Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-01-18
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 janvier 1914 18 janvier 1914
Description : 1914/01/18 (A34,N11853). 1914/01/18 (A34,N11853).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172018s
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2020
34- uttt — ff H,»» (& Pages» 6 frmm» — tWTOW W WiTlf — 5 (VnliniM (8 Pages» Dimancbe (8 Janvier 1914
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O. RANDOLET
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à M. 0. RANBOLE*
35, Rue Fontenelle, 35
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Le PETIT HAVRE est désigne pour les Annonces Judiciaires et légales jj
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Paris, trois heures matin
— . ■■ I— . UB—I!gM—>
'. DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 17 JANVIER
! Cotons « janvier, hausse 7 points ;
mars, hausse 3 points ; mai, hausse 4 points ;
octobre, hausse 3 points.
' Café* t hausse 4 à 8 points.
NEW-YORK, 17 JANVIER
t. H JOUI s. niaiiii
Cuivre Standard disp. — *— 14 68
— lévrier ....... — — 13 87
Amalgamat. Coj>... 73 7/8 73 7/8
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CHICAGO, 17 JANVIER
. . c. on JOUR c. rniscBn
Blé sur • 92 1/4 92 îf 8
— ....... Juillet.... 87 7 8 88 1 8
Mais sur Mai....... f 6 »/» 68 7 8
— Juillet.... 63 1/8 64 7 8
Saindoux sur. Mai.. .... 11 03 11 02
- Juillet.... 1133 1127
LE CLASSEMENT DES PRÉFECTURES
ET SOUS-PRÉFECTURES
Le Ministre de {Intérieur, d’accord avec
son collègue le Ministre des Finances, a fait
signer par le Président de la République un
décret qui paraîtra aujourd'hui au Journal
Officiel, et qui a pour objet dé supprimer les
prélectures hors classe (Boqches-du-Rhône,
Gironde, Nord, Seine Intérieure, Rhône), et
de les placer, an point de vue territorial,
parmi les prélectures de classe.
A cet égard, le décret dispose que les pré-
iets de 1» classe pourront obtenir sur place,
à titre d'avancement, une augmentation de
traitement de cinq mille francs.
Sept « hors-classe » personnelles (les dé-
partements ci-dessus désignés et ceux des
Alpes-Maritimes et de la Seine-et-Gise) se-
ront créées.
Le même décret modifie également le ca-
dre des sous-préfectures.
La sous-prélecture de Toul est élevée à la
Ire classa et celle de Reipiremont à la 8«, en
raison de la situation nouvelle de ces deux
sous-préfectures au poidt de vue de la dé-
fense nationale et de l’accroissement des
effectifs. M - 1,- -u :jii
LES AFFAIRES DU MAROC .
Un Engagement
OCBJDA. — Un détachement a cerné pen-
dant la nuit Deuar, Où se réfugiait un dan-
gereux dissident nommé Boa Chaif, qui
jouit d’une grande influence chez les Béni
Guarain et qni prit part à plusieurs attaques
contre des tribus soumises.
B >u Chaif a été tué.
Trois tentes ont été enlevées pour punir
les occupants de l’hospitalité qu’ils avaient
accordée à Beu Chaif.
Un cavalier indigène français a été mor-
tellement blessé.
CONTRE-TORPILLEUR ÉCHOUÉ
CHERBOURG. — Pendant des exercices de
flottille, un contre-torpiliear s'est échoué sur
le Fort Est.
La coque du bâtiment a été défoncée et
l’équipage s’est trouvé en péril.
Le pilote Lemaitre, de service dam les
parages de l’accident, a fait mettre nn canot
a la mer et avec ses hommes, est parvenu,
malgré l’état de le mer, 4 porter secours à
l’équipage du bâtiment naufragé.
LE CONTROLE DES FINANCES
Le Ministre des Finances réunira tous les
vendredis, à 9 h 30 du soir, dans son cabi-
net, avec des chefs de servies et des inspec-
teurs des finances, certaines hautes person-
nalités administratives.
Il examinera avec eux les réformes qu’il
conviendrait d’apporter â la comptabilité pu-
blique et particulier au compte général
des financée pour les mieux adapter, suivant
les propres termes de la lettre dont M Caü-
lanx a donné lecture à la Chambre, & l’énor-
mité de nos budgets et pour que leur sim-
plicité et leur clarté soient plus farorables à
l’exercice d’un contrôle vigilant.
L’ATTESTAT CONTRE CHÉRIF PACHA
M. Drioux a reçu de M.Bogof Nubal Pacha,
ancien ministre des affaires étrangères
d'Egypte, qui appartient au même parti que
Chérir Pacha, une lettre relatant certains
faits de nature à laisser supposer que Burhan
Eddine aurait en des intentions agressives &
son égard.
Une perquisition opérée an siège des Etu-
diants ottomans, 51, rne Monsieur-Ie-Prince,
a amené la découverte de photographies et
de lettres susceptibles d’apporter quelque
lumière aux recherches de fa police. *
*
* «
C’est M* Desbon-s, avocat, qni fit à M.
Drioux, juge d’instruction chargé de l’afiaire
de Chérir pacha, et à M. Mouton, commis-
saire de police judiciaire, certaines révéla-
tions au sujet des intentions malveillantes
des ennemis politiques dn général, qni ne
désarment pas encore après l’insuccès d’Ali
Pjevad.
LIS AFFAIRES D'ORIEÏT
La question des Qss
FRANCFORT. — On télégraphie de Constan-
tinopie À la Gazette de Francfort que les
pourparlers directs prévus entre la Porte et
la Grèce n'auront pas lien, M. Venizelos re-
fusant énergiquement les transactions pro-
posées par la Russie, c’est à-dire l’échange
ou Dodecsnese Contre Mytilène et Chlo.
A ce sujet, la Tesfiri Eftleiar écrit : Les
grandes puissances continuent à prendre des
décisions fnnestes pour l’avenir de la Tur-
quie. L’Europe entière se montre injuste en-
vers elle. La Turquie doit savoir qu'elle ne
pont s’en remettre qu’à elle-même. ™
MORT DE M. FERNAND FOUREAU
La Lanterne annonce la mort de M. Fer-
nand Fourean, ancien gonverneur de la
Martinique, décédé hier soir à Paris, à six
heures. _
A LA VERRERIE OUVRIÈRE
ALBI. — M. Viala, ingénieur à ia Verrerie
ouvrière, mmé directeur technique par
le Conseil d’administration, n’a pas accepté
la proposition Ce la délégation des verriers
qni lui demandait d’ajourner son entrée en
fonctions jusqu'après l’assemblée générale,
afin de savoir si M. Spinetta retirera sa dé-
mission.
EXPLOSION D’UNE MACHINE A VAPEUR
PONTOISE. — Une machine à vapeur ac-
tionnant nne batterie installée dans une fer-
me à Fontenay-le-Louvre, a fait explosion et
a démoli le bâtiment dans lequel elle était
installée.
Un ouvrier agricole a été tué sur la coup.
Un autre est dans un élu désespéré.
Le chef agricole et deux autres ouvriers
agricoles ont été blessés.
NAUFRAGE D’UN CHALUTIER
CETTE — On signale que le chalutier Mar-
quer ite-Marie, parti de Cette le 18 janvier,
pour se rendre à la pèche sur les côtes du
Maroc, a sombré à quinze milles du cap
Creux.
Sur les quinze hommes qni formaient l’é-
quipage, neuf auraient péri. Les six autres
ont été recueillis par la vapeur suédois Scan-
dinava.
CONDAMNATION A MORT
FRANCFORT. — Le droguiste et maître d’ar-
mes llops, qui était accusé du meurtre de sa
première femme et de ses deux enfants et
de tentatives de meurtre sur ses deuxième
et troisième femme et ses parents, vient d’ô-
tre condamné à mort.
