Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-01-09
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 janvier 1914 09 janvier 1914
Description : 1914/01/09 (A34,N11844). 1914/01/09 (A34,N11844).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172009t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2020
\m mtt — (O Fages; B üaiimes — HilTIIWIM) BATffl — 5 CMIHMS (& Pages) .wwwdt 9 Janvier
Les Vols renversés de Ehevillierd
idmiaislraîeop • Délégaé - GJ f ail
O. RANDOLET
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Le Petit Havre
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Paris, trois heures matin
feHHgLm-"... ■ ' ■ , ■ - . il n-iawm^
\ DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 8 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS KAUSSS j BAISSB
tllIVIUÎ
Comptant ... „„ * «3 15/- -/-. */3
3 mois a «4 6/- -/- 3/*
ETAIS
Comptant 1167 -/- . -/- 10/-
S mois calme 1168 15,_ ./. B/-
FER
Comptant.. * 50/4 % -/-
3. mois ‘ *61/1 % -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 7 janvier uti.
NEW-YORK, 8 JANVIER
Cotons c janvier, baisse S points ; mars,
baisse 1 point ; mai, inchangé ; octobre,
baisse 3 points. — Soutenu.
Caféa t hausse 12 à 17 points.
K HW-YORK, 8 JANVIER
<. n nn t. fUQHr
Cuivre Standard disp. — — 14 62
— lévrier 14 30
Amalgama*. Cep... 71 1/2 72 i/2
Fer.,, 15— 15 —
CHICAGO. 8 JANVIER
C. »» JOUR C. PRECGJi
Blé sur Mai 61 t/4 01 1/2
— Juillet.... 87 1/8 87 3 4
Maïs sur Mai 66 1/4 68 3 8
— Juillet... 63 7/8 63 1 4
Saindoux sur. Mai.. .... 10 80 10 62
— Juillet.... 1112 10 07
LE PROCHAIN SÉJOUR
, DE M. POINCARE A NICE
NICE,— II est à peu-près certain que le
président de la République viendra faire an
assez long séjour è Nice très prochaine-
ment.
Un attaché de la présidence cherche ac-
tuellement ici une villa où M. Poincaré pour-
rait s’installer.
LÉGION-D’HONSEUR
Sont promus dans la Légion-d’Honneur :
Au grade de commandeur : M. Deldncle,
conseiller d’Etat, ancien secrétaire général à
ta Guerre.
An grade d'officier : M. Lattès, président
fondateur de là Fédération Nationale des So-
ciétés de préparation militaire de France et
desGQionies ; U. Ludovic Naadeau, publi-
ciste.
Au grade de chevalier : M. Pfeiffer, vice-
présideot de l’Union des Sociétésde prépara-
tion militaire de France.
An titre de l'aéronautique : M. Moreau, in-
venteur d’un stabilisateur automatique.
Dans les nominations de la Légion-d’Hon-
neur, au titre de la réserve et de ia territo-
riale, nous relevons celle, au grade de che-
valier, du médecin aide-major Voivenel qui,
on s’en souvient, BOigna le major allemand
Von Winierfeid.
LA CLASSE 1913
LIMOGES. — On lit dans la France Mili-
taire :
Sur 830 recrues de la classe 1913, prove-
nant de diverses régions de la France, 566
ont subi un examen, soit 66 0/0 et 284 en
ont été dispensés comme possédant un di-
plôme, soit 34 0/0.
Sur les 666 jeunes soldats ayant passé
l’examen, 36 ont eu la note zéro et sont
complètement illettrés ; 180 n’ont pas obte-
nu la note 5 aux différentes épreuves et de-
vront suivre les cours primaires.
SUBVENTION A LA LIGUE AÉRIENNE
Le Conseil municipal de Paris vient de
voter une subvention de 10,000 francs à ia
Ligue Nationale Aerienne.
Celle-ci se propose d'affecter cette somme
& la fondation d'un prix destiné à doter nne
épreuve de vitesse qui se disputerait entre
deux capitales.
POURSUITES CONTRE DES
ANTIMILITARISTES
ST. Drioux, jnge d’instruction, vient de
renvoyer devant le Tribunal Correctionnel
sous i inculpation d’excitation de militaires
I la désobéissance dans un but de propa-
gande anarebiste, M. Morange, gérant au Li-
bertaire, pour avoir publié un appel aux
soa-crits leur conseillant de ne pas re-
joindre leur corps ou de tirer sur leurs
chefs.
Estégalemsnt renvoyé en police correc-
tionnelle par défaut, M. Jeunet, gérant de l’A-
narchie, pour avoir publié an appel sembla-
ble émanant d’un groupe de déserteurs ha-
bitant Londres.
L’AGENT DE CHANGE GIRINOlf
MALTE. — L’ex-agent de change lyonnais
Sirinon est parti hier pour Marseille à bord
Su paquebot Carthage, sous ia Conduite de
deux agents de ia Sûreté de Malte.
Le navire doit arriver & Marseille samedi
après-midi.
LA TERRE TREMBLE
BREST.— A Carheix, de violentes secousses
Ils iniques ont été ressenties an cours de la
lernière nuit, entre minait 12 et minnlt 14,
Oa ne signal» >ncun accident.
LE CRIME D’ABBEVILLE
AMIENS.— On ne 6ait tonjonrs pas de quelle
façon exacte la jeune Marthe Halattre est
morte. On pense néanmoins qu’elle a dû
succomber à l'asphyxié soit par l’oxyde de
carbone, soit par ie gaz d’éclairage.
L’enqnôte se poursuit autour de certains
individus de moeurs suspectes qui sont con-
nus pour rechercher les entants et les attirer
chez eux ou dans les endroits écartés de la
ville.
LES BANDITS CORSES
AJACCIO. — A Caicatoggio, le docteur Cec-
caldi, âgé de 75 ans, a été assailli chez lui
dans la nuit du 3 janvier par cinq individus
masqués qui l’ont traîné dehors en le mena-
çant de mort s'il ne leur indiquait pas l’en-
droit où it cachait ses économies.
Le vieillard qui s’était alité à la suite des
émotions qu'il avait éprouvées, vient seule-
ment de raconter ces faits.
On croit connaître les coupables que ia
gendarmerie recherche activement.
LES AFFAIRES D’ORIEKT
Les Tentatives d'Izzet Paoha en Albanie
FRANCFORT. — On télégraphie de Vienne :
« Hier, an cours de ia réception diplomati-
que, ie comte Berchtold aurait exprimé à
l’ambassadeur de Turquie, Hllml Pacha, son
mécontentement au sujet de l'attitude du
gouvernement ottoman qui avait connais-
sance des tentatives d’Izzet Pacha en Alba-
nie.
» L'ambassadeur de Turquie a assuré au
comte Berchtold que son gouvernement était
resté étranger à ces tentatives. »
La Mission Navale Anglaise
à Constantinople
CONSTANTINOPLE. — On annonce que la
Porte a décidé une augmentation de la mis-
sion navale anglaise pour assurer la réorga-
nisation de sa marine.
Des arrangements à ce sujet seraient déjà
conclus et des officiers anglais seraient en
route pour Constantinople.
AU PARLEMENT D'ALSACE
STRASBOURG. — Hier, an coors de la séance
de la 2« Chambre du Parlement d’Alsace-
Lorraine, le dépoté Wolf a déclaré qne
l’émigration dn capital à l’étranger corres-
4 l’immigration du capital allemand.
M. Mendel, sous-secrétaire d’Etat, a décla-
ré qûe la création de consniats étrangers en
Alsace-Lorraine était l’affaire de l’Empire et
que les couleurs du pays d'empire étaient
tes couleurs allemandes.
