Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-09-29
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 septembre 1913 29 septembre 1913
Description : 1913/09/29 (A33,N11764). 1913/09/29 (A33,N11764).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33" Annee
R* 11,764
(6 Pages)
5 Centimes
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Lundi 29 Septembre 1943
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8 M. O. Randolet
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Paris, trois heures matin
VOYAGES MINISTÉRIELS
laïque
de son
Z. o IStSé&astien
» Saint-Sébastien. — M. Barthou parlant le
dernier a i inauguration des écoles, a remer
cié le roi d’avoir permis aux plus hautes
autorités des provinces de s’associer à cette
cérémonie.
Faisant allusion à l'éloquent discours de
l’alcade il dit que les grands discours comme
les grandes pensées viennent du cœur.
Il le félicite d’avoir exprimé dans un aussi
beau langage des pensées qui sont chères à
tous les français et auxquelles il est fier de
s’associer comme représentant du gouverne-
suent de la République.
M. Barthou exprime ensuite ses sentiments
personnels et ceux du gouvernent et ceux de
la France pour l’Espagne. Il passe en revue
ses peintres, ses littérateurs, sa participation
avec la France aux deux grands mouvements
littéraires qui se sont produits aux 17» et 19e
siècles grâce au génie de Corneille et de
Victor-Hugo.
Il exalte l’héroïsme avec lequel les Espa
gnols ont toujours défendu le sol de leur pa
trie ; il exaite également leur fierté et leur
dignité.
M. Barthou termine en disant que sur la
terre d’Espagne, le président de la Républi
que, avec "autorité de sa fonction et le pres
tige de son talent personnel, affirmera quels
sont les sentiments de la France pour l’Es
pagne.
Comment s’appellera cette union? deman
de M. Barthou.*
« Il ne m’appartient pas de le dire, mais
ce que je sais, c’est que nous ferons tout ce
qui dépendra de nous pour rendre cette en
tente plus cordiale, plus affectueuse et plus
étroite. »
De chaleureux applaudissements saluent
les paroles de M. Barthou.
Saint-Sébastien.— Le banquet offert à M.
Barthou comprenait 72 couverts.
La table était joliment décorée de fleurs et
de rubans.
En face de M. Barthou se trouvait M.
Geoffray, ambassadeur de France à Madrid,
ayant à sa droite M. Bérard, sous-secrétaire
d’Etat aux Beaux-Arts.
M. Tabuyo, l’alcade de Saint-Sébastien s’est
exprimé en français. Il a dit avec quelle im
patience les populations espagnoles atten
daient l’arrivée de M. Poincaré.
Il dit que sa cité est heureuse de montrer
son attachement à la France; il ajoute que le
rapprochement des deux nations ne peut
que les conduire à un avenir plus glorieux.
Il fait l’éloge de la culture française et ter
mine en exprimant le vœu que le voyage de
M. Poincaré en Espagne serve à resserrer
plus encore les liens qui doivent unir à ja
mais les deux pays voisins.
M. Lopez Munoz, ministre des affaires es
pagnol, rappelle les raisons politiques et
morales de l’amitié entre les deux peuples ;
il boit à la santé de M. Barthou et le prie de
dire à M. Poincaré que l’Espagne l’attend les
bras ouverts.
M. Barthou répond :
« Tout à l’heure, Monsieur le Ministre,
vous me disiez que notre rencontre, notre
amitié et la solidité des relations entre le
président du Conseil de France et le ministre
des affaires étrangères d’Espagne sont le
symbole et l’image des liens qui unissent
les deux pays et qui doivent les unir de plus
en plus. Vous pensez que les deux peuples
doivent développer leur amitié.
» Vos sentiments sont les miens ; vos dé
clarations ont plus de force qu’un discours,
elles ont la valeur d’un acte. Au nom du
gouvernement de mon pays, j’y réponds,
non par un discours, mais par un acte équi
valent.
» Je n’entends pas dire que nous sacrifie
rons les intérêts légitimes et considérables de
certains départements de notre pays, mais
nous pourrons nous faire des concessions
qui aboutiront à une entente. Alors nos pays
connaîtront une heure d'amitié cordiale et
loyale, profitable pour tous.
» Je bois à l’Espagne et je porte la santé
de Sa Majesté le roi Alphonse XIII ».
PT. Clémentel à Aure
Auray. — A midi, M. Clémentel a présidé
tin banquet de 500 couverts.
Six discours ont été prononcés.
Le préfet a exprimé le souhait que le pré
sident de la République vienne en Bretagne
se rendre compte de l’affection de la popu
lation bretonne pour la République.
Le maire d’Auray et MM. Le Rouzic, Brard
»t Nail, députés, ont également pris la pa
role.
Puis M. Clémentel a rendu hommage aux
bretons qui, toujours, ont soutenu l’iadépen-
lance de leur petite patrie.
Le ministre a remis un certain nombre de
décorations.
Il a ensuite présidé la distribution des prix
lu concours agricole.
Il s’est rendu à Carnac et aujourd’hui, il se
rendra à Loudéac par Pontivy.
==
LES AFFAIRES DU MAROC
Un violent Combat
Tanger (source anglaise). — Un combat
tcharné a eu lieu à Lara.
De part et d’autre on se dit victorieux.
De nombreux obus des croiseurs espagnols
pnt éclaté parmi les troupes espagnoles, fai-
pant de nombreuses victimes.
ELECTIONS LÉGISLATIVES
Dijon. — Inscrits : 27,577.—Votants : 16,635.
— Suffrages exprimés : 16,409. — Bulletins
blancs et unis : 234.
Ont obtenu :
MM. Bara, socialiste unifié, 7,019 voix. •
Hébert, conservateur, 6,263 voix.
Docteur Julio, radical socialiste, 3,105 voix,
il y a ballottage.
. Il s’agissait de remplacer M. Bouhey Allex,
socialiste unifié, décédé, ',
UN BANQUET POLITIQUE
Rennes. — Un banquet de 1.200 couverts a
eu lieu hier pour fêter l’élection de M. Le
Hérissé comme sénateur et de M. Deschamps
comme député.
Tous les représentants républicains du dé
partement assistaient à ce banquet.
M. Le Hérissé dans son discours a dit que
le temps des apaisements n’avait pas encore
sonné et qu’il faut détendre "école
contre les attaques de la réaction.
M. Deschamps a fait un exposé
programme.
AVIATION MILITAIRE
l’esca-
Belfort. — Le sergent Caron de
drilie de Belfort, est rentré hier soir des ma
nœuvres du Sud-Ouest ayant en dernier lieu
fait escale à Dole
On attend le reste de l’escadrille aujour
d’hui.
LE MEETING D'AVIATION DE REIMS
Les épreuves de la matinée se sont dispu
tées par un très beau temps devant un pu
blic plus nombreux que la veille.
Pour le concours de vitesse six concur
rents seulement sur vingt ont pu réaliser
les conditions.
Ce sont trois biplans : un Goupy, un Cau-
dron et un Bréguet, et trois monoplans Mo-
rane-Saulnier.
Quelques essais de hauteur ont été faits ;
le plus sensationnel a été celui de Gilbert
qui a battu le record du monde pour pilote
seul et qui aurait dépassé les 6,000 mètres.
On lui a fait un accueil enthousiaste.
CHUTE D’UN AVIATEUR
Le Mans. — L’aviateur Paul Mere prenait
part, hier après-midi, aux épreuves du
meeting d’aviation sur son biplan, quand, à
une trentaine de mètres de hauteur, alors
qu’il venait de prendre le départ, son appa
reil capota et tomba sur le sol.
On releva l’aviateur, qui était enseveli sous
son appareil.
Le blessé, qui se plaint de douleurs inter
nes, a la clavicule brisée.
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
New-York. — Une dépêche de Piedras
Negros (Mexique) annonce qu’un duel d’ar
tillerie a eu lieu à Aura entre les constitu
tionnels et les fédéraux.
Les pertes sont importantes des deux cô
tés.
Une bataille est imminente.
Les Américains ont reçu l’ordre de quitter
la région.
===sz=ssrusn
BULLETIN MILITAIRE
Création du 21 e Corps
Nous avons déjà annoncé la création pro
chaine d’un nouveau corps d'armée, le 21 e :
il comprendra la 4ie division d’infanterie et
la 43 e dont nous signalions hier la formation
à la date du 1 er octobre.
On vient de procéder à une nouvelle ré
partition des troupes dans la zone frontière
du Nord et de l’Est ; c’est là une conséquence
du décret qui est paru sur la réorganisation
de certaines subdivisions territoriales— me
sure évidemment préparatoire à la constitu
tion du 21e corps.
Ajoutons que cette création d’un nouveau
corps d’armée nécessitant le vote d’une loi,
un projet dans ce sens sera déposé au Parle
ment, dès la rentrée des Chambres.
