Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-02-01
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1914 01 février 1914
Description : 1914/02/01 (A34,N11867). 1914/02/01 (A34,N11867).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1720326
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2020
;* Année I!* U ,867 (S Pages) t Centimes —CBtüOPfM WATffl — S Centimes CB Pagefl) DimancTie !er Février 1911
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,| 4 BO o Fr 18 Fr
l’Oise et la Somme. J
Autres Départements........;**»^.. ® Fr. 4 4 50 5BSS »
1 On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Spreaux de Poste de France
llMÜEf flllE
Paris, trois heures malin
inrr »■ 1 1, 1 <■ ..Mma-sai
DÉPÊCHES COMHEBCULES
NEW-YORK, SI JANVIER
(Dptons t mars, hausse 5 points ; mai,
hausse 3 points ; juillet, hausse 5 points ;
Ddobre, hausse 5 points.
Calfea t baisse 3 à 6 points.
NEW-YORK, SI JANVIER
t. n ion t. nituir
Cuivre Standard disp. 14 62
— lévrier 14 62
ACo|i... 76 7/8 ' 76 3/4
fier PI! — — 15 —
CHICAGO. SI JANVIER
C. DU .00R C. PRBGBli
Bl& sur....~. Mai ] 92 7/8 93 1 4
_ Juillet.... 68 1/4 88 3/4
Maïs sur Mai 66 6 8 66 1/1
— ..... Juillet 6S 3/8 68 t-4
Saindoux sur. Mai j 10 83 10 80
- Juillet....] il 12 11 13
RI. DELCASSÉ QUITTE
SAINT-PÉTERSBOURG
SAINT-PÉTERSBOURG.— M. Sazonoff, ministre
des affaires étrangères, a donné hier un dé-
jeuner en l'honneur de M. De'cassé. m
M. Delcassé est parti dans ta soirée pour
Paris. _
H. MASSÉ ET LE PARTI RADICAL
Le Go irrité exécutif da parti radical et ra-
dical-socialiste s’est occupé, dans sa rénnion
d’hier, de ta question de l’investiture à don-
ner ans candidats da parti pour les prochai-
nes élections.
Le Comité s’est ensuite occupé de la de-
mande de réintégration dans le parti radical
unifié formulée par M. Massé, député de la
Nièvre, ancien ministre dans le cabinet Bar-
thon.
Sur la proposition de M. Franklin Bouil-
lon, député de Seine-et-Oise, ii a été décidé
que le cas serait renvoyé à la Fédération de
la Nièvre, qui pourra demander, s’il y a lieu,
la réintégration de U. Massé.
LE GOUVERNEMENT
Ü’ALSACE-LORRAM
BERLIN. — La dépaissipn de M- Zora de
Buiacn est acceptée ; il est appelé, à la L»
Chambre de la Diète de Prusse.
La démission de MM. Pétri et Mandel est
également acceptée.
M. Koeler reste en fonctions.
Le Comte Bcedero, conseiller supérieur da
gouvernement, est nommé secrétaire d’état
ri’Alsace-Lorraine en remplacement de M.
Zorn de Bulacb ; il est chargé de l’intérieur.
Le baron Stein est nommé conseiller rap-
porteur à 1’Olfice impérial de l’intérieur
comme chef du département de l’agriculture
et des travaux publics.
M. Koeier reste en fonctions.
Reste à pourvoir au remplacement de M.
Pétri.
BAGARRE ENTRE ARMÉNIENS
A MARSEILLE
MARSEILLE. — Pour nn motif futile, une
frentaiâç d’Arméniens habitant nn hôtel
fi’émigiants se sont pris de querelle hier
après-midi. Bientôt les couteaux sont sortis,
et quand les gardiens de la paix sont arrivés,
dix blessés gisaient à terre.
Quatre des blessés sont atteints à l'abdo-
men ; ris ont été admis d’urgence à l’hôpi-
tal ; deux autres sont moins sérieusement
atteints, mais ont dû être transportés à l’hô-
pital ; les quatre autres ont pu regagner leur
domicile'.
De nombreuses arrestations ont été opé-
rées.
UN RECORD D'AVIATION
CHARTRES. — Hier, à l’aérodrome, l’avia-
teur Garaix, pilotant un biplan, s’est élevé
à 1,830 mètres, avec six passagers, s’appro-
priant ainsi le record spécial.
RIXE SANGLANTE
ROME. — Près d’Aquila, au cours d’ane
rite survenue entre les habitants de deux
petites communes -qui se disputaient la pos-
session d’ane tontaine d’eau potable, six ca-
rabiniers, un commissaire de police et deux
mautfestants ont été blessés.
L’AFFAIRE PQUTÎLOFF
Le gouvernement rasse a d'ailleurs re-
tiveTô l’assurance de tonte sa sollicitude
Le gouvernement rasse a d’aülenrs re-
cdhveTô l’assurance de tonte sa sollicitude
pour une prompte et décisive solution de
('incident.
Les pourparlers relatifs à la solution fi-
nancière et industrielle de l'affaire Pouti-
loff vont se poursuivre, à Saint-Péters-
bourg, Exclusivement entre les groupes français
et russes intéressés à la question.
Deux représentants du Creusot sont partis
à Saint Pêfersbourg pour assurer la mise au
point d’un aboutissement pratique attendu à
très bref délai.'
L'0PiM133 DE LS PRESSE RUSSE
Saint-Pétersbourg, 31 janvier.
Le Novoiè Vrénua écrit aujourd’hui .que
l’accaparement des usines Pouti’off par les
Allemands serait un desastre national,* l’en-
trée d’un seul ingénieur allemand dans ces
usines étant beaucoup plus dangereux que
ie fourmillement des espions allemands au-
tour des fortifications.
» L’Etat ne doit pas tolérer que les actions
Poutitoff tombent dans les mains du voisin,
dont la concurrence provoque une ruineuse
rivalité piilitaire. »
Le journal rappelle la loi de 1912 relative
à l’alienation forcée des brevets qui intéres-
sent la défense nationalë, et ajonte que la
présence des Allemands dans les usines
Poutiioff rendrait illusoire l’application de
cette loi, car il serait impossible d’empê-
cher la révélation des secrets de fabrica-
tion.
Le Novoiè Vrrmia conclut en déclarant que
la Russie n’a pas besoin, à l’exemple de la
Turquie, d'instructeurs allemands.
Régler if§ pu lunir
Les élections s’approchent, de graves
questions financières et politiques- se po-
sent et s’imposent à l’attention, l’opinion
publique reste inquiète d’uu lendemain par
trop imprécis. Cependant l’inaction règne
au Palais-Bourbon ; la Chambre, fidèle à
son jeu préféré des « propos interrompus »,
s’occupe de vingt questions , secondaires
(dont plusieurs sans doute tout-a-fait inté-
ressantes). Mais on a l’impression qu’une
volonté cachée, servie par des complicités
multiples, écarte de l’affiche tout ce qui est
essentiel, tout ce qui serait urgent, tout ce
qui devrait eu un mot être résolu sur
l’heure, « aujourd’hui, pas demain », com-
me ou dit au régiment.
La cause de cette situation est aisée à dé-
terminer : le ministère, qui ne se sent pas
sûr de son terrain, n’ose pas bouger, de
peur de compromettre un équilibre instable.
On voit ainsi des châteaux de cartes d’une
fort belle apparence ; mais qu’on y touche
le moins du monde : patatras, tout est par
terre. Le cabinet Doumergue-Caillaux ne
peut, en réalité, vivre qu’à condition de ne
rien faire, et il nous en administre, depuis
deux mois, la preuve manifeste.
De l’avis unanime, il y a deux mois, le
problème financier était non seulement sé-
rieux, mais presque? inquiétant : ie budget
de 1914, non voté, se présentait avec un
déficit de 794 millions ; les dépenses extra-
ordinaires de la guerre et de la marine,
celles du Maroc, pesaient sur la trésorerie,
dès l’instant qu’aucun instrument consolidé
n’avait -été organisé pour y faire face ; le
présent immédiat demandait des solutions
rapides et claires ; mais en môme temps
l’avenir réclamait qu’envisageant les cho-
ses de haut,' le Parlement se préoccupât de
mettre nos finances en équilibre durable.
Nul n’a mieux exprimé l’urgence de ce pro-
gramme que M. Caillaux, chef de l’opposi-
tion.
Mais Maître Jacques a deux costumes.
