Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-01-31
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 janvier 1914 31 janvier 1914
Description : 1914/01/31 (A34,N11866). 1914/01/31 (A34,N11866).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172031t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2020
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Le Petit Havre
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Paris, trois heures matin
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Comptant. cajm& 168 f&
3 mois J * 66 2/6 -/-
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3 mois....4 ferme‘ *183 10/- 30/- -/-
FER
Comptant.. ferme * 81/- 3 d -/-
3 mois *81/7 )£ 1 d % -/-
Prix comparés avec ceux de ia deuxième Bourse
Au 29 janvier 1914.
NEW-YORK, 30 JANVIER
Cotona i janvier, baisse 10 points ;
mars, baisse 12 points; mai, baisse 13 points ;
octobre, baisse 5 points. -? Soutenu.
Caléa t baisse 5 à 8 points.
NEW-YORK, 30 JANVIER
e. n ton s. mentit
Cuivre Standard disp* 14 62 14 62
— lévrier 14 62 14 62
Amalgamai. Coti... 76 3/4 75 »/»
fer i5 — Î5 —
CHICAGO, 30 JANVIER
G. DU JOUR C. PREC8D
Blé sur...... Mai 93 1 4 93 1/2
...... Juillet 88 3/4 89 1 8
Maïs sur Mai....... 66 1/2 66 7/8
— Juillet 68 i i 68 3/4
Saindoux sur. Mai....... 10 80 10 90
- Juillet.... il 18 11 20
LES SOUVERAINS ANGLAIS EN FRANCE
LONDRES. — On confirme que le roi et la
reine d'Angleterre rendront visite an prési-
dent de la République dans la seconde moi-
tié du mois d’avril.
, LA MORT DE DÉROULÈDE
NICE. — Un très grand nombre de télé-
grammes de condoléances sont parvenus à
la villa habitée par M. Déroulède.
Le télégramme du président de la Répu-
blique, arrivé un des premiers, est ainsi
conçu :
m Lucien Pallez, Nice.
» Je vous prie de transmettre à Mlle Dé-
ronlède et recevoir vous-même l’assurance
de ma protonde sympathie.
» Signé : Raymond Poincarë. »
Le registre déposé & l’entrée de la villa a
été en quelques heures recouvert de nom-
breuses signatures.
Les dispositions pour les obsèques ont été
arrêtées hier soir dans lears grandes lignes.
Après une cérémonie religieuse, dimaache
matin, à l’église paroissiale de Notre-Dame-
du-Port, le corps sera transporté à la gare et
placé dans an salon transformé en chapelle
ardente.
Le cercueil partira à onze heures du soir,
pour Paris.
Les funérailles seront célébrées à Paris
mardi malin à 10 heures, à l’église Saint-Au-
gustin. L’inhumation aura lieu à la Chapelle
de Saint-Cloud.
LES RELATIONS ENTRE LE PREFET
.MARITIME DE TOULON
\ ET LE SYNDICAT DE L'ARSENAL
TOULON. — A l’occasion de la prise de pos-
session par le vice-amiral Chocheprat des
tondions de préfet maritime, le Syndicat
des ouvriers et employés de la marine de
l’Elat lui ont adressé une lettre lui deman-
dant que les relations entre l’autorité mari-
time et le Syndicat, que le vice-amiral Màrin-
d’Arbel avait rompues lors des incidents
d’il y a deux ans, fussent reprises dans des
formes differentes que le Syndicat avoue lui-
même ê.re indispensables.
Le vice-amiral Chocheprat a répondu que
les relations sont reprises entre l’adminis-
tration et le syndicat pour toutes les ques-
tions purement professionnelles qui sont
celles de la compétence du Syndicat, mais
que l’autorité maritime devra opposer une
fin de non recevoir absolue à toutes les com-
munications qui pourraient lui être adres-
sées par le Syndicat sur les faits de discipli-
ne dans lesquelles il n'a aucune qualité
pour s'immiscer.
LE CONGRES DES TRAVAILLEURS DU
SOUS-SOL
LENS. — Le Congrès des travailleurs du
Sous-sol a décidé, en séance secrète, de fixer
au premiers mars la date de l’action généra-
le (grève générale des mineurs) au cas où le
Parlement n’aurait pas donne les satisfac-
tions que réclament ies travailleurs du sous-
sol.
tnmrnmmm0—
LES TRAVAUX DU PORT DE DIEPPE
L’Officiel publie un décret autorisant la
Chambre de commerce de Dieppe à prélever
sur le produit des péages institués à son pro-
fit, une somme de 498,000 fr. en vne du ver-
sement à l’Etat des subsides d’égale valeur
destinés à l’exécution des travaux d’amélio-
ration du port.
LA GRÈVE DES CAPITAINES AU
CABOTAGE A MARSEILLE
MARSEILLE. — Par suite de la grève des ca-
pitaines au cabotage, aucun départ de navire
n’a en lien hier.
UN DERAILLEMENT .
MUNICH.— Un train de voyageurs a déraillé
près de Hos.
Seize uersonnes ont été tuées.
LE PROCÈS DES ROMANICHELS DE
LUNEL
MONTPELLIER. — Le jury a ^apporté un
verdict aux termes duquel la Cour d’assises
condamne Qaiiiino Lavanti aux travaux for-
cés à perpétuité ; Philippine Gimenez, à 12
ans de travaux forcés ; Cortès Juan, Jeanne
Munoz, Manoela Moreno, Maria Sanchez et
Consolation Gimenez, chacun 4 trois ans de
prison et seize francs d’amende.
Joséphine Moreno sera placée dans une
maison de correction jusqu’à 18 ans; Joseph
Gimenez est acquitté.
L'ASSASSINAT D’UN MISSIONNAIRE
EN CHINE
PÉKIN. — Aussitôt qu’il a été intormé de la
mort du missionnaire français à Uganhonei,
le gouvernemént chinois a fait exprimer ses
regrets au ministre de France à Pékin en lui
faisant connaître que les réparations néces-
saires seraient accordées.
CATASTROPHE MINIÈRE
DORTMUND. — A la fosse Ministre Achen-
dach, une explosion de grisou s’est produite
hier après-midi au troisième palier, un p8u
avant ie changement des équipes.
On a déjà remonté douze cadavres, et
quinze mineurs dont sept grièvement bles-
ses, mais il y a encore au fond de ia mine
69 à 80 ouvriers dont on ignore le sort.
Ou éprouve les plus vives craintes à leur
sujet.
Des équipes de secours ont été demandées
anx mines voisines.
L'AFFAIRE KRUPP POITILOF
Deux démentis officieux ont été communi-
qués hier malin par l’agence Havas au sujet
de l’affaire Poutilof. Le premier, de source
russe, est ainsi conçu :
Sainl-Pélersbourg, 30 janvier.
Un nouveau démenti officieux déclare que les
renseignements publiés hier par un journal fran-
çais du soir présentent l’affaire Pou'.ilof sous un
jour qui ne correspond pas à la réalité.
Depuis longlemps déjà, dit ce nouveau dé-
menti, les usines Poutilof avaient fait dés démar-
ches en vue de l’augmentation de leur capital, et
elles les avaient faites sur le marché français.
Le second vient de Londres et vise plus
particulièrement les informations relatives
à une intervention de la maison Vickerà. Le
voici :
Londres, 29 janvier.
On déclare dans les milieux in'éressés que l’on
sait très peu de chose pour le moment' au sujët
de la prétendue acquisition par la maison Krupp,
d’un intérêt de contrôle dans les usines Poutilof.
On assuracépemTant que Tbypothèse émise par
des journaux français, .envisageant la possibilté
d’une certaine collaborât on entre la maison Kropp
et la maison Vlckers, qui s’intéresse aux nouvelles
usines construites à Tsaritsine, est dénuée de fon-
dement. Un tel arrangement, ait-on, serait entiè-
rement contraire & la règle ordinaire de la mai-
son anglaise.
Si la nouvelle relative A Krupp était confirmée,
on peut prévoir, ajoute-t-on, que le Greusot ne
sera pas le seul établissement étranger à protes-
ter énergiquement auprès du gouvernement
russe.
***
D’autre part, l’agence Havas communique la dé-
pêche suivante :
Saint-Pétersbourg, 30 janvier.
M. Dalcassô a fait hier, auprès du gouver-
nement russe, la démarche dont il avait été
chargé par ie gouvernement français an su-
jet d'une transformation éventuelle des usi-
nes Poutilof.
On estime, dans les milieux officiels rus-
ses, que l'incident n'a pas l'importance
qu’on lui a attribuée dans la presse. Si la
transformation sur les bases indiquées dans
les journaux avait dû être faite, elle aurait
dû être subordonnée à un certain nombre
de formalités, l’assentiment préalable, par
exemple, donné par l’assemblée générale des
actionnaires, et surtout l’autorisation du
gouvernement impérial.
Or, il parait certain que le gouvernement
russe n’aurait pas consenti à une participa-
tion financière de la nature de celle dont il a
été question.
On s’attend ici à ce que des propositions
soient faites à bref delai par un groupe
financier français.
MORT DE M. PAUL DEROULÈDE
Paul Deronlède, dont l’état de santé s’était
aJlaibli, avait dû, il y a quelque temps, aller
demander au soieil de la côte d’azur, un peu
de forces pour dominer la maladie qui le
minait. Mais au mal sont venues s’ajouter
les fatigues d’un long voyage et, aprô3 quel-
ques jours d'amélioration superficielle, il
s’est éteint vendredi à quatre heures du ma-
tin, entouré de sa soeur et des docteurs qui
le soignaient.
