Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-01-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 janvier 1914 08 janvier 1914
Description : 1914/01/08 (A34,N11843). 1914/01/08 (A34,N11843).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172008f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2020
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Le Petit Havre
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ilfiniit HEURE
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 1 Janvier, Dépêche de 4 h. <80
TON COURS HAUSSB BAISS8-
CUIVRE
Comptant. s.#3 13/- -/- 7/6
3 mois J *617/6 -/- 7/6
ETAIN
Comptant . <167 10/-. 16/-
3 mois.....) lfrôSu1’ < 469 5/- -/- 15/-
FEU
Comptant ..i facil0 £50/2 -/-
3mois....) 151/- -h ~1“
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Ju 6 janvier ltià.
NEW-YORK, 7 JANVIER
Cetcmia e janvier, baisse 6 points ; mars,
baisse 4 points ; mai, baisse 5 ppints ;
octobre, baisse 5 points. — Soutenu.
Calés : hausse 9 à 13 points.
N K W-YORK, 7 JANVIER
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Cuivre Standard disp. — — 14 62
lévrier 14 30 14 37
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CHICAGO, 7 JANVIER
C. Dü JOUR C. PRECED
BWL sur Mal.61 ttl 91 t/4
...... Juillet... | 87 3 4 87 1/4
Maïs sur Mai 66 3 8 66 3/4
— Juiilât.... 63 1 4 68 5/8
Saindoux sur. Mai 10 6t 10 83
— juillet.... iO 97 10 07
Iprès les Incidents de Saverne
Le procès du colonel de Reutter
STRASB' CRG. — A la séance d’hier après-
midi, le procureur Kranse et ses collègues
MM. Wittmann et Kleinbohmer déposent.
Les témoins contestent une assertion du
colonel de Reuter qui a déclaré que le Par-
quet n’avait pas fait tout sou devoir.
Les témoins racontent les observations
qu’ils ont faites à l'occasion des arrestations.
Iis considèrent l'attitude des militaires et
l’usurpation des pouvoirs civils comme illé-
gales.
M. Boemeiman, conseiller à ia Cour de
De instance, déclare n’avoir pas eu l’impres-
sion d’une révolutionà la tournure qu’avaient
prises les choses.
Il a entendu dire à des alsaciens : s II n’est
qu’une personne qni puisse remédier à ia
Situation,c'est l’Empereur». (Mouvements).
Le témoin Kalich qualifie l’arrestation des
gamins s d’insolite » et de « monstrueuse »,
ce qui provoque une grande sensation.
L7atlitude des militaires était à son avis
illégale.
MM. Schauffer et Fotter, avocats à Sa-
Terne, racontent les incidents du 28 novem-
bre. Ils s’accordent à critiquer l’attitude des
militaires que rien ne justifiait.
Les dépositions de ces personnes sérieuses
et pondérées produisent une profonde im-
pression.
Après les dépositions de plusieurs antres
témoins, le tribunal entend les gendarmes
dont les déclarations se contredisent.
Le sous-préfet Mabl conteste qu’il ait tenté
d’influencer les gendarmes.
Vers hait heures, la suite des débats est
remise à jeudi, 9 heures.
Des groupes de curieux s'étaient formés
aux abords du Palais de Justice après la clô-
ture de l’audience, mais ils ont été bientôt
dispersés par des agents.
Dans la soirée, il ne s’est produit aucun
incident.
A LA COMMISSION OU BUDGET
La sous-commission de la Commission dn
budget chargée de vérifier l’emploi des cré-
dits extraordinaires de la guerre, quittera
Paris aujourd’hui, à destination des places
ue l’Est, afin de visiter les nouveaux caser-
nements.
En raison de l’absence de la sons-commis-
sion, la Commission do budget ne se réunira
que lundi prochain, veille de la rentrée deB
îhambres.
LE VOL DE L’AUTOMOBILE
M. Le'ort, commissaire de police du quar.
Ver Saint-Denis, a interrogé nier après-midi
M. Gaston Richard, chef machiniste du
Théâtre de la Chaussée-d’Antin, qui avait été
prié de rester à la disposition du magistrat.
On le soupçonnait d’avoir joué un rôle dans
l’affaire des voleurs d’autos.
M. Lefort a également interrogé Alice
Beaumont, l’amie de Villiers, qui est gardé
à la disposition du juge d’instruction chargé
de l’affaire.
La déposition des deux témoins n’a ap-
porté aucun éclaircissement pouvant faire
amener l’arrestation dn nommé Chariot, dit
le Japonais, actuellement recherché par ia
police.
Après sa déposition, M; Richard a été re-
nais en liberté.
M. Cafournel, le charbonnier de Bagnoiet,
inculpé de recel de i’auto, a été interrogé.
Il a déclaré que dimanche matin, alors
qu'il faisait sa tournée, deux individus lui
demandèrent de garer chez lui une auto-
mobile.
Il accepta et en rentrant chez lot, H fat
surpris de trouver une fort belle voiture. Il
flaira une affaire louche. Anssi, il fut très
heureux quand quatre individus vinrent
chercher de nuit l'auto ; il ne leur réclama
même pas les cinq francs qu’ils avaient
promis. , ....
M. Cafournel a ajouté que le fait d avoir
laissé l’auto dans sa cour, exposée aux yeux
de tout ie monde, prouvait son innocence.
li a été remis en liberté*
UN BOLIDE
TOURS. — Hier soir, à 8 h. 35, nne formida-
ble explosion a ébranlé toutes les maisons
de Tours. . - . J
Les habitants sont aussitôt sortis de chez
eux se demandant si une catastrophe était
survenue.
Renseignements pris,il s’agissait d’un bolide
lumineux qui avait traversé la ville et avait
éclaté on touchant l’atmosphère terrestre.
LE CRIME D'ABBEVILLE
ABBEVILLE. — L’autopsie du cadavre d8
la jeune Marthe üalatre a été pratiquée
hier.
Elle n’a fait découvrir aucune trac9 de
violences sur le corps. La cause de la mort
n’a pu être déterminée exactement.
L'autopsie à permis d’établir que l’enfant
était déjà morte quand on ia jeta à l’eau,
mais sur la fillette, les médecins découvri-
tent des traces de défloraison et de relations
contre nature déjà anciennes.
Les viscères et un échantillon de sang ont
été prélevés en vue d’une analyse. On veut
téterminer s’il y a eu asphyxie ou empoi-
onnement.
On n’a aucun soupçon sur l’auteur du
crime. , - ,
La victime appartenait à une famille de
inisérduXi
La mère ne s’étonna pas ontre mesura de
la -disparition de Marthe samedi soir.
De moralité déjà douteuse, malgré son
très jeune âge, on pouvait supposer de la
part de la petite Marthe nne fugue de quel-
ques heures.
Aussi, ce ne fut que dans la nnit que
Mme Halaire se décida à aller prévenir le
commissaire de la disparition de sa fillette.
Le commissaire donna immédiatement des
instructions en vue de la ^rechercha de Ja
disparue en fournissant des renseignements
détaillés.
Denx jours se passèrent sans résultats. Ce
ne fut qné mardi matin, vers onze heures
que deux mariniers occupés à drague ie ca-
nal ramenèrent un paquet volumineux,
contenant le cadavre de l’enfant soigneuse-
ment enveloppé dans un manteau introduit
dans un sac.
Le commissaire et la mère de la victime
vinrent reconnaître le corps.
Le premier soin des magistrats et de la po-
lice a été de rechercher 1 emploi du temps
de Marthe après son départ de ia maison.
L’enfant avait déclaré alfer an-devant de
sa soeur, mais on a pu établir qu'elle n’avait
pas cherché à retrouver sa soeur et qn’eile
s’était dirigée d'on autre côté.
Le motif invoqué pour sa sortie n’était
donc qu’un prétexte.
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Question Albanaise
ROME. — Le gouvernement a pris des dis-
positions pour empêcher rembarquement
dans tes ports italiens soit d’armes, soit de
groupes de volontaires à destination de
fAtbanie.
Jusqu’à présent on n’a rien remarqué de
suspect à Brindisi et à Bari.
Une dépêche de Valona annonce l’arresta-
tion de 200 soldats et officiers turcs amenés
par un paquebot autrichien.
Un Démenti
Les milieux compétents déclarent non
fondée la nouvelle que le kronprinz aurait
envoyé un télégramme à Enver Bey.
