Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-02-23
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 février 1914 23 février 1914
Description : 1914/02/23 (A34,N11889). 1914/02/23 (A34,N11889).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172054n
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
/* • s ■ ; :• > . . . -à
W toit-» Iff II.88J (€8 Pages) 8 M»«*. fMTWTBP IATW ■— S Cealiaes (6 Pages) lundi 85 ton» «944
Administraient • DélégpMîéfiuit
O. RANDOLET
Adresser tout co qui concerne* rAlministratiqjfr
à M. 0. HANDOLET
85, Bue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : HANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces, ÏÉL.10.47
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTION
Adresser tout oe qui concerne la Rédaction
35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE » iv» 7.6O
■A-TSÏBÎ OBTCÏ131S
AU HAVRE.. .'i> BUREAU DU JOURNAL J12| ioul« de strasoourg.
i L’AGENCE HAVAS, 8, placide la Bourse, est
A PARIS........ ? seul»chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
le PETIT HAVRE est désigné pour ies Annonces Judiciaires et tégales
ABONNEMENTS TROIS MOIS SIX MOIS.. UN An
Le Havre. la Seine-Inférieure, l’Eure, AE BO a F.
l’Oise et la Somme *r* m
Autres Départements. G Fr. XX S© 2S »
Union Postale.... ÎO » 20 Fr. 410 »
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
llmiifii IEDRI
Paris, trois heures matin
- -- î
FÊTE EN L'HONNEUR
1 DU CLAIRON ROLLAND
Le président de la République a présidé
hier soir le grand banquet des RouergatSta
offert au clairon Rolland.
Dans le discours qu’il a prononcé an des*-
sert, le président de la République a fait lee-
plus vif éloge du clairon Rolland qui mérite
de figurer au premier rang de l’inépuisable
liste de ces vénérés soldats qui ont ajouté de.
belles pages à notre histoire militaire.
Dans les annales africaines, le clairon de?
Sidi-Brahim a inséré un chapitre d’émotion
poignante et d'éternelle puissance symbo-
lique.
Ce jeune homme qui, tombé blessé entra?
les maiDS redoutables d’Abd-el-Kader et som-
mé de décourager par les accents d’une son»
nerie de retraite, les efforts suprêmes de ses
compagnons d’arme, se relève pour lancer
sur le champ de bataille un air de défi,
n’est-ce-pas, s’est écrié M. Poincaré l'imagé
du soldat français jamais abattu ou dérouté
parla fortune contraire, toujours confiant
en l’avenir, toujours alerte, toujours fier eh>
indompté ?
Le président a bu à la verte vieillesse du
Clairon Rolland.
Les convives ont fait nne ovation enthou-
siaste à M. Poincaré et an héros de Sidi-Bra*
him. igggljSgPp
UN GRAND BANQUET
OFFERT A M. BRIAND
Xa Commission administrative du Pari rê*
publicain socialiste a décidé d’organiser A.
Paris, dans la première quinzaine de mars*
un grand banquei populaire au cours du-
quel M. Aristide Briand exposera la politi-
que sociale du Parti.
L'INAUGURATION DU
MONUMENT BERTEAUX
Le Banquet
ARGENTEUIL. — Le banquet, qui a suivi
l’inauguration du monument Maurice Ber-
teaux, a réuni 400 convives.
Plusieurs discours ont été prononcés, no-
tamment par M. Monis, ministre de la ma-
rine, qui s’est défendu de parler au nom dn*
gouvernement. C’est seulement-comme an-
cien chef du cabinet dont il faisait partie
qu’il a voulu prendre la parole.
Il a rappelé lé programme de l’ancien
ïm'^istre de la guerre qu’on peut résumée*
par es» deux mots : a Justice et Bonté. »
« Que l’es&roplc et les enseignements de»
M. Berteaux, ajouté M. Monis, nous ren-
dent toujours pluS -suis, plus justes, plus*
patriotes i «
M. Noulens, ministre de la guerre, a en-
suite constaté que la manifestation Vijésente,
si elle est une manifestation de demi, £5t
aussi une manifestation d’espérance. 11 a'
proclamé que le véritable démocrate était
avant tout patriote.
ÉLECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL
JImsoN. — M. Dormoy, radical-socialiste, ^
été élu conseiller général avec 450 voix, con-
tre M. Villemaint, progressiste.
CONFÉRENCE DE LA
FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE
BEAUVAIS,—Une grande conférence a eu
lieu hier sous les auspices de la Fédération-
républicaine.
Des discours ont été prononcés par MM.
Hacher, député de Beauvais ; Périnard, con-
seiller général de Versailles, et Charles Be-.
uoist.
Celui-ci a certifié que les progressistes et
les socialistes qui, avec lui, menèrent la
campagne en faveur de la R. P., se trouve-
ront aujourd’hui lundi pour demander au
ministère de se prononcer de façon catégo-
rique pour ou contre la loi de trois ans.
IMWinwi 1 WKÉ|
L’AGITATION CHEZ LES MINEURS
, CARMAUX. — Les mineurs de Carmaux,
convoqués par les syndicats jaunes et rouges
ont tenu hier une réunion en commun au
nombre de deux mille.
Après avoir entendu les explications des
chefs des deux organisations, l’assemblée,
tenant compte que les projets de retraites
reviendraient prochainement mardi devant
la Chambre des députés, a décidé d’ajourner
sa décision au sujet de la grève jusqu’à jeu-
di, suivant que l’article 12 du projet de loi
sera ou non maintenu.
Au cours d’une seconde réunion publique,
M. Jaurès a rappelé les divergences profon-
des existant entre les mineurs du Nord et du
Midi.
SAINT-ETIENNE. *■»" La liaison annonce la
grève des mineurs pour aujourd’ai lundi.
Lé préfet de la Loire a pris la direction de
la police.
Le calme est complet dans tout le bassin
de la Loire.
DOUAI. — Le Comité régional de la Fédéra-
tion des travailleurs du sous-sol a rédigé nn
manifeste de grève protestant vivement con-
tre le vote d’une loi de retraites qui réserve
de cruelles désillusions pour le présent et
pour l’avenir.
Le manifeste invite lestravailleurs du sous-
sol a demeurer solidaires et à appliquer les
décisions du Congrès deLens.
, RIVE DE-GIER. — Les mineurs de la vallée
SB mettront en grève ce matin. •
; On ne signale aucun incident.
ARRESTATION MOUVEMENTÉE DE
MISS PANKURST
.Î LONDRES. — Miss Pankurst ayant pronon-
Bô un discours eu faveur des suffragettes, du
haut d’une fenêtre, la police est intervenue*
Une femme vêtue du manteau de Miss Pan-
tors! étant sortie de la maison a été arrêtée,
)mais la polies s’étant aperçue du stratagè-
me, a sommé miss Pankurst de se rendre,
i Celle-ci ayant refusé de sortir, la maison
a été « enfumée » et. la suffragette arrêtée.
LE MAUVAIS TEMPS
Un Cyclono dans l’Ain
OYONNAX. — On signale qu’an cyclone
Prient de dévaster la vallée d’Oyonnax, Des*
centaines d’arbres ont été déracinés.
Une Tempête dans les Alpes'
BERNE. — Au moment où l’express di&
Loetschberg arrivant de Kauderstef à 3 h. 40*
l’après-midi, sortait du tnnnei, les deux der-
niers wagons ont été renversés par une ter-!
rible tempête de foehn, la plus violente qu’o»
ait vue depuis vingt ans.
Un voyageur de Lucerne a été bleseé mor-
tellement ; il a succombé peu après.
Trois autres voyageurs ont été blessés. Le-;
personnel du train est indemne.
La circulation étant interrompue on trans-
borde les voyageurs car la violence de la-
tempête empêche de déblayer la voie.
On espère y arriver cette nuit et rétablir '
la circulation pour ce matin.
Sur d’autres points des Alpes suisses, on
signale des tempêtes de ioehn.
^L’ÉQUIPAGE DU < MEXICO »
LONDRES.— On mande de Weriord qu’eus
raison de l’état de la mer, il semble impos-
sible de pouvoir porter secours avant plu»
sieurs jours aux survivants de l’équipage dl&
Mexico.
LIS AFFAIRES B’OEISIT
En Albanie
VALÇNA, — Apprenant que le prince de
Wied avait accepté la dignité souveraine, la
foule portant l’étendard albanais, à parcouru
les rues de la ville en cbantant des retrains*
patriotiques.
