Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-02-15
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 février 1914 15 février 1914
Description : 1914/02/15 (A34,N11881). 1914/02/15 (A34,N11881).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1720462
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
, Um Année — W* 11,881 (S Pages) S Centimes — EDITION DP MATIN — 5 Onfimes (3 Pages) Dimanche 15 Février 1014
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Le Petit Havre
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Simili B nui
Paru, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 14 FÉVRIER
Cotona t mars, hausse i point ; mai,
hausse 3 points ; juillet, hausse 1 point ;
octobre, baisse 3 points.
Calés < hausse 1 à 3 points.
NEW-YORK, 14 FÉVRIER
c. it ion t. niGtim
Cuivre Standard disp. — — 14 43
— mars......... —— 14 43
Asnalgaaïuat* Cop... 77 #/» 76 3/4
fer — — 15 —
CHICAGO, 14 FÉVRIER
C. DD ;OUR C. PRECED
Blé sur Mal 93 B 8 93 5/8
— Juillet.... 88 3 4 88 7/8
Maïs sur Mai 6b 8 8 «8 3/4
— Juillet.... 61 3 4 64 7 8
Saindoux sur. Mai il 02 10 90
- Juillet.... Il 20 11 10
BAL A L’ÉLYSÉE
Hier soir a en lien à l'Eiysee le premier
grand bal de la saison.
Près de cinq mille personnes ont défilé
dans les salons et les jardins de la prési-
dence, qui étaient brillamment illuminés et
décorés.
LES PROJETS FISCAUX
Dans son assemblée générale l’Union cen-
trale des syndicats agricoles de France, qui
compte 3,600 syndicats et 3,300 mutualités
agricoles, a émis un voeu spécifiant que l’a-,
grionlture est prête à supporter les charges
résultant des lois tant sociales que militaires,
mais signalant que les ressources nécessai-
res peuvent être trouvées dans nne réforme
des impôts existants, sans semer des ger-
mes de discorde civile et sans livrer les ci-
toyens aux vexations de l’inquisition fiscale.
■' <9l> —»
MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
M. Raoul Parut, sons-secrétaire d’Etat au
ministère de l’intérieur, a reçu hier le pré-
fet de la Seine-Inférieure.
] L’ÉTAT SANITAIRE DE L’ARMÉE
{ LYON. — D’après des renseignements pu-
bliés par le Salut Public, la situation sani-
taire des troupes du 14e corps, contrairement
à ce qni a été dit, n’est pas alarmante.
; Le nombre des malades n’est pas plus con-
sidérable qne les années précédentes à pa-
reille époque.
j Depuis le Ie' janvier 1914, sur 46,000 hom-
■mes que renferme le 14e corp3, il n’y à en
qu’un seul décès dû à la méningite cérébro
spinale et six décès causés par la pneumo-
nie.
■SHMI..I
UN INCIDENT A LA MANUTENTION
MILITAIRE D'AMIENS
AMIENS. — Les journaux ont parlé hier
matin d’an acte de sabotage qni aurait été
commis à la manutention militaire d’Amiens,
i Deux soldats auraient été arrêtés pour
avoir introduit du sulfate de cuivre dans l’ap-
pareil destiné à la confection dn pain de la
garnison et mis en prévention de Conseil de
guerre.
Les faits seraient en réalité moins graves.
lendi soir, aû cours du pétrissage d’ane
fournée de pain, les onvriers boulangers
aperçurent dés taches suspectes dans la fa-
rine et, en remuant cette farine, iis décou-
vrirent un cristal de sulfate de enivre de la
taille d’un haricot. Ils avertirent immédiate-
ment le chef qni fit mettre de côté le pain
fabriqué dans la jonrnée et qni ordonna
l’arrestation de deux ouvriers boulangers
militaires qni étaient chargés de manipuler
la farine et de l’amener au pétrin.
Tous deux ont protesté de leur innocence.
Ce sont, d’ailleurs, des soldats sur lesquels
aucune remarque défavorable n’avait été en-
core faite et qui ne passent pas ponr profes-
ser des idées antimilitaristes.
On recherche comment le snlfate de eni-
vre a été introduit dans la tarine.
Souvent, paraît-il, les onvriers boulangers
civils mettent une petite quantité de snlfate
de cuivre dans la farine pour blanchir lenr
pâte, mais ce procédé est rigoureusement
interdit dans les ateliers militaires.
La quantité de snlfate trouvée est minime
et aucun soldat n’a mangé de pain suspect.
Les militaires sonmis à l’enquête seront
très probablement mis hoi;s de canse.
LES RÉCOMPENSES DE L'ASSISTANCE
PUBLIQUE
i Sur la proposition de la Commission spé-
ciale instituée par décret en date dn 38 no-
vembre 1911, le ministre de l’intérienr vient
d’attribuer, pour services rendus à l’Assis-
tance publique, des médailles d’honneur
dont la liste paraîtra aujourd’hui à l'Officiel.
Cette promotion comprend 5 médailles
d’or, 60 d’argent et 118 de bronze.
. 81 femmes et 103 hommes comptant de
longues années de services recevront des
médailles d'honneur.
LES MARINS ANGLAIS A CHERBOURG
CHEMSOUR». — Un dîner a été offert hier
soir anx autorisés civiles à bord du vaisseau
amiral anglais King-Bdward-VU.
LE RETOUR DU GÉNÉRAL LYAUTEY
ORAN. — Le général Lyantey s’est embar-
qué hier soir à destination de Marseille.
LA LÉGION ÉTRANGÈRE
BERLIN.— La Germania annonce qne le mi-
nistre des chemins de fer prussiens a ap-
prouvé l’afiiebage dans les gares et les wa-
gons d’écriteaux contre les engagements
dans la légion étrangère.
LE VOYAGE DE M- VEN1ZEL0S
A;SALONIQUE.— M. Yenizeios est arrivé avant-
mer soir ; il est reoarti hier matin pour
•Athènes*
NOS HOTES
La réunion qui doit avoir lieu aujour-
d’hui à la Salle Franklin soulève, dans tout
le pays, un vif mouvement d’attention, car
le nom, la situation, le prestige des ora-
teurs s’unissent pour lui donner, à la veille
des élections, une importance capitale. Nos
adversaires le sentent si bien qu’ils ont
mis tout en oeuvre pour troubler l’ordre
dans la rue : pitoyable manoeuvre, incor-
recte à l’égard d’hôtes d’uu jour, contraire
à la traditionnelle politesse havraise, et que
l’opinion, dans notre ville, a su par avance
réduire à sa juste et infime valeur. Nous
savons trop comment il est possible, en y
mettant le prix, d’organiser des manifesta-
tions bruyantes. Le grand public, lui, qui
n’est pas naïf, fera la différence entre le
racolage d’une bande et l’évidente sponta-
néité qui attire vers les délégués de la Fé-
dération des Gauches plusieurs milliers
d’auditeurs et de partisans.
La France traverse actuellement une
phase inquiétante où elle attend des direc-
tions raisonnables et claires. Une foule de
problèmes, nationaux ou politiques, ont été
soulevés, et chacun sent bien que nos gou-
vernants actuels n’ont pas l’autorité suffi-
sante pour les résoudre. Le Pays, dans ces
conditions, attend une parole nette et ferme
qui, dans le maquis électoral et parlemen-
taire oùThonnête homme se perd, lui mon-
tre le droit chemin. Voilà le secret de l’im-
mense curiosité, de l’indiscutable sympa-
thie qui entoure la venue au Havre de MM.
Briand, Barthou et Ghéron.
Nous ne nous attarderons pas à discuter
une fois de plus le terrain sur lequel nous
entendons nous placer. Des adversaires ap-
partenant aux groupes radical-socialiste-
unifié et socialiste nous reprochent de pen-
cher à droite ; d’autres adversaires issus de
la droite pure affectent de nous prêter un
esprit sectaire et exclusif que nous n’avons
à aucun degré. C’est le procédé classique
de la polémique que de présenter un con-
current sous de fausses couleurs. Mais nous
ne chargeons personne de nous définir de-
vant l’opinion. Nous disons ce que nous
voulons être, et, insoucieux dés commen-
taires intéressés, nous continuons notre
chemin.
