Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-02-10
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 février 1914 10 février 1914
Description : 1914/02/10 (A34,N11876). 1914/02/10 (A34,N11876).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
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Le Petit Havre
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Union Postale 1*0 » SO Fr. 4L» • 1
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France 3
IliMUEE HUE
Paru, trois heures matin
"DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
/ LONDRES,-9 Février, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE '
Comptant.. cal:ne *«-/- -/-■ ~t
A mois..... 1 * 63 10/- -/-
ETAIN
'comptant..) 4 183-/- -/- 45/*
3 mois irrégul. * 184 -/- -/- 60/-
FER
Comptant.. jsoutenu 4 51/ 1 % 2 * 4
'9 mois..,.) * 82/3 2 d -/-
Prix comparés avec ceux de ia deuxième Bourse
du 6 février 1914.
La statistique américaine fait ressortir une dimi-
nution de 1,850 tonnes dans les stocks.
NEW-YORK, 9 FÉVRIER
r Coton» t mars, baisse 11 points ; mai,
baisse 7 points^: jiiiltet, baisse 7 points;
octobre, baisse 2 points. — Sontenu.
/ * Cotes » inchangé à baisse 2 points.
I NEW-YORK, 9 FÉVRIER
i~%. 1! 10BI (. tlIQiUt
Cuivre Standard disp. 14 75 14 75
_ mars..... v. 14 75 14 75
AmalgiMMat.. — »/» 76 »/»
Ver.” «- 15-7
CHICAGO, 9 FÉVRIER
G. OÙ JOUR C. PRBCBD
IjBlê sur Mal 93 3/8 93 1/4
; 1 Juillet,.., 88 S 4 88 7/8
®8'is sur Mai 65 3 8 66 t/8
- Juillet.... 64 7/8 68 3/8
ÎSaindoux sar. Mai ii — ii 05
— Juillet.... il 20 ii 25
t ' ■— =
NIORT D’US ANCIEN DÉPUTÉ
LAON. — M. Ernest Bôrard, ancien dépoté
du Rhône, a succombé hier matin à l’âge de I
B5 ans. - , . „ |
Le défont était le père de M. Alexandre
Bérard, sénateur de l’Ain.
L’ASSASSINAT DE NI. CAD10U
LANDERNEAU. — Mme Pierre est arrivée
hier matin à Landerneau ; elle va se rendre
à Brest pour demander à voir son fils.
Des recherches effectuées dans le bois
d’A voisinant, lien dn crime, pour retrouver
le portefeoille et la montre de M. Gadiou
n’ont donné aucun résultat.
La police suit une nouvelle piste.
Un individu, quelques jours après le cri-
me, est allé payer une facture de six cents
francs à un négociant ; ce dernier l’aurait
accusé du crime et le débiteur en aurait
montré une vive émotion. Cet individu ha-
bite près de l’osine. On le savait gêné.
Le juge d’instruction a entendu "hier M.
Legrand, fondateur de l’usine de la Grande
Palud ; M, Bignard, contre-maître et M. Sal-
liou, ancien comptable, qui lui ont fourni
divers renseignements sur la fondation de
la Société, sa situation financière et les rela-
tions existant entre M. Gadiou et l’ingénieur
Pierre.
D’après un contrat, en cas de départ de
l’usine, l’ingénieur Pierre s’intefdîsatt d’exer-
cer sa profession de chimiste dans l’indus-
trie du blanchiment du coton, pendant
.quinze ans, en France et à l’étranger. Cepen-
dant, l’ingénieur s’était engagé dans une in-
dustrie similaire du voisinage.
BREST. — Mme Pierre sera autorisée dans
quelques jours à voir sou fils.
L’ESPION BURGARD
NANCY. — Dans l’interrogatoire qn’il a subi
hier matin, Théodore Burgard n’a cessé de
protester de son innocence. Il a prétendu
s’intéresser beaucoup à la photographie et
aux choses militaires, comme ancien soldat,
mais il n’a pas essayé, dit-il, de surprendre
les secrets de la déiense nationale.
Une volumineuse correspondance a été
saisie chez une dame Charles, maîtresse de
l’espion, puis dans un petit logement de la
rue de la Hache où de nombreux documents
et deS photographies ont été saisis.
Le dossier de l’affaire a Été remis à M. Fli-
ze, juge d’instruction au parquet de Nancy,
chargé de laire exécuter les commissions ro-
gatoires du parquet de Toul,
CONDAMNATION D’UN GARDE-CHASSE
NEVERS.— La Cour d’assises de la Nièvre
vient de condamner le garde-chasse Bon-
doux, à un an de prison.
Ceiui-ci au cours d’ane dispute fut frappé
d’un coup de bâton par un collègue,nommé
Michot ; Bondoux riposta par un coup de
de fusil et tua Michot.
La victime laisse une veuve et trois en-
fants.
LA DISPARITION DE M. BOULET
AMIENS. — Les recherches effectuées dans
les jardins des familles Boulet et Lerroy
pour essayer de retrouver le cadavre de M.
Boulet, n’ont donné aucun résultat.
Aujourd’hui, des fouilles seront entreprises
dans le cimetière. On émet, en eflet, i’avis
que le cadavre du vieillard est peut-être ca-
ché dans une tombe ouverte en 1911 et dans
laquelle une personne a été enterrée quel-
ques jours plus tôt.
L’ASSASSINAT DE VESQUL
f VESOUL. — On vient d’arrêter les nommés
Duiay, Hergel et Varennes, inculpés d’avoir
dévalisé M, Basson, cultivateur et de l’avoir
ensuite jeté dans le Durjeon, à Vesoul.
ÉLECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL
TOULOUSE (Montastruc). — M. Bellet, avo-
cat, républicain, 1,049 voix, élu.
M. Amat, radical socialiste, 879 voix.
LES BANDITS DE PÉGOMAS
NICE.— Chiapale, le bandit de Pégomas qui
a été condamné aux travaux forcés à perpé-
tuité, a signé hier son pourvoi eu cassation.
EN ALSACE-LORRAINE
BERLIN. — M. Frenken, directeur au minis-
tère de la justice de Prusse, est nommé sous-
secrétaire de ministère pour l’AIsace-Lor-
raine, chargé du département de la justice,
eu remplacement de M. Bietri.
M. Von Trant, directeur ministériel à l’Of-
fice de l’intérieur d’Alsace-Lorraine, est mis
à la retraite et remplacé par M. Cronan, con-
seiller ministériel et plénipotentiaire d’Al-
sace-Lorraine au Conseil fédéral.
LE RETOUR DE L'AVIATEUR VÉDRINES
LE CAIRE. — Védrineî s’est embarqué pour
la France.
Le Comité international a offert un ban-
quet à MM. Bonnier et Pourpe.
LIS AFFAIEES FORIIIT
Là Répense de la Triple-Alliance
LONDRES. — La réponse de la Triple-Al-
liance à ia dernière note britannique ex-
prime le désir que ia Grèce commence à éva-
cuer tes territoires albanais le 1er mars pour
finir le 31 mars.
Les puissances de la Triple-Alliance se dé-
clarent prêtes à étudier tes légères modifica-
tions de la frontière albanaise proposées par
M.Venize!os.
Elles acceptent en termes généraux tes
propositions britanniques relativement à la
notification à faire à la Turquie.
VOYAGE PRINCIER
HAMBOURG. — Le prince Henri de Prusse,
la princesse et leur suite prendront part à
la première traversée du vapeur Kup Tra-
falgar qui partira d’ici le 10 mars pour Bue-
nos-Ayres et retour.
CHUTE MORTELLE D’UN AVIATEUR
SAN DIEGO (Californie). — Un lieutenant
aviateur est tombé d’une hauteur de cinq
cents pieds dans la baie et s’est tué.
Les spectateurs prétendent que le moteur
a fait explosion et que l’aviateur a été projeté
hors de sou appareil,
A L^LYSÉË:
Le président dé ia République a visité hier
matin, au Grand-Palais, le Salon d’hiver et
l’exposition de l’Ecole française.
M. Raymond Poincaré, qui était accompa-
gné du générai Beaudemoulin et du lieute-
nant-colonel Aldebert, a été reçu au Grand-
Palais par MM. Jacquier, sous-secrétaire
d’Etat aux beaux-arts ; Delanney, préfet de
la Seine ; 1e général Michel, gouverneur mi-
litaire de Paris ; César Caire, président de la
Commission des beaux-arts au Conseil géné-
ral ; Falcou, directeur des beaux-arts à l’Hô-
tel de Ville ; Serendat «lé Belzius, président,
et Lapierre-Renouard, Gaston Brun, Eugène
Chicot et Georges Lembert, membres du Co-
mité d’organisation du Salon d'hiver.
Après avoir visité cette exposition, le pré-
sident de la République s’est rendu au Salon
de l’Ecole française, installée en une autre
partie du Grand-Palais. M. Raymond Poin-
caré a été guidé à travers les salles par MM.
Paul de Plument, président; Léopold Delbe-
ke et Eugène Billard, vice-président de la
Société de l’Ecole française.
Le président de la République a quitté 1e
Grand-Paiais pour rentrer directement à
l’Elysée.
