Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-01-20
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 janvier 1914 20 janvier 1914
Description : 1914/01/20 (A34,N11855). 1914/01/20 (A34,N11855).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1720203
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2020
pr Mm — Pi* JO Pages) S Cenffmrç ~ tfflTfOU BU ITOT— S ^miww (Q Pagès) Mi 20 janvier IflH
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Le Petit Havre
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IUEET-AUS:
f LONDRES. Î9 Janvier. Dépêche de 4 h. 30
TON . COURS UAOSSÏl BA1S6OE
• CUIVRE
Comptant. soutenu *«4 &- V* +
3 mois £ 64 ïî 6 7/fl •/"
; ETAIN
Comptant . * (70 10/- 33/- -/-
3 mois facîle 417* -/- 30/- ' -/-
FER
Comptant..) co]me 180/9 4 (1 -1-
S moiss 81/6 8 d -J-
Prix corn parés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 16 janvier 1H4.
NEW-YORKi JANVIER
CfflîMise i janvier, hausse 6 points ;
mars, hausse3points; mai, hausse 6 points;
octobre, hausse 1 point. — Soutenu.
1 l'jtîén t baisse 23 à 27 points.
NEW-YORK, 1D JANVIER
Il mot 4. fSICUÜT
'Cuivr® Standard disp, 14 ?»0 14 62
— février 14 80 13 87
lAmtalgitmi&ta top... 73 »/» 73 7/8
yfei'ffii’................— 4 13 — 15 —
CHICAGO. 19 JANVIER
9 C. BC .OCR ' Û. PRECED
i- Blé sur Mai ©1 3 4 92 1/4
1 - ....... juillet.... 87 1,8 87 7 8
'Maïs sur..... Mai....... 68 7 8 S6 »/»
f — Juillet..,. 64 7 8 68 1 8
iSaindoux sur. Mai....... li 17 1108
- Juillet.... 1140 il 32
Kl. VEMZELOS A PARIS
Y La colonie hellénique a offert hi-r soir nn
banquet a M. Vemzelos, président du Conseil
Ôes ministres grec, de passage à Paris.
Ce banquet comprenait ISO couverts,
i An dessert, M. Romanos, ministre de Grèce
-il Pari©,-W-4-u
menceau s’excusait de ne pouvoir assister au
banquet en raison de la mort du général
.picquaft qui, dit-il, le frappe cruellement.
M. Rômanos a également lu nne leitre
d’excuses de M. Jaurès qui exprime ses sym-
pathies pour te Grèce.
M. Jean Richepin a lu le discours qne de-
vait prononcer M. Denys Gochm, lequel, su-
bitement empêche, n’a pu assister au ban-
quet.
Bans ce discours, H. Ccchin félicite les
,Grecs de né pas s’ètre poses, lors de leur der-
nière campagne, en conquérants, mais en li-
bérateurs.
11. de Nalèche a lu le discours de M. Jean
Dupoy, prés d->nt du Comité général des
Associations de Pi-esse, empêché, lui aussi,
d’assister au banquet.
M. Dupuy fait reloge dn peuple hellène.
M Venizeios a ensuite pris ta parole ponr
exprimer la profonde gratitude de son pays
envers la France.
Il a déclaré que la G*èéë ne vent pas de
conquêtes, mats qu’elle revendiqua pour elle
Je respect qu’elle professe pour le bien
d’autrui.
Elle est fermement attachée à la paix fon-
dée sur 16 droit et la dignité.
UNE INTERVIEW DE Kl. CAILLAUX
HOME. — La 7ribunà publie une interview
, qne son correspondant parisien a obtenue
de M. Caiilaux.
Lé ministre français des finances a déclaré
que son programme financier consiste à se
■proctirer b s moyens de faire face aux nou-
velles dépensés, mais à dégrever si possible
et certainement à ne pas aggraver les char-
ges qui pèsent sur les classes les moins for-
tunées. |gfp||| j
j AU KUNISTÊRE DE L’INTÉRIEUR
y M. René Renonit, ministre de l’intérieur,
'areçu hier, an ministère, le bureau du Co-
mité exécutif du parti radical et radical so-
icialiste.
i M. Michel, président du Comité, a exprimé
lies sentiments de confiance et ce cordiale
.solidarité du Comité à l’égard du gouverne-
iment et de M. René Renoult en particulier,
i Le ministre a vivement remercié la délé-
gation et t’a assurés à son tour de sa vive
^ympathie.
LES GÉNÉRAUX INSPECTEURS
? La France Militaire annonce qne les géné-
raux inspecteurs des formations de réserve
Bt de préparation militaire résideront an
Chef-lieu de corps d’armée.
Leurs attributions s’étendront à l’instruc-
tion, ta convocation et la mobilisation des
Huilés de réserve et dé territoriale de toutes
les armes de leur région et à l’avance des ca-
dres de complément de cas unités, iis au-
ront la haute direction des sociétés d’armes
de guerre pour toutes les questions relatives
fl la préparation militaire.
LA MORT DU GÉNÉRAL FICQUART
AMIENS. — Dans la soirée, un juge de paix
est venu apposer les scellés dans l’apparte-
ment dn général Picquart.
De nombreuses personnalités civiles et
militaires sont vernies s’inscrire à l’hôtel dn
général commandant le corps d’armée.
Les obsèques civiles du général Picqnart
auront lieu mercredi, à onze heures du
matin.
La mise en bière sera effectuée aujour-
d’hui.
Le corps sera transporté à Paris pour y
être incinrre.
Il n’y aura ni discours, ni fleurs, ni cou-
ronnes, ,
L’AFFAIRE PRIEU
On sait qne le président Meunier avait
rendu une ordonnance de mise sens séques-
tre des documents et papiers placés par M.
Schneider, dont il fat parlé à propos de
l’affiire Prieu, dans un coffre-fort loué par
M. Pollet dans en grand établissement de
crédit.
Le séquestre nommé M. Negago, fit ©nvrir
le 17 janvier le coffre-iort; malgré la défense
que lui en fit M. Pollet et n’y trouva absolu-
ment rien : le coffre était vide I
En conséquence, M. Schneider a déposé
nne plainte en abus de eonfimee contre M.
Pollet dans le bât de retrouver son dossier
dont il a an besoin immédiat, ce dossier
étant, dit-il, relatif à l’affaire Prieu.
CHUTE D’UN BALLON
MAÇON. — Hier soir, un ballon s’est accro-
ché aux arbres dans le bois de Ssgy.
Les habitants ayant jeté des cordes anx
aéronaotes, ceux-ci. qui éiaient au nombre
de quatre, purent descendre â terre.
Ils déclarèrent èire partis dans la matinée
de Lausanne et avoir voyagé à une hau-
teur m lyeane de 2,SUS mètres par un soleil
radieux.
L'identité des voyageurs ayant été authen-
tifiée, les aéronautes turent autorisés à pren-
dre le train pour regagner leur pays.
EMOUVANTS SUICIDES
Hier soir, vers huit heures, à la station dn
Métropolitain « (Néon », un homme et nne
femme, âges de 23 à 30 aiss, vèius en ou-
vriers, se sont jetés sous un tram se dirigeant
vers la Perte de Clignancourt.
La moitié du convoi passa sur eux.
On dut appeler les pompiers pour dégager
les cadavres qui étaient affreusement broyés.
Une enquête est ouverte pour établir l’iden-
tité des deux désespérés.
VAPEUR ÉCHOUÉ
CETTE. — Le vapeur Manuel-Pla s’est ensa-
blé sur la cô’eà l’endroit dit Brescou.
La situation du navire est dangereuse.
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Marine turque
FRANCFORT. — 0n télégraphie de Constan-
tinople a la Gazette de Francfort que la Tur-
quie s’est assurée un nouveau dreadnought
construit sur nn chantier américain pour 19
compte de la République Argentine.
Ce vaisseau sera baptisé Mahmoud-Fathi.
U Prince de Wied
VIENNE. — La Wiener A ignmne Antuntj so
dit en mesura d’affirmer que le prince, de
Wied se rendra incessamment en Albanie.
LES INCIDENTS DE SAVERNE
• ••
STRASB «RO. — A la première ChambTe,
M. Schwander, maire de Strasbourg, de-
mande que la discussion sur i’aûaire de Sa-
verne soit discutée de suite.
Le président lit une résolution regrettant
les événements.de Saverne, mais disant que
les événements auraient pu être évités si les
supérieurs dès jeunes officiers y avaient ap-
porté remède immédiatement ; constatant
qne le commandant militaire a outrepassé
de façon grave ses attributions et deman-
dant qu’il soit donné des garanties certaines
aux particuliers pour que les lois existantes
en Alsace-Lorraine soient observées stricte-
ment par l’autorité militaire tenant garnison,
en ces pays.
Après de nombreuses observations, celte
résolution a été adoptée par 33 voix eontre
3 et % abstentions,
L’OUVERTURE DU CANAL DE PANAMA
La date officielle de l’ouvertpre du canal
de Panama a été fixée an iç? janvier 1§1§ par
une ordonnance ou president Wi’son, nom -
niant les membres du gouvernement do la
zonè de Panama et de l'administration du
canal.
