Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-03-14
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 mars 1914 14 mars 1914
Description : 1914/03/14 (A34,N11908). 1914/03/14 (A34,N11908).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172073z
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
54” AfliiCé w* H,908 » (€5 Fages; S Cenlimfes — EDITION RU MATIN — § Mimes (€3 Pages) Samedi A4 Mars 1914
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O. RANDOLET
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Le rfaVf3, Ja Seine-Inférieure, l’Eure, AE so 0 Fr * s I
l’Oise et lâ ■Somme :i
On s’abonne également, SANS FRAIS, dantiiXgJes Bureaux de Poste de France
ÜHEBE lira
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
3SAEETA.US:
> LONDRES, 13 Mars, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSR BAISSE
COVUE
Comptant.. calme *63 2/6 -/- 5/-
8 mois 1 *63 12/6 -/- B/-
ETAIN
Comptant.. * 172 12/6 fi/6 -/-
g mois ferme £ 174 io/- g/-
FER
Comptantcaima .*50/4 y2 -/- i ^ fl
S mois.... ) * 51/- -/- i % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 13 mars 1414.
NEW-YORK, 13 MARS
Cotons t mars, hausse 18 points ; mai,
hausse 9 points ; juillet, hausse 6 points ;
octobre, hausse 3 points. — Très soutenu.
Cotés a baisse 19 à 24 points.
NEW-YORK, 13 MARS
t. H ton c. mentir
Cuivre Standard disp. 13 62 13 62
— avril 13 62 13 62
JLBfcMfclgftiuate Coi»*.. 73 7/8 73.3/8
for 45 —■ 15 —
CHICAGO, 13 MARS
'G. DU .OUR C. PRBCBD
Blé sur...... Mai 93 3/8 93 1 8
— Juillet.... 88 1/4 88 1 8
Maïs sur Mai 67 1/2 66 7 8
— Juillet.... 67 1/8 66 t/î
.Saindoux sur. Mai 10 87 10 77
— Juillet....) 11 05 10 97
■< ■- ■ - ■ - 1 — — 1 —
COMITÉ CENTRAL DES ARMATEURS
Le Conseil de direction du Comité central
Ûes armateurs de France a procédé hier à
l'élection de son bureau pour 1914.
M. Charles houx, président sortant, a été
réélu par acclamations.
Parmi les autres membres du bureau, ont
été élus : trésoriers, MM. GOdchaux du Havre,
et L. Bocquet de Rouen.
Le Conseil a ensuite examiné diverses
«questions.
11 a notamment décidé de faire nne dé-
marche auprès du sous-secrétaire d’Etat à la
marine, pour appeler son attention sur la
gravité des mesures projetées par la Com-
mission interministérielle chargée de la re-
tonte des textes régissant le contrat d'enga-
gement des gens de mer dont certaines dis-
positions auraient 4e très graves conséquen-
ces sur l’armement, au double point de vue
de la discipline à bord et des charges maté-
rielles.
BANQUET DE LA
LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT
Hier soir, au banquet de la Ligue de i'En-
seignement, M. Viviani, ministre de l'ins-
truction publique, a prononcé un discours
dans lequel il a fait L’nistorique du clérica-
lisme à travers les divers régimes.
« Les destinées du cléricalisme, a-t-il dit,
sont irréconciliables avec celles de la démo-
cratie, avec celtes d'aucun régime. Le cléri-
calisme pe peut vivre en paix qu’à la condi-
tion de substituer à la rivalité sa supré-
matie.
» A l'heure présente, le combat continue ;
il est redoutable.
» Des écoles privées ont été fondées,
moins pour qu’On y distribue l’enseigne-
ment que pour briser i’école laïque dont les
maîtres admirables sont injuries, les mé-
thodes dénigrées, les livres dénoncés. »
M. Viviani déclare que le gouvernement ne
dénonce pas la croyance, mais l’exploitation
de la croyance qui est le cléricalisme.
Il ne peut accepter qu’un antre gouverne-
ment s’installe au coeur de son régime pour
Te ruiner.
Le cléricalisme est devenu un centre de
formidable activité et d’attraction auprès
duquel se sont venus grouper tous les égoïs-
mes, tous les privilèges, toutes les réactions
pour réconforter lenrs forces précaires au
contact d’une force pins durable.
M. Viviani a fait appel à tous les fils de la
Révolution pour élever autour de la Répu-
blique laïque et sociale un indestructible
rempart.
VOTES DE NOS SÉNATEURS
Scrutin sur l’amendement Henri Michel :
Tons les sénateurs de la Seine-Inférieure
pnt volé contre.
VOTES DE NOS DÉPUTÉS
Scrutin sur l’ordre du jour pur et simple ;
M. Bureau était absent par congé.
MM. Ancel, de Bagueux, Peyroux, de Po-
msreu Ont voté contre.
Les autres députés ont voté pour,
DE FRANCE EN CORSE EN AÉROPLANE
AJACCIO. — Au cours de son voyage en
aéroplane de Saint-Raphaël en Corse, le lieu-
tenant de vaisseau Destré s’est foulé le poi-
gnet à la suite d’une fausse manoeuvre à la
hauteur des îles Sanguinaires.
L’appareil a eu plusieurs pannes de mo-
teur.
Un punch d’honnenr a été offert par le
commandant de la marine à Ajaccio.
IA POPULATION FRANÇAISE AU MAROC.
1 Suivant la France Militaire, la population
«française au Maroc qui s’élevait au 1er janvier»
11911, à 5,370 personnes, atteignait au 1er jan-
vier 1914, 26,085 personnes.
Cette progression est le plus remarquable
Sque relate i histoire coloniale de France,
L’ÉTAT DE SANTÉ DU COLONEL
DE WINTERFELD
TOULOUSE. — Le colonel de Winterfeld pa-
raissant presquo rétabli, avait été autorisé
ces jours derniers, par les médecins, à se
lever.
Le malade ayant abusé de ses forces en se
promenant dans sa chambre, son état s’est
subitement aggravé, et le docteur Roy, ap-
pelé, a dû procéder à nne nouvelle opéra-
tion, qui a réussi.
M. Doumergue, président du Conseil, a té-
légraphié à Mme de Winterfeld pour lui ex-
primer ses voeux de prompt rétablissement
du colonel.
CONDAMNATION D’UN SOLDAT
CHALONS-SUR-MARNE. — Le conseil de guer-
re vient de condamner à trois mois de
prison, nn adepte de l’Adveniisme, nommé
Joseph-Charles Aimé, appartenant à la classe
1913, du recrutement de Paris, qui refusa, le
samedi 10 janvier dernier, de descendre
au rassemblement, sous prétexte que sa
religion ~ qui compte soixante-dix adhé-
rents t loi interdit de travailler le samedi.
UN CADAVRE MYSTÉRIEUX
VERSAILLES.— On a découvert hier dans le
puits d’une maison abandonnée à Chatet le
cadavre d’un homme dont la mort remonte-
rait à trois aus.
Le Parquet de Versailles a ouvert une en-
quête.
L’ASSASSINAT DE M. CADIOU
BREST. — Un ami de la famille Cadiou ha-
bitant Lambezeliec avait signale au Parquet
que quelques jours après la disparition du
directeur de l’usine, il avait vu une personne
de l’entourage de l’ingénieur Pierre jeter un
objet par la fenêtre de la maison de l’ingé-
nieur.
L’instruction pensant que ce pouvait être
le revolver et ne voulant négliger aucun dé-
tail, a chargé le commissaire de la brigade
mobile Lecoz d’effectuer des recherches à
l’pndroit indiqué.
Sept ouvriers de la marine ont été reqnis à
cet effet et ont fouillé pendant tonte la jour-
née d’hier le ruisseau vaseux qui borde la
maison de l’ingénieur, mais ces recherches
n’ont donné aucun résultat.
LA CRISE MINISTÉRIELLE EN ITALIE
ROUE. — Le roi a offert officiellement à M.
Sonnino le mandat de constituer le nouveau
cabinet, mais M. Sonnino à décliné cette
offre.