Hops empoi 'innait ses parents avec de
l’arsenic, des bacilles de la fièvre typhoïde
et des bacilles de la tnbarculèse, en vue de
se procurer de l’argent principalement en
touchant des assurances snr la vie.
HomlIesPoIitipis
Conseil des Ministres
Les ministres et sons-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, à l’Elysée, sous la
prudence de M. Poincaré. MM. Nouions et
Raÿnaad s’assistaient pas A ta délibération.
Les affaires extérieures
M. Gaston Doumorgue a entretenu le con-
seil des affaires extérieures.
L'anniversaire de Charles Floquet
Le ministre de l’intérieur a annoncé qn’il
assistera ce matin, à onze heures, à la céré-
monie anniversaire de la mort de Charles
Floquet, au cimetière du Père-Lachaise et
prononcera une allocution.
La réforme électorale
M. René Renonlt a indiqué le sens des dé
clarations qu’il deit faire à la Commission
sénatoriale de la réforme électorale.
La circulaire sur le Vendredi-Saint
Le Conseil a approuvé les termes de la
circulaire du ministre de la marine sur le
Vendredi-Saint.
La retraita des ouvriers mineurs
.Le ministre du travail a annoncé qu’il al-
lait demander à être entendu par la Com-
mission du Sénat en vue de faire mettre à
l’ordre du jour le projet relatif à la retraite
des ouvriers mineurs.
La Fédération des Gauches
Le Comité directeur de la Fédération des
gauches s’est réuni hier matin, sons la prési-
dence de M. Aristide Briand.
La séance a été consacrée an règlement
des détails d’organisation intérieure.
Le Comité, après avoir statué sur un cer-
tain nombres d’admissions nouvelles, a dé-
cidé de commencer, dès le début de février
les réunions de propagande républicaine.
La première de ces réunions aura lieu an
Havre.
ÉTRANGER
ANGLETERRE
Farte du sous-marini « A-7 a
Télégrammes de F. Poincaré et du rat George F
Dès qn’ii a en connaissance de la nou-
velle de la perte dn sous-marin anglais A-7,
le président de la Republique française, a
adressé an roi d’Angleterre le télégramme
suivant :
A Sa Majesté George V, roi lande, empereur des Indes et des territoires
au-delà des mers, Londres.
Donlonrensement ému par la nouvelle de
la perte du sous-marin A-7, je prie Votre
Majesté d’agréer pour elle et pour les mal-
heureuses familles des victimes l’expression
de ma profonde sympathie partagée par les
populations maritimes et par ia France toat
entière.
RAYMOND POINCARÉ.
Le roi d’Angleterre a répondu par ce télé-
gramme :
A M. Raymond Poincaré,
Président de la République française,
Paris.
Soyez assuré, monsieur le président, de
ma sincère reconnaissance ponr la sympa-
thie que vous voulez bien m’exprimer an
nom de ia France ponr la perte des marins
attachés an sous-marin A-7.
GEORGE I et R.
F"’ =■- —” - - ’—
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
1 la LIBRAIRIE RITER1UTI01ULE
MOS, Pu» Saint-Lazare, MOS
flmmtabls do fHOTEL TERMINUS!
LES DEIIXJIANIÈIES
M. Briand a trouvé décidément la bonne
formule, en parlant de la manière, qui dis-
tingue, mieux encore que le programme,
les deux fractions du parti républicain. Re-
prenez toute l’histoire électorale et parle-
mentaire de notre Troisième République,
évoquez tous nos souvenirs havrais de qua-
rante ans, plus simplement encore regardez
chaque jour autour de vous : quel spectacle
s’offre à votre observation ? Des différences
de programme sans doute, mais, combien
plus, des différences dans la manière de
concevoir la politique, d’exercer le pou-
voir, d’établir les réformes et surtout de les
réaliser 1
Si les élections se font — comme il est
permis de le supposer, mais impossible
vraiment de le savoir encore — sur la ma-
nière de M. Briand opposée à celle de M.
Caillaux et du Comité exécutif de la rue de
Valois, il est évident que la question ne
sera pas mal posée et qu-’elle permettra au
Pays de manifester nettement ses préféren -
ces. Ce serait du reste un fait absolument
nouveau, le signe d’un changement profond
et imprévu dans les esprits, si la politique
d’exagération et de surenchère prévalait
sur la politique de sagesse, d’union et de
véritable esprit gouvernemental.
Il faudrait ici, a propos de l’union ou de
la séparation des groupes républicains,
foire une distinction importante. Si la Ré-
publique, ou même simplement l’esprit,
l’orientation du régime sont en péril, il est
évident que l’union s'impose entre tous les
républicains : chacun fait les sacrifices né-
cessaires à l’union, mais il faut que celle-
ci aboutisse ; foute de quoi des catastrophes
peuvent se produire. C’est pour avoir fait
cette union, en 1885, que notre liste répu-
blicaine l’a emporté de haute main dans la
Seine-Inférieure ; et c’est parce que cette
môme union a manqué ou ne s’est faite que
tardivement dans le reste du pays, que nous
avons connu cette malheureuse Chambre
de 1885-1889, où tout gouvernement était
impossible. C’est de même parce que tous
les républicains se sont toujours retrouvés
d’accord aux heures de crise que la Répu-
blique a constamment triomphé de ses ad-
V4bsaixfis^ Si. #
Mais ce qui est nécessaire aux heures
graves ne l’est pas dans toutes les circons-
tances. Quand aucun péril direct ne mena-
ce la vitalité du régime, ni son existence,
chacun reprend sa liberté, et des nuances
qui devenaient secondaires pendant la tem-
pête reprennent une importance de premier
plan. L’oeuvre d’organisation ne comporte
pas la même atmosphère que l’oeuvre de la
bataille, et ceux qui veulent prolonger,
dans la paix, le ton et les manières de la
bataille commettent un contresens. Que les
partisans (dans le sens honorable mais
étroit du mot) soient aptes à conquérir le
pouvoir, c’est évident ; mais ils ne sont pas
toujours aptes à l’exercer. C’est pour avoir
eu le premier l’intelligence et le courage
de dégager cette vérité que M. Briand a
fait vibrer profondément l’opinion fran-
çaise. C'est pour la même raison que son
ingénieuse comparaison des deux manières
est si rapidement comprise et si générale-
ment appréciée.
Les républicains de la tradition gambet-
tiste et ferryste (à laquelle ce journal s’est
invariablement attaché depuis sa fondation)
n’ont jamais oublié, qu’après avoir conquis
le pouvoir pour la République, ils avaient
assumé le devoir de gouverner la France
dans l’intérêt supérieur de la Nation. «Gou-
verner par ses amis, pour le Pays », telle
était en effet la formule de Gambetta. Aussi
a-t-on toujours vu ces républicains (immua-
bles quand il s’agissait de défendre l’oeuvre
acquise) se refuser à un langage de suren-
chère. Ayant le courage de sérier les réfor-
mes prématurées (a-t-on assez brimé la sa-
gesse pourtant si simple du raisonnement
« opportuniste » ?), ils ont su, le moment,
venu, aborder franchement et sans détour
les problèmes mûrs, pour les résoudre dans
un large esprit de concorde, de vraie tolé-
rance, surtout avec le sens profond, qu’ils
ne perdaient jamais, des nécessités gouver-
men taies.
Ce sont eux qui, dans cet esprit, ont fait
les lois scolaires, les diverses lois militai-
res,celte séparation des Eglises et de l’Etat
enfin, dont on peut dire qu’à l’usage elle a
désarmé l’opposition de tous les adversaires
sérieux, ne demandant pas l’impossible.
Se maintenir ferme sur les principes tra-
ditionnels de la République et ne pas les
laisser toucher ou simplement énerver par
la Droite irréconciliable ; ne pas se laisser
détourner du but pratique, national, gou-
vernemental, par les hâbleurs de la suren-
chère, telle a donc été la règle de Gambetta,
de Ferry et de leurs successeurs, où, après
Waldeck -Rousseau, Briand se range au
premier rang.
