Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-03-05
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 mars 1914 05 mars 1914
Description : 1914/03/05 (A34,N11899). 1914/03/05 (A34,N11899).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1720640
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
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Le Petit Havre
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3SAEBTA.XJX
LONDRES, 4 Mars. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Jomptant. caijie 4 64
j mois 164 12/6 -/- 2/6
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Comptant / 1 173 7/6 2/6 -/-
3 mois calme 4178 to/- 6/- -/-
FER
Comptant.. caime * SO/4 yx -/- -/-
3 mois.... / *51/- -/- -/-
du 3 mars 1H4.
NEW-YORK, 4 MARS
Cotons t mars, baisse 1 point ; mai,
inchangé ; juillet, inchangé ; octobre, in-
changé — Soutenu.
Calés t baisse 6 à 10 points.
NKW-YORK, 4 MARS
;. m tou i. mcnuT
Cuivre Standard disp. 13 81 13 87
— avril.......... 1381 14 —
Amalaamat. Cou... 74 3/4 73 5 6
mer... 15- 15-
CHICAGO. 4 MARS
C. DC -OUR C. P R RGB D
Blé sur Mat 93 1/4 93 3 8
- ...... Juillet.... 88 3/8 88 5/8
Mais sur Mai 67 i/4 67 t 4
— Juillet.... 66 3 8 66 5 8
Saindoux sur. Mai 10 60 10 57
Juillet.... 10 80 10 77
M. POINCARÉ A L’AMBASSADE
DU JAPON
Le président de la République a assisté
hier soir à un diner offert en son honneur
par l’ambassadeur du Japon.
RI. BRIAND ET LE MINISTÈRE
Dans 18 courant' de i’aprës-midi, le bruit
se répandait dans les couloirs du Palais-
Bourbon que M Briand aurait déclaré devant
plusieurs de ses collègues qu’il était ptêt à
soutenir le Cabinet.
Après avoir déploré les divisions actuelles
du parti républicain à la veille des élections,
il aurait ajouté que ses amis ne présente-
raient pas de candidats contre les radicaux ;
il était disposé, pour arriver à une entente,
à participer à une conversation avec la délé-
gation des gauches.
M. Briand interrogé, après avoir démenti
Ces propos, a ajouté :
« Voici exactement ce qui s’est passé. Je
conversais dans les couloirs avec plusieurs
de mes collègues républicains et parmi eux
6e trouvaient des radicaux unifies. Ceux-ci
me disaient qu’il était déplorable de voir les
républicains aller à la bataille les uns con-
tre les autres et ils ajoutaient qu’il serait dé-
sirable qu'on rapprochement eût lieu. J'ai
répondu : « J’ai toujours été et je reste
partisan de l’union des républicains. Je
n’ai jamais dit autre chose dans mes dis-
cou s à la Fédération des Gauches. Je le
répète encore aujourd’hui et si des tentati-
ves de rapprochement ont lieu ce n’est pas
de notre coté que viendra l’opposition. Il y
a des républicains qui sont places entre la
Fédération des Gauches et le parti radical
unifié : ceux-là sont peut-être qualifiés pour
tenter ce rapprochement. Ils peuvent, en
effet, jouer le rôle des Sabines et peut-être
est-il possible de trouver une formule de
conciliation ? »
M. Briand a dit en terminant :
« Je n’ai pas dit autre chose et n’entends
pas qu’on me fasse dire autre chose que ce
que j’ai dit. *
L’ASSASSINAT DE M. CADIOU
BREST.— Le juge d’instruction a entendu
hiei après-midi ie brigadier de gendarmerie
de Landerneau qui,informé de la decouverte
du cadavre de M. Gadiou, dans le bois de la
Palud, arriva le premier sur les lieux.
Il a confirmé hier au juge l’attitude em-
pressée de l’ingenieur Pierre, qui l’aida à
déterrer le cadavre. 11 prit soin de laver à
grande eau la pèlerine de caoutchouc placée
sur le corps de M. Cadiou.
M. Pierre,confronte avec le témoin, n’a dé-
menti aucun fait rapporté par le brigadier
et il n’a cessé de conserver tout son calme.
LES TROIS ALLEMANDS ARRÊTÉS
M. Durand, juge d’instruction, a fait subir
hier un interrogatoire à Fredôrik Nordl et
aux deux frères Nemoender, les trois alle-
mands arrêtés.
Ils ne sont inculpés" que de mendicité,
rien jusqu’à présent n’ayant établi qu’ils
avaient cherché à faire contracter à des al-
lemands des engagements dans la légion
étrangère.
(Voir en « Nouvelles Diverses » le récit de
l’arrestation de ces trois individus).
ARRESTATION D’UNE ESPIONNE
CHERBOURG — La police spéciale vient d’ar-
rêter une jeune allemande connue sous le
nom de Eva qui cherchait la fréquentation
des marins du pi rt.
Eva avait reçu ces jours derniers dans nne
lettre, la photographie de Burgard, arrêté ré-
cemment à Toul pour espionnage et en pos-
session duquel on avait trouvé le plan d’un
Eort de la Manche, vraisemblablement Cher-
ourg.
COMMENCEMENT D’INCENDIE
A BORD D’UN CUIRASSÉ
BREST. — Hier, à l’arsenal, un pompier de
/Onue aperçut une épaisse fumée sortant du
cuirassé La-Flandre,eu construction sur cale
Le feu consumait sous i’étrave, des pa-
niers d’osier servant aux ouvriers pour trans-
porter leurs outils.
L’alarme fut aussitôt donnée et le fea ra-
pidement éteint.
. Une enauêie est ouverte. J
LES
Traoslormaiisos Mes
DE
rEBliptiOD Européenne
L’émigration européenne est un des
grands faits sociaux et politiques du XIXe
siècle. L’Europe, débordant en quelque
sorte au dehors d’elle-même, répandant sur
le monde ses hommes, ses moeurs, ses ins-
titutions, colonisant en un mot la planète,
c’est là un spectacle historique de la plus
haute portée. Or on peut commencer à se
demander si cetté émigration européenne
continuera longtemps. Il faut en tout cas
constater, dès aujourd’hui, que son carac-
tère est en train de changer du tout au
tout. La question intéresse directement le
vieux continent ét l’avenir de son hégémo-
nie mondiale ; elle intéresse indirectement
le Havre, comme grand port d’émigration
transatlantique.
Le tableau d’ensemble donnant, à trente
ans de distance, la composition de l’émigra-
tion européenne, jette un jour vif sûr la
modification toute récente de son carac-
tère (1) :
18S2 1907 1911
IÜIGKAHTS fZIGMiU tïICSAKTS
ingltei,Esssse,Iplaiîe. 279.000 395.000 441.000
Alltmagae 204.000 34.000 22.000
Eamp centrale, septeatria- *
baie et occiâentale (2). 106.000 72.000 49.000
Eerope latine (3) 112.000 597.000 500.000
Soroptorientale (4) 36.C00 soi.000 249.000
Ainsi, le mouvement d émigration se
maintient et tend même à augmenter en-
core, au moins depuis le début du siècle,
malgré un léger tassement depuis 1907 ;
mais sa composition change, et c’est là le
phénomène sur lequel il faut insister, car
ses répercussions politiques et surtout so-
ciales peuvent être immenses.
Il y a trente ans, l’Europe n’avait que
deux grands foyers d’émigration : l’Angle-
terre qui donnait 37 0/0 de l’effectif des
départs, et l’Allemagne qui la suivait de
près avec 27 0/0. La prépondérance des
pays du Nord de l’Europe dans cet exode
était énorme : 78 à 80 0/0, contre 15 0/0
atra payaiatias^ît G O/OagutulIieOT h fTEU-
rope orientale. On crut, vers cette époque,
que les Anglo-Saxons allaient inonder le
monde et le marquer pour toujours de leur
empreinte. Vue fausse évidemment et au-
jourd’hui démodée, ainsi qu’on s’en rendra
compte en analysant la situation présente.
Les chiffres de 1911 en effet font ressortir
une chute complète des effectifs de l’Eu-
rope du Nord : 39 0/0 au lieu de 78 à 80
0/0 ! Sans doute l’Angleterre continue
d’être un pays exportateur d’hommes (35 p.
0/0 de l’ensemble au lieu de 37 0/0 en
1882), mais l’Allemagne n’émigre plus
(1 0/0 au lieu de 27 0/0 il y a- trente ans).
Par contre, l’émigration latine a plus que
doublé, passant de 15 à 39 0/0 du total.
Enfin, le grand fait nouveau c’est la mise
en mouvement des masses slaves et orien-
tales vers les pays neufs : les Autrichiens,
les Russes, les Balkaniques fournissent à
l’heure actuelle 18 0/0 de l’émigration du
vieux continent.
Dans ces conditions, l’empreinte anglo-
saxonne, qu’on avait tant escomptée ou re-
doutée il y a un quart de siècle, perd évi-
demment ses chances de prépondérance.
L’Allemagne, qui a fourni un contingent
si important à l’émigration du xixe siècle,
cesse de déborder au dehors : c’étaient ses
éléments agricoles qui partaient, au temps
déjà lointain de la pauvreté allemande. Au-
jourd’hui l’Allemagne est un pays princi-
palement industriel, qui absorbe son excé-
dent d’énergie et a de qu«i l’utiliser à l’in-
térieur de ses frontières. Ajoutons que la
natalité allemande baisse rapidement et que
si le phénomène ne se fait pas encore sen-
tir, il ne peut manquer d’être fortement ap-
préciable d’ici à une trentaine d’années.