Nouvelles Politiques
M. Caillaux et le « Figaro »
Le Figaro a publié hier nne lettre intime,
écrite par M. Caillaux le 5 juillet 1901, au re-
tour d’une séance à la Chambre, et dont
voici le texte :
Malgré toute ma bonne volonté, il m’a été im-
possible de t’écrire hier. J’ai dû, en effet, subir
deux séances écrasantes à la Chambre, l’une le
matin & 9 heures, qui a fini & midi, l’autre à deux
^heures, dont je ne viens de sortir qu’à 8 heures,
harassé.
J’ai d’ailleurs remporté un très beau succès :
J ai écrasé l’impôt sur le revenu en ayant l’air de
le défendre, je me suis fait acclamer par le centre
et par la droite et je n’ai pas trop mécontenté la
gauche. Je suis arrivé à donner un coup de barre
a droite qui était indispensable.
Aujourd’hui j’ai eu encore une séance ce malin
à la Chambre qui ne s’est terminée qu’à une heure
moins.le quart.
Me voilà au Sénat oû je vais faire voter la loi
sur les contributions directes ; et, ce soir sans
doute, la session sera close. Je serai harassé, «
abruti, presque malade, mais j’aurai rendu un vrai
service au pays.
M. Calmette met en regard de cette lettre
les campagnes menées ultérieurement par M.
Caillaux en favenr de l’impôt sur le revenu
tant à la Chambre qu’au Sénat et ce discours
que ie ministre des finances adressait tout
récemment à ses électeurs de Mamers :
Aujourd’hui, comme hier, jomme demain, j’au-
rai la légitime fierté de dire à mes électeurs que,
tel ils m’ont élu, tel ils me retrouvent.
Ma politique de 1914 est la suite logique de celle
que je pratiquais dès ma législature aux côtés de
Waldeck-Rousseau (1899-1902), dans lesrangs du
grand parti républicain réformateur dont je ne
cesserai de me réclamer.
Le Figaro publie également le fac-similé de
la photographie que M. Caillaux adresse à
chacun des électeurs de son arrondissement
et qui porte ces mots écrits de sa main :
« Avec l’assurance de l’intérêt qu’il porte
à chacun de ses électeurs et du plaisir qu’il
aura toujours à leur rendre service. »
Sf
' Se Si
Au sujet de cet article, le ministère des fi-
nances communique la note suivante :
Le Figaro, continuant sa campagne personnelle
contre M. Caillaux, publie une lettre que le minis-
tre des finances aurait écrite en 1901, il y a treize
ans, a une amie.
Cette lettre, dont la portée ne peut être com-
plètement appréciée, du moment ou elle est iso-
lée de toute une correspondance, du resté intime,
se réfère à un incident survenu à cette époque, à
la Chambre des députés, où cert&ius hommes po-
litiques cherchèrent à renverser le ministère
Wahleck-Rousseau en demandant le remplace-
ment immédiat-et intégral des quatre contribu-
tions directes par un impôt global sur le revenu.
M. Caillaux, qui n’a jamais accepté la subslitu-
tio n de l’impôt global aux quatre contributions,
qui jugeait impossible, irréalisable, sans prépara-
tion et sans délai, comme il n’a cessé de le dire,
une telle transformation, qui enfin apercevait
clairement l’opération politique projetée, combat-
tit énergiquement, en plein accord avec le prési-
dent du Conseil, l’impôt sur le - revenu présenté
sous cetle forme.
II fut soutenu par M. Ribol, mais II eut comme
adversaire les mêmes hommes politiques qui, au-
jourd’hui, s’élèvent contre les réformes méthodi-
ques, mesurées, longuem ent préparées, qu’il dé-
fend.
Au surplus, le ministre des finances s’est,
à plusieurs reprises, et tout récemment en-
core à la tribune au Sénat, expliqué sur cet
incident. Il serait aisé de relever dans la vie
politique des hommes que prétend soutenir le
Figar.o des évolulions en la même matière et en
beaucoup d’autres, et qui ne pourraient s’exp li-
quer aussi simplement.
Mais ce sont là des procédés de polémique qui
peuvent convenir à M. Calmette, mais dont il est
préférable de lui laisser la spécialité ; M. Caillaux
ne s’y attachera pas plus qu'il ne s’est soucié, de-
puis quelques semaines, de répondre par un dô-
: menti quotidien à de quotidiennes calomnies.
Ajoutons, dit le Temps, qne d’après nos
renseignements, la personne à laquelle M.
Caillaux écrivait la lettre du 5 juillet 1901
proteste contre nne publication à laquelle
.plie est Tout A Sût étraaeèr^
ELECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL DU 4““ CANTON
Scrutin du Dimanche 15 Mars 1914
UNION DES GAUCHES DES 6 CANTONS DU HAVRE
(Sections du 4» Canton et de Graville-Sainte-Honorine)
G DEBREUILLE
Ancien Conseiller Municipal de Graville
Membre de la Commission Sanitaire de l’Arrondissement du Havre.
CANDIDAT RÉPUBLICAIN DE GAUCHE
APPEL t.
au Devoir Civique
ÉLECTEURS DU 4* CANTON !
la campagne électorale est maintenant terminée.
Eo situation est nette et elaire t
Etes-vous socialistes unifiés ? — Voulez-vous le collectivisme révolutionnaire êt
antimilitariste ? — Voulez-vous un élu qui d’un-jour à l’autre quittera notre région où
il n’est que de passage ? —Vous voterez pour le citoyen Lartigue.
Voulez-vous que notre 4e canton reste eu proie aux agitations stériles, aux que-
relles peisonuelles, au désordre et au gâchis ? Voulez-vous des promesses toujours
répétées et jamais tenues ? —. Voulez-vous encore du charlatanisme politique et encore
de la courtisanerie électorale ? ■— Vous aurez à. choisir entre MM. Raymond Fauvel et
Ch. Déliot.
Voulez-vous au contraire, vous les Travailleurs, un mandataire laborieux et
consciencieux qui par son passé sans reproche soit vraiment digne de votre confiance ?
Voulez-vous, vous les Républicains, être représentés par un Démocrate sin-
cère et désintéressé qui, issu du peuple, est toujours resté, sans arrière pensée d'arri-
visme, sans ambition personnelle, avee le peuple et pour le peuple ?
Voulez-vous, vous les Patriotes, faire triompher un candidat qui a’hésitepas
à placer catégoriquement au-dessus de toute préoccupation électorale, l’intérêt supérieur
de notre défense nationale ?
Votez alors pour le citoyen G. DEBREUILLE,
Entre la démagogie qui pérore et la démocratie qui veut travailler, il
faut opter. Il n’est plus permis de s’abstenir.
S’abstenir, ce serait abandonner définitivement notre Canton à la politique de
personnes et de coteries, à la politique de divisions et de discorde t
S’abstenir, ce serait se faire le complice de politiciens de carrière toujours prêts
à subordonner nos intérêts vitaux à leurs intérêts électoraux !
S’abstenir, ce serait trahir son devoir civique 1
. Vous n’hésiterez pas, citoyens.
Vous fet*ez votre devoir.
Sans défaillance, vous irez tous au scrutin pour faire triompher
dès le 1er tour, la candidature nettement républicaine et franchement
démocratique du Citoyen
G. DEBREUILLE
Vive lâ République! Vire le 4e Canton t
L’UNION DES GAUCHES
(Sections du 4« Canton et de Graville-Sainte-Honorine)
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(SB NOIRS CORRESPONDANT PARTICULUR)
Paris, 13 mars.
Le débat snr la loi de; cadres, qui s’est dé-
roulé hier devant la Chambre, a notable-
ment allégé la discussion générale du budget,
de la guerre.
La question du service de trois ans ayant'
été soulevée — et résolue — à cette occasion,
il n’y avait plus à revenir.
