Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-02-02
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 février 1914 02 février 1914
Description : 1914/02/02 (A34,N11868). 1914/02/02 (A34,N11868).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172033k
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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DlSNIttl ÜEIIIE
Paris, trois heures matin
M. POINCARÉ AU BANQUET
DES JOURNALISTES RÉPUBLICAINS
M. Poincaré a présidé, hier soir le banquet
annuel de l’Association des journalistes ré-
publicains. . , . „ „ ,
Le chef de l’-Etat avait à sa droite M. Paul
Strauss et à sa gauche, M. Antonin Dubost,
président du Sénat.
A la table d’honnenr avait pris place MM.
Paul Dc chanel, Donmergue, René Renoult,
Deianney, préiet de ia Seine, Hennion, pré-
fet de police, Chassaigne-Goyon, président
dn Conseil municipal, Stephen Pichon et
Klotz.
Le président de la République a prononcé
un discours dans lequel ii a fait i éloge du
journalisme. ♦
M. Poinc. ré a évoqué ia période de sa car-
rière où il faisait d'une manière active partie
de la presse. Le président a montré le rôle
commun de J’orateur et dn journaliste.
Tous deux, dit-il, luttent pour sauvegar-
der un droit on pour faire triompher une
idée.
M. Poincaré a évoqué le souvenir de Ar-
thur Ranc.LOekroy et Ciaretie qui ont donné,
dit-il, l’exemple de la vaillance, de la cour-
toisie, de la bonne grâce dans la confrater-
nité. „ , „
C’est de toutes ces vertus professionnelles,
a dit l’orateur, que votre Association a la
garde ; ce sont elles que vous célébrez tout
naturellement dans vos banquets périodi-
ques. C’est en leur honneur que je veux le-
ver-mon verre.
M. Poincaré a bu à l’Association des Jour-
nalistes Républicains et à ia solidarité de la
presse française.
M. Paul Strauss a remercié M. Poincaré
d’avoir répondu à l'invitation de l’Associa-
tion, ainsi que tous les membres du gouver-
nement présents ; il a porté nn toast an
président, à la République et à la Patrie.
INCIDENT DÉMENTI
BRÏEY. — Il est inexact qu un incident se
«oit produit à Fredoul, à la frontière, le 27
janvier dernier. Quelques jeunes Lorrains
du pays annexé sont bien venas en France,
mais ils ne se sont livrés à aucune manifes-
tation.
CHEZ LES MINEURS
‘ . -— A 4 ’iaoti o U‘UHtJ 1118.0116812111011 tj u-l-
'parcourut Tes rues de la ville, un meeting de
jmineurs a en lieu.
L’assemblée a voté nn ordre dn jour dé-
clarant accepter comme pis aller le projet
voté par la Chambre et en discussion au
Sénat, sans admettre pour cela aucune mo-
dification.
RÉUNION DE FONCTIONNAIRES
ARRAS. — Dans une réunion tenue hier
Far la Fédération nationale des P. T. T. et
Union générale des Contributions indirec-
tes, un ordre du jour a été voté donnant
mandat à leur Conseil d’administration de
mener une campagne énergique en vue du
relèvement des traitements et de l’augmen-
tation des effectifs.
AGRESSION CONTRE UN BANQUIER
Un banquier nommé Lartigue, demeurant
rue d i Quatre-Septembre, et qui ferait partie
du Conseil d'administration d’un grand éta-
blissement métallurgique, a été attaqué hier
après-midi avenue de la Grande-Armée par
nn individu qui a tiré sur lui plusieurs coups
de revolver.
Lartigue, grièvement blessé, a été trans-
porté à l’hôpital.
L’agresseur, arrêté et conduit an commis-
sariat de police, a déclaré qu’il avait avec
Lartigue des démêlés d’intérêts.
BIJOUTERIE CAMBRIOLÉE
LILLE. — Des cambrioleurs ont dévalisé la
nuit dernière une bijouterie du centre de la
ville.
Le montant du vol atteindrait 114,000 fr.
C’est la troisième fois .que cette bijouterie
est cambriolée.
L’AFFAIRE POUTILOFF
SAINT-PÉTERSBOURG. — L’Agence Télégra-
phique de Saint-Petersbourg apprend que
la Compagnie des usines Pontiloff n’a pas
émis de nouvelles actions et n’a pas solli-
cité du gouvernement l’autorisation d’une
émission.
De plus, le choix d’un groupe financier
pour l’augmentation de son capital doit
être sonmis à l’approbation du gouverne-
ment, après entente préalable avec l’éta-
blissement de crédit chargé d’effectuer l’é-
mission.
COLLISION DE TORPILLEURS
AOME.— Les torpilleurs 14 et 17 ont eu
jsne collision dans le port de Messine.
I L'accident serait sans gravité.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Football rugby
! A Colombes, dans nn match de football
'rugby comptant pour le retour du Cham-
pionnat de Paris, le Racing Club de France a
battu le Stade français à 33 points (7 essais,
4 buts et 1 drop-goal) à 3apoints (1 essai).
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i la LIBBaiRIE IBTESliilTIOfflDE
v»e St-Lazare, SOS
(Immeuble 4e rHOTEL TERMINUS)
Notre Flotte Aérienne
Du haut de la tribune du Sénat, un ré-
quisitoire sévère aété prononcé contre notre
flotte aérienne. M. Reymond, sénateur de
la Loire, qui s’est maintes fois signalé par
ses interventions en laveur de notre « cin-
quième arme » et par ses voyages en aéro-
plane, a exposé une situation lamentable,
du moins en apparence. Mais il a rassem-
blé des faits s’étendant sur de longues pé-
riodes, comparé des chiffres n’ayant entre
eux qu’un vague rapport, et laissé dans
l’ombre les effectifs de nos unités aérien-
nes et les états de service d’un personnel
d’élite, rendant ainsi sa démonstration
moins concluante.
Pour montrer notre infériorité en face de
l’Allemagne, il a isolé l’aéronautique de
l’aviation. De cette façon, ‘ lorsqu’il a dit,
sans du reste pouvoir être contredit, que
nos voisins d’outre-Rhin avaient quatorze
dirigeables et nous sept seulement, son ar-
gument a porté. On a oublié momentané-
ment que la puissance aérienne d’un pays,
à l’heure actuelle, est constituée par l’ac-
tion combinée des avions et des ballons, li-
bres ou à moteurs. Et sur ce terrain-là, la
France est encore heureusement en avance.
Certes, en ce qui regarde exclusivement
les dirigeables,notre infériorité est indénia-
ble. La vitesse des dreadnoughts aériens
allemands atteint 80 à 93 kilomètres à
l’heure et nous n’avons à leur opposer que
des dirigeables beaucoup plus faibles : un
seul est capable de faire 35 kilomètres à
l’heUre, et la moyenne des autres est seule-
ment de 45.
A leurs dirigeables rigides, les Allemands
ont donné, en outre, un armement que l’on
dit formidable. Sept seraient de véritables
instruments de guerre offensifs. Ils peuvent
emporter huit tonnes de charge utile, dont
une tonne et demie réservée aux projecti-
les. Des expériences ont aémontré qu’il leur
était possible de faire tomber des projectiles
de 610 kilos sans interrompre leur marche,
et ils réussissent également, par des dispo-
sitifs ingénieux, à s’immobiliser pour faci-
liter leur tir.
Ces dirigeables ont à bord des mitrail-
leuses qui leur permettent de se défendre
<ào rçponoaor IÇHTT attaques VCUcrflï des
avions évoluant à de plus grandes hauteurs.
Ainsi il apparaît bien que ce sont de véri-
tables machines de guerre.Mais rendraient-
elles, en cas d’hostilités, les services atten-
dus ? Elles sont trop sous la dépendance
des colossales usines que constituent leurs
ports d’attache et, en raison de la fréquence
des accidents auxquels ces engins compli-
qués sont exposés, on peut penser qu’en cas
de conflit le nombre des unités offensives
serait très réduit.
Evidemment nos dirigeables souples
sont également exposés aux pannes.
Mais, en campagne, leur manoeuvre
reste plus facile. Et, en tout cas, de ce
côté-là on ne peut reprocher à l’aéronau-
tique militaire française d’avoir gaspillé
ses efforts car elle est restée, sans se livrer
à des prodigalités, à la formule des appa-
reils souples et, il est nécessaire d’y insis-
ter, elle est arrivée à une solation ration-
nelle. Si, aujourd’hui, elle considère pré-
férable d’opter pour les rigides, rien ne
s’y oppose. Le modèle français Spiess est à
sa disposition et elle peut l’adopter. Mais
jusqu’ici on avait confiance dans l’aviation
et aucun fait ne permet d’affirmer qu’on ait
eu tort I
Des résultats surprenants, dont nous
avons souvent parlé ici, ont été atteints
avec les avions. Et si un fléchissement s’est
produit dans le recrutement des pilotes, des
observateurs et- des mécaniciens, cela dé-
pend surtout de tâtonnements inévitables
dans une matière aussi neuve et aussi
changeante.