A des titres divers du reste, les orateurs
que nous allons entendre symbolisent admi-
rablement nos préoccupations essentielles.
M. Ghéron, l’ami du soldat, le mutualiste
convaincu, l’apôtre des retraites, de l’assu-
rance-invalidité, de tant d’autres réformes
populaires, représente notre souci constant
du point de vue social. Dans un pays actif
comme la France, en particulier dans un
milieu comme Le Havre, un parti est in-
digne du pouvoir s’il n’est capable d’appor-
ter aux problèmes qui intéressent le tra-
vail, soit des solutions, soit au moins des
commencements de solution. Repassez dans
votre esprit l’histoire de l’activité sociale
au Havre : ce n’est pas chez nos amis qu’on
rencontre ce verbiage démagogique qui ne
recouvre le plus souvent que vide ou scepti-
cisme.
M. Barlhou reste avant tout à nos
yeux l’homme énergique, habile et cou-
rageux qui, dans des circonstances diffi-
ciles, a su faire voter par le Parlement un
programme de défense nationale. Pour que
la démocratie française se développe, il
faut d’abord que la France continue d’exis-
ter comme nation indépendante et Aère. En
face de l’idéal caporaliste et disciplinaire
dont l’Allemagne grandissante menace le
monde, affirmons hautement notre volonté
d’une France libre vis-à-vis de l’étranger,
libre vis-à-vis d’elle-même, libérée des pres-
sions humiliantes et des interventions du
dehors. La volonté du Pays à cet égard n’est
pas douteuse. M. Gustave Hervé le disait
lui-même : « Nos paysans préfèrent encore
les trois ans à l’invasion ». Et la question
nous paraît ainsi si bien posée que nous ne
chercherons pas, quant à nous, d’autre for-
mule.
Quant à M. Briand, son nom est indisso-
lublement lié à toute l’oeuvre laïquedes
dernières années. Continuant la politique
inaugurée ou plus exactement reprise par
Waldeck-Rousseau, c’est lui qui a été vrai-
ment l’auteur de la Séparation des Eglises
et de l’Etat. Ou ne se rappelle pas assez,
non seulement le talent prestigieux, mais
l’énergie déployée par lui pendant toute la
durée de la discussion : il fut vraiment
alors le chef de la majorité et si nous avons
aujourd’hui un régime de séparation viable,
c’est à lui certainement que nous le de-
vons.
Les deux éspèces d’adversaires dont il
avait à se défendre, nous les retrouvons du
reste, exactement les mêmes, et e’est pour-
quoi la parole de M. Briand nous paraîtra
si précieuse et si pleine d’enseignement.
Les violents de droite (réduits à un tout
petit nombre) ne voulaient pas col-
laborer. Et les violents de gauche
s’en prévalaient pour exiger une po-
litique de représailles et d’intolérance.
M. Briand eut la force de demandent d’ob-
tenir de la Chambre une réforme libérale.
Et telle fut, dans l’application, sa maîtrise
de soi-mème qu’à aucun moment le catho-
licisme ne put sérieusement se plaindre
d’avoir été blessé par lui. Quand on a der-
rière soi un pareil passé d’action laïque, on
peut en toute sécurité recommander à la
République victorieuse les modérations né-
cessaires, ¥R pays constamment divisé .par
les luttes intestines ne peut finalement
donner, vis-à-vis de l’étranger, l’impression
de force concentrée qui est nécessaire à la
continuation de son existence nationale.
L’heure est grave, répéterons-nous en
terminant cet article, parce que la France
veut vivre et que certains politiciens, si on
les laissait faire, finiraient par l’empêcher
de vivre. L’esprit démocratique doit s’unir
à l’esprit national ; mais l’esprit démago-
gique serait fatal à la Nation. Jusqu’ici la
France l’a toujours compris. Nous sommes
persuadés qu’elle ne se déjugera pas.
P H.
BaKWKSMTaaifcigaasaasËe
LA CONFERENCE
Briand, Barthou et Chéron
MESURES- D’ORDRE
On s’est ému en haut lieu des appels au
désordre et à la violence qui ont été pu-
bliés et affichés à l’occasion de la venue au
Havre de MM. Briand, Barthou et Chéron.
L’Administration municipale s’en était
déjà préoccupée et avait pris les disposi-
tions qui lui paraissaient nécessaires pour
que l’ordre restât assuré. _
L’autorité supérieure a considéré qu’il
fallait prendre des mesures plus énergiques
encore pour parer aux troubles projetés et
publiquement annoncés.
Elle a donc dirigé sur le Havre plusieurs
brigades de gendarmerie de la région, qui
sont arrivées hier soir en notre ville.
Elle a, d’autre part, invité la police lo-
cale à faire dégager complètement les
abords de la gare d’arrivée, en sorte que
M. Morgand, premier adjoint, a pris l’arrêté
suivant :
Circulation aux abords
de la Gare des Voyageurs
ARRÊTÉ
Le maire de la ville du Havre, officier de
la Légfpn-d’Honnenr,
Vu les appels au désordre et à la violence
publiés et affichés à l’occasion d’une confé-
rence qui doiravoir lieu à la salie Franklin
le 15 février conrant;
Vu les provocations publiques à une ma-
nifestation tumultueuse devant la gare des
voyageurs ;
Vu l’article 97 de la loi du 5 avril 1884 ;
Arrête :
Tout stationnement de véhicule quelcon-
que, tramway,etc..est interdit anx abords
de la gare des voyageurs le 15 février cou-
rant, de 10 heures 30 à 11 heures 30 du
matin.
M. le commissaire central est chargé de
l’exécution du présent arrêté.
En l’Hôtel de Viile du Havre, le 14 fé-
vrier 1914.
Le Maire :
MORGAND, adjoint.
CRUELLE LEÇON !
Le grand meneur des manifestations an-
noncées pour aujourd’hui doit se mordre
les pouces d’une entreprise que tous les
gens sérieux et honnêtes ont tenu à réprou-
ver.
Au Havre, la vue des multiples manifes-
tes et affiches qu’on a fait distribuer et pla-
carder à grands frais a produit l’impression
que nous avions prévue.
« L’Homme aux deux mille sifflets » s’est
couvert de ridicule.
Nous savons que d’aucuns le lui ont fait
bien voir.
Dans la presse parisienne et dans les mi-
lieux politiques, il y a eu unanimité pour
flétrir ces excitations au désordre et à la
violencè.
M. Glémenceau lui-même a tenu à désa-
vouer avec éclat les excès de-ces maladroits
amis.
« Siffler n’est pas répondre », leur dit-
il spirituellement dans l’Homme Libre.
« C’est d’un libre débat que nous avons be-
soin, et non d’un pugilat où l’honneur de
la République n’aurait rien à gagner. »
Nous retrouvons, exprimé avec plus de
vigueur encore, le même sentiment de ré-
probation dans La France, journal qu'ins-
pire M.Àjam, l’actuel sous-secrétaire d’Etat
à la marine marchande.
Mais voici qui est plus décisif et qui pla-
ce en bien piteuse posture les organisateurs
du tumulte.
Le ministère Doumergue, dont ils se ré-
clament, a estimé que le devoir du gouver-
nement était d’assurer l’ordre qufils pré-
tendaient troubler.
Comme on l’a pu voir par l’information
que nous publions ci-dessus, il a pris des
dispositions beaucoup plus énergiques que
celles qui avaient été envisagées par la Mu"
nicipalîté de notre ville.
Voilà donc le résultat inattendu auquel
aboutissent les singuliers agissements de
ces pseudo-républicains qui, prenant à leur
compte les procédés dont usèrent, à certai-
nes époques, les pires ennemis de la Répu-
blique, font fi des libertés les plus élémen-
taires et menacent l’ordre public.