Seul, M. Vaillant, dont la ténacité confine
à l’entêtement, s’est évertué à démontrer que
la prolongation de la durée du service mili-
taire avait été funeste de toutes les manières,
au point de vue de la santé des troupes, par-
ticulièrement, et ce fut l’cccasion pour le
rapporteur, M. Bénazet, de défendre, en
quelques phrases tort applaudies, la loi de
trois ans, a laquelle, a-t-il dit, ses partisans.
ne laisseront pas toucher.
Quant au ministre de la guerre, il n’est in-
tervenu dans la discussion générale que
pour répondre aux observations présentées
par les autres orateurs et qui, toutes, por-
taient sur des points particuliers.
L’après-midi on a discuté, ou plutôt com-
mencé à discuter les chapitres. Dans cette
seconde partie du débat, il n’y a guère à si-
gnaler que le vote relatif à la solde des géné-
raux et des colonels et ie rejet de l’amende-
ment Colliard, qui proposait d’exempter
d’ane période de réserve les hommes de la
classe 1910 qui ont été maintenus provisoi-
rement sous les drapeaux.
Détail curieux, cet amendement fut com-
battu par M. Jaurès, oui, par M. Jaurès, dont
l’intervention inattendue contribua pour
beaucoup au rejet de L’amendement.
Eu fin de séance, M. Delahaye a développé
sa motion visant le rôle de M. Caillaux et ae
M. Monis dans l’affaire Rochette.
Dès qu’il apparut à la tribune, les députés
qui flânaient dans les couloirs s'empressè-
rent de rentrer en séance et M. Doumergue,
qui arrivait da Sénat, vint s'asseoir, ainsi’
que M. Monis, au banc du Gouvernement.
M. Delahaye développa sa motion avec son
habituelle âpreté de langage et la droite le
^soutint V'isoare'iseiaeuL'. mais, au centre, v
on restait plus circonspect, et M. Doumer-
gue, à qui cette attitude réservée n’avait pas
échappé, eu profita pour s’engager à fond,
déclarant que la campagne de diffamation
menée contre ses collaborateurs n’était, en
réalité, qu’ane campagne politique destinée
à empêcher le Cabinet d’accomplir son oeu-
vre démocratique et que, si la motion Dela-
| haye était votée, il ne resterait pas une mi-
« nate au pouvoir.
Cette aeciaration du président du Conseil
1 ne produisit pas précisément l’effet que ce-
lui-ci en attendait. M. Doumergue n’avait
- pas toujours été très heureux dans le choix
d de ses expressions et, lorsqu’il regagna son
banc, les bravos ne furent pas très nom-
breux. C’est alors que M. Jaurès intervint,
. M. Jaurès que, de divers côtés, on accueillit
par les cris : Terre-Neuve t Terre-Neuve !...
ce qualificatif, dont le leader socialiste se
montra offusqué, était cependant mérité. M.
Jaurès, en effet, venait, en sa qualité d’aa-
cien président de la Commission d’enquête
Rochette, au secours du cabinet, de ce cabi-
net dont il s’est constitué le protecteur, on
pourrait même dire le patron.
Ce secours n’a pas été inutile et finale-
ment, après qu’on eut beaucoup crié, l’or-
dre du jour pur et simple sur lequel M.
Doumergue avait posé la question de con-
fiance fut voté à une forte majorité.
Quant à la motion Frayssinet concernant
les incompatibilités qui étaient venues se
greffer sur celles de M. Delahaye, elle re-
viendra mardi.
Pendant ce temps, se livrait, au Sénat, la
bataille sur l'impôt de la rente. Celte bataille,
dans laquelle M. Caillaux était battu d’a-
vance, n en lût pas moins très ardente.
Tout d’abord, le rapporteur, M. Aimond,
vint combattre, avec des arguments d’une
incontestable puissance, les conceptions fis-
cales de M. Caillaux et celui-ci ayant répli-
qué, après une intervention négligeable deM.
Goirand.
M. Ribot vint, dans un admirable discours,
donner le coup de grâce au ministre des fi-
nances et lui faire toucher les deux épaules.
Au vote l’amendement Michel, que M.
Caillaux avait fait sien, mais sur lequel il s’é-
tait bien gardé de poser la question de por-
tefeuilie, fût rejeté par 20 voix de majorité
et un certain nombre d’abstentions. Mainte-
nant, que va fairela Chambre, que va dire,
que va exiger M. Jaurès î
. L H, l[
i
L'Actualité Pfiotogrâpini/Jts
■ " 1 ■— ——
AU; MUSÉUM D HIST01RE NATURELLE
Ptioto Petit Bavrt Cliché Petit Havre
Un Nouveau Groupe de la Galerie des Mammifères
SENAT
Séance du 13 Mars
La séance est ouverte à S h. 1/2, H. DUBOST
préside.
Le Sénat prend en considération la proposition
de Ui de M. Cornet, tendant à reviser la loi du 20
juillet 1895 sur les caisses d’épargne. Il adopte le
projet de loi étendant le régime de la loi du 19
juillet 1890 aux viandes de boucheries frigorifiées
d’origine et de provenance tunisiennes.
L’Impôt sur la Rente
Puis il reprend la discussion du projet d’impôt
sur le revenu.
H. AIMOND a la parole.
La commission a été très surprise, dit-il, du dé-
pôt de l’amendement Henri Michel qui constitue
.la quatrième modalité proposée par ie gouverne-
ment pour l’imposition de la reste, Celte pluralité
de systèmes prouva la complication de la ques-
tion et la difficulté d’une solution. La commission
avait repoussé, à l’unanimité, le principe même
de l’imposition de la rente, abstraction faite des
modalités. Au début de la semaine dernière, elle
fut saisie du texte des nouvelles propositions' de
M. le ministre des finances pour le titre II du pro-
jet.
La Commission n’est pas hostile à la taxation
des rentiers, à l’impôt général, mais elle est hos-
tile à la taxation de la rente, à l’impôt spécial sur
le revenu des valeurs mobilières, du moins en ce
qui concerne la rente émise
Elle considère que la liberté du Parlement doit
être entièrement réservée en ce qui concerne les
rentés futures. Pour les rentes émises, nous es-
timons qu’il y a de la part de l’Etat engagement
pris de ne pas les imposer. La loi de vendémiaire
an VI exempte le tiers consolidé de toute retenue
présente ou future. Que signifie ce mot « rete-
nue »? Il a été défini en 1790 par le député La-
venne et aussi dans un rapport de Roederer.
La retenue, c’est l’imposition de3 rentes ; la ré-
duction e’est, au contraire, ie retranchement
d’une part du capital.
Au fond la question juridique est secondaire.
Ce qu’il faut savoir, c’est si, depuis un siècle, le
public n’a pas toujours considéré que l’Etat s’é-
tait engagé à ne jamais imposer ses rentes ?
Le rapporteur indique les raisons d’ordre politi-
que et fiscal qui s’opposent à l’impôt sur la rente.
M. AIMOND conclut ainsi :
II nous faut donc défendre noire véritable trésor
de guerre. L’heure est-elle propice pour y porter
la main ? Nous avons tous en ce moment une an-
goisse profonde. Oserez-vous porter le trouble
parmi les milliers de petits porteurs de la rente ?
Noire trésor de guerre est dans le bas de laine.
C’est notre ressource ultime ; n’y - portez pas la
main ; vous mettriez peut-être en périi la patrie
elle-même.
Après des observations de M. Goiran et de nou-
velles déclarations de M. Caillaux, M. Ribot a la
parole pour combattre l’impôt sur la rente.
Arrivons aux réalités, dit-il. Renonçons aux
formules sonores et vides. Nous devons élever
nos courages à la hauteur de la situation. Il faut
dire la vérité à ce pays et ce pas trop regarder
les circonscriptions.
Le crédit de ce pays est fondé sur le respect
des engagements.
Je suis d’accord avec vous pour frapper tous
les revenus et atteindre la rente comme toutes
les autres ressources dans l’impôt complémen-
taire.
L’impôt sur les successions que paie la rente,
c’est un impôt global.