IES TROUBLES AU MEXIQUE
LONDRES.— Le Foreigu Office communiqua*
aux journaux une note disant que le gouver-
nement des Etats-Unis ayant assumé la pro-
tection de la vie et des biens des citoyen»
anglais dans le Mexique, de» explications
catégoriques ont été demandées à Washing-
ton sur le cas Benton.
Le gouvernement des Etats-Unis a promis
de communiquer au plus tôt les rapports de
ses consuls à Juarez et à Torreon.
Nouvelles du Sénat
Le Travail des Femmes
La Commission du -travail, au Sénat, a en-
tendu, vendredi après-midi, une délégation
du Conseil national des femmes françaises,
composé de Mmes Jules Siegfried, prési-
dente ; Avril de Sainte-Croix, secrétaire gé-
nérale, et Ducbêne, présidente de la section,
du travail.
Cette dernière a rappelé qu’à l’occasion
du dernier Congrès international des fem-
mes (juin 1913), la section du travail du Con-
seil national des femmes françaises avait
émis te voeu que les plus grands efforts soient
laits pour ;
T» Jtêgtementer le travail à domicile.
2» Tràvàiüer par tous les moyens possi-
bles à la réalFsaiiOu du principe : « à travail*
égal, salaire égal ». -
3° instruire socialeméîtî-ft professionnel*
lement l’ouvrière. N
4» Eclairer le consommateur et l’inciter à1
s’organiser.
S» Favoriser l’action coordonnée de la -
coopération et du syndicat.
6» Insister auprès des pouvoirs publics
pour obtenir l’élargissement du champ d’ac-
tion de la loi proposée par la Commission
dn travail à la Chambre, des précisions sur
certains points, la suppression de la diffé-
rence prevue entre le salaire de l’ouvrière à
domicile et celui de l’ouvrière en atelier,
l’institution de sanctions plus fortes et son
vote prochain.
Bien que n’ayant obtenu satisfaction à la
Chambre que sur certains points, le conseil
national des femmes françaises dans son dé-
sir de voir aboutir avant la fin de la législa-
ture actuelle la réforme soumise à la sanc-
tion du Sénat, se fait un devoir de ne pas
insister davantage pour la modification de
certains articles dans 18 sens indiqué plus
haut, afin de ne pas retarder le vote d’une
loi qui intéresse si profondément la femme
ouvrière, aussi bien au point de vue de sa
dignité que de son salaire, et qui s’impose
avec une telle urgence.
Mme Avril de Sainte-Croix a présenté
quelques objections touchant le paragraphe 2
de l’article 33, en ce qui concerne l'inégalité
de salaire admise entre l’ouvrière travaillant
à l’atelier et celle travaillant à domicile et
permettant l’infériorisation d’un tiers pour
le salaire de cette dernière. Elle a fait re-
marquer qu’il y avait là consécration de
deux injustices : l’nne, d’ordre matériel,
l’ouvrière à domicile ayant à fournir non
seulement son travail mais à supporter des
frais qui, dans le travail en atelier, sont à la
charge du patron ; l’autre, d’ordre moral,
l’ouvrière à domicile ne travaillant le plus
souvent chez elle que pour un faible sa-
laire. Elle a également formulé sa crainte
que cette possibilité de réduction ne soit
une « porte dont profiteraient certains em-
ployeurs peu soucieux de la situation écono-
mique de leurs ouvrières.
LES AFFillg B’ORIEIf
L’Appel suprême des Epirote?
Athènes, 22 février.
Les représentants des Epirotes viennent de
remettre aux ministres des puissances à
Athènes une note qu’il déclarent être l’appel
suprême à la justice de l’Europe, qui livre,
sans garanties d’aucune sorte, 130,000 Grecs
à l’Albanie.
La note se termine par ces mots :
Faute d’une^Iution qu’il aurait été pourtant
aisé de trouver, le peuple pirote se voit dans
l’obligation de déclarer aux puissances qu’il ne
peut se- soumettre & leur décision. Il- proclamera
son indépendance et combattra pour son existen-
ce, ses traditions et ses droits.
Mais avant d’exécuter cette résolution extrême,
l’Epire une dernière fois, s’adresse à ses juges et-
les adjure de modifier l’arrêt condamnant tout un
- peuple. Ce peuple espère que les puissances vou-
dront lui faire connaître leur décision suprême.
Puisse cette décision éviter 4 l’Europe civilisée
chrétienne la lourde responsabilité des horreurs
. d’une lutte sans merci l
Ï La Fédération des Gauches*
iiPiinüüiii
La réunion tenue au Havre, le 13 février,
qui a fait dans toute la France une grande et
durable impression, précise suffisamment
l’attitude de notre parti dans la question
militaire et nationale. Nous ne nous étions
pas lancés, de gaîté de coeur,vers la solution
« troisanniste », mais nous ne pouvions
davantage songer à reculer devant un sa-
crifice nécessaire. Il ne s’agit pas d’une
politique militaire de principes, mais d’une
politique de défense nécessaire, à laquelle
il faudra s’attacher fermement, tant que les
conditions qui l’ont fait naître subsisteront
en Europe.
Voilà la seule attitude possible pour un
parti qui se respecte. Toutes les individua-
lités tant soit peu conscientes de leur res-
ponsabilité, dans le parti radical unifié,
l’ont senti comme nous : M. Léon Bour-
geois, M. Doumergue ont voté la loi ; M.
Noulens, ministre de la guerre, qui l’a vo-
tée également, n’admettrait certainement
pas que sës amis l’obligeassent à la renier.
Il n’y a donc qu’une seule façon d’agir ac-
tuellement à cet égard. Le gouvernement
l’adopte, non sans réticence et mauvaise
humeur. Mais cette façon d’agir se rattache
à notre méthode, il faut bien le dire, et
c’est contre l’élément agissant de ses amis
que le ministre de la guerre assure la dé-
fense du Pays, par les moyens que ses pré-,
décësseurs ont mis entre ses mains.
Le raisonnement que nous venons de
faire peut se répéter exactement s’il s’agit
de,politique intérieure, de fiuance ou d’ad-
ministration. Là encore, le grand public
est finalement avide d’un peu de sérieux.
Il est las de ces politiciens de congrès, qui
font acclamer des ordres du jour commina-
toires contre les ministres de -l’heure et
puis se hâtent, quand ils leur succèdent,-
de faire comme eux. Il est las de ces hom-
mes qui ne conçoivent même pas ce qu’est
une responsabilité et pour lesquels un pro-
gramme d’opposition n’est autre chose
qu’und machine de guerre contre le minis-
tère eiï exercice. Il est las surtout d’une
géstion des affaires du pays: dans laquelle
les intérêts de parti priment systématique-
ment l’intérêt général de la nation.
En tout autre temps ce serait un simple
cliché que de parler d’intérêt général, de
gouvernement sérieux, d’administration or-’ ;
donnée et régulière des richesses du pays.
Au point où nous en sommes arrivés, c’est
véritablement uh programme de politique;
intérieure que d’exiger que les procédés de
gouvernement et d’administration de la
France changent du tout au tout. Quand
les finances, malgré de merveilleux excé-
dents, sont dans l’état que l’on connaît,
quand plusieurs grandes administrations,*
qui débordent dans un cadre trop étroit,
sont menacées par le désordre ou se mon-
trent notoirement inférieures à leur tâche,
quand la machine parlementaire se révèle
incapable non seulement de mettre un bud-
get en équilibre mais même de le voter, et
quand tout cela survient dans une Europe
inquiète, instable et sous la menace cons-
tante d’un conflit, l’heure n’est-elle pas
venue de réclamer avant tout une politique
de sérieux financier, d’ordre administratif,
de gestion véritablement pratique des
grands intérêts de la France ?
L’heure de l’intervention du grand public,
vrai gardien de l’intérêt général, a en effet
certainement sonné, et nous pouvons devi-
ner cé qu’il réclamera des gouvernants de
demain.
Tl ne leur demandera aucun abandon de
l’oeuvre politique accomplie jusqu’ici. Ceux
qui connaissent l’opinion de ce pays savent
qu’il est au fond très démocrate, très laïque,
en même temps que très ami de l’ordre et
du sérieux en affaires. Une politique de
laïcité ferme mais non vexatoire, de réfor-
mes sociales bien étudiées et de développe-
ment économique, voilà ce qu’il préfère. Il
suffit d’avoir un peu parcouru notre mer-
veilleuse patrie pour constater que la masse
des citoyens ne veut pas être brimée par
d’anciens adversaires antirépublicains dont
elle se méfie, mais qu’elle n’a pas d’autre
part beaucoup plus de sympathie pour les
démagogues qui cultivent le désordre et ré-
coltent la stérilité.