Il demeure, en dépit des critiques, que
nous disposons d’appareils admirables.
L’étranger ne s’approvisionne t-il pas dans
nos usines ? Nous avons, d’autre part, un
personnel courageux et compétent et une
organisation qu’on s’est efforcé, depuis
plusieurs années, d’améliorer et d’adapter
aux exigences déroutantes d’une arme dé-
licate.
L’avenir n’est donc pas compromis.
Le ministre de la guerre, pour répondre
aux interpellations,a annoncé la construction
prochaine de dirigeables rigides. « Ainsi,
a-t-il ajouté, nous rattraperons l’avance
que l’Allemagne a sur nous ; bien que cette
avance ne soit pas aussi sensible qu’on l’a
dit : l’Allemagne en effet possède 14 grands
rigides des types Parseval et Zeppelin, jau-
geant 160,000 mètres aubes ; mais en
France, nous avons 11 aéronats, jaugeant
88,500 mètres cubes. Leur ravitaillement
en hydrogène sera assuré par de nouvelles
combinaisons. »
Quant à l’aviation, notre position est bon-
ne. La France a 600 avions à opposer aux
450 à 500 avions allemands. Pour les avions
blindés, des marchés ont été conclus avec
certaines maisons. Nous possédons déjà un
de ces engins qui semble donner toute sa-
tisfaction. Nous posséderons bientôt un type
de destroyer, armé et blindé et si les résul-
tats répondent à l’attente, une série sera
commandée.
— Sans doute, a déclaré le ministre, il est
exact que le nombre des officiers qui deman-
dent à faire de l’aviation est ên décroissance,
mais par contre, il est certain que ceux qui,
aujourd’hui, cherchent à entrer dans la cin-
quième arme sont, en général, mieux pré-
parés que leurs devanciers et beaucoup plus
jeunes. Le recrutement gagne donc en qua-
lité ce qu’il perd en nombre.
En résumé, il s’agit tout simplement de
continuer la tâche commencée. En créant
un cadre permanent d’officiers de l’aéro-
nautique, en aménageant les centres, en
encourageant les aviateurs, en améliorant
sans cesse les appareils et en construisant
des dirigeables rigides, comme on se le
propose, on maintiendra la suprématie
aérienne de la France*
H. HOLLAÊNDER.
Nouvelles Politiques
M.CAILLAÜX A MAMERS
Le banquet offert hier par le Comité répu-
blicain de sa circonscription à M. Caillaux, a
commencé à une heure. Aux côtés du mi-
nistre des finances avaient pris place le gé-
néral de division Lartigues, MM. Béhier,
chef dn cabinet da ministre des finances ;
Montigny, préfet de la-Sarthe; Lenereu,
préfet de l’Orne ; le colonel Gizan ; Ropert,
trésorier-payeur général de la Sarthe, de
nombreux maires, conseillers généraux èt
d’arrondissement.
An dessert prirent successivement la pa-
role le delègue des Comités radicaux socia-
listes, le représentant de ia municipalité, dn
conseil général de la Sarthe, du conseil d’ar-
rondissement, enfin M. Ajam, député de
Saint-Calais, sons-secrétaire d'Etat à la ma-
rine marchande.
Puis M. Caillaux prononça nn discours
dans lequel il s’est efforcé de justifier sa po-
litique fiscale, la seule, dit-il, qui soit, à
l’heure actuelle, capable de faire face aux
énormes difficultés d’une situation financière
obérée par un déficit de i,800 millions.
• « On ne sait pas, dit-il, combien les hom-
mes qui ont administré les finances publi-
ques pendant ces vingt dernières années
ont eu de difficultés, de quelle résistance ils
ont dû faire preuve pour comprimer le flot
montant des dépenses, pour le faire rentrer
dans le cadre des plus-values de recettes, si
je ne craignais d’aller au-delà de ma pensée,
je dirais que les résultats heureux auxquels
ils ont abouti ont peut être eu un inconvé-
nient, celui d’accréditer dans le grand pu-
blic, et même dans les milieux qui devraient
être pins avertis, l’idée que les difficultés
n’existaient pas, alors qu’elles étaient réso-
lues non sans psine au fur et à mesure qu’el-
les se présentaient... »
M. Caillaux, après avoir esquissé ses prqT
jeta iisdaux, continue en
« Sans doute, je ne dissimnle pas que,
pour parvenir à ces fins, de nouvelles mé-
thodes de fiscalité soient nécessaires : ce
sont celles qu’emploie la libre Angleterre,
celles que vient d’instituer la République
des Etats-Unis, celles que presque tous les
grands pays civilisés ont successivement
adoptées. Certes, il convient de faire état dn
tempérament de notre race, de tenir compte,
comme je l’ai dit plus d’ane fois, des tradi-
tions, des habitudes, en quelque mesure des
préjugés, mais il- ne faut pas non pins se
laisser effrayer par des fantômes ; il ne faut
pas surtout perdre de vue que, pour réaliser
plus de justice dans l’impôt, il est nécessaire
de recourir à d’autres méthodes que celles
qui ont jusqu’ici été mises en oeuvre dans
notre pays. »
M. Caillaux a terminé en évoquant les
souvenirs de la Révolu lion et la résistance
des ordres privilégiés aux réformes finan-
cières réclamées par le Tiers-Emt, et en affir-
mant que la refonte de nos impôts directs
est une condition préalable de notre déve-
loppement économique.
L'AÉRONAUTIQUE MILITAIRE
Une Lettre du Ministre de la Guerre
au Sénateur Reymond
Le ministre de la guerre a adressé la lettre sui-
vante à M. le sénateur Reymond, président du
Comité national pour l’aviation militaire:
Paris, le 31 janvier 1914.
Par lettre du 28 janvier courant, vous avez
bien voulu soumettre à mon approbation les
diverses opérations que le Comité national
pour l’Aviation militaire a effectuées pour
assurer l’emploi régulier et utile des fonds
de la souscription nationale qui lui ont été
confiés, il résulte de votre exposé que l’en-
semble des fonds qui vous ont été versés
s’élèvent à la somme de 3,964,324 tr. 88, qni,
conformément aux voeux des donateurs et
d’accord avec mon département, a été em-
ployée comme suit :
Achat d avions i.732.875 07
Bourses d’apprentissage 405.000 —
Stations d’atterrissage 1.730.147 55
Sécurité en aéroplane 40.718 25
Aviation maritime 6.169 25
Caisse de secours des aviateurs 300 —
Achit de deux chiens policiers
pour le centre de Nancy.... 600 —
Total.. 3.915.810 12
Il reste dè3 lors nne somme disponible de
48.514.76.
D’autre part, il est également disponible
sur les bous versés au Trésor une somme de
68817.84.
Vous exprimez le désir de voir l’Associa-
tion Aéronautique de Franc», actuellement
en voie de création, et qui doit poursuivre
l’oeuvre du Comité national,recevoir les deux
sommes disponibles ci-dessus visées, ainsi
que toutes sommes qui pourraient devenir
libres, faut» d’emploi, sar les souscriptions
réservées pour ia création de bourses d’ap-
prentissage et pour l’organisation des sta-
tions d’atterrissage.
Tous ces fonds seraient spécialement ré-
serves à la création de stations d’atterris-
sage organisées d'accord avec mon départe-
ment.
. En réponse à cette communication, j’ai
l’honneur de vous faire connaître que je
donne une adhésion sans réserve à ces pro-
positions. Je suis heureux à cette occasion
de vous adresser, ainsi qu’à MM. les mem-
bres du Comité national et à tous vos colla-
borateurs, l’expression de mes remercie-
ments pour le concours éclairé que tous,
Vous avez prêté à mon département, afin de
régler an mieux les intérêts de ia défense
nationale, et à ceux de l’aviation.
Les cradifftfôs d’utilisation des souscrip-
tions si généreusement consenties par le
Pays, Eoenvre des stations d’atterrissage,
nous Annera, j’en suis persaadé les plus
utiles, les plus féconds résultats, l’assurance
pour nos pilotes qn’il existe judicieusement
répartis à peu de distance les uns des autres
sar tonte réteadae de la frontière de l’Est et
sur les grandes voies qui rayonnent vers
Pan et Fréjus, des abris et des postes de ra-
vitaillement convenablement aménagés, lenr
sera nn précieux réconfort au cours de leurs
voyages aériens.