La Classe 1912
Le contingent de la classe 1912 accuse un
total de 221,044 jeunes gens. Il est sensible
ment égal à celui de l’année dernière, qui
était de 220,950 En 1910, le contingent n’at
teignait que 208,495 inscrits.
L'infanterie reçoit, en 1913,170,740 recrues
contre 158.501 en 1912, soit une augmenta
tion considérable de 12,239.
La cavalerie, qui a déjà son plein effectif
en engagés volontaires, ne reçoit que 1,339
recrues contre 21,572 en 1912.
A l'artillerie, on affecte 29,963 recrues con
tre 33.534 en 1912.
Au génie, on affecte 11,138 recrues contre
6,580 en 1912, soit près du double.
Les troupes d’aéronautique ne reçoivent
que 250 recrues cette année, alors qu’elles
en ont reçu 726 l’année dernière.
Le train des équipages en reçoit 1.570 con
tre 2,630 en 1912.
Enfin, les troupes d’administration sont
dotées de 5,593 recrues contre 4,620 en 1912.
En 1911, le nombre des conscrits dirigés
sur les bataillons d’Afrique était de 1,518. En
1912, à la suite de la loi du 30 mars de la
même année, qui augmenta le nombre des
cas et réduisit le taux des condamnations
comportant l’incorporation dans ces corps
d’épreuve, le nombre des recrues affectées
aux bataillons d’Afrique atteignit le chiffre
considérable de 2,353 ; enfin, en 1913. ce
nombre augmente encore et monte à 2.491.
Le département de la Seine fournit aux
troupes métropolitaines (y compris les grou
pes des bataillons de zouaves en France),
18.800 recrues, plus du douzième de leur
contingent total. ,
Sur 18,300 recrues de la Seine, plus de
1,200 sont mariées. Au sixième bureau de
recrutement, la proportion des hommes ma-
r“és est de 1 sur 15 ; au troisième bureau, de
1 sur 16 ; au quatrième bureau, de 1 sur 17 ;
au deuxième bureau, de 1 sur 18. C’est le
premier bureau qui détient le record ( 1 sur
10) des hommes mariés : ce bureau est ali
menté par les quartiers de Paris de Saint-
Vincent-de-Paul, Porte Saint-Denis, Porte-
Saint-Martin, Hôpital-Saint-Louis, la Villette,
Amérique, Pont-de-Flandre, Combat, par
Belleviile et Ménilmontant, par les cantons
de Noisy-le-Sec, Saint-Denis, Pantin, Saint-
O tien, Aubervilliers.
Les hommes mariés ont tous été affectés
(en principe et sauf quelques cas particu
liers) à des régiments d’infanterie et d’artil
lerie. Le 12e d’artillerie (Vincennes), en rece
vra 30 environ ; le 13e (Vincennes), égale
ment une trentaine ; le 29e (Vincennes Cha-
renton), une soixantaine.
Des autres (les 9/10 des hommes mariés)
ont été répartis entre les régiments de Paris,
Saint-Cloud et Courbevoie.
Les Elections en Italie
Les prochaines élections générales en Ita
lie, à en juger par les préparatifs faits de
toutes parts, seront fort animées. Nos voi
sins transalpins se trouvent en face de pro
blèmes politiques très sérieux, et la bataille
électorale, en raison du terrain que tentent
de gagner sans cesse les partis d’avant-
garde, aura une ampleur inaccoutumée.
Il n’est pas douteux que le branle-bas
sera général dans les 508 collèges du
royaume. Même si de simples questions
étaient à l’ordre du jour, l’agitation serait
extraordinaire, car le nombre d’électeurs
inscrits est pour la première fois considé
rable. Les élections se font en effet sur la
base d’un suffrage très élargi. Le nombre
des personnes désormais qualifiées pour
prendre part aux scrutins atteint près de
neuf millions alors qu’il n’était guère aupa
ravant que de trois millions.
On conçoit dans ces conditions que les
partis s’organisent dès maintenant pour dé
terminer un courant d’opinion et grossir le
chiffre de leurs recrues. Les sujets de dis
cussion et de discorde ne manquent point et
les divers groupes, même sur les seules
questions de principe, ont beau jeu pour
polémiquer.
Mais la faction conservatrice place déjà
le débat sur une plateforme moins élevée.
Ses inspirateurs dirigent, du moins pour
l’instant, leurs batteries contre le ministère
qu’ils accusent ouvertement de vouloir re
courir à des manœuvres éhontées.. D’après
certains organes du Midi, on aurait constaté
l’ingérence des agents du gouvernement
dans plusieurs collèges où la lutte s’annon
ce comme devant être plus âpre. Un Comité
vient, à la suite de ces soi-disant constata
tions de se constituer à Florence sous le titre
significatif de « Comité de vigilance sur
l’action du gouvernement dans le Midi».
Son but, aux dires des promoteurs, est de
démasquer et, si possible, de faire obstacle
aux procédés illégaux qui pourraient être
employés. À cet effet les adhérents se ren
dront, pendant la seconde quinzaine d’octo
bre, dans les collèges qu’ils croient parti
culièrement menacés, pour y exercer leur
contrôle.
Ce Comité, selon des informations qui
nous parviennent, sera très affairé car
nombreux seraient les candidats officiels. A
cause des faveurs spéciales dont jouissent
ces candidats, assure-t-on, et qui leur don
nent une supériorité sur les représentants
des partis d’opposition, le gouvernement
serait assailli de demandes de consécration
ministérielle. Aussi, quoique le gouverne
ment n’ait pas encore fait connaître son
programme — dont l’essentiel sera l’expé-
dition de Tripoli — presque tous les col
lèges possèdent déjà des candidats sur le.
point de se rallier à la politique de M. Gio
litti.
Le corps électoral n’a pas, fort heureuse
ment, qu’à envisager les élections sous cet
aspect. Il doit se prononcer sur des pro
grammes assez corsés puisque la vingt-
quatrième législature sera appelée à pren
dre des décisions d’une importance extrême
dont les principales sont relatives à la co
lonisation de la Libye, à l’assiette des im
pôts, aux armements, au problème scolaire
— qui n’a jamais été abordé sérieusement
depuis près de cent ans — à la réforme
douanière, etc.
L’attitude des candidats, sur tous ces
problèmes capitaux, guidera sans nul doute
le choix des électeurs sans que les manœu
vres, d’où qu’elles viennent, aient beau
coup d’effet.
Il est donc à présumer que la prochaine
consultation électorale, dont la base est en
quelque sorte celle du suffrage universel,
aura une véritable signification et donnera
une idée exacte de la force des partis qui
ont tout intérêt à préciser leur programme.
Celui des cléricaux tel qu’il a été exposé
à Venise et à Rome, est efficacement sou
tenu par les journaux du Parti et par les
organes du Trust dont l’accord avec le Va
tican semble provisoirement établi. On
affirme que les candidats ne se présente
ront que là seulement où les forces catho
liques sont en majorité. Partout ailleurs il
est probable que les électeurs soumis aux
ordres du Vatican apporteront leur con
cours aux libéraux et constitutionnels qui
se seront engagés préalablement à s’oppo
ser à toute mesure anticléricale.
Le programme radical n’est pas encore
connu en détail. On suit toutefois que les
radicaux se rapprocheront de M. Gioletti,
président du Conseil, et adhéreront sans
condition à la politique de conquête colo
niale défendue par le Cabinet. Quant aux
socialistes et aux républicains, ils conti
nueront à protester contre la campagne en
Tripolitaine. Ils seront par là fidèles à leur
tactique.
L’attitude des socialistes dans ces nou
velles élections sera néanmoins curieuse à
observer. Depuis le Congrès de Reggio Emi-
lia, ils sont divisés en deux groupes : les
révolutionnaires et les réformistes. Les pre
miers ont pour chef M. Turati et pour or
gane le journal Aranti. Les seconds ont à
leur tête le leader Bissolati dont il fut beau
coup parlé, en mars 1911, lors de la consti
tution du Cabinet Giolitti. Un portefeuille
lui fut offert et, pendant quelques jours, on
crut même qu’il l’accepterait. Les réformis-
tes donnaient créance à ce bruit en décla-
H. Hollaénder.
AUTRICHE
La Terreur dans les Alpes
rant qu'il n’existe aucune incomptabilité
fondamentale entre la qualité de socialiste
et celle de ministre. Mais, finalement, M.
M. Bissolati, dont le ralliement à la monar
chie apparaissait comme probable, refusa
d entrer dans la combinaison sous le pré
texte inattendu qu’il ne pourrait point se
ployer au protocole.
