Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-02-24
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 février 1914 24 février 1914
Description : 1914/02/24 (A34,N11890). 1914/02/24 (A34,N11890).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1720551
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
34“ Année f HJMD (& Pàges) B AJealSmës — PC MATIN — S Centimes (6 Pages) Mardi 34 Février Tffft
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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tau lu
Paris, trois heures matin
j»» .«m i — fiwjjuggeai^
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 23 Février, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
)omptant164 12/6 -/- 4/6
) mois 1 65 2/6 -/- 5/-
| ETAUV
Somptant.. 1 176 -/- -/- 60/-
» mois ferme 1177 2/6 -/- i 62/6
FER
Zampiant..) calm6 150/6 -/- 6 d
t mois * 61/3 * -/- 4 d %
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
>t ÎO février 1914.
NEW-YORK, 23 FÉVRIER
JHareliê clos
CHICAGO, 23 FÉVRIER
Marché clos
VOTES DE NOS DÉPUTÉS
Scrutin sur la demande d'enquête de M.
\bel Ferry, concernant les conditions ma-
térielles d’existence et l’hygiène de l’armée.
. Ont volé pour : MM. Paul Bignon, Georges
Bureau, de Folleville, Lavoinne, Peyroux,
Siegfried.
N’ont pas pris part au vote : MM. Ancel,de
Bagneux et de Pomereu.
; Absent par conge : M. Bouclot.
LA GRÈVE DES MINEURS
: LILLE. — Voici les chiffres des absences
constatées hier lundi :
Mines de Donrges, 590 absents ; Drocourt,
?62; Liévain, 1,022; Béthune, 320; Mearcliia,
140 ; Carvin, 159 ; Ferfay, 50 ; Maries, 272 ;
Le ns, 2,294 ; Ostricourt, 350 ; Bruay. 571 ;
Noeux, 400 ; Courrières, 1,100.
: ALBI.— Après une disenssion très vive,
les mineurs du bassin d’Albi ont décidé de
procéder à l’entretien de la mine.
ANGERS. — Les ardoisiers de Trelazé et les
Ouvriers de la mine de fer du Pavillon à An-
gers, ont, au nombre de 6,000, cessé le tra-
vail hier lundi.
CLERMONT-FERRAND. — La grève est com-
plète à Saint-Eloy et dans tout le bassin de
Brassac-les-Mines.
A Messeix, tout le monde travaille.
Le calme est complet.
DECAZEVILLE. — Le chômage est complet
ians les mines de Commentry-Fourcham-
jbault.
LIMOGES. — Les mineurs de Lavaseix (Creu-
,1e) ont décidé de se mettre en grève.
I SAINT-ETIENNE. — En raison du manque
probable de charbon, un établissement mé-
lallnrgique an Chambon-Feugerolles a con-
gédié 500 ouvriers,
LA GRAND-COMBE (Gard). — Les troupes ar-
rivées dans la matinée d’hier ont été répar-
tes sur tout le bassin minier.
L’ASSASSINAT DE M. GADIOU
r SAINT-MALO. — Sur Commission rogatoire •
du juge d’instruction de Brest, le voyageur
de commerce Thevenot a été interrogé par
Je commissaire spécial de la police mobile.
’ fl a déclaré qu’il était allé chez l’ingénieur
pierre le dimanche 29 juin ou le 6 juillet
1913, en compagnie de deux dames,
r M. Pierre tira des coups de revolver dans’
le jardin. M. Thevenot ne se servit pas de
l’arme. Ï1 ne put voir le revolver que M.
pierre ne lui proposa pas d'acheter,
» <■»!— J|
LE, « WALDECK-RQUSSEAU »
NICE. — Le Waldcclc-Rousseau s’est enfoncé
de trois mètres environ dans la vase et les
algues, mais on confirme que sa position
xt’est pas dangereuse.
1}N BALLON FRANÇAIS
ATTERRIT EN BELGIQUE
f BRUXELLES. — Par suite d’un vent violent,
[ tin ballon sphérique ayant à bord quatre of-
f ficiers français a atterri dimanche à Bièzes.
i Les officiers ont été autorisés à rentrer en
franco.
f GRAVE ACCIDENT D’AVIATION **
'LONDRES. — Un biplan militaire piloté par
tm civil avec nn passager, est tombé près de
IChichester.
f Le passager a été tué ; le pilote est griève-
ment blessé. L’appareil est en partie détruit.
LÈS RÉGATES INTERNATIONALES DE
L MARSEILLE
f MARSEILLE. —< Au concours des régates in-
irernationales, le yacht Tonino, appartenant
au roi d’Espagne et barré par le prince Phi-
lippe de Bourbon, est arrivé premier, four-
nissant les quinze milles de la course en
I h. 25’.' ■
I' UN DRAME DE L’ALCOOLISME^
ÊTSEVERS. — Un ouvrier des Forges nationa-
les de Guerigny, nommé Giraude, âgé de 43
«ns, qui était en complet état d’ivresse, s’est
rendu hier chez sa belle-mère, qni tient un
restaurant à Demours. En proie à une crise
'alcoolique, il blessa grièvement sa belle-
mère et sa femme en les frappant à conps
;de pieds et de poings. Il brisa ensuite Je ma-
tériel de l’établissement,
f- »■ ï)atix. gendarmes appelés voulurent s’em-
parer du forcené, mais l’un des gendar mes
lut grièvement blessé à la main par l’ivro-
jgne dont ils réussirent enfin à se rendre
maîtres et aa’ils conduisirent h la prison de
neveu.
LE TUNNEL SOUS LA MANCHE
LONDRES. — A la Chambre des Communes,
répondant à nne question qui lui était po-
sée au sujet du projet, de tunnel sous la
Manche, M.. Asquilh a dit que l’enquête qu’il
avait promis au mois d’août dernier n’était
pas encore terminée et qu’il convenait d’en
attendre les conclusions.
LE NAUFRAGE DE LA GOELETTE
« MEXICO »
LONDRES. — 14 des survivants de la goé-
lette Me cico, dont cinq matelots, ont été re-
cueillis sur une île. Un matelot portugais est
mort sur l'ije.
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
LA VERA CRUZ. — Samedi, les rebelles ont
fait sauter, sur la ligna interocéanique, un
train militaire transportant des tronpes d'in-
fanterie à Jalapa.
Tont le train a été détruit, 55 officiers et
soldats et un mécanicien anglais ont été
tués.
Les rebelles ont dirigé la fusillade sur un
train de voyageurs qui suivait et qui a pu
échapper en reculant à toute vitesse.
Le vapeur poseur de mines San-Francisco
est venu se joindre à l'escadre des Etats-Unis
qui croise en vue de la Yera-Cruz.
GRÈVE DE MÉTALLURGISTES
A SYDNEY
SYDNEY. — Dix mille ouvriers appartenant
à l’industrie métallurgique sont en grève.
fEouyellesJ’oISfiques
Au Parti Républicain Socialiste
Ainsi que nous l’avons annoncé, la Com-
mission administrative permanente du Parti
Républicain Socialiste, nommée par le Con-
gres de Grenoble, s’est réunie dimanche.
Parmi les délégués présents, citons MM. Aris-
tide Briand, de Monzie, Molle, Frayssinet,
Landry, Candace, députés ; Alexandre Zé-
vaès, ancien député ; Péraudtn, conseiller
général dn Cher ; Diedrich, maire de Sures-
nes ; docteur Jacquin, adjoint au maire et
Texier.conseillerd’arrondissementde Reims;
Jacques Proio, Albert Orry, Letriilard, Colin,
Panx, Chartraud, Lemerle, docteur Yitalien,
Saguol, Maille, etc., etc...
La majeure partie de la réunion, qui a été
fort longue, a été consacrée à l’examen de
trois questions ; la situation financière, les
projets d’ordre social et enfin la loi de troi3
ans. M. Briand a pris la parole à plusieurs
reprises et a été très attentivement écouté.
La Commission a discuté ensuite les ter-
mes d’un manifeste électoral sur le sens du-
quel l’entente s’est faite.
Elle a décidé enfin l’organisation d’un
grand banquet populaire qui aura lieu à
Paris, dans la première quinzaine de mars,
et an cours duquel M. Aristide Briand défini-
ra la politique sociale du Parti.
Enfin, la Commission, après avoir enregis-
tré un certain nombre de candidatures, a
voté à l’unanimité un rapport fixant son
programme agricole.
ÉTRANGER
ALLEMAGNE
La diminution de la Natalité
Interrogé sur la diminution de la natalité
en Allemagne, le conseiller médical Khrobne,
du ministère prussien de l’intérienr, a fait
les déclarations suivantes à un rédacteur de
la Morgenpost :
La diminution de la natalité est un phénomène
que l’on constate chez tous les peuples qui en-
trent dans une ère de bien-êire. C’est le cas pour
l’Allemagne, et il est un fait que ce phénomène a
commencé 4 se produire dans les classes aisées
et a, peu à peu. gagné la petite bourgeoisie pour
s'étendre, depuis quelques années, aux milienx
ouvriers.
Dans les dix dernières années, la diminution de
ia natalité fut trois fois aussi grande que de 1876 à
1900.
Schoeneberg, près de Berlin, avec sa population
presque exclusivement aisée, vient, dans la pro-
portion des naissances, après Paris. L’année der-
nière, on y comptait treize naissances par mille
habitants.
Le système de deux enfants constitue non pas
un arrêt dans l’accroissement de la population,
mais un recul.
An sujet du bien-être en Allemagne, M.
