Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-01-17
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 janvier 1914 17 janvier 1914
Description : 1914/01/17 (A34,N11852). 1914/01/17 (A34,N11852).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172017d
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2020
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Paris, trois heures matin
| DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
■ LONDRES, f6 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
] TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE |
Comptant.. ) * 64 -/- 10/- -/-
1 mois 1 s 64 7/6 10/- -/-
ETAIN |
Comptant .) ■ £ 168 15/- 15/- -/-
3 mois {soutenu 1170 10/- 45/- -/-
FER j
Comptant..! co[ms * 50/4 % -/-
$ mois ; £51/4 >4 -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 16, janvier 4214.
NEW-YORK, 16 JANVIER
Cotons t janvier, baisse 3 points ;
mars, baisse 2 points; mai, baisse 5 points ;
octobre, baisse 3 points. — A peine soutenu.
- Cafés i hausse 4 à 11 points.
NEW-YORK., 16 JANVIER ,
t. H nn t. ruaun
Cuivre Standard disp.' — — 14 62
— lévrier 13 87
Amalgama*. Cap..'. 73 7/8 74 i/o-
fer 15— *5 —
CHICAGO, 16 JANVIER
C. DD JOÜ* C. PBBCBD
Blé sur...... Mai 9î 5 8 03 4/8
— ...... Juillet.... 88 1 8 88 3-4
Maïs sur Mai 65 7 8 70 5/8
Juillet.... 64 7 8 65 5.8
Saindoux sur. MM 4102 05
Juillet.... 41 27 41 32
LE CAS DE L’ABBÉ LEMIRE
f LILLE. — La Semaine Religieuse dit, dans sa
partie officielle :
« M. Lemire, malgré les nombreuses mo-
nitions qui lui ont été faites a refusé jusqu’à
la fin de satisfaire aux conditions nécessai-
res que l’autorité épiscopale lui avaient po-
Mgr Charrost, évêque de Lille ayant laissé
passé un jour après l’expiration du délai
fixé par Un, a d.û porter oontre l’abbé Le-
mire, publiquement rebelle, la censure de
suspense a sacris.
» Celle-ci sera levée aussitôt que le prêtre
qui l’a volontairement encourue rentrera
dans le devoir sacerdotal. »
HAZEBROUCK. — Le Cri des Flandres parlant
hier ue la situation faite à l’abbé Lemire,
écrit :
; « Le délai accordé à l’abbé Lemire pour
répondre a la letitre de Mgr Charrost et lui
donner satisfaction sur les trois points :
désavouer Us conférences, supprimer le CW
■des Flandres et renoncer au droit d être can-
didat expirait jeudi matin.
: » L’abbé Lemire ne pouvait pas répondre
sans manquer à l’honneur, à sa dignité et à
sa cpnscience ; il n’a pas répondu. »
; Le même numéro publie une lettre adres-
sée par le gérant du Cri des Flandres à l’évê-
que de Lille avant son excommunication et
dans laquelle M. Bonté déclare que soldai
d’une cause qu’il regarde comme juste et
(bonne, il ne se reconnaît pa's le droitd’aban-
dooner le poste de combat qu’il n’a pas re-
cherché, mais qui lui donne une responsabi-
lité à laquelle il ne peut se soustraire sans
manquer à l’honneur.
LÉGION-D’HONNEUR
Les décorations dans la Légion-d’Honneur
dn minisièredela marine.au titre civil, com-
prennent deux officiers et douze chevaliers.
M. CAILLAUX ET LE « FIGARO »
M. Ajam, sous-secrétaire d’Etat à la mari-
ne marchande, dans une note concernant
l’affaire Sud Atlantique, nous prie d’indiquer
que si M. Caittaux, ministre des finances, a
été amené à s'occuper de cette affaire, c’est
à la demande expresse du ministre de la ma-
rine et du sous-secrétaire d’Etat à la marine
marchande.
L’intervention du ministre des finances a,
d’ailleurs, été particulièrement heureuse,
puisqu’elle a permis d’associer et de coor-
donner les efforts des armateurs et des fi-
nanciers dans le but de relever une entre-
prise dont l’existence était indispensable au
développement du commerce français eu
Amérique du Sud. (Havas).
LE MAUVAIS TEMPS
, BEAUVAIS. — La circulation des bateanx
Bur i Oise est interrompue.
La rivière charrie d'énormes glaçons.
Des remorqueurs ont regagné Paris en
toute hâte.
La glace commence à gagner le centre de
la rivière qui commence à déborder près de
Creil.
- ■ «B» —
L’ATTENTAT CONTRE CHÉRIF PACHA
M. Niclausse. au cours de la perquisition à
laquelle il a procédé hier après-midi au do-
micile de Ali Djevad, rue des Carmes, a re-
trouvé le carton du grand, magasin du quar-
tier de l’Opéra qui servit à Ali Djavad à em-
porter le vêtement acheté le 20 décembre
dernier et que l’agresseur portait le jour de
l’attentat.
En outre, M. Niclausse, put se rendre
compte qne la clef trouvée sur le cadavre
û’Ali Djevad ouvrait la porte de sa chambre.
La marque de blanchisserie C. 1. relevée
sur le linge du turc est en outre celle de la
blanchisseuse de l’hôtel meublé.
Selon les renseignements recueillis au
cours de son enquête, M. Niclausse a pu sa-
voir que Ali Djevad avait 22 ans et qu’il était
originaire de Monastir. 11 apprit également
que Ali Djevad fréquentab les Cercles Jeunes
Turcs du quartier Latin et qu’il se rendait
'parfois aux réunions de l’Associations des
étudiants ottomans.
Par contre, on n’a pu encore établir réel-
lement si Ali Djevad, quand il arriva à Paris
le 14 août dernier, venait de Genève comme
on le supposait. C’est ià an tait intéressant,
car l’on sai* que Ikander Bey alla deux fois
de saite à Genève depuis le mois d’août.
M. Niclausse ayant saisi rue des Carmes
une lettre adressée par Bnrhan Eddine à Ali
Djevad qui tenta d’assassiner Cbérif Pacha,
M. Drioux, juge d’instruction, a maintenu
Burhan Ednne en état d’ariestation et l’a
fait écrouer à la prison de la Santé.
UNE RÉUNION DE PROTESTATION
CHATEAU-THIERRY. — Dans une réunion
tenue hier, les membres de la Chambre syn-
dicale des débitants et hôteliers de la Cham-
pagne ont décidé de protssier, par tous les
moyens en leur pouvoir, contre la création
d’impôts nouveaux.
Un Soiis-Msnn_Anglais coulé
Onze Hommes sont à bord
LONDRES — Le sous-marin A 7 a coulé pen-
dant des manoeavres auxquelles il prenait
part avec d’autres sous-marins à environ six
milles de Plymouth.
Après quelques évolutions, on remarqua
que le sous-maria manquait. On fit alors de-
mander des secours à Plymouth et des ba-
teaux de sauvetage furent immédiatement
envoyés sur les lieux de la catastrophe.
11 y avait douze hommes et un lieutenant
& bord.
PLYMOUTH, 5 h. 20 du soir. — Un sons-ma-
rin du même type que le A-7 a réussi, à
5 heures, à établir une communication avec
les marins du bâtiment englouti. Tous étaient
vivants.
Les navires de sauvetage qni se trouvent
actuellement sur lès lieux de là catastrophe
ont l’espoir de relever le sons-marin coulé.
Le A-7 se trouve immergé dans la baie de
Whitesand, près du fort Tregantle.
PLYMOUTH. — C’est à midi et demi que les
officiers et les hommes des équipages de
l’escadrille qui manoeuvrait dans la baie de
Whitesand commencèrent à éprouver des
inquiétudes au sujet du A-7, mais ce ne fut
que plus fard, dans l’après-midi, que l’on
songea à une catastrophe et que l’on envoya
des secours de Plymouth.
Le A-7 se trouve à 17 brasses de profon-
deur.
LONDRES. — L’Amiranté communiquant la
nouvelle de la catastrophe dit que le sons-
marin A-7, au cours d’exercices dans la baie
de Whitesand, n’a pu remonter à la surface.
On croit que le sous-maria se trouve à
4 milles de la pointe fiame, par 18 brasses
de profondeur, mais on n’a pu découvrir sa
position exacte avant la nuit.