Mais l’Etat s’est engagé à ne pas prélever d’im-
pôts sur ie coupon de la rente. C’est à lu cons-
cience publique que je m’adresse.
M. le ministre hésite d’ailleurs sur ce point, ses
variations en sont la preuve. Il n’est pas sûr de
lui même.
si. DOUMERGUE, président du Conseil : Nous
sommés sûrs de nous-mêmes, mais nous ne som-
mes pas sûrs de la bonne volonté do tous ceux
qui nous la promettent en paroles.
L’Etat n’abdique pas sa souveraineté en pre-
nant comme contractant un engagement qu’il doit
tenir.
Pour l’avenir, nous sommes libres. Pour le
passé nous sommes liés.
La question au fond est politique : le besoin le
plus pressant de l’heure est de donner confiance
au pays.
Celui-ci supporte allègrement les charges qui
lui incombent, mais ce qui l’inquiète, c’est qu'il
craint des procédés de taxation contre lesquels il
s’élève.
Voyez l’inquiétude qui s’empare de la petite
bourgeoisie,des petits commerçants et industriels,
des meilleurs défenseurs de la République, il
faut savoir compter avec les habitudes, les préfé-
rences, même les préjugés du pays. M. Caillaux
l’a dit lui-même.
On ne peut pas dire que nous n’ayons pins à
emprunter, les émissions qu’oa fera, on les pis-
céradans cetle clientèle restée fidèle jusqu’à pré-
sent au Trésor français, mais qui commence à
être ébranlée.
H y a beaucoup de maisons françaises où l’on
trouve des titres de rente sur l’Etat.
Tous ces porteurs ont vécu sur l’idée que la
rente ne serait jamais frappée. Us ont été déjà
trappés par la baisse.
C’est le moment que l’on choisirait pour ébran-
ler la confiance. Nous allons à une crise. Les
porteurs ont fait confiance à l’Etat. Ils sont prêts
> continuer, à condition qu’ils soient persuadés
que l’Etat tiendra ses engagements.
Le Sénat ne doit pas subordonner sa décision à
les considérations électorales. C’est là sa raison»
l’être.
La crise financière est grave, elle n’est pas au--
dessus de nosforces. Une crise morale serait en-
core plus dangereuse.
La çonûaace, une fois ébranlée, il faudrait do
longues années pour la rétablir. Méditez ces pa-
roles.
si. LE RAPPORTEUR demande au Sénat de se
prononcer immédiatement sur l'amendement de
M. Henri Michel cl pour cela de réserver les trois
premiers paragraphes de l’article 31, cet amende-
ment constituant uq paragraphe 4.
si. LE MINISTRE : Pourquoi ce pas voter tout
de suite sur ies 3 premiers paragraphes s’ils ne
sont pas contestés ?
M. LE RAPPORTEUR : La Commission propose
de remplacer au début de l’article les mots « sur
le revenu des capitaux mobiliers » par les mots
« sur le revenu des valeurs mobilières »
En effet, elle demande au Sénat de ne compren-
dre dans l'article 31 que ies valeurs mobilières.
M. LE MINISTRE : Le texte imprimé de ia Com-
mission porte l’inscription « impôt sur le revenu
des capitaux mobiliers. »
J’accepte cette rédaction.
M. TOUR ON : Il faut réserver le premier alinéa
parce que suivant qc ■ "on se bornera.ou nom à
frapper les valeurs mobilières,il faudra dire : l'im-
pôt sur le revenu des valeurs mobilières, ou l’im-
pôt sur le revenu des capitaux mobiliers.
M. LE MINISTRE : Le vote de ce premier ali-
néa ne crée pas de préjugés sur la solution en ce
qui concerne les revenus que la Commission a
disjoints.
Les trois premiers paragraphes de l’article 31
sont adoptés.
L’amendement de M. Michel (imposition de la
rente) est mis aux voix.
Le scrutin donne lieu à pointage.
La séance est suspendue à 5 h. 50.
Après pointage, l’amendement Michel est re-
poussé par 146 voix contre 126 et 7 abstentions.
Un nouvel amendement de M. MICHEL est ren-
voyé à la Commission.
La suite du débat est renvoyée à lundi.
La séance est levée à S h. 33.
Séance lundi, à 2 h. 30.
CHAMBRE DES DÉPUTES
Séances du 13 mars
(Séance du matin)
Le Budget de ia Guerre
La Chambre a commencé hier matin la discus-
sion du budget de la guerre, M. DRON, vice-pré-
dent, présidait.
Un Incident
De vifs incidents ont marqué cette séance, où
M. PAUL BÉNAZET, rapporteur du budget de ia
guerre, a marque ia nécessité de la loi de trois
ans ) les socialistes unifiés ont, par leurs violen-
tes interruptions, essayé d’étouffer sa parole.
Voici cet incident qui a fait, pour ainsi dire, le
centre de la discussion:
LE RAPPORTEUR : Au moment ou nous abor-
dons le premier budget de la loi de trois ans,
vous ne trouverez pas surprenant qu’en mon nom
personnel, j’apporte ici quelques observations au
sujet de certaines critiques qui m’ont été adres-
sées hier. Après avoir entendu M. Jaurès et M.
Thalamus, la Chambre ne s’étonnera pas que je
m’adresse à certains radicaux et que je leur de-
mande pourquoi ils continuent à s épier le doute
dans un pays qui a si magnifiquement accepté, au
printemps dernier, un sacrifice considéré comme
indispensable par 360 députés, dont ISO inscrits à
gauche, et par la presque unanimité des républi-
cains du Sénat'.
M. AUGAGVEUR : Vous avez bien besoin d’actes
de foi pour ie croire t
LE RAPPORTEUR : Que les socialistes unifiés
poursuivent leur campagne. Il n’y a rien de sur-
prenant. Personne n’ignore qu’ils ont un idéal en-
tièrement différent du nôtre sur la question de la
nation armée et des sacrifices à faire pour ia dé-
fense nationale.
M. DEDOUCE : C’est la vraie tradition républi-
caine t
LE RAPPORTEUR : N’oublions pas que partisans
et adversaires de ia loi de trois ans ont étêd’ae-
cord polir le service de trente mois, et par consé-
quent ceux-là sont mal venus de dire aujourd’hui
que le supplément d'effectifs que le Parlement a
volé est une causa de faiblesse, de morbidité et
d’infériorité, puisque eux-mêmes étaient d’aVis da
nous accorder ce supplément d’effectifs d’avril à
novembre.
M. BETOULLE : Ne vous occupez donc pas da
ce que nous pensons t
LE RAPPORTEUR : Si nous n’avions pas modi-
fié la loi de recrulemeut, nous n’aurions à i’üeure
actuelle, que 5 <5,000 hommes de serv ce armé à
opposer aux 9ü0,000 hommes de l’armée alle-
mande. (Bruit).
Voix diverses à droite et au centre" : On empê-
che l'orateur de parler.
SI LE PRÉSIDENT : Au moment où l’orateur
interprète le vote de ses collègues, il est naturel
que ceux-ci sc fassent entendre.
si. LE RAPPORTEUR : C’est mon droit d’inter-
préter le vote de ceux qui, comme rnoi, ont voté
la loi de trois au3. (Applaudissements à droite, au
centre et sur divers Dancs à gauche. — Vives in-
terruptions sur ies autres bancs.)
M. CUASSAING : Vous n’avez que le droit de
parler comme rapporteur du budget de la guerre.
M. DES LYONS : Vous êtes l’interprète des sen-
timents du gouvernement et de la Commission.
(Applaudissements à droite, au centre et sur di-
vers bancs à gauche. — Interruptions à l'extrême
gauche et à gauche.)
M. DEDOUCE. — Nous n’avons de leçons de pa-
triotisme à recevoir de personne I (Applaudisse-
ments à l’extrême gauche et à gauche.]
si. GILLSTTE-ARIMONDY : Nous demandons
que l’orateur soit rappelé a la question.
M. DES LYONS : nous demandons formellement
le renvoi à deux heures et demie pour que le
rapporteur puisse se faire entendre.
