Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-02-20
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 février 1914 20 février 1914
Description : 1914/02/20 (A34,N11886). 1914/02/20 (A34,N11886).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
54“ Anne# — S* H ,886 (G Pages) S OMIIWI — ÜWTOCT 1H) MATffl — S CatlMtg (G Pages) Vendredi 20 Fé?riw 1914
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Le Petit Havre
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tanin II EU
Paru, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 99 Février, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant.. t «4 17/6 -/- -/-
8 mois *65 10/- 2/6 -/-
ETAIN
Comptant.. *181-/- 40/- -h
3 mois >soutenu * 182 7/6 M/6 -/-
FER
Comptant.. caim0 * 81/3 4 d % -/-
3 mois ) * 51/10 % 4 d y2 -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 18 lévrier 1914.
NEW-YORK, 19 FEVRIER
* Coton* t mars, hausse 6 points ; mai,
hausse 4 points ; juillet, hausse 5 points ;
octobre, hausse 1 point. — Soutenu,
C»Ié* t baisse 8 à 14 points.
NKW-YORK, 10 FÉVRIER
■ JC"
c. H ton i. menât
Cuivre Standard disp. 14 25 14 31
— mars 14 25 14 31
Amalgumat. Cou... 75 3/4 75 7/8
fer 18— 18 —
CHICAGO, 19 FÉVRIER
C. OO JOUR C. RRBCKD
Blé sur Mai....... t/î 94 3/S
Juillet.... 89 1/4 89 3/8
Maïs sur Mai 65 3 4 66 »/»
— Juillet.... 65 1 8 65 1/4
Saindoux sur. Mai 10 80 10 92
- Juillet.... il — H 10
LA REFORME FISCALE N
La Commission de législation fiscale a exa-
miné hier les moyens de ,faire faoe an déficit
produit dans le rendement de l’impôt par
les réductions accordées aux familles nom-
breuses. -iji.
Me a décidé raflj'bnctiijp à l’impôt Sur le
capital d’une taxe sur la plus-vàloe on l’ac-
croissement dn capital, 0'est-à-dire~ sur l’en-
richissement.
Cette taxe serait payée nne fois pour tou-
tes au moment où serait constatée/augmen-
tation dn capital et elle ne s’appliquerait
qu’à an enregistrement supérieur à 10,000
francs.
Elle serait de 1 0/0 snr l’enregistrement de
10.000 à 100 000 fr. ; de 2 0/0 de 100 000 à
250.000 fr. ; de 3 0/0 de 250.000 à 500.000 fr.;
de 4 0/0 de 500.000 à an million ; de 5 0/0 an
delà de nn million.
Tonte augmentation de capital constatée
an décès et qui proviendrait non pas d’nne
augmentation de fortune, mais d’nne dissi-
mulation, serait taxée & an tarif cinq fois
plus élevé.
La Commission ayant terminé l’examen en
première lecture dn projet, a chargé son
président et son rapporteur, M. Java), de
sonmettre an Ministre des Finances le texte
résultant de ses délibérations afin de recueil-
lir les observations dn gouvernement.
CONGRÈS DES MAIRES
Le Congrès des maires a émis un voen de-
mandant que ponr l’application et la régle-
mentation des lois sociales, on nomme des
employés rémunérés par l'Etat.
Le Congrès a demandé que pour les grèves
on les événements extérienrs, on créât an
corps de gendarmes qni s'occuperait spécia-
lement de ces faits afin de ne pas dégarnir la
police des communes.
LES CONSTRUCTIONS MILITAIRES
La France Militaire annonce que dans la
nouvelle garnison de Longnyon, dix mai-
sons démontables en fer et en bois viennent
d’être aménagées auprès de la caserne, ponr
le logement des officiers.
LE DÉPART DU PRINCE DE WIED
Le prince de Wied a quitté Paris hier soir,
à 10 benres, se rendant à Neuwied.
LE CONGRÈS DES AGRICULTEURS
Le Congrès des agriculteurs de France a
demandé : 1» Que la Chambrevote d’urgence
la réforme de l’impôt foncier snr la pro-
priété non bâtie en lui appliquant, sons ré-
serve d’nne mise an point necessaife, les ré-
sultats de la nouvelle évaluation, en réta-
blissant dans son intégralité le texte primi-
tivement adopté par la Commission sénato-
riale ; 2» Que les antres impôts directs
soient non pas supprimés mais transfor-
més ; 3» Qu’il ne soit établi ancnn impôt
personnel snr le revenu global, aucun im-
pôt progressif, aucune mesure d’inqnisitfon
fiscale.
Le Congrès a également adopté tnvoen
conclnant au rejet du projet de loi d’impôt
sur le capital.
Le banquet de l’Association des agricul-
teurs français a en lien hier soir.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette
Dccasion, M. Plncbet, président, a fait l’éloae
des sentiments patriotiques des populations
rurales qui, malgré les lourdes charges que
leur impose la loi de trois ans, an point de
vue de la main d’oeuvre, sont prêtes à parti-
ciper dans la mesure de lënrs moyens à l’ef-
fort financier qui en est la conséquence.
Mais, ce dont les agriculteurs ne veulent
pas, c’est l’inégalité fiscale, c’est l’inventaire
contrôlant lenr modeste fortune. Aussi ré-
sisteront-ils énergiqnement à tonte inquisi-
tion fiscale.
M. Pluchet a terminé en bavant anx pay-
sans de France.
L’AFFAIRE VÉDRINES
Le Comité de direction de l’Aéro Clnb de
France après avoir pris connaissance dn dos
sier des incidents dn Caire, a voté une mé-
daille d’honneur au ministre de France an
Caire en remerciement des services rendus à
la France et à l’aeronautique en cette cir-
constance.
Le Comité de direction blâme l’attitnde de
Joies Védrines, prend acte des regrets qu’il
a exprimés et de son désir d’en référer a un
tribunal d’honneur.
A la suite de la décision prise à son égard
par le Comité de l'Aéro Club, Védrines a
adrassé an Journal nne lettre dans laquelle
il dit qn'il réclame nn tribunal d’honneur ;
toutes les affaires pendantes seront ainsi li-
quidées.
Dès ce soir par lettre il demande à Georges
Breumayer et Roozier Dorcières d’être ses
arbitres. Il prie les parties adverses de dési-
gner les leur.
L’Eclair raconte qn'an cours de la séance
tenue par le Comité de l’Aéro-Clob, M.
Bienaimé, qni avait été chargé dn rapport
snr l’incident Védrines, int ce document en
présence de l’aviatenr dont il apprécia très
sévèrement l’attitnde.
Védrines déclare vouloir lui envoyer ses
témoins.
L’ASSASSINAT DE M. GADIOU
BREST. — La confrontation entre l’ingé-
nieur Pierre et le gardien Brossard a duré
trois heures.
Brossard a maintenu sa première décla-
ration.
— Quand l’ingénienr, dit-il, me remit en
juillet dernier le revolver de garde.il me
dit : « J'en ai un antre. »
En effet, les livres de l’armurier de Lan-
derneau témoignent de l’achat d’une arme
de 6 m/m an mois de juin.
L’ingénieur croit avoir dit à Bossard :
« J’ai une carabine. »
L’accusé conserve un calme extraordi-
naire.
LE BANDIT DUVIGN0N AUX ASSISES
VERSAILLES. — La plupart des témoins qui
ont toujours connu l’accusé disent qn'il est
faible de caractère, pea intelligent et facile-
ment influençable.
Les trois médecins bruxellois qni ont soi-
gné Davignon pendant son adolescence dé-
clarent qn’il a toujours en des tendances à
la tuberculose et peut-être à la dégénéres-
cence.
L'andience est renvoyée à aujourd’hui pour
l’audition des experts, le réquisitoire et la
plaidoirie.
CONDAMNATION D’UN VOLEUR DE
LETTRES
La conr d’assises de la Seine vient de Con-
damner à deux ans de prison le postier Jules
César, 44 ans, originaire des Vosges, ponr
vol de lettres et de mandats à la recette dn
19e arrondissement.
MÉDAILLE D’OR DE LA MUTUALITÉ
M. Lefort, secrétaire de la Société de Sainte-
Adresse, a obtenu la médaille d’or de la mu-
tualité.
EXPLOSION D’UNE CUVE DE FORMOL
A midi 20, une cuve de formol servant à
désinfecter les vêtements contaminés a fait
explosion à l'hôpital Saint-Joseph, rue de
Vanves.
Les dégâts sont importants.
LA RÉVOLUTION EN HAITI
CAP-HAÏTIEN. — L’armée rebelle a subi
une grave défaite. Le général Paul, com-
mandant des rebelles, a été tné.
LES AFFAIRES D'ORIENT
Le marquis de San Giuliano
et le comte Berchtold
Rome, 19 février.
Le marqnis de San Ginliano partira le
14 avril ponr rendre à Abbazia la visite faite
dernièrement par son collègue autrichien, ie
comte Berchtold, à San-Rossore. Les compli-
cations balkaniques et albanaises avaient
jusqu’à présent retardé la rencontre des
deux ministres des affaires étrangères qui. ne
pouvaient s’absenter même pour quelques
jours ; mais les événements semblant se
calmer, le ministre italien pourra, à l’épo-
que dite quitter Rome où u rentrera le 20
avril, j
La députation albanaise en Allemagne
Berlin, 19 février.