Kroime a ajouté que, dans le3 dix dernières
années, les dépôts aux caisses d’épargne on
Allemagne se sont élevés de 3 milliards à
. 26 .milliards de mark. ; , A.
AUTRICHE-HONGRIE
Attentat contre un Evêché en Hongrie
Hier matin, à onze heures, la résidence dn
nouvel évêque de Debrekzin a été détruite
par un attentat à la dynamite. L’é»7êque, M.
Miklessy, a échappé à la mort ; il venait de
quitter le palais an moment oü l’explosion
se produisit. Six personnes ont été tuées ;
I huit grièvement blessées.
Parmi lés morts on signhle un vicaire, le
secrétaire de l’évêque, un avocat de Buda-
pest, deux serviteurs de l’évêque et une cui-
sinière. L’état des blessés est très alarmant.
La maison dans les fondations de laquelle
les criminels avaient placé trois cartouches
de dynamite a été entièrement détraite.
Une enquête de première heure a permis
d’établir que les trois eartouches avaient été
mises exactement au-dessous de la chambre
à coucher de l’évêque.
Cet attentat permet de mesurer la gravité
du conilit des nationalités en Hongrie. Le
gouvernement hongrois avait décidé, il y a
quelques mois, la création d’un évêché or-
tnodoxe à Debrekzin. Cet évêché avait été
fondé en enlevant à an certain nombre de
diocèses les paroisses roumaines.
1ÜSP ON TROUVE 40$»
LE PETIT HAVRE à Paris
* i la LIBEiUHiE IHTEBMTIQMLE
COS, rue Saint-Lazare, MOS
«m fImmeuble dû t'HOTEL TERKiNUSJ
LA CRISE SUÉDOISE
De graves divergences politiques vien-
nent de lancer les partis suédois les uns
contre les autres. Des brocards, jetés de
part et d’autre dans la mêlée, ont cinglé
les adversaires et attisé les rivalités. L’opi-
nion publique, si lente à s’émoüvoir là-bas
au septentrion, s’est agitée, a manifesté, ti-
raillée en tous sens. Et le roi lui-même,
Gustave V, dont les gestes paraissaient en-
través par la tradition, si ce n’était par la
constitution, est entré en lice.
Il y a là une crise qui déborde des fron-
tières et qui ne saurait nous laisser indiffé-
rents parce qu’elle semble devoir préluder,
non pas à une immédiate transformation
politique du pays, mais tout au moins à
une orientation nouvelle de la Suèd#
Pour mettre en évidence les causes de la
situation présente, il faut remonter aux
élections de 1911. Elles avaient donné la
majorité aux libéraux et des tendances pa-
cifistes s’étaient de ce fait affirmées. M.
Staaf, leader d’avant-garde, avait été appelé
au pouvoir. Gomme ses troupes n’étaient
cependant pas assez compactes, il fut ame-
né à donner des gages aux socialistes.
Il constitua, pour leur être agréable, une
Commission civile des armements où
étaient réunis un certain nombre d’hommes
des différents partis. Son action fut telle
que la droite parvint à la rendre impopu-
aire et l’on vit un peuple de cinq millions
et demi d’habitants souscrire, en signe de
protestation contre tout ralentissement des
armements, une somme de quinze millions
de francs pour construire un cuirassé re-
fusé par le gouvernement !
Les conflits balkaniques surexcitèrent en-
core les esprits. On s’éloignait en outre à
grands pas de la période de rapprochement
entre la Russie et la Suède, couronnée par
le mariage du second fils du roi Gustave
avec la fille du grand due Paul. Ou eu vint
même à douter des intentions de la nation
slave.
Les Suédois, ou du moins le plus grand
nombre d’entre eux, se demandaient s’ils
étaient assez forts pour repousser ufrcfinvâ?
sion car ils craignaient que la Russie ne
cherchât à acquérir une base de mer libre,
fût-ce aux confins du cap Nord. Leur in-
quiétude grandit quand ils virent l’expan-
sion russe en Finlande. L’explorateur Sven
Iledin parcourut le pays en faisant retentir
des «charges de clairon» — c’est ainsi qu’il
appelait lui-même ses discours patriotiques.
Devant cette campagne,le gouvernement
dut expliquer son attitude. Il affirma qu’il
n’avait seulement cherché qu’à obtenir une
meilleure utilisation du budget militaire,
la démocratisation da l’organisation mili-
taire et certaines économies sur les dépen-
ses de luxe qui, sans réduire la puissance
défensive du peuple, réduisaient le budget
militaire, actuellement le plus coûteux de
tous les pays d’Europe par tête d’habi-
tants.
Mais les libéraux se trouvèrent vite dé-
bordés. On répétait, jusqu’au fond des cam-
pagnes : « La Suède a pour voisines deux
grandes puissances militaires ; la Russie et
l’Allemagne, qui augmentent constamment
leurs armements — sans compter les allu-
sions à la Norvège. II faut que la Suède,
puissance neutre, se rende aussi forte que
possible afin qu’elle puisse soutenir son
rôle ». Et c’est en vain que les partis avan-
cés ripostaient : « Les armements ruine-
raient notre pays. Il n’est menacé ni par la
Russie,, ni par l’Allemagne. Au lieu de dé-
penser des sommes énormes d’une façon
aussi improductive, il serait préférable
d’améliorer le sort de nos classes ouvrières ».
— La politique de défense nationale prima
tout.
M. Staaf vit le flot monter. Il essaya de
biaiser. Aux conservateurs, il laissa pré-
.voir une augmentation des forces défensi-
ves ; aux socialistes, ses alliés, il offrit des
taxes sur la richesse. Ce programme impro-
visé ne donna satisfaction à personne. Il
était du reste trop tard. Une démonstra-
tion, qui allait tout bouleverser, était orga-
nisée.
• Trente mille paysans vinrent le 6 février
à Stockholm. Le roi Gustave Y, se mettant
à l’unisson des manifestants qui étaient ve-
nus l’acclamer, proclama, sans en avoir en-
tretenu ses ministres, la nécessité d’une ré-
forme militaire immédiate. Cette interven-
tion aggrava la crise.
M. Staaf tenta encore de sauver sa politi-
que en priant le monarque constitutionnel
de déclarer qu’il n’avait émis qu’un avis
personnel. Des contre-manifestations ou-
vrières furent organisées, mais elles n’eu-
rent aucune influence sur le roi. Il maintint
qu’il avait le droit d’avoir des opinions et
de lesiémettre.
Le cabinet était désavoué. Il offrit sa dé-
mission. Elle fut acceptée et, une combi-
naison de droite n’ayant pu aboutir, M.
Hjalmar de Ilammarskjoeld, le grand juris-
consulte de droit international groupa au-
tour de lui quelques hommes parmi les plus
éminents de la Suède, dont quatre seule-
ment appartiennent au Parlement.
Sans s’immiscer dans la politique inté-
rieure de la Suède et sans se départir de
la stricte impartialité de rigueur, il est
néanmoins permis 4e dire que, tout com-
me M. Staaf d’ailleurs, le nouveau prési-
dent du Conseil, M. Kjalmar de Hammars-
kjoeld est un ami de la France. Arbitre dans
l’affaire de Casablanca, il nous donna rai-
son.
Dans sa déclaration ministérielle il a dit
que son but est de faire son possible en vue
d’une rapide et satisfaisante solution de la
défense nationale. Il a supplié tous les par-
tis de laisser de côté, pour le moment, les
autres problèmes, si importants et si justi-
fiés soient-ils.
Mais à cet appel, les socialistes ont ré-
pondu en mettant en avant la question
constitutionnelle. Ils ont demandé si le roi
a le droit, oui ou non, de prononcer des
discours tels que ceux qu’il a prononcés
devant le pays.
La bataille s’engage, dans ceS conditions,
sur un nouveau terrain.
Le gouvernement va soumettre quand
même au Parlement un projet de défense
nationale. Mais, étant donné que les conser-
vateurs sont en minorité, il sera sans doute
rejeté. La Chambre sera alors dissoute,
puis des élections auront lieu. L’heure sera
décisive et le verdict de. la nation sera im-
patiemment attendu.
H. HOLLAËNDER.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DR NOIRS CORRESPONDANT PARTICULIER}
Paris, 23 février.
Cet entr’acte de deux jours n’a pas rame-
né, tant s’en faut, ie calme dans les es-
prits.
Les innombrables commentaires auxquels
on s’est livré, durant ces deux journées, à
propos des déclarations de M, Maginot et de
la poignée de mains, désormais historique,
que lui donna M. Doumergue, les ardentes
polémiques engagées dans la presse n’ont
fait, au contraire, qu’accroître l’émotion
suscitée par les incidents de vendredi, et
c’est dan3 une atmosphère toute chargée
d’électricité que s’ouvrait la séance d’au-
jourd’hui.
On entendait an loin de sourds gronde-
ments précurseurs de l’orage, orage qui,
peut-être, se dissiperait, mais que, peut-être
aussi, le moindre choc devait suffire à faire
éclater;’—- fcÿ.-
Au début, tout se passa dans un calme re-
latif. Le premier orateur, M. Albert Denis,
qui est à la fois député et maire de Tout, ap-
portait/ sur l’état sanitaire de cette ville, des
renseignements dont il n’était guère possi-
ble de contester l’exactitude.