Le colonel Goethals, ingénieur-directeur
des travaux, est nommé premier gouverneur
et administrateur avec pleins pouvoirs sur
la zone du canal. U sera assisté d’une Com-
mission composée des colonels du génie
Hodges et Sibert, de M. Rousseau, ingénieur
civil de la marine, et de M. R. Meicalf, ac-
tuellement chef de l'administration civile de
la zone du canal.
Cette Commission devra prendre les dis-
position; pour assurer l’ouverture dn canal
le 1erjanvier 1913, après quoi elle se retire-
ra. üit personnel de 2 500 employés pour ie
service du canal va être engagé.
aBgsassaaaaaaegHBgESBSBagagagaaBBEBaaBiaaBaEsaega»
BULLETIN MILITAIRE
Les Conseils de révision
pour la Classe 1914
Les opérations du Conseil de révision ponr
la classe 1914 commenceront dès le commen-
cement de la deuxième quinzaine de février.
En outre, contrairement à cè qui a eu lieu
pour la classe 1913, une. session supplémen-
taire du Conseil de révision aura tien au
mois de septembre. Le très court laps de
temps qui s’est écoulé pour la classe 1913 en-
tre la fin'de la tournée de révision et l'incor-
poration avait rendu inutile cette session
supplémentaire.
Il n'en sera pas de même ponr la classe
1914, et cette session sera d’autant plus uti-
le que les Conseils de révision commençant
à loectionner au début del’gnnée, bon nom-
bre de jeunes gens, dont le développement
physique sera insuffisant à ce moment,pour-
ront l’avoir atteint au mois de septembre et
être incorporés immédiatement avec les
conscrits de leur classe.
La session supplémentaire du mois de
septembre sera réservée exclusivement aux
conscrits ajournés au cours de la tournée de
révision.
Visites d’escadres anglaises
Le ministre de ia marine télégraphié au
préfet maritime de Brest qne certaines frac-
tions de la 1» flotte anglaise relâcheront à
Brest, la escadre de croiseurs, du 11 au
17, et la 2« du 21 au 27 dn même mois.
Ces visites ne donneront lien à aucune
fête.
L’Imbroglio Albanais
Des complications surgissent continuel-
lement en Albanie. Les Puissances avaient
pourtant cru y mettre un terme quand elles
s’étaient mises d’accord pour cenfier au
prince de Wied^ les destinées du nouvel
Etat, dont elles avaient si laborieusement
tracé les frontières. Et leur protégé, fort de
cet appui, soutenu par la promesse d’une
assistance financière, s’apprêtait à se met-
tre en route vers son royaume lorsque des
bruits alarmants se répandirent : un soulè-
vement était préparé 1
, La confirmation ên vint du reste bientôt.
Un Albanais d'origine, lzzet Pécha, minis-
tre de la guerre ottoman, remplacé récem-
ment par Enver Bey, avait fait ses prépara-
tifs en vue d’un débarquement à Vallona,
dans le dessein de soulever la population
et de se faire proclamer souverain, avant
l’arrivée du prince agréé par les Puissan-
ces. Son coup d’Etat, combiné sans aucun
doute de connivence avec la Turquie, a été
déjoué à temps.
Les Puissances Remportent encore une
fois.Mais cette alerte doit leur être un salu-
taire avertissement car elle a permis de dé-
masquer l’attitude d’une partie delà popula-
tion albanaise. On croyait celle-ci au moins
déférante. Or, les musulmans forment un
bloc compact sournoisement hostile. Sans
dédaigner l’indépendance et les présents
dent on les comble, ils se sont organisés
silencieusement, dans l’espoir de faire ré-
gner ie croissant.
Sans rien laisser transpirer de leurs pro-
jets, Turcs et Albanais, réconciliés pour la
circonstance, étaient parvenus, par une
lente immigration clandestine dans les prin-
cipaux eentres, à constituer une armée de
partisans. Certes, ils se débattaient encore
dans un état anarchique ; mais ces nou-
veaux arrivants, en majeure partie des
jeunes gens ou des hommes dans la force de
l’âge, étaient prêts à porter le fusil pour ou
contre les milices chargées d’assurer ie
service d’ordre.
Dans un pays où le sentiment patriotique
est inexistant et où le fanatisme agit seul,
les complots sont à redouter à tout instant.
les Puissances intéressées à son avenir.
Aussi le nouveafi souverain devra-t-il se
résigner à gouverner avec ou centre une
majorité de musulmans, qui prétendront
être de vrais, de purs Albanais. Et l’em-
pressement qu’ils mettront à empocher ia
sportule du gouvernement ne sera nulle-
ment une garantie de leur fidélité I
Ce serait mal connaître les orientaux qc@
de douter de leur duplicité. La promptitude
avec laquelle ils ont tenté d’éteuffer l’in-
cident de Yaiiena en est une preuve de
plus. lzzet pacha et le gouvernement turc
ont feint de tout ignorer et d’y attacher un
médiocre intérêt alors que, dans les Cercles
d’ordinaire bien informés des choses
d’Orient, il apparaît que la tentative était
non seulement le prélude d’un soulèvement
général, mais encore le premier acte de
l’intervention déguisée du gouvernement
Jeune Turc, décidé à reconquérir l’Albanie,
en dépit du veto de la Triplice et .de la
Triple Alliance unies sur ce terrain. Les
dépêches qui nous parviennent d’Albanie
le confirment du reste.' Ne dit-oa pas en
effet qu’Essad pacha, dont l’fhfluence dans
le nouvel Etat et surtout à Durazzo est
momentanément considérable, veut deve-
nir, lui aussi, prince d’Albanie et manoeu-
vre en conséquence, non sans quelques
chances de succès ? ;
Ainsi s’aggrave l’imbroglio albanais déjà
si compliqué. Et deux constatations s'im-
posent dès lors. D’une part, oa s’aperçoit
que le gouvernement albanais est atteint
d’une espèce d’instabilité naturelle et la
présence d’un prince étranger ne suffira
point à y remédier. D’autre part, on rencon-
tre en Albanie et au dehors des gens déter-
minés à donner à ee pays un chef musul-
man.
Comme la France n’a pas d’intérêt parti-
culier en Albanie, elle peut envisager la
situation avec calme et désirer, par-dessus
tout, que les Puissances s'arrêtent leurs
résolutions qu’après les avoir mûrement
étudiées de concert. U est en effet difficile
d’établir un gouvernement stable eh Alba-
nie et il importerait de eonnaltre une fois
pour toutes les prétentions inavouées de
l’Autriche, de l'Italie et de la Turquie, dont
les menées.risquant de tout compromettre.
Il est grand temps de niveler le chemin
sur lequel on s’aventure. En dépossédant
Ismaïl Kemal, ee personnage équivoque
chargé de la présidence du gouvernement
provisoire, les Puissances lèveraient un des
nombreux obstacles qai i’eneoenbrent et il
leur resterait à décider si elles prendraient
le pays sous leur tutelle collective en at-
tendant Rétablissement d’un gouvernement
solidement constitué. Tonte hésitation de
leur part aurait pour résultat de prolonger,
et peut-être même d'aggraver l'anarchie
dans laquelle se débat l’Albanie et, par ré-
percussion, d’entraîner des complications
internationales.
HOLLAÊNDÙ? ù.
..F# Y\ fcj
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(es «ïsas coaxBWQHSAirf vA&tiiwuas)
Paris, 19 janvier.
La Chambre a consacré sa séance aux pro-
jets concernant la fréquentation des écoles
et ia défense de l'école laïque.
La discussion a repris au paragraphe addi-
tionnel d» M. Henry Fougère à l'article 23,
relatif aux manuels scolaires.
L'amendement a été repoussé comme la
plupart de ceux qui ont suivi, bien qu’ils
fussent défendus, notamment par M. Lésas,
avec une certaine animation et non sans
élégance.
M. Viviani, aidé par M. Buisson, président
de la Commission, a parla avec son autorité
habituelle et n’a pas en beaucoup de peine à
obtenir de grosses'majorités.
Le ministre a accepté cependant nn amen-
dement de M. Tissier portant que toute de-
mande tendant â l'interdiction d’un livre
ne pourra émaner que de pères de famille
dont les enfants fréquentent l’école publi-
que. Cet amendement, qui était repoussé par
les droites, a été adopté avec modification.
Un antre amendement, proposé par M.
T»y Riont, tèDdant à plonger jusqu’à 14
ans i’âge scolaire dans certaines régions, a
été voté sans d-bat avec l’agrément du gou-
vernement et de la Commission Par contre
une adjonction de M. Gaithard-Bancel à est
amendement n’a pas été pris en considéra-
tion.
La snite du débat a été renvoyée alors à
demain.
Mais voici le fait principal de la séance :
M. l’ahbé Lemire ne siégera comme vice-
président ni en soutane, ni en habit car il ne
présidera pas du tout. M. Eeschanei a ia sa
lettre de démission fort digue et que les gau-
ches ont applaudie. De l’avis de tout le monde.