Ceci ne doit-il pas nous dicter notre
ligne de conduite ? Quand MM. Briand et
Barthou sont venus, ces jours-ci, nous prê-
cher la nécessité de veiller à l’intégrité na-
tionale, ils ont tenu un langage qu’aucun
républicain ne pouvait désapprouver.Le mi-
nistre de la guerre actuel n’aurait pas parlé
autrement. Mais ils n’ont pas suffisamment
insisté sur ce fait que la charge militaire
énorme qui nous incombe ne sera aisément
supportée que par une France bien admi-
nistrée et où la richesse générale soit sti-
mulée par une politique intelligehte et
large.
C’est fort bien de faire une politique mi-
litaire nationale, mais elle exige des
moyens financiers sur lesquels les grands
partis doivent avoir leurs solutions prêtes.
Nous voyons trop que les radicaux unifiés
n’ont pas, à cet égard, de programme : M.
Caillaux n’a présenté son projet d’impôt
sur le capital que pour le faire enterrer
décemment par une Commission ; il ne
posera pas davantage la question de con-
fiance sur son Droiet d’imDôt sur le revenu,
I
et du reste nul n’ignore que ce n’est pas
avec cet impôt-là qu’on peut sônger à com-
bler le déficit ; nous avons enfin, à plu-
sieurs reprises, signalé dans quelle mal-
heureuse incertitude est laissée la question
de l’emprunt. Le pays n’aime pas l’esprit
dans lequel les éléments avancés du parti
républicain abordent le problème fiscal;
prêt à payer, le peuple français ne veut pas
que l’impôt apparaisse, soit comme un
moyeu d’inquisition, soit comme an moyen
de pression, soif enfin comme une sorte
de punition infligée à certaines clas-
ses de la population. M. Briand disait,
l’autre jour, à propos des réformes politi-
ques,une parole profonde : On ne les réalise
d’une façon durable que dans un pays uni.
Combien cela est encore plus vrai en ma
tière de finances !
Ajoutons enfin qu’on ne réalise de bonnes
réformes fiscales que dans un pays prospère.
U. ne faut pas croire qu’on arrache l’ar-
gent de la poche des contribuables par
une fiscalité draconienne. La vraie fa-
çon de l’obtenir, c’est de le faire en quelque
sorte déborder, en provoquant l’enrichisse-
ment général du pays. Piètre politique que
cellequiconsisteà effrayer les intérêts, à bri-
mer le commerce et l’hidustrie,comme si tous
les organes d’une nation n’étaient pas soli-
daires i
€e point de vue, les H avrais, depuis le
plus riche jusqu’au plus modeste, le com-
prennent à merveille : ils savent que la
moindre diminution dans l’activité générale
du port ne tarde pas à se répercuter sur le
sort des moindres travailleurs. Nous vou-
drions que des orateurs autorisés, parmi
ceux qui ont mission de définir la politique
de demain, développent cette préoccupation,
qui est celle de tous nos concitoyens. Fer-
mement attachés à ce qui fait la tradition
politique des militants républicains, iné-
branlablement dévoués à la défense de la
patrie elle-même, nous croyons que seule
une France développée économiquement, et
matériellement prospère peut faire face aux
rudes sacrifices que la nécessité réclame
d’elle.
P. H.
^/Inauguration du *
Monument Berteaux
L’inauguration du monument élevé par
souscription à la mémoire de Maurice Ber-
teaux, ancien député de Seine-et-Ôise,ancien
vice-président de la Chambre des députés, et
ancien ministre de la guerre, dont on n’a pas
oublié la fin tragique sur le champ d’aviation
d’Issy-les-Moulineaux, a eu lieu hier matin à
Argenteuil.
Parmi les personnalités politiques qui, de-
vant la gare, attendent les ministres de la
guerre et de la marine, se trouvent MM. Ai-
mond, Poirson, Dreyfus, sénateurs de Seine-
et-Oise ; Dalimier, Franckiin-Bouijion, Vian
et Tiialamas, députés de Seine-et-Oise ; Au-
trand, préfet ; le général Hirschaner, etc..
A onze heures un quart, MM. Noulens et
Monis arrivent à Argenteuil.
Lorsque le cortège se met en route vers la
Mairie, une violente bordée de coups de sif-
flet se fait entendre. Des manifestants crient
« Vive la loi de deux ans ! » et chantent sur
l'air des Lampions : « Les deux ans 1 Les deux
ans I »
Devant le monument, M. Noulens prend
la parole.
Discours de M. Noulens
Ministre de la Guerre
Le ministre de la guerre apprécie en ces
termes l’oeuvre de Maurice Berteaux an
point de vue de la défense nationale :
Avant de devenir ministre, Maurice Berteaux
avait été rapporteur du budget de la guerre à la
Chambre des députés...
Parmi les réformes qu’il réclamait avec le plus
d’énergie figurait l’égalité du temps de service
militaire, que la législature de 1839 avait négligé
de réaliser. Ce principe, grâce à Maurice Ber-
teaux, a triomphe dans la loi de 1903 d’une façon
délinitive. La durée du service militaire a pu être
modifiée depuis; sans que le principe fondamental
de l’égalité du devoir militaire pour tous les jeu-
nes Fiançais fût seulement remis ’en discussion.
Au surplus, la loi de 1839 , n’avait pas été sans
aggraver même les dispositions de la législation
précédente, en laissant subsister une catégorie de
privilégiés, elle n’avait rien exigé d’eux en re-
tour ; elle ne leur avait imposé aucune obligation
supplémentaire comme rachat de la faveur dont
ils étaient l’objet. Il en était résulté une pénurie
extrême de nos cadres en officiers de réserve.
M. Noulens rappelle que Maurice Berteaux
voulut « remédier à cette situation par la so-
lution définitive du difficile problème de l’en-
cadrement des réserves ». L’organisation du
haut commandement et l’avancement des
officiers sollicitèrent également son atten-
tion. Maurice Berteaux s’était également
préoccupé de la création du Conseil supé-
rieur de la défense nationale, ayant dans ses
attributions la mobilisation de l’armée et
celle de la flotte, et de l’organisation des
pouvoirs publics en temps de guerre.
C’est au milieu de ces travaux, dit-il. que sur-
vint la crise provoquée par le conflit des intérêts
français et allemands au Maroc.
La situation de notre armée de campagne était
favorable ; le matériel nouveau d’artillerie était
achevé, pes approvisionnements provisoires au
complet.
Dans nos places de guerre, par contre, appa-
raissaient des points faibles, auxquels la transfor-
mation de notre armement ne nous avait pas
laissé le loisir d’apporter toutes les améliorations
désirables.
Les événements précipité:ent les solutions.
Berteaux engagea sous sa responsabilité, sans
attendre les délais d’un vote du Parlement, les
dépenses nécessaires pour mettre nos places
fortes en état de répondre à toutes ies éventua-
lités.
En cette circonstance, il fit preuve d’un esprit
d’initiative et d’une énèrgie qui ne surprendront
aucun de ceux qui ont connu son dévouement à'
la cause publique et son patriotisme.
M. Noulens termine en rappelant que lors
des événements sanglants de Fez, en avril
1911, Maurice Berteaux, « en donnant au gé-
néral Moluier des instructions politiques gé-
nérales, mais en lui laissant l’entière liberté
dans le choix des moyens d’exécution, en
osant faire co nfiance ensuite avec uue inal-
térable sérénité au commandant du corps
expéditionnaire, a donné une fois de plus un
grand exemple ae maîtrise de soi-même et
de courage civique »,
LES EMBARCATIONS DE SAUVETAGE
Phèto et Cliché Petit Havre
L’APPAREIL EX SON INVENTEUR
Il est de toute évidence pour les personnes
qui onf quelque connaissance des choses de
la mer que, de tous les apparaux destinés à
assurer le sauvetage des personnes lorsqu’un
navire .est en danger de disparaître, soit à la
suite d’ûn abordage, d’un incendie ou d’un
échouement, le canot demeure le plus pra-
tique, le plus sérienx des engins que l’on
puisse mettre à ia disposition des intéressés.
Qa’il s’agisse de s’y réfugier lorsque le bâ-
timent principal coule, ou qu’il faille l’utili-
ser pour gagner un navire de secours ou une
côte proche, il est incontestablement l’appa-
reil le plus sûr,Te plus maniable que l’on
connaisse à l'benre présente.