Ea terminant, il m’est agréable de donner
mention particulière à votre trésorier, M.
Michelin, doat la générosité a créé nn cer-
tain nombre d8 pilotes, qui prendront rang
nn jour dans ta glorieuse phalange de nos
avia eurs militaires, et dont le désintéresse-
ment a permis de consacrer à la réalisa-
tion des voeux des souscripteurs et des inten-
tions du pays, l’intégralité des souscriptions
da pays.
Agréez, etc.
Signé : NOULENS.
LA FETE DE LA SORBONNE
La jompiée de clôture de la sonscription
nationale pour l’aviation militaire a donné
lieu hier, a la Sorbonne, à nne fête prési-
dée par M. Raymond Poincaré, accompa-
gné des ministres de la guerre et de la ma-
rine.
Le sénateur Reymond, président dn Co-
mité national, organisateur de la cérémonie,
a pris le premier la parole pour retracer
aux auditeurs l’histoire de la souscription
ouverte en faveur da l’aviation militaire.
L’orateur a ensuite examiné les résultats ob-
tenus :
La souscription' nationale, a-t-H dit, s’élève à
R,132,961 fr. 09, dont 3.964,324 fr. 68 versés entre
les mains dn Comité national.
Celte somma permet d’offrir 210 avions à l'ar-
mée, de lui confier 75 pilotes brevetés dont je
suis heureux de dire l’endurance, et le courage, et
de mettre a la disposition de nos escadrilles 70
hangars et champs d’aiterrissage, dont le plus
graud nombre entre Paris et les frontières du Nord
et de l’Est.
Celle dernière initiative est celle sur laquelle,
monsieur le président, j'attire plus particulière-
ment votre attention ; elle correspond au début
d’une oeuvre qui permettra aux aviateurs militai-
res de pafçourir en tous sens le territoire de
France pouf le connaître et savoir le reconnaître,
tout en 'estant néanmoins à proximité d’un abri et
d’un point de ravitaillement.
Puis, en annonçant la disparition dn Co-
mité national, qui fidèle à sa promesse, ne
vent pas survivre à l’achèvement de sa tâche,
M. Reymond informe les assistants de ia
constitution, par la fusion dn Comité na-
tional et de l’Association générale aérouan-
tique, d’ane grande société, l’Association
aéronautique de France.
Succédant au sénateur Reymond, M. An-
dré Michelin, trésorier dn Comité national,
après avoir communiqué à l’assemblée les
cqgojptes passés, a démontré la nécessité de
ne pas marchander les sacrifices en faveur
do fa Cinquième arme-s ---
Soyez généreux, a-t-il dit, car notre aviation
française, pour vivre, a surtout besoin d’argent,
et pour elle, contrairement au proverbe, plaie
d’argent pourrait êtie mortelle.
U faut, oiessisurs. que la nouvelle association
soit nombreuse. II faut que notre nouveiu chef,
le général Bailloud, lorsqu’il ira demander quel-
que chose aux pouvoirs publics, puisse dire :
« Je parle au nom de 300,600, 400,000, 500,OOo
adhérents. »
Aùious nos ministres, assurons-Ies que si le
gouvernement demande pour l’aviation un budget
de 50 millions, on dira que c’est bien, que s’il de-
mande 100 millions, on dira que c’est mieux, et
que s’il demande 200 millions, on s’écriera: « C’est
parfait I »
Après des allocutions de M. Gabriel fionva-
lot, président du comité Dupieix, du générai
Bailloud, qui va présider le nouveau grou-
pement constitué, et de M. Henri Deutsch
(de la Meurthe), président de i’Aéro-Club de
France, le président de la République a pris
la parole eu ces termes :
Messieurs,
II serait téméraire de rien vouloir ajou-
ter à ce qui vient d’être dit, et très élo-
quemment dit, si les membres du Comité
national d’aviation, ea s’interdisant à eux-
mêmeS tout éloge de leur oeuvre person-
nelle, ne m’avaient laissé l’agréable devoir
de leur adresser, au nom de l’Etat et des
pouvoirs publics, les félicitations qu’ils ont
si bien méritées.
L’heureuse initiative qu’ils ont prise, il
y-a tantôt deux ans, dans l’amphithéâtre
même où nous sommes aujourd’hui réunis,
et qui a été immédiatement accueillie par
le sentiment national comme un acte de
clairvoyant patriotisme, a démontré une
fois de plus qu’en France il est toujours
permis de compter, pour l’accomplisse-
ment d’une grande tâche, sur le rapproche-
ment des esprits les plus divers et sur l’ou-
bli volontaire des divisions politiques.
Appuyées par l’unanimité de la presse
parisienne et départementale, les associa-
tions sportives ont, d’un -commun accord,
remis à un comité général le soin de pro-
voquer les souscriptions et de déterminer,
en collaboration avec le ministère de la
guerre, l’emploi des sommes recueillies.
Et à votre appel, Messieurs, la France
entière s’est levée, ardente et enthousiaste ;
et, que les fonds fussent reçus par le Tré-
sor ou par le Comité, ils ont été versés par-
tout avec le même empressement joyeux et
avec la même fierté.
Sociétés puissantes qui ont prélevé sur
leurs bénéfices le prix d’un ou de plusieurs
avions, petits commerçants qui, sur un
modeste chiffre d’affaires, ont péniblement
imputé le montant de leur offrande ; riches
particuliers qui ont envoyé des dons géné-
reux, pauvres gens qui ont ajouté à leurs
privations pour ne pas demeurer étrangers
à ce mouvement magnifique ; villes dont
les noms sont désormais, en témoignage de
reconnaissance, portés par des aéroplanes,
petits villages où votre voix a été entendue
jusque dans les plus humbles chaumières ;
bourgeois et ouvriers, étudiants et jeunes
filles, vieillards et enfants, tout le monde a
voulu participer à cette collecte grandiose,
qui a été une des manifestations les plus
spontanées et les plus émouvantes de
l’unité et de la vitalité nationales.
Jamais une souscription n’a été plus réel-
lement universelle et pins sincèrement dé-
mocratique ; jamais le peuple u’a répondu
avec plus d’élan et plus d’entrain à l’espoir
qu’on mettait en lui.
C’est donc la nation elle-même que je dois
aujourd’hui remercier ; c’est elle qui, sous
votre inspiration, messieurs, est venue ré-
solument en aide aux débuts difficiles et
parfois hésitants de l’aviatiou militaire.
Par votre libre entreprise, vous avez effi-
cacement secondé l’Etat en lui fournissant
des avions, en créant des haltes d’atterris-
sage, eu distribuant des bourses pour la
formation des pilotes, eu cherchant a amé-
liorer les conditions de sécurité des appa-
reils volants.
Et vous n’avez pas seulement travaillé
pour aujourd’hui ; vous avez semé pour l’a-
venir. Vous avez notamment donné au tou-
risme aérien une impulsion que, sans vous,
il u’aurait jamais reçue.
Tout ce qui facilite aux oiseaux de Fran-
ce leurs envolées triomphales, tout ce qui
leur permet de trouver un abri contre la
tempête, un refuge à ia suite des accidents,
un repos après un long parcours, des
moyens de ravitaillement, tout cela vient
développer peu à peu le goût de l’aviation ;
et comme les progrès du tourisme amène-
ront, sans doute, promptement l’améliora-
tion des engins et le perfectionnement des
moteurs, comme ils contribueront à exercer
un nombre de pilotes toujours croissant, ils
pourront être, pour les administrations de
la guerre et de la marine, un exemple con-
tinuellement renouvelé et un heureux sti-
mulant.
Avions légers, qui se livrent, loin des
feux de l’infanterie, à la rapide reconnais-
sance des grandes masses ennemies ; avions
plus lourds qui, avec leur pilote, empor-
tent au-dessus des champs ae bataille un
passager chargé de procéder à des observa-
tions précises et détaillées ; appareils blin-
dés qui vont défier dans le ciel les projec-
tiles terrestres ou engager contre les diri-
geables une lutte plus dramatique que celle
des titans et des dieux ; tous les genres
d’aéroplanes que peut avoir à utiliser la
défense nationale profiteront des expérien-
ces quotidiennes poursuivies par les ama-
teurs et encouragés par votre propagande.
Et de nouveau, Messieurs, vous aurez
bien mérité du pays, lorsque votre action
persévérante aura rendu moins périlleuses
les traversées aériennes et permis enfin de
clore le douloureux martyrologe de l’avia-
tion civile et militaire. En moins de cinq
ans, voici que cinquante officiers ou sous-"
officiers français ont été précipités sur le
sol et fauchés dans la fleur de la vie. Pour
sublimes que soient ces sacrifices, la France
se doit à elle-même de faire effort pour que
ne s’allonge plus cette liste funèbre et dé-
solante.