Indépendamment des bals dn 14 et du 21
février, dont tes listes sont closes, le prési-
dent de la République et Mme Poincaré offri-
ront le 2 mars prochain une soirée qui sera
réservée aux membres de la magistrature et
du barreau.
La Liquldaiion las Retraites ornières
M. Métin, ministre dn travail et de la pré-
voyance sociale, a reçu hier matin les pré-
fets de l’Ariège, de la Creuse, des Deux-Sè-
vres, du Gers, des Basses-Pyrénées, des Hau-
tes-Pyrénées, des Pyrénées-Orientales, du
Tarn, du Tarn-et-Garonae.
Il s’est entretenu avec eux des moyens
propres à hâter la liquidation des retraites
ouvrières et paysannes, dont tes dossiers
doivent, depuis octobre dernier être prépa-
rés dans les préfectures, ainsi qus des
moyens propres à rendre plus régulier
et plus rapide l'envoi des cartes par les mai-
ries.
Le contrôle sur place a donné de bons ré-
sultats dans les departements comme l’Ariè-
ge, le Doubs et le Morbihan, dont tes préfets
l’ont tenté, sans d’ailleurs dépasser la limite
des crédits qui leur ont été assignés. Le mi-
. nistre a donné des instructions aux préfets
en vue de préconiser cette méthote.
BULLETINMILITAIRE
Changements de Garnison
Aux renseignements que nous avons pu-
bliés ces jours derniers sur les mouvements
do troupes' qui auront lieu au 1er avril 1914,
il y a lieu d’ajouter :
Etats-majors. — 10e région : 16° brigade de
dragons, de D'inan à Rennes ; 14e région : 6e
brigade de cavalerie légère, de Valence à Ta-
rascon.
Artillerie coloniale. — 18« région : 3e ré-
giment, 4 batteries montées, de la Rochelle a
Vincennes (création).
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Pari!
à la LIBRAIRIE IHTEHMT10MLE
lOS, rue St-Lazare, SLO®
(Immeuble de r HOTEL Tiff MINUS)
Pour les Ouvrières
à Domicile
Nous avons dit qu’une grande réunion
s’était tenue vendredi soir à Paris, sous la
présidence de Mme Jules Siegfried, au
cours de laquelle des orateurs de toutes les
nuances de l’opinion politique et professant
les différentes conceptions philosophiques
ou religieuses, avaient exposé dans toute
son ampleur le grave problème social de
l’amélioration du sort des ouvrières à do-
micile.
Problème social, disons-nous, problème
économique et problème moral aussi. — ,
C’est pourquoi Mme Siôgfried avait pu
prendre l’initiative de cette réunion en sa
double qualité de présidente du Conseil
National des Femmes Françaises, etffc pré-
sidente de la Ligue Française d’Education
Morale, et c’est pourquoi également des
législateurs avaient répondu à son "â^pel,
comme aussi des moralistes et des hygié-
nistes.
C’est que la condition déplorable des fem-
mes qui travaillent à domicile, et plus par-
ticulièrement des ouvrières de l’aiguille,
est de celles qu’il est urgent d’améliorer
dans le plus bref délai possible, — et, sans
doute, les organisateurs et les orateurs de
la réunion à laquelle nous faisons allusion
ont-ils été inspirés par les considérations
les plus sages et les plus pratiques à la
fois en demandant avec insistance au Sénat
de voter intégralement, malgré ses. imper-
fections, le texte de loi déjà adopté par la
Chambre des députés.
On sait — nous l’avons du reste analysé
ici-même — que ce projet conclut, en fait,
à l’établissement- d’un minimum de salaire
pour les ouvrières à domicile.
On eût pu, à la vérité, craindre que cette
fixation d’un salaire « humain » rencontrât
des résistances parmi ceux qui défendent la
théorie de la liberté pure et simple des con-
ventions. Mais il semble, au contraire, que
l’unanimité se soit faite sur cette conclu-
sion qu’un minimum d’existence doit être
assuré» à ces couturières, brodeuses, che-
misières, etc., qui peinent de longues jour-
nées sur une besogne ingrate, qui y usent
leur santé et leurs yeux, et qui, parfois, —
souvent même — assument des charges de
famille redoutables et des responsabilités
méritoires.
Sans nous arrêter à ce qui se passe hors
de nos frontières, — car cette situation ne
nous est pas particulière, et la solution des
graves problèmes qu’elle soulève fait l’objet
des préoccupations des moralistes et des so-
ciologues de tous les pays, — sans, disons-
nous, étendre à l’étranger notre champ
d’observation, nous pouvons, d’après les
enquêtes de l’Office du Travail, évaluer à
1,500,000 le nombre de ces malheureuses
et intéressantes ouvrières.
Et sur ce chiffre énorme, il en est des
centaines de milliers qui gagnent moins de
400 francs par an; les enquêteurs de l’Office
du Travail en ont rencontré de nombreuses
qui reçoivent à peine cinq centimes — un
sou t — par heure. C’est-à-dire qu’il leur
faudrait travailler vingt heures par jour
pour arriver à un gain quotidien de un
franc !
Avec des ressources d’une modicité, aus-
si effrayante, il en est qui, privées de tout
appui, de tout aide pécuniaire, doivent se
loger, se nourrir, se vêtir, et loger, nourrir
et vêtir un ou plusieurs enfants ! Com-
ment peuvent-elles, dans ces conditions,
arriver à « joindre les deux bouts ?» Il
leur faut nécessairement s’imposer une
existence de privations, qui, trop souvent,
et presque fatalement, aboutit pour elles à
la tuberculose et à la fin prématurée, fai-
sant dès orphelins pour la plupart atteints
eux aussi du mal terrible.
Il n’est évidemment pas possible que tou-
tes ces créatures humaines soient indéfini-
ment condamnées à cette lamentable condi-
tion — et ii faut dire, à l’honneur de notre
époque, que le problème, ainsi posé, n’a
pas cessé d’être étudié dans tous les pays.
Des solutions ont été proposées, qui rele-
vaient de l’initiative privée. Et ce nous est
un devoir de signaler à ce propos la très
utile activité des Ligues Sociales d’aché-
teurs. Mais l’établissement légal d’un mi-
nimum de salaire — déjà réalisé eu Alle-
magne, en Autriche et dans la Grande-Bre-
tagne — est apparu à beaucoup comme le
but le plus important et le plus immédiat à
atteindre.
La Chambre — nous l’avons déjà signalé
— n’a pas hésité à entrer dans cette voie,
et.elle a voté le projet de loi qui lui était
soumis dans ce sens.
La parole est aujourd’hui au Sénat. Nous
avons dit plus-haut quels pressants appels,
lui étaient adressés, en faveur de cette me-
sure, qui a obtenu l’approbation unanime
des membres — patrons et salariés — du
Conseil supérieur du Travail.
Il convient de souhaiter que la Haute-As-
semblée les entende, et donne au plus tôt sa
ratification au projet déjà adopté par la
Chambre.
P. POLET.
LE PARLEMENT
Impressions deSêanee\
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 9 février. I
Cette journée du 9 février 1914 a été mar-1
[juée par des événements parlementaires que J
l’on désespérait de voir jamais s’accomplir : I
ia fia des interpellations sur J’indigênat et I
['ouverture de la discussion budgétaire. |
Il est vrai que si les interpellations aigé-1
tiennes sont terminées, la Chambre a encore I
4 se prononcer sur deux projets qu’elle y |
avait joints, l’un tendant à proroger les pou-1
voirs disciplinaires des administrateurs des 1
communes mixtes, l’autre portant suppres-1
sion de l'internement administratif en Algé-
rie ainsi que des pouvoirs disciplinaires des I
administrateurs. I
Donc, l’après-midi, on s’est attelé au bud-1
get. Jamais, depuis tes désastres de l’année I
terrible, on n’avait vu pareil retard. Quatre [
budgets seulement, ont été abordés en jan-1
vier, celui de 1878, après la crise du seize
mai, celui de 1888, pendant la crise boulan- I
giste, celui de 1893, en pleine crise du Pa-
nama, celui de 1899, pendant la crise de Fat-1
faire Dreyfus, mais un budget commencé en I
février, c’est un fait sans précédent, un re- I
cord ? - ■ ,|
Comprenant enfin la grave responsabilité j
que ce retard Tait peser sur elle, la Chambre J
a pris des résolutions héroïques.
D’abord, elle a renvoyé après 1 examen ]
des dépenses la traditionnelle discussion I
générale, qui aurait forcément recommencé I
sur les recettes, pais, avec une ardeur fébri-
le, elle s’est mise à expédier les budgets par-
ticuliers.
En quelques heures on a vu défiler comme
sur l’écran d’un cinématographe, les budgets
de la marine marchande, des travaux pu-
blics, de l’Ecole centrale, des finances...
Sur les travaux publics, il convient de si-
gnaler tes légitimes revendications de MM.
