Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-03-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 mars 1914 04 mars 1914
Description : 1914/03/04 (A34,N11898). 1914/03/04 (A34,N11898).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172063m
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
r Année — R* (1,898 (€5 Pages) 3 Centimes — EDITION DU MATIN — S Centimes (6 Pages) Mercredi 4 Mars (914
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Le Petit Havre
ORGANE REPUBIÎCAIN DEMOCRATIQUE
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Bull Hui
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
tOKURÉf, 3 Mars. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant. feroee 1 s4
3 mois * 64 13/* ”/“ "Z”
ETAIN
Comptant . * 173 S/- -/- "/*
3 mois soutenu t m B/_ -/-
FER
Comptant..) calme 130/4 y% -h 1 % d
3 mois.... ) 161/- -/* 2 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du i mars IH4.
NEW-YORK, 3 MARS
Cotons « mars, baisse il points; mai,
laisse 15points;juillet,baisse 16 points; octo
)re, baisse 13 points. — A peine soutenu.
Café» s hausse 4 à 11 points;
NEW-YORK, 3 MARS
. m mm c. HICHIHT
Cuivre Standard disp. 13 87 13 87
avril 14 — 13 50
Aus&lyuuiKutt C'o|»«.. 73 5.8 73 7/8
««*•*«•••»••*••*••• "■ 15' —
CHICAGO, 3 MARS
C. DU .OUR C. PREGED
Blé sur Mai 93 3 S 94 1/2
_ Juillet.... 88 5 8 88 3/4
Maïs sur Mai 67 i 4 67 3/8
_ Juillet.... 66 8 8 66 7,8
Saindoux sur. Mai.. iO 57 10 88
Juillet.... 10 77 10 72
L’ENQUÊTE SUR L'ÉTAT SANITAIRE
DE L'ARMÉE
NANCY. — La sous-Commission parlemen-
taire d'hygiène chargée nes, est arrivée à Nancy hier après-midi.
Cette Commission composée de MM. Bachi-
mont, Leroy, Coréil, Defontaine, députés, a
été reçue par le médecin-inspecteur Schnei-
der et ie colonel Dubois, du génie.
La Commission don visiter Nancy, Epinal,
Besançon et ClialOns-SUT-mairro.
Les membres de la Commission ont cons-
taté à Nancy une grande amélioration de
l'état -ani'aire.
MOUVEMENT ADMINISTRATIF
L'Officiel publie un mouvement assez éten-
du de sous-prefets et de conseillers de pr t-
fecture ; nous y relevons les nominations
suivantes :
M. Godin, sous-préfet dYvetot, est nommé
sous-préiet de Bastia ; M. Piettre, sous-préfet
deBayeux, est nommé sous-préfet d’Yvetot.
M. PALÉOLOGUE A PARIS
SAINT-PÉTERSBOURG.— M. Paléologue, am-
bassadeur de France, partira samedi pour
Paris où il restera quelques jours.
L’AVIATEUR BONNIER
ISSY-LES MOULINEAÜX.— L’aviatenr Bonnier
scompagné de son mécanicien Banier, re-
>ur du Caire, est arrivé, hier soir, à 17 h. 35,
ar la voie des airs.
Bonnier a été reçu à l’atterrissage par M.
autsch de la Meurthe, président de l’Aéro
lub de France ; M. René Quinton, président
e la Ligue Nationale Aéi i -nne et les repré-
entants des ministres des affaires étran-
ères, de la guerre, de la marine, de l’ins-
mction publique et des travaux publics.
Un champagne d’honneur a été offert à
aviateur,/
LES POURSUITES CONTRE
LES FRÈRES LOONEN
Les frères Pierre et Robert Loonen, arrêLes
récemment pour chantage et escroqueries,
ont etô interrogés hier par le juge d’instruc-
tion.
Robert a nié avoir réclamé une somme de
80.000 francs à une dame A.. ..son ancienne
maîtresse.
L’avoué des inculpés a offert 4,700 francs à
nn marchand de meublas qui réclamait nne
créance de 6,000 francs pour meubles ven-
dus.
* Le négociant a retiré sa plainte.
Un joaillier a refuse d’acceptèrune somme
de 4.050 irancs pour un collier qu’il estime
25,000 francs.
Le défenseur de Robert a demandé la misa
en liberté de son client.
Le juge répondra ultérieurement à cette
demande.
LE DIRIGEABLE
« ADJUDANT-VINCENOT *
TOUL. — Le dirigeable Adjudnnt-Vincenot,
venant d’Issy-les-Moulineaux, est arrivé à
Toul hier après-midi, à trois heures et
demie.
L’atterrissage s’est effectué sans incident.
CONDAMNATION A MORT
BEAUVAIS. — La Cour d’assises a jugé hier,
après cassation pour vice de forme, deux
manouvriers, Eugène Comont, 25 ans, et Dé-
siré II rie* 34 ans, qui avaient été condamnés
en octobre dernier, à Amiens, Comont à la
peine de mort et Harie à 10 ans de travaux
forcés.
Les deux inculpés avaient étranglé une
septuagénaire, en plein jour, à Longuevoi-
sin. dans la Somme, ils n’avaient recueilli
que dix francs en fouillant tous les meubles
de l’appartement de leur victime.
Comont a été de nouveau condamné à
mort et Harie à huit ans de réclusion et dix
ans d'interdiction de séjour.
EXPLOSION DANS UNE USINE
DE DYNAMITE
FORT-VENDRES. — A Paulilles, près de Port-
Vennres, une explosion s’est produite hier
après-midi, vers trois heures, dans une usi-
ne de dynamite.
L’appareil servant à la fabrication de la
nitro-giycérine et au pétrissage a sauté.
Dès tes premières opérations de sauvetage,
on a trouvé quatre cadavres horriblement
mutilés.
On craint qu’il n’y ait de nombreux bles-
sés. B _
L’AVIATION EN BELGIQUE
BRUXELLES. — Le Patriote annonce que l’on
commencera cette semaine à Mons la cons-
truction de hangars destinés à une escadrille
d’aéroplanes composée de six appareils.
AU PARLEMENT D’ALSACE-LORRAINE
STRASBOURG. — Malgré une intervention
du sous-secrétaire d’Etat, la Chambre a re-
fusé le subside de 10,000 marks pour i’édu-
calion de la jeunesse.
Le député socialiste Emmel a affirmé que
cet argent n’aiiait qu’aux sociétés chauvines.
LES CRÉDITS DE LA
MARINE ANGLAISE
LONDRES. — La Chambre des communes a
adopte les crédits supplémentaires de la ma-
rine qui s’élèvent à 2,500,000 livres sterling.
LE PROCHAIN VOYAGE
DE GUILLAUME 11
VIENNE. — Suivant la Wiener Algmeine
Zeitung, l’empereur d’Allemagne, lors de
son voyage à Corfou, s’arrêtera à Vienne le
23 courant.
L’emperenr ne restera pas à Vienne ; sa
visite aura un caractère privé.
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
La Mort de M. Benton
LONDRES. — A la Chambre des Communes,
sir Edward Grey, parlant de la situation
créée par la mort de M. Benton, dit qu’il n’a
pas l’intention d’abandonner l’affaire, mais
il ne peut admettre que l’Angleterre envoie
des forces armées aa Mexique, car ie blocus
ne tendrait qu’à servir ceux auxquels le
gouvernement demande réparation.
UN CYCLONE
SYDNEY. — Un cyclone, comme on n’en
avait pas vu depuis cinquante ans, s’est
abattn sur les lies Cock.
Un raz de marée a causéd es dégâts incal-
culables.
De nombreux villages ont été entièrement
détruits. - . '
Les naummt» avuv Mia- UUB anuatnm na-
vrante.
Iem!ii§_P§litipss
Les Elections législatives
Les ministres et sons-secretaires d’Etat se
sont réunis hier matin à l’Elysée, sous la
présidence de M. Poincaré.
La date des élections est definitivement fixée
au 26 avril. Le second tour de scrutin aura lieu
le iO mai,
A la Fédération des Gauches
Le Comité directeur de la Fédération des
Gauches s’est réuni hier matin sous la prési-
dence de M. Aristide Briand.
Après avoir prononcé l’affiliation d’un cer-
tain nombre de groupements, le Comité a
décidé q e M. Muleau accompagnerait M.
Millerand à Belfort le 15 courant.
Le Comité a ensuite commencé l’examen
de la situation électorale dans divers dépar-
tements.
Contrairement aux informations inexactes
qui ont été publiées dans plusieurs circon-
scriptions, la Fédération n’a donné jusqu’ici
son patronage à aucun candidat. Les déci-
sions de cette nature ne seront prises qu’en
vertu de délibérations spéciales du Comité
direc.eur.
Le Congrès du Parti ouvriez»
Voici le texte du Manifeste qui a été voté
an Congrès du Parti ouvrier, lundi après-
midi, en séance plénière :
Le Congrès constitutif du Parti ouvrier, se réfé-
rant à la résolution du Congrès international
d’Amsterdam, résolution qui caractérise la naiure
des luttes économiques dominant les sociétés hu-
mâmes du moyen âge à nos jours,
Déclare :
Tout parti qui se réclame de la conception so-
cialiste, essentiellement révolutionnaire, ne sau-
rait, sans faiblir à sa mission, admettre, même
dans la seule pratique, que la collaboration des
classes prolétariennes, économiquement et juridi-
quement désarmées, avec les classes capitalistes,
économiquement et juridiquement armées jus-
qu'aux dents, puisse réaliser ou seulement hâter
la suppression des classes.
