Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-01-11
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 janvier 1914 11 janvier 1914
Description : 1914/01/11 (A34,N11846). 1914/01/11 (A34,N11846).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1720114
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2020
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85, Bue Fontenelle, 85
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage* des Journaux de la Région
BÊBACTION
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1 M 'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est fl
I A PARIS \ ^ seule chargée de'recevoir les Annonces pour
Le pETjT HAVRE est désigné pour Ies_Anjm
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, 1 ^ O Fr X 3 Fr
l’Oise et la Somme
Autres Départements «J O Fr. il 50 ssss »
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I On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous Iss Bureaux ife Poste de Francs
fillNIIIE lll$
Parti, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 10. JANVIER
Cotons t janvier, inchangé ; ,®frs;
hausse 1 point; mai, baisse 3 points ,
octobre, baisse 1 point,
f Calée » baisse i3 à 17 points.
NEW-YORK, 10 JANVIER fl
i. si ion f. nitwui |
Cuivre Standard disp, — — 62 1
- février ....... -- 3/4 |
Amalgamai. Coi»... 71 j* ^ 1
Sfer “ 1
CHICAGO, ÎO JANVIER
C. Dü JOUR C. MECBD 1
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S^ouxsar.j Mau,.....] |0 90 10 85
LÉGIOK-D’HONNEUR
Parmi les nominations dans l’ordre de la J
Léaion-d’Honneur du ministère des finances, I
nous relevons celle au grade de chevalier de I
M. Lecarrié, directeur des douanes au fia-1
vre. _
M. CA1LLA13X ET LE « FIGARO *
Dans le Figaro, M. Calmette se borne à I
faire suivre lès deux derniers démentis de I
U. Gaillaux de la phrase suivante :
« Nous demandons 24 heures de patience
à M. Gaillaux, et nous espérons, après le
repos hebdomadaire de dimanche, lui prou-
ver lundi que sa mémoire lui fait défaut. »
L’ABBÉ LEMIRE ET SON ÉVÊQUE
HAZEBROUCK. — L’abbé Lemire a reçu hier
soir seulement la visite d’nn vicaire général
envoyé par M.‘ Charost, évêque de Lille, qui,
en présence do témoins, loi <» **^*JJ'*5*J?
autographe de l’évêaue le menaçant a ex-
communication si d’ici quatre jours H ne
nromet pas de renoncer, 4 ta politique. -
P M. Bëntêi directeur dù journal Le Crt des
Flandres, à son retour dfc Lille, a été 1 objet
d’une manifestation de sympathie de la part
de ses amis et d’un grand nombre dou-
vriers qui l’ont accompagné jusqu au local
do son journal en l’acclamant.
Après les Incidents de Saverne
L’acquittement du colonel do Reutter
et la presse
BERLIN. — Les journaux commentent l’ac-
quittement dn colonel de Reutter et du lieu-
tenant Schadt. . , , I
La Pod dit que l’administration civile est
le condamné moral de Saverne.
La Gazelle de la Croix dit que c est un ac-
quittement aussi réconfortant que justifié.
La Reichspost dit qu’un autre arrêt eut .été
incompréhensible. L’incapacité des autorités
civiles s’est affirmée de manière effrayante.
Pour le Courrier de la Bourse, le Conseil de
guerre a montré combien les militaires
ignorent les vrais sentiments et la concep-
tion du droit de la majorité du peuple alle-
mand. _
LE MAUVAIS TEMPS
ET LES INONDATIONS
BESANCCN. — Par suite de la crue du
Doubs, occasionnée par les dernières pluies,
l’eau monte rapidement ; elle atteindra vrai-
semblablement aujourd'hui 6 mètres au-
dessus de l’étiage.
DANTZIG. — La tempête qui sévit actuelle-
ment cause des dégâts énormes dans toute
la région. , .
A Kislin, à Putzig et à Zoppot, villes du
littoral de la Baltique, de nombreuses mai-
sons sont submergées par les vagues.
On organise partout des secours.
SAINT-PÉTERSBOURG. — Au cours des der-
nières 48 heures, une tempête de neige
d’une violence telle qu’on en avait pas vue
do semblable depuis 25 ans, a sévi sur Saint-
Pétersbourg et la Rassie centrale.
150 personnes auraient péri. De nombreux
villages et des fermes sont complètement
ensevelis sous la neige. Les communications
sont totalement interrompues en beaucoup
d’endroits. La température déjà fort basse,
tend à baisser encore.
LE CRIME D’ABBEVILLE
ABBEVILLE. — Le juge d’instruction a dé-
cerné uu mandat de Dépôt contre Joseph
Halattre, âgé de 62 ans, père de la petite Mar-
the Halattre. . . .
Les derniers interrogatoires ont aggravé
les charges qui pesaient sur lui. Tout porte
à croire que sa fille est morte tandis qu il
abusait d’elle. Pour se débarrasser du cada-
vre, il l’aurait jeté à l’eau.
Il est inculpé de coups et blessures ayant
entraîné la mort, sans intention de la don-
ner, dtf viol et d’attentat à la pudeur.
De plus, des examens médicaux ayant dé-
montré qu’une autre enfant, Rose Halattre,
âgée de 10 ans, avait été l’objet d’attentats de
même nature, et l’enfant ayant déclaré > crue
ees frères et son père avaient abusé d’elle,
les deux fils Halattre, René, 22 ans, et Marcel,
20 ans, ont été arrêtés et envoyés en prison.
Ils sont inculpés d’attentat à la pudeur et de
viol.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la L1BH91HIE IHTERKATIDHHLE
103» pue St-La7.Rre, 103
(Immeuble de l'HOTEL TERMINUS)
Le long des Baraques
r pilote Petit Bavt*>
Je suis allé flâner le long des boutiques de i
la petite foire du Jour de “An. 11
C’est une façon comme une autre de mar- 11
qner les années, et, devant les menues I
choses du présent, de battre le rappel des |
souvenirs lointains.
Les forains ont encore ce privilège, en re-1
venant nous voir à jours fixes, de mesurer I
la marche du temps et nous faire gaiement I
compter les étapes. |
Ils exercèrent sur mon imagination d’en-1
fantuneimpressionsingulièrequejeretrouve I
encore, un peu fanée, mais toajonrs vivace. I
Ces figures de nomades qne l’habitude j
avait rendues familières, elles surgissaient à I
date précise, avec une régularité^ presque I
automatique. Nous voyions reparaître, dans I
son même décor de confiserie ou de tir de I
salon, la vénérable dame à bonnet de den- I
'tclfo ou lü yctit boolioramo en oactjnoïto dAl
fourrure. Ils ramenaient on ne sait d’ou les |
mêmes gestes, les mêmes costnmes, les I
mêmes marchandises, les mêmes, lampes, à I
pétrole, lés mêmes appels à la clientèle. La I
vénérable dame disait : « Pain d’épices de I
Dijon, amandes, angélique » avec nue iüto- j
nation qui ne changeait pas plus d'une an- I
née à l’autre que celle du petit bonhomme a I
| la carabine : « Un carton en passant, là, I
Messieurs!» I
Nous nous étions faits, à leur insu, les I
amis fidèles de ces visiteurs intermittents I
dont la vie avait pour nous, bambins, des ]
coins mystérieux et tentants... I
Car enfin, ils ne vivaient pas comme les I
autres, le3 forains. Certains couchaient dans
leur baraque, sous les splendeurs de l’étala- I
ge, au précaire abri de leurs pauvres toiles. J
Les soirs de gros vent et de pluie, avant de I
sommeiller dans la blancheur ouatée de nos I
lits, nous songions aux gosses des « bala-1
dins » allongés dans leur caisse, dans l’air I
I froid de la baraque mal close. I
D’autres dormaient dans une roulotte, à I
l’étroit dans la couchette, mais au chaud J
| près d’un poêle à coke, sous un toit de zinc I
I qui narguait l’averse. .. Heureux favorisés I
| de la fortune !... I
Et puis le jour venait où toute la bande I
I pliait bagage, où le tir de salon, la confiserie I
I coloniale, la photographie parisienne, le jeu I
| des grosses têtes, tout cela s’en allait, mor- I
I ceau par morceau, livrait aux regards du I
J passant la détresse des vieilles planches las- I
I ses des déménagements hâtifs, du heurt des I
| marteaux et de la rude étreinte des bou- I
| Ions...
I Tout cela s’amoncelait dans nne voiture!
I qu’un cheval de louage venait prendre. Et I
| tout cela partait cahin-caha pour luir on ne j
| sait où, vers des cieux inconnus, plus hos- j
I pitaliers. . |
I Les enfants voyaient partir les forains de
| Saint-Michel et du Jour de l’An avec un re-
I gret aiguillonné d’une pointe d’envie...
I Quelques tas de paille, des coquilles d’oeufs,
I des vieux papiers marquaient pour quel-
| ques heures encore remplacement de la
I confiserie, du tir... Des mois et des mois
I passaient.
