Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-01-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 janvier 1914 16 janvier 1914
Description : 1914/01/16 (A34,N11851). 1914/01/16 (A34,N11851).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1720161
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
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Paris, trois heures matin i
DEROCHES COMBIERCiftlÊS
METAUX
' LONDRES, 15 Janvier, Dépêche 4e 4 h. 80
TON COURS HAUSSA »AISSB
CUIVRE
Somptant.. ) ferm0 * 63 12/6 20/- -/-
J mois i *64 -/- 22/6 -/-
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Somptant ..) 1167 18/- 18/- -/-
| mois ) ferme e 169 18/- 18/- -/-
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Comptant..) Mima *60/4>£ 1 K
t mois ) * 81/1 % 2 jg d -/-
Prix comparé# avec ceux de la deuxième Bourse
lu 14 janvier UH&.
NEW-YORK, 1S JANVIER
Cotons i janvier, haussa 3 points ;
mars, hausse 3 points; mai, hausse 1 point,
octobre, hausse 4 points.— A peine soutenu.
Catéa » baisse 18 à 24 points.
NEW-YORK, 15 JANVIER
i. H ISM i. nianr
Cuivre Standard disp. — — J4 62
lévrier r 1 —• *© oi
Amalgama*. Cop... 74 1/8 73 3/8
fer 18 — 15 “
CHICAGO, 13 JANVIER
C. DU JOUR c. MGBCBD
Blé sur. Mal....... 93 1/8 63 »/»
— Juillet.... 88 3 4 88 7/8
Mais sur Mai 70 8/8 (H 7 8
_ Juillet....' 65 8/8 66 1 8
Saindoux sur. Mai 11 08 1} 07
- Juillet.... il 32 11 38
L'ATTENTAT CONTRE CHERIF PACHA
A la suite d'une conférence qui a en lieu
hier après-midi entre MM. Lescouvé, Niclau-
se et Drioux, on apprit que l’agresseur de
Chérif Pacha avait eu des relations avec
deux Turcs ayant logé dans un hôtel du
quartier de i’Opéra, vers la fin de décembre.
Une de ces deux personnes serait un ancien
préfet dp police tare. On supposa qu’il pou-
vait y avoir une corrélation entre ja pré-
sence de pe personnage et la tentative d’as-
sassinat de la rüë'de la Pompe.
On établit d’autre part, qu’en outre du re-
volver du type adopté par l’armée turc
trouvé sur l’agresseur, celui-ci avait acheté
un autre revolver chez un armurier pari-
sien. , . .
L’armurier appelé, reconnut le cadavre de
l’assassin à la Morgue, mais il fit remarquer
que l’individu qui avait acheté le revolver
avait les sourcils fournis et « barrés », On
S’aperçut alors que l’agresseur s’était épilé la
partie des sourcils situé au-d8ssus du nez.
De son côté, M. Valette, commissaire de
police judiciaire, continuant l’enquête qu il
avait ouverte, a établi que l'individu arreté
hier se nomme Barhan Eddine Bey, artiste
dramatique, directeur de la Troupe natio-
nale ottomane.
Cet individu était parfaitement an courant
des habitudes de Chérif Pacha.
On suppose qu’au cours (Tune conversa-
tion il aurait, sans le vouloir, fourni d’utiles
indications à l’agresseur de Chérif Pacha.
M. Drioux invita donc Barhan Eddine Bey
à venir au Palais, et après interrogatoire, le
retint à la disposition de la justice.
: Au domicile de Barhan Eddine Bey, on
saisit une volumineuse correspondance et
divers autres documents.
D’autro part, on signalait qu’nn Tare se di-
sant chargé d’une mission confidentielle et
de ce tait ayant voulu garder l’incognito,
s’était présenté le 5 janvier dernier chez M.
Niclause, pour porter plainte contra son se-
crétaire, nn Turc arménien nommé Soujta-
nian, qui lui avait dérobé un chèque de
8,000 francs.
On rechercha ce personnage inconnu, nn
nommé Iskander Biy, se prétendant sujet
russe au service delà Turquie.