M. Albert Denis a démontré, avec l’auto-
rité que lui donnait sa donble fonction, que
la morbidité constatée dans le 20e corps, et,
en particulier, dans le camp retranché de
Toul, n’était nullement .due à l’incorpora-
tion de la classe 1913, puisque la plupart des
malades étaient des hommes de la classe
1912, et que l’élément civil était, lui-même,
fort éprouvé.
M. Peyroux, en sa qualité d’ancien méde-
cin militaire, a déclaré, à son tour que si
l’armée avait été durement atteinte par cet
hiver rigoureux, la population civile avait
payé aussi, dans toutes les régions, un lourd
tribut à la maladie et à la mort.
Après lui, M. Girod vint réclamer une en-
quête sur les décès survenus dans le 7«
corps, puis M. Noulens fit son apparition à
la tribune.
Le ministre de la guerre,sauf sur un point
qui avait cependant son importance, ne fit
que confirmer, en les précisant, les déclara-
tions faites l’autre jour par M. Maginot.
Gomme son sous-secrétaire d’Etat, M. Nou-
lens indiqua les mesures prises par l’admi-
nistration de la guerre en ce qui concerne le
desserrement des troupes, la désinfection
des locaux militaires, l’ajournement des
convocations des réservistes et des territo-
riaux dans les garnisons contaminées, l’ex-
tension des convalescences, les améliora-
tions réalisées au point de vue de la nour-
riture, de l’habillement, de la chaussure.
M. Noulens ajouta même — ce que M. Ma-
ginot n’avait pas dit l’autre jour — qu’il avait
pris sur lui, en attendant que le programme
de 650 millions soit voté par les Chambres,
de taire exécuter d’urgence les travaux de
construction des séchoirs, des réfectoirs, des
infirmeries, qui n’avaient pas été compris
dans le programme de 234 millions récem-
ment adopté.
Le seul point sur lequel le ministre ne re-
vint pas fat celai relatif à la loi de trois
ans, mais son opinion à cet égard n’est-elie
pas connue ?
Ne l’a-t-il pas votée, cette loi — comme M.
Doumergue d’ailleurs — et n’a-t-il pas dé-
claré, dans son discours de Miran.de, que le
gouvernement la considérait comme intan-
gible ?
A mesure que M. Noulens parlait, une cer-
taine détente semblait se produire. Les so-
cialistes eux-mêmes, qui, dans leurs jour-
naux, avaient jeté feu et flamme, ne sem-
blaient plus aussi pressés de réclamer de
lui un désaveu formel des paroles pronon-
cées vendredi par M. Maginot. Que s’était il
donc passé ? Le ministère, dans les pourpar-
lers qu’il eut avec eux pendant ces deux
journées, leur avait-il donné des gages ? II
fant le croire.
En tout cas, ils se sont tenus cois. La loi
de trois ans n’étant plus en cause, le débat
perdait, dn coup, tont l'intérêt qn’il pouvait
avoir au point de vue ministériel.
Il n’est pas jusqu’à M. Augagneur, le plus
acharné parmi les adversaires des trois ans,
qui n’ait fait machine en arrière. C’est lai
cependant qui avait prisTinitiative de la de-
mande d’enquête parlementaire, mais lors-
que M. Doumergue ayant accepté que l’en-
quête fut confiée à la commission d’hygiène,
M. Millerand vint reprocher au président du
Conseil de n’avoir pas pris nettement posi-
tion entre les deux demandes d’enquête, M.
Augagneur déclara qu’il retirait sa proposi-
tion pour se rallier à celle de M. Abel Ferry.
L'intervention d@M. Millerand n’avaUdonc
plus d’objet. Tout le monde se trouvait d'ac-
cord. Les derniers nuages sc dissipaient.
L’orage, que l’on avait cru inévitable, était
conjuré. Toutefois,la motion de M. Abel Fer-
ry fut loin de recueillir l’unanimité.
Plus de 150 députés se sont abstenus, par-
mi lesquels tous les socialistes et peut-être
aussi quelques radicaux unifiés.
Ni ceux-ci ni ceux-là n’ont cru devoir don-
ner leur suffrage à un Cabinet qui n’aban-
donnait pas la loi de trois ans, mais ils n’ont
pas voulu non plus voter contre lui...
En résumé, ia bataille attendue n’a pas été
livrée, mais, au Sénat comme au Palais-
Bourbon, le ministère en a bien d’autres en
perspective.
T. H.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 23 février
tu. PAUL DESCHANEL préside.
Mil. Doumergue, Noulens, Bienvenu-Martin,
Maginot et Mulvy sont, dés la début de la séance,
au banc des ministres.
La Chambro adopte, sans discussion, des propo-
sitions modifiant les lois du 8 août <913 sur le
warrant hôtelier, et du 9 avril 1898 sur la respon-
sabilité des accidents dont les ouvriers sont vic-
times. i
• Elle adopte également, avec le texte modifié par
le Sénat, un projet créant, au tribunal de la'Seine,-
une chambre nouvelle en vue de l’application de
la loi de 19.2 sur les tribunaux pour enfants et la
liberté surveillée.
lliai sanitaire de l’Armée
L’ordre du jour appelle la suile des interpella-
tions sur l’état sanitaire de l’armée.
AI. ALBERT DBMS a la parole.
— Gomme l’a dit le sous-sccrétairo d'Etat à la
guerre, ce débat doit se poursuivre en dehors de
toute préoccupation politique ou électorale. La
Ghaaibre.a a rechercher, à la lumière des faits,
les circonstances douloureuses qui lui ont été
signalées. Elle devra, ensuite, examiner les me-
sures propres à y mettre fin
Je me bornerai à parler du 20* corps d’armée,
que je connais particulièrement, et de la gar-
nison de Tout, qui est une des plus considé-
rables.
Dans ce corps d’armée, H y avait eu 141 décès
en 1911, ce chiffre s’abaissait à 105 en 1912, et 104
en I9i3, et cette situation favorable s’est main-
tenue jusqu’en janvier dernier. Au 15 janvier,
dans la garnison de Toul, le changement a coïn-
cidé avec le retour des permissionnaires du jour
de l’an.
11 y a, à Toul, 27,000 hommes de troupe. Un
rapport du médecin inspecteur Bordes étudie les
cause 3 possibles des maladies épidémiques qui
ont ainsi surgi subitement.
Il déclara nue, même si ~lpa„ trois classes n.’a-
vSiëat pas éiAappefées, les épidémies Surfirent
surgi quand même.
Le surpeuplement des chambrées et le froid
exceptionnel ont aggravé les conditions où se
trouvaient tes hommes. La municipalité de Toul
avait d’ailleurs mis à la disposition de l'autorité
militaire tout ce que celle-ci lui avait demandé.
D’autre part le général Fôch, commandant le 20*
corps d’armée, avait prescrit des mesures minu-
tieuses pour assurer'ta santé des hommes. Sur
61,262 hommes que comporte le 20» Corps, lien
est, en janvier, entré aux hôpitaux 234 de ia clas-
se i9ii, 720 de la classe 1912, et 545 de la classo
1913.
Dans le même temps, le chiffre des décès a été
respectivement pour ces classes de 11, i5, et 9.
L’autorité militaire a réduit au minimum le tra-
vail dos hommes, renforcé l’alimentation et le
chauffage et distribué largement les vêtements né-
cessaires. ;
A Verdun, le nombre des malades hospitalisés
a été inférieur à celui de l’an dernier à pareille
époque.
De l’autre côté de la frontière, les Allemands
ne sont pas mieux partagés que nous. Les hôpi-
taux d’Alsace-Lorraine sont encombrés de mala-
des.
On peut continuer de faire confiance au com-
mandement pour prescrire les mesures propres 4
protéger la santé des soldats.
AI. PEYROUX : Nous avons été, en cet hiver
exceptionnel, atteints par une recrudescence d’é-
pidémies impossibles a prévoir. Elle s’est abattue
sur la population civile comme sur l’armée, et
celle-cf n’y pouvait échapper. N’en fut-il pas de
même, en 18S9, pour l’épidémie de grippe ?
Le fait de mortalités mensuelles plus fortes eu
janvier est constant. Il s’est seulement manifes-
té, cette année,-d’une manière plus apparente.
Le sous-secrétaire d’Elat a justement signalé la
difficulté matérielle 4 laquelle se heurtent les
médecins militaires trop peu noafbreux. Il faut
leur donner une situation suffisante pour les em-
pêcher de quitter prématurément l’armé8.
En les conservant, nous assurons 4 nos petits
soldats des soins qui les garderont 4 leurs famil-
les et au pays.
Discours de M. Noulens
AI. NOULENS, ministre de la guerre : Nul ne
saurait songer a dissimuler la gravité de la situa-
tion sanitaire de l’armée. Le sous-secrétaire
d’Etat a renseigné, 4 eet égard, le Parlement.
L’administration de la guerre a d’autre part facilité
l’oeuvre de la Commission parlementaire. •
Il fait observer que les conditions climatériques
ont été favorables au développement des maladies
épidémiques.
Mais les installations Mtives, sur certains
points, l’insuffisance de la sélection parmi les
conscrits, non seulement de la classe 1913, mais
de la classe 1912, ont fait qu’il y avait dans l’ar-
mée'elle-même des germes internes de contami-
nation. V
AI. ETIENNE : Les instructions du Gouverne-
ment portaient que les Conseils de révision de-
vaient exercer la sélection la plus rigoureuse.
si. LE AIINISTRE confirme 1 observation de M.
Etienne.
Mais il lui apparaît que la volonté du Parlement
n’a pas été suffisamment respectée en ce point.