I Les forain^ étaient toujours exilés, partis
I bien loin, en d’autres lieux où ils revoyaient
I sans doute d’autres enfants amis qui guet-
I taient leur venue.
| Puis, à l’heure dite, sur un signal, ils se re-
J trouvaient au rendez-vous. Ils alignaient à
| nouveau leurs maisonnettes autour du jar-
j din de l’Hôtel de Ville. Les baraques se cou-
j doyaient comme de vieilles connaissances
I heureuses de se revoir et de fraterniser dans
1 le doux espoir des belles recettes.
| Nous assistions, intrigués et charmés, à
I l’aimable résurrection des choses de la foire,
I trop jeunes encore pour remarquer que le
I propriétaire du tir de salon se voûtait nn
| peu plus que l’année précédente ou que
I la dame de la confiserie arborait maintenant
I une chevelure argentée et des pattes d’oie, au
i J coin des paupières.
II « Pain d’epices de Dijon, amandes, angéli-
11 que... Un carton en passant, là, Mes-
■ I sieurs !» . , .
I Le pain d’épices fleurait toujours le bon
11 miel et l’oeuf continuait de danser sur la
-1 pointe fantasque d’au jet d’eau.
H y avait surtout un petit bonhomme de
marchand qui chaque année avait le don de
m’intriguer par la simplicité de sou commer-
ce et l’invariabilité de son costume.
Il # tenait » un jeu d’adresse, et moyen-
nant deux sous la partie, permettait d’en-
voyer sur une plate-forme une série de dis-
ques de métal avec lesquels l’habiiefé du
joueur s’ingéniait à recouvrir des cercles
numérotés.
| Le succès donnait droit & l’objet corres-
pondant au numéro, et la série des récom-
penses s’exposait, tentante, le long d’un ca-
dre dressé sur la plate-forme. C'était la pipe
en écume de mer, le porte:monnaie à fer-
I rnoir de cuivre, le portefeuille en cuir gau-
fré, le réveille-matin américain, le rond de
serviette argenté, et, bien eu vue, paré de
I faveurs tricolores, ie gros lot * garanti deux
l ans », ie revolver.
Cliché Peut Bavré
Quant an marchand, je le vois encore dans
sa bionse de coton bleu, petit vieux à mine
rougeaude, aux souliers bien cirés, minu-
tieux et digne, mi campagnard nji camelot.
Il excellait vraiment dans l’art d’envoyer les
palets suivant les règles et de gagner à chaque
partie le revolver enrabanné. Cela paraissait
si facile que la galerie se laissait tenter ;
elle allongeait ses deux sous pour les voir
glisser sans profit dans la poche dn petit
bonhomme, alors que^elui-ci s’empressait
de passer an joueur malheureux nne nou-
velle sérié de palets ; « Qui n’a pas gagné
va gagner 1 »- -
Et chaque année, au jour précis, plus fidè-
les qne les hirondelles, la blouse bleue et la
casquette eu poil de lapin nous revenaient
sur la chaussée d’Ingouville, avec la même
tête rougeaude et ridée comme pomme de
rainette, avec les mêmes disques de métal,
les memes lots, la même pacotille.
Le revolver était toujours là, sous ans m-.
J>ans, flanqué du rêvait cl uu rond de ser-
viette. .. Pas un n’avait eu la science de le
gagner depuis un an, pas un..., alors qu’il
suffisaitàfrmarchahddeqtrelqnes gestes pour
se déclarer vainqueur de tout l’étalage. Ce
diable de petit homme, décidément, était un
maître.
La physionomie simpliste de la foire du
jour de l’an a passablement changé depuis
ces vingt dernières années.
Disparu le marchand d’almanach et de ca-
lendriers, dont toute la fortune s’étalait sur
une baladeuse : bouquins multicolores où
I par avance l’histoire de l’année nouvelle
i était inscrit©»
Il était déjà vienx comme le temps, ce
marchand de jeune avenir. Il promenait au-
dessus de la famille de ses livres une mine
d’ancêtre qu’an collier de barbe blanche
rendait pins vénérable encore ; et tout dans
la boutique, depuis la lampe fameuse jus-
qu’aux lunettes et à la voix cassée du bou-
quiniste, disait la mélancolie du passé.
Disparues les loteries à la vaisselle, les tou-
pies de bols, d’assiettes, de soupières et de
vases de nuit que l’on faisait pivoter avec
un grincement de crécelle et pour lesquelles
le sort livrait ses sentences par l’intermé-
diaire d’une baleine de corset. « On gagne
aux points blancs i Tournez dodeement afin
d’éviter la casse »
Disparu le jeu de bille qui faisait gagner
I — ou perdre — le petit chandelier, la lampe,
I le berceau, ou — gros lot 1 — la panthère en
| verre filé.
I Disparn le billard hollandais, le jeu des
I grosses-têtes.— « Chaqué boule dans le trou
| chaque demi-douzaine t... ».
I Et qu’êtes-vons devenus, roses de papier
I tricolore que le marchand parfumait en les
I donnant au triomphateur 1 Et, vous aussi,
I macarons classiques collés sur du papier à
| chandelle?
I e
* *
La foire de 1914 a perda le souvenir de ces
passe-temps simplets et frustes. Elle leur a
sacrifié son amusante variété et le meilleur
de son pittoresque. La carte-postale illustrée
l’a envahie. C’est là, pour l’instant, le princi-
pal élément de son commerce. Point n’est
b8?.oin d’interroger le marchand pour être
fixé snr les affaires. Il suffit d’observer la
clientèle, de la voir passer en revue les beau-
tés de l’étalage, se laisser prendre par ki sé-
duction de ia jolie personne photographiée
où par la sentimentalité des scènes qu’on fit
passer devant L’objectif.
L’industrie de la carte postale pour sou-
haits de Janvier noas a valu une infinie de
« compositions » assez bébêtes où les dames
et les beaux messieurs aux moustaches
cirées se chargent par la grâce de leurs po-
ses de traduire les douceurs des bons voeux
traditionnels.
Il y à là des étreintes affectueuses an bro-
mure glacé qui peuvent dispenser de lon-
gues épitres. L’image parle pour le coeur
ému. Comme toutes les classes sociales ont
ici leur langage photographié sous la forme
! dè la mimiqae et de l’attitude, depuis l’en-
fant de deux ans jusqu’au soldat qui attend la
classe, en passant par la collection des jolies
personnes aux sourires ultra-Jooondéens, il
n’est pas nn troupier, pas nne femme de
chambre qui ne trouve là, dans le tas, la
carte de sou choix, conforme à son esthéti-
que ou plus simplement à son goût.
Oui, la foire des premiers jours de 1 an
est, plus que jamais, devenue la foire de la
carte postale. .
Mais elle a conservé, par bonheur, quel-
| ques petits coins charmants qui la ratta-
| chent tout de même au passé et sont comme
I son respectueux hommage à la vitalité des
| traditioos.
I Oh l ce tir mécanique qui fait toujours ma
| joie et devant lequel je ne m’arrête point
| sans une émotion touchante, à la pensée que
I ces chers pantins sont très probablement
| aussi vieux que moi..-. ' , , ,
I Beau chasseur d’Afrique sur sa blanche
| cavale, je vous connaissais déjà quand j’étais
I tout-petit et que j’attendais avec un<* ’ noa-
tience fiévreuse qu’un tireur adroit vint
atteindre d’une balte votre monture en plein
flanc 1 Alors, brusquement, vous leviez le
bras, enboochiez la tromuette, et la sonnerie
.partait, héroïque et martiale.
Bébé pleurnichard an berceau que sa j
nourrice secoue comme une descente de lit,
lorsque le plomb tiré d’une main sûre vient
toucher le centre de la cible, vons pleurni-
chiez déjà dans le temps, sur le même ton
nasillard, qu’on prête un peu plus loin au
bêlemënt du mouton i
Et vons n’avez pas changé votre rugisse-
ment à la peau d’âne, vieux roi du désert,
solennel et barbu qu’ou prit soin de poser
de profil pour mieux lui faire ouvrir la
gueule 1
Non, rien n’a changé dans ce petit coin de
la foire de Janvier, pas même le tableau
assez vilain de la gaillotine, où i’on voit des
exécuteurs en tenne de forçats, couper froi-
dement la tête de bois à la poupée sur la
basculé.
Pauvres petites choses, pantins primitifs et
burlesques, gardez-vous bien de vous moder-
niser sons prétexte de science et de progrès.
Votre archaïsme et votre rusticité sont votre
raison d’être. Lé temps qui passa sur nos
têtes laissa à votre bariolage naïf ia saveur
de ia simplicité enfantine. Conservez-la telle
quelle,jp plus longtemps possible, dut-on la
railleréf en rire. Nous lui devons un instant,
ô muni R s du tir mécanique t la sublime illu-
sion de n’avoir pas vieilli.