Tandis que les révolutionnaires demeu
rent les adversaires impénitents de la ré
cente intervention italienne en Libye et de
la politique des armements soutenue par le
ministère Giolitti, les réformistes se décla
rent favorables à l’occupation des territoi
res conquis, sous la seule réserve que l’ac
tion soit pacifique et réduite au strict né
cessaire. Ces derniers, prêts à collaborer
avec les partis bourgeois, sont une soixan
taine, tandis que les autres sont au nombre
de trois cents environ. On dit qu’à l’instar
des cléricaux, les révolutionnaires pactise
ront peut-être au ballottage avec les candi
dats des autres partis, pourvu que ceux-ci
s’engagent à désapprouver l’entreprise Tri-
politaine et à voter contre l’augmentation
des armements.
Quoi qu’il en soit, les résultats des scru
tins donneront une idée à peu près exacte
de l’opinion du corps électoral dont l'effec-
tif est devenu presqu’en rapport avec le
chiffre de la population, et l’on pourra
mieux se rendre compte de l’importance
numérique des partis. Cette consultation
aura en outre une importance particulière
en ce qui concerne l’orientation du minis
tère. Et l’on verra si M. Giolitti, qui aurait
l’intention d’imprimer une tendance nou
vel le à son action, a l’appui du pays pour
poursuivre sa politique intérieure et exté
rieure.
La Réorganisation du Service des Eaux
Photo et Cliché Pebit Havre
LE NOUVEAU RÉSERVOIR
L’Administration municipale de Sanvic à
célébré officiellement hier après-midi la
réorganisation du service des eaux de cette
localité.
Sous les auspices de la Compagnie des
Eaux de la Banlieue du Havre, avec laquelle
la municipalité a passé il y a quelques mois
un nouveau traité, un grand banquet avait
été organisé dans la Salle des Fêtes. Une soi
xantaine de convives avaient répondu à
l’invitation qui leur avait été adressée.
Aux côtés de M. Houdry, ingénieur, pré
sident du Conseil d’administration, avaient
pris place MM. Génestal, conseiller général,
maire du Havre ; Vavasseur, maire de San
vic ; Cornet et J. Martin, adjoints ; Acher,
conseiller général ; Coty, Déliot, Brot, con
seillers d'arrondissement ; Morgand, adjoint
au maire du Havre ; Peyriot, maire de Mon-
tivilliers ; Leboucher et Paillette, adjoints
de cette localité ; Duclos et Gautier, adjoints
au maire d’Harfleur ; Aubin, ancien adjoint
au maire de Sanvic ; Gaudu, maire de Rouel
les ; Chapel, adjoint au maire de Gonfre-
ville-l’Orcher ; Bellenger, Allienne, Marche-
ron, Carpentier, Barrey, Bergeron, Jacque-
lin, Deschamps, Delanoë, Grandcamp, La-
louelle, Louvel, A. Martin, Oursel, Petit,
conseillers municipaux de Sanvic.
Signalons également la présence de MM.
Richer, administrateur délégué ; Pellier, in
génieur, f t Magnan, commissaires de la So
ciété des Eaux de la Banlieue ; Lefebyre, in
génieur du service ; Aulne et Lange, conduc
teurs des Ponts et Chaussées ; Leblanc et
Houllier, agents voyers ; Frère, chef de sec
tion des chemins de fer de l’État ; Frottier
et Gerard-Laurent, docteurs du service d’hy-
giène ; Cayeux, chef des cultures municipa
les ; Gaudouin et Dutot, secrétaires de la
Mairie ; Italiani, commissaire spécial ; Fé-
noux, rédacteur en chef du journal Le Ha
vre, Lanchard, Pinchon, Petit, de la presse
havraise, etc.
Après un déjeuner fort heureusement
composé et excellemment servi par la maison
Virlouvet, M. Houdry, président du Conseil
d’administration de la Compagnie des
Eaux de la Banlieue du Havre prit le pre
mier la parole en ces termes :
DISCOURS DE M. HOUDRY
Monsieur le maire,
Messieurs,
L’an dern er à pareille époque nous vous avions
convié à assister à l’inauguralion officielle des
nouveaux services d’eau des villes d Harfleur et
Montivilliers, et nous exprimions l’espoir de voir
prochainement d’autres localités voisines profiter
des mêmes bienfaits. C’est maintenant chose faite
pour Sanvic depuis le li août et je ne crois pas
trop m’avancer en disant que Gonfreville-l’Orcher
et Rouelles suivront bientôt les exemples qui
viennent de leur être donnés.
Ce n’est pas à proprement parler une inaugu
ration que nous fêtons aujourd’hui, c’est une
réorganisation, car Sanvic, des differentes villes
qui entourent le Havre, est, en raison de sa po
sition élevée, celle qui a organisé la première un
service municipal d’élévation et de distribution
d’eau.
M. le Député et Maire d’Harfleur, dans un bril
lant discours qu’il prononçait le jour de l’ouver-
ture du service des Eaux de sa ville, rappelait que
depuis deux siècles sa cité avait amené et distri
bué leau de la vallée de Gournay, — Montivil-
tiers, en captant une source voisine, alimentait
quelques bornes-fontaines. Une quarantaine d’ha
bitants de Graville-Sainte-Honorine, profitant du
passage de la condnite-maîresse d’adduction de la
ville du Havre, s’étaient abonnés au service d’eau.
Mais toutes ces alimentations, d’ailleurs incom
plètes, avaient été faciles à réaliser, au moyen de
l’écoulement de l’era par la simple gravité.
Sanvic voulant avoir de l’eau, il y a plus de cin
quante ans. s’entendit avec la Compagnie des Eaux
du Havre d’abord et ensuite avec la ville du Havre
quand celle-ci racheta la Compagnie, pour q«’il
lui soit fourni au robinet de jauge une quantité
journalière de S0 mètres cubes, dans un réservoir
construit rue du Havre, presqu’à l’angle de la rue
Lamoricière et à la même altitude qae celui des
Hallattes. Par suite d’insuffisance de hauteur, l’eau
n’était distribuée qu’à une partie de la popula-
Celle-ci augmentant, les besoins de l’hygiène se
faisant de plus en plus sentir, des pourparlers fu
rent engagés en >888 entre la manicipalité sanvi-
caise et mon regretté ami Fritscher, le président
fondateur de notre Compagnie. Ils n’absutirent
pas. Sanvic voulu’ créer un service autonome en
allant chercher l’eau à Fontaine-la-Mallet. Le pro
jet échoua. Les pourparlers furent alors repris en
1891 avec M. Fritscher et aboutirent en 1893 à la
création du service actuel que nous venons seu
lement de réorganiser et d’accroître pour pouvoir
envisager sans crainte l’avenir et le développe
ment de l’importante cité sanvicaise. Le traité con
clu pour vingt ans, et dans lequel avait dû inter
venir Graville-Sainte-Honorine, donnait à Sanvic
la jouissance de 300 mc. d’eau par jour. Par le
nouveau traité fait pour cinquante ans, la popula
tion peut disposer de 1,500 mètres cubes journa
liers. . . .
La Municipalité et le Conseil précédents s étaient
d’ailleurs préoccupé depuis cinq ans de cette im
portante question ; ils nous avaient demandé des
propositions ; plusieurs furent faites, étudiees,
discutées, abandonnées, puis reprises, jusqu au
jour où le Conseil municipal crut devoir Taire
dresser un projet autonome constatant a aller
non plus chercher l’eau où on la voit, mais, al
| fond d’un puits à creuser sur le territoire même
Dans les Alpes, qui sont entre la Carin-
thie et la Styrie et, plus précisément dans le
massif montagneux appelé la btubalpe, rè-
gnent depuis quelques semaines la désola
tion et la terreur.
« Quelques semaines ! » C’est qu'il est diffi
cile, à nous, habitants de la capitale, de rap
peler exactement le jour où le fléau qui ter
rifie cette région fut signalé pour la pre
mière fois, car lorque les premières
nouvelles parvinrent elles furent ac
cueillies avec plus de gaîté que d’intérêt ;
on crut que la peur de quelques pâtres de
montagne avait mis dans la circulation des
récits auxquels chaque village ajoutait une
particularité de plus, de sorte que la crainte,
l'imagination et le bavardage campagnard
s’entraidant, il s’était formé une tartarinade
gigantesque dont il ne convenait pas que les
citadins fussent les dupes.
Ainsi, quand on annonça qu’un animal
invisible étranglait, dépeçait et dévorait par
douzaines moutons, veaux, vaches et tau
reaux, que la multiplicité des coups de ce
destructeur aussi bien que les particularités
de l’exécution révélaient pour le moins un
léopard ou un lion, nous pensâmes tout
simplement à quelque bande de romanichels
ou, comme on dit ici, de tziganes, qui ne se
contentaient pas de prendre chats et pou
lets et emportaient çà et là un agneau. C’est
pourquoi on laissa dire la province.