Lorsqu’il se trouva hier après-midi en
présence de Chérit Pacha, celui-ci le recon-
nut formellement comme l’ayant déva ren-
contré et lorsqu’ou apprit que Iskander Bey
devait partir hier soir pour Constantinople,
laissant à Paris sa femme et ses entants,
M. Drioux délivra immédiatement nn man-
dat d’amener et l’individu fut écroué au
Dépôt.
A son domicile rue Galilée, on trouva un
nombreux courrier et des brouillons rédigés
en turc et en français.
Il sémhle ressortir de cette correspondance
que l’individu ariêté avait un caractère vio-
lent et parfois même sanguinaire.
CONSTANTINOPLE. — On dément de source
officieuse et de manière catégorique les im-
putations calomnieuses formulées contre le
gouvernement et certaines personnalités po-
litiques à l’occasion de la tentative criminelle
dirigée contre un haut personnage ottoman
habitant Paris.
LE MINISTRE DESJIHANCES A MAMERS
MAMERS. — Le comité républicain de Ma-
mers prépare pour dimanche 1er février une
grande manifestation eu l'honneur de M.
Caillaux.
Après la réception du ministre, un grand
banquet démocratique lui sera oflert.
M- Caillaux y prononcera un discours.
LOUIS BLÉRIOT CANDIDAT
AU CONSEIL GÉNÉRAL
^VERSAILLES. — M. Louis Blériot, le cons-
tructeur d’aéroplanes de Bue, a accepté la
candidature au Conseil général de Seine-et-
Oise, dans le canton de Versailles-Sud, avec
l’étiquette « radical socialiste », contre nn
candidat progressiste.
'
PLAINTES CONTRE UNE BANQUE
M. Destable, juge d’instruction, a été saisi
ne plaintes en escroqueries et abus de con-
fiance par un certain nombre de client!
d’une banque parisienne.
Le magistrat a désigné un expert pont
l’examen de la comptabilité de cette ban-
que.
L’APPLICATION DES LOIS I
M. Raoul Peret, sous secrétaire d’Etat à 1
l’intérieur, vient d’adresser aux préfets une
circulaire appelant leur atteation sur le S
surcroît de travail imposé aux municipalités I
les villes et des communes rurales par les I
nombreuses lois votées en ces dernières an-1
nées et les invitant à rechercher si ce tra-1
vail ne pourrait pas être réduit par la sup- I
pression de certaines formalités administra-1
tives.
UN NOUVEL AVION
VERSAILLES. — Hier après-midi, l’aviateur I
Espanet a essayé à Villacoublay un nouveau I
type de monoplan militaire blindé, construit I
sur les indications fournies par l'armée.
Cèt appareil, qui est destiné à lutter contre I
les dirigeables, est mnni d'une mitrailleuse I
à tir rapide.
Malgré un vent assee tort, l’appareil s’est 1
très bien comporté.
APRÈS LES INCIDENTS DE SAVERNE
BERLIN. — La personnalité militaire in-1
vestre de l'autorité judiciaire supérieure I
dans la procédure pénale engagée contre le
lieutenant Von Forstner a renoncé à de- I
mander ia révision du jugement d’acquitte- I
ment rendu par le Conseil de guerre supé- I
rieur ; elle a également renoncé à son droit I
d’appel en ce qui concerne l’acquittement du |
colonel Ton Rentier.
v
& ÿ
STRASBOURG. — La 2® Chambre s’est réunie
hier. I
Tous les oratenrs ont vivement critiqué I
l’attitude du gouvernement dans i’afiaire de I
Saverne.
M Dru mm a déclaré que cette affiire avait I
du bon car il n’y a plus de parus dans le
pays, il n’y a plus que des alsaciens lor- I
rains.
L’oratenr a terminé par le cri de « Vive J
l'Alsace Lorraine 1 ». Ce cri a été répété par I
toutes les tribunes,
Puis la seconde Chambre a voté à l’una- I
nimitô une résolution demandant la délimi-1
talion légale des pouvoirs, une réforme de
la jurisprudence militaire et le développe-I
ment de la constitution de l’Alsace Lorraine I
dans le sens de l’autonomie complète.