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
HQUVBllesJPolitiquBS
N. B riand el la KcitvcIIc FfMalien
Le bruit ayant couru que M. Briand était
assez sérieusement sonfirant et qu’il avait
même dû interrompre ses occupations, nous
avons vu hier matin, dit le Temps, l’ancien
président dn Conseil. Nous avons eu le plai-
sir de trouver M. Briand dans un parfait état
de santé : pas on instant il n’a été indisposé
en ces derniers temps ; et il ne s’explique
pas comment ont pn prendre naissance les
bruits qui préoccupèrent ses amis.
M. Briand reçoit, depuis son discours de
Saint-Etienne et la réunion de la rue d’En-
ghian, d’innombrables lettres et visites qui
témoignent du retentissement énorme qu’ont
eu ses paroles dans la France entière et de
la sympathie avec laquelle les républicains
accueillent la constitution de la nouvelle
Fédération.
Une réunion aura Heu mardi soir 13 jan-
vier, au cours de laquelle seront arrêtés les
termes de la déeJaEaUtm da parti, ainni qtxo
le programme de l’action à mener au Parle-
ment comme dans le pays.
N. Caillaux et le a Figaro >
Nous avons dit hier en « Dernière Henre »
dans quels termes M. Gaston Calmette, avait
demandé à M. Caillaux s’il maintiendrait son
démenti, si l’on changeait une lettre au nom
propre cité, et si, an lien de l’affaire Priou, il
s’agissait de l’affaire Prieu.
A cette invitation, le ministre des finances
répond parle nouveau démenti suivant :
Quelles que soient les modifications orthogra-
phiques qu’il plait à M. Calmette d’apporter à son
récit du 8 janvier, M. Caillaux renouvelle, suivant
les expressions mômes du Figaro, dans les mêmes
termes généraux, larges et formels, le démenti si
précis qu’il a complètement donné.
Il met, pour la dernière fois, le directeur du
Figaro en demeure de ne pas se dérober et au
défi de justifier ses allégations.
Nouvelles de la Chambre
Le Bureau de la Chambre
En procédant, mardi, au renouvellement
de son bureau, la Chambre aura à élire
deux nouveaux vice presidents, en rempla-
cement de MM. Lebrun et Renoult qui
avaient abandonné leurs fonctions à la suite
de leur entrée dans le ministère actuel et i
auxquèls, à une époque aussi rapprochée de
la fin de l’année, on n’avait pas jugé utile de
donner des successeurs.
Pour remplacer M. Lebrun, la gauche dé-1
mocratique désignera vraisembïement M.
Etienne, qui occupait ce siège lorsqu’il re-
prit, en mai 1913, ie portefeuille de la guer-
re. Pour le siège de M. René Renoult, plu-
siers noms sont prononcés, d’abord celui de
M. Massé, auquel M. Renoult avait succédé,
mais les radicaux-socialistes ne tiendront-ils
pas rigueur à M. Massé d’avoir fait partie du
cabinet Barthou ? . j
On parle également de M. Klotz, qui fut
déjà vice-président, mais auquel les radi-
caux unifiés reprochent d’avoir collaboré
successivement avec M. Briand et avec M
Barthou. Enfin, on cite le nom de M. Laf-
ferre.
Les deux vice-présidents sortants, MM.
Pnech et Dron, seront réélns sans opposi-
tion. Il faudra également nommer un nou-
veau secrétaire en remplacement de M. Ma-
ginot, devenu sous-secrétaire d’Etat, mais,
pour désigner son candidat, la gauche dé-
mocratique n’aura que l’embarras du choix.
Après les Incidents
de Saverne
L’acquittement du colonel de Reutter et du
lieutenant Schadt
Strasbourg, 10 janvier.
C’est ce matin, ainsi qn’il avait été annon-
cé, que le Conseil de guerre de ia 30° divi-
sion, siégeant dans la grande salle des as-
sises du palais de justice, a rendu sa sen-
tence dans l’affaire du colonel von Reutter
et du lieutenant Schadt.
Les deux inculpés sont acquittés sur tous les
chefs d’accusation.
Ce jugement est précédé de très longs con-
sidérants par lesquels le Conseil de guerre
déclare que le colonel von Reutter n’a pas
en l’impression d’outrepasser les droits qui
lui étaient conférés.
Les dépositions de plusieurs témoins ont
suffisamment prouvé, aux dires des atten-
dus, que les autorités civiles, débordées par
les incidents, étaient manifestement incapa-
bles de rétablir l’ordre. Ainsi, une interven-
tion directe de la force armée a-t-elle été re-
connue nécessaire pour protéger l’honneur
des officiers. À
Eu ce qui concerne le lieutenant Schadt,
le Conseil estime que cet officier n’a fait que
se conformer aux ordres qu’il avait reçus. De
olus, il n’a pu être prouve que ce fût ie lieu-
tenant Schadt qui frappa le témoin Korne-
mann, d’autant plus que le lieutenant a dé-
claré qae, s’il avait été l’auteur de cette vio-
lence, il n’aurait fait aucune difficulté de
l’avouer.
Le Tribunal estime donc que le lieutenant
n’a porté aucun coup.
La sentence du Conseil de guerre a été ra-
pidement connue dans la ville et a soulevé
ae vifs commentaires.
Bien qu’on dût s’attendre à un acqnitte-
ment général, cè j ugement fait sensation. Les
immigrés ne dissimulent pas leur joie et les
Alsaciens leur indignation.
La Révision du procès
du Lieutenant de Porstner
* Strasbourg, 10 janvier.
Ce matin, à neuf heures, les débats du
procès en révision du jugement prononcé
contre le lieutenant de Forsiner ont com-
mencé dans l’une des salles des bâtiments
du Conseil de guerre de Strasbourg; l’es-
pace réservé au public est très restreint.
Toutes les places sont occupées.
I Un peu avant neuf heures, l’avocat qui
avait défendu le lieutenant dans le dernier
procès a refusé d’assister son client, décla-
| rant qu’il ne veut pas encourir une seconde
| fois les critiques sévères de la presse, qui
| avait considéré, dans les compte -rendus du
I premier procès, que- l’avocat dq lieutenant
| s’était montré incapable. ; ,
Le lieutenant de r emuer est aonc aerenuu
par le lieutenant de Koehler, du 15» dragons.
Le tribunal est présidé par un colonel, qui j
est assisté par un conseiller du tribunal su- j
périeur de guerre, M. Stude.
A une heure, le défenseur prend la parole.
Il demande l’acquittement de l’accusé, ce-
lui-ci s’étant trouvé dans le cas de légitime
défense putative. . .
Le procureur admet, lui aussi, cette thèse
et demande l’acq utilement.
Après trois quarts d’heure de délibération,
le tribunal revient et annonce que le lieute-
nant de Forstner est acquitté.
“*»■ "■■■■
ETRANGER
ETATS-UNIS
Les trains seront pourvus de la T. S. F.
Trois compagnies de chemin de ter améri-,
caines, d’après la Gazette de Francfort, ont
installé la T. S. F. sur leurs trains de luxe.
Elle rend de grands services, en permettant
de communiquer avec les trains en marche,
ce qni est particulièrement utile lorsqu un
accident survient sur la voie. D’ici peu, les
trains de marchandises qni parcourent de
longues distances seront egalement pourvus
d’appareils de télégraphie sans fil. Ils pour-
TOiTt ainsi circuler sans arrêt, ce qui écono-
misera du temps, du charbon et réduira l’u-
sure du matérieL
INFORMATIONS
Cent mille francs de Détournements I
On a arrêté à Vayres un nommé Louis Ca-
mus, inculpé d’avoir détourné en plusieurs I
lois une somme de 100,000 francs environ an I
préjudice d’un magasin à l’enseigne de la J
« Croix-Rouge », dont il était caissier. Inter-1
rogé par M. Bordes, commissaire de la Folie- j
Mericourt.il a fait des aveux et désigné com- j
me son complice un chauffeur qui fréquente j
les tavernes dn quartier Montmartre et que j
l’on recherche. _____
Les suites d’un I
accident d’automobile J
Le I»v janvier, vers 6 heures du soir, on I
livreur d’une grande maison de cafés était I
renversé, sur la route d’Avranches à Ponter- I
son, par une automobile qui circulait phares I
éteints, se dirigeant à toute vitesse vers le I
Mont-Saint-Michel. Trois personnes se trou- I
vaient dans la voiture, qui continua sa route I
laissant le blessé sans secours. 4
La victime, avant de succomber à ses I
blessures, put donner le numéro de 1 auto I
qui l’avait écrasé : 51Ü-I. |
Une enquête ouverte par la Sûreté gêné-1
rate établît que ce numéro était celui d une I
voiture appartenant à M. Pierre Ratmonoff, I
industriel, 41, rue Emile-Duclaux, à Su- |
resnes.