Vous avez donc raison, Messieurs, de ne
pas considérer votre oeuvre comme termi-
née et de chercher à grouper maintenant,
âütour de l’Association aéronautique de
.France, des bonnes volontés permanentes
et des forces rajeunies.
Aune heure critique, vous n’avez pas
désespéré de la nation, vous avez eu foi en
elle et elle vous a répondu. Continuez à lui
faire confiance, ne doutez ni de ses senti-
ments, ni de son énergie, ni de sa ténacité ;
n’écoutez ni ceux qui la croient gâtée par
le scepticisme ou amollie par le bien-être,
ni ceux qui ia préteudeut affaiblie par le
découragement.
Elle reste ce qu’elle a toujours été : saine
et robuste, joyeuse et forte, consciente du
grand rôle qui lui est dévolu dans l’histoire
ae la civilisation, glorieuse de son passé et
sûre de son avenir.
MOS COLOx^IES
AFRIQUE ÉQUATORIALE
La Camp,igne du Colonel Largeau
Les derniers câblogrammes reçus an mi-
nistère des colonies permettent de préciser
les détails de ia campagne qu’achève en ce
moment même le colonel Largeau dans le
Borkon et l’Enneli.
Le 22 novembre dernier, le colonel Lar-
geau réunissait, à 116 kilomètres an Sud-est
d’Aïa-G.il ka, les détachements venus du Ka-
nem et du Guad ï. Sa colonne comprenait
dès lors 33 Eùropée'ns, 733 indigènes, 22
chevaux et 1,099 chameaux. Il apprenait en
même temps que Mahdi el Soun d, princi-
pal chef des Khoans d'Aïn-Galaka, s’était
embusqué à Faya pour surprendre la colo-
nie française. Faisant alors un détour pour
éviter Faya, le colonel Largeau marchait
sur Aïn-Galaka, dont il s’emparait le 27 no-
vembre, après avoir ouvert deux brèches
et soutenu uu vit combat qui dura cinq
heures.
Laissant à Aïn-Galaka nne petite garnison
il quittait i’oasis dès le 1er décembre et fran-
chissait rapidement les 60 kilomètres qui la
séparent de Faya. Mais Mahdi el Soundi ne
l'avaient point attendu et s’etait enfui le 29
novembre avec 100 fusils dans la direction
de Gouro.
Le colonel Largeau rentre alors à Aïn-
Galaka, dont il confie l’administration au
commandant Tilho. Il repart lui-même le 8
décembre et marche droit sur Gouro, point
ioriifié situé au sommet d'un des cols que
traversent les caravanes allant du Borkou à
i’oasis de Koufra. Cette avance rapide lui
permet de s’empirer de G euro, dè3 le 14 dé-
cembre, capturant un certain nombre de
prisonniers, parmi lesquels se trouve ia fa-
mille de Mahdi ei Soundi. Celui-ci a pris la
fuite à peu près seul.
Les correspondances saisies à Gouro dé-
montrent que le carrefour des caravanes à
toujours été un foyer d'intrigues contre la
domination française. Le colonel Largeau y
installe un poste et gagne à l’est un autre
point important, Ounyanga, situé également
sur le passage des caravanes. Il y trouve un
campement abandonné, les Khoans ayant fni
vers le nord, et y laisse nn détachement de
méharistes chargé de surveiller Ttkoro et
Arouani, deux relais de caravanes situés au
nord des hauteurs du Borkou, sur la route
de Koufra.
Le principal effort était dès lors accompli.
La coloane rentrait le 8 janvier à Faya, où
elle installait nne garnison, des fortifications
et la télégraphié sans fi 1.
Le colonel Largeau ne pouvait néanmoin,
s’attarder dans cette région septentrionale.
Profitant de son absence, an rezzou s’était
aussitôt formé dans l’Ennedi et avait enlevé
plusieurs centaines de chameaux dans les
environs d’Arada, an nord d'Ahêcher. Dans
son dernier télégramme, le colonel annon-
çait qn’il allait quitter Faya le 15 j anvier
pour aller établir une compagnie de tirail-
leurs, à Fada, dans l’Ennedi. Il espérait être
rentré dans ia capitale du Otiadaï Je ier mars
prochain,
L’Union des Gauches
des Six Cantons du Havre
Siégé Social : 105, Hue de Paris
Nous avons annoncé la constitution de
« L’Union des Gauches des six cantons du
Havre ».
Nous en publions les statuts :
STATUTS
ARTICLE PREMIER (
Il est fondé sous ce titre : Union deL
Gauches des six Cantons du Havre, un
groupement de Comités républicains
et de Citoyens adhérents, qui se pro-
posent pour but le triomphe d’une po-
litique de défense des intérêts géné-
raux, de laïcité, de réformes sociale^
et de concorde entre les citoyens.
Le siège de l’Union est 105, rue d«
Paris.
ARTICLE 2
Les groupements politiques et les
citoyens, par le fait de leur adhésion,
s’engagent :
1° A placer au premier rang de leurs
préoccupations toutes les questions
qui concernent la défense nationale et
l’extension de l’influence française
dans le monde ;
2° A défendre les lois. de laïcité de
l’Etat et à s’opposer à toutes les ten-
tatives faites pour en dénaturer l’es-
prit dans l’application ;
3® A s’employer de toutes leurs for-
ces à améliorer la pratique du régi-
me parlementaire et à faire disparaî-
tre les procédés de surenchère et de
contrainte qui en faussent le fonc-
tionnement.
ARTICLE 3
L’Union des Gauches est administrée par
un Comité-Directeur composé de 27 mem-
bres, lequel élit le bureau qui comprend ;
Des Présidents d’honneur ; 1 Président ;
2 Vice-Présidents ; 1 Secrétaire général^
1 Secrétaire adjoint ; 1 Trésorier ; 1 Tréso-
rier adjoint.
Les membres du Comité sont élus pour
un an et rééligibles. ’ • 4^
ARTICLE 1
Les ressources de l’Union Sont consti-
tuées par les cotisations des membres d&
l’Association.
ARTICLE 9
Les cotisations individuelles ne peu-
vent être inférieures à 1 franc par an.
ARTICLE 6
L’Union se réunit en Assemblée générale
chaque fois que les circonstances le com-
portent, sur convocation soit du Président,
soit du Comité-Directeur, ou à la demande
d’un quart des Membres de l’Union.
L’Assemblée générale doit se réunir au
moins deux fois par an.
L’Assemblée se prononce sur la gestion
morale et financière du Comité.
Elle pourvoit au remplacement des Mem-
bres sortants du Comité.
Elle examine et statue sur les demandes
d’admission individuelles ou de groupe-
ment.
Pour les adhésions individuelles, lors-
qu’il existera dans la commune ou dans le
canton du domicile du candidat un Comité
adhérent à l’Union des Gauches des six
Cantons du Havre.il nesera statué qu’après,
avis du Bureau de ce Comité.
ARTICLE 7
L’exclusion pourra être prononcée contre-
un Membre de l’Union ou un Groupement
adhérent, par délibération du Comité-Di-
recteur, apres que les intéressés auront
été invités à présenter leurs explications.
Appel de cette décision pourra être fait
devant l’Assemblée générale.
ARTICLE 8
La dissolution de l’Union ne peut être
prononcée qu’en Assemblée générale extra-
ordinaire comprenant les deux tiers des
membres.
En cas de dissolution, les fonds disponi-
bles seront attribués à une oeuvre de bien-
faisance.
Le bureau de l’Union des Gauches des sût
cantons du Havre est ainsi composé :
Présidents d’honneur : MM. Jules Sieg-
fried, Génestal et Krause.
Président : M. le Dr Vigné ; vice-présî-
dènt : M. Ramelot ; secrétaire général :
M. Coty ; secrétaire adjoint : M, Oswald ;
trésorier : M. Maleux.
Il a été décidé qu’un vice-président et uu
trésorier - adjoint seront ultérieurement
choisis parmi les Républicains des commu-
nes suburbaines,lorsque se seront produites
toutes les adhésions qui n’ont pu encore y
être recueillies.
De nombreux lecteurs nous écrivent et
nous demandent quelles formalités ils doi-
vent remplir pour adhérer à « l’Union des
Gauches des six Cantons du H avre », qui
organise la conférence que feront, le 15 £é-
février prochain, MM. Briand, Barthou et
Chéron.