DEVONPORT. — Les tentatives de sauvetage
du sous-marin A-7 ont été suspendues pen-
dant la nuitj elles ne reprendront que ce
matin.
Il est exact que les scaphandriers descen-
dus les premiers ont reçu des réponses aux
coups qu’ils ont frappés sur la coque, mais
quand ils sont redescendus à 6 heures dn
soir, ancnne réponse ne leur est venue de
l’intérieur.
Les scaphandriers n’ont découvert aucune
avarie, ni aucun défaut extérieur au sous-
maria.
On croit qne les pompes servant à la ma-
noeuvre des plongées ont dû gripper.
PLYMOUTH. — On dit que l’équipage du
sous-marin A-7 se compose en réalité de
neuf marins et de deux officiers.
Les milieux officiels estiment maintenant
que les malheureux sont à jamais perdus.
Les efforts faits jusqu’à 8 heures du soir
pour leur porter secours sont demeurés
rains.
Des scaphandriers, qui sont redescendus,
ont frappé contre la coque et auraient en-
tendu des réponses à leurs coups, mais ce
bruit n’est pas confirmé.
Il parait que dans les sous-marins de ce
type, les hommes peuvent vivre pendant
douze heures environ, c’est ce qni laisse
encore subsister quelque espoir, quoique cet
espoir ne semble pas partagé par les milieux
officiels.
SHEERNÉSS. — Un chaland de sauvetage a
reçu l’ordre de partir pour Plymouth, mais
il semble douteux qu’il puisse arriver à
temps parce que les hommes ne peuvent vi-
vre plus tard que minuit.
PLYMOUTH, li h. du soir. — Tout espoir
de sauver le sous-marin A-7 est abandonné.
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
EN ITALIE
ROME. — Un accident de chemin de fer
s’est produit hier près de Givita-Vecchia.
Il y a deux morts et plusieurs blessés.
Un autre accident est survenn près d’Udine.
Trois personnes ont été blessées.
BÜLLETINMÎLITAIRE
Quatre jours de manoeuvres
malgré le froid
Le général de division Contencean, gou-
verneur de Verdun, a passé en revue, sur
l'esplanade de la Roche, les belles troupes
du camp retranché et a remis aux officiers
et sous-officiers placés sous ses ordres les
décorations qui leur ont été accordées à
l'occasion du t« janvier.
Le gouverneur de Verdun avait tenu à fai-
re coïncider cette ceremonie annuelle avec
le retour des troupes d’infanterie de forte-
resse qui viennent d’accomplir-quatre gran-
des journées de manoeuvres entre Verdun,
Montroédy et le Luxembourg.
Les-chefs d’unité désiraient se rendre
compte de l’endurance physique des hom-
mes placés sous leurs ordres et devant être
libérés à la fin de cette année. Leurs espé-
rances n’ont aucunement été déçues. Tous
se montrèrent énergiques et résistants an
froid. Entourés de la sollicitude de leurs
chefs, ils accomplirent avec entrain l’effort
imposé, et dans toutes les communes où ils
passèrent, ils rencontrèrent nn accueil inou-.
bliable. Des boissons chaudes, préparées par
les habitants, les attendaient an cantonne-
ment. Tous les lits disponibles furent mis à
leur disposition afin que chacun put chau-
dement se reposer.
Pendant ia revue et alors que le général
Coutenceau remettait les décorations, les
hardis pilotes composant l’escadrille militai-
re d'av.ation de Verdun, méprisant, eux
aussi, le froid extrême, ont évolué, à une
grande hauteur, au-dessus de l’E«planade de
la Roche et de la citadelle de Verdun.
Le Budget de 1914
LES MIS DE M. CAILLAUX
M. Caillaux a donné lecture, avant-hier,
à la Chambre des députés, de sa lettre à M.
Cochery, président de la Commission du
budget, où il établit la situation financière
actuelle. C’est, disent les journaux radicaux
unifiés, l’exposé le plus complet et le plus
clair qui aitjamais été fait; c'est le résultat
d’une méthode parfaite pour rétablir l’équi- :
libre budgétaire, et que l’on avait cherchée
en vain jusqu’ici. Non seulement cet expo-
sé assure l’équilibre du budget de 1914,
mais il se préoccupe de l’avenir. Et le mi-
nistre des Finances assure, paraît-il, la
couverture des budgets futurs, « non par
les moyens de fortune dont on s’est servi
jusqu’à ce jour, mais par des dispositions
légales qui procureront un supplément de
recettes ». Il s’agit-là du projet d’impôt
sur le capital, déposé devant la Chambre,
et du projet d’impôt sur le revenu, dont le
Sénat est actuellement saisi. L’un devra
produire un minimum de 190 millions ;
l’autre une ressource de 150 millions.
Que le gouvernement ait le souci d’assu-*
rer les dépenses permanentes par des res-
sources également permanentes, rien de
plus raisonnable. Mais, si nous observons
d’abord que, « ces moyens de fortune »
dont il veut accabler ses prédécesseurs, M.
Caillaux les a, autrefois, employés lui-mê-
me, est-il bien certain que ses conceptions
d’aujourd’hui soient aussi originales, aussi
sûres, aussi incontestables que le veulent
bien proclamer ses amis ?
M. Charles Dumont, sous le ministère
Barthou, équilibrait le budget de 1914 par
trois sortes de ressources : 1® l’excédent de
1912 ; 2e par des emprunts ; 3° par des re-
cettes nouvelles.
De l’excédent de 1912, M. Caillaux fait
état, tout comme son prédécesseur. Mais au
lieu de l’évaluer provisoirement à 103 mil-
lions, il en connaît maintenant le montant
définitif, soit 112 millions et demi.
M. Charles Dumont proposait d’emprun-
ter 404 millions (sommes dépensées au Ma-
roc), pour « réalimenter le compte provi-
sionnel », plus 145 millions en obligations
sexeonaires, pour -exécuter -le -programme
naval, — soit en tout 549 millions.
M. Caillaux propose aujourd’hui d’em-
prunter 233 millions, pour dépenses au
Maroc en 1914, — somme que M. Charles
Dumont incorporait dans le budget; il
propose d’emprunter 168 millions pour
boucler le budget, par une émission d’obli-
gations à court terme. Et comme il lui fau-
dra bien, malgré tout, poursuivre l’exécu-
tion du programme naval, en comprenant
les crédits nécessaires dans un emprunt
qui devra gager les dépenses extraordinai-
res de défense nationale, il demeure que
M. Caillaux empruntera autant que son pré-
décesseur, à trois millions près, sur plus
d’un demi-milliard 1
En ce qui concerne les recettes nouvel-
les, M. Charles Dumont proposait 287 mil-
lions de nouveaux impôts.
Or, M. Caillaux propose 44 millions d’im-
pôts nouveaux, dont 21 millions et demi em-
pruntés au programme de M. Charles Du-
mont, et 50 millions « d’économies », par
un système de compression de dépenses. Il
applique, comme nous l’avons dit, au bud-
get de 1914, les 112 millions provenant de
l’exercice 1912, ce qui d’ailleurs se conçoit
parfaitement. Et comble il distrait du bud-
get, pour les inscrire dans un compte spé-
cial, les dépenses du Maroc et qu’il rectifie
les évaluations budgétaires en recettes et
dépenses, en faisant état des résultats de
1913 — sans d’ailleurs se préoccuper aucu-
nement de la règle financière de la pénul-
tième année, — cette double opération ré-
duit les dépenses de 233 millions, augmen-
te les recettes de 186 millions,' mais n’en
laisse pas moins une insuffisance finale de
168 millions à laquelle M. Caillaux propose
de pourvoir par une émission d’obligations
à court terme.
Mais que faut-il penser notamment des
50 millions d’économies, obtenus par com-
pression, et dont M. Caillaux et ses amis
font si grand étalage ?
Vingt millions sont prélevés sur la dé-
fense nationale, dont : 6 millions déduits
pour absences ; 3 millions 400,000 fr., sur
les incomplets des cadres d’officiers ; 3 mil-
lions, sur les munitions pour l’instruction
du tir ; 2 millions sur les services de la té-
légraphie et de la santé. Faut-il donc spé-
culer à ce point sur les absences, sur le
manque d’officiers, alors que tous les ef-
forts devraient tendre à combler les lacunes
existantes ? Et faut-il considérer comme
une idée heureuse la réduction des crédits
pour exercices de tir et aussi la réduction
des crédits affectés au service de santé,
alors que nous avons sous les drapeaux deux
jeunes classes, dont une est composée de
soldats de 20 ans ?