Chanot, Jules Siegfried, Bouisson, Joseph
Thierry, en faveur de l’amélioration de nos
grands ports de commerce et les promesses
faites à ce sujet, par le ministre. Ce fat, de
beaucoup, la partie la plus intéressante de la
discussion. Celle-ci fût menée, d’ailleurs, a
une allure tellement vertigineuse que, sur
les cinq budgets dont les rapports étaient
distribués, quatre, la Chambre on avait avalé
quatre et que la commission, craignant de
ne pouvoir suivre ce train d’enfer, lui de-
manda timidement de ne pas aller si vite, ça
par exemple, c’est un comble l
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 9 Février
(Séance du matin)"
La séance est ouverte à 9 b. 13, sous la prési- I
dence de M. RADIER, vice-président. I
La Chambre reprend la discussion du projet I
concernant l’indigénat algérien. I
M. LUTAUD continue son discours. Il donne de |
longs détails sur l’enseignemeni des indigènes. I
ai. ALBIN ROZËT aUaque les moniteurs aigé- I
riens, qui sont des instituteurs d’une infériorité I
ridicule. ' ... |
M LUTAUD justifie ensuite le régime do lmdi- l
génat. . . I
L’ordre du jour de confiance est voté a mains |
16YÔ6S I
La séance est levée à midi 23.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte à 2 h. 30, sous la prési- |
dence dé M. PAUL DESCHANEL, président.
Les victimes des intempéries I
La Chambre adopte un projet de loi perlant ou- |
verlure d'un crédit extraordinaire de 2,500.000 fr. I
pour venir en aide aux agriculteurs'Victimes des I
intempéries.
La contrainte par corps
M. GEORGES BERRY dépose un projet de réso- I
Indou invitant le gouvernement à user de mé- I
nagements en matière de contrainte par corps |
jusqu’à ce que les travaux parlementaires en I
cours depuis quatre ans aient abouti à une so-1
iutïon.
L’interpellation sur la défense
des côtes
L’interpellation de M. Daniôiou sur la défense
des côtes et la défense fixe de Rochefort est ins-
crite à ia suite des autres interpellations.
Le budget de l’exercice 1914
La Chambre aborde la discussion du budget de
l’exercice 1914.
M CLÉMEN TEL, rapporteur général : Il faut se
hâter si on veut voter le budget.
Je vous demande d’ajourner ia discussion géné-
rale et de discuter, tout de suite les chapitres des
budgets des dépenses. Le rapport général sera
déposé lundi.
ai. JVLES ROCHE : On nous demande une
chose très grave. Les dépenses avant les recet-
tes 1 Soit. La discussion immédiate des dépenses
avant le rapport général, soit encore, bien que ce
soit étrange. Mais, n’espérez pas connaître, par
le vote des budgets successifs, le total exact des
dépenses.
Je vous prie d’examiner au moins quel est cet
ensemble des dépenses. Jetons un coup d’oeil
général sur l’ensemble,- sur le total.
Si la Chambre veut entrer dans l’inconnu, c’est
son droit : de cette manière vous ne saurez pas
ce que vous votez.
LE PRÉSIDENT : Je consulte ta Chambra sur la
question de savoir si, ajournant la discussion gé-
nérale, elle veut commencer tout de suite les cha-
pitres, comme le demande la commission.
Par 440 voix contre 67, ia proposition de la com-
mission du gouvernement est adoptée.
L’article 1er de la loi do finances est réservé.
La Chambre aborde l’examen du budget de la
marine marchande.
LE PRÉSIDENT : Nous sommes en séance pu-
blique de commission générale.
M. CLÉMENTEL : JB prie mes collègues de ne
pas ouvrir ia discussion générale sur la marine
marchande. La commission ni le gouvernement
no répondraient. Nos collègues parleront sur les
chapitres.
Les différents orateurs inscrits dans la discus-
sion générale renoncent à la parole.
On entame aussitôt les chapitres.
M. ALFRED DUMONT regrette qu’on ait réduit de
18,000 fiancs le chapitre des encouragements aux
pêches maritimes.
On rendra ainsi plus difficile l’enlèvement des
épaves nuisibles aux pécheurs.
M. ERNEST FLANDIN se plaint de l’insuffisance
du crédit réservé â la destruction des marsouins.
M. DE KERGUEZEC exprime l’avis que le meil-
leur encouragement à la pêche serait ae dôfexdre
les pécheurs contre certains exploiteurs qui leur
imposent des contrats honteux. Les administra-
teurs de la -marine devraient combattre ces erre-
ments en provoquant la formation et en favori-
sant le développement de coopératives de vente.
Il faudrait aussi ne pas pourchasser les pé-
cheurs constamment et ne pas leur interdire la
pêche sous prétexte que, quand ils ne sont pas à
fa mer et cultivent leur com.de terre, ils font pro-
fession d’agriculteurs.
L’orateur demande, d’autre part, que ia modifi-
cation à ia loi du 19 avril 1907 vienne enfin en
..discussion.
La marine française se meurt de la manière
abusive dont cette loi d’hygiène, bonne en prin-
cipe, est Interprétée.
M. BOUISSON dit qu’on peut amender celle loi,
mais qu’elle doit fonctionner.
M. ARMEZ appuie les observations de M. de
Kergnézec. I ' £
si, LE SOUS-SECRÉTAIRE D’ÉTAT répond qu il
appartient a la Chambre d’inscrire le projet en
question à l’ordre du jour.
Quant aux administrateurs, tes circulaires qu on
leur envoie sont empreintes de l'esprit d’huma-
nité que demande M. de Kerguézec.
Pour ia réduction du crédit, regrettée par M. A.
A. Dumont, elle a été imposée au gouvernement,-
qui ne demande qu’a voir ie crédit relevé.
M. CLÉMENTEL, rapporteur général^ constate
que ce relèvement n’avait pas été réciamé jus-
qu’ici par le ministère de la marine.
SI . LE ROUZIC demande quand l’on se décidera
a pourchasser efficacement les marsouins et les
bélugas. ,,,
M. DE MONZIE rappelle les déclarations qu il
avait faites, l’an dernier, comme sous-secrétaire
d’Etat de la marine marchande, en réponse aux
observations visant la chasse aux marsouins et
aux bélugas. ,
Les vedettes promises pour cette chose ne sont
pas encore en service parce que les modèles of-
ferts se sont montrés mauvais.
Quant a la loi de 1907, c’est un impériedk devoir
de la modifier si l’on veut sauver les petits arma-
teurs au cabotsge.
M. LE RAPPORTEUR GÉNÉRAL déclare que si
de cou veaux crédits sont nécessaires pour l’enleve-
raent de nouvelles épaves, la Commission l’adop-
tera. .. .
M. ALFRED DUMONT, sous cette réserve, re-
tire son amendement.
M. CHÏNOT demande pour quelles causes le
crédit sfferent .au rapatriement a été diminué dans
desf proportions aussi considérables.
M . LE RAPPORTEUR répond que ie crédit a été
réduit à 140,600 fr. parce que la dépense n’a pas
excédé ce chiffro dans les trois dernières années.
M. LE BAIL demande à M. le Sous-Secrétaire
d’Etat d’accélérer l’examen des dossiers indivi-
duels, en vue d’activer le fonctionnement de la
nouvelle loi qui améliore les pensions des vieux
inscrits. . .
si. LE SOUS-SECRÉTAIRE D’ÉTAT répond que
ie travaii sera terminé ie 13 mars.
Les derniers chapitres concernant la marme
marchande sont adoptés.
Oa passe au budget.des travaux publics.
SI AUSTRAL demande s’il est tenu compte, dans
la fixation dos crédits des promesses d’augmenta-
tion du traitement des cantonniers.
M. I.E MINISTRE répond que le gouvernement
se préoccupe de relever leurs traitements.
M. FRANÇOIS DELONCLE demande ca que le
gouvernement compte faire pour améliorer l’ou-
tillage national et, en particulier, les routes na-
tionales. . ...
M. LE MINISTRE répond que ie nuagei com-
porte une augmentation du crédit relatif a l’entre-
tien des routes.
ai LE MINISTRE fait connaître que le gouver-
nement a demandé le relèvement du crédit du
chapitre relatif à l’amélioration et à l’extension des
ports maritimes. .. ...
La Commission a accepté la proposition du gou-
vernement en leur faisant subir une réduction de
200,000 francs. . ■ . . _
Le ministre est d’accord avec la Commission,
mais il ajoute qu’il fera tous ses efforts pour que
les travaux en cours ne soient pas .ralentis et
pour que les travaux de l’avenir n’aient point a
souffrir. . L
M, CIIANOT fait remarquer que nos ports de-
viennent insuffisants -en superficie et fin profon-
deur. . ,
A L’étranger, les ports prennent un développe-
ment double et triple des nôtres.
M. MEUNIER SURCQUÈ signale le parti qu on
pourrait tirer de la loi sur l’autonomie des
^ M. JULES SIEGFRIED appuie les observations
de ses collègues. Il considère comme insuffisan-
te l’augmentation qui est inscrite au budget et
demande que le crédit du prochain budget soit re-
levé considérablement.
M. LE RAPPORTEUR déclsrç, qu© la Commis-
sion du budget considère que des sommes très
importantes doivent être appliquées aux ports ma-
ritimes. , , , ...
Il rappelle que des crédits importants ont été
votés dans ce but au cours des trois donneras
années. , / „ . .J
Pouf la régularité budgétaire, il devra être pro-
cédé graduellement à l’augmentation du crédit.