Le scandale causé par leurs excitations
est tel qu’un gouvernement qu’ils ne sus-
pecteront pas de partialilé, se voit obligé
d’intervenir et de prendre des mesurés con-
tre eux.
C’çst uneleçon qgi leur sçï.a_erte]le„l
<§§msê®m mmém
LH CRISE DE La BALEINE
J II y a décidément un grand trouble dans
le monde des baleines.
Ces moastres débonnaires avaient habitué
les auteurs de bouquins scientifiques à pla-
cer leurs domaines de prédilection soit dans
(es régions arctiques, soit dans les mers an-
tarctiques. Une nonvelle édition s’impose :
les baleines viennent de signaler leur pré-
sence sur les côtes de noire empire Ouest-
Africain.
Des baleines en Afrique I Allez dire après
cela que l’imposant et, somme toute, bien
sympathique mammifère ne sacrifia pas an
plaisir du voyage I Ne niez plus, de grâce,
Son adaptation aux fan lai si as de la vie mo-
derne, son goût pour ia villégiature.
baleine qui change d’air ne fait que
suivre, d’ailleurs, les indications de la na-
ture.
Lorsque la banquise se forme, barrant les
océans polaires, les grands cétacés, frères
des hommes par lenr souci du bien être, se
mettent à rechercher les courants pins
chauds. C’est ainsi qu’ils sont venus s’ébattre
joyeusement sur les côtes africaines, comme
d’antres mammifères bipèdes habillés par
les grands tailleurs viennent l’été se fixer
à Deauville. La baleine a l’esprit pratique du
voyage.
Tout serait parfait dans son monde vola-
ge, un peu glouton, mais bien tranquille, si
l’homme, cët empêcheur de nager en rond,
ne venait dresser devant les derniers mem-
bres de la famille ses farouches instincts de
cupidité et lancer dans ies suprêmes espoirs
de la race le harpon de la dévastation.
Elle est en train de mourir, en eflet, cette
vieille race de la baleine, pourchassée qu’elle
est par le pêcheur barbare et jamais satis-
fait.
Si dans un délai prochain, une sévère ré-
glementation internationale ne vient pas as-
surer la conservation des espèces c’en sera
fait à jamais de ces géants que la rapacité de
l’homme aura rayés de la liste des êtres.
Il en est ponr la haleine comme pour l’élé-
phant et le rhinocéros d’Afrique. On n’a rien
tenté encore pour leur protection et dans
quelques années, ils auront totalement dis-
paru du continent noir.
*
* *
Depuis le Xe siècle, l’homme a chassé le
cétacé avec uue activité qui a été sans cesse
en grandissant,naturellement proportionnée
aux produits rémunérateurs de ces grandes
et périlleuses entreprises.
La baleine était alors très abondante dans
les mers d’Europe, dans ia Manche comme
dansll’Atlantique. Elle se montrait en troupes
nombrenses dans le golfe de Gascogne, sur
les côtesde Normandie.
Que nos aïeux se soient livrés à cette pêche
alors qu’elle avait lien dans leurs eaux,
qu’ils aient été, par la suite, vers le Spi z-
berg, à l’imitation des Hollandais et des An-
glais, quand la baleine remonta vers le Nord;
qu’ils aient poussé, comme les autres, jus-
qu’au Groenland, dans les banquises de l'ar-
chipel américain, à la piste d’une faune va-
gabonde et fuyant devant les ruses de l’atta-
que : rien da plus logique.
La pèche à la baleine i Mais c’est tout un
coin pittoresque de l’ancienne vie maritime
havraise. C’est tout un passé de splendeur et
de richesse qui surgit avec une forêt de mâts
en marche, de voiles immenses déployées, de
pavillons trico’ores qui claquaient joyeuse-
ment en entrant au port, après avoir été
porter, pendant des longs mois de froid et de
solitude, an coeur de l’immensité polaire, an
peu de l’activité et de l’âme de ia jeune « cité
françoise ».
La pêche à la baleine t Mais c’est un cha-
pitre de l’histoire locale q.ui s’est clos sur
quelques noms déjà estompés par l-’oubli, et
qui paraît bien ne devoir être jamais repris.
La flotte Winslow, le Cosmopolite, La-Tour-
du-Pin, le Nil, L'Asus, le Nancy, le Wtnshiw,
le Cachalot, le Harponmur, sont les derniers
pionniers havrais qui, vers 1849, ont illustré
Ces pèches fameuses.
Si notre Muséum ne conservait encore des
restes sauvés du jardin Saint Roch, où ils
servirent à la décoration d’un pont rustique,
quelques débris de carcasse de cétacé, le
Havre n’aurait plus rien pour évoquer ces
temps presque légendaires où fleurissait en-
core la gloire du harpon.
Les pêcheurs français se sont peu désinté-
ressés de la oaptnre de la b Jeine, malgré
les respectables bénéfices quelle permet de
réaliser.
Pas un bâtiment de notre pays ne se livre
aujourd’hui à cette industrie. Les Norwégiens
sont à peu prés seuls à poursuivre les der-
niers représentants de la famille baleinière,
et ce sont ces marins biéü entendu qu’on
renconUY en ce moment sur les çôtes d’Afri-
caprès une gravure au temps " CUüi,ê Petit Havre
■CTlsrEi CA-IFTTTFeE XOXF’IF'XCILE
Trente Sociétés ont envoyé là-bas leur
flotte. Quatre-vingt-dix bâtiments, tant ba-
teaux chasseurs que navires-usines, sont ac-
tuellement à l'oeuvre de mort et de destrac-
tion.
Comme un navire, pour couvrir ses frais,
doit captuper au moins cent cétacés, l’on de-
vine 1’etendne du massacre et les lâcheuses
conséquences qui peuvent en résulter au
point ae vue de la survivance de l’espèce.
L’appât d’un résultat rémunérateur, la
tentation de la fortune rapide ont provoqné
cette ruée finale, farouche, impitoyable.
Songez qn’nne baleine moyenne mesurant,
unowingtsine de fnôtsreâ et péSInt dd 60,000
à 70,000 kilos.donue 300 à 400 kilos de fa-
nons, que ces tanons, il y a quelques an-
nées encore, se vendaient 35,000 francs la
tonne — iis atteignent actuellement 13,000 à
600. dépréciés qu’ils sont par ia concurrence
de la corne, de l’acier, dn celluloïd et l’ingé-
niosité industrielle.
Notez que ce cétacé ne fournira pas moins
de quarante fûts d’hniie du poids de 170
kilos chacun, dont la pins grande partie se
vend 600 francs les 1,000 kilos aux stéarine-
ries, savonneries, tanneries anglaises, alle-
mandes et autrichiennes.
Par un procédé récent on est même par-
venu à extraire de i’huile de haleine nne
margarine comestible, de telie sorte que ia
valeur de ce produit tend à s’élever de plus
en pins.
Les bateaux-usines, d’autre part, en trai-
tant les masses musculaires de la baleine,
obtiennent une poudre de viande ou tour-
teaux alimentaires utilisés en Allemagne et
notamment en Bavière pour l’engraissement
des porcs. Ce produit vaut 210 francs la ton-
ne, ce qui fait, pour une baleine moyenne,
un rapport d’environ 850 francs, un cétacé
donnant à peu près 4,000 kilogs de poudre.
Ajoutez à cela le produit des os avec lés—
quels ies Norwégiens fabriquent des engrais
évalués 150 francs la tonne, l’ambre gris qui
est payé, suivant qualité, de 800 à 400 francs
le kilo ; et ne soyez plus surpris d’appren-
dre qu’un cadavre de baleine est une petite
fortune que tout pêcheur rê^e de voir au
bout de sa ligne.
*
* *
Le rude combatj qui devra bientôt cesser
faute de combattants, à moins qu’une en-
tente internationale ne vienne tempérer son
ardeur, ce rude combat s’est modernisé dans
ses moyens de destruction.