Dans la Marine Ottomane
CONSTANTINOPLE. — Le ministère de la
gnerre va mettre en disponibilité environ
1^500 officiers sur les 3,000 qni composent les
cadres de la marine ottomane»
UNE CONFÉRENCE INTERDITE
EN PRUSSE
BERLIN. — Le gouvernement a interdit la
conférence qne devaient taire MM. Fleus-
burg, député socialiste, et Staumug, vice-
président de la Chambre danoise, snr les
systèmes électoraux prussien et danois..
ETRANGER
MORT D’UN GÉNÉRAL ITALIEN
ROME. — On annonce la mort du général
Goiran, frère du général fiançais Goiran,
maire de Nice.
ALLEMAGNE
Tragique dénouement
d’une Histoire tPAmour
Le fameux chef syndicaliste de Francfort-
snr-le-Mein, Louis Rexhaenser, vient d’être
victime d’ane tragique aventure.
Rexhaenser entretenait des relations inti-
mes avec la femme de son patron.
Un beau jour, les denx amants parfirent
pour les Alpes bavaroises et tentèrent, an
cours d’une excursion, de se suicider en ab-
sorbant de l’opium. Mais ia drogae, prise
sans donte en quantité insuffisante, manqua
son effet et lorsque, an matin, les denx dé-
sespérés revinrent à eux, ils étaient transis
de froid.
A farce d'énergie, ils rênssirent tant bien
qne mal, à se traîner jusqu’à l’hôtel, mais là,
complètement épuises, ils perdirent connais-
sance, et dorent être transportés à l’hôpital ;
Rexhaenser et sa compagne devront subir
l’amputation des deux jambe».
Les Incidents
de Saverne
Les débats sensationnels qni se déroulent
actuellement devant le Conseil de guerre
de Strasbourg, à la suite des récents et gra-
ves incidents de Saverne, dépassent de
beaucoup l’intérêt des personnalités en
cause. Suivant la juste expression de notre
éminent confrère du Temps, ils dénoncent
« une antinomie qui coupe en deux l’Alle-
magne moderne ».
En effet. Et la question n’est même pas
seulement posée entre les lois de l’empire
d’Allemagne invoquées par le sous préfet
de Saverne et par les magistrats, et les
vieilles ordonnances royales de Prusse dont
se couvre le colonel de Reutter. Elle existe
aussi entre l’esprit constitutionnel et l’es-
prit militariste, entre l’Allemagne libérale
et l’Allemagne pangermaniste, entre le pou-
voir civil et l’armée. Et si vous voulez sur
les choses mettre des noms, elle existe,
ajoute notre confrère, « entre l’empereur et
le kronprinz ».
Ayant derrière lui la majorité de la popu-
lation, et peu désireux de compromettre,
dans une périlleusç aventure, le prestige
d’un règne qui ne fut pas sans gloire et
surtout sans profits, l’empereur Guillau-
me II est bien revenu de ses rodomontades
d’autrefois. Il est désormais assagi. Et s’il
use encore parfois d’intimidation, s’il pro-
voque encore, de temps à autre, certains
éclats, il n’en poursuit pas moins une oeu-
vre de paix à laquelle il est profondément
et sincèrement attaché. Ses attitudes ne
sont qu’artifices d’une politique d’ailleurs
fort avisée. Mais l’intérêt de sa dynastie,
celui de sou empire, le sentiment de la ter-
rible responsabilité encourue par le chef
d’un puissant état, — autant de raisons
impérieuses auxquelles sa pensée ne sau-
rait se soustraire.
Mais il existe en Allemagne un parti tur-
-fcufeat, irréductible : celui des hobereaux
unis aux nationalistes. Les uns et les au-
tres ne comptent que sur la force brutale.
Et chose assez inattendue, leurs théories
ont fait des’progfès considérables dans les
milieux intellectuels eux-mémes qui d’ail-
leurs se sont chargés de les ériger en un
véritable système. Un juriste connu, pro-
fesseur éminent et influent de l’université
d’Iéna, n’écrivait-il pas récemment que
l’éthique et la politique sont deux choses
distinctes ; qu’en politique, l’application
des lois morales cesse et fait place au cynis-
me, avec un but unique : l’augmentation,
par tous les moyens, de l’État auquel on
appartient ?
Le mouvement de patriotisme ardent
qui, aux appels de Koerner et de Arndt, en-
flammait les universités allemandes contre
l’envahisseur, il y a un siècle, se compre-
nait certes. Mais combien différente l’exas-
pération actuelle, dans son esprit et dans
les conséquences qu’elle poursuit. Et com-
me cette attitude doit donner à penser à
notre jeunesse !
Or le kronprinz est devenu le chef incon-
testé du parti pangermaniste et, depuis
quelque temps, il n’a pas craint de se li-
vrer aux manifestations les plus intempes-
tives contre la politique du gouvernement
de l’empire. On n’à pas oublié son discours
de Cels, ni son geste au Reichstag, lorsqu’il
applaudit aux attaques dirigées contre le
chancelier, ni sa lettre à M. de Bcthmann-
Hollweg, à propos de la question du Bruns-
wick, ni son télégramme à Enver-bey, le
lendemain du jour où celui-ci tua le maré-
chal Nazim-pacha.
Et voici maintenant ses dépêches tour à
tour affirmées, démenties et ensuite pu-
bliées, soit au général Deimbling, soit au
colonel de Reutter, à l’occasion des fameu-
ses journées de Saverne l
Certes il ne convient pas de grossir cer-
taines incartades, fréquentes chez les jeu-
nes héritiers présomptifs et souvent pré-
somptueux. Mais celles du kronprinz sont
vraiment d’importance. Elles sont aussi
symptômatiques et nous font souvenir que
l’état présent des esprits en Allemagne est
très différent de celui d’autrefois.
Et les incidents qui se succèdent, pen-
dant les audiences du Conseil de guerre de
Strasbourg, sont aussi de nature à fixer
notre attention.
Tandis que le procureur et le sous-pré-
fet accusent formellement les coupables,
qui sont le colonel de Reutter et ses offi-
ciers, ceux-ci affectent, pour le pouvoir ci-
vil et pour la population, le plus parfait dé-
dain, le plus parfait mépris. Us revendi-
quent le droit de se conduire, en Alsace-
Lorraine, non pas comme en pays d’empire,,
mais comme en pays conquis. Cependant
que, malgré les vexations de toutes sortes
qu’elles ont subies,les victimes de cette sol-
datesque opposent à cette lourde insolence
germanique une ironie fine et gouailleuse
qui laisse deviner ses secrets espoirs...
Et dans le moment même, à l’ouverture
de la session du Landtag d’Alsace-Lorraine,
des paroles sérieuses et fortes ont été dites
qui soulignent la gravité de la situa-
tion intérieure. Si le stalthalter, M. de
Wedél, s’est abstenu de toute allusion poli-
tique,-— et cette abstention a vivement déçu
l’assemblée;—le président d’âge,avant l’élec-
tion du bureau, a prononcé une allocution
.dont U portée ue saurai; échapper à ia
chancellerie d’Empire. Après avoir rappelé
les difficultés actuelles et, les incidents de
Saverne, il a dénoncé l’existence d’un gou-
vernement militaire à côté du gouverne-
ment civil ; il a exprimé sa reconnaissance
au Reichstag d’avoir pris position pour la
sauvegarde des intérêts des Alsaciens-
Lorrains ; enfin il a rejeté l’aggravation des
incidents sur l’insuffisance de la Constitu-
tion et réclamé que l’Alsace-Lorraine soit
mise sur un pied d’égalité avec les autres
Etats confédérés.
Mais des provocations nouvelles peuvent
se produire de la part de ceux qui repro-
chent au gouvernement impérial de ne pas
satisfaire au désir d’expansion de la nation
allemande. C’est une éventualité que nous
devons envisager avec le sang-froid et la
fermeté dont nous avons fait preuve à 4’oc-
casion des événements de Saverne. Il im-
porte de même que le gouvernement de
l’empire sache résister aux excitations pan-
germanistes. A divers points de vue, la si-
tuation demeure pour lui, sinon encore in-
quiétante, du moins très sérieuse.
TII. VALLÉE.
nemlsjoiifipes
Le Budget de 1914
M. Csiilaux, ministre des finances, vient (S’adres-
ser à M. le président de la Commission du budget
la lettre que voici et dont nous avons, ' du reste,
(ait connaître l’esprit dès hier :
Monsieur le président et cher collègue,
Le gouvernement avait annoncé, dès le
moment où il s’est présenté devant les Cham-
bres, son intention d'examiner à nouveau les
démandes de crédit figurant au projet de
budget de 1914 et d’y apporter toutes les ré-
ductions qui lui sembleraient compatibles
avec la marche régulière dés services. Com-
me je l’ai déjà fait connaître à la Commis-
sion dn budget, cettè tâche a été entreprise
sans délai. Je n’ai pas besoin de vous faire
remarquer lés difficultés considérables qu’elle
comportait.