En Angleterre, la masse des départs n’a pas
encore fléchi ; cependant l’émigration irlan-
daise est à peu près tarie. Si le gouverne-
meni donne suite à ses projets de politique
agraire pour fixer sur le sol, à titre de pro-
priétaires, les fermiers d’aujourd’hui, il est
possible qu’il redonne quelque vie à l’agri-
culture ; dans ce cas, comme les naissan-
ces sont aussi en baisse chez nos voisins,
une diminution de l’émigration britannique
ne tarderait pas à se produire. Quoi qu’il en
soit, la partie ancienne et très civilisée de
l’Europe cesse ou cessera bientôt de contri-
buer largement au peuplement du monde.
Sa place est prise, à cet égard, par l’Eu-
rope latine ou plus exactement méditerra-
néenne. Sans parler de l’Espagne et du
Portugal, l’Italie reste un foyer d’émigra-
tion particulièrement intense. La pénin-
sule, en effet, malgré tant de sources de
richesse, nourrit avec peine sa population ;
elle doit importer chaque année pour plu-
sieurs centaines de millions de francs de
blé, et son industrie n’est pas encore suffi-
samment développée pour faire la balance ;
les provinces strictement agricoles.. (Véné-
tie, Sicile, Abruzzes, Piémont) laissent
(i) Ces chiffres sont empruntés à M. Pierre Le-
roy-Beaulieu, dans L’Economiste du 28 juin 1913
(le groupement seul en est un peu modifié),
IÎ) Danemark, Norvège, Suède, Suisse, Pays-Bas,
Belgique, France.
(3) Italie, Espagne, Portugal.
(M Russie. Autriche. Hongrie,
échapper annuellement des armées de ci»?
toyens. Et iijry a pas lieu de penser quê
pareille situation doive se modifier pro-
chainement. Le rayonnement de l’Europe
tend donc à se faire davantage aujourd’hui
par ses éléments méridionaux.
Pouvons-nous encore parler d’Europe et
de rayonnement européen à propos de l’é-
migration orientale ? C’est là que la ques-
tion devient un peu inquiétante pour l’a-
venir. Les Polonais, les Juifs russes, les
paysans de la Russie méridionale, les Balka-
niques de toute espèce sont sans doute eu
un sens des Européens, mais ils ne repré-
sentent que très insuffisamment notre civi-
lisation occidentale, celle qui a fait la gran-
deur et la juste,suprématie de l’ancien con-
tinent. C’est à eux cependant qu’incombe
de plus en plus la charge de représenter,
avec les Latins, ie surcroît de population
que l’Europe déverse encore sur le monde !
Ainsi l’émigration européenne, en se
modifiant, tend à se composer d’élémenfs
de moins en moins avancés comme civili-
sation. De l’Anglais ou de l’Allemand à l’I-
talien des Abruzzes la chute était déjà sen-
sible. Que dire s’il s’agit de Juifs galiciens,
de Balkaniques mai dégagés de la domina-
tion turque, ou de Russes des provinces
sud orientales qui sont presque des Asiati-
ques ? Certes, les jeunes nations-américai-
nes et notamment les Etats-Unis ont en
elles assez de vigueur et de personnalité
déjà acquise pour assimiler ces apports hé-
térogènes, mais il faut reconnaître que
l’Europe n’envoie plus guère que des émi-
grants de second ordre. Ses parties les plus
civilisées, et c’est la conséquence même
d’un excès de civilisation, ne débordent
plus d’énergies à répandre au dehors. Dans
certains pays même (et c’est notre cas), la
population raréfiée par la diminution de la
natalité ne suffit plus à la mise en valeur
du sol : il n’y a plus alors émigration mais
immigration i
En pfésence de tous ces faits, je me de-
mande parfois si l’Europe n’a pas atteint
son apogée, et si l’histoire ne marquera
pas au début du XXe siècle le premier af-
faiblissement de son influence sur le mon-
de, et pour tout dire le commencement de
sa décadence.
ANDRÉ SIEGFRIED.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
IDE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 4 mars.
Journée bien remplie, dont la première
partie a été consacrée au budget et la se-
conde à la sincérité des opérations électo-
rales.
En fait de budgets, on a voté les derniers
chapitres de la j aitice, le budget des colo-
nies tout entier et le budget annexe du che-
min de fer et du port de la Réunion. Ce der-
nier, pen important d’ailleurs, n’a soulevé
aucune objection, mais, sur les deux autres,
des observations très intéressantes ont été
présentées.
Tout d’abord, il convient de mentionner la
généreuse intervention de M. Paul Meunier
en faveur de l’infortuné Durand dont une
lacune de la législation actuelle ne permet
pas de reviser le procès.
Cette lacune, M. Jules Siegfried a tout ré-
cemment proposé de la combler en assimi-
lant, pour la procédure de révision, les con-
damnés atteints d’aliénation mentale aax
condamnés décédés. Le garde des sceaux,
dans sa réponse à M. Paul Meunier, ne s’eSt
pas prononcé formellement sur la proposi-
tion de l'honorable député du Havre, mais
la Commission de la réforme judiciaire a
promis, par l’organe de M. Pourquery de
Boisserin, de l’étudier rapidement et de la
rapporter à bref délai.
Sur le budget des colonies deux interven-
tions sont à signaler, l’une de M. Joseph
Thierry, relative an régime douanier colo-
nial, rautre, de M. Jules Siegfried, à propos
de la culture du coton dans nos possessions
africaines. Cette question du régime doua-
nier colonial, M. Joseph Thierry l’a déjà trai-
tée à diverses reprises devant la Chambre,
soit à titre personnel, soit en qualité de pré-
sident de la Commission des Douanes.
Il y est revenu aujourd'hui, avec sa hante
compétence, et si le rapporteur, M . Ceccaldi,
obs iné dans ses opinions protectionnistes, a
refusé de se rendre à l’évidence, le ministre
de colonies a promis de tenir compte des
réclamations des industriels et des commer-
çants français, dont M. Thierry s’était fait,
comme toujours, l’éloquent défenseur.
Quant à la protestation de M. Siegfried
contre la réduction considérable qu’on a
fait subir à la subvention accordée à l’Asso-
ciation cotonnière coloniale,elle a eu, égale-
ment, un heureux résultat, puisque, sur la
proposition même du ministre, le chapitre a
été réservé.
Toute la fin de la journée, nous l’avons
dit, a été consacrée a l’examen du projet
modifiant certains articles de la loi ayant
pour objet d’assnrer le secret et la liberté du
vote et la sincérité des opérations électo-
rales.
On se souvient des interminables débats
auxquels cette loi donna liea oans les deux
assemblées. Finalement, en juillet dernier,
le Sénat ayant cédé sur deux points essen-
tiels, l’isoloir et le vote sous enveloppe, la
Chambre, pour ne pas retarder, indéfini-
ment l’application de la loi, ratifia sans
changements ie texte sénatorial.
Elle reprend aujourd’hui l’article relatif
aux mandataires des candidats, qui avait
été disjoint au Luxembourg, et modifie, du
même coup,certaines dispositions jugées dé-
fectueuses. C’est ce nonveaa projet qui ve-
nait aujourd hui devant la Chambre et dont
l’examen se poursuivra demain matin.
T. H.
CSjMMBRE DES DEPUTES
Séances du 4 mars
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 heures 15,sous la pré-
sidence de M. DRON, vice-president.
Le Budget de la Justice
La Chambre continue la discussion du budget
de la justice.
Sur le chapitre 8 (cours de cassation) ai. PAUL
MEUNIUR demande au «arde des sceaux quelles
mesures U compte prendre pour donner une
solution à l’affaire Durand, dont il rappelle les
diverses phases.
Lu députe de l’Aube explique les difficultés pro-
venant du fait que Durand a été Interné comme
fou.
LE MINISTRE répond que la procédure habi-
tuelle n’est pas possible et qu’il est indispensable
de provoquer de nouveaux débats, lesquels pour-
raient avoir lieu en l’absence de Durand.
Le garde des sceaux demande a M,. Paul Meu-
nier de lui faire crédit de quelques jours. Des se-
cours seront donnés à la mère de Durand et une
solution interviendra.
M. PAUL AUUNIEK prend note des déclarations
de M. Bienvenu-Mariin et compte que réparation
sera donnée à Durand et à sa famille
Sur ie chapitre 15, M. Briquet demande que
l’assistance judiciaire soit plus largement accor-
dée*.
VLes derniers chapitres du budget, de la justice
sofif votés.
?Là Chambre examine ensuite le budget des co-
lonies.
La séance est le vée à midi 15.
(Séancç de l’après-midi).
La séance est ouverte à 2 h. 45, sons la pré-
sidence dP M. PAUL DESCHANEL, président.
m. GEORGES BERKY dépose une proposition de
loi portant que les députés nommés soit a litre
permanent, soit à titre temporaire, gouverneurs
ou résidents généraux des colonies devront, dans
les huit jours de leur nomination, donner leur
démission de députés. Il sera statué sur l’urgence
à la fin de la séance.