Des cris répétés de « Bravo! » ont accueilli I
ce vote. _
TREMBLEMENT DE TERRE EN ITALIE
ROME.— Plusieurs secousses sismiques ont I
été ressenties à Livourne ; elles ont provo-1
qué une grande panique, mais on n’a cons-1
taté aucun dégât et il n’y a pas eu de victi-
mes.
Le iroid est rigoureux dans le Nord et dans
le centre de l’Italie.
La. Toscane et le littoral méditerranéen
sont sous la neige.
AU PARLEMENT HONGROIS*
BUDAPEST. — Au début de ia séance d’hisr,
la gai de a dû intervenir de nouveau pour
expulser le député Eisner qui avait été ex-
clu la veille pour 15 séances.
Deux autres députés de l’opposition, frap- ]
pés également d’exclusion temporaire, ont
quitté la salle volontairement.
Après cet incident, l’assemblée a poursuivi
la discussion du projet de loi sur la presse.
LES GRÈVES EN AFRIQUE AUSTRALE
LE CAP. — On CODsidère la grève comme
virtuellement terminée.
D’ici trente-six heures, le service des che-
mins de fer fonctionnera normalement.
Mercredi soir, à Benoni, une bombe ayant
été lancée contre la police, une quarantaine
d’arrestations ont été_opérées.
Trois agents ont été blessés.
BOLLËTIFMILITÂIRË
Le XXIe Corps d’Ârmée et la
Couverture de la Frontière
Déjà le décret du 22 septembre 1913, qui a
modifié les régions des 2*, 6e, 20» et 7e corps
d’armée, l’uulisation plus rationnelle des
troupes n’eotrant pas dans l’organisation
normale des corps d’armée de I’intèrienr, à
laquelle on ne sanrait toucher, et les chan-
gements de garnison de certains corps de
troupe qui en ont été la conséquence,
avaient préparé l’application de la loi du
22 décembre dernier, créant une 21® région
de corps d’armée s’intercalant entre les 7®
et 20®.
De ces heureuses dispositions, complétées
par la note ministérielle qui règle, tout au
moins jusqu’à nouvel ordre, la composition
des 7® et 21® corps d’armée, il résulte qu’à la
date du 15 do mois courant nous aurons cinq
corps d’année à effectifs renforcés en couver-
ture,savoir : le 2e (Amiens),s’appuyant sur la
frontière du Nord-Est de Givet a Audun-le-Ro-
man ; le 6* (Châlons), de Briey à Pont-à-
Mousson ; le 20® (Nancy), de. Pont-à-Moussou
à Blamoat ; le 21® (Epinal). de Blamont à Gé-
rard mer, et enfin le 7® (Besançon), de Gé-
rardmer à la frontière suisse. Ces cinq corps
d’armée, dont certains éléments ont été rap-
prochés de la frontière, sont prêts à être
opposés,. dès la première heure, aux six
corps d’armée allemands qui nous menacent
plus directement dans un court délai. Nos
dix divisions de cavalerie, dont l’organisa-
tion sera achevée au printemps, sont mobi-
lisables et peuvent être concentrées anssi
rapidement que les divisions de cavalerie
allemandes. Nos troupes de forteresse, réor-
ganisées, ont vu également leurs effectifs
renforcés.
La mobilisation de nos régions frontières
n’est donc pins menacée d’être entravée, dit
le général Léon Durand, dans le Temps, —
ni leurs ressources de tonte nature exposées
â tomBer, à la première heure, entre les
mains de l’adversaire. Nos places fortes pour,
ront achever leur mobilisation et leur mise
en état de défense en toute sécurité. Une at-
taque brusquée, toujours possible, de hos
- corps de couverture ne peut plus nous dou-
■ ner des craintes. La concentration de nos ar-
i niées, sons leur protection aujourd’hui effi-
■ Cace, pourra se faire méthodiquement, en
! ordre et en sûreté, suivant • le plan arrêté,
i dans les zones qui leur seront assignées.
Leur flanc gauche, qui pouvait être menacé
par une invasion possible du Luxembourg
et de la Belgique, est maintenant couvert.