Mais aujourd’hui, l’étrangeté du fléau ne
peut plus être discuté : c’est vraiment un
fléau. On évalue à deux cents les victimes
que le mystérieux animal a déjà faites. Les
chasseurs les plus renommés de l’Autriche et
les meilleurs praticiens de la chasse exoti
que se sont mis en campagne ; des expédi
tions nombreuses et bien armées se sont
organisées ; on a fouillé et cerné tout le
canton et l’on n’a rien vu que des traces,
des empreintes. Mais chaque jour, de nou
veaux exploits de la bête insaisissable aug-
mentent l'effroi des paysans et déconcertent
la sagesse des experts. *
Les loups ne se voient guère qu’en Galicie
et dans les Carpathes, mais ceux-là pouvaient
avoir voyagé...
Or, un examen attentif révéla diverses par
ticularités qui détruisirent l’hypothèse : on
trouva, sur les chairs du taureau, quelques
poils fauves qui, en raison de leur couleur
et de leur longueur, furent déclarés prove
nir d’un lion. .
Au reste, avant-hier, un autre taureau fut
trouvé déchiqueté ; son poids était de 230 ki
logrammes ; une cuisse, qui en pesait près
de 50, avait été séparée du corps et traînée à
une assez longue distance en passant par
dessus un obstacle de plus d'un mètre de
haut. Etait-ce là le fait d’un loup ou d’une
bande de loups ? Donc, c’était bien un
lion.
Mais le nombre des victimes et la masse de
chair fraîche absorbée ne permettent pas non
plus de croire à l'action d'un seul fauve. Une
fois repu, il devrait se reposer, dormir, et
non pas massacrer et absorber sans discon
tinuer. Ainsi donc, il y a plusieurs bêtes de
proie, dont une au moins est un fauve puis
sant et les autres... probablement des lion
ceaux.
D où viennent-ils ? Evidemment, d’une
ménagerie ambulante, comme il en circule à
travers les pays. L’objection qui se présente
est le silence des propriétaires de la ména
gerie : on devrait savoir quelque chose de la
fuite de l’animal. Mais il est compréhensible
que le propriétaire ait fait le mort par crainte
de la contravention ou à cause de quelque
irrégularité de sa situation qui lui décon
seillait d’entrer en conversation avec les au-
toriiés.
La température tend à se refroidir, surtout
dans la montagne. Le moment approche où
les troupeaux seront retirés des alpages et
ramenés dans les vallées. Les campagnes
appréhendent fort ce moment, car ne trou
vant plus sa pâture dans les hauteurs, le ter
rible animal descendra dans les vallées, et la
façon dont il en use avec les taureaux de 300
kilogrammes ne promet rien de bon aux hu
mains.
Terreur, incertitude, mystère : on en
est là.
Quelques-uns ont attribué les mé faits à
une bande de loups.
-5
de Sanvic. Un traité présenté par une Société d
un ingénieur rouennais allait être accepté ; mais
sur les instances de M. Vavasseur, le maire ac
tuel, et en raison de l’incertitude du résultat
qu’aucun ingénieur officiel ou officieux ne voulait
garantir, le Conseil municipal se décida à repren
dre avec notre Compagnie les pourparlers qui
aboutirent rapidement à un accord dont nous pou
vons constater le résultat aujourd’hui. Nore
Compagnie venait de décider la création de son
nouveau service et avait traité avec les villes
d’Harflour et Montivilliers et elle ne pouvait pas
de gaieté de cœur briser les excellentes relations
que depuis vingt ans elle entretenait avec les
différents Conseils municipaux qui se sont suc
cédé à Sanvic sous la direction de M. Balière et
qu’elle désire continuer avec la municipalité ac-
tuelle et son chef distingué — j’ai nommé M. Va-
vasseur à l’esprit écla ré- et conciliant duquel
nous devons l’œuvre que nous fêlons ce jour.
Aussi, est-ce en son honneur. Messieurs, que je
vous propose de lever noire verre. Je porte ega
lement la santé de ses collègues de la Municipali
té et du Conseil municipal, de M. Génestal, con
seiller général et maire du Havre, de M. le conseil
ler général Acher, de MM. les conseillers darron-
dissement, maires et adjoints ici présents ; de tou
tes les personnes qui de près ou de loin ont con
tribué a nous faciliter l’accomplissement de notre
tâche et en particulier de M. le sénateur Brindeau
et de MM. les députés Ancel et Siegfried.
A vous tous, Messieurs, qui avez bien voulu
répondre à notre appel, au nom de notre Compa
gnie, au nom de mes collègues du Conseil d’ad
ministration et en mon nom personnel, je dis :
Merci ! I
DISCOURS DE Hl. VAVASSEUR
M. le maire de Sanvic se lève ensuite et
prononce une allocution des plus intéres
santes que les exigences de notre mise en
pages nous oblige bien a regret, à écourter.
Messieurs,
Aux chaleureux remerciements que je prends
plaisir à décerner à la Compagnie des Eaux de la
Banlieue du Havre, et plus particulièrement à son
dévoué président, M. Houdry, pour sa très aima-'
ble réception, permettez-moi de joindre l'expres
sion de mes sentiments de bienvenue à l’adresse
des personnalités qui, réunies aujourd’hui sur le
territoire de Sanvie, rehaussent par leur présence
l’intimité de cette fête en la parant d’un caractère
de distinction auquel je me plais à rendre hom
mage.
M. le maire présente alors les excuses de
M. Brindezu, sénateur ; Siegfried et Ancel,
députés ; James de Coninck, ancien adjoint
au maire de Sanvic ; Balière, ancien maire.
Une parfaite entente avec la Compagnie des
Eaux de la banlieue du Havre, établie, oh ! je dois
l'avouer, au prix de pourparlers un peu labo
rieux, va permettre a notre populalion de calcu
ler les heureux effets d’un service appelé à lui
procurer plus de commodités et d’hygiène.
Le nombre des bouches d’arrosage porté de 29
à 35 fera que tous les jours, du 4or mai au 30 sep
tembre, et les samedis et veilles de fêtes, du 1e
octobre au 30 avril, l’eau baignera durant une
fraction de la matinée la partie inférieure des
trottoirs de notre ville, amélioration que nos mé
nagères apprécieront à sa juste valeur, elles qui,
soucieuses de la propreté tant extérieure H’inté-
heure de leur maison, attendaient avec imp&r
tience l’apparition du garde champêtre qui par le
cri de : A l’eau ! sans parenté aucune avec celui
d’une administration connue) les avertissait du
passage devant chez elles de la nappe bienfai
sante.
Les bornes fontaines, qui font si souvent 1 ob
jet, au sein du Conseil municipal, de réclama
tions, vont être portées de 22 à 23. La différence
ici peut paraître insignifiante, elle le sera moins
quand je vous aurai dit que, toute proportion
gardée, Sanvic possédera ainsi un nombre de
bornes-fontaines très normal eu égard à celui
existant dans d’autres localités.
D’une statistique à laquelle je me suis livré, f
résulte, en eff-t, que notre ville a une borne
fontaine par 413 habitants, contre une par 745 ha
bitants à Graville et une par 345 au Havre. Ce son
là des chiffres qu’il est intéressant de rapprocher e
de méditer poar mettre fin aux critiques dont os
nous accable injustement, lorsque l’hygiène vient
à Sanvic sur le tapis de la discussion. Il faut
ajouter cependant que ce nombre de 25 bornes»
fontaines n’est pas irrévocable, qu’il sera suscep
tible d’augmenter d’une unité quand notre popu
lation atteindra un nouvel effocef de 1,000 habi
tants. Cette clause du traité est d’ailleurs si près
de se réaliser que nous prévoyons déjà le mo
ment où pour répondre aux sollicitations dont
nous sommes l’objet, nous nous verrons peut-
être obligés d’accorder la préférence au quartier
où les idées chères à M. Piou sont le plus en
faveur.
D’une prime à la natalité, sortira le moyen Or
ginal de rendre un jugement équitable. (Applau
dissements). . .
A l’aide ‘un service ainsi réorganisé, 1 œuvre
d’assainissement entreprise aura ua premier effet
que le Coaseil municipal ne demandera qu a com-
pieter ensuite par 1 installation du pUS grand
nombre de ruisseaux possible, mais comme la
propreté d’une ville ne dépend pas seulement de
ceux qui ont la charge d’en assurer l’execution,
nous espérons bien que les propriétaires nous la-
ciliteront notre tâche en construisant des trottoirs
antes à recevoir des ruisseox pavés.
Les grandes villes, comme le Havre jouissent
du privilège de tenir du législateur des règle
ments qui les arment contre la mauvaise volonté
des esprits récalcitrants. Sanvic n’est pas du
nombre. Aussi doit-elle se contenter d’agir avec
diplomatie pour atteindre l© même but et je n’ai
pas besoin de vous dire que les efforts mis au
service de la persuasion ou de la force sont loi
de concourir au même résultat. .