La dépntation albanaise, conduite par Es-
sad pacha, est arrivée ce matin à Cologne.
Elle se rendra samedi à Neuwied pour offrir
la couronne d'Albanie an prince Guillaume
de Wied.
Les Albanais en Epire
Janina, 19 février.
On annonce ici qu’un détachement alba-
nais, sous les ordres de Ressim bey, ex-capi-
taine de l’armée torque, aujourd’hui chef
d’une bande albanaise, accompagné d’un
officier de la gendarînerie hollandaise, a oc-
cupe les villages de Sefrani, Maùnisi et Ga-
zeuska, situés dans la zone hellénique. De-
vant des forces arrivées d’Odritza, les Alba-
nais ont pris la fuite, abandonnant viogt fu-
sils.
La bande de Ressim bey avait récemment
attaqué les villages de Serviani et d’Odritsa,
d’ailleurs sans succès.
L’Avis de la Roumanie à la Turquie
. Bucarest, 19 février.
L’avis que, dans nne forme d'aillenrs ami-
cale, ia Roumanie vient de donner à la Tur-
quie, spécifiait que tout passage de troupes
turques en territoire bulgare en vne d’une
attaque contre la Grèce serait considéré par
la Ronmanie comme nne violation du traité
de Bucarest, c'est-à-dire comme an easus
oelti.
LA
MALADROITE ÉQUIPÉE
Les radicaux-socialistes unifiés du Con-
seil* municipal ont une singulière façon de
raconter les choses et une aptitude peu or-
dinaire à travestir les faits les plus avérés.
On l’a bien vu pendant la séance de mer-
credi soir, si agitée et par instants si tu-
multueuse.
M. Le Chapelain, socialiste unifié, avait
interpellé sur les mesures d’ordre qui fu-
rent prises dimanche dernier," et M. Mor-
gand, qui présidait la séance, avait eu beau
préciser que l’Administration municipale
n’avait fait appel qu’à la police locale, et
aux huit gendarmes à cheval, en réside n-
ce au Havre ; il avait eu beau insister
sur ce point : que les forces supplémentai-
res de gendarmerie avaient été envoyées par
le ministère de l'intérieur, parce qu’il re-
doutait les troubles fomentés par ceux qui
se disent ses amis ; il avait même pu
ajouter que l’autorité supérieure voulait
aussi faire intervenir les troupes d’in-
fanterie, mais que la Municipalité s’y était
opposée ; — et ces faits, affirmés de la
façon la plus formelle par M. Morgand,
étaient répétés par M. Vigné avec une pré-
cision de détails qui ne laissait aucun point
dans i’ombre.
Rien n’y a fait. Les conseillers radicaux-
socialistes n’ont pas voulu se rendre à
l’évidence même. Ils se sont obstinés dans
leur erreur volontaire. lisent continué à
prétendre que les mesures exceptionnelles
avaient été demandées par la Municipalité.
C’est que leur déconvenue est restée
aussi profonde qu’au premier jour..
Ayant voulu susciter le trouble et s’étant
placés dans ce rôle de perturbateurs, ils
ont forcé le gouvernement à prendre des
mesures contre eux, ses maladroits amis.
Ils persistent donc à nier la posture très
ridicule où ils se sont mis.
Les radicaux socialistes uniflésdu Conseil,
unis d’ailleurs aux socialistes révolution-
naires, ne s’en sont paà tenus à cette déné-
gation étrange. Us ont- eu i’itnpudenté au-
dace de déclarer que les véritables auteurs
du tumulte avaient été les organisateurs dè
la conférence Briand, Barthou et Chéron.
Or la venue de ces orateurs était à peine
annoncée que le Progrès, journal socialiste,
publiait contre M. Briand un article d’une
extrême violence, reproduit par la Démocra-
tie Havraise, journal radical socialiste uni-
fié, le lendemain même.
Puis la campagne continuait, non seule-
ment an Havre, mais dans la presse radicale
unifiée de Paris, et, parallèlement, dans la
presse socialiste révolutionnaire.
Et cette propagande s’accentuait jus-
qu’au scandale.
En vue de cette manifestation « sponta-
née », on voyait chaque jour affiché quel-
que nouveau placard rempli de violences,
des tracts provocateurs au désordre répan-
dus à profusion et enfin l’ostensible et
abondante distribution de sifflets.
Cependant les conseillers radicaux-socia-
listes, par un véritable défi au bon sens pu-
blic, n’ont pas craint de rejeter la respon-
sabilité du désordre sur ceux que l’on était
venu troubler dans leur droit I
Etait-il possible de souligner de façon
plus évidente, aux yeux de notre popula-
tion, le dépit déconcerté où les a laissés
leur folle et maladroite équipée ?
TH. VALLÉE.
LE PARLEMENT
Impressions de Sisntte
(M noru ooRutromAirr Minosunl
Paris, 19 février.
En politique pins encore qu’en tout autre
matière, il est souvent malaisé d’établir ia
vérité. Saura-t-on jamais, par exempte, si
l’amendement Percnot a été, oui on non, re-
tiré ? Oa l’affirmait hier soir, mais, bientôt
après, M. Cailiaux et M. Perchot lui-même
démentaient ia nouvelle.
Ce démenti, à vrai dire, a rencontré de
nombreux incrédules. Beaucoup de gens
persistent à soutenir que l'amendement Per-
chot devait réellement être abandonne et
que c’est seulement parce que ia manoeuvre
a été divulguée qu’on y a renoncé. Quoi
qu’il en soit, les déclarations que M. Cauf-
laux devait faire aujourd'hui au Sénat en ré-
ponse au lumineux discours de M Ribot
étaient attendues avec une vive curiosité.
M Caillanx qui a pris la parole dès le dé-
but de la seance a été plus circonspect en-
core que lors de sa première intervention.
On ! il a bien déclaré que ie gouvernement
ne pouvait accepter qu'un véritable impôt
sur lo capital et un impôt snr les différentes
sources de revenus avec un impôt complé-
mentaire sur l’ensemble des revenns, mais,
loin de s’engager à fond, il a laissé compren-
dre qn’il ne demandait, en somme, qu’à
s’arranger.
Bientôt après, en effet, M. Caillanx appor-
tait à cette déclaration de principes des cor-
rectifs qui en atténuaient singulièrement la
portée et lui donnaient, en réalité, nn carac-
tère purement platonique.
Tout compte fait, M. Caillanx ne deman-
dait plus au Sénat qne de voter les denx pre-
mières parties de la réforme, ce que M. Ri-
bot avait proposé l’antre jour, et a « poor-
suivre l’étude du reste de cette réforme ».
Sur ce point, il se contenterait, pour le mo-
ment, d’nne formule pins on moins vague
et, même, se montrerait prêt à « lâcher » la
déclaratios.doiit il avait tait, alors qn’il était
dans l’opposition, son grand cheval de ba-
taille.
Après nne éloquente réplique de M. Ri-
bot ; la discussion générale fut close et ie
Sénat vota le passage des articles, mais il ne
statuera pas la semaine prochaine sur
l’amendement Perchot, la séance de demain
étant réservée aux retraites des ouvriers mi-
neurs.
A la Chambre, la matinéo consacrée aux
derniers chapitres du budget de l’agricultu-
re fut d’nne monotonie désespérante.
La séance de l’après-midi, dont le budget
de i’intérU-nr taisait les frais, offrit pins d’in-
térêt. Comme chaque année, on demanda la
suppression des sons-prélets, mats cette
fois, c’est un ancien fonctionnaire de l'or-
dre administratif, M. Lépine, qui souleva la
question.
L’apparition à la tribune de l'ex-préfet de
police eût le don de mettre en fureur les so-
cialistes unifies. Pendant tout le temps qu’il
parla, ceux-ci ne cessèrent de l’invectiver,,
mais M. Lepine, dont c'étaient les débats de-
vant ia Chambre, ne se laissa pas intimider.
Il en a vu bien d’antres, n’est-ce pas ?
Les sons-préfets, d'ailleurs, tirèrent, nne
fois de plos, leur épingle du jeu et ia Cham-
bre repoussa aussi bien leur suppression
partielle, proposée par M. Lépine, ^que leur
suppression totale réclamée par M. Leroy-
Beaulien, comme elle repoussa, un pen
plus tard, la réduction des traitements des
préfets, qne demandait le même M. Leroy-
Beaulieu.
A la fin de la journée, on arriva aux fonds
secrets, à propos desquels M. Millerand de-
vait, disait-on, soulever an grand débat po-
litique.
Si M. Millerand a réellement en pareille
intention, il y a renonce car, en fait de
grand débat politique, on n’a en qne la tra-
ditionnelle protestation des socialistes uni-
fiés et si l’on a pointé sur la motion Bracke,
c’est qne, la question de confiance ayant été
posée en deux mots par ie ministre de l’in-
térieur, le pointage, réglementairement.était
de rigueur.
T. H.
SENAT
Séance du 19 février
Là séance est ouverte à 3 h. 20, sous la prési-
dence de M. DunoaT, président.
L’Impôt sur le Revenu
Le Sénat reprend la discussion de l’impôt sur le
revenu
M. CAILLAUX, ministre des finances, a la pa-
role.
M. Ribot, dit-il a élargi, presque transformé
le débit, on examinant dans sua ^ensemble..la si-
tuation financière actuelle de la v'rSîIBè.'frira pas
recherché les causes de cette situation.