11 remarque que, les années précédentes, la
moitié de l’effectif était instruit, tandis que cette
année, le tiers de l’effectif seulement était
aguerri.
D’autre part, les effectifs prévus se sont trouvés
sensiblement augmentés.
On avait labié, tout d’abord, sur un chiffre de
195.000 hommes.
Mais l’effectif réalisé a dépassé de beaucoup ce-
lui qu’on avait pu légitimement prévoir puisqu’il
a atteint 235,000 hommes;
Il fallait habiller ces 235,000 hommes. Le chiffre
de vêtements que l’Administration a dû constituer
correspondait a 2,6i0,0s0 effets de complément, 4
600,000 paires da chaussures.
Malheureusement, les marchés passés ne per-
mettaient pas d’arriver 4 ces chiffres.
Il en est résulté que les collections ont été
constituées moins vite qu’il eut été nécessaire.
Pour les chaussures, la question est réglée.
Tous les hommes ont reçu leurs trois paires ré-
glementaires. . ’ ,
En ce qui touche les vêtements, la classe 1913
a été pourvue de tous ses effets.
L’administration donne, en ce moment, des vê-
tements de rechange 4 la classe 1912.
Pour le couchage, la difficulté a été la môme.
Pour le logement, on a essayé d’utiliser tous les
bâtiments existants, mais on s’est heurté 4 la
rareté de la main-d’oeuvre et 4 la brièveté des
délais.- _ ■ âk
Tous les hommes de là classe 1913 ont reçu
leurs trois ç.oUeclions dès leur arrivée au corps.
Des jerseys et des chaussettes de laine ont été
distribués dans la région de l’Est.
Pour les chaussures, en présence de l'Impossi-
bilité où l’on était de les faire fabriquer dans l’es-
paçe de trois mois, les soldats ont été autorisés 4
arriver an régiment avec leurs brodequins dont
on leur rembourserait le prix.
, Depuis, le» corps de troupes ont été autorisés 4
passer directement des marchés. D’autre part, ud
entrepreneur s’est engagé à fabriquer 233,000 pai-
res de brodequins en l’espace do quelques semai-
nes.
De sorte que tous les hommes ont reçu aujour-
d’hui leurs, trois paires.
L’adminisifstion a hâié la constitution du ma-
tériel de couchage et elle espère gagner quelques
mois sur le délai qui avait été prévu.
En ce qui touche les séchoirs, une dépense de
|5 millions a été prévue en addition au programme
primitif..
Les râlions de viande ont été augmentées dans
une grande proportion.
Les rations de pain ont été portées de 310 à 350
grammes.
Des. instructions très nettes ont été données
pour que les allocations ne soient pas détournées
de leur but.
L’administration s’est également préoccupée
d’améliorer l’aiimentation en eau, en passant des
marchés arec les villes, en perfectionnant les
moyens d’adduction et en augmentant la quantité
d’eau par homme.
Quand l’épidémie a éclaté, te Gouvernement a
pris des mesures immédiates.
Il a donné l’ordre de desserrer les soldats dans
les garnisons encombrées, en utilisant des bara-
quements.
11 a prescrit la désinfection de tous les bâti-
ments occupés par les soldats.
Il a décidé d’ajourner les convocations des ré-
servistes et des territoriaux dans toutes les garni-
sons où des épidémies avaient été constatées.
De larges congés de convalescence ont été ac-
cordés.
AI. PORTEU signale que les conseils de réforme
n’ont pas été convoqués aussi fréquemment qu'ils
auraient dû l’ôlre.
AI. LE AIINISTRE répond que des instructions
ont été données aux médecins-majors pour qu’ils
visitent tous les hommes des compagnies avant
que ceux-ci se soient présentés a l’infirmerie.
M COLLY : Toutes les lettres que je reçois at-
testent que les médecins-majors ne reconnais-
sent pa3 les hommes malades.
AI. LE AIINISTRE. indique que les rations de
chauffage ont été quintuplées dans certaines ré-
gions.
Mais le charbon n’est pas assez vérifié dans les
corps de troupes. Les commissions do réception
fonctionnent mal. L'attention des commandants
d’unité a été appelée sur la nécessité de contrôler
les fournitures ae charbon.
Le ministre fait observer que les séchoirs, les
réfectoires et les infirmeries n’étaient pas com-
pris dans le programme de 234 millions, qni a été
voté.
En présence de l’urgence de la question, le mi-
nistre a fait connaître a la Commission du budget
et à la Commission des finances qu’il prenait sur
lui de faire exécuter ees travaux nécessaires en
attendant que le programme de 659 millions ait
été voté par les chambres.
Il ajoute que le service de santé étudie des mo-
dèles d’alimentation qui seront distribués dans
les corps de troupes afin d’assurer avec le même
chiffre de dépense, le maximum de nutrition.
Les directeurs du service de santé dans les
corps d’armée ont reçu : 1* droit de faire des vi-
sites 4 tout moment dans les corps de troupes
pour se rendre compte si les prescriptions, or-
données dans l'intérêt dé jà santé /des hommes,
ont été observées.
Une inspection du service de santé a été orga-
nisée pour renseigner directement le ministre sur
la santé des hommes.
Le ministre espère que dans l’avenir, les con-
seils de révision et les Commissions régimen-
taires procéderont 4 une sélection plus rigoureuse
du contingent.
Il demande 4 la Chambre de voter le plus tôt
possible le projet de loi sur la vaccine an typhoï-
dique dans l'intérêt même de l’armée.
Une autre question concerne le commande-
ment lui-même : la progression rigoureusement
méthodique de l’instruction et de l’entraine-
ment.
AI. LACIIAU» : Et d’abord, l’éducation physique
avant 20 ans.
AI. E. ETIENNE : Le 16 septembre dernier, le
ministre de la guerre a adressé aux chefs de corps
une circulaire insistant sar le caractère scientifi-
que et méthodique que devait prendre l'instruc-
tion des hommes,
AI. LE AIINISTRE DE LA GUERRE r Celte circu-
laire ayant été mal observée, j’ai dû la renouvo
1er en janvier dernier.
AI. F. CIIAUTEAIPS : Ces prescriptions étaient
incompatibles avec l’obligation imposée aux offi-
ciers de rendre les hommes mobilisables avant la
date habituelle.
AI. E. ETIENNE conteste cette assertion.
AI. LE AIINISTRE DE LA GUERRE conclut que
le gouvernement cherchera toutes los mesures
propres à assurer la santé des hommes, première
condition d’une armée forte.
AI. PAINLKVÉ dit qu’ii ressort des explications
du ministre que les difficultés sanitaires rencon-
trées ne tiennent ni à ia durée du service, ni 4
l’amendement Daniel Vincent.
Koné; les considérations relatives 4 la durée da
service ne sont qu’une diversion.
C’est l’incorporation 4 20 ans qui est seule ea
jeu, et si les statistiques de la morbidité et dé la
mortalité dans l’armée condamnaient cette incor-
poration, ce serait grave. Mais ce n’est pas le cas :
les classes 1912 et 1913 sont 4 peu près également
frappées.
La cause du mal, c’est l’entassement do 460,008
hommes dans des locaux insuffisants pour les
abriter.
A qui remonte la responsabilité de cet entasse-
ment 1
Les partisans du soldat de 20 ans avaient tou-
jours Insisté sur la nécessité de mesures transi-
toires ; ils avaient déposé des projets très nets 4
cet égard.
C’est î’imnrudente brutalité, avec laquelle a éts
incorporée la classe de 20 ans, qui est cause de
tout. ,
Et les responsables sont ceux qui, après avoir
longtemps refusé l’incorporation 4 20 ans. Font
brusquement acceptée et brutalement appliquée.
On devait, dit on, faire face 4 des circonstances
exceptionnelles qu’aucune sagesse humaine ne
pouvait prévoir ? Qu’on se reporte au discours
prononce par l’orateur 4 l’occasion de la loi da
3 ans. „ .,
On verra que le péril avait été signalé, et le re-
mède proposé t ,
On a essayé d’imputer aux. médecins militaires
la responsabilité de la situation actuelle.
Ils ont pourtant fait ce qu’ils ont pu; Mais 4
quelle sélection éclairée pouvaient-ils procéder
dans les ciçconstances hâtives où se déroulaient
les opérations des Conséils de révision?
Les responsables, l’orateur les a désignés plu*
haut. | a
M MEQUILLET déclare renoncer 4 développer
son interpellation, mais demande au gouverne-
ment quelles mesures ont été prises 4 la suite
des constations faites sur les eaux d’alimentation
de Lunéville. ,
L’orateur rappelle la faute grave constatée par
l'autorité militaire. Des plaintes ont été déposées
et la justice suit son cours.
Mais il appartient 4 M. le ministre de la guerre
de suivre l’instruction ouverte et d’assurer pour
l’avenir 4 la garnison et 4 la population da Lune-
ville une eau honnête et potable.
L’orateur est heureux, en terminant, de rassurer
les familles : sur la population civile, qui est da
25,009 âmes, il n’y a qu’un cas de typhoïde. Il ny
en a aucun dans la garnison. ,
M. LE MINISTRE DE LA GUERRE rappelle qU6 I*
fraude abominable qui était commise par les con-
cessionnaires de la ville do Lunéville a été dé-
couverte par le service de santé militaire.
Des mesures immédiates ont été prises pour lit
trer l’eau, une plainte a été déposée : un exempt!
est necessaire. lüj, , »
La clôturé de la discussion est prononcée.