M. Ratmonoff, interrogé, reconnut que le
I® 1 janvier il était, en eflet, sur la route dp
Mont-Saint-Michel, avec son amie, MlleD...,
et son chauffeur, Pierre Dumay, mais il. pré-
tendit être resté étranger à l’accident.
Cependant l’examen de son automobile
révéla qu’elle portait de graves avaries.
Dans ces conditions, le parquet d Avran-
ches décerna contre Ratmonoff et Dumay
deux mandats d’arrêt, qui ont été exécutés. |
Le chauffeur ne conteste pas l’accident, mais
affirmo qu’il se produisit à un moment ou
| son patron conduisait. ..... . ,
Les deux hommes sont inculpés d homicl-
de par imprudence et de délit de fuite.
GMp8 Locale 1
Journée du Bimunche 11 Janvier 1914
Le Havre.
Av MUSÉUM D’HISTOIBB NATURELLE. — Exposition
de poissons exotiques et de tortues aquatiques
vivants.
GRAKD-THÉATRB. — En matinée et soirée. Re-
présentations théâtrales.
' THÉÂTRE-CIRQUE OMNIA. — En matinée et soirée
séances de Cinéma Pathê frères.
CINÉMA-GAUMONT. — En matinée et soirée pro-
jecàons cinématographiques
KURS A A L-GINÉM A . — En matinée et soirée, séan-
ces de Cinéma.
FOLIES-BERBÈRE. — En matinée et en soirée, re-
vue locale : A la Gare I
SALLE DES FÊTES DE L’EURE. — En matinée et
soirée, séances du « Modern-Cinéma ».
HÔTEL DES SOCIÉTÉS — A ii h. l/î, Matinée dan-
sante par la Société Excursionniste Gravillaise.
SALLE FRANKLIN.— A 14 b. 1/2. Matinée dansante
et tirage de la tombola de la Société de gymnasti-
que « L’Espêrânce ».
SALLE DE LA LYRE HAVRAISE. — A 14 b. 1/2,
Matinée concertante et dansante de « Fantasio ».
HÔTEL FRASCATI. — A 14 h. 1/2. Matinée enfan-
tine. — Fête des Rois.
GRANDE TAVERNE. — Apéritifs-concerls, Soirée
I artistique.
BRASSERIE UNIVERSELLE. — Apéritif-concert et
I soirée musicale.
BRASSERIE TORTONI. — De 18 h. à 1# b. 1/4, Apé-
I rilif-Goncert.
GRAND CAFÉ MAJESTIC.—Apéritif-Concert, troupe
I tzigane.
I BILLARD-PALACE. — A 21 h., Ginêma, Concert
( vocal et instrumentai,
LES fEQILLETOÜS
DU
Petit Havre
C’est DEMAIN LUNDI que nous
commencerons la publication de
PETITE MAIN
Grand Roman Contemporain, par
PIERRE SALES, un des auteurs
préférés de nos lecteurs et dont les
oeuvres passionnantes sont toujours
lues aveo le plus vif intérêt.
SI. Claveille, diredenr des Chemins de fer
de l'Etat, au Havre
Nous avons relaté hier la venue au Havre
de M. Claveille, directeur des chemius de
fer de l’Etat. M. Ctaveiile, qui 63t venu de
Rouen en automobile, était accompagné de
MM. Bauer et Albert Thomas, rapporteur du
budget deschemins de fer. Iis sont arrivés au
Havre yendredi soir, vers sept hètires et
demie, et sont descendus à i’Hôtel Terminus.
En cours de route, M- Claveille avait été
visiter l’emplacement de la nouvelle gare de
triage qui doit être installée à Harflenr, près
de la ferme de Soqnence. Il avait vonlu éga-
lement se rendre compte de la place qu’ocr
cnperait le nouveau dépôt des machines qui
doit être construit dans la gare du Havre.
Après avoir conféré longuement dans la
! soiree avec M. Thomas, M. Claveille a passé
j la nuit dans notre viile. Hier matin, nos vi-
siteurs prenaient le train de 0 h. 42 pour
D:eppe. Iis forent salués à la gare par- M.
Guerrée, inspecteur principal et Remy, chef
de gare.
Essais de epooodilesi
En venant de Paris à Rouen, M-
avait pris place sur la locomotive, à cote du
mécanicien et du chauffeur,' pour assister a
une carieuse expétioae®-
Il s'agissait d’essayer les « crocodiles » ap-
t pareils placés sur la voie, à proximité des
signaux avancés, entre les rails, et doat la
forme rappelle celle des hydrosauriens.
Lorsqu’un train passe sur un crocodile, la
contact s’établit et fait retentir une puissan-
te sirène dont est munie la locomotive. Ain-
si le mécanicien en temps de brouillard, est
prévenu qu'il vient de franchir an signai
I avancé.
I Des « crocodiles » avaient été établis sur
la voie, à proxi nité des signaux avancés,
de la gare de Mantes-Gassicourt, lesquels
avaient été, hier matin, maintenus à l’arrêt
pour l’expérience.
I An passage du train iOI sur les nouveaux
I appareils, la sirène a fait entendre sa voix
éclatante. Le mécanicien a donc été avisé
ainsi qu’ii avait franchi un signal avancé et
I il a ralenti. Les « crododiles » ont, on le voit,
| pour bat de prévenir les collisions de trains
j par les temps de brouillard.
I Les essais ont paru satisfaisants à M. Cia-
I veille. •
légion-d’Honneur
Parmi les nominations dans la Lêgion-
d’Honneur faites par le minière de j’'nté-
rieur, nous relevons avec le plus grand plai-
sir celle de M. Robert Duglé, maire de Fé-
camp, et celle de M. Victor Deschamps, capi-
taine commandant la Compagnie des sa-
penrs-pompiers de Bolbec, au grade de che-
valier. ■ . .
Les nombreux amis que comptent dans
notre région et dans le parti républicain
MM. Duglé et Deschamps se réjouiront aveo
nous de ces distinctions si méritéus.
Révision tle la Liste Electoral#
pour l'Année 1911
Le Maire de la Ville du Havre, officier de a
Légion d'Honneur, donne avis que la liste
électorale 1914 sera déposée le 46 janvier
courant, à l’Hôtel de Ville, bureau des élec-
tions (pavillon Ouest, à l’entresol), ou cha-
cun pourra’ en prendre connaissance.
Il invite, en conséquence, ses concitoyens
à s'assurer de leur inscription sur ladite liste
et à réclamer, au besoin, cette inscription
jusqu’au 4 février prochain.
Il rappelle qne le délai est ouvert aux ré-
clamations du 16 janvier au 4 lévrier à mi-
nuit. . „ „ .,
Il invite également les électeurs inscrits
qui auraient changé de domicile à faire con-
naître leur nouvelle demeure au bureau des
Elections avant le 4 février, date de la clô-
ture définitive des réclamations.
Le bureau des élections est ouvert toute
l’année, les jours non fériés, de 9 heures du
matin à midi et de 2 à 7 heures du soir..
Pendant la période des réclamations —
c’est-à-dire du 16 janvier an 4 février —il
sera, en outre, ouvert les dimanches 18 et
25 janvier et iet février, de 9 heures à midi
et de 2 à 5 heures du soir.
Enfin, le dernier jour, mercredi 4 février,
ce bureau restera ouvert de 9 heures du ma-
tin à minuit, sans interruption.
La Protection Mutuelle
Fondée il y a trente ans, la Protection Mit-
tuelle, société de secours des employés et ou-
vriers des chemins de for, qui groupe en ses
deux sections : Dépôt et Exploitation, plus de
mille membres, offrait hier son premier
banquet dans la salle A du Cercle Franklin.
Une centaine de convives, dont plusieur*
dames, avaient répondu à l'appel des orga?
nisateurs, du promoteur plutôt, M. Mande-
ville, président de la section Havre-Expiofc
tation. v .... . .. .. .