Paul Déroulède, homme politique et poète,
était né à Paris en 1846. Il était le neveu de
M. Emile Augier. Il venait de terminer sas
études de droit quand la guerre de 1870
éclata. Engagé volontaire dans un bataillon
de chasseurs à pied, il fut blessé à Sedan et
put gagner la Belgique. Il a été depuis promu
lieutenant et décoré de la Légion-sl'Honneur.
Il a pris une place dans la littérature fran-
çaise par ses oeuvres patriotiques. Cest à un
petit volume de poésies.Les Chants d'n Soldut,
publié pour la première fois en 1872. suivi
bientôt des Nouveaux Chants d’un Soldat (en
1875), qu’il dut sa réputation.
M. Déroulède, qui avait déjà donné un
drame en vers, Jean strenner, au Théâtre
Français en 1869, a fait représenter à l’Odéon
un drame en cinq actes et en vers, filet-
man (1877), qui dut à la situation personnelle
de l’auteur et à diverses allusions, patrioti-
ques un brayant mais court succès. Il a en
outre donné au théâtre plusieurs autres piè-
ces, dont Mrssire Du Guesclin.
En 1887, il fit campagne en faveur du gê-
nerai Boulanger, puis eu 1889, il fut élu dé-
puté d’Angoulême. II donna sa démission en
1892. Il tut réélu en 1898. C’est eu 1899 qu’il
fut accusé d’avoir voula entraîner vers l’Ely-
sée le général Roget. Arrêté, it fut acquitté
eu juin. En août, il fut impliqué par le mi-
nistère Waldeck-Rousseau dans les poursui-
tes pour complot contre la sûreté de l’Etat
et traduit devant la Haute-Cour de Justice
Il fut condamné à «ix ans de bannissement.
M. Déroulède s’installa à Saint-Sébastien.
Gracié en 1905 par le président de la Répu-
blique, il ne voulut point accepter d’appa-
rente faveur. Il ne rentra en France qu’après
la loi d’amnistie du 2 novembre 1905. Sa
rentrée à Paris donna lien à une grande ma-
nifestation. Eu 1906, il échoua aux élections
dans ia Charente.
LA
Crise’ Ministerielle Portugaise
A la suite d’incidents parlementaires qui
lui rendaient l’existence à peu près impos-
sible, le Cabinet portugais, présidé par M.
Affonso Costa, vient de donner sa démis-
sion, et cèile-ci s’étant produite au milieu
d’événements de la rue assez graves ne
laisse pas de placer la jeune république
dans une situation des plus fâcheuses.
Il y avait bientôt un an que ce Cabinet
était au pouvoir et, pendant ce temps, les
discussions, ni les luttes, ni les haines
n’ont désarmé, si bien que, — les républi-
cains étant les maîtres incontestés, le pays
étant en vérité profondément calme, et
aucune insurrection manoeliste n’étant si-
gnalée — le Portugal ne s’en trouve pas
moins menacé, par la faute de l’incroyable
mésentente qui règne entre les partis, d’une
crise ministérielle tellement grave que
l’avenir même du régime pourrait s’en
trouver compromis.
Et pourtant, le Cabinet Costa, aujour-
d’hui démissionnaire, avait été à sa nais-
sance accueilli par l’enthousiasme général,
car il était le premier, depuis la proclama-
tion de la République, qui parût présenter
une véritable homogénéité.
Au début de sa magistrature, en effet, le
président de Arriaga avait cherché à for-
mer des Cabinets de concentration dans les-
quels les groupes étaient représentés à peu
près également. Mais l’espoir qu'il avait
fondé sur une utile collaboration de ces élé-
ments divers ne tarda pas à s’évanouir, et
c’est alors qu’il décida de faire appel aux
démocrates ou radicaux, qui constituaient,
sous la direction incontestée de M. Aflonso
Costa, avocat éminent et orateur de grande
envergure, le parti le plus puissant et le
plus capable de mener à bien les affaires de
la République.
Depuis ce moment, Affonso Costa a Fait
preuve d’indiscutables qualités d’homme
d’Etat. Il eut, tout d’abord, à lutter contre
les soulèvements monarchistes, dont le der-
nier date du 20 octobre. Mais l’organisa-
tion monarchigt&est peu solide, et ce qui
menaça le plus l’existence même du régi-
me, en furent les. insurrections- nmmlair«5
qui se sont répétées pendant toute l’année
dernière, et contre lesquelles le gouverne-
ment fut bien obligé de prendre également
des mesures.
Celles-ci furent rigoureuses, sévères;
certains, même parmi les amis du Cabinet
démissionnaire, à plus forte raison parmi
ses adversaires, estiment qu’elles le furent
trop, et dans plusieurs journaux républi-
cains français, très sympathiques à la dé-
mocratie soeur, nous avons rencontré cette
manière de voir.
Peut-être convient-il, toutefois, de te-
nir compte de l’extrême gravité des trou-
bles en question, qui furent marqués, non
seulement par des émeutes, mais par des
attentats et par des bombes ; et, dans ces
conditions, de se demander si le devoir
d’un gouvernement, surtout du gouverne-
ment d’une République naissante, n'était
pas de faire preuve d’une énergie, capa bie,
en réprimant les débordements démagogi-
ques, de barrer résolument la routé à tou-
tes les tentatives de réaction.
Une conséquence plus regrettable, peut-
être, de ces troubles populaires, fut la pré-
sentation d’une réforme électorale, qui,
ôtant le droit de vote aux illettrés, Je reti-
rait de ce fait aux deux tiers de la popula-
tion.
Le ministère Costa fut mis en minorité
au Sénat sur cette proposition de révision
de la Constitution, cependant qu’un désac-
cord d’un autre ordre se produisait entre M.
Costa et le président Arriaga. Et voilà l’o-
rigine de la crise actuelle.
Que va maintenant faire M. de Arriaga ?
En attendant qu’une solution soit apportée
à la crise, le revolver et les bombes ont re-
commencé à se faire entendre dans les rues
de Lisbonne, cependant que les chefs des
deux partis adversaires des démocrates, M.
d’Almeida, chef des évolutionnistes ou mo-
dérés, et M. Camacho, chef des unionistes
on conservateurs, sont invités par le prési-
dent à examiner la situation et que ceux-ci,
si nous en croyons les dernières dépêches,
consultent leurs amis.
Dans l’intérêt de la République portu-
gaise, dont l’existence môme est peut-être
entre leurs mains, il faut souhaiter que ces
hommes d’Etat, oubliant leurs rivalités
personnelles, arrivent à un terrain d’en-
tente, et constituent enfin le pouvoir stable
avec lequel la démocratie lusitanienne
pourra pacifiquement poursuivre sa car-
rière. .
F. POLET.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
M la LIBRAIRIE INTERNATIONALE
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(Immeuble de MOTEL TLR Ht INUS)
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 30 janvier.
La Chambre continue à patauger lamenta-
tabtement à propos des prestations. La
séance de ce matin restera comme an des
plus beaux exemples de gâchis parlemen-
taire qu’on ait vus depuis longtemps. Finale-
ment, personne ne comprenant plus rien à
ce qui se passait, on a tout renvoyé à ta
Commission. C’était bien la peine de repous-
ser le renvoi qu’avait demandé, hier, ie mi
nistre des travaux publics 1
-?? L’après-midi, oa est revenu au débat sur
FOuenza. Jusqu’ici, tous les orateurs qui ont
pris la parole avaient été d'accord pour re-
connaître les avantages considérables que
présente la nouvelle convention ; tons, y
compris le miuistro, avaient rendu un juste
hommage aux efforts persévérants de M.
Thierry et proclamé que ces •efforts avaient
abouti à la solution ia plus heureuse, la
plus honnête et la plus équitable.
Aujourd’hui, pour ia première fois, il s’est
trouvé un député pour détendre l’ancienne
convention, dont les graves défauts furent si
souvent, si clairement mis en lumière. M.
Pechadre a été long, très long. Il n’a pas
seulement été long, il a été agressif. A di-
verses reprises, M. Thierry a dû protester
contre l’invraisemblable roman que l’ora-
teur débitait si complaisamment à la tri-
bune.
M. Péchadre a même eu, à certains mo-
ments, de regrettables écarts de langage.
C’est ainsi qu’il qualifia de « mystérieuse »
ia participation au nouveau consortium d’un
établissement financier, et, comme M, Fer-
nand David, qui s’était très loyalement soli-
darisé avec son honorable prédécesseur, fui
fournissait des explications, M. Péchadre
trouva ces explications « puériles ».
M. Fernand David reieva le mot verte-
ment :
— Je défends, dit-il sur ün ton qui
n’adm«ttaii pis de réplique, qu’on doute de
ma parole ; sinon, le différend se réglera sur
an autre terrain...
Si l'incident n’eut pas de suites, c’est que
M. Péchadre, nu peu penaud, s’inclina de-
vant ['honorabilité du ministre des travaux
publics et déclara qu’il n'y avait dans ses
paroles ancnn sons-entendu.
Eu fin de séance, M. Pugliesi-Conti déve-
loppa son projet de référendum sur la réfor-
me électorale.
Cette proposition soulevait nn problème
de droit constitutionnel assez délicat et M.