Le baleinier à vapeur a pris la succession
dn voilier. 11 poursuit aujourd’hui la bête
blessée, alors que l’ancien se bornait à la
guetter. Le harpon, lancé par un canon, est
terminé par un obus très pointa muni d’une
fusée percutante. Dans l’intérieur dn pro-
jectile se trouve la tête du harpon, formée
de trois branches, lesquelles, après l'explo-
sion, s’ouvrent autour de la tige à la façon
d'un parapluie.
En pénétrant dans les chairs, le projectile
produit du premier coup une blessurô mor-
telle et en même temps enfonce profondé-
ment le harpon qui est relié au vapeur par
une ligne. Pendant vingt ans, le Norwégien
qui avait inventé cette arme meurtrière l’a
exploitée sans concurrent. Parti comme sim-
ple mousse, sans sou ni maille, il est mort
laissant nne fortune de plus de douze mil-
lions ! Il n'avait pourtant fait qn’appliquer et
perfectionner quelque peu uue idée que les
baleiniers du XVIIe siècle avaient eue quand
ils lançaient leurs harpons à l’aide d’un
mousquet.
Ces raffinements dans l’attaque dn cétacé
n’ont pas complètement fait disparaître, ce-
pendant, les anciens modes. Il y a encore
aujourd’hui des voiliers à la pêche de la
baieine, et des petits canots qu’on décro-
che des portemanteaux à l’approche du
monstre.
Ils ne diffèrent pas sensiblement de «es
baleinières modèles qui figurent dans ies
vitrines de notre Muséum et rappellent les
beaux jours de l’industrie maritime ha-
vraise.
Comme jadis, des hommes se hasardent
sur ces esquifs, lancent le harpon, frôlent à
tout instant la mort, à la merci d’un coup de
queue dn géant fnrienx, d’un câble qni se
déroulé mal, d’an heurt soudain qui chavire
la trêle embarcation, ia met en pièces, noie
son équipage.
Comme jadis, c’est le même spectacle du
monstre vaincu remorqué, échoué sur la
plage, les hommes qui découpent les aiguil-
lettes, le treuil qui reploie celies-cisnr elles-
mêmes, les manoeuvres qui détachent les
chairs.
Comme jadis, l’homme s’ouvre à coups de
hache un passage dans l’épaisseur de la car-
casse. Nouveau Jonas, il disparaît dans l’in-
térieur du monstre, sape, aidé des camarades
demeurés à l’extérieur, la muraille osseuse
et charnue... Par la brèche ouverte, s’é-
chappe un torrent de sang et de viscères. II
s’étale en cascades fumantes dans nn crépi-
tement de boyanx crevés, dans une odeur
immonde d'abattoir...
La besogne n’a pas changé. Nos aïeux la
retrouveraient avec ses phases anciennes et
presque les mêmes ontils.
Assurément, ils auraient des surprises : la
nécessite de courir désormais la mer africaine
pour rencontrer les dernières baleines, la
rareté de plus en plus grande du gibier, les
difficultés de l’entreprise, la baisse de ses
bénéfices.
Et je ne vous parle pas de l’air ébahi qu’ils
pourraient arborer à terre, ces bons aïeux,
dans lé magasin de nouveautés ou chez le
marchand de parapluies, s’ils entendaient
appeler « baleipa » les bouts d’acier écono-
miques qui ont pris de nos jours ia place
des fanons.
ALBERT- IIEURENSCHMIDT.
iiiviilsi Sipii
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, à l'Elysée, sous la
I présidence de M. Poincaré.
M. René Renonft, légèrement souffrant,
n’assistait pas à la délibération.
La visite des souverains anglais et danois
Le président dn Conseil a entretenu ses
collègues des affaires extérieures et des pro-
chains voyages en France des souverains
d’Angleterre et de Danemark.
En ce qni concerne le roi d’Angleterre, la
seule date possible, ainsi qu’il resuite des
communications de l’ambassadenr de ia
Grande-Bretagne à Paris, e3t celle du 2i
avril, à raison d’engagements antérieure-
ment pris par les souverains anglais
La venne de ceux-ci à Paris aura lieu eu
l’absence sinon du Parlement tout entier, au
moins de la Chambre des députés, si corn me
cela paraît désormais très probable, les élec-
tions législatives en France doivent avoir
lien le 26 avril.
Le séjour du roi et de la reine d’Angle-
terre à Paris sera de trois jours.
Quant au roi du Danemark, sa visite
est fixée an 16 mai. Elle aura donc lien aussi
en absence dn Parlement français dans ia
période de quinze jours comprise entre l'ex-
piration de l’ancienne législature et l’avène-
ment de la nonvelle.
Les wagons-poste
Le ministre dn commerce a fait connaitri
qn’il étudiait; de concert avec le ministre
des travaux publics, ia question des wagons-
poste.
La rupture abusive des contrats de travail
Le ministre dn travail a soumis an Conseil
nn projet de loi sur la rupture abusive du
contrat de travail.
La Date des Elections
Les ministres n'ont pas encore arrêté la
date des élections législatives, mais il se con-
firme que celles ci auraient lien le 26 avril.
LIS AFFAIRES DD MAROC
Un-ordre du jour du général Lyautey
Oudjda, il février.
Avant de quitter Oudjda, le résident géné-
ral a adressé l’ordre général suivant aux
troupes du Maroc oriental :
Le résident général, commandant en chef, ex-
prime tome sa satisfaction aux troupes du Maroc
orientai pour l’oeuvre qu’elles ont réalisée sous
le commandement des généraux Alix et Girardot
et la haute impulsion au haut-commissaire Var-
nier. Elles se sont toujours montrées dignes de
ces chefs éminents. Les champs aujourd’hui ac-
quis a notre domination, où aux prises avec un
adversaire guerrier et mordant, elles ont versé
leur sang, témoignent de leur valeur. Partout le
générai en chef les a trouvées alertes, entraînées,
confiantes en leurs chefs et en elles-mêmes. Il
adresse son salut et ses regrets aux officiers et
anx troupes des postes que la mort du général
Girardot t’a empêché de visiter. Il compte que
Ww le commandement du général B4umgarten,
• *i '.J, tous auront rapidement l’occasion de lê-
o ci", or une fois de plus leurs qualités guerriè-
re . L ur endurance, leur discipline et leur dô-
vo-ouient.
——~ — «fl» i '■ 1 1 m,
ÉTRANGER
SUÈDE
La Crise Ministérielle
Le gouvernement publie la note officieuse
suivante :
« Le gouverneur baron Geer a déclaré an
roi qu’après avoir examiné la situation, il
estimait que les conditions nécessaires, sui-
vant pour ia constitution d’un nouveau
ministère libéral ne se trouvaient pas réu-
nies.
» Le roi a immédiatement fait appeler le
gouverneur Hammerskieeld, membre de la
cour d’arbitrage de La Haye, et lui a deman-
dé de constituer le cabinet.
» M. Hammerskiooeid qui, actuellement,
n’appartient pas au Parlement, a conseillé
au roi de s’adresser, ponr remplir cette
mission, à un membre appartenant à là
droite de la Chambre, la situation créée par
le refus des partis de gauche de la Chambre
de participer à la formation d’un nouveau
ministère rendant cette procédure inévita-
ble.
» Le roi, cependant, a prié le gouverneur
H.tmmerskioeid d’examiner à nouveau cotte
question. »
Le groupe libéral du Riksdag a arrêté le
texte d’un manifeste déclarant que le mi-
nistère a démissionné « pour ne pas pren- *
dre la responsabilité d’ane politique qui,
pour assurer la défense nationale, aurait né-
gligé ies autres intérêts du pays. »
Ce manifeste est signé par 40 membres de
la première Chambre et 96 de la seconde.
RUSSIE
Les Constructions navales
Interrogé par les représentants de la. pres-
se parlementaire, le ministre de la murins
a déclaré que le projet relatit à la continua*
tion du programme des constructions nava-
les sera sonmis à la Chambre dès cette an-
née. - ’
La construction des noamaurbâtimeats
Administrateur ■ Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
à M. O. RANDOLET
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Le Petit Havre
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1 L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS j seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
le PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, . so „
l’Oise et la Somme -a 50 O Fr. » 8 Fr.