M. Jenneqnin, adjoint, présidait cette f»
miliale réunion, entouré de MM. Meslay
sous-secrétaire de la Sous-Préfecture, repre
sentant M. Benoist, sous-préfet ; Bêiiot, con
seiller d’arrondissement ; Lang, conseillei
municipal ; Guerrée, ingénieur principal
chef des services de la gare du , Havre, re
présentant M. Claveille, directeur des che
mins de fer de l’Etat ; Dechartre, vice-prési
dent de la Protection Mutuelle, représentant
le Conseil d’administration ; Haubert, prési
dent de la section de Fécamp ; Gilles, prési
dent de la section Havre-Dépôt ; Brajèul
j vice-président de la section Havre-Exploits
I Au champagne M. Mandeville, après avoi
Wmittislraleur - Délégué - Gérant
O* RANDOLET
Aûresser lout ce qui concerne l’Administration
* à M. 0. IUNDOLET
85, Bue Fontenelle, 85
Adressa Télégraphique : RANDOLET Havre
Etiinlstratlon, Impressions 8t Annonces, TÉL. 10A7
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage* des Journaux de la Région
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Adresser tout ce qui concerna la Rédaction
85, Rue Fontenelle, 35
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I ATI HAVRE..».. BUREAU DU JOURNAL, 112, boul* de Strasbourg. *|
1 M 'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est fl
I A PARIS \ ^ seule chargée de'recevoir les Annonces pour
Le pETjT HAVRE est désigné pour Ies_Anjm
1 ABONNEMENTS TROIS MOIS SIX MOIS UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, 1 ^ O Fr X 3 Fr
l’Oise et la Somme
Autres Départements «J O Fr. il 50 ssss »
[union Postale lO » 20 Fr. 4,0 »
I On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous Iss Bureaux ife Poste de Francs
fillNIIIE lll$
Parti, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 10. JANVIER
Cotons t janvier, inchangé ; ,®frs;
hausse 1 point; mai, baisse 3 points ,
octobre, baisse 1 point,
f Calée » baisse i3 à 17 points.
NEW-YORK, 10 JANVIER fl
i. si ion f. nitwui |
Cuivre Standard disp, — — 62 1
- février ....... -- 3/4 |
Amalgamai. Coi»... 71 j* ^ 1
Sfer “ 1
CHICAGO, ÎO JANVIER
C. Dü JOUR C. MECBD 1
8 fj 8 »
SÛT;;;;; MM....... « £**
S^ouxsar.j Mau,.....] |0 90 10 85
LÉGIOK-D’HONNEUR
Parmi les nominations dans l’ordre de la J
Léaion-d’Honneur du ministère des finances, I
nous relevons celle au grade de chevalier de I
M. Lecarrié, directeur des douanes au fia-1
vre. _
M. CA1LLA13X ET LE « FIGARO *
Dans le Figaro, M. Calmette se borne à I
faire suivre lès deux derniers démentis de I
U. Gaillaux de la phrase suivante :
« Nous demandons 24 heures de patience
à M. Gaillaux, et nous espérons, après le
repos hebdomadaire de dimanche, lui prou-
ver lundi que sa mémoire lui fait défaut. »
L’ABBÉ LEMIRE ET SON ÉVÊQUE
HAZEBROUCK. — L’abbé Lemire a reçu hier
soir seulement la visite d’nn vicaire général
envoyé par M.‘ Charost, évêque de Lille, qui,
en présence do témoins, loi <» **^*JJ'*5*J?
autographe de l’évêaue le menaçant a ex-
communication si d’ici quatre jours H ne
nromet pas de renoncer, 4 ta politique. -
P M. Bëntêi directeur dù journal Le Crt des
Flandres, à son retour dfc Lille, a été 1 objet
d’une manifestation de sympathie de la part
de ses amis et d’un grand nombre dou-
vriers qui l’ont accompagné jusqu au local
do son journal en l’acclamant.
Après les Incidents de Saverne
L’acquittement du colonel do Reutter
et la presse
BERLIN. — Les journaux commentent l’ac-
quittement dn colonel de Reutter et du lieu-
tenant Schadt. . , , I
La Pod dit que l’administration civile est
le condamné moral de Saverne.
La Gazelle de la Croix dit que c est un ac-
quittement aussi réconfortant que justifié.
La Reichspost dit qu’un autre arrêt eut .été
incompréhensible. L’incapacité des autorités
civiles s’est affirmée de manière effrayante.
Pour le Courrier de la Bourse, le Conseil de
guerre a montré combien les militaires
ignorent les vrais sentiments et la concep-
tion du droit de la majorité du peuple alle-
mand. _
LE MAUVAIS TEMPS
ET LES INONDATIONS
BESANCCN. — Par suite de la crue du
Doubs, occasionnée par les dernières pluies,
l’eau monte rapidement ; elle atteindra vrai-
semblablement aujourd'hui 6 mètres au-
dessus de l’étiage.
DANTZIG. — La tempête qui sévit actuelle-
ment cause des dégâts énormes dans toute
la région. , .
A Kislin, à Putzig et à Zoppot, villes du
littoral de la Baltique, de nombreuses mai-
sons sont submergées par les vagues.
On organise partout des secours.
SAINT-PÉTERSBOURG. — Au cours des der-
nières 48 heures, une tempête de neige
d’une violence telle qu’on en avait pas vue
do semblable depuis 25 ans, a sévi sur Saint-
Pétersbourg et la Rassie centrale.
150 personnes auraient péri. De nombreux
villages et des fermes sont complètement
ensevelis sous la neige. Les communications
sont totalement interrompues en beaucoup
d’endroits. La température déjà fort basse,
tend à baisser encore.
LE CRIME D’ABBEVILLE
ABBEVILLE. — Le juge d’instruction a dé-
cerné uu mandat de Dépôt contre Joseph
Halattre, âgé de 62 ans, père de la petite Mar-
the Halattre. . . .
Les derniers interrogatoires ont aggravé
les charges qui pesaient sur lui. Tout porte
à croire que sa fille est morte tandis qu il
abusait d’elle. Pour se débarrasser du cada-
vre, il l’aurait jeté à l’eau.
Il est inculpé de coups et blessures ayant
entraîné la mort, sans intention de la don-
ner, dtf viol et d’attentat à la pudeur.
De plus, des examens médicaux ayant dé-
montré qu’une autre enfant, Rose Halattre,
âgée de 10 ans, avait été l’objet d’attentats de
même nature, et l’enfant ayant déclaré > crue
ees frères et son père avaient abusé d’elle,
les deux fils Halattre, René, 22 ans, et Marcel,
20 ans, ont été arrêtés et envoyés en prison.
Ils sont inculpés d’attentat à la pudeur et de
viol.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la L1BH91HIE IHTERKATIDHHLE
103» pue St-La7.Rre, 103
(Immeuble de l'HOTEL TERMINUS)
Le long des Baraques
r pilote Petit Bavt*>
Je suis allé flâner le long des boutiques de i
la petite foire du Jour de “An. 11
C’est une façon comme une autre de mar- 11
qner les années, et, devant les menues I
choses du présent, de battre le rappel des |
souvenirs lointains.
Les forains ont encore ce privilège, en re-1
venant nous voir à jours fixes, de mesurer I
la marche du temps et nous faire gaiement I
compter les étapes. |
Ils exercèrent sur mon imagination d’en-1
fantuneimpressionsingulièrequejeretrouve I
encore, un peu fanée, mais toajonrs vivace. I
Ces figures de nomades qne l’habitude j
avait rendues familières, elles surgissaient à I
date précise, avec une régularité^ presque I
automatique. Nous voyions reparaître, dans I
son même décor de confiserie ou de tir de I
salon, la vénérable dame à bonnet de den- I
'tclfo ou lü yctit boolioramo en oactjnoïto dAl
fourrure. Ils ramenaient on ne sait d’ou les |
mêmes gestes, les mêmes costnmes, les I
mêmes marchandises, les mêmes, lampes, à I
pétrole, lés mêmes appels à la clientèle. La I
vénérable dame disait : « Pain d’épices de I
Dijon, amandes, angélique » avec nue iüto- j
nation qui ne changeait pas plus d'une an- I
née à l’autre que celle du petit bonhomme a I
| la carabine : « Un carton en passant, là, I
Messieurs!» I
Nous nous étions faits, à leur insu, les I
amis fidèles de ces visiteurs intermittents I
dont la vie avait pour nous, bambins, des ]
coins mystérieux et tentants... I
Car enfin, ils ne vivaient pas comme les I
autres, le3 forains. Certains couchaient dans
leur baraque, sous les splendeurs de l’étala- I
ge, au précaire abri de leurs pauvres toiles. J
Les soirs de gros vent et de pluie, avant de I
sommeiller dans la blancheur ouatée de nos I
lits, nous songions aux gosses des « bala-1
dins » allongés dans leur caisse, dans l’air I
I froid de la baraque mal close. I
D’autres dormaient dans une roulotte, à I
l’étroit dans la couchette, mais au chaud J
| près d’un poêle à coke, sous un toit de zinc I
I qui narguait l’averse. .. Heureux favorisés I
| de la fortune !... I
Et puis le jour venait où toute la bande I
I pliait bagage, où le tir de salon, la confiserie I
I coloniale, la photographie parisienne, le jeu I
| des grosses têtes, tout cela s’en allait, mor- I
I ceau par morceau, livrait aux regards du I
J passant la détresse des vieilles planches las- I
I ses des déménagements hâtifs, du heurt des I
| marteaux et de la rude étreinte des bou- I
| Ions...
I Tout cela s’amoncelait dans nne voiture!
I qu’un cheval de louage venait prendre. Et I
| tout cela partait cahin-caha pour luir on ne j
| sait où, vers des cieux inconnus, plus hos- j
I pitaliers. . |
I Les enfants voyaient partir les forains de
| Saint-Michel et du Jour de l’An avec un re-
I gret aiguillonné d’une pointe d’envie...