_ Heureusement que dans son infortune, "Admi
R* 11,764
(6 Pages)
5 Centimes
CDITION DB MATIN
S Cenfimes (€$ Pages)
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Lundi 29 Septembre 1943
Administrateur- Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
8 M. O. Randolet
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avre
AU HAVRE
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L’AGENCE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
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40
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Paris, trois heures matin
VOYAGES MINISTÉRIELS
laïque
de son
Z. o IStSé&astien
» Saint-Sébastien. — M. Barthou parlant le
dernier a i inauguration des écoles, a remer
cié le roi d’avoir permis aux plus hautes
autorités des provinces de s’associer à cette
cérémonie.
Faisant allusion à l'éloquent discours de
l’alcade il dit que les grands discours comme
les grandes pensées viennent du cœur.
Il le félicite d’avoir exprimé dans un aussi
beau langage des pensées qui sont chères à
tous les français et auxquelles il est fier de
s’associer comme représentant du gouverne-
suent de la République.
M. Barthou exprime ensuite ses sentiments
personnels et ceux du gouvernent et ceux de
la France pour l’Espagne. Il passe en revue
ses peintres, ses littérateurs, sa participation
avec la France aux deux grands mouvements
littéraires qui se sont produits aux 17» et 19e
siècles grâce au génie de Corneille et de
Victor-Hugo.
Il exalte l’héroïsme avec lequel les Espa
gnols ont toujours défendu le sol de leur pa
trie ; il exaite également leur fierté et leur
dignité.
M. Barthou termine en disant que sur la
terre d’Espagne, le président de la Républi
que, avec "autorité de sa fonction et le pres
tige de son talent personnel, affirmera quels
sont les sentiments de la France pour l’Es
pagne.
Comment s’appellera cette union? deman
de M. Barthou.*
« Il ne m’appartient pas de le dire, mais
ce que je sais, c’est que nous ferons tout ce
qui dépendra de nous pour rendre cette en
tente plus cordiale, plus affectueuse et plus
étroite. »
De chaleureux applaudissements saluent
les paroles de M. Barthou.
Saint-Sébastien.— Le banquet offert à M.
Barthou comprenait 72 couverts.
La table était joliment décorée de fleurs et
de rubans.
En face de M. Barthou se trouvait M.
Geoffray, ambassadeur de France à Madrid,
ayant à sa droite M. Bérard, sous-secrétaire
d’Etat aux Beaux-Arts.
M. Tabuyo, l’alcade de Saint-Sébastien s’est
exprimé en français. Il a dit avec quelle im
patience les populations espagnoles atten
daient l’arrivée de M. Poincaré.
Il dit que sa cité est heureuse de montrer
son attachement à la France; il ajoute que le
rapprochement des deux nations ne peut
que les conduire à un avenir plus glorieux.
Il fait l’éloge de la culture française et ter
mine en exprimant le vœu que le voyage de
M. Poincaré en Espagne serve à resserrer
plus encore les liens qui doivent unir à ja
mais les deux pays voisins.
M. Lopez Munoz, ministre des affaires es
pagnol, rappelle les raisons politiques et
morales de l’amitié entre les deux peuples ;
il boit à la santé de M. Barthou et le prie de
dire à M. Poincaré que l’Espagne l’attend les
bras ouverts.
M. Barthou répond :
« Tout à l’heure, Monsieur le Ministre,
vous me disiez que notre rencontre, notre
amitié et la solidité des relations entre le
président du Conseil de France et le ministre
des affaires étrangères d’Espagne sont le
symbole et l’image des liens qui unissent
les deux pays et qui doivent les unir de plus
en plus. Vous pensez que les deux peuples
doivent développer leur amitié.
» Vos sentiments sont les miens ; vos dé
clarations ont plus de force qu’un discours,
elles ont la valeur d’un acte. Au nom du
gouvernement de mon pays, j’y réponds,
non par un discours, mais par un acte équi
valent.
» Je n’entends pas dire que nous sacrifie
rons les intérêts légitimes et considérables de
certains départements de notre pays, mais
nous pourrons nous faire des concessions
qui aboutiront à une entente. Alors nos pays
connaîtront une heure d'amitié cordiale et
loyale, profitable pour tous.
» Je bois à l’Espagne et je porte la santé
de Sa Majesté le roi Alphonse XIII ».
PT. Clémentel à Aure
Auray. — A midi, M. Clémentel a présidé
tin banquet de 500 couverts.
Six discours ont été prononcés.
Le préfet a exprimé le souhait que le pré
sident de la République vienne en Bretagne
se rendre compte de l’affection de la popu
lation bretonne pour la République.
Le maire d’Auray et MM. Le Rouzic, Brard
»t Nail, députés, ont également pris la pa
role.
Puis M. Clémentel a rendu hommage aux
bretons qui, toujours, ont soutenu l’iadépen-
lance de leur petite patrie.
Le ministre a remis un certain nombre de
décorations.
Il a ensuite présidé la distribution des prix
lu concours agricole.
Il s’est rendu à Carnac et aujourd’hui, il se
rendra à Loudéac par Pontivy.
==
LES AFFAIRES DU MAROC
Un violent Combat
Tanger (source anglaise). — Un combat
tcharné a eu lieu à Lara.
De part et d’autre on se dit victorieux.
De nombreux obus des croiseurs espagnols
pnt éclaté parmi les troupes espagnoles, fai-
pant de nombreuses victimes.
ELECTIONS LÉGISLATIVES
Dijon. — Inscrits : 27,577.—Votants : 16,635.
— Suffrages exprimés : 16,409. — Bulletins
blancs et unis : 234.
Ont obtenu :
MM. Bara, socialiste unifié, 7,019 voix. •
Hébert, conservateur, 6,263 voix.
Docteur Julio, radical socialiste, 3,105 voix,
il y a ballottage.
. Il s’agissait de remplacer M. Bouhey Allex,
socialiste unifié, décédé, ',
UN BANQUET POLITIQUE
Rennes. — Un banquet de 1.200 couverts a
eu lieu hier pour fêter l’élection de M. Le
Hérissé comme sénateur et de M. Deschamps
comme député.
Tous les représentants républicains du dé
partement assistaient à ce banquet.
M. Le Hérissé dans son discours a dit que
le temps des apaisements n’avait pas encore
sonné et qu’il faut détendre "école
contre les attaques de la réaction.
M. Deschamps a fait un exposé
programme.
AVIATION MILITAIRE
l’esca-
Belfort. — Le sergent Caron de
drilie de Belfort, est rentré hier soir des ma
nœuvres du Sud-Ouest ayant en dernier lieu
fait escale à Dole
On attend le reste de l’escadrille aujour
d’hui.
LE MEETING D'AVIATION DE REIMS
Les épreuves de la matinée se sont dispu
tées par un très beau temps devant un pu
blic plus nombreux que la veille.
Pour le concours de vitesse six concur
rents seulement sur vingt ont pu réaliser
les conditions.
Ce sont trois biplans : un Goupy, un Cau-
dron et un Bréguet, et trois monoplans Mo-
rane-Saulnier.
Quelques essais de hauteur ont été faits ;
le plus sensationnel a été celui de Gilbert
qui a battu le record du monde pour pilote
seul et qui aurait dépassé les 6,000 mètres.
On lui a fait un accueil enthousiaste.
CHUTE D’UN AVIATEUR
Le Mans. — L’aviateur Paul Mere prenait
part, hier après-midi, aux épreuves du
meeting d’aviation sur son biplan, quand, à
une trentaine de mètres de hauteur, alors
qu’il venait de prendre le départ, son appa
reil capota et tomba sur le sol.
On releva l’aviateur, qui était enseveli sous
son appareil.
Le blessé, qui se plaint de douleurs inter
nes, a la clavicule brisée.
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
New-York. — Une dépêche de Piedras
Negros (Mexique) annonce qu’un duel d’ar
tillerie a eu lieu à Aura entre les constitu
tionnels et les fédéraux.
Les pertes sont importantes des deux cô
tés.
Une bataille est imminente.
Les Américains ont reçu l’ordre de quitter
la région.
===sz=ssrusn
BULLETIN MILITAIRE
Création du 21 e Corps
Nous avons déjà annoncé la création pro
chaine d’un nouveau corps d'armée, le 21 e :
il comprendra la 4ie division d’infanterie et
la 43 e dont nous signalions hier la formation
à la date du 1 er octobre.
On vient de procéder à une nouvelle ré
partition des troupes dans la zone frontière
du Nord et de l’Est ; c’est là une conséquence
du décret qui est paru sur la réorganisation
de certaines subdivisions territoriales— me
sure évidemment préparatoire à la constitu
tion du 21e corps.
Ajoutons que cette création d’un nouveau
corps d’armée nécessitant le vote d’une loi,
un projet dans ce sens sera déposé au Parle
ment, dès la rentrée des Chambres.