Comme on voit, le mirifique système de
M. Caillaux ne laisse pas de susciter les
objections les plus sérieuses. Le ministre
des finances avait promis 94 millions d’éco-
nomies ; elles consistent surtout dans la
« compression » de crédits cependant indis-
pensables et qui, en fin d’exercice, devront
être complétés par des crédits supplémen-
taires. Il prétendait que le déficit du budget
de 1914 ne devait nas être comblé à l’aide
d’un emprunt, et le voici, lui même, con-
traint d’y recourir.
Pour ce qui est du compte spécial du Ma-
roc que le ministre des finances a décidé
d’ouvrir, on ne pourrait que le féliciter de
cette décision. Mais il faut noter que ce
compte, qui s’élève déjà à 404 millions, va
être porté cette année à 637 millions. Dès
lors, l’amortissement progressif entrevu par
M. Caillaux, à partir de 1915, ne sera qu’un
leurre, tant que nous serons obligés de con-
sentir annuellement des sacrifices pour
l’occupation marocaine. Et, sans être au-
cunement pêssimiste, on peut prévoir que
cette situation durera quelque temps en-
core.
Au regard des dépenses extraordinai-
res, eU qui concernent la guerre et la
marine. M. Caillaux prévoit qu’une somme
de 1.830 millions sera indispensable. Nous
tenons pour certain qu’il n’a point exagéré.
Or, il ne saurait être question de faire
couvrir cette dépense considérable par les
recettes normales dü budget. Il faudra donc
recourir à l’emprunt extraordinaire.
M. Cailloux a imaginé cet emprunt par
tranchés successives, et ce système soulève,
à son tour, les bbjections les plus sérieuses.
(Nous lés ferons connaître.
TH. VALLÉÈ;
LE PARLEMENT
Impressions de Sô&nce
IM HOTM ooa*M*oBS>Am MARSWLIS»)
Paris, 16 janvier.
Un vendredi sans interpellations, voilà qni
n’est pas ordinaire. Celles-ci ne manquent
pas cependant, mais, pour un motif ou pour
un autre, aucune d’ell s. n’ayant pu venir
en discussion aujourd’hui, on a mis au pro-
gramme la défense laïque.
Lorsque ce débat fut interrompu, à la fin
de la session dernière, ou en était arrivé aux
pénalités. Divers amendements ayant pour
but de rendre celles-ci moins rigoureuses
ont été présentés tour à tour, notamment
par M. Lefebvre du Ptëy, qui proposait de
déférer au jury, au lieu du tribunal correc-
tionnel les délits prévus par la loi nouvelle,
par M. Leroi te, qui réclamait, en tout état de
cause, l’application de la loi de sursis, par
JA, de Gailhari-Bancel, auteur dtmedrsptp
sition aüalogue. mais, à la demande du mi-
nistre!) la Chambre les a tous r> ppussés.
Seul, M. Bouge a en gain de cause. L’ho-
norable député de Marseille, a obtenu da
gouvernement et la Commission la promesse
formelle que les délinquants ne seraient, en
aucun cas, emprisonnés préventivement.
Tout le restant de la séance a été consacré
à la question des manuels scolaires.
M. Paul Simon, dans un discours très ap-
plaudi par le centre et la droite, a demandé
que les pères de famille tussent admis à se
prononcer sur le choix de ces manuels. Ce
qù’il proposait, c’était, pour employer ses
propres expressions, la collaboration loyale
de l’école et de la famille, des instituteurs
et des délégués des parents, formant des
commissions scolaires avec appel devant le
recteur, puis devant le conseil supérieur de
l’instruction publique.
Cette collaboration, M. Viviani en a mon-
tré les multiples inconvénients et la Cham-
bre se rangeant à son avis a écarté l’amen-
dement. .... j
AU Luxembourg, après une allocution de
M. Antonin Dubost. consacrée tout entière
au redoutable problème financier,on adôcidé
d’aborder mardi la discassion de l’impôt sur
le revenu. .'
[texte manquant]
SENAT
Séance du 16 Janvier
La séance est ouverte à trois heures un quart.
M. ANTONIN DUBOAT, en prenant possession
du fauteuil présidentiel, prononce le discours sui-
vant :
DISCOURS DE 51. .ANTONIN DUBOST
» Mes chers collègues,
a S’il y a bien des manières ingénieuses de re-
mercier, il n’y en a qu’une d’être reconnaissant,
et c’est celle que je m’efforce de vous monirer de-
puis que vous m’honorez de votre confiance :
être attentif aux besoins de vos travaux, soucieux
de votre dignité collective, et scrupuleusement
appliqué à faire respecter vos droits indivi-
duels.
» Dans la mesure où j’y parviens, je le dois
encore a la collaboration de vos bonnes volon-
tés. Vous avez côns-rvé en effet de telles tradi-
tions de courtoisie dans ia discussion de toléran-
ce dans les conflits inévitables de la politique, et
vous avez surtout gardé un tel respect da la tri-
bune que c’est la raison qui semble d’elle-mê ne
diriger et clore vos débats. Ainsi votre propre
discipline fait de l’impartiaiitè un devoir facile a
votre président.
» Geue atmosphère de calme et de raison fût-
elle d’ailleurs jamais plus nécessaire qu’aujour-
d’hui, au début d’une session qui vous apporte
les plus grands prob.èmés financiers que la Ré-
publique ait eus à résoudre depuis longtemps ?
» Rarement en effet l’entrave fiscale qui ► st le
tourment de notre démocratie et la rançon de sa
générosité n’a arrêté son élan d’une aussi grave-
résistance. A vant de passer outre, elle doit pru-
demment triompher de cette triple difficulté bud-
gétaire : découverts anormaux du Trésor, déficit
grandissant, dépenses militaires exceptionnelles.
Il faut donc que tes Chambres rivalisent d’ârdeur
pour dégager ta route du progrès social de tant
d’obstacles accumulés, et les passions politiques
ellesrmême's doivent faire trêve devant Diligence
et ia nécessité d’une collaboration patriotique.
» Les compétences ue manquent pas dans votre
Assemblée; elles s'appuient sur des traditions
créées et maintenues par votre commission des
finances qui défendit toujours avec énergie le bon
ordre des finances nationales. Je sais combien sa
tâche est ingrate, mais necessaire et vitaîe, et je
me suis permis souvent, avec une insistance que
vous encouragiez vous-mêmes, da rappeler tes
principes budgétaires essentiels sans l'observation
desquels t'oeuvre politique de la République n’au-
rait pas pu être réalisée.
» Au fond, ces principes se ramènent tous à
cette vérité d’évidence que notre puissance de lé-
gislateur est toute relative, que nous ne pouvons,
sans danger, créer d’impôts que s’il y a une for-
mation correspondante de richesse publique, et
que finalement la plus grande ingéniosité fiscale
est encore.de rendre le pays plus riche, parce que
son accroissement de richesse peut seul lui faire
supporter un accroissement de charges contri-
butives.
» li n’est guère contestable que si notre équili-
LES OBSÈQUES D’HUBERT LAÏHAM
Photo et Cliché Pelit flavrf
ILE CONVOI FUNÈBRE
Voir l'Article en Deuxième Page ~ *
bre budgétaire est actuellement rompu, c’est parce
que, cédant à des pressions exercées de tontes
parts, les dépenses ont été consenties sans at-
tendre la croissance normale des ressources né-
cessaires pour y faire face, et sans qu'on ait exi-
gé lenr création préalable, régie impérieuse sans
laquelle il n’est aucune sécurité financière. La si-
tuation qui en resuite est serieuse, et elle devien-
drait très grave si nous entrions dans une période
■de dépression et de crise économique I
» Il faudra un gros effort pour combler les In-
suffisances de recettes dès à présent constatées; il
faudra surtout exercer une vigoureuse compres-
sion sur les dépenses aussi longtemps que l’équi-
libre ne sera pas rétabli entre elles et la progres-
sion normale des revenus publics, et refouler
aussi les dépenses nouvelles I! faudra enfin que
les groupements organisés dans le pays pour la
défense d’intérêts particuliers se résigneiit à les
subordonner aux térêts généraux que le Par-
lement a le devoir étroit de ne jamais perdre de
vue.