Il aurait failli que l’on se modérât, que l’on
n engageât pas de dépenses excessives, comme
on ia lait. Il aurait fallu au moins créer les ins-
truments financiers nécessaires assurant les res-
sources nouvelles permanentes indispensables.
L e gouvernement a exposé un plan finaocier,
comportant l’iuipùt sur le capital, l’impôt sur le
revenu. Ce plan a peut-être des dtfauts : il a le
mérite d’. xister et de fournir un supplément de
ressources a l’Etat.
Le gouvernement, déclare M. CaiUaux, ne peut
accepter qu un véritable impôt sur le capital et un
impôt sur les différentes sources de revenus avec
un impôt complementaire "sur l’ensemble du re-
venu.
Il faut appliquer des impôts particuliers à cha-
que source de revenu. On est en désaccord au
sujet de leur mode d’assiette et sur le principe
même de l’existence de certains d’entre eux.
Pour ia taxe sur les bénéfices agricoles, je ne
puis accepter les critiques qu’on y oppose. Si,
comme le voudrait M. Rinot, on avait fait porter
l'impôt foncier sur le revenu net et non sur ta
seule valeur locative, il aurait fallu appliquer le
même taux a la rente de la terre a uu revenu du
capital, et au produit de la culture â un revenu
du travail.
A la Chambre, une énorme majorité a voté ie
considérant comme juste, l’impôt sur les bé-
néfices agricoles.
Le ministre des finances critique longuement
le régime des patentes qu’il trouve Injuste.
Puis il s’explique sur fa déclaration et sur l’im-
pôt complémentaire et préconise le système des
cédules
Ici, dit-il, on veut faire tout de suite un impôt
sur l’ensemble du revenu et des t»xes sur chaque
source de revenu, les modes d’assiette seront fa-
ciles à déterminer entre hommes de bonne vo-
lonté. Je me suis montré prêt a tenir compte des
objections fondées des p éjugés même.
Le gouvernement appuiera le vote des deux
premiers titres du projet de la Commission, bien
que ceux-ci comportent de sérieuses retouches;
Au ba-c de la Commission : D’accord.
M . LE MINISTRE : Mais le vote d'un amende-
ment traçant le cadre de la réforme lui parait in-
dispensable.
Il demandera donc que les deux premiers titres
volés, on poursuive la réforme.
M. LE «APPORTEUR : Oui. J’ai déclaré que
nous étions prêts * la poursuivre.
M. LE MINISTRE : Tout de suite. J’ai U les
textes necessaires. U me semble que la Commis-
sion a délibéré pendant suffisamment de temps
pour que nous puissions aboutir rapidement ;
pour moi, je le répète, je suis prêt.
Voix diverses : Reposez-vous.
La séance est suspendue à 4 h. 33.
A là reprise de la séance, M. CaiUaux dit d’a-
bord f
Je résumerai en quelques mots la première
partie de mon discours : Le gouvernement vous
demande d’adhérer au cadre, aux ligues essen-
tielles de la réforme qu’il a tracée ; il demande
que le Sénat, après avoir voté les deux premières
parties de ia réfoime, poursuive l'étude du reste
de cette réforme en s’epgageant â voter des im-
pôts cédutaires sur les diverses catégories de re-
venus et l’impôt complémentaire avec la déclara-
tion qui ne pourra être éliminée qu’autant que
par d’autres mesures on parviendra a connaître le
revenu vrai.
Si, continue-t-il, l’on n’entre pas dans les vues
du * ouvernement ou si celui-ci avait la faiblesse,
qu’il n’aura pas de soutenir ses vues jusqu’à ce
qu’elles prévalent, ce serait la perpétuation de la
misé'e financière, on n’aboutirait pas. Il faut de-
mander aux classes riches les sommes qu’elles
doivent payer pour rétablir l’équilibre du budget
Tant que cela ne sera pas fait, on n’aura pas de
majorité dans les Chambres.
La tactique cons stani a ne voter que le dégrè-
vement foncier et ie remaniement des taxes sur
les valeurs mobilières permettrait, croient cer-
tains, d’obtenir des résultats populaires. C’est une
erreur. La léforme de l’impôt Lancier n’aboutirait
pas a dégrever tout ie monde.
Et M. CaiUaux conclut ainsi :
En 1901 déjà je déclarais qu’il fallait étudier et
remanier le système dans son ensemble, qu’il
fallait présenter aux contribuables quelque chose
de logique et de complet.
Je m’adresse maintenant parliculièrement aux ré-
publicains : on a dit que la probité dans les enga-
gements conservait seule à un grand parti la con-
fiance du pays.
Vous êtes un grand parti, vous avez promis au
pays la justice dans l’impôt, vous devez la lui
donner ; selon le plan que presque tous vous
acceptez en bloc, m»is devant ia réalisation du-
quel vous reculez en détail.
La nécessité nous étreint.
Il s’agit de justice démocratique et du crédit de
la France qu'il n'y a pas d’autre moyen de remet-
tre en état. Le Sénat a montré bien des fois qu’il
avait le souci d’assurer les assises du régime fis-
.cal de la France.
Le gouvernement a confiance dans son esprit
politique, dans son esprit de décision.
Je termine en disant qu’ii s’agit de tenir les pro-
messes faites à la démocratie, de lui donner ce
qui est juste et qu’il s’agit aussi de la République
et de la France.
M. RIBOT réplique :
Nous voulons, nous, qu’on aboutisse en ce qui
concerne l’impôt foncier et les valeurs mobilières.
M. ie ministre ne lie pas l’établissement des
autres cédules au vote de ces deux premières par-
ties de la réforme.
M LE «SINISTRÉ ; Lorsque les deux premiers
titres auront été volés, ie gouvernement deman-
dera au Sénat de continuer.
M. RIBOT : Alors vous ne porterez donc pas à
la Chambre les deux premiers titres séparément ?
Voix diverses : C’est cela.
M. RIBOT : Vous avez des projets tout prêts.
Mais la Commission ne peut vous donner son
avis sur ces projets dans un délai de trois jours.
Faites appel à notre patriotisme et à notre loya-
lisme. Ils vous sont tout acquis. Pour ma part, je
serai le premier i vous apporter mon concours.
La discessi n générale est close.
L’urgence est déclarée â mains levées.
Le Sénat décide qu’il passe â la discussion des
articles.
Voix diverses : A demain t
Après un échange d’observations entre M. Poif-
rier, président de la Commission et M.le président
du Conseil, le Sénat décide que la discussion re-
prendra dans la séance qui suivra celle de de-
main.
La séance est levée â 6 heures 20 minutes.
Séance aujourd’hui à 2 heures.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 19 Février
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 heures, sous la pré-
sidence de M. ETIENNE, vice-président.
La Chambre continue la discussion du budget de
l’agriculture.
Tous les derniers chapitres sont adoptés.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte â 2 h. 15, sous la pré-
sidence de M. PAUL DESCHANEL, président.
Le Budget de l’Intérieur
L’ordre du jour appelle la discussion du budget
de l’intérieur.
M. JEAN HENNESSY redouto la crise financière
dont on entrevoit l’approche. Nos capitaux, qui
devraient vivifier la prospérité nationale, vont en-
richir l’étranger. Une réforme administrative pro-
fonde s’impose. La politique doit cesser de tout
absorber. La centralisation étouffe tous les in-
térêts.
Répondant â M. PAINLEVÉ, le ministre de l’in-
térieur, aï. RENÉ RENOUÂT, promet d’étudier la
question d’une rétribution a attacher a certaines
médailles décernées aux agents de police.
On passe au vote des chapitres.
Sur une question de M. BKIQUET au chapitre
premier, le ministre déclare que la projet de re-
fparution des nouvelles circonscriptions élcctora-
es sera prochainement déposé.
AL JAURÈS : Le Sénat n’a pas daigné tenir
compte du vote de ia Chambre.
M BARTHE critique la répartition des croix du
ministère de l’intérieur.
Les Sous-préfets
Au chapitre 9 (traitements des fonctionnaires
administratifs des départements), M. LÉPINE pro-
pose une réduction de cent mille francs applica-
ble au traitement des sous-préfets.
Je ne veux pas, dit M. Lépine me livrer à une
manifestation sur une question qui revient cha-
que année devant la Chambre.
En dehors des sous-prefets, il y a la question
des arrondissements isolés difficiles d’abord et
où le maintien de ces fonctionnaires se justifie :
c’est une question d’espèce. Je suis d’avis, qu’il y
a iieu d’en supprimer une panie. On estime au
ministère de l’intérieur que cent d’entre eux peu-
vent être utilement maintenus.
Un sous-préfet comme celui de Fontainebleau
n’a aucune raison d’être La liste de ceux qu’on
peut supprimer est a l’intérieur, MM. de Freycinet
et Goblet l’ont signée.
Le sous-secrétaire d’Etat actuel, M. Raoul Péret
a présenté UDB proposition ayant ie même objet.
Pour faire oeuvre uiile, il ne faut pas vou oir faire
di-paraître tout d’un coup cette institution, mais
procéder par voie d’extinction.
On pourra pour cela profiter des mouvements
annuels qui comportent environ vingt sorties des
cadres.
M RENOULT, ministre de l’intérieur, combat
l’amen -tement.
M. LE MINISTRE DE L’I*TÉRIEUR dit qu’il
faut savoir gré a M. Lepine d’avoir renouvelé le
débat habituel.