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
>/-) à M. O. RANDOLET
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Le Petit Havre
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RÉDACTION
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
85, Rue Fontenelle, 35
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ANNONCES »
AU HAVRE...ïi BUREAU DU JOURNAL, 112, bouH de Strasoourg. |
f L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est u
A PARIS ? seule chargée de recevoir les Annonces pour 1
( le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales jj
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois UN A» j
Le rfaVf3, Ja Seine-Inférieure, l’Eure, AE so 0 Fr * s I
l’Oise et lâ ■Somme :i
On s’abonne également, SANS FRAIS, dantiiXgJes Bureaux de Poste de France
ÜHEBE lira
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
3SAEETA.US:
> LONDRES, 13 Mars, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSR BAISSE
COVUE
Comptant.. calme *63 2/6 -/- 5/-
8 mois 1 *63 12/6 -/- B/-
ETAIN
Comptant.. * 172 12/6 fi/6 -/-
g mois ferme £ 174 io/- g/-
FER
Comptantcaima .*50/4 y2 -/- i ^ fl
S mois.... ) * 51/- -/- i % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 13 mars 1414.
NEW-YORK, 13 MARS
Cotons t mars, hausse 18 points ; mai,
hausse 9 points ; juillet, hausse 6 points ;
octobre, hausse 3 points. — Très soutenu.
Cotés a baisse 19 à 24 points.
NEW-YORK, 13 MARS
t. H ton c. mentir
Cuivre Standard disp. 13 62 13 62
— avril 13 62 13 62
JLBfcMfclgftiuate Coi»*.. 73 7/8 73.3/8
for 45 —■ 15 —
CHICAGO, 13 MARS
'G. DU .OUR C. PRBCBD
Blé sur...... Mai 93 3/8 93 1 8
— Juillet.... 88 1/4 88 1 8
Maïs sur Mai 67 1/2 66 7 8
— Juillet.... 67 1/8 66 t/î
.Saindoux sur. Mai 10 87 10 77
— Juillet....) 11 05 10 97
■< ■- ■ - ■ - 1 — — 1 —
COMITÉ CENTRAL DES ARMATEURS
Le Conseil de direction du Comité central
Ûes armateurs de France a procédé hier à
l'élection de son bureau pour 1914.
M. Charles houx, président sortant, a été
réélu par acclamations.
Parmi les autres membres du bureau, ont
été élus : trésoriers, MM. GOdchaux du Havre,
et L. Bocquet de Rouen.
Le Conseil a ensuite examiné diverses
«questions.
11 a notamment décidé de faire nne dé-
marche auprès du sous-secrétaire d’Etat à la
marine, pour appeler son attention sur la
gravité des mesures projetées par la Com-
mission interministérielle chargée de la re-
tonte des textes régissant le contrat d'enga-
gement des gens de mer dont certaines dis-
positions auraient 4e très graves conséquen-
ces sur l’armement, au double point de vue
de la discipline à bord et des charges maté-
rielles.
BANQUET DE LA
LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT
Hier soir, au banquet de la Ligue de i'En-
seignement, M. Viviani, ministre de l'ins-
truction publique, a prononcé un discours
dans lequel il a fait L’nistorique du clérica-
lisme à travers les divers régimes.
« Les destinées du cléricalisme, a-t-il dit,
sont irréconciliables avec celles de la démo-
cratie, avec celtes d'aucun régime. Le cléri-
calisme pe peut vivre en paix qu’à la condi-
tion de substituer à la rivalité sa supré-
matie.
» A l'heure présente, le combat continue ;
il est redoutable.
» Des écoles privées ont été fondées,
moins pour qu’On y distribue l’enseigne-
ment que pour briser i’école laïque dont les
maîtres admirables sont injuries, les mé-
thodes dénigrées, les livres dénoncés. »
M. Viviani déclare que le gouvernement ne
dénonce pas la croyance, mais l’exploitation
de la croyance qui est le cléricalisme.
Il ne peut accepter qu’un antre gouverne-
ment s’installe au coeur de son régime pour
Te ruiner.
Le cléricalisme est devenu un centre de
formidable activité et d’attraction auprès
duquel se sont venus grouper tous les égoïs-
mes, tous les privilèges, toutes les réactions
pour réconforter lenrs forces précaires au
contact d’une force pins durable.
M. Viviani a fait appel à tous les fils de la
Révolution pour élever autour de la Répu-
blique laïque et sociale un indestructible
rempart.
VOTES DE NOS SÉNATEURS
Scrutin sur l’amendement Henri Michel :
Tons les sénateurs de la Seine-Inférieure
pnt volé contre.
VOTES DE NOS DÉPUTÉS
Scrutin sur l’ordre du jour pur et simple ;
M. Bureau était absent par congé.
MM. Ancel, de Bagueux, Peyroux, de Po-
msreu Ont voté contre.
Les autres députés ont voté pour,
DE FRANCE EN CORSE EN AÉROPLANE
AJACCIO. — Au cours de son voyage en
aéroplane de Saint-Raphaël en Corse, le lieu-
tenant de vaisseau Destré s’est foulé le poi-
gnet à la suite d’une fausse manoeuvre à la
hauteur des îles Sanguinaires.
L’appareil a eu plusieurs pannes de mo-
teur.
Un punch d’honnenr a été offert par le
commandant de la marine à Ajaccio.
IA POPULATION FRANÇAISE AU MAROC.
1 Suivant la France Militaire, la population
«française au Maroc qui s’élevait au 1er janvier»
11911, à 5,370 personnes, atteignait au 1er jan-
vier 1914, 26,085 personnes.
Cette progression est le plus remarquable
Sque relate i histoire coloniale de France,
L’ÉTAT DE SANTÉ DU COLONEL
DE WINTERFELD
TOULOUSE. — Le colonel de Winterfeld pa-
raissant presquo rétabli, avait été autorisé
ces jours derniers, par les médecins, à se
lever.
Le malade ayant abusé de ses forces en se
promenant dans sa chambre, son état s’est
subitement aggravé, et le docteur Roy, ap-
pelé, a dû procéder à nne nouvelle opéra-
tion, qui a réussi.
M. Doumergue, président du Conseil, a té-
légraphié à Mme de Winterfeld pour lui ex-
primer ses voeux de prompt rétablissement
du colonel.
CONDAMNATION D’UN SOLDAT
CHALONS-SUR-MARNE. — Le conseil de guer-
re vient de condamner à trois mois de
prison, nn adepte de l’Adveniisme, nommé
Joseph-Charles Aimé, appartenant à la classe
1913, du recrutement de Paris, qui refusa, le
samedi 10 janvier dernier, de descendre
au rassemblement, sous prétexte que sa
religion ~ qui compte soixante-dix adhé-
rents t loi interdit de travailler le samedi.
UN CADAVRE MYSTÉRIEUX
VERSAILLES.— On a découvert hier dans le
puits d’une maison abandonnée à Chatet le
cadavre d’un homme dont la mort remonte-
rait à trois aus.
Le Parquet de Versailles a ouvert une en-
quête.
L’ASSASSINAT DE M. CADIOU
BREST. — Un ami de la famille Cadiou ha-
bitant Lambezeliec avait signale au Parquet
que quelques jours après la disparition du
directeur de l’usine, il avait vu une personne
de l’entourage de l’ingénieur Pierre jeter un
objet par la fenêtre de la maison de l’ingé-
nieur.
L’instruction pensant que ce pouvait être
le revolver et ne voulant négliger aucun dé-
tail, a chargé le commissaire de la brigade
mobile Lecoz d’effectuer des recherches à
l’pndroit indiqué.
Sept ouvriers de la marine ont été reqnis à
cet effet et ont fouillé pendant tonte la jour-
née d’hier le ruisseau vaseux qui borde la
maison de l’ingénieur, mais ces recherches
n’ont donné aucun résultat.
LA CRISE MINISTÉRIELLE EN ITALIE
ROUE. — Le roi a offert officiellement à M.
Sonnino le mandat de constituer le nouveau
cabinet, mais M. Sonnino à décliné cette
offre.