» Mais si cet effort est réalisé, nul doute que,
pendimt ce feraps, la confiance renaissant après
avoir été troublée par les événements extérieurs,
toutes Tes forcés productives de là nation, toutes
Ses énergies créatrices continueront le labeur sé,
culaire par lequel le patrimoine national se déve-
loppe sans ces-e, et viendront, comme d’elles-mê-
mes et spontanément, nous offrir de nouveaux
moyens d’acüon et de progrès social.
» Messieurs, il est très vrai que l’extrême ten-
sion des systèmes fiscaux est un phénomène qui
nous est commun avec d’autres grands pays, que
dominent les mêmes fatalités, qu’écrase le même
fardeau des armements ; mais il ne l’est pas
moins que, soit par le chiffre supérieur de leur
commerce général, soit par leur natalité, ils affai-
blissent peu à peu l’avantage que nous avons sur
eux et qui provient des réserves accumulées de
notre prospérité et' de . nos économies plus an-
ciennes.
» Par conséquent, nous avons besoin de la pins
grande prudence si nous voulons conserver la
prééminence de fortune et de crédit que nous
pensions ne pouvoir jamais nous être contestée,
et nous devons nous souvenir que parmi les fac-
teurs qui joueraient leur rôte dans les conflits
auxquels nous sommes toujours exposés, la force
financière d’un p^ys comptera au même litre que
sa force militaire (Très bien I Très bien ! — Ap-
plaudissements prolongés.)
» En votre nom. Messieurs, je remercie le bu-
reau d’âge et son vénéré president du concours
qu’ils ont bien voulu nous prêter. »
Après le discours du président, le Sénat régie
l’ordre du jour de sa prochaine séance.
M. POIRRIER, président de la Commission de
l’impôt sur le revenu, demande que le rapport de
M. Aimond soit mis d l’orâre dujour de la séance
de mardi. -.
Mardi; trois heures, la discussion de l’impôt sur
le revenu.
La séance est levée.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 16 janvier
La séance est ouverte à 2 h. 16, sous la pré-
sidence de M. PAUL DESCHANEL, président.
La Fréquentation scolaire
La Chambre reprend la discussion des projets
de lois scolaires relatifs à la défense laïque qui
avait été interrompue avant les vacances. Elle en
est arrivée aux sanctions a prendre en cas de ré-
sistance à la fréquentation scolaire.
Dn amendement de M. Lefebvre du Prey sur les
délits est repoussé.
Puis M. LEROLLE défend l’amendement sui-
vant : « It pourra toujours être fait application de
la loi de sursis dans les condamnations prévues
par la présente loi. »
Le Gouvernement et la Commission, dit-il, ne
voudront pas refuser le bénéfice du sursis à des
gens qui n’ont commis qu’une simple contraven-
tion.
H, LE RAPPORTEUR : Ce n’est qu’après que le
père de famïUe a commis une troisième infraction,
qu’il peut être condamné à une amende de 40 a
iS francs.
On ne saurait aller plus loin sans risquer d’éner-
ver la répression.
L’amendement est repoussé par 402 voix contre
126.
M. BOUGB présente un amendement portant
que : « Les délits prévus par la présente loi ne
pourront, en aucun cas, donner lieu à la prison
préventive ».
Voix à gniche : Nous sommes d’accord.
M. LE MINISTRE insiste pour que l’orateur re-
tire l'amendement qui est inutile.
M. BOUGE s’en tient à cette déclaration et retire
son amendement.
si DE GAILHARD-BANCEL présente l’amende-
ment suivant :
« Il sera sursis à l’exécution de toute condam-
nation prononcée par le juge de paix, conformé-
ment a l’article i3, lorsque le chef de famille
condamné aura adressé une plainte au ministre
de l’instruction publique à propos des faits qui ont
motivé sa condamnation. »
Il y aurait une véritable injustice & faire subir
la peine à un père de famille qui réussirait à
prouver devant le ministre ou devant les Tribu-
naux qu’il n’avait commis aucune faute.
SI. LE MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLI-
QUE répond que l’amendement rendrait l'applica-
tion de la loi très difficile.
U fait observer que cet amendement est con-
traire à la séparation des pouvoirs.
Le gouvernement, d’accord avec la Commission,
repousse l’amendement qui n’èst, dit-il, qu’un
moyen de repousser la loi.
Par 432 voix contre 149, l’amendement n’est pas
adopté.
M. PAUL suuoss développe un amendement, si-
gné de M. Louis Marin et de lui, ayant pour bntf
d’assurer la collaboration loyaie de l’école et dei
la famille en admettant les pères de famille à se!
prononcer sur le choix des manuels en usage'
dans les écoles.
M LE MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE;
fait observer quïl y a encore, sur le même sujet,!
des amendements de M. Fougère et de M. Rame). •
Il demande que ces amendements soient joints^
pour la discussion, sauf à voter séparément sur
chacun d eux.
Le ministre se réserve de rôpondre, à- une pro-/
chaine séance, surle principe. (
Plusieurs membres a gauche insistent pour la-
continuation de la discussion.
M. LE Ml'-ISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE.
dit que, puisque' la Chambre le désire, il répondra
brièvement aujourd’hui même au précèdent ora-
teur.
La thèse qu’il a soutenue en ce qui touche la!
choix des livres est en contradiction avec la légis-
lation scolaire actuelle.
Le ministre ne peut accepter l’amendetnenfe
parce qu’il n’offre aucune garantie sérieuse en ca
qui touche l’organisation du Conseil comprenant
des déteguês des péres deTamilles.
II considère que l’examen des livres exige unai
culture qui ne peut pas toujours se rencontrer;
dans l’esprit des pères de famille.
D autre part, il est à craindre que l’élection des
délégués soit une cause de trouble dans les com-
munes.
Voter l’amendement, ce serait retirer au minis-
tre son droit constitutionnel d’interdire un livre,;
sur avis de la section permanente.
M. JAURÈS dit que, dans sa pensée, service
public et collaboration des familles sont des idées*
corrélatives. Mais il ne faut pas, sous le nom de:
collaboralion, introd ire une hostilité intérieure.
C’est pourquoi il est impossible d’isoler le pro-
blème de la collaboralion du problème de l’orga-
nisaiion générale de l’ecoie. On doit avoir celte
conception de l’école primaire qu’elle sera portée
un jour à un tel degré oe perfection qu’elle s’im-.
posera à tous comme l’école universelle.
Par 4io voix contre 162, après pointage, l’amen-
dement est repoussé.
Séance lundi après-midi.
La séance est levée à 7 heures.
ETRANGER
NOPVÊGE
Une Femme dans la diplomatie
La première femme appelée à occuper un
poste diplomatique, dit un correspondant
du Daily Mirror, vient d’être nommée à
Christiania. C’est Mlle Henrietta Hoegh, une
jolie femme de vingt-sept ans, qui est main-
tenant « première secrétaire » de la légation,
attachée a la légation norvégienne de Mexi-
co. Elle a passé, il y a deux ans, ses exa-
mens de droit International et d’économio
politique.
Comme première secrétaire, elle aura le
privilège de porter l’uniforme diplomatique,
à l’exception pourtant de l’épée de gala et da
pantalon à bandes dorées.
ETATS-UNIS
Va Indigent meurt en laissant an million
Un curieux cas de dédoublement de la
personnalité a été révélé par l’homologation
du testament d’un indigent, nommé William
Smith, décédé à l'hôpital à New-York.
Oa allait l’enterrer dans la fosse commune
lorsque dans les papiers qu’il laissait, on dé-
couvrit un testament par lequel l’indigent
laissait à ses neveux et à plusieurs oeuvres
de bienfaisance une somme de plus d’un
million de francs i
Ce document était signé «Dudly Jardine »,
et c’était bien ià le nom de l’homme mort
à l’hôpital, qui se trouvait être légalement
le fils d’un grand fabricant d’orgues de Ncw-
Yoïk. - -
Depuis trente ans il vivait, sous le nom d»?
William Smith, dans nn quartier pauvre,
habitant une chambre à 5 francs par semai-
ne et allant vêtu, de loques sordides. Il avait
vécu dans cet état de misère avec une fem-
me qui ne soupçonna jamais la situation
réelle de son amant. Il eut d’elle trois en-,
iants, dont deux sont morts. Le troisième,
une fille, a épousé un concierge. Celle-ci à,
du reste, annoncé sou intention d’attaquer
le testament. Les raisons qni poussèrent M.