Enfin nous ne serons plus exposés à rester
i sur la défensive, cette négation même de la
- guerre. Lé commandant en chef de nos for-
i ces de l’Est et du Nord-Est aura la possibilité
d’imposer son plan à son adversaire, au lieu
■ de subir le sien. S’il peut prendre.l’initiative
- des opérations, il dirigera la guerre, comme
disait Hoche ; il préparera ainsi ia victoire .
La Réforme ia ia Loi
SUR LES
Syndicats professionnels
L’expérience a démontré que la loi de
1884 sur les Syndicats professionnels —une
des lois libératrices qui font le plus grand
honneur à la troisième République et dont
la portée sociale a été considérable —- que
cette loi ne répondait peut-être plus com-
plètement aux nécessités de l’heure ac-
tuelle, que certains de ses points gagne-
raient à être précjsés.certaines de ses dispo-
sitions modifiées, qu’il y avait aujourd’ hui
lieu, en un mot, de songer à la réformer.
- Cette question de la réforme de la loi de
1884 est une des plus importantes à n’en
pas douter, de l’heure actuelle, au point de
vue de la politique intérieure ; et elle a fait,
depuis quelques années déjà, l’objet des
études des hommes d’Etat, aussi bien que
de celles des économistes.
C’est ainsi qu’on peut dire que, bien
qu’elle soit quelquefois reléguée au second
plan par des préoccupations plus immédia-
tes, elle n’a pas laissé d’être d’actualité et
qu’elle ne cessera de l’être que le jour où
une solution rationnelle et définitive aura
été apportée.
On ne sera point étonné, dans ees condi-
tions, qu’une institution comme le Musée
Social se soit intéressée au problème et
qu’elle ait fait appel pour l’exposer à un ju-
risconsulte émérite, qui a acquis un renom
justifié dans les questions de Sociétés, M.
Jacques Vavasseur, et, pour présider la
conférence de celui-ci, à l’homme politique
qui était sans doute le plus qualifié en la
circonstance, M. Alexandre Millerand.
Le premier ne fit, il est vrai, qu’aborder
les grandes lignes de ce sujet, aussi com-
plexe et étendu qu’il est important et déli-
cat. Il commença par se demander si la loi
sur les Syndicats présente aujourd’hui la
même utilité que lors de sa promulgation,
époque à laquelle la liberté d’association
n’existait pas et où, par suite, elle consti-
tua, au point de vue de la liberté, un grand
progrès. Mais, maintenant que la loi de
1901 — votée comme celle de 1884 sous
I l’impulsion du grand homme d’Etat que fut
Wâldeck-Rousseaù — a permis à toutes les
Associations de se former librement, cer-
rtîfrfis n’ont pais hésité à proclamer qu’une
loi spéciale sur les Syndicats est devenue
inutile et que le droit commua doit suf-
fire.
Tout en reconnaissant la parfaite logique
de ce raisonnement, M. Jacques Vavasseur
ne croit pas devoir le partager, et ce pour
plusieurs raisons dont la principale est que
les associations professionnelles ont pris un
tel développement depuis 1884 qu’on com-
I prend très bien qu’une législation spéciale
j leur soit consacrée, ainsi que cela existe
I dans la législation sur les Sociétés, pour
I les institutions de crédit agricole, d’assu-
I rance sur la vie, de capitalisation, etc.
L’utilité de la loi de 1884 ne lui parais-
I sant donc pas douteuse, M. Vavasseur éta-
I blit qu’elle doit nécessairement être réfor-
I mée, mais dans le sens de la liberté, et,
I pour préciser, dans le sens de l’extension
J de la capacité civile, qui permettra aux
I Syndicats de posséder davantage que ne le
fait la loi de 1884, mais aussi, et comme
1 contre-partie, leur donnera la responsabilité
I effective de leurs actes.
Et cette idée, sans doute, n’est point nou-
I velle, car dès 1899, M. Millerand, alors
I membre du Cabinet Waldeck-Rousseau, dé-
I posait un projet de loi dans ce sens sur le
I bureau de la Chambre ; redevenu simple
député, il en a saisi à nouveau le Parle-
ment, de sorte qu’il se trouve actuellement
à l’ordre du jour de la Chambre.Depuis, des
I projets analogues, tout au moins dans leur
objet, ont été déposés par M. Klotz, par
l’abbé Lemire, et enfin, tout récemment,
I par M. Chéron. Ajoutons que, dans sa ses-
sion de 1909, le Conseil supérieur du Tra-
I vail s’est déclaré partisan de cette extension
I de la capacité civile.