Malheureusement-fa mise à l’eau des em-
barcations au cours d’an accident de naviga-
tion ne va pas sans de grandes difficultés.
Le pins souvent la mer est en furie, ‘ le
navire pris par le travers roule bord sur
bord, ou présente une gîte considérable.
Fréquemment, malgré la diligence et la
vaillance des équipages, malgré l’habileté du
commandement, les canots sont brisés par
ies lames contre la muraille des navires,
avant même qu’ils aient atteint l’eau ou que
ies matelots aient réussi à décrocher les pa-
lans. »
Souvent aussi, la hauteur considérable qne
sépare la partie supérieure du navire où
sont rangés les canots de sauvetage et le ni-
veau de la mer, rend l’opération de la mise
à l’eau très difficile. Les canots demeurant
suspendus assez longtemps snr les palans
durant la période de descente, se trouvent à
tout moment, sous l’action du roulis, pro-
jetés contre les parois du bâtiment, et il faut
toute l’énergie, tout le sang-froid dont sont
seuls capables des marins exercés, pour évi-
ter de terrifiantes catastrophes.
Dans tontes les marines, dans toutes les
grandes entreprises de constructions nava-
les on s’est efforcé de rechercher des dispo-
sitifs susceptibles de permettre la mise à
l’eau rapide et sûre des embarcations les
pins chargées.
Elles sont fort nombreuses les installations
tendant à atteindre un tel but qui ont été
mises en application ci riront ces dernières
années. Le Congrès international de sauve-
tage qui s’est tenu à Gand eu 1913, en a fait
connaître quelques nouvelles, mais les com-
pagnies de navigation désireuses de faire acte
d’humanité, et d’assurer à leur clientèle
toute ia sécurité désirable,' continuent à s’ef-
forcer de mettre en service des dispositifs
toujours plus pratiques, plus puissants pou-
vant permettre le maniement aisé des lonr-
des chaloupes dont l’emploi est maintenant
imposé par tous les gouvernements. Nous
avons en plusieurs fois l'occasion de parier
de ces installations an fur et à mesure de
leur mise en service sur les bateaux fréquen-
tant notre port.
Tout récemment encore nous entretenions
nos lecteurs de l’essai, très concluant, qui
venait d’être fait à bord du steamer Pérou,
delà Compagnie Générale Transatlantique,-
d’un crochet à déclanchement automatique
imaginé par M. Marlet-L’Anthoëu, commis
aux vivres du paquebot France.
Ce crochet a pour objet de permettre de
libérer l’embarcation de ses palans dès qu’elle
a touché l’eau et d’enlever à l’équipage le
souci, toujours sérieux, que peu causer le
décrochage de ces palans.
Aujourd’hui, nous avons à signaler l’essai
d’un nouvel appareil qni vient d’être placé
à bord du steamer Bougainville, récemment
lancé pour le compte de la Société des Char-
geurs Réunis.
Cet appareil, dont la conception est due
à M. Colegrave, officier de la marine natio-
nale britannique, dont M. Félix Samson,
d’Harfleur, est ici le représentant, a pour
but de rendre extrêmement rapide la des-
cente des embarcations.
Pour cela, l’inventeur a imaginé de subs-
tituer aux palans, dont le fonctionnement,
en raison de l’enroulement multiple des cor-
dages est forcément lent, nn simple câble
d’acier se développant sur un tambour fixé
au porte-manteau.
On conçoit que, sous le simple poids de
L’embarcation et de ses occupants, le canot
doit descendre très rapidement, mais, com-
me il peut être utile d’enrayer parfois cette
descente, notamment quand il faut éviter
un choc trop brusque sur la mer, l’inventeur
a relié le tambour à un système de freinage
extrêmement puissant et d’une grande origi-
nalité.
Le frein est constitué pâr des plateaux
métalliques qui frottent plus ou moins for-
tement les uns sur les autres. Ce frottement
a lieu sous l’action d’dn levier dont un hom-
me règle la pression, en se servant d’an
volant qui manoeuvre une vis de réglage.
D'autre part, comme la suppression des
paians obligerait les équipages à de très
gros efforts lorsqu’il faudrait procéder à la
remise à bord des canots, l’inventeur a ima-
giné d’actionner le tambour sur lequel s’en-
roule le câble d’acior, au moyen d’une série
de roues déntées de dimensions variées, de
sorte que avec une manivelle manoeuvrée à
la main, nn seul homme peut assurer l’as-
ceiisiou du canot.
Nous avons pu personnellement effectuer
cette manoeuvre avec une grande facilité.
Ed outre, si l’équipage doit se borner à re-
monter les câbles — par exemple lorsqu’il
est nécessaire de s’en servir rapidement pour
faire descendre une seconde embarcation —
il est alors loisible de se servir d’nne autre
manivelle qui, reliée à une roue dentée de
grand diamètre, fait tourner pins rapide-
ment le tambour.
Grâce à ce dispositif, il suffit de choisir le
moment où le navire prend de la gîte, sous
l’action de la lame, du côté où se trouve
I’èmbarcation que l’on veut mettre à l’eau,
pour laisser filer le câble de retenue.
En 15 secondes, un canot contenant 56 per-
sonnes est ainsi mis à l’eau, avec toute la sé-
curité désirable et sans que l’on ait à redou-
ter un choc sur ia paroi du bâtiment.
Lë système est déjà en service sur les
steamers de la compagnie Canard, de ia
White Star Line, ainsi que sur ies transports
de troupes anglais.
La Compagnie des Chargeurs Réunis vient
à son tour d en décider l’application à tou-
tes les embarcations du steamer Bougain-
ville qui vient d’être construit par la Société
des Forges et Chantiers de la Méditerranée.
Des essais très concluants ont été effectués
hier dans la matinée et durant l’après-midi
à bord de ce bâtiment, actuellement amarré
dans le bassin Ballot.
Eu présence de M. Lefavre, ingénieur des
Chargeurs Réunis et de M. Leblanc, ingé-
nieur des Forges et Chantiers de la Méditer-
ranée, l’inventeur M. le lieutenant Cole-
grave a fait fonctionner l’appareil avec une
sûreté, une rapidité, une précision qui ont
été très appréciés des officiers de marine et
et des matelots qui en ont été les témoins.
A. PETIT..
ÉTRANGER
ALLEMAGNE
Le Dreadnought Iironprinz
a été lancé à Iliel
Samedi matin, a eu lieu à Kiel, en présen-
ce de la kronprinzessin, du prince et de ia
princesse Henri de Prusse, le lancement du
dreadnought Kronprmz.
Le kronprinz, indisposé, n’ayant pu se dé-
placer, c’est le prince Henri qui prononça le
discours d’usage,
Le prince rappela que ce nom de Kron-
prinz fut celui de la première frégate alle-
mande. .
Puis la kronprinzessin, marraine du nou-
veau navire, brisa sur sa proue la tradi-
tionnelle bouteille de vin mousseux alle-
mand.
Le cuirassé glissa sur les flots.
Le Kronpnnz, dont la construction coûta
environ 62 millions de francs, est armé prin-
cipalement de pièces de 305 millimètres.
C’est le dix-septième dreadnought et le nen-
t. vième cuirassé allemand à turbines-
AUTRICHE
Le rajeunissement des cadres dans l’armée
Environ 300 officiers supérieurs de l’état-
major, comptant plus de 35 années de ser-
vice, viennent d’être invités à faire valoir
leurs droits à la retraite.
Ce rajeunissement des cadres a été opéré
sur l’initiative de l’archiduc François-Ferdi-
nand. ____________
ITALIE
Carieux cas de télépathie
Albert Wolft, qui assassina le commerçant
Sigall, de Leipzig, au cours d’une excursion
en automobile le long de la Riviera, ignore,
à l’heure actuelle, que sa mère s’est suicidée,
à Stuttgart, en se jetant, la nuit, de la fenê-
tre de son appartement.
- Cependant dans la nuit qui suivit le suici-
de, soudain les gardiens furent réveillé»
par ies cris d’Albert Wotff. Ils l’entendirent
qui pleurait, en disant : « Maman est
morte I » Depuis ce cauchemar nocturne
Wolff serait devenu fou.
Le juge d’instruction l'a fait examiner par
le docteur Paul Stem. Eisa Keiler, la femme
_dç l’assassin, a été mise, en liberté.