Bischanel, avant de donner ia parole an dé-
puté de la Seine, fit part de ses scrupules à
la Chambre, scrupules que M. André Hesse
traduisit peu après en demandant la ques-
tion préalable.
Q om UAud Qvu vt/utltdviiQ^uü nV*o*-oiat
g*gea.
Il fut rapide, mais assez animé ; il eut
aussi un caractère nettement politique, car
M. Briand, provoqué par M. Jaurès, fut
amené à y prendre part ainsi, que ie prési-
dent du Conseil qui, posant la question de
confiance, s’opposa iormellement à une con-
sultation ayant — dit-il — un caractère de
véritable plébiscite.
Le débat s’est terminé par le vote de la
question préalable à plus de 200 voix de ma-
jorité.
Au Luxembourg, le ministre de la guerre,
répondant aux divers interpellatenrs, mais
plus particulièrement à M. Reymond, fournit
sur la réorganisation de l’aéronantique mili-
taire des détails circonstanciés, que ie com-
missaire du gouvernement complétait un
peu p»us tard, au point de vue technique, et
qui -intéressait vivement la Haute-Assem-
blée.
M. Nonlens reconnut que des erreurs, que
des fa'utes avaient été commises, mais ces
erreurs, ces fautes, on est en train de les ré-
parer et bientôt la « cinquième arme » sera
en état de rendre à la défense nationale tous
les services qu’on est en droit d’attendre
d’elle.
Le Sénat, dans l’ordre du jour qui clôtura
la discussion, a pris acte des réformes pro-
mises par le ministre et témoigné qu’il avait
confiance en lui pour les accomplir.
T. H.
SENAT
Séance du 30 janvier
La séance est ouverte à 3 h. 20, sous la prési-
dence de M. DUBOST, président.
Le Sénat adopte le projet de loi portant ouver-
ture et annulation de crédit sur l’exercice 1913,
pour une nouvelle répartition des sous-secré-
tariats d’Etat.
L’Aéronautique militaire
On reprend le débat sur l’aéronautique mili-
taire.
M. NOULENS, répondant aux'interpellations,
constate que l'organisation des nouveaux servi-
ces a subi des tâtonnements. Des erreurs ont pu
être commises que l’orateur se propose de rêoa-
rer par une réorganisation dont il indique les
grandes lignes : les deux branches de l’aviation
et de i’aérostation auront chacune leur vie propre;
l’avancement et le recrutement des soldats et des
officiers de l’aviation se feront d’une manière plus
méthodique. Des mesures seront prises p«ur que
l’accord règodentre les différents services.
Nos centres d’aviation seront aussi mieux ad-
ministrés ; on exigera des garanties sérieuses
pouf l’admission des candidats aviateurs ; l’avan-
cement dans l’arme neuveîie sera identique â celle
des autres armes, enfin des primes assez fortes
seront accordées aux jeunes gens désireux d’en-
trer dans l’avistion, de même des primes seront
données aux constructeurs et aux fabricants d’ap-
pareils.
I.E MINISTRE DE LA GUERBE se prononce en
faveur d’un nombre limite d’appareils et il se dé-
clare favorable à toutes les mesures susceptibles
et d’assurer l’amélioration des appareils et aussi
la sécurité en aéroplane.
M. K.OVLENS conclut en disant qu’il lui paraît
nécessaire d’avoir â bref délai des rigides ; if de-
mandera donc des crédits nécessaires pour réali-
ser oe programme et it s’engage à améliorer les
services de l’aéronautique étant prêt à rendre
plus tard compte au Sénat de sa conduite.
M FLAISSIÈRES réclame des sanctions contre
les auteurs des fautes commises dans le passé. Il
demande qu’on punissè sévèrement les officiers
coupables.
si. NOULEIVS proteste contre certaines paroles
de M.Flaissières.
Il faut prendre des sanctions contre quel-
ques-uns, mais il faut rendre hommage au labeur
de l’immense majorité de l’armée.
M. REYMOND réplique en quelques mots. Il
prend acte des promesses du ministre.
LE COMMISSAIRE DU GOUVERNEMENT eXpOSO
que l'avton La-Vtenne n’a été détruit que parce
qu’il était défectueux.
• La discussion est close.
OR vote l’ordre du jour suivant, accepté par le
gouvernement et présenté par MM. REYMOND et
PEYTRAL t
« Le Sénat regrettant les vices d’organisation
de l’aéronautique militaire el confiant dans le mi-
nistre de la guerte pour réaliser par l'autonomie
les reformes nécessaires, passe à l’ordre du
jour. »
La séance est levée & 6 h. 33.
Séance mardi.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 30 janvier
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 18, sous la prési-
dence de M. JÉTIENNE, vice-president.
La Chambre continue la discussion du contre-
projet Ghâpdelaine remplaçant les prestations par
une taxe rurale.
M. CEIXALDI soutient ce contre-projet qui est
combattu par MM R%BI*R et p. MOREL, car il
surenargerait les communes.
Le renvoi à la Commission d’un nouveau texte
conciliant les divers amendemenls déposés est
ordonné.
Un vote est effectué pour fixer la suite de la
discussion a lundi ou a jeudi. Il donne lieu à
pointage.
La séance est suspendue jusqu’à 3 beures.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte à 3 h. 2S, sous la prési-
dence de M. PAUL DESCHANKL, président.
LE PRÉSIDENT fait connaître le résultat du
peintage sur le vote du matin.
Par 264 voix contre ÏSS, la suite de la discussion
sur les prestations est renvoyée à lundi.
La Représentation proportionnelle
M. LE PRÉSIDENT annonce qu’il a reçu de M
Paul Pugtiesi-Conti une proposition de loi ainsi
conçue :
« Bans le délai d’un mois les citoyens inscrits
sur tes listus électorales seront admis à donner
leur avis par oui ou par non sur les questions
suivantes : i' Etes-vous d'avis de maintvnir le
système majoritaire pour les élections ; 2» Etes-
vous d’avis d’admettre la repris en lion des mino-
rités par la représentation proportionnelle et par
le quotient ?
» Cette consultation aura le caractère d’une en-
quête. Le gouveraement transmettra le résultat de
cette enquête au Parlement. »
Il sera statué sur l’urgence de cette proposition
de loi a la fin de la sévnce.
Après avoir lu cette proposition de loi, M.
DESCHANEL déclare qu’il appellera ia Chambre
à décider si elle est conforme aux lois constitu-
. lionne!tes.
M s .CRÛS : Mais certainement. On a toujours
le droit d’ordonner une enquête.
L'Ouenza
La Chambre reprend la discussion des interpel-
lations sur FOuenza
M HOUBÉ dével ,-ppe son interpellation.
Comparant ia nouvelle convention à celle qui
avait été conclue primitivement avec M. Carbon-
nel, il montre qu’il avait eu raison de critiquer
cebe dernière puisque M. le ministre des travaux
publics a déclaré que l’Algérie y gagne plus de
290 millions.
- -'-L’teiMttM*r~- rappel te. iCS OÎYCTJCS jrbaaoa
gociations qui ont abouti à la nouvelle conven-
tion et. indique le rôle joué par M. Luiaud, gou-
verneur général.
Bien que M. le ministre des travaux publics ait
déclaré qu’il avait êlô toujours d'accord avec M.
Lutaud, il n’est pas douteux que ce dernier a ma-
nifesté une certaine résistance quand on a décidé
de se débarrasser de M Carbonnel.
C’est M. Lutaud qui a introduit la clause du mil-
lion en favenr de M. Carbonnel.
M. FERNAND D.WID, ministre des travaux pu-
blics : Cette clause a ôté introduite au moment
où les Sociétés s’étaient mises d’accord ; mais
elle n’avail plus sa raison d’être lorsque la Société
d’études a cessé d’être participante.
AI. IIOUBÉ maintient que M. Lutaud a soutenu
les prétentions de M. Carbonnel. qui étaient con-
traires à l’intérêt de l’Algérie. Or, M. Carbonn 1
n’était qu’un homme de paille d’un consortium
allemand.
M. R.OUL PERET, sous-secrétaire d’Eiat, pro-
teste et déclare que M. Lutaud a toute la con-
fiance du Gouvernement.
AI. HOUBÉ expose que dans la première con-
vention, les capitaux étrangers étaient incontesta-
blement en majorité et que M. Carbonnel, au
cours des pourparlers qui auraient précédé la con-
vention, avait trompé l’Administration algérienne.
Il est inconcevable- qu’après la constatation de
pareils faits, M. Luiaud ait continué à soutenir M.
Carbonnel.
L’oratsur indique quelle a élé l’attitude de ce
dernier d*ns les affaires du Chili.
Il termine en déclarant qu’il revendique la res-
ponsabilité de tout ça qu’il a du comme interpel-
îateur et qu’il laisse la sienne «u rapporteur.
AI PECUADRE fait observer queM. Fernand Da- j
vid n’est pas responsable des nonveaux accords
conclus par son prédécesseur, M. Tbierry.
Al. LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS I Je
suis responsable comme M. Thierry.
AI . PÉCHADRE : Il faut laisser do côté la question
Carbonnel.
L’affaire a été reprise par M. Tbierry et conti-
nuée par M. Fernand David.
La Société concessionnaire est représentée par
la maison Mül er qui a des attaches allemande et
hollandaise. '
Elle a demandé d’écarter Carbonnel de la com-
binaison actuelle.