La Chambre adopte sans débat, ap'-ès urgence
déclarée, une proposition de M. Python modifiant
l’article 359 du Code civil sur l’adoption.
Le Budget des Colonies
L’ordre du jour appelle la suite de ia discus-
sion du budget des colonies.
M. PATURET crilique le traitement fait aux ins-
pecteurs des colonies au point de vue solde et
indemnités.
Lé rapporteur, M. CECCALDI, répond que ces
fonctionnaires ont un statut militaire qui a en-
traîné leur assimilation avec les officiers.
M. AUGAGNEUR esiioie que celle assimilation
n’a plus de raison d’être et qu’il faut réformer ie
statut en question.
M LEBRUIV, ministre des colonies : L»s lois de
U01 et de 193 i ont assimilé complètement le
corps de i’inspectioa des colonies aux corps du
contrôle de i’adminisiration de i’armôo et de la
marine. Tant que cette loi organique n’a pas élé
modifiée, elle doit recevoir son exécution. Sup-
primer ce statut, comme, le. demande M. Âuga-
gneur, aboutirait à réduire du jour au lendemain
jd’une somme Allant de 393 francs à l ,000 francs U
'solde, par exemple, d’un capitaine, nommé iospec-
! tèùr àa.oini des colonies, Il s’agit, en tout et pour
,tn;il .fl’nna yti'imo de *2:500 francs que la Com-
01 i-S ion du budget II a p >s uout; a aCü ‘ruer.
M /SUGAGIVKUU insiste pour le rejet du crédit,
M. CECCALDI, rapporteur, en réclame le main-
tien.
LE MINISTRE montre d'autre part, par des chif-
frés, lo résultat qu’entraînerait le refus du crédit.
Un capitaine ou un caef de bataillon entrant de-,
main dans le corps de l’inspection des colonies
subiraient par rapport à leur solde actuelle, une
perte de 2,000 fr. au moins.
Par 30.J voix contre2i8,ramendementestadopté.
Les chapitres 9 à 3i sont adoptés.
Au chapitre 35. M. BLUYSEN demande au mi-
nistre des colonie d’intervenir auprès de son col-
lègue des finances en faveur des travaux d’utilité
publique projetés dans l’Inde.
M LEBRUN : Quand la colonie aura fourni un
plan complet, le uiinisire l’appuiera volontiers.
Les chapitres 35 a 71 sont adoptés, à l'exception
de ceux qui ont trait à l’administration péniten-
tiaire.
Lo chapitre 12, précédemment réservé, concer-
ne les subventions a des ->ociétés et à des oeuvres
intéressant les colonies.
M. BIEGFRIED insiste, à ce pro'pos, sur la né -
cessitô d’encourager la culture du coton.
L’Angleterre dépense chaque année 850,000 fr.
en subventions aux Sociétés qui poursuivent cet
objot dans ses colonies. L’Allemagne, de son
côté, lui Consacre 180,«-00 francs. Les crédits ins-
crits à nos budgets, au lieu d'être relevés, dimi-
nuent au contraire d’année en année.
L’Association cotonnière coloniale, dont les ser-
vices sont reconnus, mérite largement les encou-
ragements de l’Etat. Elle a dépensé en dix ans
1,340,01)0francs et n’a reçu en subvention de l’Etat
que 800,0*0 francs.
DansTintérêt des colonies il importe non seu-
lement de rétablir pour i9li la subvention qu’elle
recevait, mais de la continuer dans l’avenir
En rétablissant la subvention du 13'.000 francs,
la Chambre fera oeuvre d’utilité nationale.
Le rapporteur, si. CECCALDI, combat la proposi-
tion.
It dit que la Commission a voulu réprimer
l’abus criant qui consiste a accorder une alloca-
tion de 131,COo francs à l’Association cotonnière
coloniale.
M. JULES SIEGFRIED réplique qu’il est du de-
voir de la Chauibie d'encourager l’initiative de
l’Association coloniale cotonnière etnonjpas d’en-
traver ses efforts.
iNous reviendrons du reste sur celle interven-
tion de M. Jules Siegfried, dont nous publierons
le texte in-extenso d’après le Journal o/^c el.)
M. LEBRUN, ministre des colonies, indique que
pour l’annee en cours l’Association cotonnière a
engagé certaines dépenses et que le gouverne-
ment général ne paraît pas avoir pris des disposi-
tions suffisantes pour employer les crédits qui
pourraient être disponibles.
Dans ces condilions, il propose de réserver le
ehnpitre pour faire une ventilation des crédits.
M. LE RAPPORTEUR accepte cette procédure.
M SIEUFRIRD : Le gouvtmenient général est
d’accord avec l’Associaiion coionnière et ce qu’on
peut exiger c’est que l’Association arrête ses pro-
grammes d’accord avec le gouvernement général.
M. LE RAPPORTEUR : L’Association coton-
nière est moins une société de vulgarisation
qu’une association de commerçants.
Le renvoi est ordonné.
Les derniers chapitres du budget des colonies
sont adeptes, ainsi que 1» budget du chemin de
fer et du port de la Réunion.
La Liberté et le Secret du Vote
On passe a la discussion du projet modifiant
certains articles de la loi relative au secret et à
la liberté du vote et à la sincérité des opérations
électorales.
L’article i«L qui rectifie simplement une erreur
matérielle, est adopte.'
si. COLLIARD, sur l’article 2, présente un amen-
dement portant que les listes électorales com-
prendront tous les électeurs qui ont leur domi-
cile dans la commune et y habitent depuis 6 mois
au moins.
M MASSABUAU appuie l’amendement de M.
Colliard qu'il propose de compléter par l’addition
suivante :
« Et à défaut, l’électeur sera inscrit sur les lis-
tes de la commune oji il a son domicile d’origine
ou sur les listes de la commune où il aura été na-
turalisé. »
M. s. REINACH, rapporteur, répond qu’il est dif-
ficile par ie projet de résoudre les questions de
Mu. Colliard et Massabuau, qui impliquent une
modification complète du régime actuel.
11 ajoute que les. modifies!ions ne peuvent pas
avoir effet pour les élections de demain, puisque
les listes électorales sont closes. Dans ces con-
ditions, il propose de renvoyer les êoioodements
JLift Commission. " Ni
si. ÉMILE FABRE fait observer qu’on n’a pas
examiné d’assez prés, au moment de ia discussion
de la loi, ia situation des Français A l’étranger,
dont beaucoup se voient refuser le droil de vote
alors qu'ils mont jamais cessé de payer les con-
tributions et qu’ils ont fait leur service mili-
taire.
Il présente un amendement tendant à maintenir
le droit de vota aux Français résidant à l’étranger
et immatriculés au Consulat.
M. LE RAPPORTEUR remarque que l’amende-
ment lui parait accorder aux Français, résidant à
l’étranger, un droit supérieur à celui des Français
résidant en France. .
Il propose le renvoi de l’amendement à la Com-
mission. .
Le renvoi est ordonné.
M. BONNEFOUS demande si le fait d’avoir été
inscrit pendant cinq ans à l’un quelconque des
rôles de contributions confère le vooe électoral.
M. LE RAPPORTEUR répond affiimativement.
L’article i est adopté.
M JAURÈS, à propos de l’article 3 donnant aux
candidats le droit de se faire représenter dans les
bureaux de vote par des mandataires, appelle
l’attention de la Chambre sur les inconvénients
que peut présenter la procédure du tirage au sort
quand le nombre des mandants est supérieur à
cinq.
II estime qu’on ne doit y recourir qu’après
avoir épuisé les chances d’arrangement amiable.
M. LE RAPPORTEUR répond que la Commis-
sion est disposée à donner satisfaction à M. Jau-
rès s’il présente un amendement en ce sens.
M. LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR fait obser-
ver que l’institution du mandataire peut être une
cause de perturbation pour les opérations électo-
rales et que le droit de police du président du bu-
reau de vote pourra, de ce fait, être tenu en
échec.
M. LE RAPPORTEUR insiste pour le vole de
l’article 3 que ia Loin mission considéré comme la
disposition essentielle ue la loi.
M. FRANÇOIS FOURNIER estime qu’il est indls
pensable de préciser les droits des mandataires
des candidats à l’égard des pouvoirs du président
du bureau de vote.
M. JULES ROCHE propose d’intercaler une dis-
position visant la représentation dés candidats
dans les Commissions de rec-nsement.
M. LE RAPPORTEUR : La Commission accepte
l’amendem>-nt.
Elle accepte également l’amendement de M.
Jaurès qui exprime une idée sur laquelle la Com-
mission est complètement d’accord avec lui.
Les amendements de M. Jules Roche et de M.
Jaurès sont adoptés.
L’article 3 est adopté.
M MISSABUAU propose, sur l’article 4, la sup-
pression des paragraphes 1, 2 et 4 en arguant de
la disposition qui prescrit le vole sous enve-
loppe.
M. LE MINISTRE prie la Chambre de ne pas
adopter ia disposition visant les bulletins impri-
més par l’Administration et remis par elle aux
candidats.
Celte disposition appelle des objections d’ordre
matériel.
D’autre part, fies mesures législatives ont été
prises pour réprimer la corrup ion, l'intimidation
et la menacé.