TROUBLES EN ITALIE
ROME. — Depuis quelques jours on signa-
lait une certaine agitation agraire dans la
commune de Palliano.
Hier, nn groupe de paysans vint manifes-
ter par des cris devant la maison de M. An-
dréa Turti. Celui-ci ayant ouvert nne fenê-
tre, tira, de l’intérieur de son habitation, des
coups de fusil sur les manifestants.
Une trentaine de personnes ont été bles-
sées ; une jeune fille a été tuée.
Les Economiesje M. Caillai
M. Caiilaux, ministre des finances, faisait
connaître mardi, par nne lettre adressée à
M. Cochery, président de la Commission du
budget, que grâce à une étude attentive du
budget, il était en mesnre de proposer sur
le budget de 1914 des économies d’an total
d’environ 50 millions.
Les modifications qne propose M. Caiilaux
sont celles que peut faire nn ministre des
finances qui juge sur la comptabilité. M.
Caiilaux, dans sa lettre, fait allusion à des
« actes ultérieurs » qui leur donneront une
base pins étendue. Il veut parler des pro-
messes faites par lui à la tribune du Sénat,
où il déclara qu'il déposerait dès ia rentrée
un projet instituant un vaste organisme de
contrôle, réellement indépendant et efficace.
Ajoutons qne M. Caiilaux. qui déposera à
ia Chambre le budget de 1914 et le projet de
taxe sur le capital, a décidé de déposer par
contre sur le burean du Sénat son projet
annoncé d’impôt sur le revenu, pour que
ia discussion en soit jointe a celle du projet
Aimond. J
A la Commission du Budget
Des précisions ont été fonrnies à la Cham-
bre par M. Georges Cochery, président de la
Commission du budget. Aussitôt après avoir
reçu ia première série des notes relatives
aux économies proposées par le gouverne-
ment sur les les projets de budget des divers
ministères (6 budgets sur 19), le président
de la Commission en a saisi d’nrgence les
rapporteurs particuliers.
Les réductions de dépenses présentées jus-
qu’ici portent sur les services suivants :
Guerre. — 20 millions environ.
Justifie. — Services judiciaires : ajourne-
ment de création d’emplois, 92 975 Irancs.
Services pénitentiaires : 1» abandon de créa-
tion d’emplois, 147,480 francs ; 2» ajourne-
ment au 1» juillet des créations d’emplois
maintenues, 260,793 francs.
Commerce. — Réduction des travaux ex-
traordinaires de construction dans tes éco-
les nationales professionnelles, 45,000 fr.
Travaux publics. — Réduction sur les sub-
ventions à accorder aux services réguliers
d’automobiles, 300,000 francs, et sur les cré-
dits de la navigation intérieure, 500,000
francs ; économie sur les frais d’exploitation
dn réseau de l’Ouest, 961,000 francs.
Quant à l’Intérieur, l’économie serait de
il 678.100 francs.
Elle serait la conséquence d’une mesure
destinée à accélérer le remboursement des
sommes dues aux départements pour l’as-
sistance et qni consisterait à ne payer sur
1914 que les dépenses afférentes aux onze
premiers mois ae l’année et à reporter a
1915 les.dépenses du mois de décembre avec
celles des onze premiers mois de la même
année.
Enfin, pour les chemins de fer de l’Etat
d’une part, les conditions pins avantageuses
dans lesquelles ont été passés les nouveaux
marchés, et d’autre part, le report de cer-
tains travaux à l'exercice suivant, permet-
tront de réduire l’émission des obligations
d’environ 38 million»,
L’Application de la Loi
sur le Repos Hebdomadaire
; La loi sur le repos hebdomadaire date dù
13 juillet 1906. Depuis cette date, son ap-
plication, comme au surplus celle de toute
loi sociale, a donné lieu à de multiples diffi-
cultés, mais il faut bien remarquer que ces
difficultés ont finalement été presque tou-
jours réglées au mieux des intérêts des
t parties, chaque fois qu’on ne trouvait chez
celles-ci ni parti-pris ni mauvaise foi.
Il n’en est pas moins vrai que l'étude de
, ces difficultés d’application mérite d’être
! entreprise, car elle est susceptible de favo-
riser le dégagement de quelques principes,
dont il n’est pas douteux que le législateur
devra désormais s’inspirer largement en
matière sociale, s’il tient è faire des lois
assez adéquates aux moeurs pour agir sur
elles et les transforme^.
Et tout d’abord ne convient-t-il pas d’exa-
i ; I miner si cette loi sur le repos hebdoma-
daire — loi bienfaisante et humanitaire au
premier chef — a été dès les débuts appli-
quée avec toute la fermeté désirable?Il
semble bien qu’au contraire on se laissa
trop souvent en haut lieu émouvoir par des
protestations qui n’étaient pas toujours jus-
tifiées, et comme les auteurs de ces pro-
testations obtinrent fréquemment gain de
cause, le prestige de la loi en fut d’autant
ébranlé.
Pendant plusieurs années, donc, on*a fait
de la loi une « application libérale », et à
la faveur de ces dispositions gouvernemen-
tales, de nombreuses dérogations fûrent
accordées, sur lesquelles aujourd’hui, d’a-
près la jurisprudence du Conseil d’Etat, il
est bien difficile de revenir. Il s’est trouvé
ainsi que plusieurs professions se* sont
trouvées misés presque à l’écart de la loi ;
des abus se produisirent de divers côtés,
qui provoquèrent des protestations nom-
breuses, qui finirent par émouvoir le Par-
lement.
C’est .ainsi que, le 20 janvier 1911, la
Chambre votait un ordre tju jour invitant
le Ministre du Travail « à reviser les’ cir-
culaires concernant la loi sur le repos-heb-
domadaire en vue d’en assurer la plus
stricte application. » Et, deux ans après, le
4 mars 1913, elle votait une proposition de
loi, déposée par M. Paul Aubriot, tendant à
restreindre les extensions excessives des
autorisations préfectorales. Des sentiments
analogues avaient été manifestés par le
Sénat dans sa séance du 12 décembre
1912.
Ainsi fut inaugurée ce qu’on pourrait
appeler la période d’application intégrale.
On peut alors chercher ensuite jusqu’à
quel point ou dans quelles proportions le
repos hebdomadaire est, de la loi, passé
dans les moeurs.
Dans l’esprit et la lettre de la loi, le ré-
gime normal auquel sont astreintes toutes
les entreprises commerciales ou indus-
trielles qui ne peuvent se prévaloir d’une
dérogation, c’est le repos collectif, du di-
manche pour tout le personnel employé.
Or si, dans l’industrie, ce système de re-
pos est bien le modus vivendi général —
puisqu’il est observé dans 93 0/0 des éta-
blissements — il en est tout autrement dans
le commerce. Trente pour cent seulement
des entreprises commerciales font, en effet, I
bénéficier leur personnel de ce mode de re-
pos.
Parmi les autres entreprises, il en est qui
jouissent d’une dérogation permanente de
plein droit pour le repos par roulement, par
exemple — dérogation qui est inscrite dans
la loi elle-même ; il en est d’autres qui ont
obtenu par autorisation préfectorale un
autre mode de repos — repos collectif un
autre jour que le dimanche, repos du di-
manche midi au lundi midi, repos du di-
manche après-midi avec repos compensa-
teur. Il est enfin des genres de commerce
qui jouissent d’un régime contraire à la loi,
mais toléré conformément à un vote de la
Chambre de mars 1907, qui, moins exigeante
que celle de 1911, demandait une applica-
tion libérale de la loi.