Mais, quels adversaires violents ou sour-
nois ont-ils invariablement trouvés sur
l eur route ? Les mêmes qui, aujourd’hui, se
rallient à la manière étroite de la rue de !
Valois. Offrir constamment à la Démocratie ■
on peu plus que le voisin, c’est la prati- *
que, vieille comme le monde, des démago- (
gués. Le petit jeu serait sans danger s’il i
restait un artifice de rhétorique électorale ; <
mais on risque ainsi de saboter tout pro- :
grès. Elle est fatale la méthode de suren- J
chère, car elle finit par faire avorter les <
mesures les plus désirables, et ce n’est pas
d’aujourd’hui que le parti conservateur
de Rome, adversaire des Gracques, affec-
tait pour rendre leurs propositions impossi-
bles de ne jamais les trouver encore suffi-
samment avancées.
Les vraies réformes, les réformes solides
et qui durent, celles qui deviennent pour
la République un patrimoine, ne sont pres-
que jamais faites, ne peuvent presque pas
être faites par ces violents de la Gauche,
qui considèrent le pouvoir comme une con-
quête et l’exercice du gouvernement com-
me une bataille de telle fraction du Pays
contre telle autre. Le vrai parti de gouver-
nement est celui qui, sans concession au-
cune de principes, sait oublier à certaines
heures qu’il est un parti. Ceux qui ont as-
sisté aux récentes discussions de la Cham-
bre siîr la question financière se disaient,
légèrement ahuris : « Mais, la France,
dans cette querelle, qu’en fait-on ?» Et il
faut dire que le gouvernement n’a pas su,
depuis lors, dissiper eette impression, qui
était celle de beaucoup de gens.
Le parti qui, inspirant pleine confiance
au point de vue républicain, viendrait dire :
« Je maintiendrai l’oeuvre intangible du
Passé, et pour l’avenir je saurai demander
à tous ceux qui doivent les donner les con-
cours nécessaires, mais je ne tracasserai
pas inutilement, je ne bataillerai pas quand
l’union sera possible », ce parti, nous eu
sommes sûrs, aurait l’oreille du Pays. Lais-
sant à droite des hommes qui ne parlent
plus la langue de notre temps, et à gauche
toute une série de gens sur lesquels vrai-
ment aucun gouvernement ne peut comp-
ter, ce parti rallierait cette immense armée
d’électeurs qui non seulement a fait la Ré-
publique, mais—chose plus difficille peut-
être— a su jusqu’ici la maintenir.
La nouvelle Fédération des Gauches, Si
elle reste sans dévier dans la ligne indi-
quée par son programme, doit et peut aspi-
rer 4 ce rôle.
P. H.
INFORMATIONS
Reconnaissance de nuit
en Dirigeable militaire
Lé dirigeable Adiudant-Vincenot est parti
vendredi soir, h 5 heures, d'Issy-les-Mouli-
neaux, chargé d’une mission secrète. Il est
revenu hier matin, à 10 heures, à son han-
gar.
Il a naturellement été impossible d’obte-
nir des détails sur ia mission qui avait été
confiée à ce dirigeable.
On croit toutefois savoir que ce raid, qni
a duré dix-sept heures, a été effectué sans
escale et que le voyage a eu pour but nne
incursion au-dessus de toute la région de
l'Est.
Malgré le froid et quelque brouillard ren-
contre p_ar i’aéroiiat, le pilote et l'équipage
paraissaient très satisfaits.
La dernière Session
du Baccalauréat
Le ministère de l'Instruction publique
vient de publier les résultats, ponr les seize
académies, de la dernière session dn bacca-
lauréat de l’enseignement secondaire.
Dans leur ensemble ces résultats sont
constants. Iis attestent l’heareox fonction-
nement des programmes de 1902. Les mé-
diocres et les paresseux qui se réfugient
dans la section sans latin, trompés par la
mauvaise renommée d’infériorité q> lni
font injustement des détracteurs injustes,
paient cotte erreur d’un échec général. Il
en est La même de ceux qui abordent la
section latin grec, non « pour l’amour du
grec », mais ponr la lvaine des sciences
comme des langues vivantes. Par contre, les
excellents élèves qui sont 1 honneur des sé-
ries latin-grec et sciences-langues vivantes
maintiennent à ces deux sections leur ex-
cellente qualité, et leur permettent de gar-
der an heureux équilibre avec la série latin-
sciences, où ia moyenne reste toujours la
meilleure, précisément parce que l’étude
conjuguée des sciences et des langues clas-
ciques nécessite plus apparemment et autant
que les autres de bonnes aptitudes et un ef-
fort soutenu.
Quant à la série latin langues vivantes,elle
reste le dépotoir de nombreux can res et
malgré la meilleure qualité des jeunes filles
qui se spécialisent dans cette section et en
élèvent un peu la moyenne à Paris, la série
-langues vivantes demeurera notoire-
ment inférieure aux trois antres.
La meilleure moyenne contiaue d’è're at-
teinte par la série la in-sciences : 48 admis
pour cent (749 sur 1,554) ; les extrêmes sont
61 ponr cent à Nancy et 28 pour cent à Lyon.
La proportion la p.i faible (pour la pre-
mière partie) est constatée dans la série qni
ne comporta pas de latin, série sciences-
langues vivantes : 38 ponr cent. L’. demie
la plus favorisée, celle de Grenoble, ne
compte que 44 candidats admis sur 86 exa-
minés (55 pour cent) ; la moins favorisée,
celle d’Alger, que 29 admis sur 101 (28 pour
cent).
Pour la série latin-grec, la proportion des
admis n’a été que de 46 pour cent candi-
dats examinés : 523 sur 1,124. Cette propor-
tion, il est vrai, s’est élevée à 76 pour cent
à Caen, 65 à Besançon, 58 à Poitiers. 57 à
Dijon; par contre,elle s’est abaissée à 27
jour cent à Lille, 35 à Alger, 36 à Grenoble,
38 à Clermont et à Aix, 39 à Nancy. Sur (es
523 admis, nn sent a obtenu la mention très
bien et sept seulement la mention bien.
Ponr la série laLu-.'mgnes vivantes, snr
2,011 candidats examinés, 830 seulement ont
été admis, soit nne proportion moyenne
plus faible que celle de la série précédente :
41 ponr cent,Les pourcentages les plus élevés
sont relevés à Caen, 67 ponr cent ; à Nancy,
56 ; Besançon, 53 ; Poitiers, 52 ; les pins bas,
à Clermont, 23 pour cent ; Montpellier, 28 ; <
■Aix, 30, et Alger, 32.
Les denx séries de la deuxième partie ont
donné de meilleurs résultats : 56 admis pour <
cent, examinés ponr la série philosophie
(t,362 snr 2,437), 52 ponr cent pour la série
mathématique (587 sur 1,127). Signalons l’A- i
cadémie de Nancy, qni compte 74 admis ponr i
cent dans la première série et 76 pour ceat i
dans la seconde.
§mëëmm ëêmêim
Bernardin de Saint-Pierre
INTENDANT DU JARDIN ROYAL DES PLANTES
D’après uadessin
XJ&. JVEaisozx de Serrxa.ard.izi. de £5&ixvt-I*ierr®
JSOIV ÉTAT EIV 1865
Cet Immeuble situé rue de la Corderia (rue
EmUe-Kenouf actuelle) a été démoli en 1866.
ne fant pas trop railler notre manie
moderne de semer des statues et des bus-
tes. Elle a son avantage pratique tout en
servant des considérations militaires.
Elle entretient nne flamme d’espoir an
coeur du sculpteur dont i’art est ingrat et la
vente dore. Puis c’est encore le moyen
le pins facile et le plus sûr pour fixer la
gloire qui passe, lui taire nne place visible
dans la reconnaissance dn souvenir.