Les socialistes dits indépendants ou unifiés, al-
liés à une ou plusieurs fraciions de la bourgeoisie
possédante ou dirigeante, n’etant agréés comme
alités qu’6n raison du renfort qu’ils apportent a la
classe ennemie et do la force qu’ils mettent à la
disposition de telle on telle fraction politique
de la bourgeoisie pour la conquête du pouvoir po-
litique. toujours et fatalement dressé contre tes
travailleurs, le parti ouvrier met ces socialistes
de surface sur le même plan que les partis bour-
geois, dont iis ont conqtiis la confiance,
i En conséquence, le parti ouvrier se place, pra-
tiquement et théoriquement, en adversaire irré-
ductible de tous les partis bourgeois ou alliés aux
bourgeois.
il déclare que le seul terrain où puisse se dé-
velopper son action offensive, c’est le terrain de
la lutte de classe, qu’il s’agisse d’action économi-
que ou d’action politique.
Les candidats du parti ouvrier aux assemblées
délibérantes auront le devoir strict de présenter
et de défendre dans toute son intégralité le pro-
gramme révolutionnaire du parti.
En aucun cas, quelles que puissent être les ,cir-
constances, ils ne devront abandonner la bataille
en faveur du candidat d’un autre parti.
Le Congrès repousse formelleuiént la politique
dite du Bloc, fl dénonce aux travailleurs en môme
temps que les autres partis de réaciion, le parti
radical, qui, par ses innombrables lâchetés, par
ses trahisons repétées, par sa haine des organisa-
tions syndicales, par le reniement d s principes
qui, a un moment, firent sa force, a mérite l’exé-
cration de tous les socialistes et de tous les tra-
vailleurs.
Ouvriers, paysans, employés, fonctionnaires,
producteurs de tout ordre, n’oubliez jamais que
l’émancipation des travailleurs ne sera pas l’oeu-
vre de la bourgeoisie ou de ses alliés, qu’elle
sera uniquement l’oeuvre des travailleurs eux-
mèmej,
U SCISSION
des Socialistes Unifiés
Le parti socialiste « unifié », qui préten-
dait concilier — sans trop y croire — les
exigences dogmatiques de la pure doctrine
révolutionnaire avec les nécessités de la
politique parlementaire, vient de subir un
très rude assaut. En effet, M. Allemane, un
des vétérans de la sociale, et M. René Chau-
vin, ancien guesdiste fameux, ont estimé
qu’ils ' devaient se retirer d’un parti cor-
rompu par le parlementarisme.
Iis ont lâché avec éclat M. Jaurès pour
reconstituer le Parti ouvrier. Ils ont pro-
clamé le schisme nécessaire entre les purs
révolutionnaires et les politiciens ; ils .sont
revenus au credo du Congrès d’Amsterdam.
Ils ont estimé que, par suite de leur allian-
ce avec les radicaux unifiés, les socialistes
unifiés sont devenus les candidats les plus
dangereux pour la classe ouvrière, que ce
sont réactionnaires hypocrites dont il faut
se méfier plus encore que des réaction-
naires avérés.
Un manifeste en ce sens, et des plus ca-
tégoriques, avait été soumis au Congrès du
Parti ouvrier qui vient de se réunira Paris.
On trouvera plus loin le texte de cet inté-
ressant document, voté lundi en réunion
plénière.
Nous n’avons pas à déterminer dans
quelle mesure les socialistes « unifiés »
parlementaires, et surtout politiciens, ont
pu mériter et méritent vraiment les repro-
ches qui leur sont adressés par d’anciens
amis.
En toutcas, voici donc M. Jaurès et consorts
classés parmi les réactionnaires et les bour-
geois cossus, — et voici sans doute à vau-
l’eau les longs espoirs et les vastes pensers
de MM. Caillaux et Jaurès, dont les combi-
naisons avaient pour objet de préparer, aux
élections prochaines, grâce à la pression
officielle d’un ministère ploutocrate, l’élec-
tion de cent ou cent vingt socialistes « uni-
fiés » mais pourvus, — eu récompense de
l’appui donné présentement au ministère
actuel par les politiciens socialistes.
Or, suivant la pittoresque expression de
M. René Chauvin, la révolution ne se fait
pas « en bonnets de coton ». M. Jaurès et
SES anrij nc aunt 4110 « uu„;ulU.»oa (Jg SUr-
face » qu’il faut placer « sur le mêinëpiair
que lés partis ïourgeois dont ils ont con-
quis la confiance ». Le Congrès du Parti
ouvrier les dénonce aux travailleurs en
même temps que les autres partis, et no-
tamment le parti radical-socialiste unifié
qui, « par ses innombrables lâchetés, par
ses trahisons répétées, par sa haine des or-
ganisations syndicales, par le reniement
des principes qui, à un moment, firent sa
force, a mérité l’exécration de tous les so-
cialistes et de tous les travailleurs. »
Les variations surprenantes du parti so-
cialiste — combattant le ministère Waideck-
Rousseau, a cause de la présence de M.
Millerand au ministère du commerce, sou-
tenant ensuite le .ministère Combes pour
redevenir, peu après, intransigeant et uni-
fié, — sa dernière évolution, par laquelle il
s’est rallié à M. Caillaux, afin de lui per-
mettre de durer jusqu’aux élections,et dans
un but électoral commun et profitable, —
toutes ces palinodies devaient fatalement
aboutir aux protestations qui se sont éle-
vées au sein du récent Congrès du Parti ou-
vrier.
Elles devaient provoquer la scission qui
vient de se produire dans le parti socia-
liste « désunifié » désormais.
Et l’incident, à l’heure actuelle, ne laisse
pas d’avoir quelque importance.
TH. VALLÉE.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
|BS nomu oojuuwrotwAjnr rAsncvun)
Paris, 3 mars.
Bien qn’il ne reslât pins à voter qu’une
trentaine de chapitres, le budget de l’ins-
truction publique a encore occupé la Cham-
bre pendant la majeure partie de sa mati-
née.
Ces derniers chapiires, en effet, soulevaient
nn certain nombre de questions au sujet
desquelles des observations fort intéressan-
tes ont été présentées. C’est ainsi qu’à pro-
pos de ta part contributive de l’Etat dans les
dépenses de l’enseignement primaire élé-
mentaire et supérieur dans les grandes villes,
M. Chanot a rappelé très opportunément à
MTViviani la transaction qu’il avait élaborée
comme rapporteur de ('instruction publique
et que les municipalités des grandes villes
avaient acceptée. Le ministre ayant déclaré
qu’il restait fidèle à l’opinion qu’il avait for-
mulée en qualité de rapporteur, M. Chanot
a déposé une motion invitant le gouverne-
ment à reprendre ce projet pour t’incorpo-
rer dans le budget. Cette motion fera l’objet
d’un rapport très prochain de la Commis-
sion.
Cette dernière a été chargée également
d’examiner un projet de résolution de M.
Balitrand, relative aux traitements des ins-
tituteurs et institutrices en congé de mala-
die. U convient enfin de souligner les décla-
rations faites par M. Viviàni an sujet dest
■oeuvres complémentaires de l’école, cours
d’adultes, patronages laïques, associations
d’anciens élèves, etc.
Très intéressante aussi ht discussion qni
s’est engagée, l’après-midi,* ur le budget de
la justice. Tour à tour, M. Pourquery de
Boisserin, M. Chanot, M. André Hesse ont
démontré la nécessité de relever les traite-
ments des magistrats, dont ie recrutement
devient chaqne jonr plus difficile et dont la
situation matérielle est indigne de la haute
fonction qu’ils exercent.
Ensuite, M. Adrien Yeber est venu, comme
chaque annee, faire le procès des officiers
ministériels, des notaires surtout, qui sont
pour lui de véritables bêtes noires, puis le
rapporteur, M. Abel, à pris la parole.
M. Abel a résumé, dans un discours très
substantiel, ies réformes les plus urgentes
qu’il conviendrait dé réaliser, réformes que
ta Commission était prête à ratifier et que,
en raison des difficultés financières actuelles,
le gouvernement ne lui a malheureusement
pas proposées.
Ce rapport, d’autant plus frappant qu’il
était plus condensé, a été vivement ap-
plaudi.
Après, le rapporteur, le garde des sceaux
est venu répondre aux observations présen-
tées par les précédents orateurs. Ces obser-
vations, M. Bienvenu-Marliu ne pouvait
guère en méconnaître la justesse, mais il
n’a, somme toute, donné à leurs auteurs que
de l’eau bénite de cour.
Sur les chapitres dont les cinq premiers
seulement ont été votés, il convient de si-
gnaler l’échec essuyé par ie garde des sceaux
a propos de l’augmentation de traitement
(fis maîtres de requêtes que, malgré son in-
sistance, M. Pourquery de Boisserin a réussi
% faire supprimer.
r Au Sénat, on a terminé la discussion du
premier titre du projet d'impôt sur le re-
venu, celui concernant la propriété non
bâiie et l’on a renvoyé le titre deux à la se-
maine prochaine pour permettre à la Com-
mission d’examiner les nouvelles propor-
tions que doit lui faire M. Caillaux.