Mais, si autrefois, quelques sous-préfets ont pu
souffrir d’une oisiveté pénible, il n’en est plus de
même aujourd'hui où l’application délicate de lant
de >ois sociales absorbent l’attention et exigent
les efforts des sous-préfets.
M. LE MINISTRE conclut qu’il serait d’ailleurs
bien inutile de supprimer 100 sous-préfets, pour
consacrer aux huieaux du chef-lieu tous les fonds
dépensés par les bureaux des sous-préfectures.
M. LEROY BEAULIEU demande si les représen-
tants du minis ère de l’intérieur accepteraient la
suppression globale des sous-préfets.
M. LE MINISTRE répond qu’on ne peut utile-
ment procéder qu’a uoe oeuvre d’ensemble.
M. DE LA PORTE : L’amendement tendant à la
suppression parti. Ile de sous-préfets n’est qu’une
manoeuvre destinée à évite/ ia suppression totale.
Mes amis et moi, nous nous abstiendrons, mais
nous sommes prêts â voter la suppression de tous
les sous-préfets.
M LEROY-BEAULIEU : Alors, je maintiens mon
amendement tendant à la suppression de tous les
sous-préfets.
M LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR : Le GûU-
vern inem repousse l’amendement.
M. THALAMAS : Comme il est évident que la
proposition de M. Leroy Be»ulieu ne constitue
« qu’un battage électoral », je ne la voterai pas.
L’amendement de M. Leroy-Beaulieu est mis aux
voix.
Le scrutin donne lieu à pointage.
Par 284 voix contre 258, l’amendement Leroy-
Beaulieu est r poussé.
L'amendement Lépine est ensuite repoussé par
315 voix contre 163.
M. LEKO .-BEAULIEU développe un amende-
ment tendant a ramener à 18,000, 15,000 et 12,000
francs, le traitement des préfets de 1", 2* et 3*
classes.
M. LE MIMSTHE DE L’INTÉRIEUR combat, en
deux mois, l’amendement, qui est repoussé par
370 voix contre 174.
M. DKIVET demande, par un projet de résolu-
tion, que le bénéfice de i’article 7 de la loi sur les
retraites ouvrières, soit accordée à tous les assu-
rés qui auront retiré leur carte avant le 1" juillet i
1914. Il s’agit, en résumé, de prolonger la période (
transitoire jusqu’à" cette date, afin de permettre
l’inscription de vieux ouvriers qui sont mainte-
nant persuadés de l’intérêt réel de la loi.
M. LE SOUS SECRÉTAIRE D'ÉTAT A L’iNTÉ—
RIEUR fait remarquer qu’il s’agit la de modifier
une loi qui, dans son ensemble, relève du minis-
tère du travail. {
M. LE RAPPORTEUR GÉNÉRAL ajoute que C6 |
n’est pas ia une question qui puisse être tranchée ,
par voie budgétaire.
Le projet de résolution de M. Drivèt est retiré.
M. BRACIIE développe un amendement tendant 1
à la suppression du chapitre 69 (agents secrets de
la sûreté général). j
M. LE PRÉSIDENT met aux voix le chapi- <
tre 69.
Le scrutin donne lieu au pointage.
Par 34i voix contre 197, les fonds secrets sont
maintenus.
Les derniers chapitres du budget Ce l’intérieur
sont votés sans débat.
La séance est levée à 7 h. 10,
Séance ce matin. L !
Nouvelles-du Sénat
Les Tribunaux pour Enfants
La Commission des finances, réunie sons
la présidence de M. Peytral, a examiné le
projet de loi voté par la Chambre des dépo-
tés pour la création d’emplois au Tribunal
de la Seine, en vue de l’application de la loi
snr les Tribunaux pour enfants et adoles-
cents.
Elle a adopté la création de ces emplois,
mats eue a estimé que les crédits nécessaires,
ne devant être dépensés qu’à partir du !**
mars prochain, devraient être ajoutés au
prochain douzième provisoire.
La loi doit eu effet entrer en application le
4 mars prochain.
port Ferdinand-Dreyfas a été chargé dn rap-
ÉTRANGER
„ ALLEMAGNE
Contre l’Immoralité des grandes villes
La Chambre des députés de Prusse s’est
occupée d’une motion des conservateurs,
du centre catholique et des nationaux-libé-
raux sur les moyens de combattre l’immo-
ralité croissante à Berlin et dans les grandes
villes allemandes.
Le député conservateur Schenk-Schweins-
berg prit le premier la parole pour appuyer
la motion.
Ce qu’on appelle la « vie de nuit » s’est déve-
loppée a Berlin. L’exemple de cette ville est mal-
heureusement suivi dans l’empire. La prostitution
ne connaît plus de limites. On voit dans les rues
des personnes âgées distribuer à des enfants, à
des petites filles de dix ans, des billets imprimés
de nature a eveiller de mauvais instincts.
J’ai déposé plusieurs de ces billets sur le bu-
reau de la Chambre, il est necessaire de faire une
loi qui arrête la population sur cette pente.
Le député national-libéral Schroeder paria
des progrès de l’immoralité en province.
Nos vides, dit-U, et môme nos petites villes
suivent l’exemple de Berlin. Le danger est si
frand qu’une intervention du gouvernement est
evenue urgente. Mes amis et moi nous récla-
mons que la censure des films cinématographi-
ques soit plus rigoureuse. Certains d’entre eux
sont incontestablement immoraux.
Le ministre de l’intérieur, M. Dallwitz, ré-
pondit que des mesures de police ne sau-
raient suffire pour réagir contre cette situa-
tion. Ou ne peut, dit-il, mettre un gendarme
dans toutes les brasseries où le service eât
fait par des bonnes.
Le député progressiste Kanzow prit, con-
tre les partis de droite, la défense des gran-
des villes.
Les villes pe sont pas pires que la campagne.
Les statistiques établissent que les crimes contre
la moralité publique sont tout aussi fréquents â la
campagne qu’à la ville II faudrait avant tout ré-
former la moralité de la population.
Les Cruautés contre les Indigènes aux
Colonies
La fin de la séance de la Commission du
budget a été marquée par de sensationnelles
révélations sur les mauvais traitements in-
fligés anx indigènes dans les colonies alle-
mandes.
Le député antisémite Mnmm rapporta que
des lettres de missionnaires signalaient des
actes de brutalité inouïs. Des indigènes ont
été arrêtés par des policiers et emmenés en-
chaînés dans des plantations où les pins durs
travaux leur furent imposés. Il en résaite
un accroissement.effrayant de la mortalité.
Le député socialiste Noske vint confirmer
les renseignements dn député Mumm.
Le gouvernement laisse infliger aux indigènes
ses traitements inhumains. L'esclavage existe
dous les yeux des autorités qui protègent avec
bienveillance ces procédés indignes.
Le dépnté du centre, M. Erzberger, affirma
qu'à ia suite des traitement infligés aux in-
digènes, des villages entiers ont péri. D’a-
près les renseignements fournis par nn évê-
que de Cameroan, les prescriptions du gou-
vernement ne sont observées ni par les co-
lons ni par les gouverneurs.
Si le gouvernement, conclut le député Erzber-
ger, ne remédie pas à cet état de choses, nous se-
rons obligés de lui refuser les crédits inscrits au
budget des colonies.
SUISSE
Une Affaire tV Espionnage
A la snite de perquisitions opérées à l’oc-
casion d’nne affaire d’espionnage à Genève,
les autorités fédérales ont été mises snr la
trace d’antres organisations d’espionnage.
Elles ont déconvert notamment a Genève
une organisation étendant ses ramifications
sur plusieurs pays voisins et dirigée par tes
nommés Ehk, alias von Eck, sujet rosse, et
Aloys Glaser, elève officier de réserve dans
l'armée autrichienne.
L’enquête a été menée par le ministère
public de la Confédération qni a chargé le
commissaire de police de Genève de suivre
l’affaire.
Le mois dernier, le colonel Egli, chef de
section à l’état-major générai, s'est rendu à
Genève pour examiner les documents sai-
sis.
Mardi, snr la proposition dn ministère pu-
blic et se fondant sur i’article 70 de (a Cons-
titution, le Conseil fédéral a décidé l’expnl-
sion des deux hommes et de quelques com-
parses qui, dn reste, ont déjà quitté le ter-
ritoire de la Confédération. Il n’a pas pris
d’antres mesures, l’enquête ayant établi
que l’espionnage n’est pas dirigé contre 1a
Suisse.
Au cours de l’enquête, Ehk et Glaser se
sont rendus à Vienne où iis ont été filés et
arrêtés.
Ehk est toujours détenu, Glaser, qni a été
remis en liberté, est revenu à Genève, qn’il
a quitté de nouveau il y a quelques jours.
Les autorités fédérales continuent les r»
cherches. Elles sont décidées à sévir énergi-
quement contre l’organisation de l’espion-
nage snr le territoire suisse.
On déclare à ce sujet à Berlin que le Russe
Emmanuel d’Ehk, arrêté à Genève comme
organisateur d'une agence d'espionnage, ne
servit jamais dans l’armée allemande, ainsi
qne le bruit en a couru. On ajoute que, de
son côté, Aloys Glaser n’est pas non pins of-
ficier de réserve dans l’armée atttricnienne.
Ni d’Ehk, ni Glaser ne se livraient, dit-on.
à ('espionnage en faveur de l’Allemagne oq
de l’Antriche.