De nombreux autres points seraient
aussi à étudier, et sur lesquels il sera né-
I cessaire un jour ou l’autre — et, comme on
dit, le plus tôt sera le mieux — d’apporter
une solution. Il s’agit des Syndicats agrico-
les, des Unions de Syndicats,. du contrat
collectif de travail, des Associations de
fonctionnaires, etc. Tous ces sujets furent
esquissés par M. Vavasseur, dans la confé-
rence dont nous parlons, et à laquelle M.
Millerand tint, ensuite à donner, en une
I brève allocution, un commentaire élo-
quent.
Lui aussi, et avec la haute autorité qui
s’attache à son nom et à son talent, il exa-
mina les modifications qu’il pouvait yavoir
lieu d’apporter à la loi de 1884 ; et il tint
justement à examiner les deux points qui,
déjà, avaient été plus particulièrement étu-
diés par M. Vavasseur, à savoir l’extension
de la capacité syndicale, et les unions de
syndicats.
I Pour la première question, il déclara
se rallier au projet de M. Chéron, donnant
à tous les syndicats sans distinction, non
I seulement une capacité civile étendue,
mais encore une certaine capacité commer-
ciale, leur permettant d’açquérir pour leurs
I membres les objets nécessaires à leur tra-
vail ; eh d’autres termes, renonçant à « les
1 condamner à se battre éternellement avec
| des mots, sans rencontrer jamais de ïéali-
l tés »,
Et sur la question des Unions de Syndi-
cats, qui comprend plus particulièrement
la question de la C. G. T., l’éminent ora-
teur regretta tout d’abord les lenteurs ap-
portées par le Parlement dans l’examen des
propositions ou projets de lois qui lui ont
été soumis à ce sujet. Pour lui, la légali-
té des Unions de Syndicats n’est pas dou-
teuse, mais il y a lieu d’aller plus loin
qu’une simple reconnaissance légale; il faut
permettre aux Ünions de Syndicats d’avoir,
comme les Syndicats eux-mêmes, les
moyens de vivre, le droit d’ester en justice,
d'avoir un patrimoine et, comme contre-
partie, il faudra leur appliquer le droit
commun, c’est-à-dire la responsabilité,
comme tout citoyen et toute collectivité,
sur le patrimoine igu’on leur aura ainsi
permis d’acquérir, des fautes que dans leur
vie sociale elles pourraient commettre.
Telles sont les modifications essentielles
à la loi de 1884 que M. Millerand proposa
pour la première fois à la Chambre, au nom
du gouvernement, le 14 novembre 1899, il
y a bientôt quinze ans, et que reprenait ces
temps derniers M. Chéron, ministre du
Travail du cabinet BarthoU.
N’est-il pas permis d’estimer avec M.
Millerand qu’ü faudrait tout de même que
l’on ne se bornât pas toujours à constater
les maux sociaux, et à en indiquer les re-
mèdes, sans les jamais appliquer ? Et, puis-
qu’à une loi, excellente en soi, mais deve-
nue imparfaite avec le temps, des amélio-
rations s’imposent, faut-il en ajourner plus
I longtemps la réalisation ?
F. POLET.
fiCüBeIlBS_PDlltipBS
Lettre de M. Caillaux
La lettre lue à la tribune de la Chambra
par M. Caillaux étudie successivement :
L’équilibre da budget de 1914 ;
Les dépensas exti aordinaires ;
Les Budgets de l'avenir ;
M. Caillaux rappelle que le projet de bud-
get pour 1914 déposé par son prédécesseur,
présente un déficit initial de 794 millions. Il
était fait appel pour le combler au compte
provisionnel pour 100 millions, à l’impôt
pour 300 millions, à l’emprunt pour 400 mil-
lions.
Le ministère actuel n'a pas jugé devoir ac-
cepter ces moyens d’équilibre.
1® Il a tout d'abord opéré une compression
des dépenses qui réduit ceiles-ci de 50 mil-
lions, ce qui ramène ie déficit à 744 millions.