Jardine à briser toute attache avec sa fa-
mille et ses brillantes relations pour vivra
d’une vie misérable resteront sans douta
enveloppées d’un éternel mystère. J,
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$ mois ; £51/4 >4 -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 16, janvier 4214.
NEW-YORK, 16 JANVIER
Cotons t janvier, baisse 3 points ;
mars, baisse 2 points; mai, baisse 5 points ;
octobre, baisse 3 points. — A peine soutenu.
- Cafés i hausse 4 à 11 points.
NEW-YORK., 16 JANVIER ,
t. H nn t. ruaun
Cuivre Standard disp.' — — 14 62
— lévrier 13 87
Amalgama*. Cap..'. 73 7/8 74 i/o-
fer 15— *5 —
CHICAGO, 16 JANVIER
C. DD JOÜ* C. PBBCBD
Blé sur...... Mai 9î 5 8 03 4/8
— ...... Juillet.... 88 1 8 88 3-4
Maïs sur Mai 65 7 8 70 5/8
Juillet.... 64 7 8 65 5.8
Saindoux sur. MM 4102 05
Juillet.... 41 27 41 32
LE CAS DE L’ABBÉ LEMIRE
f LILLE. — La Semaine Religieuse dit, dans sa
partie officielle :
« M. Lemire, malgré les nombreuses mo-
nitions qui lui ont été faites a refusé jusqu’à
la fin de satisfaire aux conditions nécessai-
res que l’autorité épiscopale lui avaient po-
Mgr Charrost, évêque de Lille ayant laissé
passé un jour après l’expiration du délai
fixé par Un, a d.û porter oontre l’abbé Le-
mire, publiquement rebelle, la censure de
suspense a sacris.
» Celle-ci sera levée aussitôt que le prêtre
qui l’a volontairement encourue rentrera
dans le devoir sacerdotal. »
HAZEBROUCK. — Le Cri des Flandres parlant
hier ue la situation faite à l’abbé Lemire,
écrit :
; « Le délai accordé à l’abbé Lemire pour
répondre a la letitre de Mgr Charrost et lui
donner satisfaction sur les trois points :
désavouer Us conférences, supprimer le CW
■des Flandres et renoncer au droit d être can-
didat expirait jeudi matin.
: » L’abbé Lemire ne pouvait pas répondre
sans manquer à l’honneur, à sa dignité et à
sa cpnscience ; il n’a pas répondu. »
; Le même numéro publie une lettre adres-
sée par le gérant du Cri des Flandres à l’évê-
que de Lille avant son excommunication et
dans laquelle M. Bonté déclare que soldai
d’une cause qu’il regarde comme juste et
(bonne, il ne se reconnaît pa's le droitd’aban-
dooner le poste de combat qu’il n’a pas re-
cherché, mais qui lui donne une responsabi-
lité à laquelle il ne peut se soustraire sans
manquer à l’honneur.
LÉGION-D’HONNEUR
Les décorations dans la Légion-d’Honneur
dn minisièredela marine.au titre civil, com-
prennent deux officiers et douze chevaliers.
M. CAILLAUX ET LE « FIGARO »
M. Ajam, sous-secrétaire d’Etat à la mari-
ne marchande, dans une note concernant
l’affaire Sud Atlantique, nous prie d’indiquer
que si M. Caittaux, ministre des finances, a
été amené à s'occuper de cette affaire, c’est
à la demande expresse du ministre de la ma-
rine et du sous-secrétaire d’Etat à la marine
marchande.
L’intervention du ministre des finances a,
d’ailleurs, été particulièrement heureuse,
puisqu’elle a permis d’associer et de coor-
donner les efforts des armateurs et des fi-
nanciers dans le but de relever une entre-
prise dont l’existence était indispensable au
développement du commerce français eu
Amérique du Sud. (Havas).
LE MAUVAIS TEMPS
, BEAUVAIS. — La circulation des bateanx
Bur i Oise est interrompue.
La rivière charrie d'énormes glaçons.
Des remorqueurs ont regagné Paris en
toute hâte.
La glace commence à gagner le centre de
la rivière qui commence à déborder près de
Creil.
- ■ «B» —
L’ATTENTAT CONTRE CHÉRIF PACHA
M. Niclausse. au cours de la perquisition à
laquelle il a procédé hier après-midi au do-
micile de Ali Djevad, rue des Carmes, a re-
trouvé le carton du grand, magasin du quar-
tier de l’Opéra qui servit à Ali Djavad à em-
porter le vêtement acheté le 20 décembre
dernier et que l’agresseur portait le jour de
l’attentat.
En outre, M. Niclausse, put se rendre
compte qne la clef trouvée sur le cadavre
û’Ali Djevad ouvrait la porte de sa chambre.
La marque de blanchisserie C. 1. relevée
sur le linge du turc est en outre celle de la
blanchisseuse de l’hôtel meublé.
Selon les renseignements recueillis au
cours de son enquête, M. Niclausse a pu sa-
voir que Ali Djevad avait 22 ans et qu’il était
originaire de Monastir. 11 apprit également
que Ali Djevad fréquentab les Cercles Jeunes
Turcs du quartier Latin et qu’il se rendait
'parfois aux réunions de l’Associations des
étudiants ottomans.
Par contre, on n’a pu encore établir réel-
lement si Ali Djevad, quand il arriva à Paris
le 14 août dernier, venait de Genève comme
on le supposait. C’est ià an tait intéressant,
car l’on sai* que Ikander Bey alla deux fois
de saite à Genève depuis le mois d’août.
M. Niclausse ayant saisi rue des Carmes
une lettre adressée par Bnrhan Eddine à Ali
Djevad qui tenta d’assassiner Cbérif Pacha,
M. Drioux, juge d’instruction, a maintenu
Burhan Ednne en état d’ariestation et l’a
fait écrouer à la prison de la Santé.
UNE RÉUNION DE PROTESTATION
CHATEAU-THIERRY. — Dans une réunion
tenue hier, les membres de la Chambre syn-
dicale des débitants et hôteliers de la Cham-
pagne ont décidé de protssier, par tous les
moyens en leur pouvoir, contre la création
d’impôts nouveaux.
Un Soiis-Msnn_Anglais coulé
Onze Hommes sont à bord
LONDRES — Le sous-marin A 7 a coulé pen-
dant des manoeavres auxquelles il prenait
part avec d’autres sous-marins à environ six
milles de Plymouth.
Après quelques évolutions, on remarqua
que le sous-maria manquait. On fit alors de-
mander des secours à Plymouth et des ba-
teaux de sauvetage furent immédiatement
envoyés sur les lieux de la catastrophe.
11 y avait douze hommes et un lieutenant
& bord.
PLYMOUTH, 5 h. 20 du soir. — Un sons-ma-
rin du même type que le A-7 a réussi, à
5 heures, à établir une communication avec
les marins du bâtiment englouti. Tous étaient
vivants.
Les navires de sauvetage qni se trouvent
actuellement sur lès lieux de là catastrophe
ont l’espoir de relever le sons-marin coulé.
Le A-7 se trouve immergé dans la baie de
Whitesand, près du fort Tregantle.
PLYMOUTH. — C’est à midi et demi que les
officiers et les hommes des équipages de
l’escadrille qui manoeuvrait dans la baie de
Whitesand commencèrent à éprouver des
inquiétudes au sujet du A-7, mais ce ne fut
que plus fard, dans l’après-midi, que l’on
songea à une catastrophe et que l’on envoya
des secours de Plymouth.
Le A-7 se trouve à 17 brasses de profon-
deur.
LONDRES. — L’Amiranté communiquant la
nouvelle de la catastrophe dit que le sons-
marin A-7, au cours d’exercices dans la baie
de Whitesand, n’a pu remonter à la surface.
On croit que le sous-maria se trouve à
4 milles de la pointe fiame, par 18 brasses
de profondeur, mais on n’a pu découvrir sa
position exacte avant la nuit.
DEVONPORT. — Les tentatives de sauvetage
du sous-marin A-7 ont été suspendues pen-
dant la nuitj elles ne reprendront que ce
matin.
Il est exact que les scaphandriers descen-
dus les premiers ont reçu des réponses aux
coups qu’ils ont frappés sur la coque, mais
quand ils sont redescendus à 6 heures dn
soir, ancnne réponse ne leur est venue de
l’intérieur.