ETATS-UNIS
La Question du Tarit du Canal de Panama
Le président Wilson a répondu à diveiset
Fersonnalités qui sollicitaient le maintien de
exemotion des droits de péage du canal de
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LONDRES, 99 Février, Dépêche de 4 h. 30
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CUIVRE
Comptant.. t «4 17/6 -/- -/-
8 mois *65 10/- 2/6 -/-
ETAIN
Comptant.. *181-/- 40/- -h
3 mois >soutenu * 182 7/6 M/6 -/-
FER
Comptant.. caim0 * 81/3 4 d % -/-
3 mois ) * 51/10 % 4 d y2 -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 18 lévrier 1914.
NEW-YORK, 19 FEVRIER
* Coton* t mars, hausse 6 points ; mai,
hausse 4 points ; juillet, hausse 5 points ;
octobre, hausse 1 point. — Soutenu,
C»Ié* t baisse 8 à 14 points.
NKW-YORK, 10 FÉVRIER
■ JC"
c. H ton i. menât
Cuivre Standard disp. 14 25 14 31
— mars 14 25 14 31
Amalgumat. Cou... 75 3/4 75 7/8
fer 18— 18 —
CHICAGO, 19 FÉVRIER
C. OO JOUR C. RRBCKD
Blé sur Mai....... t/î 94 3/S
Juillet.... 89 1/4 89 3/8
Maïs sur Mai 65 3 4 66 »/»
— Juillet.... 65 1 8 65 1/4
Saindoux sur. Mai 10 80 10 92
- Juillet.... il — H 10
LA REFORME FISCALE N
La Commission de législation fiscale a exa-
miné hier les moyens de ,faire faoe an déficit
produit dans le rendement de l’impôt par
les réductions accordées aux familles nom-
breuses. -iji.
Me a décidé raflj'bnctiijp à l’impôt Sur le
capital d’une taxe sur la plus-vàloe on l’ac-
croissement dn capital, 0'est-à-dire~ sur l’en-
richissement.
Cette taxe serait payée nne fois pour tou-
tes au moment où serait constatée/augmen-
tation dn capital et elle ne s’appliquerait
qu’à an enregistrement supérieur à 10,000
francs.
Elle serait de 1 0/0 snr l’enregistrement de
10.000 à 100 000 fr. ; de 2 0/0 de 100 000 à
250.000 fr. ; de 3 0/0 de 250.000 à 500.000 fr.;
de 4 0/0 de 500.000 à an million ; de 5 0/0 an
delà de nn million.
Tonte augmentation de capital constatée
an décès et qui proviendrait non pas d’nne
augmentation de fortune, mais d’nne dissi-
mulation, serait taxée & an tarif cinq fois
plus élevé.
La Commission ayant terminé l’examen en
première lecture dn projet, a chargé son
président et son rapporteur, M. Java), de
sonmettre an Ministre des Finances le texte
résultant de ses délibérations afin de recueil-
lir les observations dn gouvernement.
CONGRÈS DES MAIRES
Le Congrès des maires a émis un voen de-
mandant que ponr l’application et la régle-
mentation des lois sociales, on nomme des
employés rémunérés par l'Etat.
Le Congrès a demandé que pour les grèves
on les événements extérienrs, on créât an
corps de gendarmes qni s'occuperait spécia-
lement de ces faits afin de ne pas dégarnir la
police des communes.
LES CONSTRUCTIONS MILITAIRES
La France Militaire annonce que dans la
nouvelle garnison de Longnyon, dix mai-
sons démontables en fer et en bois viennent
d’être aménagées auprès de la caserne, ponr
le logement des officiers.
LE DÉPART DU PRINCE DE WIED
Le prince de Wied a quitté Paris hier soir,
à 10 benres, se rendant à Neuwied.
LE CONGRÈS DES AGRICULTEURS
Le Congrès des agriculteurs de France a
demandé : 1» Que la Chambrevote d’urgence
la réforme de l’impôt foncier snr la pro-
priété non bâtie en lui appliquant, sons ré-
serve d’nne mise an point necessaife, les ré-
sultats de la nouvelle évaluation, en réta-
blissant dans son intégralité le texte primi-
tivement adopté par la Commission sénato-
riale ; 2» Que les antres impôts directs
soient non pas supprimés mais transfor-
més ; 3» Qu’il ne soit établi ancnn impôt
personnel snr le revenu global, aucun im-
pôt progressif, aucune mesure d’inqnisitfon
fiscale.
Le Congrès a également adopté tnvoen
conclnant au rejet du projet de loi d’impôt
sur le capital.
Le banquet de l’Association des agricul-
teurs français a en lien hier soir.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette
Dccasion, M. Plncbet, président, a fait l’éloae
des sentiments patriotiques des populations
rurales qui, malgré les lourdes charges que
leur impose la loi de trois ans, an point de
vue de la main d’oeuvre, sont prêtes à parti-
ciper dans la mesure de lënrs moyens à l’ef-
fort financier qui en est la conséquence.
Mais, ce dont les agriculteurs ne veulent
pas, c’est l’inégalité fiscale, c’est l’inventaire
contrôlant lenr modeste fortune. Aussi ré-
sisteront-ils énergiqnement à tonte inquisi-
tion fiscale.
M. Pluchet a terminé en bavant anx pay-
sans de France.
L’AFFAIRE VÉDRINES
Le Comité de direction de l’Aéro Clnb de
France après avoir pris connaissance dn dos
sier des incidents dn Caire, a voté une mé-
daille d’honneur au ministre de France an
Caire en remerciement des services rendus à
la France et à l’aeronautique en cette cir-
constance.
Le Comité de direction blâme l’attitnde de
Joies Védrines, prend acte des regrets qu’il
a exprimés et de son désir d’en référer a un
tribunal d’honneur.
A la suite de la décision prise à son égard
par le Comité de l'Aéro Club, Védrines a
adrassé an Journal nne lettre dans laquelle
il dit qn'il réclame nn tribunal d’honneur ;
toutes les affaires pendantes seront ainsi li-
quidées.
Dès ce soir par lettre il demande à Georges
Breumayer et Roozier Dorcières d’être ses
arbitres. Il prie les parties adverses de dési-
gner les leur.
L’Eclair raconte qn'an cours de la séance
tenue par le Comité de l’Aéro-Clob, M.
Bienaimé, qni avait été chargé dn rapport
snr l’incident Védrines, int ce document en
présence de l’aviatenr dont il apprécia très
sévèrement l’attitnde.
Védrines déclare vouloir lui envoyer ses
témoins.
L’ASSASSINAT DE M. GADIOU
BREST. — La confrontation entre l’ingé-
nieur Pierre et le gardien Brossard a duré
trois heures.
Brossard a maintenu sa première décla-
ration.
— Quand l’ingénienr, dit-il, me remit en
juillet dernier le revolver de garde.il me
dit : « J'en ai un antre. »
En effet, les livres de l’armurier de Lan-
derneau témoignent de l’achat d’une arme
de 6 m/m an mois de juin.
L’ingénieur croit avoir dit à Bossard :
« J’ai une carabine. »
L’accusé conserve un calme extraordi-
naire.
LE BANDIT DUVIGN0N AUX ASSISES
VERSAILLES. — La plupart des témoins qui
ont toujours connu l’accusé disent qn'il est
faible de caractère, pea intelligent et facile-
ment influençable.
Les trois médecins bruxellois qni ont soi-
gné Davignon pendant son adolescence dé-
clarent qn’il a toujours en des tendances à
la tuberculose et peut-être à la dégénéres-
cence.
L'andience est renvoyée à aujourd’hui pour
l’audition des experts, le réquisitoire et la
plaidoirie.
CONDAMNATION D’UN VOLEUR DE
LETTRES
La conr d’assises de la Seine vient de Con-
damner à deux ans de prison le postier Jules
César, 44 ans, originaire des Vosges, ponr
vol de lettres et de mandats à la recette dn
19e arrondissement.
MÉDAILLE D’OR DE LA MUTUALITÉ
M. Lefort, secrétaire de la Société de Sainte-
Adresse, a obtenu la médaille d’or de la mu-
tualité.
EXPLOSION D’UNE CUVE DE FORMOL
A midi 20, une cuve de formol servant à
désinfecter les vêtements contaminés a fait
explosion à l'hôpital Saint-Joseph, rue de
Vanves.
Les dégâts sont importants.
LA RÉVOLUTION EN HAITI
CAP-HAÏTIEN. — L’armée rebelle a subi
une grave défaite. Le général Paul, com-
mandant des rebelles, a été tné.
LES AFFAIRES D'ORIENT
Le marquis de San Giuliano
et le comte Berchtold
Rome, 19 février.
Le marqnis de San Ginliano partira le
14 avril ponr rendre à Abbazia la visite faite
dernièrement par son collègue autrichien, ie
comte Berchtold, à San-Rossore. Les compli-
cations balkaniques et albanaises avaient
jusqu’à présent retardé la rencontre des
deux ministres des affaires étrangères qui. ne
pouvaient s’absenter même pour quelques
jours ; mais les événements semblant se
calmer, le ministre italien pourra, à l’épo-
que dite quitter Rome où u rentrera le 20
avril, j
La députation albanaise en Allemagne
Berlin, 19 février.
La dépntation albanaise, conduite par Es-
sad pacha, est arrivée ce matin à Cologne.
Elle se rendra samedi à Neuwied pour offrir
la couronne d'Albanie an prince Guillaume
de Wied.