Les Ordres du Jour
et les Demandes d’Enquêts
AI LE PRÉSIDENT fait connaître qu’il est saisi
de trois ordres du jour et de deux demandes d’en-
quête qui ont la priorité :
D’une part, MM. Augagneur, Girod, Pedoya, pro-
posent fie pommer une Commission d'enquête ; .
Administraient • Délégué - Gérant
O. RANDOLET,
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)omptant164 12/6 -/- 4/6
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» mois ferme 1177 2/6 -/- i 62/6
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Zampiant..) calm6 150/6 -/- 6 d
t mois * 61/3 * -/- 4 d %
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
>t ÎO février 1914.
NEW-YORK, 23 FÉVRIER
JHareliê clos
CHICAGO, 23 FÉVRIER
Marché clos
VOTES DE NOS DÉPUTÉS
Scrutin sur la demande d'enquête de M.
\bel Ferry, concernant les conditions ma-
térielles d’existence et l’hygiène de l’armée.
. Ont volé pour : MM. Paul Bignon, Georges
Bureau, de Folleville, Lavoinne, Peyroux,
Siegfried.
N’ont pas pris part au vote : MM. Ancel,de
Bagneux et de Pomereu.
; Absent par conge : M. Bouclot.
LA GRÈVE DES MINEURS
: LILLE. — Voici les chiffres des absences
constatées hier lundi :
Mines de Donrges, 590 absents ; Drocourt,
?62; Liévain, 1,022; Béthune, 320; Mearcliia,
140 ; Carvin, 159 ; Ferfay, 50 ; Maries, 272 ;
Le ns, 2,294 ; Ostricourt, 350 ; Bruay. 571 ;
Noeux, 400 ; Courrières, 1,100.
: ALBI.— Après une disenssion très vive,
les mineurs du bassin d’Albi ont décidé de
procéder à l’entretien de la mine.
ANGERS. — Les ardoisiers de Trelazé et les
Ouvriers de la mine de fer du Pavillon à An-
gers, ont, au nombre de 6,000, cessé le tra-
vail hier lundi.
CLERMONT-FERRAND. — La grève est com-
plète à Saint-Eloy et dans tout le bassin de
Brassac-les-Mines.
A Messeix, tout le monde travaille.
Le calme est complet.
DECAZEVILLE. — Le chômage est complet
ians les mines de Commentry-Fourcham-
jbault.
LIMOGES. — Les mineurs de Lavaseix (Creu-
,1e) ont décidé de se mettre en grève.
I SAINT-ETIENNE. — En raison du manque
probable de charbon, un établissement mé-
lallnrgique an Chambon-Feugerolles a con-
gédié 500 ouvriers,
LA GRAND-COMBE (Gard). — Les troupes ar-
rivées dans la matinée d’hier ont été répar-
tes sur tout le bassin minier.
L’ASSASSINAT DE M. GADIOU
r SAINT-MALO. — Sur Commission rogatoire •
du juge d’instruction de Brest, le voyageur
de commerce Thevenot a été interrogé par
Je commissaire spécial de la police mobile.
’ fl a déclaré qu’il était allé chez l’ingénieur
pierre le dimanche 29 juin ou le 6 juillet
1913, en compagnie de deux dames,
r M. Pierre tira des coups de revolver dans’
le jardin. M. Thevenot ne se servit pas de
l’arme. Ï1 ne put voir le revolver que M.
pierre ne lui proposa pas d'acheter,
» <■»!— J|
LE, « WALDECK-RQUSSEAU »
NICE. — Le Waldcclc-Rousseau s’est enfoncé
de trois mètres environ dans la vase et les
algues, mais on confirme que sa position
xt’est pas dangereuse.
1}N BALLON FRANÇAIS
ATTERRIT EN BELGIQUE
f BRUXELLES. — Par suite d’un vent violent,
[ tin ballon sphérique ayant à bord quatre of-
f ficiers français a atterri dimanche à Bièzes.
i Les officiers ont été autorisés à rentrer en
franco.
f GRAVE ACCIDENT D’AVIATION **
'LONDRES. — Un biplan militaire piloté par
tm civil avec nn passager, est tombé près de
IChichester.
f Le passager a été tué ; le pilote est griève-
ment blessé. L’appareil est en partie détruit.
LÈS RÉGATES INTERNATIONALES DE
L MARSEILLE
f MARSEILLE. —< Au concours des régates in-
irernationales, le yacht Tonino, appartenant
au roi d’Espagne et barré par le prince Phi-
lippe de Bourbon, est arrivé premier, four-
nissant les quinze milles de la course en
I h. 25’.' ■
I' UN DRAME DE L’ALCOOLISME^
ÊTSEVERS. — Un ouvrier des Forges nationa-
les de Guerigny, nommé Giraude, âgé de 43
«ns, qui était en complet état d’ivresse, s’est
rendu hier chez sa belle-mère, qni tient un
restaurant à Demours. En proie à une crise
'alcoolique, il blessa grièvement sa belle-
mère et sa femme en les frappant à conps
;de pieds et de poings. Il brisa ensuite Je ma-
tériel de l’établissement,
f- »■ ï)atix. gendarmes appelés voulurent s’em-
parer du forcené, mais l’un des gendar mes
lut grièvement blessé à la main par l’ivro-
jgne dont ils réussirent enfin à se rendre
maîtres et aa’ils conduisirent h la prison de
neveu.
LE TUNNEL SOUS LA MANCHE
LONDRES. — A la Chambre des Communes,
répondant à nne question qui lui était po-
sée au sujet du projet, de tunnel sous la
Manche, M.. Asquilh a dit que l’enquête qu’il
avait promis au mois d’août dernier n’était
pas encore terminée et qu’il convenait d’en
attendre les conclusions.
LE NAUFRAGE DE LA GOELETTE
« MEXICO »
LONDRES. — 14 des survivants de la goé-
lette Me cico, dont cinq matelots, ont été re-
cueillis sur une île. Un matelot portugais est
mort sur l'ije.
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
LA VERA CRUZ. — Samedi, les rebelles ont
fait sauter, sur la ligna interocéanique, un
train militaire transportant des tronpes d'in-
fanterie à Jalapa.
Tont le train a été détruit, 55 officiers et
soldats et un mécanicien anglais ont été
tués.
Les rebelles ont dirigé la fusillade sur un
train de voyageurs qui suivait et qui a pu
échapper en reculant à toute vitesse.
Le vapeur poseur de mines San-Francisco
est venu se joindre à l'escadre des Etats-Unis
qui croise en vue de la Yera-Cruz.
GRÈVE DE MÉTALLURGISTES
A SYDNEY
SYDNEY. — Dix mille ouvriers appartenant
à l’industrie métallurgique sont en grève.
fEouyellesJ’oISfiques
Au Parti Républicain Socialiste
Ainsi que nous l’avons annoncé, la Com-
mission administrative permanente du Parti
Républicain Socialiste, nommée par le Con-
gres de Grenoble, s’est réunie dimanche.
Parmi les délégués présents, citons MM. Aris-
tide Briand, de Monzie, Molle, Frayssinet,
Landry, Candace, députés ; Alexandre Zé-
vaès, ancien député ; Péraudtn, conseiller
général dn Cher ; Diedrich, maire de Sures-
nes ; docteur Jacquin, adjoint au maire et
Texier.conseillerd’arrondissementde Reims;
Jacques Proio, Albert Orry, Letriilard, Colin,
Panx, Chartraud, Lemerle, docteur Yitalien,
Saguol, Maille, etc., etc...
La majeure partie de la réunion, qui a été
fort longue, a été consacrée à l’examen de
trois questions ; la situation financière, les
projets d’ordre social et enfin la loi de troi3
ans. M. Briand a pris la parole à plusieurs
reprises et a été très attentivement écouté.
La Commission a discuté ensuite les ter-
mes d’un manifeste électoral sur le sens du-
quel l’entente s’est faite.
Elle a décidé enfin l’organisation d’un
grand banquet populaire qui aura lieu à
Paris, dans la première quinzaine de mars,
et an cours duquel M. Aristide Briand défini-
ra la politique sociale du Parti.
Enfin, la Commission, après avoir enregis-
tré un certain nombre de candidatures, a
voté à l’unanimité un rapport fixant son
programme agricole.
ÉTRANGER
ALLEMAGNE
La diminution de la Natalité
Interrogé sur la diminution de la natalité
en Allemagne, le conseiller médical Khrobne,
du ministère prussien de l’intérienr, a fait
les déclarations suivantes à un rédacteur de
la Morgenpost :
La diminution de la natalité est un phénomène
que l’on constate chez tous les peuples qui en-
trent dans une ère de bien-êire. C’est le cas pour
l’Allemagne, et il est un fait que ce phénomène a
commencé 4 se produire dans les classes aisées
et a, peu à peu. gagné la petite bourgeoisie pour
s'étendre, depuis quelques années, aux milienx
ouvriers.
Dans les dix dernières années, la diminution de
ia natalité fut trois fois aussi grande que de 1876 à
1900.
Schoeneberg, près de Berlin, avec sa population
presque exclusivement aisée, vient, dans la pro-
portion des naissances, après Paris. L’année der-
nière, on y comptait treize naissances par mille
habitants.
Le système de deux enfants constitue non pas
un arrêt dans l’accroissement de la population,
mais un recul.
An sujet du bien-être en Allemagne, M.
Kroime a ajouté que, dans le3 dix dernières
années, les dépôts aux caisses d’épargne on
Allemagne se sont élevés de 3 milliards à
. 26 .milliards de mark. ; , A.