AI. FERNAND DAVID : Dan s l’ancienne Conven-
tion il y avait 6s o/o de capitaux étrangers et
33 0/0 de capitaux français alors que, dans la con-
vention nouvelle, la proportion est inversée.
AI. PECHADRE : La maison Muder, d’accord
avec les freres Mannesman, contrecarre l’établis-
sement du régime minier au Maroc, et elle a
obtenu en France et en Algérie des concessions
importantes.
M. TIIIERRY protesto contre le roman apporté à
la tribune par l’orateur.
AI. LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS dé-
clare que la maison Muller n’a aucune mine en
France.
AI. PECHADRE maintient que les mines du Cal-
vados sont aux mains de sociétés allemandes.
En Algérie, on rencontre la maison Muller un
peu partout.
Si on lui donne l’affaire de FOuenza, nous al-
lons nous reveiller un jour avec use germanisa-
tion complète des mines algériennes.
Sur 325,0*0 tonnes extraites en Algérie, 97 0/0
vont à l’Aitemagne.
L’oratetjcdiscute les articles qui déterminent les
indemnité^ allouer aux deux sociétés qui ontélè
dépossédées.
Il constate que, pour la constitution du consor-
tium nouveau, on s’est adressé à une foule de
maisons qui ne consommeront jamais du minerai
de FOuenza.
Parmi les souscripteurs du capital, on remarque
une banque, la banque Périer, qui figure dans ta
répartition pour 6 0/0.
M. le ministre a déclaré qu’elle devait être favo-
risée parce qu’elle avait apporté le système de la
participation aux bénéfices.
Cette participation existait dans la première con-
vention où la banque Périer ne figurait que pour
2 0/0.
AI. LE AIINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS : Je
ntaccepte pas de sous-entendus.
- Je répété que la maison Périer était demande-
resse a la concession de fa minière.
Elle a été retenue dans la constitution de la
société. Elle a obtenu de chacun des deux grou-
pes-concurrents 2 0/0 de plus, ce qui fait que sa
part a été portée à 6 0/0.
AI PECHADBE trouve insuffisante l’explication
donnée par le ministre, en ce qui touche l’aug-
mentation de la part de la banque Périer.
Il met hors de doute l'honorabilité de M. le mi-
nistre et déclare qu’il n’y aucun sous-entendu.
M. Pechadre terminé en demandant que l’Algé-
rie conserve te contrôle effectif de l’affaire et aue
les richesses minières de l’Algérie ne seront pas
livrées à l’Allemagne.
Voix dire*ses : A lundi 1 A lundi 1
La suite de la discussion est renvoyée à une
prochaine séance.
La Représentation proportionnelle
M LE PRÉSIDENT rappelle qu’au début de ia
séance M. Piigliési-Cooti a déposé une proposi-
tion pour laquelle il demande la déclaration d'ur-
. gence et qui a pour but d’arganiner une consulta-
tion nationale sur l'élection des députés.
Il fait observer que la proposition est en con-
tradiction avec la foi constitutionnelle.
M. PÂUL PUGLIESI CON u donne lecture da
l’exposé des motifs de sa proposition et du texte
qui y fait suite.
. L’orateur demande que le rôle d’arbitre entra
les deux Assemblées. soit donné au peuple.
M. ANDVÉ HESSE dit que la proposition n’est
pas recevable.
M. JAURÈS demande pourquoi, s’il s’agit d’une
enquête, on la considérerait comme irrecevable.
Le Parlement ne diminue pas son droit en s'a-
dressant à des colleciivilôà qui peuvent le plus
peser sur ses décisions.
Comment y aurait il incorrection de sa part à
demander à tous les citoyens leur avis sur une
réforme qui divise les opinions des hommes d’un
même parti ?
En déclarant' irrecevable la proposition, la
Chambre consacrerait l’affaiblissement de sa pro-
pre souveraineté.
si. AUGAGNEUK conteste qu’on {Suisse obtenir
la lumière par le moyen proposé.
M TIULJMAS : Lorsqu’on appelle à une en-
quête une personnalité ou une collectivité, c’est
une opinion nationale, non une opinion par oui
eu par non.
C’est le vice du plébiscite : donner lieu sou«
couleur de consultation populaire à des consul-
tations truquées. La consultation qu’on sollicite
aura d’ailleurs iieu au mois de mai
La proposition de M. Pugliesi-Conti pourrait
avoir des rapports étroits avec les décisions pri-
ses au Congrès plébiscitaire des 13 et 14 juin
1913
Pour ces raisons, l’orateur qui se garde de con-
fondre le referendum avec le plébiscite déclara
qu’il vote la question préalable.
AI. DOUAIERGUE estime que la proposition de
M. Pugliesi-Conti est inconstitutionnelle; elle tend
à organiser un plébiscite sous le nom de referen-
dum.
AI. PUGLIESI CONTI: On ne peut pas confondre
le-plébiscite qui est une question sur un homme
avtc le referendum qui porte sur une idée.
M. DOBAIERGUE : M. Pugtiesi-Conti demande de
plébisciter une idée, c'est l’acheminement vers-un
autre plébiscite.
Le gouvernement repousse la proposition. II
n’assumerait pas ia respon»al>iIité de
l’appliquer s'il se trouvait une majorités
républicaine pour le voter.
M. VAILLANT : Les objections de MM. Auga-
gneur et Tbalamas et du président du Conseil
s’appliquent à la proposition de M. Pugliesi-Lonti
et non à celle do M. Jaurès.
Ce n’est pas un plébiscite que celui-ci a proposé»
mais un referendum, une consultation populaire,
comme cela se pratique en Suisse. Ce referendum
empêcherait la R. P. de devenir une cause de
coalitions aux élections.
Mes amis et moi voterons contre la question
préalable.
AI. BRIAND déclare qu’il votera la question
préalable.
Lorsque, dit-il, la question de la réforme éiec-
Wfut.déuosée.ici il y a quatre ans, la Cbam-
est prononcée pour raiurraativo. rai prie ra
Chambre de revenir sur sa décision et de sou*
mettre la question aux électeurs. Les électeurs se
sont prononcés à deux reprises. La Chambre a ex-
primé leur opinion dans un projet de loi. Je Fai
soutenu devant ia Cbambre. La Chambre aurait-
elle des doutes aujourd’hui sur la question pour
demander aux électeurs ce qu’ils en pensent 1
Dans cette réforme pour laquelle je me suis
battu avec la conviction qu’elle répondait aux
sentiments du pays, il ne faut pas qu’il y ait da
consultation indirecte.
Ceux qui ont voté « pour » et ceux qui ont volé
« contre » défendront leur vote devant les élec-
teurs.
J'avais exprimé l'opinion qu'il ne se serait pas
formé de coalition ; il s’en est formé. Moi et tous
les partisans de la réforme, nous ne cesserons
pas d’en réclamer la réalisation. Je ne voterai pas
ie referendum parce que je le juge injurieux pour
les représentants du peuple.
M. jAtunÈs dit que, brusquement, M. Briand a
changé le terrain du débat : d’une question de
procedure, il a fait une question politique. Com-
ment se fait-il qu’une réforme avec sa force d’im-
pulsion. avec la majorité des suffrages, traîne da
législature en législature et que M. Briand n’ait
pu la réaliser ?
Le Sénat se dresse contre la volonté de la légis-
lature et comme il a tenu en échec la volonté
nationale, il croit qu’il lui suffira de persévérer
pour la briser une fois encore i Par cela môme, U
y avait intérêt pour les proportionnalités & faire
apparaître au pays par des voies légales Fopinion
qu’ils ont déjà exprimée.
El puis, il y avait une autre cause à l’échec de
la réforme, c’est qu’elte mettait aux prises les ré-
publicains.
Que propose M. Briand ? de recommencer les
cotrsultations des partis.
Mais oubiie-t-il qu’il a contribué à dresser des
problèmes passionnants qui divisent les républi-
cains qu’on opposera les uns aux autres 1
L'orateur el ses amis veulent que la question
soit résolue sans équivoque.
Les proportionnalités doivent donc écarter la
question préalable.
L’opposition intransigeante du président du
Conseil qui n’est pas fondée même pour la pro-
position de M. Pugliesi-Conti. l’est encore moins
quand ii s’agit de partis qui ne sauraient être
soupçonnés de pactiser avec le césarisme.
Le gouvernement ne peut s’opposer au droit de
la Cbambre da délibérer dans les limites de son
droit constitutionnel.
Ce ne sera pas la faute de l’orateur, ni de ses
amis si, par un malentendu, on a posé et compli-
qué le problème.
Le président consulte la Chambre sur la ques-.
lion préalable.
Le scrutin donne lieu à un pointage.
La question préalable est votée par 385 voix,
contre i 64. ,
La séance est levée à 8 beures.
Siance lundi.
ÉTRANGER
ALSACE-LORRAINE
Le lieutenant de Forstner poursuivi
pour détournement de mineure
Vne plàintea été déposée devant les tribu-
naux civils par les parents d’une jeune fille
de moins de quinze ans, séduite à Saverue
par le lieutenant de Forstner. La famille assi-
gne le lieutenant en payement d’une indem-
nité de 2,000 marks. L’affaire sera appelée Ht
17 février prochain devant le tribunal régio-
nal de Saverne.
L’autorité militaire a ouvert nne enquête
contre le lieutenant de Forstner pour dé-
tournement de mineure. Le conseiller de
justice militaire Ossiander est chargé de faire
cette enquête.