2® Il propose ensuite nn ensemble de res-
sources de fiscalité qui ont pour objet soit
de circonscrire ia frande, soit de rehausser
certaines taxes ou de les rectifier. Soit 44
millions, ce qui ramène le déficit à 700 mil-
lions.
3® Il applique au budget de 1914 les 112
millions provenant de l’excédent du budget
de 1912.
4® Il distrait du budget pour les inscrire
dans un compte spécial les dépenses du Ma-
roc et rectifie les évaluations budgétaires en
dépenses et en recettes en faisant état des ré-
sultats de l’année 1913. Cette double opéra-
tion rednit tes dépenses de 233 millions et
augmente les recettes de 186 millions.
5® On se trouve ainsi en présence d’one in-
suffisance finale de 168 millions à laquelle
M. Caillaux propose de pourvoir par une
émissions d’obligations à court terme.
D’autre part, pour faire f ce à la situation
financière, le ministre des finances propose
de liquider les dépenses extraordinaires par
un emprunt.
D’une part on consolidera, avec au moyen
d’obligations, les avances du Trésor aux che-
mins de ter de l’Etat qui dépasse aujourd’hui
200 millions.
Les dépensés militaires extraordinaires
sont évaluées à 1,410 millions. Il y a lieu
eu outre d’exécuter le programme naval fixé
à 420 millions.
En résume 1,830 millions de dépenses ex-
traordinaires tant pour la guerre que pour
la marine ® à couvrir au moyen de 3, 4 ou
5 emprunts en nn type qui comporte un
amortissement rapide, émis entre 1914 et
1915, suivant nn échelonnement qui évite au
marché des prélèvements trop lourds, pré-
maturés ou inutiles, et qui apporte au Tré-
sor les ressources correspondant aux be-
soins immédiats ou prochains. »
Dans la dernière partie de sa lettre, M.
Cailliux envisage l’avenir. C’est pour équi-
librer les budgets Futurs qu’il propose un
. impôt sur le capital qui, applicable dès 1915,
produira au minimum 190 millions.
Il pense faire obtenir 50 à 100 millions par
nne modification des taxes existantes notam-
ment sur ie pétrole.
Enfin il espère de l'impôt sur le revenu 150
millions au minimum.
La Célébration du Vendredi Saint
M. Munis, ministre de là marine, a été au-
torisé par le conseil dus ministres à relever
la circulaire de M. Pierre Baudin, son pré-
décesseur, sur la célébration du vendredi
saint à bord des navires de guerre français
sur rade étrangère.
La Fédération des Gauches
Le Comité directeur de la Fédération des
Gauches s’est réuni hier matin pour consti-
tuer son bureau.
M. Aristide Briand, député, a été élu pré-
sident à l’unanimité.
Ont été également élus à l’nnanimité :
Vice-présidents : MM. Louis Btrihou, Alex-
andre Millerand, L -L. Klotz, députés; Poir-
rier, Lourdes, Maujan, sénateurs.
Secrétaire général : M. Henry Chéron, sé-
nateur,
" Secrétaire : M. Charles Chaumet, dépoté.
‘ Trésorier : M. Antony Ratier, sénateur.
Trésorier adjoint : M. Albert Peyronnet,
sénateur.
Administrateurs: MM. Eugène Guérin,Jean
Morel, sénateurs ; Joseph Reinach, Mateau,
Roden, Deiaroche-Vernet, députés.
Le Comité s’est entretenu de l’organisa-
tion et de la propagande. Il a été saisi d’ores
et déjà d’un certain nombre de demandes de
réunions en province et a confié à son bu-
■ reau le soin d’en fixer la date et d’en régler
les détails.
L'Mfe des Restes de Lathsm
Débarqué à l’arrivée du steamer « Europe », le corps du célèbre aviateur a été
transporté hier au temple protestant où ont lieu aujourd’hui les obsèques
Photo et Cliché Petit Havre
tE DÉBARQUEMENT
L-
Signalé vers 10 henres, sur notre rade, le
steamer Europe, de la Compagnie des Char-
geurs Reunis,ramenant le corps del’aviatenr
Hubert Latham, est entré au port vers onze
heures.