AUTRICHE-HONGRIE
Attentat contre un Evêché en Hongrie
Hier matin, à onze heures, la résidence dn
nouvel évêque de Debrekzin a été détruite
par un attentat à la dynamite. L’é»7êque, M.
Miklessy, a échappé à la mort ; il venait de
quitter le palais an moment oü l’explosion
se produisit. Six personnes ont été tuées ;
I huit grièvement blessées.
Parmi lés morts on signhle un vicaire, le
secrétaire de l’évêque, un avocat de Buda-
pest, deux serviteurs de l’évêque et une cui-
sinière. L’état des blessés est très alarmant.
La maison dans les fondations de laquelle
les criminels avaient placé trois cartouches
de dynamite a été entièrement détraite.
Une enquête de première heure a permis
d’établir que les trois eartouches avaient été
mises exactement au-dessous de la chambre
à coucher de l’évêque.
Cet attentat permet de mesurer la gravité
du conilit des nationalités en Hongrie. Le
gouvernement hongrois avait décidé, il y a
quelques mois, la création d’un évêché or-
tnodoxe à Debrekzin. Cet évêché avait été
fondé en enlevant à an certain nombre de
diocèses les paroisses roumaines.
1ÜSP ON TROUVE 40$»
LE PETIT HAVRE à Paris
* i la LIBEiUHiE IHTEBMTIQMLE
COS, rue Saint-Lazare, MOS
«m fImmeuble dû t'HOTEL TERKiNUSJ
LA CRISE SUÉDOISE
De graves divergences politiques vien-
nent de lancer les partis suédois les uns
contre les autres. Des brocards, jetés de
part et d’autre dans la mêlée, ont cinglé
les adversaires et attisé les rivalités. L’opi-
nion publique, si lente à s’émoüvoir là-bas
au septentrion, s’est agitée, a manifesté, ti-
raillée en tous sens. Et le roi lui-même,
Gustave V, dont les gestes paraissaient en-
través par la tradition, si ce n’était par la
constitution, est entré en lice.
Il y a là une crise qui déborde des fron-
tières et qui ne saurait nous laisser indiffé-
rents parce qu’elle semble devoir préluder,
non pas à une immédiate transformation
politique du pays, mais tout au moins à
une orientation nouvelle de la Suèd#
Pour mettre en évidence les causes de la
situation présente, il faut remonter aux
élections de 1911. Elles avaient donné la
majorité aux libéraux et des tendances pa-
cifistes s’étaient de ce fait affirmées. M.
Staaf, leader d’avant-garde, avait été appelé
au pouvoir. Gomme ses troupes n’étaient
cependant pas assez compactes, il fut ame-
né à donner des gages aux socialistes.
Il constitua, pour leur être agréable, une
Commission civile des armements où
étaient réunis un certain nombre d’hommes
des différents partis. Son action fut telle
que la droite parvint à la rendre impopu-
aire et l’on vit un peuple de cinq millions
et demi d’habitants souscrire, en signe de
protestation contre tout ralentissement des
armements, une somme de quinze millions
de francs pour construire un cuirassé re-
fusé par le gouvernement !
Les conflits balkaniques surexcitèrent en-
core les esprits. On s’éloignait en outre à
grands pas de la période de rapprochement
entre la Russie et la Suède, couronnée par
le mariage du second fils du roi Gustave
avec la fille du grand due Paul. Ou eu vint
même à douter des intentions de la nation
slave.
Les Suédois, ou du moins le plus grand
nombre d’entre eux, se demandaient s’ils
étaient assez forts pour repousser ufrcfinvâ?
sion car ils craignaient que la Russie ne
cherchât à acquérir une base de mer libre,
fût-ce aux confins du cap Nord. Leur in-
quiétude grandit quand ils virent l’expan-
sion russe en Finlande. L’explorateur Sven
Iledin parcourut le pays en faisant retentir
des «charges de clairon» — c’est ainsi qu’il
appelait lui-même ses discours patriotiques.
Devant cette campagne,le gouvernement
dut expliquer son attitude. Il affirma qu’il
n’avait seulement cherché qu’à obtenir une
meilleure utilisation du budget militaire,
la démocratisation da l’organisation mili-
taire et certaines économies sur les dépen-
ses de luxe qui, sans réduire la puissance
défensive du peuple, réduisaient le budget
militaire, actuellement le plus coûteux de
tous les pays d’Europe par tête d’habi-
tants.
Mais les libéraux se trouvèrent vite dé-
bordés. On répétait, jusqu’au fond des cam-
pagnes : « La Suède a pour voisines deux
grandes puissances militaires ; la Russie et
l’Allemagne, qui augmentent constamment
leurs armements — sans compter les allu-
sions à la Norvège. II faut que la Suède,
puissance neutre, se rende aussi forte que
possible afin qu’elle puisse soutenir son
rôle ». Et c’est en vain que les partis avan-
cés ripostaient : « Les armements ruine-
raient notre pays. Il n’est menacé ni par la
Russie,, ni par l’Allemagne. Au lieu de dé-
penser des sommes énormes d’une façon
aussi improductive, il serait préférable
d’améliorer le sort de nos classes ouvrières ».
— La politique de défense nationale prima
tout.
M. Staaf vit le flot monter. Il essaya de
biaiser. Aux conservateurs, il laissa pré-
.voir une augmentation des forces défensi-
ves ; aux socialistes, ses alliés, il offrit des
taxes sur la richesse. Ce programme impro-
visé ne donna satisfaction à personne. Il
était du reste trop tard. Une démonstra-
tion, qui allait tout bouleverser, était orga-
nisée.
• Trente mille paysans vinrent le 6 février
à Stockholm. Le roi Gustave Y, se mettant
à l’unisson des manifestants qui étaient ve-
nus l’acclamer, proclama, sans en avoir en-
tretenu ses ministres, la nécessité d’une ré-
forme militaire immédiate. Cette interven-
tion aggrava la crise.
M. Staaf tenta encore de sauver sa politi-
que en priant le monarque constitutionnel
de déclarer qu’il n’avait émis qu’un avis
personnel. Des contre-manifestations ou-
vrières furent organisées, mais elles n’eu-
rent aucune influence sur le roi. Il maintint
qu’il avait le droit d’avoir des opinions et
de lesiémettre.
Le cabinet était désavoué. Il offrit sa dé-
mission. Elle fut acceptée et, une combi-
naison de droite n’ayant pu aboutir, M.
Hjalmar de Ilammarskjoeld, le grand juris-
consulte de droit international groupa au-
tour de lui quelques hommes parmi les plus
éminents de la Suède, dont quatre seule-
ment appartiennent au Parlement.
Sans s’immiscer dans la politique inté-
rieure de la Suède et sans se départir de
la stricte impartialité de rigueur, il est
néanmoins permis 4e dire que, tout com-
me M. Staaf d’ailleurs, le nouveau prési-
dent du Conseil, M. Kjalmar de Hammars-
kjoeld est un ami de la France. Arbitre dans
l’affaire de Casablanca, il nous donna rai-
son.
Dans sa déclaration ministérielle il a dit
que son but est de faire son possible en vue
d’une rapide et satisfaisante solution de la
défense nationale. Il a supplié tous les par-
tis de laisser de côté, pour le moment, les
autres problèmes, si importants et si justi-
fiés soient-ils.
Mais à cet appel, les socialistes ont ré-
pondu en mettant en avant la question
constitutionnelle. Ils ont demandé si le roi
a le droit, oui ou non, de prononcer des
discours tels que ceux qu’il a prononcés
devant le pays.
La bataille s’engage, dans ceS conditions,
sur un nouveau terrain.
Le gouvernement va soumettre quand
même au Parlement un projet de défense
nationale. Mais, étant donné que les conser-
vateurs sont en minorité, il sera sans doute
rejeté. La Chambre sera alors dissoute,
puis des élections auront lieu. L’heure sera
décisive et le verdict de. la nation sera im-
patiemment attendu.
H. HOLLAËNDER.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DR NOIRS CORRESPONDANT PARTICULIER}
Paris, 23 février.
Cet entr’acte de deux jours n’a pas rame-
né, tant s’en faut, ie calme dans les es-
prits.
Les innombrables commentaires auxquels
on s’est livré, durant ces deux journées, à
propos des déclarations de M, Maginot et de
la poignée de mains, désormais historique,
que lui donna M. Doumergue, les ardentes
polémiques engagées dans la presse n’ont
fait, au contraire, qu’accroître l’émotion
suscitée par les incidents de vendredi, et
c’est dan3 une atmosphère toute chargée
d’électricité que s’ouvrait la séance d’au-
jourd’hui.
On entendait an loin de sourds gronde-
ments précurseurs de l’orage, orage qui,
peut-être, se dissiperait, mais que, peut-être
aussi, le moindre choc devait suffire à faire
éclater;’—- fcÿ.-
Au début, tout se passa dans un calme re-
latif. Le premier orateur, M. Albert Denis,
qui est à la fois député et maire de Tout, ap-
portait/ sur l’état sanitaire de cette ville, des
renseignements dont il n’était guère possi-
ble de contester l’exactitude.
M. Albert Denis a démontré, avec l’auto-
rité que lui donnait sa donble fonction, que
la morbidité constatée dans le 20e corps, et,
en particulier, dans le camp retranché de
Toul, n’était nullement .due à l’incorpora-
tion de la classe 1913, puisque la plupart des
malades étaient des hommes de la classe
1912, et que l’élément civil était, lui-même,
fort éprouvé.