Les scaphandriers n’ont découvert aucune
avarie, ni aucun défaut extérieur au sous-
maria.
On croit qne les pompes servant à la ma-
noeuvre des plongées ont dû gripper.
PLYMOUTH. — On dit que l’équipage du
sous-marin A-7 se compose en réalité de
neuf marins et de deux officiers.
Les milieux officiels estiment maintenant
que les malheureux sont à jamais perdus.
Les efforts faits jusqu’à 8 heures du soir
pour leur porter secours sont demeurés
rains.
Des scaphandriers, qui sont redescendus,
ont frappé contre la coque et auraient en-
tendu des réponses à leurs coups, mais ce
bruit n’est pas confirmé.
Il parait que dans les sous-marins de ce
type, les hommes peuvent vivre pendant
douze heures environ, c’est ce qni laisse
encore subsister quelque espoir, quoique cet
espoir ne semble pas partagé par les milieux
officiels.
SHEERNÉSS. — Un chaland de sauvetage a
reçu l’ordre de partir pour Plymouth, mais
il semble douteux qu’il puisse arriver à
temps parce que les hommes ne peuvent vi-
vre plus tard que minuit.
PLYMOUTH, li h. du soir. — Tout espoir
de sauver le sous-marin A-7 est abandonné.
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
EN ITALIE
ROME. — Un accident de chemin de fer
s’est produit hier près de Givita-Vecchia.
Il y a deux morts et plusieurs blessés.
Un autre accident est survenn près d’Udine.
Trois personnes ont été blessées.
BÜLLETINMÎLITAIRE
Quatre jours de manoeuvres
malgré le froid
Le général de division Contencean, gou-
verneur de Verdun, a passé en revue, sur
l'esplanade de la Roche, les belles troupes
du camp retranché et a remis aux officiers
et sous-officiers placés sous ses ordres les
décorations qui leur ont été accordées à
l'occasion du t« janvier.
Le gouverneur de Verdun avait tenu à fai-
re coïncider cette ceremonie annuelle avec
le retour des troupes d’infanterie de forte-
resse qui viennent d’accomplir-quatre gran-
des journées de manoeuvres entre Verdun,
Montroédy et le Luxembourg.
Les-chefs d’unité désiraient se rendre
compte de l’endurance physique des hom-
mes placés sous leurs ordres et devant être
libérés à la fin de cette année. Leurs espé-
rances n’ont aucunement été déçues. Tous
se montrèrent énergiques et résistants an
froid. Entourés de la sollicitude de leurs
chefs, ils accomplirent avec entrain l’effort
imposé, et dans toutes les communes où ils
passèrent, ils rencontrèrent nn accueil inou-.
bliable. Des boissons chaudes, préparées par
les habitants, les attendaient an cantonne-
ment. Tous les lits disponibles furent mis à
leur disposition afin que chacun put chau-
dement se reposer.
Pendant ia revue et alors que le général
Coutenceau remettait les décorations, les
hardis pilotes composant l’escadrille militai-
re d'av.ation de Verdun, méprisant, eux
aussi, le froid extrême, ont évolué, à une
grande hauteur, au-dessus de l’E«planade de
la Roche et de la citadelle de Verdun.
Le Budget de 1914
LES MIS DE M. CAILLAUX
M. Caillaux a donné lecture, avant-hier,
à la Chambre des députés, de sa lettre à M.
Cochery, président de la Commission du
budget, où il établit la situation financière
actuelle. C’est, disent les journaux radicaux
unifiés, l’exposé le plus complet et le plus
clair qui aitjamais été fait; c'est le résultat
d’une méthode parfaite pour rétablir l’équi- :
libre budgétaire, et que l’on avait cherchée
en vain jusqu’ici. Non seulement cet expo-
sé assure l’équilibre du budget de 1914,
mais il se préoccupe de l’avenir. Et le mi-
nistre des Finances assure, paraît-il, la
couverture des budgets futurs, « non par
les moyens de fortune dont on s’est servi
jusqu’à ce jour, mais par des dispositions
légales qui procureront un supplément de
recettes ». Il s’agit-là du projet d’impôt
sur le capital, déposé devant la Chambre,
et du projet d’impôt sur le revenu, dont le
Sénat est actuellement saisi. L’un devra
produire un minimum de 190 millions ;
l’autre une ressource de 150 millions.
Que le gouvernement ait le souci d’assu-*
rer les dépenses permanentes par des res-
sources également permanentes, rien de
plus raisonnable. Mais, si nous observons
d’abord que, « ces moyens de fortune »
dont il veut accabler ses prédécesseurs, M.
Caillaux les a, autrefois, employés lui-mê-
me, est-il bien certain que ses conceptions
d’aujourd’hui soient aussi originales, aussi
sûres, aussi incontestables que le veulent
bien proclamer ses amis ?
M. Charles Dumont, sous le ministère
Barthou, équilibrait le budget de 1914 par
trois sortes de ressources : 1® l’excédent de
1912 ; 2e par des emprunts ; 3° par des re-
cettes nouvelles.
De l’excédent de 1912, M. Caillaux fait
état, tout comme son prédécesseur. Mais au
lieu de l’évaluer provisoirement à 103 mil-
lions, il en connaît maintenant le montant
définitif, soit 112 millions et demi.
M. Charles Dumont proposait d’emprun-
ter 404 millions (sommes dépensées au Ma-
roc), pour « réalimenter le compte provi-
sionnel », plus 145 millions en obligations
sexeonaires, pour -exécuter -le -programme
naval, — soit en tout 549 millions.
M. Caillaux propose aujourd’hui d’em-
prunter 233 millions, pour dépenses au
Maroc en 1914, — somme que M. Charles
Dumont incorporait dans le budget; il
propose d’emprunter 168 millions pour
boucler le budget, par une émission d’obli-
gations à court terme. Et comme il lui fau-
dra bien, malgré tout, poursuivre l’exécu-
tion du programme naval, en comprenant
les crédits nécessaires dans un emprunt
qui devra gager les dépenses extraordinai-
res de défense nationale, il demeure que
M. Caillaux empruntera autant que son pré-
décesseur, à trois millions près, sur plus
d’un demi-milliard 1
En ce qui concerne les recettes nouvel-
les, M. Charles Dumont proposait 287 mil-
lions de nouveaux impôts.
Or, M. Caillaux propose 44 millions d’im-
pôts nouveaux, dont 21 millions et demi em-
pruntés au programme de M. Charles Du-
mont, et 50 millions « d’économies », par
un système de compression de dépenses. Il
applique, comme nous l’avons dit, au bud-
get de 1914, les 112 millions provenant de
l’exercice 1912, ce qui d’ailleurs se conçoit
parfaitement. Et comble il distrait du bud-
get, pour les inscrire dans un compte spé-
cial, les dépenses du Maroc et qu’il rectifie
les évaluations budgétaires en recettes et
dépenses, en faisant état des résultats de
1913 — sans d’ailleurs se préoccuper aucu-
nement de la règle financière de la pénul-
tième année, — cette double opération ré-
duit les dépenses de 233 millions, augmen-
te les recettes de 186 millions,' mais n’en
laisse pas moins une insuffisance finale de
168 millions à laquelle M. Caillaux propose
de pourvoir par une émission d’obligations
à court terme.
Mais que faut-il penser notamment des
50 millions d’économies, obtenus par com-
pression, et dont M. Caillaux et ses amis
font si grand étalage ?
Vingt millions sont prélevés sur la dé-
fense nationale, dont : 6 millions déduits
pour absences ; 3 millions 400,000 fr., sur
les incomplets des cadres d’officiers ; 3 mil-
lions, sur les munitions pour l’instruction
du tir ; 2 millions sur les services de la té-
légraphie et de la santé. Faut-il donc spé-
culer à ce point sur les absences, sur le
manque d’officiers, alors que tous les ef-
forts devraient tendre à combler les lacunes
existantes ? Et faut-il considérer comme
une idée heureuse la réduction des crédits
pour exercices de tir et aussi la réduction
des crédits affectés au service de santé,
alors que nous avons sous les drapeaux deux
jeunes classes, dont une est composée de
soldats de 20 ans ?