M. BOUISSON estime quon ne fera oeuvre utile
qu’en empruntant 500 à 600 millions pour l’amé-
mgoment des ports, suivant l’exemple des na-
tions concurrentes. • Ig?
M. J. THIERRY dit qu’effectivement les 4 mil-
lions accordés aux ports ne sont que de la pous-
sière de crédit. Un gros effort est nécessaire. Les
succès économiques du pays rendent cet efifurt né-
eessaire. ■ , •
si. AUGAGNEUR constate que toute cette discus-
sion est la condamnation du système des fonds
de concours actuellement en vigueur.
C’est la limitation de la part annuellement don-
née par l’Etat qui ralentit les travaux, malgré les
fonds de concours considérables actuellement
I prêts et dont on est ainsi obligé de différer l’em-
! pioi.
si. LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS rap-
pelle les gros travaux en voie d’exécution dans le
port de Marseille ou en cours d’études.
Le projet sur l’autonomie des ports sera, d’au-
tre part, bientôt prêt.
Enfin, il ne faut pas oublier que les subven-
tions prévues chaque année au Budget de l’Etat
ae réfèrent a un programme d’ensemble très
Au reste, des procédés peuvent être trouvés
qui permettront une exécution plus rapide de ce
programme.
Le budget de l’Ecole centrale est adopté sans
débat.
On passe au budget des finances dont presque
tous les chapitres sont adoptés après de courts
échanges d’observations. Une demi-douzaine seu-
lement sont réservés.
M. COCHERY, président de la Commission du
budget, fait observer, qu’en dehors de celui sur le
budget du travail les autres rapports ne sont pas
encore distribués. Dans ces conditions, la Com-
mission n’insiste pas pour que la Chambre siège
demain matin. -
La suite de la discussion du budget est renvoyée
a demain après-midi. . ..
M. GEORGES BERRY développe un projet de
résolution invitant le gouvernement a donner des
I ordres pour que la contrainte par corps soit ap-
pliquée avec ménagement jusqu’à la discussion
| au projet préparé par la Commission de réforme
judiciaire.
I M. BIENVENU-MARTIN, garde de sceaux, pro-
| met de donner des instructions en ce sens.
| La séance est levée à 7 h. 20.
ÉTRAN CST5IS.
BELGIQUE
Saveurs en Coopérative
I II y a pas mal de coopératives en Belgi-
| que, mais il n’y en a aucune qui soit d’aussi
| amusante origine que la coopérative des
| joyeux buveurs de Lessines.
| Gomme, dans cette petite ville, tes caba-
| rets sont abondants, les brasseurs y sont
nombreux et font fortune très régulière-
ment. Ce fait a frappé naguère de gais com-
I pagnons.
I _ Après tout, proposa l’nn d’eux, nous
I sommes bien sots de nous user le tempéra-
| ment à procurer des rentes aux brasseurs.
I Si nous fabriquions notre bière nous-mê*
I mes ? »
I On rit beaucoup et puis on ajouta :
« Pourquoi pas ? »
Aussitôt fait que dit. Uu mois plus tard, on
I créait la coopérative des « francs-buveurs
lessinois ». Trois mois après, la brasseria
était debout, et ou l'inaugura solennelle-
ment.
Elle a fait de brillantes affaires et, dès te
premier exercice, un dividende de 7 1/2 0/fi
a été distribué aux actionnaires.
ANGLETERRE
Les Professeurs de Français à Londres
Dimanche a eu lieu à Mansion-IIouse, sont
la présidence du lord-maire de Londres, H
distribution des prix du 29° grand concours
annuel de littérature et d’art français, orga-
nisé par la Société nationale des professeurs
de français en Angleterre. Mi Paul Cambon
a fait ressortir le développement sans cesse
croissant de l’oeuvre entreprise : 5,000 can-
didats se sont présentés cette année à es
concours et le momentapproche où le no m-
bre des examinateurs sera insuffisant.
D’aiiîeurs, a-t-il ajouté, un fait analogue se
produit en,France pour la langue anglaise. Le
rapprochement des deux pays ne peut qu’en de-
venir plus étrïîît. Les relations franco-anglaises
sont mieux que bonnes, eHes deviennent affec-
tueuses ; tous les amis de la paix ne peuvent que
s’en réjouir.
Après M. Cambon, le lord-maire a insisté
à son tonr sur la nécessité qu’il y avait pour
les Anglais de saisir tous le3 occasions pour
apprendre ie français. Le soir, un banquet
organisé par les membres de la Société det
professeurs a eu lieu sous la présidence df
M. Paul Gain boa.
ALLEMAGNE
La « Colonie Française »
adresse sou hommage au Kaiser ,
La « colonie française » a célébré, à Ber
lin, l’anniversaire de la naissance du Grant
Electeur.
Après avoir porté un toast à l’empereur,
elle lui a adressé un télégramme l’assurant
de sa reconnaissance pour ie Grand Electeur,
qui avait su leur créer une nouvelle patrie.
L’empereur a remercié par dépêché la
« colonie française de la nouvelle preuve
d’attachement qu’elle venait de lui donner ».
On sait que, sous le nom de « colonie
française », on comprend tons les descen-
dants des réfugiés qui s’établirent en Alle-
magne après la révocation de l’édit dt
Nantes.
Les Employés des Postes
de la Pologne Allemands,
La Commission dn budget du Reichstag t
refusé cette année, tout comme tes deux an-
nées précédentes, d’accorder aux employés
des postes occupés dans les provinces polo-
naises, les allocations ordinaires prévues et
demandées par le gouvernement.
Les partis qui se sont opposés à ces cré-
dits, c’est-à-dire tes socialistes, le centra
catholique et les Polonais ont déclaré ne pas
vouloir admettre que sous prétexte d’alloca-
tions supplémentaires on accorde des gratifi-
cations a des fonctionnaires appelés à faire
de la politique de germanisation.
Les nationaux-libéraux et les conserva-
teurs viennent- maintenant de déposer à
l’assemblée plénière du Reichstag une mo-
tion demandant de rétablir les crédits deman-
dés par le gouvernement et refusés par la
Commission.
Les fonctionnaires employés dans les pro-
vinces de langue danoise ayant demandé
d’antre part qu'on les fasse jouir de la même
faveur, il est à prévoir que les débats qui se
sont produits les années précédentes au
Reichstag au sujet de la politique de germa-
nisation contre les Polonais et les Danois si
répéteront encore cette année.
ESPAGNE
Attentat â Barcelone
Au moment où ii sortait d’une réunion te-
nue à Barcelone et dans laquelle il avait dé-
tendu la politique de M. Maura, M. Ossorio
— le même qui fut gouverneur de Barcelone
au moment des événements sanglants de
1909 — fat assailli par une bande de socialis-
tes qui tirèrent sur son automobile une dou-
zaine de coups de revolver, heureusement
sans atteindre personae.
M. Ossorio se rendit au Palais du Conseil
général. Peu après une autre automobile,
qui passait dans les environs, fat prise pour
celte de l’ancien gouverneur, et une grêle da
balles s'abattit sur la voiture. Un agent de
publicité qui se trouvait dans la voiture eut
la poitrine traversée par une balle. Dix-neuf
arrestations ont éta opérées.
Plusieurs des individus arrêtés étaient por-
teurs de revolvers ; quelques-unes de ces ar-
mes étaient fraîchement déchargées.
D’après les derniers renseignements,
l’agent de publicité blessé an cours des in-
cidents de l’après-midi, que l’on avait d’abord
signalé comme étant tue, a repris connait:
sance, mais son état reste très grave.
HAITI
Une Manileslàtion
Une manifestation intellectuelle des plus
carieuses a eu lieu à la fin du mois de dé-
cembre, donc à peine quelques jours avant
que la révolution eut éclaté. L’avocat D. Va-
val, l’auteur do la Littérature haïtienne, a fait
une conférence sur le R Préjugé des races »,
de M. Jean Finot.
Les notabilités de Haïti rénnies ont écouté
avec enthousiasme l’éminent conférencier à
qui on a fait une ovation touchante.
La thèse sur l’égalité des races et l’avenir
le plus brillant réservé à tous ceux qui, sans
distinction de couleur, sauront se montrer
dignes et énergiques, a vivement ému la po-
pulation haïtienne.
Les assistants réunis, parmi lesquels se
trouvaient une quantité de dames, ont dé-
cidé d’envoyer à M. Jean Finot, à la suite de
cette conférence, une adresse collective si-
gnée par les personnalités importantes da
pays. /
On y relève, à côté de la signature de M.
F. Caïus-Lhérisson, le célèbre sénateur de la
République, celtes de nombreux députés,
juges, avocats, ingénieurs, médecins, pro-
fesseurs et fonctionnaires.
PERSE
Les Elections aù Parlement
Les élections pour le Medjliss ont eut lien
dimanche à Téhéran. 16,000 électeurs onl
voté. Le résultat n’est pas encore connu. Ce-
pendant, on prévoit que Mouchir ed Daou-
leh, ministre de Perre à Saint-Pétersbourg,
et son frère, seront parmi les douze députe*
delà capitale. Ces deux personnages ont
plusieurs fois été ministres, et sont des hom-
mes riches et de grands propriétaires ter
riens.