M. t’aisfcé Lemire s’est conduit comme i I de-
vait. L’élection de son remplaçant aura lien
dans huit jours. _
T. H.
CHAMBRE DES DÉPUTES
Séance du 19 janvier
La séance est Ouverte à 2 heures,
si. PAUL DfsscHAivfcL. préside.
La défense de l’école laïque
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion
des pfoje'seoacern&ot la.'frequjâiaiion des écoles
et ta oêfense de-l'éto e laïque. La discussion re-
prend au paragraphe additionnel de M. Henry Fou-
gère a l'article 83 iiuauuëts scolaires).
■ Par 439 voix-contre H3 l’amendement n’est pas
adopté. -ï-'-O ■ BSSfcï!
M. IIIFEBVBE DB PREY défend un amendement
BÏTB's ffBîftpie réSSort acaiïemiquV un cbaseYTfèhfôï
liai de l’enseignement primaire. Ce conseil arrê-
terait le choix dés livres ei tuanue.8 scolaires, li
statuerait aussi sur toutes tes plaintes relatives a
l'enseignement donne dans les eceles publiques,
si. vivikivi combat l'amendement.
A main levée on repousse l'amendement.
©a interrompt un ÏAsisVit la discussion pour
permettre a si. RAOUB PÉIIET, sous-secrétaire
d’Etat, a l'intérieur, ne déposer un projet de loi
cood fini divers articles de la loi un 19 juillet (9U
tendant à assurer le secret et la liberté du vote,
et la sfacérîié des opérations électorales.
si. saCQâifeR. saus-secr«taire d’E-at aux Beaux-
Arts, dépose un projet de loi tendant a rnodifi r
certains articles do la loi du 27 juillet ivi3 ayant
pour nul d’assurer la sécurité et ia titrerîé du vote.
si. i EFAS présente un amendement tendant à
ce que tes conflits entré parents et instituteurs
soient déf-rês au Conseil depari©mental de Fins—
trueUoa publique, avec recours devant le Conseil
supérieur.
Il conclut en disant qu’à la neutralité, il faut une
sacctios:
Là s*ule disposition nouvelle que proposent les
auteurs de l'amendement' est de confier a ces
mêmes juges ie soin de statuer sur les manuels
scolair> s.
Si. LE IIISISTSE DE L’iNSTSSCTION PUBLIQUE
dit qu’il s’oppose a la prise .en considéra ion de
cet amendement; dont la première partie est inu-
tile, et ta seconde inacceptable.
La neutralité est un principe général et M. Des-
soye n’a pas eu tort de dire qu’elte était une
question do tact et de mesure.
Pour ('instituteur, ce qu’il doit se demander
avant d'apprendre quoi que ce soit à l’enfant,
c’est si ses paroles peuvent froisser un père de
famille quelconque ; si oui, qu’il s’abstienne ; si
non. qu’l pitié hardiment.
Ainsi s’exprimait Jules Ferry : il n’y a pas de
meilleur précepte à donner aux instituteurs.
A la majorité de 427 voix contre 132 sur S .9 vo-
tants, l’amendement Leras, n’est pas pris en con-
sidération.
ai. LE PHÉSIDENT fait connaître qu’il a reçu
de M. Tiisier ua amendement tendant a faire sui-
vre les mots : S Toute demande » des mots :
« émanant d’un père de famille dont les enfants
sont inscrits à l’ecele publique..»
M. iis»isin développe >on amendement,
li fait oi server qu’a défaut de cette précision,
ee serait I anarchie scolaire organisée.
M. MAUGRR donne lecture des instructions don-
nées par Fevêtue de Versailles et par l’aicbevê-
que de Lyon touchant la façon dont tes pères de
familles Spivent exercer leur contrôle sur ie choix
.des livres.
si. P’-UL BBtUREGARD insiste. sur ce qu’il y a
de grave an point dn vue juridique à refuser à
tout citoyen l’exercice d’un droit qui, incontesta-
blement, lui appartient.
M. LE MINISTRE dit qu'il est d’accord avec M.
Beauregard en ee peint qu'il est permis à tout ci-
toyen de dénoncer nn abus.
Mais il estime que, pour déposer une plainte
entre ses mains, sur ie choix d'un livre, il importe
que le citoyen ait un intérêt né él actuel,
i L’amendemeut est adopté.
L’article 24 i-sl adopté.
M LE PRÉSIDENT donné connaissance S la
Chambre d’un paragraphe additions' I do M. Defa-
eitéaai tondant à prescrire que l'enseignement
donné a l'ocols pub'ique s’abstiendra de toute
Critique visant les religions existantos.
M j.ttnt®a : Y Compris le socialisme ? (Rires),
tu. DEi.A4:RitNAi. dit que, refuser son amende-
ment. serait f uie oeuvre seeiaire.
Il s’agît uniquement d’assmer le respect du la
doctrine soutenue pai Juios Forry. O , les exem-
ples ‘Ont nombreux d’attaques formulées par des
instituteurs, dans leur classe, contre la religion
eaineUqua.
M. LE RAPPORTEUR dit qué ta Commission re-
poussa t’ann-ndeai* ni qui restreindrait les possi-
bilités d’enseignement des inslirnteurs.
M. LE MINISTRE déclaré que le gouvernement
repousse i’aiiiendnment, dont l’adoption serait in-
voquée par lés adversaires de l’école laïque
comme la sanction nécessaire des violations de
la neutralité, violations qui, en fait, ne se sont
pas produites.
Il est évident que l’instituteur doit ni défendre
ni attaquer, dans sa etasse, aucune religion. Mais
U est inutile de le mettre dans le texte.
M DELACHUNAL dit qu’en présence de cette
déclaration, ii retire son amendement.
fin amendement de M Toy-Ri )nt, tendant â pro-
longer jusqu’à 14 ans l'âge scolaire dans certaines
régions et sous certaines conditions, amendement
accepté par la Commission et le gouvernement,
est adopté.
M DE G m.HARD BANCEL développe un para-
graphe additionnel tendant à donner aux pères de
famille, qui s’engagent a envoyer leurs enfants à
‘‘’eeoie jusqu'à l’âge dé 14 ans révolus, la., faculté
de conserver chaque année ces enfants chez eux.
du ISi mai a la tin de l’année scolaire, ou pendant
un laps de.temps équivalent, suivant les besoins
de la région.
M. LE ' MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLI-
QUE dit que cet ninendt meH dèliuirait l’heureux
effet de jt’amandement de M. Toy Riont.
M FERDINAND BUISSON, président dé la Gom-
mission, du que le vote de la Chambre sur (‘amen-
dement de M. Toy-Riont va permettre de porler la
scolarité presqu’aussi loin que dans la plupart des
pays voisins.
Ce n’est pas le moment de détruire la portée de
cette heureuse extension de l’instruction pri-
maire.
A la majorité de 393 voix contre 182 sur 848 vo-
tants, l’amendement n’est pas pris en considéra-
tion.
La suite dn débat est renvoyée à aujourd'hui.
M LE PRÉSIDENT fait connaître qu’il a reçu de
M. Lemire la lettre suivante :
« Paris, le 19 janvier 1914.
» Mon cher Président,
» La Chambre m’a fait un grand honneur en af-
firmant sur mou nom le respect des droits de tout
député français.
» Je ressentais, je l’avoue, quelque fierté à (a
pensée que mon passage au fauteuil de la prési-
dence attesterait que la traditionnelle collabora-
tion du clergé à la vie nationale se continue au-
jourd hui par un dévouement sincère à la Franco
et à la République.
» J’ai ia certitude que la bienveillance unanime
de mes collègues m’eût rendu facile la lâche (t'iuu-
partia! ai bure. Mais, dans ia pénible circonstance
que je traverse, je craindrais que celte magistra-
ture pût paraître ne pas garder, aux yeux de tous,
le c raetere qu’elle doit avoir.
» Je crois donc obéir à un sentiment que toutes
les consciences délicates apjro iveront, en re-
mettant a la Chambre la charge dont elle m’avait
investi.
» Les électeurs qui depuis plus de vingt ans
m’ont donné leur confiance et les patriotiques
populations de la Flandre française — dont 1 ô*< r-
gie civique égale la fiet té religieuse — trouve-
ront. dans la manifestation qui a consacré leurs
votes, un juste reconfort.
» Q iant a moi, je remercie la Chambre d'ua
élan de coeur qui m’bono
* Cela »eul doit rester.
» Je donne ma démission.
» Je vous prie d'agréer pour vou*. mon cher
président, ét pour mes collègues du bureau, l’ex-
ptéssiois de mes sentiments tcut dévoués.
* Signé : ABBÉ LEUIRE,
» Député du Nord,
> Vice-président de la Chambre. »
Chambre fixe au mardi 27 janvier l’élection
d’un vice-président, en remplacement d& M. Le-
mire.
Aujourd’hui, à neuf heures, première séance
publique.
Nouvelles de la Chambre
L’abbé Lemire donne sa démission
de vice-président de la Chambre
L’abbé Lemire vient par lettre adressée
an president do la-Chambre de donner sa
démission fia vice-président de l’Asiem-
.«- n. — - ; t. . fj-ir 4—- — - -—- ~—
L’abbé Lemire, questionné sur les motif*
de sa démission, déc are qu’il ne cède à au-
cune pression et que sa détermination d'a-
bandonner ia vice-présidence n'est pas un
acte de soumission.