Que de noms seraient ensevelis à jamais
sous la poussière de l’oubli, surtout à une
époque où la vie glisse si vite dans la trépi-
dation fiévreuse des. esprits, si au carrefour
balayé par le flot des activités et des inquié-
tudes journalières ne se dressait J’efligie du
grand homme t
Dans la majestueuse sérénité que le ciseau
lni prêta, patiné par le temps, impassible et
digne, avec cette solennité raide et haataine
que la tradition prête aux « statufiés », il plane
an-dessns dn fracas de la rne, au dessus des
existences obscures qui viennent battre son
socle, an-dessus des événements, des dédains
et des injustices. II est le symbole du passé
revivant. Il matérialisa par son bronze ou
son marbre la délicatesse d’une pensée, la
générosité d’un geste.
Combien retiendraient encore aujourd’hui
le nom de Bernardin de Saint-Pierre, je n’en-
tends pas, bien entendn, parmi le camp des
intellectuels, mais dans ia foule anonyme et
frivole, dans la grande masse mobile dn po-
pulaire, si devant le Musée où elle fit d’abord
un premier séjour, puis sur la place Gam-
betta où elle doit se trouver moins à l’aise,
la statue du doux et sentimental écrivain
n'avait an moins au passage l'aumône d’un
regard sympathique.
La gratitude est nne rare essence que le
temps évapore. 1
Il est boa que des esprits fidèles montent
la garde vigilante auprès des restes glo-
rieux, qu’ils viennent raviver le souvenir
par le respect attendri de leur culte.
Il est juste que des illustres ressucités par
l'art du statuaire ne soient pas exposés à
mourir nne deuxième lois sous l’indifféren-
ce des générations nouvelles, inquiètes d’au-
tres figures, d’autres esthétiques, d’autres
idéals. 3
sm
a *
Notre Bernardin de Saint-Pierre connaît
aujourd’hui la joie que doit procurer aux
mânes drapées d9 célébrité ces attentions
touchantes.
Que dis-je ! Il court désormais la chance
de compter deux fêtes par siècle, ce qui est
un tarif tout à fait flatteur de ia part de la
postérité. On célébrera peut-être les cente-
naires de sa naissance comme on marquera
mardi prochain le premier centenaire de sa
mort.
Ii serait d’ardente actualité de retracer ici
à cette occasion la figure de notre grand
concitoyen, de faire revivre, par la magie
des mots, cette personnalité littéraire et mo-
rale, bien attachante, ma foi, par tout ce
qu’elle évoque d’attrayant et de divers, par
les multiples Suces d’une existence mouve-
mentée, où les formes de l’esprit, dn carac-
tère, de la sensibilité apparaissent pins sai-
sissantes et plus typiques.
Mais ce sera là l’oeuvre des orateurs d’a-
près-demain, et je ne me sens pas le froid
courage ou le cynisme d’aller cambrioler le
jardin des fleurs de réthorique qu’ils auront
souci, pour notre agrément, de piller en
conscience pour faire, en l’honneur de l’au-
teur des Harmonies de la Nature une gerbe
digne de sa valeur.
Ces guides précieux, armés d’une docu-
mentation d’érudits et de bibliographes avi-
sés, sauront vous conduire à souhait à tra-
vers les a'iè'M des choses révolues.
Ils se plairont, j’en suis sûr, à vous mon-
trer le chevalier de Saint Pierre —il aimait
qu’on i’appeât ainsi — poursuivant l'oeftvre.
de Jean-Jacques i.ys % pins de profondeur et
de sensibilité, rattachant pins intimement
l'âme à ia natnre, ouvrant l’admirable,
l’inépuisable trésor des beautés naturelles,
en L. jdiit étinceler les richesses, déroulant
l’innombrable variété de ses splendeurs au-
gustes et de ses trr^.ques horreurs, soule-
vant 1} lourd rideau qui cache aux yeox
inc' uJ.onts les spectacles infinis du monde.
Oui, ces Maîtres diront cela en termes
souples et chantants, avec des mots imagés
et brillants comme ii convient d’en dédier à
la mémoire de l'écrivain et du poète qni a
noté avec tant de justesse et prouvé avec tant
d’éclat qu’« Ua paysage est le tond du ta-
bleau de la vie humaine ».
Ils se garderont bien d’oublier aussi d’in-
sister sur la simplicité et la douceur indul-
gente, ia tenté instinctive, spontanée, de cet
esprit qni airai tendrement les homna.es et
les chose#* leur fit dans son coeur nn dénit
des cahots de la vie, nn asile de paix et
d’amour, et qni, n’eût-il laissé àl’admiratioa
qae son Paul et Virginie, méritait de survivre
par tout ce qu’il mit de couleurs, de mouve-
meot, de musique, d’émotioo candide et de
douloureuse piué dans une fiction d’inno-
cence et de foi où palpite encore la pure
sincérité d’nne âme.
A d’antres, ie soin délicat de parler de ce
Bernardin de Saint-Pierre, probe serviteur
des lettres et chantre fervent de i’art natu-
rel. Je veux me borner à ne prendre ici
qu’un petit coin de la vie de notre concH
toyen, coin, très pep, connu, hign ,gu.'ii ait
son intérêt historique et pillorcs'Aue.
Il se place en 1791. Bernardin ;à pàrcoura
l’Allemagne, ia Russie, la Pologne ; il test
rentré de l’Ile-de-France ou i} s’était établi
quelque temps, Louis XVI l’a nommé inten-
dant du Jardin des Plantes.
L’auteur de Paul et Virginie directeur du
Jardin des Plantes I... Tout arrive 1
BERNARDIN DE SAINT-PiERRE
C’est le !«» juillet 1792 qne le ministre de
l’intérieur «ayant un protégé à placer»
pour employer l’expression de Thistoiftp- .
graphe du Jardin du Roi, appelait at^ro^-
tious d’intendant Jacques-Henry Bernardin
de Saint Pierre.
Le texte de cette décisiondexiste dans le#
Archives Nationales. Le voici 1;
Aujourd’hui I" juillet mil sept ccnf qnitre-
vingt-douz-", le Roi étant en SOB Conseil, Sa Mt-
jessé voulant pourvoir à IViereiee de la place
d intendant du Jardin royal des plantes et des ca-
binets d’histoire naturelle, vacante par la démis-
sion qu’en a donnée entre les mains de] Sa Ma-
ges té, à la fin du mois de décembre dernier, le
sieur Auguste-Charles César Flabaüt de la Billsr-
derie, qui en avait été pourvu par provisions du
18 avril 1788, Sa Majesté, sur les bons témoigna-
ges qui lui ont été rendus do la personne du
sieur Jtcques-Menry Krr.sARM.v.pa SAINT I'IEKHB,
de ses connaissances et ce scs talents, a
jugé à propos de le choisir pour remplacer ledit
sieur Flahault de la Billarderie, et elle ne doute
pas qu’il ne donne tous ses soins pour maintenir
dans son éclat et son utilité rétablissement dn
Jardin royal des plantes et des cabinets d’histoiro
naturelle, devenu le plus célèbre de l’Europe, et
qu’il ne réponde dignement dans l’exercice de
cette place a la confiance dont Sa Majesté J’hono-
re. En conséquence, la roi a nommé ledit sieur
Bernardin de Saint-Pierre intendant du Jardin
royal des plantes et des cabinets d’histoire natu-
relle, aux lieu et place du sieur Flahault de la
Billarderie qui eu a donné sa démission. Veut Sa
Majesté que ledit sieur Bernardin exerce ladite
place sous la surveillance du Ministre de l’Inté-
rieur et qu’il jouisse des droits et appointements
attribués à ladite place, à compter de ee jour qu’il
sera admis à en remplir les fonctions.
Et, pour assurance de ce que dessus, S. M. a
signé le présent brevet qu’elte a fait contresigner
par moi, Ministre de l’Intérieur.