Comme on voit, le mirifique système de
M. Caillaux ne laisse pas de susciter les
objections les plus sérieuses. Le ministre
des finances avait promis 94 millions d’éco-
nomies ; elles consistent surtout dans la
« compression » de crédits cependant indis-
pensables et qui, en fin d’exercice, devront
être complétés par des crédits supplémen-
taires. Il prétendait que le déficit du budget
de 1914 ne devait nas être comblé à l’aide
d’un emprunt, et le voici, lui même, con-
traint d’y recourir.
Pour ce qui est du compte spécial du Ma-
roc que le ministre des finances a décidé
d’ouvrir, on ne pourrait que le féliciter de
cette décision. Mais il faut noter que ce
compte, qui s’élève déjà à 404 millions, va
être porté cette année à 637 millions. Dès
lors, l’amortissement progressif entrevu par
M. Caillaux, à partir de 1915, ne sera qu’un
leurre, tant que nous serons obligés de con-
sentir annuellement des sacrifices pour
l’occupation marocaine. Et, sans être au-
cunement pêssimiste, on peut prévoir que
cette situation durera quelque temps en-
core.
Au regard des dépenses extraordinai-
res, eU qui concernent la guerre et la
marine. M. Caillaux prévoit qu’une somme
de 1.830 millions sera indispensable. Nous
tenons pour certain qu’il n’a point exagéré.
Or, il ne saurait être question de faire
couvrir cette dépense considérable par les
recettes normales dü budget. Il faudra donc
recourir à l’emprunt extraordinaire.
M. Cailloux a imaginé cet emprunt par
tranchés successives, et ce système soulève,
à son tour, les bbjections les plus sérieuses.
(Nous lés ferons connaître.
TH. VALLÉÈ;
LE PARLEMENT
Impressions de Sô&nce
IM HOTM ooa*M*oBS>Am MARSWLIS»)
Paris, 16 janvier.
Un vendredi sans interpellations, voilà qni
n’est pas ordinaire. Celles-ci ne manquent
pas cependant, mais, pour un motif ou pour
un autre, aucune d’ell s. n’ayant pu venir
en discussion aujourd’hui, on a mis au pro-
gramme la défense laïque.
Lorsque ce débat fut interrompu, à la fin
de la session dernière, ou en était arrivé aux
pénalités. Divers amendements ayant pour
but de rendre celles-ci moins rigoureuses
ont été présentés tour à tour, notamment
par M. Lefebvre du Ptëy, qui proposait de
déférer au jury, au lieu du tribunal correc-
tionnel les délits prévus par la loi nouvelle,
par M. Leroi te, qui réclamait, en tout état de
cause, l’application de la loi de sursis, par
JA, de Gailhari-Bancel, auteur dtmedrsptp
sition aüalogue. mais, à la demande du mi-
nistre!) la Chambre les a tous r> ppussés.
Seul, M. Bouge a en gain de cause. L’ho-
norable député de Marseille, a obtenu da
gouvernement et la Commission la promesse
formelle que les délinquants ne seraient, en
aucun cas, emprisonnés préventivement.
Tout le restant de la séance a été consacré
à la question des manuels scolaires.
M. Paul Simon, dans un discours très ap-
plaudi par le centre et la droite, a demandé
que les pères de famille tussent admis à se
prononcer sur le choix de ces manuels. Ce
qù’il proposait, c’était, pour employer ses
propres expressions, la collaboration loyale
de l’école et de la famille, des instituteurs
et des délégués des parents, formant des
commissions scolaires avec appel devant le
recteur, puis devant le conseil supérieur de
l’instruction publique.
Cette collaboration, M. Viviani en a mon-
tré les multiples inconvénients et la Cham-
bre se rangeant à son avis a écarté l’amen-
dement. .... j
AU Luxembourg, après une allocution de
M. Antonin Dubost. consacrée tout entière
au redoutable problème financier,on adôcidé
d’aborder mardi la discassion de l’impôt sur
le revenu. .'
[texte manquant]
SENAT
Séance du 16 Janvier
La séance est ouverte à trois heures un quart.
M. ANTONIN DUBOAT, en prenant possession
du fauteuil présidentiel, prononce le discours sui-
vant :
DISCOURS DE 51. .ANTONIN DUBOST
» Mes chers collègues,
a S’il y a bien des manières ingénieuses de re-
mercier, il n’y en a qu’une d’être reconnaissant,
et c’est celle que je m’efforce de vous monirer de-
puis que vous m’honorez de votre confiance :
être attentif aux besoins de vos travaux, soucieux
de votre dignité collective, et scrupuleusement
appliqué à faire respecter vos droits indivi-
duels.
» Dans la mesure où j’y parviens, je le dois
encore a la collaboration de vos bonnes volon-
tés. Vous avez côns-rvé en effet de telles tradi-
tions de courtoisie dans ia discussion de toléran-
ce dans les conflits inévitables de la politique, et
vous avez surtout gardé un tel respect da la tri-
bune que c’est la raison qui semble d’elle-mê ne
diriger et clore vos débats. Ainsi votre propre
discipline fait de l’impartiaiitè un devoir facile a
votre président.
» Geue atmosphère de calme et de raison fût-
elle d’ailleurs jamais plus nécessaire qu’aujour-
d’hui, au début d’une session qui vous apporte
les plus grands prob.èmés financiers que la Ré-
publique ait eus à résoudre depuis longtemps ?
» Rarement en effet l’entrave fiscale qui ► st le
tourment de notre démocratie et la rançon de sa
générosité n’a arrêté son élan d’une aussi grave-
résistance. A vant de passer outre, elle doit pru-
demment triompher de cette triple difficulté bud-
gétaire : découverts anormaux du Trésor, déficit
grandissant, dépenses militaires exceptionnelles.
Il faut donc que tes Chambres rivalisent d’ârdeur
pour dégager ta route du progrès social de tant
d’obstacles accumulés, et les passions politiques
ellesrmême's doivent faire trêve devant Diligence
et ia nécessité d’une collaboration patriotique.
» Les compétences ue manquent pas dans votre
Assemblée; elles s'appuient sur des traditions
créées et maintenues par votre commission des
finances qui défendit toujours avec énergie le bon
ordre des finances nationales. Je sais combien sa
tâche est ingrate, mais necessaire et vitaîe, et je
me suis permis souvent, avec une insistance que
vous encouragiez vous-mêmes, da rappeler tes
principes budgétaires essentiels sans l'observation
desquels t'oeuvre politique de la République n’au-
rait pas pu être réalisée.
» Au fond, ces principes se ramènent tous à
cette vérité d’évidence que notre puissance de lé-
gislateur est toute relative, que nous ne pouvons,
sans danger, créer d’impôts que s’il y a une for-
mation correspondante de richesse publique, et
que finalement la plus grande ingéniosité fiscale
est encore.de rendre le pays plus riche, parce que
son accroissement de richesse peut seul lui faire
supporter un accroissement de charges contri-
butives.
» li n’est guère contestable que si notre équili-
LES OBSÈQUES D’HUBERT LAÏHAM
Photo et Cliché Pelit flavrf
ILE CONVOI FUNÈBRE
Voir l'Article en Deuxième Page ~ *
bre budgétaire est actuellement rompu, c’est parce
que, cédant à des pressions exercées de tontes
parts, les dépenses ont été consenties sans at-
tendre la croissance normale des ressources né-
cessaires pour y faire face, et sans qu'on ait exi-
gé lenr création préalable, régie impérieuse sans
laquelle il n’est aucune sécurité financière. La si-
tuation qui en resuite est serieuse, et elle devien-
drait très grave si nous entrions dans une période
■de dépression et de crise économique I
» Il faudra un gros effort pour combler les In-
suffisances de recettes dès à présent constatées; il
faudra surtout exercer une vigoureuse compres-
sion sur les dépenses aussi longtemps que l’équi-
libre ne sera pas rétabli entre elles et la progres-
sion normale des revenus publics, et refouler
aussi les dépenses nouvelles I! faudra enfin que
les groupements organisés dans le pays pour la
défense d’intérêts particuliers se résigneiit à les
subordonner aux térêts généraux que le Par-
lement a le devoir étroit de ne jamais perdre de
vue.
» Mais si cet effort est réalisé, nul doute que,
pendimt ce feraps, la confiance renaissant après
avoir été troublée par les événements extérieurs,
toutes Tes forcés productives de là nation, toutes
Ses énergies créatrices continueront le labeur sé,
culaire par lequel le patrimoine national se déve-
loppe sans ces-e, et viendront, comme d’elles-mê-
mes et spontanément, nous offrir de nouveaux
moyens d’acüon et de progrès social.