Au total — et suivant une fort intéres-
sante statistique publiée récemment dans
une thèse de doctorat en droit par M. Char-
les Berthomieu — sur 211,000 établisse-
ments commerciaux, 64,400, soit 30,S 0/0
ont le repos collectif du dimanche ; 115,200
soit 54,6 0/0 profitent des dérogations de
droit inscrites dans la loi ; 23,400, soit
11,2 0/0 jouissent de dérogations consen-
ties par les préfets; enfii) 7,900, soit3,7 0/0
profitent de tolérances extra-légales.
En se basant sur ces chiffres mômes, on
peut affirmer que la loi du 13 juillet 1906 a
considérablement augmenté, dans l’ensem-
ble du pays, le nombre des bénéficiaires du
repos dominical, ou simplement du repos
d'un jour sur sept. Et c’est déjà un fort ap-
préciable résultat.
Il n’en reste pas moins des améliorations
progressives à apporter, dans son texte et
dans son application, à la législation de
1906. Ces améliorations, M. Berthomieu les
résume et les précise dans la thèse à la-
quelle nous avons fait allusion plus haut.
Ce serait tout d’abord le retrait des toléy
rances accordées en marge de la loi ; là
révision et, s’il y a lieu, le retraif de cer-
taines dérogations consenties par les pré-
fets ; le développement des services de
l’inspection du travail.
Et il en serait une autre que M. Bertho-
mieu préconise particulièrement, ce serait
la fermeture des établissements pendant
l’application du repos collectif.
Telles sont les principales modifications
que propose cet auteur qui, par un stage de
sept ans au ministère du Travail, a acquis
une véritable compétence en la matière. ‘
Ainsi que le fait justement remarquer
notre confrère Marcel Géraud, dans l’Ac-
tion, de telles réformes pourront être sûre- !
ment acquises par un accord sérieux entre
les syndicats patronaux et ouvriers. Les
réglementations établies par eux seraient
tout naturellement ratifiées par le Parle-
ment, et la loi de 1906 deviendrait vrai-
ment, suivant le mot de M. Berthomieu,
« l’un des plus beaux actes de l’oeuvre so-
ciale accomplie sous la Troisième Républi-
que. »
P. POLET.
RoeelIesPoIitipes
Conseil des Ministres
Les ministres et sons-secrétaires d’Etat, &
l’exception de MM. Renoult, Fernand Divid,
Malvy, Viviani, Raynaud, absents de Paris,
se sont réunis hier matin en Conseil, à
l’Elysée, sons ia présidence de M. Poincaré,
L’équilibre du budget de 1014
Le ministre des finances a fait connaîtra
qn’il indiquera dans le prochain Conseil tes
conditions d’équilibre du budget de 1914, et
qu’il soumettrait an gouvernement divers
projets de lois, tant en matière de fiscalité
que de contrôle des dépenses publiques.
Les casernements dans l’Est
M. Maginot, sous-secrétaire d’Etat à ta
guerre, a rendu compte de ses voyages dans
l’Est et des constatations qu’ii a faites au
point de vne des casernements, des loge-
ments d’officiers ou de soas-officiers et dos
camps d’instruction.
Les ministres et sons-secrétaires d’Etat se
réuniront en conseil lundi et mardi pro-
chains ponr l’examen des projets financiers
et du programme de la guerre.
M. Caiilaux et l’Affaire Priou
Le Figaro a reproché, hier matin, à M.
Caiilaux, ministre des finances, a d’être allé’
déterrer une vieille affaire Prion qui dormait
depuis vingt ou trente ânï dans les cartons
d’un de nos ministères, affaire condamnée
pour mille causes justifiées à n’en jamais
sortir ».
M. Priou, négociant français, décédé il y a
nne trentaine d’années au Brésil, avait ob-
tenu, g> âce & l’appui de notre consul à Rio-
de-Janeiro, des concessions que le gouver-
nement français revendiqua et fit vendre
après sa mort. Les héritiers, se prétendant
dépouillés, réclamèrent le montant des créan-
ces injustement encaissées par l'Etat, d’a-
près eux. C'était an litige qni portait au dé-
but sur 3 Ou 4 millions. Leui*uemande avait
été repoussée et les héritiers Priou avaient
perdu tout espoir de succès. Or, d’après no-
tre confrère, M. Caiilaux aurait fait lundi
dernier appeler leur représentant.
Ce Jour-là, écrit le Figaro, M. Caiilaux s’entre-
tint avec leur représentant, qn’il avait fait quérir
tout exprès. En termes fort agréables à entendre
et qui furent accueillis avec joie, il expliqua l’élu-
de qu’il avait fait faire du dossier trop longtemps
délaissé, la suite favorable que méritait une cause
si juste, l’urgence qu’ii y avait à liquider, le plus
rapidement possible, cette créance, qui lui sem-
blait vraiment due 4 la famille Priou et qui, avec
les inté èts des intérêts, pouvait atteindre mal-
heureusement cinq ou six millions. Il ne cacha
pas A son interlocuteur ébahi que le ministère ac-
tuel avait en perspective de nombreuses dépenses
pour sa politique et que sa caisse électorale était
vide.
— Si vous touchez, nous toucherons, conclut
M. Joseph Caiilaux. fl faut que ce soit bien con-
venu. Le gouvernement a ses devoirs et ses be-
soins.
Et il donna, rendez-vous pour le lendemain au
représentant des héritiers Priou.
Le lendemain, mardi, nouvel entretien où fut
exigé, puis discuté, ie pourcentage le plus cruel.
On alla jusqu’à demander 8J 0/0 du montant de la
creance aux malheureux qui avaient, depuis la
soirée du lundi, entrevu dans leurs rêves des
millions et des millions encore à distribuer à
leurs enfants. Rien ne fut décidé : mais hier mer-
credi, au cours d’une troisième et dernière en-
trevue, le marché,à des conditions moins lourdes,
fut accepté.
Le ministre des finances a communiqué à
ce sujet le démenti suivant :
Un journal du matin, sous le titre « les Combi-
naisons secrètes do M. Caiilaux », attribue au mi-
nistre des finances un rôle et des agissements
plus que smguliers dans une certaine affaire
Priou. y
Nous sommes autorisés à déclarer que le mi-
nistre des finances n’a jamais connu ni de près nf
de loin, ni directement ni indirectement, l’affaire
en question, que le récit, signé par le directeur
du journal du matin, est inventé de toutes pièces,
qu’il est d’un bout a l’autre uh tissu do fantaisies
contraires à la vérité.
ETRANGER
ANGLETERRE
M. Joseph Chamberlain
renonce à la vie poliliq ne
M. Joseph Chamberlain a adressé à ses
électeurs de Birmingham une lettre dans la-
quelle il annonce sa décision de ne pas se
représenter aux prochaine! élections.
H. Chamberlain regrette de se séparer de
la circonscription de Birmingham, dont ii
était loin depuis trente-sept ans ; mais ii
estime que Birmingham a besoin des servi-
ces d’an homme plus jeune susceptible de
jrendre nne part plus active à la lutte par-
ementaire,
On parle de MM. Anslen et Neville Cham-
berlain pour succéder éventuellement à leur
père.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i h UinimiE IilTEWlDHaLE
108, rue St-Lazare, 108
(Immeuble de rHOTEL TERMINUS)
Pit jtos et Cliché Petit Havre
Maurice OHEVILLIARD
Son appareil — : — Un de ses rois audacieux
Au Hoc, où d'intrépides aviateurs ont déjà
enthousiasmé les foules, Chevilliard est venu
hieraprès-midi, devant nn public beaucoup
plus exigeant que naguère, justifier, par
d’effarantes prouesses, son titre si suggestif
de a marchand de frissons ». Dn premier
coup, il y est parvenu avec une facilité éton-
nante. Il est vrai que, pour un homme qui
recherche les difficultés et se plait à frôler le
danger, tout y concourait.