On a rapporté que Louis XYI aurait tenu â
investir lui-même de sa charge Bernardin de
Saint-Pierre, que ie ministre lui avait pré-
senté, et qn’il avait prononcé à cette occa-
sion ces paroles : « J’ai lu de vos ouvrages ;
ils sont d’an honnête homme et j’aicra nom-
mer en vons nn digne successeur de Buffon.»
Si le mot est exact, il prouverait tout an
ping que le souverain n’était pas très bien
informé.
Rapprocher Bernardin de Saint-Pierre de
Aiamistwlear • Délégué - Garant
O. RANDOLET
Adresser tout ce nui concerne fAdministratlei
à M. 0. RANBOLE*
35, Rue Fontenelle, 35
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Le Petit Havre
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NEW-YORK, 17 JANVIER
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mars, hausse 3 points ; mai, hausse 4 points ;
octobre, hausse 3 points.
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NEW-YORK, 17 JANVIER
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CHICAGO, 17 JANVIER
. . c. on JOUR c. rniscBn
Blé sur • 92 1/4 92 îf 8
— ....... Juillet.... 87 7 8 88 1 8
Mais sur Mai....... f 6 »/» 68 7 8
— Juillet.... 63 1/8 64 7 8
Saindoux sur. Mai.. .... 11 03 11 02
- Juillet.... 1133 1127
LE CLASSEMENT DES PRÉFECTURES
ET SOUS-PRÉFECTURES
Le Ministre de {Intérieur, d’accord avec
son collègue le Ministre des Finances, a fait
signer par le Président de la République un
décret qui paraîtra aujourd'hui au Journal
Officiel, et qui a pour objet dé supprimer les
prélectures hors classe (Boqches-du-Rhône,
Gironde, Nord, Seine Intérieure, Rhône), et
de les placer, an point de vue territorial,
parmi les prélectures de classe.
A cet égard, le décret dispose que les pré-
iets de 1» classe pourront obtenir sur place,
à titre d'avancement, une augmentation de
traitement de cinq mille francs.
Sept « hors-classe » personnelles (les dé-
partements ci-dessus désignés et ceux des
Alpes-Maritimes et de la Seine-et-Gise) se-
ront créées.
Le même décret modifie également le ca-
dre des sous-préfectures.
La sous-prélecture de Toul est élevée à la
Ire classa et celle de Reipiremont à la 8«, en
raison de la situation nouvelle de ces deux
sous-préfectures au poidt de vue de la dé-
fense nationale et de l’accroissement des
effectifs. M - 1,- -u :jii
LES AFFAIRES DU MAROC .
Un Engagement
OCBJDA. — Un détachement a cerné pen-
dant la nuit Deuar, Où se réfugiait un dan-
gereux dissident nommé Boa Chaif, qui
jouit d’une grande influence chez les Béni
Guarain et qni prit part à plusieurs attaques
contre des tribus soumises.
B >u Chaif a été tué.
Trois tentes ont été enlevées pour punir
les occupants de l’hospitalité qu’ils avaient
accordée à Beu Chaif.
Un cavalier indigène français a été mor-
tellement blessé.
CONTRE-TORPILLEUR ÉCHOUÉ
CHERBOURG. — Pendant des exercices de
flottille, un contre-torpiliear s'est échoué sur
le Fort Est.
La coque du bâtiment a été défoncée et
l’équipage s’est trouvé en péril.
Le pilote Lemaitre, de service dam les
parages de l’accident, a fait mettre nn canot
a la mer et avec ses hommes, est parvenu,
malgré l’état de le mer, 4 porter secours à
l’équipage du bâtiment naufragé.
LE CONTROLE DES FINANCES
Le Ministre des Finances réunira tous les
vendredis, à 9 h 30 du soir, dans son cabi-
net, avec des chefs de servies et des inspec-
teurs des finances, certaines hautes person-
nalités administratives.
Il examinera avec eux les réformes qu’il
conviendrait d’apporter â la comptabilité pu-
blique et particulier au compte général
des financée pour les mieux adapter, suivant
les propres termes de la lettre dont M Caü-
lanx a donné lecture à la Chambre, & l’énor-
mité de nos budgets et pour que leur sim-
plicité et leur clarté soient plus farorables à
l’exercice d’un contrôle vigilant.
L’ATTESTAT CONTRE CHÉRIF PACHA
M. Drioux a reçu de M.Bogof Nubal Pacha,
ancien ministre des affaires étrangères
d'Egypte, qui appartient au même parti que
Chérir Pacha, une lettre relatant certains
faits de nature à laisser supposer que Burhan
Eddine aurait en des intentions agressives &
son égard.
Une perquisition opérée an siège des Etu-
diants ottomans, 51, rne Monsieur-Ie-Prince,
a amené la découverte de photographies et
de lettres susceptibles d’apporter quelque
lumière aux recherches de fa police. *
*
* «
C’est M* Desbon-s, avocat, qni fit à M.
Drioux, juge d’instruction chargé de l’afiaire
de Chérir pacha, et à M. Mouton, commis-
saire de police judiciaire, certaines révéla-
tions au sujet des intentions malveillantes
des ennemis politiques dn général, qni ne
désarment pas encore après l’insuccès d’Ali
Pjevad.
LIS AFFAIRES D'ORIEÏT
La question des Qss
FRANCFORT. — On télégraphie de Constan-
tinopie À la Gazette de Francfort que les
pourparlers directs prévus entre la Porte et
la Grèce n'auront pas lien, M. Venizelos re-
fusant énergiquement les transactions pro-
posées par la Russie, c’est à-dire l’échange
ou Dodecsnese Contre Mytilène et Chlo.
A ce sujet, la Tesfiri Eftleiar écrit : Les
grandes puissances continuent à prendre des
décisions fnnestes pour l’avenir de la Tur-
quie. L’Europe entière se montre injuste en-
vers elle. La Turquie doit savoir qu'elle ne
pont s’en remettre qu’à elle-même. ™
MORT DE M. FERNAND FOUREAU
La Lanterne annonce la mort de M. Fer-
nand Fourean, ancien gonverneur de la
Martinique, décédé hier soir à Paris, à six
heures. _
A LA VERRERIE OUVRIÈRE
ALBI. — M. Viala, ingénieur à ia Verrerie
ouvrière, mmé directeur technique par
le Conseil d’administration, n’a pas accepté
la proposition Ce la délégation des verriers
qni lui demandait d’ajourner son entrée en
fonctions jusqu'après l’assemblée générale,
afin de savoir si M. Spinetta retirera sa dé-
mission.
EXPLOSION D’UNE MACHINE A VAPEUR
PONTOISE. — Une machine à vapeur ac-
tionnant nne batterie installée dans une fer-
me à Fontenay-le-Louvre, a fait explosion et
a démoli le bâtiment dans lequel elle était
installée.
Un ouvrier agricole a été tué sur la coup.
Un autre est dans un élu désespéré.
Le chef agricole et deux autres ouvriers
agricoles ont été blessés.
NAUFRAGE D’UN CHALUTIER
CETTE — On signale que le chalutier Mar-
quer ite-Marie, parti de Cette le 18 janvier,
pour se rendre à la pèche sur les côtes du
Maroc, a sombré à quinze milles du cap
Creux.
Sur les quinze hommes qni formaient l’é-
quipage, neuf auraient péri. Les six autres
ont été recueillis par la vapeur suédois Scan-
dinava.
CONDAMNATION A MORT
FRANCFORT. — Le droguiste et maître d’ar-
mes llops, qui était accusé du meurtre de sa
première femme et de ses deux enfants et
de tentatives de meurtre sur ses deuxième
et troisième femme et ses parents, vient d’ô-
tre condamné à mort.
Hops empoi 'innait ses parents avec de
l’arsenic, des bacilles de la fièvre typhoïde
et des bacilles de la tnbarculèse, en vue de
se procurer de l’argent principalement en
touchant des assurances snr la vie.
HomlIesPoIitipis
Conseil des Ministres
Les ministres et sons-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, à l’Elysée, sous la
prudence de M. Poincaré. MM. Nouions et
Raÿnaad s’assistaient pas A ta délibération.