Voici M. Caillaux ministre et, pour tout
dire, chef de gouvernement. Qu’a-t-il fait ?
Que fait-il ? Rien, rien du tout. Son atti-
tude es! même plus’ grave que ceffè de la
simple abstention. Il laisse, il fait traîner
les questions ; il n’y fait "allusion que va-
guement, comme on parlerait d’affaires
lointaines, incertaines, à différer pour long-
temps. S’agit-il de l’emprunt ? Il est néces-
saire, et le ministre n’en disconvient pas,
mais impossible de lui faire aborder le su-
jet. S’agit-il du budget ? Oh ! les rites habi-
tuels sont fidèlement observés : on déclare
solennellement, d’accord avec la Commis-
sion du budget, qu’il est urgent d’aboutir,
qu’il faut se bâter, que la Chambre doit à
tout prix mettre la discussion à l’ordre du
jour. Et puis... rien. C’est la scène d’opéra-
comique classique, où les figurants chan-
tent avec une énergie concentrée : « Mar-
chons 1 », mais ne bougent pas. Voici pour-
taht deux mois que M. Dumont est tombé; on
aurait eu le tempsd’étudier les modifications
demandées à son budget primitif. En réali-
té les amis du ministère (avec deux deuxiè-
mes devant eux) ne se soucient pas de s’a-
vèntürer sur ie terrain toujours glissant
d’une discussion budgétaire. Ils se disent,
avec la philosophie cynique d’un Louis XV,
qu’il ne peut pas, après tout, y avoir plus
de douze douzièmes provisoires. S’agit-il
enfin de l’impôt sur le revenu, de l’impôt
sur le capital ? Hier les radicaux voulaient
qu’on en fît devant le Sénat une question
de cabinet. Qui parle de cela aujourd’hui ?
Et quant au projetUaillaux relatif à l’im-
pôt sur la fortune, on a bien l’impression
qu’il ne sera pas discuté, et qu’eu somme
le ministère n’y tient pas tant que cela. Il
a fait son geste. Après quoi, « primo vive-
re » se dit-ii.
Il se peut que des professionnels de . la
politique jugent cette attitude comme
étant le fin du fin. Le grand public, lui, la
réprouve. Il estime avec raison que les gou-
vernements sont là pour servir le pays et
non pour servir surtout les intérêts de leur
parti. Nous voudrions! faire ici une distinc-
tion essentielle entre gouverner et régner.
Gouverner, c’est prendre en main les inté-
rêts généraux de la Nation et y veiller avec
fermeté et hauteur de vues. Régner, c’est
se soucier surtout de profiter du pouvoir.
Ehbien.nousne contesterons pas que lecabi-
net actuel règne. Mais son action, si tant
est qu’il en ait une, en dehors de ses mou-
vements de préfets, n’est pas une action de
gouvernement.
Cette discussion nous amène à regarder
plus haut et plus loin qu’une simple exis-
tence ministérielle. Le reproche que nous
faisons au ministère actuel s’applique en
réalité à tout le système des partis démago-
giques. Ils font de superbes programmes,
ils se laissent aller à des promesses exces-
sives, ils ne résistent pas au plaisir de se
faire applaudir. Et le jour où ils ont la
charge du gouvernement, voici que leurs
bruyants principes apparaissent inapplica-
bles : ils sont réduits à gouverner comme
ceux qu’ils avaient renversés.
Nous avouerons, quant à nous, que ces
palinodies nous choquent. Si nos adversai-
res savaient leurs principes inapplicables,
ils ne devaient pas les proclamer; et si c’est
le pouvoir seul qui a pu leur ouvrir les
yeux, que penser de leur naïveté ? Or ce
que nous disons là, c’est l’histoire classi-
que des démagogues au pouvoir. « Ils s’as-
sagissent en présence des responsabilités »,
nous dit-on, « ils font leurs écoles ». C’est
parfait, mais il eût été préférable qu’ils fis-
sent leurs écoles auparavant et que ce ne
fût pas à nos dépens. M. Clémenceau a pas-
sé trente années de sa vie à combattre les
ministres qui maintenaient l’ordre dans les
grèves avec des troupes. Devenu ministre,
il a lui-même, ,plus que tout autre, employé
les troupes dans les grèves. Nous pensons
qu’on a peu d’autorité morale après de sem-
blables revirements 1
Cette opposition des intransigeants (pour
employer un vieux mot) et des hommes de
gouvernement est une fois de plus d’actua-
lité. Nous avons en face de nous des adver-
saires qui brandissent un programme, mais
qui sont incapables de le faire vivre.Quand
ils sont dans l’opposition, la nécessité des
responsabilités gouvernementales s’éva-
nouit de leur pensée, ils promettent n’im-
porte quoi : c’est le langage de Pau. Et
quand ils sont au pouvoir,incapables d’agir,
iis ne se préoccupent que de régner : où
sont les neiges d’antan ?
Nous pensons que l’opinion française fi-
nira par juger cette légèreté, cette absence
de sérieux, comme elles le méritent, c’est à
dire de façon sévère. Il n’y a vraiment de
fécond, dans ce pays, que l’union de l’es-
prit de réforme avec l’esprit de gou-
vernement. Celle union, nous le di-
sons avec fierté, ne s’est jamais trouvée
en France d’une façon durable que dans la
tendance politique dont nous nous récla-
mons.
P. H.
ieiiElsPeltîîpes
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin en Conseil à l’Elysée,
sous la présidence de M. Poincaré.
M. Gaston Doumergue a entretenu ses col-
lègues des affaires extérieures.
Le ministre de l’intérieur a soumis au
Conseil un mouvement préfectoral.
M. René Renoult a fait approuver nn dé-
cret prononçant la dissolation de la congré-
gation de Saiate-Marie-ie-Broons (Calva-
dos).
Le ministre de la guerre a fait approuver
la nomination du général Géfard au conâi-
mandeme.it du 2« corps d’armée, en rem-
placement du général Picquart;
Le ministre de l'instruction publique a
fait part au Conseil de la nécessite qui s’im-
posait de creer an ministère de 1’instmclion
publique au office d'éducation populaire
destiné à coordonner et à développer les
oeuvres complémentaires de i’écoie.
Le ministre des travaux publics a entre-
tenu le Conseil de la question des retraites
des employés des petits chemins de ter et des
tramways.
Le ministre des colonies a mis ses collè-
gues au courant de la question du réseau gé
neral de la T. S. F.
Le ministre du travail a exposé au Conseil
les mesures prises et prescrites par lui à
Paris et dans les départements, pour ren-
dre plus rapide la délivrance des titres
de pension des retraites ouvrières et pay-
sannes.
Le sous-secrétaire d’Etat de la marine mar-
chande a rendu compte de ses déclarations
devant la Commission des postes, en ce qui
touche t’affaire de la Sud-Atlantique.
Il a indiqué la nécessité de former nne
Commission interministérielle en vue d’en-
visager les conséquences économiques de
l’ouverture du canal de Panama.
Une scission dans le Parti Socialiste
Qn attendait au Congrès d’Amiens une at-
taque assez vive de la part des allemanistes
— notamment en ce qui concerne la ques-
tion financière du parti. Cette attaque ne
s’est pas produite. Mais, l’organe de la frac-
tion allemaniste, la Lutte de Classe, publie un
manifeste du parti ouvrier qui marque une
scission dans le parti unifié. Voici ce mani-
feste :
Le Parti Ouvrier se gardera de la démagogie
réformiste dans laquelle a sombré le parti socia-
liste.
Le Parti Ouvrier se différenciera du Parti de la
Faillite Socialiste sur deux points : il saura défen-
dre les droits du prolétariat, mais il saura aussi
lui enseigner ses devoirs. Si les circonstances
l’obligent à faire appel a son seniiment et è son
enthousiasme, ce sera toujours sous le contrôle
de la raison.
Daos aucun cas, le Parti Ouvrier ne tolérera
que l’on essaie de faire du prolétariat ou une
clientèle ou un piédestal.
Il mettra tout en oeuvre pour l’aider & se dé-
barrasser de tous les exploiteurs, même et sur-
tout de ceux qui ont la prétention de se réclamer
du socialisme.
Le Parti Ouvrier sera d’ailleurs constitué sur
les bases les plus fédéralistes.