W toit-» Iff II.88J (€8 Pages) 8 M»«*. fMTWTBP IATW ■— S Cealiaes (6 Pages) lundi 85 ton» «944
Administraient • DélégpMîéfiuit
O. RANDOLET
Adresser tout co qui concerne* rAlministratiqjfr
à M. 0. HANDOLET
85, Bue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : HANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces, ÏÉL.10.47
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTION
Adresser tout oe qui concerne la Rédaction
35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE » iv» 7.6O
■A-TSÏBÎ OBTCÏ131S
AU HAVRE.. .'i> BUREAU DU JOURNAL J12| ioul« de strasoourg.
i L’AGENCE HAVAS, 8, placide la Bourse, est
A PARIS........ ? seul»chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
le PETIT HAVRE est désigné pour ies Annonces Judiciaires et tégales
ABONNEMENTS TROIS MOIS SIX MOIS.. UN An
Le Havre. la Seine-Inférieure, l’Eure, AE BO a F.
l’Oise et la Somme *r* m
Autres Départements. G Fr. XX S© 2S »
Union Postale.... ÎO » 20 Fr. 410 »
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
llmiifii IEDRI
Paris, trois heures matin
- -- î
FÊTE EN L'HONNEUR
1 DU CLAIRON ROLLAND
Le président de la République a présidé
hier soir le grand banquet des RouergatSta
offert au clairon Rolland.
Dans le discours qu’il a prononcé an des*-
sert, le président de la République a fait lee-
plus vif éloge du clairon Rolland qui mérite
de figurer au premier rang de l’inépuisable
liste de ces vénérés soldats qui ont ajouté de.
belles pages à notre histoire militaire.
Dans les annales africaines, le clairon de?
Sidi-Brahim a inséré un chapitre d’émotion
poignante et d'éternelle puissance symbo-
lique.
Ce jeune homme qui, tombé blessé entra?
les maiDS redoutables d’Abd-el-Kader et som-
mé de décourager par les accents d’une son»
nerie de retraite, les efforts suprêmes de ses
compagnons d’arme, se relève pour lancer
sur le champ de bataille un air de défi,
n’est-ce-pas, s’est écrié M. Poincaré l'imagé
du soldat français jamais abattu ou dérouté
parla fortune contraire, toujours confiant
en l’avenir, toujours alerte, toujours fier eh>
indompté ?
Le président a bu à la verte vieillesse du
Clairon Rolland.
Les convives ont fait nne ovation enthou-
siaste à M. Poincaré et an héros de Sidi-Bra*
him. igggljSgPp
UN GRAND BANQUET
OFFERT A M. BRIAND
Xa Commission administrative du Pari rê*
publicain socialiste a décidé d’organiser A.
Paris, dans la première quinzaine de mars*
un grand banquei populaire au cours du-
quel M. Aristide Briand exposera la politi-
que sociale du Parti.
L'INAUGURATION DU
MONUMENT BERTEAUX
Le Banquet
ARGENTEUIL. — Le banquet, qui a suivi
l’inauguration du monument Maurice Ber-
teaux, a réuni 400 convives.
Plusieurs discours ont été prononcés, no-
tamment par M. Monis, ministre de la ma-
rine, qui s’est défendu de parler au nom dn*
gouvernement. C’est seulement-comme an-
cien chef du cabinet dont il faisait partie
qu’il a voulu prendre la parole.
Il a rappelé lé programme de l’ancien
ïm'^istre de la guerre qu’on peut résumée*
par es» deux mots : a Justice et Bonté. »
« Que l’es&roplc et les enseignements de»
M. Berteaux, ajouté M. Monis, nous ren-
dent toujours pluS -suis, plus justes, plus*
patriotes i «
M. Noulens, ministre de la guerre, a en-
suite constaté que la manifestation Vijésente,
si elle est une manifestation de demi, £5t
aussi une manifestation d’espérance. 11 a'
proclamé que le véritable démocrate était
avant tout patriote.
ÉLECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL
JImsoN. — M. Dormoy, radical-socialiste, ^
été élu conseiller général avec 450 voix, con-
tre M. Villemaint, progressiste.
CONFÉRENCE DE LA
FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE
BEAUVAIS,—Une grande conférence a eu
lieu hier sous les auspices de la Fédération-
républicaine.
Des discours ont été prononcés par MM.
Hacher, député de Beauvais ; Périnard, con-
seiller général de Versailles, et Charles Be-.
uoist.
Celui-ci a certifié que les progressistes et
les socialistes qui, avec lui, menèrent la
campagne en faveur de la R. P., se trouve-
ront aujourd’hui lundi pour demander au
ministère de se prononcer de façon catégo-
rique pour ou contre la loi de trois ans.
IMWinwi 1 WKÉ|
L’AGITATION CHEZ LES MINEURS
, CARMAUX. — Les mineurs de Carmaux,
convoqués par les syndicats jaunes et rouges
ont tenu hier une réunion en commun au
nombre de deux mille.
Après avoir entendu les explications des
chefs des deux organisations, l’assemblée,
tenant compte que les projets de retraites
reviendraient prochainement mardi devant
la Chambre des députés, a décidé d’ajourner
sa décision au sujet de la grève jusqu’à jeu-
di, suivant que l’article 12 du projet de loi
sera ou non maintenu.
Au cours d’une seconde réunion publique,
M. Jaurès a rappelé les divergences profon-
des existant entre les mineurs du Nord et du
Midi.
SAINT-ETIENNE. *■»" La liaison annonce la
grève des mineurs pour aujourd’ai lundi.
Lé préfet de la Loire a pris la direction de
la police.
Le calme est complet dans tout le bassin
de la Loire.
DOUAI. — Le Comité régional de la Fédéra-
tion des travailleurs du sous-sol a rédigé nn
manifeste de grève protestant vivement con-
tre le vote d’une loi de retraites qui réserve
de cruelles désillusions pour le présent et
pour l’avenir.
Le manifeste invite lestravailleurs du sous-
sol a demeurer solidaires et à appliquer les
décisions du Congrès deLens.
, RIVE DE-GIER. — Les mineurs de la vallée
SB mettront en grève ce matin. •
; On ne signale aucun incident.
ARRESTATION MOUVEMENTÉE DE
MISS PANKURST
.Î LONDRES. — Miss Pankurst ayant pronon-
Bô un discours eu faveur des suffragettes, du
haut d’une fenêtre, la police est intervenue*
Une femme vêtue du manteau de Miss Pan-
tors! étant sortie de la maison a été arrêtée,
)mais la polies s’étant aperçue du stratagè-
me, a sommé miss Pankurst de se rendre,
i Celle-ci ayant refusé de sortir, la maison
a été « enfumée » et. la suffragette arrêtée.
LE MAUVAIS TEMPS
Un Cyclono dans l’Ain
OYONNAX. — On signale qu’an cyclone
Prient de dévaster la vallée d’Oyonnax, Des*
centaines d’arbres ont été déracinés.
Une Tempête dans les Alpes'
BERNE. — Au moment où l’express di&
Loetschberg arrivant de Kauderstef à 3 h. 40*
l’après-midi, sortait du tnnnei, les deux der-
niers wagons ont été renversés par une ter-!
rible tempête de foehn, la plus violente qu’o»
ait vue depuis vingt ans.
Un voyageur de Lucerne a été bleseé mor-
tellement ; il a succombé peu après.
Trois autres voyageurs ont été blessés. Le-;
personnel du train est indemne.
La circulation étant interrompue on trans-
borde les voyageurs car la violence de la-
tempête empêche de déblayer la voie.
On espère y arriver cette nuit et rétablir '
la circulation pour ce matin.
Sur d’autres points des Alpes suisses, on
signale des tempêtes de ioehn.
^L’ÉQUIPAGE DU < MEXICO »
LONDRES.— On mande de Weriord qu’eus
raison de l’état de la mer, il semble impos-
sible de pouvoir porter secours avant plu»
sieurs jours aux survivants de l’équipage dl&
Mexico.
LIS AFFAIRES B’OEISIT
En Albanie
VALÇNA, — Apprenant que le prince de
Wied avait accepté la dignité souveraine, la
foule portant l’étendard albanais, à parcouru
les rues de la ville en cbantant des retrains*
patriotiques.
IES TROUBLES AU MEXIQUE
LONDRES.— Le Foreigu Office communiqua*
aux journaux une note disant que le gouver-
nement des Etats-Unis ayant assumé la pro-
tection de la vie et des biens des citoyen»
anglais dans le Mexique, de» explications
catégoriques ont été demandées à Washing-
ton sur le cas Benton.
