trouve dans fe premier paragraphe la
preuve que le document mtervienrâpres tes
événements.
Le procureur général se fait donner l’or-
dre d’accorder le renvoi le 27 avril à une
date qui serait postérieure à août et septem-
bre.
Je ne connaissais aucnne de ces dates.
CVst à la seconde visite que le procureur
général m’a fait connaître la date à laquelle
le renvoi serait prononce ainsi que ia date
de la remise.
Contrairement à ce qne le proenrenr géné-
rai affirme, il n’a pas élevé la moindre pro-
testation.
L J’avais le droit de loi demander cq que ja
lui ai demandé.
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