M. Peyroux, en sa qualité d’ancien méde-
cin militaire, a déclaré, à son tour que si
l’armée avait été durement atteinte par cet
hiver rigoureux, la population civile avait
payé aussi, dans toutes les régions, un lourd
tribut à la maladie et à la mort.
Après lui, M. Girod vint réclamer une en-
quête sur les décès survenus dans le 7«
corps, puis M. Noulens fit son apparition à
la tribune.
Le ministre de la guerre,sauf sur un point
qui avait cependant son importance, ne fit
que confirmer, en les précisant, les déclara-
tions faites l’autre jour par M. Maginot.
Gomme son sous-secrétaire d’Etat, M. Nou-
lens indiqua les mesures prises par l’admi-
nistration de la guerre en ce qui concerne le
desserrement des troupes, la désinfection
des locaux militaires, l’ajournement des
convocations des réservistes et des territo-
riaux dans les garnisons contaminées, l’ex-
tension des convalescences, les améliora-
tions réalisées au point de vue de la nour-
riture, de l’habillement, de la chaussure.
M. Noulens ajouta même — ce que M. Ma-
ginot n’avait pas dit l’autre jour — qu’il avait
pris sur lui, en attendant que le programme
de 650 millions soit voté par les Chambres,
de taire exécuter d’urgence les travaux de
construction des séchoirs, des réfectoirs, des
infirmeries, qui n’avaient pas été compris
dans le programme de 234 millions récem-
ment adopté.
Le seul point sur lequel le ministre ne re-
vint pas fat celai relatif à la loi de trois
ans, mais son opinion à cet égard n’est-elie
pas connue ?
Ne l’a-t-il pas votée, cette loi — comme M.
Doumergue d’ailleurs — et n’a-t-il pas dé-
claré, dans son discours de Miran.de, que le
gouvernement la considérait comme intan-
gible ?
A mesure que M. Noulens parlait, une cer-
taine détente semblait se produire. Les so-
cialistes eux-mêmes, qui, dans leurs jour-
naux, avaient jeté feu et flamme, ne sem-
blaient plus aussi pressés de réclamer de
lui un désaveu formel des paroles pronon-
cées vendredi par M. Maginot. Que s’était il
donc passé ? Le ministère, dans les pourpar-
lers qu’il eut avec eux pendant ces deux
journées, leur avait-il donné des gages ? II
fant le croire.
En tout cas, ils se sont tenus cois. La loi
de trois ans n’étant plus en cause, le débat
perdait, dn coup, tont l'intérêt qn’il pouvait
avoir au point de vue ministériel.
Il n’est pas jusqu’à M. Augagneur, le plus
acharné parmi les adversaires des trois ans,
qui n’ait fait machine en arrière. C’est lai
cependant qui avait prisTinitiative de la de-
mande d’enquête parlementaire, mais lors-
que M. Doumergue ayant accepté que l’en-
quête fut confiée à la commission d’hygiène,
M. Millerand vint reprocher au président du
Conseil de n’avoir pas pris nettement posi-
tion entre les deux demandes d’enquête, M.
Augagneur déclara qu’il retirait sa proposi-
tion pour se rallier à celle de M. Abel Ferry.
L'intervention d@M. Millerand n’avaUdonc
plus d’objet. Tout le monde se trouvait d'ac-
cord. Les derniers nuages sc dissipaient.
L’orage, que l’on avait cru inévitable, était
conjuré. Toutefois,la motion de M. Abel Fer-
ry fut loin de recueillir l’unanimité.
Plus de 150 députés se sont abstenus, par-
mi lesquels tous les socialistes et peut-être
aussi quelques radicaux unifiés.
Ni ceux-ci ni ceux-là n’ont cru devoir don-
ner leur suffrage à un Cabinet qui n’aban-
donnait pas la loi de trois ans, mais ils n’ont
pas voulu non plus voter contre lui...
En résumé, ia bataille attendue n’a pas été
livrée, mais, au Sénat comme au Palais-
Bourbon, le ministère en a bien d’autres en
perspective.
T. H.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 23 février
tu. PAUL DESCHANEL préside.
Mil. Doumergue, Noulens, Bienvenu-Martin,
Maginot et Mulvy sont, dés la début de la séance,
au banc des ministres.
La Chambro adopte, sans discussion, des propo-
sitions modifiant les lois du 8 août <913 sur le
warrant hôtelier, et du 9 avril 1898 sur la respon-
sabilité des accidents dont les ouvriers sont vic-
times. i
• Elle adopte également, avec le texte modifié par
le Sénat, un projet créant, au tribunal de la'Seine,-
une chambre nouvelle en vue de l’application de
la loi de 19.2 sur les tribunaux pour enfants et la
liberté surveillée.
lliai sanitaire de l’Armée
L’ordre du jour appelle la suile des interpella-
tions sur l’état sanitaire de l’armée.
AI. ALBERT DBMS a la parole.
— Gomme l’a dit le sous-sccrétairo d'Etat à la
guerre, ce débat doit se poursuivre en dehors de
toute préoccupation politique ou électorale. La
Ghaaibre.a a rechercher, à la lumière des faits,
les circonstances douloureuses qui lui ont été
signalées. Elle devra, ensuite, examiner les me-
sures propres à y mettre fin
Je me bornerai à parler du 20* corps d’armée,
que je connais particulièrement, et de la gar-
nison de Tout, qui est une des plus considé-
rables.
Dans ce corps d’armée, H y avait eu 141 décès
en 1911, ce chiffre s’abaissait à 105 en 1912, et 104
en I9i3, et cette situation favorable s’est main-
tenue jusqu’en janvier dernier. Au 15 janvier,
dans la garnison de Toul, le changement a coïn-
cidé avec le retour des permissionnaires du jour
de l’an.
11 y a, à Toul, 27,000 hommes de troupe. Un
rapport du médecin inspecteur Bordes étudie les
cause 3 possibles des maladies épidémiques qui
ont ainsi surgi subitement.
Il déclara nue, même si ~lpa„ trois classes n.’a-
vSiëat pas éiAappefées, les épidémies Surfirent
surgi quand même.
Le surpeuplement des chambrées et le froid
exceptionnel ont aggravé les conditions où se
trouvaient tes hommes. La municipalité de Toul
avait d’ailleurs mis à la disposition de l'autorité
militaire tout ce que celle-ci lui avait demandé.
D’autre part le général Fôch, commandant le 20*
corps d’armée, avait prescrit des mesures minu-
tieuses pour assurer'ta santé des hommes. Sur
61,262 hommes que comporte le 20» Corps, lien
est, en janvier, entré aux hôpitaux 234 de ia clas-
se i9ii, 720 de la classe 1912, et 545 de la classo
1913.
Dans le même temps, le chiffre des décès a été
respectivement pour ces classes de 11, i5, et 9.
L’autorité militaire a réduit au minimum le tra-
vail dos hommes, renforcé l’alimentation et le
chauffage et distribué largement les vêtements né-
cessaires. ;
A Verdun, le nombre des malades hospitalisés
a été inférieur à celui de l’an dernier à pareille
époque.
De l’autre côté de la frontière, les Allemands
ne sont pas mieux partagés que nous. Les hôpi-
taux d’Alsace-Lorraine sont encombrés de mala-
des.
On peut continuer de faire confiance au com-
mandement pour prescrire les mesures propres 4
protéger la santé des soldats.
AI. PEYROUX : Nous avons été, en cet hiver
exceptionnel, atteints par une recrudescence d’é-
pidémies impossibles a prévoir. Elle s’est abattue
sur la population civile comme sur l’armée, et
celle-cf n’y pouvait échapper. N’en fut-il pas de
même, en 18S9, pour l’épidémie de grippe ?
Le fait de mortalités mensuelles plus fortes eu
janvier est constant. Il s’est seulement manifes-
té, cette année,-d’une manière plus apparente.
Le sous-secrétaire d’Elat a justement signalé la
difficulté matérielle 4 laquelle se heurtent les
médecins militaires trop peu noafbreux. Il faut
leur donner une situation suffisante pour les em-
pêcher de quitter prématurément l’armé8.
En les conservant, nous assurons 4 nos petits
soldats des soins qui les garderont 4 leurs famil-
les et au pays.
Discours de M. Noulens
AI. NOULENS, ministre de la guerre : Nul ne
saurait songer a dissimuler la gravité de la situa-
tion sanitaire de l’armée. Le sous-secrétaire
d’Etat a renseigné, 4 eet égard, le Parlement.
L’administration de la guerre a d’autre part facilité
l’oeuvre de la Commission parlementaire. •
Il fait observer que les conditions climatériques
ont été favorables au développement des maladies
épidémiques.
Mais les installations Mtives, sur certains
points, l’insuffisance de la sélection parmi les
conscrits, non seulement de la classe 1913, mais
de la classe 1912, ont fait qu’il y avait dans l’ar-
mée'elle-même des germes internes de contami-
nation. V
AI. ETIENNE : Les instructions du Gouverne-
ment portaient que les Conseils de révision de-
vaient exercer la sélection la plus rigoureuse.
si. LE AIINISTRE confirme 1 observation de M.
Etienne.
Mais il lui apparaît que la volonté du Parlement
n’a pas été suffisamment respectée en ce point.
11 remarque que, les années précédentes, la
moitié de l’effectif était instruit, tandis que cette
année, le tiers de l’effectif seulement était
aguerri.
D’autre part, les effectifs prévus se sont trouvés
sensiblement augmentés.
On avait labié, tout d’abord, sur un chiffre de
195.000 hommes.