Ce manifeste est signé par les membres du
Comité d’organisation :
Jean Aileraane, ancien député ; Bergougnoux»
René Chauvin, ancien député ; Achille Cambier*
Gibrielle Cambier, Dulfau, Erboviüe, Ch. Le
Gleo, Legeleùx, René Marange, Beii.be Marange,
Haussa, Nègre, Paul Rsmy, Elisabeth Renaud,
P. Ricros, Rongifres, Jean Soleil, Timon d’A's-
Dières.
Cette scission semble, en raison des ter-
mes mêmes dans laquelle elle est annoncée,
devoir être définitive.
ÉTRAMGER
ALLEMAGNE
La plus vieille femme de l'Empiro
On vient de découvrir l’âge exact de la
doyenne de i’Alieraagne. A l’occasion des ré-
centes iê.es de l’Independance, on signala
comme contemporaine de la bataille de Leip-
zig nne temme Jeanne Schidlo, habitant ie
village de SetaimiChow, en Haate-Siiésie. En
réalité, on ignorait son âge exact et i’aïeuie
elle-même savait seulement qu’elle était née
« vers 1805». Or, on vient de découvrir d’une
façon fortuite, dans le clocher de l’église
d’ilchpua, d’où la doyenne est originaire, nu
registre de l’état-civii qui donne ie 10 dér
cembre 1797 comme date de (a naissance de
Jeanne Schidlo. Celle-ci est donc actuelle-
ment dans la cent-dix-huitiéme année de
son âge et elle devient d’wnbiée la doyenne
de l'Allemagne,
L’ESPRIT DES BÊTES
Photo Petit Havre
LA CHIENNE MIRZA
Citait S Petit Bavrt
Après une année de silence l’instruction au
crime de La Remuée entre dans une phase
nouvelle.
Le Chien indique et les Hommes fouillent
J’ai gardé en mémoire nne belle histoire
extraordinaire.
Il s’agissait d’un train électrique mis en
panne par le caprice d’une araignée. Comme
ranimai avait eu la fantaisie de tendre sa
toile sur an point délicat dn mécanisme, le
court circuit causé par cette interposition
avait condamné ie convoi à l’immobilité.
Mais c’était ià nne belle histoire venue
d’Amérique, pays de l'énorme et de l’invrai-
! semblable. Eiie avait peut-être été apportée
sur l’aile d’un canard. Cette araignée prise
| 3;tR;,VSit8''n*3vatt-eHg-pas—des—refatiens -de
fa mille avec la fameuse sardine du port de
Marseille ?
Combien plus simple et plus typique est
l’aventure de la chienne de La Remuée 1 Par
son flair, elle bouleverse l’opinion, émeut
des juges, fait ouvrir des dossiers, réveille
une tragique affaire que l’oubli prenait un
peu plus tofls les jours.
On vous a conté comment ce fureteur
indiscret découvrit, dissimulé dans un cani-
veau, à proximité dé la ferme sanglante,
t’arme avec laquelle le crime fut commis.
Durant des jours et des jonrs, ou l’a cher-
ché, ce fusil à piston. Enquêtes, contre-
enquêtes, perquisitions, descentes de jus-
tice, allées et venues à travers le pays d’au-
tomobiies chargées de magistrats, de gens
de police, de gendarmes; interrogatoires
serrés, fouilles minutieuses, mobiliers mis
sens dessus dessous, mares curées, potins et
racontars : il ne resta de tout cela qne la
décevante impression d’un grand temps
perdu et de beaucoup de peine dépensée
pour ne rien savoir...
Et c’est une chiedne, nne chienne an mu-
seau drôle, aux yeux brillants et fins, qui
n’a pas même l’excuse d’ayoir été en passant
rendre visite au chien... de fasil, puisque
l’arme en est dépourvu, c’est « Mirza » qui
vient en cinq minâtes de découvrir ce que
la perspicacité des limiers professionnels
chercha en vain pendant cinq semaines.
Rien de bien surprenant, au reste. L’ani-
mal a souvent servi d’auxiliaire à ia justice.
Vous savez le rôle des chiens de police, les
résultats merveilleux d’un dressage facilité
par des dons d’instinct affiné jusqu’aux limi-
tes de l’iutelligeace, les prouesses stupéfian-
tes dont sont capables certains de ces « pis-
teurs » à quatre pattes, experts dans l’art de
la « filature » et, sans conteste, supérieurs à
leurs maîtres lorsqu’il s’agit de surprendre
dans l’air des indices da passage da 1 homme
on de l'objet qu’ils recherchent.
Vous les avez vus à l’oeuvre, ces policiers
amateurs. Plus d’une fois, par l’assurance de
leurs recherches, par la mise en pratique
d’uu sens qu’ils ont développé à l’extrême,
par leur savoir-flair, si j’ose aire, ils ont dé-
montré le concours précieux qu’ils peuvent
donner an chasseur de malfaiteurs, et ce,
avec un esprit da-ptopos qui est peut-être
de l’esprit tout court.
Les bêles auraient-elles vraiment de l’es-
prit ?
Personnellement, je n’en doute point.
Si le Grand Maître des êtres priva le chien
du rire, c’est qu’il entendit flatter nn peu
i’orgueil des hommes en leur laissant un
privilège que notre grand Rabelais exalta
dans une phrase célèbre.
Mais, cette infériorité reconnue, le chien
n'est pas indigne de notre compagnie. lia
rùrâ façon à lui de rire, tout simplement,
pàr la malice de ses bons,yeux, par la gri-
mace de son musean, par ia façon expressive
dont il sait agiter sa queue.
Ressentir de la foie, s’assôciér à celle de
son maître, la devancer parfois en vertu
d’nne sorte da prescience qui n’échappe
point à ceux qui l’observent, c’est déjà, ce
me semble, une jolie preuve d’instinct édu-
qué, où l’homme peut voir des parcelles
«.'intelligence sans compromettre le prestige
de sa propre souveraineté. A des degrés di-
vers, l’échelle morale accuse, sur le double
point de la compréhension et de sa manifesta-
tion physique, des traits troublants qui pour-
raient reveler, je ne dirai pas une personna-
lité intellectuelle, mais une adaptation parti-
culière dos facultés cérébrales aux choses ex-
térieures.
il y a quelques années, à Paris; vint à
l’idée de quelques chercheurs d’observer les
bêtes par des méthodes scientifiques, de faire
à l’égard des grands animaux, poissons,
mammifères, ce que l’entomologiste Fabre,
dans le silence de ses études, faisait si pa-
tiemment pour ie monde des insectes.
L'Institut de psychologie zoologique a pro-
duit des travaux aue i’oâ ne saurait dédai-
gner. Ils ont nettement établi chez les ani-
maux non seulement l’acuité de certains
sens, mais l’esprit de leur meilleur emploi.
Si la puissance de la vue varie suivant les
espèces animales, sa nature se modifie éga-
lement. Les poissons, les reptiles, les batra-
ciens ne semblent pas distinguer bien nette-
ment les couleurs, à part ie vert, le ronge
et ie jaune. En revanche, les mammifères
de toutes les catégories connaissent toutes
les nuances dn prisme.
Le chat, habitué à manger dans nn verre
-peint-en rotige, n’hésitera pas à < aller vers-
cette couleur quand on disposera plus tard
devant lui des verres de même forme et de
couleur différente.
Les chauve-souris ont nn tact merveilleux,
impressionné à distance. Leurs ailes perçoi-
vent ia proximité de l’obstacle et font chan-
ger la direction.
Certains batraciens ont même nn sixième
sens, le sens de l’humidité. Ils sentent de
quel côté i'air est le plus humide autour
d’eux.
Un crapaud, vieux et aveugle, fut placé à
une petite distance de l’eau, sur un disque
qne l'on faisait tourner au moyen de corde-
lettes passant soas les herbes. Tant que ce
disque tournait, même lentement,ie crapaud
restait parfaitement immobile ; mais à peine
l’appareil était-il arrête qne l’animal sautait
résolument à versl’eau.Un rat d’eau,aveuglé
par un bandeau, agissait de même.
En Australie, souvent, des moutons et des
boeufs suivant une route tracée, lèvent tout
à coup la tête, aspirant i’air fortement, se
jettent.dans les terres, puis font qneique
lois plusieurs kilomètres en ligne droite jus-
qu’à nne source inconnue des conducteurs.
9
9 9 .
L’animal va-t-il au delà de la sensation ?
A-t-il la notion de sou « Moi physique » ?
Des expériences l’ont démoniré affirmati-
vement, pour certaines bêtes, tout au moins.
