Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-02-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 février 1914 13 février 1914
Description : 1914/02/13 (A34,N11879). 1914/02/13 (A34,N11879).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1720449
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
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Comptant . * 183 10/— -/- 20/-
3 mois 1 eatme * 184 48/** -/- 15/-
FER
Comptant.. cajme * 81/4 y. -/- 3 fl
3 mois.»...) *82/? -/- j 3 fl
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 11 février 1314.
NSW-YORK, 12 FÉVRIER
Marcné cio»
CHICAGO, 12 FÉVRIER
Marché clos
LES CHEMINS DE FER AU MAROC
LIMOGES. — La France Militaire annonce
que le projet de convention du chemin de
1er de Tanger à Fez, adopté par la résidence
générale et le gouvernement espagnol, est
aujourd'hui définitivement arrêté.
Les Chambres française et espagnole vont
eu être immédiatement saisies.
Le Conseil d’administration de la Compa-
gnie concessionnaire sera composé de quinze
membres dont neuf Français et six Espa-
gnols. _
LÉGION-D’HQNNEUR
Le professeur Pozzi, membre de l’acadé-
mie de médecine, est élevé à la dignité de
grand-officier de la Légiou-d’Honneur.
L’ÉTAT SANITAIRE DE L’ARMÉE
Des cas de rougeole et de scarlatine sont
Signalés dans ia garnison de Quimper.
Un soldat est décédé dans cette garnison à
la suite d’une méningite cérébro-spinale.
Quatre nouveaux cas de scarlatine se sont
produits dans la garnison de Hontbrison.
MÉRITE AGRICOLE
Sont nommés officiers :
M. Mail, horticulteur à Fécamp ;
M. Régnier, cultivateur à Troaville-Alli-
querville.
Sont nommés chevaliers Ï
M. Félix Cauvin, agriculteur à Saint-Mau-
rice-d’Etelan ;
M. Dupuis, entreposeur des tabacs au Ha-
vre;
M. Faivre, contrôleur principal des Doua-
nes au Havre ;
M. Henri Féron, commissionnaire en bruits
au Havre ;
M. Marmion, agriculteur à Beuzeviile ;
M. Rimbert, maire de Dieppe ;
M. Sievain, agriculteur à la Mailleraye-sur-
Seiue.
LA COMMISSION DE
LÉGISLATION FISCALE
La Commission de législation fiscale a exa-
miné les sanctions appliqnées anx redeva-
bles qui auront été insuffisamment taxés :
l.o parce qu’ils n’anront pas fait de déclaration
et que l’administration ne disposera pas de
renseignements permettant de déterminer
exactement leur fortune ; 2» parce qu’ils au-
ront déclaré un chiffre inférieur à leur capi-
tal réel.
Sur la proposition de M. laval, rapporteur
la commission a décidé qu’one surtaxe spé-
ciale serait établie au décès du redevable
sur la quantité dont la fortune laissée à ses
héritiers excédera la fortune ponr laquelle
il n’anra pas été taxé de son vivant. De cette
façon, le Trésor récupérera en une seule fois
an décès, nne somme supérieure à celle
dont il aarait été frustré durant la vie du
redevable,
LA CRUE DE L’HERAULT
BÉZIERS. — A la suite de fortes pluies,
l’Hérault a subi une crue importante.
Les plaines de Cazonls, de Lezignan et
d’Useias sont complètement submergées.
L’ASSASSINAT DE M. GADIOU
BREST. — M. Nicolas, juge au Tribunal de
commerce de Brest ; M. Baron, vétérinaire
à Morlaix, et une dame Baron ont affirmé
au juge d’instruction avoir vu M. Cadiou ar-
river a Morlaix le 31 décembre par le train
de trois heures du soir.
M. Picquart, propriétaire d’un café, et
deux consommateurs ont reconnu M. Cadiou
alors qu’il était au café dans la matinée du
1er janvier.
BREST. — Le juge d’instruction a entendu
hier cinq témoins ouvriers de l’usine de la
Grande Paind et des fermiers des environs
qui ont, de nouveau, affirmé avoir vu MM.
Pierre et Cadiou le 3i décembre, à onze heu-
res du matin quitter ensemble l’usine et se
diriger vers le Moulin.
Confronté avec les témoins, M. Pierre a
maintenu la date du 29 décembre, mais il a
déclaré pouvoir se tromper.
EXPLOIT DE SUFFRAGETTES
BIRMINGHAM. — On a essayé, sans snccès,
de taire santer l’ancienne résidence de M.
Arthnr Chamberlain qui est seulement sépa-
rée par une me étroite des jardins de la ré-
sidence de M. Joseph Chamberlain.
Le concierge remarqua*dans la matinée
nn tuyau à gaz rempli de poudre et muni
d’n ne mèche qui avait été allumée, mais
qui s’était éteinte.
Le concierge trouva également sur les
lieux une carte postale.que l’on croit avoir
été déposée par des suffragettes.
Cette carte, qui était adressée au ministre
de l’intérieur, affirmait que le parti de l’ac-
tion suffragiste n’est pas mort,
BREST
Port Transatlantique Européen ? 11
Ce n’est pas sans une certaine inquiétude
que j’ai ouvert (moi Havrais) le nouveau
livre de M. Claude Casimir-Périer sur Brest
port transatlantique européen. Le volume est
extérieurement imposant, magnifiquement
édité par Hachette, avec des figures nom-
breuses et soignées. On sent qu’aucun frais
n’a été épargné et qu’il s’agit de convain-
cre l’opinion tout autant que de l’instruire.
L’impartialité n’est évidemment pas la qua-
lité maîtresse de l’oeuvre, et c’est prendre
part à une polémique que d’en rendre
compte.
J’avouerai de suite que la lecture rassure
très vite les partisans du Havre : on reste
étonné qu’un si gros ouvrage apporte en
réalité si peu d’arguments nouveaux et si
peu de réponses nouvelles à de très an-
ciennes objections. La brochure (trop mo-
deste) de M. Brindeau, Le Havre et Brest,
répond péremptoirement à toutes les rai-
sons brestoises, et malgré les apparences
je trouve presque plus de matière dans les
55 pages de M. Brindeau que dans les 400
pages de M. Casimir-Périer. A première
vue l’énorme travail de ce dernier devrait
nous écraser : je doute qu’il modifie en
quoi que ce soit les positions des adver-
saires.
Si l’on va au fond des choses, on décou-
vre que M. Casimir-Périer ne s’appuie en
somme, tout au long de son livre, que sur
une seule et unique idée : à savoir que le
meilleur port transatlantique européen doit
être le port le plus proche de New-York. Je
ne connais pas les raisons qui ont amené
l’auteur à se dévouer, avec tant d’ardeur et
de désintéressement, à la cause brestoise,
mais il me semblé qu’il a dû, tout au début,
partir de ce principe initial, pour raisonner
ensuite, constamment et exclusivement,
par déduction.
Brest est en effet le port français le plus
proche de New-York (2,954 milles, contre
3,130 milles depuis Le Havre). Donc, c’est
Brest qui doit être le port transatlantique.
Continuons le raisonnement : Brest eiam
le port transatlantique de la France doit
également devenir le port transatlantique
de l’Europe centrale ; le continent euro-
péen affinant son dessin vers l’Ouest pour
se terminer en pointe par la Bretagne, c’est
à Brest que doivent aboutir toutes les voies
de communication entre l’Europe (on nous
dirait presque l’Asie orientale) et l’Amé-
rique. Des additions de kilomètres, des
tracés de secteurs géographiques de rayon-
nement (sans raisons antres que mathéma-
tiques), voilà, à ce point de vue, l’essentiel
du plaidoyer dont nous parlons.
Il ne s’agit que de passagers» pensez-
vous, et le raisonnement peut à la rigueur
se soutenir I Non, il s’agit encore du trafic
des marchandises ; du moment que la po-
sition de Brest est telle qu’elle doit attirer
les voyageurs, il est normal, 11 est néces-
saire qu’un jour o.u l’autre les marchandi-
ses elles aussi soient attirées dans les mê-
mes chemins. Et M. Casimir-Périer prévoit
le moment où Brest, remplaçant Le Havre à
tous égards, deviendra non seulement un
débarcadère de haute mer, mais un marché
commercial et un entrepôt. Emporté par
son ardeur (dont vraiment l’excès décon-
certe un peu), il trace tout un plan d’amé-
nagement des voies terrestres (chemins de
fer et canaux) pour relier Brest avec Paris
et l’Europe centrale. A Paris même, les
transbordements actuellement nécessaires
lai semblent encore un obstacle, et il es-
quisse un projet de gare centrale, sous le
Palais-Royal et sous les Halles. En vérité,
se dit le lecteur, on nous entraîne un peu
loin de notre sujet. Et si, tournant la der-
nière page du livre, il regarde l’addition
(c’est toujours par là hélas qu’il faut en
finir), c’est avec un sursaut d’effroi qu’il
lit: 2.644.772.000fr.i '
Je ne sais pas si cette mégalomanie sert
en fin de compte la thèse des Brestois. Tant
que l’auteur expose devant nous la ques-
tion des distances marines, nous sentons
qu’il est sur un terrain solide ; quand il en
vient à discuter le secteur terrestre que
Brest peut desservir, nous apprécions sans
doute la rigueur mathématique de ses cal-
culs et la séduisante clarté de ses graphi-
ques, mais déjà nous nous disons qu’il y a
autre chose que des chiffres à évoquer et
que le raisonnement économique diffère
du raisonnement géométrique ; mais quand
il aboutit à la prétention d’attirer sur
Brest, par une combinaison savante (ou
naïve) de chemins de fer et de canaux le
trafic de toute la France centrale et de toute
l’Europe centrale, nous nous rebellons
contre l’invraisemblance ou l’utopie du
projet, et nous finissons par dire (ce que
nous aurions dû objecter dès le début)
qu’on ne canalise pas le trafic comme on
veut, et qu’à côté des raisons géographi-;
ques, ce sont surtout peut-être les raisons
économiques qui déterminent la naissance
et le développement des ports.