T. H.
SÉNAT
Séance du 3 Mars
Si. ÀNTONIN DUBOST préside,
L’Impôt sur le Revenu
Après l’adoption de divers projets d’intérêt lo-
cal, le Sénat reprend la discussion du projet
d’impôt sur le” revenu ; on en était resté à l’ar-
ticle 8 relatif aux personnes qui seront chargées
de la révision des évaluations de la propriété non
bâtie.
M. TOL’KON pnpose, pour le premier para-
giaphe de l’arlicle, une rédaction nouvelle qui
tend :
1* A obliger les préfets à faire entrer des pro-
priétaires fonciers et, spécialement, deux proprié-
taires forains dans ta composition des commis-
sions chargées de la révision des évaluations. ;
ï» A spécifier que les commissions devront com-
prendre au moins un classificateur propriétaire de
bois os forêts lorsque le territoire d’une commu-
ne comportera un ensemble de propriétés boisées
de ioü hectares au minimum ;
â" A spécifier que, dans ce dernier cas, il sera
adjoint un agent du service forestier, si l'admi-
nistration des eaux et forêts le demande.
L’atoéndarhent, k'ccepté par le ministre des &*
tCTnc'au ^iÿ^pbië"t^alta(lP^'
mission. L’ensemble de l'article 8, ainsi modifié
est adopté.
Les articles 9 et 10, relatifs à l’établissement
des tarifs, sont adoptés. Il en est do même de
l’article ii, relatif aux réclamations contre les
tarifs.
Ot passe à l’article 12 qui, indépendamment des
réclamations par voie de contentieux, prévoit la
communication aux proprietaires des résultats dé-
taillés des évaluations.
M TOUBON, sur l’article 12, défend un amen-
dement tendant à donner aux propriétaires ie
droit de réclamer copie du détail des opérations
d’évaluation de leurs propriétés.
Il dit que cet amendement reproduit un texte
contenu dans la loi de finances de i9lo.
il est indispensable, ajoute-t-il, pour pouvoir
vérifier utilement les évaluations les concernant,
que les propriétaires aient le. droit de connaître lè
détail de ces évaluations.
L’amendement, accepté par le gouvernement et
la Commission, est adopté. Il devient t’a ticle 12 ;
les articles 13 et 14 concernant divers cas de ré-
vision spéciaux et l’ai ticie. 13 posant le principe
du droit de réclamation individuelle sont adoptes.
Après une série d’observations, l’arlicle 16 est
réservé et les articles t7 a ï9 sont adoptés ainsi
que lés articles 3, 4 et S sur l'imposition du sol
aes bâtiments qui avaient été réservés.
On ajourna 1 examen du titre 2 sur les valeurs
mobilières pour attendre un nouveau texte pré-
paré par le ministre des finances.
La séance est ievée à 6 h. 3b.
Séance jeudi.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 3 mars
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 heures 10,sous la pré-
sidence de M. RABIBK, vice-president.
Le Budget de l’Instruction publique
La Chambré reprend la discussion du budget de
l’instruction publique.
si. DANSETTE le considère comme « un budget
de guerre contre certaines catégories de ci-
toyens ».
M. VIVIANI proteste contre ces paroles.
L’école laïque, dit-il, est l’ecole nationale, l’é-
cole du libéralisme dont 1a neutralité est la pré-
face
Après diverses interventions de MM. RAFFIN-
DUGENS, RAZIMBAUD, les derniers chapitres sont
adop.es puis ou aborde le budget de la justice.
(Séance de l’après-midi).
La séance est ouverte à 2 h. 43, sous la pré-
sidence de M. PAUL DESGHANEL, président.
La Chambre adopte : le projet tendant à accor-
der un contingent spécial de décorations pour tes
militaires des armées de terre et de mer opérant
au Maroc ; le proj/t concédant un port d’escale
avec dépôt de charbon a Papeete (Océanie).
Le Budget
La discussion générale du budget de la justice
continu*.
M. POURQUERY BE BOISSEBIN présente quel-
ques observations sur le Conseil d’Etat et sur le
favoritisme qui intervient trop souvent dans les
nominations des m,-lires des requêtes.
Il s’élève en outre contre l’augmenlation accep-
tée par la Commission du budget et qui a pour
objet de porter de 8,«00 à 10.000 francs le traite-
ment de 13 maîtres des requêtes.
Il fait remarqu r qu’on avait promis que les
premières augmentations du budget de la justice
a- vraient aller aux ju„es suppléants.
M. POURQUERY DE BOISSERIN Sé plaint que
devant les tribunaux de commerce, les arbitres
soient, en fait, des juges et que le petit commerce
ne trouve pas devant cette juridiction les garan-
ties auxquelles il a droit.
si. CHANOT présente des observations sur les
accusations dirigèees chaque jour dans la presse
contre les magistrats.
• Ces magistrats, de qui l’on exige une instruc-
tion ’ très complète, on ne les paie pas, à une
époque où la considération s'attache surtout à
l’argent.
Dans une ville où siège un tribunal de 3* classe,
le receveur-buraliste gagne plus que le président
du tribunal.
D président du tribunal civil ne dépasse pas 9 500 fr.
A côté de lui, il y a des percepteurs qui ont 28,000
fr. et qui sont arrivés, la oluoarl du temps, par la
faveur,.
Il faut considérer le travail qu’acêSis'P’jJ 86111
les magistrats pour le salaire qu’ils reçoiV?V' _A
AI. ANDRÉ HESSE insiste à son tour sur là
cessité de relever les traitements des magistrats -
La magistrature dit-il, ne peut-être indépendante
que si elle est suffisamment rétribuée.
AI. ADRIEN VEUER rappelle qu’il est intervenu
déjà à plusieurs reprises pour proposer la réduc-
tion des frais de justice.
Il demande au Garde des Sceaux s’il veut faire
effort pour faire venir en discussion le rapport
qu’il a présenté, au nom de la Commission de ré-
forme judiciaire, sur Te projet de loi concernant
la taxation obligatoire.
Là serait le remède à toutes ies injustices et
aux abus cpmmis par les officiers ministériels.
En fait, le tarif de 18u7 n’est plus observé par
personne et donne lieu à toutes les exactions.
A l’heure actuelle, les justiciables sont dans
dans l’impossibilité, à raison de3 complications de
la procédure, de se faire rendre justice.
L’-orateur demande qu’on fasse également venir
en discussion le rapport de M. Emile Bender, sur
ie projet de loi visant l'organisation du contrôle
de la comptabilité des notaires.
M ABEL, rapporteur, répond que la Commission
du budget s’est souvenue des engagements pris
par sou rapporteur général l’an dernier, de rati-
fier les proposii ions qui pourraient lui être pré-
sentées par le gouvernement.
Le gouvernement ne lui a malheureusement ap-
porté aucune proposition, en raison des difficultés
«fie la situâton aeluelie. Oms ces condition*, la
Goonmission u’a pu que rappeler les déclarations
antérieures.
En ce qui concerne les iraiiements des maîtres
des requêtes, on a reproché a M. le ministre
d’avoir fait acte de camaraderie.
Al. POURQUERY DE UOiSSfRIN !■ C’éSt è tort
q,,ti vous me prêtez une pensée de reproche.
M. LE RAPPORTEUR expose les circonstances
dans lesquelles la Commission a été amenee à
déclarer que les premières augmentations de-
vaient être attribuées à la rétribution des juges
suppléants.
U indique qu’à la suite de cette délibération le
gouvernement a proposé d’attribuer un traitement
de 2,^00 fr. aux juges suppléants e< aux attachés
de chancellerie e!, parallèlement, à 13 maîtres
des requêtes du Conseil d’Etat un traitement de
10,000 francs.
La Gommiss’on a considéré que, dans ces con-
ditions, les proposili-ns du gouvernement, en ce
q«i concerne les maîtres des requêtes méritaient
a’êire retenues.
Mais il est bien entendu que le traitement des
juges suppléants n’est qu’une étape, qui aboutira
nécessairement dans ia suite au relèvement de la
magistrature.
Un projet, que la Commission a examiné avec
bienveillance, consisterait è établir une prime
d'ancienneté dans la fonction, afin de dégager,
dans la plus large mesure possible, les magistr ts
de ces préoccupations d’avancement qui rédui-
sent quelquefois, dans une certaine mesure, leur
indépendance.
D'autre part, il faudrait modifier le tableau d'a-
vancement de maoière que l’ancienneté y jouât
un certain rôle quand il s’agit seulement d’avan-
cement dans la fonction. Le choix conserverait
son importance quand il s’agit de passer d'une
fonction dans une fonction plus élevée.
On a dit avec raison que les tableaux d’avance-
ment de la magistrature étaient trop souvent dès
puzzles que te ministre ne parvenait pas à re-
conshtuur sans erreur.
11 importe de donner à l’avancement des magis-
trats une base plus sûre.
La Commission n’a pas oublié non plus les ju-
Ijriill if pru^r, - la>-^Qrr II a \ ■ *ftitfer* ej-tttâVtl—oih? « ClM
vôùlïi attribuer le bénéfice d’une prime d’ancien-
neté. Mais il fallait 1 800.000 francs, qui ont été
refusés.
La Commission du budget exprime l’espoir que
tous ees voeux seront exaucés t’an prochain.
Les questions de crédits ne sont rien quand il
s’agit de la bonne administration de ia justice
dans un Etat démocratique,
AI. BIENVENU MAKTIN, garde des sceaux, mi-
nisire de la justice, déclare qu’il s’associe sans
hésitation à toutes les observations des orateurs
et à toutes les déclarations de ses prédécesseurs
visant la nécessité de relever lé traitement des
magistrats.