Du moment qu’il s’agissait de modifier un
budget déjà déposé, rendu public, il deve-
nait impossible da remettre eh question cer-
taines des mesures envisagées. Néanmoins,
grâce an concours que m’ont prête tous mes
collègues, j’ai pu, sans nuire en rien à ja
bonne exécution des set-vices et sans m’ex-
poser pour l’avenir à des demandes de cré-
dits supplémentaires, traduire par une dimi-
nution totale de crédits d’environ 50 mil-
lions la volonté d’économie du gouverne-
ment. Cette volonté, dont les circonstances
nous faisaient un devoir, s’affirmera et se
développera dans 1rs actes ultérieurs.
Je me réserve de saisir la Commission de
ces résultats d'ensemble et de loi soumettre
en même temps les mesures destinées à as-
surer l’équilibre entre les ressources et les
charges dé l’exercice.
Mats pour répondre aux désirs que vous
avez bien voutu m’exprimer, et permettre à
la Commission de poursuivre son examen, je
me propose de vous communiquer successi-
vement, aussitôt qu’elles seront définitive-
ment établies, les prévisions rectifiées con-
cernant chacun des départements ministé-
riels.
J’ai l’honneur de vous adresser, dès au-
jourd’hui, accompagnés des développements
nécessaires, six états des modifications affé-
rentes aux budgets de ia justice, des services
pénitentiaires, de l’intérieur, des travaux
publics et des chemins de ter de l’Etat.
Agréez, monsieur le président et cher
collègue, l’assurance de ma hauts considé-
ration.
Le ministre des fusantes,
J. CAILLAUX.
BDLLETINMILITAIRE
La Classe 1913
La France militaire dit que si l’on consi-
dère dans son ensemble le contingent de ia
classe 1913, première classe incorporée à 20
ans, on établit que sur 1,000 hommes, 700
ont une constitution physique très vigou-
reuse, 250 vigoureuses, 47 as-ez vigoureuses
et 3 d’une constitution passab e.
Le contingent de la classe de 20 ans, qui
avait fait naitre des inquiétudes sur sa ré-
sistance physique, n’est inférieur en aucun
do ses éléments, an contingent do ia classe
1912.
Les Conscrits de 20 ans
La France militaire publie l’intéressante
statistique suivante :
Si i’on considère le contingent de 1913
(jeunes gens de la classe de vingt ans) dans
son ensemble,on constate que suri 000 hom-
mes 700 ont une constitution physique très
vigoureuse, 250 nne constitution physique
vigoareu.se, 47 une constitution physique
assez vigoureuse, 3 une constitution passa-
ble.
Si l’on schématise les différents contingents
dans un homme moyen, on constate que le
contingent de ia classe 1908 est représenté
par un homme ayant i m. 65 de taille, un
poids de 64 kilos et un périmètre thoracique
de 0 m. 85. Le contingent de 1910 est repré-
senté par un homme ayant 1 m. 65 de taille,
63 kilos de poids et 0 m. 87 de périmètre
thoracique. Le contingent de la classe 1912 se
schématise dans un homme ayant une taille
de 1 m. 63, un poids de 62 kilos et un péri-
mètre thoràciqne de 0 m. 87. Enfin, l’homme
moyen des « Marie-Louise » de la classe 1913
a 1 m. 63 de taille,62 kilos de poids et Om. 88
de périmètre thoracique. Il n’est donc infé-
rieur en aucun de ses éléments à l’homme
schématique de la classe 1912 et il lui est
supérieur comme périmètre thoracique.
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Après les Incidents
de Saverne
LE PROCÈS m COLOSEL DE REUTTER
Strasbourg, 7 janvier.
Ce matin, à neuf heures, oat repris les dé-
bats du procès du colonel Rentier. Aujour-
d’hui doivent comparaître les officiers de
po ice qui ont pris part aux événements de
Saverne. Il reste environ 30 témoins à en-
tendre. Le procureur proposa de citer éga-
lement les juges et le procureur impérial
qui furent arretés dans la soirée du 28 no-
vembre. Le Conseil en décide ainsi.
Le conseiller Jahn donne lecture de la dé-
position d’un fonctionnaire de ia police. Puis
M. Muller, commissaire de l’arrondissement,
dépose.
Le 9, dit-il, il a remarqué dans la vue
beaucoup de monde, mais il no crut pas
qu’il y eut quelque chose d’insolite. Il ap-
prit, toutefois, quel tues instants après, que
le lieutenant de Forstoer avait été insulté
par des enfants. M. Muller affirme qu’il a eu
l’impression, quand on l’interrogea pour la
première fois, que le procureur avait cher-
ché à modifier le sens de sa déposition.
“Le procureur proteste.
M. Muller ajoute : Ce tut inouï l »
Le procureur demande alors que la Con-.
seil ie protège contre une pareille allégation,
qui tend, dit-il, à faire croiro qu’il a faussé
ia première déclaration du témoin.
Détail à noter : M. Muller n’est pas Alsa-
cien, c’est un immigré. Ii continue sa dépo-
sition, qui vise à montrer que les mesures
prises par le colonel de Rea.ter étaient in-
justifiées.
Le 28 novembre, dit M. Malle?, il apprit
eu revenant de voyagoee qui s’était possé,
et il se rendit à la caserne avec M. Goss-
mann. Tous deux demandèrent au colonel
que te? patrouilles fussent retirées et les pri-
sonniers remis eu liberté. Celui-ci leur ré-
pondit :
« Si c’est pour cela que vous êtes Tenus,
ii est inutile que vous insistiez davantage. .
» C'est moi qui commande ici, et ce serait
pour moi une joie si le sang coulait dans les
rues. Je ne souffrirai pas que des personnes
s’assemblent sur la place du Château et
rient sur le passage des officiers. Les offi-
ciers sont constamment offensés et person-
ne ne les protège ».
Le témoin dit encore qu’il resta dans la
rue après cet entretien, il vit arrêter un ha-
bitant qui n’avait pris part à aucune mani-
festation. Cet habitant était placé devant ,M.
Muller; il était donc parfaitement aisé à ce-
lui-ci de suivre ses faits et gestes. M. Muller
affirme que ledit habitant s’était borné à re-
garder passer les soldats.
M. Muller ajoute qu’ii a entendu dire à
differentes reprises que les événements du
28 novembre avaient été préparés par les
militaires. Le charbon avait été retiré de la
cave des Pandours. Cette cave avait été mise
en état dans la journée qui précéda les inci-
dents. Le témoin a entendu dire aussi par
un jeune homme dont il donne le nom, qne
le lieutenant de Forstner avait menacé la
population de coups de fusil pour ie soir.
Le procureur demande que ce jeane hom-
me, ie nommé Charles Burger, soit cité. La
défense s’y oppose.
Le colonel de Rentier dit qu’il comprend
que des bruits comme eaux qu’on a rappor-
tés aient pu naitre dans la ville. U a pris des
mesures, fait prépare? lèi mitrailleuses ; ses
officiers savaient p îriinemmeut qu’il inter-
viendrait avec énergie si cela était néces-
saire Il est possible que d8 joancs officiers
aient parlé ae ces mesures, fl se serait ré-
joui, ajoute-t-il, si le calme avait régne. Il
aurait pu faire sou devoir de soldat sans
être obligé de taire acte de policier. Le colo-
nel, enfin, affirme que la « cave des Pan-
dours » n’a aucunement été vidée en prévi-
sion d’arrestations,
Le lieutenant de Forstner admet, de son
côté, la possibilité d’avoir prononcé les pa-
roles qu’on lui reproche ; mais il n’en a pas
gardé un souvenir exact.
Pendant que le colonel de Reutter parle
des mitrailleuses, le public manifeste. Le
colontl de Reutter s'arrête et tait face au
public.
Un des juges demande si les mesuras ae
police avaient été prises avant ou après I état
d8 siège ordonné par le colons! de Reutter.
Celui-ci déclare ne pouvoir préciser ce
point. t—
M. Mallcr reprend et termine sa dépos-
tion. li voit, dit-il, un exemple de la mau-
vaise volonté du colonel à l égard de la di-
rection d’arrondissement dans ce fait que le
colonel aurait accusé le directeur de l’arron-
dissement de lâcheté et de faiblesse et au-
rait demandé que ce directeur lit mettre le
maire en prison.