I Quelques tas de paille, des coquilles d’oeufs,
I des vieux papiers marquaient pour quel-
| ques heures encore remplacement de la
I confiserie, du tir... Des mois et des mois
I passaient.
I Les forain^ étaient toujours exilés, partis
I bien loin, en d’autres lieux où ils revoyaient
I sans doute d’autres enfants amis qui guet-
I taient leur venue.
| Puis, à l’heure dite, sur un signal, ils se re-
J trouvaient au rendez-vous. Ils alignaient à
| nouveau leurs maisonnettes autour du jar-
j din de l’Hôtel de Ville. Les baraques se cou-
j doyaient comme de vieilles connaissances
I heureuses de se revoir et de fraterniser dans
1 le doux espoir des belles recettes.
| Nous assistions, intrigués et charmés, à
I l’aimable résurrection des choses de la foire,
I trop jeunes encore pour remarquer que le
I propriétaire du tir de salon se voûtait nn
| peu plus que l’année précédente ou que
I la dame de la confiserie arborait maintenant
I une chevelure argentée et des pattes d’oie, au
i J coin des paupières.
II « Pain d’epices de Dijon, amandes, angéli-
11 que... Un carton en passant, là, Mes-
■ I sieurs !» . , .
I Le pain d’épices fleurait toujours le bon
11 miel et l’oeuf continuait de danser sur la
-1 pointe fantasque d’au jet d’eau.
H y avait surtout un petit bonhomme de
marchand qui chaque année avait le don de
m’intriguer par la simplicité de sou commer-
ce et l’invariabilité de son costume.
Il # tenait » un jeu d’adresse, et moyen-
nant deux sous la partie, permettait d’en-
voyer sur une plate-forme une série de dis-
ques de métal avec lesquels l’habiiefé du
joueur s’ingéniait à recouvrir des cercles
numérotés.
| Le succès donnait droit & l’objet corres-
pondant au numéro, et la série des récom-
penses s’exposait, tentante, le long d’un ca-
dre dressé sur la plate-forme. C'était la pipe
en écume de mer, le porte:monnaie à fer-
I rnoir de cuivre, le portefeuille en cuir gau-
fré, le réveille-matin américain, le rond de
serviette argenté, et, bien eu vue, paré de
I faveurs tricolores, ie gros lot * garanti deux
l ans », ie revolver.
Cliché Peut Bavré
Quant an marchand, je le vois encore dans
sa bionse de coton bleu, petit vieux à mine
rougeaude, aux souliers bien cirés, minu-
tieux et digne, mi campagnard nji camelot.
Il excellait vraiment dans l’art d’envoyer les
palets suivant les règles et de gagner à chaque
partie le revolver enrabanné. Cela paraissait
si facile que la galerie se laissait tenter ;
elle allongeait ses deux sous pour les voir
glisser sans profit dans la poche dn petit
bonhomme, alors que^elui-ci s’empressait
de passer an joueur malheureux nne nou-
velle sérié de palets ; « Qui n’a pas gagné
va gagner 1 »- -
Et chaque année, au jour précis, plus fidè-
les qne les hirondelles, la blouse bleue et la
casquette eu poil de lapin nous revenaient
sur la chaussée d’Ingouville, avec la même
tête rougeaude et ridée comme pomme de
rainette, avec les mêmes disques de métal,
les memes lots, la même pacotille.
Le revolver était toujours là, sous ans m-.
J>ans, flanqué du rêvait cl uu rond de ser-
viette. .. Pas un n’avait eu la science de le
gagner depuis un an, pas un..., alors qu’il
suffisaitàfrmarchahddeqtrelqnes gestes pour
se déclarer vainqueur de tout l’étalage. Ce
diable de petit homme, décidément, était un
maître.
La physionomie simpliste de la foire du
jour de l’an a passablement changé depuis
ces vingt dernières années.
Disparu le marchand d’almanach et de ca-
lendriers, dont toute la fortune s’étalait sur
une baladeuse : bouquins multicolores où
I par avance l’histoire de l’année nouvelle
i était inscrit©»
Il était déjà vienx comme le temps, ce
marchand de jeune avenir. Il promenait au-
dessus de la famille de ses livres une mine
d’ancêtre qu’an collier de barbe blanche
rendait pins vénérable encore ; et tout dans
la boutique, depuis la lampe fameuse jus-
qu’aux lunettes et à la voix cassée du bou-
quiniste, disait la mélancolie du passé.
Disparues les loteries à la vaisselle, les tou-
pies de bols, d’assiettes, de soupières et de
vases de nuit que l’on faisait pivoter avec
un grincement de crécelle et pour lesquelles
le sort livrait ses sentences par l’intermé-
diaire d’une baleine de corset. « On gagne
aux points blancs i Tournez dodeement afin
d’éviter la casse »
Disparu le jeu de bille qui faisait gagner
I — ou perdre — le petit chandelier, la lampe,
I le berceau, ou — gros lot 1 — la panthère en
| verre filé.
I Disparn le billard hollandais, le jeu des
I grosses-têtes.— « Chaqué boule dans le trou
| chaque demi-douzaine t... ».
I Et qu’êtes-vons devenus, roses de papier
I tricolore que le marchand parfumait en les
I donnant au triomphateur 1 Et, vous aussi,
I macarons classiques collés sur du papier à
| chandelle?
I e
* *
La foire de 1914 a perda le souvenir de ces
passe-temps simplets et frustes. Elle leur a
sacrifié son amusante variété et le meilleur
de son pittoresque. La carte-postale illustrée
l’a envahie. C’est là, pour l’instant, le princi-
pal élément de son commerce. Point n’est
b8?.oin d’interroger le marchand pour être
fixé snr les affaires. Il suffit d’observer la
clientèle, de la voir passer en revue les beau-
tés de l’étalage, se laisser prendre par ki sé-
duction de ia jolie personne photographiée
où par la sentimentalité des scènes qu’on fit
passer devant L’objectif.
L’industrie de la carte postale pour sou-
haits de Janvier noas a valu une infinie de
« compositions » assez bébêtes où les dames
et les beaux messieurs aux moustaches
cirées se chargent par la grâce de leurs po-
ses de traduire les douceurs des bons voeux
traditionnels.
Il y à là des étreintes affectueuses an bro-
mure glacé qui peuvent dispenser de lon-
gues épitres. L’image parle pour le coeur
ému. Comme toutes les classes sociales ont
ici leur langage photographié sous la forme
! dè la mimiqae et de l’attitude, depuis l’en-
fant de deux ans jusqu’au soldat qui attend la
classe, en passant par la collection des jolies
personnes aux sourires ultra-Jooondéens, il
n’est pas nn troupier, pas nne femme de
chambre qui ne trouve là, dans le tas, la
carte de sou choix, conforme à son esthéti-
que ou plus simplement à son goût.
Oui, la foire des premiers jours de 1 an
est, plus que jamais, devenue la foire de la
carte postale. .
Mais elle a conservé, par bonheur, quel-
| ques petits coins charmants qui la ratta-
| chent tout de même au passé et sont comme
I son respectueux hommage à la vitalité des
| traditioos.
I Oh l ce tir mécanique qui fait toujours ma
| joie et devant lequel je ne m’arrête point
| sans une émotion touchante, à la pensée que
I ces chers pantins sont très probablement
| aussi vieux que moi..-. ' , , ,
I Beau chasseur d’Afrique sur sa blanche
| cavale, je vous connaissais déjà quand j’étais
I tout-petit et que j’attendais avec un<* ’ noa-
tience fiévreuse qu’un tireur adroit vint
atteindre d’une balte votre monture en plein
flanc 1 Alors, brusquement, vous leviez le
bras, enboochiez la tromuette, et la sonnerie
.partait, héroïque et martiale.
Bébé pleurnichard an berceau que sa j
nourrice secoue comme une descente de lit,
lorsque le plomb tiré d’une main sûre vient
toucher le centre de la cible, vons pleurni-
chiez déjà dans le temps, sur le même ton
nasillard, qu’on prête un peu plus loin au
bêlemënt du mouton i
Et vons n’avez pas changé votre rugisse-
ment à la peau d’âne, vieux roi du désert,
solennel et barbu qu’ou prit soin de poser
de profil pour mieux lui faire ouvrir la
gueule 1
Non, rien n’a changé dans ce petit coin de
la foire de Janvier, pas même le tableau
assez vilain de la gaillotine, où i’on voit des
exécuteurs en tenne de forçats, couper froi-
dement la tête de bois à la poupée sur la
basculé.
Pauvres petites choses, pantins primitifs et
burlesques, gardez-vous bien de vous moder-
niser sons prétexte de science et de progrès.