Il a attendu pour taire connaître sa réso-
lution, parce que ie iOulem^nt de service
l'amenait a être désigné pour présider ce
matin la seance. Son élection étant ainsi
consacrée' réglementairement, il se relire
pour ne pas présider.
L’ahbé Lemire considère que l’élection
dont il a été l’objet a été, de la part de la
Chambre, une manifestatina cordiale envers
lui * Il remercie l'Assemblée du témoignage
qu’elle lui a donne et de l’honneur qu’elle
lui a fait ; mais il ne veut pas qu’on aille au-
delà. En montant an fauteuil, il ferait naître
parmi tes depa é* des sentiments contradic-
toires quj -risqueraient ee provoquer des
manifestations d’approbation des uns et de
désaveu des autres. Or, il entend n’être un
objet ni de pitié, -ni de blâme. Exposé à des
peines disciplinaires ecclesiastiques, il ne
veut pas que le souvenir de cette situation
particulière puisse avoir une repercussion
quelconque dans la Chambre.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Les partisans d’Essad pacha
s’emparent d’El Bas?,an
Londres, i9 janvier.
Os mande de Vienne au Daily? Télégraph-
ié 'source albano-serbe, que 1rs troupes
d’E»sad pacha ont emporté El Bassan après
nu c»mbat sanglant et prolongé. Les parti-
san* du gouvernement provisoire, défendant
ia vff.e, auraient été massacrés.
On annonce de Moûaslir qne les troupes
d Essad pacha s’avancent actuellement en
force la long de la frontière serbe. Elles se
concentrent à Podgraietz, près du lac Oohri-
da, dans le but d’occuper Korissa.
Le Prince de Wied est prêt à partir pour
l’Albanie
Vienne, t9 janvier.
Le docteur Berghanser, conseiller médical
du prince de Wied, vient dérenirèr àTéieste.
Il revient de Durazzo ou il était allé visiter la
future résidence du nouveau souverain. Il
deciàrè que tous les préparatifs seront ter-
minés dans le courant de ia semaine pro-
chaine et que te prince de Wied est prêt à
partir pour l’Albanie malgré la situation
troublée -dé sa principauté.
Action militaire éventuelle en Albanie _
Valions, 19 janvier.
On a appris ici de façon officielle qne l’An-
trictie et l’Italie se refusaient actuellement à
envoyer des troupes e& Albanie.
La commission songe à demander qne du
moins un détachement do oOfi hommes pris
sur la garnison da Sçntari soit envoyé dans
ia direction dé Tirana.
On sait que deux bateaux italiens sont à
Brindisi prêts à partir si les choses s’aggra-
vaient.
Les embarras de la Commission de contrôle
albanaise
Vallona, 19 janvier:
Tous les membres de It commission de
contrôle international de l’Albanie ont reçu
de leur gouvernement des instructions à peu
près identiques qu’ils ont examinées aujour-
d’hui.
La commission estime, à l’unanimité, que
tant qu’Eisad pacha demeurera maître de
Durazzo, elle ne pourra prendre utilement
en main le gouvernement de l’Albanie.
Elle a en conséquence charge ie délégué
albanais de se rendra auprès d’E*sad et de
lui demander de s’effacer. Oa ajwrecig avec
quelque scepticisme les chances de succès
oe cette rtiisjiun.
En ce qui concerne Ismaïl Kemal b^y, it
n est pas <1 juteux qu’il à demandé à la Com-
mission de se substituer à lui mais il n'est
pas douteux non plus que dans ses déclara-
tions publiques il afficme n'en avoir rien
fait. La situation est jugée critique.
Le Nouveau Commandant de oorps d’armée
de Constantinople
Contaotinoplc, 19 janvier.
C’est ie !i8ntenant-colonel d’etat-major
Noury qui est nommé commandant du pre-
mier corps de Consiaotmop «, en remplace*
na-nt du général Liman de Sinders.
Envers pacha, miuistre de la guerre, a été
nommé grand-cordon du Medjiiieh.
» 111 111 —— —
Mort du Général Ficpart
Le général Picqnart, commandant le 2»
cerps d’armée, à Amiens, avait fuit, ces
jours-ci, une chute da cheval. Cet accident
était plus grave qti’on ne l’avait pensé tout
d’abord : te général vient de succombur à
ie* «ni es, il est mort, hier matin, àî-cinq
heures quinze.
M. Matiu Georges Pirrmart, était né à Stras-
bourg le 6 septembre 1834 II aurait donc en
soixante ans dans sept mois.
La carrière militaire du général Picqnart
a été, malgré l’interruption qu’elle a subie
pendant les douze années que dura i4ffaire
Dreyfus, extiêmrment rapide et brillante.
Du r-ste, avant cette affaire, ii était considéré
par ses chefs comme l’un des meiMeurs offi-
ciers de l’armée. Il avait été distingué par le
général de Miribél, sons les ordres duquel it
avait servi, et l’on n’a pa3 oublié qu’en 1397,
ii était le plus jeune de nos lieutenants eo-
labels.
Entré à Saint-Cyr le 16 novembre 1872,
caporal à l’Ecole en 1873, sergent en (873. il
était promu sons-iieu'euant le 1er ocb*bra
1874. Lieutenant e-> 1876, capitaine en 1880,
commandant en 1888, neutenant-coisaei en
1896.
M. Picqnart fnt, dans ce grade, l’un des
officiers uu 2« bureau an ministère de. la
guerre, et fut activement mêlé à l’affaira
Dreyfus. Ou connaît son rôle dans cette • af-
faire, et l’on n’a pas oublié qu’il lut mis en
reforme à cette occasion.
La loi de 1906 le fit réintégrer dans l’ar-
mé«. Promu g> aérai de brigade ie 10 juillet
1904, M. Picquart reçut les étoiles 1» 28 sep<
tem.bre 1906, et, en 1910, il était nomme an
commandement dn 2® corps d'arm e, à
Amiens. Le 23 février 1913, ses pouvoirs
étaient confirmés.
Entre temps, le général Picquart avait été
appelé an ministère de la guerre. Il détint
Ce portefeuille
4et f9C9, M. GIeoeenceaii -etant président- da
Conseil.
tout par l’adoption de la lui augmentant fe
personnel et ie matériel de notre artiüerié
de eam pagne.
An général Picqnart incomba également
la tâche ingrate d’exeeutvr. les dispositions
de la loi de deux ans, élaborée par le minis-
tre Ber tes ux, l'année precedente. Il essaya
d’en pallier le plus possible les inconvé-
nients, de letnedier aux lacunes qu’eile pré-
sentait. Une question particùfié-entent déli-
cate à résoudre était celle du recrutement
des officiers. Les officiers de réserve rece-
vaient l'epaulette au bout de dix-huit mots,
beaucoup plus vite qu’supàravant ; au con^
traire, les saint-cyriens et les polytechni-
ciens voyaient leur nomination retardée
d’une année. -
Le ministre, secondé par le général Deli-
gny, s’efforça d’atlenuer le plus possible lès
frictions-que-peuvait faire naître un pareil
bouleversement.
Le général Picquart s’occnpa également
des reserves, il fut le premier à réunir les
régiments de réserve dans des camps d'ins-
truction.
' En 1910, le général Picqnart commandai!
,un des parus, aux manoeuvres d’armée de
Picardie. En dernier lieu, il avait procédé à
la réorganisation de son corps d'armée,
transformé en corps de couverture, à ia
suite de l’adopno > de la loi'do trois ans.
Sans jouer, a proprement dire, un rôle
politique, le général Picquard à exercé dans
ce domaine une influença con&iderab e ea
raison de la part qu'il a prise à la reririon
du procès du capitaine Dreyfus.. Chef da
service des renseignements atr- minisiè'e de
ia guerre, en remplie- ment dn colonel Sao-
dherr, il se convainquit qua ie capitaine
Dreyfus avait é é victime d’une erreur. Il fat
envoyé en disgrâce ea Tunisie. Rappelé â
Paris an moment da procès Estertiazy. il fnt
mis aux arrêts au Mont-Vaiônen. Peu après
it se battit en duel avec le lieutenaut-colooef
H-nry. Mis en reforme pour faute grave
contre la discipline, il en appela au Conseë
d’Etat contre cett° mesure, mais sons le gou-
vernement de M. W ildeck-Rousseau, ii aban-
donna ce pourvoi et l'annula.
An commencement de juillet 1898, le dis-
cours dans lequel M. Cavaignac, nunistre de
la guerre, affkmait l’autheuiicité d’une pièct
accusatrice, le déterminait à intervenir pu-
bliquement et à dénoncer cette pièce coin ni t
un faux. Lu gouvernement le fit ariêtér et
enfermer à ta prison de la Santé, où il resta
onze mois. C’est de sa prison qu’il prit part
à la première procédure de révision du pro-
cès Dreyfus.
B-u août et septembre 1899 il prenait en-
core nne part importante aux débats dtc
Conseil de guerre de Rennes, pais plus tard,
à la seconde procédure de révision qui de-
vait aboutir à ia conclusion définitive dé
cette affaire.