Les affaires extérieures
M. Gaston Doumorgue a entretenu le con-
seil des affaires extérieures.
L'anniversaire de Charles Floquet
Le ministre de l’intérieur a annoncé qn’il
assistera ce matin, à onze heures, à la céré-
monie anniversaire de la mort de Charles
Floquet, au cimetière du Père-Lachaise et
prononcera une allocution.
La réforme électorale
M. René Renonlt a indiqué le sens des dé
clarations qu’il deit faire à la Commission
sénatoriale de la réforme électorale.
La circulaire sur le Vendredi-Saint
Le Conseil a approuvé les termes de la
circulaire du ministre de la marine sur le
Vendredi-Saint.
La retraita des ouvriers mineurs
.Le ministre du travail a annoncé qu’il al-
lait demander à être entendu par la Com-
mission du Sénat en vue de faire mettre à
l’ordre du jour le projet relatif à la retraite
des ouvriers mineurs.
La Fédération des Gauches
Le Comité directeur de la Fédération des
gauches s’est réuni hier matin, sons la prési-
dence de M. Aristide Briand.
La séance a été consacrée an règlement
des détails d’organisation intérieure.
Le Comité, après avoir statué sur un cer-
tain nombres d’admissions nouvelles, a dé-
cidé de commencer, dès le début de février
les réunions de propagande républicaine.
La première de ces réunions aura lieu an
Havre.
ÉTRANGER
ANGLETERRE
Farte du sous-marini « A-7 a
Télégrammes de F. Poincaré et du rat George F
Dès qn’ii a en connaissance de la nou-
velle de la perte dn sous-marin anglais A-7,
le président de la Republique française, a
adressé an roi d’Angleterre le télégramme
suivant :
A Sa Majesté George V, roi
au-delà des mers, Londres.
Donlonrensement ému par la nouvelle de
la perte du sous-marin A-7, je prie Votre
Majesté d’agréer pour elle et pour les mal-
heureuses familles des victimes l’expression
de ma profonde sympathie partagée par les
populations maritimes et par ia France toat
entière.
RAYMOND POINCARÉ.
Le roi d’Angleterre a répondu par ce télé-
gramme :
A M. Raymond Poincaré,
Président de la République française,
Paris.
Soyez assuré, monsieur le président, de
ma sincère reconnaissance ponr la sympa-
thie que vous voulez bien m’exprimer an
nom de ia France ponr la perte des marins
attachés an sous-marin A-7.
GEORGE I et R.
F"’ =■- —” - - ’—
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
1 la LIBRAIRIE RITER1UTI01ULE
MOS, Pu» Saint-Lazare, MOS
flmmtabls do fHOTEL TERMINUS!
LES DEIIXJIANIÈIES
M. Briand a trouvé décidément la bonne
formule, en parlant de la manière, qui dis-
tingue, mieux encore que le programme,
les deux fractions du parti républicain. Re-
prenez toute l’histoire électorale et parle-
mentaire de notre Troisième République,
évoquez tous nos souvenirs havrais de qua-
rante ans, plus simplement encore regardez
chaque jour autour de vous : quel spectacle
s’offre à votre observation ? Des différences
de programme sans doute, mais, combien
plus, des différences dans la manière de
concevoir la politique, d’exercer le pou-
voir, d’établir les réformes et surtout de les
réaliser 1
Si les élections se font — comme il est
permis de le supposer, mais impossible
vraiment de le savoir encore — sur la ma-
nière de M. Briand opposée à celle de M.
Caillaux et du Comité exécutif de la rue de
Valois, il est évident que la question ne
sera pas mal posée et qu-’elle permettra au
Pays de manifester nettement ses préféren -
ces. Ce serait du reste un fait absolument
nouveau, le signe d’un changement profond
et imprévu dans les esprits, si la politique
d’exagération et de surenchère prévalait
sur la politique de sagesse, d’union et de
véritable esprit gouvernemental.
Il faudrait ici, a propos de l’union ou de
la séparation des groupes républicains,
foire une distinction importante. Si la Ré-
publique, ou même simplement l’esprit,
l’orientation du régime sont en péril, il est
évident que l’union s'impose entre tous les
républicains : chacun fait les sacrifices né-
cessaires à l’union, mais il faut que celle-
ci aboutisse ; foute de quoi des catastrophes
peuvent se produire. C’est pour avoir fait
cette union, en 1885, que notre liste répu-
blicaine l’a emporté de haute main dans la
Seine-Inférieure ; et c’est parce que cette
môme union a manqué ou ne s’est faite que
tardivement dans le reste du pays, que nous
avons connu cette malheureuse Chambre
de 1885-1889, où tout gouvernement était
impossible. C’est de même parce que tous
les républicains se sont toujours retrouvés
d’accord aux heures de crise que la Répu-
blique a constamment triomphé de ses ad-
V4bsaixfis^ Si. #
Mais ce qui est nécessaire aux heures
graves ne l’est pas dans toutes les circons-
tances. Quand aucun péril direct ne mena-
ce la vitalité du régime, ni son existence,
chacun reprend sa liberté, et des nuances
qui devenaient secondaires pendant la tem-
pête reprennent une importance de premier
plan. L’oeuvre d’organisation ne comporte
pas la même atmosphère que l’oeuvre de la
bataille, et ceux qui veulent prolonger,
dans la paix, le ton et les manières de la
bataille commettent un contresens. Que les
partisans (dans le sens honorable mais
étroit du mot) soient aptes à conquérir le
pouvoir, c’est évident ; mais ils ne sont pas
toujours aptes à l’exercer. C’est pour avoir
eu le premier l’intelligence et le courage
de dégager cette vérité que M. Briand a
fait vibrer profondément l’opinion fran-
çaise. C'est pour la même raison que son
ingénieuse comparaison des deux manières
est si rapidement comprise et si générale-
ment appréciée.
Les républicains de la tradition gambet-
tiste et ferryste (à laquelle ce journal s’est
invariablement attaché depuis sa fondation)
n’ont jamais oublié, qu’après avoir conquis
le pouvoir pour la République, ils avaient
assumé le devoir de gouverner la France
dans l’intérêt supérieur de la Nation. «Gou-
verner par ses amis, pour le Pays », telle
était en effet la formule de Gambetta. Aussi
a-t-on toujours vu ces républicains (immua-
bles quand il s’agissait de défendre l’oeuvre
acquise) se refuser à un langage de suren-
chère. Ayant le courage de sérier les réfor-
mes prématurées (a-t-on assez brimé la sa-
gesse pourtant si simple du raisonnement
« opportuniste » ?), ils ont su, le moment,
venu, aborder franchement et sans détour
les problèmes mûrs, pour les résoudre dans
un large esprit de concorde, de vraie tolé-
rance, surtout avec le sens profond, qu’ils
ne perdaient jamais, des nécessités gouver-
men taies.
Ce sont eux qui, dans cet esprit, ont fait
les lois scolaires, les diverses lois militai-
res,celte séparation des Eglises et de l’Etat
enfin, dont on peut dire qu’à l’usage elle a
désarmé l’opposition de tous les adversaires
sérieux, ne demandant pas l’impossible.
Se maintenir ferme sur les principes tra-
ditionnels de la République et ne pas les
laisser toucher ou simplement énerver par
la Droite irréconciliable ; ne pas se laisser
détourner du but pratique, national, gou-
vernemental, par les hâbleurs de la suren-
chère, telle a donc été la règle de Gambetta,
de Ferry et de leurs successeurs, où, après
Waldeck -Rousseau, Briand se range au
premier rang.
Mais, quels adversaires violents ou sour-
nois ont-ils invariablement trouvés sur
l eur route ? Les mêmes qui, aujourd’hui, se
rallient à la manière étroite de la rue de !