La défense proteste vivement.
On entend le brigadier de police Mutsch-
ler. Ce témoin rapporte tes faits qui lui oat
été signalés. Il parle également de la popula-
tion de Saverne, qu’il connaît depuis 41 ani.
Cette population èst paisible, dit-il. U y a eu
des attroupements, sans doute, dans les rues
de la ville. Mais ceux qui les avaient formés
n’étaient pas des manifestants, c’etaient des
curieux.
Le brigadier cite un cas où le lieutenant
de Forstner fut protégé par trois hommes à
travers toute la ville. Le 10 novembre le peu-
ple fut c ilme jusqu’au soir. Peniant les trou-
bles, la polica intervint et fit toat son de-
voir. La foule était en majeure partie com-
posée de femmes et de jeunes enfants. Per-
sonne n’a jamais demandé de protection à la
police et le témoin, personnellement, n’a
jamais appris que des officiers aient été in-
sultés. Il a cependant interrogé des pèrson-
nes arrêtées lors de la bagarre du 28 novem-
bre. Il ajoute que les patrouilles envoyées
par le colonel de Rentier sortaient pour
chercher des personnes à arrêter et n’en
trouvaient pas toujours. (Rires.)
Après l’audience, le chef de ia police se-
crète est venu chercher le colonel de Reut-
ter et ie lieutenant de Forster ; il les a fait
sortir par l’escalier de service et ils se sont
éloignés par une rue dérobée sans que per-
sonne remarquât leur départ.
Une foule nombreuse attendait devant le
palais. Lorsque les officiers présents à l’au-
dience sortirent, un grand nombre de ga-
mins les ont suivis en courant. Les agents
de police ont eu tontes les peines dn monde
à leur faire comprendre que les personna-
ges qu’ils cherchaient n’étaient pas ceux
qu’ils suivaient. C’est alors seulement que
les enfants ont abandonné leur poursuite.
m AFFAIRES BMI?
La TuFçiuie et Iss réformes arménieünes
Constantinople, 7 janvier.
Dans j’entrevue qu'il a eue hier* avec le
grand-viz r, l’ambassadeur de Russie a obte-
nu certaines concessions en ce qui touche le
contrôle des réformes arméniennes et, eh
p mica lier, le règlement des différends qui
pourront s’élever entre l'inspecteur général
et le gouvernement turc. Le prince Su l-lli-
lim et M. de Giers sont parvenus à mettre
sur pied un projet transactionnel.
Seulement, il faut que le Conseil des mi-
nistres approuvent i on peut craindre, étanf
donné ses teadaaces actuelles, qu’il ne st
montre moins conciliant que le grand-vizir,
qui n’est pas très écouté.
La Question 'Albanaise
Rom a
Roma, 7 janvier.
Au sujet des conditions posées par Izzet
Pdch i relativement à l'Albanie, le Popolo lia-
mantrrcifrro cetie qïti est relative au contrôle
itaio-autrichiea pendant dix ans.
Il n’y a aucun motif, déclare ce journal,
de modifier le principe adopté par les con-
férences de Londres.
Le contrôle européen est la plus grande
et la plus sûre garantie pour i’av8air de l'Ai*
banie.
Brindisi, 7 janvier.
On signale, dans un hôtel de cette ville, la
prêseoce de trois personnages mystérieux
arrivés, dit-on, de Durazzo.
Ils seraient, croit-on, chargés par Essid
Pacha de se rencontrer avec des émissaires
d’Izzet Pacha qui doivent arriver demain soir
de Constantinople.
Valona, 7 janvier.
L'état de siège a été proclamé cette nnit.
Les volontaires albanais continuent à ar-
river pour s’enrôler dans la gendarmerie.
Vienne, 7 janvier. (
La Nouvelle Presse Libre annonce que ie
gouvernement austro-hongrois auait l'in-
tention de créer très prochainement une lé-
gation en Albanie.
Le docteur Lowenthal de Linau, conseiller
d’ambassade à Constantinople, serait dési*
gné à ce nouveau poste.
Le Traité Roumaao-Serbe
Budapest, 7 janvier.
La Pesti Hirlap, journal de l’opposition,
publie le texte du traité qui aurait été con-
clu entre la Roumanie et la Serbie.
Le traité aurait été signé le 10 juin 1913
par le président da Conseil et ie chef de
l’état-major de chaèun des deux Etats. Il se
composerait de seize articles. •
Dans le deuxième article, les deux Etats
contractants se garantissent l’un à l’autre
Iénrs possessions actuelles et futures. Iis
s'engagent, dans le cas d’ane attaque effec-
tuée par un adversaire plus fort, à se soute-
nir l’un l’autre militairement et, dans ie cas
d’une attaque provenant d’un adversaire de
farce égale, à observer l’un vis-à-vis de l’au-
tre la neutralité.
Dans le cas où la Roumanie serait mena-
cée, la Serbie s’engage à lui fournir 200,009
hommes et, si la Serbie est attaquée, la Rou-
manie s'engage à lui fournir ie nombre
d'hommes nécessaire pour garantir l’intégri-
té de son territoire.
Lë roi de Serbie déclare que le territoire
situé an Nord du Danube et des Karpathes
transylvaines et habité par des Roumains
ou principalement par des Roumains tait
partie de la sphère des intérêts roumains»
Le roi de Roumanie déclare que les terri-
toires situés au Nord du Danube et à l’Ouest
de la Theiss font partie de la sphère des inté-
rêts serbes.
Un traité de paix ne pourra être conclu
par une des parties contractantes dn traité
serbo-roumain qu’après-entente arec l’autre
partie.
Eu cas de différend, ou si le souverain de
l’une on de l’autre partie accorde un appui
diplomatique ou militaire spécial, on s’en
rapportera à la décision de l'empereur de
Russie.
Le traité est valable pour dix ans et doit
être renouvelé nn an avant l’expiration.
Le Pesti Ilirlap dit que le traité est dû f
l’initiative de M. Cbebeko.
INFORMATIONS
Les « deux sous » de. M. Raynaud
M. Raynaud, ministre de l’agriculture,
trouvait ces jours-ci, parmi les nombreuses
dépêches administratives accumulées sur son
bureau, un télégramme expédié par le pré.
fet de l’un de nos départements du Midi,
dans lequel ce fonctionnaire demandait
qu’un crédit de 10 centimes lui lût alloué
sur le chapitre 43 pour lui permettre de
parachever le payement d’une somme afe
350 francs duo à un cultivateur des Bouches-
du-Rhône et pour le versement de laquelle
il manauait les deux sous réclamés.
La réclamation était justifiée, mais em-
preinte u’un tel formalisme quëM. Raynaud,
dans un élan spontané de protestation con-
tre cette chinoiserie administrative, expédia
aussitôt au préfet une lettre ainsi conçue à
laquelle était joint un timbre de dix centi-
mes : , ' “• /
* Mon cher préfat, désolé d’apprendre que
vos finances sont en déficit de an centimes.,
je me permets, pour simplifier la comptabi-
lité, de vous les offrir de ma poche. »
Le préfet ainsi coavert de l’avance qu’il
eût pu faire sans trop de risque pour le
compte de l’Etat, pourra donc, grâce au gest#
de M. Raynaud, indemniser sans retard soi
administré de la somme q»ui lui est due. ’
Le Cas de l'Aviateur Védrines
En arrivant au Caire, Védrines fut reçt
par toute la colonie française parmi laquelû
se trouvait M. Roux, passager de Dancourt.
aviateur, qui avait échoué dans le voyage dt
la Seine au Nil. Védrines, qni reprochait S
M. Ronx d’avoir fait pression auprès des au-
torités turqnes pour entraver ses ravitaille-
ments, le gifla, en descendant d’appareil- M.
Roux envoya ses témoins à son rival. Mais
ceini-ci refusa de désigner les siens.