Le gouvernement des Etats-Unis a promis
de communiquer au plus tôt les rapports de
ses consuls à Juarez et à Torreon.
Nouvelles du Sénat
Le Travail des Femmes
La Commission du -travail, au Sénat, a en-
tendu, vendredi après-midi, une délégation
du Conseil national des femmes françaises,
composé de Mmes Jules Siegfried, prési-
dente ; Avril de Sainte-Croix, secrétaire gé-
nérale, et Ducbêne, présidente de la section,
du travail.
Cette dernière a rappelé qu’à l’occasion
du dernier Congrès international des fem-
mes (juin 1913), la section du travail du Con-
seil national des femmes françaises avait
émis te voeu que les plus grands efforts soient
laits pour ;
T» Jtêgtementer le travail à domicile.
2» Tràvàiüer par tous les moyens possi-
bles à la réalFsaiiOu du principe : « à travail*
égal, salaire égal ». -
3° instruire socialeméîtî-ft professionnel*
lement l’ouvrière. N
4» Eclairer le consommateur et l’inciter à1
s’organiser.
S» Favoriser l’action coordonnée de la -
coopération et du syndicat.
6» Insister auprès des pouvoirs publics
pour obtenir l’élargissement du champ d’ac-
tion de la loi proposée par la Commission
dn travail à la Chambre, des précisions sur
certains points, la suppression de la diffé-
rence prevue entre le salaire de l’ouvrière à
domicile et celui de l’ouvrière en atelier,
l’institution de sanctions plus fortes et son
vote prochain.
Bien que n’ayant obtenu satisfaction à la
Chambre que sur certains points, le conseil
national des femmes françaises dans son dé-
sir de voir aboutir avant la fin de la législa-
ture actuelle la réforme soumise à la sanc-
tion du Sénat, se fait un devoir de ne pas
insister davantage pour la modification de
certains articles dans 18 sens indiqué plus
haut, afin de ne pas retarder le vote d’une
loi qui intéresse si profondément la femme
ouvrière, aussi bien au point de vue de sa
dignité que de son salaire, et qui s’impose
avec une telle urgence.
Mme Avril de Sainte-Croix a présenté
quelques objections touchant le paragraphe 2
de l’article 33, en ce qui concerne l'inégalité
de salaire admise entre l’ouvrière travaillant
à l’atelier et celle travaillant à domicile et
permettant l’infériorisation d’un tiers pour
le salaire de cette dernière. Elle a fait re-
marquer qu’il y avait là consécration de
deux injustices : l’nne, d’ordre matériel,
l’ouvrière à domicile ayant à fournir non
seulement son travail mais à supporter des
frais qui, dans le travail en atelier, sont à la
charge du patron ; l’autre, d’ordre moral,
l’ouvrière à domicile ne travaillant le plus
souvent chez elle que pour un faible sa-
laire. Elle a également formulé sa crainte
que cette possibilité de réduction ne soit
une « porte dont profiteraient certains em-
ployeurs peu soucieux de la situation écono-
mique de leurs ouvrières.
LES AFFillg B’ORIEIf
L’Appel suprême des Epirote?
Athènes, 22 février.
Les représentants des Epirotes viennent de
remettre aux ministres des puissances à
Athènes une note qu’il déclarent être l’appel
suprême à la justice de l’Europe, qui livre,
sans garanties d’aucune sorte, 130,000 Grecs
à l’Albanie.
La note se termine par ces mots :
Faute d’une^Iution qu’il aurait été pourtant
aisé de trouver, le peuple pirote se voit dans
l’obligation de déclarer aux puissances qu’il ne
peut se- soumettre & leur décision. Il- proclamera
son indépendance et combattra pour son existen-
ce, ses traditions et ses droits.
Mais avant d’exécuter cette résolution extrême,
l’Epire une dernière fois, s’adresse à ses juges et-
les adjure de modifier l’arrêt condamnant tout un
- peuple. Ce peuple espère que les puissances vou-
dront lui faire connaître leur décision suprême.
Puisse cette décision éviter 4 l’Europe civilisée
chrétienne la lourde responsabilité des horreurs
. d’une lutte sans merci l
Ï La Fédération des Gauches*
iiPiinüüiii
La réunion tenue au Havre, le 13 février,
qui a fait dans toute la France une grande et
durable impression, précise suffisamment
l’attitude de notre parti dans la question
militaire et nationale. Nous ne nous étions
pas lancés, de gaîté de coeur,vers la solution
« troisanniste », mais nous ne pouvions
davantage songer à reculer devant un sa-
crifice nécessaire. Il ne s’agit pas d’une
politique militaire de principes, mais d’une
politique de défense nécessaire, à laquelle
il faudra s’attacher fermement, tant que les
conditions qui l’ont fait naître subsisteront
en Europe.
Voilà la seule attitude possible pour un
parti qui se respecte. Toutes les individua-
lités tant soit peu conscientes de leur res-
ponsabilité, dans le parti radical unifié,
l’ont senti comme nous : M. Léon Bour-
geois, M. Doumergue ont voté la loi ; M.
Noulens, ministre de la guerre, qui l’a vo-
tée également, n’admettrait certainement
pas que sës amis l’obligeassent à la renier.
Il n’y a donc qu’une seule façon d’agir ac-
tuellement à cet égard. Le gouvernement
l’adopte, non sans réticence et mauvaise
humeur. Mais cette façon d’agir se rattache
à notre méthode, il faut bien le dire, et
c’est contre l’élément agissant de ses amis
que le ministre de la guerre assure la dé-
fense du Pays, par les moyens que ses pré-,
décësseurs ont mis entre ses mains.
Le raisonnement que nous venons de
faire peut se répéter exactement s’il s’agit
de,politique intérieure, de fiuance ou d’ad-
ministration. Là encore, le grand public
est finalement avide d’un peu de sérieux.
Il est las de ces politiciens de congrès, qui
font acclamer des ordres du jour commina-
toires contre les ministres de -l’heure et
puis se hâtent, quand ils leur succèdent,-
de faire comme eux. Il est las de ces hom-
mes qui ne conçoivent même pas ce qu’est
une responsabilité et pour lesquels un pro-
gramme d’opposition n’est autre chose
qu’und machine de guerre contre le minis-
tère eiï exercice. Il est las surtout d’une
géstion des affaires du pays: dans laquelle
les intérêts de parti priment systématique-
ment l’intérêt général de la nation.
En tout autre temps ce serait un simple
cliché que de parler d’intérêt général, de
gouvernement sérieux, d’administration or-’ ;
donnée et régulière des richesses du pays.
Au point où nous en sommes arrivés, c’est
véritablement uh programme de politique;
intérieure que d’exiger que les procédés de
gouvernement et d’administration de la
France changent du tout au tout. Quand
les finances, malgré de merveilleux excé-
dents, sont dans l’état que l’on connaît,
quand plusieurs grandes administrations,*
qui débordent dans un cadre trop étroit,
sont menacées par le désordre ou se mon-
trent notoirement inférieures à leur tâche,
quand la machine parlementaire se révèle
incapable non seulement de mettre un bud-
get en équilibre mais même de le voter, et
quand tout cela survient dans une Europe
inquiète, instable et sous la menace cons-
tante d’un conflit, l’heure n’est-elle pas
venue de réclamer avant tout une politique
de sérieux financier, d’ordre administratif,
de gestion véritablement pratique des
grands intérêts de la France ?
L’heure de l’intervention du grand public,
vrai gardien de l’intérêt général, a en effet
certainement sonné, et nous pouvons devi-
ner cé qu’il réclamera des gouvernants de
demain.
Tl ne leur demandera aucun abandon de
l’oeuvre politique accomplie jusqu’ici. Ceux
qui connaissent l’opinion de ce pays savent
qu’il est au fond très démocrate, très laïque,
en même temps que très ami de l’ordre et
du sérieux en affaires. Une politique de
laïcité ferme mais non vexatoire, de réfor-
mes sociales bien étudiées et de développe-
ment économique, voilà ce qu’il préfère. Il
suffit d’avoir un peu parcouru notre mer-
veilleuse patrie pour constater que la masse
des citoyens ne veut pas être brimée par
d’anciens adversaires antirépublicains dont
elle se méfie, mais qu’elle n’a pas d’autre
part beaucoup plus de sympathie pour les
démagogues qui cultivent le désordre et ré-
coltent la stérilité.