Je n’ai pas à reprendre ici la polémique
Havre-Brest, que tous les Havrais connais-
sent à tond. Je me contenterai de constater
que, sur aucun des points en discussion,
des arguments nouveaux ou décisifs ne
nous sont apportés. Il reste acquis sans dou-
(I) CLAUDE CASIMIR-PÉRIER, Brest, port trans-
atlantique européen.
te que, par Le Havre, le trajet New-York-
Paris demandera 133 heures -(dont 2 b, 3/4
de chemin de fer), et par Brest 131 heures
1/2 (dont 8 h. 1/2 de chemin de fer, contre
12 actuellement). Une heure et demie en
faveur de Brest, voilà sans doute le seul
avantage positif de nos adversaires, à sup-
poser que cet avantage même ne soit pas
détruit par les retards de l’atterrissage t
Car sur l’atterrissage, M. Casimir-Périer
n’est pas convaincant du tout : les objec-
tions havraises relatives aux brumes, aux
courants, aux difficultés du pilotage, aux
périls de toutes sortes de l’Iroise demeurent
entières après qu’on l’a lu. L’impression est
encore la même en ce qui concerne la com-
paraison des deux ports proprement dits :
quand É. Casimir-Périer parle du Havre il
s’agit toujours de son port, tel qu’ii est
aujourd’hui, tel qu’il était hier ; et quand
il parle de Brest, c’est toujours du port de
Brest tel qu’il pourrait devenir si..... Or
il faut considérer qu’il y a un programme
de 1909, en çours d’exécution dans notre
ville, programme qui nous donnera pro-
chainement tout ce qui est nécessaire pour
être le grand port transatlantique que nous
sommes déjà, mais que nous avons l’ambi-
tion de devenir davantage encore. A ce su-
jet, les arguments de M. Brindeau dans sa
brochure sont évidents: Au Hayre tout
l’outillage existe ou existera incessam-
ment ; à Brest tout serait à créer.
Mais, en dehors de ces raisons techni-
ques, il est une raison d’ordre économique
que M. Casimir-Périer laisse constamment
dans l’ombre et qui est vraiment la raison
essentielle de la fixation au Havre du port
transatlantique re’est que Le Havre est un
grand centre commercial, avec un arrière-
pays riche, à proximité de la capitale. Gam-
betta nous l’a dit jadis dans des phrases la-
pidaires : « Vous êtes la tête de pont entre
les deux mondes ; vous pouvez devenir à la
fois le plus grand marché et le plus grand
entrepôt de la patrie ». Or ces fonctions
s’engendrent et se renforcent mutuelle-
ment. Est-ce une bonne opération de sépa-
rer le débarcadère océanique du grand
marché commercial ? Est-ce même seule-
ment possible ? Un noeud essentiel de cou-
rants d’affàires, servi par l’intelligence de
nos eomnrtrçauts - fct le reâtaïq'uaVrio ou-,
tillage havrais, s’est créé dans notre ville»
Pense-t-on qu'il soit aisé de le transporter
ailleurs, même en dépensant les milliards
demandés par nos concurrents ? C’est peu
probable. Si les partisans de Brest port
transatlantique voulaient envisager la ques-
tion dans son ensemble, non seulement au
point de Vue technique et géographique,
mais au point de vue commercial et, d’une
façon générale, économique, ils verraient
qu’avec tout le talent déployé par leurs
avocats ceux-ci défendent, en fin de compte,
un point de vue de théoriciens.
ANDRÉ SIEGFRIED.
Imsillfi FoUfiis
Parti Républicain Démocratique
Le bureau du parti républicain démocrati-
que s’est réuni avant-hier sous la présidence
de M. A. Carnot. Après l’examen des affaires
courantes, il a chargé, conformément aux
statuts, M. Louis Barthou, député, an-
cien président du conseil, d’nne délégation
spéciale pour la propagande générale du
parti, M. Louis Barthou a accepté.
La commission centrale exécutive s’est
réunie ensuite. Elle a approuvé les mesures
prises à l’occasion du banquet organisé par
les comités de Paris et de la Seine pour le
jeudi 26 février et fixé à la date du 18 février
l’ouverture d'un débat sur la tactique élec-
torale du parti»
La commission a ensuite accordé l’investi-
ture, pour les prochaines élections législati-
ves, à M. Henri Galli pour la 2® circonscrip-
tion du 4« arrondissement de Paris, à M.
Henry Pâté pour la l*» circonscription du 11«
arrondissement, et à M. Nicolas pour la ire
circonscription de Caen.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(as mni con»sngpinT rAmcuuii)
Paris, 12 février.
Parbleu ! cela ne pouvait pas durer t Aussi
désireuse qu’elie fût de mener tambour bat-
tant la discussion budgétaire, il était certain
que la Chambre ne tarderait pas à être arrê-
tée dans son élan.
Au début de la matinée, cependant, elle
avait paru devoir continuer sa course fréné-
tique. Eu un tour de main elle avait expédié
la Caisse nationale d’épargne, la Légion-
d’Honnenr et l’Imprimerie Nationale, en ré-
servant, toutefois, nu des chapitres de ce
dernier budget sur lequel doit se greffer la
grosse question du transfert de cet établisse-
ment, mais au moment où l’on allait abor-
der la marine, de telles protestations s’élevè-
rent que, bon gré mal gré, il fallut, enrayer.
Vraiment, il eût été scandaleux de discu-
ter un budget aussi important que celui-là
sans que les députés aient en le temps de
parcourir le rapport. Or, ce document n’a-
vait été distribue que le matin même. Alors,
la séance fut suspendue et, une demi-heure
plus tard, nos honorables ayant lu — ou
étant censés avoir lu le rapport, le débat
commençait.
Comme pour les budgets précédents, il
n’y eût pas de discussion générale. Tous les
orateurs inscrits ponr y prendre part avaient
renoncé à la parole. Par exemple ils n’a-
vaient pas renoncé aux observations qu’ils
voulaient présenter. Au lieu d8 les déverbp-
per dans la discussion générale, ils les for-
mulaient sur le chapitre voilà tout. La
seule différence, c'est qu’ils ne pouvaient
pas monter à la tribune et qu’il leur était
interdit de parler pendant plus d’un quart
d’heure.
On entendit ainsi, tour à tour, l’amiral
Bienaimé, MM. Nail, Painlevé, Tissier, Ro-
blin, de Lanessan et Daniélou. Interrompu
par l’heure da déjeuner, le défilé reprit,
I’aprês-midi, après un long débat sur l’aug-
mentation du nombre des cantons de la
ville de Lyon. Le ministre de la marine ré-
pondit en détail à tous ces orateurs et, plu-
sieurs d’entre eux ayant répliqué, on se
sépara en n’ayant voté, dans toute la jour-
née, qu'nn seul chapitre.
Ces jours-ci, on allait trop vite. Va-t-on
maintenant aller trop lentement ?...
Au Sénat, impôt sur le revenu, discours
de M. Tonron. L’houorable sénateur de
l’Aisne,dont la compétence en matière finan-
cière est reconnue par tous a combattu tout à
la fois le projet de la Chambre et celui de la
Commission sénatoriale.
A sou avis, il serait souverainement im-
prudent, surtout eu présence des difficultés
actuelles, de renoncer à des impôts que les
contribuables ne demandent qu’à conserver,
que l’en corrige les défautsdes contributions
actuelles, rien de plus légitime, mais c’est
aux impôts directs et aussi anx indirects
qu’il faut demander les ressources nouvelles
dont on a besoin.
Telle est la thèse développée par l’orateur
dans nn discours d’une remarquable clarté
que ses adversaires, comme ses amis, ont
virement applaudi»
• f T. II.
p»M—nmffuiwdfifr»
SENAT
; Séance du 12 février
si. ANTOMN DUBOSr préside.
L’Impôt sur le revenu
Dés le début de la séance, M. JEANNENEY dé-
pose sur le bureau du Sénat son rapport sur le
vote supplémentaire adopté par la Commission de
la réforme électorale
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion
générale de l’impôt sur le revenu. '
si. TOURON monte à la tribune.