Mis an courant de ces faits, M. René Quin-
ton, président de la Ligue nationale aerien-
ne, organisatrice du raid que l’aviateur vient
d’accomplir, lui a fait parvenir an télégram-
me, conçu eu termes énergiques, par le-
quel il lui laisse le choix entre un retour
immédiat ou une satisfaction, également
immédiate, accordée à M. Roux
Adaiinisîratear * Délégué - Gérait
O. RANDOLET 4
Adresser tout ce qui concerne l'Adminlstr&üofi
à M. 0. KANUÔLE'f
35, Bue Fontanelle, 35
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Le Petit Havre
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LES ^DERNIERS EXEMPLAIRES
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32 PAGES GRANDS CONCOURS
ilfiniit HEURE
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 1 Janvier, Dépêche de 4 h. <80
TON COURS HAUSSB BAISS8-
CUIVRE
Comptant. s.#3 13/- -/- 7/6
3 mois J *617/6 -/- 7/6
ETAIN
Comptant . <167 10/-. 16/-
3 mois.....) lfrôSu1’ < 469 5/- -/- 15/-
FEU
Comptant ..i facil0 £50/2 -/-
3mois....) 151/- -h ~1“
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Ju 6 janvier ltià.
NEW-YORK, 7 JANVIER
Cetcmia e janvier, baisse 6 points ; mars,
baisse 4 points ; mai, baisse 5 ppints ;
octobre, baisse 5 points. — Soutenu.
Calés : hausse 9 à 13 points.
N K W-YORK, 7 JANVIER
. i.4»nu e. ruenaf
Cuivre Standard disp. — — 14 62
lévrier 14 30 14 37
Cop».. 72 i/2 72 7/8
t •••• i ■•••••••*••• • —
CHICAGO, 7 JANVIER
C. Dü JOUR C. PRECED
BWL sur Mal.61 ttl 91 t/4
...... Juillet... | 87 3 4 87 1/4
Maïs sur Mai 66 3 8 66 3/4
— Juiilât.... 63 1 4 68 5/8
Saindoux sur. Mai 10 6t 10 83
— juillet.... iO 97 10 07
Iprès les Incidents de Saverne
Le procès du colonel de Reutter
STRASB' CRG. — A la séance d’hier après-
midi, le procureur Kranse et ses collègues
MM. Wittmann et Kleinbohmer déposent.
Les témoins contestent une assertion du
colonel de Reuter qui a déclaré que le Par-
quet n’avait pas fait tout sou devoir.
Les témoins racontent les observations
qu’ils ont faites à l'occasion des arrestations.
Iis considèrent l'attitude des militaires et
l’usurpation des pouvoirs civils comme illé-
gales.
M. Boemeiman, conseiller à ia Cour de
De instance, déclare n’avoir pas eu l’impres-
sion d’une révolutionà la tournure qu’avaient
prises les choses.
Il a entendu dire à des alsaciens : s II n’est
qu’une personne qni puisse remédier à ia
Situation,c'est l’Empereur». (Mouvements).
Le témoin Kalich qualifie l’arrestation des
gamins s d’insolite » et de « monstrueuse »,
ce qui provoque une grande sensation.
L7atlitude des militaires était à son avis
illégale.
MM. Schauffer et Fotter, avocats à Sa-
Terne, racontent les incidents du 28 novem-
bre. Ils s’accordent à critiquer l’attitude des
militaires que rien ne justifiait.
Les dépositions de ces personnes sérieuses
et pondérées produisent une profonde im-
pression.
Après les dépositions de plusieurs antres
témoins, le tribunal entend les gendarmes
dont les déclarations se contredisent.
Le sous-préfet Mabl conteste qu’il ait tenté
d’influencer les gendarmes.
Vers hait heures, la suite des débats est
remise à jeudi, 9 heures.
Des groupes de curieux s'étaient formés
aux abords du Palais de Justice après la clô-
ture de l’audience, mais ils ont été bientôt
dispersés par des agents.
Dans la soirée, il ne s’est produit aucun
incident.
A LA COMMISSION OU BUDGET
La sous-commission de la Commission dn
budget chargée de vérifier l’emploi des cré-
dits extraordinaires de la guerre, quittera
Paris aujourd’hui, à destination des places
ue l’Est, afin de visiter les nouveaux caser-
nements.
En raison de l’absence de la sons-commis-
sion, la Commission do budget ne se réunira
que lundi prochain, veille de la rentrée deB
îhambres.
LE VOL DE L’AUTOMOBILE
M. Le'ort, commissaire de police du quar.
Ver Saint-Denis, a interrogé nier après-midi
M. Gaston Richard, chef machiniste du
Théâtre de la Chaussée-d’Antin, qui avait été
prié de rester à la disposition du magistrat.
On le soupçonnait d’avoir joué un rôle dans
l’affaire des voleurs d’autos.
M. Lefort a également interrogé Alice
Beaumont, l’amie de Villiers, qui est gardé
à la disposition du juge d’instruction chargé
de l’affaire.
La déposition des deux témoins n’a ap-
porté aucun éclaircissement pouvant faire
amener l’arrestation dn nommé Chariot, dit
le Japonais, actuellement recherché par ia
police.
Après sa déposition, M; Richard a été re-
nais en liberté.
M. Cafournel, le charbonnier de Bagnoiet,
inculpé de recel de i’auto, a été interrogé.
Il a déclaré que dimanche matin, alors
qu'il faisait sa tournée, deux individus lui
demandèrent de garer chez lui une auto-
mobile.
Il accepta et en rentrant chez lot, H fat
surpris de trouver une fort belle voiture. Il
flaira une affaire louche. Anssi, il fut très
heureux quand quatre individus vinrent
chercher de nuit l'auto ; il ne leur réclama
même pas les cinq francs qu’ils avaient
promis. , ....
M. Cafournel a ajouté que le fait d avoir
laissé l’auto dans sa cour, exposée aux yeux
de tout ie monde, prouvait son innocence.
li a été remis en liberté*
UN BOLIDE
TOURS. — Hier soir, à 8 h. 35, nne formida-
ble explosion a ébranlé toutes les maisons
de Tours. . - . J
Les habitants sont aussitôt sortis de chez
eux se demandant si une catastrophe était
survenue.
Renseignements pris,il s’agissait d’un bolide
lumineux qui avait traversé la ville et avait
éclaté on touchant l’atmosphère terrestre.
LE CRIME D'ABBEVILLE
ABBEVILLE. — L’autopsie du cadavre d8
la jeune Marthe üalatre a été pratiquée
hier.
Elle n’a fait découvrir aucune trac9 de
violences sur le corps. La cause de la mort
n’a pu être déterminée exactement.
L'autopsie à permis d’établir que l’enfant
était déjà morte quand on ia jeta à l’eau,
mais sur la fillette, les médecins découvri-
tent des traces de défloraison et de relations
contre nature déjà anciennes.
Les viscères et un échantillon de sang ont
été prélevés en vue d’une analyse. On veut
téterminer s’il y a eu asphyxie ou empoi-
onnement.
On n’a aucun soupçon sur l’auteur du
crime. , - ,
La victime appartenait à une famille de
inisérduXi
La mère ne s’étonna pas ontre mesura de
la -disparition de Marthe samedi soir.
De moralité déjà douteuse, malgré son
très jeune âge, on pouvait supposer de la
part de la petite Marthe nne fugue de quel-
ques heures.
Aussi, ce ne fut que dans la nnit que
Mme Halaire se décida à aller prévenir le
commissaire de la disparition de sa fillette.
Le commissaire donna immédiatement des
instructions en vue de la ^rechercha de Ja
disparue en fournissant des renseignements
détaillés.
Denx jours se passèrent sans résultats. Ce
ne fut qné mardi matin, vers onze heures
que deux mariniers occupés à drague ie ca-
nal ramenèrent un paquet volumineux,
contenant le cadavre de l’enfant soigneuse-
ment enveloppé dans un manteau introduit
dans un sac.
Le commissaire et la mère de la victime
vinrent reconnaître le corps.
Le premier soin des magistrats et de la po-
lice a été de rechercher 1 emploi du temps
de Marthe après son départ de ia maison.
L’enfant avait déclaré alfer an-devant de
sa soeur, mais on a pu établir qu'elle n’avait
pas cherché à retrouver sa soeur et qn’eile
s’était dirigée d'on autre côté.
Le motif invoqué pour sa sortie n’était
donc qu’un prétexte.
LES AFFAIRES D’ORIENT
La Question Albanaise
ROME. — Le gouvernement a pris des dis-
positions pour empêcher rembarquement
dans tes ports italiens soit d’armes, soit de
groupes de volontaires à destination de
fAtbanie.
Jusqu’à présent on n’a rien remarqué de
suspect à Brindisi et à Bari.
Une dépêche de Valona annonce l’arresta-
tion de 200 soldats et officiers turcs amenés
par un paquebot autrichien.
Un Démenti
Les milieux compétents déclarent non
fondée la nouvelle que le kronprinz aurait
envoyé un télégramme à Enver Bey.