Autres Départements .1 & Fr. 11SO 2.3 »
Union Postale » 20 Fr. -AO »
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans toas les Bureaux de Poste de France
Simili B nui
Paru, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 14 FÉVRIER
Cotona t mars, hausse i point ; mai,
hausse 3 points ; juillet, hausse 1 point ;
octobre, baisse 3 points.
Calés < hausse 1 à 3 points.
NEW-YORK, 14 FÉVRIER
c. it ion t. niGtim
Cuivre Standard disp. — — 14 43
— mars......... —— 14 43
Asnalgaaïuat* Cop... 77 #/» 76 3/4
fer — — 15 —
CHICAGO, 14 FÉVRIER
C. DD ;OUR C. PRECED
Blé sur Mal 93 B 8 93 5/8
— Juillet.... 88 3 4 88 7/8
Maïs sur Mai 6b 8 8 «8 3/4
— Juillet.... 61 3 4 64 7 8
Saindoux sur. Mai il 02 10 90
- Juillet.... Il 20 11 10
BAL A L’ÉLYSÉE
Hier soir a en lien à l'Eiysee le premier
grand bal de la saison.
Près de cinq mille personnes ont défilé
dans les salons et les jardins de la prési-
dence, qui étaient brillamment illuminés et
décorés.
LES PROJETS FISCAUX
Dans son assemblée générale l’Union cen-
trale des syndicats agricoles de France, qui
compte 3,600 syndicats et 3,300 mutualités
agricoles, a émis un voeu spécifiant que l’a-,
grionlture est prête à supporter les charges
résultant des lois tant sociales que militaires,
mais signalant que les ressources nécessai-
res peuvent être trouvées dans nne réforme
des impôts existants, sans semer des ger-
mes de discorde civile et sans livrer les ci-
toyens aux vexations de l’inquisition fiscale.
■' <9l> —»
MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
M. Raoul Parut, sons-secrétaire d’Etat au
ministère de l’intérieur, a reçu hier le pré-
fet de la Seine-Inférieure.
] L’ÉTAT SANITAIRE DE L’ARMÉE
{ LYON. — D’après des renseignements pu-
bliés par le Salut Public, la situation sani-
taire des troupes du 14e corps, contrairement
à ce qni a été dit, n’est pas alarmante.
; Le nombre des malades n’est pas plus con-
sidérable qne les années précédentes à pa-
reille époque.
j Depuis le Ie' janvier 1914, sur 46,000 hom-
■mes que renferme le 14e corp3, il n’y à en
qu’un seul décès dû à la méningite cérébro
spinale et six décès causés par la pneumo-
nie.
■SHMI..I
UN INCIDENT A LA MANUTENTION
MILITAIRE D'AMIENS
AMIENS. — Les journaux ont parlé hier
matin d’an acte de sabotage qni aurait été
commis à la manutention militaire d’Amiens,
i Deux soldats auraient été arrêtés pour
avoir introduit du sulfate de cuivre dans l’ap-
pareil destiné à la confection dn pain de la
garnison et mis en prévention de Conseil de
guerre.
Les faits seraient en réalité moins graves.
lendi soir, aû cours du pétrissage d’ane
fournée de pain, les onvriers boulangers
aperçurent dés taches suspectes dans la fa-
rine et, en remuant cette farine, iis décou-
vrirent un cristal de sulfate de enivre de la
taille d’un haricot. Ils avertirent immédiate-
ment le chef qni fit mettre de côté le pain
fabriqué dans la jonrnée et qni ordonna
l’arrestation de deux ouvriers boulangers
militaires qni étaient chargés de manipuler
la farine et de l’amener au pétrin.
Tous deux ont protesté de leur innocence.
Ce sont, d’ailleurs, des soldats sur lesquels
aucune remarque défavorable n’avait été en-
core faite et qui ne passent pas ponr profes-
ser des idées antimilitaristes.
On recherche comment le snlfate de eni-
vre a été introduit dans la tarine.
Souvent, paraît-il, les onvriers boulangers
civils mettent une petite quantité de snlfate
de cuivre dans la farine pour blanchir lenr
pâte, mais ce procédé est rigoureusement
interdit dans les ateliers militaires.
La quantité de snlfate trouvée est minime
et aucun soldat n’a mangé de pain suspect.
Les militaires sonmis à l’enquête seront
très probablement mis hoi;s de canse.
LES RÉCOMPENSES DE L'ASSISTANCE
PUBLIQUE
i Sur la proposition de la Commission spé-
ciale instituée par décret en date dn 38 no-
vembre 1911, le ministre de l’intérienr vient
d’attribuer, pour services rendus à l’Assis-
tance publique, des médailles d’honneur
dont la liste paraîtra aujourd’hui à l'Officiel.
Cette promotion comprend 5 médailles
d’or, 60 d’argent et 118 de bronze.
. 81 femmes et 103 hommes comptant de
longues années de services recevront des
médailles d'honneur.
LES MARINS ANGLAIS A CHERBOURG
CHEMSOUR». — Un dîner a été offert hier
soir anx autorisés civiles à bord du vaisseau
amiral anglais King-Bdward-VU.
LE RETOUR DU GÉNÉRAL LYAUTEY
ORAN. — Le général Lyantey s’est embar-
qué hier soir à destination de Marseille.
LA LÉGION ÉTRANGÈRE
BERLIN.— La Germania annonce qne le mi-
nistre des chemins de fer prussiens a ap-
prouvé l’afiiebage dans les gares et les wa-
gons d’écriteaux contre les engagements
dans la légion étrangère.
LE VOYAGE DE M- VEN1ZEL0S
A;SALONIQUE.— M. Yenizeios est arrivé avant-
mer soir ; il est reoarti hier matin pour
•Athènes*
NOS HOTES
La réunion qui doit avoir lieu aujour-
d’hui à la Salle Franklin soulève, dans tout
le pays, un vif mouvement d’attention, car
le nom, la situation, le prestige des ora-
teurs s’unissent pour lui donner, à la veille
des élections, une importance capitale. Nos
adversaires le sentent si bien qu’ils ont
mis tout en oeuvre pour troubler l’ordre
dans la rue : pitoyable manoeuvre, incor-
recte à l’égard d’hôtes d’uu jour, contraire
à la traditionnelle politesse havraise, et que
l’opinion, dans notre ville, a su par avance
réduire à sa juste et infime valeur. Nous
savons trop comment il est possible, en y
mettant le prix, d’organiser des manifesta-
tions bruyantes. Le grand public, lui, qui
n’est pas naïf, fera la différence entre le
racolage d’une bande et l’évidente sponta-
néité qui attire vers les délégués de la Fé-
dération des Gauches plusieurs milliers
d’auditeurs et de partisans.
La France traverse actuellement une
phase inquiétante où elle attend des direc-
tions raisonnables et claires. Une foule de
problèmes, nationaux ou politiques, ont été
soulevés, et chacun sent bien que nos gou-
vernants actuels n’ont pas l’autorité suffi-
sante pour les résoudre. Le Pays, dans ces
conditions, attend une parole nette et ferme
qui, dans le maquis électoral et parlemen-
taire oùThonnête homme se perd, lui mon-
tre le droit chemin. Voilà le secret de l’im-
mense curiosité, de l’indiscutable sympa-
thie qui entoure la venue au Havre de MM.
Briand, Barthou et Ghéron.
Nous ne nous attarderons pas à discuter
une fois de plus le terrain sur lequel nous
entendons nous placer. Des adversaires ap-
partenant aux groupes radical-socialiste-
unifié et socialiste nous reprochent de pen-
cher à droite ; d’autres adversaires issus de
la droite pure affectent de nous prêter un
esprit sectaire et exclusif que nous n’avons
à aucun degré. C’est le procédé classique
de la polémique que de présenter un con-
current sous de fausses couleurs. Mais nous
ne chargeons personne de nous définir de-
vant l’opinion. Nous disons ce que nous
voulons être, et, insoucieux dés commen-
taires intéressés, nous continuons notre
chemin.