M. Caillaux, dit-il, nous demande aujourd’hui de
tourner le dos à l’oeuvre de la Constituante, oeu-
vre qu’il a lui-même déclarée admirable.
Four bouleverser un système fiscal si précieux,
on a accrédité dans le pays que le mot « revenu »
était synonyme d’intérêt du capital.
Dans le tangage fiscal, me de ressources, voire même de salaire.
Personne aujourd’hui ne s’avise plus de défen-
dre l’impôt global, général, sur le revenu. Cet im-
pôt, tout le monde le reconnaît, est incapable de
nous apporter une solation.
twthss st PeflèJaS-njl’ont abandon né JrCette
évoetftiôn pourrait tendre a nous rapprocher dans
l’avenir. ». *
Je ne prétends pas que le système des contri-
butions directes soit parfait. Cependant, il ne faut
pas dire qu’il est inapte à nous offrir les ressour-
ces dont nous avons besoin.
L’orateur s’étend alors sur le système des pa-
tentes,
M. Touron compare les systèmes fiscaux de
la France, de l’Attemagne et de l’Angleterre, et il
ajoute :
Eu comparant les trois nations, France, Allema-
gne, Angleterre, on voit que le total des impôts
sur la fortune acquise est, chez nous, de 1,687
millions, en Angleterre de 2,033 millions, et en
Allemagne de 9à9 militons.
Pour tes Impôts indirects sur le nécessaire, ils
sont à peu près égaux dans les trois pays. Quant à
ceux qui frappant le superflu, en France ils pro-
duisent 800 millions, en Allemagne 1,150 millions,
en Angleterre t mittard.
A la reprise H. TOURON poursuit son argumen-
tation.
Les allemands et les anglais n’hésitent pas à
frapper beaucoup plus lourdement que chez nous
les boissons hygiéniques. En Bavière l’impôt sur
ta bière par tête est de 8 francs ; ce qui repré-
sente chez nous le total des impôts sur ie néces-
saire. Peut-on dire que le système allemand est
plus démocratique que le nôtre ? Je conclus que
nous avons le droit de rechercher de nouvelles
ressources non seulement sur les impôts di rects,
mais aussi dans les impôts indirects.
L’orateur en descendant de la tribune est vive-
ment applaudi au centre et à droite.
La séance est suspendue à 3 heures S.
M. TOURON : Il-faut équilibrer le budjet par des
taxes réelles et tout te monde répondra a rappel.
Lés allemands ont pris un moyen de fortune
pour faire face à des dépenses passagères. Amélio-
rons notre régime pour avoir le supplément de
recettes nécessaires et nous pourrons étudier des
réformes plus profondes. Imposez la supertax à
partir d’une certaine cote. U ne peut s’agir
d’exempter ceux qui ont moins de 30.000 francs
de capital.
La France est prête à payer pourvu qu’on no la
trouble pas dans ses habitudes.
La péréquation de l’impôt foncier et l’augmen-
tation de l’impôt sur les valeurs mobilières sont
acceptées par tous. J’accepte la discussion sur les
bases offertes par M. le Rapporteur. Mais je ne
comprends pas la tactique de M. Perchot, qui con-
siste à supprimer les quatre contributions pour en
rétablir immédiatement deux. M. le Ministre a été
sévère pour le projet de la Commission. Celui de
la Chambre dont il nous demande de nous rappro-
cher vaut-il mieux au point de vue de l'égalité
fiscale. Je ne le pense pas et M. Renor.lt a mon-
tré que non. Les chiffres qu’il a donnés dans le
Matin sont très significatifs. L’ouvrier ayant un
salaire de 3,000 francs paiera 1.69 et te propriétai-
re foncier pour le même revenu 460 franc*.
Avec te système de la Chambre comme avec
celui de la Commission, l’inégaiitê fiscale subsis-
tera.
L’orateur traite la question des abatements et
termine en déclarant qne sur ce point sa conclu-
sion est que les moyens proposés par le Gouver-
nement sont inacceptables.
M. Touron termine ainsi :
Dans la situation actuelle de nos finances, de-
vant l’angoisse qui grandit dans le pays, il ferait
imprudent de nous engager sans réflexion dans
la voie qu’on no*s propose. Nous pouvons faire
ia réforme contenue dans les deux premiers ti-
tres du projet de la Commission ; quand nous ar-
riverons au troisième titre, il faudra y joindre la
'réforme des taxes départementales et communa-
les. Sinon, nous mettrons le gâchis dans les fi-
nances de ce pays, Les deux premiers titres don-
nent immédiatement 68 millions de boni ; pour le
troisième titre on ne prévoit qu’un boni de 23
millions. Le résultat escompté correspond-il au
bouleversement que vous allez faire ? Ce boni de
23 millions ne sera acquis que dans deux ans. Je
vous demande d’y réfléchir.
M. Caillaux lui-même en 1900 a montré les dan-
gers d’une trop grande transformation de notre
régime fiscal ; il a déclaré que le contribuable
était prêt à payer sa part pourvu qu’il soit le
moins possible en contact avec l’Administration.
Toute notre histoire politique et financière corro-
bore cette assertion. C’est l’opinion de l’immense
majorité des Français. J’ai la conviction que le
Sénat voudra accomplir les reformes possibles en
évitant les exagérations qui pourraient compro-
mettre les finances de la France et peut-être par
sarcrSft l’avenir de la République.
La suite de la discussion est renvoyée A mardi
prochain.
Le Sénat s’ajourno à aujourd’hui vendredi, à
3 heures (discussion de l’interp»llation de M. -Je-
nouvrier sur la catastrophe de Melun).
Le Sénat décide que la Commission chargée
d’examiner le projet relatif à la nomination des
instituteurs sera composée de 48 membres,
La séance est tevêeJi 6 h. 1/2.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 12 Février
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 43, sous la prési-
dence de M. DKON, vice-président.
La Chambre adopte les budgets de la Caisse
d’Epargne et de la Légion-d’Hqnneur.
On aborde ensuite l’examen du budget de la
marine.
Il n’y a pas de discussion générale, mais I’AMI-
RAL BIENAIMÉ présente quelques observations.
Il estime que notre flotte n’a pas l’accroissement
voulu.
M. NAIL plaide en faveur du personnel civil.
M. PAINLEVÉ voudrait que l’onhâtâti’exécution
du programme naval.
M. DE LANESSAN trouve le programme de
1912 insuffisant comparativement au programme
allemand.
La séance est levée à midi.
[Séance de l’après-midi)
s:, AUGAGNEUR, vice-président, préside.
Le Budget
On adopte sans débat, après urgence déclarée,
un projet de loi réduisant à cinq années l’effet des
oppositions pratiquées entre les mains des comp-
tables des départements, communes et autres éta-
blissements publics.
L’ordre du jour appelle la discussion d’un projet
tendant à diviser la ville de Lyon en douze can-
tons, soit quatre de plus qu’à l’heure actuelle,
ai. FLEURY-RAVABIN combat le projet.
M. ROGNON, rapporteur, défend ie projet.
11 ne s’agit pas, dit.il, d’une oeuvre politique,
mais de rétablir l’équité. Même après l’adoption du
projet, Lyon n’aurait encore que 42 conseillers
généraux contre les 21 du reste du département.
Le projet actuel esi une oeuvre de transition et
de conciliation entre tons les intérêts. La Commis-
r sion eu demande l’adoption.
M. RAOUL PÉRET, sous-secrétairo d’Etat à l’in-
térieur, appuie ces conclusions.
ai. BONNEVAY demande l’ajournement de la
discussion et le renvoi du projet à la Commission
d’administration départementale et communale.
Par 364 voix contre 486, après pointage, l’ajour-
nement est repoussé.
Le projet est adopté à mains levées.
On reprend la discussion du budget de la ma-
rine.
M. HA 1:no3 demande au ministre de vouloir
bien faire connaître dans quelles conditions sera
faite la réorganisation du personnel civil de l’ad-
ministration centrale.
ai. PAINLEVÉ signale la réduction à 2,103fr. de
l’annuité afférente au relèvement des traitements
des agents subalternes de l’administration cen-
trale. R propose qu’elle soit reportée au chiffre de
3,494 fr. ainsi qne la promesse en a été faite l’an
dernier,
M. MAUNOURY, rapporteur, répond que le gou-
vernement a, seul, qualité pour donner satisfac-
tion aux observations qui ont été présentées au
sujet du relèvement des soldes du personnel de
l'administration centrale et des ouvriers des arse-
naux. Il fait connaître le chiffre des diverses an-
nuités qui ont été portées au budget pour amélio-
rer les traitements.
En ce qui touche là défense des côtes, elle a été
transférée de la guerre à la marine, uniquement
dans le but d’assurer effectivement cette dé-
fense.
Le rapporteur ne croit pas qu’iT y ail intérêt à
multiplier les points de défense. Il faut une loi
pour régler la question.
L’armement de Rochefort en batteries de 303 en-
traînerait une dépense considérable.
M. DE LANESSAN répond qnè des événements
récents doivent inciter le Parlement et le gouver-
nement à prendre les précautions nécessaires
pour la défense du littoral.