Administrateur - Délégué - Gérant
o. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne TAdministraJioa
à M. O. RANDOLET
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Le Petit Havre
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( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonças Judiciaires et légales
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,) ^ so O Fr 1 ® Fr.
l’Oise et la Somme
Autres Départements . ! G Fr. 4 t 59 »» »
Union Postale 1*0 » SO Fr. 4L» • 1
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France 3
IliMUEE HUE
Paru, trois heures matin
"DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
/ LONDRES,-9 Février, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE '
Comptant.. cal:ne *«-/- -/-■ ~t
A mois..... 1 * 63 10/- -/-
ETAIN
'comptant..) 4 183-/- -/- 45/*
3 mois irrégul. * 184 -/- -/- 60/-
FER
Comptant.. jsoutenu 4 51/ 1 % 2 * 4
'9 mois..,.) * 82/3 2 d -/-
Prix comparés avec ceux de ia deuxième Bourse
du 6 février 1914.
La statistique américaine fait ressortir une dimi-
nution de 1,850 tonnes dans les stocks.
NEW-YORK, 9 FÉVRIER
r Coton» t mars, baisse 11 points ; mai,
baisse 7 points^: jiiiltet, baisse 7 points;
octobre, baisse 2 points. — Sontenu.
/ * Cotes » inchangé à baisse 2 points.
I NEW-YORK, 9 FÉVRIER
i~%. 1! 10BI (. tlIQiUt
Cuivre Standard disp. 14 75 14 75
_ mars..... v. 14 75 14 75
AmalgiMMat.. — »/» 76 »/»
Ver.” «- 15-7
CHICAGO, 9 FÉVRIER
G. OÙ JOUR C. PRBCBD
IjBlê sur Mal 93 3/8 93 1/4
; 1 Juillet,.., 88 S 4 88 7/8
®8'is sur Mai 65 3 8 66 t/8
- Juillet.... 64 7/8 68 3/8
ÎSaindoux sar. Mai ii — ii 05
— Juillet.... il 20 ii 25
t ' ■— =
NIORT D’US ANCIEN DÉPUTÉ
LAON. — M. Ernest Bôrard, ancien dépoté
du Rhône, a succombé hier matin à l’âge de I
B5 ans. - , . „ |
Le défont était le père de M. Alexandre
Bérard, sénateur de l’Ain.
L’ASSASSINAT DE NI. CAD10U
LANDERNEAU. — Mme Pierre est arrivée
hier matin à Landerneau ; elle va se rendre
à Brest pour demander à voir son fils.
Des recherches effectuées dans le bois
d’A voisinant, lien dn crime, pour retrouver
le portefeoille et la montre de M. Gadiou
n’ont donné aucun résultat.
La police suit une nouvelle piste.
Un individu, quelques jours après le cri-
me, est allé payer une facture de six cents
francs à un négociant ; ce dernier l’aurait
accusé du crime et le débiteur en aurait
montré une vive émotion. Cet individu ha-
bite près de l’osine. On le savait gêné.
Le juge d’instruction a entendu "hier M.
Legrand, fondateur de l’usine de la Grande
Palud ; M, Bignard, contre-maître et M. Sal-
liou, ancien comptable, qui lui ont fourni
divers renseignements sur la fondation de
la Société, sa situation financière et les rela-
tions existant entre M. Gadiou et l’ingénieur
Pierre.
D’après un contrat, en cas de départ de
l’usine, l’ingénieur Pierre s’intefdîsatt d’exer-
cer sa profession de chimiste dans l’indus-
trie du blanchiment du coton, pendant
.quinze ans, en France et à l’étranger. Cepen-
dant, l’ingénieur s’était engagé dans une in-
dustrie similaire du voisinage.
BREST. — Mme Pierre sera autorisée dans
quelques jours à voir sou fils.
L’ESPION BURGARD
NANCY. — Dans l’interrogatoire qn’il a subi
hier matin, Théodore Burgard n’a cessé de
protester de son innocence. Il a prétendu
s’intéresser beaucoup à la photographie et
aux choses militaires, comme ancien soldat,
mais il n’a pas essayé, dit-il, de surprendre
les secrets de la déiense nationale.
Une volumineuse correspondance a été
saisie chez une dame Charles, maîtresse de
l’espion, puis dans un petit logement de la
rue de la Hache où de nombreux documents
et deS photographies ont été saisis.
Le dossier de l’affaire a Été remis à M. Fli-
ze, juge d’instruction au parquet de Nancy,
chargé de laire exécuter les commissions ro-
gatoires du parquet de Toul,
CONDAMNATION D’UN GARDE-CHASSE
NEVERS.— La Cour d’assises de la Nièvre
vient de condamner le garde-chasse Bon-
doux, à un an de prison.
Ceiui-ci au cours d’ane dispute fut frappé
d’un coup de bâton par un collègue,nommé
Michot ; Bondoux riposta par un coup de
de fusil et tua Michot.
La victime laisse une veuve et trois en-
fants.
LA DISPARITION DE M. BOULET
AMIENS. — Les recherches effectuées dans
les jardins des familles Boulet et Lerroy
pour essayer de retrouver le cadavre de M.
Boulet, n’ont donné aucun résultat.
Aujourd’hui, des fouilles seront entreprises
dans le cimetière. On émet, en eflet, i’avis
que le cadavre du vieillard est peut-être ca-
ché dans une tombe ouverte en 1911 et dans
laquelle une personne a été enterrée quel-
ques jours plus tôt.
L’ASSASSINAT DE VESQUL
f VESOUL. — On vient d’arrêter les nommés
Duiay, Hergel et Varennes, inculpés d’avoir
dévalisé M, Basson, cultivateur et de l’avoir
ensuite jeté dans le Durjeon, à Vesoul.
ÉLECTION AU CONSEIL GÉNÉRAL
TOULOUSE (Montastruc). — M. Bellet, avo-
cat, républicain, 1,049 voix, élu.
M. Amat, radical socialiste, 879 voix.
LES BANDITS DE PÉGOMAS
NICE.— Chiapale, le bandit de Pégomas qui
a été condamné aux travaux forcés à perpé-
tuité, a signé hier son pourvoi eu cassation.
EN ALSACE-LORRAINE
BERLIN. — M. Frenken, directeur au minis-
tère de la justice de Prusse, est nommé sous-
secrétaire de ministère pour l’AIsace-Lor-
raine, chargé du département de la justice,
eu remplacement de M. Bietri.
M. Von Trant, directeur ministériel à l’Of-
fice de l’intérieur d’Alsace-Lorraine, est mis
à la retraite et remplacé par M. Cronan, con-
seiller ministériel et plénipotentiaire d’Al-
sace-Lorraine au Conseil fédéral.
LE RETOUR DE L'AVIATEUR VÉDRINES
LE CAIRE. — Védrineî s’est embarqué pour
la France.
Le Comité international a offert un ban-
quet à MM. Bonnier et Pourpe.
LIS AFFAIEES FORIIIT
Là Répense de la Triple-Alliance
LONDRES. — La réponse de la Triple-Al-
liance à ia dernière note britannique ex-
prime le désir que ia Grèce commence à éva-
cuer tes territoires albanais le 1er mars pour
finir le 31 mars.
Les puissances de la Triple-Alliance se dé-
clarent prêtes à étudier tes légères modifica-
tions de la frontière albanaise proposées par
M.Venize!os.
Elles acceptent en termes généraux tes
propositions britanniques relativement à la
notification à faire à la Turquie.
VOYAGE PRINCIER
HAMBOURG. — Le prince Henri de Prusse,
la princesse et leur suite prendront part à
la première traversée du vapeur Kup Tra-
falgar qui partira d’ici le 10 mars pour Bue-
nos-Ayres et retour.
CHUTE MORTELLE D’UN AVIATEUR
SAN DIEGO (Californie). — Un lieutenant
aviateur est tombé d’une hauteur de cinq
cents pieds dans la baie et s’est tué.
Les spectateurs prétendent que le moteur
a fait explosion et que l’aviateur a été projeté
hors de sou appareil,
A L^LYSÉË:
Le président dé ia République a visité hier
matin, au Grand-Palais, le Salon d’hiver et
l’exposition de l’Ecole française.
M. Raymond Poincaré, qui était accompa-
gné du générai Beaudemoulin et du lieute-
nant-colonel Aldebert, a été reçu au Grand-
Palais par MM. Jacquier, sous-secrétaire
d’Etat aux beaux-arts ; Delanney, préfet de
la Seine ; 1e général Michel, gouverneur mi-
litaire de Paris ; César Caire, président de la
Commission des beaux-arts au Conseil géné-
ral ; Falcou, directeur des beaux-arts à l’Hô-
tel de Ville ; Serendat «lé Belzius, président,
et Lapierre-Renouard, Gaston Brun, Eugène
Chicot et Georges Lembert, membres du Co-
mité d’organisation du Salon d'hiver.
Après avoir visité cette exposition, le pré-
sident de la République s’est rendu au Salon
de l’Ecole française, installée en une autre
partie du Grand-Palais. M. Raymond Poin-
caré a été guidé à travers les salles par MM.
Paul de Plument, président; Léopold Delbe-
ke et Eugène Billard, vice-président de la
Société de l’Ecole française.
Le président de la République a quitté 1e
Grand-Paiais pour rentrer directement à
l’Elysée.