Dans la Marine Ottomane
CONSTANTINOPLE. — Le ministère de la
gnerre va mettre en disponibilité environ
1^500 officiers sur les 3,000 qni composent les
cadres de la marine ottomane»
UNE CONFÉRENCE INTERDITE
EN PRUSSE
BERLIN. — Le gouvernement a interdit la
conférence qne devaient taire MM. Fleus-
burg, député socialiste, et Staumug, vice-
président de la Chambre danoise, snr les
systèmes électoraux prussien et danois..
ETRANGER
MORT D’UN GÉNÉRAL ITALIEN
ROME. — On annonce la mort du général
Goiran, frère du général fiançais Goiran,
maire de Nice.
ALLEMAGNE
Tragique dénouement
d’une Histoire tPAmour
Le fameux chef syndicaliste de Francfort-
snr-le-Mein, Louis Rexhaenser, vient d’être
victime d’ane tragique aventure.
Rexhaenser entretenait des relations inti-
mes avec la femme de son patron.
Un beau jour, les denx amants parfirent
pour les Alpes bavaroises et tentèrent, an
cours d’une excursion, de se suicider en ab-
sorbant de l’opium. Mais ia drogae, prise
sans donte en quantité insuffisante, manqua
son effet et lorsque, an matin, les denx dé-
sespérés revinrent à eux, ils étaient transis
de froid.
A farce d'énergie, ils rênssirent tant bien
qne mal, à se traîner jusqu’à l’hôtel, mais là,
complètement épuises, ils perdirent connais-
sance, et dorent être transportés à l’hôpital ;
Rexhaenser et sa compagne devront subir
l’amputation des deux jambe».
Les Incidents
de Saverne
Les débats sensationnels qni se déroulent
actuellement devant le Conseil de guerre
de Strasbourg, à la suite des récents et gra-
ves incidents de Saverne, dépassent de
beaucoup l’intérêt des personnalités en
cause. Suivant la juste expression de notre
éminent confrère du Temps, ils dénoncent
« une antinomie qui coupe en deux l’Alle-
magne moderne ».
En effet. Et la question n’est même pas
seulement posée entre les lois de l’empire
d’Allemagne invoquées par le sous préfet
de Saverne et par les magistrats, et les
vieilles ordonnances royales de Prusse dont
se couvre le colonel de Reutter. Elle existe
aussi entre l’esprit constitutionnel et l’es-
prit militariste, entre l’Allemagne libérale
et l’Allemagne pangermaniste, entre le pou-
voir civil et l’armée. Et si vous voulez sur
les choses mettre des noms, elle existe,
ajoute notre confrère, « entre l’empereur et
le kronprinz ».
Ayant derrière lui la majorité de la popu-
lation, et peu désireux de compromettre,
dans une périlleusç aventure, le prestige
d’un règne qui ne fut pas sans gloire et
surtout sans profits, l’empereur Guillau-
me II est bien revenu de ses rodomontades
d’autrefois. Il est désormais assagi. Et s’il
use encore parfois d’intimidation, s’il pro-
voque encore, de temps à autre, certains
éclats, il n’en poursuit pas moins une oeu-
vre de paix à laquelle il est profondément
et sincèrement attaché. Ses attitudes ne
sont qu’artifices d’une politique d’ailleurs
fort avisée. Mais l’intérêt de sa dynastie,
celui de sou empire, le sentiment de la ter-
rible responsabilité encourue par le chef
d’un puissant état, — autant de raisons
impérieuses auxquelles sa pensée ne sau-
rait se soustraire.
Mais il existe en Allemagne un parti tur-
-fcufeat, irréductible : celui des hobereaux
unis aux nationalistes. Les uns et les au-
tres ne comptent que sur la force brutale.
Et chose assez inattendue, leurs théories
ont fait des’progfès considérables dans les
milieux intellectuels eux-mémes qui d’ail-
leurs se sont chargés de les ériger en un
véritable système. Un juriste connu, pro-
fesseur éminent et influent de l’université
d’Iéna, n’écrivait-il pas récemment que
l’éthique et la politique sont deux choses
distinctes ; qu’en politique, l’application
des lois morales cesse et fait place au cynis-
me, avec un but unique : l’augmentation,
par tous les moyens, de l’État auquel on
appartient ?
Le mouvement de patriotisme ardent
qui, aux appels de Koerner et de Arndt, en-
flammait les universités allemandes contre
l’envahisseur, il y a un siècle, se compre-
nait certes. Mais combien différente l’exas-
pération actuelle, dans son esprit et dans
les conséquences qu’elle poursuit. Et com-
me cette attitude doit donner à penser à
notre jeunesse !
Or le kronprinz est devenu le chef incon-
testé du parti pangermaniste et, depuis
quelque temps, il n’a pas craint de se li-
vrer aux manifestations les plus intempes-
tives contre la politique du gouvernement
de l’empire. On n’à pas oublié son discours
de Cels, ni son geste au Reichstag, lorsqu’il
applaudit aux attaques dirigées contre le
chancelier, ni sa lettre à M. de Bcthmann-
Hollweg, à propos de la question du Bruns-
wick, ni son télégramme à Enver-bey, le
lendemain du jour où celui-ci tua le maré-
chal Nazim-pacha.
Et voici maintenant ses dépêches tour à
tour affirmées, démenties et ensuite pu-
bliées, soit au général Deimbling, soit au
colonel de Reutter, à l’occasion des fameu-
ses journées de Saverne l
Certes il ne convient pas de grossir cer-
taines incartades, fréquentes chez les jeu-
nes héritiers présomptifs et souvent pré-
somptueux. Mais celles du kronprinz sont
vraiment d’importance. Elles sont aussi
symptômatiques et nous font souvenir que
l’état présent des esprits en Allemagne est
très différent de celui d’autrefois.
Et les incidents qui se succèdent, pen-
dant les audiences du Conseil de guerre de
Strasbourg, sont aussi de nature à fixer
notre attention.
Tandis que le procureur et le sous-pré-
fet accusent formellement les coupables,
qui sont le colonel de Reutter et ses offi-
ciers, ceux-ci affectent, pour le pouvoir ci-
vil et pour la population, le plus parfait dé-
dain, le plus parfait mépris. Us revendi-
quent le droit de se conduire, en Alsace-
Lorraine, non pas comme en pays d’empire,,
mais comme en pays conquis. Cependant
que, malgré les vexations de toutes sortes
qu’elles ont subies,les victimes de cette sol-
datesque opposent à cette lourde insolence
germanique une ironie fine et gouailleuse
qui laisse deviner ses secrets espoirs...
Et dans le moment même, à l’ouverture
de la session du Landtag d’Alsace-Lorraine,
des paroles sérieuses et fortes ont été dites
qui soulignent la gravité de la situa-
tion intérieure. Si le stalthalter, M. de
Wedél, s’est abstenu de toute allusion poli-
tique,-— et cette abstention a vivement déçu
l’assemblée;—le président d’âge,avant l’élec-
tion du bureau, a prononcé une allocution
.dont U portée ue saurai; échapper à ia
chancellerie d’Empire. Après avoir rappelé
les difficultés actuelles et, les incidents de
Saverne, il a dénoncé l’existence d’un gou-
vernement militaire à côté du gouverne-
ment civil ; il a exprimé sa reconnaissance
au Reichstag d’avoir pris position pour la
sauvegarde des intérêts des Alsaciens-
Lorrains ; enfin il a rejeté l’aggravation des
incidents sur l’insuffisance de la Constitu-
tion et réclamé que l’Alsace-Lorraine soit
mise sur un pied d’égalité avec les autres
Etats confédérés.
Mais des provocations nouvelles peuvent
se produire de la part de ceux qui repro-
chent au gouvernement impérial de ne pas
satisfaire au désir d’expansion de la nation
allemande. C’est une éventualité que nous
devons envisager avec le sang-froid et la
fermeté dont nous avons fait preuve à 4’oc-
casion des événements de Saverne. Il im-
porte de même que le gouvernement de
l’empire sache résister aux excitations pan-
germanistes. A divers points de vue, la si-
tuation demeure pour lui, sinon encore in-
quiétante, du moins très sérieuse.
TII. VALLÉE.
nemlsjoiifipes
Le Budget de 1914
M. Csiilaux, ministre des finances, vient (S’adres-
ser à M. le président de la Commission du budget
la lettre que voici et dont nous avons, ' du reste,
(ait connaître l’esprit dès hier :
Monsieur le président et cher collègue,
Le gouvernement avait annoncé, dès le
moment où il s’est présenté devant les Cham-
bres, son intention d'examiner à nouveau les
démandes de crédit figurant au projet de
budget de 1914 et d’y apporter toutes les ré-
ductions qui lui sembleraient compatibles
avec la marche régulière dés services. Com-
me je l’ai déjà fait connaître à la Commis-
sion dn budget, cettè tâche a été entreprise
sans délai. Je n’ai pas besoin de vous faire
remarquer lés difficultés considérables qu’elle
comportait.