M. LE RAPPORTEUR ne voit pas d’inconvénient
à ce que le gouvernement se livre A une nouvelle
é-ude ; mais la Commission du. budget ne saurait
accepter de nouvelles dépenses.
Répondant à M. Painlevé, le rapporteur concède
que te compte spécial a des inconvénients ; et il
indique,en réponse & M. Tissier, que l’obscurité
budgétaire, dont ce dernier s’est plaint, a été si-
gnalée par la Commission au Gouvernement.
Le rapporteur conclut qu’il ne faut pas être
pessimiste sur l’état de notre flotte ni sur l’emploi
fait des deniers de la défense nationale. Et quant
au personnel, il a droit, par sa valeur, sa compé-
tence et son courage, a la reconnaissance émue
de la patrie.
M. MONIS, ministre de la marine, remercie te
rapporteur de l’hommage rendu à la volonté et
au zèle du personnel à tous tes degrés et dans
tous les services.
En ce qui touche l’arsenal de Rochefort, il a du
travail jusqu’à la fin de 1914. Le ministre veillera
à ce qu’il en soit pourvn par la suite.
M. PAINLEVÉ demande si on donnera à Roche-
fort des bâtiments do servitude ou des sous-ma-
rins et des torpilleurs.
M. LE MINISTRE répond que, si l’arsenal de Lo-
chefort donne satisfaction pour les sous-marins,
il recevra des commandes.
Le ministre dit qu’il comprend la défense de la
Manche et de l’Océan par la concentration des
flottilles sur un point donné avec un service de
reconnaissance effectué par des aéroplanes et des
dirigeables.
La condition nécessaire de l’emploi des sous-
marins est d’avoir une base de ravitaillement.
Si l’on déclasse tous les refuges du littoral, on
arrive à proclamer l’impossibilité de défendre le
littoral par la marine.
L’attention du Conseil supérieur de défense sera
appelée prochainement sur ce point. Après qu’il
aura délibéré sur la question, 1e gouveruement
reviendra devant la Chambre pour lui soumettre
la loi qui est nécessaire.
Quant à la situation des commis dont a parlé
M. Roblin, elle sera réglée par un texte qne la
Commission a bien voulu mettre à l’étude.
Le ministre répond au grief qu’a fait M. Tissier
au budget de la marine d’être d’une obscurité dé- ;
solante. Le grief n’est pas absolument fondé sur
te point spécial des contrôleurs dont a parlé M. j
Tissier.
Il s’explique au sujet des ouvriers.
Il déclare que l’état des arsenaux est très bon,
que l’esprit est excellent et que ia main-d’oeuvre
est singulièrement plus productrice qu’autrefois.
Pour les ouvriers immatriculés, il sera satisfait
aux volontés manifesiées par la Chambre.
Pour tes écrivains du personnel technique et
administratif, des dispositions seront prises pour
qu’on ne reste pas plus de trois ans dans la Cin-
quième classe. ffiAgu
Le ministre répond à la question posée par M.
Nail, sur la propagation de la tuberculose dans
les arsenaux. Tous tes moyens de prévention se-
ront appliqués.
Après des répliques de MM. Tissiers, Braclte et
Daniélou, tes chaDitres 4 et 1 bis sont adoptés.
La suite de la discussion est renvoyée à une
séance ultérieur^.
Séance ce matin.
La séance est levée à 7 heures 10.
Nouvelles du Sénat
Les Etablissements de
Bienfaisance Privée
On vient 0e distribuer le rapport deM.
Ferdinand-Dreyfus sur le projet do loi rela-
tif à la surveillance des établissements de
bienfaisance.
Le projet englobe, dans ses mesures de
protection, plus de 60,000 eniants des deux
sexes hospitalisés dans les établissements
industriels de bienfaisance.
Les annexes, .qui complètent le rapport,
comprennent d’intéressants renseignements
sur le fonctionnement du pécule dans les
services d’enfants assistés et. dans les éta--
biissemeats départementaux.
La Fédération des Gauches
A Propos ds la Réunion du Havre
L'Homme aux fleui mille sifflets
On se rappelle avec quelle vignetir
M. Briand, dans son discours de Saint-
Etienne, dénonça récemment les « plouto-
crates démagogues » qui voudraient acca-
parer à leur profit le gouveruement de I?
République.
Le mot a porté ; tel gros spéculateur de
notre ville s’est tout particulièrement senti
atteint.
Aussi l’annonce de la venue au Havre de
M. Briand l’a-t-elle mis, paraît-il, dans la
plus violente fureur et il a résolu de faire
en cette occasion éclater sa puissance fi-
nancière par l’organisation d'une série de
manifestations contre les anciens ministres
qui seront dimanche prochain nos hôtes.
Pour faire le plus de bruit possible, on ne
regardera pas à la dépense. L’entrepreneur
général de ce boucan a les moyens.
Voici déjà que les pamphlets et les affi-
ches se multiplient. Mais ce mode de pro-
pagande n’a pas encore paru suffisant. No-
tre « ploutocrate » local a trouvé mieux : H
a fait acheter à Rouen et à Paris 2,000 sif-
flets que distribuent gratuitement ses hom-
mes à tout faire.
Ce riche agitateur compte, bien entendu, -
sur le concours empressé de certains mi-
lieux révolutionnaires qui tiendront une
fois de plus à montrer que s’ils sont enne-
mis du capital, iis sont les amis dévoués de
certain capitaliste.
Ce sera donc une mobilisation générale
du parti du « chahut ». II n’y manquera
sans doute que le général en chef, lequel
préférera rester chez lui.
M. Briand, qui s’honore à juste titre
d’avoir su mériter certaines haines, ne s’é-
meut pas pour si peu ; ses collègues et lui
ne sont pas hommes à se laisser intimider
par de telles menaces.
Quant aux Havrais, ceux qui les con-
naissent bien Savent que les injures, le
tapage et les violences n’ont jamais été des
arguments à leurs yeux. Entre les idées
que développeront les orateurs de la « Fé-
dération des Gauches » et les clameurs que
pousseront leurs adversaires, nos conci-
toyens auront vite fait leur choix.
Ils se rappelleront que dans notre ville,
socialistes, réactionnaires, radicaux-socia-
listes, anarchistes même ont pu faire venir
les orateurs de leur parti sans que les partis
adverses y mettent obstacle.
Que ce soient les soi-disants « avancés »
qui, les premiers depuis bien longtemps,
tentent de porter atteinte à la liberté da
réunion, on pourrai 4 s’en étonner, on pour-
rait s’en indigner ; le mieux est d’en rire.
C’est ce que penseront nos concitoyens :
quand dimanche prochain onze heures, ils
verront s’assembler à la gare la troupe des
siffleurs, ils songeront au chef d’orchestre
qui les mène et ils supputeront tout bonne-
ment « combien d’argent ça a pu lui coûter»
U VÉRITABLE * BOULANGE
Sous ce titre, Le Temps condamne la ma-
noeuvre, abominable dirigée contre MM.
Briand et Barthou :
» Quand les représentants qualifiés du parti '
radical-socialiste ont pris le pouvoir, ils sont
allés faire ouvertement leur visite à M4
Briand, comme à l’un des conseillers les plus
autorisés delà République. En même temps,
dans lenrs journaux, ils le laissaient traiter
de rénégat, de.bouiaûgiste, etc.
Mais M. Briand va prendre la parole aa
Havre. Va-t-on Recueillir son discours avea
la déférence que l’on doit à nn homme dont,
l’effort de laïcité est le meitlenr titre de gloi-
re du parti triomphant ? Point. On va tont
faire pour qu'il ne soit pas entendu I Et l’ua
de ces « militants » qui couvrent d’un radi-
calisme outrancier on ne sait quels appétits
personnels, l’un de ces enrichis qni placent
leur démagogie à gros intérêt, songe immé-
diatement à faire sa cour aux gens en place
par les procédés renouvelés, pour le coup,
da « la Boulange ». Ce personnage a acheté
des milliers de sifflets, qu’il a tait distri-
buer...
Malheureusement cette manoeuvre fut trop
ostentatoire... Et,Ja preuve est faite de
l’abominable manoeuvre que l’on dirige
contre M. Briand et M. Barthou.
MOS COLONIES
Etablissements français de l’Océanie
Une supplique originale
Nous (levons à l’amabilité d’un de nos conci-
toyens résidant à Papeete, de p buvoir offrir à ia
curiosité de nos lecteurs, la traduction de la sup-
plique adressée par un de nos sujets de là-bas au
procureur de la République pour obtenir une li-
bération anticipée :
A Monsieur le Procureur de la République.
Salut à vous,
Je m’adresse à vous, an nom de Jésus IS
Messie, puisque vous êtes aujourd’hui mon
père, pour vous formuler une demande.
Voici cette demande mon père : Je vous
prie de me donner la liberté pour me per-
mettre de rentrer chez moi pour fêter la
Nouvel an.