A côté des paroles, il y a déjà un acte : le re-
lèvement, de l.SOt) à 2,300 francs, du traitement
des juges suppléants. Et ce n’est la qu’un premier
pas, car on sera amené forcément a relever le
traitement des substituts et des juges de 3* classe
et, de proche en proche, tous les autres traite-
ments.
Le tableau d’avancement dont on a parlé donne
des garanties contre l’arbitraire ; mais la manière
dont il est dressé peut être améliorée selon ies
vues du rapporteur.
On a critiqué la lenteur avec laquelle les pour-
vois devant ia Cour de cassation sont examinés.
Le dévouement et l’activité, que la Cour su-
prême apporte dans ses travaux,-sont cependant
extrêmes.
La question de la limite d’âge pour les membres
de la Cour de cassalion est très délicate.
Ou y entre lard, et, fixer a 70 ans l’âge de la
refaite, serait décapiter la Cour suprême.
Il faut, en effet, plusieurs années de participa-
tion aux travaux de la Cour de cassation pour y
siéger avec la sérénité necessaire.
La question des juges suppléants nommés avant
1908 recevra sa soiuiion par un projet de loi qui
sera prochainement déposé.
AI. LE GARDE DES SCEAUX reconnaît les abus
qui lui ont été signalés au sujet de la publicité
trop facilement donnée à des faits de l'instruction,
et déclare qu’il s’efforcera d’y remédier.
En en qui concwne te Tribunal de commerce
de la Saine, les questions qui ont été soulevées
à ce sujet seront soumises à une Commission.
Au reste, il ne faut pas ne meure en lumière
que les crihques adressées au Tribunal de com-
merce.
Les juges du Tribunal de commerce apportent,
dans l’accomplissement de Uurs fonctions gra-
tuites, un zèle et un dévouement inlassables.
On a signalé que certaines dépenses faites par
ies juges do paix, à l’occasion de leurs fonctions,
ne leur sont pas remboursées. La question sera
examinée.
Enfin, en ce qui concerne les officiers minis-
tériels, le gouvernement est à la disposition de la
Chambre pour discuter les deux projets qu’a rap-
pelés M. Adrien Veber.
Tant au sujet des questions de discipline que
pour les abus des frais réclamés quelquefois aux
justiciables par certains officiers ministériels,
l’atieution de la Chancellerie ne faiblit et ne fai-
blira pas.
La discussion générale est close.
AI. POURQUERY DE BOISSERIN demande la
suppression du crédit pour l'augmentation du
tiaiu ment des miîires de requêtes.
AI. BIENVENU-MARTIN-combai l’amendement
qui est néanmoins adopté par 312 voix contre 214.
ta suite de la discussion est renvoyée à ce
matin.
La séance est levée à 6 h. 80.
Les Troubles du Brésil
Londres, 3 mars.
Une dépêche de Rio-Janeiro au Times an-
nonce que ia situation dans l’Etat de Ce >ra
s’est subitement aggravée. La ville de Porta-
Iez t est menacée par les rebelles. Le com-
mandant de la garnison fédérale a déclaré
qu’ii resterait neutre dans le cas où une at-
taque serait dirigée contre la ville.
Le gérant du chemin de fer brésilien du
Nord-Est etrun employé d’une antre Compa-
gnie, nommé Mac Donald, ont été attaqués
par la touie et grièvement blessés.
Rio-Janeiro, 3 mars.
Une note officielle déclare que le gouver-
nement fédérai est résolu à respecter l’auto-
nomie de l’Etat de Ceara, comme l’exige la
Constitution, et qu’il n’a envoyé sur le théâ-
tre des troubles que ies forces nécessaires
pour assorer ia protection complète (les na-
tionaux étrangers.
ÉTRAMGER
ANGLETERRE
Ou rériOTlw 0 à rentlouer le soas-marln A-7
L’amirauté -Annonce qu’elle abandonne
tout espoir de r*lever le sous-marin A-7,
coulé, comme on le'5hit, ie 16 janvier dans
une baie voisine de Porîstpodjh. Un service
funèbre sera célébré jeudi au-dessus de l’en-
droit où repose ie petit bâtiment et^un équi-
page.
BELGIQUE
Catastrophe Minière
Un coup d’eau s’est produit la nuit der-
nière au cbarhonnage de Strepy’-Bracque-
gnies, près de Mons, où 250 ouvriers sont
occupés.
La catastrophe a eu lieu au puits de Thieu;
en activité depuis trois ans seulement. La
voüie s’est effondrée. Des torrents d’eau se
sont précipités dans la mine avec une rapi-
dité effrayante et i’eau est montée à 70 mât-
très de hauteur.
Neuf houilleurs ont été noyés ainsi que 22
chevaux.
Une maison située au-dessus du point où
le coup d’eau s’est produit s’est effon^ée
par suite de l’aff iissement du terrain.
La gendarmerie maintient ia foule qui est
considérable.
Explosion dans une Carrière
Hier matin, à la carrière de la Préaile, à
Chanxhe-lcz Sprimont, près de Liège, on
était occupé à préparer une mine, iorsque
ceiie-ci lit explosion, provoquant un éboule*
ment.
Deux personnes, dont le directeur, ont été
tuées. Quatre ouvriers ont été grièvement
blessés.
BULLETINJttlLITAIRE
La Revue de Printemps
La revue annuelle de printemps qui a lien
ordinairement dans le courant de mars, est
reportée cette année au 22 avril à l’occasion
de la venue en France du roi d’Angleterre.
INFORMATIONS
La Tragédie de Bas-Briacé
La Cour d’assises de la Loire-Inférieure a
jugé hier le jeune Marcel Redureau, âgé de
15 ans 1/2, auteur du septuple assassinat
commis le 30 septembre dernier, au village
du Bas-Briacô, commune du Landreau.
Des mesures d’ordre sévères avaient été
prises en prévision de l’envahissement de la
sailé d'audience par la foulé.
L’audience s’ouvre à midi 45 la salle est
comble ; des bousculades se produisent à
l’entrée et le président menace de faire éva-
cuer la salle.
L’accusé est introduit. I! est très pâle et
baisse les yeux ; il paraît plutôt hébété.
Le président l’interroge sur sou identité.
L’accusé répond timidement à toutes les
questions. Le gteffier lit ensuite l’acte d’ac-
cusation.
Il ressort des aveux mêmes de Redureau
que, le 30 septembre vers 10 heures du soir,
comme il travaillait au pressoir avec son
patron, ii s’attira une observation de ia part
de ce dernier sur sou peu d'ardeur au tra-
vail. Redureau, irrité, descendit du pressoir
et s’armant d’un pilou eu bois, il en asséna
plusieurs coups sur la tête de son maître,
qui s’affaissa en poussant des gémissements.
Redureau, voyant que son maître vivait en-
core, s’empara d’une serpe à raisins et lui
ouvrit la gorge.
Redureau prétend qu’il eut l’intention de
fuir; mais, s’étant dirigé vers la cuisine
pour y reporter ia lanterne du pressoir, il
s’entendit interpeller par Mme Mabit, occu-
pée à des travaux de couture avec sa ser-
vante, Marie Dugast. Craignant qu’elle ne se
rendit au pressoir et y découvrît le cadavre
de son mari, il retourna chercher la serpe à
raisins et, revenant à la cuisine, ii égorgea
les deux femmes.
Redureau, pensant qne la grand’mère qui
était couchée dans la pièce voidue pouvait
donner l'éveil, entra dans sa chambre et ia
tua.
Restaient trois enfants dont les cris d’é-
pouvante étaient suscepiibles d’attirer l’at-
tention des voisiris. Redureau se précipita
sur eux avec tant d’acharnement qu’il brisa
le manche de sa serpa sur le berceau du
plus jeune des enfants, âgé de 2 ans, .
Le petit Pierre Mabit, qui couchait dans la
cuisine, fut épargné par le criminel. Terro-
risé ou endormi, il ne cria pas et Redureau
ne s’aperçut pas de sa presence. Le jeune
assassin regagna sa chambre, où il passa le
reste de la nuit, après avoir pris soin de re-
porter dans le pressoir la serpe dont ii s’é-
tait servi.
Tous les corps étaient affreusement mu-
tilés. Le meurtrier s’était achainé sur ses
victimes avec une telle sauvagerie qu’il lut
impossible de taire le compte des coups
portés.
Redureau répond anx questions du pre-
sident d’une voix faible entrecoupée de san-
glots. Il reconnaît toutes les charges der l’ac-
cusation, mais il nie avoir déclaré que la fa-
mille Mabit était « bonne à tuer ».
Un frisson parcourt l’auditoire lorsque le
president, s’adressant aux jurés, fait -cette
remarque :
« Du drame lui-même, nons ne savons que
ce que Redureau a bien voulu nous lire*
puisqu’il en a supprimé tous ies témoins. »
L’accusé pleure.
L’interrogatoire prend fia sur une ques-
tion du président des assises concernant le
préméditation.
Redureau avait-il prémédité de tuer le fer-
mier Mabit ?
Un témoin viendra dire que, quelque
temps avant le drame, comme il avait ren-
contré le misérable et lui avait demandé s’il
se trouvait bien chez les ép ix Mabit : « De
braves gens », ajoutait-il, Redureau, vive-
ment, s’était récrié en disant ; « Des braves
gens i ils sont bons à tuer; s’il ne tenait qu’à
moi, il n’en resterait pas un I »
Interrogé sur ce point par M. le conseiller
Tissandier, Redureau proteste. « Je n’âi ja-
mais tenu pareil propos », dit-il.