Du moment qu’il s’agissait de modifier un
budget déjà déposé, rendu public, il deve-
nait impossible da remettre eh question cer-
taines des mesures envisagées. Néanmoins,
grâce an concours que m’ont prête tous mes
collègues, j’ai pu, sans nuire en rien à ja
bonne exécution des set-vices et sans m’ex-
poser pour l’avenir à des demandes de cré-
dits supplémentaires, traduire par une dimi-
nution totale de crédits d’environ 50 mil-
lions la volonté d’économie du gouverne-
ment. Cette volonté, dont les circonstances
nous faisaient un devoir, s’affirmera et se
développera dans 1rs actes ultérieurs.
Je me réserve de saisir la Commission de
ces résultats d'ensemble et de loi soumettre
en même temps les mesures destinées à as-
surer l’équilibre entre les ressources et les
charges dé l’exercice.
Mats pour répondre aux désirs que vous
avez bien voutu m’exprimer, et permettre à
la Commission de poursuivre son examen, je
me propose de vous communiquer successi-
vement, aussitôt qu’elles seront définitive-
ment établies, les prévisions rectifiées con-
cernant chacun des départements ministé-
riels.
J’ai l’honneur de vous adresser, dès au-
jourd’hui, accompagnés des développements
nécessaires, six états des modifications affé-
rentes aux budgets de ia justice, des services
pénitentiaires, de l’intérieur, des travaux
publics et des chemins de ter de l’Etat.
Agréez, monsieur le président et cher
collègue, l’assurance de ma hauts considé-
ration.
Le ministre des fusantes,
J. CAILLAUX.
BDLLETINMILITAIRE
La Classe 1913
La France militaire dit que si l’on consi-
dère dans son ensemble le contingent de ia
classe 1913, première classe incorporée à 20
ans, on établit que sur 1,000 hommes, 700
ont une constitution physique très vigou-
reuse, 250 vigoureuses, 47 as-ez vigoureuses
et 3 d’une constitution passab e.
Le contingent de la classe de 20 ans, qui
avait fait naitre des inquiétudes sur sa ré-
sistance physique, n’est inférieur en aucun
do ses éléments, an contingent do ia classe
1912.
Les Conscrits de 20 ans
La France militaire publie l’intéressante
statistique suivante :
Si i’on considère le contingent de 1913
(jeunes gens de la classe de vingt ans) dans
son ensemble,on constate que suri 000 hom-
mes 700 ont une constitution physique très
vigoureuse, 250 nne constitution physique
vigoareu.se, 47 une constitution physique
assez vigoureuse, 3 une constitution passa-
ble.
Si l’on schématise les différents contingents
dans un homme moyen, on constate que le
contingent de ia classe 1908 est représenté
par un homme ayant i m. 65 de taille, un
poids de 64 kilos et un périmètre thoracique
de 0 m. 85. Le contingent de 1910 est repré-
senté par un homme ayant 1 m. 65 de taille,
63 kilos de poids et 0 m. 87 de périmètre
thoracique. Le contingent de la classe 1912 se
schématise dans un homme ayant une taille
de 1 m. 63, un poids de 62 kilos et un péri-
mètre thoràciqne de 0 m. 87. Enfin, l’homme
moyen des « Marie-Louise » de la classe 1913
a 1 m. 63 de taille,62 kilos de poids et Om. 88
de périmètre thoracique. Il n’est donc infé-
rieur en aucun de ses éléments à l’homme
schématique de la classe 1912 et il lui est
supérieur comme périmètre thoracique.
ON TROUVE
LÉ PETIT HAVRE à Paris
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ÎOS, Plie Saint-Lazare, 109
(Immiutte 4» fHOTEL TERMINUS!
Après les Incidents
de Saverne
LE PROCÈS m COLOSEL DE REUTTER
Strasbourg, 7 janvier.
Ce matin, à neuf heures, oat repris les dé-
bats du procès du colonel Rentier. Aujour-
d’hui doivent comparaître les officiers de
po ice qui ont pris part aux événements de
Saverne. Il reste environ 30 témoins à en-
tendre. Le procureur proposa de citer éga-
lement les juges et le procureur impérial
qui furent arretés dans la soirée du 28 no-
vembre. Le Conseil en décide ainsi.
Le conseiller Jahn donne lecture de la dé-
position d’un fonctionnaire de ia police. Puis
M. Muller, commissaire de l’arrondissement,
dépose.
Le 9, dit-il, il a remarqué dans la vue
beaucoup de monde, mais il no crut pas
qu’il y eut quelque chose d’insolite. Il ap-
prit, toutefois, quel tues instants après, que
le lieutenant de Forstoer avait été insulté
par des enfants. M. Muller affirme qu’il a eu
l’impression, quand on l’interrogea pour la
première fois, que le procureur avait cher-
ché à modifier le sens de sa déposition.
“Le procureur proteste.
M. Muller ajoute : Ce tut inouï l »
Le procureur demande alors que la Con-.
seil ie protège contre une pareille allégation,
qui tend, dit-il, à faire croiro qu’il a faussé
ia première déclaration du témoin.
Détail à noter : M. Muller n’est pas Alsa-
cien, c’est un immigré. Ii continue sa dépo-
sition, qui vise à montrer que les mesures
prises par le colonel de Rea.ter étaient in-
justifiées.
Le 28 novembre, dit M. Malle?, il apprit
eu revenant de voyagoee qui s’était possé,
et il se rendit à la caserne avec M. Goss-
mann. Tous deux demandèrent au colonel
que te? patrouilles fussent retirées et les pri-
sonniers remis eu liberté. Celui-ci leur ré-
pondit :
« Si c’est pour cela que vous êtes Tenus,
ii est inutile que vous insistiez davantage. .
» C'est moi qui commande ici, et ce serait
pour moi une joie si le sang coulait dans les
rues. Je ne souffrirai pas que des personnes
s’assemblent sur la place du Château et
rient sur le passage des officiers. Les offi-
ciers sont constamment offensés et person-
ne ne les protège ».
Le témoin dit encore qu’il resta dans la
rue après cet entretien, il vit arrêter un ha-
bitant qui n’avait pris part à aucune mani-
festation. Cet habitant était placé devant ,M.
Muller; il était donc parfaitement aisé à ce-
lui-ci de suivre ses faits et gestes. M. Muller
affirme que ledit habitant s’était borné à re-
garder passer les soldats.
M. Muller ajoute qu’ii a entendu dire à
differentes reprises que les événements du
28 novembre avaient été préparés par les
militaires. Le charbon avait été retiré de la
cave des Pandours. Cette cave avait été mise
en état dans la journée qui précéda les inci-
dents. Le témoin a entendu dire aussi par
un jeune homme dont il donne le nom, qne
le lieutenant de Forstner avait menacé la
population de coups de fusil pour ie soir.
Le procureur demande que ce jeane hom-
me, ie nommé Charles Burger, soit cité. La
défense s’y oppose.
Le colonel de Rentier dit qu’il comprend
que des bruits comme eaux qu’on a rappor-
tés aient pu naitre dans la ville. U a pris des
mesures, fait prépare? lèi mitrailleuses ; ses
officiers savaient p îriinemmeut qu’il inter-
viendrait avec énergie si cela était néces-
saire Il est possible que d8 joancs officiers
aient parlé ae ces mesures, fl se serait ré-
joui, ajoute-t-il, si le calme avait régne. Il
aurait pu faire sou devoir de soldat sans
être obligé de taire acte de policier. Le colo-
nel, enfin, affirme que la « cave des Pan-
dours » n’a aucunement été vidée en prévi-
sion d’arrestations,
Le lieutenant de Forstner admet, de son
côté, la possibilité d’avoir prononcé les pa-
roles qu’on lui reproche ; mais il n’en a pas
gardé un souvenir exact.
Pendant que le colonel de Reutter parle
des mitrailleuses, le public manifeste. Le
colontl de Reutter s'arrête et tait face au
public.
Un des juges demande si les mesuras ae
police avaient été prises avant ou après I état
d8 siège ordonné par le colons! de Reutter.