Je suis écrouê depuis le 17 septembre der-
nier ; c’est la dernière peine à laquelle j’ai;
été condamné ; il y a donc trois mois ei-
quinze jours, qne je suis en prison*
Administrateur* Délégué - fixant
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
à M. 0. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 88
Adresse Télégraphique : EANDOLET Havre
AâiimstratioB. InMsieas et JMOSÜBS. TÉL. 10.47
Le Petit Havre
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Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
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3 mois 1 *63 17/6 -/- f/6
ETAIN
Comptant . * 183 10/— -/- 20/-
3 mois 1 eatme * 184 48/** -/- 15/-
FER
Comptant.. cajme * 81/4 y. -/- 3 fl
3 mois.»...) *82/? -/- j 3 fl
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 11 février 1314.
NSW-YORK, 12 FÉVRIER
Marcné cio»
CHICAGO, 12 FÉVRIER
Marché clos
LES CHEMINS DE FER AU MAROC
LIMOGES. — La France Militaire annonce
que le projet de convention du chemin de
1er de Tanger à Fez, adopté par la résidence
générale et le gouvernement espagnol, est
aujourd'hui définitivement arrêté.
Les Chambres française et espagnole vont
eu être immédiatement saisies.
Le Conseil d’administration de la Compa-
gnie concessionnaire sera composé de quinze
membres dont neuf Français et six Espa-
gnols. _
LÉGION-D’HQNNEUR
Le professeur Pozzi, membre de l’acadé-
mie de médecine, est élevé à la dignité de
grand-officier de la Légiou-d’Honneur.
L’ÉTAT SANITAIRE DE L’ARMÉE
Des cas de rougeole et de scarlatine sont
Signalés dans ia garnison de Quimper.
Un soldat est décédé dans cette garnison à
la suite d’une méningite cérébro-spinale.
Quatre nouveaux cas de scarlatine se sont
produits dans la garnison de Hontbrison.
MÉRITE AGRICOLE
Sont nommés officiers :
M. Mail, horticulteur à Fécamp ;
M. Régnier, cultivateur à Troaville-Alli-
querville.
Sont nommés chevaliers Ï
M. Félix Cauvin, agriculteur à Saint-Mau-
rice-d’Etelan ;
M. Dupuis, entreposeur des tabacs au Ha-
vre;
M. Faivre, contrôleur principal des Doua-
nes au Havre ;
M. Henri Féron, commissionnaire en bruits
au Havre ;
M. Marmion, agriculteur à Beuzeviile ;
M. Rimbert, maire de Dieppe ;
M. Sievain, agriculteur à la Mailleraye-sur-
Seiue.
LA COMMISSION DE
LÉGISLATION FISCALE
La Commission de législation fiscale a exa-
miné les sanctions appliqnées anx redeva-
bles qui auront été insuffisamment taxés :
l.o parce qu’ils n’anront pas fait de déclaration
et que l’administration ne disposera pas de
renseignements permettant de déterminer
exactement leur fortune ; 2» parce qu’ils au-
ront déclaré un chiffre inférieur à leur capi-
tal réel.
Sur la proposition de M. laval, rapporteur
la commission a décidé qu’one surtaxe spé-
ciale serait établie au décès du redevable
sur la quantité dont la fortune laissée à ses
héritiers excédera la fortune ponr laquelle
il n’anra pas été taxé de son vivant. De cette
façon, le Trésor récupérera en une seule fois
an décès, nne somme supérieure à celle
dont il aarait été frustré durant la vie du
redevable,
LA CRUE DE L’HERAULT
BÉZIERS. — A la suite de fortes pluies,
l’Hérault a subi une crue importante.
Les plaines de Cazonls, de Lezignan et
d’Useias sont complètement submergées.
L’ASSASSINAT DE M. GADIOU
BREST. — M. Nicolas, juge au Tribunal de
commerce de Brest ; M. Baron, vétérinaire
à Morlaix, et une dame Baron ont affirmé
au juge d’instruction avoir vu M. Cadiou ar-
river a Morlaix le 31 décembre par le train
de trois heures du soir.
M. Picquart, propriétaire d’un café, et
deux consommateurs ont reconnu M. Cadiou
alors qu’il était au café dans la matinée du
1er janvier.
BREST. — Le juge d’instruction a entendu
hier cinq témoins ouvriers de l’usine de la
Grande Paind et des fermiers des environs
qui ont, de nouveau, affirmé avoir vu MM.
Pierre et Cadiou le 3i décembre, à onze heu-
res du matin quitter ensemble l’usine et se
diriger vers le Moulin.
Confronté avec les témoins, M. Pierre a
maintenu la date du 29 décembre, mais il a
déclaré pouvoir se tromper.
EXPLOIT DE SUFFRAGETTES
BIRMINGHAM. — On a essayé, sans snccès,
de taire santer l’ancienne résidence de M.
Arthnr Chamberlain qui est seulement sépa-
rée par une me étroite des jardins de la ré-
sidence de M. Joseph Chamberlain.
Le concierge remarqua*dans la matinée
nn tuyau à gaz rempli de poudre et muni
d’n ne mèche qui avait été allumée, mais
qui s’était éteinte.
Le concierge trouva également sur les
lieux une carte postale.que l’on croit avoir
été déposée par des suffragettes.
Cette carte, qui était adressée au ministre
de l’intérieur, affirmait que le parti de l’ac-
tion suffragiste n’est pas mort,
BREST
Port Transatlantique Européen ? 11
Ce n’est pas sans une certaine inquiétude
que j’ai ouvert (moi Havrais) le nouveau
livre de M. Claude Casimir-Périer sur Brest
port transatlantique européen. Le volume est
extérieurement imposant, magnifiquement
édité par Hachette, avec des figures nom-
breuses et soignées. On sent qu’aucun frais
n’a été épargné et qu’il s’agit de convain-
cre l’opinion tout autant que de l’instruire.
L’impartialité n’est évidemment pas la qua-
lité maîtresse de l’oeuvre, et c’est prendre
part à une polémique que d’en rendre
compte.
J’avouerai de suite que la lecture rassure
très vite les partisans du Havre : on reste
étonné qu’un si gros ouvrage apporte en
réalité si peu d’arguments nouveaux et si
peu de réponses nouvelles à de très an-
ciennes objections. La brochure (trop mo-
deste) de M. Brindeau, Le Havre et Brest,
répond péremptoirement à toutes les rai-
sons brestoises, et malgré les apparences
je trouve presque plus de matière dans les
55 pages de M. Brindeau que dans les 400
pages de M. Casimir-Périer. A première
vue l’énorme travail de ce dernier devrait
nous écraser : je doute qu’il modifie en
quoi que ce soit les positions des adver-
saires.
Si l’on va au fond des choses, on décou-
vre que M. Casimir-Périer ne s’appuie en
somme, tout au long de son livre, que sur
une seule et unique idée : à savoir que le
meilleur port transatlantique européen doit
être le port le plus proche de New-York. Je
ne connais pas les raisons qui ont amené
l’auteur à se dévouer, avec tant d’ardeur et
de désintéressement, à la cause brestoise,
mais il me semblé qu’il a dû, tout au début,
partir de ce principe initial, pour raisonner
ensuite, constamment et exclusivement,
par déduction.
Brest est en effet le port français le plus
proche de New-York (2,954 milles, contre
3,130 milles depuis Le Havre). Donc, c’est
Brest qui doit être le port transatlantique.
Continuons le raisonnement : Brest eiam
le port transatlantique de la France doit
également devenir le port transatlantique
de l’Europe centrale ; le continent euro-
péen affinant son dessin vers l’Ouest pour
se terminer en pointe par la Bretagne, c’est
à Brest que doivent aboutir toutes les voies
de communication entre l’Europe (on nous
dirait presque l’Asie orientale) et l’Amé-
rique. Des additions de kilomètres, des
tracés de secteurs géographiques de rayon-
nement (sans raisons antres que mathéma-
tiques), voilà, à ce point de vue, l’essentiel
du plaidoyer dont nous parlons.
Il ne s’agit que de passagers» pensez-
vous, et le raisonnement peut à la rigueur
se soutenir I Non, il s’agit encore du trafic
des marchandises ; du moment que la po-
sition de Brest est telle qu’elle doit attirer
les voyageurs, il est normal, 11 est néces-
saire qu’un jour o.u l’autre les marchandi-
ses elles aussi soient attirées dans les mê-
mes chemins. Et M. Casimir-Périer prévoit
le moment où Brest, remplaçant Le Havre à
tous égards, deviendra non seulement un
débarcadère de haute mer, mais un marché
commercial et un entrepôt. Emporté par
son ardeur (dont vraiment l’excès décon-
certe un peu), il trace tout un plan d’amé-
nagement des voies terrestres (chemins de
fer et canaux) pour relier Brest avec Paris
et l’Europe centrale. A Paris même, les
transbordements actuellement nécessaires
lai semblent encore un obstacle, et il es-
quisse un projet de gare centrale, sous le
Palais-Royal et sous les Halles. En vérité,
se dit le lecteur, on nous entraîne un peu
loin de notre sujet. Et si, tournant la der-
nière page du livre, il regarde l’addition
(c’est toujours par là hélas qu’il faut en
finir), c’est avec un sursaut d’effroi qu’il
lit: 2.644.772.000fr.i '
Je ne sais pas si cette mégalomanie sert
en fin de compte la thèse des Brestois. Tant
que l’auteur expose devant nous la ques-
tion des distances marines, nous sentons
qu’il est sur un terrain solide ; quand il en
vient à discuter le secteur terrestre que
Brest peut desservir, nous apprécions sans
doute la rigueur mathématique de ses cal-
culs et la séduisante clarté de ses graphi-
ques, mais déjà nous nous disons qu’il y a
autre chose que des chiffres à évoquer et
que le raisonnement économique diffère
du raisonnement géométrique ; mais quand
il aboutit à la prétention d’attirer sur
Brest, par une combinaison savante (ou
naïve) de chemins de fer et de canaux le
trafic de toute la France centrale et de toute
l’Europe centrale, nous nous rebellons
contre l’invraisemblance ou l’utopie du
projet, et nous finissons par dire (ce que
nous aurions dû objecter dès le début)
qu’on ne canalise pas le trafic comme on
veut, et qu’à côté des raisons géographi-;
ques, ce sont surtout peut-être les raisons
économiques qui déterminent la naissance
et le développement des ports.