L’accusé déclare regretter profondément
son crime, mais il ne donne pas l’impression
de ressentir ies sentiments qn’il exprime.
L'interrogatoire est terminé.
Le président développe alors quelques
considérations sur ie jzune âge de Redureau.
« Si le jury, dit-il, admet qu’il a agi sans
discernement, l’accuse devra être envoyé
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3 mois.... ) 161/- -/* 2 d
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du i mars IH4.
NEW-YORK, 3 MARS
Cotons « mars, baisse il points; mai,
laisse 15points;juillet,baisse 16 points; octo
)re, baisse 13 points. — A peine soutenu.
Café» s hausse 4 à 11 points;
NEW-YORK, 3 MARS
. m mm c. HICHIHT
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avril 14 — 13 50
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««*•*«•••»••*••*••• "■ 15' —
CHICAGO, 3 MARS
C. DU .OUR C. PREGED
Blé sur Mai 93 3 S 94 1/2
_ Juillet.... 88 5 8 88 3/4
Maïs sur Mai 67 i 4 67 3/8
_ Juillet.... 66 8 8 66 7,8
Saindoux sur. Mai.. iO 57 10 88
Juillet.... 10 77 10 72
L’ENQUÊTE SUR L'ÉTAT SANITAIRE
DE L'ARMÉE
NANCY. — La sous-Commission parlemen-
taire d'hygiène chargée
Cette Commission composée de MM. Bachi-
mont, Leroy, Coréil, Defontaine, députés, a
été reçue par le médecin-inspecteur Schnei-
der et ie colonel Dubois, du génie.
La Commission don visiter Nancy, Epinal,
Besançon et ClialOns-SUT-mairro.
Les membres de la Commission ont cons-
taté à Nancy une grande amélioration de
l'état -ani'aire.
MOUVEMENT ADMINISTRATIF
L'Officiel publie un mouvement assez éten-
du de sous-prefets et de conseillers de pr t-
fecture ; nous y relevons les nominations
suivantes :
M. Godin, sous-préfet dYvetot, est nommé
sous-préiet de Bastia ; M. Piettre, sous-préfet
deBayeux, est nommé sous-préfet d’Yvetot.
M. PALÉOLOGUE A PARIS
SAINT-PÉTERSBOURG.— M. Paléologue, am-
bassadeur de France, partira samedi pour
Paris où il restera quelques jours.
L’AVIATEUR BONNIER
ISSY-LES MOULINEAÜX.— L’aviatenr Bonnier
scompagné de son mécanicien Banier, re-
>ur du Caire, est arrivé, hier soir, à 17 h. 35,
ar la voie des airs.
Bonnier a été reçu à l’atterrissage par M.
autsch de la Meurthe, président de l’Aéro
lub de France ; M. René Quinton, président
e la Ligue Nationale Aéi i -nne et les repré-
entants des ministres des affaires étran-
ères, de la guerre, de la marine, de l’ins-
mction publique et des travaux publics.
Un champagne d’honneur a été offert à
aviateur,/
LES POURSUITES CONTRE
LES FRÈRES LOONEN
Les frères Pierre et Robert Loonen, arrêLes
récemment pour chantage et escroqueries,
ont etô interrogés hier par le juge d’instruc-
tion.
Robert a nié avoir réclamé une somme de
80.000 francs à une dame A.. ..son ancienne
maîtresse.
L’avoué des inculpés a offert 4,700 francs à
nn marchand de meublas qui réclamait nne
créance de 6,000 francs pour meubles ven-
dus.
* Le négociant a retiré sa plainte.
Un joaillier a refuse d’acceptèrune somme
de 4.050 irancs pour un collier qu’il estime
25,000 francs.
Le défenseur de Robert a demandé la misa
en liberté de son client.
Le juge répondra ultérieurement à cette
demande.
LE DIRIGEABLE
« ADJUDANT-VINCENOT *
TOUL. — Le dirigeable Adjudnnt-Vincenot,
venant d’Issy-les-Moulineaux, est arrivé à
Toul hier après-midi, à trois heures et
demie.
L’atterrissage s’est effectué sans incident.
CONDAMNATION A MORT
BEAUVAIS. — La Cour d’assises a jugé hier,
après cassation pour vice de forme, deux
manouvriers, Eugène Comont, 25 ans, et Dé-
siré II rie* 34 ans, qui avaient été condamnés
en octobre dernier, à Amiens, Comont à la
peine de mort et Harie à 10 ans de travaux
forcés.
Les deux inculpés avaient étranglé une
septuagénaire, en plein jour, à Longuevoi-
sin. dans la Somme, ils n’avaient recueilli
que dix francs en fouillant tous les meubles
de l’appartement de leur victime.
Comont a été de nouveau condamné à
mort et Harie à huit ans de réclusion et dix
ans d'interdiction de séjour.
EXPLOSION DANS UNE USINE
DE DYNAMITE
FORT-VENDRES. — A Paulilles, près de Port-
Vennres, une explosion s’est produite hier
après-midi, vers trois heures, dans une usi-
ne de dynamite.
L’appareil servant à la fabrication de la
nitro-giycérine et au pétrissage a sauté.
Dès tes premières opérations de sauvetage,
on a trouvé quatre cadavres horriblement
mutilés.
On craint qu’il n’y ait de nombreux bles-
sés. B _
L’AVIATION EN BELGIQUE
BRUXELLES. — Le Patriote annonce que l’on
commencera cette semaine à Mons la cons-
truction de hangars destinés à une escadrille
d’aéroplanes composée de six appareils.
AU PARLEMENT D’ALSACE-LORRAINE
STRASBOURG. — Malgré une intervention
du sous-secrétaire d’Etat, la Chambre a re-
fusé le subside de 10,000 marks pour i’édu-
calion de la jeunesse.
Le député socialiste Emmel a affirmé que
cet argent n’aiiait qu’aux sociétés chauvines.
LES CRÉDITS DE LA
MARINE ANGLAISE
LONDRES. — La Chambre des communes a
adopte les crédits supplémentaires de la ma-
rine qui s’élèvent à 2,500,000 livres sterling.
LE PROCHAIN VOYAGE
DE GUILLAUME 11
VIENNE. — Suivant la Wiener Algmeine
Zeitung, l’empereur d’Allemagne, lors de
son voyage à Corfou, s’arrêtera à Vienne le
23 courant.
L’emperenr ne restera pas à Vienne ; sa
visite aura un caractère privé.
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
La Mort de M. Benton
LONDRES. — A la Chambre des Communes,
sir Edward Grey, parlant de la situation
créée par la mort de M. Benton, dit qu’il n’a
pas l’intention d’abandonner l’affaire, mais
il ne peut admettre que l’Angleterre envoie
des forces armées aa Mexique, car ie blocus
ne tendrait qu’à servir ceux auxquels le
gouvernement demande réparation.
UN CYCLONE
SYDNEY. — Un cyclone, comme on n’en
avait pas vu depuis cinquante ans, s’est
abattn sur les lies Cock.
Un raz de marée a causéd es dégâts incal-
culables.
De nombreux villages ont été entièrement
détruits. - . '
Les naummt» avuv Mia- UUB anuatnm na-
vrante.
Iem!ii§_P§litipss
Les Elections législatives
Les ministres et sons-secretaires d’Etat se
sont réunis hier matin à l’Elysée, sous la
présidence de M. Poincaré.
La date des élections est definitivement fixée
au 26 avril. Le second tour de scrutin aura lieu
le iO mai,
A la Fédération des Gauches
Le Comité directeur de la Fédération des
Gauches s’est réuni hier matin sous la prési-
dence de M. Aristide Briand.
Après avoir prononcé l’affiliation d’un cer-
tain nombre de groupements, le Comité a
décidé q e M. Muleau accompagnerait M.
Millerand à Belfort le 15 courant.
Le Comité a ensuite commencé l’examen
de la situation électorale dans divers dépar-
tements.
Contrairement aux informations inexactes
qui ont été publiées dans plusieurs circon-
scriptions, la Fédération n’a donné jusqu’ici
son patronage à aucun candidat. Les déci-
sions de cette nature ne seront prises qu’en
vertu de délibérations spéciales du Comité
direc.eur.
Le Congrès du Parti ouvriez»
Voici le texte du Manifeste qui a été voté
an Congrès du Parti ouvrier, lundi après-
midi, en séance plénière :
Le Congrès constitutif du Parti ouvrier, se réfé-
rant à la résolution du Congrès international
d’Amsterdam, résolution qui caractérise la naiure
des luttes économiques dominant les sociétés hu-
mâmes du moyen âge à nos jours,
Déclare :
Tout parti qui se réclame de la conception so-
cialiste, essentiellement révolutionnaire, ne sau-
rait, sans faiblir à sa mission, admettre, même
dans la seule pratique, que la collaboration des
classes prolétariennes, économiquement et juridi-
quement désarmées, avec les classes capitalistes,
économiquement et juridiquement armées jus-
qu'aux dents, puisse réaliser ou seulement hâter
la suppression des classes.
