Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-03-19
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 mars 1914 19 mars 1914
Description : 1914/03/19 (A34,N11913). 1914/03/19 (A34,N11913).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172078v
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
SI*«WW» — IPH.9K fS Pages) 5 frmmwi—tnmmmnMfrr—5 rwimi* rs P9»«I i»« M ■,«, ■«..
Administrateur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
à M. 0. UANDOLET
S5, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces, TEL. 10.17
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage desp Journaux de la Région
RÉDACTIOKÎ
Adresser tout ce qui oonoerne la Rédaction
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE « jv» V.GO
AIVIVOIVCiE»
AU HAVRE.,... BUREAU DU JOURNAL, 113, boul* de Strasoourg.
( L’AGENOK HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS........ { seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT H A VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure/ ^ „
l’Oise et la Somme .( 4 50 ® Fr. MS Fr.
Autres Départements e Fr 1 u Bien „
| Union Postale MO » 20 Fr -MO »
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franc»
ÉLECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL DU 4”' CANTON
Scrutin de Ballottage du 22 Mars 1914
UNION DES GAUCHES DES 6 CANTONS DU HAVRE
(Sections du 4* Canton ët de Graville-Sainte-Honorine)
G DEBREUILLE
Ancien Conseiller Municipal de Gravilie
Membre de la Commission Sanitaire de l’Arrondissement du Havre
CANDIDAT RÉPUBLICAIN DE GAUCHE
SINGULIÈRES
CONTRADICTIONS
MM. Steeg et Deloncle sont candidats aux
élections sénatoriales de la Seine. Ils se
présentent sous les auspices du Comité de
la rue de Valois ; ils sont soutenus par la
Lanterne, par l'Aurore, par le Radical.
Mais alors, direz-vous, ils défendent le
programme du parti radical-socialiste uni-
fié ? le programme qui fut acclamé au Con-
grès de Pau 1 le programme qu’il fallait
accepter naguère sous peine d’excommuni-
cation majeure ? Non pas i
Bien qu’ayant reçu l’investiture de
la rue de Valois, MM. Steeg et Deloncle
se présentent avec le programme suivant :
1® Maintien de la loi de trois ans ; 2° Impôt
sur le revenu sans déclaration contrôlée ;
3° Représentation proportionnelle.
N’est-ce pas exactement le programme
des républicains de gauche ?
Et n’est-ce pas précisément le contraire
du programme de Pau ?
Ainsi les principes ne comptent guère
auprès des pontifes de la rue de Valois,
mais l’affiliation, mais l’obédience en vne
d’une politique de clan sont choses essen-
tielles.
Si l’on comprend qn’après tout MM. Steeg
et Deloncle ne soient pas autrement émus
des excommunications qu’ils, auraient~pu
croire un instant suspendues sur leurs têtes,
comment ne pas admirer là mansuétude du
Comité de la rüe de Valois, — mansuétude
qui va jusqu’à l’abdication de son program-
me, jusqu’à l’abdication de ce programme
qu’il voulait, récemment encore, imposer
de façon si impérieuse, si catégorique ? ‘
N’est-ce point l’aveu ? Et n’est-ce pas que
le Comité de la rue de Valois sent parfaite-
ment désormais que son programme ne ré-
pond en rien aux aspirations de l’apiniojL
publique, laquelle reconnaît en effet la né-
cessité actuelle du maintien de la loi de
trois ans, laquelle refuse l’inquisition fis-
cale, mais exige une représentation équi-
table des minorités 1
De cette claire et précise volonté du
corps électoral, nous avons eu la manifes-
tation la plus évidente au scrutin de di-
manche dernier pour l’élection d’un con-
seiller général dans le 4e canton du Havre.
Deux radicaux-socialistes unifiés se pré- j
sentaient. L’un. M. Déliot, conseiller d’ar-
rondissement et vétéran du radicalisme, se
réclamait du programme intégral du Con-
grès de Pau. Il a obtenu tout juste 855 voix,
L’autre, M. Raymond Fauvel, simple néo-
phyte, mais qui demandait la représenta-
tion proportionnelle, tout en évitant de se
prononcer en faveurde l’impôt sur le revenu
avec déclaration contrôlée, a pu recueillir,
grâce à ce subterfuge, 690 voix.
L’un et l’autre sont arrivés d’ailleurs
bien après leur concurrent, l’honorable
M. Debreuille, candidat républicain de
gauche, qui obtenait 1849 voix.
N’est-ce point la démonstration évidente
que les radicaux socialistes unifiés ne peu- I
vent espérer se faire élire qu’à la condition I
d’abandonner leur programme pour adopter I
celui dés républicains de gaücbéT
Mais croient ils vraiment que le corps I
électoral puisse être la dupe de ces subti- I
lités désormais éventées ? I
TH. VALLÉE. I
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
TSAEETA.TJZSZ
LONDRES, 18 Mars, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant..; t «4 10/- 13/9 -/-
8 mois 165 -/- 15/- ./.
ETAIN
Comptant,. 1174 B/- 7/6 -/-
3 mois calme e 176 5/- 7/6 -/-
FER
Comptant.. ca,me tBO/7 « 1 « d -/-
B mois.... ) c51/1 % -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du t7 mars iii4.
NEW-YORK, 18 MARS
Cotona i mars, hausse il points ; mai,
hausse 13 points; juillet, hausse 10 points ;
octobre, hausse 6 points. — Soutenu.
Caiéa i baisse 10 à 13 points.
NEW-YORK, 18 MARS I
. IC JOBt .. niCIKN? I
Cuivre Standard disp. 14 — 13 92 1
Amalgamat, Cop... 75 1/8 74 7/8 1
*’««’ 15 — 15 — |
CHICAGO. 18 MARS
C. OU -OCR G. PRKC80 I
Blé sur Mai. 93 1/8 93 » » 1
- Juillet.... 88 6/8 88 3 4
«Si* sur Mai r8 8 63 » » 1
fry- Juillet.... es i/i 67 i * |
Saindoux sur. Mai jo 82 io 80 1
Juillet..., u - 11 _
L’AFFAIRE ROCHETTE
La Situation Ministérielle
Le bruit a couru avec persistance à la fin
de f’apiès-midi dans les couloirs du Palais-
Bourbon que M. Lebrun, ministre des colo-
nies, et M. Maginot, sous-secretaire à la guer-
re, avaient donné leur démission.
Ce bruit est inexact et est formellement
démenti.
Toutefois, certains hommes politiques esti-
ment que la démission de M. Munis pourrait
Be produire aujourd'hui.
M.Monis, en tffet, serait dans une situa-
tion délicate s’il se présentait comme minis-
tre en même temps que le procureur Faore
levant la Commission d’enquête sur l’affaire
Roche'te.
M. Monte pourrait quitter provisoirement
les tonctions de ministre de la marine, puis
les reprendre après la clôture de l'enquête.
\ question sera vraisemblablement re-
liée au Conseil des ministres de ce matin.
La Commission d’enquête
M. Jaurès, président de la Commission
luenquête sur l’affaire Rochette, a déclaré"
dans une interview qu’il demanderait à la
Commission de si.ger sans discontinuer, ma-
lin et soir.
Il espère ainsi en trois ou quatre jours, ar-
river a une solution. Il n’a pas l’intention de
rédiger on rapport ; il demanderait seule-
ment à la Commission de donner des con-
clusions très brèves et catégoriques.
LE MEURTRE DE M. CALMETTE
Entrevue de M. et Mme Caillaux
M. Caillaux a eu hier après-midi à la ori-
/Ou Saint-Lazare une entrevue qni a duré
*ne heure environ avec Mme Caillaux.
Une Manifestation contre M. Thalamus
VERSAILLES. — Plusieurs centaines d’élèves
«es casses supérieures dn Lycée Hoch» et
Q« nombreux ouvrier» et emplQYé» de Ver-
sailles se sont réunis hier soir, à 5 heures,
pour protester contre la lettre et l’article de
M. et Mme Thalamas relatifs au drame dn
Figaro.
Après avoir parcouru la plupart des rues
de la ville, les manifestants se sont rendus
devant la maison du député en criant « As-
sassin I Vive Cal mette l »
La police a éprouvé quelque peine "à dis-
perser les manifestants.
Une arrestation a été opérée.
RÉUNION DE L’ASSOCIATION
DES JOURNALISTES PARISIENS
Le Comité de l’Association des journalistes
parisiens s'est réuni hier pour l’élection an-
nuelle dn bureau dés {'Association.
Profondément emu p ir la tragique dispa-
rition de M. Gaston Caimeite, il a renvoyé
l'élection à une date ultérieure et a levé la
séance en signe de deuil.
MÉDAILLES DU TRAVAIL
Parmi les noms des personnes qni reçoi-
vent la médaille du trentenaire dn travail,
nons relevons :
Mme Aubry, née Cadinot, à Bolbec; M.
Eugène Barie, à Rouelle» ; M. Anth me Bau-
cher, à Gonfreville-I Orcher ; M. Alexandre
Beanchamp, à Grochet-le-Valasse ; M. Cons-
tant Bdlenger, à Bolbec ; M. Georges Boulet,
à Bulbec ; Mme venve Cacbeux, née Alexan-
dre, à Bolbec ; M. Edouard Cochon, an Ha-
vre; M. Victor Cornet, à M omi vil lier* ; M.
Léon Delarue, à Bolbac ; M. Charles Deian-
nay, à Fécamp.