Les Albanais en Epire
Janina, 19 février.
On annonce ici qu’un détachement alba-
nais, sous les ordres de Ressim bey, ex-capi-
taine de l’armée torque, aujourd’hui chef
d’une bande albanaise, accompagné d’un
officier de la gendarînerie hollandaise, a oc-
cupe les villages de Sefrani, Maùnisi et Ga-
zeuska, situés dans la zone hellénique. De-
vant des forces arrivées d’Odritza, les Alba-
nais ont pris la fuite, abandonnant viogt fu-
sils.
La bande de Ressim bey avait récemment
attaqué les villages de Serviani et d’Odritsa,
d’ailleurs sans succès.
L’Avis de la Roumanie à la Turquie
. Bucarest, 19 février.
L’avis que, dans nne forme d'aillenrs ami-
cale, ia Roumanie vient de donner à la Tur-
quie, spécifiait que tout passage de troupes
turques en territoire bulgare en vne d’une
attaque contre la Grèce serait considéré par
la Ronmanie comme nne violation du traité
de Bucarest, c'est-à-dire comme an easus
oelti.
LA
MALADROITE ÉQUIPÉE
Les radicaux-socialistes unifiés du Con-
seil* municipal ont une singulière façon de
raconter les choses et une aptitude peu or-
dinaire à travestir les faits les plus avérés.
On l’a bien vu pendant la séance de mer-
credi soir, si agitée et par instants si tu-
multueuse.
M. Le Chapelain, socialiste unifié, avait
interpellé sur les mesures d’ordre qui fu-
rent prises dimanche dernier," et M. Mor-
gand, qui présidait la séance, avait eu beau
préciser que l’Administration municipale
n’avait fait appel qu’à la police locale, et
aux huit gendarmes à cheval, en réside n-
ce au Havre ; il avait eu beau insister
sur ce point : que les forces supplémentai-
res de gendarmerie avaient été envoyées par
le ministère de l'intérieur, parce qu’il re-
doutait les troubles fomentés par ceux qui
se disent ses amis ; il avait même pu
ajouter que l’autorité supérieure voulait
aussi faire intervenir les troupes d’in-
fanterie, mais que la Municipalité s’y était
opposée ; — et ces faits, affirmés de la
façon la plus formelle par M. Morgand,
étaient répétés par M. Vigné avec une pré-
cision de détails qui ne laissait aucun point
dans i’ombre.
Rien n’y a fait. Les conseillers radicaux-
socialistes n’ont pas voulu se rendre à
l’évidence même. Ils se sont obstinés dans
leur erreur volontaire. lisent continué à
prétendre que les mesures exceptionnelles
avaient été demandées par la Municipalité.
C’est que leur déconvenue est restée
aussi profonde qu’au premier jour..
Ayant voulu susciter le trouble et s’étant
placés dans ce rôle de perturbateurs, ils
ont forcé le gouvernement à prendre des
mesures contre eux, ses maladroits amis.
Ils persistent donc à nier la posture très
ridicule où ils se sont mis.
Les radicaux socialistes uniflésdu Conseil,
unis d’ailleurs aux socialistes révolution-
naires, ne s’en sont paà tenus à cette déné-
gation étrange. Us ont- eu i’itnpudenté au-
dace de déclarer que les véritables auteurs
du tumulte avaient été les organisateurs dè
la conférence Briand, Barthou et Chéron.
Or la venue de ces orateurs était à peine
annoncée que le Progrès, journal socialiste,
publiait contre M. Briand un article d’une
extrême violence, reproduit par la Démocra-
tie Havraise, journal radical socialiste uni-
fié, le lendemain même.
Puis la campagne continuait, non seule-
ment an Havre, mais dans la presse radicale
unifiée de Paris, et, parallèlement, dans la
presse socialiste révolutionnaire.
Et cette propagande s’accentuait jus-
qu’au scandale.
En vue de cette manifestation « sponta-
née », on voyait chaque jour affiché quel-
que nouveau placard rempli de violences,
des tracts provocateurs au désordre répan-
dus à profusion et enfin l’ostensible et
abondante distribution de sifflets.
Cependant les conseillers radicaux-socia-
listes, par un véritable défi au bon sens pu-
blic, n’ont pas craint de rejeter la respon-
sabilité du désordre sur ceux que l’on était
venu troubler dans leur droit I
Etait-il possible de souligner de façon
plus évidente, aux yeux de notre popula-
tion, le dépit déconcerté où les a laissés
leur folle et maladroite équipée ?
TH. VALLÉE.
LE PARLEMENT
Impressions de Sisntte
(M noru ooRutromAirr Minosunl
Paris, 19 février.
En politique pins encore qu’en tout autre
matière, il est souvent malaisé d’établir ia
vérité. Saura-t-on jamais, par exempte, si
l’amendement Percnot a été, oui on non, re-
tiré ? Oa l’affirmait hier soir, mais, bientôt
après, M. Cailiaux et M. Perchot lui-même
démentaient ia nouvelle.
Ce démenti, à vrai dire, a rencontré de
nombreux incrédules. Beaucoup de gens
persistent à soutenir que l'amendement Per-
chot devait réellement être abandonne et
que c’est seulement parce que ia manoeuvre
a été divulguée qu’on y a renoncé. Quoi
qu’il en soit, les déclarations que M. Cauf-
laux devait faire aujourd'hui au Sénat en ré-
ponse au lumineux discours de M Ribot
étaient attendues avec une vive curiosité.
M Caillanx qui a pris la parole dès le dé-
but de la seance a été plus circonspect en-
core que lors de sa première intervention.
On ! il a bien déclaré que ie gouvernement
ne pouvait accepter qu'un véritable impôt
sur lo capital et un impôt snr les différentes
sources de revenus avec un impôt complé-
mentaire sur l’ensemble des revenns, mais,
loin de s’engager à fond, il a laissé compren-
dre qn’il ne demandait, en somme, qu’à
s’arranger.
Bientôt après, en effet, M. Caillanx appor-
tait à cette déclaration de principes des cor-
rectifs qui en atténuaient singulièrement la
portée et lui donnaient, en réalité, nn carac-
tère purement platonique.
Tout compte fait, M. Caillanx ne deman-
dait plus au Sénat qne de voter les denx pre-
mières parties de la réforme, ce que M. Ri-
bot avait proposé l’antre jour, et a « poor-
suivre l’étude du reste de cette réforme ».
Sur ce point, il se contenterait, pour le mo-
ment, d’nne formule pins on moins vague
et, même, se montrerait prêt à « lâcher » la
déclaratios.doiit il avait tait, alors qn’il était
dans l’opposition, son grand cheval de ba-
taille.
Après nne éloquente réplique de M. Ri-
bot ; la discussion générale fut close et ie
Sénat vota le passage des articles, mais il ne
statuera pas la semaine prochaine sur
l’amendement Perchot, la séance de demain
étant réservée aux retraites des ouvriers mi-
neurs.
A la Chambre, la matinéo consacrée aux
derniers chapitres du budget de l’agricultu-
re fut d’nne monotonie désespérante.
La séance de l’après-midi, dont le budget
de i’intérU-nr taisait les frais, offrit pins d’in-
térêt. Comme chaque année, on demanda la
suppression des sons-prélets, mats cette
fois, c’est un ancien fonctionnaire de l'or-
dre administratif, M. Lépine, qui souleva la
question.
L’apparition à la tribune de l'ex-préfet de
police eût le don de mettre en fureur les so-
cialistes unifies. Pendant tout le temps qu’il
parla, ceux-ci ne cessèrent de l’invectiver,,
mais M. Lepine, dont c'étaient les débats de-
vant ia Chambre, ne se laissa pas intimider.
Il en a vu bien d’antres, n’est-ce pas ?
Les sons-préfets, d'ailleurs, tirèrent, nne
fois de plos, leur épingle du jeu et ia Cham-
bre repoussa aussi bien leur suppression
partielle, proposée par M. Lépine, ^que leur
suppression totale réclamée par M. Leroy-
Beaulien, comme elle repoussa, un pen
plus tard, la réduction des traitements des
préfets, qne demandait le même M. Leroy-
Beaulieu.
A la fin de la journée, on arriva aux fonds
secrets, à propos desquels M. Millerand de-
vait, disait-on, soulever an grand débat po-
litique.
Si M. Millerand a réellement en pareille
intention, il y a renonce car, en fait de
grand débat politique, on n’a en qne la tra-
ditionnelle protestation des socialistes uni-
fiés et si l’on a pointé sur la motion Bracke,
c’est qne, la question de confiance ayant été
posée en deux mots par ie ministre de l’in-
térieur, le pointage, réglementairement.était
de rigueur.
T. H.
SENAT
Séance du 19 février
Là séance est ouverte à 3 h. 20, sous la prési-
dence de M. DunoaT, président.
L’Impôt sur le Revenu
Le Sénat reprend la discussion de l’impôt sur le
revenu
M. CAILLAUX, ministre des finances, a la pa-
role.
M. Ribot, dit-il a élargi, presque transformé
le débit, on examinant dans sua ^ensemble..la si-
tuation financière actuelle de la v'rSîIBè.'frira pas
recherché les causes de cette situation.
Il aurait failli que l’on se modérât, que l’on
n engageât pas de dépenses excessives, comme
on ia lait. Il aurait fallu au moins créer les ins-
truments financiers nécessaires assurant les res-
sources nouvelles permanentes indispensables.