Nous ne pouvons que les inviter à s’adres-
ser au Secrétariat Générai de l’Union des
Gauches, 105, rue de Paris, qui s’empres-
sera de leur fournir toutes indications nét,
cessâmes»
Administrateur - Dciégoé - Gérant
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
à M. 0. IUNDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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Le Petit Havre
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DlSNIttl ÜEIIIE
Paris, trois heures matin
M. POINCARÉ AU BANQUET
DES JOURNALISTES RÉPUBLICAINS
M. Poincaré a présidé, hier soir le banquet
annuel de l’Association des journalistes ré-
publicains. . , . „ „ ,
Le chef de l’-Etat avait à sa droite M. Paul
Strauss et à sa gauche, M. Antonin Dubost,
président du Sénat.
A la table d’honnenr avait pris place MM.
Paul Dc chanel, Donmergue, René Renoult,
Deianney, préiet de ia Seine, Hennion, pré-
fet de police, Chassaigne-Goyon, président
dn Conseil municipal, Stephen Pichon et
Klotz.
Le président de la République a prononcé
un discours dans lequel ii a fait i éloge du
journalisme. ♦
M. Poinc. ré a évoqué ia période de sa car-
rière où il faisait d'une manière active partie
de la presse. Le président a montré le rôle
commun de J’orateur et dn journaliste.
Tous deux, dit-il, luttent pour sauvegar-
der un droit on pour faire triompher une
idée.
M. Poincaré a évoqué le souvenir de Ar-
thur Ranc.LOekroy et Ciaretie qui ont donné,
dit-il, l’exemple de la vaillance, de la cour-
toisie, de la bonne grâce dans la confrater-
nité. „ , „
C’est de toutes ces vertus professionnelles,
a dit l’orateur, que votre Association a la
garde ; ce sont elles que vous célébrez tout
naturellement dans vos banquets périodi-
ques. C’est en leur honneur que je veux le-
ver-mon verre.
M. Poincaré a bu à l’Association des Jour-
nalistes Républicains et à ia solidarité de la
presse française.
M. Paul Strauss a remercié M. Poincaré
d’avoir répondu à l'invitation de l’Associa-
tion, ainsi que tous les membres du gouver-
nement présents ; il a porté nn toast an
président, à la République et à la Patrie.
INCIDENT DÉMENTI
BRÏEY. — Il est inexact qu un incident se
«oit produit à Fredoul, à la frontière, le 27
janvier dernier. Quelques jeunes Lorrains
du pays annexé sont bien venas en France,
mais ils ne se sont livrés à aucune manifes-
tation.
CHEZ LES MINEURS
‘ . -— A 4 ’iaoti o U‘UHtJ 1118.0116812111011 tj u-l-
'parcourut Tes rues de la ville, un meeting de
jmineurs a en lieu.
L’assemblée a voté nn ordre dn jour dé-
clarant accepter comme pis aller le projet
voté par la Chambre et en discussion au
Sénat, sans admettre pour cela aucune mo-
dification.
RÉUNION DE FONCTIONNAIRES
ARRAS. — Dans une réunion tenue hier
Far la Fédération nationale des P. T. T. et
Union générale des Contributions indirec-
tes, un ordre du jour a été voté donnant
mandat à leur Conseil d’administration de
mener une campagne énergique en vue du
relèvement des traitements et de l’augmen-
tation des effectifs.
AGRESSION CONTRE UN BANQUIER
Un banquier nommé Lartigue, demeurant
rue d i Quatre-Septembre, et qui ferait partie
du Conseil d'administration d’un grand éta-
blissement métallurgique, a été attaqué hier
après-midi avenue de la Grande-Armée par
nn individu qui a tiré sur lui plusieurs coups
de revolver.
Lartigue, grièvement blessé, a été trans-
porté à l’hôpital.
L’agresseur, arrêté et conduit an commis-
sariat de police, a déclaré qu’il avait avec
Lartigue des démêlés d’intérêts.
BIJOUTERIE CAMBRIOLÉE
LILLE. — Des cambrioleurs ont dévalisé la
nuit dernière une bijouterie du centre de la
ville.
Le montant du vol atteindrait 114,000 fr.
C’est la troisième fois .que cette bijouterie
est cambriolée.
L’AFFAIRE POUTILOFF
SAINT-PÉTERSBOURG. — L’Agence Télégra-
phique de Saint-Petersbourg apprend que
la Compagnie des usines Pontiloff n’a pas
émis de nouvelles actions et n’a pas solli-
cité du gouvernement l’autorisation d’une
émission.
De plus, le choix d’un groupe financier
pour l’augmentation de son capital doit
être sonmis à l’approbation du gouverne-
ment, après entente préalable avec l’éta-
blissement de crédit chargé d’effectuer l’é-
mission.
COLLISION DE TORPILLEURS
AOME.— Les torpilleurs 14 et 17 ont eu
jsne collision dans le port de Messine.
I L'accident serait sans gravité.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Football rugby
! A Colombes, dans nn match de football
'rugby comptant pour le retour du Cham-
pionnat de Paris, le Racing Club de France a
battu le Stade français à 33 points (7 essais,
4 buts et 1 drop-goal) à 3apoints (1 essai).
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i la LIBBaiRIE IBTESliilTIOfflDE
v»e St-Lazare, SOS
(Immeuble 4e rHOTEL TERMINUS)
Notre Flotte Aérienne
Du haut de la tribune du Sénat, un ré-
quisitoire sévère aété prononcé contre notre
flotte aérienne. M. Reymond, sénateur de
la Loire, qui s’est maintes fois signalé par
ses interventions en laveur de notre « cin-
quième arme » et par ses voyages en aéro-
plane, a exposé une situation lamentable,
du moins en apparence. Mais il a rassem-
blé des faits s’étendant sur de longues pé-
riodes, comparé des chiffres n’ayant entre
eux qu’un vague rapport, et laissé dans
l’ombre les effectifs de nos unités aérien-
nes et les états de service d’un personnel
d’élite, rendant ainsi sa démonstration
moins concluante.
Pour montrer notre infériorité en face de
l’Allemagne, il a isolé l’aéronautique de
l’aviation. De cette façon, ‘ lorsqu’il a dit,
sans du reste pouvoir être contredit, que
nos voisins d’outre-Rhin avaient quatorze
dirigeables et nous sept seulement, son ar-
gument a porté. On a oublié momentané-
ment que la puissance aérienne d’un pays,
à l’heure actuelle, est constituée par l’ac-
tion combinée des avions et des ballons, li-
bres ou à moteurs. Et sur ce terrain-là, la
France est encore heureusement en avance.
Certes, en ce qui regarde exclusivement
les dirigeables,notre infériorité est indénia-
ble. La vitesse des dreadnoughts aériens
allemands atteint 80 à 93 kilomètres à
l’heure et nous n’avons à leur opposer que
des dirigeables beaucoup plus faibles : un
seul est capable de faire 35 kilomètres à
l’heUre, et la moyenne des autres est seule-
ment de 45.
A leurs dirigeables rigides, les Allemands
ont donné, en outre, un armement que l’on
dit formidable. Sept seraient de véritables
instruments de guerre offensifs. Ils peuvent
emporter huit tonnes de charge utile, dont
une tonne et demie réservée aux projecti-
les. Des expériences ont aémontré qu’il leur
était possible de faire tomber des projectiles
de 610 kilos sans interrompre leur marche,
et ils réussissent également, par des dispo-
sitifs ingénieux, à s’immobiliser pour faci-
liter leur tir.
Ces dirigeables ont à bord des mitrail-
leuses qui leur permettent de se défendre
<ào rçponoaor IÇHTT attaques VCUcrflï des
avions évoluant à de plus grandes hauteurs.
Ainsi il apparaît bien que ce sont de véri-
tables machines de guerre.Mais rendraient-
elles, en cas d’hostilités, les services atten-
dus ? Elles sont trop sous la dépendance
des colossales usines que constituent leurs
ports d’attache et, en raison de la fréquence
des accidents auxquels ces engins compli-
qués sont exposés, on peut penser qu’en cas
de conflit le nombre des unités offensives
serait très réduit.
Evidemment nos dirigeables souples
sont également exposés aux pannes.
Mais, en campagne, leur manoeuvre
reste plus facile. Et, en tout cas, de ce
côté-là on ne peut reprocher à l’aéronau-
tique militaire française d’avoir gaspillé
ses efforts car elle est restée, sans se livrer
à des prodigalités, à la formule des appa-
reils souples et, il est nécessaire d’y insis-
ter, elle est arrivée à une solation ration-
nelle. Si, aujourd’hui, elle considère pré-
férable d’opter pour les rigides, rien ne
s’y oppose. Le modèle français Spiess est à
sa disposition et elle peut l’adopter. Mais
jusqu’ici on avait confiance dans l’aviation
et aucun fait ne permet d’affirmer qu’on ait
eu tort I
Des résultats surprenants, dont nous
avons souvent parlé ici, ont été atteints
avec les avions. Et si un fléchissement s’est
produit dans le recrutement des pilotes, des
observateurs et- des mécaniciens, cela dé-
pend surtout de tâtonnements inévitables
dans une matière aussi neuve et aussi
changeante.