Même avec le bulletin imprimé par l’-dminis-
tration et remis par elle aux candidats, on peut
encore envisager certaines éventualités de fraude.
It paraît enfin difficile de refuser a l’élecieur ie
droit d’inscrire le nom du candidat qui a ses pré-
férences, sur du papier de son choix.
M. DUMESNIL réplique qu’on pourrait faire im-
primer le» bulletins dans chaque département et
-p-o-tw—oirmjinT ulrcuuser lpt1 *11.
Il ajoute que, pour beaucoup, la garantie essen-
tielle n’est pas dans i’isoloir, ni dans l’enveloppe,
mais dans ie bulletin.
Il demande à la Chambre d’adonter l’article 4.
MM. DE LA PORTE, DELACHENAL, CHANOT,
j auitÈs et JULES ROCHE prennent successive-
ment la parole.
M. LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR dit que IBS
suggestions diverses qui ont ete faites au cours
de la discussion soulignent les difficultés de tout
ordre que soulève la question. Il déclare qu’il y a
une impossibilité pratique à appliquer l’article 4
auquel il demande à la Chambre de renoncer.
M. LE RAPPORTEUR demande à la Chambre,
dans l’intérêt même de la loi, de prononcer la
disjonction de l’article 4.
La disjonction de l’article est prononcée.
La suite de la discussion est renvoyée à ce ma-
tin.
La séance est levée à 6 h. 10.
Nouvelles du Sénat
L’Impôt sur le Revenu
Li Commission de i’împôt sur ie revenu a
procédé hier après-midi à l'examen du pro-
jet qui loi est soumis par M. Cailiaux pour
remplacer le texte da titre 2 (valeurs mobi-
lières) élaboré par la Commission.
Le premier article de ce projet est ainsi
conçn : « L’impôt sur le revenu des capi-
taux mobiliers s’applique aux dividendes,
intérêts, arrérages et tous autres produits.
1° Des actions, parts dè fondateurs, parts
d’intérêt, commandites, obligations et em-
prunts de toute nature des sociétés et collec-
tivités françaises désignées dans i’article 1»
de la loi du 29 juin 1872 et non affranchies
de l’impôt sur ie revenu des valeurs mobi-
lières par les lois subséquentes.
2» Des actions, parts de fondateurs, parts
d'intérêt, commandites, obliga ions et em-
prunts de toute nature des sociétés, compa-
gnies, entreprises, corporations, villes, pro-
vinces étrangères, ainsi que tous autres éta-
blissements pnblics étrangers.
3° Des rentes, obligations et autres effets
publics des colonies françaises et des gou-
vernements étrangers.
4° Des créances hypothécaires privilégiées
et chirographaires, à l’exclusion de toute
opération commerciale ne présentant pas le
caractère juridique d’un prêt.
5° Des dépôts de sommes d’argent à vue
ou à échéance fixe, quel que soit le déposi-
taire et quelle que soit 1'affeciauon du dé-
pôt. ,
6e Des cautionnements en numéraire.
7o D»s rentes de toute nature, sauf celles
qui nVxcèdent pas 5,000 francs et ont un
caractère alimentaire, celles qui sont servies
parla Caisse nationale des retraites et celles
qui sont constituées par application des lois
sur les accidents du travail. »
Voici d’autre part, le texte de l’article 2 :
« Sont affranchis de l’impôt sur le re-
venu :
1° Les intérêts des sommes inscrites sur
les livrets des caisses d’épargne.
2» Les intérêts des créances hypothécaires
ou privilégiées en représentation desquelles
les sociétés ou compagnies autorisées par le
gouvernement à faire des opérations de cré-
dit foncier ont émi3 des obligations, titres
ou valeurs soumis eux-mêmes à l’impôt sur
le revenu. »
LIS AFFAIRES D’ORIENT
Le Boycottage des Grecs à Smyrno
SMYRNE. — Le boycottage contre les Grecs
a pris une grande extension en ville.
Des gardiens placés devant les boutiques
grecques empêchent la vente des marchan-
dises.
IA situation s’aggrave journellement. - v
ÉTRANGER
RUSSIE
Grève sanglante aux
établissements Poutilot
Quinze mille ouvriers des usines Poutiloi
se sont mis en grève pour protester contre
un ordre leur prescrivant de prendre part à
la célébration de. l’anniversaire de l’émanci-
pation des serfs. -
Dans l’usine pour la fabrication des tubes
de shrapnélls, un contremaître a attaqué par
derrière le capitaine de la garde von Stahl,
et l’a tué d’an coup de barre de fer à la tête.
L’assassin s’eat ensuite enfui et précipité
sous une machine électriqne, où son corps
a élé broyé.
11 s’agirait d’an acte de vengeance.
BULLETINJILITAIRE
La Commission d’En quête
Sanitaire
La sous-commission parlementaire d’hy-
giène, qui comprend MM. Doizy, Fesq, Jaain
et Lacour, est arrivée a Lyon hier matin à
huit heures et a commencé aussitôt ses opé-
rations.
Une autre sous-commission parlemen-
taire a visité différentes casernes ae Nancy:
Elle a trouvé l’etat sanitaire du 62* d’infan-
tene excellent ; au 8* d’artillerie, elle a
constate qu’il y avait pénurie d’eau pota-
ble.
Au 79e d’infanterie, les locaux sont insue
fis*nts ; une compagnie a dû être logée dam
une terme.
Les Engagés volontaires
et le Choix du Régiment
Le ministre de la gnerre vient de rappeler
qu’aux termes de la loi les engagés volontai-
res peuvent choisir.leur régiment d'affecta-
tion, mais non leur garnison.
Et en raison de nombreuses réclamations
formulées par des militaires engagés ou
pourvus du brevet d’aptitude militaire, ou
encore mariés ou soutiens de famille qui,
ayant choisi un régiment stationné proche
de leur domicile; se voient obligés de suivre
ce régidieot dans une nouvelle garnison, ie
ministre ajoute qu’il se réserve de donner
des ordres afin qu’une fois les régiments
installés dans leurs nouvelles garnisons, les
demandes de changement de corps des hom-
mes ayant bénéficie d’une affectation de fa-
veur soient examinées avec le désir de iei
accueillir dans la mesure où les nécessité du
service le permettront.
Après le Renflouement
du « Waldeck-Rousseau i
Àu moment de la mise à flot du Croisear
cuirasse Waldeck-Rousseur, échoué depuis sa-
medi au bassin 3 de Missiessy, on s'aperçût
que l’eau avait empli les doobles fonds et
envahissait la chaufferie avant. On le remit
aussitôt à sec et l’on constata que cette par-
tie de ia coque, qui avait déjà souffert de l’é-
chouage sur les sables du Golfe-Juan, avait
encore fatigué sur i’attinage de fortune pré-
paré en hâte samedi. Des rivets avaient cédé
et l’eau s’était ainsi infiltrée.
On a procédé à un calfatage provisoire et
le Waldeck-Rousseau reviendra, après ses éco-
les à feu, passer au bassin, pour y être défi-
nitivement réparé.
INFORMATIONS
Un Postier voleur est arrêté pat
ses Camarades ambulants
Les ambulants du train 64, formé à Cette
et se dirigeant vers Paris, surpieuaient, un
peu après Dijon, un de leurs camarades
nommé Lescuyer en train d’éventrer un sac
de chargements. Il entassa à la hâte plu-
sieurs plis dans ses poches. Ses camarades
l’arrêtèrent alors et, à l’arrivée en gare de
Lyon hier matin, à 8 heures, ils le remet-
taient entre les mains du commissaire spé-
cial de la gare.
Les inspecteurs fouillèrent aussitôt Les-
cuyer, qui fut trouvé porteur de valeurs re-
présentant nne somme importante.
Les chargements que contenait le sac
pillé, étaient destinés à la Becette centrale de
Paris.
Une enquête a été ouverte qui déterminera
si l’employe coupable n’avait pas de con-
plices et s il ne comptait pas, par exempte,
remettre les plis voles avant l’arrivée à Pans,
à un individu se trouvant à une des gares
par où passe le train 64
Le commissaire spécial de la gare de Lyon
s’est rendu dans le courant de l apiès-midi
au domicile de l’employé voleur, afin d’y
perquisitionner, et de s'assurer si Lescuyer
n’a pas cotamis d’autres vols non découverts
jusqu’ici.
ï,a Tragédie de Bas-Briacé
A l’ouverture de l’audience d’hier, une
assistance nombreuse et impatiente se pres-
se dans la salle des assises.
Les docteurs Culière et Desclaux, qui ont
procédé à l’examen mental de Redureau,
sont appelés à la barre. Les trois questions
suivantes leur sont posées :
— Redureau était-ii en état de démence
lorsqu’il a commis ses crimes ?
— Dans quelle mesure est-ii conscient de
ses actes ?
— Est-il atteint d’anomalie on de tares
susceptibles d’atténuer sa responsabilité ?
Les docteurs Culière et Desclaux repon-
dent affirmativement à castrais questions,
lis estiment que l’accusé a conscience de
ses forfaits. «'Tout au plus, ajoutent-ils,
trouverait-on dans les troubles qui se pror
duisentchezcertains jeunes gens au moment
de la puberté, une des causes qui l’ont pous-
sé au crime. »
Bedureau écoute, impassible, ces derniè-
res dépositions.