Votre archaïsme et votre rusticité sont votre
raison d’être. Lé temps qui passa sur nos
têtes laissa à votre bariolage naïf ia saveur
de ia simplicité enfantine. Conservez-la telle
quelle,jp plus longtemps possible, dut-on la
railleréf en rire. Nous lui devons un instant,
ô muni R s du tir mécanique t la sublime illu-
sion de n’avoir pas vieilli.
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
HQUVBllesJPolitiquBS
N. B riand el la KcitvcIIc FfMalien
Le bruit ayant couru que M. Briand était
assez sérieusement sonfirant et qu’il avait
même dû interrompre ses occupations, nous
avons vu hier matin, dit le Temps, l’ancien
président dn Conseil. Nous avons eu le plai-
sir de trouver M. Briand dans un parfait état
de santé : pas on instant il n’a été indisposé
en ces derniers temps ; et il ne s’explique
pas comment ont pn prendre naissance les
bruits qui préoccupèrent ses amis.
M. Briand reçoit, depuis son discours de
Saint-Etienne et la réunion de la rue d’En-
ghian, d’innombrables lettres et visites qui
témoignent du retentissement énorme qu’ont
eu ses paroles dans la France entière et de
la sympathie avec laquelle les républicains
accueillent la constitution de la nouvelle
Fédération.
Une réunion aura Heu mardi soir 13 jan-
vier, au cours de laquelle seront arrêtés les
termes de la déeJaEaUtm da parti, ainni qtxo
le programme de l’action à mener au Parle-
ment comme dans le pays.
N. Caillaux et le a Figaro >
Nous avons dit hier en « Dernière Henre »
dans quels termes M. Gaston Calmette, avait
demandé à M. Caillaux s’il maintiendrait son
démenti, si l’on changeait une lettre au nom
propre cité, et si, an lien de l’affaire Priou, il
s’agissait de l’affaire Prieu.
A cette invitation, le ministre des finances
répond parle nouveau démenti suivant :
Quelles que soient les modifications orthogra-
phiques qu’il plait à M. Calmette d’apporter à son
récit du 8 janvier, M. Caillaux renouvelle, suivant
les expressions mômes du Figaro, dans les mêmes
termes généraux, larges et formels, le démenti si
précis qu’il a complètement donné.
Il met, pour la dernière fois, le directeur du
Figaro en demeure de ne pas se dérober et au
défi de justifier ses allégations.
Nouvelles de la Chambre
Le Bureau de la Chambre
En procédant, mardi, au renouvellement
de son bureau, la Chambre aura à élire
deux nouveaux vice presidents, en rempla-
cement de MM. Lebrun et Renoult qui
avaient abandonné leurs fonctions à la suite
de leur entrée dans le ministère actuel et i
auxquèls, à une époque aussi rapprochée de
la fin de l’année, on n’avait pas jugé utile de
donner des successeurs.
Pour remplacer M. Lebrun, la gauche dé-1
mocratique désignera vraisembïement M.
Etienne, qui occupait ce siège lorsqu’il re-
prit, en mai 1913, ie portefeuille de la guer-
re. Pour le siège de M. René Renoult, plu-
siers noms sont prononcés, d’abord celui de
M. Massé, auquel M. Renoult avait succédé,
mais les radicaux-socialistes ne tiendront-ils
pas rigueur à M. Massé d’avoir fait partie du
cabinet Barthou ? . j
On parle également de M. Klotz, qui fut
déjà vice-président, mais auquel les radi-
caux unifiés reprochent d’avoir collaboré
successivement avec M. Briand et avec M
Barthou. Enfin, on cite le nom de M. Laf-
ferre.
Les deux vice-présidents sortants, MM.
Pnech et Dron, seront réélns sans opposi-
tion. Il faudra également nommer un nou-
veau secrétaire en remplacement de M. Ma-
ginot, devenu sous-secrétaire d’Etat, mais,
pour désigner son candidat, la gauche dé-
mocratique n’aura que l’embarras du choix.
Après les Incidents
de Saverne
L’acquittement du colonel de Reutter et du
lieutenant Schadt
Strasbourg, 10 janvier.
C’est ce matin, ainsi qn’il avait été annon-
cé, que le Conseil de guerre de ia 30° divi-
sion, siégeant dans la grande salle des as-
sises du palais de justice, a rendu sa sen-
tence dans l’affaire du colonel von Reutter
et du lieutenant Schadt.
Les deux inculpés sont acquittés sur tous les
chefs d’accusation.
Ce jugement est précédé de très longs con-
sidérants par lesquels le Conseil de guerre
déclare que le colonel von Reutter n’a pas
en l’impression d’outrepasser les droits qui
lui étaient conférés.
Les dépositions de plusieurs témoins ont
suffisamment prouvé, aux dires des atten-
dus, que les autorités civiles, débordées par
les incidents, étaient manifestement incapa-
bles de rétablir l’ordre. Ainsi, une interven-
tion directe de la force armée a-t-elle été re-
connue nécessaire pour protéger l’honneur
des officiers. À
Eu ce qui concerne le lieutenant Schadt,
le Conseil estime que cet officier n’a fait que
se conformer aux ordres qu’il avait reçus. De
olus, il n’a pu être prouve que ce fût ie lieu-
tenant Schadt qui frappa le témoin Korne-
mann, d’autant plus que le lieutenant a dé-
claré qae, s’il avait été l’auteur de cette vio-
lence, il n’aurait fait aucune difficulté de
l’avouer.
Le Tribunal estime donc que le lieutenant
n’a porté aucun coup.
La sentence du Conseil de guerre a été ra-
pidement connue dans la ville et a soulevé
ae vifs commentaires.
Bien qu’on dût s’attendre à un acqnitte-
ment général, cè j ugement fait sensation. Les
immigrés ne dissimulent pas leur joie et les
Alsaciens leur indignation.
La Révision du procès
du Lieutenant de Porstner
* Strasbourg, 10 janvier.
Ce matin, à neuf heures, les débats du
procès en révision du jugement prononcé
contre le lieutenant de Forsiner ont com-
mencé dans l’une des salles des bâtiments
du Conseil de guerre de Strasbourg; l’es-
pace réservé au public est très restreint.
Toutes les places sont occupées.
I Un peu avant neuf heures, l’avocat qui
avait défendu le lieutenant dans le dernier
procès a refusé d’assister son client, décla-
| rant qu’il ne veut pas encourir une seconde
| fois les critiques sévères de la presse, qui
| avait considéré, dans les compte -rendus du
I premier procès, que- l’avocat dq lieutenant
| s’était montré incapable. ; ,
Le lieutenant de r emuer est aonc aerenuu
par le lieutenant de Koehler, du 15» dragons.
Le tribunal est présidé par un colonel, qui j
est assisté par un conseiller du tribunal su- j
périeur de guerre, M. Stude.
A une heure, le défenseur prend la parole.
Il demande l’acquittement de l’accusé, ce-
lui-ci s’étant trouvé dans le cas de légitime
défense putative. . .
Le procureur admet, lui aussi, cette thèse
et demande l’acq utilement.
Après trois quarts d’heure de délibération,
le tribunal revient et annonce que le lieute-
nant de Forstner est acquitté.
“*»■ "■■■■
ETRANGER
ETATS-UNIS
Les trains seront pourvus de la T. S. F.
Trois compagnies de chemin de ter améri-,
caines, d’après la Gazette de Francfort, ont
installé la T. S. F. sur leurs trains de luxe.
Elle rend de grands services, en permettant
de communiquer avec les trains en marche,
ce qni est particulièrement utile lorsqu un
accident survient sur la voie. D’ici peu, les
trains de marchandises qni parcourent de
longues distances seront egalement pourvus
d’appareils de télégraphie sans fil. Ils pour-
TOiTt ainsi circuler sans arrêt, ce qui écono-
misera du temps, du charbon et réduira l’u-
sure du matérieL
INFORMATIONS
Cent mille francs de Détournements I
On a arrêté à Vayres un nommé Louis Ca-
mus, inculpé d’avoir détourné en plusieurs I
lois une somme de 100,000 francs environ an I
préjudice d’un magasin à l’enseigne de la J
« Croix-Rouge », dont il était caissier. Inter-1
rogé par M. Bordes, commissaire de la Folie- j
Mericourt.il a fait des aveux et désigné com- j
me son complice un chauffeur qui fréquente j
les tavernes dn quartier Montmartre et que j
l’on recherche. _____
Les suites d’un I
accident d’automobile J
Le I»v janvier, vers 6 heures du soir, on I
livreur d’une grande maison de cafés était I
renversé, sur la route d’Avranches à Ponter- I
son, par une automobile qui circulait phares I
éteints, se dirigeant à toute vitesse vers le I
Mont-Saint-Michel. Trois personnes se trou- I
vaient dans la voiture, qui continua sa route I
laissant le blessé sans secours. 4
La victime, avant de succomber à ses I
blessures, put donner le numéro de 1 auto I
qui l’avait écrasé : 51Ü-I. |
Une enquête ouverte par la Sûreté gêné-1
rate établît que ce numéro était celui d une I
voiture appartenant à M. Pierre Ratmonoff, I
industriel, 41, rue Emile-Duclaux, à Su- |
resnes.