L e gouvernement a exposé un plan finaocier,
comportant l’iuipùt sur le capital, l’impôt sur le
revenu. Ce plan a peut-être des dtfauts : il a le
mérite d’. xister et de fournir un supplément de
ressources a l’Etat.
Le gouvernement, déclare M. CaiUaux, ne peut
accepter qu un véritable impôt sur le capital et un
impôt sur les différentes sources de revenus avec
un impôt complementaire "sur l’ensemble du re-
venu.
Il faut appliquer des impôts particuliers à cha-
que source de revenu. On est en désaccord au
sujet de leur mode d’assiette et sur le principe
même de l’existence de certains d’entre eux.
Pour ia taxe sur les bénéfices agricoles, je ne
puis accepter les critiques qu’on y oppose. Si,
comme le voudrait M. Rinot, on avait fait porter
l'impôt foncier sur le revenu net et non sur ta
seule valeur locative, il aurait fallu appliquer le
même taux a la rente de la terre a uu revenu du
capital, et au produit de la culture â un revenu
du travail.
A la Chambre, une énorme majorité a voté ie
considérant comme juste, l’impôt sur les bé-
néfices agricoles.
Le ministre des finances critique longuement
le régime des patentes qu’il trouve Injuste.
Puis il s’explique sur fa déclaration et sur l’im-
pôt complémentaire et préconise le système des
cédules
Ici, dit-il, on veut faire tout de suite un impôt
sur l’ensemble du revenu et des t»xes sur chaque
source de revenu, les modes d’assiette seront fa-
ciles à déterminer entre hommes de bonne vo-
lonté. Je me suis montré prêt a tenir compte des
objections fondées des p éjugés même.
Le gouvernement appuiera le vote des deux
premiers titres du projet de la Commission, bien
que ceux-ci comportent de sérieuses retouches;
Au ba-c de la Commission : D’accord.
M . LE MINISTRE : Mais le vote d'un amende-
ment traçant le cadre de la réforme lui parait in-
dispensable.
Il demandera donc que les deux premiers titres
volés, on poursuive la réforme.
M. LE «APPORTEUR : Oui. J’ai déclaré que
nous étions prêts * la poursuivre.
M. LE MINISTRE : Tout de suite. J’ai U les
textes necessaires. U me semble que la Commis-
sion a délibéré pendant suffisamment de temps
pour que nous puissions aboutir rapidement ;
pour moi, je le répète, je suis prêt.
Voix diverses : Reposez-vous.
La séance est suspendue à 4 h. 33.
A là reprise de la séance, M. CaiUaux dit d’a-
bord f
Je résumerai en quelques mots la première
partie de mon discours : Le gouvernement vous
demande d’adhérer au cadre, aux ligues essen-
tielles de la réforme qu’il a tracée ; il demande
que le Sénat, après avoir voté les deux premières
parties de ia réfoime, poursuive l'étude du reste
de cette réforme en s’epgageant â voter des im-
pôts cédutaires sur les diverses catégories de re-
venus et l’impôt complémentaire avec la déclara-
tion qui ne pourra être éliminée qu’autant que
par d’autres mesures on parviendra a connaître le
revenu vrai.
Si, continue-t-il, l’on n’entre pas dans les vues
du * ouvernement ou si celui-ci avait la faiblesse,
qu’il n’aura pas de soutenir ses vues jusqu’à ce
qu’elles prévalent, ce serait la perpétuation de la
misé'e financière, on n’aboutirait pas. Il faut de-
mander aux classes riches les sommes qu’elles
doivent payer pour rétablir l’équilibre du budget
Tant que cela ne sera pas fait, on n’aura pas de
majorité dans les Chambres.
La tactique cons stani a ne voter que le dégrè-
vement foncier et ie remaniement des taxes sur
les valeurs mobilières permettrait, croient cer-
tains, d’obtenir des résultats populaires. C’est une
erreur. La léforme de l’impôt Lancier n’aboutirait
pas a dégrever tout ie monde.
Et M. CaiUaux conclut ainsi :
En 1901 déjà je déclarais qu’il fallait étudier et
remanier le système dans son ensemble, qu’il
fallait présenter aux contribuables quelque chose
de logique et de complet.
Je m’adresse maintenant parliculièrement aux ré-
publicains : on a dit que la probité dans les enga-
gements conservait seule à un grand parti la con-
fiance du pays.
Vous êtes un grand parti, vous avez promis au
pays la justice dans l’impôt, vous devez la lui
donner ; selon le plan que presque tous vous
acceptez en bloc, m»is devant ia réalisation du-
quel vous reculez en détail.
La nécessité nous étreint.
Il s’agit de justice démocratique et du crédit de
la France qu'il n'y a pas d’autre moyen de remet-
tre en état. Le Sénat a montré bien des fois qu’il
avait le souci d’assurer les assises du régime fis-
.cal de la France.
Le gouvernement a confiance dans son esprit
politique, dans son esprit de décision.
Je termine en disant qu’ii s’agit de tenir les pro-
messes faites à la démocratie, de lui donner ce
qui est juste et qu’il s’agit aussi de la République
et de la France.
M. RIBOT réplique :
Nous voulons, nous, qu’on aboutisse en ce qui
concerne l’impôt foncier et les valeurs mobilières.
M. ie ministre ne lie pas l’établissement des
autres cédules au vote de ces deux premières par-
ties de la réforme.
M LE «SINISTRÉ ; Lorsque les deux premiers
titres auront été volés, ie gouvernement deman-
dera au Sénat de continuer.
M. RIBOT : Alors vous ne porterez donc pas à
la Chambre les deux premiers titres séparément ?
Voix diverses : C’est cela.
M. RIBOT : Vous avez des projets tout prêts.
Mais la Commission ne peut vous donner son
avis sur ces projets dans un délai de trois jours.
Faites appel à notre patriotisme et à notre loya-
lisme. Ils vous sont tout acquis. Pour ma part, je
serai le premier i vous apporter mon concours.
La discessi n générale est close.
L’urgence est déclarée â mains levées.
Le Sénat décide qu’il passe â la discussion des
articles.
Voix diverses : A demain t
Après un échange d’observations entre M. Poif-
rier, président de la Commission et M.le président
du Conseil, le Sénat décide que la discussion re-
prendra dans la séance qui suivra celle de de-
main.
La séance est levée â 6 heures 20 minutes.
Séance aujourd’hui à 2 heures.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 19 Février
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 heures, sous la pré-
sidence de M. ETIENNE, vice-président.
La Chambre continue la discussion du budget de
l’agriculture.
Tous les derniers chapitres sont adoptés.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte â 2 h. 15, sous la pré-
sidence de M. PAUL DESCHANEL, président.
Le Budget de l’Intérieur
L’ordre du jour appelle la discussion du budget
de l’intérieur.
M. JEAN HENNESSY redouto la crise financière
dont on entrevoit l’approche. Nos capitaux, qui
devraient vivifier la prospérité nationale, vont en-
richir l’étranger. Une réforme administrative pro-
fonde s’impose. La politique doit cesser de tout
absorber. La centralisation étouffe tous les in-
térêts.
Répondant â M. PAINLEVÉ, le ministre de l’in-
térieur, aï. RENÉ RENOUÂT, promet d’étudier la
question d’une rétribution a attacher a certaines
médailles décernées aux agents de police.
On passe au vote des chapitres.
Sur une question de M. BKIQUET au chapitre
premier, le ministre déclare que la projet de re-
fparution des nouvelles circonscriptions élcctora-
es sera prochainement déposé.
AL JAURÈS : Le Sénat n’a pas daigné tenir
compte du vote de ia Chambre.
M BARTHE critique la répartition des croix du
ministère de l’intérieur.
Les Sous-préfets
Au chapitre 9 (traitements des fonctionnaires
administratifs des départements), M. LÉPINE pro-
pose une réduction de cent mille francs applica-
ble au traitement des sous-préfets.
Je ne veux pas, dit M. Lépine me livrer à une
manifestation sur une question qui revient cha-
que année devant la Chambre.
En dehors des sous-prefets, il y a la question
des arrondissements isolés difficiles d’abord et
où le maintien de ces fonctionnaires se justifie :
c’est une question d’espèce. Je suis d’avis, qu’il y
a iieu d’en supprimer une panie. On estime au
ministère de l’intérieur que cent d’entre eux peu-
vent être utilement maintenus.
Un sous-préfet comme celui de Fontainebleau
n’a aucune raison d’être La liste de ceux qu’on
peut supprimer est a l’intérieur, MM. de Freycinet
et Goblet l’ont signée.
Le sous-secrétaire d’Etat actuel, M. Raoul Péret
a présenté UDB proposition ayant ie même objet.
Pour faire oeuvre uiile, il ne faut pas vou oir faire
di-paraître tout d’un coup cette institution, mais
procéder par voie d’extinction.
On pourra pour cela profiter des mouvements
annuels qui comportent environ vingt sorties des
cadres.
M RENOULT, ministre de l’intérieur, combat
l’amen -tement.
M. LE MINISTRE DE L’I*TÉRIEUR dit qu’il
faut savoir gré a M. Lepine d’avoir renouvelé le
débat habituel.
Mais, si autrefois, quelques sous-préfets ont pu
souffrir d’une oisiveté pénible, il n’en est plus de
même aujourd'hui où l’application délicate de lant
de >ois sociales absorbent l’attention et exigent
les efforts des sous-préfets.