Mme veuve Delaunay, née Vincent, an
Havre; Mme Dorange, n<-e Courbe, à Bolbec;
M. Pierre Dragon, à Sanvic ; M. Pierre Dubuc,
au Havre ; Mlle Louise Duclos, à Bolbec; M.
Eugène Durand, à Bo'beo; M. René Durane,
an Havre ; M. Louis Dupuis, à Saint-Valery-
en-Caui ; Mme Fonanha.. née Varia, à Bol-
bec ; Mme Gaillon, née Heusai, à Bolbec ; M.
Gustave Gilles, à Boibec ; M. François Gou-
rant, au Havre.
M. Henri Godefroy, & Gruchet-le-Valasse ;
M. Henri Gouast, an Havie; M. Senaieur-
J ules Hebert, à Sanvic-; M. "René Hongard,
au Hivre; Mme Jeanne, née Duménil, à
Boibec ; M. Henri Lamy, à Sanvic ; M. Al-
bert Langlois, à Paviily ; M. Pierre Laury, à
Gravilie ; Mme Leber, née Pitte, à Bolbec ;
M. Chartes Leber, aa Havre ; Mme Ledain,
née Bunel, à Boibec.
Mme Lecann, née D»dde, au Havre ; M.
Gustave Léger, à Saint-Jean-de-la Neuville ;
M François Lejeune, au Havre ; M. François
Lejoccour, au Havre ; Mme Fatras, née Le-
moine, à Gruchei-ie-Valasse ; Mme Lenoble,
née Lednvy, à Bolbec ; M. Léon Leporc, au
Havre ; M. Eugène Leroux, à Saint-Antoine-
la Forêt ; M Benoit Lesneur, à Gonfre>ilie-
l’Orcher ; M. Stanislas Levailois, à Bolbec;
Mme Confurier, née Le»e que, à Bolbec;
M. Louis Levesque, à Bolbec ; Mme Lieu»
bray, née Besne, à Bolbec.
M. Hsnri Loisei, à Noiutot ; M. Alphonse
Loisel, à Boibec ; M. Alfred Loise!, an Havre;
M. Charles Losay, à Fécamp; M. François
Lucas, an Havre ; M. Alexandre Malandain,
à Blevüle ; M. Eugène Materne, au Havre :
M. Eugène Mallet, au Havre ; M. François
Michel, à Monliviiliers ; M Georges Pans, à
Sanvic ; M. Alfred Quesnot, au Havre ;
M. Edouard Remy, an Havre ; M. François
Rose, à Etretat ; Mme Roussel, née Leciocq,
à Liuebonne ; M. Pierre Saliou, au Havre ;
M. Yves Saliou, au Havre ; M. Jean-Baptiste
Spiess, au Havre ; M. Edouard T.issel, à Gra-
illât ie-Vaiasse ; M. Sephirin Vigor, à Bolbec;
M. Edouard Vtmbert, au Havre.
LA CATASTROPHE DE MELUN
MELUN. — Hier ont commencé devant le
Tribunal correctionnel les débats concer-
nant la catastrophe de chemin de fer an 4
novembre dernier. Dans soa interrogatoire,
le mécanicien Dumainedéclare qu’il ne peut
pas expliquer comment il à franchi tes si-
gnaux qai étaient à l’arrêt; il croit qu’nn
étourdissemeot l’a pris à ce moment. Dès
qu’il aperçut le carré fermé, il employa tous
tes moyens à sa disposition pour arrêter le
train.
Le chef de train Vernet, interrogé ensuite,
déclare que Dumaine a sâ > avant le tunnel
de la Rochette et il affirma avoir actionné la
cloche du tender. Il ajoute qu’il n’eut pas le
temps d’ouvrir le robioet-vigie ; il reconnaît
n’avoir fait aucune tentative pour l’ouvrir.
Ou entend ensuite le témoin Gonrguechon,
ingénieur des mines, qui déclare que la ca-
tastrophe est due à l’inobservation des si-
gnaux.
Puis, quatre aiguilleurs viennent déclarer
que les signaux étaient bien fermées. Le train
marchait a vive allure.
Dumaine, affirme l’an d’eux, a sifflé en en-
trant en gare.
Le conduçjeur Léon affirme que la veille
de la catastropne, alors que son train se
trouvait garé, il a va vers dix heures du ma-
tin le tram de messageries conduit par Du-
maine brûler la gare de Joigny.
« C’est exact », dit Vernet, qui affirme
avoir alors tiré la cloche.
M. Pepiot, conducteur chef, déclare que
Domaine a biûlé la gare de Sens l’année
dernière.
La partie civile dépose ses conclusions
tendant an paiement de dommages-inté-
rêts.
Les débâts continueront aujourd’hui.
UN ENCAISSEUR DÉVALISÉ
ET PENDU
I TOURS. — Narcisse Giiors, encaisseur, IB
I ans et demi, employé chez un agent d’affài-
I res à Langeais, n’étiat pas rentré hier, on a
I fait procéder à des recherches qui ont ame-
I ne la découverte du corps de G'jors, pendu
I à un arbre. Après avoir été étranglé, ligoté,
| il fut dépouille de la somme de 5.000 fr. dont
I il était porteur.
I Le parquet de Chinon s’est renda sur les
lieax du crime.
LES CONSÉQUENCES D’UNE
FAUSSE ACCUSATION
REIMS. — Le Tribunal correctionnel vient
de condamner à un mois de prison avec
sursis et 16 fr. d’amende, M. Delozanne, vi-
gneron à Hiliy-la-Montag.e, qui, dans un
café, avait reproché à l’instituteur de battre
les enfants <>e son école.
LA LIGNE DE PARIS A DIEPPE
L’officiel pnblie an décret déclarant, d’utili-
té pnoiique les modifications de la bifurca-
tiou d’Achères sur la ligne du réseau de
l’Etat, de Paris à Dieppe, par Pontoise.
M. BALFOUR BLESSÉ
PAR UNE PIERRE
NICE. — Alors qu’il passait en automobile
à Cagues, se dirigeant sur Cannes, en com-
pagnie du champion de tennis Wilding, M.
B * four a été atteint par nne pierre en plein
visage.
L’ancien premier ministre anglais a été
blessé an nez.
C’est an gamin qui est l’anteur de cet ac-
cident.
VIF INCIDENT A LA CHAMBRE BELGE
BRUXELLES.— Un vif incident s'est produit
hier à la Chambre beige.
Le général de Cenninck, chef de l’état-ma-
jor de l'armée, a adresse à M. Monville, dé-
puté, la lettre suivante :
« Monsieur le dépnté,
» Vons êtes intervenu hier pour déclarer
que le chef de l’état-major de l’armée devait
être reudn responsable de l’état actuel de la
position fortifiée d’Anvers.
« Vous n’avez en cette matière aucune
compétence et c’est pentêtre là v-tre excuse.
Si vous avirz quelque peu réfléchi, vous
vous seriez épargné le ridicule d’une aussi
sotte accusation ».
M. Delvanx, doyen de la représentation
d’Anvers, a tait entendre nne énergique pro-
testation.
Il a demandé que les fonctionnaires soient
plus respectueux de la dignité et des droits
des membres du Parlement.
M. de Broqoeville, président dn Conseil
des ministres, tout en regrettant l’acte dn
général de Cenninck, a plaidé en sa faveur
Tes circonstasçw atténuante*,
la Temps île
FAssemiiIée Menais
C’est nne époque à la fois très proche et
très lointaine que vient de décrire M. Ana-
tole Claveau, dans ses Souvenirs politiques
et parlementaires d'un Témo in (le Principat I
de M. Thiers, 1871-1873). M. Glaveau, chef
honoraire des secretaires-rédacteurs de la I
Chambre des députés, a fait toute sa car-1
rière dans la salle des séances de nos As-1
semblées. Il appartenait déjà au personnel I
duCorps législatif, et l’on imagine facile- I
rhetit ce que cet heureux mortel a dû voir I
dé choses depuis cinquante ans. La publi- J
cation de son livre est éonc précieuse, car
il s’agit d un témoin, d’un témoin par pro-1
fession, que ses fonctions retenaient cha-1
que jour sur la scène même où se joue I
notre histoire politique.
Les survivants de l’Assemblée nationale I
sont nombreux et il n’est pas nécessaire I
d’être très vieux pour avoir vu les séances I
de Bordeaux ou de Versailles. Cependant, I
c’est une autre époque, une autre généra- I
tion, quelque chose de fini, qui se rattache |
davantage à la période précédente qu’à I
celle qui a suivi. L’histoire de la troisième I
République proprement dite ne commence J
vraiment qu’en 1876. L’Assemblée natio- I
nale, par son personnel, par ses préoccupa-1
tions, par son esprit, se classe bien plus I
naturellement avec les régimes ou les As- I
semblées du milieu du XIX 8 siècle. A I
l’assemblée de Versailles, en effet, ce n’é-1
talent pas seulement la Guerre, mais l’Em-1
pire, la République de 1848, la Monarchie I
de Juillet même qui étaient proches ; les I
gens qui avaient connu la Restauration et
même vu Napoléon ne se comptaient pas ; 11
on reprenait, pour les discuter avec une I
passion rajeunie, tous les problèmes poli- I
tiques qui avaient agité le siècle ; il sem-1
blait que, dans un raccourci symbolique et I *
émouvant, tous les lutteurs de cette grande I *
période se fussent donné rendez-vous dans I
cette Assemblée suprême, vraiment natio- I
nale, pour régler une fois pour toutes le 11
sort de leur malheureux pays. C’est cet en-1 !
semble de circonstances qui rend l’étude I |
d« l’Assembiée. nationale,, si attachant^ et si 1 c
pittoresque. Je ne crois jias que personnèT*
en ait, mieux que M. Glaveau, évoqué I
l’atmosphère. I jj
Notons d’abord qu’elle contenait des types
de classes sociales aujourd’hui disparues,
des générations d’esprits aussi démodées
actuellement que les doctrinaires de la Res-
tauration ou les Encyclopédistes du XVIII®
siècle. Gomme au dernier acte d’une Revue,
tous les figurants du XIXe siècle étaient là.