Des perroquets, des hobereaux, des rats
blancs, des singes surtout reconnaissent
parfaitement et identifient leur image dans
des miroirs. Le singe excelle dans cet exer-
cice. Il prend plaisir à regarder ses dents, ie
fond de sa gorge, les provisions de ses ba-
joues.
L’animal fait plus. II peut se souvenir,
associer des idées, juger, raisonner.
Sur ce point encore, l’observation a per-
mis de noter des choses bien curieuses,d'éta-
blir nne hiérarchie où les sujets sont classés
d’après leurs qualités intellectuelles.
Nombreux sont les animaux capables de
combiner des idées : par exempte l’idée de
se procurer de la nourritüre et celle de faire
jouer un mécanisme peu compliqué.
On a essayé de faire ouvrir des portes et
des boîtes par des poissons, des batraciens,
des reptiles, des oiseaux, des mammifères.
De nombreux poissons ont su pousser les
portes légères dans l’étang, mais non en
faire manoeuvrer le loquet.
La plupart des oiseaux se sont distingués
par leur perspicacité.
Le cheval et le chien ont accompli des ;
prodiges Les jeux du cirque ne sont-ils pas'
là pour nous rappeler les merveilles du dres-
sage. ia clairvoyance et l’esprit de décision,
l’entente du rythme et de la mesure dont les
animaux sont cartables?
Un sapajou gourmand, pensionnaire de
l’Institut de psychologie zoologique, souffrait
de maux de dents chaque ftiia qu’il mangeait
des noix. De petits morceaux se logeaient
entre ses moilaires et lui causaient de vives
douleurs/ _ - H
Un jour, après l’avoir bourré de ces fruits,
on disposa dans sa cage une tige de fer assez
épaisse et une pierre à aiguiser. Préalable-
ment, devant ses yeux, on avait frotté un
autre fer sur la pierre pour le rendre
pointa.
Le singe souffrit comme d’habitude. Il
s’errrpr%i alors de ia tw de fer et tenta de
l’employer comme cure-dent ; mais bientôt
il comprit que celte tige était trop grosse. Il
conçut alors de l’aiguiser sur ia pierre. Au
bout d’une heure, il avait son cure-dent !
Ce sont là des faits singulièrement élo-
quents qui militent en faveur de l’intelligen-
ce animale.
Et que penser de ce perroquet auquel
M. Hachet-Souplet avait appris le mot « ar-
moire » en lui montrant une petite armoire
tacite à accrocher à differents points du la-
boratoire et dans laquelle était rangée sa pi-
tance habituelle :
On Iqi enseigna ensuite les noms de beau-
coup d’objets en les lni montrant. Parmi
eux se trouvait une échelle, et ie « profes-
seur » put obtenir que l’oiseau articulât ie
mot # monter » toutes les fois qu’il le voyait
gravir les échelons.
Chaque jour, lorsqu’on ouvrait l’armoire,
le perroquet criait : « Moire 1 Moire 1 Moire I»
Mais un matin que le petit meuble avait été
placé hors de la portée du maître, l’oiseau
parut comprendre que celaRci ne pourrait
l'ouvrir sans employer l’échelle.
Très-excité, il bai tait des ailes, mordillait
ses barreaux en criant : « Moire ! Moire I
Moire 1 Et ce jonr-là, son « éducatear » n’ubr
tint rien de plus.
Lé lendemain, comme il avait reçu da
millet qu’il aimait peu au lieu de ckènevia
enfermé dans l'armoire, l’animai était au pa-
roxysme de la colère.
« Après mille essais pour écarter les bar-
reaux, dit M. Hachet-Souplet, son attention
finit par être attirée par l’échelle et il pro-
nonça : « Ch elle, monter, moire ». Ceci cons-
tituait nn effort intellectuel merveilleux,
L’acte de ce perroquet marque le degré psy-
chologique le plus élevé auquel un oiseau de
son espèce puisse prétendre. »
Bien qu’elle soit rangée en bonne piace,
avec le singe et l’éléphant, dans un premier
groupe qui occupe la haut de l'échelle l’ani-
maiite intelligente, ia famille canine ne sau-
rait donc se prévaloir d’une supériorité
éclatante.
Les chiens ont des émules dans les diffé-
rentes espèces. Il apparaît toutefois que ces
dons de l’esprit soient chez eux moins excep-
tionnels. Le petit ratier de La Remuée fut
un « flaireur » avisé, mais il n’est pas le seul
capable d’un tel exploit. Us sont légion les
policiers à quatre pattes, collaborateurs bé-
névoles du pouvoir judiciaire... qui les en-
voie parlois à la fourrière, en guise de remer-
ciaient.
Mais la besogne n’est pas finie. S’il prenait
maintenant fantaisie à quelque caniche ren»
seigné de la parfaire t
On a découvert le fusil, c’est bien, Reste à
trouver l’homme qui ie mania.
Si ie chien ne l'a pas fait encore, c’est
qu’il tient sans doute à rnénag* r l’amour-
propre des juges et i’estime qu’on doit gar-
der de leur sagacité professionnelle.
L’âme du chien, instructeur occasionnel,
est peu compliquée et presque indifférente à
l’éloge. On ne cite pas de toutou héroïque
subitement devenu poseur, encombrant, in-
supportable, même lorsque la reconnais-
sance humaine ie dota d’un collier d’argent
ou d’or.
II serait probablement fort surpris d’ap-,
prendre que la langue populaire lu dénom-
mé « cabot ». Cabot t Un nom qui évoque
toute ta sotte vanité du théâsre et qui baptise
en même temps en lui toute la modestie de
ses talents incomparables. Injustice et para-
doxe I
Al.BERT-IÎERRENSCnMIDT.
INFORMATIONS
Ün Banquier arrêté
Hier matin, M. Benezech, commissaire de
police aux délégations judiciaires, a perqui-
sitionné au siège d’une banqne, 113, rue
R au mur, ainsi qu’au domicile da co-direç-
lenr, M. Lecomte, qui a été ^rrêié.
Le passif de la banque qui avait déposé
son bilan vendredi, s'élèverait à deux mil-
lions. Les sommes perdues par les entrepri-
ses patronées par cette banque, s’élèveraient
à trente millions.
Maeterlinck mis h l’index
L'Osservatore romano publie nn décret de
la congrégation de l’Index, daté du 29 jan-
vier, condamnant toutes les oeuvres de M.
Maurice Maeterlinck.
Il est intéressant d’observer qne ce n’est
pas nn livre seul, mais bien l’oeuvre entier
de M. Maeterlinck, aussi, bien les pièces de
théâtre que les autres ouvrages, qui se
trouve ainsi prohibé.
La cause déterminante de cette mesure fat
sans doute le dernier volume de M. Maeter-
linck, intitulé La Mort, dans lequel l’auteur
semble conclure à la non survivance de
i’âme après la mort, ou tout au moins à la
perte de sa personnalité, doctrine qui se
trouve être en contradiction avec celle de
l'Eglise catholique.
Le Film authentique
Une aventure tragique, qui vient de se
passer à Nairobi, dans l’Afrique orientale,
assurera de manière assez douloureuse les
sceptiques qui voulaient douterquand même
de fa vertu authentique des films tropicaux.
Oa avait beau leur montrer les chasses les
plus émouvantes, les captures de fanves
accomplies dans des circonstances sensation-
nelles, ils souriaient, i’air renseignés.
Ni les rhinocéros inquiets an bord des
sources, ni la panthère prise an piège et qui
se débat tandis que les nègres tremblent
d’effroi, ni l’éléphant poursuivant trompe
levée un cavalier affolé, ne suffisaient à les
convaincre de la vérité d'une mise en scène
vécue.
Iis savaient bien. Iis reconnaissaient, dans
|p fond, un paysage tranquille de Fontaine-
bleau.
Mercredi, cependant, on apprenait qu’un
malheureux membre d'une expédition ciné-
matographique organisée dans l’Ouest afrii.-
cain avait été dangereusement blessé tandis
qu’il photographiait un lion dans la brousse,
si dangereusement blessé qu’il mourait
bientôt.
Et, sans doute, cette fin tragique d’un de
ces héros ôbscnrk qui organisent patiem-
ment l’amusement des foules pacifiques,
aura-t-elle pour conséquence inattendue de
fortifier encore la publicité de ces spectacles,
par une manière d’attestation authentiqua
de leur sincérité.