Je n’ai pas à reprendre ici la polémique
Havre-Brest, que tous les Havrais connais-
sent à tond. Je me contenterai de constater
que, sur aucun des points en discussion,
des arguments nouveaux ou décisifs ne
nous sont apportés. Il reste acquis sans dou-
(I) CLAUDE CASIMIR-PÉRIER, Brest, port trans-
atlantique européen.
te que, par Le Havre, le trajet New-York-
Paris demandera 133 heures -(dont 2 b, 3/4
de chemin de fer), et par Brest 131 heures
1/2 (dont 8 h. 1/2 de chemin de fer, contre
12 actuellement). Une heure et demie en
faveur de Brest, voilà sans doute le seul
avantage positif de nos adversaires, à sup-
poser que cet avantage même ne soit pas
détruit par les retards de l’atterrissage t
Car sur l’atterrissage, M. Casimir-Périer
n’est pas convaincant du tout : les objec-
tions havraises relatives aux brumes, aux
courants, aux difficultés du pilotage, aux
périls de toutes sortes de l’Iroise demeurent
entières après qu’on l’a lu. L’impression est
encore la même en ce qui concerne la com-
paraison des deux ports proprement dits :
quand É. Casimir-Périer parle du Havre il
s’agit toujours de son port, tel qu’ii est
aujourd’hui, tel qu’il était hier ; et quand
il parle de Brest, c’est toujours du port de
Brest tel qu’il pourrait devenir si..... Or
il faut considérer qu’il y a un programme
de 1909, en çours d’exécution dans notre
ville, programme qui nous donnera pro-
chainement tout ce qui est nécessaire pour
être le grand port transatlantique que nous
sommes déjà, mais que nous avons l’ambi-
tion de devenir davantage encore. A ce su-
jet, les arguments de M. Brindeau dans sa
brochure sont évidents: Au Hayre tout
l’outillage existe ou existera incessam-
ment ; à Brest tout serait à créer.
Mais, en dehors de ces raisons techni-
ques, il est une raison d’ordre économique
que M. Casimir-Périer laisse constamment
dans l’ombre et qui est vraiment la raison
essentielle de la fixation au Havre du port
transatlantique re’est que Le Havre est un
grand centre commercial, avec un arrière-
pays riche, à proximité de la capitale. Gam-
betta nous l’a dit jadis dans des phrases la-
pidaires : « Vous êtes la tête de pont entre
les deux mondes ; vous pouvez devenir à la
fois le plus grand marché et le plus grand
entrepôt de la patrie ». Or ces fonctions
s’engendrent et se renforcent mutuelle-
ment. Est-ce une bonne opération de sépa-
rer le débarcadère océanique du grand
marché commercial ? Est-ce même seule-
ment possible ? Un noeud essentiel de cou-
rants d’affàires, servi par l’intelligence de
nos eomnrtrçauts - fct le reâtaïq'uaVrio ou-,
tillage havrais, s’est créé dans notre ville»
Pense-t-on qu'il soit aisé de le transporter
ailleurs, même en dépensant les milliards
demandés par nos concurrents ? C’est peu
probable. Si les partisans de Brest port
transatlantique voulaient envisager la ques-
tion dans son ensemble, non seulement au
point de Vue technique et géographique,
mais au point de vue commercial et, d’une
façon générale, économique, ils verraient
qu’avec tout le talent déployé par leurs
avocats ceux-ci défendent, en fin de compte,
un point de vue de théoriciens.
ANDRÉ SIEGFRIED.
Imsillfi FoUfiis
Parti Républicain Démocratique
Le bureau du parti républicain démocrati-
que s’est réuni avant-hier sous la présidence
de M. A. Carnot. Après l’examen des affaires
courantes, il a chargé, conformément aux
statuts, M. Louis Barthou, député, an-
cien président du conseil, d’nne délégation
spéciale pour la propagande générale du
parti, M. Louis Barthou a accepté.
La commission centrale exécutive s’est
réunie ensuite. Elle a approuvé les mesures
prises à l’occasion du banquet organisé par
les comités de Paris et de la Seine pour le
jeudi 26 février et fixé à la date du 18 février
l’ouverture d'un débat sur la tactique élec-
torale du parti»
La commission a ensuite accordé l’investi-
ture, pour les prochaines élections législati-
ves, à M. Henri Galli pour la 2® circonscrip-
tion du 4« arrondissement de Paris, à M.
Henry Pâté pour la l*» circonscription du 11«
arrondissement, et à M. Nicolas pour la ire
circonscription de Caen.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(as mni con»sngpinT rAmcuuii)
Paris, 12 février.
Parbleu ! cela ne pouvait pas durer t Aussi
désireuse qu’elie fût de mener tambour bat-
tant la discussion budgétaire, il était certain
que la Chambre ne tarderait pas à être arrê-
tée dans son élan.
Au début de la matinée, cependant, elle
avait paru devoir continuer sa course fréné-
tique. Eu un tour de main elle avait expédié
la Caisse nationale d’épargne, la Légion-
d’Honnenr et l’Imprimerie Nationale, en ré-
servant, toutefois, nu des chapitres de ce
dernier budget sur lequel doit se greffer la
grosse question du transfert de cet établisse-
ment, mais au moment où l’on allait abor-
der la marine, de telles protestations s’élevè-
rent que, bon gré mal gré, il fallut, enrayer.
Vraiment, il eût été scandaleux de discu-
ter un budget aussi important que celui-là
sans que les députés aient en le temps de
parcourir le rapport. Or, ce document n’a-
vait été distribue que le matin même. Alors,
la séance fut suspendue et, une demi-heure
plus tard, nos honorables ayant lu — ou
étant censés avoir lu le rapport, le débat
commençait.
Comme pour les budgets précédents, il
n’y eût pas de discussion générale. Tous les
orateurs inscrits ponr y prendre part avaient
renoncé à la parole. Par exemple ils n’a-
vaient pas renoncé aux observations qu’ils
voulaient présenter. Au lieu d8 les déverbp-
per dans la discussion générale, ils les for-
mulaient sur le chapitre voilà tout. La
seule différence, c'est qu’ils ne pouvaient
pas monter à la tribune et qu’il leur était
interdit de parler pendant plus d’un quart
d’heure.
On entendit ainsi, tour à tour, l’amiral
Bienaimé, MM. Nail, Painlevé, Tissier, Ro-
blin, de Lanessan et Daniélou. Interrompu
par l’heure da déjeuner, le défilé reprit,
I’aprês-midi, après un long débat sur l’aug-
mentation du nombre des cantons de la
ville de Lyon. Le ministre de la marine ré-
pondit en détail à tous ces orateurs et, plu-
sieurs d’entre eux ayant répliqué, on se
sépara en n’ayant voté, dans toute la jour-
née, qu'nn seul chapitre.
Ces jours-ci, on allait trop vite. Va-t-on
maintenant aller trop lentement ?...
Au Sénat, impôt sur le revenu, discours
de M. Tonron. L’houorable sénateur de
l’Aisne,dont la compétence en matière finan-
cière est reconnue par tous a combattu tout à
la fois le projet de la Chambre et celui de la
Commission sénatoriale.
A sou avis, il serait souverainement im-
prudent, surtout eu présence des difficultés
actuelles, de renoncer à des impôts que les
contribuables ne demandent qu’à conserver,
que l’en corrige les défautsdes contributions
actuelles, rien de plus légitime, mais c’est
aux impôts directs et aussi anx indirects
qu’il faut demander les ressources nouvelles
dont on a besoin.
Telle est la thèse développée par l’orateur
dans nn discours d’une remarquable clarté
que ses adversaires, comme ses amis, ont
virement applaudi»
• f T. II.
p»M—nmffuiwdfifr»
SENAT
; Séance du 12 février
si. ANTOMN DUBOSr préside.
L’Impôt sur le revenu
Dés le début de la séance, M. JEANNENEY dé-
pose sur le bureau du Sénat son rapport sur le
vote supplémentaire adopté par la Commission de
la réforme électorale
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion
générale de l’impôt sur le revenu. '
si. TOURON monte à la tribune.