Il demeure, en dépit des critiques, que
nous disposons d’appareils admirables.
L’étranger ne s’approvisionne t-il pas dans
nos usines ? Nous avons, d’autre part, un
personnel courageux et compétent et une
organisation qu’on s’est efforcé, depuis
plusieurs années, d’améliorer et d’adapter
aux exigences déroutantes d’une arme dé-
licate.
L’avenir n’est donc pas compromis.
Le ministre de la guerre, pour répondre
aux interpellations,a annoncé la construction
prochaine de dirigeables rigides. « Ainsi,
a-t-il ajouté, nous rattraperons l’avance
que l’Allemagne a sur nous ; bien que cette
avance ne soit pas aussi sensible qu’on l’a
dit : l’Allemagne en effet possède 14 grands
rigides des types Parseval et Zeppelin, jau-
geant 160,000 mètres aubes ; mais en
France, nous avons 11 aéronats, jaugeant
88,500 mètres cubes. Leur ravitaillement
en hydrogène sera assuré par de nouvelles
combinaisons. »
Quant à l’aviation, notre position est bon-
ne. La France a 600 avions à opposer aux
450 à 500 avions allemands. Pour les avions
blindés, des marchés ont été conclus avec
certaines maisons. Nous possédons déjà un
de ces engins qui semble donner toute sa-
tisfaction. Nous posséderons bientôt un type
de destroyer, armé et blindé et si les résul-
tats répondent à l’attente, une série sera
commandée.
— Sans doute, a déclaré le ministre, il est
exact que le nombre des officiers qui deman-
dent à faire de l’aviation est ên décroissance,
mais par contre, il est certain que ceux qui,
aujourd’hui, cherchent à entrer dans la cin-
quième arme sont, en général, mieux pré-
parés que leurs devanciers et beaucoup plus
jeunes. Le recrutement gagne donc en qua-
lité ce qu’il perd en nombre.
En résumé, il s’agit tout simplement de
continuer la tâche commencée. En créant
un cadre permanent d’officiers de l’aéro-
nautique, en aménageant les centres, en
encourageant les aviateurs, en améliorant
sans cesse les appareils et en construisant
des dirigeables rigides, comme on se le
propose, on maintiendra la suprématie
aérienne de la France*
H. HOLLAÊNDER.
Nouvelles Politiques
M.CAILLAÜX A MAMERS
Le banquet offert hier par le Comité répu-
blicain de sa circonscription à M. Caillaux, a
commencé à une heure. Aux côtés du mi-
nistre des finances avaient pris place le gé-
néral de division Lartigues, MM. Béhier,
chef dn cabinet da ministre des finances ;
Montigny, préfet de la-Sarthe; Lenereu,
préfet de l’Orne ; le colonel Gizan ; Ropert,
trésorier-payeur général de la Sarthe, de
nombreux maires, conseillers généraux èt
d’arrondissement.
An dessert prirent successivement la pa-
role le delègue des Comités radicaux socia-
listes, le représentant de ia municipalité, dn
conseil général de la Sarthe, du conseil d’ar-
rondissement, enfin M. Ajam, député de
Saint-Calais, sons-secrétaire d'Etat à la ma-
rine marchande.
Puis M. Caillaux prononça nn discours
dans lequel il s’est efforcé de justifier sa po-
litique fiscale, la seule, dit-il, qui soit, à
l’heure actuelle, capable de faire face aux
énormes difficultés d’une situation financière
obérée par un déficit de i,800 millions.
• « On ne sait pas, dit-il, combien les hom-
mes qui ont administré les finances publi-
ques pendant ces vingt dernières années
ont eu de difficultés, de quelle résistance ils
ont dû faire preuve pour comprimer le flot
montant des dépenses, pour le faire rentrer
dans le cadre des plus-values de recettes, si
je ne craignais d’aller au-delà de ma pensée,
je dirais que les résultats heureux auxquels
ils ont abouti ont peut être eu un inconvé-
nient, celui d’accréditer dans le grand pu-
blic, et même dans les milieux qui devraient
être pins avertis, l’idée que les difficultés
n’existaient pas, alors qu’elles étaient réso-
lues non sans psine au fur et à mesure qu’el-
les se présentaient... »
M. Caillaux, après avoir esquissé ses prqT
jeta iisdaux, continue en
« Sans doute, je ne dissimnle pas que,
pour parvenir à ces fins, de nouvelles mé-
thodes de fiscalité soient nécessaires : ce
sont celles qu’emploie la libre Angleterre,
celles que vient d’instituer la République
des Etats-Unis, celles que presque tous les
grands pays civilisés ont successivement
adoptées. Certes, il convient de faire état dn
tempérament de notre race, de tenir compte,
comme je l’ai dit plus d’ane fois, des tradi-
tions, des habitudes, en quelque mesure des
préjugés, mais il- ne faut pas non pins se
laisser effrayer par des fantômes ; il ne faut
pas surtout perdre de vue que, pour réaliser
plus de justice dans l’impôt, il est nécessaire
de recourir à d’autres méthodes que celles
qui ont jusqu’ici été mises en oeuvre dans
notre pays. »
M. Caillaux a terminé en évoquant les
souvenirs de la Révolu lion et la résistance
des ordres privilégiés aux réformes finan-
cières réclamées par le Tiers-Emt, et en affir-
mant que la refonte de nos impôts directs
est une condition préalable de notre déve-
loppement économique.
L'AÉRONAUTIQUE MILITAIRE
Une Lettre du Ministre de la Guerre
au Sénateur Reymond
Le ministre de la guerre a adressé la lettre sui-
vante à M. le sénateur Reymond, président du
Comité national pour l’aviation militaire:
Paris, le 31 janvier 1914.
Par lettre du 28 janvier courant, vous avez
bien voulu soumettre à mon approbation les
diverses opérations que le Comité national
pour l’Aviation militaire a effectuées pour
assurer l’emploi régulier et utile des fonds
de la souscription nationale qui lui ont été
confiés, il résulte de votre exposé que l’en-
semble des fonds qui vous ont été versés
s’élèvent à la somme de 3,964,324 tr. 88, qni,
conformément aux voeux des donateurs et
d’accord avec mon département, a été em-
ployée comme suit :
Achat d avions i.732.875 07
Bourses d’apprentissage 405.000 —
Stations d’atterrissage 1.730.147 55
Sécurité en aéroplane 40.718 25
Aviation maritime 6.169 25
Caisse de secours des aviateurs 300 —
Achit de deux chiens policiers
pour le centre de Nancy.... 600 —
Total.. 3.915.810 12
Il reste dè3 lors nne somme disponible de
48.514.76.
D’autre part, il est également disponible
sur les bous versés au Trésor une somme de
68817.84.
Vous exprimez le désir de voir l’Associa-
tion Aéronautique de Franc», actuellement
en voie de création, et qui doit poursuivre
l’oeuvre du Comité national,recevoir les deux
sommes disponibles ci-dessus visées, ainsi
que toutes sommes qui pourraient devenir
libres, faut» d’emploi, sar les souscriptions
réservées pour ia création de bourses d’ap-
prentissage et pour l’organisation des sta-
tions d’atterrissage.
Tous ces fonds seraient spécialement ré-
serves à la création de stations d’atterris-
sage organisées d'accord avec mon départe-
ment.
. En réponse à cette communication, j’ai
l’honneur de vous faire connaître que je
donne une adhésion sans réserve à ces pro-
positions. Je suis heureux à cette occasion
de vous adresser, ainsi qu’à MM. les mem-
bres du Comité national et à tous vos colla-
borateurs, l’expression de mes remercie-
ments pour le concours éclairé que tous,
Vous avez prêté à mon département, afin de
régler an mieux les intérêts de ia défense
nationale, et à ceux de l’aviation.
Les cradifftfôs d’utilisation des souscrip-
tions si généreusement consenties par le
Pays, Eoenvre des stations d’atterrissage,
nous Annera, j’en suis persaadé les plus
utiles, les plus féconds résultats, l’assurance
pour nos pilotes qn’il existe judicieusement
répartis à peu de distance les uns des autres
sar tonte réteadae de la frontière de l’Est et
sur les grandes voies qui rayonnent vers
Pan et Fréjus, des abris et des postes de ra-
vitaillement convenablement aménagés, lenr
sera nn précieux réconfort au cours de leurs
voyages aériens.