C’était bien aussi un dernier acte, car la
plupart, depuis lors, n’ont plus reparu.
Voici d’abord, à l’extrême droite, le clan,
ou plus exactement l’armée des nobles lé-
gitimistes. La terrible tempête de 1871, en
remuant profondément le sol national, les
a fait sortir de leurs campagnes où, depuis
1839, ils vivaient oubliés. L’Assemblée na-
tionale est celle qui a contenu le plus de
hobereaux antédiluviens, le plus aussi de
ces nobles si élégants, si prestigieux quoi-
que un peu agaçants, en qui revivait quel-
que chose de l’ancienne France.
Mais le vrai ton de l’Assemblée est un
ton bourgeois, ton de haute bourgeoisie si !
vous vouiez, qui englobe non seulement la
bourgeoisie elle-même, mais presque toute
la noblesse libérale de Louis-Philippe. On
nous parle quelquefois des grands bourgeois
de la génération précédente, et c’est vrai
qu’il n’y en a plus ; leurs derniers repré-
sentants authentiques ont quitté la scène
vers le temps du Septennat de Mac-Mahon,
mais c’est aussi à ce moment qu’ils ont I
brillé de leur plus vif éclat. M. Glaveau
nous les présente presque tous. Côté noble I
d’abord. Voici le duc d’Audiffred-Pasquier, I
fort dépourvu de tenue extérieure et qui I
montait à la tribune vêtu d’un veston jau-1
nâtre avec lequel il ressemblait plus à un I
entraîneur de chevaux qu’à* un duc ; mais I
quand il était soulevé par la colère il sel
transfigurait, et l’histoire n’oubliera pas sa I
célèbre apostrophe : « Varus, rend-moi mes I
légions 1 » Côté bourgeois maintenant : voici I
le fameux Dufaure, ministre de la justice I
de Thiers, célèbre par son intégrité bour- I
rue. « On a beaucoup raillé son pantalon à I
pont, écrit M. Claveau ; mais la malice par- I
lementaire aurait pu aussi bien s’en prendre I
à ses gilets à fleurs, de couleur claire, qui I
lui retombaient sur le ventre. Il arrivait en I
fiacre à l’Assemblée et entrait plié sous le I :
poids d’une énorme serviette gonflée de dos-1
siers. Il ne montait à la tribune que pour | >
dire ou même abréger le nécessaire, mais I j
sa parole broyante et contondante vous | i
donnait la sensation d’une meule de près- |
soir. Le crépitement de son râtelier en i
complétait l’effet. » O Labiche, où sont tes I
pinceaux ? Les voilà bien les derniers des I g
bourgeois 1
Mais j’abrège pour passer à un autre
type, bien mort aussi, celui des pontifes
de 1848. Saluons ^simplement en passant
Victor Hugo, qui arrive à Bordeaux en re-
dingote, coiffé d’un képi de garde natio-
nal. Louis Blanc, lui, est si petit que la
tablette de la tribune lui vient au cou. < Uu
(1) Souvenirs politiques et parlementaires d’un
Témoin (te Principal au M. Thiers. 1871-1873), par
ANATOLE CLAVEAU, Cilt» PlOfl, 1914,
escabeau », suggère l’inévitable loustic.
Mais lui, pompeux et gourmé, parle de la
République en termes si apocalyptiques
qu’un interrupteur lui crie : « C’est la Ré-
publique de droit divin I » Et l’on n’a pas
mieux qualifié le dogmatisme insupporta-
ble d’une démocratie respectable, mais dé-
modée. A côté de ces ancêtres, qui dès 1871
semblaient aussi antédiluviens que les ho-
bereaux, la génération des républicains de
11870 apparaît fort différente, plus moderne
sans doute, mais à nos yeux combien déjà
I lointaines! Ces républicains de l’Assemblée
I nationale, peu nombreux au début, sont
principalement les représentants de Paris
et des grandes villes. La plupart sont des
I hommes de révolution, qui ont vu et fait
I des journées, des hommes de principes, des
I soldats d’une idée pour laquelle ils ont ocm-
I battu. Ce sont des caractères.ajoutons pdùr
être juste que ce sont souvent demauvais ca-
ractères et qu’ils discutent un peu comme
on se nat. Quand la République sera défi-
nitivement faite, cinq ou dix ans plus tard,
ils appartiendront, eux aussi au passé, au
moins par leur jeunesse héroïque dont leur
âge mûr se différenciera singulièrement I
Je ne puis songer, dans un aussi bref ar-
ticle, à caractériser la politique de l’Assem'
liée nationale. Je veux noter seulement, en
terminant, que l’histoire, depuis 1871, com-
nence à nous dessiner deux paliers, dont
ffiacun marque la fin d’une génération et
l’une époque. Le premier de ces paliers est
1876, la fin de l’Assemblée nationale, épo-
[ue à laquelle Je personnel politique du
(.IXe siècle, celui de la Restauration, de
iOuis-Phiiippe, de 1848, de l’Empire dispa-
aît définitivement : déjà la Chambre de
876 ressemble à nos Chambres actuelles,
-e second palier est celui de 1889, année
[ui marque la ruine définitive des espoirs
oyalistes et bonapartistes. Jusqu’à ce mo-
ment on parle encore, et d’une façon
ivante, des discussions de régime qui ont
assionné le XIXe siècle-; après la débâcle
oulangiste, ce n’est plus que de l’histoire,
'imagine que la mort des grands héros de
« Affaire », les Picquart, les de Pressensé,
ÎS Déroulède, apparaîtra aussi dans i’ave-
ir comme marquant un autre palier et
alignant la fuite ininterrompue du temps.
ANDRÉ SIÉGFRIE»,
Lliciit Mil à la Clata
Chaque jour apporte son drame — d’abord
c’était au Figaro, avant-bier c’était à la
Chambre ; bien qu’il n’y ait pas eu de sang
répandu, cette fois, on doit se demander si
le second n’est pas plus grave encore que
le premier ; en tout cas, il peut être si gros
de conséquences qu’il importe de savoir
exactement ce qui s’est passé.
Nous avons publié hier le rapport du
procureur général Fabre lu à la tribune
par l’honorable M. Barlhou, mais l’abon-
darlce des matières ne nous a permis de
donner qu’un résumé rapide de la séance
de la Chambre; voici, sans commentaire, le
compte-rendu in-extenso des principales
phases de ce tragique débat qui a mis aux
prises tous les partis et qui s’est terminé j
par la prorogation des pouvoirs, avec attri-
butions judiciaires, de ia Commission d’eu
quête sur l’affaire Rochelte.
I M LOUIS BARTHOU : Gomment se fait-il que li
I document doui on parle, autour duquel se son
I soulevés tant de débats et agitées tant de passions
[ ne soit pas a la chancellerie?
I Je vais le lire, le voici. (Vifs applaudissement:
I au centre et sur divers bancs à gauche. — Mouve
I ment proloogé).
I M. ARTHUB GROUSSIER : Est-ce l'original ?
M. EHILS FABitE : Vous avi Z eu raison de dir<
I que la magistrature est gangrenée I
I H. LÉON FERMER (isèréi : De qui le tenez
I vous ?
j M. AUGUSTE BOUGE : Ce n’est pas la question.
M TII. LAMAS : E fin, est ce l’original?
i M. LOUIS BARTHOU : Je vais tout dire, Mes
I sieurs. J’étais assu e, par cotte déclaration, de
I provoquer ce que le Journal officiel appellera des
I mouvements divers. Je m'étais promis de faire
I cette déclaration, m iis en môme temps, je m’ôtai»
| promis â moi-môme d'attendre I! fin de ces mou
| ve »ents pour fournir à la Chambre les explica-
I lions auxquelles e le a droit. On me dit : « Est-ce
I l’orig nai ? et de qui le ten. z-vous? »
I Messieurs, s’il s'agissait d’un document adminis-
I tratif ou judiciaire, d’un rapport envoyé ofiicieUe-
I ment à M. le garde des sceaux, enregistré à la
I chancellerie...
I M FRAIAKLIN BOUILLOV : Distinguo ! Distin
i guo 1 (Mouvem pis divers.)
M. LOUIS BARIHOU : M. Franklin-Bouillon, je
I ne distingue pas, je précisé. Si vraiment il s’étaii
| agi d un rapport envoyé par M le procureur gené-
I ral au garde des sceaux, il aurait dû rester a la
I chancellerie ; mais le document, le proces-verbal.
I a été produit dans les conditions suivantes II a
été remis, pour le renseigner sur les faits, à mon
prédécesseur M. B iand. ministre de la justice, et
M. Briand, quand je l ai remplacé... (Mouvements
divers.)
11 est de l’intérêt de tout le monde d’écouter. Il
est d’autant plus de l’intérêt de tout le monde
d’écouter...