A des titres divers du reste, les orateurs
que nous allons entendre symbolisent admi-
rablement nos préoccupations essentielles.
M. Ghéron, l’ami du soldat, le mutualiste
convaincu, l’apôtre des retraites, de l’assu-
rance-invalidité, de tant d’autres réformes
populaires, représente notre souci constant
du point de vue social. Dans un pays actif
comme la France, en particulier dans un
milieu comme Le Havre, un parti est in-
digne du pouvoir s’il n’est capable d’appor-
ter aux problèmes qui intéressent le tra-
vail, soit des solutions, soit au moins des
commencements de solution. Repassez dans
votre esprit l’histoire de l’activité sociale
au Havre : ce n’est pas chez nos amis qu’on
rencontre ce verbiage démagogique qui ne
recouvre le plus souvent que vide ou scepti-
cisme.
M. Barlhou reste avant tout à nos
yeux l’homme énergique, habile et cou-
rageux qui, dans des circonstances diffi-
ciles, a su faire voter par le Parlement un
programme de défense nationale. Pour que
la démocratie française se développe, il
faut d’abord que la France continue d’exis-
ter comme nation indépendante et Aère. En
face de l’idéal caporaliste et disciplinaire
dont l’Allemagne grandissante menace le
monde, affirmons hautement notre volonté
d’une France libre vis-à-vis de l’étranger,
libre vis-à-vis d’elle-même, libérée des pres-
sions humiliantes et des interventions du
dehors. La volonté du Pays à cet égard n’est
pas douteuse. M. Gustave Hervé le disait
lui-même : « Nos paysans préfèrent encore
les trois ans à l’invasion ». Et la question
nous paraît ainsi si bien posée que nous ne
chercherons pas, quant à nous, d’autre for-
mule.
Quant à M. Briand, son nom est indisso-
lublement lié à toute l’oeuvre laïquedes
dernières années. Continuant la politique
inaugurée ou plus exactement reprise par
Waldeck-Rousseau, c’est lui qui a été vrai-
ment l’auteur de la Séparation des Eglises
et de l’Etat. Ou ne se rappelle pas assez,
non seulement le talent prestigieux, mais
l’énergie déployée par lui pendant toute la
durée de la discussion : il fut vraiment
alors le chef de la majorité et si nous avons
aujourd’hui un régime de séparation viable,
c’est à lui certainement que nous le de-
vons.
Les deux éspèces d’adversaires dont il
avait à se défendre, nous les retrouvons du
reste, exactement les mêmes, et e’est pour-
quoi la parole de M. Briand nous paraîtra
si précieuse et si pleine d’enseignement.
Les violents de droite (réduits à un tout
petit nombre) ne voulaient pas col-
laborer. Et les violents de gauche
s’en prévalaient pour exiger une po-
litique de représailles et d’intolérance.
M. Briand eut la force de demandent d’ob-
tenir de la Chambre une réforme libérale.
Et telle fut, dans l’application, sa maîtrise
de soi-mème qu’à aucun moment le catho-
licisme ne put sérieusement se plaindre
d’avoir été blessé par lui. Quand on a der-
rière soi un pareil passé d’action laïque, on
peut en toute sécurité recommander à la
République victorieuse les modérations né-
cessaires, ¥R pays constamment divisé .par
les luttes intestines ne peut finalement
donner, vis-à-vis de l’étranger, l’impression
de force concentrée qui est nécessaire à la
continuation de son existence nationale.
L’heure est grave, répéterons-nous en
terminant cet article, parce que la France
veut vivre et que certains politiciens, si on
les laissait faire, finiraient par l’empêcher
de vivre. L’esprit démocratique doit s’unir
à l’esprit national ; mais l’esprit démago-
gique serait fatal à la Nation. Jusqu’ici la
France l’a toujours compris. Nous sommes
persuadés qu’elle ne se déjugera pas.
P H.
BaKWKSMTaaifcigaasaasËe
LA CONFERENCE
Briand, Barthou et Chéron
MESURES- D’ORDRE
On s’est ému en haut lieu des appels au
désordre et à la violence qui ont été pu-
bliés et affichés à l’occasion de la venue au
Havre de MM. Briand, Barthou et Chéron.
L’Administration municipale s’en était
déjà préoccupée et avait pris les disposi-
tions qui lui paraissaient nécessaires pour
que l’ordre restât assuré. _
L’autorité supérieure a considéré qu’il
fallait prendre des mesures plus énergiques
encore pour parer aux troubles projetés et
publiquement annoncés.
Elle a donc dirigé sur le Havre plusieurs
brigades de gendarmerie de la région, qui
sont arrivées hier soir en notre ville.
Elle a, d’autre part, invité la police lo-
cale à faire dégager complètement les
abords de la gare d’arrivée, en sorte que
M. Morgand, premier adjoint, a pris l’arrêté
suivant :
Circulation aux abords
de la Gare des Voyageurs
ARRÊTÉ
Le maire de la ville du Havre, officier de
la Légfpn-d’Honnenr,
Vu les appels au désordre et à la violence
publiés et affichés à l’occasion d’une confé-
rence qui doiravoir lieu à la salie Franklin
le 15 février conrant;
Vu les provocations publiques à une ma-
nifestation tumultueuse devant la gare des
voyageurs ;
Vu l’article 97 de la loi du 5 avril 1884 ;
Arrête :
Tout stationnement de véhicule quelcon-
que, tramway,etc..est interdit anx abords
de la gare des voyageurs le 15 février cou-
rant, de 10 heures 30 à 11 heures 30 du
matin.
M. le commissaire central est chargé de
l’exécution du présent arrêté.
En l’Hôtel de Viile du Havre, le 14 fé-
vrier 1914.
Le Maire :
MORGAND, adjoint.
CRUELLE LEÇON !
Le grand meneur des manifestations an-
noncées pour aujourd’hui doit se mordre
les pouces d’une entreprise que tous les
gens sérieux et honnêtes ont tenu à réprou-
ver.
Au Havre, la vue des multiples manifes-
tes et affiches qu’on a fait distribuer et pla-
carder à grands frais a produit l’impression
que nous avions prévue.
« L’Homme aux deux mille sifflets » s’est
couvert de ridicule.
Nous savons que d’aucuns le lui ont fait
bien voir.
Dans la presse parisienne et dans les mi-
lieux politiques, il y a eu unanimité pour
flétrir ces excitations au désordre et à la
violencè.
M. Glémenceau lui-même a tenu à désa-
vouer avec éclat les excès de-ces maladroits
amis.
« Siffler n’est pas répondre », leur dit-
il spirituellement dans l’Homme Libre.
« C’est d’un libre débat que nous avons be-
soin, et non d’un pugilat où l’honneur de
la République n’aurait rien à gagner. »
Nous retrouvons, exprimé avec plus de
vigueur encore, le même sentiment de ré-
probation dans La France, journal qu'ins-
pire M.Àjam, l’actuel sous-secrétaire d’Etat
à la marine marchande.
Mais voici qui est plus décisif et qui pla-
ce en bien piteuse posture les organisateurs
du tumulte.
Le ministère Doumergue, dont ils se ré-
clament, a estimé que le devoir du gouver-
nement était d’assurer l’ordre qufils pré-
tendaient troubler.
Comme on l’a pu voir par l’information
que nous publions ci-dessus, il a pris des
dispositions beaucoup plus énergiques que
celles qui avaient été envisagées par la Mu"
nicipalîté de notre ville.
Voilà donc le résultat inattendu auquel
aboutissent les singuliers agissements de
ces pseudo-républicains qui, prenant à leur
compte les procédés dont usèrent, à certai-
nes époques, les pires ennemis de la Répu-
blique, font fi des libertés les plus élémen-
taires et menacent l’ordre public.