La Classe 1912
Le contingent de la classe 1912 accuse un
total de 221,044 jeunes gens. Il est sensible
ment égal à celui de l’année dernière, qui
était de 220,950 En 1910, le contingent n’at
teignait que 208,495 inscrits.
L'infanterie reçoit, en 1913,170,740 recrues
contre 158.501 en 1912, soit une augmenta
tion considérable de 12,239.
La cavalerie, qui a déjà son plein effectif
en engagés volontaires, ne reçoit que 1,339
recrues contre 21,572 en 1912.
A l'artillerie, on affecte 29,963 recrues con
tre 33.534 en 1912.
Au génie, on affecte 11,138 recrues contre
6,580 en 1912, soit près du double.
Les troupes d’aéronautique ne reçoivent
que 250 recrues cette année, alors qu’elles
en ont reçu 726 l’année dernière.
Le train des équipages en reçoit 1.570 con
tre 2,630 en 1912.
Enfin, les troupes d’administration sont
dotées de 5,593 recrues contre 4,620 en 1912.
En 1911, le nombre des conscrits dirigés
sur les bataillons d’Afrique était de 1,518. En
1912, à la suite de la loi du 30 mars de la
même année, qui augmenta le nombre des
cas et réduisit le taux des condamnations
comportant l’incorporation dans ces corps
d’épreuve, le nombre des recrues affectées
aux bataillons d’Afrique atteignit le chiffre
considérable de 2,353 ; enfin, en 1913. ce
nombre augmente encore et monte à 2.491.
Le département de la Seine fournit aux
troupes métropolitaines (y compris les grou
pes des bataillons de zouaves en France),
18.800 recrues, plus du douzième de leur
contingent total. ,
Sur 18,300 recrues de la Seine, plus de
1,200 sont mariées. Au sixième bureau de
recrutement, la proportion des hommes ma-
r“és est de 1 sur 15 ; au troisième bureau, de
1 sur 16 ; au quatrième bureau, de 1 sur 17 ;
au deuxième bureau, de 1 sur 18. C’est le
premier bureau qui détient le record ( 1 sur
10) des hommes mariés : ce bureau est ali
menté par les quartiers de Paris de Saint-
Vincent-de-Paul, Porte Saint-Denis, Porte-
Saint-Martin, Hôpital-Saint-Louis, la Villette,
Amérique, Pont-de-Flandre, Combat, par
Belleviile et Ménilmontant, par les cantons
de Noisy-le-Sec, Saint-Denis, Pantin, Saint-
O tien, Aubervilliers.
Les hommes mariés ont tous été affectés
(en principe et sauf quelques cas particu
liers) à des régiments d’infanterie et d’artil
lerie. Le 12e d’artillerie (Vincennes), en rece
vra 30 environ ; le 13e (Vincennes), égale
ment une trentaine ; le 29e (Vincennes Cha-
renton), une soixantaine.
Des autres (les 9/10 des hommes mariés)
ont été répartis entre les régiments de Paris,
Saint-Cloud et Courbevoie.
Les Elections en Italie
Les prochaines élections générales en Ita
lie, à en juger par les préparatifs faits de
toutes parts, seront fort animées. Nos voi
sins transalpins se trouvent en face de pro
blèmes politiques très sérieux, et la bataille
électorale, en raison du terrain que tentent
de gagner sans cesse les partis d’avant-
garde, aura une ampleur inaccoutumée.
Il n’est pas douteux que le branle-bas
sera général dans les 508 collèges du
royaume. Même si de simples questions
étaient à l’ordre du jour, l’agitation serait
extraordinaire, car le nombre d’électeurs
inscrits est pour la première fois considé
rable. Les élections se font en effet sur la
base d’un suffrage très élargi. Le nombre
des personnes désormais qualifiées pour
prendre part aux scrutins atteint près de
neuf millions alors qu’il n’était guère aupa
ravant que de trois millions.
On conçoit dans ces conditions que les
partis s’organisent dès maintenant pour dé
terminer un courant d’opinion et grossir le
chiffre de leurs recrues. Les sujets de dis
cussion et de discorde ne manquent point et
les divers groupes, même sur les seules
questions de principe, ont beau jeu pour
polémiquer.
Mais la faction conservatrice place déjà
le débat sur une plateforme moins élevée.
Ses inspirateurs dirigent, du moins pour
l’instant, leurs batteries contre le ministère
qu’ils accusent ouvertement de vouloir re
courir à des manœuvres éhontées.. D’après
certains organes du Midi, on aurait constaté
l’ingérence des agents du gouvernement
dans plusieurs collèges où la lutte s’annon
ce comme devant être plus âpre. Un Comité
vient, à la suite de ces soi-disant constata
tions de se constituer à Florence sous le titre
significatif de « Comité de vigilance sur
l’action du gouvernement dans le Midi».
Son but, aux dires des promoteurs, est de
démasquer et, si possible, de faire obstacle
aux procédés illégaux qui pourraient être
employés. À cet effet les adhérents se ren
dront, pendant la seconde quinzaine d’octo
bre, dans les collèges qu’ils croient parti
culièrement menacés, pour y exercer leur
contrôle.
Ce Comité, selon des informations qui
nous parviennent, sera très affairé car
nombreux seraient les candidats officiels. A
cause des faveurs spéciales dont jouissent
ces candidats, assure-t-on, et qui leur don
nent une supériorité sur les représentants
des partis d’opposition, le gouvernement
serait assailli de demandes de consécration
ministérielle. Aussi, quoique le gouverne
ment n’ait pas encore fait connaître son
programme — dont l’essentiel sera l’expé-
dition de Tripoli — presque tous les col
lèges possèdent déjà des candidats sur le.
point de se rallier à la politique de M. Gio
litti.
Le corps électoral n’a pas, fort heureuse
ment, qu’à envisager les élections sous cet
aspect. Il doit se prononcer sur des pro
grammes assez corsés puisque la vingt-
quatrième législature sera appelée à pren
dre des décisions d’une importance extrême
dont les principales sont relatives à la co
lonisation de la Libye, à l’assiette des im
pôts, aux armements, au problème scolaire
— qui n’a jamais été abordé sérieusement
depuis près de cent ans — à la réforme
douanière, etc.
L’attitude des candidats, sur tous ces
problèmes capitaux, guidera sans nul doute
le choix des électeurs sans que les manœu
vres, d’où qu’elles viennent, aient beau
coup d’effet.
Il est donc à présumer que la prochaine
consultation électorale, dont la base est en
quelque sorte celle du suffrage universel,
aura une véritable signification et donnera
une idée exacte de la force des partis qui
ont tout intérêt à préciser leur programme.
Celui des cléricaux tel qu’il a été exposé
à Venise et à Rome, est efficacement sou
tenu par les journaux du Parti et par les
organes du Trust dont l’accord avec le Va
tican semble provisoirement établi. On
affirme que les candidats ne se présente
ront que là seulement où les forces catho
liques sont en majorité. Partout ailleurs il
est probable que les électeurs soumis aux
ordres du Vatican apporteront leur con
cours aux libéraux et constitutionnels qui
se seront engagés préalablement à s’oppo
ser à toute mesure anticléricale.
Le programme radical n’est pas encore
connu en détail. On suit toutefois que les
radicaux se rapprocheront de M. Gioletti,
président du Conseil, et adhéreront sans
condition à la politique de conquête colo
niale défendue par le Cabinet. Quant aux
socialistes et aux républicains, ils conti
nueront à protester contre la campagne en
Tripolitaine. Ils seront par là fidèles à leur
tactique.
L’attitude des socialistes dans ces nou
velles élections sera néanmoins curieuse à
observer. Depuis le Congrès de Reggio Emi-
lia, ils sont divisés en deux groupes : les
révolutionnaires et les réformistes. Les pre
miers ont pour chef M. Turati et pour or
gane le journal Aranti. Les seconds ont à
leur tête le leader Bissolati dont il fut beau
coup parlé, en mars 1911, lors de la consti
tution du Cabinet Giolitti. Un portefeuille
lui fut offert et, pendant quelques jours, on
crut même qu’il l’accepterait. Les réformis-
tes donnaient créance à ce bruit en décla-
H. Hollaénder.
AUTRICHE
La Terreur dans les Alpes
rant qu'il n’existe aucune incomptabilité
fondamentale entre la qualité de socialiste
et celle de ministre. Mais, finalement, M.
M. Bissolati, dont le ralliement à la monar
chie apparaissait comme probable, refusa
d entrer dans la combinaison sous le pré
texte inattendu qu’il ne pourrait point se
ployer au protocole.