Ii n’en était pas besoin.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
1 la «IE iffisaîOEtE
SOS, rué St-Xazare, 109
(Immeuble de rHOTEL TtHIHINUS)
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O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne I’AdministratioB
à M. 0. HANDOLET
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Le Petit Havre
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| AU HAVRE,,... BUREAU DU JOURNAL, 112, boui* de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS........ < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS MOIS SIX MOIS UN AN i
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,| 4 BO o Fr 18 Fr
l’Oise et la Somme. J
Autres Départements........;**»^.. ® Fr. 4 4 50 5BSS »
1 On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Spreaux de Poste de France
llMÜEf flllE
Paris, trois heures malin
inrr »■ 1 1, 1 <■ ..Mma-sai
DÉPÊCHES COMHEBCULES
NEW-YORK, SI JANVIER
(Dptons t mars, hausse 5 points ; mai,
hausse 3 points ; juillet, hausse 5 points ;
Ddobre, hausse 5 points.
Calfea t baisse 3 à 6 points.
NEW-YORK, SI JANVIER
t. n ion t. nituir
Cuivre Standard disp. 14 62
— lévrier 14 62
ACo|i... 76 7/8 ' 76 3/4
fier PI! — — 15 —
CHICAGO. SI JANVIER
C. DU .00R C. PRBGBli
Bl& sur....~. Mai ] 92 7/8 93 1 4
_ Juillet.... 68 1/4 88 3/4
Maïs sur Mai 66 6 8 66 1/1
— ..... Juillet 6S 3/8 68 t-4
Saindoux sur. Mai j 10 83 10 80
- Juillet....] il 12 11 13
RI. DELCASSÉ QUITTE
SAINT-PÉTERSBOURG
SAINT-PÉTERSBOURG.— M. Sazonoff, ministre
des affaires étrangères, a donné hier un dé-
jeuner en l'honneur de M. De'cassé. m
M. Delcassé est parti dans ta soirée pour
Paris. _
H. MASSÉ ET LE PARTI RADICAL
Le Go irrité exécutif da parti radical et ra-
dical-socialiste s’est occupé, dans sa rénnion
d’hier, de ta question de l’investiture à don-
ner ans candidats da parti pour les prochai-
nes élections.
Le Comité s’est ensuite occupé de la de-
mande de réintégration dans le parti radical
unifié formulée par M. Massé, député de la
Nièvre, ancien ministre dans le cabinet Bar-
thon.
Sur la proposition de M. Franklin Bouil-
lon, député de Seine-et-Oise, ii a été décidé
que le cas serait renvoyé à la Fédération de
la Nièvre, qui pourra demander, s’il y a lieu,
la réintégration de U. Massé.
LE GOUVERNEMENT
Ü’ALSACE-LORRAM
BERLIN. — La dépaissipn de M- Zora de
Buiacn est acceptée ; il est appelé, à la L»
Chambre de la Diète de Prusse.
La démission de MM. Pétri et Mandel est
également acceptée.
M. Koeler reste en fonctions.
Le Comte Bcedero, conseiller supérieur da
gouvernement, est nommé secrétaire d’état
ri’Alsace-Lorraine en remplacement de M.
Zorn de Bulacb ; il est chargé de l’intérieur.
Le baron Stein est nommé conseiller rap-
porteur à 1’Olfice impérial de l’intérieur
comme chef du département de l’agriculture
et des travaux publics.
M. Koeier reste en fonctions.
Reste à pourvoir au remplacement de M.
Pétri.
BAGARRE ENTRE ARMÉNIENS
A MARSEILLE
MARSEILLE. — Pour nn motif futile, une
frentaiâç d’Arméniens habitant nn hôtel
fi’émigiants se sont pris de querelle hier
après-midi. Bientôt les couteaux sont sortis,
et quand les gardiens de la paix sont arrivés,
dix blessés gisaient à terre.
Quatre des blessés sont atteints à l'abdo-
men ; ris ont été admis d’urgence à l’hôpi-
tal ; deux autres sont moins sérieusement
atteints, mais ont dû être transportés à l’hô-
pital ; les quatre autres ont pu regagner leur
domicile'.
De nombreuses arrestations ont été opé-
rées.
UN RECORD D'AVIATION
CHARTRES. — Hier, à l’aérodrome, l’avia-
teur Garaix, pilotant un biplan, s’est élevé
à 1,830 mètres, avec six passagers, s’appro-
priant ainsi le record spécial.
RIXE SANGLANTE
ROME. — Près d’Aquila, au cours d’ane
rite survenue entre les habitants de deux
petites communes -qui se disputaient la pos-
session d’ane tontaine d’eau potable, six ca-
rabiniers, un commissaire de police et deux
mautfestants ont été blessés.
L’AFFAIRE PQUTÎLOFF
Le gouvernement rasse a d'ailleurs re-
tiveTô l’assurance de tonte sa sollicitude
Le gouvernement rasse a d’aülenrs re-
cdhveTô l’assurance de tonte sa sollicitude
pour une prompte et décisive solution de
('incident.
Les pourparlers relatifs à la solution fi-
nancière et industrielle de l'affaire Pouti-
loff vont se poursuivre, à Saint-Péters-
bourg, Exclusivement entre les groupes français
et russes intéressés à la question.
Deux représentants du Creusot sont partis
à Saint Pêfersbourg pour assurer la mise au
point d’un aboutissement pratique attendu à
très bref délai.'
L'0PiM133 DE LS PRESSE RUSSE
Saint-Pétersbourg, 31 janvier.
Le Novoiè Vrénua écrit aujourd’hui .que
l’accaparement des usines Pouti’off par les
Allemands serait un desastre national,* l’en-
trée d’un seul ingénieur allemand dans ces
usines étant beaucoup plus dangereux que
ie fourmillement des espions allemands au-
tour des fortifications.
» L’Etat ne doit pas tolérer que les actions
Poutitoff tombent dans les mains du voisin,
dont la concurrence provoque une ruineuse
rivalité piilitaire. »
Le journal rappelle la loi de 1912 relative
à l’alienation forcée des brevets qui intéres-
sent la défense nationalë, et ajonte que la
présence des Allemands dans les usines
Poutiioff rendrait illusoire l’application de
cette loi, car il serait impossible d’empê-
cher la révélation des secrets de fabrica-
tion.
Le Novoiè Vrrmia conclut en déclarant que
la Russie n’a pas besoin, à l’exemple de la
Turquie, d'instructeurs allemands.
Régler if§ pu lunir
Les élections s’approchent, de graves
questions financières et politiques- se po-
sent et s’imposent à l’attention, l’opinion
publique reste inquiète d’uu lendemain par
trop imprécis. Cependant l’inaction règne
au Palais-Bourbon ; la Chambre, fidèle à
son jeu préféré des « propos interrompus »,
s’occupe de vingt questions , secondaires
(dont plusieurs sans doute tout-a-fait inté-
ressantes). Mais on a l’impression qu’une
volonté cachée, servie par des complicités
multiples, écarte de l’affiche tout ce qui est
essentiel, tout ce qui serait urgent, tout ce
qui devrait eu un mot être résolu sur
l’heure, « aujourd’hui, pas demain », com-
me ou dit au régiment.
La cause de cette situation est aisée à dé-
terminer : le ministère, qui ne se sent pas
sûr de son terrain, n’ose pas bouger, de
peur de compromettre un équilibre instable.
On voit ainsi des châteaux de cartes d’une
fort belle apparence ; mais qu’on y touche
le moins du monde : patatras, tout est par
terre. Le cabinet Doumergue-Caillaux ne
peut, en réalité, vivre qu’à condition de ne
rien faire, et il nous en administre, depuis
deux mois, la preuve manifeste.
De l’avis unanime, il y a deux mois, le
problème financier était non seulement sé-
rieux, mais presque? inquiétant : ie budget
de 1914, non voté, se présentait avec un
déficit de 794 millions ; les dépenses extra-
ordinaires de la guerre et de la marine,
celles du Maroc, pesaient sur la trésorerie,
dès l’instant qu’aucun instrument consolidé
n’avait -été organisé pour y faire face ; le
présent immédiat demandait des solutions
rapides et claires ; mais en môme temps
l’avenir réclamait qu’envisageant les cho-
ses de haut,' le Parlement se préoccupât de
mettre nos finances en équilibre durable.
Nul n’a mieux exprimé l’urgence de ce pro-
gramme que M. Caillaux, chef de l’opposi-
tion.
Mais Maître Jacques a deux costumes.
Voici M. Caillaux ministre et, pour tout
dire, chef de gouvernement. Qu’a-t-il fait ?