Nouvelles Politiques
M. Caillaux et le « Figaro »
Le Figaro a publié hier nne lettre intime,
écrite par M. Caillaux le 5 juillet 1901, au re-
tour d’une séance à la Chambre, et dont
voici le texte :
Malgré toute ma bonne volonté, il m’a été im-
possible de t’écrire hier. J’ai dû, en effet, subir
deux séances écrasantes à la Chambre, l’une le
matin & 9 heures, qui a fini & midi, l’autre à deux
^heures, dont je ne viens de sortir qu’à 8 heures,
harassé.
J’ai d’ailleurs remporté un très beau succès :
J ai écrasé l’impôt sur le revenu en ayant l’air de
le défendre, je me suis fait acclamer par le centre
et par la droite et je n’ai pas trop mécontenté la
gauche. Je suis arrivé à donner un coup de barre
a droite qui était indispensable.
Aujourd’hui j’ai eu encore une séance ce malin
à la Chambre qui ne s’est terminée qu’à une heure
moins.le quart.
Me voilà au Sénat oû je vais faire voter la loi
sur les contributions directes ; et, ce soir sans
doute, la session sera close. Je serai harassé, «
abruti, presque malade, mais j’aurai rendu un vrai
service au pays.
M. Calmette met en regard de cette lettre
les campagnes menées ultérieurement par M.
Caillaux en favenr de l’impôt sur le revenu
tant à la Chambre qu’au Sénat et ce discours
que ie ministre des finances adressait tout
récemment à ses électeurs de Mamers :
Aujourd’hui, comme hier, jomme demain, j’au-
rai la légitime fierté de dire à mes électeurs que,
tel ils m’ont élu, tel ils me retrouvent.
Ma politique de 1914 est la suite logique de celle
que je pratiquais dès ma législature aux côtés de
Waldeck-Rousseau (1899-1902), dans lesrangs du
grand parti républicain réformateur dont je ne
cesserai de me réclamer.
Le Figaro publie également le fac-similé de
la photographie que M. Caillaux adresse à
chacun des électeurs de son arrondissement
et qui porte ces mots écrits de sa main :
« Avec l’assurance de l’intérêt qu’il porte
à chacun de ses électeurs et du plaisir qu’il
aura toujours à leur rendre service. »
Sf
' Se Si
Au sujet de cet article, le ministère des fi-
nances communique la note suivante :
Le Figaro, continuant sa campagne personnelle
contre M. Caillaux, publie une lettre que le minis-
tre des finances aurait écrite en 1901, il y a treize
ans, a une amie.
Cette lettre, dont la portée ne peut être com-
plètement appréciée, du moment ou elle est iso-
lée de toute une correspondance, du resté intime,
se réfère à un incident survenu à cette époque, à
la Chambre des députés, où cert&ius hommes po-
litiques cherchèrent à renverser le ministère
Wahleck-Rousseau en demandant le remplace-
ment immédiat-et intégral des quatre contribu-
tions directes par un impôt global sur le revenu.
M. Caillaux, qui n’a jamais accepté la subslitu-
tio n de l’impôt global aux quatre contributions,
qui jugeait impossible, irréalisable, sans prépara-
tion et sans délai, comme il n’a cessé de le dire,
une telle transformation, qui enfin apercevait
clairement l’opération politique projetée, combat-
tit énergiquement, en plein accord avec le prési-
dent du Conseil, l’impôt sur le - revenu présenté
sous cetle forme.
II fut soutenu par M. Ribol, mais II eut comme
adversaire les mêmes hommes politiques qui, au-
jourd’hui, s’élèvent contre les réformes méthodi-
ques, mesurées, longuem ent préparées, qu’il dé-
fend.
Au surplus, le ministre des finances s’est,
à plusieurs reprises, et tout récemment en-
core à la tribune au Sénat, expliqué sur cet
incident. Il serait aisé de relever dans la vie
politique des hommes que prétend soutenir le
Figar.o des évolulions en la même matière et en
beaucoup d’autres, et qui ne pourraient s’exp li-
quer aussi simplement.
Mais ce sont là des procédés de polémique qui
peuvent convenir à M. Calmette, mais dont il est
préférable de lui laisser la spécialité ; M. Caillaux
ne s’y attachera pas plus qu'il ne s’est soucié, de-
puis quelques semaines, de répondre par un dô-
: menti quotidien à de quotidiennes calomnies.
Ajoutons, dit le Temps, qne d’après nos
renseignements, la personne à laquelle M.
Caillaux écrivait la lettre du 5 juillet 1901
proteste contre nne publication à laquelle
.plie est Tout A Sût étraaeèr^
ELECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL DU 4““ CANTON
Scrutin du Dimanche 15 Mars 1914
UNION DES GAUCHES DES 6 CANTONS DU HAVRE
(Sections du 4» Canton et de Graville-Sainte-Honorine)
G DEBREUILLE
Ancien Conseiller Municipal de Graville
Membre de la Commission Sanitaire de l’Arrondissement du Havre.
CANDIDAT RÉPUBLICAIN DE GAUCHE
APPEL t.
au Devoir Civique
ÉLECTEURS DU 4* CANTON !
la campagne électorale est maintenant terminée.
Eo situation est nette et elaire t
Etes-vous socialistes unifiés ? — Voulez-vous le collectivisme révolutionnaire êt
antimilitariste ? — Voulez-vous un élu qui d’un-jour à l’autre quittera notre région où
il n’est que de passage ? —Vous voterez pour le citoyen Lartigue.
Voulez-vous que notre 4e canton reste eu proie aux agitations stériles, aux que-
relles peisonuelles, au désordre et au gâchis ? Voulez-vous des promesses toujours
répétées et jamais tenues ? —. Voulez-vous encore du charlatanisme politique et encore
de la courtisanerie électorale ? ■— Vous aurez à. choisir entre MM. Raymond Fauvel et
Ch. Déliot.
Voulez-vous au contraire, vous les Travailleurs, un mandataire laborieux et
consciencieux qui par son passé sans reproche soit vraiment digne de votre confiance ?
Voulez-vous, vous les Républicains, être représentés par un Démocrate sin-
cère et désintéressé qui, issu du peuple, est toujours resté, sans arrière pensée d'arri-
visme, sans ambition personnelle, avee le peuple et pour le peuple ?
Voulez-vous, vous les Patriotes, faire triompher un candidat qui a’hésitepas
à placer catégoriquement au-dessus de toute préoccupation électorale, l’intérêt supérieur
de notre défense nationale ?
Votez alors pour le citoyen G. DEBREUILLE,
Entre la démagogie qui pérore et la démocratie qui veut travailler, il
faut opter. Il n’est plus permis de s’abstenir.
S’abstenir, ce serait abandonner définitivement notre Canton à la politique de
personnes et de coteries, à la politique de divisions et de discorde t
S’abstenir, ce serait se faire le complice de politiciens de carrière toujours prêts
à subordonner nos intérêts vitaux à leurs intérêts électoraux !
S’abstenir, ce serait trahir son devoir civique 1
. Vous n’hésiterez pas, citoyens.
Vous fet*ez votre devoir.
Sans défaillance, vous irez tous au scrutin pour faire triompher
dès le 1er tour, la candidature nettement républicaine et franchement
démocratique du Citoyen
G. DEBREUILLE
Vive lâ République! Vire le 4e Canton t
L’UNION DES GAUCHES
(Sections du 4« Canton et de Graville-Sainte-Honorine)
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(SB NOIRS CORRESPONDANT PARTICULUR)
Paris, 13 mars.
Le débat snr la loi de; cadres, qui s’est dé-
roulé hier devant la Chambre, a notable-
ment allégé la discussion générale du budget,
de la guerre.
La question du service de trois ans ayant'
été soulevée — et résolue — à cette occasion,
il n’y avait plus à revenir.