Le Zoberner Anzeiger se plaint qu’au cours
de cette enquête on ait essayé d’influencer
et d’intimider la famille de la jeune fille sé-
duite et d’antres personnes appelées à té-
moigner.
Adminislratenr • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administratior
à M. 0. IUNDOLET
35, Bue Fontenelle, 35
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3 mois *81/7 )£ 1 d % -/-
Prix comparés avec ceux de ia deuxième Bourse
Au 29 janvier 1914.
NEW-YORK, 30 JANVIER
Cotona i janvier, baisse 10 points ;
mars, baisse 12 points; mai, baisse 13 points ;
octobre, baisse 5 points. -? Soutenu.
Caléa t baisse 5 à 8 points.
NEW-YORK, 30 JANVIER
e. n ton s. mentit
Cuivre Standard disp* 14 62 14 62
— lévrier 14 62 14 62
Amalgamai. Coti... 76 3/4 75 »/»
fer i5 — Î5 —
CHICAGO, 30 JANVIER
G. DU JOUR C. PREC8D
Blé sur...... Mai 93 1 4 93 1/2
...... Juillet 88 3/4 89 1 8
Maïs sur Mai....... 66 1/2 66 7/8
— Juillet 68 i i 68 3/4
Saindoux sur. Mai....... 10 80 10 90
- Juillet.... il 18 11 20
LES SOUVERAINS ANGLAIS EN FRANCE
LONDRES. — On confirme que le roi et la
reine d'Angleterre rendront visite an prési-
dent de la République dans la seconde moi-
tié du mois d’avril.
, LA MORT DE DÉROULÈDE
NICE. — Un très grand nombre de télé-
grammes de condoléances sont parvenus à
la villa habitée par M. Déroulède.
Le télégramme du président de la Répu-
blique, arrivé un des premiers, est ainsi
conçu :
m Lucien Pallez, Nice.
» Je vous prie de transmettre à Mlle Dé-
ronlède et recevoir vous-même l’assurance
de ma protonde sympathie.
» Signé : Raymond Poincarë. »
Le registre déposé & l’entrée de la villa a
été en quelques heures recouvert de nom-
breuses signatures.
Les dispositions pour les obsèques ont été
arrêtées hier soir dans lears grandes lignes.
Après une cérémonie religieuse, dimaache
matin, à l’église paroissiale de Notre-Dame-
du-Port, le corps sera transporté à la gare et
placé dans an salon transformé en chapelle
ardente.
Le cercueil partira à onze heures du soir,
pour Paris.
Les funérailles seront célébrées à Paris
mardi malin à 10 heures, à l’église Saint-Au-
gustin. L’inhumation aura lieu à la Chapelle
de Saint-Cloud.
LES RELATIONS ENTRE LE PREFET
.MARITIME DE TOULON
\ ET LE SYNDICAT DE L'ARSENAL
TOULON. — A l’occasion de la prise de pos-
session par le vice-amiral Chocheprat des
tondions de préfet maritime, le Syndicat
des ouvriers et employés de la marine de
l’Elat lui ont adressé une lettre lui deman-
dant que les relations entre l’autorité mari-
time et le Syndicat, que le vice-amiral Màrin-
d’Arbel avait rompues lors des incidents
d’il y a deux ans, fussent reprises dans des
formes differentes que le Syndicat avoue lui-
même ê.re indispensables.
Le vice-amiral Chocheprat a répondu que
les relations sont reprises entre l’adminis-
tration et le syndicat pour toutes les ques-
tions purement professionnelles qui sont
celles de la compétence du Syndicat, mais
que l’autorité maritime devra opposer une
fin de non recevoir absolue à toutes les com-
munications qui pourraient lui être adres-
sées par le Syndicat sur les faits de discipli-
ne dans lesquelles il n'a aucune qualité
pour s'immiscer.
LE CONGRES DES TRAVAILLEURS DU
SOUS-SOL
LENS. — Le Congrès des travailleurs du
Sous-sol a décidé, en séance secrète, de fixer
au premiers mars la date de l’action généra-
le (grève générale des mineurs) au cas où le
Parlement n’aurait pas donne les satisfac-
tions que réclament ies travailleurs du sous-
sol.
tnmrnmmm0—
LES TRAVAUX DU PORT DE DIEPPE
L’Officiel publie un décret autorisant la
Chambre de commerce de Dieppe à prélever
sur le produit des péages institués à son pro-
fit, une somme de 498,000 fr. en vne du ver-
sement à l’Etat des subsides d’égale valeur
destinés à l’exécution des travaux d’amélio-
ration du port.
LA GRÈVE DES CAPITAINES AU
CABOTAGE A MARSEILLE
MARSEILLE. — Par suite de la grève des ca-
pitaines au cabotage, aucun départ de navire
n’a en lien hier.
UN DERAILLEMENT .
MUNICH.— Un train de voyageurs a déraillé
près de Hos.
Seize uersonnes ont été tuées.
LE PROCÈS DES ROMANICHELS DE
LUNEL
MONTPELLIER. — Le jury a ^apporté un
verdict aux termes duquel la Cour d’assises
condamne Qaiiiino Lavanti aux travaux for-
cés à perpétuité ; Philippine Gimenez, à 12
ans de travaux forcés ; Cortès Juan, Jeanne
Munoz, Manoela Moreno, Maria Sanchez et
Consolation Gimenez, chacun 4 trois ans de
prison et seize francs d’amende.
Joséphine Moreno sera placée dans une
maison de correction jusqu’à 18 ans; Joseph
Gimenez est acquitté.
L'ASSASSINAT D’UN MISSIONNAIRE
EN CHINE
PÉKIN. — Aussitôt qu’il a été intormé de la
mort du missionnaire français à Uganhonei,
le gouvernemént chinois a fait exprimer ses
regrets au ministre de France à Pékin en lui
faisant connaître que les réparations néces-
saires seraient accordées.
CATASTROPHE MINIÈRE
DORTMUND. — A la fosse Ministre Achen-
dach, une explosion de grisou s’est produite
hier après-midi au troisième palier, un p8u
avant ie changement des équipes.
On a déjà remonté douze cadavres, et
quinze mineurs dont sept grièvement bles-
ses, mais il y a encore au fond de ia mine
69 à 80 ouvriers dont on ignore le sort.
Ou éprouve les plus vives craintes à leur
sujet.
Des équipes de secours ont été demandées
anx mines voisines.
L'AFFAIRE KRUPP POITILOF
Deux démentis officieux ont été communi-
qués hier malin par l’agence Havas au sujet
de l’affaire Poutilof. Le premier, de source
russe, est ainsi conçu :
Sainl-Pélersbourg, 30 janvier.
Un nouveau démenti officieux déclare que les
renseignements publiés hier par un journal fran-
çais du soir présentent l’affaire Pou'.ilof sous un
jour qui ne correspond pas à la réalité.
Depuis longlemps déjà, dit ce nouveau dé-
menti, les usines Poutilof avaient fait dés démar-
ches en vue de l’augmentation de leur capital, et
elles les avaient faites sur le marché français.
Le second vient de Londres et vise plus
particulièrement les informations relatives
à une intervention de la maison Vickerà. Le
voici :
Londres, 29 janvier.
On déclare dans les milieux in'éressés que l’on
sait très peu de chose pour le moment' au sujët
de la prétendue acquisition par la maison Krupp,
d’un intérêt de contrôle dans les usines Poutilof.
On assuracépemTant que Tbypothèse émise par
des journaux français, .envisageant la possibilté
d’une certaine collaborât on entre la maison Kropp
et la maison Vlckers, qui s’intéresse aux nouvelles
usines construites à Tsaritsine, est dénuée de fon-
dement. Un tel arrangement, ait-on, serait entiè-
rement contraire & la règle ordinaire de la mai-
son anglaise.
Si la nouvelle relative A Krupp était confirmée,
on peut prévoir, ajoute-t-on, que le Greusot ne
sera pas le seul établissement étranger à protes-
ter énergiquement auprès du gouvernement
russe.
***
D’autre part, l’agence Havas communique la dé-
pêche suivante :
Saint-Pétersbourg, 30 janvier.
M. Dalcassô a fait hier, auprès du gouver-
nement russe, la démarche dont il avait été
chargé par ie gouvernement français an su-
jet d'une transformation éventuelle des usi-
nes Poutilof.
On estime, dans les milieux officiels rus-
ses, que l'incident n'a pas l'importance
qu’on lui a attribuée dans la presse. Si la
transformation sur les bases indiquées dans
les journaux avait dû être faite, elle aurait
dû être subordonnée à un certain nombre
de formalités, l’assentiment préalable, par
exemple, donné par l’assemblée générale des
actionnaires, et surtout l’autorisation du
gouvernement impérial.
Or, il parait certain que le gouvernement
russe n’aurait pas consenti à une participa-
tion financière de la nature de celle dont il a
été question.
On s’attend ici à ce que des propositions
soient faites à bref delai par un groupe
financier français.
MORT DE M. PAUL DEROULÈDE
Paul Deronlède, dont l’état de santé s’était
aJlaibli, avait dû, il y a quelque temps, aller
demander au soieil de la côte d’azur, un peu
de forces pour dominer la maladie qui le
minait. Mais au mal sont venues s’ajouter
les fatigues d’un long voyage et, aprô3 quel-
ques jours d'amélioration superficielle, il
s’est éteint vendredi à quatre heures du ma-
tin, entouré de sa soeur et des docteurs qui
le soignaient.