» Messieurs, il est très vrai que l’extrême ten-
sion des systèmes fiscaux est un phénomène qui
nous est commun avec d’autres grands pays, que
dominent les mêmes fatalités, qu’écrase le même
fardeau des armements ; mais il ne l’est pas
moins que, soit par le chiffre supérieur de leur
commerce général, soit par leur natalité, ils affai-
blissent peu à peu l’avantage que nous avons sur
eux et qui provient des réserves accumulées de
notre prospérité et' de . nos économies plus an-
ciennes.
» Par conséquent, nous avons besoin de la pins
grande prudence si nous voulons conserver la
prééminence de fortune et de crédit que nous
pensions ne pouvoir jamais nous être contestée,
et nous devons nous souvenir que parmi les fac-
teurs qui joueraient leur rôte dans les conflits
auxquels nous sommes toujours exposés, la force
financière d’un p^ys comptera au même litre que
sa force militaire (Très bien I Très bien ! — Ap-
plaudissements prolongés.)
» En votre nom. Messieurs, je remercie le bu-
reau d’âge et son vénéré president du concours
qu’ils ont bien voulu nous prêter. »
Après le discours du président, le Sénat régie
l’ordre du jour de sa prochaine séance.
M. POIRRIER, président de la Commission de
l’impôt sur le revenu, demande que le rapport de
M. Aimond soit mis d l’orâre dujour de la séance
de mardi. -.
Mardi; trois heures, la discussion de l’impôt sur
le revenu.
La séance est levée.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 16 janvier
La séance est ouverte à 2 h. 16, sous la pré-
sidence de M. PAUL DESCHANEL, président.
La Fréquentation scolaire
La Chambre reprend la discussion des projets
de lois scolaires relatifs à la défense laïque qui
avait été interrompue avant les vacances. Elle en
est arrivée aux sanctions a prendre en cas de ré-
sistance à la fréquentation scolaire.
Dn amendement de M. Lefebvre du Prey sur les
délits est repoussé.
Puis M. LEROLLE défend l’amendement sui-
vant : « It pourra toujours être fait application de
la loi de sursis dans les condamnations prévues
par la présente loi. »
Le Gouvernement et la Commission, dit-il, ne
voudront pas refuser le bénéfice du sursis à des
gens qui n’ont commis qu’une simple contraven-
tion.
H, LE RAPPORTEUR : Ce n’est qu’après que le
père de famïUe a commis une troisième infraction,
qu’il peut être condamné à une amende de 40 a
iS francs.
On ne saurait aller plus loin sans risquer d’éner-
ver la répression.
L’amendement est repoussé par 402 voix contre
126.
M. BOUGB présente un amendement portant
que : « Les délits prévus par la présente loi ne
pourront, en aucun cas, donner lieu à la prison
préventive ».
Voix à gniche : Nous sommes d’accord.
M. LE MINISTRE insiste pour que l’orateur re-
tire l'amendement qui est inutile.
M. BOUGE s’en tient à cette déclaration et retire
son amendement.
si DE GAILHARD-BANCEL présente l’amende-
ment suivant :
« Il sera sursis à l’exécution de toute condam-
nation prononcée par le juge de paix, conformé-
ment a l’article i3, lorsque le chef de famille
condamné aura adressé une plainte au ministre
de l’instruction publique à propos des faits qui ont
motivé sa condamnation. »
Il y aurait une véritable injustice & faire subir
la peine à un père de famille qui réussirait à
prouver devant le ministre ou devant les Tribu-
naux qu’il n’avait commis aucune faute.
SI. LE MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLI-
QUE répond que l’amendement rendrait l'applica-
tion de la loi très difficile.
U fait observer que cet amendement est con-
traire à la séparation des pouvoirs.
Le gouvernement, d’accord avec la Commission,
repousse l’amendement qui n’èst, dit-il, qu’un
moyen de repousser la loi.
Par 432 voix contre 149, l’amendement n’est pas
adopté.
M. PAUL suuoss développe un amendement, si-
gné de M. Louis Marin et de lui, ayant pour bntf
d’assurer la collaboration loyaie de l’école et dei
la famille en admettant les pères de famille à se!
prononcer sur le choix des manuels en usage'
dans les écoles.
M LE MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE;
fait observer quïl y a encore, sur le même sujet,!
des amendements de M. Fougère et de M. Rame). •
Il demande que ces amendements soient joints^
pour la discussion, sauf à voter séparément sur
chacun d eux.
Le ministre se réserve de rôpondre, à- une pro-/
chaine séance, surle principe. (
Plusieurs membres a gauche insistent pour la-
continuation de la discussion.
M. LE Ml'-ISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE.
dit que, puisque' la Chambre le désire, il répondra
brièvement aujourd’hui même au précèdent ora-
teur.
La thèse qu’il a soutenue en ce qui touche la!
choix des livres est en contradiction avec la légis-
lation scolaire actuelle.
Le ministre ne peut accepter l’amendetnenfe
parce qu’il n’offre aucune garantie sérieuse en ca
qui touche l’organisation du Conseil comprenant
des déteguês des péres deTamilles.
II considère que l’examen des livres exige unai
culture qui ne peut pas toujours se rencontrer;
dans l’esprit des pères de famille.
D autre part, il est à craindre que l’élection des
délégués soit une cause de trouble dans les com-
munes.
Voter l’amendement, ce serait retirer au minis-
tre son droit constitutionnel d’interdire un livre,;
sur avis de la section permanente.
M. JAURÈS dit que, dans sa pensée, service
public et collaboration des familles sont des idées*
corrélatives. Mais il ne faut pas, sous le nom de:
collaboralion, introd ire une hostilité intérieure.
C’est pourquoi il est impossible d’isoler le pro-
blème de la collaboralion du problème de l’orga-
nisaiion générale de l’ecoie. On doit avoir celte
conception de l’école primaire qu’elle sera portée
un jour à un tel degré oe perfection qu’elle s’im-.
posera à tous comme l’école universelle.
Par 4io voix contre 162, après pointage, l’amen-
dement est repoussé.
Séance lundi après-midi.
La séance est levée à 7 heures.
ETRANGER
NOPVÊGE
Une Femme dans la diplomatie
La première femme appelée à occuper un
poste diplomatique, dit un correspondant
du Daily Mirror, vient d’être nommée à
Christiania. C’est Mlle Henrietta Hoegh, une
jolie femme de vingt-sept ans, qui est main-
tenant « première secrétaire » de la légation,
attachée a la légation norvégienne de Mexi-
co. Elle a passé, il y a deux ans, ses exa-
mens de droit International et d’économio
politique.
Comme première secrétaire, elle aura le
privilège de porter l’uniforme diplomatique,
à l’exception pourtant de l’épée de gala et da
pantalon à bandes dorées.
ETATS-UNIS
Va Indigent meurt en laissant an million
Un curieux cas de dédoublement de la
personnalité a été révélé par l’homologation
du testament d’un indigent, nommé William
Smith, décédé à l'hôpital à New-York.
Oa allait l’enterrer dans la fosse commune
lorsque dans les papiers qu’il laissait, on dé-
couvrit un testament par lequel l’indigent
laissait à ses neveux et à plusieurs oeuvres
de bienfaisance une somme de plus d’un
million de francs i
Ce document était signé «Dudly Jardine »,
et c’était bien ià le nom de l’homme mort
à l’hôpital, qui se trouvait être légalement
le fils d’un grand fabricant d’orgues de Ncw-
Yoïk. - -
Depuis trente ans il vivait, sous le nom d»?
William Smith, dans nn quartier pauvre,
habitant une chambre à 5 francs par semai-
ne et allant vêtu, de loques sordides. Il avait
vécu dans cet état de misère avec une fem-
me qui ne soupçonna jamais la situation
réelle de son amant. Il eut d’elle trois en-,
iants, dont deux sont morts. Le troisième,
une fille, a épousé un concierge. Celle-ci à,
du reste, annoncé sou intention d’attaquer
le testament. Les raisons qni poussèrent M.
Jardine à briser toute attache avec sa fa-
mille et ses brillantes relations pour vivra
d’une vie misérable resteront sans douta
enveloppées d’un éternel mystère. J,
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
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SOS, rue St-Lazare, 109
(Immeuble de P HOTEL TERHIROS)
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