Les socialistes dits indépendants ou unifiés, al-
liés à une ou plusieurs fraciions de la bourgeoisie
possédante ou dirigeante, n’etant agréés comme
alités qu’6n raison du renfort qu’ils apportent a la
classe ennemie et do la force qu’ils mettent à la
disposition de telle on telle fraction politique
de la bourgeoisie pour la conquête du pouvoir po-
litique. toujours et fatalement dressé contre tes
travailleurs, le parti ouvrier met ces socialistes
de surface sur le même plan que les partis bour-
geois, dont iis ont conqtiis la confiance,
i En conséquence, le parti ouvrier se place, pra-
tiquement et théoriquement, en adversaire irré-
ductible de tous les partis bourgeois ou alliés aux
bourgeois.
il déclare que le seul terrain où puisse se dé-
velopper son action offensive, c’est le terrain de
la lutte de classe, qu’il s’agisse d’action économi-
que ou d’action politique.
Les candidats du parti ouvrier aux assemblées
délibérantes auront le devoir strict de présenter
et de défendre dans toute son intégralité le pro-
gramme révolutionnaire du parti.
En aucun cas, quelles que puissent être les ,cir-
constances, ils ne devront abandonner la bataille
en faveur du candidat d’un autre parti.
Le Congrès repousse formelleuiént la politique
dite du Bloc, fl dénonce aux travailleurs en môme
temps que les autres partis de réaciion, le parti
radical, qui, par ses innombrables lâchetés, par
ses trahisons repétées, par sa haine des organisa-
tions syndicales, par le reniement d s principes
qui, a un moment, firent sa force, a mérite l’exé-
cration de tous les socialistes et de tous les tra-
vailleurs.
Ouvriers, paysans, employés, fonctionnaires,
producteurs de tout ordre, n’oubliez jamais que
l’émancipation des travailleurs ne sera pas l’oeu-
vre de la bourgeoisie ou de ses alliés, qu’elle
sera uniquement l’oeuvre des travailleurs eux-
mèmej,
U SCISSION
des Socialistes Unifiés
Le parti socialiste « unifié », qui préten-
dait concilier — sans trop y croire — les
exigences dogmatiques de la pure doctrine
révolutionnaire avec les nécessités de la
politique parlementaire, vient de subir un
très rude assaut. En effet, M. Allemane, un
des vétérans de la sociale, et M. René Chau-
vin, ancien guesdiste fameux, ont estimé
qu’ils ' devaient se retirer d’un parti cor-
rompu par le parlementarisme.
Iis ont lâché avec éclat M. Jaurès pour
reconstituer le Parti ouvrier. Ils ont pro-
clamé le schisme nécessaire entre les purs
révolutionnaires et les politiciens ; ils .sont
revenus au credo du Congrès d’Amsterdam.
Ils ont estimé que, par suite de leur allian-
ce avec les radicaux unifiés, les socialistes
unifiés sont devenus les candidats les plus
dangereux pour la classe ouvrière, que ce
sont réactionnaires hypocrites dont il faut
se méfier plus encore que des réaction-
naires avérés.
Un manifeste en ce sens, et des plus ca-
tégoriques, avait été soumis au Congrès du
Parti ouvrier qui vient de se réunira Paris.
On trouvera plus loin le texte de cet inté-
ressant document, voté lundi en réunion
plénière.
Nous n’avons pas à déterminer dans
quelle mesure les socialistes « unifiés »
parlementaires, et surtout politiciens, ont
pu mériter et méritent vraiment les repro-
ches qui leur sont adressés par d’anciens
amis.
En toutcas, voici donc M. Jaurès et consorts
classés parmi les réactionnaires et les bour-
geois cossus, — et voici sans doute à vau-
l’eau les longs espoirs et les vastes pensers
de MM. Caillaux et Jaurès, dont les combi-
naisons avaient pour objet de préparer, aux
élections prochaines, grâce à la pression
officielle d’un ministère ploutocrate, l’élec-
tion de cent ou cent vingt socialistes « uni-
fiés » mais pourvus, — eu récompense de
l’appui donné présentement au ministère
actuel par les politiciens socialistes.
Or, suivant la pittoresque expression de
M. René Chauvin, la révolution ne se fait
pas « en bonnets de coton ». M. Jaurès et
SES anrij nc aunt 4110 « uu„;ulU.»oa (Jg SUr-
face » qu’il faut placer « sur le mêinëpiair
que lés partis ïourgeois dont ils ont con-
quis la confiance ». Le Congrès du Parti
ouvrier les dénonce aux travailleurs en
même temps que les autres partis, et no-
tamment le parti radical-socialiste unifié
qui, « par ses innombrables lâchetés, par
ses trahisons répétées, par sa haine des or-
ganisations syndicales, par le reniement
des principes qui, à un moment, firent sa
force, a mérité l’exécration de tous les so-
cialistes et de tous les travailleurs. »
Les variations surprenantes du parti so-
cialiste — combattant le ministère Waideck-
Rousseau, a cause de la présence de M.
Millerand au ministère du commerce, sou-
tenant ensuite le .ministère Combes pour
redevenir, peu après, intransigeant et uni-
fié, — sa dernière évolution, par laquelle il
s’est rallié à M. Caillaux, afin de lui per-
mettre de durer jusqu’aux élections,et dans
un but électoral commun et profitable, —
toutes ces palinodies devaient fatalement
aboutir aux protestations qui se sont éle-
vées au sein du récent Congrès du Parti ou-
vrier.
Elles devaient provoquer la scission qui
vient de se produire dans le parti socia-
liste « désunifié » désormais.
Et l’incident, à l’heure actuelle, ne laisse
pas d’avoir quelque importance.
TH. VALLÉE.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
|BS nomu oojuuwrotwAjnr rAsncvun)
Paris, 3 mars.
Bien qn’il ne reslât pins à voter qu’une
trentaine de chapitres, le budget de l’ins-
truction publique a encore occupé la Cham-
bre pendant la majeure partie de sa mati-
née.
Ces derniers chapiires, en effet, soulevaient
nn certain nombre de questions au sujet
desquelles des observations fort intéressan-
tes ont été présentées. C’est ainsi qu’à pro-
pos de ta part contributive de l’Etat dans les
dépenses de l’enseignement primaire élé-
mentaire et supérieur dans les grandes villes,
M. Chanot a rappelé très opportunément à
MTViviani la transaction qu’il avait élaborée
comme rapporteur de ('instruction publique
et que les municipalités des grandes villes
avaient acceptée. Le ministre ayant déclaré
qu’il restait fidèle à l’opinion qu’il avait for-
mulée en qualité de rapporteur, M. Chanot
a déposé une motion invitant le gouverne-
ment à reprendre ce projet pour t’incorpo-
rer dans le budget. Cette motion fera l’objet
d’un rapport très prochain de la Commis-
sion.
Cette dernière a été chargée également
d’examiner un projet de résolution de M.
Balitrand, relative aux traitements des ins-
tituteurs et institutrices en congé de mala-
die. U convient enfin de souligner les décla-
rations faites par M. Viviàni an sujet dest
■oeuvres complémentaires de l’école, cours
d’adultes, patronages laïques, associations
d’anciens élèves, etc.
Très intéressante aussi ht discussion qni
s’est engagée, l’après-midi,* ur le budget de
la justice. Tour à tour, M. Pourquery de
Boisserin, M. Chanot, M. André Hesse ont
démontré la nécessité de relever les traite-
ments des magistrats, dont ie recrutement
devient chaqne jonr plus difficile et dont la
situation matérielle est indigne de la haute
fonction qu’ils exercent.
Ensuite, M. Adrien Yeber est venu, comme
chaque annee, faire le procès des officiers
ministériels, des notaires surtout, qui sont
pour lui de véritables bêtes noires, puis le
rapporteur, M. Abel, à pris la parole.
M. Abel a résumé, dans un discours très
substantiel, ies réformes les plus urgentes
qu’il conviendrait dé réaliser, réformes que
ta Commission était prête à ratifier et que,
en raison des difficultés financières actuelles,
le gouvernement ne lui a malheureusement
pas proposées.
Ce rapport, d’autant plus frappant qu’il
était plus condensé, a été vivement ap-
plaudi.
Après, le rapporteur, le garde des sceaux
est venu répondre aux observations présen-
tées par les précédents orateurs. Ces obser-
vations, M. Bienvenu-Marliu ne pouvait
guère en méconnaître la justesse, mais il
n’a, somme toute, donné à leurs auteurs que
de l’eau bénite de cour.
Sur les chapitres dont les cinq premiers
seulement ont été votés, il convient de si-
gnaler l’échec essuyé par ie garde des sceaux
a propos de l’augmentation de traitement
(fis maîtres de requêtes que, malgré son in-
sistance, M. Pourquery de Boisserin a réussi
% faire supprimer.
r Au Sénat, on a terminé la discussion du
premier titre du projet d'impôt sur le re-
venu, celui concernant la propriété non
bâiie et l’on a renvoyé le titre deux à la se-
maine prochaine pour permettre à la Com-
mission d’examiner les nouvelles propor-
tions que doit lui faire M. Caillaux.
T. H.
SÉNAT
Séance du 3 Mars
Si. ÀNTONIN DUBOST préside,
L’Impôt sur le Revenu
Après l’adoption de divers projets d’intérêt lo-
cal, le Sénat reprend la discussion du projet
d’impôt sur le” revenu ; on en était resté à l’ar-
ticle 8 relatif aux personnes qui seront chargées
de la révision des évaluations de la propriété non
bâtie.