Tandis que les révolutionnaires demeu
rent les adversaires impénitents de la ré
cente intervention italienne en Libye et de
la politique des armements soutenue par le
ministère Giolitti, les réformistes se décla
rent favorables à l’occupation des territoi
res conquis, sous la seule réserve que l’ac
tion soit pacifique et réduite au strict né
cessaire. Ces derniers, prêts à collaborer
avec les partis bourgeois, sont une soixan
taine, tandis que les autres sont au nombre
de trois cents environ. On dit qu’à l’instar
des cléricaux, les révolutionnaires pactise
ront peut-être au ballottage avec les candi
dats des autres partis, pourvu que ceux-ci
s’engagent à désapprouver l’entreprise Tri-
politaine et à voter contre l’augmentation
des armements.
Quoi qu’il en soit, les résultats des scru
tins donneront une idée à peu près exacte
de l’opinion du corps électoral dont l'effec-
tif est devenu presqu’en rapport avec le
chiffre de la population, et l’on pourra
mieux se rendre compte de l’importance
numérique des partis. Cette consultation
aura en outre une importance particulière
en ce qui concerne l’orientation du minis
tère. Et l’on verra si M. Giolitti, qui aurait
l’intention d’imprimer une tendance nou
vel le à son action, a l’appui du pays pour
poursuivre sa politique intérieure et exté
rieure.
La Réorganisation du Service des Eaux
Photo et Cliché Pebit Havre
LE NOUVEAU RÉSERVOIR
L’Administration municipale de Sanvic à
célébré officiellement hier après-midi la
réorganisation du service des eaux de cette
localité.
Sous les auspices de la Compagnie des
Eaux de la Banlieue du Havre, avec laquelle
la municipalité a passé il y a quelques mois
un nouveau traité, un grand banquet avait
été organisé dans la Salle des Fêtes. Une soi
xantaine de convives avaient répondu à
l’invitation qui leur avait été adressée.
Aux côtés de M. Houdry, ingénieur, pré
sident du Conseil d’administration, avaient
pris place MM. Génestal, conseiller général,
maire du Havre ; Vavasseur, maire de San
vic ; Cornet et J. Martin, adjoints ; Acher,
conseiller général ; Coty, Déliot, Brot, con
seillers d'arrondissement ; Morgand, adjoint
au maire du Havre ; Peyriot, maire de Mon-
tivilliers ; Leboucher et Paillette, adjoints
de cette localité ; Duclos et Gautier, adjoints
au maire d’Harfleur ; Aubin, ancien adjoint
au maire de Sanvic ; Gaudu, maire de Rouel
les ; Chapel, adjoint au maire de Gonfre-
ville-l’Orcher ; Bellenger, Allienne, Marche-
ron, Carpentier, Barrey, Bergeron, Jacque-
lin, Deschamps, Delanoë, Grandcamp, La-
louelle, Louvel, A. Martin, Oursel, Petit,
conseillers municipaux de Sanvic.
Signalons également la présence de MM.
Richer, administrateur délégué ; Pellier, in
génieur, f t Magnan, commissaires de la So
ciété des Eaux de la Banlieue ; Lefebyre, in
génieur du service ; Aulne et Lange, conduc
teurs des Ponts et Chaussées ; Leblanc et
Houllier, agents voyers ; Frère, chef de sec
tion des chemins de fer de l’État ; Frottier
et Gerard-Laurent, docteurs du service d’hy-
giène ; Cayeux, chef des cultures municipa
les ; Gaudouin et Dutot, secrétaires de la
Mairie ; Italiani, commissaire spécial ; Fé-
noux, rédacteur en chef du journal Le Ha
vre, Lanchard, Pinchon, Petit, de la presse
havraise, etc.
Après un déjeuner fort heureusement
composé et excellemment servi par la maison
Virlouvet, M. Houdry, président du Conseil
d’administration de la Compagnie des
Eaux de la Banlieue du Havre prit le pre
mier la parole en ces termes :
DISCOURS DE M. HOUDRY
Monsieur le maire,
Messieurs,
L’an dern er à pareille époque nous vous avions
convié à assister à l’inauguralion officielle des
nouveaux services d’eau des villes d Harfleur et
Montivilliers, et nous exprimions l’espoir de voir
prochainement d’autres localités voisines profiter
des mêmes bienfaits. C’est maintenant chose faite
pour Sanvic depuis le li août et je ne crois pas
trop m’avancer en disant que Gonfreville-l’Orcher
et Rouelles suivront bientôt les exemples qui
viennent de leur être donnés.
Ce n’est pas à proprement parler une inaugu
ration que nous fêtons aujourd’hui, c’est une
réorganisation, car Sanvic, des differentes villes
qui entourent le Havre, est, en raison de sa po
sition élevée, celle qui a organisé la première un
service municipal d’élévation et de distribution
d’eau.
M. le Député et Maire d’Harfleur, dans un bril
lant discours qu’il prononçait le jour de l’ouver-
ture du service des Eaux de sa ville, rappelait que
depuis deux siècles sa cité avait amené et distri
bué leau de la vallée de Gournay, — Montivil-
tiers, en captant une source voisine, alimentait
quelques bornes-fontaines. Une quarantaine d’ha
bitants de Graville-Sainte-Honorine, profitant du
passage de la condnite-maîresse d’adduction de la
ville du Havre, s’étaient abonnés au service d’eau.
Mais toutes ces alimentations, d’ailleurs incom
plètes, avaient été faciles à réaliser, au moyen de
l’écoulement de l’era par la simple gravité.
Sanvic voulant avoir de l’eau, il y a plus de cin
quante ans. s’entendit avec la Compagnie des Eaux
du Havre d’abord et ensuite avec la ville du Havre
quand celle-ci racheta la Compagnie, pour q«’il
lui soit fourni au robinet de jauge une quantité
journalière de S0 mètres cubes, dans un réservoir
construit rue du Havre, presqu’à l’angle de la rue
Lamoricière et à la même altitude qae celui des
Hallattes. Par suite d’insuffisance de hauteur, l’eau
n’était distribuée qu’à une partie de la popula-
Celle-ci augmentant, les besoins de l’hygiène se
faisant de plus en plus sentir, des pourparlers fu
rent engagés en >888 entre la manicipalité sanvi-
caise et mon regretté ami Fritscher, le président
fondateur de notre Compagnie. Ils n’absutirent
pas. Sanvic voulu’ créer un service autonome en
allant chercher l’eau à Fontaine-la-Mallet. Le pro
jet échoua. Les pourparlers furent alors repris en
1891 avec M. Fritscher et aboutirent en 1893 à la
création du service actuel que nous venons seu
lement de réorganiser et d’accroître pour pouvoir
envisager sans crainte l’avenir et le développe
ment de l’importante cité sanvicaise. Le traité con
clu pour vingt ans, et dans lequel avait dû inter
venir Graville-Sainte-Honorine, donnait à Sanvic
la jouissance de 300 mc. d’eau par jour. Par le
nouveau traité fait pour cinquante ans, la popula
tion peut disposer de 1,500 mètres cubes journa
liers. . . .
La Municipalité et le Conseil précédents s étaient
d’ailleurs préoccupé depuis cinq ans de cette im
portante question ; ils nous avaient demandé des
propositions ; plusieurs furent faites, étudiees,
discutées, abandonnées, puis reprises, jusqu au
jour où le Conseil municipal crut devoir Taire
dresser un projet autonome constatant a aller
non plus chercher l’eau où on la voit, mais, al
| fond d’un puits à creuser sur le territoire même
Dans les Alpes, qui sont entre la Carin-
thie et la Styrie et, plus précisément dans le
massif montagneux appelé la btubalpe, rè-
gnent depuis quelques semaines la désola
tion et la terreur.
« Quelques semaines ! » C’est qu'il est diffi
cile, à nous, habitants de la capitale, de rap
peler exactement le jour où le fléau qui ter
rifie cette région fut signalé pour la pre
mière fois, car lorque les premières
nouvelles parvinrent elles furent ac
cueillies avec plus de gaîté que d’intérêt ;
on crut que la peur de quelques pâtres de
montagne avait mis dans la circulation des
récits auxquels chaque village ajoutait une
particularité de plus, de sorte que la crainte,
l'imagination et le bavardage campagnard
s’entraidant, il s’était formé une tartarinade
gigantesque dont il ne convenait pas que les
citadins fussent les dupes.
Ainsi, quand on annonça qu’un animal
invisible étranglait, dépeçait et dévorait par
douzaines moutons, veaux, vaches et tau
reaux, que la multiplicité des coups de ce
destructeur aussi bien que les particularités
de l’exécution révélaient pour le moins un
léopard ou un lion, nous pensâmes tout
simplement à quelque bande de romanichels
ou, comme on dit ici, de tziganes, qui ne se
contentaient pas de prendre chats et pou
lets et emportaient çà et là un agneau. C’est
pourquoi on laissa dire la province.