Le procureur général Martin prononce son
réquisitoire.
Il fait d’abord l'éloge de la famille Mabit,
famille patriarcale estimée de tous. Il retra-
ce ensuite longuement les differentes phases
de la tuerie du Landreau et en arrive à la
question du discernement, étudiée et réso-
lue d’une façon si complète par les médecins-
légistes. Il conclut que ia préméditation est
certaine ; elle est nee quand Bedureau est
reparti de la cuisine pour aller an pressoir
chercher le couperet.
Le procureur exprime ensuite son senti-
ment oersooael sur Bedureau, oui est on
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Adresser tout ce qui concerne l'Administration
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Mais sur Mai 67 i/4 67 t 4
— Juillet.... 66 3 8 66 5 8
Saindoux sur. Mai 10 60 10 57
Juillet.... 10 80 10 77
M. POINCARÉ A L’AMBASSADE
DU JAPON
Le président de la République a assisté
hier soir à un diner offert en son honneur
par l’ambassadeur du Japon.
RI. BRIAND ET LE MINISTÈRE
Dans 18 courant' de i’aprës-midi, le bruit
se répandait dans les couloirs du Palais-
Bourbon que M Briand aurait déclaré devant
plusieurs de ses collègues qu’il était ptêt à
soutenir le Cabinet.
Après avoir déploré les divisions actuelles
du parti républicain à la veille des élections,
il aurait ajouté que ses amis ne présente-
raient pas de candidats contre les radicaux ;
il était disposé, pour arriver à une entente,
à participer à une conversation avec la délé-
gation des gauches.
M. Briand interrogé, après avoir démenti
Ces propos, a ajouté :
« Voici exactement ce qui s’est passé. Je
conversais dans les couloirs avec plusieurs
de mes collègues républicains et parmi eux
6e trouvaient des radicaux unifies. Ceux-ci
me disaient qu’il était déplorable de voir les
républicains aller à la bataille les uns con-
tre les autres et ils ajoutaient qu’il serait dé-
sirable qu'on rapprochement eût lieu. J'ai
répondu : « J’ai toujours été et je reste
partisan de l’union des républicains. Je
n’ai jamais dit autre chose dans mes dis-
cou s à la Fédération des Gauches. Je le
répète encore aujourd’hui et si des tentati-
ves de rapprochement ont lieu ce n’est pas
de notre coté que viendra l’opposition. Il y
a des républicains qui sont places entre la
Fédération des Gauches et le parti radical
unifié : ceux-là sont peut-être qualifiés pour
tenter ce rapprochement. Ils peuvent, en
effet, jouer le rôle des Sabines et peut-être
est-il possible de trouver une formule de
conciliation ? »
M. Briand a dit en terminant :
« Je n’ai pas dit autre chose et n’entends
pas qu’on me fasse dire autre chose que ce
que j’ai dit. *
L’ASSASSINAT DE M. CADIOU
BREST.— Le juge d’instruction a entendu
hiei après-midi ie brigadier de gendarmerie
de Landerneau qui,informé de la decouverte
du cadavre de M. Gadiou, dans le bois de la
Palud, arriva le premier sur les lieux.
Il a confirmé hier au juge l’attitude em-
pressée de l’ingenieur Pierre, qui l’aida à
déterrer le cadavre. 11 prit soin de laver à
grande eau la pèlerine de caoutchouc placée
sur le corps de M. Cadiou.
M. Pierre,confronte avec le témoin, n’a dé-
menti aucun fait rapporté par le brigadier
et il n’a cessé de conserver tout son calme.
LES TROIS ALLEMANDS ARRÊTÉS
M. Durand, juge d’instruction, a fait subir
hier un interrogatoire à Fredôrik Nordl et
aux deux frères Nemoender, les trois alle-
mands arrêtés.
Ils ne sont inculpés" que de mendicité,
rien jusqu’à présent n’ayant établi qu’ils
avaient cherché à faire contracter à des al-
lemands des engagements dans la légion
étrangère.
(Voir en « Nouvelles Diverses » le récit de
l’arrestation de ces trois individus).
ARRESTATION D’UNE ESPIONNE
CHERBOURG — La police spéciale vient d’ar-
rêter une jeune allemande connue sous le
nom de Eva qui cherchait la fréquentation
des marins du pi rt.
Eva avait reçu ces jours derniers dans nne
lettre, la photographie de Burgard, arrêté ré-
cemment à Toul pour espionnage et en pos-
session duquel on avait trouvé le plan d’un
Eort de la Manche, vraisemblablement Cher-
ourg.
COMMENCEMENT D’INCENDIE
A BORD D’UN CUIRASSÉ
BREST. — Hier, à l’arsenal, un pompier de
/Onue aperçut une épaisse fumée sortant du
cuirassé La-Flandre,eu construction sur cale
Le feu consumait sous i’étrave, des pa-
niers d’osier servant aux ouvriers pour trans-
porter leurs outils.
L’alarme fut aussitôt donnée et le fea ra-
pidement éteint.
. Une enauêie est ouverte. J
LES
Traoslormaiisos Mes
DE
rEBliptiOD Européenne
L’émigration européenne est un des
grands faits sociaux et politiques du XIXe
siècle. L’Europe, débordant en quelque
sorte au dehors d’elle-même, répandant sur
le monde ses hommes, ses moeurs, ses ins-
titutions, colonisant en un mot la planète,
c’est là un spectacle historique de la plus
haute portée. Or on peut commencer à se
demander si cetté émigration européenne
continuera longtemps. Il faut en tout cas
constater, dès aujourd’hui, que son carac-
tère est en train de changer du tout au
tout. La question intéresse directement le
vieux continent ét l’avenir de son hégémo-
nie mondiale ; elle intéresse indirectement
le Havre, comme grand port d’émigration
transatlantique.
Le tableau d’ensemble donnant, à trente
ans de distance, la composition de l’émigra-
tion européenne, jette un jour vif sûr la
modification toute récente de son carac-
tère (1) :
18S2 1907 1911
IÜIGKAHTS fZIGMiU tïICSAKTS
ingltei,Esssse,Iplaiîe. 279.000 395.000 441.000
Alltmagae 204.000 34.000 22.000
Eamp centrale, septeatria- *
baie et occiâentale (2). 106.000 72.000 49.000
Eerope latine (3) 112.000 597.000 500.000
Soroptorientale (4) 36.C00 soi.000 249.000
Ainsi, le mouvement d émigration se
maintient et tend même à augmenter en-
core, au moins depuis le début du siècle,
malgré un léger tassement depuis 1907 ;
mais sa composition change, et c’est là le
phénomène sur lequel il faut insister, car
ses répercussions politiques et surtout so-
ciales peuvent être immenses.
Il y a trente ans, l’Europe n’avait que
deux grands foyers d’émigration : l’Angle-
terre qui donnait 37 0/0 de l’effectif des
départs, et l’Allemagne qui la suivait de
près avec 27 0/0. La prépondérance des
pays du Nord de l’Europe dans cet exode
était énorme : 78 à 80 0/0, contre 15 0/0
atra payaiatias^ît G O/OagutulIieOT h fTEU-
rope orientale. On crut, vers cette époque,
que les Anglo-Saxons allaient inonder le
monde et le marquer pour toujours de leur
empreinte. Vue fausse évidemment et au-
jourd’hui démodée, ainsi qu’on s’en rendra
compte en analysant la situation présente.
Les chiffres de 1911 en effet font ressortir
une chute complète des effectifs de l’Eu-
rope du Nord : 39 0/0 au lieu de 78 à 80
0/0 ! Sans doute l’Angleterre continue
d’être un pays exportateur d’hommes (35 p.
0/0 de l’ensemble au lieu de 37 0/0 en
1882), mais l’Allemagne n’émigre plus
(1 0/0 au lieu de 27 0/0 il y a- trente ans).
Par contre, l’émigration latine a plus que
doublé, passant de 15 à 39 0/0 du total.
Enfin, le grand fait nouveau c’est la mise
en mouvement des masses slaves et orien-
tales vers les pays neufs : les Autrichiens,
les Russes, les Balkaniques fournissent à
l’heure actuelle 18 0/0 de l’émigration du
vieux continent.
Dans ces conditions, l’empreinte anglo-
saxonne, qu’on avait tant escomptée ou re-
doutée il y a un quart de siècle, perd évi-
demment ses chances de prépondérance.
L’Allemagne, qui a fourni un contingent
si important à l’émigration du xixe siècle,
cesse de déborder au dehors : c’étaient ses
éléments agricoles qui partaient, au temps
déjà lointain de la pauvreté allemande. Au-
jourd’hui l’Allemagne est un pays princi-
palement industriel, qui absorbe son excé-
dent d’énergie et a de qu«i l’utiliser à l’in-
térieur de ses frontières. Ajoutons que la
natalité allemande baisse rapidement et que
si le phénomène ne se fait pas encore sen-
tir, il ne peut manquer d’être fortement ap-
préciable d’ici à une trentaine d’années.