Valois. Offrir constamment à la Démocratie ■
on peu plus que le voisin, c’est la prati- *
que, vieille comme le monde, des démago- (
gués. Le petit jeu serait sans danger s’il i
restait un artifice de rhétorique électorale ; <
mais on risque ainsi de saboter tout pro- :
grès. Elle est fatale la méthode de suren- J
chère, car elle finit par faire avorter les <
mesures les plus désirables, et ce n’est pas
d’aujourd’hui que le parti conservateur
de Rome, adversaire des Gracques, affec-
tait pour rendre leurs propositions impossi-
bles de ne jamais les trouver encore suffi-
samment avancées.
Les vraies réformes, les réformes solides
et qui durent, celles qui deviennent pour
la République un patrimoine, ne sont pres-
que jamais faites, ne peuvent presque pas
être faites par ces violents de la Gauche,
qui considèrent le pouvoir comme une con-
quête et l’exercice du gouvernement com-
me une bataille de telle fraction du Pays
contre telle autre. Le vrai parti de gouver-
nement est celui qui, sans concession au-
cune de principes, sait oublier à certaines
heures qu’il est un parti. Ceux qui ont as-
sisté aux récentes discussions de la Cham-
bre siîr la question financière se disaient,
légèrement ahuris : « Mais, la France,
dans cette querelle, qu’en fait-on ?» Et il
faut dire que le gouvernement n’a pas su,
depuis lors, dissiper eette impression, qui
était celle de beaucoup de gens.
Le parti qui, inspirant pleine confiance
au point de vue républicain, viendrait dire :
« Je maintiendrai l’oeuvre intangible du
Passé, et pour l’avenir je saurai demander
à tous ceux qui doivent les donner les con-
cours nécessaires, mais je ne tracasserai
pas inutilement, je ne bataillerai pas quand
l’union sera possible », ce parti, nous eu
sommes sûrs, aurait l’oreille du Pays. Lais-
sant à droite des hommes qui ne parlent
plus la langue de notre temps, et à gauche
toute une série de gens sur lesquels vrai-
ment aucun gouvernement ne peut comp-
ter, ce parti rallierait cette immense armée
d’électeurs qui non seulement a fait la Ré-
publique, mais—chose plus difficille peut-
être— a su jusqu’ici la maintenir.
La nouvelle Fédération des Gauches, Si
elle reste sans dévier dans la ligne indi-
quée par son programme, doit et peut aspi-
rer 4 ce rôle.
P. H.
INFORMATIONS
Reconnaissance de nuit
en Dirigeable militaire
Lé dirigeable Adiudant-Vincenot est parti
vendredi soir, h 5 heures, d'Issy-les-Mouli-
neaux, chargé d’une mission secrète. Il est
revenu hier matin, à 10 heures, à son han-
gar.
Il a naturellement été impossible d’obte-
nir des détails sur ia mission qui avait été
confiée à ce dirigeable.
On croit toutefois savoir que ce raid, qni
a duré dix-sept heures, a été effectué sans
escale et que le voyage a eu pour but nne
incursion au-dessus de toute la région de
l'Est.
Malgré le froid et quelque brouillard ren-
contre p_ar i’aéroiiat, le pilote et l'équipage
paraissaient très satisfaits.
La dernière Session
du Baccalauréat
Le ministère de l'Instruction publique
vient de publier les résultats, ponr les seize
académies, de la dernière session dn bacca-
lauréat de l’enseignement secondaire.
Dans leur ensemble ces résultats sont
constants. Iis attestent l’heareox fonction-
nement des programmes de 1902. Les mé-
diocres et les paresseux qui se réfugient
dans la section sans latin, trompés par la
mauvaise renommée d’infériorité q> lni
font injustement des détracteurs injustes,
paient cotte erreur d’un échec général. Il
en est La même de ceux qui abordent la
section latin grec, non « pour l’amour du
grec », mais ponr la lvaine des sciences
comme des langues vivantes. Par contre, les
excellents élèves qui sont 1 honneur des sé-
ries latin-grec et sciences-langues vivantes
maintiennent à ces deux sections leur ex-
cellente qualité, et leur permettent de gar-
der an heureux équilibre avec la série latin-
sciences, où ia moyenne reste toujours la
meilleure, précisément parce que l’étude
conjuguée des sciences et des langues clas-
ciques nécessite plus apparemment et autant
que les autres de bonnes aptitudes et un ef-
fort soutenu.
Quant à la série latin langues vivantes,elle
reste le dépotoir de nombreux can res et
malgré la meilleure qualité des jeunes filles
qui se spécialisent dans cette section et en
élèvent un peu la moyenne à Paris, la série
-langues vivantes demeurera notoire-
ment inférieure aux trois antres.
La meilleure moyenne contiaue d’è're at-
teinte par la série la in-sciences : 48 admis
pour cent (749 sur 1,554) ; les extrêmes sont
61 ponr cent à Nancy et 28 pour cent à Lyon.
La proportion la p.i faible (pour la pre-
mière partie) est constatée dans la série qni
ne comporta pas de latin, série sciences-
langues vivantes : 38 ponr cent. L’. demie
la plus favorisée, celle de Grenoble, ne
compte que 44 candidats admis sur 86 exa-
minés (55 pour cent) ; la moins favorisée,
celle d’Alger, que 29 admis sur 101 (28 pour
cent).
Pour la série latin-grec, la proportion des
admis n’a été que de 46 pour cent candi-
dats examinés : 523 sur 1,124. Cette propor-
tion, il est vrai, s’est élevée à 76 pour cent
à Caen, 65 à Besançon, 58 à Poitiers. 57 à
Dijon; par contre,elle s’est abaissée à 27
jour cent à Lille, 35 à Alger, 36 à Grenoble,
38 à Clermont et à Aix, 39 à Nancy. Sur (es
523 admis, nn sent a obtenu la mention très
bien et sept seulement la mention bien.
Ponr la série laLu-.'mgnes vivantes, snr
2,011 candidats examinés, 830 seulement ont
été admis, soit nne proportion moyenne
plus faible que celle de la série précédente :
41 ponr cent,Les pourcentages les plus élevés
sont relevés à Caen, 67 ponr cent ; à Nancy,
56 ; Besançon, 53 ; Poitiers, 52 ; les pins bas,
à Clermont, 23 pour cent ; Montpellier, 28 ; <
■Aix, 30, et Alger, 32.
Les denx séries de la deuxième partie ont
donné de meilleurs résultats : 56 admis pour <
cent, examinés ponr la série philosophie
(t,362 snr 2,437), 52 ponr cent pour la série
mathématique (587 sur 1,127). Signalons l’A- i
cadémie de Nancy, qni compte 74 admis ponr i
cent dans la première série et 76 pour ceat i
dans la seconde.
§mëëmm ëêmêim
Bernardin de Saint-Pierre
INTENDANT DU JARDIN ROYAL DES PLANTES
D’après uadessin
XJ&. JVEaisozx de Serrxa.ard.izi. de £5&ixvt-I*ierr®
JSOIV ÉTAT EIV 1865
Cet Immeuble situé rue de la Corderia (rue
EmUe-Kenouf actuelle) a été démoli en 1866.
ne fant pas trop railler notre manie
moderne de semer des statues et des bus-
tes. Elle a son avantage pratique tout en
servant des considérations militaires.
Elle entretient nne flamme d’espoir an
coeur du sculpteur dont i’art est ingrat et la
vente dore. Puis c’est encore le moyen
le pins facile et le plus sûr pour fixer la
gloire qui passe, lui taire nne place visible
dans la reconnaissance dn souvenir.
Que de noms seraient ensevelis à jamais
sous la poussière de l’oubli, surtout à une
époque où la vie glisse si vite dans la trépi-
dation fiévreuse des. esprits, si au carrefour
balayé par le flot des activités et des inquié-
tudes journalières ne se dressait J’efligie du
grand homme t
Dans la majestueuse sérénité que le ciseau
lni prêta, patiné par le temps, impassible et
digne, avec cette solennité raide et haataine
que la tradition prête aux « statufiés », il plane
an-dessns dn fracas de la rne, au dessus des
existences obscures qui viennent battre son
socle, an-dessus des événements, des dédains
et des injustices. II est le symbole du passé
revivant. Il matérialisa par son bronze ou
son marbre la délicatesse d’une pensée, la
générosité d’un geste.