M. Ratmonoff, interrogé, reconnut que le
I® 1 janvier il était, en eflet, sur la route dp
Mont-Saint-Michel, avec son amie, MlleD...,
et son chauffeur, Pierre Dumay, mais il. pré-
tendit être resté étranger à l’accident.
Cependant l’examen de son automobile
révéla qu’elle portait de graves avaries.
Dans ces conditions, le parquet d Avran-
ches décerna contre Ratmonoff et Dumay
deux mandats d’arrêt, qui ont été exécutés. |
Le chauffeur ne conteste pas l’accident, mais
affirmo qu’il se produisit à un moment ou
| son patron conduisait. ..... . ,
Les deux hommes sont inculpés d homicl-
de par imprudence et de délit de fuite.
GMp8 Locale 1
Journée du Bimunche 11 Janvier 1914
Le Havre.
Av MUSÉUM D’HISTOIBB NATURELLE. — Exposition
de poissons exotiques et de tortues aquatiques
vivants.
GRAKD-THÉATRB. — En matinée et soirée. Re-
présentations théâtrales.
' THÉÂTRE-CIRQUE OMNIA. — En matinée et soirée
séances de Cinéma Pathê frères.
CINÉMA-GAUMONT. — En matinée et soirée pro-
jecàons cinématographiques
KURS A A L-GINÉM A . — En matinée et soirée, séan-
ces de Cinéma.
FOLIES-BERBÈRE. — En matinée et en soirée, re-
vue locale : A la Gare I
SALLE DES FÊTES DE L’EURE. — En matinée et
soirée, séances du « Modern-Cinéma ».
HÔTEL DES SOCIÉTÉS — A ii h. l/î, Matinée dan-
sante par la Société Excursionniste Gravillaise.
SALLE FRANKLIN.— A 14 b. 1/2. Matinée dansante
et tirage de la tombola de la Société de gymnasti-
que « L’Espêrânce ».
SALLE DE LA LYRE HAVRAISE. — A 14 b. 1/2,
Matinée concertante et dansante de « Fantasio ».
HÔTEL FRASCATI. — A 14 h. 1/2. Matinée enfan-
tine. — Fête des Rois.
GRANDE TAVERNE. — Apéritifs-concerls, Soirée
I artistique.
BRASSERIE UNIVERSELLE. — Apéritif-concert et
I soirée musicale.
BRASSERIE TORTONI. — De 18 h. à 1# b. 1/4, Apé-
I rilif-Goncert.
GRAND CAFÉ MAJESTIC.—Apéritif-Concert, troupe
I tzigane.
I BILLARD-PALACE. — A 21 h., Ginêma, Concert
( vocal et instrumentai,
LES fEQILLETOÜS
DU
Petit Havre
C’est DEMAIN LUNDI que nous
commencerons la publication de
PETITE MAIN
Grand Roman Contemporain, par
PIERRE SALES, un des auteurs
préférés de nos lecteurs et dont les
oeuvres passionnantes sont toujours
lues aveo le plus vif intérêt.
SI. Claveille, diredenr des Chemins de fer
de l'Etat, au Havre
Nous avons relaté hier la venue au Havre
de M. Claveille, directeur des chemius de
fer de l’Etat. M. Ctaveiile, qui 63t venu de
Rouen en automobile, était accompagné de
MM. Bauer et Albert Thomas, rapporteur du
budget deschemins de fer. Iis sont arrivés au
Havre yendredi soir, vers sept hètires et
demie, et sont descendus à i’Hôtel Terminus.
En cours de route, M- Claveille avait été
visiter l’emplacement de la nouvelle gare de
triage qui doit être installée à Harflenr, près
de la ferme de Soqnence. Il avait vonlu éga-
lement se rendre compte de la place qu’ocr
cnperait le nouveau dépôt des machines qui
doit être construit dans la gare du Havre.
Après avoir conféré longuement dans la
! soiree avec M. Thomas, M. Claveille a passé
j la nuit dans notre viile. Hier matin, nos vi-
siteurs prenaient le train de 0 h. 42 pour
D:eppe. Iis forent salués à la gare par- M.
Guerrée, inspecteur principal et Remy, chef
de gare.
Essais de epooodilesi
En venant de Paris à Rouen, M-
avait pris place sur la locomotive, à cote du
mécanicien et du chauffeur,' pour assister a
une carieuse expétioae®-
Il s'agissait d’essayer les « crocodiles » ap-
t pareils placés sur la voie, à proximité des
signaux avancés, entre les rails, et doat la
forme rappelle celle des hydrosauriens.
Lorsqu’un train passe sur un crocodile, la
contact s’établit et fait retentir une puissan-
te sirène dont est munie la locomotive. Ain-
si le mécanicien en temps de brouillard, est
prévenu qu'il vient de franchir an signai
I avancé.
I Des « crocodiles » avaient été établis sur
la voie, à proxi nité des signaux avancés,
de la gare de Mantes-Gassicourt, lesquels
avaient été, hier matin, maintenus à l’arrêt
pour l’expérience.
I An passage du train iOI sur les nouveaux
I appareils, la sirène a fait entendre sa voix
éclatante. Le mécanicien a donc été avisé
ainsi qu’ii avait franchi un signal avancé et
I il a ralenti. Les « crododiles » ont, on le voit,
| pour bat de prévenir les collisions de trains
j par les temps de brouillard.
I Les essais ont paru satisfaisants à M. Cia-
I veille. •
légion-d’Honneur
Parmi les nominations dans la Lêgion-
d’Honneur faites par le minière de j’'nté-
rieur, nous relevons avec le plus grand plai-
sir celle de M. Robert Duglé, maire de Fé-
camp, et celle de M. Victor Deschamps, capi-
taine commandant la Compagnie des sa-
penrs-pompiers de Bolbec, au grade de che-
valier. ■ . .
Les nombreux amis que comptent dans
notre région et dans le parti républicain
MM. Duglé et Deschamps se réjouiront aveo
nous de ces distinctions si méritéus.
Révision tle la Liste Electoral#
pour l'Année 1911
Le Maire de la Ville du Havre, officier de a
Légion d'Honneur, donne avis que la liste
électorale 1914 sera déposée le 46 janvier
courant, à l’Hôtel de Ville, bureau des élec-
tions (pavillon Ouest, à l’entresol), ou cha-
cun pourra’ en prendre connaissance.
Il invite, en conséquence, ses concitoyens
à s'assurer de leur inscription sur ladite liste
et à réclamer, au besoin, cette inscription
jusqu’au 4 février prochain.
Il rappelle qne le délai est ouvert aux ré-
clamations du 16 janvier au 4 lévrier à mi-
nuit. . „ „ .,
Il invite également les électeurs inscrits
qui auraient changé de domicile à faire con-
naître leur nouvelle demeure au bureau des
Elections avant le 4 février, date de la clô-
ture définitive des réclamations.
Le bureau des élections est ouvert toute
l’année, les jours non fériés, de 9 heures du
matin à midi et de 2 à 7 heures du soir..
Pendant la période des réclamations —
c’est-à-dire du 16 janvier an 4 février —il
sera, en outre, ouvert les dimanches 18 et
25 janvier et iet février, de 9 heures à midi
et de 2 à 5 heures du soir.
Enfin, le dernier jour, mercredi 4 février,
ce bureau restera ouvert de 9 heures du ma-
tin à minuit, sans interruption.
La Protection Mutuelle
Fondée il y a trente ans, la Protection Mit-
tuelle, société de secours des employés et ou-
vriers des chemins de for, qui groupe en ses
deux sections : Dépôt et Exploitation, plus de
mille membres, offrait hier son premier
banquet dans la salle A du Cercle Franklin.
Une centaine de convives, dont plusieur*
dames, avaient répondu à l'appel des orga?
nisateurs, du promoteur plutôt, M. Mande-
ville, président de la section Havre-Expiofc
tation. v .... . .. .. .
M. Jenneqnin, adjoint, présidait cette f»
miliale réunion, entouré de MM. Meslay
sous-secrétaire de la Sous-Préfecture, repre
sentant M. Benoist, sous-préfet ; Bêiiot, con
seiller d’arrondissement ; Lang, conseillei
municipal ; Guerrée, ingénieur principal
chef des services de la gare du , Havre, re
présentant M. Claveille, directeur des che
mins de fer de l’Etat ; Dechartre, vice-prési
dent de la Protection Mutuelle, représentant
le Conseil d’administration ; Haubert, prési
dent de la section de Fécamp ; Gilles, prési
dent de la section Havre-Dépôt ; Brajèul
j vice-président de la section Havre-Exploits
I Au champagne M. Mandeville, après avoi
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