Que fait-il ? Rien, rien du tout. Son atti-
tude es! même plus’ grave que ceffè de la
simple abstention. Il laisse, il fait traîner
les questions ; il n’y fait "allusion que va-
guement, comme on parlerait d’affaires
lointaines, incertaines, à différer pour long-
temps. S’agit-il de l’emprunt ? Il est néces-
saire, et le ministre n’en disconvient pas,
mais impossible de lui faire aborder le su-
jet. S’agit-il du budget ? Oh ! les rites habi-
tuels sont fidèlement observés : on déclare
solennellement, d’accord avec la Commis-
sion du budget, qu’il est urgent d’aboutir,
qu’il faut se bâter, que la Chambre doit à
tout prix mettre la discussion à l’ordre du
jour. Et puis... rien. C’est la scène d’opéra-
comique classique, où les figurants chan-
tent avec une énergie concentrée : « Mar-
chons 1 », mais ne bougent pas. Voici pour-
taht deux mois que M. Dumont est tombé; on
aurait eu le tempsd’étudier les modifications
demandées à son budget primitif. En réali-
té les amis du ministère (avec deux deuxiè-
mes devant eux) ne se soucient pas de s’a-
vèntürer sur ie terrain toujours glissant
d’une discussion budgétaire. Ils se disent,
avec la philosophie cynique d’un Louis XV,
qu’il ne peut pas, après tout, y avoir plus
de douze douzièmes provisoires. S’agit-il
enfin de l’impôt sur le revenu, de l’impôt
sur le capital ? Hier les radicaux voulaient
qu’on en fît devant le Sénat une question
de cabinet. Qui parle de cela aujourd’hui ?
Et quant au projetUaillaux relatif à l’im-
pôt sur la fortune, on a bien l’impression
qu’il ne sera pas discuté, et qu’eu somme
le ministère n’y tient pas tant que cela. Il
a fait son geste. Après quoi, « primo vive-
re » se dit-ii.
Il se peut que des professionnels de . la
politique jugent cette attitude comme
étant le fin du fin. Le grand public, lui, la
réprouve. Il estime avec raison que les gou-
vernements sont là pour servir le pays et
non pour servir surtout les intérêts de leur
parti. Nous voudrions! faire ici une distinc-
tion essentielle entre gouverner et régner.
Gouverner, c’est prendre en main les inté-
rêts généraux de la Nation et y veiller avec
fermeté et hauteur de vues. Régner, c’est
se soucier surtout de profiter du pouvoir.
Ehbien.nousne contesterons pas que lecabi-
net actuel règne. Mais son action, si tant
est qu’il en ait une, en dehors de ses mou-
vements de préfets, n’est pas une action de
gouvernement.
Cette discussion nous amène à regarder
plus haut et plus loin qu’une simple exis-
tence ministérielle. Le reproche que nous
faisons au ministère actuel s’applique en
réalité à tout le système des partis démago-
giques. Ils font de superbes programmes,
ils se laissent aller à des promesses exces-
sives, ils ne résistent pas au plaisir de se
faire applaudir. Et le jour où ils ont la
charge du gouvernement, voici que leurs
bruyants principes apparaissent inapplica-
bles : ils sont réduits à gouverner comme
ceux qu’ils avaient renversés.
Nous avouerons, quant à nous, que ces
palinodies nous choquent. Si nos adversai-
res savaient leurs principes inapplicables,
ils ne devaient pas les proclamer; et si c’est
le pouvoir seul qui a pu leur ouvrir les
yeux, que penser de leur naïveté ? Or ce
que nous disons là, c’est l’histoire classi-
que des démagogues au pouvoir. « Ils s’as-
sagissent en présence des responsabilités »,
nous dit-on, « ils font leurs écoles ». C’est
parfait, mais il eût été préférable qu’ils fis-
sent leurs écoles auparavant et que ce ne
fût pas à nos dépens. M. Clémenceau a pas-
sé trente années de sa vie à combattre les
ministres qui maintenaient l’ordre dans les
grèves avec des troupes. Devenu ministre,
il a lui-même, ,plus que tout autre, employé
les troupes dans les grèves. Nous pensons
qu’on a peu d’autorité morale après de sem-
blables revirements 1
Cette opposition des intransigeants (pour
employer un vieux mot) et des hommes de
gouvernement est une fois de plus d’actua-
lité. Nous avons en face de nous des adver-
saires qui brandissent un programme, mais
qui sont incapables de le faire vivre.Quand
ils sont dans l’opposition, la nécessité des
responsabilités gouvernementales s’éva-
nouit de leur pensée, ils promettent n’im-
porte quoi : c’est le langage de Pau. Et
quand ils sont au pouvoir,incapables d’agir,
iis ne se préoccupent que de régner : où
sont les neiges d’antan ?
Nous pensons que l’opinion française fi-
nira par juger cette légèreté, cette absence
de sérieux, comme elles le méritent, c’est à
dire de façon sévère. Il n’y a vraiment de
fécond, dans ce pays, que l’union de l’es-
prit de réforme avec l’esprit de gou-
vernement. Celle union, nous le di-
sons avec fierté, ne s’est jamais trouvée
en France d’une façon durable que dans la
tendance politique dont nous nous récla-
mons.
P. H.
ieiiElsPeltîîpes
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin en Conseil à l’Elysée,
sous la présidence de M. Poincaré.
M. Gaston Doumergue a entretenu ses col-
lègues des affaires extérieures.
Le ministre de l’intérieur a soumis au
Conseil un mouvement préfectoral.
M. René Renoult a fait approuver nn dé-
cret prononçant la dissolation de la congré-
gation de Saiate-Marie-ie-Broons (Calva-
dos).
Le ministre de la guerre a fait approuver
la nomination du général Géfard au conâi-
mandeme.it du 2« corps d’armée, en rem-
placement du général Picquart;
Le ministre de l'instruction publique a
fait part au Conseil de la nécessite qui s’im-
posait de creer an ministère de 1’instmclion
publique au office d'éducation populaire
destiné à coordonner et à développer les
oeuvres complémentaires de i’écoie.
Le ministre des travaux publics a entre-
tenu le Conseil de la question des retraites
des employés des petits chemins de ter et des
tramways.
Le ministre des colonies a mis ses collè-
gues au courant de la question du réseau gé
neral de la T. S. F.
Le ministre du travail a exposé au Conseil
les mesures prises et prescrites par lui à
Paris et dans les départements, pour ren-
dre plus rapide la délivrance des titres
de pension des retraites ouvrières et pay-
sannes.
Le sous-secrétaire d’Etat de la marine mar-
chande a rendu compte de ses déclarations
devant la Commission des postes, en ce qui
touche t’affaire de la Sud-Atlantique.
Il a indiqué la nécessité de former nne
Commission interministérielle en vue d’en-
visager les conséquences économiques de
l’ouverture du canal de Panama.
Une scission dans le Parti Socialiste
Qn attendait au Congrès d’Amiens une at-
taque assez vive de la part des allemanistes
— notamment en ce qui concerne la ques-
tion financière du parti. Cette attaque ne
s’est pas produite. Mais, l’organe de la frac-
tion allemaniste, la Lutte de Classe, publie un
manifeste du parti ouvrier qui marque une
scission dans le parti unifié. Voici ce mani-
feste :
Le Parti Ouvrier se gardera de la démagogie
réformiste dans laquelle a sombré le parti socia-
liste.
Le Parti Ouvrier se différenciera du Parti de la
Faillite Socialiste sur deux points : il saura défen-
dre les droits du prolétariat, mais il saura aussi
lui enseigner ses devoirs. Si les circonstances
l’obligent à faire appel a son seniiment et è son
enthousiasme, ce sera toujours sous le contrôle
de la raison.
Daos aucun cas, le Parti Ouvrier ne tolérera
que l’on essaie de faire du prolétariat ou une
clientèle ou un piédestal.
Il mettra tout en oeuvre pour l’aider & se dé-
barrasser de tous les exploiteurs, même et sur-
tout de ceux qui ont la prétention de se réclamer
du socialisme.
Le Parti Ouvrier sera d’ailleurs constitué sur
les bases les plus fédéralistes.
Ce manifeste est signé par les membres du
Comité d’organisation :
Jean Aileraane, ancien député ; Bergougnoux»
René Chauvin, ancien député ; Achille Cambier*
Gibrielle Cambier, Dulfau, Erboviüe, Ch. Le
Gleo, Legeleùx, René Marange, Beii.be Marange,
Haussa, Nègre, Paul Rsmy, Elisabeth Renaud,
P. Ricros, Rongifres, Jean Soleil, Timon d’A's-
Dières.