Un quart d’heure plus tard, le paquebot
était accosté à sou poste ordinaire, devant le
hangar J du quai du Brésil
La famille L tham, qui attendait le paque-
bot, est alors montée â bord et est allée sa-
luer le corps dn défunt qui, par une délicate
attention du commandant, avait été placé
dans la soute aux valeurs et recouvert du
pavillon national.
Vers midi et demi, en présence des offi-
ciers du bord et de M.Logre, agent principal
des Chargeurs Réunis, le funèbre colis, pe-
sant 240 kilos, était débarqué à l’aide de la
grue et transporté par nne équipe d’ouvriers
des Chargeurs Réunis sous la chapelle qui
avait été préparée sous la tente par les soins
de la Compagnie.
Six matelots au tricot de la Compagnie
montaient la garde d’honneur devant la cha-
pelle en attendant l’heure du transfert du
corps qui avait été fixée à 2 heures i/2.
La famille du défunt arrivait un peu avant
sous le hangar, où le public était maintenu
par un important service d’ordre que diri-
geait M. Ribet, commissaire central.
La mère du défunt était entourée de M.
Armand De Lille, son gendre; de M. et Mme
Edmond Latham, ses beau-frère et belle-
soeur, et d’autres membres de la famille.
M. Jenot, commissaire de police, avait été
chargé des opérations concernant la récep-
tion et ie transfert dn corps.
A lui incombait ie soin de constater l'au-
thenticité des scellés signa'és par le procès-
verbal d’exhumation, dressé le 6 novèmbre
1913 â dix heures du matin, par M. René
Beilivier, commissaire de police de Bangui,
colonie de l’Oubangui Chari Tchad, Afrique
Occidentale française, en présence de M. lé
docteur Léopold Aunac, médecin-major de
ir® classe des Troupes coiouiales, de M. Ga-
briel Arachequesne, directeur de la Banque
française de l’Afrique Equatoriale à Bangui,
et de M. Philibert Rousselot, administrateur-
maire de cette ville.
Ce procès-verbal mentionne la présence de
six cachets de cire verte sur le coffre exté-
rieur et, sur le couvercle de ia bière de chêne,
d’une plaque de cuivre ainsi gravée :
Arthur Charles
Hubert flfe LATHAM
décédé accidentellement sur les rives du Chari
le 25 Juin 1912
à l’âge de 29 dns
M. le commissaire de police fit débarrasser
le cercueil de son enveloppe protectrice et
les scellés furent authentifiés, puis ia bière
fut mise au fourgon qui la transporta au
temple protestant de la rue du Lycée.
Sur un petit catafalque écùssonnô de l’ini-
tiate L, le cercueil recouvert du drapeau na-
tional fut posé.
Sur ia bière, ou déposa un aéroplane ea
fleurs, orné d’un ruban portant l’inscrip-
tion : « Au roi de l’Air », puis une palme
offerte par Mlle Marvingt, aviatrice : A Hubert
Latham, son elève reconnaissante.
#
* *i
Rappelons que les obsèques auront lieu à
une heure et demie de i’après-midi, au tem-
ple, ou M. le pasteur Lafon, prononcera ie
panégyrique du défunt. L’orgue sera tenu
par M. Victor Trassard, titulaire.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(Ht NOTAS scajturoKBAJtT taBWWLIS»)
Paris, 18 janvier.
Allocution de M. Paul Descbanel, exposé
financier de M. Caillaux, fixation de l’ordre
du jour, tel est ie résumé de la séance d’au-
jourd hui. Ecrite, comme toujours, dans une
langueaussiiermequ’élégante, iued’unevoix
claire, avec un art accompli des nuances,
l’allocution du président de la Chambre a
produit grand effet. On a surtout applaudi
les passages relatifs à la loi militaire.a la po-
litique extérieure et lorsqu’il termina par ce
bel élan de foi patriotique plaçant la France
au-dessus de tout, « ia France, c’est-à-dire le
droit », une longue salve de bravos éclata
sur tous les bancs, bravos auxquels les so-
cialistes furent les seuls à ne pas s’associer.