M. Caillaux, dit-il, nous demande aujourd’hui de
tourner le dos à l’oeuvre de la Constituante, oeu-
vre qu’il a lui-même déclarée admirable.
Four bouleverser un système fiscal si précieux,
on a accrédité dans le pays que le mot « revenu »
était synonyme d’intérêt du capital.
Dans le tangage fiscal,
Personne aujourd’hui ne s’avise plus de défen-
dre l’impôt global, général, sur le revenu. Cet im-
pôt, tout le monde le reconnaît, est incapable de
nous apporter une solation.
twthss st PeflèJaS-njl’ont abandon né JrCette
évoetftiôn pourrait tendre a nous rapprocher dans
l’avenir. ». *
Je ne prétends pas que le système des contri-
butions directes soit parfait. Cependant, il ne faut
pas dire qu’il est inapte à nous offrir les ressour-
ces dont nous avons besoin.
L’orateur s’étend alors sur le système des pa-
tentes,
M. Touron compare les systèmes fiscaux de
la France, de l’Attemagne et de l’Angleterre, et il
ajoute :
Eu comparant les trois nations, France, Allema-
gne, Angleterre, on voit que le total des impôts
sur la fortune acquise est, chez nous, de 1,687
millions, en Angleterre de 2,033 millions, et en
Allemagne de 9à9 militons.
Pour tes Impôts indirects sur le nécessaire, ils
sont à peu près égaux dans les trois pays. Quant à
ceux qui frappant le superflu, en France ils pro-
duisent 800 millions, en Allemagne 1,150 millions,
en Angleterre t mittard.
A la reprise H. TOURON poursuit son argumen-
tation.
Les allemands et les anglais n’hésitent pas à
frapper beaucoup plus lourdement que chez nous
les boissons hygiéniques. En Bavière l’impôt sur
ta bière par tête est de 8 francs ; ce qui repré-
sente chez nous le total des impôts sur ie néces-
saire. Peut-on dire que le système allemand est
plus démocratique que le nôtre ? Je conclus que
nous avons le droit de rechercher de nouvelles
ressources non seulement sur les impôts di rects,
mais aussi dans les impôts indirects.
L’orateur en descendant de la tribune est vive-
ment applaudi au centre et à droite.
La séance est suspendue à 3 heures S.
M. TOURON : Il-faut équilibrer le budjet par des
taxes réelles et tout te monde répondra a rappel.
Lés allemands ont pris un moyen de fortune
pour faire face à des dépenses passagères. Amélio-
rons notre régime pour avoir le supplément de
recettes nécessaires et nous pourrons étudier des
réformes plus profondes. Imposez la supertax à
partir d’une certaine cote. U ne peut s’agir
d’exempter ceux qui ont moins de 30.000 francs
de capital.
La France est prête à payer pourvu qu’on no la
trouble pas dans ses habitudes.
La péréquation de l’impôt foncier et l’augmen-
tation de l’impôt sur les valeurs mobilières sont
acceptées par tous. J’accepte la discussion sur les
bases offertes par M. le Rapporteur. Mais je ne
comprends pas la tactique de M. Perchot, qui con-
siste à supprimer les quatre contributions pour en
rétablir immédiatement deux. M. le Ministre a été
sévère pour le projet de la Commission. Celui de
la Chambre dont il nous demande de nous rappro-
cher vaut-il mieux au point de vue de l'égalité
fiscale. Je ne le pense pas et M. Renor.lt a mon-
tré que non. Les chiffres qu’il a donnés dans le
Matin sont très significatifs. L’ouvrier ayant un
salaire de 3,000 francs paiera 1.69 et te propriétai-
re foncier pour le même revenu 460 franc*.
Avec te système de la Chambre comme avec
celui de la Commission, l’inégaiitê fiscale subsis-
tera.
L’orateur traite la question des abatements et
termine en déclarant qne sur ce point sa conclu-
sion est que les moyens proposés par le Gouver-
nement sont inacceptables.
M. Touron termine ainsi :
Dans la situation actuelle de nos finances, de-
vant l’angoisse qui grandit dans le pays, il ferait
imprudent de nous engager sans réflexion dans
la voie qu’on no*s propose. Nous pouvons faire
ia réforme contenue dans les deux premiers ti-
tres du projet de la Commission ; quand nous ar-
riverons au troisième titre, il faudra y joindre la
'réforme des taxes départementales et communa-
les. Sinon, nous mettrons le gâchis dans les fi-
nances de ce pays, Les deux premiers titres don-
nent immédiatement 68 millions de boni ; pour le
troisième titre on ne prévoit qu’un boni de 23
millions. Le résultat escompté correspond-il au
bouleversement que vous allez faire ? Ce boni de
23 millions ne sera acquis que dans deux ans. Je
vous demande d’y réfléchir.
M. Caillaux lui-même en 1900 a montré les dan-
gers d’une trop grande transformation de notre
régime fiscal ; il a déclaré que le contribuable
était prêt à payer sa part pourvu qu’il soit le
moins possible en contact avec l’Administration.
Toute notre histoire politique et financière corro-
bore cette assertion. C’est l’opinion de l’immense
majorité des Français. J’ai la conviction que le
Sénat voudra accomplir les reformes possibles en
évitant les exagérations qui pourraient compro-
mettre les finances de la France et peut-être par
sarcrSft l’avenir de la République.
La suite de la discussion est renvoyée A mardi
prochain.
Le Sénat s’ajourno à aujourd’hui vendredi, à
3 heures (discussion de l’interp»llation de M. -Je-
nouvrier sur la catastrophe de Melun).
Le Sénat décide que la Commission chargée
d’examiner le projet relatif à la nomination des
instituteurs sera composée de 48 membres,
La séance est tevêeJi 6 h. 1/2.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 12 Février
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 43, sous la prési-
dence de M. DKON, vice-président.
La Chambre adopte les budgets de la Caisse
d’Epargne et de la Légion-d’Hqnneur.
On aborde ensuite l’examen du budget de la
marine.
Il n’y a pas de discussion générale, mais I’AMI-
RAL BIENAIMÉ présente quelques observations.
Il estime que notre flotte n’a pas l’accroissement
voulu.
M. NAIL plaide en faveur du personnel civil.
M. PAINLEVÉ voudrait que l’onhâtâti’exécution
du programme naval.
M. DE LANESSAN trouve le programme de
1912 insuffisant comparativement au programme
allemand.
La séance est levée à midi.
[Séance de l’après-midi)
s:, AUGAGNEUR, vice-président, préside.
Le Budget
On adopte sans débat, après urgence déclarée,
un projet de loi réduisant à cinq années l’effet des
oppositions pratiquées entre les mains des comp-
tables des départements, communes et autres éta-
blissements publics.
L’ordre du jour appelle la discussion d’un projet
tendant à diviser la ville de Lyon en douze can-
tons, soit quatre de plus qu’à l’heure actuelle,
ai. FLEURY-RAVABIN combat le projet.
M. ROGNON, rapporteur, défend ie projet.
11 ne s’agit pas, dit.il, d’une oeuvre politique,
mais de rétablir l’équité. Même après l’adoption du
projet, Lyon n’aurait encore que 42 conseillers
généraux contre les 21 du reste du département.
Le projet actuel esi une oeuvre de transition et
de conciliation entre tons les intérêts. La Commis-
r sion eu demande l’adoption.
M. RAOUL PÉRET, sous-secrétairo d’Etat à l’in-
térieur, appuie ces conclusions.
ai. BONNEVAY demande l’ajournement de la
discussion et le renvoi du projet à la Commission
d’administration départementale et communale.
Par 364 voix contre 486, après pointage, l’ajour-
nement est repoussé.
Le projet est adopté à mains levées.
On reprend la discussion du budget de la ma-
rine.
M. HA 1:no3 demande au ministre de vouloir
bien faire connaître dans quelles conditions sera
faite la réorganisation du personnel civil de l’ad-
ministration centrale.
ai. PAINLEVÉ signale la réduction à 2,103fr. de
l’annuité afférente au relèvement des traitements
des agents subalternes de l’administration cen-
trale. R propose qu’elle soit reportée au chiffre de
3,494 fr. ainsi qne la promesse en a été faite l’an
dernier,
M. MAUNOURY, rapporteur, répond que le gou-
vernement a, seul, qualité pour donner satisfac-
tion aux observations qui ont été présentées au
sujet du relèvement des soldes du personnel de
l'administration centrale et des ouvriers des arse-
naux. Il fait connaître le chiffre des diverses an-
nuités qui ont été portées au budget pour amélio-
rer les traitements.
En ce qui touche là défense des côtes, elle a été
transférée de la guerre à la marine, uniquement
dans le but d’assurer effectivement cette dé-
fense.
Le rapporteur ne croit pas qu’iT y ail intérêt à
multiplier les points de défense. Il faut une loi
pour régler la question.
L’armement de Rochefort en batteries de 303 en-
traînerait une dépense considérable.
M. DE LANESSAN répond qnè des événements
récents doivent inciter le Parlement et le gouver-
nement à prendre les précautions nécessaires
pour la défense du littoral.