Sans doute, le tempérament délicat et les
goûts d’artiste de M. Picquart ne paraissaient
pas l'appeler à la tumultueuse notoriété
qu’il s’est acquise. Officier de 'mérite, ii soi
montrer,'en des circonstances difficiles, uns
réelle fermeté pour l’accomplissement de Ci
qu’il considérait comme son devoir.
Le général Picquart eut, comme sons-sa-
crétaire à la guerre, M. Chéron. Son prédé-
cesseur fut M. Etienne ; son successeur, li
général Bruni
Chevalier de la Légion-d’Honnenr en 1887*
officier’fe 30 décembre 1909, le général Pic-
quart avait été promu commandeur le It
juillet 1912.
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yfei'ffii’................— 4 13 — 15 —
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9 C. BC .OCR ' Û. PRECED
i- Blé sur Mai ©1 3 4 92 1/4
1 - ....... juillet.... 87 1,8 87 7 8
'Maïs sur..... Mai....... 68 7 8 S6 »/»
f — Juillet..,. 64 7 8 68 1 8
iSaindoux sur. Mai....... li 17 1108
- Juillet.... 1140 il 32
Kl. VEMZELOS A PARIS
Y La colonie hellénique a offert hi-r soir nn
banquet a M. Vemzelos, président du Conseil
Ôes ministres grec, de passage à Paris.
Ce banquet comprenait ISO couverts,
i An dessert, M. Romanos, ministre de Grèce
-il Pari©,-W-4-u
menceau s’excusait de ne pouvoir assister au
banquet en raison de la mort du général
.picquaft qui, dit-il, le frappe cruellement.
M. Rômanos a également lu nne leitre
d’excuses de M. Jaurès qui exprime ses sym-
pathies pour te Grèce.
M. Jean Richepin a lu le discours qne de-
vait prononcer M. Denys Gochm, lequel, su-
bitement empêche, n’a pu assister au ban-
quet.
Bans ce discours, H. Ccchin félicite les
,Grecs de né pas s’ètre poses, lors de leur der-
nière campagne, en conquérants, mais en li-
bérateurs.
11. de Nalèche a lu le discours de M. Jean
Dupoy, prés d->nt du Comité général des
Associations de Pi-esse, empêché, lui aussi,
d’assister au banquet.
M. Dupuy fait reloge dn peuple hellène.
M Venizeios a ensuite pris ta parole ponr
exprimer la profonde gratitude de son pays
envers la France.
Il a déclaré que la G*èéë ne vent pas de
conquêtes, mats qu’elle revendiqua pour elle
Je respect qu’elle professe pour le bien
d’autrui.
Elle est fermement attachée à la paix fon-
dée sur 16 droit et la dignité.
UNE INTERVIEW DE Kl. CAILLAUX
HOME. — La 7ribunà publie une interview
, qne son correspondant parisien a obtenue
de M. Caiilaux.
Lé ministre français des finances a déclaré
que son programme financier consiste à se
■proctirer b s moyens de faire face aux nou-
velles dépensés, mais à dégrever si possible
et certainement à ne pas aggraver les char-
ges qui pèsent sur les classes les moins for-
tunées. |gfp||| j
j AU KUNISTÊRE DE L’INTÉRIEUR
y M. René Renonit, ministre de l’intérieur,
'areçu hier, an ministère, le bureau du Co-
mité exécutif du parti radical et radical so-
icialiste.
i M. Michel, président du Comité, a exprimé
lies sentiments de confiance et ce cordiale
.solidarité du Comité à l’égard du gouverne-
iment et de M. René Renoult en particulier,
i Le ministre a vivement remercié la délé-
gation et t’a assurés à son tour de sa vive
^ympathie.
LES GÉNÉRAUX INSPECTEURS
? La France Militaire annonce qne les géné-
raux inspecteurs des formations de réserve
Bt de préparation militaire résideront an
Chef-lieu de corps d’armée.
Leurs attributions s’étendront à l’instruc-
tion, ta convocation et la mobilisation des
Huilés de réserve et dé territoriale de toutes
les armes de leur région et à l’avance des ca-
dres de complément de cas unités, iis au-
ront la haute direction des sociétés d’armes
de guerre pour toutes les questions relatives
fl la préparation militaire.
LA MORT DU GÉNÉRAL FICQUART
AMIENS. — Dans la soirée, un juge de paix
est venu apposer les scellés dans l’apparte-
ment dn général Picquart.
De nombreuses personnalités civiles et
militaires sont vernies s’inscrire à l’hôtel dn
général commandant le corps d’armée.
Les obsèques civiles du général Picqnart
auront lieu mercredi, à onze heures du
matin.
La mise en bière sera effectuée aujour-
d’hui.
Le corps sera transporté à Paris pour y
être incinrre.
Il n’y aura ni discours, ni fleurs, ni cou-
ronnes, ,
L’AFFAIRE PRIEU
On sait qne le président Meunier avait
rendu une ordonnance de mise sens séques-
tre des documents et papiers placés par M.
Schneider, dont il fat parlé à propos de
l’affiire Prieu, dans un coffre-fort loué par
M. Pollet dans en grand établissement de
crédit.
Le séquestre nommé M. Negago, fit ©nvrir
le 17 janvier le coffre-iort; malgré la défense
que lui en fit M. Pollet et n’y trouva absolu-
ment rien : le coffre était vide I
En conséquence, M. Schneider a déposé
nne plainte en abus de eonfimee contre M.
Pollet dans le bât de retrouver son dossier
dont il a an besoin immédiat, ce dossier
étant, dit-il, relatif à l’affaire Prieu.
CHUTE D’UN BALLON
MAÇON. — Hier soir, un ballon s’est accro-
ché aux arbres dans le bois de Ssgy.
Les habitants ayant jeté des cordes anx
aéronaotes, ceux-ci. qui éiaient au nombre
de quatre, purent descendre â terre.
Ils déclarèrent èire partis dans la matinée
de Lausanne et avoir voyagé à une hau-
teur m lyeane de 2,SUS mètres par un soleil
radieux.
L'identité des voyageurs ayant été authen-
tifiée, les aéronautes turent autorisés à pren-
dre le train pour regagner leur pays.
EMOUVANTS SUICIDES
Hier soir, vers huit heures, à la station dn
Métropolitain « (Néon », un homme et nne
femme, âges de 23 à 30 aiss, vèius en ou-
vriers, se sont jetés sous un tram se dirigeant
vers la Perte de Clignancourt.
La moitié du convoi passa sur eux.
On dut appeler les pompiers pour dégager
les cadavres qui étaient affreusement broyés.
Une enquête est ouverte pour établir l’iden-
tité des deux désespérés.
VAPEUR ÉCHOUÉ
CETTE. — Le vapeur Manuel-Pla s’est ensa-
blé sur la cô’eà l’endroit dit Brescou.
La situation du navire est dangereuse.
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Marine turque
FRANCFORT. — 0n télégraphie de Constan-
tinople a la Gazette de Francfort que la Tur-
quie s’est assurée un nouveau dreadnought
construit sur nn chantier américain pour 19
compte de la République Argentine.
Ce vaisseau sera baptisé Mahmoud-Fathi.
U Prince de Wied
VIENNE. — La Wiener A ignmne Antuntj so
dit en mesura d’affirmer que le prince, de
Wied se rendra incessamment en Albanie.
LES INCIDENTS DE SAVERNE
• ••
STRASB «RO. — A la première ChambTe,
M. Schwander, maire de Strasbourg, de-
mande que la discussion sur i’aûaire de Sa-
verne soit discutée de suite.
Le président lit une résolution regrettant
les événements.de Saverne, mais disant que
les événements auraient pu être évités si les
supérieurs dès jeunes officiers y avaient ap-
porté remède immédiatement ; constatant
qne le commandant militaire a outrepassé
de façon grave ses attributions et deman-
dant qu’il soit donné des garanties certaines
aux particuliers pour que les lois existantes
en Alsace-Lorraine soient observées stricte-
ment par l’autorité militaire tenant garnison,
en ces pays.
Après de nombreuses observations, celte
résolution a été adoptée par 33 voix eontre
3 et % abstentions,
L’OUVERTURE DU CANAL DE PANAMA
La date officielle de l’ouvertpre du canal
de Panama a été fixée an iç? janvier 1§1§ par
une ordonnance ou president Wi’son, nom -
niant les membres du gouvernement do la
zonè de Panama et de l'administration du
canal.
Le colonel Goethals, ingénieur-directeur
des travaux, est nommé premier gouverneur
et administrateur avec pleins pouvoirs sur
la zone du canal. U sera assisté d’une Com-
mission composée des colonels du génie
Hodges et Sibert, de M. Rousseau, ingénieur
civil de la marine, et de M. R. Meicalf, ac-
tuellement chef de l'administration civile de
la zone du canal.
Cette Commission devra prendre les dis-
position; pour assurer l’ouverture dn canal
le 1erjanvier 1913, après quoi elle se retire-
ra. üit personnel de 2 500 employés pour ie
service du canal va être engagé.
aBgsassaaaaaaegHBgESBSBagagagaaBBEBaaBiaaBaEsaega»
BULLETIN MILITAIRE
Les Conseils de révision
pour la Classe 1914
Les opérations du Conseil de révision ponr
la classe 1914 commenceront dès le commen-
cement de la deuxième quinzaine de février.