Indépendamment des bals dn 14 et du 21
février, dont tes listes sont closes, le prési-
dent de la République et Mme Poincaré offri-
ront le 2 mars prochain une soirée qui sera
réservée aux membres de la magistrature et
du barreau.
La Liquldaiion las Retraites ornières
M. Métin, ministre dn travail et de la pré-
voyance sociale, a reçu hier matin les pré-
fets de l’Ariège, de la Creuse, des Deux-Sè-
vres, du Gers, des Basses-Pyrénées, des Hau-
tes-Pyrénées, des Pyrénées-Orientales, du
Tarn, du Tarn-et-Garonae.
Il s’est entretenu avec eux des moyens
propres à hâter la liquidation des retraites
ouvrières et paysannes, dont tes dossiers
doivent, depuis octobre dernier être prépa-
rés dans les préfectures, ainsi qus des
moyens propres à rendre plus régulier
et plus rapide l'envoi des cartes par les mai-
ries.
Le contrôle sur place a donné de bons ré-
sultats dans les departements comme l’Ariè-
ge, le Doubs et le Morbihan, dont tes préfets
l’ont tenté, sans d’ailleurs dépasser la limite
des crédits qui leur ont été assignés. Le mi-
. nistre a donné des instructions aux préfets
en vue de préconiser cette méthote.
BULLETINMILITAIRE
Changements de Garnison
Aux renseignements que nous avons pu-
bliés ces jours derniers sur les mouvements
do troupes' qui auront lieu au 1er avril 1914,
il y a lieu d’ajouter :
Etats-majors. — 10e région : 16° brigade de
dragons, de D'inan à Rennes ; 14e région : 6e
brigade de cavalerie légère, de Valence à Ta-
rascon.
Artillerie coloniale. — 18« région : 3e ré-
giment, 4 batteries montées, de la Rochelle a
Vincennes (création).
ON TROUVE
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à la LIBRAIRIE IHTEHMT10MLE
lOS, rue St-Lazare, SLO®
(Immeuble de r HOTEL Tiff MINUS)
Pour les Ouvrières
à Domicile
Nous avons dit qu’une grande réunion
s’était tenue vendredi soir à Paris, sous la
présidence de Mme Jules Siegfried, au
cours de laquelle des orateurs de toutes les
nuances de l’opinion politique et professant
les différentes conceptions philosophiques
ou religieuses, avaient exposé dans toute
son ampleur le grave problème social de
l’amélioration du sort des ouvrières à do-
micile.
Problème social, disons-nous, problème
économique et problème moral aussi. — ,
C’est pourquoi Mme Siôgfried avait pu
prendre l’initiative de cette réunion en sa
double qualité de présidente du Conseil
National des Femmes Françaises, etffc pré-
sidente de la Ligue Française d’Education
Morale, et c’est pourquoi également des
législateurs avaient répondu à son "â^pel,
comme aussi des moralistes et des hygié-
nistes.
C’est que la condition déplorable des fem-
mes qui travaillent à domicile, et plus par-
ticulièrement des ouvrières de l’aiguille,
est de celles qu’il est urgent d’améliorer
dans le plus bref délai possible, — et, sans
doute, les organisateurs et les orateurs de
la réunion à laquelle nous faisons allusion
ont-ils été inspirés par les considérations
les plus sages et les plus pratiques à la
fois en demandant avec insistance au Sénat
de voter intégralement, malgré ses. imper-
fections, le texte de loi déjà adopté par la
Chambre des députés.
On sait — nous l’avons du reste analysé
ici-même — que ce projet conclut, en fait,
à l’établissement- d’un minimum de salaire
pour les ouvrières à domicile.
On eût pu, à la vérité, craindre que cette
fixation d’un salaire « humain » rencontrât
des résistances parmi ceux qui défendent la
théorie de la liberté pure et simple des con-
ventions. Mais il semble, au contraire, que
l’unanimité se soit faite sur cette conclu-
sion qu’un minimum d’existence doit être
assuré» à ces couturières, brodeuses, che-
misières, etc., qui peinent de longues jour-
nées sur une besogne ingrate, qui y usent
leur santé et leurs yeux, et qui, parfois, —
souvent même — assument des charges de
famille redoutables et des responsabilités
méritoires.
Sans nous arrêter à ce qui se passe hors
de nos frontières, — car cette situation ne
nous est pas particulière, et la solution des
graves problèmes qu’elle soulève fait l’objet
des préoccupations des moralistes et des so-
ciologues de tous les pays, — sans, disons-
nous, étendre à l’étranger notre champ
d’observation, nous pouvons, d’après les
enquêtes de l’Office du Travail, évaluer à
1,500,000 le nombre de ces malheureuses
et intéressantes ouvrières.
Et sur ce chiffre énorme, il en est des
centaines de milliers qui gagnent moins de
400 francs par an; les enquêteurs de l’Office
du Travail en ont rencontré de nombreuses
qui reçoivent à peine cinq centimes — un
sou t — par heure. C’est-à-dire qu’il leur
faudrait travailler vingt heures par jour
pour arriver à un gain quotidien de un
franc !
Avec des ressources d’une modicité, aus-
si effrayante, il en est qui, privées de tout
appui, de tout aide pécuniaire, doivent se
loger, se nourrir, se vêtir, et loger, nourrir
et vêtir un ou plusieurs enfants ! Com-
ment peuvent-elles, dans ces conditions,
arriver à « joindre les deux bouts ?» Il
leur faut nécessairement s’imposer une
existence de privations, qui, trop souvent,
et presque fatalement, aboutit pour elles à
la tuberculose et à la fin prématurée, fai-
sant dès orphelins pour la plupart atteints
eux aussi du mal terrible.
Il n’est évidemment pas possible que tou-
tes ces créatures humaines soient indéfini-
ment condamnées à cette lamentable condi-
tion — et ii faut dire, à l’honneur de notre
époque, que le problème, ainsi posé, n’a
pas cessé d’être étudié dans tous les pays.
Des solutions ont été proposées, qui rele-
vaient de l’initiative privée. Et ce nous est
un devoir de signaler à ce propos la très
utile activité des Ligues Sociales d’aché-
teurs. Mais l’établissement légal d’un mi-
nimum de salaire — déjà réalisé eu Alle-
magne, en Autriche et dans la Grande-Bre-
tagne — est apparu à beaucoup comme le
but le plus important et le plus immédiat à
atteindre.
La Chambre — nous l’avons déjà signalé
— n’a pas hésité à entrer dans cette voie,
et.elle a voté le projet de loi qui lui était
soumis dans ce sens.
La parole est aujourd’hui au Sénat. Nous
avons dit plus-haut quels pressants appels,
lui étaient adressés, en faveur de cette me-
sure, qui a obtenu l’approbation unanime
des membres — patrons et salariés — du
Conseil supérieur du Travail.
Il convient de souhaiter que la Haute-As-
semblée les entende, et donne au plus tôt sa
ratification au projet déjà adopté par la
Chambre.
P. POLET.
LE PARLEMENT
Impressions deSêanee\
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 9 février. I
Cette journée du 9 février 1914 a été mar-1
[juée par des événements parlementaires que J
l’on désespérait de voir jamais s’accomplir : I
ia fia des interpellations sur J’indigênat et I
['ouverture de la discussion budgétaire. |
Il est vrai que si les interpellations aigé-1
tiennes sont terminées, la Chambre a encore I
4 se prononcer sur deux projets qu’elle y |
avait joints, l’un tendant à proroger les pou-1
voirs disciplinaires des administrateurs des 1
communes mixtes, l’autre portant suppres-1
sion de l'internement administratif en Algé-
rie ainsi que des pouvoirs disciplinaires des I
administrateurs. I
Donc, l’après-midi, on s’est attelé au bud-1
get. Jamais, depuis tes désastres de l’année I
terrible, on n’avait vu pareil retard. Quatre [
budgets seulement, ont été abordés en jan-1
vier, celui de 1878, après la crise du seize
mai, celui de 1888, pendant la crise boulan- I
giste, celui de 1893, en pleine crise du Pa-
nama, celui de 1899, pendant la crise de Fat-1
faire Dreyfus, mais un budget commencé en I
février, c’est un fait sans précédent, un re- I
cord ? - ■ ,|
Comprenant enfin la grave responsabilité j
que ce retard Tait peser sur elle, la Chambre J
a pris des résolutions héroïques.
D’abord, elle a renvoyé après 1 examen ]
des dépenses la traditionnelle discussion I
générale, qui aurait forcément recommencé I
sur les recettes, pais, avec une ardeur fébri-
le, elle s’est mise à expédier les budgets par-
ticuliers.
En quelques heures on a vu défiler comme
sur l’écran d’un cinématographe, les budgets
de la marine marchande, des travaux pu-
blics, de l’Ecole centrale, des finances...
Sur les travaux publics, il convient de si-
gnaler tes légitimes revendications de MM.