Le scandale causé par leurs excitations
est tel qu’un gouvernement qu’ils ne sus-
pecteront pas de partialilé, se voit obligé
d’intervenir et de prendre des mesurés con-
tre eux.
C’çst uneleçon qgi leur sçï.a_erte]le„l
<§§msê®m mmém
LH CRISE DE La BALEINE
J II y a décidément un grand trouble dans
le monde des baleines.
Ces moastres débonnaires avaient habitué
les auteurs de bouquins scientifiques à pla-
cer leurs domaines de prédilection soit dans
(es régions arctiques, soit dans les mers an-
tarctiques. Une nonvelle édition s’impose :
les baleines viennent de signaler leur pré-
sence sur les côtes de noire empire Ouest-
Africain.
Des baleines en Afrique I Allez dire après
cela que l’imposant et, somme toute, bien
sympathique mammifère ne sacrifia pas an
plaisir du voyage I Ne niez plus, de grâce,
Son adaptation aux fan lai si as de la vie mo-
derne, son goût pour ia villégiature.
baleine qui change d’air ne fait que
suivre, d’ailleurs, les indications de la na-
ture.
Lorsque la banquise se forme, barrant les
océans polaires, les grands cétacés, frères
des hommes par lenr souci du bien être, se
mettent à rechercher les courants pins
chauds. C’est ainsi qu’ils sont venus s’ébattre
joyeusement sur les côtes africaines, comme
d’antres mammifères bipèdes habillés par
les grands tailleurs viennent l’été se fixer
à Deauville. La baleine a l’esprit pratique du
voyage.
Tout serait parfait dans son monde vola-
ge, un peu glouton, mais bien tranquille, si
l’homme, cët empêcheur de nager en rond,
ne venait dresser devant les derniers mem-
bres de la famille ses farouches instincts de
cupidité et lancer dans ies suprêmes espoirs
de la race le harpon de la dévastation.
Elle est en train de mourir, en eflet, cette
vieille race de la baleine, pourchassée qu’elle
est par le pêcheur barbare et jamais satis-
fait.
Si dans un délai prochain, une sévère ré-
glementation internationale ne vient pas as-
surer la conservation des espèces c’en sera
fait à jamais de ces géants que la rapacité de
l’homme aura rayés de la liste des êtres.
Il en est ponr la haleine comme pour l’élé-
phant et le rhinocéros d’Afrique. On n’a rien
tenté encore pour leur protection et dans
quelques années, ils auront totalement dis-
paru du continent noir.
*
* *
Depuis le Xe siècle, l’homme a chassé le
cétacé avec uue activité qui a été sans cesse
en grandissant,naturellement proportionnée
aux produits rémunérateurs de ces grandes
et périlleuses entreprises.
La baleine était alors très abondante dans
les mers d’Europe, dans ia Manche comme
dansll’Atlantique. Elle se montrait en troupes
nombrenses dans le golfe de Gascogne, sur
les côtesde Normandie.
Que nos aïeux se soient livrés à cette pêche
alors qu’elle avait lien dans leurs eaux,
qu’ils aient été, par la suite, vers le Spi z-
berg, à l’imitation des Hollandais et des An-
glais, quand la baleine remonta vers le Nord;
qu’ils aient poussé, comme les autres, jus-
qu’au Groenland, dans les banquises de l'ar-
chipel américain, à la piste d’une faune va-
gabonde et fuyant devant les ruses de l’atta-
que : rien da plus logique.
La pèche à la baleine i Mais c’est tout un
coin pittoresque de l’ancienne vie maritime
havraise. C’est tout un passé de splendeur et
de richesse qui surgit avec une forêt de mâts
en marche, de voiles immenses déployées, de
pavillons trico’ores qui claquaient joyeuse-
ment en entrant au port, après avoir été
porter, pendant des longs mois de froid et de
solitude, an coeur de l’immensité polaire, an
peu de l’activité et de l’âme de ia jeune « cité
françoise ».
La pêche à la baleine t Mais c’est un cha-
pitre de l’histoire locale q.ui s’est clos sur
quelques noms déjà estompés par l-’oubli, et
qui paraît bien ne devoir être jamais repris.
La flotte Winslow, le Cosmopolite, La-Tour-
du-Pin, le Nil, L'Asus, le Nancy, le Wtnshiw,
le Cachalot, le Harponmur, sont les derniers
pionniers havrais qui, vers 1849, ont illustré
Ces pèches fameuses.
Si notre Muséum ne conservait encore des
restes sauvés du jardin Saint Roch, où ils
servirent à la décoration d’un pont rustique,
quelques débris de carcasse de cétacé, le
Havre n’aurait plus rien pour évoquer ces
temps presque légendaires où fleurissait en-
core la gloire du harpon.
Les pêcheurs français se sont peu désinté-
ressés de la oaptnre de la b Jeine, malgré
les respectables bénéfices quelle permet de
réaliser.
Pas un bâtiment de notre pays ne se livre
aujourd’hui à cette industrie. Les Norwégiens
sont à peu prés seuls à poursuivre les der-
niers représentants de la famille baleinière,
et ce sont ces marins biéü entendu qu’on
renconUY en ce moment sur les çôtes d’Afri-
caprès une gravure au temps " CUüi,ê Petit Havre
■CTlsrEi CA-IFTTTFeE XOXF’IF'XCILE
Trente Sociétés ont envoyé là-bas leur
flotte. Quatre-vingt-dix bâtiments, tant ba-
teaux chasseurs que navires-usines, sont ac-
tuellement à l'oeuvre de mort et de destrac-
tion.
Comme un navire, pour couvrir ses frais,
doit captuper au moins cent cétacés, l’on de-
vine 1’etendne du massacre et les lâcheuses
conséquences qui peuvent en résulter au
point ae vue de la survivance de l’espèce.
L’appât d’un résultat rémunérateur, la
tentation de la fortune rapide ont provoqné
cette ruée finale, farouche, impitoyable.
Songez qn’nne baleine moyenne mesurant,
unowingtsine de fnôtsreâ et péSInt dd 60,000
à 70,000 kilos.donue 300 à 400 kilos de fa-
nons, que ces tanons, il y a quelques an-
nées encore, se vendaient 35,000 francs la
tonne — iis atteignent actuellement 13,000 à
600. dépréciés qu’ils sont par ia concurrence
de la corne, de l’acier, dn celluloïd et l’ingé-
niosité industrielle.
Notez que ce cétacé ne fournira pas moins
de quarante fûts d’hniie du poids de 170
kilos chacun, dont la pins grande partie se
vend 600 francs les 1,000 kilos aux stéarine-
ries, savonneries, tanneries anglaises, alle-
mandes et autrichiennes.
Par un procédé récent on est même par-
venu à extraire de i’huile de haleine nne
margarine comestible, de telie sorte que ia
valeur de ce produit tend à s’élever de plus
en pins.
Les bateaux-usines, d’autre part, en trai-
tant les masses musculaires de la baleine,
obtiennent une poudre de viande ou tour-
teaux alimentaires utilisés en Allemagne et
notamment en Bavière pour l’engraissement
des porcs. Ce produit vaut 210 francs la ton-
ne, ce qui fait, pour une baleine moyenne,
un rapport d’environ 850 francs, un cétacé
donnant à peu près 4,000 kilogs de poudre.
Ajoutez à cela le produit des os avec lés—
quels ies Norwégiens fabriquent des engrais
évalués 150 francs la tonne, l’ambre gris qui
est payé, suivant qualité, de 800 à 400 francs
le kilo ; et ne soyez plus surpris d’appren-
dre qu’un cadavre de baleine est une petite
fortune que tout pêcheur rê^e de voir au
bout de sa ligne.
*
* *
Le rude combatj qui devra bientôt cesser
faute de combattants, à moins qu’une en-
tente internationale ne vienne tempérer son
ardeur, ce rude combat s’est modernisé dans
ses moyens de destruction.