M. TOL’KON pnpose, pour le premier para-
giaphe de l’arlicle, une rédaction nouvelle qui
tend :
1* A obliger les préfets à faire entrer des pro-
priétaires fonciers et, spécialement, deux proprié-
taires forains dans ta composition des commis-
sions chargées de la révision des évaluations. ;
ï» A spécifier que les commissions devront com-
prendre au moins un classificateur propriétaire de
bois os forêts lorsque le territoire d’une commu-
ne comportera un ensemble de propriétés boisées
de ioü hectares au minimum ;
â" A spécifier que, dans ce dernier cas, il sera
adjoint un agent du service forestier, si l'admi-
nistration des eaux et forêts le demande.
L’atoéndarhent, k'ccepté par le ministre des &*
tCTnc'au ^iÿ^pbië"t^alta(lP^'
mission. L’ensemble de l'article 8, ainsi modifié
est adopté.
Les articles 9 et 10, relatifs à l’établissement
des tarifs, sont adoptés. Il en est do même de
l’article ii, relatif aux réclamations contre les
tarifs.
Ot passe à l’article 12 qui, indépendamment des
réclamations par voie de contentieux, prévoit la
communication aux proprietaires des résultats dé-
taillés des évaluations.
M TOUBON, sur l’article 12, défend un amen-
dement tendant à donner aux propriétaires ie
droit de réclamer copie du détail des opérations
d’évaluation de leurs propriétés.
Il dit que cet amendement reproduit un texte
contenu dans la loi de finances de i9lo.
il est indispensable, ajoute-t-il, pour pouvoir
vérifier utilement les évaluations les concernant,
que les propriétaires aient le. droit de connaître lè
détail de ces évaluations.
L’amendement, accepté par le gouvernement et
la Commission, est adopté. Il devient t’a ticle 12 ;
les articles 13 et 14 concernant divers cas de ré-
vision spéciaux et l’ai ticie. 13 posant le principe
du droit de réclamation individuelle sont adoptes.
Après une série d’observations, l’arlicle 16 est
réservé et les articles t7 a ï9 sont adoptés ainsi
que lés articles 3, 4 et S sur l'imposition du sol
aes bâtiments qui avaient été réservés.
On ajourna 1 examen du titre 2 sur les valeurs
mobilières pour attendre un nouveau texte pré-
paré par le ministre des finances.
La séance est ievée à 6 h. 3b.
Séance jeudi.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 3 mars
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 heures 10,sous la pré-
sidence de M. RABIBK, vice-president.
Le Budget de l’Instruction publique
La Chambré reprend la discussion du budget de
l’instruction publique.
si. DANSETTE le considère comme « un budget
de guerre contre certaines catégories de ci-
toyens ».
M. VIVIANI proteste contre ces paroles.
L’école laïque, dit-il, est l’ecole nationale, l’é-
cole du libéralisme dont 1a neutralité est la pré-
face
Après diverses interventions de MM. RAFFIN-
DUGENS, RAZIMBAUD, les derniers chapitres sont
adop.es puis ou aborde le budget de la justice.
(Séance de l’après-midi).
La séance est ouverte à 2 h. 43, sous la pré-
sidence de M. PAUL DESGHANEL, président.
La Chambre adopte : le projet tendant à accor-
der un contingent spécial de décorations pour tes
militaires des armées de terre et de mer opérant
au Maroc ; le proj/t concédant un port d’escale
avec dépôt de charbon a Papeete (Océanie).
Le Budget
La discussion générale du budget de la justice
continu*.
M. POURQUERY BE BOISSEBIN présente quel-
ques observations sur le Conseil d’Etat et sur le
favoritisme qui intervient trop souvent dans les
nominations des m,-lires des requêtes.
Il s’élève en outre contre l’augmenlation accep-
tée par la Commission du budget et qui a pour
objet de porter de 8,«00 à 10.000 francs le traite-
ment de 13 maîtres des requêtes.
Il fait remarqu r qu’on avait promis que les
premières augmentations du budget de la justice
a- vraient aller aux ju„es suppléants.
M. POURQUERY DE BOISSERIN Sé plaint que
devant les tribunaux de commerce, les arbitres
soient, en fait, des juges et que le petit commerce
ne trouve pas devant cette juridiction les garan-
ties auxquelles il a droit.
si. CHANOT présente des observations sur les
accusations dirigèees chaque jour dans la presse
contre les magistrats.
• Ces magistrats, de qui l’on exige une instruc-
tion ’ très complète, on ne les paie pas, à une
époque où la considération s'attache surtout à
l’argent.
Dans une ville où siège un tribunal de 3* classe,
le receveur-buraliste gagne plus que le président
du tribunal.
D
A côté de lui, il y a des percepteurs qui ont 28,000
fr. et qui sont arrivés, la oluoarl du temps, par la
faveur,.
Il faut considérer le travail qu’acêSis'P’jJ 86111
les magistrats pour le salaire qu’ils reçoiV?V' _A
AI. ANDRÉ HESSE insiste à son tour sur là
cessité de relever les traitements des magistrats -
La magistrature dit-il, ne peut-être indépendante
que si elle est suffisamment rétribuée.
AI. ADRIEN VEUER rappelle qu’il est intervenu
déjà à plusieurs reprises pour proposer la réduc-
tion des frais de justice.
Il demande au Garde des Sceaux s’il veut faire
effort pour faire venir en discussion le rapport
qu’il a présenté, au nom de la Commission de ré-
forme judiciaire, sur Te projet de loi concernant
la taxation obligatoire.
Là serait le remède à toutes ies injustices et
aux abus cpmmis par les officiers ministériels.
En fait, le tarif de 18u7 n’est plus observé par
personne et donne lieu à toutes les exactions.
A l’heure actuelle, les justiciables sont dans
dans l’impossibilité, à raison de3 complications de
la procédure, de se faire rendre justice.
L’-orateur demande qu’on fasse également venir
en discussion le rapport de M. Emile Bender, sur
ie projet de loi visant l'organisation du contrôle
de la comptabilité des notaires.
M ABEL, rapporteur, répond que la Commission
du budget s’est souvenue des engagements pris
par sou rapporteur général l’an dernier, de rati-
fier les proposii ions qui pourraient lui être pré-
sentées par le gouvernement.
Le gouvernement ne lui a malheureusement ap-
porté aucune proposition, en raison des difficultés
«fie la situâton aeluelie. Oms ces condition*, la
Goonmission u’a pu que rappeler les déclarations
antérieures.
En ce qui concerne les iraiiements des maîtres
des requêtes, on a reproché a M. le ministre
d’avoir fait acte de camaraderie.
Al. POURQUERY DE UOiSSfRIN !■ C’éSt è tort
q,,ti vous me prêtez une pensée de reproche.
M. LE RAPPORTEUR expose les circonstances
dans lesquelles la Commission a été amenee à
déclarer que les premières augmentations de-
vaient être attribuées à la rétribution des juges
suppléants.
U indique qu’à la suite de cette délibération le
gouvernement a proposé d’attribuer un traitement
de 2,^00 fr. aux juges suppléants e< aux attachés
de chancellerie e!, parallèlement, à 13 maîtres
des requêtes du Conseil d’Etat un traitement de
10,000 francs.
La Gommiss’on a considéré que, dans ces con-
ditions, les proposili-ns du gouvernement, en ce
q«i concerne les maîtres des requêtes méritaient
a’êire retenues.
Mais il est bien entendu que le traitement des
juges suppléants n’est qu’une étape, qui aboutira
nécessairement dans ia suite au relèvement de la
magistrature.
Un projet, que la Commission a examiné avec
bienveillance, consisterait è établir une prime
d'ancienneté dans la fonction, afin de dégager,
dans la plus large mesure possible, les magistr ts
de ces préoccupations d’avancement qui rédui-
sent quelquefois, dans une certaine mesure, leur
indépendance.
D'autre part, il faudrait modifier le tableau d'a-
vancement de maoière que l’ancienneté y jouât
un certain rôle quand il s’agit seulement d’avan-
cement dans la fonction. Le choix conserverait
son importance quand il s’agit de passer d'une
fonction dans une fonction plus élevée.
On a dit avec raison que les tableaux d’avance-
ment de la magistrature étaient trop souvent dès
puzzles que te ministre ne parvenait pas à re-
conshtuur sans erreur.
11 importe de donner à l’avancement des magis-
trats une base plus sûre.
La Commission n’a pas oublié non plus les ju-
Ijriill if pru^r, - la>-^Qrr II a \ ■ *ftitfer* ej-tttâVtl—oih? « ClM
vôùlïi attribuer le bénéfice d’une prime d’ancien-
neté. Mais il fallait 1 800.000 francs, qui ont été
refusés.
La Commission du budget exprime l’espoir que
tous ees voeux seront exaucés t’an prochain.
Les questions de crédits ne sont rien quand il
s’agit de la bonne administration de ia justice
dans un Etat démocratique,
AI. BIENVENU MAKTIN, garde des sceaux, mi-
nisire de la justice, déclare qu’il s’associe sans
hésitation à toutes les observations des orateurs
et à toutes les déclarations de ses prédécesseurs
visant la nécessité de relever lé traitement des
magistrats.
A côté des paroles, il y a déjà un acte : le re-
lèvement, de l.SOt) à 2,300 francs, du traitement
des juges suppléants. Et ce n’est la qu’un premier
pas, car on sera amené forcément a relever le
traitement des substituts et des juges de 3* classe
et, de proche en proche, tous les autres traite-
ments.
Le tableau d’avancement dont on a parlé donne
des garanties contre l’arbitraire ; mais la manière
dont il est dressé peut être améliorée selon ies
vues du rapporteur.