Ceci ne doit-il pas nous dicter notre
ligne de conduite ? Quand MM. Briand et
Barthou sont venus, ces jours-ci, nous prê-
cher la nécessité de veiller à l’intégrité na-
tionale, ils ont tenu un langage qu’aucun
républicain ne pouvait désapprouver.Le mi-
nistre de la guerre actuel n’aurait pas parlé
autrement. Mais ils n’ont pas suffisamment
insisté sur ce fait que la charge militaire
énorme qui nous incombe ne sera aisément
supportée que par une France bien admi-
nistrée et où la richesse générale soit sti-
mulée par une politique intelligehte et
large.
C’est fort bien de faire une politique mi-
litaire nationale, mais elle exige des
moyens financiers sur lesquels les grands
partis doivent avoir leurs solutions prêtes.
Nous voyons trop que les radicaux unifiés
n’ont pas, à cet égard, de programme : M.
Caillaux n’a présenté son projet d’impôt
sur le capital que pour le faire enterrer
décemment par une Commission ; il ne
posera pas davantage la question de con-
fiance sur son Droiet d’imDôt sur le revenu,
I
et du reste nul n’ignore que ce n’est pas
avec cet impôt-là qu’on peut sônger à com-
bler le déficit ; nous avons enfin, à plu-
sieurs reprises, signalé dans quelle mal-
heureuse incertitude est laissée la question
de l’emprunt. Le pays n’aime pas l’esprit
dans lequel les éléments avancés du parti
républicain abordent le problème fiscal;
prêt à payer, le peuple français ne veut pas
que l’impôt apparaisse, soit comme un
moyeu d’inquisition, soit comme an moyen
de pression, soif enfin comme une sorte
de punition infligée à certaines clas-
ses de la population. M. Briand disait,
l’autre jour, à propos des réformes politi-
ques,une parole profonde : On ne les réalise
d’une façon durable que dans un pays uni.
Combien cela est encore plus vrai en ma
tière de finances !
Ajoutons enfin qu’on ne réalise de bonnes
réformes fiscales que dans un pays prospère.
U. ne faut pas croire qu’on arrache l’ar-
gent de la poche des contribuables par
une fiscalité draconienne. La vraie fa-
çon de l’obtenir, c’est de le faire en quelque
sorte déborder, en provoquant l’enrichisse-
ment général du pays. Piètre politique que
cellequiconsisteà effrayer les intérêts, à bri-
mer le commerce et l’hidustrie,comme si tous
les organes d’une nation n’étaient pas soli-
daires i
€e point de vue, les H avrais, depuis le
plus riche jusqu’au plus modeste, le com-
prennent à merveille : ils savent que la
moindre diminution dans l’activité générale
du port ne tarde pas à se répercuter sur le
sort des moindres travailleurs. Nous vou-
drions que des orateurs autorisés, parmi
ceux qui ont mission de définir la politique
de demain, développent cette préoccupation,
qui est celle de tous nos concitoyens. Fer-
mement attachés à ce qui fait la tradition
politique des militants républicains, iné-
branlablement dévoués à la défense de la
patrie elle-même, nous croyons que seule
une France développée économiquement, et
matériellement prospère peut faire face aux
rudes sacrifices que la nécessité réclame
d’elle.
P. H.
^/Inauguration du *
Monument Berteaux
L’inauguration du monument élevé par
souscription à la mémoire de Maurice Ber-
teaux, ancien député de Seine-et-Ôise,ancien
vice-président de la Chambre des députés, et
ancien ministre de la guerre, dont on n’a pas
oublié la fin tragique sur le champ d’aviation
d’Issy-les-Moulineaux, a eu lieu hier matin à
Argenteuil.
Parmi les personnalités politiques qui, de-
vant la gare, attendent les ministres de la
guerre et de la marine, se trouvent MM. Ai-
mond, Poirson, Dreyfus, sénateurs de Seine-
et-Oise ; Dalimier, Franckiin-Bouijion, Vian
et Tiialamas, députés de Seine-et-Oise ; Au-
trand, préfet ; le général Hirschaner, etc..
A onze heures un quart, MM. Noulens et
Monis arrivent à Argenteuil.
Lorsque le cortège se met en route vers la
Mairie, une violente bordée de coups de sif-
flet se fait entendre. Des manifestants crient
« Vive la loi de deux ans ! » et chantent sur
l'air des Lampions : « Les deux ans 1 Les deux
ans I »
Devant le monument, M. Noulens prend
la parole.
Discours de M. Noulens
Ministre de la Guerre
Le ministre de la guerre apprécie en ces
termes l’oeuvre de Maurice Berteaux an
point de vue de la défense nationale :
Avant de devenir ministre, Maurice Berteaux
avait été rapporteur du budget de la guerre à la
Chambre des députés...
Parmi les réformes qu’il réclamait avec le plus
d’énergie figurait l’égalité du temps de service
militaire, que la législature de 1839 avait négligé
de réaliser. Ce principe, grâce à Maurice Ber-
teaux, a triomphe dans la loi de 1903 d’une façon
délinitive. La durée du service militaire a pu être
modifiée depuis; sans que le principe fondamental
de l’égalité du devoir militaire pour tous les jeu-
nes Fiançais fût seulement remis ’en discussion.
Au surplus, la loi de 1839 , n’avait pas été sans
aggraver même les dispositions de la législation
précédente, en laissant subsister une catégorie de
privilégiés, elle n’avait rien exigé d’eux en re-
tour ; elle ne leur avait imposé aucune obligation
supplémentaire comme rachat de la faveur dont
ils étaient l’objet. Il en était résulté une pénurie
extrême de nos cadres en officiers de réserve.
M. Noulens rappelle que Maurice Berteaux
voulut « remédier à cette situation par la so-
lution définitive du difficile problème de l’en-
cadrement des réserves ». L’organisation du
haut commandement et l’avancement des
officiers sollicitèrent également son atten-
tion. Maurice Berteaux s’était également
préoccupé de la création du Conseil supé-
rieur de la défense nationale, ayant dans ses
attributions la mobilisation de l’armée et
celle de la flotte, et de l’organisation des
pouvoirs publics en temps de guerre.
C’est au milieu de ces travaux, dit-il. que sur-
vint la crise provoquée par le conflit des intérêts
français et allemands au Maroc.
La situation de notre armée de campagne était
favorable ; le matériel nouveau d’artillerie était
achevé, pes approvisionnements provisoires au
complet.
Dans nos places de guerre, par contre, appa-
raissaient des points faibles, auxquels la transfor-
mation de notre armement ne nous avait pas
laissé le loisir d’apporter toutes les améliorations
désirables.
Les événements précipité:ent les solutions.
Berteaux engagea sous sa responsabilité, sans
attendre les délais d’un vote du Parlement, les
dépenses nécessaires pour mettre nos places
fortes en état de répondre à toutes ies éventua-
lités.
En cette circonstance, il fit preuve d’un esprit
d’initiative et d’une énèrgie qui ne surprendront
aucun de ceux qui ont connu son dévouement à'
la cause publique et son patriotisme.
M. Noulens termine en rappelant que lors
des événements sanglants de Fez, en avril
1911, Maurice Berteaux, « en donnant au gé-
néral Moluier des instructions politiques gé-
nérales, mais en lui laissant l’entière liberté
dans le choix des moyens d’exécution, en
osant faire co nfiance ensuite avec uue inal-
térable sérénité au commandant du corps
expéditionnaire, a donné une fois de plus un
grand exemple ae maîtrise de soi-même et
de courage civique »,
LES EMBARCATIONS DE SAUVETAGE
Phèto et Cliché Petit Havre
L’APPAREIL EX SON INVENTEUR
Il est de toute évidence pour les personnes
qui onf quelque connaissance des choses de
la mer que, de tous les apparaux destinés à
assurer le sauvetage des personnes lorsqu’un
navire .est en danger de disparaître, soit à la
suite d’ûn abordage, d’un incendie ou d’un
échouement, le canot demeure le plus pra-
tique, le plus sérienx des engins que l’on
puisse mettre à ia disposition des intéressés.
Qa’il s’agisse de s’y réfugier lorsque le bâ-
timent principal coule, ou qu’il faille l’utili-
ser pour gagner un navire de secours ou une
côte proche, il est incontestablement l’appa-
reil le plus sûr,Te plus maniable que l’on
connaisse à l'benre présente.
Malheureusement-fa mise à l’eau des em-
barcations au cours d’an accident de naviga-
tion ne va pas sans de grandes difficultés.