Paul Déroulède, homme politique et poète,
était né à Paris en 1846. Il était le neveu de
M. Emile Augier. Il venait de terminer sas
études de droit quand la guerre de 1870
éclata. Engagé volontaire dans un bataillon
de chasseurs à pied, il fut blessé à Sedan et
put gagner la Belgique. Il a été depuis promu
lieutenant et décoré de la Légion-sl'Honneur.
Il a pris une place dans la littérature fran-
çaise par ses oeuvres patriotiques. Cest à un
petit volume de poésies.Les Chants d'n Soldut,
publié pour la première fois en 1872. suivi
bientôt des Nouveaux Chants d’un Soldat (en
1875), qu’il dut sa réputation.
M. Déroulède, qui avait déjà donné un
drame en vers, Jean strenner, au Théâtre
Français en 1869, a fait représenter à l’Odéon
un drame en cinq actes et en vers, filet-
man (1877), qui dut à la situation personnelle
de l’auteur et à diverses allusions, patrioti-
ques un brayant mais court succès. Il a en
outre donné au théâtre plusieurs autres piè-
ces, dont Mrssire Du Guesclin.
En 1887, il fit campagne en faveur du gê-
nerai Boulanger, puis eu 1889, il fut élu dé-
puté d’Angoulême. II donna sa démission en
1892. Il tut réélu en 1898. C’est eu 1899 qu’il
fut accusé d’avoir voula entraîner vers l’Ely-
sée le général Roget. Arrêté, it fut acquitté
eu juin. En août, il fut impliqué par le mi-
nistère Waldeck-Rousseau dans les poursui-
tes pour complot contre la sûreté de l’Etat
et traduit devant la Haute-Cour de Justice
Il fut condamné à «ix ans de bannissement.
M. Déroulède s’installa à Saint-Sébastien.
Gracié en 1905 par le président de la Répu-
blique, il ne voulut point accepter d’appa-
rente faveur. Il ne rentra en France qu’après
la loi d’amnistie du 2 novembre 1905. Sa
rentrée à Paris donna lien à une grande ma-
nifestation. Eu 1906, il échoua aux élections
dans ia Charente.
LA
Crise’ Ministerielle Portugaise
A la suite d’incidents parlementaires qui
lui rendaient l’existence à peu près impos-
sible, le Cabinet portugais, présidé par M.
Affonso Costa, vient de donner sa démis-
sion, et cèile-ci s’étant produite au milieu
d’événements de la rue assez graves ne
laisse pas de placer la jeune république
dans une situation des plus fâcheuses.
Il y avait bientôt un an que ce Cabinet
était au pouvoir et, pendant ce temps, les
discussions, ni les luttes, ni les haines
n’ont désarmé, si bien que, — les républi-
cains étant les maîtres incontestés, le pays
étant en vérité profondément calme, et
aucune insurrection manoeliste n’étant si-
gnalée — le Portugal ne s’en trouve pas
moins menacé, par la faute de l’incroyable
mésentente qui règne entre les partis, d’une
crise ministérielle tellement grave que
l’avenir même du régime pourrait s’en
trouver compromis.
Et pourtant, le Cabinet Costa, aujour-
d’hui démissionnaire, avait été à sa nais-
sance accueilli par l’enthousiasme général,
car il était le premier, depuis la proclama-
tion de la République, qui parût présenter
une véritable homogénéité.
Au début de sa magistrature, en effet, le
président de Arriaga avait cherché à for-
mer des Cabinets de concentration dans les-
quels les groupes étaient représentés à peu
près également. Mais l’espoir qu'il avait
fondé sur une utile collaboration de ces élé-
ments divers ne tarda pas à s’évanouir, et
c’est alors qu’il décida de faire appel aux
démocrates ou radicaux, qui constituaient,
sous la direction incontestée de M. Aflonso
Costa, avocat éminent et orateur de grande
envergure, le parti le plus puissant et le
plus capable de mener à bien les affaires de
la République.
Depuis ce moment, Affonso Costa a Fait
preuve d’indiscutables qualités d’homme
d’Etat. Il eut, tout d’abord, à lutter contre
les soulèvements monarchistes, dont le der-
nier date du 20 octobre. Mais l’organisa-
tion monarchigt&est peu solide, et ce qui
menaça le plus l’existence même du régi-
me, en furent les. insurrections- nmmlair«5
qui se sont répétées pendant toute l’année
dernière, et contre lesquelles le gouverne-
ment fut bien obligé de prendre également
des mesures.
Celles-ci furent rigoureuses, sévères;
certains, même parmi les amis du Cabinet
démissionnaire, à plus forte raison parmi
ses adversaires, estiment qu’elles le furent
trop, et dans plusieurs journaux républi-
cains français, très sympathiques à la dé-
mocratie soeur, nous avons rencontré cette
manière de voir.
Peut-être convient-il, toutefois, de te-
nir compte de l’extrême gravité des trou-
bles en question, qui furent marqués, non
seulement par des émeutes, mais par des
attentats et par des bombes ; et, dans ces
conditions, de se demander si le devoir
d’un gouvernement, surtout du gouverne-
ment d’une République naissante, n'était
pas de faire preuve d’une énergie, capa bie,
en réprimant les débordements démagogi-
ques, de barrer résolument la routé à tou-
tes les tentatives de réaction.
Une conséquence plus regrettable, peut-
être, de ces troubles populaires, fut la pré-
sentation d’une réforme électorale, qui,
ôtant le droit de vote aux illettrés, Je reti-
rait de ce fait aux deux tiers de la popula-
tion.
Le ministère Costa fut mis en minorité
au Sénat sur cette proposition de révision
de la Constitution, cependant qu’un désac-
cord d’un autre ordre se produisait entre M.
Costa et le président Arriaga. Et voilà l’o-
rigine de la crise actuelle.
Que va maintenant faire M. de Arriaga ?
En attendant qu’une solution soit apportée
à la crise, le revolver et les bombes ont re-
commencé à se faire entendre dans les rues
de Lisbonne, cependant que les chefs des
deux partis adversaires des démocrates, M.
d’Almeida, chef des évolutionnistes ou mo-
dérés, et M. Camacho, chef des unionistes
on conservateurs, sont invités par le prési-
dent à examiner la situation et que ceux-ci,
si nous en croyons les dernières dépêches,
consultent leurs amis.
Dans l’intérêt de la République portu-
gaise, dont l’existence môme est peut-être
entre leurs mains, il faut souhaiter que ces
hommes d’Etat, oubliant leurs rivalités
personnelles, arrivent à un terrain d’en-
tente, et constituent enfin le pouvoir stable
avec lequel la démocratie lusitanienne
pourra pacifiquement poursuivre sa car-
rière. .
F. POLET.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
M la LIBRAIRIE INTERNATIONALE
308, pue St-Laxare, ÎOS
(Immeuble de MOTEL TLR Ht INUS)
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 30 janvier.
La Chambre continue à patauger lamenta-
tabtement à propos des prestations. La
séance de ce matin restera comme an des
plus beaux exemples de gâchis parlemen-
taire qu’on ait vus depuis longtemps. Finale-
ment, personne ne comprenant plus rien à
ce qui se passait, on a tout renvoyé à ta
Commission. C’était bien la peine de repous-
ser le renvoi qu’avait demandé, hier, ie mi
nistre des travaux publics 1
-?? L’après-midi, oa est revenu au débat sur
FOuenza. Jusqu’ici, tous les orateurs qui ont
pris la parole avaient été d'accord pour re-
connaître les avantages considérables que
présente la nouvelle convention ; tons, y
compris le miuistro, avaient rendu un juste
hommage aux efforts persévérants de M.
Thierry et proclamé que ces •efforts avaient
abouti à la solution ia plus heureuse, la
plus honnête et la plus équitable.
Aujourd’hui, pour ia première fois, il s’est
trouvé un député pour détendre l’ancienne
convention, dont les graves défauts furent si
souvent, si clairement mis en lumière. M.
Pechadre a été long, très long. Il n’a pas
seulement été long, il a été agressif. A di-
verses reprises, M. Thierry a dû protester
contre l’invraisemblable roman que l’ora-
teur débitait si complaisamment à la tri-
bune.
M. Péchadre a même eu, à certains mo-
ments, de regrettables écarts de langage.
C’est ainsi qu’il qualifia de « mystérieuse »
ia participation au nouveau consortium d’un
établissement financier, et, comme M, Fer-
nand David, qui s’était très loyalement soli-
darisé avec son honorable prédécesseur, fui
fournissait des explications, M. Péchadre
trouva ces explications « puériles ».
M. Fernand David reieva le mot verte-
ment :
— Je défends, dit-il sur ün ton qui
n’adm«ttaii pis de réplique, qu’on doute de
ma parole ; sinon, le différend se réglera sur
an autre terrain...
Si l'incident n’eut pas de suites, c’est que
M. Péchadre, nu peu penaud, s’inclina de-
vant ['honorabilité du ministre des travaux
publics et déclara qu’il n'y avait dans ses
paroles ancnn sons-entendu.
Eu fin de séance, M. Pugliesi-Conti déve-
loppa son projet de référendum sur la réfor-
me électorale.
Cette proposition soulevait nn problème
de droit constitutionnel assez délicat et M.
Bischanel, avant de donner ia parole an dé-
puté de la Seine, fit part de ses scrupules à
la Chambre, scrupules que M. André Hesse
traduisit peu après en demandant la ques-
tion préalable.