Cette scission semble, en raison des ter-
mes mêmes dans laquelle elle est annoncée,
devoir être définitive.
ÉTRAMGER
ALLEMAGNE
La plus vieille femme de l'Empiro
On vient de découvrir l’âge exact de la
doyenne de i’Alieraagne. A l’occasion des ré-
centes iê.es de l’Independance, on signala
comme contemporaine de la bataille de Leip-
zig nne temme Jeanne Schidlo, habitant ie
village de SetaimiChow, en Haate-Siiésie. En
réalité, on ignorait son âge exact et i’aïeuie
elle-même savait seulement qu’elle était née
« vers 1805». Or, on vient de découvrir d’une
façon fortuite, dans le clocher de l’église
d’ilchpua, d’où la doyenne est originaire, nu
registre de l’état-civii qui donne ie 10 dér
cembre 1797 comme date de (a naissance de
Jeanne Schidlo. Celle-ci est donc actuelle-
ment dans la cent-dix-huitiéme année de
son âge et elle devient d’wnbiée la doyenne
de l'Allemagne,
L’ESPRIT DES BÊTES
Photo Petit Havre
LA CHIENNE MIRZA
Citait S Petit Bavrt
Après une année de silence l’instruction au
crime de La Remuée entre dans une phase
nouvelle.
Le Chien indique et les Hommes fouillent
J’ai gardé en mémoire nne belle histoire
extraordinaire.
Il s’agissait d’un train électrique mis en
panne par le caprice d’une araignée. Comme
ranimai avait eu la fantaisie de tendre sa
toile sur an point délicat dn mécanisme, le
court circuit causé par cette interposition
avait condamné ie convoi à l’immobilité.
Mais c’était ià nne belle histoire venue
d’Amérique, pays de l'énorme et de l’invrai-
! semblable. Eiie avait peut-être été apportée
sur l’aile d’un canard. Cette araignée prise
| 3;tR;,VSit8''n*3vatt-eHg-pas—des—refatiens -de
fa mille avec la fameuse sardine du port de
Marseille ?
Combien plus simple et plus typique est
l’aventure de la chienne de La Remuée 1 Par
son flair, elle bouleverse l’opinion, émeut
des juges, fait ouvrir des dossiers, réveille
une tragique affaire que l’oubli prenait un
peu plus tofls les jours.
On vous a conté comment ce fureteur
indiscret découvrit, dissimulé dans un cani-
veau, à proximité dé la ferme sanglante,
t’arme avec laquelle le crime fut commis.
Durant des jours et des jonrs, ou l’a cher-
ché, ce fusil à piston. Enquêtes, contre-
enquêtes, perquisitions, descentes de jus-
tice, allées et venues à travers le pays d’au-
tomobiies chargées de magistrats, de gens
de police, de gendarmes; interrogatoires
serrés, fouilles minutieuses, mobiliers mis
sens dessus dessous, mares curées, potins et
racontars : il ne resta de tout cela qne la
décevante impression d’un grand temps
perdu et de beaucoup de peine dépensée
pour ne rien savoir...
Et c’est une chiedne, nne chienne an mu-
seau drôle, aux yeux brillants et fins, qui
n’a pas même l’excuse d’ayoir été en passant
rendre visite au chien... de fasil, puisque
l’arme en est dépourvu, c’est « Mirza » qui
vient en cinq minâtes de découvrir ce que
la perspicacité des limiers professionnels
chercha en vain pendant cinq semaines.
Rien de bien surprenant, au reste. L’ani-
mal a souvent servi d’auxiliaire à ia justice.
Vous savez le rôle des chiens de police, les
résultats merveilleux d’un dressage facilité
par des dons d’instinct affiné jusqu’aux limi-
tes de l’iutelligeace, les prouesses stupéfian-
tes dont sont capables certains de ces « pis-
teurs » à quatre pattes, experts dans l’art de
la « filature » et, sans conteste, supérieurs à
leurs maîtres lorsqu’il s’agit de surprendre
dans l’air des indices da passage da 1 homme
on de l'objet qu’ils recherchent.
Vous les avez vus à l’oeuvre, ces policiers
amateurs. Plus d’une fois, par l’assurance de
leurs recherches, par la mise en pratique
d’uu sens qu’ils ont développé à l’extrême,
par leur savoir-flair, si j’ose aire, ils ont dé-
montré le concours précieux qu’ils peuvent
donner an chasseur de malfaiteurs, et ce,
avec un esprit da-ptopos qui est peut-être
de l’esprit tout court.
Les bêles auraient-elles vraiment de l’es-
prit ?
Personnellement, je n’en doute point.
Si le Grand Maître des êtres priva le chien
du rire, c’est qu’il entendit flatter nn peu
i’orgueil des hommes en leur laissant un
privilège que notre grand Rabelais exalta
dans une phrase célèbre.
Mais, cette infériorité reconnue, le chien
n'est pas indigne de notre compagnie. lia
rùrâ façon à lui de rire, tout simplement,
pàr la malice de ses bons,yeux, par la gri-
mace de son musean, par ia façon expressive
dont il sait agiter sa queue.
Ressentir de la foie, s’assôciér à celle de
son maître, la devancer parfois en vertu
d’nne sorte da prescience qui n’échappe
point à ceux qui l’observent, c’est déjà, ce
me semble, une jolie preuve d’instinct édu-
qué, où l’homme peut voir des parcelles
«.'intelligence sans compromettre le prestige
de sa propre souveraineté. A des degrés di-
vers, l’échelle morale accuse, sur le double
point de la compréhension et de sa manifesta-
tion physique, des traits troublants qui pour-
raient reveler, je ne dirai pas une personna-
lité intellectuelle, mais une adaptation parti-
culière dos facultés cérébrales aux choses ex-
térieures.
il y a quelques années, à Paris; vint à
l’idée de quelques chercheurs d’observer les
bêtes par des méthodes scientifiques, de faire
à l’égard des grands animaux, poissons,
mammifères, ce que l’entomologiste Fabre,
dans le silence de ses études, faisait si pa-
tiemment pour ie monde des insectes.
L'Institut de psychologie zoologique a pro-
duit des travaux aue i’oâ ne saurait dédai-
gner. Ils ont nettement établi chez les ani-
maux non seulement l’acuité de certains
sens, mais l’esprit de leur meilleur emploi.
Si la puissance de la vue varie suivant les
espèces animales, sa nature se modifie éga-
lement. Les poissons, les reptiles, les batra-
ciens ne semblent pas distinguer bien nette-
ment les couleurs, à part ie vert, le ronge
et ie jaune. En revanche, les mammifères
de toutes les catégories connaissent toutes
les nuances dn prisme.
Le chat, habitué à manger dans nn verre
-peint-en rotige, n’hésitera pas à < aller vers-
cette couleur quand on disposera plus tard
devant lui des verres de même forme et de
couleur différente.
Les chauve-souris ont nn tact merveilleux,
impressionné à distance. Leurs ailes perçoi-
vent ia proximité de l’obstacle et font chan-
ger la direction.
Certains batraciens ont même nn sixième
sens, le sens de l’humidité. Ils sentent de
quel côté i'air est le plus humide autour
d’eux.
Un crapaud, vieux et aveugle, fut placé à
une petite distance de l’eau, sur un disque
qne l'on faisait tourner au moyen de corde-
lettes passant soas les herbes. Tant que ce
disque tournait, même lentement,ie crapaud
restait parfaitement immobile ; mais à peine
l’appareil était-il arrête qne l’animal sautait
résolument à versl’eau.Un rat d’eau,aveuglé
par un bandeau, agissait de même.
En Australie, souvent, des moutons et des
boeufs suivant une route tracée, lèvent tout
à coup la tête, aspirant i’air fortement, se
jettent.dans les terres, puis font qneique
lois plusieurs kilomètres en ligne droite jus-
qu’à nne source inconnue des conducteurs.
9
9 9 .
L’animal va-t-il au delà de la sensation ?
A-t-il la notion de sou « Moi physique » ?
Des expériences l’ont démoniré affirmati-
vement, pour certaines bêtes, tout au moins.