Chanot, Jules Siegfried, Bouisson, Joseph
Thierry, en faveur de l’amélioration de nos
grands ports de commerce et les promesses
faites à ce sujet, par le ministre. Ce fat, de
beaucoup, la partie la plus intéressante de la
discussion. Celle-ci fût menée, d’ailleurs, a
une allure tellement vertigineuse que, sur
les cinq budgets dont les rapports étaient
distribués, quatre, la Chambre on avait avalé
quatre et que la commission, craignant de
ne pouvoir suivre ce train d’enfer, lui de-
manda timidement de ne pas aller si vite, ça
par exemple, c’est un comble l
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 9 Février
(Séance du matin)"
La séance est ouverte à 9 b. 13, sous la prési- I
dence de M. RADIER, vice-président. I
La Chambre reprend la discussion du projet I
concernant l’indigénat algérien. I
M. LUTAUD continue son discours. Il donne de |
longs détails sur l’enseignemeni des indigènes. I
ai. ALBIN ROZËT aUaque les moniteurs aigé- I
riens, qui sont des instituteurs d’une infériorité I
ridicule. ' ... |
M LUTAUD justifie ensuite le régime do lmdi- l
génat. . . I
L’ordre du jour de confiance est voté a mains |
16YÔ6S I
La séance est levée à midi 23.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte à 2 h. 30, sous la prési- |
dence dé M. PAUL DESCHANEL, président.
Les victimes des intempéries I
La Chambre adopte un projet de loi perlant ou- |
verlure d'un crédit extraordinaire de 2,500.000 fr. I
pour venir en aide aux agriculteurs'Victimes des I
intempéries.
La contrainte par corps
M. GEORGES BERRY dépose un projet de réso- I
Indou invitant le gouvernement à user de mé- I
nagements en matière de contrainte par corps |
jusqu’à ce que les travaux parlementaires en I
cours depuis quatre ans aient abouti à une so-1
iutïon.
L’interpellation sur la défense
des côtes
L’interpellation de M. Daniôiou sur la défense
des côtes et la défense fixe de Rochefort est ins-
crite à ia suite des autres interpellations.
Le budget de l’exercice 1914
La Chambre aborde la discussion du budget de
l’exercice 1914.
M CLÉMEN TEL, rapporteur général : Il faut se
hâter si on veut voter le budget.
Je vous demande d’ajourner ia discussion géné-
rale et de discuter, tout de suite les chapitres des
budgets des dépenses. Le rapport général sera
déposé lundi.
ai. JVLES ROCHE : On nous demande une
chose très grave. Les dépenses avant les recet-
tes 1 Soit. La discussion immédiate des dépenses
avant le rapport général, soit encore, bien que ce
soit étrange. Mais, n’espérez pas connaître, par
le vote des budgets successifs, le total exact des
dépenses.
Je vous prie d’examiner au moins quel est cet
ensemble des dépenses. Jetons un coup d’oeil
général sur l’ensemble,- sur le total.
Si la Chambre veut entrer dans l’inconnu, c’est
son droit : de cette manière vous ne saurez pas
ce que vous votez.
LE PRÉSIDENT : Je consulte ta Chambra sur la
question de savoir si, ajournant la discussion gé-
nérale, elle veut commencer tout de suite les cha-
pitres, comme le demande la commission.
Par 440 voix contre 67, ia proposition de la com-
mission du gouvernement est adoptée.
L’article 1er de la loi do finances est réservé.
La Chambre aborde l’examen du budget de la
marine marchande.
LE PRÉSIDENT : Nous sommes en séance pu-
blique de commission générale.
M. CLÉMENTEL : JB prie mes collègues de ne
pas ouvrir ia discussion générale sur la marine
marchande. La commission ni le gouvernement
no répondraient. Nos collègues parleront sur les
chapitres.
Les différents orateurs inscrits dans la discus-
sion générale renoncent à la parole.
On entame aussitôt les chapitres.
M. ALFRED DUMONT regrette qu’on ait réduit de
18,000 fiancs le chapitre des encouragements aux
pêches maritimes.
On rendra ainsi plus difficile l’enlèvement des
épaves nuisibles aux pécheurs.
M. ERNEST FLANDIN se plaint de l’insuffisance
du crédit réservé â la destruction des marsouins.
M. DE KERGUEZEC exprime l’avis que le meil-
leur encouragement à la pêche serait ae dôfexdre
les pécheurs contre certains exploiteurs qui leur
imposent des contrats honteux. Les administra-
teurs de la -marine devraient combattre ces erre-
ments en provoquant la formation et en favori-
sant le développement de coopératives de vente.
Il faudrait aussi ne pas pourchasser les pé-
cheurs constamment et ne pas leur interdire la
pêche sous prétexte que, quand ils ne sont pas à
fa mer et cultivent leur com.de terre, ils font pro-
fession d’agriculteurs.
L’orateur demande, d’autre part, que ia modifi-
cation à ia loi du 19 avril 1907 vienne enfin en
..discussion.
La marine française se meurt de la manière
abusive dont cette loi d’hygiène, bonne en prin-
cipe, est Interprétée.
M. BOUISSON dit qu’on peut amender celle loi,
mais qu’elle doit fonctionner.
M. ARMEZ appuie les observations de M. de
Kergnézec. I ' £
si, LE SOUS-SECRÉTAIRE D’ÉTAT répond qu il
appartient a la Chambre d’inscrire le projet en
question à l’ordre du jour.
Quant aux administrateurs, tes circulaires qu on
leur envoie sont empreintes de l'esprit d’huma-
nité que demande M. de Kerguézec.
Pour ia réduction du crédit, regrettée par M. A.
A. Dumont, elle a été imposée au gouvernement,-
qui ne demande qu’a voir ie crédit relevé.
M. CLÉMENTEL, rapporteur général^ constate
que ce relèvement n’avait pas été réciamé jus-
qu’ici par le ministère de la marine.
SI . LE ROUZIC demande quand l’on se décidera
a pourchasser efficacement les marsouins et les
bélugas. ,,,
M. DE MONZIE rappelle les déclarations qu il
avait faites, l’an dernier, comme sous-secrétaire
d’Etat de la marine marchande, en réponse aux
observations visant la chasse aux marsouins et
aux bélugas. ,
Les vedettes promises pour cette chose ne sont
pas encore en service parce que les modèles of-
ferts se sont montrés mauvais.
Quant a la loi de 1907, c’est un impériedk devoir
de la modifier si l’on veut sauver les petits arma-
teurs au cabotsge.
M. LE RAPPORTEUR GÉNÉRAL déclare que si
de cou veaux crédits sont nécessaires pour l’enleve-
raent de nouvelles épaves, la Commission l’adop-
tera. .. .
M. ALFRED DUMONT, sous cette réserve, re-
tire son amendement.
M. CHÏNOT demande pour quelles causes le
crédit sfferent .au rapatriement a été diminué dans
desf proportions aussi considérables.
M . LE RAPPORTEUR répond que ie crédit a été
réduit à 140,600 fr. parce que la dépense n’a pas
excédé ce chiffro dans les trois dernières années.
M. LE BAIL demande à M. le Sous-Secrétaire
d’Etat d’accélérer l’examen des dossiers indivi-
duels, en vue d’activer le fonctionnement de la
nouvelle loi qui améliore les pensions des vieux
inscrits. . .
si. LE SOUS-SECRÉTAIRE D’ÉTAT répond que
ie travaii sera terminé ie 13 mars.
Les derniers chapitres concernant la marme
marchande sont adoptés.
Oa passe au budget.des travaux publics.
SI AUSTRAL demande s’il est tenu compte, dans
la fixation dos crédits des promesses d’augmenta-
tion du traitement des cantonniers.
M. I.E MINISTRE répond que le gouvernement
se préoccupe de relever leurs traitements.
M. FRANÇOIS DELONCLE demande ca que le
gouvernement compte faire pour améliorer l’ou-
tillage national et, en particulier, les routes na-
tionales. . ...
M. LE MINISTRE répond que ie nuagei com-
porte une augmentation du crédit relatif a l’entre-
tien des routes.
ai LE MINISTRE fait connaître que le gouver-
nement a demandé le relèvement du crédit du
chapitre relatif à l’amélioration et à l’extension des
ports maritimes. .. ...
La Commission a accepté la proposition du gou-
vernement en leur faisant subir une réduction de
200,000 francs. . ■ . . _
Le ministre est d’accord avec la Commission,
mais il ajoute qu’il fera tous ses efforts pour que
les travaux en cours ne soient pas .ralentis et
pour que les travaux de l’avenir n’aient point a
souffrir. . L
M, CIIANOT fait remarquer que nos ports de-
viennent insuffisants -en superficie et fin profon-
deur. . ,
A L’étranger, les ports prennent un développe-
ment double et triple des nôtres.
M. MEUNIER SURCQUÈ signale le parti qu on
pourrait tirer de la loi sur l’autonomie des
^ M. JULES SIEGFRIED appuie les observations
de ses collègues. Il considère comme insuffisan-
te l’augmentation qui est inscrite au budget et
demande que le crédit du prochain budget soit re-
levé considérablement.
M. LE RAPPORTEUR déclsrç, qu© la Commis-
sion du budget considère que des sommes très
importantes doivent être appliquées aux ports ma-
ritimes. , , , ...
Il rappelle que des crédits importants ont été
votés dans ce but au cours des trois donneras
années. , / „ . .J
Pouf la régularité budgétaire, il devra être pro-
cédé graduellement à l’augmentation du crédit.