Seul, M. Vaillant, dont la ténacité confine
à l’entêtement, s’est évertué à démontrer que
la prolongation de la durée du service mili-
taire avait été funeste de toutes les manières,
au point de vue de la santé des troupes, par-
ticulièrement, et ce fut l’cccasion pour le
rapporteur, M. Bénazet, de défendre, en
quelques phrases tort applaudies, la loi de
trois ans, a laquelle, a-t-il dit, ses partisans.
ne laisseront pas toucher.
Quant au ministre de la guerre, il n’est in-
tervenu dans la discussion générale que
pour répondre aux observations présentées
par les autres orateurs et qui, toutes, por-
taient sur des points particuliers.
L’après-midi on a discuté, ou plutôt com-
mencé à discuter les chapitres. Dans cette
seconde partie du débat, il n’y a guère à si-
gnaler que le vote relatif à la solde des géné-
raux et des colonels et ie rejet de l’amende-
ment Colliard, qui proposait d’exempter
d’ane période de réserve les hommes de la
classe 1910 qui ont été maintenus provisoi-
rement sous les drapeaux.
Détail curieux, cet amendement fut com-
battu par M. Jaurès, oui, par M. Jaurès, dont
l’intervention inattendue contribua pour
beaucoup au rejet de L’amendement.
Eu fin de séance, M. Delahaye a développé
sa motion visant le rôle de M. Caillaux et ae
M. Monis dans l’affaire Rochette.
Dès qu’il apparut à la tribune, les députés
qui flânaient dans les couloirs s'empressè-
rent de rentrer en séance et M. Doumergue,
qui arrivait da Sénat, vint s'asseoir, ainsi’
que M. Monis, au banc du Gouvernement.
M. Delahaye développa sa motion avec son
habituelle âpreté de langage et la droite le
^soutint V'isoare'iseiaeuL'. mais, au centre, v
on restait plus circonspect, et M. Doumer-
gue, à qui cette attitude réservée n’avait pas
échappé, eu profita pour s’engager à fond,
déclarant que la campagne de diffamation
menée contre ses collaborateurs n’était, en
réalité, qu’ane campagne politique destinée
à empêcher le Cabinet d’accomplir son oeu-
vre démocratique et que, si la motion Dela-
| haye était votée, il ne resterait pas une mi-
« nate au pouvoir.
Cette aeciaration du président du Conseil
1 ne produisit pas précisément l’effet que ce-
lui-ci en attendait. M. Doumergue n’avait
- pas toujours été très heureux dans le choix
d de ses expressions et, lorsqu’il regagna son
banc, les bravos ne furent pas très nom-
breux. C’est alors que M. Jaurès intervint,
. M. Jaurès que, de divers côtés, on accueillit
par les cris : Terre-Neuve t Terre-Neuve !...
ce qualificatif, dont le leader socialiste se
montra offusqué, était cependant mérité. M.
Jaurès, en effet, venait, en sa qualité d’aa-
cien président de la Commission d’enquête
Rochette, au secours du cabinet, de ce cabi-
net dont il s’est constitué le protecteur, on
pourrait même dire le patron.
Ce secours n’a pas été inutile et finale-
ment, après qu’on eut beaucoup crié, l’or-
dre du jour pur et simple sur lequel M.
Doumergue avait posé la question de con-
fiance fut voté à une forte majorité.
Quant à la motion Frayssinet concernant
les incompatibilités qui étaient venues se
greffer sur celles de M. Delahaye, elle re-
viendra mardi.
Pendant ce temps, se livrait, au Sénat, la
bataille sur l'impôt de la rente. Celte bataille,
dans laquelle M. Caillaux était battu d’a-
vance, n en lût pas moins très ardente.
Tout d’abord, le rapporteur, M. Aimond,
vint combattre, avec des arguments d’une
incontestable puissance, les conceptions fis-
cales de M. Caillaux et celui-ci ayant répli-
qué, après une intervention négligeable deM.
Goirand.
M. Ribot vint, dans un admirable discours,
donner le coup de grâce au ministre des fi-
nances et lui faire toucher les deux épaules.
Au vote l’amendement Michel, que M.
Caillaux avait fait sien, mais sur lequel il s’é-
tait bien gardé de poser la question de por-
tefeuilie, fût rejeté par 20 voix de majorité
et un certain nombre d’abstentions. Mainte-
nant, que va fairela Chambre, que va dire,
que va exiger M. Jaurès î
. L H, l[
i
L'Actualité Pfiotogrâpini/Jts
■ " 1 ■— ——
AU; MUSÉUM D HIST01RE NATURELLE
Ptioto Petit Bavrt Cliché Petit Havre
Un Nouveau Groupe de la Galerie des Mammifères
SENAT
Séance du 13 Mars
La séance est ouverte à S h. 1/2, H. DUBOST
préside.
Le Sénat prend en considération la proposition
de Ui de M. Cornet, tendant à reviser la loi du 20
juillet 1895 sur les caisses d’épargne. Il adopte le
projet de loi étendant le régime de la loi du 19
juillet 1890 aux viandes de boucheries frigorifiées
d’origine et de provenance tunisiennes.
L’Impôt sur la Rente
Puis il reprend la discussion du projet d’impôt
sur le revenu.
H. AIMOND a la parole.
La commission a été très surprise, dit-il, du dé-
pôt de l’amendement Henri Michel qui constitue
.la quatrième modalité proposée par ie gouverne-
ment pour l’imposition de la reste, Celte pluralité
de systèmes prouva la complication de la ques-
tion et la difficulté d’une solution. La commission
avait repoussé, à l’unanimité, le principe même
de l’imposition de la rente, abstraction faite des
modalités. Au début de la semaine dernière, elle
fut saisie du texte des nouvelles propositions' de
M. le ministre des finances pour le titre II du pro-
jet.
La Commission n’est pas hostile à la taxation
des rentiers, à l’impôt général, mais elle est hos-
tile à la taxation de la rente, à l’impôt spécial sur
le revenu des valeurs mobilières, du moins en ce
qui concerne la rente émise
Elle considère que la liberté du Parlement doit
être entièrement réservée en ce qui concerne les
rentés futures. Pour les rentes émises, nous es-
timons qu’il y a de la part de l’Etat engagement
pris de ne pas les imposer. La loi de vendémiaire
an VI exempte le tiers consolidé de toute retenue
présente ou future. Que signifie ce mot « rete-
nue »? Il a été défini en 1790 par le député La-
venne et aussi dans un rapport de Roederer.
La retenue, c’est l’imposition de3 rentes ; la ré-
duction e’est, au contraire, ie retranchement
d’une part du capital.
Au fond la question juridique est secondaire.
Ce qu’il faut savoir, c’est si, depuis un siècle, le
public n’a pas toujours considéré que l’Etat s’é-
tait engagé à ne jamais imposer ses rentes ?
Le rapporteur indique les raisons d’ordre politi-
que et fiscal qui s’opposent à l’impôt sur la rente.
M. AIMOND conclut ainsi :
II nous faut donc défendre noire véritable trésor
de guerre. L’heure est-elle propice pour y porter
la main ? Nous avons tous en ce moment une an-
goisse profonde. Oserez-vous porter le trouble
parmi les milliers de petits porteurs de la rente ?
Noire trésor de guerre est dans le bas de laine.
C’est notre ressource ultime ; n’y - portez pas la
main ; vous mettriez peut-être en périi la patrie
elle-même.
Après des observations de M. Goiran et de nou-
velles déclarations de M. Caillaux, M. Ribot a la
parole pour combattre l’impôt sur la rente.
Arrivons aux réalités, dit-il. Renonçons aux
formules sonores et vides. Nous devons élever
nos courages à la hauteur de la situation. Il faut
dire la vérité à ce pays et ce pas trop regarder
les circonscriptions.
Le crédit de ce pays est fondé sur le respect
des engagements.
Je suis d’accord avec vous pour frapper tous
les revenus et atteindre la rente comme toutes
les autres ressources dans l’impôt complémen-
taire.
L’impôt sur les successions que paie la rente,
c’est un impôt global.