Q om UAud Qvu vt/utltdviiQ^uü nV*o*-oiat
g*gea.
Il fut rapide, mais assez animé ; il eut
aussi un caractère nettement politique, car
M. Briand, provoqué par M. Jaurès, fut
amené à y prendre part ainsi, que ie prési-
dent du Conseil qui, posant la question de
confiance, s’opposa iormellement à une con-
sultation ayant — dit-il — un caractère de
véritable plébiscite.
Le débat s’est terminé par le vote de la
question préalable à plus de 200 voix de ma-
jorité.
Au Luxembourg, le ministre de la guerre,
répondant aux divers interpellatenrs, mais
plus particulièrement à M. Reymond, fournit
sur la réorganisation de l’aéronantique mili-
taire des détails circonstanciés, que ie com-
missaire du gouvernement complétait un
peu p»us tard, au point de vue technique, et
qui -intéressait vivement la Haute-Assem-
blée.
M. Nonlens reconnut que des erreurs, que
des fa'utes avaient été commises, mais ces
erreurs, ces fautes, on est en train de les ré-
parer et bientôt la « cinquième arme » sera
en état de rendre à la défense nationale tous
les services qu’on est en droit d’attendre
d’elle.
Le Sénat, dans l’ordre du jour qui clôtura
la discussion, a pris acte des réformes pro-
mises par le ministre et témoigné qu’il avait
confiance en lui pour les accomplir.
T. H.
SENAT
Séance du 30 janvier
La séance est ouverte à 3 h. 20, sous la prési-
dence de M. DUBOST, président.
Le Sénat adopte le projet de loi portant ouver-
ture et annulation de crédit sur l’exercice 1913,
pour une nouvelle répartition des sous-secré-
tariats d’Etat.
L’Aéronautique militaire
On reprend le débat sur l’aéronautique mili-
taire.
M. NOULENS, répondant aux'interpellations,
constate que l'organisation des nouveaux servi-
ces a subi des tâtonnements. Des erreurs ont pu
être commises que l’orateur se propose de rêoa-
rer par une réorganisation dont il indique les
grandes lignes : les deux branches de l’aviation
et de i’aérostation auront chacune leur vie propre;
l’avancement et le recrutement des soldats et des
officiers de l’aviation se feront d’une manière plus
méthodique. Des mesures seront prises p«ur que
l’accord règodentre les différents services.
Nos centres d’aviation seront aussi mieux ad-
ministrés ; on exigera des garanties sérieuses
pouf l’admission des candidats aviateurs ; l’avan-
cement dans l’arme neuveîie sera identique â celle
des autres armes, enfin des primes assez fortes
seront accordées aux jeunes gens désireux d’en-
trer dans l’avistion, de même des primes seront
données aux constructeurs et aux fabricants d’ap-
pareils.
I.E MINISTRE DE LA GUERBE se prononce en
faveur d’un nombre limite d’appareils et il se dé-
clare favorable à toutes les mesures susceptibles
et d’assurer l’amélioration des appareils et aussi
la sécurité en aéroplane.
M. K.OVLENS conclut en disant qu’il lui paraît
nécessaire d’avoir â bref délai des rigides ; if de-
mandera donc des crédits nécessaires pour réali-
ser oe programme et it s’engage à améliorer les
services de l’aéronautique étant prêt à rendre
plus tard compte au Sénat de sa conduite.
M FLAISSIÈRES réclame des sanctions contre
les auteurs des fautes commises dans le passé. Il
demande qu’on punissè sévèrement les officiers
coupables.
si. NOULEIVS proteste contre certaines paroles
de M.Flaissières.
Il faut prendre des sanctions contre quel-
ques-uns, mais il faut rendre hommage au labeur
de l’immense majorité de l’armée.
M. REYMOND réplique en quelques mots. Il
prend acte des promesses du ministre.
LE COMMISSAIRE DU GOUVERNEMENT eXpOSO
que l'avton La-Vtenne n’a été détruit que parce
qu’il était défectueux.
• La discussion est close.
OR vote l’ordre du jour suivant, accepté par le
gouvernement et présenté par MM. REYMOND et
PEYTRAL t
« Le Sénat regrettant les vices d’organisation
de l’aéronautique militaire el confiant dans le mi-
nistre de la guerte pour réaliser par l'autonomie
les reformes nécessaires, passe à l’ordre du
jour. »
La séance est levée & 6 h. 33.
Séance mardi.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 30 janvier
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 18, sous la prési-
dence de M. JÉTIENNE, vice-president.
La Chambre continue la discussion du contre-
projet Ghâpdelaine remplaçant les prestations par
une taxe rurale.
M. CEIXALDI soutient ce contre-projet qui est
combattu par MM R%BI*R et p. MOREL, car il
surenargerait les communes.
Le renvoi à la Commission d’un nouveau texte
conciliant les divers amendemenls déposés est
ordonné.
Un vote est effectué pour fixer la suite de la
discussion a lundi ou a jeudi. Il donne lieu à
pointage.
La séance est suspendue jusqu’à 3 beures.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte à 3 h. 2S, sous la prési-
dence de M. PAUL DESCHANKL, président.
LE PRÉSIDENT fait connaître le résultat du
peintage sur le vote du matin.
Par 264 voix contre ÏSS, la suite de la discussion
sur les prestations est renvoyée à lundi.
La Représentation proportionnelle
M. LE PRÉSIDENT annonce qu’il a reçu de M
Paul Pugtiesi-Conti une proposition de loi ainsi
conçue :
« Bans le délai d’un mois les citoyens inscrits
sur tes listus électorales seront admis à donner
leur avis par oui ou par non sur les questions
suivantes : i' Etes-vous d'avis de maintvnir le
système majoritaire pour les élections ; 2» Etes-
vous d’avis d’admettre la repris en lion des mino-
rités par la représentation proportionnelle et par
le quotient ?
» Cette consultation aura le caractère d’une en-
quête. Le gouveraement transmettra le résultat de
cette enquête au Parlement. »
Il sera statué sur l’urgence de cette proposition
de loi a la fin de la sévnce.
Après avoir lu cette proposition de loi, M.
DESCHANEL déclare qu’il appellera ia Chambre
à décider si elle est conforme aux lois constitu-
. lionne!tes.
M s .CRÛS : Mais certainement. On a toujours
le droit d’ordonner une enquête.
L'Ouenza
La Chambre reprend la discussion des interpel-
lations sur FOuenza
M HOUBÉ dével ,-ppe son interpellation.
Comparant ia nouvelle convention à celle qui
avait été conclue primitivement avec M. Carbon-
nel, il montre qu’il avait eu raison de critiquer
cebe dernière puisque M. le ministre des travaux
publics a déclaré que l’Algérie y gagne plus de
290 millions.
- -'-L’teiMttM*r~- rappel te. iCS OÎYCTJCS jrbaaoa
gociations qui ont abouti à la nouvelle conven-
tion et. indique le rôle joué par M. Luiaud, gou-
verneur général.
Bien que M. le ministre des travaux publics ait
déclaré qu’il avait êlô toujours d'accord avec M.
Lutaud, il n’est pas douteux que ce dernier a ma-
nifesté une certaine résistance quand on a décidé
de se débarrasser de M Carbonnel.
C’est M. Lutaud qui a introduit la clause du mil-
lion en favenr de M. Carbonnel.
M. FERNAND D.WID, ministre des travaux pu-
blics : Cette clause a ôté introduite au moment
où les Sociétés s’étaient mises d’accord ; mais
elle n’avail plus sa raison d’être lorsque la Société
d’études a cessé d’être participante.
AI. IIOUBÉ maintient que M. Lutaud a soutenu
les prétentions de M. Carbonnel. qui étaient con-
traires à l’intérêt de l’Algérie. Or, M. Carbonn 1
n’était qu’un homme de paille d’un consortium
allemand.
M. R.OUL PERET, sous-secrétaire d’Eiat, pro-
teste et déclare que M. Lutaud a toute la con-
fiance du Gouvernement.
AI. HOUBÉ expose que dans la première con-
vention, les capitaux étrangers étaient incontesta-
blement en majorité et que M. Carbonnel, au
cours des pourparlers qui auraient précédé la con-
vention, avait trompé l’Administration algérienne.
Il est inconcevable- qu’après la constatation de
pareils faits, M. Luiaud ait continué à soutenir M.
Carbonnel.
L’oratsur indique quelle a élé l’attitude de ce
dernier d*ns les affaires du Chili.
Il termine en déclarant qu’il revendique la res-
ponsabilité de tout ça qu’il a du comme interpel-
îateur et qu’il laisse la sienne «u rapporteur.
AI PECUADRE fait observer queM. Fernand Da- j
vid n’est pas responsable des nonveaux accords
conclus par son prédécesseur, M. Tbierry.
Al. LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS I Je
suis responsable comme M. Thierry.
AI . PÉCHADRE : Il faut laisser do côté la question
Carbonnel.
L’affaire a été reprise par M. Tbierry et conti-
nuée par M. Fernand David.
La Société concessionnaire est représentée par
la maison Mül er qui a des attaches allemande et
hollandaise. '
Elle a demandé d’écarter Carbonnel de la com-
binaison actuelle.
AI. FERNAND DAVID : Dan s l’ancienne Conven-
tion il y avait 6s o/o de capitaux étrangers et
33 0/0 de capitaux français alors que, dans la con-
vention nouvelle, la proportion est inversée.