En outre, contrairement à cè qui a eu lieu
pour la classe 1913, une. session supplémen-
taire du Conseil de révision aura tien au
mois de septembre. Le très court laps de
temps qui s’est écoulé pour la classe 1913 en-
tre la fin'de la tournée de révision et l'incor-
poration avait rendu inutile cette session
supplémentaire.
Il n'en sera pas de même ponr la classe
1914, et cette session sera d’autant plus uti-
le que les Conseils de révision commençant
à loectionner au début del’gnnée, bon nom-
bre de jeunes gens, dont le développement
physique sera insuffisant à ce moment,pour-
ront l’avoir atteint au mois de septembre et
être incorporés immédiatement avec les
conscrits de leur classe.
La session supplémentaire du mois de
septembre sera réservée exclusivement aux
conscrits ajournés au cours de la tournée de
révision.
Visites d’escadres anglaises
Le ministre de ia marine télégraphié au
préfet maritime de Brest qne certaines frac-
tions de la 1» flotte anglaise relâcheront à
Brest, la escadre de croiseurs, du 11 au
17, et la 2« du 21 au 27 dn même mois.
Ces visites ne donneront lien à aucune
fête.
L’Imbroglio Albanais
Des complications surgissent continuel-
lement en Albanie. Les Puissances avaient
pourtant cru y mettre un terme quand elles
s’étaient mises d’accord pour cenfier au
prince de Wied^ les destinées du nouvel
Etat, dont elles avaient si laborieusement
tracé les frontières. Et leur protégé, fort de
cet appui, soutenu par la promesse d’une
assistance financière, s’apprêtait à se met-
tre en route vers son royaume lorsque des
bruits alarmants se répandirent : un soulè-
vement était préparé 1
, La confirmation ên vint du reste bientôt.
Un Albanais d'origine, lzzet Pécha, minis-
tre de la guerre ottoman, remplacé récem-
ment par Enver Bey, avait fait ses prépara-
tifs en vue d’un débarquement à Vallona,
dans le dessein de soulever la population
et de se faire proclamer souverain, avant
l’arrivée du prince agréé par les Puissan-
ces. Son coup d’Etat, combiné sans aucun
doute de connivence avec la Turquie, a été
déjoué à temps.
Les Puissances Remportent encore une
fois.Mais cette alerte doit leur être un salu-
taire avertissement car elle a permis de dé-
masquer l’attitude d’une partie delà popula-
tion albanaise. On croyait celle-ci au moins
déférante. Or, les musulmans forment un
bloc compact sournoisement hostile. Sans
dédaigner l’indépendance et les présents
dent on les comble, ils se sont organisés
silencieusement, dans l’espoir de faire ré-
gner ie croissant.
Sans rien laisser transpirer de leurs pro-
jets, Turcs et Albanais, réconciliés pour la
circonstance, étaient parvenus, par une
lente immigration clandestine dans les prin-
cipaux eentres, à constituer une armée de
partisans. Certes, ils se débattaient encore
dans un état anarchique ; mais ces nou-
veaux arrivants, en majeure partie des
jeunes gens ou des hommes dans la force de
l’âge, étaient prêts à porter le fusil pour ou
contre les milices chargées d’assurer ie
service d’ordre.
Dans un pays où le sentiment patriotique
est inexistant et où le fanatisme agit seul,
les complots sont à redouter à tout instant.
les Puissances intéressées à son avenir.
Aussi le nouveafi souverain devra-t-il se
résigner à gouverner avec ou centre une
majorité de musulmans, qui prétendront
être de vrais, de purs Albanais. Et l’em-
pressement qu’ils mettront à empocher ia
sportule du gouvernement ne sera nulle-
ment une garantie de leur fidélité I
Ce serait mal connaître les orientaux qc@
de douter de leur duplicité. La promptitude
avec laquelle ils ont tenté d’éteuffer l’in-
cident de Yaiiena en est une preuve de
plus. lzzet pacha et le gouvernement turc
ont feint de tout ignorer et d’y attacher un
médiocre intérêt alors que, dans les Cercles
d’ordinaire bien informés des choses
d’Orient, il apparaît que la tentative était
non seulement le prélude d’un soulèvement
général, mais encore le premier acte de
l’intervention déguisée du gouvernement
Jeune Turc, décidé à reconquérir l’Albanie,
en dépit du veto de la Triplice et .de la
Triple Alliance unies sur ce terrain. Les
dépêches qui nous parviennent d’Albanie
le confirment du reste.' Ne dit-oa pas en
effet qu’Essad pacha, dont l’fhfluence dans
le nouvel Etat et surtout à Durazzo est
momentanément considérable, veut deve-
nir, lui aussi, prince d’Albanie et manoeu-
vre en conséquence, non sans quelques
chances de succès ? ;
Ainsi s’aggrave l’imbroglio albanais déjà
si compliqué. Et deux constatations s'im-
posent dès lors. D’une part, oa s’aperçoit
que le gouvernement albanais est atteint
d’une espèce d’instabilité naturelle et la
présence d’un prince étranger ne suffira
point à y remédier. D’autre part, on rencon-
tre en Albanie et au dehors des gens déter-
minés à donner à ee pays un chef musul-
man.
Comme la France n’a pas d’intérêt parti-
culier en Albanie, elle peut envisager la
situation avec calme et désirer, par-dessus
tout, que les Puissances s'arrêtent leurs
résolutions qu’après les avoir mûrement
étudiées de concert. U est en effet difficile
d’établir un gouvernement stable eh Alba-
nie et il importerait de eonnaltre une fois
pour toutes les prétentions inavouées de
l’Autriche, de l'Italie et de la Turquie, dont
les menées.risquant de tout compromettre.
Il est grand temps de niveler le chemin
sur lequel on s’aventure. En dépossédant
Ismaïl Kemal, ee personnage équivoque
chargé de la présidence du gouvernement
provisoire, les Puissances lèveraient un des
nombreux obstacles qai i’eneoenbrent et il
leur resterait à décider si elles prendraient
le pays sous leur tutelle collective en at-
tendant Rétablissement d’un gouvernement
solidement constitué. Tonte hésitation de
leur part aurait pour résultat de prolonger,
et peut-être même d'aggraver l'anarchie
dans laquelle se débat l’Albanie et, par ré-
percussion, d’entraîner des complications
internationales.
HOLLAÊNDÙ? ù.
..F# Y\ fcj
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(es «ïsas coaxBWQHSAirf vA&tiiwuas)
Paris, 19 janvier.
La Chambre a consacré sa séance aux pro-
jets concernant la fréquentation des écoles
et ia défense de l'école laïque.
La discussion a repris au paragraphe addi-
tionnel d» M. Henry Fougère à l'article 23,
relatif aux manuels scolaires.
L'amendement a été repoussé comme la
plupart de ceux qui ont suivi, bien qu’ils
fussent défendus, notamment par M. Lésas,
avec une certaine animation et non sans
élégance.
M. Viviani, aidé par M. Buisson, président
de la Commission, a parla avec son autorité
habituelle et n’a pas en beaucoup de peine à
obtenir de grosses'majorités.
Le ministre a accepté cependant nn amen-
dement de M. Tissier portant que toute de-
mande tendant â l'interdiction d’un livre
ne pourra émaner que de pères de famille
dont les enfants fréquentent l’école publi-
que. Cet amendement, qui était repoussé par
les droites, a été adopté avec modification.
Un antre amendement, proposé par M.
T»y Riont, tèDdant à plonger jusqu’à 14
ans i’âge scolaire dans certaines régions, a
été voté sans d-bat avec l’agrément du gou-
vernement et de la Commission Par contre
une adjonction de M. Gaithard-Bancel à est
amendement n’a pas été pris en considéra-
tion.
La snite du débat a été renvoyée alors à
demain.
Mais voici le fait principal de la séance :
M. l’ahbé Lemire ne siégera comme vice-
président ni en soutane, ni en habit car il ne
présidera pas du tout. M. Eeschanei a ia sa
lettre de démission fort digue et que les gau-
ches ont applaudie. De l’avis de tout le monde.
M. t’aisfcé Lemire s’est conduit comme i I de-
vait. L’élection de son remplaçant aura lien
dans huit jours. _
T. H.
CHAMBRE DES DÉPUTES
Séance du 19 janvier
La séance est Ouverte à 2 heures,
si. PAUL DfsscHAivfcL. préside.
La défense de l’école laïque
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion
des pfoje'seoacern&ot la.'frequjâiaiion des écoles
et ta oêfense de-l'éto e laïque. La discussion re-
prend au paragraphe additionnel de M. Henry Fou-
gère a l'article 83 iiuauuëts scolaires).
■ Par 439 voix-contre H3 l’amendement n’est pas
adopté. -ï-'-O ■ BSSfcï!