M. LE RAPPORTEUR ne voit pas d’inconvénient
à ce que le gouvernement se livre A une nouvelle
é-ude ; mais la Commission du. budget ne saurait
accepter de nouvelles dépenses.
Répondant à M. Painlevé, le rapporteur concède
que te compte spécial a des inconvénients ; et il
indique,en réponse & M. Tissier, que l’obscurité
budgétaire, dont ce dernier s’est plaint, a été si-
gnalée par la Commission au Gouvernement.
Le rapporteur conclut qu’il ne faut pas être
pessimiste sur l’état de notre flotte ni sur l’emploi
fait des deniers de la défense nationale. Et quant
au personnel, il a droit, par sa valeur, sa compé-
tence et son courage, a la reconnaissance émue
de la patrie.
M. MONIS, ministre de la marine, remercie te
rapporteur de l’hommage rendu à la volonté et
au zèle du personnel à tous tes degrés et dans
tous les services.
En ce qui touche l’arsenal de Rochefort, il a du
travail jusqu’à la fin de 1914. Le ministre veillera
à ce qu’il en soit pourvn par la suite.
M. PAINLEVÉ demande si on donnera à Roche-
fort des bâtiments do servitude ou des sous-ma-
rins et des torpilleurs.
M. LE MINISTRE répond que, si l’arsenal de Lo-
chefort donne satisfaction pour les sous-marins,
il recevra des commandes.
Le ministre dit qu’il comprend la défense de la
Manche et de l’Océan par la concentration des
flottilles sur un point donné avec un service de
reconnaissance effectué par des aéroplanes et des
dirigeables.
La condition nécessaire de l’emploi des sous-
marins est d’avoir une base de ravitaillement.
Si l’on déclasse tous les refuges du littoral, on
arrive à proclamer l’impossibilité de défendre le
littoral par la marine.
L’attention du Conseil supérieur de défense sera
appelée prochainement sur ce point. Après qu’il
aura délibéré sur la question, 1e gouveruement
reviendra devant la Chambre pour lui soumettre
la loi qui est nécessaire.
Quant à la situation des commis dont a parlé
M. Roblin, elle sera réglée par un texte qne la
Commission a bien voulu mettre à l’étude.
Le ministre répond au grief qu’a fait M. Tissier
au budget de la marine d’être d’une obscurité dé- ;
solante. Le grief n’est pas absolument fondé sur
te point spécial des contrôleurs dont a parlé M. j
Tissier.
Il s’explique au sujet des ouvriers.
Il déclare que l’état des arsenaux est très bon,
que l’esprit est excellent et que ia main-d’oeuvre
est singulièrement plus productrice qu’autrefois.
Pour les ouvriers immatriculés, il sera satisfait
aux volontés manifesiées par la Chambre.
Pour tes écrivains du personnel technique et
administratif, des dispositions seront prises pour
qu’on ne reste pas plus de trois ans dans la Cin-
quième classe. ffiAgu
Le ministre répond à la question posée par M.
Nail, sur la propagation de la tuberculose dans
les arsenaux. Tous tes moyens de prévention se-
ront appliqués.
Après des répliques de MM. Tissiers, Braclte et
Daniélou, tes chaDitres 4 et 1 bis sont adoptés.
La suite de la discussion est renvoyée à une
séance ultérieur^.
Séance ce matin.
La séance est levée à 7 heures 10.
Nouvelles du Sénat
Les Etablissements de
Bienfaisance Privée
On vient 0e distribuer le rapport deM.
Ferdinand-Dreyfus sur le projet do loi rela-
tif à la surveillance des établissements de
bienfaisance.
Le projet englobe, dans ses mesures de
protection, plus de 60,000 eniants des deux
sexes hospitalisés dans les établissements
industriels de bienfaisance.
Les annexes, .qui complètent le rapport,
comprennent d’intéressants renseignements
sur le fonctionnement du pécule dans les
services d’enfants assistés et. dans les éta--
biissemeats départementaux.
La Fédération des Gauches
A Propos ds la Réunion du Havre
L'Homme aux fleui mille sifflets
On se rappelle avec quelle vignetir
M. Briand, dans son discours de Saint-
Etienne, dénonça récemment les « plouto-
crates démagogues » qui voudraient acca-
parer à leur profit le gouveruement de I?
République.
Le mot a porté ; tel gros spéculateur de
notre ville s’est tout particulièrement senti
atteint.
Aussi l’annonce de la venue au Havre de
M. Briand l’a-t-elle mis, paraît-il, dans la
plus violente fureur et il a résolu de faire
en cette occasion éclater sa puissance fi-
nancière par l’organisation d'une série de
manifestations contre les anciens ministres
qui seront dimanche prochain nos hôtes.
Pour faire le plus de bruit possible, on ne
regardera pas à la dépense. L’entrepreneur
général de ce boucan a les moyens.
Voici déjà que les pamphlets et les affi-
ches se multiplient. Mais ce mode de pro-
pagande n’a pas encore paru suffisant. No-
tre « ploutocrate » local a trouvé mieux : H
a fait acheter à Rouen et à Paris 2,000 sif-
flets que distribuent gratuitement ses hom-
mes à tout faire.
Ce riche agitateur compte, bien entendu, -
sur le concours empressé de certains mi-
lieux révolutionnaires qui tiendront une
fois de plus à montrer que s’ils sont enne-
mis du capital, iis sont les amis dévoués de
certain capitaliste.
Ce sera donc une mobilisation générale
du parti du « chahut ». II n’y manquera
sans doute que le général en chef, lequel
préférera rester chez lui.
M. Briand, qui s’honore à juste titre
d’avoir su mériter certaines haines, ne s’é-
meut pas pour si peu ; ses collègues et lui
ne sont pas hommes à se laisser intimider
par de telles menaces.
Quant aux Havrais, ceux qui les con-
naissent bien Savent que les injures, le
tapage et les violences n’ont jamais été des
arguments à leurs yeux. Entre les idées
que développeront les orateurs de la « Fé-
dération des Gauches » et les clameurs que
pousseront leurs adversaires, nos conci-
toyens auront vite fait leur choix.
Ils se rappelleront que dans notre ville,
socialistes, réactionnaires, radicaux-socia-
listes, anarchistes même ont pu faire venir
les orateurs de leur parti sans que les partis
adverses y mettent obstacle.
Que ce soient les soi-disants « avancés »
qui, les premiers depuis bien longtemps,
tentent de porter atteinte à la liberté da
réunion, on pourrai 4 s’en étonner, on pour-
rait s’en indigner ; le mieux est d’en rire.
C’est ce que penseront nos concitoyens :
quand dimanche prochain onze heures, ils
verront s’assembler à la gare la troupe des
siffleurs, ils songeront au chef d’orchestre
qui les mène et ils supputeront tout bonne-
ment « combien d’argent ça a pu lui coûter»
U VÉRITABLE * BOULANGE
Sous ce titre, Le Temps condamne la ma-
noeuvre, abominable dirigée contre MM.
Briand et Barthou :
» Quand les représentants qualifiés du parti '
radical-socialiste ont pris le pouvoir, ils sont
allés faire ouvertement leur visite à M4
Briand, comme à l’un des conseillers les plus
autorisés delà République. En même temps,
dans lenrs journaux, ils le laissaient traiter
de rénégat, de.bouiaûgiste, etc.
Mais M. Briand va prendre la parole aa
Havre. Va-t-on Recueillir son discours avea
la déférence que l’on doit à nn homme dont,
l’effort de laïcité est le meitlenr titre de gloi-
re du parti triomphant ? Point. On va tont
faire pour qu'il ne soit pas entendu I Et l’ua
de ces « militants » qui couvrent d’un radi-
calisme outrancier on ne sait quels appétits
personnels, l’un de ces enrichis qni placent
leur démagogie à gros intérêt, songe immé-
diatement à faire sa cour aux gens en place
par les procédés renouvelés, pour le coup,
da « la Boulange ». Ce personnage a acheté
des milliers de sifflets, qu’il a tait distri-
buer...
Malheureusement cette manoeuvre fut trop
ostentatoire... Et,Ja preuve est faite de
l’abominable manoeuvre que l’on dirige
contre M. Briand et M. Barthou.
MOS COLONIES
Etablissements français de l’Océanie
Une supplique originale
Nous (levons à l’amabilité d’un de nos conci-
toyens résidant à Papeete, de p buvoir offrir à ia
curiosité de nos lecteurs, la traduction de la sup-
plique adressée par un de nos sujets de là-bas au
procureur de la République pour obtenir une li-
bération anticipée :
A Monsieur le Procureur de la République.
Salut à vous,
Je m’adresse à vous, an nom de Jésus IS
Messie, puisque vous êtes aujourd’hui mon
père, pour vous formuler une demande.
Voici cette demande mon père : Je vous
prie de me donner la liberté pour me per-
mettre de rentrer chez moi pour fêter la
Nouvel an.
Je suis écrouê depuis le 17 septembre der-
nier ; c’est la dernière peine à laquelle j’ai;
été condamné ; il y a donc trois mois ei-
quinze jours, qne je suis en prison*
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