Au centre : Oui I parlez I
M. LOUIS BVRTHOU : ...que je ne donne pas
à la Coani re 1 impression d’éluder mes resp nsa-
bilites ; je crois que j’y vais... (Applaudissements
au centre et sur divers bancs), je crois que j’y
vis, quels que soient les. applaudissements ou
les murmures, avec assez de »eltetô et de f an-
chise pour que tout le monde m’écoute. (Nou-
veaux applaudissements sur les mêmes bancs.)
M. BOUGE : C’est une diversion I
M. LUUI» BVRTHOU ; M. Briand m’a remis un
document. J ai esumé — a tort ou à raison, la
Chamore appréciera — que ce procès-verbal n’é-
tant pas un document administratif ou judiciaire,
n’élani pas uu rapport, je ne pouvais pas me prê-
ter à ce jeu qui aurait consisté a ie mire passer
de main en main, de ministre de la justice a mi-
nistre de ia justice, (nouvemems divers | Je l’ai
gardé ; je me sais refusé à d’autres communies
lions. Ab! Messieurs, si j’étais mis en cause h
l’occa-ion de certaines campagnes, je ferais appel
aux souvenirs personnels de M. le président du
Conseil et je lui demanderais si, sur le désir qu’il I
m’a personuellemr-ut exprimé, je ne suis pas in- I
lervenu pour empêcher dt-s campagnes qui au- I
raient pu sortir du d imaino de la politique inté- I
ri-ure et provoquer des consêqu' nues fâcheuses. I
(Très bien ! très bien ! au centre et sur divers)
bancs. — Mouvements divers.) C’est par dignité I
que j’ai gardé le suence.
St. Louis Barthou donne ensuite lecture du docu• I
ment que mus avons publié hier, puis il continue : I
Je sais, messieurs, quels sont les ressentiments
auxquels je me suis exposé en apportant à la tri- |
bune cette contribution a une q lestion débattue ;
mais, messieurs, j'ai une certitude, c’est d’avoir
■parlé sans passion... (Exclamations A l’extrô -e I
gauche et sur divers bancs a gauche. — Applaii- I
dissements au centre, S droite et sur divers autres I
bancs à gauche.)
si COMPÈKOMOREL. — Vous avez donné le
spactacle d’une belle liquidation morale d’un ré- I
gime. Anplaudissernents â l’extrême gauche.)
M. LOUIS BVRTHOU.— ...sans haine, et d'avoir I
suoslitué des affirmations à des insinuations ; I
mais j’ai tenu à dire dès le début, et je liens a ré- .
peler, que ce procès-verbal est un acte unilatéral, I
qui ne comporte pas de preuves
M THALAMIS —Alors, votre conscience ne
vous reproche lien ? . ,
M. MARCEL SEM»AT. — Si ce procès-verbal est
vra , M Bidault de l'Isie a menti.
M. LOUIS BDTfl»o : Il appartient à la Cham-
bre, le cas échéant, de les établir. I
Quant a moi, messieurs, quoi qu’il advienne et I
quelles que soient les conséquences personnelles i
ou politiques qu’on attache a mon .intervention, i
je suis assuré que depuis vingt-cinq ans que je (
suis dans celte Assemblée, je n'ai jamais mieux
fait mon devoir. (Vifs applaudissements sur divers i
t bancs à gaucho, au centre et i droite. — Bruit t
I l’extrême gauche et à gauche).
I ai. G VSTON OOUMERGUE, président du 'cônséil'x
I Be procureur vénérai a fourni ses explications
I vous la forme do la note que vient de lire M Bar-
thou. (Applaudissements A gaucho). Celte o..t&
I >i. Barthou l’a gardée par devers lui. Quel était la
l caractère de cette noie ? Etait ce un papier non
I administratif remis a titre personnel au garde des
sceaux ? S’il en était ainsi, pourquoi M. Briand
a t il pris la précaution, au départ du ministère
de 1* rem ttre devant témoins A son successeur
M Barthou ? (Vifs applaudissements A gauche. —
Interruptions a droite).
M. BOVUVEFOUS : Vous savie* donc tout ? (An-
plaudissemenu au centre). ' r
M LE PRÉSIDENT : Voulez-vous empCcber le
df'ba’ de se poursuivre librement ?
M. LE PRÉSIDENT DU CONSEIL : Si M. Briand I
fait cette remise a son successeur, c’est pares
qu il a considéré très certainement que celte nota
n avait pas le caractère d’un papier personnel
émis A un particulier. (Applaudissemenu argau-
che> et A l’extrême gauche).
G’était un i.ocument judiciaire d’autant plus im-
portant qu’une Commission d’enquête siégeait A
ce moment -ppelée a faire la lumière. (Applaudis-
sements sur les mêmes bancs). Ce document,
ceux qui ie détenaient devaient le remetlrè â la
Commission. (Vils applaudissements A gauche et à
■' • vrè.me gauche. — Interruptions au centre et à
droite).
. I Ainsi pendant deux ans, plus de souci de jus-
I lice; mais un jour arrive au pouvoir un minis-
I 1ère q ii a le tort d'être trop à gauche fApplau iis-
5 i sements A l’extréme-gauche) et de vouloir réaliser
I les réformes démocratiques et sociales... (Nou-
. veaux applaudissements. — Interruptions au
I centre et a gauche)... que d’autres se contentent
I de promettre, et alors ces documents on les col-
I porte, on s’en sert pour discréditer les hommes
. I qui sont au pouvoir. CVst une arme po ilique
, I avec laquelle on veut poignarder. Sans doute, M.
| Barthou a dit que ce document était unilatéral :
, I mais il y a d’autres documents. Je veux vous
, I donner la lecture d’un témoignage produit devant
| la commission d’enquôle.
Déposition de M Bidault de liste
1 I Séance du 20 mars 1912. nprès-m'di. — Audi-
I dit ion de U. Bidault de. l’Isie, président do la
chambre des appels correctionnels.
» M. LE PRÉSIDENT : Nous vous serions obli-
I gés de vouloir bien nous dire dans quelles condi-
I dons une remise de l’affaire Rochelle, dont U
I nous a é é parlé, a été accordée ?
» M. BIDAULT DE L’ISLE : Je suis un peu étoff»
I né d’ôire appelé ici comme magistrat. Je suis
I venu par déférence pour la Commission, d’au-
I tant plus que je suis encore appelé a juger A nous
I veau dans l'affaire Rochelte J ai éerit A M* Mau-
| rice Bernar : « Il faudra faire un effort pottr
| » plaider l’affaire. » Quelques jours après je re-
I çois une seconde lettre de M* Maurice Bernard,
I me disant : « Je comp e que vous reviendrez sur
I » votre décision, parce que véritablement je suis
j » malade et incapable de plaider l’affaire. »
» Je consultai alors me» collègues et leur de-
I mandai ce qu’ils en pensa ent. Ils me répondi-
| rent que Cela n’avait pas d’inconvénient, que nous
| ne pouvions p is refuser une remise A un avocat,
| ceia ns se fait jamais.
I » Je suis allé de mon propre mouvement — je
I tiens à le dire — chez M. le procureur général, et
| jo lui ai demandé ce qu’il pensait de la situation,
I 11 me dit : « Vous avez pris votre décision, je n’y‘
I » vois pas d'inconvénient ; faites ce que vous
J » voudrez. » J’ai écrit alors à M- Mau>ice Bernard^
I « Dev nt votre insistance et par courtoisie, jtf
I » vous accorde la remise. » Dans tous les cas, je
I puis affirmer de la façon la plus formelle que la
I question politique n’a joué pour nous aucun rôleu
» LE PRÉSIDENT : Le païquet ne vous a pas
fait part, A tiire d’impressions, de considérations
extérieures ?
» M. BIDAULT DE LTSLE ; Le parquet ne m’a
absolument rien dit. J’ai pensé qu’il était convena-
ble du ma part d informer M. le procureur géné-
ral de la décision que nous avions l’intention de
prendre au sujet de là suite A donner A la demm-
de de M* Maurice Bernard. J’ai demmdés'il voyait
un inconvénient A ce que nous lui répondions
ainsi ; il m’a dit qu’il n en voyait aucun.
» M. MAKCEL HIB ÈRE : Voire entretien avec
M le procureur gênerai a-t il été la cause détermi-
nante de votre décision do remise ?
» M BIDIULT DE LTSLE : Non. j’étais venu la
trouver avec l’intention de me montrer courtois
vis-à-vis de M' Maurice Bernard.
» M. im.miF.it : je voudrais préciser un point
qui me par it le plus important. M. le président
ue la Chambre des appels correctionnels estime-t-
il qu’au point de vue de la prescipiion, la remise
pût avoir une importance quelconque ?
» M. BIDAULT DE L ISLE : Aucune, et je vous
assure que-nous ne nous sommes nullement
préoccupés de la question de prescription.
» M MARCEL RIVIÈRE : D’une part, voua pou-
vez affi'mer que Votre entretien avec le procu-
reur général n’a nullement été la cause détermi-
nante de votre décision, et d’autre pari vous
estimez que vous avez donné un rang de priorité
A l’alïure Rochette et que vous avez fait toat ce
que vous pouviez pour la faire venir le plus rapi-
dement possible ?
» M. BIDAULT DE L’ISLE : Parfaitement, Je
vous assure qu’en mon Ame et conscience, je ns
vois rien qui soit incorrect dans ce que nous
avons fait »
M. Doumergoe termine : « Messieurs, j’ai la ;
vous jugerez. »...
M. MONIS, ministre de la marine : Je dois A
l’intervention de M. Birlhou d’avoir entendu pour
la première fois le texte du document dont U
avait été si souvent question, mais que je n’a-
vais jamais pu atteindre. (Mouvements divers à
droite).