Le pins souvent la mer est en furie, ‘ le
navire pris par le travers roule bord sur
bord, ou présente une gîte considérable.
Fréquemment, malgré la diligence et la
vaillance des équipages, malgré l’habileté du
commandement, les canots sont brisés par
ies lames contre la muraille des navires,
avant même qu’ils aient atteint l’eau ou que
ies matelots aient réussi à décrocher les pa-
lans. »
Souvent aussi, la hauteur considérable qne
sépare la partie supérieure du navire où
sont rangés les canots de sauvetage et le ni-
veau de la mer, rend l’opération de la mise
à l’eau très difficile. Les canots demeurant
suspendus assez longtemps snr les palans
durant la période de descente, se trouvent à
tout moment, sous l’action du roulis, pro-
jetés contre les parois du bâtiment, et il faut
toute l’énergie, tout le sang-froid dont sont
seuls capables des marins exercés, pour évi-
ter de terrifiantes catastrophes.
Dans tontes les marines, dans toutes les
grandes entreprises de constructions nava-
les on s’est efforcé de rechercher des dispo-
sitifs susceptibles de permettre la mise à
l’eau rapide et sûre des embarcations les
pins chargées.
Elles sont fort nombreuses les installations
tendant à atteindre un tel but qui ont été
mises en application ci riront ces dernières
années. Le Congrès international de sauve-
tage qui s’est tenu à Gand eu 1913, en a fait
connaître quelques nouvelles, mais les com-
pagnies de navigation désireuses de faire acte
d’humanité, et d’assurer à leur clientèle
toute ia sécurité désirable,' continuent à s’ef-
forcer de mettre en service des dispositifs
toujours plus pratiques, plus puissants pou-
vant permettre le maniement aisé des lonr-
des chaloupes dont l’emploi est maintenant
imposé par tous les gouvernements. Nous
avons en plusieurs fois l'occasion de parier
de ces installations an fur et à mesure de
leur mise en service sur les bateaux fréquen-
tant notre port.
Tout récemment encore nous entretenions
nos lecteurs de l’essai, très concluant, qui
venait d’être fait à bord du steamer Pérou,
delà Compagnie Générale Transatlantique,-
d’un crochet à déclanchement automatique
imaginé par M. Marlet-L’Anthoëu, commis
aux vivres du paquebot France.
Ce crochet a pour objet de permettre de
libérer l’embarcation de ses palans dès qu’elle
a touché l’eau et d’enlever à l’équipage le
souci, toujours sérieux, que peu causer le
décrochage de ces palans.
Aujourd’hui, nous avons à signaler l’essai
d’un nouvel appareil qni vient d’être placé
à bord du steamer Bougainville, récemment
lancé pour le compte de la Société des Char-
geurs Réunis.
Cet appareil, dont la conception est due
à M. Colegrave, officier de la marine natio-
nale britannique, dont M. Félix Samson,
d’Harfleur, est ici le représentant, a pour
but de rendre extrêmement rapide la des-
cente des embarcations.
Pour cela, l’inventeur a imaginé de subs-
tituer aux palans, dont le fonctionnement,
en raison de l’enroulement multiple des cor-
dages est forcément lent, nn simple câble
d’acier se développant sur un tambour fixé
au porte-manteau.
On conçoit que, sous le simple poids de
L’embarcation et de ses occupants, le canot
doit descendre très rapidement, mais, com-
me il peut être utile d’enrayer parfois cette
descente, notamment quand il faut éviter
un choc trop brusque sur la mer, l’inventeur
a relié le tambour à un système de freinage
extrêmement puissant et d’une grande origi-
nalité.
Le frein est constitué pâr des plateaux
métalliques qui frottent plus ou moins for-
tement les uns sur les autres. Ce frottement
a lieu sous l’action d’dn levier dont un hom-
me règle la pression, en se servant d’an
volant qui manoeuvre une vis de réglage.
D'autre part, comme la suppression des
paians obligerait les équipages à de très
gros efforts lorsqu’il faudrait procéder à la
remise à bord des canots, l’inventeur a ima-
giné d’actionner le tambour sur lequel s’en-
roule le câble d’acior, au moyen d’une série
de roues déntées de dimensions variées, de
sorte que avec une manivelle manoeuvrée à
la main, nn seul homme peut assurer l’as-
ceiisiou du canot.
Nous avons pu personnellement effectuer
cette manoeuvre avec une grande facilité.
Ed outre, si l’équipage doit se borner à re-
monter les câbles — par exemple lorsqu’il
est nécessaire de s’en servir rapidement pour
faire descendre une seconde embarcation —
il est alors loisible de se servir d’nne autre
manivelle qui, reliée à une roue dentée de
grand diamètre, fait tourner pins rapide-
ment le tambour.
Grâce à ce dispositif, il suffit de choisir le
moment où le navire prend de la gîte, sous
l’action de la lame, du côté où se trouve
I’èmbarcation que l’on veut mettre à l’eau,
pour laisser filer le câble de retenue.
En 15 secondes, un canot contenant 56 per-
sonnes est ainsi mis à l’eau, avec toute la sé-
curité désirable et sans que l’on ait à redou-
ter un choc sur ia paroi du bâtiment.
Lë système est déjà en service sur les
steamers de la compagnie Canard, de ia
White Star Line, ainsi que sur ies transports
de troupes anglais.
La Compagnie des Chargeurs Réunis vient
à son tour d en décider l’application à tou-
tes les embarcations du steamer Bougain-
ville qui vient d’être construit par la Société
des Forges et Chantiers de la Méditerranée.
Des essais très concluants ont été effectués
hier dans la matinée et durant l’après-midi
à bord de ce bâtiment, actuellement amarré
dans le bassin Ballot.
Eu présence de M. Lefavre, ingénieur des
Chargeurs Réunis et de M. Leblanc, ingé-
nieur des Forges et Chantiers de la Méditer-
ranée, l’inventeur M. le lieutenant Cole-
grave a fait fonctionner l’appareil avec une
sûreté, une rapidité, une précision qui ont
été très appréciés des officiers de marine et
et des matelots qui en ont été les témoins.
A. PETIT..
ÉTRANGER
ALLEMAGNE
Le Dreadnought Iironprinz
a été lancé à Iliel
Samedi matin, a eu lieu à Kiel, en présen-
ce de la kronprinzessin, du prince et de ia
princesse Henri de Prusse, le lancement du
dreadnought Kronprmz.
Le kronprinz, indisposé, n’ayant pu se dé-
placer, c’est le prince Henri qui prononça le
discours d’usage,
Le prince rappela que ce nom de Kron-
prinz fut celui de la première frégate alle-
mande. .
Puis la kronprinzessin, marraine du nou-
veau navire, brisa sur sa proue la tradi-
tionnelle bouteille de vin mousseux alle-
mand.
Le cuirassé glissa sur les flots.
Le Kronpnnz, dont la construction coûta
environ 62 millions de francs, est armé prin-
cipalement de pièces de 305 millimètres.
C’est le dix-septième dreadnought et le nen-
t. vième cuirassé allemand à turbines-
AUTRICHE
Le rajeunissement des cadres dans l’armée
Environ 300 officiers supérieurs de l’état-
major, comptant plus de 35 années de ser-
vice, viennent d’être invités à faire valoir
leurs droits à la retraite.
Ce rajeunissement des cadres a été opéré
sur l’initiative de l’archiduc François-Ferdi-
nand. ____________
ITALIE
Carieux cas de télépathie
Albert Wolft, qui assassina le commerçant
Sigall, de Leipzig, au cours d’une excursion
en automobile le long de la Riviera, ignore,
à l’heure actuelle, que sa mère s’est suicidée,
à Stuttgart, en se jetant, la nuit, de la fenê-
tre de son appartement.
- Cependant dans la nuit qui suivit le suici-
de, soudain les gardiens furent réveillé»
par ies cris d’Albert Wotff. Ils l’entendirent
qui pleurait, en disant : « Maman est
morte I » Depuis ce cauchemar nocturne
Wolff serait devenu fou.
Le juge d’instruction l'a fait examiner par
le docteur Paul Stem. Eisa Keiler, la femme
_dç l’assassin, a été mise, en liberté.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.92%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.92%.
- Auteurs similaires Caplet André 1878 1925 Portraits Caplet André 1878 1925 Portraits /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Caplet André 1878 1925 Portraits"Portraits Portraits /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Portraits"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172054n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172054n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172054n/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172054n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172054n