M. IIIFEBVBE DB PREY défend un amendement
BÏTB's ffBîftpie réSSort acaiïemiquV un cbaseYTfèhfôï
liai de l’enseignement primaire. Ce conseil arrê-
terait le choix dés livres ei tuanue.8 scolaires, li
statuerait aussi sur toutes tes plaintes relatives a
l'enseignement donne dans les eceles publiques,
si. vivikivi combat l'amendement.
A main levée on repousse l'amendement.
©a interrompt un ÏAsisVit la discussion pour
permettre a si. RAOUB PÉIIET, sous-secrétaire
d’Etat, a l'intérieur, ne déposer un projet de loi
cood fini divers articles de la loi un 19 juillet (9U
tendant à assurer le secret et la liberté du vote,
et la sfacérîié des opérations électorales.
si. saCQâifeR. saus-secr«taire d’E-at aux Beaux-
Arts, dépose un projet de loi tendant a rnodifi r
certains articles do la loi du 27 juillet ivi3 ayant
pour nul d’assurer la sécurité et ia titrerîé du vote.
si. i EFAS présente un amendement tendant à
ce que tes conflits entré parents et instituteurs
soient déf-rês au Conseil depari©mental de Fins—
trueUoa publique, avec recours devant le Conseil
supérieur.
Il conclut en disant qu’à la neutralité, il faut une
sacctios:
Là s*ule disposition nouvelle que proposent les
auteurs de l'amendement' est de confier a ces
mêmes juges ie soin de statuer sur les manuels
scolair> s.
Si. LE IIISISTSE DE L’iNSTSSCTION PUBLIQUE
dit qu’il s’oppose a la prise .en considéra ion de
cet amendement; dont la première partie est inu-
tile, et ta seconde inacceptable.
La neutralité est un principe général et M. Des-
soye n’a pas eu tort de dire qu’elte était une
question do tact et de mesure.
Pour ('instituteur, ce qu’il doit se demander
avant d'apprendre quoi que ce soit à l’enfant,
c’est si ses paroles peuvent froisser un père de
famille quelconque ; si oui, qu’il s’abstienne ; si
non. qu’l pitié hardiment.
Ainsi s’exprimait Jules Ferry : il n’y a pas de
meilleur précepte à donner aux instituteurs.
A la majorité de 427 voix contre 132 sur S .9 vo-
tants, l’amendement Leras, n’est pas pris en con-
sidération.
ai. LE PHÉSIDENT fait connaître qu’il a reçu
de M. Tiisier ua amendement tendant a faire sui-
vre les mots : S Toute demande » des mots :
« émanant d’un père de famille dont les enfants
sont inscrits à l’ecele publique..»
M. iis»isin développe >on amendement,
li fait oi server qu’a défaut de cette précision,
ee serait I anarchie scolaire organisée.
M. MAUGRR donne lecture des instructions don-
nées par Fevêtue de Versailles et par l’aicbevê-
que de Lyon touchant la façon dont tes pères de
familles Spivent exercer leur contrôle sur ie choix
.des livres.
si. P’-UL BBtUREGARD insiste. sur ce qu’il y a
de grave an point dn vue juridique à refuser à
tout citoyen l’exercice d’un droit qui, incontesta-
blement, lui appartient.
M. LE MINISTRE dit qu'il est d’accord avec M.
Beauregard en ee peint qu'il est permis à tout ci-
toyen de dénoncer nn abus.
Mais il estime que, pour déposer une plainte
entre ses mains, sur ie choix d'un livre, il importe
que le citoyen ait un intérêt né él actuel,
i L’amendemeut est adopté.
L’article 24 i-sl adopté.
M LE PRÉSIDENT donné connaissance S la
Chambre d’un paragraphe additions' I do M. Defa-
eitéaai tondant à prescrire que l'enseignement
donné a l'ocols pub'ique s’abstiendra de toute
Critique visant les religions existantos.
M j.ttnt®a : Y Compris le socialisme ? (Rires),
tu. DEi.A4:RitNAi. dit que, refuser son amende-
ment. serait f uie oeuvre seeiaire.
Il s’agît uniquement d’assmer le respect du la
doctrine soutenue pai Juios Forry. O , les exem-
ples ‘Ont nombreux d’attaques formulées par des
instituteurs, dans leur classe, contre la religion
eaineUqua.
M. LE RAPPORTEUR dit qué ta Commission re-
poussa t’ann-ndeai* ni qui restreindrait les possi-
bilités d’enseignement des inslirnteurs.
M. LE MINISTRE déclaré que le gouvernement
repousse i’aiiiendnment, dont l’adoption serait in-
voquée par lés adversaires de l’école laïque
comme la sanction nécessaire des violations de
la neutralité, violations qui, en fait, ne se sont
pas produites.
Il est évident que l’instituteur doit ni défendre
ni attaquer, dans sa etasse, aucune religion. Mais
U est inutile de le mettre dans le texte.
M DELACHUNAL dit qu’en présence de cette
déclaration, ii retire son amendement.
fin amendement de M Toy-Ri )nt, tendant â pro-
longer jusqu’à 14 ans l'âge scolaire dans certaines
régions et sous certaines conditions, amendement
accepté par la Commission et le gouvernement,
est adopté.
M DE G m.HARD BANCEL développe un para-
graphe additionnel tendant à donner aux pères de
famille, qui s’engagent a envoyer leurs enfants à
‘‘’eeoie jusqu'à l’âge dé 14 ans révolus, la., faculté
de conserver chaque année ces enfants chez eux.
du ISi mai a la tin de l’année scolaire, ou pendant
un laps de.temps équivalent, suivant les besoins
de la région.
M. LE ' MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLI-
QUE dit que cet ninendt meH dèliuirait l’heureux
effet de jt’amandement de M. Toy Riont.
M FERDINAND BUISSON, président dé la Gom-
mission, du que le vote de la Chambre sur (‘amen-
dement de M. Toy-Riont va permettre de porler la
scolarité presqu’aussi loin que dans la plupart des
pays voisins.
Ce n’est pas le moment de détruire la portée de
cette heureuse extension de l’instruction pri-
maire.
A la majorité de 393 voix contre 182 sur 848 vo-
tants, l’amendement n’est pas pris en considéra-
tion.
La suite dn débat est renvoyée à aujourd'hui.
M LE PRÉSIDENT fait connaître qu’il a reçu de
M. Lemire la lettre suivante :
« Paris, le 19 janvier 1914.
» Mon cher Président,
» La Chambre m’a fait un grand honneur en af-
firmant sur mou nom le respect des droits de tout
député français.
» Je ressentais, je l’avoue, quelque fierté à (a
pensée que mon passage au fauteuil de la prési-
dence attesterait que la traditionnelle collabora-
tion du clergé à la vie nationale se continue au-
jourd hui par un dévouement sincère à la Franco
et à la République.
» J’ai ia certitude que la bienveillance unanime
de mes collègues m’eût rendu facile la lâche (t'iuu-
partia! ai bure. Mais, dans ia pénible circonstance
que je traverse, je craindrais que celte magistra-
ture pût paraître ne pas garder, aux yeux de tous,
le c raetere qu’elle doit avoir.
» Je crois donc obéir à un sentiment que toutes
les consciences délicates apjro iveront, en re-
mettant a la Chambre la charge dont elle m’avait
investi.
» Les électeurs qui depuis plus de vingt ans
m’ont donné leur confiance et les patriotiques
populations de la Flandre française — dont 1 ô*< r-
gie civique égale la fiet té religieuse — trouve-
ront. dans la manifestation qui a consacré leurs
votes, un juste reconfort.
» Q iant a moi, je remercie la Chambre d'ua
élan de coeur qui m’bono
* Cela »eul doit rester.
» Je donne ma démission.
» Je vous prie d'agréer pour vou*. mon cher
président, ét pour mes collègues du bureau, l’ex-
ptéssiois de mes sentiments tcut dévoués.
* Signé : ABBÉ LEUIRE,
» Député du Nord,
> Vice-président de la Chambre. »
Chambre fixe au mardi 27 janvier l’élection
d’un vice-président, en remplacement d& M. Le-
mire.
Aujourd’hui, à neuf heures, première séance
publique.
Nouvelles de la Chambre
L’abbé Lemire donne sa démission
de vice-président de la Chambre
L’abbé Lemire vient par lettre adressée
an president do la-Chambre de donner sa
démission fia vice-président de l’Asiem-
.«- n. — - ; t. . fj-ir 4—- — - -—- ~—
L’abbé Lemire, questionné sur les motif*
de sa démission, déc are qu’il ne cède à au-
cune pression et que sa détermination d'a-
bandonner ia vice-présidence n'est pas un
acte de soumission.
Il a attendu pour taire connaître sa réso-
lution, parce que ie iOulem^nt de service
l'amenait a être désigné pour présider ce
matin la seance. Son élection étant ainsi
consacrée' réglementairement, il se relire
pour ne pas présider.