Ea terminant, il m’est agréable de donner
mention particulière à votre trésorier, M.
Michelin, doat la générosité a créé nn cer-
tain nombre d8 pilotes, qui prendront rang
nn jour dans ta glorieuse phalange de nos
avia eurs militaires, et dont le désintéresse-
ment a permis de consacrer à la réalisa-
tion des voeux des souscripteurs et des inten-
tions du pays, l’intégralité des souscriptions
da pays.
Agréez, etc.
Signé : NOULENS.
LA FETE DE LA SORBONNE
La jompiée de clôture de la sonscription
nationale pour l’aviation militaire a donné
lieu hier, a la Sorbonne, à nne fête prési-
dée par M. Raymond Poincaré, accompa-
gné des ministres de la guerre et de la ma-
rine.
Le sénateur Reymond, président dn Co-
mité national, organisateur de la cérémonie,
a pris le premier la parole pour retracer
aux auditeurs l’histoire de la souscription
ouverte en faveur da l’aviation militaire.
L’orateur a ensuite examiné les résultats ob-
tenus :
La souscription' nationale, a-t-H dit, s’élève à
R,132,961 fr. 09, dont 3.964,324 fr. 68 versés entre
les mains dn Comité national.
Celte somma permet d’offrir 210 avions à l'ar-
mée, de lui confier 75 pilotes brevetés dont je
suis heureux de dire l’endurance, et le courage, et
de mettre a la disposition de nos escadrilles 70
hangars et champs d’aiterrissage, dont le plus
graud nombre entre Paris et les frontières du Nord
et de l’Est.
Celle dernière initiative est celle sur laquelle,
monsieur le président, j'attire plus particulière-
ment votre attention ; elle correspond au début
d’une oeuvre qui permettra aux aviateurs militai-
res de pafçourir en tous sens le territoire de
France pouf le connaître et savoir le reconnaître,
tout en 'estant néanmoins à proximité d’un abri et
d’un point de ravitaillement.
Puis, en annonçant la disparition dn Co-
mité national, qui fidèle à sa promesse, ne
vent pas survivre à l’achèvement de sa tâche,
M. Reymond informe les assistants de ia
constitution, par la fusion dn Comité na-
tional et de l’Association générale aérouan-
tique, d’ane grande société, l’Association
aéronautique de France.
Succédant au sénateur Reymond, M. An-
dré Michelin, trésorier dn Comité national,
après avoir communiqué à l’assemblée les
cqgojptes passés, a démontré la nécessité de
ne pas marchander les sacrifices en faveur
do fa Cinquième arme-s ---
Soyez généreux, a-t-il dit, car notre aviation
française, pour vivre, a surtout besoin d’argent,
et pour elle, contrairement au proverbe, plaie
d’argent pourrait êtie mortelle.
U faut, oiessisurs. que la nouvelle association
soit nombreuse. II faut que notre nouveiu chef,
le général Bailloud, lorsqu’il ira demander quel-
que chose aux pouvoirs publics, puisse dire :
« Je parle au nom de 300,600, 400,000, 500,OOo
adhérents. »
Aùious nos ministres, assurons-Ies que si le
gouvernement demande pour l’aviation un budget
de 50 millions, on dira que c’est bien, que s’il de-
mande 100 millions, on dira que c’est mieux, et
que s’il demande 200 millions, on s’écriera: « C’est
parfait I »
Après des allocutions de M. Gabriel fionva-
lot, président du comité Dupieix, du générai
Bailloud, qui va présider le nouveau grou-
pement constitué, et de M. Henri Deutsch
(de la Meurthe), président de i’Aéro-Club de
France, le président de la République a pris
la parole eu ces termes :
Messieurs,
II serait téméraire de rien vouloir ajou-
ter à ce qui vient d’être dit, et très élo-
quemment dit, si les membres du Comité
national d’aviation, ea s’interdisant à eux-
mêmeS tout éloge de leur oeuvre person-
nelle, ne m’avaient laissé l’agréable devoir
de leur adresser, au nom de l’Etat et des
pouvoirs publics, les félicitations qu’ils ont
si bien méritées.
L’heureuse initiative qu’ils ont prise, il
y-a tantôt deux ans, dans l’amphithéâtre
même où nous sommes aujourd’hui réunis,
et qui a été immédiatement accueillie par
le sentiment national comme un acte de
clairvoyant patriotisme, a démontré une
fois de plus qu’en France il est toujours
permis de compter, pour l’accomplisse-
ment d’une grande tâche, sur le rapproche-
ment des esprits les plus divers et sur l’ou-
bli volontaire des divisions politiques.
Appuyées par l’unanimité de la presse
parisienne et départementale, les associa-
tions sportives ont, d’un -commun accord,
remis à un comité général le soin de pro-
voquer les souscriptions et de déterminer,
en collaboration avec le ministère de la
guerre, l’emploi des sommes recueillies.
Et à votre appel, Messieurs, la France
entière s’est levée, ardente et enthousiaste ;
et, que les fonds fussent reçus par le Tré-
sor ou par le Comité, ils ont été versés par-
tout avec le même empressement joyeux et
avec la même fierté.
Sociétés puissantes qui ont prélevé sur
leurs bénéfices le prix d’un ou de plusieurs
avions, petits commerçants qui, sur un
modeste chiffre d’affaires, ont péniblement
imputé le montant de leur offrande ; riches
particuliers qui ont envoyé des dons géné-
reux, pauvres gens qui ont ajouté à leurs
privations pour ne pas demeurer étrangers
à ce mouvement magnifique ; villes dont
les noms sont désormais, en témoignage de
reconnaissance, portés par des aéroplanes,
petits villages où votre voix a été entendue
jusque dans les plus humbles chaumières ;
bourgeois et ouvriers, étudiants et jeunes
filles, vieillards et enfants, tout le monde a
voulu participer à cette collecte grandiose,
qui a été une des manifestations les plus
spontanées et les plus émouvantes de
l’unité et de la vitalité nationales.
Jamais une souscription n’a été plus réel-
lement universelle et pins sincèrement dé-
mocratique ; jamais le peuple u’a répondu
avec plus d’élan et plus d’entrain à l’espoir
qu’on mettait en lui.
C’est donc la nation elle-même que je dois
aujourd’hui remercier ; c’est elle qui, sous
votre inspiration, messieurs, est venue ré-
solument en aide aux débuts difficiles et
parfois hésitants de l’aviatiou militaire.
Par votre libre entreprise, vous avez effi-
cacement secondé l’Etat en lui fournissant
des avions, en créant des haltes d’atterris-
sage, eu distribuant des bourses pour la
formation des pilotes, eu cherchant a amé-
liorer les conditions de sécurité des appa-
reils volants.
Et vous n’avez pas seulement travaillé
pour aujourd’hui ; vous avez semé pour l’a-
venir. Vous avez notamment donné au tou-
risme aérien une impulsion que, sans vous,
il u’aurait jamais reçue.
Tout ce qui facilite aux oiseaux de Fran-
ce leurs envolées triomphales, tout ce qui
leur permet de trouver un abri contre la
tempête, un refuge à ia suite des accidents,
un repos après un long parcours, des
moyens de ravitaillement, tout cela vient
développer peu à peu le goût de l’aviation ;
et comme les progrès du tourisme amène-
ront, sans doute, promptement l’améliora-
tion des engins et le perfectionnement des
moteurs, comme ils contribueront à exercer
un nombre de pilotes toujours croissant, ils
pourront être, pour les administrations de
la guerre et de la marine, un exemple con-
tinuellement renouvelé et un heureux sti-
mulant.
Avions légers, qui se livrent, loin des
feux de l’infanterie, à la rapide reconnais-
sance des grandes masses ennemies ; avions
plus lourds qui, avec leur pilote, empor-
tent au-dessus des champs ae bataille un
passager chargé de procéder à des observa-
tions précises et détaillées ; appareils blin-
dés qui vont défier dans le ciel les projec-
tiles terrestres ou engager contre les diri-
geables une lutte plus dramatique que celle
des titans et des dieux ; tous les genres
d’aéroplanes que peut avoir à utiliser la
défense nationale profiteront des expérien-
ces quotidiennes poursuivies par les ama-
teurs et encouragés par votre propagande.
Et de nouveau, Messieurs, vous aurez
bien mérité du pays, lorsque votre action
persévérante aura rendu moins périlleuses
les traversées aériennes et permis enfin de
clore le douloureux martyrologe de l’avia-
tion civile et militaire. En moins de cinq
ans, voici que cinquante officiers ou sous-"
officiers français ont été précipités sur le
sol et fauchés dans la fleur de la vie. Pour
sublimes que soient ces sacrifices, la France
se doit à elle-même de faire effort pour que
ne s’allonge plus cette liste funèbre et dé-
solante.