Par la voie des airs, l'aviateur avait ra-
mené son appaieil de Rouen. Parti de l’aé-
rodrome du Madrillet à 9 heures 45 en com-
pagnie de son mécanicien Forest, Maurice
Chevilliard atterrissait sur la prairie du Hoc,
à li heures 1/4. Ce voyage d'une heure et
demie fat quelque peu contrarié par an vent
assez tort au Sud-Ouest.
Le temps qui se montra ensoleillé dans la
matinée, s’assombrissait vers midi 1/2 et prit
nDiton maussade. Là-bas,dans la plaine,un ciel
gris et bas formait un décor de circonstance
autour des pelouses détrempées. Un vent
assez fort Tenant dn large, amenait de temps
à autre, comme pour assombrir davantage le
tableau, de gros nuages noirs suintant des
gouttelettes froides et drues.
Si le temps ne contrariait pas Ie«marchand
de frissons », il n’effraya pas non plus le pu-
blic, car il était acconru en longues théories
pour acclamer l’intrépide roi de l’air. Qua-
rante-cinq voitures de la Compagnie des
Tramways, de nombreuses automobiles et
des voitures attelées déversaient sans inter-
ruption à proximité de l'Hippodrome une
foule qu’un important service d’ordre diri-
geait vers les enceintes où elle venait stoï-
quement patauger dans les flaques d’eau en
attendant la fin des préparatifs.
À ce service d’ordre participaient M. Ita-
liani, commissaire spécial et ses adjoints ;
M. Ribet, commissaire central ; M. Crosaier,
maréchal des logis chef, seize gendarmes à
cheval, dix à pied, quarante agents de police
du Havre, neuf agents de Graville et ie pelo-
ton des élèves officiers de réserve.
Au pesage, où les spectateurs sont nom-
breux, nous remarquons au hasard, MM. lo
général Lapiomont, gouverneur du Havre, et
ses officiers d’ordonnance ; le colonel Ber-
tin, les commandants Breuil et Joly ; Thiry,
major de la garnison ; Benoist, sous-préfet ;
Valentin, adjoint au maire; Profichet et
Léon Meyer, conseillers généraux ; Lang,
conseiller municipal ; Soclet, directeur de ia
Compagnie de3 Tramways ; Leprince, direc-
teur de la Compagnie Normande de Naviga-
tion ; Taconet, président de la Société des
Régates ; les aviateurs Léon et Lucien Molon
et Maurice Bequet, etc.
A deux heures, Chevilliard fait son entrée
an pesage, où toutes les tribunes sont fer-
mées, comme en temps ordinaire d’ailienrs
pendant l’hiver. Les spectateurs massés sur
ia pelouse lui font un accueil sympathique.
Il répond avec empressement et, avec une
bonne grâce qu’apprécieront (es amateurs
de cinéma, ii pose devant l’opérateur et se
bâte d’alier donner ses dernières instruc-
tions à ses mécaniciens, qui font le plein
d’essence et d’huiie.
A trois heures, il endosse nn chandail,
passe la bretelle sangle qui le retiendra à
son siège et donne te signal du départ. L’hé-
lice est mise en marche. L'appareil roule,
mais il semble adhérer au sol noueux. Ce-
pendant, il se soulève peu à peu et, aus-
sitôt qu’il est libéré, bondit dans l’espace
à deux cents mètres environ de son point de
départ. Aussitôt c’est l’escalade vers ia hau-
teur.
Après avoir décrit un crochet à 200 mètres
de haut, le biplan revient vers les tribunes
et, tout à coup, l’avant se soulève, les ailes
s’inclinent à gauche et, aussi délicatement
qu’une feuille ae papier ballottée par le vent,
il se retourne. L’appareil descend alors brus-
quement, les roues en l’air. On a l’impres-
sion de la chute irrémédiable, mais le pilote
est maître de sa machiné. Il la redresse len-
tement, comme s’il prenait plaisir à prolon-
ger l’angoisse qui étreint les spectateurs et,
a quelques «êtres du sol, elle reprend son
vol régulier, après avoir fait une seconde
pirouette sur le côté. J
' La ronde infernale commencé, Cfievil
iiard prend de ia hauteur, décrit des vira
g«?s élégants, semble se laisser aller sur ur
océan agité, pointe de temps à autre i’avanl
de son biplan vers les nuages, et chavire son
esquif à 800 métrés en l’air. Par instants, il
descend, tantôt en s’appuyant sur les plans
de gauche, tantôt sur ceux de droite. Il
plonge ainsi vers ie sol en pivotant sur l'aile,
paraissant vriller l’air.
A d’autres moments, il se laisse choir
vers le sol, les plans de snstantation ne
semblant plus offrir de résistance. Tous ces
mouvements sont souples, s’effectuent rapi-
dement, sans à coups, par des retourne-
ments et des rétablissements du plus gra-
cieux effet.
Dans une attention délicate, Chevilliard
vient voler surtout vers les enceintes popu-
laires, au-dessus desquelles il exécute des vi-
rages dépassant ia verticale ; puis, en re-
montant, accentue son inclinaison transver-
sale et se retourne complètement. Il par-
coure quelques mètres les roues en l’air, puis
se rétablit si vite qu'on parvient mal à dis-
cerner quelle évolution suit le b plan.
Il atterrit après quelques nouvelles fantai-
sies étourdissantes. Il est trois heures quinze.
Chevilliard met pied à terre.Nous lui deman-
dons comment ç’a été ; il nous dit qu'il y a
beaucoup de vent.
Au moment où il se dispose à reprendra
place à son siège pour s’élancer à nouveau
dans les nues, se dresse, implacable, le ma-
nager M. Poumet. Il faut partir, l'heure au
train presse et, c’est navré, que Maurice
Chevilliard, Après avoir-été félicité par le gé-
néral Capiomont, prend placé dans son auto
qui le conduit à la gare, devant voler aujour-
d'hui à La Haye.
On l’acclame frénétiquement, tandis que
ses mécaniciens s’empressent de démonter
l'appareil pour l’expédier par cheminde fer.
A propos de cette exhibition nous avon»
reçu de la part de plusieurs de nos conci-
toyens une protestation qui nous paraît plei-
nement justifiée.
L’impressario avait fait annoncer par le»
journaux, que les voitures et les automobi-
les seraient admises sur le champde courses.
Nos concitoyens possesseurs de ces véhicule»
pensaient donc qu’il leur serait possible,
commodément assis dans leur voiture, de
suivre les évolutions de Chevilliard.
Leur déception a été grande. En arrivant
près du pont, les contrôleurs leur ont tout
a'abord réclamé une somme de 5 francs
pour leur voiture, — ce qui était régulière-
ment annoncé — en leur annonçant qu’ils
paieraient plus loin ie prix personnel de leur
entrée selon l’emplacement qu’ils comp-
taient occuper.
Rien de plus logique ; mais, à peine les
véhicules avaient-ils passé le pont, qu’on in-
terdissait aux conducteurs de pénétrer dans
le champ de course et les meriait-on dans
l’obligation d’aller se garer où ils pouvaient,
sur les routes voisines.
Le procédé a paru généralement très vexa-
toire et véritablement abusif, aussi les pro-
testations ont-elles été très nombreuses et
véhémentes.
La plupart des personnes qui conduisaient
elles-mêmes leurs véhicules, se sont en effet
trouvées dans la nécessité de rester près de
leur véhiculé et dans l'impossibilité, malgré
une taxation très élevée, de profiter comme
ils l’auraient voulu, du spectacle pour lequel
ils s'étaient dérangés.
Bien qu’il vole aujourd’hui à La Haye, M.