Des perroquets, des hobereaux, des rats
blancs, des singes surtout reconnaissent
parfaitement et identifient leur image dans
des miroirs. Le singe excelle dans cet exer-
cice. Il prend plaisir à regarder ses dents, ie
fond de sa gorge, les provisions de ses ba-
joues.
L’animal fait plus. II peut se souvenir,
associer des idées, juger, raisonner.
Sur ce point encore, l’observation a per-
mis de noter des choses bien curieuses,d'éta-
blir nne hiérarchie où les sujets sont classés
d’après leurs qualités intellectuelles.
Nombreux sont les animaux capables de
combiner des idées : par exempte l’idée de
se procurer de la nourritüre et celle de faire
jouer un mécanisme peu compliqué.
On a essayé de faire ouvrir des portes et
des boîtes par des poissons, des batraciens,
des reptiles, des oiseaux, des mammifères.
De nombreux poissons ont su pousser les
portes légères dans l’étang, mais non en
faire manoeuvrer le loquet.
La plupart des oiseaux se sont distingués
par leur perspicacité.
Le cheval et le chien ont accompli des ;
prodiges Les jeux du cirque ne sont-ils pas'
là pour nous rappeler les merveilles du dres-
sage. ia clairvoyance et l’esprit de décision,
l’entente du rythme et de la mesure dont les
animaux sont cartables?
Un sapajou gourmand, pensionnaire de
l’Institut de psychologie zoologique, souffrait
de maux de dents chaque ftiia qu’il mangeait
des noix. De petits morceaux se logeaient
entre ses moilaires et lui causaient de vives
douleurs/ _ - H
Un jour, après l’avoir bourré de ces fruits,
on disposa dans sa cage une tige de fer assez
épaisse et une pierre à aiguiser. Préalable-
ment, devant ses yeux, on avait frotté un
autre fer sur la pierre pour le rendre
pointa.
Le singe souffrit comme d’habitude. Il
s’errrpr%i alors de ia tw de fer et tenta de
l’employer comme cure-dent ; mais bientôt
il comprit que celte tige était trop grosse. Il
conçut alors de l’aiguiser sur ia pierre. Au
bout d’une heure, il avait son cure-dent !
Ce sont là des faits singulièrement élo-
quents qui militent en faveur de l’intelligen-
ce animale.
Et que penser de ce perroquet auquel
M. Hachet-Souplet avait appris le mot « ar-
moire » en lui montrant une petite armoire
tacite à accrocher à differents points du la-
boratoire et dans laquelle était rangée sa pi-
tance habituelle :
On Iqi enseigna ensuite les noms de beau-
coup d’objets en les lni montrant. Parmi
eux se trouvait une échelle, et ie « profes-
seur » put obtenir que l’oiseau articulât ie
mot # monter » toutes les fois qu’il le voyait
gravir les échelons.
Chaque jour, lorsqu’on ouvrait l’armoire,
le perroquet criait : « Moire 1 Moire 1 Moire I»
Mais un matin que le petit meuble avait été
placé hors de la portée du maître, l’oiseau
parut comprendre que celaRci ne pourrait
l'ouvrir sans employer l’échelle.
Très-excité, il bai tait des ailes, mordillait
ses barreaux en criant : « Moire ! Moire I
Moire 1 Et ce jonr-là, son « éducatear » n’ubr
tint rien de plus.
Lé lendemain, comme il avait reçu da
millet qu’il aimait peu au lieu de ckènevia
enfermé dans l'armoire, l’animai était au pa-
roxysme de la colère.
« Après mille essais pour écarter les bar-
reaux, dit M. Hachet-Souplet, son attention
finit par être attirée par l’échelle et il pro-
nonça : « Ch elle, monter, moire ». Ceci cons-
tituait nn effort intellectuel merveilleux,
L’acte de ce perroquet marque le degré psy-
chologique le plus élevé auquel un oiseau de
son espèce puisse prétendre. »
Bien qu’elle soit rangée en bonne piace,
avec le singe et l’éléphant, dans un premier
groupe qui occupe la haut de l'échelle l’ani-
maiite intelligente, ia famille canine ne sau-
rait donc se prévaloir d’une supériorité
éclatante.
Les chiens ont des émules dans les diffé-
rentes espèces. Il apparaît toutefois que ces
dons de l’esprit soient chez eux moins excep-
tionnels. Le petit ratier de La Remuée fut
un « flaireur » avisé, mais il n’est pas le seul
capable d’un tel exploit. Us sont légion les
policiers à quatre pattes, collaborateurs bé-
névoles du pouvoir judiciaire... qui les en-
voie parlois à la fourrière, en guise de remer-
ciaient.
Mais la besogne n’est pas finie. S’il prenait
maintenant fantaisie à quelque caniche ren»
seigné de la parfaire t
On a découvert le fusil, c’est bien, Reste à
trouver l’homme qui ie mania.
Si ie chien ne l'a pas fait encore, c’est
qu’il tient sans doute à rnénag* r l’amour-
propre des juges et i’estime qu’on doit gar-
der de leur sagacité professionnelle.
L’âme du chien, instructeur occasionnel,
est peu compliquée et presque indifférente à
l’éloge. On ne cite pas de toutou héroïque
subitement devenu poseur, encombrant, in-
supportable, même lorsque la reconnais-
sance humaine ie dota d’un collier d’argent
ou d’or.
II serait probablement fort surpris d’ap-,
prendre que la langue populaire lu dénom-
mé « cabot ». Cabot t Un nom qui évoque
toute ta sotte vanité du théâsre et qui baptise
en même temps en lui toute la modestie de
ses talents incomparables. Injustice et para-
doxe I
Al.BERT-IÎERRENSCnMIDT.
INFORMATIONS
Ün Banquier arrêté
Hier matin, M. Benezech, commissaire de
police aux délégations judiciaires, a perqui-
sitionné au siège d’une banqne, 113, rue
R au mur, ainsi qu’au domicile da co-direç-
lenr, M. Lecomte, qui a été ^rrêié.
Le passif de la banque qui avait déposé
son bilan vendredi, s'élèverait à deux mil-
lions. Les sommes perdues par les entrepri-
ses patronées par cette banque, s’élèveraient
à trente millions.
Maeterlinck mis h l’index
L'Osservatore romano publie nn décret de
la congrégation de l’Index, daté du 29 jan-
vier, condamnant toutes les oeuvres de M.
Maurice Maeterlinck.
Il est intéressant d’observer qne ce n’est
pas nn livre seul, mais bien l’oeuvre entier
de M. Maeterlinck, aussi, bien les pièces de
théâtre que les autres ouvrages, qui se
trouve ainsi prohibé.
La cause déterminante de cette mesure fat
sans doute le dernier volume de M. Maeter-
linck, intitulé La Mort, dans lequel l’auteur
semble conclure à la non survivance de
i’âme après la mort, ou tout au moins à la
perte de sa personnalité, doctrine qui se
trouve être en contradiction avec celle de
l'Eglise catholique.
Le Film authentique
Une aventure tragique, qui vient de se
passer à Nairobi, dans l’Afrique orientale,
assurera de manière assez douloureuse les
sceptiques qui voulaient douterquand même
de fa vertu authentique des films tropicaux.
Oa avait beau leur montrer les chasses les
plus émouvantes, les captures de fanves
accomplies dans des circonstances sensation-
nelles, ils souriaient, i’air renseignés.
Ni les rhinocéros inquiets an bord des
sources, ni la panthère prise an piège et qui
se débat tandis que les nègres tremblent
d’effroi, ni l’éléphant poursuivant trompe
levée un cavalier affolé, ne suffisaient à les
convaincre de la vérité d'une mise en scène
vécue.
Iis savaient bien. Iis reconnaissaient, dans
|p fond, un paysage tranquille de Fontaine-
bleau.
Mercredi, cependant, on apprenait qu’un
malheureux membre d'une expédition ciné-
matographique organisée dans l’Ouest afrii.-
cain avait été dangereusement blessé tandis
qu’il photographiait un lion dans la brousse,
si dangereusement blessé qu’il mourait
bientôt.
Et, sans doute, cette fin tragique d’un de
ces héros ôbscnrk qui organisent patiem-
ment l’amusement des foules pacifiques,
aura-t-elle pour conséquence inattendue de
fortifier encore la publicité de ces spectacles,
par une manière d’attestation authentiqua
de leur sincérité.
Ii n’en était pas besoin.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
1 la «IE iffisaîOEtE
SOS, rué St-Xazare, 109
(Immeuble de rHOTEL TtHIHINUS)
—.— ■ ——
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