Ce document a été qualifié par M. Barthou lui-
même de document unilatéral, incapable d'appor-
Administrateur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
à M. 0. UANDOLET
S5, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces, TEL. 10.17
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage desp Journaux de la Région
RÉDACTIOKÎ
Adresser tout ce qui oonoerne la Rédaction
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE « jv» V.GO
AIVIVOIVCiE»
AU HAVRE.,... BUREAU DU JOURNAL, 113, boul* de Strasoourg.
( L’AGENOK HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS........ { seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT H A VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure/ ^ „
l’Oise et la Somme .( 4 50 ® Fr. MS Fr.
Autres Départements e Fr 1 u Bien „
| Union Postale MO » 20 Fr -MO »
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franc»
ÉLECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL DU 4”' CANTON
Scrutin de Ballottage du 22 Mars 1914
UNION DES GAUCHES DES 6 CANTONS DU HAVRE
(Sections du 4* Canton ët de Graville-Sainte-Honorine)
G DEBREUILLE
Ancien Conseiller Municipal de Gravilie
Membre de la Commission Sanitaire de l’Arrondissement du Havre
CANDIDAT RÉPUBLICAIN DE GAUCHE
SINGULIÈRES
CONTRADICTIONS
MM. Steeg et Deloncle sont candidats aux
élections sénatoriales de la Seine. Ils se
présentent sous les auspices du Comité de
la rue de Valois ; ils sont soutenus par la
Lanterne, par l'Aurore, par le Radical.
Mais alors, direz-vous, ils défendent le
programme du parti radical-socialiste uni-
fié ? le programme qui fut acclamé au Con-
grès de Pau 1 le programme qu’il fallait
accepter naguère sous peine d’excommuni-
cation majeure ? Non pas i
Bien qu’ayant reçu l’investiture de
la rue de Valois, MM. Steeg et Deloncle
se présentent avec le programme suivant :
1® Maintien de la loi de trois ans ; 2° Impôt
sur le revenu sans déclaration contrôlée ;
3° Représentation proportionnelle.
N’est-ce pas exactement le programme
des républicains de gauche ?
Et n’est-ce pas précisément le contraire
du programme de Pau ?
Ainsi les principes ne comptent guère
auprès des pontifes de la rue de Valois,
mais l’affiliation, mais l’obédience en vne
d’une politique de clan sont choses essen-
tielles.
Si l’on comprend qn’après tout MM. Steeg
et Deloncle ne soient pas autrement émus
des excommunications qu’ils, auraient~pu
croire un instant suspendues sur leurs têtes,
comment ne pas admirer là mansuétude du
Comité de la rüe de Valois, — mansuétude
qui va jusqu’à l’abdication de son program-
me, jusqu’à l’abdication de ce programme
qu’il voulait, récemment encore, imposer
de façon si impérieuse, si catégorique ? ‘
N’est-ce point l’aveu ? Et n’est-ce pas que
le Comité de la rue de Valois sent parfaite-
ment désormais que son programme ne ré-
pond en rien aux aspirations de l’apiniojL
publique, laquelle reconnaît en effet la né-
cessité actuelle du maintien de la loi de
trois ans, laquelle refuse l’inquisition fis-
cale, mais exige une représentation équi-
table des minorités 1
De cette claire et précise volonté du
corps électoral, nous avons eu la manifes-
tation la plus évidente au scrutin de di-
manche dernier pour l’élection d’un con-
seiller général dans le 4e canton du Havre.
Deux radicaux-socialistes unifiés se pré- j
sentaient. L’un. M. Déliot, conseiller d’ar-
rondissement et vétéran du radicalisme, se
réclamait du programme intégral du Con-
grès de Pau. Il a obtenu tout juste 855 voix,
L’autre, M. Raymond Fauvel, simple néo-
phyte, mais qui demandait la représenta-
tion proportionnelle, tout en évitant de se
prononcer en faveurde l’impôt sur le revenu
avec déclaration contrôlée, a pu recueillir,
grâce à ce subterfuge, 690 voix.
L’un et l’autre sont arrivés d’ailleurs
bien après leur concurrent, l’honorable
M. Debreuille, candidat républicain de
gauche, qui obtenait 1849 voix.
N’est-ce point la démonstration évidente
que les radicaux socialistes unifiés ne peu- I
vent espérer se faire élire qu’à la condition I
d’abandonner leur programme pour adopter I
celui dés républicains de gaücbéT
Mais croient ils vraiment que le corps I
électoral puisse être la dupe de ces subti- I
lités désormais éventées ? I
TH. VALLÉE. I
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
TSAEETA.TJZSZ
LONDRES, 18 Mars, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant..; t «4 10/- 13/9 -/-
8 mois 165 -/- 15/- ./.
ETAIN
Comptant,. 1174 B/- 7/6 -/-
3 mois calme e 176 5/- 7/6 -/-
FER
Comptant.. ca,me tBO/7 « 1 « d -/-
B mois.... ) c51/1 % -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du t7 mars iii4.
NEW-YORK, 18 MARS
Cotona i mars, hausse il points ; mai,
hausse 13 points; juillet, hausse 10 points ;
octobre, hausse 6 points. — Soutenu.
Caiéa i baisse 10 à 13 points.
NEW-YORK, 18 MARS I
. IC JOBt .. niCIKN? I
Cuivre Standard disp. 14 — 13 92 1
Amalgamat, Cop... 75 1/8 74 7/8 1
*’««’ 15 — 15 — |
CHICAGO. 18 MARS
C. OU -OCR G. PRKC80 I
Blé sur Mai. 93 1/8 93 » » 1
- Juillet.... 88 6/8 88 3 4
«Si* sur Mai r8 8 63 » » 1
fry- Juillet.... es i/i 67 i * |
Saindoux sur. Mai jo 82 io 80 1
Juillet..., u - 11 _
L’AFFAIRE ROCHETTE
La Situation Ministérielle
Le bruit a couru avec persistance à la fin
de f’apiès-midi dans les couloirs du Palais-
Bourbon que M. Lebrun, ministre des colo-
nies, et M. Maginot, sous-secretaire à la guer-
re, avaient donné leur démission.
Ce bruit est inexact et est formellement
démenti.
Toutefois, certains hommes politiques esti-
ment que la démission de M. Munis pourrait
Be produire aujourd'hui.
M.Monis, en tffet, serait dans une situa-
tion délicate s’il se présentait comme minis-
tre en même temps que le procureur Faore
levant la Commission d’enquête sur l’affaire
Roche'te.
M. Monte pourrait quitter provisoirement
les tonctions de ministre de la marine, puis
les reprendre après la clôture de l'enquête.
\ question sera vraisemblablement re-
liée au Conseil des ministres de ce matin.
La Commission d’enquête
M. Jaurès, président de la Commission
luenquête sur l’affaire Rochette, a déclaré"
dans une interview qu’il demanderait à la
Commission de si.ger sans discontinuer, ma-
lin et soir.
Il espère ainsi en trois ou quatre jours, ar-
river a une solution. Il n’a pas l’intention de
rédiger on rapport ; il demanderait seule-
ment à la Commission de donner des con-
clusions très brèves et catégoriques.
LE MEURTRE DE M. CALMETTE
Entrevue de M. et Mme Caillaux
M. Caillaux a eu hier après-midi à la ori-
/Ou Saint-Lazare une entrevue qni a duré
*ne heure environ avec Mme Caillaux.
Une Manifestation contre M. Thalamus
VERSAILLES. — Plusieurs centaines d’élèves
«es casses supérieures dn Lycée Hoch» et
Q« nombreux ouvrier» et emplQYé» de Ver-
sailles se sont réunis hier soir, à 5 heures,
pour protester contre la lettre et l’article de
M. et Mme Thalamas relatifs au drame dn
Figaro.
Après avoir parcouru la plupart des rues
de la ville, les manifestants se sont rendus
devant la maison du député en criant « As-
sassin I Vive Cal mette l »
La police a éprouvé quelque peine "à dis-
perser les manifestants.
Une arrestation a été opérée.
RÉUNION DE L’ASSOCIATION
DES JOURNALISTES PARISIENS
Le Comité de l’Association des journalistes
parisiens s'est réuni hier pour l’élection an-
nuelle dn bureau dés {'Association.
Profondément emu p ir la tragique dispa-
rition de M. Gaston Caimeite, il a renvoyé
l'élection à une date ultérieure et a levé la
séance en signe de deuil.
MÉDAILLES DU TRAVAIL
Parmi les noms des personnes qni reçoi-
vent la médaille du trentenaire dn travail,
nons relevons :
Mme Aubry, née Cadinot, à Bolbec; M.
Eugène Barie, à Rouelle» ; M. Anth me Bau-
cher, à Gonfreville-I Orcher ; M. Alexandre
Beanchamp, à Grochet-le-Valasse ; M. Cons-
tant Bdlenger, à Bolbec ; M. Georges Boulet,
à Bulbec ; Mme venve Cacbeux, née Alexan-
dre, à Bolbec ; M. Edouard Cochon, an Ha-
vre; M. Victor Cornet, à M omi vil lier* ; M.
Léon Delarue, à Bolbac ; M. Charles Deian-
nay, à Fécamp.
Mme veuve Delaunay, née Vincent, an
Havre; Mme Dorange, n<-e Courbe, à Bolbec;
M. Pierre Dragon, à Sanvic ; M. Pierre Dubuc,
au Havre ; Mlle Louise Duclos, à Bolbec; M.