Vous avez donc raison, Messieurs, de ne
pas considérer votre oeuvre comme termi-
née et de chercher à grouper maintenant,
âütour de l’Association aéronautique de
.France, des bonnes volontés permanentes
et des forces rajeunies.
Aune heure critique, vous n’avez pas
désespéré de la nation, vous avez eu foi en
elle et elle vous a répondu. Continuez à lui
faire confiance, ne doutez ni de ses senti-
ments, ni de son énergie, ni de sa ténacité ;
n’écoutez ni ceux qui la croient gâtée par
le scepticisme ou amollie par le bien-être,
ni ceux qui ia préteudeut affaiblie par le
découragement.
Elle reste ce qu’elle a toujours été : saine
et robuste, joyeuse et forte, consciente du
grand rôle qui lui est dévolu dans l’histoire
ae la civilisation, glorieuse de son passé et
sûre de son avenir.
MOS COLOx^IES
AFRIQUE ÉQUATORIALE
La Camp,igne du Colonel Largeau
Les derniers câblogrammes reçus an mi-
nistère des colonies permettent de préciser
les détails de ia campagne qu’achève en ce
moment même le colonel Largeau dans le
Borkon et l’Enneli.
Le 22 novembre dernier, le colonel Lar-
geau réunissait, à 116 kilomètres an Sud-est
d’Aïa-G.il ka, les détachements venus du Ka-
nem et du Guad ï. Sa colonne comprenait
dès lors 33 Eùropée'ns, 733 indigènes, 22
chevaux et 1,099 chameaux. Il apprenait en
même temps que Mahdi el Soun d, princi-
pal chef des Khoans d'Aïn-Galaka, s’était
embusqué à Faya pour surprendre la colo-
nie française. Faisant alors un détour pour
éviter Faya, le colonel Largeau marchait
sur Aïn-Galaka, dont il s’emparait le 27 no-
vembre, après avoir ouvert deux brèches
et soutenu uu vit combat qui dura cinq
heures.
Laissant à Aïn-Galaka nne petite garnison
il quittait i’oasis dès le 1er décembre et fran-
chissait rapidement les 60 kilomètres qui la
séparent de Faya. Mais Mahdi el Soundi ne
l'avaient point attendu et s’etait enfui le 29
novembre avec 100 fusils dans la direction
de Gouro.
Le colonel Largeau rentre alors à Aïn-
Galaka, dont il confie l’administration au
commandant Tilho. Il repart lui-même le 8
décembre et marche droit sur Gouro, point
ioriifié situé au sommet d'un des cols que
traversent les caravanes allant du Borkou à
i’oasis de Koufra. Cette avance rapide lui
permet de s’empirer de G euro, dè3 le 14 dé-
cembre, capturant un certain nombre de
prisonniers, parmi lesquels se trouve ia fa-
mille de Mahdi ei Soundi. Celui-ci a pris la
fuite à peu près seul.
Les correspondances saisies à Gouro dé-
montrent que le carrefour des caravanes à
toujours été un foyer d'intrigues contre la
domination française. Le colonel Largeau y
installe un poste et gagne à l’est un autre
point important, Ounyanga, situé également
sur le passage des caravanes. Il y trouve un
campement abandonné, les Khoans ayant fni
vers le nord, et y laisse nn détachement de
méharistes chargé de surveiller Ttkoro et
Arouani, deux relais de caravanes situés au
nord des hauteurs du Borkou, sur la route
de Koufra.
Le principal effort était dès lors accompli.
La coloane rentrait le 8 janvier à Faya, où
elle installait nne garnison, des fortifications
et la télégraphié sans fi 1.
Le colonel Largeau ne pouvait néanmoin,
s’attarder dans cette région septentrionale.
Profitant de son absence, an rezzou s’était
aussitôt formé dans l’Ennedi et avait enlevé
plusieurs centaines de chameaux dans les
environs d’Arada, an nord d'Ahêcher. Dans
son dernier télégramme, le colonel annon-
çait qn’il allait quitter Faya le 15 j anvier
pour aller établir une compagnie de tirail-
leurs, à Fada, dans l’Ennedi. Il espérait être
rentré dans ia capitale du Otiadaï Je ier mars
prochain,
L’Union des Gauches
des Six Cantons du Havre
Siégé Social : 105, Hue de Paris
Nous avons annoncé la constitution de
« L’Union des Gauches des six cantons du
Havre ».
Nous en publions les statuts :
STATUTS
ARTICLE PREMIER (
Il est fondé sous ce titre : Union deL
Gauches des six Cantons du Havre, un
groupement de Comités républicains
et de Citoyens adhérents, qui se pro-
posent pour but le triomphe d’une po-
litique de défense des intérêts géné-
raux, de laïcité, de réformes sociale^
et de concorde entre les citoyens.
Le siège de l’Union est 105, rue d«
Paris.
ARTICLE 2
Les groupements politiques et les
citoyens, par le fait de leur adhésion,
s’engagent :
1° A placer au premier rang de leurs
préoccupations toutes les questions
qui concernent la défense nationale et
l’extension de l’influence française
dans le monde ;
2° A défendre les lois. de laïcité de
l’Etat et à s’opposer à toutes les ten-
tatives faites pour en dénaturer l’es-
prit dans l’application ;
3® A s’employer de toutes leurs for-
ces à améliorer la pratique du régi-
me parlementaire et à faire disparaî-
tre les procédés de surenchère et de
contrainte qui en faussent le fonc-
tionnement.
ARTICLE 3
L’Union des Gauches est administrée par
un Comité-Directeur composé de 27 mem-
bres, lequel élit le bureau qui comprend ;
Des Présidents d’honneur ; 1 Président ;
2 Vice-Présidents ; 1 Secrétaire général^
1 Secrétaire adjoint ; 1 Trésorier ; 1 Tréso-
rier adjoint.
Les membres du Comité sont élus pour
un an et rééligibles. ’ • 4^
ARTICLE 1
Les ressources de l’Union Sont consti-
tuées par les cotisations des membres d&
l’Association.
ARTICLE 9
Les cotisations individuelles ne peu-
vent être inférieures à 1 franc par an.
ARTICLE 6
L’Union se réunit en Assemblée générale
chaque fois que les circonstances le com-
portent, sur convocation soit du Président,
soit du Comité-Directeur, ou à la demande
d’un quart des Membres de l’Union.
L’Assemblée générale doit se réunir au
moins deux fois par an.
L’Assemblée se prononce sur la gestion
morale et financière du Comité.
Elle pourvoit au remplacement des Mem-
bres sortants du Comité.
Elle examine et statue sur les demandes
d’admission individuelles ou de groupe-
ment.
Pour les adhésions individuelles, lors-
qu’il existera dans la commune ou dans le
canton du domicile du candidat un Comité
adhérent à l’Union des Gauches des six
Cantons du Havre.il nesera statué qu’après,
avis du Bureau de ce Comité.
ARTICLE 7
L’exclusion pourra être prononcée contre-
un Membre de l’Union ou un Groupement
adhérent, par délibération du Comité-Di-
recteur, apres que les intéressés auront
été invités à présenter leurs explications.
Appel de cette décision pourra être fait
devant l’Assemblée générale.
ARTICLE 8
La dissolution de l’Union ne peut être
prononcée qu’en Assemblée générale extra-
ordinaire comprenant les deux tiers des
membres.
En cas de dissolution, les fonds disponi-
bles seront attribués à une oeuvre de bien-
faisance.
Le bureau de l’Union des Gauches des sût
cantons du Havre est ainsi composé :
Présidents d’honneur : MM. Jules Sieg-
fried, Génestal et Krause.
Président : M. le Dr Vigné ; vice-présî-
dènt : M. Ramelot ; secrétaire général :
M. Coty ; secrétaire adjoint : M, Oswald ;
trésorier : M. Maleux.
Il a été décidé qu’un vice-président et uu
trésorier - adjoint seront ultérieurement
choisis parmi les Républicains des commu-
nes suburbaines,lorsque se seront produites
toutes les adhésions qui n’ont pu encore y
être recueillies.
De nombreux lecteurs nous écrivent et
nous demandent quelles formalités ils doi-
vent remplir pour adhérer à « l’Union des
Gauches des six Cantons du H avre », qui
organise la conférence que feront, le 15 £é-
février prochain, MM. Briand, Barthou et
Chéron.
Nous ne pouvons que les inviter à s’adres-
ser au Secrétariat Générai de l’Union des
Gauches, 105, rue de Paris, qui s’empres-
sera de leur fournir toutes indications nét,
cessâmes»
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