Chevilliard possède — grâce à une des plus
admirables inventions modernes — le don
d’ubiqnité, ce qui veut dire que ce soir au
Cinéma Ganmont on verra tontes les expé-
riences qu’il a faites hier à l’aérodrome du
Hoc.
Les Vols renversés de Ehevillierd
idmiaislraîeop • Délégaé - GJ f ail
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\ DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 8 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
TON COURS KAUSSS j BAISSB
tllIVIUÎ
Comptant ... „„ * «3 15/- -/-. */3
3 mois a «4 6/- -/- 3/*
ETAIS
Comptant 1167 -/- . -/- 10/-
S mois calme 1168 15,_ ./. B/-
FER
Comptant.. * 50/4 % -/-
3. mois ‘ *61/1 % -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 7 janvier uti.
NEW-YORK, 8 JANVIER
Cotons c janvier, baisse S points ; mars,
baisse 1 point ; mai, inchangé ; octobre,
baisse 3 points. — Soutenu.
Caféa t hausse 12 à 17 points.
K HW-YORK, 8 JANVIER
<. n nn t. fUQHr
Cuivre Standard disp. — — 14 62
— lévrier 14 30
Amalgama*. Cep... 71 1/2 72 i/2
Fer.,, 15— 15 —
CHICAGO. 8 JANVIER
C. »» JOUR C. PRECGJi
Blé sur Mai 61 t/4 01 1/2
— Juillet.... 87 1/8 87 3 4
Maïs sur Mai 66 1/4 68 3 8
— Juillet... 63 7/8 63 1 4
Saindoux sur. Mai.. .... 10 80 10 62
— Juillet.... 1112 10 07
LE PROCHAIN SÉJOUR
, DE M. POINCARE A NICE
NICE,— II est à peu-près certain que le
président de la République viendra faire an
assez long séjour è Nice très prochaine-
ment.
Un attaché de la présidence cherche ac-
tuellement ici une villa où M. Poincaré pour-
rait s’installer.
LÉGION-D’HONSEUR
Sont promus dans la Légion-d’Honneur :
Au grade de commandeur : M. Deldncle,
conseiller d’Etat, ancien secrétaire général à
ta Guerre.
An grade d'officier : M. Lattès, président
fondateur de là Fédération Nationale des So-
ciétés de préparation militaire de France et
desGQionies ; U. Ludovic Naadeau, publi-
ciste.
Au grade de chevalier : M. Pfeiffer, vice-
présideot de l’Union des Sociétésde prépara-
tion militaire de France.
An titre de l'aéronautique : M. Moreau, in-
venteur d’un stabilisateur automatique.
Dans les nominations de la Légion-d’Hon-
neur, au titre de la réserve et de ia territo-
riale, nous relevons celle, au grade de che-
valier, du médecin aide-major Voivenel qui,
on s’en souvient, BOigna le major allemand
Von Winierfeid.
LA CLASSE 1913
LIMOGES. — On lit dans la France Mili-
taire :
Sur 830 recrues de la classe 1913, prove-
nant de diverses régions de la France, 566
ont subi un examen, soit 66 0/0 et 284 en
ont été dispensés comme possédant un di-
plôme, soit 34 0/0.
Sur les 666 jeunes soldats ayant passé
l’examen, 36 ont eu la note zéro et sont
complètement illettrés ; 180 n’ont pas obte-
nu la note 5 aux différentes épreuves et de-
vront suivre les cours primaires.
SUBVENTION A LA LIGUE AÉRIENNE
Le Conseil municipal de Paris vient de
voter une subvention de 10,000 francs à ia
Ligue Nationale Aerienne.
Celle-ci se propose d'affecter cette somme
& la fondation d'un prix destiné à doter nne
épreuve de vitesse qui se disputerait entre
deux capitales.
POURSUITES CONTRE DES
ANTIMILITARISTES
ST. Drioux, jnge d’instruction, vient de
renvoyer devant le Tribunal Correctionnel
sous i inculpation d’excitation de militaires
I la désobéissance dans un but de propa-
gande anarebiste, M. Morange, gérant au Li-
bertaire, pour avoir publié un appel aux
soa-crits leur conseillant de ne pas re-
joindre leur corps ou de tirer sur leurs
chefs.
Estégalemsnt renvoyé en police correc-
tionnelle par défaut, M. Jeunet, gérant de l’A-
narchie, pour avoir publié an appel sembla-
ble émanant d’un groupe de déserteurs ha-
bitant Londres.
L’AGENT DE CHANGE GIRINOlf
MALTE. — L’ex-agent de change lyonnais
Sirinon est parti hier pour Marseille à bord
Su paquebot Carthage, sous ia Conduite de
deux agents de ia Sûreté de Malte.
Le navire doit arriver & Marseille samedi
après-midi.
LA TERRE TREMBLE
BREST.— A Carheix, de violentes secousses
Ils iniques ont été ressenties an cours de la
lernière nuit, entre minait 12 et minnlt 14,
Oa ne signal» >ncun accident.
LE CRIME D’ABBEVILLE
AMIENS.— On ne 6ait tonjonrs pas de quelle
façon exacte la jeune Marthe Halattre est
morte. On pense néanmoins qu’elle a dû
succomber à l'asphyxié soit par l’oxyde de
carbone, soit par ie gaz d’éclairage.
L’enqnôte se poursuit autour de certains
individus de moeurs suspectes qui sont con-
nus pour rechercher les entants et les attirer
chez eux ou dans les endroits écartés de la
ville.
LES BANDITS CORSES
AJACCIO. — A Caicatoggio, le docteur Cec-
caldi, âgé de 75 ans, a été assailli chez lui
dans la nuit du 3 janvier par cinq individus
masqués qui l’ont traîné dehors en le mena-
çant de mort s'il ne leur indiquait pas l’en-
droit où it cachait ses économies.
Le vieillard qui s’était alité à la suite des
émotions qu'il avait éprouvées, vient seule-
ment de raconter ces faits.
On croit connaître les coupables que ia
gendarmerie recherche activement.
LES AFFAIRES D’ORIEKT
Les Tentatives d'Izzet Paoha en Albanie
FRANCFORT. — On télégraphie de Vienne :
« Hier, an cours de ia réception diplomati-
que, ie comte Berchtold aurait exprimé à
l’ambassadeur de Turquie, Hllml Pacha, son
mécontentement au sujet de l'attitude du
gouvernement ottoman qui avait connais-
sance des tentatives d’Izzet Pacha en Alba-
nie.
» L'ambassadeur de Turquie a assuré au
comte Berchtold que son gouvernement était
resté étranger à ces tentatives. »
La Mission Navale Anglaise
à Constantinople
CONSTANTINOPLE. — On annonce que la
Porte a décidé une augmentation de la mis-
sion navale anglaise pour assurer la réorga-
nisation de sa marine.
Des arrangements à ce sujet seraient déjà
conclus et des officiers anglais seraient en
route pour Constantinople.
AU PARLEMENT D'ALSACE
STRASBOURG. — Hier, an coors de la séance
de la 2« Chambre du Parlement d’Alsace-
Lorraine, le dépoté Wolf a déclaré qne
l’émigration dn capital à l’étranger corres-
4 l’immigration du capital allemand.
M. Mendel, sous-secrétaire d’Etat, a décla-
ré qûe la création de consniats étrangers en
Alsace-Lorraine était l’affaire de l’Empire et
que les couleurs du pays d'empire étaient
tes couleurs allemandes.
TROUBLES EN ITALIE
ROME. — Depuis quelques jours on signa-
lait une certaine agitation agraire dans la
commune de Palliano.