M. LE MINISTRE conclut qu’il serait d’ailleurs
bien inutile de supprimer 100 sous-préfets, pour
consacrer aux huieaux du chef-lieu tous les fonds
dépensés par les bureaux des sous-préfectures.
M. LEROY BEAULIEU demande si les représen-
tants du minis ère de l’intérieur accepteraient la
suppression globale des sous-préfets.
M. LE MINISTRE répond qu’on ne peut utile-
ment procéder qu’a uoe oeuvre d’ensemble.
M. DE LA PORTE : L’amendement tendant à la
suppression parti. Ile de sous-préfets n’est qu’une
manoeuvre destinée à évite/ ia suppression totale.
Mes amis et moi, nous nous abstiendrons, mais
nous sommes prêts â voter la suppression de tous
les sous-préfets.
M LEROY-BEAULIEU : Alors, je maintiens mon
amendement tendant à la suppression de tous les
sous-préfets.
M LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR : Le GûU-
vern inem repousse l’amendement.
M. THALAMAS : Comme il est évident que la
proposition de M. Leroy Be»ulieu ne constitue
« qu’un battage électoral », je ne la voterai pas.
L’amendement de M. Leroy-Beaulieu est mis aux
voix.
Le scrutin donne lieu à pointage.
Par 284 voix contre 258, l’amendement Leroy-
Beaulieu est r poussé.
L'amendement Lépine est ensuite repoussé par
315 voix contre 163.
M. LEKO .-BEAULIEU développe un amende-
ment tendant a ramener à 18,000, 15,000 et 12,000
francs, le traitement des préfets de 1", 2* et 3*
classes.
M. LE MIMSTHE DE L’INTÉRIEUR combat, en
deux mois, l’amendement, qui est repoussé par
370 voix contre 174.
M. DKIVET demande, par un projet de résolu-
tion, que le bénéfice de i’article 7 de la loi sur les
retraites ouvrières, soit accordée à tous les assu-
rés qui auront retiré leur carte avant le 1" juillet i
1914. Il s’agit, en résumé, de prolonger la période (
transitoire jusqu’à" cette date, afin de permettre
l’inscription de vieux ouvriers qui sont mainte-
nant persuadés de l’intérêt réel de la loi.
M. LE SOUS SECRÉTAIRE D'ÉTAT A L’iNTÉ—
RIEUR fait remarquer qu’il s’agit la de modifier
une loi qui, dans son ensemble, relève du minis-
tère du travail. {
M. LE RAPPORTEUR GÉNÉRAL ajoute que C6 |
n’est pas ia une question qui puisse être tranchée ,
par voie budgétaire.
Le projet de résolution de M. Drivèt est retiré.
M. BRACIIE développe un amendement tendant 1
à la suppression du chapitre 69 (agents secrets de
la sûreté général). j
M. LE PRÉSIDENT met aux voix le chapi- <
tre 69.
Le scrutin donne lieu au pointage.
Par 34i voix contre 197, les fonds secrets sont
maintenus.
Les derniers chapitres du budget Ce l’intérieur
sont votés sans débat.
La séance est levée à 7 h. 10,
Séance ce matin. L !
Nouvelles-du Sénat
Les Tribunaux pour Enfants
La Commission des finances, réunie sons
la présidence de M. Peytral, a examiné le
projet de loi voté par la Chambre des dépo-
tés pour la création d’emplois au Tribunal
de la Seine, en vue de l’application de la loi
snr les Tribunaux pour enfants et adoles-
cents.
Elle a adopté la création de ces emplois,
mats eue a estimé que les crédits nécessaires,
ne devant être dépensés qu’à partir du !**
mars prochain, devraient être ajoutés au
prochain douzième provisoire.
La loi doit eu effet entrer en application le
4 mars prochain.
port Ferdinand-Dreyfas a été chargé dn rap-
ÉTRANGER
„ ALLEMAGNE
Contre l’Immoralité des grandes villes
La Chambre des députés de Prusse s’est
occupée d’une motion des conservateurs,
du centre catholique et des nationaux-libé-
raux sur les moyens de combattre l’immo-
ralité croissante à Berlin et dans les grandes
villes allemandes.
Le député conservateur Schenk-Schweins-
berg prit le premier la parole pour appuyer
la motion.
Ce qu’on appelle la « vie de nuit » s’est déve-
loppée a Berlin. L’exemple de cette ville est mal-
heureusement suivi dans l’empire. La prostitution
ne connaît plus de limites. On voit dans les rues
des personnes âgées distribuer à des enfants, à
des petites filles de dix ans, des billets imprimés
de nature a eveiller de mauvais instincts.
J’ai déposé plusieurs de ces billets sur le bu-
reau de la Chambre, il est necessaire de faire une
loi qui arrête la population sur cette pente.
Le député national-libéral Schroeder paria
des progrès de l’immoralité en province.
Nos vides, dit-U, et môme nos petites villes
suivent l’exemple de Berlin. Le danger est si
frand qu’une intervention du gouvernement est
evenue urgente. Mes amis et moi nous récla-
mons que la censure des films cinématographi-
ques soit plus rigoureuse. Certains d’entre eux
sont incontestablement immoraux.
Le ministre de l’intérieur, M. Dallwitz, ré-
pondit que des mesures de police ne sau-
raient suffire pour réagir contre cette situa-
tion. Ou ne peut, dit-il, mettre un gendarme
dans toutes les brasseries où le service eât
fait par des bonnes.
Le député progressiste Kanzow prit, con-
tre les partis de droite, la défense des gran-
des villes.
Les villes pe sont pas pires que la campagne.
Les statistiques établissent que les crimes contre
la moralité publique sont tout aussi fréquents â la
campagne qu’à la ville II faudrait avant tout ré-
former la moralité de la population.
Les Cruautés contre les Indigènes aux
Colonies
La fin de la séance de la Commission du
budget a été marquée par de sensationnelles
révélations sur les mauvais traitements in-
fligés anx indigènes dans les colonies alle-
mandes.
Le député antisémite Mnmm rapporta que
des lettres de missionnaires signalaient des
actes de brutalité inouïs. Des indigènes ont
été arrêtés par des policiers et emmenés en-
chaînés dans des plantations où les pins durs
travaux leur furent imposés. Il en résaite
un accroissement.effrayant de la mortalité.
Le député socialiste Noske vint confirmer
les renseignements dn député Mumm.
Le gouvernement laisse infliger aux indigènes
ses traitements inhumains. L'esclavage existe
dous les yeux des autorités qui protègent avec
bienveillance ces procédés indignes.
Le dépnté du centre, M. Erzberger, affirma
qu'à ia suite des traitement infligés aux in-
digènes, des villages entiers ont péri. D’a-
près les renseignements fournis par nn évê-
que de Cameroan, les prescriptions du gou-
vernement ne sont observées ni par les co-
lons ni par les gouverneurs.
Si le gouvernement, conclut le député Erzber-
ger, ne remédie pas à cet état de choses, nous se-
rons obligés de lui refuser les crédits inscrits au
budget des colonies.
SUISSE
Une Affaire tV Espionnage
A la snite de perquisitions opérées à l’oc-
casion d’nne affaire d’espionnage à Genève,
les autorités fédérales ont été mises snr la
trace d’antres organisations d’espionnage.
Elles ont déconvert notamment a Genève
une organisation étendant ses ramifications
sur plusieurs pays voisins et dirigée par tes
nommés Ehk, alias von Eck, sujet rosse, et
Aloys Glaser, elève officier de réserve dans
l'armée autrichienne.
L’enquête a été menée par le ministère
public de la Confédération qni a chargé le
commissaire de police de Genève de suivre
l’affaire.
Le mois dernier, le colonel Egli, chef de
section à l’état-major générai, s'est rendu à
Genève pour examiner les documents sai-
sis.
Mardi, snr la proposition dn ministère pu-
blic et se fondant sur i’article 70 de (a Cons-
titution, le Conseil fédéral a décidé l’expnl-
sion des deux hommes et de quelques com-
parses qui, dn reste, ont déjà quitté le ter-
ritoire de la Confédération. Il n’a pas pris
d’antres mesures, l’enquête ayant établi
que l’espionnage n’est pas dirigé contre 1a
Suisse.
Au cours de l’enquête, Ehk et Glaser se
sont rendus à Vienne où iis ont été filés et
arrêtés.
Ehk est toujours détenu, Glaser, qni a été
remis en liberté, est revenu à Genève, qn’il
a quitté de nouveau il y a quelques jours.
Les autorités fédérales continuent les r»
cherches. Elles sont décidées à sévir énergi-
quement contre l’organisation de l’espion-
nage snr le territoire suisse.
On déclare à ce sujet à Berlin que le Russe
Emmanuel d’Ehk, arrêté à Genève comme
organisateur d'une agence d'espionnage, ne
servit jamais dans l’armée allemande, ainsi
qne le bruit en a couru. On ajoute que, de
son côté, Aloys Glaser n’est pas non pins of-
ficier de réserve dans l’armée atttricnienne.
Ni d’Ehk, ni Glaser ne se livraient, dit-on.
à ('espionnage en faveur de l’Allemagne oq
de l’Antriche.
ETATS-UNIS
La Question du Tarit du Canal de Panama
Le président Wilson a répondu à diveiset
Fersonnalités qui sollicitaient le maintien de
exemotion des droits de péage du canal de
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