Le baleinier à vapeur a pris la succession
dn voilier. 11 poursuit aujourd’hui la bête
blessée, alors que l’ancien se bornait à la
guetter. Le harpon, lancé par un canon, est
terminé par un obus très pointa muni d’une
fusée percutante. Dans l’intérieur dn pro-
jectile se trouve la tête du harpon, formée
de trois branches, lesquelles, après l'explo-
sion, s’ouvrent autour de la tige à la façon
d'un parapluie.
En pénétrant dans les chairs, le projectile
produit du premier coup une blessurô mor-
telle et en même temps enfonce profondé-
ment le harpon qui est relié au vapeur par
une ligne. Pendant vingt ans, le Norwégien
qui avait inventé cette arme meurtrière l’a
exploitée sans concurrent. Parti comme sim-
ple mousse, sans sou ni maille, il est mort
laissant nne fortune de plus de douze mil-
lions ! Il n'avait pourtant fait qn’appliquer et
perfectionner quelque peu uue idée que les
baleiniers du XVIIe siècle avaient eue quand
ils lançaient leurs harpons à l’aide d’un
mousquet.
Ces raffinements dans l’attaque dn cétacé
n’ont pas complètement fait disparaître, ce-
pendant, les anciens modes. Il y a encore
aujourd’hui des voiliers à la pêche de la
baieine, et des petits canots qu’on décro-
che des portemanteaux à l’approche du
monstre.
Ils ne diffèrent pas sensiblement de «es
baleinières modèles qui figurent dans ies
vitrines de notre Muséum et rappellent les
beaux jours de l’industrie maritime ha-
vraise.
Comme jadis, des hommes se hasardent
sur ces esquifs, lancent le harpon, frôlent à
tout instant la mort, à la merci d’un coup de
queue dn géant fnrienx, d’un câble qni se
déroulé mal, d’an heurt soudain qui chavire
la trêle embarcation, ia met en pièces, noie
son équipage.
Comme jadis, c’est le même spectacle du
monstre vaincu remorqué, échoué sur la
plage, les hommes qui découpent les aiguil-
lettes, le treuil qui reploie celies-cisnr elles-
mêmes, les manoeuvres qui détachent les
chairs.
Comme jadis, l’homme s’ouvre à coups de
hache un passage dans l’épaisseur de la car-
casse. Nouveau Jonas, il disparaît dans l’in-
térieur du monstre, sape, aidé des camarades
demeurés à l’extérieur, la muraille osseuse
et charnue... Par la brèche ouverte, s’é-
chappe un torrent de sang et de viscères. II
s’étale en cascades fumantes dans nn crépi-
tement de boyanx crevés, dans une odeur
immonde d'abattoir...
La besogne n’a pas changé. Nos aïeux la
retrouveraient avec ses phases anciennes et
presque les mêmes ontils.
Assurément, ils auraient des surprises : la
nécessite de courir désormais la mer africaine
pour rencontrer les dernières baleines, la
rareté de plus en plus grande du gibier, les
difficultés de l’entreprise, la baisse de ses
bénéfices.
Et je ne vous parle pas de l’air ébahi qu’ils
pourraient arborer à terre, ces bons aïeux,
dans lé magasin de nouveautés ou chez le
marchand de parapluies, s’ils entendaient
appeler « baleipa » les bouts d’acier écono-
miques qui ont pris de nos jours ia place
des fanons.
ALBERT- IIEURENSCHMIDT.
iiiviilsi Sipii
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, à l'Elysée, sous la
I présidence de M. Poincaré.
M. René Renonft, légèrement souffrant,
n’assistait pas à la délibération.
La visite des souverains anglais et danois
Le président dn Conseil a entretenu ses
collègues des affaires extérieures et des pro-
chains voyages en France des souverains
d’Angleterre et de Danemark.
En ce qni concerne le roi d’Angleterre, la
seule date possible, ainsi qu’il resuite des
communications de l’ambassadenr de ia
Grande-Bretagne à Paris, e3t celle du 2i
avril, à raison d’engagements antérieure-
ment pris par les souverains anglais
La venne de ceux-ci à Paris aura lieu eu
l’absence sinon du Parlement tout entier, au
moins de la Chambre des députés, si corn me
cela paraît désormais très probable, les élec-
tions législatives en France doivent avoir
lien le 26 avril.
Le séjour du roi et de la reine d’Angle-
terre à Paris sera de trois jours.
Quant au roi du Danemark, sa visite
est fixée an 16 mai. Elle aura donc lien aussi
en absence dn Parlement français dans ia
période de quinze jours comprise entre l'ex-
piration de l’ancienne législature et l’avène-
ment de la nonvelle.
Les wagons-poste
Le ministre dn commerce a fait connaitri
qn’il étudiait; de concert avec le ministre
des travaux publics, ia question des wagons-
poste.
La rupture abusive des contrats de travail
Le ministre dn travail a soumis an Conseil
nn projet de loi sur la rupture abusive du
contrat de travail.
La Date des Elections
Les ministres n'ont pas encore arrêté la
date des élections législatives, mais il se con-
firme que celles ci auraient lien le 26 avril.
LIS AFFAIRES DD MAROC
Un-ordre du jour du général Lyautey
Oudjda, il février.
Avant de quitter Oudjda, le résident géné-
ral a adressé l’ordre général suivant aux
troupes du Maroc oriental :
Le résident général, commandant en chef, ex-
prime tome sa satisfaction aux troupes du Maroc
orientai pour l’oeuvre qu’elles ont réalisée sous
le commandement des généraux Alix et Girardot
et la haute impulsion au haut-commissaire Var-
nier. Elles se sont toujours montrées dignes de
ces chefs éminents. Les champs aujourd’hui ac-
quis a notre domination, où aux prises avec un
adversaire guerrier et mordant, elles ont versé
leur sang, témoignent de leur valeur. Partout le
générai en chef les a trouvées alertes, entraînées,
confiantes en leurs chefs et en elles-mêmes. Il
adresse son salut et ses regrets aux officiers et
anx troupes des postes que la mort du général
Girardot t’a empêché de visiter. Il compte que
Ww le commandement du général B4umgarten,
•
o ci", or une fois de plus leurs qualités guerriè-
re . L ur endurance, leur discipline et leur dô-
vo-ouient.
——~ — «fl» i '■ 1 1 m,
ÉTRANGER
SUÈDE
La Crise Ministérielle
Le gouvernement publie la note officieuse
suivante :
« Le gouverneur baron Geer a déclaré an
roi qu’après avoir examiné la situation, il
estimait que les conditions nécessaires, sui-
vant pour ia constitution d’un nouveau
ministère libéral ne se trouvaient pas réu-
nies.
» Le roi a immédiatement fait appeler le
gouverneur Hammerskieeld, membre de la
cour d’arbitrage de La Haye, et lui a deman-
dé de constituer le cabinet.
» M. Hammerskiooeid qui, actuellement,
n’appartient pas au Parlement, a conseillé
au roi de s’adresser, ponr remplir cette
mission, à un membre appartenant à là
droite de la Chambre, la situation créée par
le refus des partis de gauche de la Chambre
de participer à la formation d’un nouveau
ministère rendant cette procédure inévita-
ble.
» Le roi, cependant, a prié le gouverneur
H.tmmerskioeid d’examiner à nouveau cotte
question. »
Le groupe libéral du Riksdag a arrêté le
texte d’un manifeste déclarant que le mi-
nistère a démissionné « pour ne pas pren- *
dre la responsabilité d’ane politique qui,
pour assurer la défense nationale, aurait né-
gligé ies autres intérêts du pays. »
Ce manifeste est signé par 40 membres de
la première Chambre et 96 de la seconde.
RUSSIE
Les Constructions navales
Interrogé par les représentants de la. pres-
se parlementaire, le ministre de la murins
a déclaré que le projet relatit à la continua*
tion du programme des constructions nava-
les sera sonmis à la Chambre dès cette an-
née. - ’
La construction des noamaurbâtimeats
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