Mais aujourd’hui, l’étrangeté du fléau ne
peut plus être discuté : c’est vraiment un
fléau. On évalue à deux cents les victimes
que le mystérieux animal a déjà faites. Les
chasseurs les plus renommés de l’Autriche et
les meilleurs praticiens de la chasse exoti
que se sont mis en campagne ; des expédi
tions nombreuses et bien armées se sont
organisées ; on a fouillé et cerné tout le
canton et l’on n’a rien vu que des traces,
des empreintes. Mais chaque jour, de nou
veaux exploits de la bête insaisissable aug-
mentent l'effroi des paysans et déconcertent
la sagesse des experts. *
Les loups ne se voient guère qu’en Galicie
et dans les Carpathes, mais ceux-là pouvaient
avoir voyagé...
Or, un examen attentif révéla diverses par
ticularités qui détruisirent l’hypothèse : on
trouva, sur les chairs du taureau, quelques
poils fauves qui, en raison de leur couleur
et de leur longueur, furent déclarés prove
nir d’un lion. .
Au reste, avant-hier, un autre taureau fut
trouvé déchiqueté ; son poids était de 230 ki
logrammes ; une cuisse, qui en pesait près
de 50, avait été séparée du corps et traînée à
une assez longue distance en passant par
dessus un obstacle de plus d'un mètre de
haut. Etait-ce là le fait d’un loup ou d’une
bande de loups ? Donc, c’était bien un
lion.
Mais le nombre des victimes et la masse de
chair fraîche absorbée ne permettent pas non
plus de croire à l'action d'un seul fauve. Une
fois repu, il devrait se reposer, dormir, et
non pas massacrer et absorber sans discon
tinuer. Ainsi donc, il y a plusieurs bêtes de
proie, dont une au moins est un fauve puis
sant et les autres... probablement des lion
ceaux.
D où viennent-ils ? Evidemment, d’une
ménagerie ambulante, comme il en circule à
travers les pays. L’objection qui se présente
est le silence des propriétaires de la ména
gerie : on devrait savoir quelque chose de la
fuite de l’animal. Mais il est compréhensible
que le propriétaire ait fait le mort par crainte
de la contravention ou à cause de quelque
irrégularité de sa situation qui lui décon
seillait d’entrer en conversation avec les au-
toriiés.
La température tend à se refroidir, surtout
dans la montagne. Le moment approche où
les troupeaux seront retirés des alpages et
ramenés dans les vallées. Les campagnes
appréhendent fort ce moment, car ne trou
vant plus sa pâture dans les hauteurs, le ter
rible animal descendra dans les vallées, et la
façon dont il en use avec les taureaux de 300
kilogrammes ne promet rien de bon aux hu
mains.
Terreur, incertitude, mystère : on en
est là.
Quelques-uns ont attribué les mé faits à
une bande de loups.
-5
de Sanvic. Un traité présenté par une Société d
un ingénieur rouennais allait être accepté ; mais
sur les instances de M. Vavasseur, le maire ac
tuel, et en raison de l’incertitude du résultat
qu’aucun ingénieur officiel ou officieux ne voulait
garantir, le Conseil municipal se décida à repren
dre avec notre Compagnie les pourparlers qui
aboutirent rapidement à un accord dont nous pou
vons constater le résultat aujourd’hui. Nore
Compagnie venait de décider la création de son
nouveau service et avait traité avec les villes
d’Harflour et Montivilliers et elle ne pouvait pas
de gaieté de cœur briser les excellentes relations
que depuis vingt ans elle entretenait avec les
différents Conseils municipaux qui se sont suc
cédé à Sanvic sous la direction de M. Balière et
qu’elle désire continuer avec la municipalité ac-
tuelle et son chef distingué — j’ai nommé M. Va-
vasseur à l’esprit écla ré- et conciliant duquel
nous devons l’œuvre que nous fêlons ce jour.
Aussi, est-ce en son honneur. Messieurs, que je
vous propose de lever noire verre. Je porte ega
lement la santé de ses collègues de la Municipali
té et du Conseil municipal, de M. Génestal, con
seiller général et maire du Havre, de M. le conseil
ler général Acher, de MM. les conseillers darron-
dissement, maires et adjoints ici présents ; de tou
tes les personnes qui de près ou de loin ont con
tribué a nous faciliter l’accomplissement de notre
tâche et en particulier de M. le sénateur Brindeau
et de MM. les députés Ancel et Siegfried.
A vous tous, Messieurs, qui avez bien voulu
répondre à notre appel, au nom de notre Compa
gnie, au nom de mes collègues du Conseil d’ad
ministration et en mon nom personnel, je dis :
Merci ! I
DISCOURS DE Hl. VAVASSEUR
M. le maire de Sanvic se lève ensuite et
prononce une allocution des plus intéres
santes que les exigences de notre mise en
pages nous oblige bien a regret, à écourter.
Messieurs,
Aux chaleureux remerciements que je prends
plaisir à décerner à la Compagnie des Eaux de la
Banlieue du Havre, et plus particulièrement à son
dévoué président, M. Houdry, pour sa très aima-'
ble réception, permettez-moi de joindre l'expres
sion de mes sentiments de bienvenue à l’adresse
des personnalités qui, réunies aujourd’hui sur le
territoire de Sanvie, rehaussent par leur présence
l’intimité de cette fête en la parant d’un caractère
de distinction auquel je me plais à rendre hom
mage.
M. le maire présente alors les excuses de
M. Brindezu, sénateur ; Siegfried et Ancel,
députés ; James de Coninck, ancien adjoint
au maire de Sanvic ; Balière, ancien maire.
Une parfaite entente avec la Compagnie des
Eaux de la banlieue du Havre, établie, oh ! je dois
l'avouer, au prix de pourparlers un peu labo
rieux, va permettre a notre populalion de calcu
ler les heureux effets d’un service appelé à lui
procurer plus de commodités et d’hygiène.
Le nombre des bouches d’arrosage porté de 29
à 35 fera que tous les jours, du 4or mai au 30 sep
tembre, et les samedis et veilles de fêtes, du 1e
octobre au 30 avril, l’eau baignera durant une
fraction de la matinée la partie inférieure des
trottoirs de notre ville, amélioration que nos mé
nagères apprécieront à sa juste valeur, elles qui,
soucieuses de la propreté tant extérieure H’inté-
heure de leur maison, attendaient avec imp&r
tience l’apparition du garde champêtre qui par le
cri de : A l’eau ! sans parenté aucune avec celui
d’une administration connue) les avertissait du
passage devant chez elles de la nappe bienfai
sante.
Les bornes fontaines, qui font si souvent 1 ob
jet, au sein du Conseil municipal, de réclama
tions, vont être portées de 22 à 23. La différence
ici peut paraître insignifiante, elle le sera moins
quand je vous aurai dit que, toute proportion
gardée, Sanvic possédera ainsi un nombre de
bornes-fontaines très normal eu égard à celui
existant dans d’autres localités.
D’une statistique à laquelle je me suis livré, f
résulte, en eff-t, que notre ville a une borne
fontaine par 413 habitants, contre une par 745 ha
bitants à Graville et une par 345 au Havre. Ce son
là des chiffres qu’il est intéressant de rapprocher e
de méditer poar mettre fin aux critiques dont os
nous accable injustement, lorsque l’hygiène vient
à Sanvic sur le tapis de la discussion. Il faut
ajouter cependant que ce nombre de 25 bornes»
fontaines n’est pas irrévocable, qu’il sera suscep
tible d’augmenter d’une unité quand notre popu
lation atteindra un nouvel effocef de 1,000 habi
tants. Cette clause du traité est d’ailleurs si près
de se réaliser que nous prévoyons déjà le mo
ment où pour répondre aux sollicitations dont
nous sommes l’objet, nous nous verrons peut-
être obligés d’accorder la préférence au quartier
où les idées chères à M. Piou sont le plus en
faveur.
D’une prime à la natalité, sortira le moyen Or
ginal de rendre un jugement équitable. (Applau
dissements). . .
A l’aide ‘un service ainsi réorganisé, 1 œuvre
d’assainissement entreprise aura ua premier effet
que le Coaseil municipal ne demandera qu a com-
pieter ensuite par 1 installation du pUS grand
nombre de ruisseaux possible, mais comme la
propreté d’une ville ne dépend pas seulement de
ceux qui ont la charge d’en assurer l’execution,
nous espérons bien que les propriétaires nous la-
ciliteront notre tâche en construisant des trottoirs
antes à recevoir des ruisseox pavés.
Les grandes villes, comme le Havre jouissent
du privilège de tenir du législateur des règle
ments qui les arment contre la mauvaise volonté
des esprits récalcitrants. Sanvic n’est pas du
nombre. Aussi doit-elle se contenter d’agir avec
diplomatie pour atteindre l© même but et je n’ai
pas besoin de vous dire que les efforts mis au
service de la persuasion ou de la force sont loi
de concourir au même résultat. .
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