Mais l’effectif réalisé a dépassé de beaucoup ce-
lui qu’on avait pu légitimement prévoir puisqu’il
a atteint 235,000 hommes;
Il fallait habiller ces 235,000 hommes. Le chiffre
de vêtements que l’Administration a dû constituer
correspondait a 2,6i0,0s0 effets de complément, 4
600,000 paires da chaussures.
Malheureusement, les marchés passés ne per-
mettaient pas d’arriver 4 ces chiffres.
Il en est résulté que les collections ont été
constituées moins vite qu’il eut été nécessaire.
Pour les chaussures, la question est réglée.
Tous les hommes ont reçu leurs trois paires ré-
glementaires. . ’ ,
En ce qui touche les vêtements, la classe 1913
a été pourvue de tous ses effets.
L’administration donne, en ce moment, des vê-
tements de rechange 4 la classe 1912.
Pour le couchage, la difficulté a été la môme.
Pour le logement, on a essayé d’utiliser tous les
bâtiments existants, mais on s’est heurté 4 la
rareté de la main-d’oeuvre et 4 la brièveté des
délais.- _ ■ âk
Tous les hommes de là classe 1913 ont reçu
leurs trois ç.oUeclions dès leur arrivée au corps.
Des jerseys et des chaussettes de laine ont été
distribués dans la région de l’Est.
Pour les chaussures, en présence de l'Impossi-
bilité où l’on était de les faire fabriquer dans l’es-
paçe de trois mois, les soldats ont été autorisés 4
arriver an régiment avec leurs brodequins dont
on leur rembourserait le prix.
, Depuis, le» corps de troupes ont été autorisés 4
passer directement des marchés. D’autre part, ud
entrepreneur s’est engagé à fabriquer 233,000 pai-
res de brodequins en l’espace do quelques semai-
nes.
De sorte que tous les hommes ont reçu aujour-
d’hui leurs, trois paires.
L’adminisifstion a hâié la constitution du ma-
tériel de couchage et elle espère gagner quelques
mois sur le délai qui avait été prévu.
En ce qui touche les séchoirs, une dépense de
|5 millions a été prévue en addition au programme
primitif..
Les râlions de viande ont été augmentées dans
une grande proportion.
Les rations de pain ont été portées de 310 à 350
grammes.
Des. instructions très nettes ont été données
pour que les allocations ne soient pas détournées
de leur but.
L’administration s’est également préoccupée
d’améliorer l’aiimentation en eau, en passant des
marchés arec les villes, en perfectionnant les
moyens d’adduction et en augmentant la quantité
d’eau par homme.
Quand l’épidémie a éclaté, te Gouvernement a
pris des mesures immédiates.
Il a donné l’ordre de desserrer les soldats dans
les garnisons encombrées, en utilisant des bara-
quements.
11 a prescrit la désinfection de tous les bâti-
ments occupés par les soldats.
Il a décidé d’ajourner les convocations des ré-
servistes et des territoriaux dans toutes les garni-
sons où des épidémies avaient été constatées.
De larges congés de convalescence ont été ac-
cordés.
AI. PORTEU signale que les conseils de réforme
n’ont pas été convoqués aussi fréquemment qu'ils
auraient dû l’ôlre.
AI. LE AIINISTRE répond que des instructions
ont été données aux médecins-majors pour qu’ils
visitent tous les hommes des compagnies avant
que ceux-ci se soient présentés a l’infirmerie.
M COLLY : Toutes les lettres que je reçois at-
testent que les médecins-majors ne reconnais-
sent pa3 les hommes malades.
AI. LE AIINISTRE. indique que les rations de
chauffage ont été quintuplées dans certaines ré-
gions.
Mais le charbon n’est pas assez vérifié dans les
corps de troupes. Les commissions do réception
fonctionnent mal. L'attention des commandants
d’unité a été appelée sur la nécessité de contrôler
les fournitures ae charbon.
Le ministre fait observer que les séchoirs, les
réfectoires et les infirmeries n’étaient pas com-
pris dans le programme de 234 millions, qni a été
voté.
En présence de l’urgence de la question, le mi-
nistre a fait connaître a la Commission du budget
et à la Commission des finances qu’il prenait sur
lui de faire exécuter ees travaux nécessaires en
attendant que le programme de 659 millions ait
été voté par les chambres.
Il ajoute que le service de santé étudie des mo-
dèles d’alimentation qui seront distribués dans
les corps de troupes afin d’assurer avec le même
chiffre de dépense, le maximum de nutrition.
Les directeurs du service de santé dans les
corps d’armée ont reçu : 1* droit de faire des vi-
sites 4 tout moment dans les corps de troupes
pour se rendre compte si les prescriptions, or-
données dans l'intérêt dé jà santé /des hommes,
ont été observées.
Une inspection du service de santé a été orga-
nisée pour renseigner directement le ministre sur
la santé des hommes.
Le ministre espère que dans l’avenir, les con-
seils de révision et les Commissions régimen-
taires procéderont 4 une sélection plus rigoureuse
du contingent.
Il demande 4 la Chambre de voter le plus tôt
possible le projet de loi sur la vaccine an typhoï-
dique dans l'intérêt même de l’armée.
Une autre question concerne le commande-
ment lui-même : la progression rigoureusement
méthodique de l’instruction et de l’entraine-
ment.
AI. LACIIAU» : Et d’abord, l’éducation physique
avant 20 ans.
AI. E. ETIENNE : Le 16 septembre dernier, le
ministre de la guerre a adressé aux chefs de corps
une circulaire insistant sar le caractère scientifi-
que et méthodique que devait prendre l'instruc-
tion des hommes,
AI. LE AIINISTRE DE LA GUERRE r Celte circu-
laire ayant été mal observée, j’ai dû la renouvo
1er en janvier dernier.
AI. F. CIIAUTEAIPS : Ces prescriptions étaient
incompatibles avec l’obligation imposée aux offi-
ciers de rendre les hommes mobilisables avant la
date habituelle.
AI. E. ETIENNE conteste cette assertion.
AI. LE AIINISTRE DE LA GUERRE conclut que
le gouvernement cherchera toutes los mesures
propres à assurer la santé des hommes, première
condition d’une armée forte.
AI. PAINLKVÉ dit qu’ii ressort des explications
du ministre que les difficultés sanitaires rencon-
trées ne tiennent ni à ia durée du service, ni 4
l’amendement Daniel Vincent.
Koné; les considérations relatives 4 la durée da
service ne sont qu’une diversion.
C’est l’incorporation 4 20 ans qui est seule ea
jeu, et si les statistiques de la morbidité et dé la
mortalité dans l’armée condamnaient cette incor-
poration, ce serait grave. Mais ce n’est pas le cas :
les classes 1912 et 1913 sont 4 peu près également
frappées.
La cause du mal, c’est l’entassement do 460,008
hommes dans des locaux insuffisants pour les
abriter.
A qui remonte la responsabilité de cet entasse-
ment 1
Les partisans du soldat de 20 ans avaient tou-
jours Insisté sur la nécessité de mesures transi-
toires ; ils avaient déposé des projets très nets 4
cet égard.
C’est î’imnrudente brutalité, avec laquelle a éts
incorporée la classe de 20 ans, qui est cause de
tout. ,
Et les responsables sont ceux qui, après avoir
longtemps refusé l’incorporation 4 20 ans. Font
brusquement acceptée et brutalement appliquée.
On devait, dit on, faire face 4 des circonstances
exceptionnelles qu’aucune sagesse humaine ne
pouvait prévoir ? Qu’on se reporte au discours
prononce par l’orateur 4 l’occasion de la loi da
3 ans. „ .,
On verra que le péril avait été signalé, et le re-
mède proposé t ,
On a essayé d’imputer aux. médecins militaires
la responsabilité de la situation actuelle.
Ils ont pourtant fait ce qu’ils ont pu; Mais 4
quelle sélection éclairée pouvaient-ils procéder
dans les ciçconstances hâtives où se déroulaient
les opérations des Conséils de révision?
Les responsables, l’orateur les a désignés plu*
haut. | a
M MEQUILLET déclare renoncer 4 développer
son interpellation, mais demande au gouverne-
ment quelles mesures ont été prises 4 la suite
des constations faites sur les eaux d’alimentation
de Lunéville. ,
L’orateur rappelle la faute grave constatée par
l'autorité militaire. Des plaintes ont été déposées
et la justice suit son cours.
Mais il appartient 4 M. le ministre de la guerre
de suivre l’instruction ouverte et d’assurer pour
l’avenir 4 la garnison et 4 la population da Lune-
ville une eau honnête et potable.
L’orateur est heureux, en terminant, de rassurer
les familles : sur la population civile, qui est da
25,009 âmes, il n’y a qu’un cas de typhoïde. Il ny
en a aucun dans la garnison. ,
M. LE MINISTRE DE LA GUERRE rappelle qU6 I*
fraude abominable qui était commise par les con-
cessionnaires de la ville do Lunéville a été dé-
couverte par le service de santé militaire.
Des mesures immédiates ont été prises pour lit
trer l’eau, une plainte a été déposée : un exempt!
est necessaire. lüj, , »
La clôturé de la discussion est prononcée.
Les Ordres du Jour
et les Demandes d’Enquêts
AI LE PRÉSIDENT fait connaître qu’il est saisi
de trois ordres du jour et de deux demandes d’en-
quête qui ont la priorité :
D’une part, MM. Augagneur, Girod, Pedoya, pro-
posent fie pommer une Commission d'enquête ; .
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