L’exposé financier de M." Caillaux ne fut
pas, à beaucoup près, aussi bien accueilli.
D’abord, on s’étonna que le ministre des fi-
nances vint lire à ia tribune une lettre
adressée au président de la Commission du
budget. C’est là une innovation que les vieux
parlementaires sont loin d’approuver et qui
donne à ia lettre ministérielle nne allure de
m« ssage réservée jusqu’ici aux communica-
tions du président de la République.
Cette lettre, ou la situation financière est
exposée avec le souci visible de rejeter tou-
tes les responsabilités sur le gouvernement
passé, ceux dont M. Caillaux n’a pas fait
partie, bien entendu, où le ministre actuel
indique à grands traits spo programme éco-
nomique et fiscal, a été écoutée par ia Cham-
bre avec une attention où se mêlait beau-
coup de réserves et de réticences.
Des murmures significatifs se sont fait en-
tendre lorsque M. Caillaux annonça qu’il de-
manderait au Sénat le vote du projet d’im-
pôt sur le revenu avec un léger rehaussement
de tarifs ; des murmures encore, quand i 1
paria de son projet d’emprunts échelonnés
et de l’effort fiscal qu’il compte demander au
Parlement. . . à
Bref, malgré les applaudissements dénués
d’enthousiasme dont les radicaux unifiés
soulignèrent la fin de la lettre ministérielle,
on peut assurer que les projets annoncés
par M. Caillaux rencontreront à la Chambre
et davantage encore au Sénat une très vive
opposition.
Quant au contrôle des dépenses que le
ministre dés finances se propose d'instituer,
il a évoqué chez les- vimx parlementaires
dont je parlais tout à l’heure un souvenir, a
vrai dire assez lointain, mais qui, malgré
cela, ne manque pas d’un certain piquant.
Jadis, en effet, il se trouva un ministra
des travaux pubiies qui engagea, sans cré-
dits votés par les Chambres, les dépenses da
reconstruction du Pavillon. L’affaire fit
grand bruit à cette époque et la Cour des
Comptes, la Chambre ensuite, à plusieurs
reprises, imputèrent au ministre personnel-
lement ces dépenses illégales qui s’élevaient
à nne quinzaine de millions.
Or, savez-vous quel était le ministre qui
fut déclaré responsable de cette coquette
petite somme envers le Trésor et qui mou-
rut sans avoir acquitté sa dette § Un minis-
tre du Seize-Mai, le propre père de M. Cail-
lanx... 1 » , „
Rien à dire du débat provoqué par la fixa-
tion de l’ordre du jour, non plus que la
séance du Sénat, où le renouvellement da
bureau n’a été qu’une simple formalité.
T. H.
SENAT >
Séance du 15 Janvier
La séance est ouverte à 2 h. i/ï, M. HUGUET»
préside.'
On procède à la nomination du bureau.
M. A. Dubost, est réélu président par 203 voiu,
sur 231 votants..
Sont élus vice-présidents : MM. Savary, Maurice
Faüre, Touron et-J. D ipuy.
Sont élus sec élaires: MM. Faisans, E. Raymond
Mollard, Poirson, Ch. Humbert, Astier, Lecous
Grandmaison eCCornet.
Enfin sont réélus questeurs : MM. Denoisé, Ta.
Girard et G. Rinet.
La séance est levée à 6 heures.
Séance aujourd’hui à 3 heures.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séance du 15 janvier
fca séance est ouverte à 3 heures.
Les députés sont très nombreux.
DISCOURS DE M. PALI DESCBANEL
Aussitd' après l’installation du bureau définit!
M. LE PRÉSIDENT PAUL DESCHANEL pi’OROnCUl
discours suivant :
c Mes chers collègues,
» Votre Confiance croissante me remplit de r»
connaissance, et de fierté. Permettez-moi dq
faire hommage à ia République. Tout le monde ci
effet doit, je croîs, se féliciter que cette magistrj
ture, au lieu d’être comme autrefois l'enjeu de I
lutte des partis, soit élevée par les. partis eu»
mêmes au-dessus de leurs luttes. Il né s agit pa
ici de défendre une opinion, il s’agit de garanti
la libre expression da toutes les opinions ; u Ht
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