Hier, nn groupe de paysans vint manifes-
ter par des cris devant la maison de M. An-
dréa Turti. Celui-ci ayant ouvert nne fenê-
tre, tira, de l’intérieur de son habitation, des
coups de fusil sur les manifestants.
Une trentaine de personnes ont été bles-
sées ; une jeune fille a été tuée.
Les Economiesje M. Caillai
M. Caiilaux, ministre des finances, faisait
connaître mardi, par nne lettre adressée à
M. Cochery, président de la Commission du
budget, que grâce à une étude attentive du
budget, il était en mesnre de proposer sur
le budget de 1914 des économies d’an total
d’environ 50 millions.
Les modifications qne propose M. Caiilaux
sont celles que peut faire nn ministre des
finances qui juge sur la comptabilité. M.
Caiilaux, dans sa lettre, fait allusion à des
« actes ultérieurs » qui leur donneront une
base pins étendue. Il veut parler des pro-
messes faites par lui à la tribune du Sénat,
où il déclara qu'il déposerait dès ia rentrée
un projet instituant un vaste organisme de
contrôle, réellement indépendant et efficace.
Ajoutons qne M. Caiilaux. qui déposera à
ia Chambre le budget de 1914 et le projet de
taxe sur le capital, a décidé de déposer par
contre sur le burean du Sénat son projet
annoncé d’impôt sur le revenu, pour que
ia discussion en soit jointe a celle du projet
Aimond. J
A la Commission du Budget
Des précisions ont été fonrnies à la Cham-
bre par M. Georges Cochery, président de la
Commission du budget. Aussitôt après avoir
reçu ia première série des notes relatives
aux économies proposées par le gouverne-
ment sur les les projets de budget des divers
ministères (6 budgets sur 19), le président
de la Commission en a saisi d’nrgence les
rapporteurs particuliers.
Les réductions de dépenses présentées jus-
qu’ici portent sur les services suivants :
Guerre. — 20 millions environ.
Justifie. — Services judiciaires : ajourne-
ment de création d’emplois, 92 975 Irancs.
Services pénitentiaires : 1» abandon de créa-
tion d’emplois, 147,480 francs ; 2» ajourne-
ment au 1» juillet des créations d’emplois
maintenues, 260,793 francs.
Commerce. — Réduction des travaux ex-
traordinaires de construction dans tes éco-
les nationales professionnelles, 45,000 fr.
Travaux publics. — Réduction sur les sub-
ventions à accorder aux services réguliers
d’automobiles, 300,000 francs, et sur les cré-
dits de la navigation intérieure, 500,000
francs ; économie sur les frais d’exploitation
dn réseau de l’Ouest, 961,000 francs.
Quant à l’Intérieur, l’économie serait de
il 678.100 francs.
Elle serait la conséquence d’une mesure
destinée à accélérer le remboursement des
sommes dues aux départements pour l’as-
sistance et qni consisterait à ne payer sur
1914 que les dépenses afférentes aux onze
premiers mois ae l’année et à reporter a
1915 les.dépenses du mois de décembre avec
celles des onze premiers mois de la même
année.
Enfin, pour les chemins de fer de l’Etat
d’une part, les conditions pins avantageuses
dans lesquelles ont été passés les nouveaux
marchés, et d’autre part, le report de cer-
tains travaux à l'exercice suivant, permet-
tront de réduire l’émission des obligations
d’environ 38 million»,
L’Application de la Loi
sur le Repos Hebdomadaire
; La loi sur le repos hebdomadaire date dù
13 juillet 1906. Depuis cette date, son ap-
plication, comme au surplus celle de toute
loi sociale, a donné lieu à de multiples diffi-
cultés, mais il faut bien remarquer que ces
difficultés ont finalement été presque tou-
jours réglées au mieux des intérêts des
t parties, chaque fois qu’on ne trouvait chez
celles-ci ni parti-pris ni mauvaise foi.
Il n’en est pas moins vrai que l'étude de
, ces difficultés d’application mérite d’être
! entreprise, car elle est susceptible de favo-
riser le dégagement de quelques principes,
dont il n’est pas douteux que le législateur
devra désormais s’inspirer largement en
matière sociale, s’il tient è faire des lois
assez adéquates aux moeurs pour agir sur
elles et les transforme^.
Et tout d’abord ne convient-t-il pas d’exa-
i ; I miner si cette loi sur le repos hebdoma-
daire — loi bienfaisante et humanitaire au
premier chef — a été dès les débuts appli-
quée avec toute la fermeté désirable?Il
semble bien qu’au contraire on se laissa
trop souvent en haut lieu émouvoir par des
protestations qui n’étaient pas toujours jus-
tifiées, et comme les auteurs de ces pro-
testations obtinrent fréquemment gain de
cause, le prestige de la loi en fut d’autant
ébranlé.
Pendant plusieurs années, donc, on*a fait
de la loi une « application libérale », et à
la faveur de ces dispositions gouvernemen-
tales, de nombreuses dérogations fûrent
accordées, sur lesquelles aujourd’hui, d’a-
près la jurisprudence du Conseil d’Etat, il
est bien difficile de revenir. Il s’est trouvé
ainsi que plusieurs professions se* sont
trouvées misés presque à l’écart de la loi ;
des abus se produisirent de divers côtés,
qui provoquèrent des protestations nom-
breuses, qui finirent par émouvoir le Par-
lement.
C’est .ainsi que, le 20 janvier 1911, la
Chambre votait un ordre tju jour invitant
le Ministre du Travail « à reviser les’ cir-
culaires concernant la loi sur le repos-heb-
domadaire en vue d’en assurer la plus
stricte application. » Et, deux ans après, le
4 mars 1913, elle votait une proposition de
loi, déposée par M. Paul Aubriot, tendant à
restreindre les extensions excessives des
autorisations préfectorales. Des sentiments
analogues avaient été manifestés par le
Sénat dans sa séance du 12 décembre
1912.
Ainsi fut inaugurée ce qu’on pourrait
appeler la période d’application intégrale.
On peut alors chercher ensuite jusqu’à
quel point ou dans quelles proportions le
repos hebdomadaire est, de la loi, passé
dans les moeurs.
Dans l’esprit et la lettre de la loi, le ré-
gime normal auquel sont astreintes toutes
les entreprises commerciales ou indus-
trielles qui ne peuvent se prévaloir d’une
dérogation, c’est le repos collectif, du di-
manche pour tout le personnel employé.
Or si, dans l’industrie, ce système de re-
pos est bien le modus vivendi général —
puisqu’il est observé dans 93 0/0 des éta-
blissements — il en est tout autrement dans
le commerce. Trente pour cent seulement
des entreprises commerciales font, en effet, I
bénéficier leur personnel de ce mode de re-
pos.
Parmi les autres entreprises, il en est qui
jouissent d’une dérogation permanente de
plein droit pour le repos par roulement, par
exemple — dérogation qui est inscrite dans
la loi elle-même ; il en est d’autres qui ont
obtenu par autorisation préfectorale un
autre mode de repos — repos collectif un
autre jour que le dimanche, repos du di-
manche midi au lundi midi, repos du di-
manche après-midi avec repos compensa-
teur. Il est enfin des genres de commerce
qui jouissent d’un régime contraire à la loi,
mais toléré conformément à un vote de la
Chambre de mars 1907, qui, moins exigeante
que celle de 1911, demandait une applica-
tion libérale de la loi.
Au total — et suivant une fort intéres-
sante statistique publiée récemment dans
une thèse de doctorat en droit par M. Char-
les Berthomieu — sur 211,000 établisse-
ments commerciaux, 64,400, soit 30,S 0/0
ont le repos collectif du dimanche ; 115,200
soit 54,6 0/0 profitent des dérogations de
droit inscrites dans la loi ; 23,400, soit
11,2 0/0 jouissent de dérogations consen-
ties par les préfets; enfii) 7,900, soit3,7 0/0
profitent de tolérances extra-légales.