Eugène Durand, à Bo'beo; M. René Durane,
an Havre ; M. Louis Dupuis, à Saint-Valery-
en-Caui ; Mme Fonanha.. née Varia, à Bol-
bec ; Mme Gaillon, née Heusai, à Bolbec ; M.
Gustave Gilles, à Boibec ; M. François Gou-
rant, au Havre.
M. Henri Godefroy, & Gruchet-le-Valasse ;
M. Henri Gouast, an Havie; M. Senaieur-
J ules Hebert, à Sanvic-; M. "René Hongard,
au Hivre; Mme Jeanne, née Duménil, à
Boibec ; M. Henri Lamy, à Sanvic ; M. Al-
bert Langlois, à Paviily ; M. Pierre Laury, à
Gravilie ; Mme Leber, née Pitte, à Bolbec ;
M. Chartes Leber, aa Havre ; Mme Ledain,
née Bunel, à Boibec.
Mme Lecann, née D»dde, au Havre ; M.
Gustave Léger, à Saint-Jean-de-la Neuville ;
M François Lejeune, au Havre ; M. François
Lejoccour, au Havre ; Mme Fatras, née Le-
moine, à Gruchei-ie-Valasse ; Mme Lenoble,
née Lednvy, à Bolbec ; M. Léon Leporc, au
Havre ; M. Eugène Leroux, à Saint-Antoine-
la Forêt ; M Benoit Lesneur, à Gonfre>ilie-
l’Orcher ; M. Stanislas Levailois, à Bolbec;
Mme Confurier, née Le»e que, à Bolbec;
M. Louis Levesque, à Bolbec ; Mme Lieu»
bray, née Besne, à Bolbec.
M. Hsnri Loisei, à Noiutot ; M. Alphonse
Loisel, à Boibec ; M. Alfred Loise!, an Havre;
M. Charles Losay, à Fécamp; M. François
Lucas, an Havre ; M. Alexandre Malandain,
à Blevüle ; M. Eugène Materne, au Havre :
M. Eugène Mallet, au Havre ; M. François
Michel, à Monliviiliers ; M Georges Pans, à
Sanvic ; M. Alfred Quesnot, au Havre ;
M. Edouard Remy, an Havre ; M. François
Rose, à Etretat ; Mme Roussel, née Leciocq,
à Liuebonne ; M. Pierre Saliou, au Havre ;
M. Yves Saliou, au Havre ; M. Jean-Baptiste
Spiess, au Havre ; M. Edouard T.issel, à Gra-
illât ie-Vaiasse ; M. Sephirin Vigor, à Bolbec;
M. Edouard Vtmbert, au Havre.
LA CATASTROPHE DE MELUN
MELUN. — Hier ont commencé devant le
Tribunal correctionnel les débats concer-
nant la catastrophe de chemin de fer an 4
novembre dernier. Dans soa interrogatoire,
le mécanicien Dumainedéclare qu’il ne peut
pas expliquer comment il à franchi tes si-
gnaux qai étaient à l’arrêt; il croit qu’nn
étourdissemeot l’a pris à ce moment. Dès
qu’il aperçut le carré fermé, il employa tous
tes moyens à sa disposition pour arrêter le
train.
Le chef de train Vernet, interrogé ensuite,
déclare que Dumaine a sâ > avant le tunnel
de la Rochette et il affirma avoir actionné la
cloche du tender. Il ajoute qu’il n’eut pas le
temps d’ouvrir le robioet-vigie ; il reconnaît
n’avoir fait aucune tentative pour l’ouvrir.
Ou entend ensuite le témoin Gonrguechon,
ingénieur des mines, qui déclare que la ca-
tastrophe est due à l’inobservation des si-
gnaux.
Puis, quatre aiguilleurs viennent déclarer
que les signaux étaient bien fermées. Le train
marchait a vive allure.
Dumaine, affirme l’an d’eux, a sifflé en en-
trant en gare.
Le conduçjeur Léon affirme que la veille
de la catastropne, alors que son train se
trouvait garé, il a va vers dix heures du ma-
tin le tram de messageries conduit par Du-
maine brûler la gare de Joigny.
« C’est exact », dit Vernet, qui affirme
avoir alors tiré la cloche.
M. Pepiot, conducteur chef, déclare que
Domaine a biûlé la gare de Sens l’année
dernière.
La partie civile dépose ses conclusions
tendant an paiement de dommages-inté-
rêts.
Les débâts continueront aujourd’hui.
UN ENCAISSEUR DÉVALISÉ
ET PENDU
I TOURS. — Narcisse Giiors, encaisseur, IB
I ans et demi, employé chez un agent d’affài-
I res à Langeais, n’étiat pas rentré hier, on a
I fait procéder à des recherches qui ont ame-
I ne la découverte du corps de G'jors, pendu
I à un arbre. Après avoir été étranglé, ligoté,
| il fut dépouille de la somme de 5.000 fr. dont
I il était porteur.
I Le parquet de Chinon s’est renda sur les
lieax du crime.
LES CONSÉQUENCES D’UNE
FAUSSE ACCUSATION
REIMS. — Le Tribunal correctionnel vient
de condamner à un mois de prison avec
sursis et 16 fr. d’amende, M. Delozanne, vi-
gneron à Hiliy-la-Montag.e, qui, dans un
café, avait reproché à l’instituteur de battre
les enfants <>e son école.
LA LIGNE DE PARIS A DIEPPE
L’officiel pnblie an décret déclarant, d’utili-
té pnoiique les modifications de la bifurca-
tiou d’Achères sur la ligne du réseau de
l’Etat, de Paris à Dieppe, par Pontoise.
M. BALFOUR BLESSÉ
PAR UNE PIERRE
NICE. — Alors qu’il passait en automobile
à Cagues, se dirigeant sur Cannes, en com-
pagnie du champion de tennis Wilding, M.
B * four a été atteint par nne pierre en plein
visage.
L’ancien premier ministre anglais a été
blessé an nez.
C’est an gamin qui est l’anteur de cet ac-
cident.
VIF INCIDENT A LA CHAMBRE BELGE
BRUXELLES.— Un vif incident s'est produit
hier à la Chambre beige.
Le général de Cenninck, chef de l’état-ma-
jor de l'armée, a adresse à M. Monville, dé-
puté, la lettre suivante :
« Monsieur le dépnté,
» Vons êtes intervenu hier pour déclarer
que le chef de l’état-major de l’armée devait
être reudn responsable de l’état actuel de la
position fortifiée d’Anvers.
« Vous n’avez en cette matière aucune
compétence et c’est pentêtre là v-tre excuse.
Si vous avirz quelque peu réfléchi, vous
vous seriez épargné le ridicule d’une aussi
sotte accusation ».
M. Delvanx, doyen de la représentation
d’Anvers, a tait entendre nne énergique pro-
testation.
Il a demandé que les fonctionnaires soient
plus respectueux de la dignité et des droits
des membres du Parlement.
M. de Broqoeville, président dn Conseil
des ministres, tout en regrettant l’acte dn
général de Cenninck, a plaidé en sa faveur
Tes circonstasçw atténuante*,
la Temps île
FAssemiiIée Menais
C’est nne époque à la fois très proche et
très lointaine que vient de décrire M. Ana-
tole Claveau, dans ses Souvenirs politiques
et parlementaires d'un Témo in (le Principat I
de M. Thiers, 1871-1873). M. Glaveau, chef
honoraire des secretaires-rédacteurs de la I
Chambre des députés, a fait toute sa car-1
rière dans la salle des séances de nos As-1
semblées. Il appartenait déjà au personnel I
duCorps législatif, et l’on imagine facile- I
rhetit ce que cet heureux mortel a dû voir I
dé choses depuis cinquante ans. La publi- J
cation de son livre est éonc précieuse, car
il s’agit d un témoin, d’un témoin par pro-1
fession, que ses fonctions retenaient cha-1
que jour sur la scène même où se joue I
notre histoire politique.
Les survivants de l’Assemblée nationale I
sont nombreux et il n’est pas nécessaire I
d’être très vieux pour avoir vu les séances I
de Bordeaux ou de Versailles. Cependant, I
c’est une autre époque, une autre généra- I
tion, quelque chose de fini, qui se rattache |
davantage à la période précédente qu’à I
celle qui a suivi. L’histoire de la troisième I
République proprement dite ne commence J
vraiment qu’en 1876. L’Assemblée natio- I
nale, par son personnel, par ses préoccupa-1
tions, par son esprit, se classe bien plus I
naturellement avec les régimes ou les As- I
semblées du milieu du XIX 8 siècle. A I
l’assemblée de Versailles, en effet, ce n’é-1
talent pas seulement la Guerre, mais l’Em-1
pire, la République de 1848, la Monarchie I
de Juillet même qui étaient proches ; les I
gens qui avaient connu la Restauration et
même vu Napoléon ne se comptaient pas ; 11
on reprenait, pour les discuter avec une I
passion rajeunie, tous les problèmes poli- I
tiques qui avaient agité le siècle ; il sem-1
blait que, dans un raccourci symbolique et I *
émouvant, tous les lutteurs de cette grande I *
période se fussent donné rendez-vous dans I
cette Assemblée suprême, vraiment natio- I
nale, pour régler une fois pour toutes le 11
sort de leur malheureux pays. C’est cet en-1 !
semble de circonstances qui rend l’étude I |
d« l’Assembiée. nationale,, si attachant^ et si 1 c
pittoresque. Je ne crois jias que personnèT*
en ait, mieux que M. Glaveau, évoqué I
l’atmosphère. I jj
Notons d’abord qu’elle contenait des types
de classes sociales aujourd’hui disparues,
des générations d’esprits aussi démodées
actuellement que les doctrinaires de la Res-
tauration ou les Encyclopédistes du XVIII®
siècle. Gomme au dernier acte d’une Revue,
tous les figurants du XIXe siècle étaient là.