M. BOUISSON estime quon ne fera oeuvre utile
qu’en empruntant 500 à 600 millions pour l’amé-
mgoment des ports, suivant l’exemple des na-
tions concurrentes. • Ig?
M. J. THIERRY dit qu’effectivement les 4 mil-
lions accordés aux ports ne sont que de la pous-
sière de crédit. Un gros effort est nécessaire. Les
succès économiques du pays rendent cet efifurt né-
eessaire. ■ , •
si. AUGAGNEUR constate que toute cette discus-
sion est la condamnation du système des fonds
de concours actuellement en vigueur.
C’est la limitation de la part annuellement don-
née par l’Etat qui ralentit les travaux, malgré les
fonds de concours considérables actuellement
I prêts et dont on est ainsi obligé de différer l’em-
! pioi.
si. LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS rap-
pelle les gros travaux en voie d’exécution dans le
port de Marseille ou en cours d’études.
Le projet sur l’autonomie des ports sera, d’au-
tre part, bientôt prêt.
Enfin, il ne faut pas oublier que les subven-
tions prévues chaque année au Budget de l’Etat
ae réfèrent a un programme d’ensemble très
Au reste, des procédés peuvent être trouvés
qui permettront une exécution plus rapide de ce
programme.
Le budget de l’Ecole centrale est adopté sans
débat.
On passe au budget des finances dont presque
tous les chapitres sont adoptés après de courts
échanges d’observations. Une demi-douzaine seu-
lement sont réservés.
M. COCHERY, président de la Commission du
budget, fait observer, qu’en dehors de celui sur le
budget du travail les autres rapports ne sont pas
encore distribués. Dans ces conditions, la Com-
mission n’insiste pas pour que la Chambre siège
demain matin. -
La suite de la discussion du budget est renvoyée
a demain après-midi. . ..
M. GEORGES BERRY développe un projet de
résolution invitant le gouvernement a donner des
I ordres pour que la contrainte par corps soit ap-
pliquée avec ménagement jusqu’à la discussion
| au projet préparé par la Commission de réforme
judiciaire.
I M. BIENVENU-MARTIN, garde de sceaux, pro-
| met de donner des instructions en ce sens.
| La séance est levée à 7 h. 20.
ÉTRAN CST5IS.
BELGIQUE
Saveurs en Coopérative
I II y a pas mal de coopératives en Belgi-
| que, mais il n’y en a aucune qui soit d’aussi
| amusante origine que la coopérative des
| joyeux buveurs de Lessines.
| Gomme, dans cette petite ville, tes caba-
| rets sont abondants, les brasseurs y sont
nombreux et font fortune très régulière-
ment. Ce fait a frappé naguère de gais com-
I pagnons.
I _ Après tout, proposa l’nn d’eux, nous
I sommes bien sots de nous user le tempéra-
| ment à procurer des rentes aux brasseurs.
I Si nous fabriquions notre bière nous-mê*
I mes ? »
I On rit beaucoup et puis on ajouta :
« Pourquoi pas ? »
Aussitôt fait que dit. Uu mois plus tard, on
I créait la coopérative des « francs-buveurs
lessinois ». Trois mois après, la brasseria
était debout, et ou l'inaugura solennelle-
ment.
Elle a fait de brillantes affaires et, dès te
premier exercice, un dividende de 7 1/2 0/fi
a été distribué aux actionnaires.
ANGLETERRE
Les Professeurs de Français à Londres
Dimanche a eu lieu à Mansion-IIouse, sont
la présidence du lord-maire de Londres, H
distribution des prix du 29° grand concours
annuel de littérature et d’art français, orga-
nisé par la Société nationale des professeurs
de français en Angleterre. Mi Paul Cambon
a fait ressortir le développement sans cesse
croissant de l’oeuvre entreprise : 5,000 can-
didats se sont présentés cette année à es
concours et le momentapproche où le no m-
bre des examinateurs sera insuffisant.
D’aiiîeurs, a-t-il ajouté, un fait analogue se
produit en,France pour la langue anglaise. Le
rapprochement des deux pays ne peut qu’en de-
venir plus étrïîît. Les relations franco-anglaises
sont mieux que bonnes, eHes deviennent affec-
tueuses ; tous les amis de la paix ne peuvent que
s’en réjouir.
Après M. Cambon, le lord-maire a insisté
à son tonr sur la nécessité qu’il y avait pour
les Anglais de saisir tous le3 occasions pour
apprendre ie français. Le soir, un banquet
organisé par les membres de la Société det
professeurs a eu lieu sous la présidence df
M. Paul Gain boa.
ALLEMAGNE
La « Colonie Française »
adresse sou hommage au Kaiser ,
La « colonie française » a célébré, à Ber
lin, l’anniversaire de la naissance du Grant
Electeur.
Après avoir porté un toast à l’empereur,
elle lui a adressé un télégramme l’assurant
de sa reconnaissance pour ie Grand Electeur,
qui avait su leur créer une nouvelle patrie.
L’empereur a remercié par dépêché la
« colonie française de la nouvelle preuve
d’attachement qu’elle venait de lui donner ».
On sait que, sous le nom de « colonie
française », on comprend tons les descen-
dants des réfugiés qui s’établirent en Alle-
magne après la révocation de l’édit dt
Nantes.
Les Employés des Postes
de la Pologne Allemands,
La Commission dn budget du Reichstag t
refusé cette année, tout comme tes deux an-
nées précédentes, d’accorder aux employés
des postes occupés dans les provinces polo-
naises, les allocations ordinaires prévues et
demandées par le gouvernement.
Les partis qui se sont opposés à ces cré-
dits, c’est-à-dire tes socialistes, le centra
catholique et les Polonais ont déclaré ne pas
vouloir admettre que sous prétexte d’alloca-
tions supplémentaires on accorde des gratifi-
cations a des fonctionnaires appelés à faire
de la politique de germanisation.
Les nationaux-libéraux et les conserva-
teurs viennent- maintenant de déposer à
l’assemblée plénière du Reichstag une mo-
tion demandant de rétablir les crédits deman-
dés par le gouvernement et refusés par la
Commission.
Les fonctionnaires employés dans les pro-
vinces de langue danoise ayant demandé
d’antre part qu'on les fasse jouir de la même
faveur, il est à prévoir que les débats qui se
sont produits les années précédentes au
Reichstag au sujet de la politique de germa-
nisation contre les Polonais et les Danois si
répéteront encore cette année.
ESPAGNE
Attentat â Barcelone
Au moment où ii sortait d’une réunion te-
nue à Barcelone et dans laquelle il avait dé-
tendu la politique de M. Maura, M. Ossorio
— le même qui fut gouverneur de Barcelone
au moment des événements sanglants de
1909 — fat assailli par une bande de socialis-
tes qui tirèrent sur son automobile une dou-
zaine de coups de revolver, heureusement
sans atteindre personae.
M. Ossorio se rendit au Palais du Conseil
général. Peu après une autre automobile,
qui passait dans les environs, fat prise pour
celte de l’ancien gouverneur, et une grêle da
balles s'abattit sur la voiture. Un agent de
publicité qui se trouvait dans la voiture eut
la poitrine traversée par une balle. Dix-neuf
arrestations ont éta opérées.
Plusieurs des individus arrêtés étaient por-
teurs de revolvers ; quelques-unes de ces ar-
mes étaient fraîchement déchargées.
D’après les derniers renseignements,
l’agent de publicité blessé an cours des in-
cidents de l’après-midi, que l’on avait d’abord
signalé comme étant tue, a repris connait:
sance, mais son état reste très grave.
HAITI
Une Manileslàtion
Une manifestation intellectuelle des plus
carieuses a eu lieu à la fin du mois de dé-
cembre, donc à peine quelques jours avant
que la révolution eut éclaté. L’avocat D. Va-
val, l’auteur do la Littérature haïtienne, a fait
une conférence sur le R Préjugé des races »,
de M. Jean Finot.
Les notabilités de Haïti rénnies ont écouté
avec enthousiasme l’éminent conférencier à
qui on a fait une ovation touchante.
La thèse sur l’égalité des races et l’avenir
le plus brillant réservé à tous ceux qui, sans
distinction de couleur, sauront se montrer
dignes et énergiques, a vivement ému la po-
pulation haïtienne.
Les assistants réunis, parmi lesquels se
trouvaient une quantité de dames, ont dé-
cidé d’envoyer à M. Jean Finot, à la suite de
cette conférence, une adresse collective si-
gnée par les personnalités importantes da
pays. /
On y relève, à côté de la signature de M.
F. Caïus-Lhérisson, le célèbre sénateur de la
République, celtes de nombreux députés,
juges, avocats, ingénieurs, médecins, pro-
fesseurs et fonctionnaires.
PERSE
Les Elections aù Parlement
Les élections pour le Medjliss ont eut lien
dimanche à Téhéran. 16,000 électeurs onl
voté. Le résultat n’est pas encore connu. Ce-
pendant, on prévoit que Mouchir ed Daou-
leh, ministre de Perre à Saint-Pétersbourg,
et son frère, seront parmi les douze députe*
delà capitale. Ces deux personnages ont
plusieurs fois été ministres, et sont des hom-
mes riches et de grands propriétaires ter
riens.
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