Combien retiendraient encore aujourd’hui
le nom de Bernardin de Saint-Pierre, je n’en-
tends pas, bien entendn, parmi le camp des
intellectuels, mais dans ia foule anonyme et
frivole, dans la grande masse mobile dn po-
pulaire, si devant le Musée où elle fit d’abord
un premier séjour, puis sur la place Gam-
betta où elle doit se trouver moins à l’aise,
la statue du doux et sentimental écrivain
n'avait an moins au passage l'aumône d’un
regard sympathique.
La gratitude est nne rare essence que le
temps évapore. 1
Il est boa que des esprits fidèles montent
la garde vigilante auprès des restes glo-
rieux, qu’ils viennent raviver le souvenir
par le respect attendri de leur culte.
Il est juste que des illustres ressucités par
l'art du statuaire ne soient pas exposés à
mourir nne deuxième lois sous l’indifféren-
ce des générations nouvelles, inquiètes d’au-
tres figures, d’autres esthétiques, d’autres
idéals. 3
sm
a *
Notre Bernardin de Saint-Pierre connaît
aujourd’hui la joie que doit procurer aux
mânes drapées d9 célébrité ces attentions
touchantes.
Que dis-je ! Il court désormais la chance
de compter deux fêtes par siècle, ce qui est
un tarif tout à fait flatteur de ia part de la
postérité. On célébrera peut-être les cente-
naires de sa naissance comme on marquera
mardi prochain le premier centenaire de sa
mort.
Ii serait d’ardente actualité de retracer ici
à cette occasion la figure de notre grand
concitoyen, de faire revivre, par la magie
des mots, cette personnalité littéraire et mo-
rale, bien attachante, ma foi, par tout ce
qu’elle évoque d’attrayant et de divers, par
les multiples Suces d’une existence mouve-
mentée, où les formes de l’esprit, dn carac-
tère, de la sensibilité apparaissent pins sai-
sissantes et plus typiques.
Mais ce sera là l’oeuvre des orateurs d’a-
près-demain, et je ne me sens pas le froid
courage ou le cynisme d’aller cambrioler le
jardin des fleurs de réthorique qu’ils auront
souci, pour notre agrément, de piller en
conscience pour faire, en l’honneur de l’au-
teur des Harmonies de la Nature une gerbe
digne de sa valeur.
Ces guides précieux, armés d’une docu-
mentation d’érudits et de bibliographes avi-
sés, sauront vous conduire à souhait à tra-
vers les a'iè'M des choses révolues.
Ils se plairont, j’en suis sûr, à vous mon-
trer le chevalier de Saint Pierre —il aimait
qu’on i’appeât ainsi — poursuivant l'oeftvre.
de Jean-Jacques i.ys % pins de profondeur et
de sensibilité, rattachant pins intimement
l'âme à ia natnre, ouvrant l’admirable,
l’inépuisable trésor des beautés naturelles,
en L. jdiit étinceler les richesses, déroulant
l’innombrable variété de ses splendeurs au-
gustes et de ses trr^.ques horreurs, soule-
vant 1} lourd rideau qui cache aux yeox
inc' uJ.onts les spectacles infinis du monde.
Oui, ces Maîtres diront cela en termes
souples et chantants, avec des mots imagés
et brillants comme ii convient d’en dédier à
la mémoire de l'écrivain et du poète qni a
noté avec tant de justesse et prouvé avec tant
d’éclat qu’« Ua paysage est le tond du ta-
bleau de la vie humaine ».
Ils se garderont bien d’oublier aussi d’in-
sister sur la simplicité et la douceur indul-
gente, ia tenté instinctive, spontanée, de cet
esprit qni airai tendrement les homna.es et
les chose#* leur fit dans son coeur nn dénit
des cahots de la vie, nn asile de paix et
d’amour, et qni, n’eût-il laissé àl’admiratioa
qae son Paul et Virginie, méritait de survivre
par tout ce qu’il mit de couleurs, de mouve-
meot, de musique, d’émotioo candide et de
douloureuse piué dans une fiction d’inno-
cence et de foi où palpite encore la pure
sincérité d’nne âme.
A d’antres, ie soin délicat de parler de ce
Bernardin de Saint-Pierre, probe serviteur
des lettres et chantre fervent de i’art natu-
rel. Je veux me borner à ne prendre ici
qu’un petit coin de la vie de notre concH
toyen, coin, très pep, connu, hign ,gu.'ii ait
son intérêt historique et pillorcs'Aue.
Il se place en 1791. Bernardin ;à pàrcoura
l’Allemagne, ia Russie, la Pologne ; il test
rentré de l’Ile-de-France ou i} s’était établi
quelque temps, Louis XVI l’a nommé inten-
dant du Jardin des Plantes.
L’auteur de Paul et Virginie directeur du
Jardin des Plantes I... Tout arrive 1
BERNARDIN DE SAINT-PiERRE
C’est le !«» juillet 1792 qne le ministre de
l’intérieur «ayant un protégé à placer»
pour employer l’expression de Thistoiftp- .
graphe du Jardin du Roi, appelait at^ro^-
tious d’intendant Jacques-Henry Bernardin
de Saint Pierre.
Le texte de cette décisiondexiste dans le#
Archives Nationales. Le voici 1;
Aujourd’hui I" juillet mil sept ccnf qnitre-
vingt-douz-", le Roi étant en SOB Conseil, Sa Mt-
jessé voulant pourvoir à IViereiee de la place
d intendant du Jardin royal des plantes et des ca-
binets d’histoire naturelle, vacante par la démis-
sion qu’en a donnée entre les mains de] Sa Ma-
ges té, à la fin du mois de décembre dernier, le
sieur Auguste-Charles César Flabaüt de la Billsr-
derie, qui en avait été pourvu par provisions du
18 avril 1788, Sa Majesté, sur les bons témoigna-
ges qui lui ont été rendus do la personne du
sieur Jtcques-Menry Krr.sARM.v.pa SAINT I'IEKHB,
de ses connaissances et ce scs talents, a
jugé à propos de le choisir pour remplacer ledit
sieur Flahault de la Billarderie, et elle ne doute
pas qu’il ne donne tous ses soins pour maintenir
dans son éclat et son utilité rétablissement dn
Jardin royal des plantes et des cabinets d’histoiro
naturelle, devenu le plus célèbre de l’Europe, et
qu’il ne réponde dignement dans l’exercice de
cette place a la confiance dont Sa Majesté J’hono-
re. En conséquence, la roi a nommé ledit sieur
Bernardin de Saint-Pierre intendant du Jardin
royal des plantes et des cabinets d’histoire natu-
relle, aux lieu et place du sieur Flahault de la
Billarderie qui eu a donné sa démission. Veut Sa
Majesté que ledit sieur Bernardin exerce ladite
place sous la surveillance du Ministre de l’Inté-
rieur et qu’il jouisse des droits et appointements
attribués à ladite place, à compter de ee jour qu’il
sera admis à en remplir les fonctions.
Et, pour assurance de ce que dessus, S. M. a
signé le présent brevet qu’elte a fait contresigner
par moi, Ministre de l’Intérieur.
On a rapporté que Louis XYI aurait tenu â
investir lui-même de sa charge Bernardin de
Saint-Pierre, que ie ministre lui avait pré-
senté, et qn’il avait prononcé à cette occa-
sion ces paroles : « J’ai lu de vos ouvrages ;
ils sont d’an honnête homme et j’aicra nom-
mer en vons nn digne successeur de Buffon.»
Si le mot est exact, il prouverait tout an
ping que le souverain n’était pas très bien
informé.
Rapprocher Bernardin de Saint-Pierre de
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