L’ahbé Lemire considère que l’élection
dont il a été l’objet a été, de la part de la
Chambre, une manifestatina cordiale envers
lui * Il remercie l'Assemblée du témoignage
qu’elle lui a donne et de l’honneur qu’elle
lui a fait ; mais il ne veut pas qu’on aille au-
delà. En montant an fauteuil, il ferait naître
parmi tes depa é* des sentiments contradic-
toires quj -risqueraient ee provoquer des
manifestations d’approbation des uns et de
désaveu des autres. Or, il entend n’être un
objet ni de pitié, -ni de blâme. Exposé à des
peines disciplinaires ecclesiastiques, il ne
veut pas que le souvenir de cette situation
particulière puisse avoir une repercussion
quelconque dans la Chambre.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Les partisans d’Essad pacha
s’emparent d’El Bas?,an
Londres, i9 janvier.
Os mande de Vienne au Daily? Télégraph-
ié 'source albano-serbe, que 1rs troupes
d’E»sad pacha ont emporté El Bassan après
nu c»mbat sanglant et prolongé. Les parti-
san* du gouvernement provisoire, défendant
ia vff.e, auraient été massacrés.
On annonce de Moûaslir qne les troupes
d Essad pacha s’avancent actuellement en
force la long de la frontière serbe. Elles se
concentrent à Podgraietz, près du lac Oohri-
da, dans le but d’occuper Korissa.
Le Prince de Wied est prêt à partir pour
l’Albanie
Vienne, t9 janvier.
Le docteur Berghanser, conseiller médical
du prince de Wied, vient dérenirèr àTéieste.
Il revient de Durazzo ou il était allé visiter la
future résidence du nouveau souverain. Il
deciàrè que tous les préparatifs seront ter-
minés dans le courant de ia semaine pro-
chaine et que te prince de Wied est prêt à
partir pour l’Albanie malgré la situation
troublée -dé sa principauté.
Action militaire éventuelle en Albanie _
Valions, 19 janvier.
On a appris ici de façon officielle qne l’An-
trictie et l’Italie se refusaient actuellement à
envoyer des troupes e& Albanie.
La commission songe à demander qne du
moins un détachement do oOfi hommes pris
sur la garnison da Sçntari soit envoyé dans
ia direction dé Tirana.
On sait que deux bateaux italiens sont à
Brindisi prêts à partir si les choses s’aggra-
vaient.
Les embarras de la Commission de contrôle
albanaise
Vallona, 19 janvier:
Tous les membres de It commission de
contrôle international de l’Albanie ont reçu
de leur gouvernement des instructions à peu
près identiques qu’ils ont examinées aujour-
d’hui.
La commission estime, à l’unanimité, que
tant qu’Eisad pacha demeurera maître de
Durazzo, elle ne pourra prendre utilement
en main le gouvernement de l’Albanie.
Elle a en conséquence charge ie délégué
albanais de se rendra auprès d’E*sad et de
lui demander de s’effacer. Oa ajwrecig avec
quelque scepticisme les chances de succès
oe cette rtiisjiun.
En ce qui concerne Ismaïl Kemal b^y, it
n est pas <1 juteux qu’il à demandé à la Com-
mission de se substituer à lui mais il n'est
pas douteux non plus que dans ses déclara-
tions publiques il afficme n'en avoir rien
fait. La situation est jugée critique.
Le Nouveau Commandant de oorps d’armée
de Constantinople
Contaotinoplc, 19 janvier.
C’est ie !i8ntenant-colonel d’etat-major
Noury qui est nommé commandant du pre-
mier corps de Consiaotmop «, en remplace*
na-nt du général Liman de Sinders.
Envers pacha, miuistre de la guerre, a été
nommé grand-cordon du Medjiiieh.
» 111 111 —— —
Mort du Général Ficpart
Le général Picqnart, commandant le 2»
cerps d’armée, à Amiens, avait fuit, ces
jours-ci, une chute da cheval. Cet accident
était plus grave qti’on ne l’avait pensé tout
d’abord : te général vient de succombur à
ie* «ni es, il est mort, hier matin, àî-cinq
heures quinze.
M. Matiu Georges Pirrmart, était né à Stras-
bourg le 6 septembre 1834 II aurait donc en
soixante ans dans sept mois.
La carrière militaire du général Picqnart
a été, malgré l’interruption qu’elle a subie
pendant les douze années que dura i4ffaire
Dreyfus, extiêmrment rapide et brillante.
Du r-ste, avant cette affaire, ii était considéré
par ses chefs comme l’un des meiMeurs offi-
ciers de l’armée. Il avait été distingué par le
général de Miribél, sons les ordres duquel it
avait servi, et l’on n’a pa3 oublié qu’en 1397,
ii était le plus jeune de nos lieutenants eo-
labels.
Entré à Saint-Cyr le 16 novembre 1872,
caporal à l’Ecole en 1873, sergent en (873. il
était promu sons-iieu'euant le 1er ocb*bra
1874. Lieutenant e-> 1876, capitaine en 1880,
commandant en 1888, neutenant-coisaei en
1896.
M. Picqnart fnt, dans ce grade, l’un des
officiers uu 2« bureau an ministère de. la
guerre, et fut activement mêlé à l’affaira
Dreyfus. Ou connaît son rôle dans cette • af-
faire, et l’on n’a pas oublié qu’il lut mis en
reforme à cette occasion.
La loi de 1906 le fit réintégrer dans l’ar-
mé«. Promu g> aérai de brigade ie 10 juillet
1904, M. Picquart reçut les étoiles 1» 28 sep<
tem.bre 1906, et, en 1910, il était nomme an
commandement dn 2® corps d'arm e, à
Amiens. Le 23 février 1913, ses pouvoirs
étaient confirmés.
Entre temps, le général Picquart avait été
appelé an ministère de la guerre. Il détint
Ce portefeuille
4et f9C9, M. GIeoeenceaii -etant président- da
Conseil.
tout par l’adoption de la lui augmentant fe
personnel et ie matériel de notre artiüerié
de eam pagne.
An général Picqnart incomba également
la tâche ingrate d’exeeutvr. les dispositions
de la loi de deux ans, élaborée par le minis-
tre Ber tes ux, l'année precedente. Il essaya
d’en pallier le plus possible les inconvé-
nients, de letnedier aux lacunes qu’eile pré-
sentait. Une question particùfié-entent déli-
cate à résoudre était celle du recrutement
des officiers. Les officiers de réserve rece-
vaient l'epaulette au bout de dix-huit mots,
beaucoup plus vite qu’supàravant ; au con^
traire, les saint-cyriens et les polytechni-
ciens voyaient leur nomination retardée
d’une année. -
Le ministre, secondé par le général Deli-
gny, s’efforça d’atlenuer le plus possible lès
frictions-que-peuvait faire naître un pareil
bouleversement.
Le général Picquart s’occnpa également
des reserves, il fut le premier à réunir les
régiments de réserve dans des camps d'ins-
truction.
' En 1910, le général Picqnart commandai!
,un des parus, aux manoeuvres d’armée de
Picardie. En dernier lieu, il avait procédé à
la réorganisation de son corps d'armée,
transformé en corps de couverture, à ia
suite de l’adopno > de la loi'do trois ans.
Sans jouer, a proprement dire, un rôle
politique, le général Picquard à exercé dans
ce domaine une influença con&iderab e ea
raison de la part qu'il a prise à la reririon
du procès du capitaine Dreyfus.. Chef da
service des renseignements atr- minisiè'e de
ia guerre, en remplie- ment dn colonel Sao-
dherr, il se convainquit qua ie capitaine
Dreyfus avait é é victime d’une erreur. Il fat
envoyé en disgrâce ea Tunisie. Rappelé â
Paris an moment da procès Estertiazy. il fnt
mis aux arrêts au Mont-Vaiônen. Peu après
it se battit en duel avec le lieutenaut-colooef
H-nry. Mis en reforme pour faute grave
contre la discipline, il en appela au Conseë
d’Etat contre cett° mesure, mais sons le gou-
vernement de M. W ildeck-Rousseau, ii aban-
donna ce pourvoi et l'annula.
An commencement de juillet 1898, le dis-
cours dans lequel M. Cavaignac, nunistre de
la guerre, affkmait l’autheuiicité d’une pièct
accusatrice, le déterminait à intervenir pu-
bliquement et à dénoncer cette pièce coin ni t
un faux. Lu gouvernement le fit ariêtér et
enfermer à ta prison de la Santé, où il resta
onze mois. C’est de sa prison qu’il prit part
à la première procédure de révision du pro-
cès Dreyfus.
B-u août et septembre 1899 il prenait en-
core nne part importante aux débats dtc
Conseil de guerre de Rennes, pais plus tard,
à la seconde procédure de révision qui de-
vait aboutir à ia conclusion définitive dé
cette affaire.
Sans doute, le tempérament délicat et les
goûts d’artiste de M. Picquart ne paraissaient
pas l'appeler à la tumultueuse notoriété
qu’il s’est acquise. Officier de 'mérite, ii soi
montrer,'en des circonstances difficiles, uns
réelle fermeté pour l’accomplissement de Ci
qu’il considérait comme son devoir.
Le général Picquart eut, comme sons-sa-
crétaire à la guerre, M. Chéron. Son prédé-
cesseur fut M. Etienne ; son successeur, li
général Bruni
Chevalier de la Légion-d’Honnenr en 1887*
officier’fe 30 décembre 1909, le général Pic-
quart avait été promu commandeur le It
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