En Angleterre, la masse des départs n’a pas
encore fléchi ; cependant l’émigration irlan-
daise est à peu près tarie. Si le gouverne-
meni donne suite à ses projets de politique
agraire pour fixer sur le sol, à titre de pro-
priétaires, les fermiers d’aujourd’hui, il est
possible qu’il redonne quelque vie à l’agri-
culture ; dans ce cas, comme les naissan-
ces sont aussi en baisse chez nos voisins,
une diminution de l’émigration britannique
ne tarderait pas à se produire. Quoi qu’il en
soit, la partie ancienne et très civilisée de
l’Europe cesse ou cessera bientôt de contri-
buer largement au peuplement du monde.
Sa place est prise, à cet égard, par l’Eu-
rope latine ou plus exactement méditerra-
néenne. Sans parler de l’Espagne et du
Portugal, l’Italie reste un foyer d’émigra-
tion particulièrement intense. La pénin-
sule, en effet, malgré tant de sources de
richesse, nourrit avec peine sa population ;
elle doit importer chaque année pour plu-
sieurs centaines de millions de francs de
blé, et son industrie n’est pas encore suffi-
samment développée pour faire la balance ;
les provinces strictement agricoles.. (Véné-
tie, Sicile, Abruzzes, Piémont) laissent
(i) Ces chiffres sont empruntés à M. Pierre Le-
roy-Beaulieu, dans L’Economiste du 28 juin 1913
(le groupement seul en est un peu modifié),
IÎ) Danemark, Norvège, Suède, Suisse, Pays-Bas,
Belgique, France.
(3) Italie, Espagne, Portugal.
(M Russie. Autriche. Hongrie,
échapper annuellement des armées de ci»?
toyens. Et iijry a pas lieu de penser quê
pareille situation doive se modifier pro-
chainement. Le rayonnement de l’Europe
tend donc à se faire davantage aujourd’hui
par ses éléments méridionaux.
Pouvons-nous encore parler d’Europe et
de rayonnement européen à propos de l’é-
migration orientale ? C’est là que la ques-
tion devient un peu inquiétante pour l’a-
venir. Les Polonais, les Juifs russes, les
paysans de la Russie méridionale, les Balka-
niques de toute espèce sont sans doute eu
un sens des Européens, mais ils ne repré-
sentent que très insuffisamment notre civi-
lisation occidentale, celle qui a fait la gran-
deur et la juste,suprématie de l’ancien con-
tinent. C’est à eux cependant qu’incombe
de plus en plus la charge de représenter,
avec les Latins, ie surcroît de population
que l’Europe déverse encore sur le monde !
Ainsi l’émigration européenne, en se
modifiant, tend à se composer d’élémenfs
de moins en moins avancés comme civili-
sation. De l’Anglais ou de l’Allemand à l’I-
talien des Abruzzes la chute était déjà sen-
sible. Que dire s’il s’agit de Juifs galiciens,
de Balkaniques mai dégagés de la domina-
tion turque, ou de Russes des provinces
sud orientales qui sont presque des Asiati-
ques ? Certes, les jeunes nations-américai-
nes et notamment les Etats-Unis ont en
elles assez de vigueur et de personnalité
déjà acquise pour assimiler ces apports hé-
térogènes, mais il faut reconnaître que
l’Europe n’envoie plus guère que des émi-
grants de second ordre. Ses parties les plus
civilisées, et c’est la conséquence même
d’un excès de civilisation, ne débordent
plus d’énergies à répandre au dehors. Dans
certains pays même (et c’est notre cas), la
population raréfiée par la diminution de la
natalité ne suffit plus à la mise en valeur
du sol : il n’y a plus alors émigration mais
immigration i
En pfésence de tous ces faits, je me de-
mande parfois si l’Europe n’a pas atteint
son apogée, et si l’histoire ne marquera
pas au début du XXe siècle le premier af-
faiblissement de son influence sur le mon-
de, et pour tout dire le commencement de
sa décadence.
ANDRÉ SIEGFRIED.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
IDE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 4 mars.
Journée bien remplie, dont la première
partie a été consacrée au budget et la se-
conde à la sincérité des opérations électo-
rales.
En fait de budgets, on a voté les derniers
chapitres de la j aitice, le budget des colo-
nies tout entier et le budget annexe du che-
min de fer et du port de la Réunion. Ce der-
nier, pen important d’ailleurs, n’a soulevé
aucune objection, mais, sur les deux autres,
des observations très intéressantes ont été
présentées.
Tout d’abord, il convient de mentionner la
généreuse intervention de M. Paul Meunier
en faveur de l’infortuné Durand dont une
lacune de la législation actuelle ne permet
pas de reviser le procès.
Cette lacune, M. Jules Siegfried a tout ré-
cemment proposé de la combler en assimi-
lant, pour la procédure de révision, les con-
damnés atteints d’aliénation mentale aax
condamnés décédés. Le garde des sceaux,
dans sa réponse à M. Paul Meunier, ne s’eSt
pas prononcé formellement sur la proposi-
tion de l'honorable député du Havre, mais
la Commission de la réforme judiciaire a
promis, par l’organe de M. Pourquery de
Boisserin, de l’étudier rapidement et de la
rapporter à bref délai.
Sur le budget des colonies deux interven-
tions sont à signaler, l’une de M. Joseph
Thierry, relative an régime douanier colo-
nial, rautre, de M. Jules Siegfried, à propos
de la culture du coton dans nos possessions
africaines. Cette question du régime doua-
nier colonial, M. Joseph Thierry l’a déjà trai-
tée à diverses reprises devant la Chambre,
soit à titre personnel, soit en qualité de pré-
sident de la Commission des Douanes.
Il y est revenu aujourd'hui, avec sa hante
compétence, et si le rapporteur, M . Ceccaldi,
obs iné dans ses opinions protectionnistes, a
refusé de se rendre à l’évidence, le ministre
de colonies a promis de tenir compte des
réclamations des industriels et des commer-
çants français, dont M. Thierry s’était fait,
comme toujours, l’éloquent défenseur.
Quant à la protestation de M. Siegfried
contre la réduction considérable qu’on a
fait subir à la subvention accordée à l’Asso-
ciation cotonnière coloniale,elle a eu, égale-
ment, un heureux résultat, puisque, sur la
proposition même du ministre, le chapitre a
été réservé.
Toute la fin de la journée, nous l’avons
dit, a été consacrée a l’examen du projet
modifiant certains articles de la loi ayant
pour objet d’assnrer le secret et la liberté du
vote et la sincérité des opérations électo-
rales.
On se souvient des interminables débats
auxquels cette loi donna liea oans les deux
assemblées. Finalement, en juillet dernier,
le Sénat ayant cédé sur deux points essen-
tiels, l’isoloir et le vote sous enveloppe, la
Chambre, pour ne pas retarder, indéfini-
ment l’application de la loi, ratifia sans
changements ie texte sénatorial.
Elle reprend aujourd’hui l’article relatif
aux mandataires des candidats, qui avait
été disjoint au Luxembourg, et modifie, du
même coup,certaines dispositions jugées dé-
fectueuses. C’est ce nonveaa projet qui ve-
nait aujourd hui devant la Chambre et dont
l’examen se poursuivra demain matin.
T. H.
CSjMMBRE DES DEPUTES
Séances du 4 mars
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 heures 15,sous la pré-
sidence de M. DRON, vice-president.
Le Budget de la Justice
La Chambre continue la discussion du budget
de la justice.
Sur le chapitre 8 (cours de cassation) ai. PAUL
MEUNIUR demande au «arde des sceaux quelles
mesures U compte prendre pour donner une
solution à l’affaire Durand, dont il rappelle les
diverses phases.
Lu députe de l’Aube explique les difficultés pro-
venant du fait que Durand a été Interné comme
fou.
LE MINISTRE répond que la procédure habi-
tuelle n’est pas possible et qu’il est indispensable
de provoquer de nouveaux débats, lesquels pour-
raient avoir lieu en l’absence de Durand.
Le garde des sceaux demande a M,. Paul Meu-
nier de lui faire crédit de quelques jours. Des se-
cours seront donnés à la mère de Durand et une
solution interviendra.
M. PAUL AUUNIEK prend note des déclarations
de M. Bienvenu-Mariin et compte que réparation
sera donnée à Durand et à sa famille
Sur ie chapitre 15, M. Briquet demande que
l’assistance judiciaire soit plus largement accor-
dée*.
VLes derniers chapitres du budget, de la justice
sofif votés.
?Là Chambre examine ensuite le budget des co-
lonies.
La séance est le vée à midi 15.
(Séancç de l’après-midi).
La séance est ouverte à 2 h. 45, sons la pré-
sidence dP M. PAUL DESCHANEL, président.
m. GEORGES BERKY dépose une proposition de
loi portant que les députés nommés soit a litre
permanent, soit à titre temporaire, gouverneurs
ou résidents généraux des colonies devront, dans
les huit jours de leur nomination, donner leur
démission de députés. Il sera statué sur l’urgence
à la fin de la séance.
La Chambre adopte sans débat, ap'-ès urgence
déclarée, une proposition de M. Python modifiant
l’article 359 du Code civil sur l’adoption.
Le Budget des Colonies
L’ordre du jour appelle la suite de ia discus-
sion du budget des colonies.
M. PATURET crilique le traitement fait aux ins-
pecteurs des colonies au point de vue solde et
indemnités.
Lé rapporteur, M. CECCALDI, répond que ces
fonctionnaires ont un statut militaire qui a en-
traîné leur assimilation avec les officiers.