C’était bien aussi un dernier acte, car la
plupart, depuis lors, n’ont plus reparu.
Voici d’abord, à l’extrême droite, le clan,
ou plus exactement l’armée des nobles lé-
gitimistes. La terrible tempête de 1871, en
remuant profondément le sol national, les
a fait sortir de leurs campagnes où, depuis
1839, ils vivaient oubliés. L’Assemblée na-
tionale est celle qui a contenu le plus de
hobereaux antédiluviens, le plus aussi de
ces nobles si élégants, si prestigieux quoi-
que un peu agaçants, en qui revivait quel-
que chose de l’ancienne France.
Mais le vrai ton de l’Assemblée est un
ton bourgeois, ton de haute bourgeoisie si !
vous vouiez, qui englobe non seulement la
bourgeoisie elle-même, mais presque toute
la noblesse libérale de Louis-Philippe. On
nous parle quelquefois des grands bourgeois
de la génération précédente, et c’est vrai
qu’il n’y en a plus ; leurs derniers repré-
sentants authentiques ont quitté la scène
vers le temps du Septennat de Mac-Mahon,
mais c’est aussi à ce moment qu’ils ont I
brillé de leur plus vif éclat. M. Glaveau
nous les présente presque tous. Côté noble I
d’abord. Voici le duc d’Audiffred-Pasquier, I
fort dépourvu de tenue extérieure et qui I
montait à la tribune vêtu d’un veston jau-1
nâtre avec lequel il ressemblait plus à un I
entraîneur de chevaux qu’à* un duc ; mais I
quand il était soulevé par la colère il sel
transfigurait, et l’histoire n’oubliera pas sa I
célèbre apostrophe : « Varus, rend-moi mes I
légions 1 » Côté bourgeois maintenant : voici I
le fameux Dufaure, ministre de la justice I
de Thiers, célèbre par son intégrité bour- I
rue. « On a beaucoup raillé son pantalon à I
pont, écrit M. Claveau ; mais la malice par- I
lementaire aurait pu aussi bien s’en prendre I
à ses gilets à fleurs, de couleur claire, qui I
lui retombaient sur le ventre. Il arrivait en I
fiacre à l’Assemblée et entrait plié sous le I :
poids d’une énorme serviette gonflée de dos-1
siers. Il ne montait à la tribune que pour | >
dire ou même abréger le nécessaire, mais I j
sa parole broyante et contondante vous | i
donnait la sensation d’une meule de près- |
soir. Le crépitement de son râtelier en i
complétait l’effet. » O Labiche, où sont tes I
pinceaux ? Les voilà bien les derniers des I g
bourgeois 1
Mais j’abrège pour passer à un autre
type, bien mort aussi, celui des pontifes
de 1848. Saluons ^simplement en passant
Victor Hugo, qui arrive à Bordeaux en re-
dingote, coiffé d’un képi de garde natio-
nal. Louis Blanc, lui, est si petit que la
tablette de la tribune lui vient au cou. < Uu
(1) Souvenirs politiques et parlementaires d’un
Témoin (te Principal au M. Thiers. 1871-1873), par
ANATOLE CLAVEAU, Cilt» PlOfl, 1914,
escabeau », suggère l’inévitable loustic.
Mais lui, pompeux et gourmé, parle de la
République en termes si apocalyptiques
qu’un interrupteur lui crie : « C’est la Ré-
publique de droit divin I » Et l’on n’a pas
mieux qualifié le dogmatisme insupporta-
ble d’une démocratie respectable, mais dé-
modée. A côté de ces ancêtres, qui dès 1871
semblaient aussi antédiluviens que les ho-
bereaux, la génération des républicains de
11870 apparaît fort différente, plus moderne
sans doute, mais à nos yeux combien déjà
I lointaines! Ces républicains de l’Assemblée
I nationale, peu nombreux au début, sont
principalement les représentants de Paris
et des grandes villes. La plupart sont des
I hommes de révolution, qui ont vu et fait
I des journées, des hommes de principes, des
I soldats d’une idée pour laquelle ils ont ocm-
I battu. Ce sont des caractères.ajoutons pdùr
être juste que ce sont souvent demauvais ca-
ractères et qu’ils discutent un peu comme
on se nat. Quand la République sera défi-
nitivement faite, cinq ou dix ans plus tard,
ils appartiendront, eux aussi au passé, au
moins par leur jeunesse héroïque dont leur
âge mûr se différenciera singulièrement I
Je ne puis songer, dans un aussi bref ar-
ticle, à caractériser la politique de l’Assem'
liée nationale. Je veux noter seulement, en
terminant, que l’histoire, depuis 1871, com-
nence à nous dessiner deux paliers, dont
ffiacun marque la fin d’une génération et
l’une époque. Le premier de ces paliers est
1876, la fin de l’Assemblée nationale, épo-
[ue à laquelle Je personnel politique du
(.IXe siècle, celui de la Restauration, de
iOuis-Phiiippe, de 1848, de l’Empire dispa-
aît définitivement : déjà la Chambre de
876 ressemble à nos Chambres actuelles,
-e second palier est celui de 1889, année
[ui marque la ruine définitive des espoirs
oyalistes et bonapartistes. Jusqu’à ce mo-
ment on parle encore, et d’une façon
ivante, des discussions de régime qui ont
assionné le XIXe siècle-; après la débâcle
oulangiste, ce n’est plus que de l’histoire,
'imagine que la mort des grands héros de
« Affaire », les Picquart, les de Pressensé,
ÎS Déroulède, apparaîtra aussi dans i’ave-
ir comme marquant un autre palier et
alignant la fuite ininterrompue du temps.
ANDRÉ SIÉGFRIE»,
Lliciit Mil à la Clata
Chaque jour apporte son drame — d’abord
c’était au Figaro, avant-bier c’était à la
Chambre ; bien qu’il n’y ait pas eu de sang
répandu, cette fois, on doit se demander si
le second n’est pas plus grave encore que
le premier ; en tout cas, il peut être si gros
de conséquences qu’il importe de savoir
exactement ce qui s’est passé.
Nous avons publié hier le rapport du
procureur général Fabre lu à la tribune
par l’honorable M. Barlhou, mais l’abon-
darlce des matières ne nous a permis de
donner qu’un résumé rapide de la séance
de la Chambre; voici, sans commentaire, le
compte-rendu in-extenso des principales
phases de ce tragique débat qui a mis aux
prises tous les partis et qui s’est terminé j
par la prorogation des pouvoirs, avec attri-
butions judiciaires, de ia Commission d’eu
quête sur l’affaire Rochelte.
I M LOUIS BARTHOU : Gomment se fait-il que li
I document doui on parle, autour duquel se son
I soulevés tant de débats et agitées tant de passions
[ ne soit pas a la chancellerie?
I Je vais le lire, le voici. (Vifs applaudissement:
I au centre et sur divers bancs à gauche. — Mouve
I ment proloogé).
I M. ARTHUB GROUSSIER : Est-ce l'original ?
M. EHILS FABitE : Vous avi Z eu raison de dir<
I que la magistrature est gangrenée I
I H. LÉON FERMER (isèréi : De qui le tenez
I vous ?
j M. AUGUSTE BOUGE : Ce n’est pas la question.
M TII. LAMAS : E fin, est ce l’original?
i M. LOUIS BARTHOU : Je vais tout dire, Mes
I sieurs. J’étais assu e, par cotte déclaration, de
I provoquer ce que le Journal officiel appellera des
I mouvements divers. Je m'étais promis de faire
I cette déclaration, m iis en môme temps, je m’ôtai»
| promis â moi-môme d'attendre I! fin de ces mou
| ve »ents pour fournir à la Chambre les explica-
I lions auxquelles e le a droit. On me dit : « Est-ce
I l’orig nai ? et de qui le ten. z-vous? »
I Messieurs, s’il s'agissait d’un document adminis-
I tratif ou judiciaire, d’un rapport envoyé ofiicieUe-
I ment à M. le garde des sceaux, enregistré à la
I chancellerie...
I M FRAIAKLIN BOUILLOV : Distinguo ! Distin
i guo 1 (Mouvem pis divers.)
M. LOUIS BARIHOU : M. Franklin-Bouillon, je
I ne distingue pas, je précisé. Si vraiment il s’étaii
| agi d un rapport envoyé par M le procureur gené-
I ral au garde des sceaux, il aurait dû rester a la
I chancellerie ; mais le document, le proces-verbal.
I a été produit dans les conditions suivantes II a
été remis, pour le renseigner sur les faits, à mon
prédécesseur M. B iand. ministre de la justice, et
M. Briand, quand je l ai remplacé... (Mouvements
divers.)
11 est de l’intérêt de tout le monde d’écouter. Il
est d’autant plus de l’intérêt de tout le monde
d’écouter...
Au centre : Oui I parlez I
M. LOUIS BVRTHOU : ...que je ne donne pas
à la Coani re 1 impression d’éluder mes resp nsa-
bilites ; je crois que j’y vais... (Applaudissements
au centre et sur divers bancs), je crois que j’y
vis, quels que soient les. applaudissements ou
les murmures, avec assez de »eltetô et de f an-
chise pour que tout le monde m’écoute. (Nou-
veaux applaudissements sur les mêmes bancs.)