En se basant sur ces chiffres mômes, on
peut affirmer que la loi du 13 juillet 1906 a
considérablement augmenté, dans l’ensem-
ble du pays, le nombre des bénéficiaires du
repos dominical, ou simplement du repos
d'un jour sur sept. Et c’est déjà un fort ap-
préciable résultat.
Il n’en reste pas moins des améliorations
progressives à apporter, dans son texte et
dans son application, à la législation de
1906. Ces améliorations, M. Berthomieu les
résume et les précise dans la thèse à la-
quelle nous avons fait allusion plus haut.
Ce serait tout d’abord le retrait des toléy
rances accordées en marge de la loi ; là
révision et, s’il y a lieu, le retraif de cer-
taines dérogations consenties par les pré-
fets ; le développement des services de
l’inspection du travail.
Et il en serait une autre que M. Bertho-
mieu préconise particulièrement, ce serait
la fermeture des établissements pendant
l’application du repos collectif.
Telles sont les principales modifications
que propose cet auteur qui, par un stage de
sept ans au ministère du Travail, a acquis
une véritable compétence en la matière. ‘
Ainsi que le fait justement remarquer
notre confrère Marcel Géraud, dans l’Ac-
tion, de telles réformes pourront être sûre- !
ment acquises par un accord sérieux entre
les syndicats patronaux et ouvriers. Les
réglementations établies par eux seraient
tout naturellement ratifiées par le Parle-
ment, et la loi de 1906 deviendrait vrai-
ment, suivant le mot de M. Berthomieu,
« l’un des plus beaux actes de l’oeuvre so-
ciale accomplie sous la Troisième Républi-
que. »
P. POLET.
RoeelIesPoIitipes
Conseil des Ministres
Les ministres et sons-secrétaires d’Etat, &
l’exception de MM. Renoult, Fernand Divid,
Malvy, Viviani, Raynaud, absents de Paris,
se sont réunis hier matin en Conseil, à
l’Elysée, sons ia présidence de M. Poincaré,
L’équilibre du budget de 1014
Le ministre des finances a fait connaîtra
qn’il indiquera dans le prochain Conseil tes
conditions d’équilibre du budget de 1914, et
qu’il soumettrait an gouvernement divers
projets de lois, tant en matière de fiscalité
que de contrôle des dépenses publiques.
Les casernements dans l’Est
M. Maginot, sous-secrétaire d’Etat à ta
guerre, a rendu compte de ses voyages dans
l’Est et des constatations qu’ii a faites au
point de vne des casernements, des loge-
ments d’officiers ou de soas-officiers et dos
camps d’instruction.
Les ministres et sons-secrétaires d’Etat se
réuniront en conseil lundi et mardi pro-
chains ponr l’examen des projets financiers
et du programme de la guerre.
M. Caiilaux et l’Affaire Priou
Le Figaro a reproché, hier matin, à M.
Caiilaux, ministre des finances, a d’être allé’
déterrer une vieille affaire Prion qui dormait
depuis vingt ou trente ânï dans les cartons
d’un de nos ministères, affaire condamnée
pour mille causes justifiées à n’en jamais
sortir ».
M. Priou, négociant français, décédé il y a
nne trentaine d’années au Brésil, avait ob-
tenu, g> âce & l’appui de notre consul à Rio-
de-Janeiro, des concessions que le gouver-
nement français revendiqua et fit vendre
après sa mort. Les héritiers, se prétendant
dépouillés, réclamèrent le montant des créan-
ces injustement encaissées par l'Etat, d’a-
près eux. C'était an litige qni portait au dé-
but sur 3 Ou 4 millions. Leui*uemande avait
été repoussée et les héritiers Priou avaient
perdu tout espoir de succès. Or, d’après no-
tre confrère, M. Caiilaux aurait fait lundi
dernier appeler leur représentant.
Ce Jour-là, écrit le Figaro, M. Caiilaux s’entre-
tint avec leur représentant, qn’il avait fait quérir
tout exprès. En termes fort agréables à entendre
et qui furent accueillis avec joie, il expliqua l’élu-
de qu’il avait fait faire du dossier trop longtemps
délaissé, la suite favorable que méritait une cause
si juste, l’urgence qu’ii y avait à liquider, le plus
rapidement possible, cette créance, qui lui sem-
blait vraiment due 4 la famille Priou et qui, avec
les inté èts des intérêts, pouvait atteindre mal-
heureusement cinq ou six millions. Il ne cacha
pas A son interlocuteur ébahi que le ministère ac-
tuel avait en perspective de nombreuses dépenses
pour sa politique et que sa caisse électorale était
vide.
— Si vous touchez, nous toucherons, conclut
M. Joseph Caiilaux. fl faut que ce soit bien con-
venu. Le gouvernement a ses devoirs et ses be-
soins.
Et il donna, rendez-vous pour le lendemain au
représentant des héritiers Priou.
Le lendemain, mardi, nouvel entretien où fut
exigé, puis discuté, ie pourcentage le plus cruel.
On alla jusqu’à demander 8J 0/0 du montant de la
creance aux malheureux qui avaient, depuis la
soirée du lundi, entrevu dans leurs rêves des
millions et des millions encore à distribuer à
leurs enfants. Rien ne fut décidé : mais hier mer-
credi, au cours d’une troisième et dernière en-
trevue, le marché,à des conditions moins lourdes,
fut accepté.
Le ministre des finances a communiqué à
ce sujet le démenti suivant :
Un journal du matin, sous le titre « les Combi-
naisons secrètes do M. Caiilaux », attribue au mi-
nistre des finances un rôle et des agissements
plus que smguliers dans une certaine affaire
Priou. y
Nous sommes autorisés à déclarer que le mi-
nistre des finances n’a jamais connu ni de près nf
de loin, ni directement ni indirectement, l’affaire
en question, que le récit, signé par le directeur
du journal du matin, est inventé de toutes pièces,
qu’il est d’un bout a l’autre uh tissu do fantaisies
contraires à la vérité.
ETRANGER
ANGLETERRE
M. Joseph Chamberlain
renonce à la vie poliliq ne
M. Joseph Chamberlain a adressé à ses
électeurs de Birmingham une lettre dans la-
quelle il annonce sa décision de ne pas se
représenter aux prochaine! élections.
H. Chamberlain regrette de se séparer de
la circonscription de Birmingham, dont ii
était loin depuis trente-sept ans ; mais ii
estime que Birmingham a besoin des servi-
ces d’an homme plus jeune susceptible de
jrendre nne part plus active à la lutte par-
ementaire,
On parle de MM. Anslen et Neville Cham-
berlain pour succéder éventuellement à leur
père.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i h UinimiE IilTEWlDHaLE
108, rue St-Lazare, 108
(Immeuble de rHOTEL TERMINUS)
Pit jtos et Cliché Petit Havre
Maurice OHEVILLIARD
Son appareil — : — Un de ses rois audacieux
Au Hoc, où d'intrépides aviateurs ont déjà
enthousiasmé les foules, Chevilliard est venu
hieraprès-midi, devant nn public beaucoup
plus exigeant que naguère, justifier, par
d’effarantes prouesses, son titre si suggestif
de a marchand de frissons ». Dn premier
coup, il y est parvenu avec une facilité éton-
nante. Il est vrai que, pour un homme qui
recherche les difficultés et se plait à frôler le
danger, tout y concourait.