M. AUGAGNEUR esiioie que celle assimilation
n’a plus de raison d’être et qu’il faut réformer ie
statut en question.
M LEBRUIV, ministre des colonies : L»s lois de
U01 et de 193 i ont assimilé complètement le
corps de i’inspectioa des colonies aux corps du
contrôle de i’adminisiration de i’armôo et de la
marine. Tant que cette loi organique n’a pas élé
modifiée, elle doit recevoir son exécution. Sup-
primer ce statut, comme, le. demande M. Âuga-
gneur, aboutirait à réduire du jour au lendemain
jd’une somme Allant de 393 francs à l ,000 francs U
'solde, par exemple, d’un capitaine, nommé iospec-
! tèùr àa.oini des colonies, Il s’agit, en tout et pour
,tn;il .fl’nna yti'imo de *2:500 francs que la Com-
01 i-S ion du budget II a p >s uout; a aCü ‘ruer.
M /SUGAGIVKUU insiste pour le rejet du crédit,
M. CECCALDI, rapporteur, en réclame le main-
tien.
LE MINISTRE montre d'autre part, par des chif-
frés, lo résultat qu’entraînerait le refus du crédit.
Un capitaine ou un caef de bataillon entrant de-,
main dans le corps de l’inspection des colonies
subiraient par rapport à leur solde actuelle, une
perte de 2,000 fr. au moins.
Par 30.J voix contre2i8,ramendementestadopté.
Les chapitres 9 à 3i sont adoptés.
Au chapitre 35. M. BLUYSEN demande au mi-
nistre des colonie d’intervenir auprès de son col-
lègue des finances en faveur des travaux d’utilité
publique projetés dans l’Inde.
M LEBRUN : Quand la colonie aura fourni un
plan complet, le uiinisire l’appuiera volontiers.
Les chapitres 35 a 71 sont adoptés, à l'exception
de ceux qui ont trait à l’administration péniten-
tiaire.
Lo chapitre 12, précédemment réservé, concer-
ne les subventions a des ->ociétés et à des oeuvres
intéressant les colonies.
M. BIEGFRIED insiste, à ce pro'pos, sur la né -
cessitô d’encourager la culture du coton.
L’Angleterre dépense chaque année 850,000 fr.
en subventions aux Sociétés qui poursuivent cet
objot dans ses colonies. L’Allemagne, de son
côté, lui Consacre 180,«-00 francs. Les crédits ins-
crits à nos budgets, au lieu d'être relevés, dimi-
nuent au contraire d’année en année.
L’Association cotonnière coloniale, dont les ser-
vices sont reconnus, mérite largement les encou-
ragements de l’Etat. Elle a dépensé en dix ans
1,340,01)0francs et n’a reçu en subvention de l’Etat
que 800,0*0 francs.
DansTintérêt des colonies il importe non seu-
lement de rétablir pour i9li la subvention qu’elle
recevait, mais de la continuer dans l’avenir
En rétablissant la subvention du 13'.000 francs,
la Chambre fera oeuvre d’utilité nationale.
Le rapporteur, si. CECCALDI, combat la proposi-
tion.
It dit que la Commission a voulu réprimer
l’abus criant qui consiste a accorder une alloca-
tion de 131,COo francs à l’Association cotonnière
coloniale.
M. JULES SIEGFRIED réplique qu’il est du de-
voir de la Chauibie d'encourager l’initiative de
l’Association coloniale cotonnière etnonjpas d’en-
traver ses efforts.
iNous reviendrons du reste sur celle interven-
tion de M. Jules Siegfried, dont nous publierons
le texte in-extenso d’après le Journal o/^c el.)
M. LEBRUN, ministre des colonies, indique que
pour l’annee en cours l’Association cotonnière a
engagé certaines dépenses et que le gouverne-
ment général ne paraît pas avoir pris des disposi-
tions suffisantes pour employer les crédits qui
pourraient être disponibles.
Dans ces condilions, il propose de réserver le
ehnpitre pour faire une ventilation des crédits.
M. LE RAPPORTEUR accepte cette procédure.
M SIEUFRIRD : Le gouvtmenient général est
d’accord avec l’Associaiion coionnière et ce qu’on
peut exiger c’est que l’Association arrête ses pro-
grammes d’accord avec le gouvernement général.
M. LE RAPPORTEUR : L’Association coton-
nière est moins une société de vulgarisation
qu’une association de commerçants.
Le renvoi est ordonné.
Les derniers chapitres du budget des colonies
sont adeptes, ainsi que 1» budget du chemin de
fer et du port de la Réunion.
La Liberté et le Secret du Vote
On passe a la discussion du projet modifiant
certains articles de la loi relative au secret et à
la liberté du vote et à la sincérité des opérations
électorales.
L’article i«L qui rectifie simplement une erreur
matérielle, est adopte.'
si. COLLIARD, sur l’article 2, présente un amen-
dement portant que les listes électorales com-
prendront tous les électeurs qui ont leur domi-
cile dans la commune et y habitent depuis 6 mois
au moins.
M MASSABUAU appuie l’amendement de M.
Colliard qu'il propose de compléter par l’addition
suivante :
« Et à défaut, l’électeur sera inscrit sur les lis-
tes de la commune oji il a son domicile d’origine
ou sur les listes de la commune où il aura été na-
turalisé. »
M. s. REINACH, rapporteur, répond qu’il est dif-
ficile par ie projet de résoudre les questions de
Mu. Colliard et Massabuau, qui impliquent une
modification complète du régime actuel.
11 ajoute que les. modifies!ions ne peuvent pas
avoir effet pour les élections de demain, puisque
les listes électorales sont closes. Dans ces con-
ditions, il propose de renvoyer les êoioodements
JLift Commission. " Ni
si. ÉMILE FABRE fait observer qu’on n’a pas
examiné d’assez prés, au moment de ia discussion
de la loi, ia situation des Français A l’étranger,
dont beaucoup se voient refuser le droil de vote
alors qu'ils mont jamais cessé de payer les con-
tributions et qu’ils ont fait leur service mili-
taire.
Il présente un amendement tendant à maintenir
le droit de vota aux Français résidant à l’étranger
et immatriculés au Consulat.
M. LE RAPPORTEUR remarque que l’amende-
ment lui parait accorder aux Français, résidant à
l’étranger, un droit supérieur à celui des Français
résidant en France. .
Il propose le renvoi de l’amendement à la Com-
mission. .
Le renvoi est ordonné.
M. BONNEFOUS demande si le fait d’avoir été
inscrit pendant cinq ans à l’un quelconque des
rôles de contributions confère le vooe électoral.
M. LE RAPPORTEUR répond affiimativement.
L’article i est adopté.
M JAURÈS, à propos de l’article 3 donnant aux
candidats le droit de se faire représenter dans les
bureaux de vote par des mandataires, appelle
l’attention de la Chambre sur les inconvénients
que peut présenter la procédure du tirage au sort
quand le nombre des mandants est supérieur à
cinq.
II estime qu’on ne doit y recourir qu’après
avoir épuisé les chances d’arrangement amiable.
M. LE RAPPORTEUR répond que la Commis-
sion est disposée à donner satisfaction à M. Jau-
rès s’il présente un amendement en ce sens.
M. LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR fait obser-
ver que l’institution du mandataire peut être une
cause de perturbation pour les opérations électo-
rales et que le droit de police du président du bu-
reau de vote pourra, de ce fait, être tenu en
échec.
M. LE RAPPORTEUR insiste pour le vole de
l’article 3 que ia Loin mission considéré comme la
disposition essentielle ue la loi.
M. FRANÇOIS FOURNIER estime qu’il est indls
pensable de préciser les droits des mandataires
des candidats à l’égard des pouvoirs du président
du bureau de vote.
M. JULES ROCHE propose d’intercaler une dis-
position visant la représentation dés candidats
dans les Commissions de rec-nsement.
M. LE RAPPORTEUR : La Commission accepte
l’amendem>-nt.
Elle accepte également l’amendement de M.
Jaurès qui exprime une idée sur laquelle la Com-
mission est complètement d’accord avec lui.
Les amendements de M. Jules Roche et de M.
Jaurès sont adoptés.
L’article 3 est adopté.
M MISSABUAU propose, sur l’article 4, la sup-
pression des paragraphes 1, 2 et 4 en arguant de
la disposition qui prescrit le vole sous enve-
loppe.
M. LE MINISTRE prie la Chambre de ne pas
adopter ia disposition visant les bulletins impri-
més par l’Administration et remis par elle aux
candidats.
Celte disposition appelle des objections d’ordre
matériel.
D’autre part, fies mesures législatives ont été
prises pour réprimer la corrup ion, l'intimidation
et la menacé.
Même avec le bulletin imprimé par l’-dminis-
tration et remis par elle aux candidats, on peut
encore envisager certaines éventualités de fraude.
It paraît enfin difficile de refuser a l’élecieur ie
droit d’inscrire le nom du candidat qui a ses pré-
férences, sur du papier de son choix.
M. DUMESNIL réplique qu’on pourrait faire im-
primer le» bulletins dans chaque département et
-p-o-tw—oirmjinT ulrcuuser lpt1 *11.
Il ajoute que, pour beaucoup, la garantie essen-
tielle n’est pas dans i’isoloir, ni dans l’enveloppe,
mais dans ie bulletin.