M. BOUGE : C’est une diversion I
M. LUUI» BVRTHOU ; M. Briand m’a remis un
document. J ai esumé — a tort ou à raison, la
Chamore appréciera — que ce procès-verbal n’é-
tant pas un document administratif ou judiciaire,
n’élani pas uu rapport, je ne pouvais pas me prê-
ter à ce jeu qui aurait consisté a ie mire passer
de main en main, de ministre de la justice a mi-
nistre de ia justice, (nouvemems divers | Je l’ai
gardé ; je me sais refusé à d’autres communies
lions. Ab! Messieurs, si j’étais mis en cause h
l’occa-ion de certaines campagnes, je ferais appel
aux souvenirs personnels de M. le président du
Conseil et je lui demanderais si, sur le désir qu’il I
m’a personuellemr-ut exprimé, je ne suis pas in- I
lervenu pour empêcher dt-s campagnes qui au- I
raient pu sortir du d imaino de la politique inté- I
ri-ure et provoquer des consêqu' nues fâcheuses. I
(Très bien ! très bien ! au centre et sur divers)
bancs. — Mouvements divers.) C’est par dignité I
que j’ai gardé le suence.
St. Louis Barthou donne ensuite lecture du docu• I
ment que mus avons publié hier, puis il continue : I
Je sais, messieurs, quels sont les ressentiments
auxquels je me suis exposé en apportant à la tri- |
bune cette contribution a une q lestion débattue ;
mais, messieurs, j'ai une certitude, c’est d’avoir
■parlé sans passion... (Exclamations A l’extrô -e I
gauche et sur divers bancs a gauche. — Applaii- I
dissements au centre, S droite et sur divers autres I
bancs à gauche.)
si COMPÈKOMOREL. — Vous avez donné le
spactacle d’une belle liquidation morale d’un ré- I
gime. Anplaudissernents â l’extrême gauche.)
M. LOUIS BVRTHOU.— ...sans haine, et d'avoir I
suoslitué des affirmations à des insinuations ; I
mais j’ai tenu à dire dès le début, et je liens a ré- .
peler, que ce procès-verbal est un acte unilatéral, I
qui ne comporte pas de preuves
M THALAMIS —Alors, votre conscience ne
vous reproche lien ? . ,
M. MARCEL SEM»AT. — Si ce procès-verbal est
vra , M Bidault de l'Isie a menti.
M. LOUIS BDTfl»o : Il appartient à la Cham-
bre, le cas échéant, de les établir. I
Quant a moi, messieurs, quoi qu’il advienne et I
quelles que soient les conséquences personnelles i
ou politiques qu’on attache a mon .intervention, i
je suis assuré que depuis vingt-cinq ans que je (
suis dans celte Assemblée, je n'ai jamais mieux
fait mon devoir. (Vifs applaudissements sur divers i
t bancs à gaucho, au centre et i droite. — Bruit t
I l’extrême gauche et à gauche).
I ai. G VSTON OOUMERGUE, président du 'cônséil'x
I Be procureur vénérai a fourni ses explications
I vous la forme do la note que vient de lire M Bar-
thou. (Applaudissements A gaucho). Celte o..t&
I >i. Barthou l’a gardée par devers lui. Quel était la
l caractère de cette noie ? Etait ce un papier non
I administratif remis a titre personnel au garde des
sceaux ? S’il en était ainsi, pourquoi M. Briand
a t il pris la précaution, au départ du ministère
de 1* rem ttre devant témoins A son successeur
M Barthou ? (Vifs applaudissements A gauche. —
Interruptions a droite).
M. BOVUVEFOUS : Vous savie* donc tout ? (An-
plaudissemenu au centre). ' r
M LE PRÉSIDENT : Voulez-vous empCcber le
df'ba’ de se poursuivre librement ?
M. LE PRÉSIDENT DU CONSEIL : Si M. Briand I
fait cette remise a son successeur, c’est pares
qu il a considéré très certainement que celte nota
n avait pas le caractère d’un papier personnel
émis A un particulier. (Applaudissemenu argau-
che> et A l’extrême gauche).
G’était un i.ocument judiciaire d’autant plus im-
portant qu’une Commission d’enquête siégeait A
ce moment -ppelée a faire la lumière. (Applaudis-
sements sur les mêmes bancs). Ce document,
ceux qui ie détenaient devaient le remetlrè â la
Commission. (Vils applaudissements A gauche et à
■' • vrè.me gauche. — Interruptions au centre et à
droite).
. I Ainsi pendant deux ans, plus de souci de jus-
I lice; mais un jour arrive au pouvoir un minis-
I 1ère q ii a le tort d'être trop à gauche fApplau iis-
5 i sements A l’extréme-gauche) et de vouloir réaliser
I les réformes démocratiques et sociales... (Nou-
. veaux applaudissements. — Interruptions au
I centre et a gauche)... que d’autres se contentent
I de promettre, et alors ces documents on les col-
I porte, on s’en sert pour discréditer les hommes
. I qui sont au pouvoir. CVst une arme po ilique
, I avec laquelle on veut poignarder. Sans doute, M.
| Barthou a dit que ce document était unilatéral :
, I mais il y a d’autres documents. Je veux vous
, I donner la lecture d’un témoignage produit devant
| la commission d’enquôle.
Déposition de M Bidault de liste
1 I Séance du 20 mars 1912. nprès-m'di. — Audi-
I dit ion de U. Bidault de. l’Isie, président do la
chambre des appels correctionnels.
» M. LE PRÉSIDENT : Nous vous serions obli-
I gés de vouloir bien nous dire dans quelles condi-
I dons une remise de l’affaire Rochelle, dont U
I nous a é é parlé, a été accordée ?
» M. BIDAULT DE L’ISLE : Je suis un peu étoff»
I né d’ôire appelé ici comme magistrat. Je suis
I venu par déférence pour la Commission, d’au-
I tant plus que je suis encore appelé a juger A nous
I veau dans l'affaire Rochelte J ai éerit A M* Mau-
| rice Bernar : « Il faudra faire un effort pottr
| » plaider l’affaire. » Quelques jours après je re-
I çois une seconde lettre de M* Maurice Bernard,
I me disant : « Je comp e que vous reviendrez sur
I » votre décision, parce que véritablement je suis
j » malade et incapable de plaider l’affaire. »
» Je consultai alors me» collègues et leur de-
I mandai ce qu’ils en pensa ent. Ils me répondi-
| rent que Cela n’avait pas d’inconvénient, que nous
| ne pouvions p is refuser une remise A un avocat,
| ceia ns se fait jamais.
I » Je suis allé de mon propre mouvement — je
I tiens à le dire — chez M. le procureur général, et
| jo lui ai demandé ce qu’il pensait de la situation,
I 11 me dit : « Vous avez pris votre décision, je n’y‘
I » vois pas d'inconvénient ; faites ce que vous
J » voudrez. » J’ai écrit alors à M- Mau>ice Bernard^
I « Dev nt votre insistance et par courtoisie, jtf
I » vous accorde la remise. » Dans tous les cas, je
I puis affirmer de la façon la plus formelle que la
I question politique n’a joué pour nous aucun rôleu
» LE PRÉSIDENT : Le païquet ne vous a pas
fait part, A tiire d’impressions, de considérations
extérieures ?
» M. BIDAULT DE LTSLE ; Le parquet ne m’a
absolument rien dit. J’ai pensé qu’il était convena-
ble du ma part d informer M. le procureur géné-
ral de la décision que nous avions l’intention de
prendre au sujet de là suite A donner A la demm-
de de M* Maurice Bernard. J’ai demmdés'il voyait
un inconvénient A ce que nous lui répondions
ainsi ; il m’a dit qu’il n en voyait aucun.
» M. MAKCEL HIB ÈRE : Voire entretien avec
M le procureur gênerai a-t il été la cause détermi-
nante de votre décision do remise ?
» M BIDIULT DE LTSLE : Non. j’étais venu la
trouver avec l’intention de me montrer courtois
vis-à-vis de M' Maurice Bernard.
» M. im.miF.it : je voudrais préciser un point
qui me par it le plus important. M. le président
ue la Chambre des appels correctionnels estime-t-
il qu’au point de vue de la prescipiion, la remise
pût avoir une importance quelconque ?
» M. BIDAULT DE L ISLE : Aucune, et je vous
assure que-nous ne nous sommes nullement
préoccupés de la question de prescription.
» M MARCEL RIVIÈRE : D’une part, voua pou-
vez affi'mer que Votre entretien avec le procu-
reur général n’a nullement été la cause détermi-
nante de votre décision, et d’autre pari vous
estimez que vous avez donné un rang de priorité
A l’alïure Rochette et que vous avez fait toat ce
que vous pouviez pour la faire venir le plus rapi-
dement possible ?
» M. BIDAULT DE L’ISLE : Parfaitement, Je
vous assure qu’en mon Ame et conscience, je ns
vois rien qui soit incorrect dans ce que nous
avons fait »
M. Doumergoe termine : « Messieurs, j’ai la ;
vous jugerez. »...
M. MONIS, ministre de la marine : Je dois A
l’intervention de M. Birlhou d’avoir entendu pour
la première fois le texte du document dont U
avait été si souvent question, mais que je n’a-
vais jamais pu atteindre. (Mouvements divers à
droite).
Ce document a été qualifié par M. Barthou lui-
même de document unilatéral, incapable d'appor-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.24%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.24%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172078v/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172078v/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172078v/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172078v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172078v