Par la voie des airs, l'aviateur avait ra-
mené son appaieil de Rouen. Parti de l’aé-
rodrome du Madrillet à 9 heures 45 en com-
pagnie de son mécanicien Forest, Maurice
Chevilliard atterrissait sur la prairie du Hoc,
à li heures 1/4. Ce voyage d'une heure et
demie fat quelque peu contrarié par an vent
assez tort au Sud-Ouest.
Le temps qui se montra ensoleillé dans la
matinée, s’assombrissait vers midi 1/2 et prit
nDiton maussade. Là-bas,dans la plaine,un ciel
gris et bas formait un décor de circonstance
autour des pelouses détrempées. Un vent
assez fort Tenant dn large, amenait de temps
à autre, comme pour assombrir davantage le
tableau, de gros nuages noirs suintant des
gouttelettes froides et drues.
Si le temps ne contrariait pas Ie«marchand
de frissons », il n’effraya pas non plus le pu-
blic, car il était acconru en longues théories
pour acclamer l’intrépide roi de l’air. Qua-
rante-cinq voitures de la Compagnie des
Tramways, de nombreuses automobiles et
des voitures attelées déversaient sans inter-
ruption à proximité de l'Hippodrome une
foule qu’un important service d’ordre diri-
geait vers les enceintes où elle venait stoï-
quement patauger dans les flaques d’eau en
attendant la fin des préparatifs.
À ce service d’ordre participaient M. Ita-
liani, commissaire spécial et ses adjoints ;
M. Ribet, commissaire central ; M. Crosaier,
maréchal des logis chef, seize gendarmes à
cheval, dix à pied, quarante agents de police
du Havre, neuf agents de Graville et ie pelo-
ton des élèves officiers de réserve.
Au pesage, où les spectateurs sont nom-
breux, nous remarquons au hasard, MM. lo
général Lapiomont, gouverneur du Havre, et
ses officiers d’ordonnance ; le colonel Ber-
tin, les commandants Breuil et Joly ; Thiry,
major de la garnison ; Benoist, sous-préfet ;
Valentin, adjoint au maire; Profichet et
Léon Meyer, conseillers généraux ; Lang,
conseiller municipal ; Soclet, directeur de ia
Compagnie de3 Tramways ; Leprince, direc-
teur de la Compagnie Normande de Naviga-
tion ; Taconet, président de la Société des
Régates ; les aviateurs Léon et Lucien Molon
et Maurice Bequet, etc.
A deux heures, Chevilliard fait son entrée
an pesage, où toutes les tribunes sont fer-
mées, comme en temps ordinaire d’ailienrs
pendant l’hiver. Les spectateurs massés sur
ia pelouse lui font un accueil sympathique.
Il répond avec empressement et, avec une
bonne grâce qu’apprécieront (es amateurs
de cinéma, ii pose devant l’opérateur et se
bâte d’alier donner ses dernières instruc-
tions à ses mécaniciens, qui font le plein
d’essence et d’huiie.
A trois heures, il endosse nn chandail,
passe la bretelle sangle qui le retiendra à
son siège et donne te signal du départ. L’hé-
lice est mise en marche. L'appareil roule,
mais il semble adhérer au sol noueux. Ce-
pendant, il se soulève peu à peu et, aus-
sitôt qu’il est libéré, bondit dans l’espace
à deux cents mètres environ de son point de
départ. Aussitôt c’est l’escalade vers ia hau-
teur.
Après avoir décrit un crochet à 200 mètres
de haut, le biplan revient vers les tribunes
et, tout à coup, l’avant se soulève, les ailes
s’inclinent à gauche et, aussi délicatement
qu’une feuille ae papier ballottée par le vent,
il se retourne. L’appareil descend alors brus-
quement, les roues en l’air. On a l’impres-
sion de la chute irrémédiable, mais le pilote
est maître de sa machiné. Il la redresse len-
tement, comme s’il prenait plaisir à prolon-
ger l’angoisse qui étreint les spectateurs et,
a quelques «êtres du sol, elle reprend son
vol régulier, après avoir fait une seconde
pirouette sur le côté. J
' La ronde infernale commencé, Cfievil
iiard prend de ia hauteur, décrit des vira
g«?s élégants, semble se laisser aller sur ur
océan agité, pointe de temps à autre i’avanl
de son biplan vers les nuages, et chavire son
esquif à 800 métrés en l’air. Par instants, il
descend, tantôt en s’appuyant sur les plans
de gauche, tantôt sur ceux de droite. Il
plonge ainsi vers ie sol en pivotant sur l'aile,
paraissant vriller l’air.
A d’autres moments, il se laisse choir
vers le sol, les plans de snstantation ne
semblant plus offrir de résistance. Tous ces
mouvements sont souples, s’effectuent rapi-
dement, sans à coups, par des retourne-
ments et des rétablissements du plus gra-
cieux effet.
Dans une attention délicate, Chevilliard
vient voler surtout vers les enceintes popu-
laires, au-dessus desquelles il exécute des vi-
rages dépassant ia verticale ; puis, en re-
montant, accentue son inclinaison transver-
sale et se retourne complètement. Il par-
coure quelques mètres les roues en l’air, puis
se rétablit si vite qu'on parvient mal à dis-
cerner quelle évolution suit le b plan.
Il atterrit après quelques nouvelles fantai-
sies étourdissantes. Il est trois heures quinze.
Chevilliard met pied à terre.Nous lui deman-
dons comment ç’a été ; il nous dit qu'il y a
beaucoup de vent.
Au moment où il se dispose à reprendra
place à son siège pour s’élancer à nouveau
dans les nues, se dresse, implacable, le ma-
nager M. Poumet. Il faut partir, l'heure au
train presse et, c’est navré, que Maurice
Chevilliard, Après avoir-été félicité par le gé-
néral Capiomont, prend placé dans son auto
qui le conduit à la gare, devant voler aujour-
d'hui à La Haye.
On l’acclame frénétiquement, tandis que
ses mécaniciens s’empressent de démonter
l'appareil pour l’expédier par cheminde fer.
A propos de cette exhibition nous avon»
reçu de la part de plusieurs de nos conci-
toyens une protestation qui nous paraît plei-
nement justifiée.
L’impressario avait fait annoncer par le»
journaux, que les voitures et les automobi-
les seraient admises sur le champde courses.
Nos concitoyens possesseurs de ces véhicule»
pensaient donc qu’il leur serait possible,
commodément assis dans leur voiture, de
suivre les évolutions de Chevilliard.
Leur déception a été grande. En arrivant
près du pont, les contrôleurs leur ont tout
a'abord réclamé une somme de 5 francs
pour leur voiture, — ce qui était régulière-
ment annoncé — en leur annonçant qu’ils
paieraient plus loin ie prix personnel de leur
entrée selon l’emplacement qu’ils comp-
taient occuper.
Rien de plus logique ; mais, à peine les
véhicules avaient-ils passé le pont, qu’on in-
terdissait aux conducteurs de pénétrer dans
le champ de course et les meriait-on dans
l’obligation d’aller se garer où ils pouvaient,
sur les routes voisines.
Le procédé a paru généralement très vexa-
toire et véritablement abusif, aussi les pro-
testations ont-elles été très nombreuses et
véhémentes.
La plupart des personnes qui conduisaient
elles-mêmes leurs véhicules, se sont en effet
trouvées dans la nécessité de rester près de
leur véhiculé et dans l'impossibilité, malgré
une taxation très élevée, de profiter comme
ils l’auraient voulu, du spectacle pour lequel
ils s'étaient dérangés.
Bien qu’il vole aujourd’hui à La Haye, M.
Chevilliard possède — grâce à une des plus
admirables inventions modernes — le don
d’ubiqnité, ce qui veut dire que ce soir au
Cinéma Ganmont on verra tontes les expé-
riences qu’il a faites hier à l’aérodrome du
Hoc.
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