AI. PECHADRE : La maison Muder, d’accord
avec les freres Mannesman, contrecarre l’établis-
sement du régime minier au Maroc, et elle a
obtenu en France et en Algérie des concessions
importantes.
M. TIIIERRY protesto contre le roman apporté à
la tribune par l’orateur.
AI. LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS dé-
clare que la maison Muller n’a aucune mine en
France.
AI. PECHADRE maintient que les mines du Cal-
vados sont aux mains de sociétés allemandes.
En Algérie, on rencontre la maison Muller un
peu partout.
Si on lui donne l’affaire de FOuenza, nous al-
lons nous reveiller un jour avec use germanisa-
tion complète des mines algériennes.
Sur 325,0*0 tonnes extraites en Algérie, 97 0/0
vont à l’Aitemagne.
L’oratetjcdiscute les articles qui déterminent les
indemnité^ allouer aux deux sociétés qui ontélè
dépossédées.
Il constate que, pour la constitution du consor-
tium nouveau, on s’est adressé à une foule de
maisons qui ne consommeront jamais du minerai
de FOuenza.
Parmi les souscripteurs du capital, on remarque
une banque, la banque Périer, qui figure dans ta
répartition pour 6 0/0.
M. le ministre a déclaré qu’elle devait être favo-
risée parce qu’elle avait apporté le système de la
participation aux bénéfices.
Cette participation existait dans la première con-
vention où la banque Périer ne figurait que pour
2 0/0.
AI. LE AIINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS : Je
ntaccepte pas de sous-entendus.
- Je répété que la maison Périer était demande-
resse a la concession de fa minière.
Elle a été retenue dans la constitution de la
société. Elle a obtenu de chacun des deux grou-
pes-concurrents 2 0/0 de plus, ce qui fait que sa
part a été portée à 6 0/0.
AI PECHADBE trouve insuffisante l’explication
donnée par le ministre, en ce qui touche l’aug-
mentation de la part de la banque Périer.
Il met hors de doute l'honorabilité de M. le mi-
nistre et déclare qu’il n’y aucun sous-entendu.
M. Pechadre terminé en demandant que l’Algé-
rie conserve te contrôle effectif de l’affaire et aue
les richesses minières de l’Algérie ne seront pas
livrées à l’Allemagne.
Voix dire*ses : A lundi 1 A lundi 1
La suite de la discussion est renvoyée à une
prochaine séance.
La Représentation proportionnelle
M LE PRÉSIDENT rappelle qu’au début de ia
séance M. Piigliési-Cooti a déposé une proposi-
tion pour laquelle il demande la déclaration d'ur-
. gence et qui a pour but d’arganiner une consulta-
tion nationale sur l'élection des députés.
Il fait observer que la proposition est en con-
tradiction avec la foi constitutionnelle.
M. PÂUL PUGLIESI CON u donne lecture da
l’exposé des motifs de sa proposition et du texte
qui y fait suite.
. L’orateur demande que le rôle d’arbitre entra
les deux Assemblées. soit donné au peuple.
M. ANDVÉ HESSE dit que la proposition n’est
pas recevable.
M. JAURÈS demande pourquoi, s’il s’agit d’une
enquête, on la considérerait comme irrecevable.
Le Parlement ne diminue pas son droit en s'a-
dressant à des colleciivilôà qui peuvent le plus
peser sur ses décisions.
Comment y aurait il incorrection de sa part à
demander à tous les citoyens leur avis sur une
réforme qui divise les opinions des hommes d’un
même parti ?
En déclarant' irrecevable la proposition, la
Chambre consacrerait l’affaiblissement de sa pro-
pre souveraineté.
si. AUGAGNEUK conteste qu’on {Suisse obtenir
la lumière par le moyen proposé.
M TIULJMAS : Lorsqu’on appelle à une en-
quête une personnalité ou une collectivité, c’est
une opinion nationale, non une opinion par oui
eu par non.
C’est le vice du plébiscite : donner lieu sou«
couleur de consultation populaire à des consul-
tations truquées. La consultation qu’on sollicite
aura d’ailleurs iieu au mois de mai
La proposition de M. Pugliesi-Conti pourrait
avoir des rapports étroits avec les décisions pri-
ses au Congrès plébiscitaire des 13 et 14 juin
1913
Pour ces raisons, l’orateur qui se garde de con-
fondre le referendum avec le plébiscite déclara
qu’il vote la question préalable.
AI. DOUAIERGUE estime que la proposition de
M. Pugliesi-Conti est inconstitutionnelle; elle tend
à organiser un plébiscite sous le nom de referen-
dum.
AI. PUGLIESI CONTI: On ne peut pas confondre
le-plébiscite qui est une question sur un homme
avtc le referendum qui porte sur une idée.
M. DOBAIERGUE : M. Pugtiesi-Conti demande de
plébisciter une idée, c'est l’acheminement vers-un
autre plébiscite.
Le gouvernement repousse la proposition. II
n’assumerait pas ia respon»al>iIité de
l’appliquer s'il se trouvait une majorités
républicaine pour le voter.
M. VAILLANT : Les objections de MM. Auga-
gneur et Tbalamas et du président du Conseil
s’appliquent à la proposition de M. Pugliesi-Lonti
et non à celle do M. Jaurès.
Ce n’est pas un plébiscite que celui-ci a proposé»
mais un referendum, une consultation populaire,
comme cela se pratique en Suisse. Ce referendum
empêcherait la R. P. de devenir une cause de
coalitions aux élections.
Mes amis et moi voterons contre la question
préalable.
AI. BRIAND déclare qu’il votera la question
préalable.
Lorsque, dit-il, la question de la réforme éiec-
Wfut.déuosée.ici il y a quatre ans, la Cbam-
est prononcée pour raiurraativo. rai prie ra
Chambre de revenir sur sa décision et de sou*
mettre la question aux électeurs. Les électeurs se
sont prononcés à deux reprises. La Chambre a ex-
primé leur opinion dans un projet de loi. Je Fai
soutenu devant ia Cbambre. La Chambre aurait-
elle des doutes aujourd’hui sur la question pour
demander aux électeurs ce qu’ils en pensent 1
Dans cette réforme pour laquelle je me suis
battu avec la conviction qu’elle répondait aux
sentiments du pays, il ne faut pas qu’il y ait da
consultation indirecte.
Ceux qui ont voté « pour » et ceux qui ont volé
« contre » défendront leur vote devant les élec-
teurs.
J'avais exprimé l'opinion qu'il ne se serait pas
formé de coalition ; il s’en est formé. Moi et tous
les partisans de la réforme, nous ne cesserons
pas d’en réclamer la réalisation. Je ne voterai pas
ie referendum parce que je le juge injurieux pour
les représentants du peuple.
M. jAtunÈs dit que, brusquement, M. Briand a
changé le terrain du débat : d’une question de
procedure, il a fait une question politique. Com-
ment se fait-il qu’une réforme avec sa force d’im-
pulsion. avec la majorité des suffrages, traîne da
législature en législature et que M. Briand n’ait
pu la réaliser ?
Le Sénat se dresse contre la volonté de la légis-
lature et comme il a tenu en échec la volonté
nationale, il croit qu’il lui suffira de persévérer
pour la briser une fois encore i Par cela môme, U
y avait intérêt pour les proportionnalités & faire
apparaître au pays par des voies légales Fopinion
qu’ils ont déjà exprimée.
El puis, il y avait une autre cause à l’échec de
la réforme, c’est qu’elte mettait aux prises les ré-
publicains.
Que propose M. Briand ? de recommencer les
cotrsultations des partis.
Mais oubiie-t-il qu’il a contribué à dresser des
problèmes passionnants qui divisent les républi-
cains qu’on opposera les uns aux autres 1
L'orateur el ses amis veulent que la question
soit résolue sans équivoque.
Les proportionnalités doivent donc écarter la
question préalable.
L’opposition intransigeante du président du
Conseil qui n’est pas fondée même pour la pro-
position de M. Pugliesi-Conti. l’est encore moins
quand ii s’agit de partis qui ne sauraient être
soupçonnés de pactiser avec le césarisme.
Le gouvernement ne peut s’opposer au droit de
la Cbambre da délibérer dans les limites de son
droit constitutionnel.
Ce ne sera pas la faute de l’orateur, ni de ses
amis si, par un malentendu, on a posé et compli-
qué le problème.
Le président consulte la Chambre sur la ques-.
lion préalable.
Le scrutin donne lieu à un pointage.
La question préalable est votée par 385 voix,
contre i 64. ,
La séance est levée à 8 beures.
Siance lundi.
ÉTRANGER
ALSACE-LORRAINE
Le lieutenant de Forstner poursuivi
pour détournement de mineure
Vne plàintea été déposée devant les tribu-
naux civils par les parents d’une jeune fille
de moins de quinze ans, séduite à Saverue
par le lieutenant de Forstner. La famille assi-
gne le lieutenant en payement d’une indem-
nité de 2,000 marks. L’affaire sera appelée Ht
17 février prochain devant le tribunal régio-
nal de Saverne.
L’autorité militaire a ouvert nne enquête
contre le lieutenant de Forstner pour dé-
tournement de mineure. Le conseiller de
justice militaire Ossiander est chargé de faire
cette enquête.
Le Zoberner Anzeiger se plaint qu’au cours
de cette enquête on ait essayé d’influencer
et d’intimider la famille de la jeune fille sé-
duite et d’antres personnes appelées à té-
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