Mais l’Etat s’est engagé à ne pas prélever d’im-
pôts sur ie coupon de la rente. C’est à lu cons-
cience publique que je m’adresse.
M. le ministre hésite d’ailleurs sur ce point, ses
variations en sont la preuve. Il n’est pas sûr de
lui même.
si. DOUMERGUE, président du Conseil : Nous
sommés sûrs de nous-mêmes, mais nous ne som-
mes pas sûrs de la bonne volonté do tous ceux
qui nous la promettent en paroles.
L’Etat n’abdique pas sa souveraineté en pre-
nant comme contractant un engagement qu’il doit
tenir.
Pour l’avenir, nous sommes libres. Pour le
passé nous sommes liés.
La question au fond est politique : le besoin le
plus pressant de l’heure est de donner confiance
au pays.
Celui-ci supporte allègrement les charges qui
lui incombent, mais ce qui l’inquiète, c’est qu'il
craint des procédés de taxation contre lesquels il
s’élève.
Voyez l’inquiétude qui s’empare de la petite
bourgeoisie,des petits commerçants et industriels,
des meilleurs défenseurs de la République, il
faut savoir compter avec les habitudes, les préfé-
rences, même les préjugés du pays. M. Caillaux
l’a dit lui-même.
On ne peut pas dire que nous n’ayons pins à
emprunter, les émissions qu’oa fera, on les pis-
céradans cetle clientèle restée fidèle jusqu’à pré-
sent au Trésor français, mais qui commence à
être ébranlée.
H y a beaucoup de maisons françaises où l’on
trouve des titres de rente sur l’Etat.
Tous ces porteurs ont vécu sur l’idée que la
rente ne serait jamais frappée. Us ont été déjà
trappés par la baisse.
C’est le moment que l’on choisirait pour ébran-
ler la confiance. Nous allons à une crise. Les
porteurs ont fait confiance à l’Etat. Ils sont prêts
> continuer, à condition qu’ils soient persuadés
que l’Etat tiendra ses engagements.
Le Sénat ne doit pas subordonner sa décision à
les considérations électorales. C’est là sa raison»
l’être.
La crise financière est grave, elle n’est pas au--
dessus de nosforces. Une crise morale serait en-
core plus dangereuse.
La çonûaace, une fois ébranlée, il faudrait do
longues années pour la rétablir. Méditez ces pa-
roles.
si. LE RAPPORTEUR demande au Sénat de se
prononcer immédiatement sur l'amendement de
M. Henri Michel cl pour cela de réserver les trois
premiers paragraphes de l’article 31, cet amende-
ment constituant uq paragraphe 4.
si. LE MINISTRE : Pourquoi ce pas voter tout
de suite sur ies 3 premiers paragraphes s’ils ne
sont pas contestés ?
M. LE RAPPORTEUR : La Commission propose
de remplacer au début de l’article les mots « sur
le revenu des capitaux mobiliers » par les mots
« sur le revenu des valeurs mobilières »
En effet, elle demande au Sénat de ne compren-
dre dans l'article 31 que ies valeurs mobilières.
M. LE MINISTRE : Le texte imprimé de ia Com-
mission porte l’inscription « impôt sur le revenu
des capitaux mobiliers. »
J’accepte cette rédaction.
M. TOUR ON : Il faut réserver le premier alinéa
parce que suivant qc ■ "on se bornera.ou nom à
frapper les valeurs mobilières,il faudra dire : l'im-
pôt sur le revenu des valeurs mobilières, ou l’im-
pôt sur le revenu des capitaux mobiliers.
M. LE MINISTRE : Le vote de ce premier ali-
néa ne crée pas de préjugés sur la solution en ce
qui concerne les revenus que la Commission a
disjoints.
Les trois premiers paragraphes de l’article 31
sont adoptés.
L’amendement de M. Michel (imposition de la
rente) est mis aux voix.
Le scrutin donne lieu à pointage.
La séance est suspendue à 5 h. 50.
Après pointage, l’amendement Michel est re-
poussé par 146 voix contre 126 et 7 abstentions.
Un nouvel amendement de M. MICHEL est ren-
voyé à la Commission.
La suite du débat est renvoyée à lundi.
La séance est levée à S h. 33.
Séance lundi, à 2 h. 30.
CHAMBRE DES DÉPUTES
Séances du 13 mars
(Séance du matin)
Le Budget de ia Guerre
La Chambre a commencé hier matin la discus-
sion du budget de la guerre, M. DRON, vice-pré-
dent, présidait.
Un Incident
De vifs incidents ont marqué cette séance, où
M. PAUL BÉNAZET, rapporteur du budget de ia
guerre, a marque ia nécessité de la loi de trois
ans ) les socialistes unifiés ont, par leurs violen-
tes interruptions, essayé d’étouffer sa parole.
Voici cet incident qui a fait, pour ainsi dire, le
centre de la discussion:
LE RAPPORTEUR : Au moment ou nous abor-
dons le premier budget de la loi de trois ans,
vous ne trouverez pas surprenant qu’en mon nom
personnel, j’apporte ici quelques observations au
sujet de certaines critiques qui m’ont été adres-
sées hier. Après avoir entendu M. Jaurès et M.
Thalamus, la Chambre ne s’étonnera pas que je
m’adresse à certains radicaux et que je leur de-
mande pourquoi ils continuent à s épier le doute
dans un pays qui a si magnifiquement accepté, au
printemps dernier, un sacrifice considéré comme
indispensable par 360 députés, dont ISO inscrits à
gauche, et par la presque unanimité des républi-
cains du Sénat'.
M. AUGAGVEUR : Vous avez bien besoin d’actes
de foi pour ie croire t
LE RAPPORTEUR : Que les socialistes unifiés
poursuivent leur campagne. Il n’y a rien de sur-
prenant. Personne n’ignore qu’ils ont un idéal en-
tièrement différent du nôtre sur la question de la
nation armée et des sacrifices à faire pour ia dé-
fense nationale.
M. DEDOUCE : C’est la vraie tradition républi-
caine t
LE RAPPORTEUR : N’oublions pas que partisans
et adversaires de ia loi de trois ans ont étêd’ae-
cord polir le service de trente mois, et par consé-
quent ceux-là sont mal venus de dire aujourd’hui
que le supplément d'effectifs que le Parlement a
volé est une causa de faiblesse, de morbidité et
d’infériorité, puisque eux-mêmes étaient d’aVis da
nous accorder ce supplément d’effectifs d’avril à
novembre.
M. BETOULLE : Ne vous occupez donc pas da
ce que nous pensons t
LE RAPPORTEUR : Si nous n’avions pas modi-
fié la loi de recrulemeut, nous n’aurions à i’üeure
actuelle, que 5 <5,000 hommes de serv ce armé à
opposer aux 9ü0,000 hommes de l’armée alle-
mande. (Bruit).
Voix diverses à droite et au centre" : On empê-
che l'orateur de parler.
SI LE PRÉSIDENT : Au moment où l’orateur
interprète le vote de ses collègues, il est naturel
que ceux-ci sc fassent entendre.
si. LE RAPPORTEUR : C’est mon droit d’inter-
préter le vote de ceux qui, comme rnoi, ont voté
la loi de trois au3. (Applaudissements à droite, au
centre et sur divers Dancs à gauche. — Vives in-
terruptions sur ies autres bancs.)
M. CUASSAING : Vous n’avez que le droit de
parler comme rapporteur du budget de la guerre.
M. DES LYONS : Vous êtes l’interprète des sen-
timents du gouvernement et de la Commission.
(Applaudissements à droite, au centre et sur di-
vers bancs à gauche. — Interruptions à l'extrême
gauche et à gauche.)
M. DEDOUCE. — Nous n’avons de leçons de pa-
triotisme à recevoir de personne I (Applaudisse-
ments à l’extrême gauche et à gauche.]
si. GILLSTTE-ARIMONDY : Nous demandons
que l’orateur soit rappelé a la question.
M. DES LYONS : nous demandons formellement
le renvoi à deux heures et demie pour que le
rapporteur puisse se faire entendre.
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