Il demande à la Chambre d’adonter l’article 4.
MM. DE LA PORTE, DELACHENAL, CHANOT,
j auitÈs et JULES ROCHE prennent successive-
ment la parole.
M. LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR dit que IBS
suggestions diverses qui ont ete faites au cours
de la discussion soulignent les difficultés de tout
ordre que soulève la question. Il déclare qu’il y a
une impossibilité pratique à appliquer l’article 4
auquel il demande à la Chambre de renoncer.
M. LE RAPPORTEUR demande à la Chambre,
dans l’intérêt même de la loi, de prononcer la
disjonction de l’article 4.
La disjonction de l’article est prononcée.
La suite de la discussion est renvoyée à ce ma-
tin.
La séance est levée à 6 h. 10.
Nouvelles du Sénat
L’Impôt sur le Revenu
Li Commission de i’împôt sur ie revenu a
procédé hier après-midi à l'examen du pro-
jet qui loi est soumis par M. Cailiaux pour
remplacer le texte da titre 2 (valeurs mobi-
lières) élaboré par la Commission.
Le premier article de ce projet est ainsi
conçn : « L’impôt sur le revenu des capi-
taux mobiliers s’applique aux dividendes,
intérêts, arrérages et tous autres produits.
1° Des actions, parts dè fondateurs, parts
d’intérêt, commandites, obligations et em-
prunts de toute nature des sociétés et collec-
tivités françaises désignées dans i’article 1»
de la loi du 29 juin 1872 et non affranchies
de l’impôt sur ie revenu des valeurs mobi-
lières par les lois subséquentes.
2» Des actions, parts de fondateurs, parts
d'intérêt, commandites, obliga ions et em-
prunts de toute nature des sociétés, compa-
gnies, entreprises, corporations, villes, pro-
vinces étrangères, ainsi que tous autres éta-
blissements pnblics étrangers.
3° Des rentes, obligations et autres effets
publics des colonies françaises et des gou-
vernements étrangers.
4° Des créances hypothécaires privilégiées
et chirographaires, à l’exclusion de toute
opération commerciale ne présentant pas le
caractère juridique d’un prêt.
5° Des dépôts de sommes d’argent à vue
ou à échéance fixe, quel que soit le déposi-
taire et quelle que soit 1'affeciauon du dé-
pôt. ,
6e Des cautionnements en numéraire.
7o D»s rentes de toute nature, sauf celles
qui nVxcèdent pas 5,000 francs et ont un
caractère alimentaire, celles qui sont servies
parla Caisse nationale des retraites et celles
qui sont constituées par application des lois
sur les accidents du travail. »
Voici d’autre part, le texte de l’article 2 :
« Sont affranchis de l’impôt sur le re-
venu :
1° Les intérêts des sommes inscrites sur
les livrets des caisses d’épargne.
2» Les intérêts des créances hypothécaires
ou privilégiées en représentation desquelles
les sociétés ou compagnies autorisées par le
gouvernement à faire des opérations de cré-
dit foncier ont émi3 des obligations, titres
ou valeurs soumis eux-mêmes à l’impôt sur
le revenu. »
LIS AFFAIRES D’ORIENT
Le Boycottage des Grecs à Smyrno
SMYRNE. — Le boycottage contre les Grecs
a pris une grande extension en ville.
Des gardiens placés devant les boutiques
grecques empêchent la vente des marchan-
dises.
IA situation s’aggrave journellement. - v
ÉTRANGER
RUSSIE
Grève sanglante aux
établissements Poutilot
Quinze mille ouvriers des usines Poutiloi
se sont mis en grève pour protester contre
un ordre leur prescrivant de prendre part à
la célébration de. l’anniversaire de l’émanci-
pation des serfs. -
Dans l’usine pour la fabrication des tubes
de shrapnélls, un contremaître a attaqué par
derrière le capitaine de la garde von Stahl,
et l’a tué d’an coup de barre de fer à la tête.
L’assassin s’eat ensuite enfui et précipité
sous une machine électriqne, où son corps
a élé broyé.
11 s’agirait d’an acte de vengeance.
BULLETINJILITAIRE
La Commission d’En quête
Sanitaire
La sous-commission parlementaire d’hy-
giène, qui comprend MM. Doizy, Fesq, Jaain
et Lacour, est arrivée a Lyon hier matin à
huit heures et a commencé aussitôt ses opé-
rations.
Une autre sous-commission parlemen-
taire a visité différentes casernes ae Nancy:
Elle a trouvé l’etat sanitaire du 62* d’infan-
tene excellent ; au 8* d’artillerie, elle a
constate qu’il y avait pénurie d’eau pota-
ble.
Au 79e d’infanterie, les locaux sont insue
fis*nts ; une compagnie a dû être logée dam
une terme.
Les Engagés volontaires
et le Choix du Régiment
Le ministre de la gnerre vient de rappeler
qu’aux termes de la loi les engagés volontai-
res peuvent choisir.leur régiment d'affecta-
tion, mais non leur garnison.
Et en raison de nombreuses réclamations
formulées par des militaires engagés ou
pourvus du brevet d’aptitude militaire, ou
encore mariés ou soutiens de famille qui,
ayant choisi un régiment stationné proche
de leur domicile; se voient obligés de suivre
ce régidieot dans une nouvelle garnison, ie
ministre ajoute qu’il se réserve de donner
des ordres afin qu’une fois les régiments
installés dans leurs nouvelles garnisons, les
demandes de changement de corps des hom-
mes ayant bénéficie d’une affectation de fa-
veur soient examinées avec le désir de iei
accueillir dans la mesure où les nécessité du
service le permettront.
Après le Renflouement
du « Waldeck-Rousseau i
Àu moment de la mise à flot du Croisear
cuirasse Waldeck-Rousseur, échoué depuis sa-
medi au bassin 3 de Missiessy, on s'aperçût
que l’eau avait empli les doobles fonds et
envahissait la chaufferie avant. On le remit
aussitôt à sec et l’on constata que cette par-
tie de ia coque, qui avait déjà souffert de l’é-
chouage sur les sables du Golfe-Juan, avait
encore fatigué sur i’attinage de fortune pré-
paré en hâte samedi. Des rivets avaient cédé
et l’eau s’était ainsi infiltrée.
On a procédé à un calfatage provisoire et
le Waldeck-Rousseau reviendra, après ses éco-
les à feu, passer au bassin, pour y être défi-
nitivement réparé.
INFORMATIONS
Un Postier voleur est arrêté pat
ses Camarades ambulants
Les ambulants du train 64, formé à Cette
et se dirigeant vers Paris, surpieuaient, un
peu après Dijon, un de leurs camarades
nommé Lescuyer en train d’éventrer un sac
de chargements. Il entassa à la hâte plu-
sieurs plis dans ses poches. Ses camarades
l’arrêtèrent alors et, à l’arrivée en gare de
Lyon hier matin, à 8 heures, ils le remet-
taient entre les mains du commissaire spé-
cial de la gare.
Les inspecteurs fouillèrent aussitôt Les-
cuyer, qui fut trouvé porteur de valeurs re-
présentant nne somme importante.
Les chargements que contenait le sac
pillé, étaient destinés à la Becette centrale de
Paris.
Une enquête a été ouverte qui déterminera
si l’employe coupable n’avait pas de con-
plices et s il ne comptait pas, par exempte,
remettre les plis voles avant l’arrivée à Pans,
à un individu se trouvant à une des gares
par où passe le train 64
Le commissaire spécial de la gare de Lyon
s’est rendu dans le courant de l apiès-midi
au domicile de l’employé voleur, afin d’y
perquisitionner, et de s'assurer si Lescuyer
n’a pas cotamis d’autres vols non découverts
jusqu’ici.
ï,a Tragédie de Bas-Briacé
A l’ouverture de l’audience d’hier, une
assistance nombreuse et impatiente se pres-
se dans la salle des assises.
Les docteurs Culière et Desclaux, qui ont
procédé à l’examen mental de Redureau,
sont appelés à la barre. Les trois questions
suivantes leur sont posées :
— Redureau était-ii en état de démence
lorsqu’il a commis ses crimes ?
— Dans quelle mesure est-ii conscient de
ses actes ?
— Est-il atteint d’anomalie on de tares
susceptibles d’atténuer sa responsabilité ?
Les docteurs Culière et Desclaux repon-
dent affirmativement à castrais questions,
lis estiment que l’accusé a conscience de
ses forfaits. «'Tout au plus, ajoutent-ils,
trouverait-on dans les troubles qui se pror
duisentchezcertains jeunes gens au moment
de la puberté, une des causes qui l’ont pous-
sé au crime. »
Bedureau écoute, impassible, ces derniè-
res dépositions.
Le procureur général Martin prononce son
réquisitoire.
Il fait d’abord l'éloge de la famille Mabit,
famille patriarcale estimée de tous. Il retra-
ce ensuite longuement les differentes phases
de la tuerie du Landreau et en arrive à la
question du discernement, étudiée et réso-
lue d’une façon si complète par les médecins-
légistes. Il conclut que ia préméditation est
certaine ; elle est nee quand Bedureau est
reparti de la cuisine pour aller an pressoir
chercher le couperet.
Le procureur exprime ensuite son senti-
ment oersooael sur Bedureau, oui est on
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