Celui-ci déclare ne pouvoir préciser ce
point. t—
M. Mallcr reprend et termine sa dépos-
tion. li voit, dit-il, un exemple de la mau-
vaise volonté du colonel à l égard de la di-
rection d’arrondissement dans ce fait que le
colonel aurait accusé le directeur de l’arron-
dissement de lâcheté et de faiblesse et au-
rait demandé que ce directeur lit mettre le
maire en prison.
La défense proteste vivement.
On entend le brigadier de police Mutsch-
ler. Ce témoin rapporte tes faits qui lui oat
été signalés. Il parle également de la popula-
tion de Saverne, qu’il connaît depuis 41 ani.
Cette population èst paisible, dit-il. U y a eu
des attroupements, sans doute, dans les rues
de la ville. Mais ceux qui les avaient formés
n’étaient pas des manifestants, c’etaient des
curieux.
Le brigadier cite un cas où le lieutenant
de Forstner fut protégé par trois hommes à
travers toute la ville. Le 10 novembre le peu-
ple fut c ilme jusqu’au soir. Peniant les trou-
bles, la polica intervint et fit toat son de-
voir. La foule était en majeure partie com-
posée de femmes et de jeunes enfants. Per-
sonne n’a jamais demandé de protection à la
police et le témoin, personnellement, n’a
jamais appris que des officiers aient été in-
sultés. Il a cependant interrogé des pèrson-
nes arrêtées lors de la bagarre du 28 novem-
bre. Il ajoute que les patrouilles envoyées
par le colonel de Rentier sortaient pour
chercher des personnes à arrêter et n’en
trouvaient pas toujours. (Rires.)
Après l’audience, le chef de ia police se-
crète est venu chercher le colonel de Reut-
ter et ie lieutenant de Forster ; il les a fait
sortir par l’escalier de service et ils se sont
éloignés par une rue dérobée sans que per-
sonne remarquât leur départ.
Une foule nombreuse attendait devant le
palais. Lorsque les officiers présents à l’au-
dience sortirent, un grand nombre de ga-
mins les ont suivis en courant. Les agents
de police ont eu tontes les peines dn monde
à leur faire comprendre que les personna-
ges qu’ils cherchaient n’étaient pas ceux
qu’ils suivaient. C’est alors seulement que
les enfants ont abandonné leur poursuite.
m AFFAIRES BMI?
La TuFçiuie et Iss réformes arménieünes
Constantinople, 7 janvier.
Dans j’entrevue qu'il a eue hier* avec le
grand-viz r, l’ambassadeur de Russie a obte-
nu certaines concessions en ce qui touche le
contrôle des réformes arméniennes et, eh
p mica lier, le règlement des différends qui
pourront s’élever entre l'inspecteur général
et le gouvernement turc. Le prince Su l-lli-
lim et M. de Giers sont parvenus à mettre
sur pied un projet transactionnel.
Seulement, il faut que le Conseil des mi-
nistres approuvent i on peut craindre, étanf
donné ses teadaaces actuelles, qu’il ne st
montre moins conciliant que le grand-vizir,
qui n’est pas très écouté.
La Question 'Albanaise
Rom a
Roma, 7 janvier.
Au sujet des conditions posées par Izzet
Pdch i relativement à l'Albanie, le Popolo lia-
mantrrcifrro cetie qïti est relative au contrôle
itaio-autrichiea pendant dix ans.
Il n’y a aucun motif, déclare ce journal,
de modifier le principe adopté par les con-
férences de Londres.
Le contrôle européen est la plus grande
et la plus sûre garantie pour i’av8air de l'Ai*
banie.
Brindisi, 7 janvier.
On signale, dans un hôtel de cette ville, la
prêseoce de trois personnages mystérieux
arrivés, dit-on, de Durazzo.
Ils seraient, croit-on, chargés par Essid
Pacha de se rencontrer avec des émissaires
d’Izzet Pacha qui doivent arriver demain soir
de Constantinople.
Valona, 7 janvier.
L'état de siège a été proclamé cette nnit.
Les volontaires albanais continuent à ar-
river pour s’enrôler dans la gendarmerie.
Vienne, 7 janvier. (
La Nouvelle Presse Libre annonce que ie
gouvernement austro-hongrois auait l'in-
tention de créer très prochainement une lé-
gation en Albanie.
Le docteur Lowenthal de Linau, conseiller
d’ambassade à Constantinople, serait dési*
gné à ce nouveau poste.
Le Traité Roumaao-Serbe
Budapest, 7 janvier.
La Pesti Hirlap, journal de l’opposition,
publie le texte du traité qui aurait été con-
clu entre la Roumanie et la Serbie.
Le traité aurait été signé le 10 juin 1913
par le président da Conseil et ie chef de
l’état-major de chaèun des deux Etats. Il se
composerait de seize articles. •
Dans le deuxième article, les deux Etats
contractants se garantissent l’un à l’autre
Iénrs possessions actuelles et futures. Iis
s'engagent, dans le cas d’ane attaque effec-
tuée par un adversaire plus fort, à se soute-
nir l’un l’autre militairement et, dans ie cas
d’une attaque provenant d’un adversaire de
farce égale, à observer l’un vis-à-vis de l’au-
tre la neutralité.
Dans le cas où la Roumanie serait mena-
cée, la Serbie s’engage à lui fournir 200,009
hommes et, si la Serbie est attaquée, la Rou-
manie s'engage à lui fournir ie nombre
d'hommes nécessaire pour garantir l’intégri-
té de son territoire.
Lë roi de Serbie déclare que le territoire
situé an Nord du Danube et des Karpathes
transylvaines et habité par des Roumains
ou principalement par des Roumains tait
partie de la sphère des intérêts roumains»
Le roi de Roumanie déclare que les terri-
toires situés au Nord du Danube et à l’Ouest
de la Theiss font partie de la sphère des inté-
rêts serbes.
Un traité de paix ne pourra être conclu
par une des parties contractantes dn traité
serbo-roumain qu’après-entente arec l’autre
partie.
Eu cas de différend, ou si le souverain de
l’une on de l’autre partie accorde un appui
diplomatique ou militaire spécial, on s’en
rapportera à la décision de l'empereur de
Russie.
Le traité est valable pour dix ans et doit
être renouvelé nn an avant l’expiration.
Le Pesti Ilirlap dit que le traité est dû f
l’initiative de M. Cbebeko.
INFORMATIONS
Les « deux sous » de. M. Raynaud
M. Raynaud, ministre de l’agriculture,
trouvait ces jours-ci, parmi les nombreuses
dépêches administratives accumulées sur son
bureau, un télégramme expédié par le pré.
fet de l’un de nos départements du Midi,
dans lequel ce fonctionnaire demandait
qu’un crédit de 10 centimes lui lût alloué
sur le chapitre 43 pour lui permettre de
parachever le payement d’une somme afe
350 francs duo à un cultivateur des Bouches-
du-Rhône et pour le versement de laquelle
il manauait les deux sous réclamés.
La réclamation était justifiée, mais em-
preinte u’un tel formalisme quëM. Raynaud,
dans un élan spontané de protestation con-
tre cette chinoiserie administrative, expédia
aussitôt au préfet une lettre ainsi conçue à
laquelle était joint un timbre de dix centi-
mes : , ' “• /
* Mon cher préfat, désolé d’apprendre que
vos finances sont en déficit de an centimes.,
je me permets, pour simplifier la comptabi-
lité, de vous les offrir de ma poche. »
Le préfet ainsi coavert de l’avance qu’il
eût pu faire sans trop de risque pour le
compte de l’Etat, pourra donc, grâce au gest#
de M. Raynaud, indemniser sans retard soi
administré de la somme q»ui lui est due. ’
Le Cas de l'Aviateur Védrines
En arrivant au Caire, Védrines fut reçt
par toute la colonie française parmi laquelû
se trouvait M. Roux, passager de Dancourt.
aviateur, qui avait échoué dans le voyage dt
la Seine au Nil. Védrines, qni reprochait S
M. Ronx d’avoir fait pression auprès des au-
torités turqnes pour entraver ses ravitaille-
ments, le gifla, en descendant d’appareil- M.
Roux envoya ses témoins à son rival. Mais
ceini-ci refusa de désigner les siens.
Mis an courant de ces faits, M. René Quin-
ton, président de la Ligue nationale aerien-
ne, organisatrice du raid que l’aviateur vient
d’accomplir, lui a fait parvenir an télégram-
me, conçu eu termes énergiques, par le-
quel il lui laisse le choix entre un retour
immédiat ou une satisfaction, également
immédiate, accordée à M. Roux
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