On a critiqué la lenteur avec laquelle les pour-
vois devant ia Cour de cassation sont examinés.
Le dévouement et l’activité, que la Cour su-
prême apporte dans ses travaux,-sont cependant
extrêmes.
La question de la limite d’âge pour les membres
de la Cour de cassalion est très délicate.
Ou y entre lard, et, fixer a 70 ans l’âge de la
refaite, serait décapiter la Cour suprême.
Il faut, en effet, plusieurs années de participa-
tion aux travaux de la Cour de cassation pour y
siéger avec la sérénité necessaire.
La question des juges suppléants nommés avant
1908 recevra sa soiuiion par un projet de loi qui
sera prochainement déposé.
AI. LE GARDE DES SCEAUX reconnaît les abus
qui lui ont été signalés au sujet de la publicité
trop facilement donnée à des faits de l'instruction,
et déclare qu’il s’efforcera d’y remédier.
En en qui concwne te Tribunal de commerce
de la Saine, les questions qui ont été soulevées
à ce sujet seront soumises à une Commission.
Au reste, il ne faut pas ne meure en lumière
que les crihques adressées au Tribunal de com-
merce.
Les juges du Tribunal de commerce apportent,
dans l’accomplissement de Uurs fonctions gra-
tuites, un zèle et un dévouement inlassables.
On a signalé que certaines dépenses faites par
ies juges do paix, à l’occasion de leurs fonctions,
ne leur sont pas remboursées. La question sera
examinée.
Enfin, en ce qui concerne les officiers minis-
tériels, le gouvernement est à la disposition de la
Chambre pour discuter les deux projets qu’a rap-
pelés M. Adrien Veber.
Tant au sujet des questions de discipline que
pour les abus des frais réclamés quelquefois aux
justiciables par certains officiers ministériels,
l’atieution de la Chancellerie ne faiblit et ne fai-
blira pas.
La discussion générale est close.
AI. POURQUERY DE BOISSERIN demande la
suppression du crédit pour l'augmentation du
tiaiu ment des miîires de requêtes.
AI. BIENVENU-MARTIN-combai l’amendement
qui est néanmoins adopté par 312 voix contre 214.
ta suite de la discussion est renvoyée à ce
matin.
La séance est levée à 6 h. 80.
Les Troubles du Brésil
Londres, 3 mars.
Une dépêche de Rio-Janeiro au Times an-
nonce que ia situation dans l’Etat de Ce >ra
s’est subitement aggravée. La ville de Porta-
Iez t est menacée par les rebelles. Le com-
mandant de la garnison fédérale a déclaré
qu’ii resterait neutre dans le cas où une at-
taque serait dirigée contre la ville.
Le gérant du chemin de fer brésilien du
Nord-Est etrun employé d’une antre Compa-
gnie, nommé Mac Donald, ont été attaqués
par la touie et grièvement blessés.
Rio-Janeiro, 3 mars.
Une note officielle déclare que le gouver-
nement fédérai est résolu à respecter l’auto-
nomie de l’Etat de Ceara, comme l’exige la
Constitution, et qu’il n’a envoyé sur le théâ-
tre des troubles que ies forces nécessaires
pour assorer ia protection complète (les na-
tionaux étrangers.
ÉTRAMGER
ANGLETERRE
Ou rériOTlw 0 à rentlouer le soas-marln A-7
L’amirauté -Annonce qu’elle abandonne
tout espoir de r*lever le sous-marin A-7,
coulé, comme on le'5hit, ie 16 janvier dans
une baie voisine de Porîstpodjh. Un service
funèbre sera célébré jeudi au-dessus de l’en-
droit où repose ie petit bâtiment et^un équi-
page.
BELGIQUE
Catastrophe Minière
Un coup d’eau s’est produit la nuit der-
nière au cbarhonnage de Strepy’-Bracque-
gnies, près de Mons, où 250 ouvriers sont
occupés.
La catastrophe a eu lieu au puits de Thieu;
en activité depuis trois ans seulement. La
voüie s’est effondrée. Des torrents d’eau se
sont précipités dans la mine avec une rapi-
dité effrayante et i’eau est montée à 70 mât-
très de hauteur.
Neuf houilleurs ont été noyés ainsi que 22
chevaux.
Une maison située au-dessus du point où
le coup d’eau s’est produit s’est effon^ée
par suite de l’aff iissement du terrain.
La gendarmerie maintient ia foule qui est
considérable.
Explosion dans une Carrière
Hier matin, à la carrière de la Préaile, à
Chanxhe-lcz Sprimont, près de Liège, on
était occupé à préparer une mine, iorsque
ceiie-ci lit explosion, provoquant un éboule*
ment.
Deux personnes, dont le directeur, ont été
tuées. Quatre ouvriers ont été grièvement
blessés.
BULLETINJttlLITAIRE
La Revue de Printemps
La revue annuelle de printemps qui a lien
ordinairement dans le courant de mars, est
reportée cette année au 22 avril à l’occasion
de la venue en France du roi d’Angleterre.
INFORMATIONS
La Tragédie de Bas-Briacé
La Cour d’assises de la Loire-Inférieure a
jugé hier le jeune Marcel Redureau, âgé de
15 ans 1/2, auteur du septuple assassinat
commis le 30 septembre dernier, au village
du Bas-Briacô, commune du Landreau.
Des mesures d’ordre sévères avaient été
prises en prévision de l’envahissement de la
sailé d'audience par la foulé.
L’audience s’ouvre à midi 45 la salle est
comble ; des bousculades se produisent à
l’entrée et le président menace de faire éva-
cuer la salle.
L’accusé est introduit. I! est très pâle et
baisse les yeux ; il paraît plutôt hébété.
Le président l’interroge sur sou identité.
L’accusé répond timidement à toutes les
questions. Le gteffier lit ensuite l’acte d’ac-
cusation.
Il ressort des aveux mêmes de Redureau
que, le 30 septembre vers 10 heures du soir,
comme il travaillait au pressoir avec son
patron, ii s’attira une observation de ia part
de ce dernier sur sou peu d'ardeur au tra-
vail. Redureau, irrité, descendit du pressoir
et s’armant d’un pilou eu bois, il en asséna
plusieurs coups sur la tête de son maître,
qui s’affaissa en poussant des gémissements.
Redureau, voyant que son maître vivait en-
core, s’empara d’une serpe à raisins et lui
ouvrit la gorge.
Redureau prétend qu’il eut l’intention de
fuir; mais, s’étant dirigé vers la cuisine
pour y reporter ia lanterne du pressoir, il
s’entendit interpeller par Mme Mabit, occu-
pée à des travaux de couture avec sa ser-
vante, Marie Dugast. Craignant qu’elle ne se
rendit au pressoir et y découvrît le cadavre
de son mari, il retourna chercher la serpe à
raisins et, revenant à la cuisine, ii égorgea
les deux femmes.
Redureau, pensant qne la grand’mère qui
était couchée dans la pièce voidue pouvait
donner l'éveil, entra dans sa chambre et ia
tua.
Restaient trois enfants dont les cris d’é-
pouvante étaient suscepiibles d’attirer l’at-
tention des voisiris. Redureau se précipita
sur eux avec tant d’acharnement qu’il brisa
le manche de sa serpa sur le berceau du
plus jeune des enfants, âgé de 2 ans, .
Le petit Pierre Mabit, qui couchait dans la
cuisine, fut épargné par le criminel. Terro-
risé ou endormi, il ne cria pas et Redureau
ne s’aperçut pas de sa presence. Le jeune
assassin regagna sa chambre, où il passa le
reste de la nuit, après avoir pris soin de re-
porter dans le pressoir la serpe dont ii s’é-
tait servi.
Tous les corps étaient affreusement mu-
tilés. Le meurtrier s’était achainé sur ses
victimes avec une telle sauvagerie qu’il lut
impossible de taire le compte des coups
portés.
Redureau répond anx questions du pre-
sident d’une voix faible entrecoupée de san-
glots. Il reconnaît toutes les charges der l’ac-
cusation, mais il nie avoir déclaré que la fa-
mille Mabit était « bonne à tuer ».
Un frisson parcourt l’auditoire lorsque le
president, s’adressant aux jurés, fait -cette
remarque :
« Du drame lui-même, nons ne savons que
ce que Redureau a bien voulu nous lire*
puisqu’il en a supprimé tous ies témoins. »
L’accusé pleure.
L’interrogatoire prend fia sur une ques-
tion du président des assises concernant le
préméditation.
Redureau avait-il prémédité de tuer le fer-
mier Mabit ?
Un témoin viendra dire que, quelque
temps avant le drame, comme il avait ren-
contré le misérable et lui avait demandé s’il
se trouvait bien chez les ép ix Mabit : « De
braves gens », ajoutait-il, Redureau, vive-
ment, s’était récrié en disant ; « Des braves
gens i ils sont bons à tuer; s’il ne tenait qu’à
moi, il n’en resterait pas un I »
Interrogé sur ce point par M. le conseiller
Tissandier, Redureau proteste. « Je n’âi ja-
mais tenu pareil propos », dit-il.
L’accusé déclare regretter profondément
son crime, mais il ne donne pas l’impression
de ressentir ies sentiments qn’il exprime.
L'interrogatoire est terminé.
Le président développe alors quelques
considérations sur ie jzune âge de Redureau.
« Si le jury, dit-il, admet qu’il a agi sans
discernement, l’accuse devra être envoyé
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